alexandre bat - Revue de Médecine Vétérinaire

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alexandre bat - Revue de Médecine Vétérinaire
SYNTHÈSE SCIENTIFIQUE
Épidémiologie des zoonoses parasitaires
majeures au Brésil : synthèse bibliographique
M. ALEXANDRE
Docteur vétérinaire, 53, rue Porta F-81000 Albi
RÉSUMÉ
SUMMARY
Cette synthèse décrit la structure épidémiologique de cinq zoonoses parasitaires majeures au Brésil : l'hydatidose causée par Echinococcus granulosus, E. vogeli et E. oligarthus, le téniasis et la cysticercose causés par Taenia
solium et Taenia saginata, l'angiostrongylose due à Angiostrongylus costaricensis, les leishmanioses viscérale et cutanées (Leishmania chagasi, L.
braziliensis, L. guyanensis, L. amazonensis, L. lainsoni, L. naiffi, L. shawi)
et la trypanosomose américaine ou maladie de Chagas, due à Trypanosoma
cruzi.
Elle présente le cycle biologique de ces parasites (réservoirs et mode de
transmission), leur répartition géographique, les populations à risque et les
moyens de lutte disponibles.
Epidemiologic review of major Brazilian parasitic zoonosis. By M.
ALEXANDRE.
This review describes the epidemiologic structure of five major zoonosis
in Brazil : hydatidosis due to Echinococcus granulosus, E. vogeli and E. oligarthus, taeniasis and cysticercosis due to Taenia solium and Taenia saginata, angiostrongyliasis due to Angiostrongylus costaricensis, visceral and
dermal leishmaniasis due to Leishmania chagasi, L. braziliensis, L. guyanensis, L. amazonensis, L. lainsoni, L. naiffi, L. shawi, and Chagas disease
due to Trypanosoma cruzi.
It identifies parasite's life cycle, geographic distribution, target population
and disease control.
MOTS-CLÉS : Brésil - parasites - zoonoses - revue.
KEY-WORDS : Brazil - zoonosis - parasite - review.
Neuvième puissance économique mondiale, recouvrant
près de la moitié du continent sud-américain, le Brésil actif
est concentré sur le littoral atlantique tandis que l'ouest reste
relativement vierge. Les maladies parasitaires sont fréquentes et la plupart d'entre elles ont une origine zoonotique.
Elles posent de lourds problèmes de santé publique.
échinocoques ayant pour hôtes définitifs des carnivores sauvages ou domestiques.
L'homme s'infeste en ingérant les œufs de ténias échinocoques excrétés par les carnivores. Ils traversent la paroi
digestive et gagnent les viscères où ils forment des kystes
hydatiques. La symptomatologie associée est variable.
L'hydatidose, le téniasis et la cysticercose, l'angiostrongylose, les leishmanioses, la trypanosomose américaine constituent des zoonoses majeures au Brésil. Cette synthèse a pour
objectif de recenser les modes de transmission de ces parasites
et les espèces animales réservoirs, puis de définir les populations à risque et les régions dangereuses. Nous présentons également les programmes de lutte mis en place au niveau national ainsi que les mesures individuelles de protection.
3 CYCLES BIOLOGIQUES DISTINCTS
Hydatidose ou échinococcose
L'hydatidose humaine est causée par les formes larvaires
d’Echinococcus granulosus, E. vogeli et E. oligarthus, ténias
Revue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492
Le cycle pastoral est dû à Echinococcus granulosus,
hébergé par le chien (hôte définitif), et les ongulés (hôtes
intermédiaires). Il est concentré dans les zones d'élevage ovin
(état de Rio Grande do Sul : 99 % du cheptel ovin du Brésil)
où plus de 20 % des ovins sont atteints [12, 28, 30]. Dans le
reste du pays, la prévalence de l'hydatidose des bovins et porcins oscille entre 0 et 1,2 % suivant les états [45, 49].
La région de Rio Grande do Sul constitue la seule zone d'endémie d'hydatidose humaine, avec une prévalence sérologique
de 1 à 2 %, qui serait largement sous-estimée si l'on en croit les
premiers résultats obtenus par l'ultrasonographie [12, 30].
