alexandre bat - Revue de Médecine Vétérinaire
Transcription
alexandre bat - Revue de Médecine Vétérinaire
SYNTHÈSE SCIENTIFIQUE Épidémiologie des zoonoses parasitaires majeures au Brésil : synthèse bibliographique M. ALEXANDRE Docteur vétérinaire, 53, rue Porta F-81000 Albi RÉSUMÉ SUMMARY Cette synthèse décrit la structure épidémiologique de cinq zoonoses parasitaires majeures au Brésil : l'hydatidose causée par Echinococcus granulosus, E. vogeli et E. oligarthus, le téniasis et la cysticercose causés par Taenia solium et Taenia saginata, l'angiostrongylose due à Angiostrongylus costaricensis, les leishmanioses viscérale et cutanées (Leishmania chagasi, L. braziliensis, L. guyanensis, L. amazonensis, L. lainsoni, L. naiffi, L. shawi) et la trypanosomose américaine ou maladie de Chagas, due à Trypanosoma cruzi. Elle présente le cycle biologique de ces parasites (réservoirs et mode de transmission), leur répartition géographique, les populations à risque et les moyens de lutte disponibles. Epidemiologic review of major Brazilian parasitic zoonosis. By M. ALEXANDRE. This review describes the epidemiologic structure of five major zoonosis in Brazil : hydatidosis due to Echinococcus granulosus, E. vogeli and E. oligarthus, taeniasis and cysticercosis due to Taenia solium and Taenia saginata, angiostrongyliasis due to Angiostrongylus costaricensis, visceral and dermal leishmaniasis due to Leishmania chagasi, L. braziliensis, L. guyanensis, L. amazonensis, L. lainsoni, L. naiffi, L. shawi, and Chagas disease due to Trypanosoma cruzi. It identifies parasite's life cycle, geographic distribution, target population and disease control. MOTS-CLÉS : Brésil - parasites - zoonoses - revue. KEY-WORDS : Brazil - zoonosis - parasite - review. Neuvième puissance économique mondiale, recouvrant près de la moitié du continent sud-américain, le Brésil actif est concentré sur le littoral atlantique tandis que l'ouest reste relativement vierge. Les maladies parasitaires sont fréquentes et la plupart d'entre elles ont une origine zoonotique. Elles posent de lourds problèmes de santé publique. échinocoques ayant pour hôtes définitifs des carnivores sauvages ou domestiques. L'homme s'infeste en ingérant les œufs de ténias échinocoques excrétés par les carnivores. Ils traversent la paroi digestive et gagnent les viscères où ils forment des kystes hydatiques. La symptomatologie associée est variable. L'hydatidose, le téniasis et la cysticercose, l'angiostrongylose, les leishmanioses, la trypanosomose américaine constituent des zoonoses majeures au Brésil. Cette synthèse a pour objectif de recenser les modes de transmission de ces parasites et les espèces animales réservoirs, puis de définir les populations à risque et les régions dangereuses. Nous présentons également les programmes de lutte mis en place au niveau national ainsi que les mesures individuelles de protection. 3 CYCLES BIOLOGIQUES DISTINCTS Hydatidose ou échinococcose L'hydatidose humaine est causée par les formes larvaires d’Echinococcus granulosus, E. vogeli et E. oligarthus, ténias Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 Le cycle pastoral est dû à Echinococcus granulosus, hébergé par le chien (hôte définitif), et les ongulés (hôtes intermédiaires). Il est concentré dans les zones d'élevage ovin (état de Rio Grande do Sul : 99 % du cheptel ovin du Brésil) où plus de 20 % des ovins sont atteints [12, 28, 30]. Dans le reste du pays, la prévalence de l'hydatidose des bovins et porcins oscille entre 0 et 1,2 % suivant les états [45, 49]. La région de Rio Grande do Sul constitue la seule zone d'endémie d'hydatidose humaine, avec une prévalence sérologique de 1 à 2 %, qui serait largement sous-estimée si l'on en croit les premiers résultats obtenus par l'ultrasonographie [12, 30]. 486 Le cycle sylvestre à péri domestique, dû à Echinococcus vogeli, hébergé par le chien brousse (Speothos venaticus hôte définitif) et le paca (Agouti paca - hôte intermédiaire). Le chien brousse est un carnivore sauvage de la Hauteamazonie et du Sud-est. Le paca, plus largement répandu, est un gros rongeur frugivore fréquemment chassé pour sa viande. Lorsque ses abats sont porteurs de kystes hydatiques, il sont laissés au chien, qui devient alors réservoir secondaire d'E. vogeli. L'homme se contamine ensuite par contact avec le chien et ses déjections. Dix-sept cas humains ont été recensés au Brésil, dont 13 en forêt amazonienne et 2 dans les états du Goias et de Minas Gerais [10, 18, 30, 39, 45]. Le cycle sylvestre sans relais domestique, dû à Echinococcus oligarthus, hébergé par les félidés sauvages (jaguar, jaguaroundi, puma, chat de Geoffroy, ocelot - hôtes définitifs) et l'agouti (Dasyprocta sp. - hôte intermédiaire). L'agouti est un rongeur chassé par l'homme, comme le paca. Il est largement réparti dans l'est du pays. Mais bien que le chat soit réceptif expérimentalement, il n'y pas de relai domestique efficace à l'infestation. Par conséquent, seuls deux cas humains ont été décrits dans le monde, un dans l'état du Minas Gerais chez un agriculteur, et un au Venezuela [11, 30, 35, 38]. Ces trois exemples montrent la nécessité d'un lien écologique réel entre l'homme et les réservoirs naturels du parasite, lorsque la spécificité parasitaire est relativement forte. MESURES DE LUTTE ALEXANDRE (M.) cysticercose) ou oculaire des larves. Les symptômes n'apparaissent souvent que plusieurs années après l'infestation, lors de la destruction larvaire qui provoque des réactions inflammatoires toxiques. Les formes cliniques principalement citées sont les crises d'épilepsie, l'hypertension intracrânienne et la méningite [5]. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE La prévalence de la cysticercose bovine et porcine varie entre 0 et 2,8 % pour T. solium et 2,0 à 6,7 % pour T. saginata suivant les enquêtes réalisées dans les abattoirs publics brésiliens [45, 49]. Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Réforme agraire a présenté, en 1995, une échelle de risque suivant les états : États à haut risque : Sao Paulo, Parana, Santa Catarina, Rio Grande do Sul. États à risque modéré : Para, Piaui, Goias, Rio de Janeiro. États à faible risque : Rondonia, Pernambuco, Alagoas, Minas Gerais, Espirito Santo, Mato Grosso, District Fédéral. La prévalence du téniasis humain n'est pas connue, mais certaines études recensent les cas de cysticercose humaine par sérologie, tomographie, radiologie ou après autopsie [23] : A Sao Paulo, la neurocysticercose représente 7,3 % des admissions en neurologie et 2,7 % des consultations externes [59]. Dans le District fédéral de Brasilia, 1,6 % des autopsies réalisées pour d'autres motifs révèlent une cysticercose, nerveuse, sous-cutanée ou musculaire [61]. POPULATIONS À RISQUE L'hydatidose animale a été supprimée de la liste des maladies à déclaration obligatoire en 1987. La prévention de l'hydatidose pastorale ou sylvestre passe par la rupture du cycle de contamination ovin-chien ou paca-chien avec le retrait des abats porteurs de lésions et la vermifugation des carnivores. En zone d'endémie, l'élevage familial de cochons est un facteur de risque d'infestation ainsi que l'absence de gestion des égouts et ordures ménagères. La transmission s'avère donc essentiellement liée au manque d'hygiène et à l'accès des porcs aux excrétats humains [1, 54]. Les femmes au foyer sont majoritairement touchées [54]. Téniasis et cysticercose MESURES DE LUTTE CYCLE BIOLOGIQUE L'état endémique de la neurocysticercose est un signe marquant du manque d'installations sanitaires dans les villes comme dans les campagnes : l'installation de systèmes de traitement des déchets et l'adduction d'eau potable sont des mesures coûteuses mais indispensables pour rompre le cycle de contamination. Les téniasis à Taenia solium et Taenia saginata sont des zoonoses vraies à cycle dixène survenant entre l'homme (hôte définitif) et certains ongulés artiodactyles (hôtes intermédiaires). L'homme s'infeste en consommant de la viande de porc (T. solium) ou de bovin (T. saginata) contenant des kystes cysticerques (viande ladre). Il contamine les pâtures ou les sols par ses déjections contenant des œufs de ténia. La souillure des pâturages par l'homme, l'habitude coprophage du porc ou la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation, associées à une bonne survie des oeufs dans le milieu extérieur, permettent l'infestation des hôtes intermédiaires : les suidés, les bovins, et accidentellement l'homme. La cysticercose humaine est due à l'ingestion d'œufs de Taenia solium émis dans les fèces humaines, qui contaminent l'eau et les végétaux. Les conséquences cliniques peuvent être graves, en particulier lors de migration cérébrale (neuro- Angiostrongylose Zoonose bornée, causée par un nématode de la famille des Angiostrongylidae : Angiostrongylus costaricensis. Cette zoonose est fortement sous-diagnostiquée, en raison d'un tableau clinique peu spécifique (douleurs abdominales à des degrés variables) et d'un diagnostic étiologique délicat. CYCLE BIOLOGIQUE Angiostrongylus costaricensis est un parasite adulte des rameaux artériels mésentériques des rongeurs. Au Brésil, seuls les rats des rizières (Oryzomys squamipes et Oryzomys ratticeps) sont atteints. Le rat du coton (Sigmodon hispidus) Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE hôte définitif avéré en Amérique Centrale, est absent du territoire brésilien [25]. L'hôte intermédiaire est un gastéropode, qui peut être de la famille des Veronicellidae (limace), du genre Limax (escargot), ou un planorbidé du genre Biomphalaria (mollusque dulcaquicole également hôte intermédiaire de Schistosoma mansoni) [25, 34]. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE Les cas déclarés d'angiostrongylose humaine sont limités au sud et au sud-est du pays. Ils sont en augmentation : 41 cas ont été décrits au total, dont 27 proviennent de Rio Grande do Sul [2, 26, 46, 50]. Ce sont des cas de complication par obstruction intestinale ou perforation, ce qui est relativement rare. Ils concernent, dans les deux-tiers des cas, des agriculteurs. La prévalence sérologique dans les états du Parana et de Rio Grande do Sul a été estimée respectivement à 30 et 66 % [24]. Cette étude confirme l'existence d'une zone d'endémie importante dans le sud du pays. POPULATION À RISQUE L'homme s'infeste en consommant de l'eau ou des aliments contenant la larve de troisième âge libérée par le mollusque hôte intermédiaire. Mais les facteurs de risque sont mal connus. MESURES DE LUTTE Le traitement anthelminthique est contre-indiqué chez les individus atteints car la destruction du parasite augmente les risques de thrombose artérielle [62]. La prophylaxie défensive de l'angiostrongylose passe par le trempage des produits maraîchers dans des solutions à base de vinaigre et d'eau de Javel. Mais la dose et le temps de trempage réellement efficaces sont largement plus élevés que ceux utilisés dans la pratique courante : 36 heures pour détruire 100 % des larves dans le vinaigre [62]. Leishmanioses Les leishmanioses constituent l'une des premières causes de morbidité d'origine parasitaire au Brésil. Par leur vaste répartition et la multiplicité des foyers et des cycles de développement, elles constituent une entité complexe à gérer. Leur transmission s'effectue uniquement sur le mode vectoriel, contrairement à la trypanosomose. Leishmaniose viscérale CYCLE BIOLOGIQUE Leishmania chagasi est un protozoaire flagellé à tropisme viscéral, présent chez de nombreux mammifères. Les réservoirs démontrés de L. chagasi sont le chien domestique et le renard crabier (Cerdocyon thous), présent en forêt amazonienne [32]. L'opossum (Didelphis marsupialis) peut servir de réservoir secondaire en forêt altérée [52]. Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 487 Les vecteurs de la leishmaniose viscérale sont des phlébotomes du genre Lutzomyia, majoritairement Lutzomyia longipalpis. C'est une espèce nocturne, d'origine sylvestre, qui pénètre dans les habitations. Elle est attirée par les chiens et gîte dans les poulaillers [43]. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE La leishmaniose viscérale est fortement concentrée dans le nord-est du pays, qui abrite 90 % des cas déclarés (au nombre de 1292 pour l'année 1991) [9, 27, 43, 60]. La distribution des cas est focale, en raison de la faible distance de vol des phlébotomes. POPULATION TOUCHÉE La leishmaniose viscérale est une maladie des populations rurales. La présence de chiens, d'un poulailler et le stockage des détritus à proximité des habitations facilitent le rapprochement des phlébotomes. L'influence du type d'habitation est également démontrée : les constructions inachevées et les toits en chaume facilitent le gîte larvaire, et la présence de nombreux dormeurs dans une même pièce attire les phlébotomes. MESURES DE LUTTE La lutte contre la leishmaniose viscérale est organisée par la Fondation Nationale pour la Santé [31]. Elle est fondée sur le dépistage et l'élimination des chiens infestés, la pulvérisation d'insecticides dans les habitations et leurs annexes, le dépistage et le traitement des individus atteints. Depuis 1980, la prévalence de la leishmaniose viscérale canine a chuté de 13 à 2 %. Chez l'homme, la baisse n'est pas ausi manifeste. La principale difficulté rencontrée dans l'interruption du cycle de transmission est l'existence d'un réservoir sauvage indépendant de l'homme. Leishmanioses cutanées CYCLES BIOLOGIQUES On compte 6 agents de leishmaniose cutanée au Brésil. - Leishmania braziliensis, le plus anciennement connu, est responsable de la majorité des cas. Il est présent dans le nordest, et dans le sud-est en région côtière, en zone sylvestre et péridomestique. Ses reservoirs sylvestres ne sont pas connus; le paresseux (Choloepus sp.) est soupçonné, mais de nombreuses autres espèces sont sensibles. Cependant ni les chiens ni les rongeurs n'apparaissent jouer de rôle dans l'entretien de l'endémie leishmanienne [21, 43]. Les vecteurs de L. braziliensis sont également mal connus : seuls Lutzomyia whitmani et Lutzomyia wellcomei sont incriminés de façon certaine. Lutzomyia whitmani est un phlébotome péridomiciliaire et anthropophile. - L. guyanensis est un parasite à réservoir sylvestre dont le cycle biologique est correctement identifié. Le paresseux (Choloepus sp.) entretient la zoonose en canopée. Le fourmillier (Tamandua tetradactyla), plus nomade, propage la 488 maladie. L'opossum (Didelphis sp.) peut servir de réservoir en forêt altérée. Le rat épineux (Proechimys sp.) est parfois suspecté [43]. Les vecteurs de L. guyanensis (Lutzomyia anduzei et Lutzomyia umbratilis) ne se rencontrent qu'en forêt primaire (forêt amazonienne), essentiellement en canopée [33]. - L. amazonensis a pour réservoirs essentiels les rongeurs et les marsupiaux. Le rat épineux (Proechimys sp.) est le réservoir primaire, fréquent dans les pinèdes; les autres rongeurs et les marsupiaux sont des réservoirs secondaires [43]. Les vecteurs de L. amazonensis (Lutzomyia flaviscutellata et Lutzomyia olmeca nociva) sont faiblement attirés par l'homme, ce qui explique le faible nombre de cas humains décrits au regard de la vaste répartition du parasite [33]. - L. lainsoni a été isolé chez le paca (Agouti paca) et l'agouti (Dasyprocta agouti) ; il est transmis par Lutzomyia ubiquitalis [43, 55]. - L. naiffi est isolé chez des tatous (Dasypus novemcinctus et Dasypus paraensis) de la forêt amazonienne, qui semblent servir de réservoir, avec une fréquence d'infection supérieure à 15 % [42]. Le vecteur est un phlébotome du genre Psychodopygus sp. - L. shawi a pour hôtes naturels des singes (Cebus apella et Chiropotes satanas), des paresseux (Choloepus didactylus et Bradypus tridactylus), et des coatimundi (Nasua nasua). ALEXANDRE (M.) MESURES DE LUTTE Stratégie actuelle : a) diagnostic et traitement précoce des individus ; suivi. b) dépistage sérologique des chiens et éloignement des populations équines hors des zones à phlébotomes (car rôle possible de réservoir secondaire). c) réduction des populations de rongeurs domestiques et péridomestiques. d) si la transmission est péridomiciliaire, pulvérisation d'insecticides dans les maisons. La difficulté essentielle de la lutte contre les leishmanioses cutanées est l'existence de réservoirs et de vecteurs sylvestres. Dans les zones boisées, le déboisement sur 300 m autour des habitations a prouvé son efficacité par la réduction significative des cas [19]. Trypanosomose américaine ou Maladie de Chagas La maladie de Chagas constitue la troisième maladie tropicale en importance numérique, après le paludisme et la schistosomiase, et la première zoonose confirmée. Le cycle s'effectue en forêt amazonienne. Le vecteur est une souche non anthropophile de Lutzomyia whitmani, distincte de la souche responsable de la transmission de L. braziliensis [48]. En 1991, 90 millions de personnes étaient exposées en Amérique Centrale et Amérique du Sud et 16 à 18 millions d'individus étaient effectivement parasités [44]. En 1992, cinq millions de brésiliens étaient atteints. 