etude geologique et hydrogeologique - Infoterre
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etude geologique et hydrogeologique - Infoterre
BRGM B. R. G. M. Agence Régionale des Antilles MM. J.J ANTONIETTI et Ch. GRANÙJEAN ETUDE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE PRELIMINAIRE A LA CONCEPTION D'UN SYSTEME D'EPANDAGE DES EAUX EPUREES DE L'HOTEL BAGATELLE SITUE AU LIEU DIT "POINTE THALEMONT" - COMMUNE DU FRANÇOIS - MARTINIQUE Par P. LACHASSAGNE sous la direction technique de Ch. PAULIN et V. PETIT RAPPORT R 30911 ANT 4S 90 MAI 1990 ETUDE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE PRELIMINAIRE A LA CONCEPTION' D'UN SYSTEME D'EPANDAGE DES EAUX EPUREES DE L'HOTEL BAGATELLE SITUE AU LIEU DIT "POINTE THALEMONT" COMMUNE DU FRANÇOIS - MARTINIQUE R 30911 ANT 4S 90 MAI 1990 R E S U M E L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour l'épandage des eaux épurées de l'hôtel Bagatelle dont la construction est projeté au sein du lotissement Thalémont (commune du François - Martinique). Les investigations menées (levé géologique, fouilles à la pelle mécanique et essais de perméabilité) montrent que les caractéristiques du terrain prospecté, en particulier pente et perméabilité, sont peu favorables à l'implantation du système d'épandage projeté : mini station d'épuration et drains d'épandage. Nous recommandons donc, pour l'élimination épurées, les différentes solutions suivantes : des eaux constitution de sols reconstitués en terrasse avec tranchées d'infiltration au sein des andésites ; - élimination des eaux épurées par irrigation au goutte a des espaces verts du parc de l'hôtel ; goutte - ou mieux encore, solution mixte permettant d'infiltrer une partie des eaux au sein des terrasses et de récupérer l'excédent à l'aval pour une irrigation au goutte à goutte. Par P. LACHASSAGNE Sous la direction technique de Ch. PAULIN et V. PETIT TABLE DES MATIERES INTRODUCTION CONTEXTE GEOLOGIQUE 2.1 - Observations sur affleurements 2.2 - Description des fouilles à la pelle.mécanique 2.3 - Géomorphologie. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE 3.1 - Hydrologie - Hydrogéologie 3.2 - Essais de perméabilité 3.3 - Interprétation. SALUTATIONS PRECONISEES POUR INFILTRER LES EAUX EPUREES 4.1 - Constitution de sols reconstitués e.n terrasse 4.2 - Elimination des eaux par irrigation au goutte à goutte 4.3 - Solution mixte CONCLUSION. FIGURES DANS LE TEXTE Figure 1 - Plan de localisation de la parcelle étudiée échelle 1/25.000 Figure 2 - Projet de plan de masse de l'hôtel et de ses annexes Figure 3 - Localisation des affleurements observés, des fouilles à la pelle mécanique et des essais de perméabité Figure 4 - Profil topographique Sud Ouest - Nord Est de la parcelle étudiée Figure 5 - Interprétation de l'essai de perméabilité n* 1 Figure 6 - Interprétation de l'essai de perméabilité n' 2 Figure 7 - Implantation des dispositifs et solutions préconisées (vue en plan) Figure 8 - Implantation du dispositif n° I (vue en coupe). 1. INTRODUCTION - BUT DE L'ETUDE La construction d'un hôtel est projetée sur la commune du François, au lieu-dit "Pointe Thalémont", sur la parcelle n" 171 du cadastre, en bordure des "50 pas géométriques" du domaine public maritime (figure n° 1 ) . Il est prévu de bâtir un restaurant, .trois unités d'hébergement comportant chacune quatre chambres ainsi qu'une habitation de fonction destinée à un usage privé (figure nc 2 ) . Le volume quotidien d'effluents (épurés au moyen d'une mini-station d'épuration) est estimé par le client à 7,5 m3/j pour l'ensemble des installations prévues. L'étude effectuée a pour but de reconnaître, à l'aide de fouilles réalisées à la pelle mécanique, la nature géologique des terrains superficiels et les conditions hydrogéologiques de leur gisement. Elle doit également permettre de déterminer, au moyen d'essais infiltration, la perméabilité des sols. Ces éléments sont nécessaires pour analyser la faisabilité puis, si les conditions sont favorables, la conception et le dimensionnement d'un système d'infiltration des eaux épurées issues de la ministation. 