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Le cycle sylvestre à péri domestique, dû à Echinococcus
vogeli, hébergé par le chien brousse (Speothos venaticus hôte définitif) et le paca (Agouti paca - hôte intermédiaire).
Le chien brousse est un carnivore sauvage de la Hauteamazonie et du Sud-est. Le paca, plus largement répandu, est
un gros rongeur frugivore fréquemment chassé pour sa
viande. Lorsque ses abats sont porteurs de kystes hydatiques,
il sont laissés au chien, qui devient alors réservoir secondaire
d'E. vogeli.
L'homme se contamine ensuite par contact avec le chien et
ses déjections.
Dix-sept cas humains ont été recensés au Brésil, dont 13 en
forêt amazonienne et 2 dans les états du Goias et de Minas
Gerais [10, 18, 30, 39, 45].
Le cycle sylvestre sans relais domestique, dû à
Echinococcus oligarthus, hébergé par les félidés sauvages
(jaguar, jaguaroundi, puma, chat de Geoffroy, ocelot - hôtes
définitifs) et l'agouti (Dasyprocta sp. - hôte intermédiaire).
L'agouti est un rongeur chassé par l'homme, comme le paca.
Il est largement réparti dans l'est du pays. Mais bien que le
chat soit réceptif expérimentalement, il n'y pas de relai
domestique efficace à l'infestation.
Par conséquent, seuls deux cas humains ont été décrits
dans le monde, un dans l'état du Minas Gerais chez un agriculteur, et un au Venezuela [11, 30, 35, 38].
Ces trois exemples montrent la nécessité d'un lien écologique réel entre l'homme et les réservoirs naturels du parasite,
lorsque la spécificité parasitaire est relativement forte.
MESURES DE LUTTE
ALEXANDRE (M.)
cysticercose) ou oculaire des larves. Les symptômes n'apparaissent souvent que plusieurs années après l'infestation, lors
de la destruction larvaire qui provoque des réactions inflammatoires toxiques. Les formes cliniques principalement
citées sont les crises d'épilepsie, l'hypertension intracrânienne et la méningite [5].
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
La prévalence de la cysticercose bovine et porcine varie
entre 0 et 2,8 % pour T. solium et 2,0 à 6,7 % pour T. saginata
suivant les enquêtes réalisées dans les abattoirs publics brésiliens [45, 49]. Le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Réforme agraire a présenté, en 1995, une
échelle de risque suivant les états :
États à haut risque : Sao Paulo, Parana, Santa Catarina, Rio
Grande do Sul.
États à risque modéré : Para, Piaui, Goias, Rio de Janeiro.
États à faible risque : Rondonia, Pernambuco, Alagoas,
Minas Gerais, Espirito Santo, Mato Grosso, District Fédéral.
La prévalence du téniasis humain n'est pas connue, mais
certaines études recensent les cas de cysticercose humaine
par sérologie, tomographie, radiologie ou après autopsie [23] :
A Sao Paulo, la neurocysticercose représente 7,3 % des
admissions en neurologie et 2,7 % des consultations externes
[59]. Dans le District fédéral de Brasilia, 1,6 % des autopsies
réalisées pour d'autres motifs révèlent une cysticercose, nerveuse, sous-cutanée ou musculaire [61].
POPULATIONS À RISQUE
L'hydatidose animale a été supprimée de la liste des maladies à déclaration obligatoire en 1987. La prévention de l'hydatidose pastorale ou sylvestre passe par la rupture du cycle
de contamination ovin-chien ou paca-chien avec le retrait des
abats porteurs de lésions et la vermifugation des carnivores.
En zone d'endémie, l'élevage familial de cochons est un
facteur de risque d'infestation ainsi que l'absence de gestion
des égouts et ordures ménagères. La transmission s'avère
donc essentiellement liée au manque d'hygiène et à l'accès
des porcs aux excrétats humains [1, 54].
Les femmes au foyer sont majoritairement touchées [54].
Téniasis et cysticercose
MESURES DE LUTTE
CYCLE BIOLOGIQUE
L'état endémique de la neurocysticercose est un signe marquant du manque d'installations sanitaires dans les villes
comme dans les campagnes : l'installation de systèmes de
traitement des déchets et l'adduction d'eau potable sont des
mesures coûteuses mais indispensables pour rompre le cycle
de contamination.