11 868 décès furent rapportés à cette maladie en 1989-1990 malgré une forte baisse de prévalence observée depuis 1975 [Ministère de la Santé, 1997]. POPULATIONS À RISQUE ETIOLOGIE ET PATHOGÉNIE Les cas humains de leishmaniose cutanée apparaissent suite à la pénétration de l'homme à l'intérieur du cycle parasitaire sylvestre, ou à l'envahissement de l'espace domestique ou péridomestique par les phlébotomes. L'agent de la trypanosomose américaine, Trypanosoma cruzi, est un protozoaire flagellé parasite du système réticulohistiocytaire de l'homme et d'autres mammifères, sylvatiques ou domestiques. Les vecteurs naturels de T. cruzi sont des insectes hématophages de la famille des Réduvidés (punaises). Les espèces essentiellement sylvestres (L. shawi, L. naiffi, L. amazonensis et L. guyanensis) sont incriminées lors de travail en forêt (coupes, défrichements, construction d'axes routiers, de barrages) mais n'ont que peu d'incidence en zone rurale (sauf en lisière de forêt). Les autres espèces (Leishmania braziliensis, L. lainsoni) potentiellement péridomestiques, ont une incidence plus grande sur la population rurale. Dans la majorité des cas cependant, le diagnostic étiologique n'est pas réalisé jusqu'à l'espèce, et la déclaration des cas de leishmaniose cutanée est rarement effectuée. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE La morbidité due aux leishmanioses cutanées est en augmentation régulière depuis quelques années et dépasse actuellement les 20 000 cas par an (déclarés). L'augmentation du nombre de cas coïncide avec les tentatives de colonisation des zones boisées, mais elle est visible dans toutes les régions. Il y a des foyers de leishmaniose cutanée dans tous les états. Le parasite, présent dans l'intestin postérieur de l'insecte, est transmis par les déjections du réduve au cours d'un repas sanguin. Il pénètre par des excoriations cutanées dans le derme puis dans les macrophages dans lesquels il va se multiplier sous forme amastigote. Il se dissémine ensuite par voie sanguine sous forme trypomastigote (flagellée) et se loge dans divers organes où il réalise une nouvelle phase de multiplication. Cliniquement, la période d'infestation peut se traduire par une forme aiguë avec de la fièvre, des troubles cardiaques, de l'oedème au point d'inoculation, ou passer inaperçue. Elle correspond à la période de multiplication du parasite dans le système réticulo-endothélial. S'ensuit une période d'infection latente, avec faible parasitémie, qui peut durer indéfiniment ou évoluer en forme chronique caractérisée par une cardiomyopathie dilatée ou des atteintes digestives (mégaoesophage, mégacolon). Seuls 30 % des individus atteints développent des signes cliniques [44]. Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE CYCLE BIOLOGIQUE La maladie de Chagas est une zoonose capable de se perpétuer indépendamment de l'homme en milieu sylvestre. Inversement, l'homme peut à son tour servir de réservoir et transmettre cette affection en dehors de la zone de transmission sylvestre. Il existe ainsi plusieurs cycles écologiques distincts. L'identification actuelle des souches de Trypanosoma cruzi permet de visualiser les relations entre ces différents cycles : - en zone d'endémie, l'essentiel des cas de maladie de Chagas chronique sont dus au zymodème Z2 qui est le plus fréquemment isolé lors de transmission domestique ou péridomestique. - dans la région Nord (zone d'enzootie amazonienne), seuls les zymodèmes Z1 et Z3 sont présents . Les épisodes aigus de maladie de Chagas surviennent avec le zymodème Z1, d'origine sylvestre [58]. Cycle sylvestre Le réservoir essentiel de T. cruzi en milieu sylvestre est l'opossum (Didelphis marsupialis et Didelphis albiventris), marsupial frugivore et insectivore essentiellement nocturne. Il vit dans les forêts tropicales amazonienne et atlantique. Il est très peu sensible à l'infestation qui est durable et se manifeste par une parasitémie élevée, et l'invasion des glandes anales odorifères permettant l'excrétion des parasites dans les fèces [29, 58]. En région amazonienne, l'opossum est fréquemment capturé dans les palmiers "inaja" (Maximiliana regia), "mujaca" (Acrocomia sclerocarpa) et "babacu" (Orbignya sp.) sur lesquels on retrouve une importante population de triatomes infectés (Rhodnius robustus et Rhodnius pictipes en particulier) [40]. Dans cette région, le cycle opossum-réduve est totalement indépendant de l'homme ; il est associé au zymodème Z1 du trypanosome [47]. Les captures réalisées dans divers états (Goias, Piaui, Para, Minas Gerais) montrent une prévalence de l'infestation de 20 à 38 % chez ces marsupiaux [3, 16, 36, 56]. Relativement mobiles, les opossums peuvent se rapprocher des habitations pour s'alimenter, mettant ainsi en contact les réduves péridomestiques avec la souche sylvestre du parasite [13]. Certains édentés, les tatous (Dasypus et Euphractus), et les fourmiliers (Tamandua tetradactyla) constituent des réservoirs sylvestres moins dispersés que les opossums et généralement atteints à des taux beaucoup plus faibles [3]. De nombreuses espèces de rongeurs, sylvestres ou domestiques, peuvent également participer respectivement à l'entretien du cycle sylvestre ou domestique [58]. Cependant, certains d'entre eux sont en réalité atteints par Trypanosoma rangeli, parasite morphologiquement assez proche de T. cruzi mais non pathogène pour l'homme [57]. De la même manière, de nombreuses d'espèces de chauves-souris et certains primates sont infestés mais pas toujours par l'espèce cruzi [44]. En zone sylvestre non modifiée, la transmission à l'homme peut survenir accidentellement par contact avec des réduves parasités, ou par ingestion d'aliments contaminés soit par des Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 489 fèces d'opossums porteurs au niveau des glandes anales, soit par des déjections de réduves [53]. Cependant, le risque de transmission à l'homme au cours du cycle sylvestre est limité. Il apparaît surtout lorsque l'homme modifie ce milieu et favorise l'évolution des populations de réduves. Ainsi les cas humains de maladie de Chagas en forêt amazonnienne sont très rares : ils s'élèvent à 38 depuis 1969. Cependant, il existe des cas d'infestation