1 FIGURE 1 - Plan de localisation de la parcelle étudiée R 30911 ANT /,5 30 FIGURE 2 : Projet de plan de masse de l'hôtel et de ses annexes EPANDAGE \ N >> 24X1 \ / \x\\v. \ r // / / F S ) MINI STATION DEPURATION 22%1 HOTEL 173, OUTIQUE 45 r.*»:^;:- \ I LOCAL V\ c tfHABnAÏ*H >S:/:i-;^;:.^;;:;*-ô-^..::.«;:w!:«jiii ! ^ ?EGRA»SSELJRr: :':>-;'S>î:.»S;:-;WJ^^>v^ R 30911 ANT AS 90 2. CONTEXTE GEOLOGIQUE t La parcelle étudiée se situe, d'après la carte géologique au 1/50.000 de la Martinique, à proximité du contact entre des coulées d'andésite et des hyaloclastites (dépôts volcanosédimentaires) qui peuvent localement être interstratifiés. Ces formations se sont mises en place en contexte sous-marin lors de l'épisode initial de l'édification de la chaîne volcanique sousmarine du Vauclin - Pitault. Les observations de terrain (figure n° 3 ) , identification des affleurements et fouilles à la pelle mécanique, montrent que le site prospecté est essentiellement constitué d'andésites. Ces dernières se sont probablement mises en place en contexte sous-marin puisque l'on note localement la présence de bancs centimétriques de microconglomérats intercalés au sein des andésites. 2.1 - OBSERVATIONS SUR AFFLEUREMENTS Les affleurements répertoriés sur le site sont localisés au niveau des talus des chemins qui bordent la parcelle (figure n° 3 ) . les andésites se présentent sous la forme d'une roche sombre, résistante, peu à pas altérée, à cassure conchoïdale, et ne montrent pas la présence de phénocristaux, Des fractures orthogonales, espacées d'une dizaine de centimètres en moyenne, la découpent et lui confèrent un débit en blocs. Elles n'induisent aucune altération particulière de la roche à leur proximité. - les microconglomérats, observés en un seul point du site prospecté, paraissent interstratifiés au sein de la masse des andésites. Ils se présentent sous la forme de bancs d'épaisseur centimétrique de dureté variée et composés d'éléments millimétriques à centimétriques de lave et de matériaux d'origine sédimentaire. On remarque égalenent la présence, à même le sol et surtout sur les retombées du petit morne constituant le point culminant du terrain, de blocs centimétriques à décimétriques (maximum 20 cm environ) d'andésite saine de même nature pétrographique que celle décrite plus haut. 2 M 30 911 A N T /.S 90 2.2 - DESCRIPTION DES FOUILLES A LA PELLE MECANIQUE Six fouilles à la pelle mécanique ont été réalisées sur la partie nord de la parcelle considérée, dans la zone la plus probable de mise en place d'un épandage futur. Elles ont été stoppées sur refus de la pelle mécanique ou tout au moins ralentissement important de son rendement à l'extraction. Les coupes observées au niveau des fouilles sont semblables les unes aux autres, et seules varient, dans une faible proportion, les épaisseurs relatives des divers horizons rencontrés. La succession type est, du haut vers le bas, la suivante : . terre végétale brun foncé à noire, assez argileuse et plastique avec parfois présence, dans les premiers centimètres seulement, de blocs centimétriques à décimétriques d'andésite saine. argile brun clair à ocre, assez