Les téniasis à Taenia solium et Taenia saginata sont des
zoonoses vraies à cycle dixène survenant entre l'homme (hôte
définitif) et certains ongulés artiodactyles (hôtes intermédiaires).
L'homme s'infeste en consommant de la viande de porc (T.
solium) ou de bovin (T. saginata) contenant des kystes cysticerques (viande ladre). Il contamine les pâtures ou les sols
par ses déjections contenant des œufs de ténia.
La souillure des pâturages par l'homme, l'habitude coprophage du porc ou la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation, associées à une bonne survie des oeufs dans le milieu
extérieur, permettent l'infestation des hôtes intermédiaires :
les suidés, les bovins, et accidentellement l'homme.
La cysticercose humaine est due à l'ingestion d'œufs de
Taenia solium émis dans les fèces humaines, qui contaminent
l'eau et les végétaux. Les conséquences cliniques peuvent
être graves, en particulier lors de migration cérébrale (neuro-
Angiostrongylose
Zoonose bornée, causée par un nématode de la famille des
Angiostrongylidae : Angiostrongylus costaricensis. Cette
zoonose est fortement sous-diagnostiquée, en raison d'un
tableau clinique peu spécifique (douleurs abdominales à des
degrés variables) et d'un diagnostic étiologique délicat.
CYCLE BIOLOGIQUE
Angiostrongylus costaricensis est un parasite adulte des
rameaux artériels mésentériques des rongeurs. Au Brésil,
seuls les rats des rizières (Oryzomys squamipes et Oryzomys
ratticeps) sont atteints. Le rat du coton (Sigmodon hispidus)
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ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
hôte définitif avéré en Amérique Centrale, est absent du territoire brésilien [25].
L'hôte intermédiaire est un gastéropode, qui peut être de la
famille des Veronicellidae (limace), du genre Limax (escargot), ou un planorbidé du genre Biomphalaria (mollusque
dulcaquicole également hôte intermédiaire de Schistosoma
mansoni) [25, 34].
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
Les cas déclarés d'angiostrongylose humaine sont limités
au sud et au sud-est du pays. Ils sont en augmentation :
41 cas ont été décrits au total, dont 27 proviennent de Rio
Grande do Sul [2, 26, 46, 50]. Ce sont des cas de complication par obstruction intestinale ou perforation, ce qui est relativement rare. Ils concernent, dans les deux-tiers des cas, des
agriculteurs.
La prévalence sérologique dans les états du Parana et de
Rio Grande do Sul a été estimée respectivement à 30 et 66 %
[24]. Cette étude confirme l'existence d'une zone d'endémie
importante dans le sud du pays.
POPULATION À RISQUE
L'homme s'infeste en consommant de l'eau ou des aliments
contenant la larve de troisième âge libérée par le mollusque
hôte intermédiaire. Mais les facteurs de risque sont mal
connus.
MESURES DE LUTTE
Le traitement anthelminthique est contre-indiqué chez les
individus atteints car la destruction du parasite augmente les
risques de thrombose artérielle [62].
La prophylaxie défensive de l'angiostrongylose passe par
le trempage des produits maraîchers dans des solutions à base
de vinaigre et d'eau de Javel. Mais la dose et le temps de
trempage réellement efficaces sont largement plus élevés que
ceux utilisés dans la pratique courante : 36 heures pour
détruire 100 % des larves dans le vinaigre [62].
Leishmanioses
Les leishmanioses constituent l'une des premières causes
de morbidité d'origine parasitaire au Brésil. Par leur vaste
répartition et la multiplicité des foyers et des cycles de développement, elles constituent une entité complexe à gérer.
Leur transmission s'effectue uniquement sur le mode vectoriel, contrairement à la trypanosomose.
Leishmaniose viscérale
CYCLE BIOLOGIQUE
Leishmania chagasi est un protozoaire flagellé à tropisme
viscéral, présent chez de nombreux mammifères. Les réservoirs démontrés de L. chagasi sont le chien domestique et le
renard crabier (Cerdocyon thous), présent en forêt amazonienne [32]. L'opossum (Didelphis marsupialis) peut servir
de réservoir secondaire en forêt altérée [52].