silencieuse comme en témoigne l'étude sérologique menée sur la population de Barcelos, dans le nord de l'état d'Amazonas [8]. Celleci révèle 13,7 % de réactions d'immunofluorescence indirecte positives dans la population mais très peu de xénodiagnostic positif (2,4 % des patients séropositifs), et seuls 8 % des patients séropositifs, âgés de plus de 60 ans, présentent des altérations de l'électrocardiogramme. La souche de trypanosome circulant serait par conséquent très faiblement pathogène pour l'homme. Le vecteur incriminé est Rhodnius brethesi. Les déboisements massifs et incontrôlés et l'arrivée d'habitants de zones d'endémie font craindre, en région amazonienne, l'extension de l'endémie chagasique ; soit par l'installation des parasites et des vecteurs domestiques dans le biotope amazonien, soit par la transposition du cycle sylvestre aux sites altérés et fraîchement colonisés [7]. Cycle rural domestique Initialement sylvestre, le cycle de T. cruzi peut aujourd'hui se réaliser indépendamment des mammifères sauvages. En effet, des triatomes définitivement adaptés à l'habitat domestique, comme Triatoma infestans, ont pour hôte essentiel l'homme. Celui-ci est fréquemment piqué la nuit, pendant son sommeil [44]. Les autres espèces animales incriminées dans l'entretien domestique de la maladie sont les chiens et les chats, qui s'infestent soit par piqûre, soit en consommant des réduves ou des proies parasitées (souris). Le rat noir (Rattus rattus) joue un rôle important car il est en contact étroit avec l'homme et peut circuler entre les cycles sylvestre et domestique. Les volailles sont très fréquemment piquées par les réduves (surtout Triatoma braziliensis et T. sordida) et leur habitat constitue une cache appréciée pour ces insectes, mais elles sont réfractaires à l'infestation par T. cruzi. Elles ne peuvent donc jouer aucun rôle dans la transmission de la maladie.Les animaux d'élevage sont rarement infestés et jouent un rôle secondaire. Écologie de la domiciliation Les réduves sont des parasites hématophages obligatoires tant au stade nymphal qu'adulte. La spécificité d'hôte est faible. La destruction des biotopes naturels initiaux a conduit à l'adaptation de certaines espèces aux milieux domestique et péridomestique. La présence de rats et l'existence de sites arborés altérés autour des habitations a facilité le transfert du cycle sylvestre au cycle domestique [13]. En milieu rural, la structure de l'habitat a été déterminante pour la colonisation des réduves : les éléments qui favorisent l'infestation sont les habitats inachevés, les murs en ciment 490 ALEXANDRE (M.) ou pisé, les interstices entre planches et bambous, les toits de palme, les sols en terre battue. A proximité des maisons, les piles de bois, les poulaillers, l'entrepôt des récoltes favorisent la colonisation [44]. Les vecteurs principaux de T. cruzi en milieu rural sont : - Triatoma infestans, qui constituait, avant l'extension du programme national de lutte contre la maladie de Chagas, l'espèce domestique la plus répandue et la plus ancienne à avoir envahi l'habitat humain. On la retrouve dans les anfractuosités des murs, en particulier en adobe, dans les fissures des murs en pisé, et dans les toits de paille ou de chaume. Son installation est associée à l'habitat pauvre et provisoire. Cette espèce a été introduite au Brésil aux cours des mouvements de populations humaines. Elle ne s'est jamais implantée en milieu sylvestre dans les zones d'endémie brésiliennes. Par conséquent, les traitements insecticides à l'intérieur des habitations ont généralement porté leurs fruits, et la population de T. infestans intradomiciliaire a été très sérieusement réduite par le Programme National de Lutte contre la Maladie de Chagas, démarré en 1975. - Panstrongylus megistus est une espèce sylvestre qui s'est adaptée au milieu péridomestique suite au déboisement. Elle est très présente dans le nord-est, dans des zones de déboisement intense. Elle est également en train de conquérir des habitats domiciliaires et péridomiciliaires du sud-est du pays, suite à la réduction des populations de T. infestans [3, 15, 20]. - Triatoma braziliensis est une espèce sylvestre et péridomestique. L'essentiel de ses repas a lieu sur les oiseaux et les humains. Elle est très sensible à l'infestation par T. cruzi et constitue le principal vecteur de la maladie de Chagas dans le nord-est brésilien. - Triatoma sordida est également sylvestre et péridomestique. Elle est largement distribuée dans les régions habitées et modifiées car elle profite des zones de déforestation en colonisant les arbres abattus et les habitations. Ses repas se font fréquemment sur les oiseaux, mais également sur l'homme. - Rhodnius prolixus est retrouvé en habitat arboré (palmiers, broméliacées) et domestique (toits de chaume, fissures). Il effectue son repas sur les opossums et les rongeurs en zone sylvestre, et sur les humains et les volailles en zone découverte. Cycle urbain En zone urbaine, la transmission par vecteur est rare. L'installation d'un cycle urbain provient de la migration des populations rurales issues de zones d'endémie, et de la contamination des citadins par transfusion sanguine. La transfusion constitue ainsi le premier mode de contamination en milieu urbain. Ce phénomène a été d'autant plus important que pendant longtemps le don du sang a été rétribué et a incité les populations pauvres, généralement en provenance des zones d'endémie, à fournir des donneurs réguliers et accroître ainsi le risque de récolte de sang parasité. D'autre part, le dépistage sérologique systématique n'est réellement appliqué que depuis une dizaine d'année. La transmission materno-fœtale du parasite existe également même si elle ne dépasse pas 5 % des enfants nés de mère chagasique. La transmission par le lait maternel n'est pas prouvée. Les greffes d'organes comportent également un risque réel potentialisé par l'utilisation d'immunosuppresseurs. Enfin, la coinfection Trypanosoma cruzi / H.I.V. devient un réel problème de santé publique. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE En 1991, la zone d'endémie chagasique s'étendait sur 44,5 % du territoire [44] et comprenait 16 états : -au nord-est : Maranhao, Piaui, Rio Grande do Norte, Pernambouco, Alagoas, Sergipe, -au Centre : Goias, District Fédéral et Mato Grosso do Sul, -au Sud-est : Minas gerais, Espirito Santo, Rio de Janeiro, Sao Paulo, -au Sud : Parana et Rio Grande do Sul. En 1997, le Ministère de la Santé brésilien a annoncé la rupture du cycle de transmission domestique par T. infestans dans la majorité des zones d’endémie, à l'exception des états de Goias, Bahia et Rio Grande do Sul qui nécessiteraient de continuer la lutte antivectorielle. En réalité, la disparition de T. infestans a laissé la place à des réduves extradomiciliaires (P. megistus et T. sordida) susceptibles de coloniser à leur tour les habitations [14, 15, 17, 20, 51]. MESURES DE LUTTE La stratégie de lutte actuellement mise en place contre la transmission par transfusion est : - la réalisation d'un questionnaire auprès du donneur au sujet des situations à risque (provenance d'une zone d'endémie en particulier), - la réalisation d'un examen sérologique double (ELISA et immunofluorescence), technique qui présente forcément des faux négatifs, dangereux s'il n'y a pas de traitement des prélèvements [41]. - le traitement du sang récolté avec du violet de gentiane associé ou non à l'acide ascorbique et à l'exposition à la lumière; ce traitement inactive efficacement les trypanosomes mais peut présenter un risque toxique à terme pour le receveur. Ce traitement devrait être systématique en zone d'endémie [41]. Conclusion Cette présentation montre la diversité des modes de transmission des principales zoonoses parasitaires du Brésil. Les maladies vectorielles, comme les leishmanioses et la trypanosomose, sont particulièrement difficiles à combattre en raiRevue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE son de l'existence d'un cycle sylvestre indépendant de l'homme. On constate, de plus, que la modification des équilibres écologiques favorise la transmission des parasites et l'apparition de cycles domestiques. Enfin, l'état sanitaire des habitations (type de construction, réseaux d'eau potable, réseaux d'égout) reste un des volets majeurs dans le maintien de certaines zoonoses parasitaires. Remerciements Je tiens à remercier les Professeurs José Maria SOARES BARATA et Gentilda Kazuko Funayama TAKEDA, de l'Université de Sao Paulo, Brésil, pour leur enseignement. Bibliographie 1. — ARRUDA W.O., CAMARGO N.J. et COELHO R.C. : Neurocysticercosis : an epidemiological survey in two small rural communities. Arq. Neuropsiquiatr., 1990, 48, 419-424. 2. — AYALA M.A.R. : Angiostrongiloidiase abdominal. Seis casos observados no Parana e em Santa Catarina. Mem. Inst. Oswaldo Cruz., 1987, 82, 29-36. 3. — BENTO D.N.C., FREITAs M. et PINTO A.S. : Epidemiologia da doença de Chagas nos municipios de Castelo do Piaui e Pedro II, Estado do Piaui, Brasil. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1989, 22, 73-79. 4. — CAMARGO M.E., SILVA G.R., CASTILHO E.A. et SILVEIRA A.C. : Inquérido sorologico da prevalência de infecçao chagasica no Brasil, 1975/1980. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1984, 26, 192-204. 5. — CHEQUER R.S. et VIEIRA V.L. : Neurocysticercosis in the state of Espirito Santo, Brazil : evaluation of 45 cases. Arq. Neuropsiquiatr., 1990, 48, 431-440. 6. — COURA J.R. : Chagas'disease as endemic to the Brazilian Amazon: Risk or hypothesis ? Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1990, 23, 67-70. 7. — COURA J.R., JUNQUEIRA A.C.V., GIORDANO C.M. et FUNATSU R.K. : Chagas'disease in the brazilian Amazon. I - A short review. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1994, 36, 363-368. 8. — COURA J.R., WILLCOX H.P.F., ARBOLEDA NARANJO M., FERNANDES O. et PAIVA D.D. : Chages'disease in the brazilian amazon. III. A cross-sectional study (1). Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1995, 415-420. 9. — CUNHA S., FREIRE M., EULALIO C., CRITOSVAO J., NETTO E., JOHNSON W.D., REED S.G. et BADARO R. : Visceral leishmaniasis in a new ecological niche near a major metropolitan area of Brazil. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 1995, 89, 155-158. 10. — D'ALESSANDRO A., MORAES M.A.P. et RAICK A.N. : Polycystic hydatid disease in Brazil. Report of five new human cases and a short review of other published observations. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1996, 29, 219-228. 11. — D'ALESSANDRO A., RAMIREZ L.E., CHAPADEIRO E., LOPES E.R. et MESQUITA P.M. : Second recorded case of human infection by Echinococcus oligarthus. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1995, 52, 29-33. 12. — DE LA RUE M.L., OSAIDA I., SILVEIRA F.T. et MOREIRA W.S. : Human hydatidosis in the population of endemic regions of the Rio Grande do Sul state, Brazil. Rev. Latinoamericana de microbiologia., 1994, 36, 205-206. 13. — DIOTAIUTI L., PEREIRA A.S., LOIOLA C.F., FERNANDES A.J., SCHOFIELD J.C., DUJARDIN J.P., DIAS J.C.P. et CHIARI E. : Inter-relation of sylvatic and domestic transmission of Trypanosoma cruzi in areas with and without domestic vectorial transmission in Minas Gerais, Brazil. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1995, 90, 443-448. 14. — DIOTAIUTI L., RIBEIRO DE PAULA O., LIMA FALCAO P. et DIAS J.C.P. : Evaluation of the Chagas'disease control program in Minas Gerais, Brazil, with special reference to Triatoma sordida. Bulletin of P.A.H.O., 1994, 28, 15. — FERNANDES A.J., CHIARI E., CASANOVA C., DIAS J.C.P. et ROMANHA A.J. : The threat of reintroduction of natural transmission of Chagas'disease in Bambui, Minas gerais state, Brazil, due to Panstrongylus megistus. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1992, 87, 285-289. Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492 491 16. — FERNANDES A.J., CHIARI E., RODRIGUES R.R., DIAS J.C. et ROMANHA A.J. : The importance of the opossum (Didelphis albiventris) as a reservoir for Trypanosoma cruzi in Bambui, Minas gerais State. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1991, 86, 81-85. 17. — FERNANDES A.J., DIOTAIUTI L., DIAS J.C.P., ROMANHA A.J. et CHIARI E. : Relationships between Trypanosoma cruzi transmission cycles in Bambui county, Minas gerais, Brazil. Cadernos de Saude Publica, 1994, 10, 473-480. 18. — FERREIRA M.S., NISHIOKA S.A., ROCHA A. et D'ALESSANDRO A. : Echinococcus vogeli polycystic hydatid disease : report of two brazilian cases outside the Amazon region. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 1995, 89, 286-287. 19. — FILHO A.M.O. et MELO M.T.V. : Vectors control importance on leishmaniasis transmission. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1994, 89, 451-456. 20. — FILHO A.N.F. et RODRIGUES V.L.C.C. : Distribuiçao e indice de infecçao natural de triatomineos capturados na regiao de Campinas, Sao Paulo, Brasil. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1987, 20 (1), 25-30. 21. — GOMES A.C., COUTINHO S.G., PAIM G.V., OLIVEIRA S.M.O., GALATI E.A.B., NUNES M.P., CAPINZAIKI A.N., YAMAMOTO Y.I. et ROTTER P. : Aspectos ecologicos da leishmaniose tegumentar americana. 8. Avaliaçao da atividade enzootica de Leishmania (Vianna) braziliensis, em ambiente florestal e peridomiciliar, regiao do Vale do Ribeira, Estado de Sao Paulo, Brasil. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1990, 32, 105-115. 22. — GOMES A.C., OTTATI S.M., SHAW J.J., LAINSON R. et YAMAMOTO Y.I. : Active transmission of Leishmania braziliensis braziliensis in the Serra de Mar forest, Sao Paulo, Brazil. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 1989, 83, 93. 23. — GONCALVES VILLA M.F. : Epidemiological situation of complicated taeniasis/cysticercosis as a public health problem of Brazil. Higiene Alimentar., 1995, 9, 8-11. 24. — GRAEFF-TEIXEIRA C., AGOSTINI A.A., CAMILLO COURA L. et FERREIRA DA CRUZ M.F. : Seroepidemiology of abdominal angiostrongyliasis: the standardization of an immunoenzymatic assay and prevalence of antibodies in two lacalities in southern Brazil. Trop. Med. Int. Health., 1997, 2, 254-260. 25. — GRAEFF-TEIXEIRA C., AVILA-PIRES F.D., MACHADO R.C., CAMILLO-COURA L. et LENZI H.L. : Identificaçao de roedores silvestres como hospedeiros do Angiostrongylus costaricensis no sul do Brasil. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1990, 32, 147-150. 26. — GRAEFF-TEIXEIRA C., CAMILLO-COURA L. et LENZI H.L. : Clinical and epidemiological aspects of abdominal angiostrongyliasis in southern Brazil. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1991, 33, 373-378. 27. — GRIMALDI JR.G., TESH R.B. et McMAHON-PRATT D. : A review of the geographic distribution and epidemiology of leishmaniasis in the New-World. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1989, 41, 687-725. 28. — GRISI L. : Parasitic zoonoses: selective review of some diseases in South America. Ann. Parasitol. Hum. Comp. ,1990, 65, 79-82. 29. — JANSEN A.M., LEON L., MACHADO G.M., DA SILVA M.H., SOUZA LEAO S.M. et DEANE M.P. : Trypanosoma cruzi in the opossum Didelphis marsupialis : parasitological and serological follow-up of the acute infection. Exp. Parasitol,. 1991, 73, 249-259. 30. — KLOETZEL K. et PEREIRA J.A.A. : A hidatidose humana no Rio Grande do Sul (Brasil) : estimativa de sua importancia para a saude publica do pais. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1992, 34, 549-555. 31. — LACERDA M.M. : The brazilian leishmaniasis control program. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1994, 89, 489-495. 32. — LAINSON R., DYE C., SHAW J.J., MACDONALD D.W., COURTENAY O., SOUZA A.A.A. et SILVEIRA F.T. : Amazonian visceral leishmaniasis - distribution of the vector Lutzomyia longipalpis (Lutz & Neiva) in relation to the fox Cerdocyon thous (Linn.) and the efficiency of this reservoir host as a source of infection. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1990, 85, 135-137. 33. — LAINSON R., SHAW J.J., SILVEIRA F.T., DE SOUZA A.A.A., BRAGA R.R. et ISHIKAWA E.A.Y. : The dermal leishmaniases of Brazil, with special reference to the eco-epidemiology of the disease in Amazonia. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1994, 89, 435-443. 34. — LIMA L.C., MASSARA C.L., SOUZA C.P., VIDIGAL T.D., LENZI H.L. et CARVALHO O.S. : Suscetibilidade de planorbideos da regiao metropolitana de Belo Horizonte, MG (Brasil) ao Angiostrongylus costaricensis (Nematoda, Angiostrongylidae). Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1992, 34, 399-402. 35. — LOPERA R.D., MELENDEZ R.D., FERNANDEZ I., SIRIT J. et PERERA M.P. : Orbital hydatid cyst of Echinococcus oligarthrus in a human in Venezuela. J. Parasitol., 1989, 75, 467-470. 36. — MELLO : Roedores, marsupiais e triatomineos silvestres capturados no municipio de Mambai - Goias. Infecçao natural pelo Trypanosoma cruzi. Rev. Saude Publica, 1982, 16, 282-291. 492 37. — MELLO D.A. : Parasitic diseases in Brazil and the role of wild mammals : An analysis based on leishmaniasis, Chagas'disease and schistosomiasis mansoni. Ciência e cultura, 1991, 43, 274-278. 38. — MENDES M. F.M. et VASCONCELLOS L.D.M. : Echinococcus oligarthus in an ocelot (Felis pardalis L.) from the region of the Foz do Iguacu, Parana, Brazil. Communication. Revista da faculdade de medicina veterinaria e zootecnia da universidade de Sao Paulo, 1987, 24, 233-237. 