friable et peu plastique, avec des éléments centimétriques d'andésite altérée de plus en plus nombreux vers le bas et qui s'effritent sous la pression des doigts. andésite altérée, sans phénocristaux, de couleur sombre à rouille, à débit en plaquettes à la surface irrégulière et d'épaisseur centimétrique, de plus en plus dure et compacte en profondeur où l'on note l'apparition progressive de blocs de lave presque saine. Nous décrivons ci-dessous la coupe lithologique des six fouilles réalisées. La description des terrains rencontrés n'est précisée que lorsqu'elle s'éloigne de la coupe-type définie cidessus. - fouille n 0,0 0,45 0,60 - 0,45 m 0,60 m 1,50 m terre végétale argile brun clair à ocre andésite altérée avec blocs sains en profondeur. - fouille n' 0,0 0,40 0,60 - 0,40 m 0,60 m 1,30 m terre végétale argile brun clair à ocre andésite altérée. - fouille n' 0,0 - 0,40 m 0,40 0,95 - 0,95 m 1,95 m terre végétale avec rares blocs d'andésite saine dans les premiers centimètres, argile brun clair à ocre andésite altérée. 3 - fouille n 0,0 - 0,50 m : terre végétale avec nombreux blocs d'andésite saine dans les 30 premiers centimètres argile brun clair à ocre à blocs centimétriques d'andésite altérée andésite altérée. 0,50 - 1,40 m : 1,40 - 1,60 m : - fouille n° 5 0,0 0,45 0,90 - 0,45 m 0,90 m 1,80 m terre végétale argile brun clair à ocre andésite altérée - fouille n" 6 0,0 0,55 0,95 - 0,55 m 0,95 m 1,50 m terre végétale argile brun clair à ocre andésite altérée. La succession observée correspond donc au complexe d'altération pédogénétique des andésites. Ces formations d'altération et la roche sous-jacente montrent une bonne homogénéité de faciès. 2,3 - GEOMORPHOLOGIE Le terrain étudié est constitué d'un-'petit morne, armé par les andésites, qui culmine à la cote +• 47 NGM. Sa pente, voisine de 50 % entre les cotes + 45 et + 40 NGM s'adoucit légèrement (de 17 à 26 % entre les cotes + 40 et + 35 NGM) pour s'accentuer à nouveau (jusqu'à plus de 45 %) au-delà et jusqu'en limite de propriété (figure n* 4 ) . On domine alors des talus de 2 à 3 mètres de hauteur voire plus qui ont été creusés par les riverains pour bâtir leurs habitations. 4 FIGURE n° 4 - Profil topographique Sud Ouest - Nord Est de la parcelle étudiée (dans 1'axe du terrain) 50 Limite de propriété 40 Limite de la propriété; 30 • Habitations des riverains implantées sur le domaine public maritime*en pied de talusl 10 20 30 m R 30911 ANT 4S 90 I 3. 3.1 - CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE HYDROLOGIE - HYDROGEOLOGIE t La surface du terrain, boisée (savane arbustive) ne montre pas de traces de ravinement intense. Le couvert végétal doit limiter les processus d'érosion. On remarque cependant que les voisins de la parcelle, situés sur l'emprise des 50 pas géométriques, ont protégé leurs habitations situées en pied de talus en creusant de petits fossés pour dériver, en tête de talus, les eaux de ruissellement. L'absence de sources sur le site et dans son environnement, la nature lithologique du sous-sol, ainsi que l'absence de venues d'eau lors du creusement des fouilles permettent d'exclure la présence d'une nappe à faible profondeur. 3.2 - ESSAIS DE PERMEABILITE Deux essais de perméabilité ont été réalisés sur le site afin d'estimer la capacité d'infiltration du sol (figure n* 3). Le premier essai (per 1) a consisté à étudier le débit d'eau nécessaire à maintenir un niveau d'eau -constant dans un trou réalisé à la tarière à main (profondeur 45 cm) au sein des deux horizons supérieurs, terre végétale et argile brun clair à ocre et s'arrêtant au toit des andésites altérées (sur refus de la tarière). La perméabilité K déduite de cet essai est égale à la pente de la droite des points d'abscisse égale au débit cumulé par unité de surface d'infiltration et d'ordonnée égale au temps. Cet essai révèle une perméabilité de 2,5 mm/h (7 . 