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Les vecteurs de la leishmaniose viscérale sont des phlébotomes du genre Lutzomyia, majoritairement Lutzomyia longipalpis. C'est une espèce nocturne, d'origine sylvestre, qui
pénètre dans les habitations. Elle est attirée par les chiens et
gîte dans les poulaillers [43].
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
La leishmaniose viscérale est fortement concentrée dans le
nord-est du pays, qui abrite 90 % des cas déclarés (au nombre
de 1292 pour l'année 1991) [9, 27, 43, 60]. La distribution des
cas est focale, en raison de la faible distance de vol des phlébotomes.
POPULATION TOUCHÉE
La leishmaniose viscérale est une maladie des populations
rurales. La présence de chiens, d'un poulailler et le stockage
des détritus à proximité des habitations facilitent le rapprochement des phlébotomes. L'influence du type d'habitation
est également démontrée : les constructions inachevées et les
toits en chaume facilitent le gîte larvaire, et la présence de
nombreux dormeurs dans une même pièce attire les phlébotomes.
MESURES DE LUTTE
La lutte contre la leishmaniose viscérale est organisée par
la Fondation Nationale pour la Santé [31]. Elle est fondée sur
le dépistage et l'élimination des chiens infestés, la pulvérisation d'insecticides dans les habitations et leurs annexes, le
dépistage et le traitement des individus atteints. Depuis 1980,
la prévalence de la leishmaniose viscérale canine a chuté de
13 à 2 %.
Chez l'homme, la baisse n'est pas ausi manifeste. La principale difficulté rencontrée dans l'interruption du cycle de
transmission est l'existence d'un réservoir sauvage indépendant de l'homme.
Leishmanioses cutanées
CYCLES BIOLOGIQUES
On compte 6 agents de leishmaniose cutanée au Brésil.
- Leishmania braziliensis, le plus anciennement connu, est
responsable de la majorité des cas. Il est présent dans le nordest, et dans le sud-est en région côtière, en zone sylvestre et
péridomestique. Ses reservoirs sylvestres ne sont pas connus;
le paresseux (Choloepus sp.) est soupçonné, mais de nombreuses autres espèces sont sensibles. Cependant ni les
chiens ni les rongeurs n'apparaissent jouer de rôle dans l'entretien de l'endémie leishmanienne [21, 43].
Les vecteurs de L. braziliensis sont également mal connus :
seuls Lutzomyia whitmani et Lutzomyia wellcomei sont incriminés de façon certaine. Lutzomyia whitmani est un phlébotome péridomiciliaire et anthropophile.
- L. guyanensis est un parasite à réservoir sylvestre dont le
cycle biologique est correctement identifié. Le paresseux
(Choloepus sp.) entretient la zoonose en canopée. Le fourmillier (Tamandua tetradactyla), plus nomade, propage la
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maladie. L'opossum (Didelphis sp.) peut servir de réservoir
en forêt altérée. Le rat épineux (Proechimys sp.) est parfois
suspecté [43]. Les vecteurs de L. guyanensis (Lutzomyia
anduzei et Lutzomyia umbratilis) ne se rencontrent qu'en
forêt primaire (forêt amazonienne), essentiellement en canopée [33].
- L. amazonensis a pour réservoirs essentiels les rongeurs
et les marsupiaux. Le rat épineux (Proechimys sp.) est le
réservoir primaire, fréquent dans les pinèdes; les autres rongeurs et les marsupiaux sont des réservoirs secondaires [43].
Les vecteurs de L. amazonensis (Lutzomyia flaviscutellata et
Lutzomyia olmeca nociva) sont faiblement attirés par
l'homme, ce qui explique le faible nombre de cas humains
décrits au regard de la vaste répartition du parasite [33].
- L. lainsoni a été isolé chez le paca (Agouti paca) et
l'agouti (Dasyprocta agouti) ; il est transmis par Lutzomyia
ubiquitalis [43, 55].
- L. naiffi est isolé chez des tatous (Dasypus novemcinctus
et Dasypus paraensis) de la forêt amazonienne, qui semblent
servir de réservoir, avec une fréquence d'infection supérieure
à 15 % [42]. Le vecteur est un phlébotome du genre
Psychodopygus sp.