39. — MENEGHELLI U.G., MARTINELLI A.L.C. et VELLUDO M.A.S.L. : Cistos de Echinococcus vogeli em figado de paca (Cuniculus paca) originaria do estado do Acre, Brasil. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1990, 3, 153-155. 40. — MILES M.A., ARIAS J.R. et DE SOUZA A.A. : Chagas'disease in the Amazon basin : V. Periurban palms as habitats of Rhodnius robustus and Rhodnius pictipes, triatomine vectors of Chagas'disease. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1983, 78, 391-398. 41. — MORAES SOUZA H. et BORDIN J.O. : Strategies for prevention of transfusion-associated Chagas'disease. Transfus. Med. Rev., 1996, 10, 161-170. 42. — NAIFF R.D., FREITAS R.A., NAIFF M.S., ARIAS J.R., BARRETT T.V., MOMEN H. et GRIMALDI JR.G. : Epidemiological and nosological aspects of Leishmania naiffi LAINSON &SHAW, 1989. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1991, 86, 317-321. 43. — ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE : Lutte contre les leishmanioses. Série de Rapports Techniques, 1990. 44. — ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE : Lutte contre la maladie de Chagas. Série de Rapports Techniques, 1991, 811. 45. — PASSOS E.C., ITO F.H., VASCONCELLOS S.A., RICCETI R.V. et CORTES J.A. : Investigaçao epidemiologica sobre as zoonoses de maior constataçao em matadouros. I Suinos. Revista da facultade de medicina veterinaria e zootecnia da universidade de Sao Paulo, 1989, 26, 39-51. 46. — PENA G.P., ANDRADE FILHO J. et de ASSIS S.C. : Angiostrongylus costaricensis : first record of its occurence in the state of Espirito Santo, Brazil, and a review of its geographic distribution. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1995, 37, 369-374. 47. — POVOA M.M., DE SOUZA A.A., NAIFF R.D., ARIAS J.R., NAIFF M.F., BIANCARDI C.B. et MILES M.A. : Chagas'disease in the Amazon basin IV. Host records of Trypanosoma cruzi zymodemes in the states of Amazonas and Rondonia, Brazil. Ann. Trop. Med. Parasitol., 1984, 78, 479-487. 48. — RANGEL E.F., LAINSON R., SOUZA A.A., READY P. et AZEVO A.C.R. : Variation between geographical populations of Lutzomyia (Nyssomyia) whitmani sensus lato (Diptera : Psychodidae : Phlebotomidae) in Brazil. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, 1996, 91, 43-50. 49. — RICCETTI R.V., VASCONCELLOS S.A., ITO F.H. et CORTES J.A. : Investigaçao epidemiologica sobre as zoonoses de maior constataçao em matadouros. II Bovinos. Revista da faculdade de medicina veterinaria e zootecnia da universidade de Sao Paulo, 1989, 26, 61-68. 50. — ROCHA A., SOBRINHO J. M. et SALOMAO E. C. : Angiostrongiliase abdominal. Primeiro relato de caso autoctone de Minas Gerais. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1991, 24, 265-268. ALEXANDRE (M.) 51. — RODRIGUES V.L.C.C., FERRA FILHO A.N. et LIMA V.L.C. : Prevalência, indices de infecçao e habitos alimentares de triatomineos capturados em uma area de vigilância epidemiologica. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1992, 25, 183-190. 52. — SHERLOCK A., MIRANDA J.C., SADIGURSKY M. and GRIMALDI JR.G. : Observaçoes sobre calazar em Jacobina, Bahia. VIInvestigaçaoes sobre reservatorios silvestres e comensais. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1988, 21, 23-27. 53. — SHIKANAI-YASHUDA M.A., BRISOLA MARCONDES C., GUEDES L.A., SIQUEIRA G.S., BARONE A.A., DIAS J.C.P., AMATO NETO V., TOLEZANO J.E., PERES B.A., ARRUDA Jr E.R., LOPES M.H., SHIROMA M. et CHAPADEIRO E. : Possible oral transmission of acute Chagas disease in Brazil. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1991, 33, 351-357. 54. — SILVA-VERGARA M.L., PRATA A., VIEIRA C.O., CASTRO J.H., MICHELETTI L.G., OTANO A.S. and FRANQUINI Jr J. : Epidemiological aspects of human cysticercosis due to Taenia solium in the endemic area of Lagamar, MG. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1995, 28, 345-349. 55. — SILVEIRA F.T., LAINSON R., SHAW J.J., BRAGA R.R., ISHIKAWA E.E.A. et SOUZA A.A.A. : Leishmaniose cutânea na Amazonia : isolamento de Leishmania (Vianna) lainsoni do roedor Agouti paca (Rodenta : Dasyproctae), no Estado do Para, Brasil. Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1991, 33, 18-22. 56. — SOUZA A.A.A., SILVEIRA F.T., MILES M.A., POVOA M.M., NUNES LIMA J.A. et VALENTE S.A.S. : Epidemiologia de um caso de doença de Chagas na Ilha do Mosqueiro - Para. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1988, 21, 187-192. 57. — STEINDEL M., PINTO J.C., TOMA H.K., MANGIA R.H., RIBEIRO RODRIGUES R. et ROMANHA A.J. : Trypanosoma rangeli (Tejera, 1920) isolated from a sylvatic rodent (Echimys dasythrix) in Santa Catarina Island, Santa Catarina state : first report of this trypanosome in southern Brazil. Mem. inst. Oswaldo Cruz, 1991, 86, 73-79. 58. — STEINDEL M., TOMA H.K., ISHIDA M.M., DE CARVALHO PINTO C.J., GRISARD E.C., SCHLEMPER B.R.Jr., RIBEIRO RODRIGUES R. et ROMANHA A.J. : Biological and isoenzymatic characterization of Trypanosoma cruzi strains isolated from sylvatic reservoirs and vectors from the state of Santa Catarina, southern Brazil. Acta Tropica, 1995, 60, 167-177. 59. — TAKAYANAGUI O.M. : Neurocysticercosis. I. Clinical and laboratory course of 151 cases. Arq. Neuropsiquiatr., 1990, 48, 1-10. 60. — VASCONCELOS I.A.B., VASCONCELOS A.W., MOMEN H., GRIMALDI JR.G. et ALENCAR J.E. : Epidemiological studies on American leishmasiasis in Ceara State, Brazil. Ann. Trop. Med. Parasit., 1988, 82, 547-554. 61. — VIANNA L.G., MACEDO V. et COSTA J.M. : Musculocutaneous and visceral cysticercosis: a rare disease ? Rev. Inst. Med. Trop. Sao Paulo, 1991, 33, 129-136. 62. — ZANINI G.M. et GRAEFF-TEIXEIRA C. : Angiostrongilose abdominal: profilaxia pela destruiçao das larvas infectantes em alimentos tratados con sal, vinagre ou hipoclorito de sodio. Rev. Soc. Bras. Med. Trop., 1995, 28, 389-392. Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492