10-"7 m.s - i ) (figure n" 4 ) . Le second essai (per 2) a été réalisé dans une fouille à la pelle mécanique située intégralement au sein des andésites altérées. Quarante litres d'eau ont été versés dans cette fouille de forme aussi régulière que possible (figure n° 5 ) . Le principe de l'essai a consisté à étudier'la vidange de ce trou en fonction du temps. La perméabilité K se déduit du rapport entre le débit évacué et la surface d'infiltration. Le calcul permet de prendre en compte la diminution de cette surface avec la baisse de niveau d'eau. La perméabilité déduite des mesures réalisées après la phase de saturation (dernière partie de la courbe) est est-imée à 11,5 mm/h (3 . 10~ 6 m . s " 1 ) . 5 |w FIGURE 5 - Interprétation de l'essai de perméabilité n° 1 ' Volume infiltré cumulé par unité de surface Début de la saturation à 13h 30 (niveau de l'eau 19 cm) S = 16h 55 remplissage complet du trou 1.105 cm2 A0-. -F t = 0 Q 1^55 Terre végétale 0.40 m Arléslte altérée erfarglle brun-clair a ocre 30-. K = 25 m m / k s-7 10"7ms-1 20.- I phase de saturation 10 R 30911 ANT AS 90 Temps (mn) .' 110 120 i 130 KO 150 160 91 + 1,52 h) (h en m) FIGURE 6 - Interprétation de l'essai de perméabilité n° 2 Début de la saturation à t = 0 (40 1 d'eau dans la fouille Vue de dessus) ; Forme de la fouille (vue de dessus) (.= 0.58 m K = 3.2 10* m-s 1 = 11.5 m m / h R 30911 ANT AS 90 1000 5000 10000 3.3 - INTERPRETATION Les valeurs de perméabilité déduites de ces essais sont relativement faibles (l'intervalle de validité de l'épandage est de 6 à 500 mm/h). Elles montrent cependant, malgré l'incertitude relative à ce type de mesure, une certaine cohérence avec les observations géologiques puisque la perméabilité des formations superficielles (argiles d'altération) apparaît plus faible que celle du substratum au sein duquel la composante argileuse est moins importante et où l'on dénote toutefois une fissuration. 6 4. SOLUTIONS PRECONISEES POUR INFILTRER LES EAUX EPUREES Le terrain étudié constitue, de par sa nature : sol peu épais et faiblement perméable et vu les conditions topographiques : pente supérieure à 10 %, un relativement mauvais support pour l'élimination par épandage classique des eaux épurées de l'ensemble hôtelier. Des résurgences d'eau infiltrée pourraient en effet se produire le long de la pente, à l'a-val des tranchées, et surtout à la base des talus au pied desquels sont bâtis les logements des riverains. De plus, la mise en charge des andésites sous leur recouvrement argileux pourrait provoquer localement le glissement de ce dernier (désolidarisation des niveaux altérés par rapport au substratum). La stabilité des talus qui surplombent les habitations des riverains implantés sur l'emprise des 50 pas géométriques pourrait elle aussi être altérée. Seule l'absence de nappe dans les sous-sol serait un élément favorable. premiers mètres du Aussi recommandons nous, pour l'élimination des eaux épurées, les différentes solutions suivantes : (1) - constitution de sols reconstitués en terrasse (2) - élimination des eaux épurées par la mini-station par irrigation au goutte à goutte des espaces verts du parc de l'hôtel (3) - ou mieux encore solution mixte permettant d'infiltrer une partie des eaux au sein de sols reconstitués et de récupérer l'excédent à l'aval pour une irrigation au goutte a goutte. 