- L. shawi a pour hôtes naturels des singes (Cebus apella et
Chiropotes satanas), des paresseux (Choloepus didactylus et
Bradypus tridactylus), et des coatimundi (Nasua nasua).
ALEXANDRE (M.)
MESURES DE LUTTE
Stratégie actuelle :
a) diagnostic et traitement précoce des individus ; suivi.
b) dépistage sérologique des chiens et éloignement des
populations équines hors des zones à phlébotomes (car rôle
possible de réservoir secondaire).
c) réduction des populations de rongeurs domestiques et
péridomestiques.
d) si la transmission est péridomiciliaire, pulvérisation
d'insecticides dans les maisons.
La difficulté essentielle de la lutte contre les leishmanioses
cutanées est l'existence de réservoirs et de vecteurs sylvestres. Dans les zones boisées, le déboisement sur 300 m
autour des habitations a prouvé son efficacité par la réduction
significative des cas [19].
Trypanosomose américaine ou
Maladie de Chagas
La maladie de Chagas constitue la troisième maladie tropicale en importance numérique, après le paludisme et la schistosomiase, et la première zoonose confirmée.
Le cycle s'effectue en forêt amazonienne. Le vecteur est
une souche non anthropophile de Lutzomyia whitmani, distincte de la souche responsable de la transmission de L. braziliensis [48].
En 1991, 90 millions de personnes étaient exposées en
Amérique Centrale et Amérique du Sud et 16 à 18 millions
d'individus étaient effectivement parasités [44]. En 1992,
cinq millions de brésiliens étaient atteints. 11 868 décès
furent rapportés à cette maladie en 1989-1990 malgré une
forte baisse de prévalence observée depuis 1975 [Ministère
de la Santé, 1997].
POPULATIONS À RISQUE
ETIOLOGIE ET PATHOGÉNIE
Les cas humains de leishmaniose cutanée apparaissent
suite à la pénétration de l'homme à l'intérieur du cycle parasitaire sylvestre, ou à l'envahissement de l'espace domestique
ou péridomestique par les phlébotomes.
L'agent de la trypanosomose américaine, Trypanosoma
cruzi, est un protozoaire flagellé parasite du système réticulohistiocytaire de l'homme et d'autres mammifères, sylvatiques ou domestiques. Les vecteurs naturels de T. cruzi sont
des insectes hématophages de la famille des Réduvidés
(punaises).
Les espèces essentiellement sylvestres (L. shawi, L. naiffi,
L. amazonensis et L. guyanensis) sont incriminées lors de travail en forêt (coupes, défrichements, construction d'axes routiers, de barrages) mais n'ont que peu d'incidence en zone
rurale (sauf en lisière de forêt).
Les autres espèces (Leishmania braziliensis, L. lainsoni)
potentiellement péridomestiques, ont une incidence plus
grande sur la population rurale. Dans la majorité des cas
cependant, le diagnostic étiologique n'est pas réalisé jusqu'à
l'espèce, et la déclaration des cas de leishmaniose cutanée est
rarement effectuée.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
La morbidité due aux leishmanioses cutanées est en augmentation régulière depuis quelques années et dépasse
actuellement les 20 000 cas par an (déclarés). L'augmentation du nombre de cas coïncide avec les tentatives de colonisation des zones boisées, mais elle est visible dans toutes
les régions. Il y a des foyers de leishmaniose cutanée dans
tous les états.
Le parasite, présent dans l'intestin postérieur de l'insecte,
est transmis par les déjections du réduve au cours d'un repas
sanguin. Il pénètre par des excoriations cutanées dans le
derme puis dans les macrophages dans lesquels il va se multiplier sous forme amastigote. Il se dissémine ensuite par voie
sanguine sous forme trypomastigote (flagellée) et se loge
dans divers organes où il réalise une nouvelle phase de multiplication.
Cliniquement, la période d'infestation peut se traduire par
une forme aiguë avec de la fièvre, des troubles cardiaques, de
l'oedème au point d'inoculation, ou passer inaperçue. Elle
correspond à la période de multiplication du parasite dans le
système réticulo-endothélial.
S'ensuit une période d'infection latente, avec faible parasitémie, qui peut durer indéfiniment ou évoluer en forme chronique caractérisée par une cardiomyopathie dilatée ou des
atteintes digestives (mégaoesophage, mégacolon). Seuls 30 %
des individus atteints développent des signes cliniques [44].
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ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
CYCLE BIOLOGIQUE
La maladie de Chagas est une zoonose capable de se perpétuer indépendamment de l'homme en milieu sylvestre.
Inversement, l'homme peut à son tour servir de réservoir et
transmettre cette affection en dehors de la zone de transmission sylvestre. Il existe ainsi plusieurs cycles écologiques
distincts. L'identification actuelle des souches de Trypanosoma cruzi permet de visualiser les relations entre ces différents cycles :
- en zone d'endémie, l'essentiel des cas de maladie de
Chagas chronique sont dus au zymodème Z2 qui est le plus
fréquemment isolé lors de transmission domestique ou péridomestique.
- dans la région Nord (zone d'enzootie amazonienne),
seuls les zymodèmes Z1 et Z3 sont présents . Les épisodes
aigus de maladie de Chagas surviennent avec le zymodème
Z1, d'origine sylvestre [58].
Cycle sylvestre
Le réservoir essentiel de T. cruzi en milieu sylvestre est
l'opossum (Didelphis marsupialis et Didelphis albiventris),
marsupial frugivore et insectivore essentiellement nocturne.
Il vit dans les forêts tropicales amazonienne et atlantique. Il
est très peu sensible à l'infestation qui est durable et se manifeste par une parasitémie élevée, et l'invasion des glandes
anales odorifères permettant l'excrétion des parasites dans les
fèces [29, 58].
En région amazonienne, l'opossum est fréquemment capturé dans les palmiers "inaja" (Maximiliana regia), "mujaca"
(Acrocomia sclerocarpa) et "babacu" (Orbignya sp.) sur lesquels on retrouve une importante population de triatomes
infectés (Rhodnius robustus et Rhodnius pictipes en particulier) [40]. Dans cette région, le cycle opossum-réduve est
totalement indépendant de l'homme ; il est associé au zymodème Z1 du trypanosome [47].
Les captures réalisées dans divers états (Goias, Piaui, Para,
Minas Gerais) montrent une prévalence de l'infestation de
20 à 38 % chez ces marsupiaux [3, 16, 36, 56].
Relativement mobiles, les opossums peuvent se rapprocher
des habitations pour s'alimenter, mettant ainsi en contact les
réduves péridomestiques avec la souche sylvestre du
parasite [13].
Certains édentés, les tatous (Dasypus et Euphractus), et les
fourmiliers (Tamandua tetradactyla) constituent des réservoirs sylvestres moins dispersés que les opossums et généralement atteints à des taux beaucoup plus faibles [3]. De nombreuses espèces de rongeurs, sylvestres ou domestiques, peuvent également participer respectivement à l'entretien du
cycle sylvestre ou domestique [58]. Cependant, certains
d'entre eux sont en réalité atteints par Trypanosoma rangeli,
parasite morphologiquement assez proche de T. cruzi mais
non pathogène pour l'homme [57]. De la même manière, de
nombreuses d'espèces de chauves-souris et certains primates
sont infestés mais pas toujours par l'espèce cruzi [44].
En zone sylvestre non modifiée, la transmission à l'homme
peut survenir accidentellement par contact avec des réduves
parasités, ou par ingestion d'aliments contaminés soit par des
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fèces d'opossums porteurs au niveau des glandes anales, soit
par des déjections de réduves [53].
Cependant, le risque de transmission à l'homme au cours
du cycle sylvestre est limité. Il apparaît surtout lorsque
l'homme modifie ce milieu et favorise l'évolution des populations de réduves. Ainsi les cas humains de maladie de Chagas
en forêt amazonnienne sont très rares : ils s'élèvent à
38 depuis 1969.
Cependant, il existe des cas d'infestation silencieuse
comme en témoigne l'étude sérologique menée sur la population de Barcelos, dans le nord de l'état d'Amazonas [8]. Celleci révèle 13,7 % de réactions d'immunofluorescence indirecte
positives dans la population mais très peu de xénodiagnostic
positif (2,4 % des patients séropositifs), et seuls 8 % des
patients séropositifs, âgés de plus de 60 ans, présentent des
altérations de l'électrocardiogramme. La souche de trypanosome circulant serait par conséquent très faiblement pathogène pour l'homme. Le vecteur incriminé est Rhodnius brethesi.