4.1 - CONSTITUTION DE SOLS RECONSTITUES EN TERRASSE La mise en place de tranchées d'épandage creusées sur des terrasses bâties en déblai au sein des andésites altérées doit permettre de résoudre le problème posé de 1'infiltratLon des eaux épurées de l'ensemble hôtelier (figures N° 7 et 8 ) . 7 FIGURE 7 : Implantation des dispositifs et solutions préconisées (vue en plan) 65 L\X)CM. HABITAT O ! >m ;:>:iff*!>*Hl ^^S!::::**:::^:*:;^^ ®~ 30! '30m — »m Drain d'épandage y'iiig; Drain collecteur aval • Citerne de récupération'des eaux drainées = Collecteur d'amenée U — -' ® Cheminée de surveillance S Tabouret de distribution . o e c h : fc= R 30911 ANT 4S 90 *S-t FIGURE 8 : Implantation du dispositif n la (vue en coupe) N.E I Topographie du terrain actuel 50 l 40 Tabouret de distribution Tranchée et drain d'épandage Tuyau distributeur 30 } Drain collecteur aval «KM Sol reconstitué de perméabilité V, similaire à celle des andésites altérées 1 3 Citerne de récupération des eaux drainées 10 20 Ar* 30'm •f. i R 30911 ANT 4S 90 L'eau issue de la rnini station d'épuration pourrait être relevée au moyen d'une pompe pour être conduite au tabouret de distribution situé le plus en amont du système. La répartition de l'eau s'effectue ensuite vers l'aval au fur et à mesure de la saturation des drains. Les tranchées devront être réalisées au sein des andésites altérées sur les terrasses dégagées en déblai. Leur pente ne devra pas excéder 1 %. Les caractéristiques techniques de ces tranchées seront les suivantes : . Tranchées : - profondeur (au sein des andésites) = 0,60 m largeur = 0,80 m espace entre deux tranchées voisines : 3 mètres remplissage par un matériau perméable = gravier propre (20/40 par exemple) - réalisation faite en prenant soin d'éviter qu'au départ d'une tranchée, les effluents au lieu de s'écouler vers celle-ci ne descendent directement vers la tranchée inférieure (mise en pla— ce de tabourets de distribution). On veillera bien à ne pas placer de drain en tête de talus (figures n° 7 et 8 ) . . Tuyaux de distribution (placés dans le gravier à profondeur) - diamètre - orifices : : 30 cm de 10 cm fentes de 5 nn espacées de 30 cm. On veillera à ce que le sol reconstitué servant de recouvrement aux tranchées ne présente pas une perméabilité supérieure à celle des andésites qui pourrait se traduire par la possibilité d'écoulements préférentiels en son sein et des risques d'exurgences. Deux n° 7 et 8) : solutions peuvent alors être envisagées (figures - la solution n" la présente une surface totale de tranchées (410 m2) qui permet d'envisager l'élimination totale des eaux épurées par infiltration dans les andésites (la surface de lu plage d'infiltration ne devrait pas être inférieure à 400 n2 pour assurer une infiltration totale au sein des andésites). - la solution n" Ib, moins coûteuse en déblais, est elle aussi envisageable. Son plus faible dimensionnenent (surface totale des. tranchées = 224 n2) nécessite cependant de prévoir impérativement un système de récupération de l'excédent d'eau qui ne pourrait pas être infiltrée (chapitre 4.3). 8 4.2 - ELIMINATION DES EAUX PAR IRRIGATION AU GOUTTE A GOUTTE Une solution alternative a l'infiltration des eaux consiste à profiter des possibilités d'évapotranspiration importantes, de l'ordre de 2 à 4, mm/jour en moyenne pour la Martinique, et de mettre en place un système d'arrosage des espaces verts de l'hôtel. L'arrosage par aspersion ou le rejet dans le mileu naturel, envisagés dans un premier temps, ont été abandonnés après entretien avec l'ingénieur sanitaire de la D.D.A.S.S. (M. BLATEAU), du fait des risques importants de dissémination de germes. Un système d'irrigation par la méthode du goutte à goutte semble mieux indiqué. L'eau issue de la mini station d'épuration devra cependant avoir été filtrée au préalable pour éviter tout risque de colmatage du système. Si l'on considère, pour du gazon et pour la région du François, moins arrosée en moyenne et plus ventilée que le reste de la Martinique, que l'évapotranspiration quotidienne est de 3 mm (hypothèse pessimiste), il faudra disposer d'un système d'irrigation sur une surface de 2.500 m2. Il faudra, de plus, prévoir la construction d'une citerne d'un volume correspondant à 2 ou 3 jours de production d'effluents ( * 20 m3) pour stocker ceux-ci les jours où des précipitations importantes se produisent et limitent les possibilités d'évapotranspiration. Ce réservoir pourrait être implanté en partie topographiquement haute du terrain (les eaux y seraient relevées au moyen d'une pompe) d'où l'écoulement pourrait alors s'effectuer de manière gravitaire. 4.3 - SOLUTION MIXTE Une solution mixte permettrait de conjuguer les avantages des deux méthodologies proposées pour l'élimination des effluents en utilisant à la fois les capacités du site à l'infiltration et à l'évapotranspiration des eaux épurées. Le principe consiste 5 récupérer, par un système de drains (fig. 7 et 8 ) , l'excédent d'eau qui n'aura pu être infiltré au sein des tranchées et de le diriger vers une bâche de reprise à partir de laquelle on procédera à l'irrigation par la méthode du goutte a goutte. Cette approche m x t e présente l'avantage de limiter les surfaces respectives des deux systèmes envisagés plus haut et surtout de procéder à un traitement complémentaire efficace des, eaux épurées qui ne risqueront de ce fait plus de colmater le dispositif d'arrosage par goutte à goutte. Cette approche permet égalenent de diminuer très significativenent le risque d'appari9 tion d'émergences d'eau épurée, en pied de talus, au niveau des habitations des riverains. On devra cependant veiller à ne pas superposer les zones affectées à l'évapotranspiration et celles destinées à l'infiltration pour ne pas limiter l'efficacité de chacun des dispositifs. 10 5. C O N C L U S I O N L'étude réalisée au lieu-dit "Pointe Thalémont" sur la commune du François (parcelle n° 171 du cadastre) montre l'existence, sur l'ensemble du site, d'un sol constitué de terre végétale et d'argile d'altération qui repose sur des coulées d'andésite altérée. Les essais d'infiltration réalisés sur le site indiquent une valeur de perméabilité qui oscille entre 2 mm/h pour le sol et 11 m/h pour les andésites altérées sous-jacentes. Les investigations menées montrent qu'il n'existe pas de nappe aquifère à faible profondeur. Les caractéristiques de perméabilité et de déclivité du terrain interdisent la mise en place d'un dispositif destiné à l'élimination, par simple infiltration au sein du sol ou des andésites, des eaux épurées issues de la mini-station d'épuration dont l'hôtel projeté sera équipé. Le type d'aménagement risquerait en effet de se traduire par l'apparition de résurgences ou de glissement des horizons superficiels au sein" ou à l'aval de la parcelle. Nous préconisons donc les différentes solutions suivantes pour l'élimination des eaux épurées produites par la mini station : - constitution de terrasses de sol reconstitué avec tranchées d'infiltration au sein des andésites ; - élimination des eaux épurées par irrigation au des espaces verts du parc de l'hôtel ; goutte à goutte - ou mieux, solution mixte permettant de récupérer, pour une irrigation au goutte à goutte, l'excédent d'eau non infiltrée au sein des terrasses. 11