Les déboisements massifs et incontrôlés et l'arrivée d'habitants de zones d'endémie font craindre, en région amazonienne, l'extension de l'endémie chagasique ; soit par l'installation des parasites et des vecteurs domestiques dans le biotope amazonien, soit par la transposition du cycle sylvestre
aux sites altérés et fraîchement colonisés [7].
Cycle rural domestique
Initialement sylvestre, le cycle de T. cruzi peut aujourd'hui
se réaliser indépendamment des mammifères sauvages. En
effet, des triatomes définitivement adaptés à l'habitat domestique, comme Triatoma infestans, ont pour hôte essentiel
l'homme. Celui-ci est fréquemment piqué la nuit, pendant son
sommeil [44].
Les autres espèces animales incriminées dans l'entretien
domestique de la maladie sont les chiens et les chats, qui s'infestent soit par piqûre, soit en consommant des réduves ou
des proies parasitées (souris). Le rat noir (Rattus rattus) joue
un rôle important car il est en contact étroit avec l'homme et
peut circuler entre les cycles sylvestre et domestique.
Les volailles sont très fréquemment piquées par les réduves
(surtout Triatoma braziliensis et T. sordida) et leur habitat
constitue une cache appréciée pour ces insectes, mais elles
sont réfractaires à l'infestation par T. cruzi. Elles ne peuvent
donc jouer aucun rôle dans la transmission de la maladie.Les
animaux d'élevage sont rarement infestés et jouent un rôle
secondaire.
Écologie de la domiciliation
Les réduves sont des parasites hématophages obligatoires
tant au stade nymphal qu'adulte. La spécificité d'hôte est
faible. La destruction des biotopes naturels initiaux a conduit
à l'adaptation de certaines espèces aux milieux domestique et
péridomestique. La présence de rats et l'existence de sites
arborés altérés autour des habitations a facilité le transfert du
cycle sylvestre au cycle domestique [13].
En milieu rural, la structure de l'habitat a été déterminante
pour la colonisation des réduves : les éléments qui favorisent
l'infestation sont les habitats inachevés, les murs en ciment
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ALEXANDRE (M.)
ou pisé, les interstices entre planches et bambous, les toits de
palme, les sols en terre battue. A proximité des maisons, les
piles de bois, les poulaillers, l'entrepôt des récoltes favorisent
la colonisation [44].
Les vecteurs principaux de T. cruzi en milieu rural sont :
- Triatoma infestans, qui constituait, avant l'extension du
programme national de lutte contre la maladie de Chagas,
l'espèce domestique la plus répandue et la plus ancienne à
avoir envahi l'habitat humain. On la retrouve dans les anfractuosités des murs, en particulier en adobe, dans les fissures
des murs en pisé, et dans les toits de paille ou de chaume. Son
installation est associée à l'habitat pauvre et provisoire. Cette
espèce a été introduite au Brésil aux cours des mouvements
de populations humaines. Elle ne s'est jamais implantée en
milieu sylvestre dans les zones d'endémie brésiliennes. Par
conséquent, les traitements insecticides à l'intérieur des habitations ont généralement porté leurs fruits, et la population de
T. infestans intradomiciliaire a été très sérieusement réduite
par le Programme National de Lutte contre la Maladie de
Chagas, démarré en 1975.
- Panstrongylus megistus est une espèce sylvestre qui s'est
adaptée au milieu péridomestique suite au déboisement. Elle
est très présente dans le nord-est, dans des zones de déboisement intense. Elle est également en train de conquérir des
habitats domiciliaires et péridomiciliaires du sud-est du
pays, suite à la réduction des populations de T. infestans [3,
15, 20].
- Triatoma braziliensis est une espèce sylvestre et péridomestique. L'essentiel de ses repas a lieu sur les oiseaux et les
humains. Elle est très sensible à l'infestation par T. cruzi et
constitue le principal vecteur de la maladie de Chagas dans le
nord-est brésilien.
- Triatoma sordida est également sylvestre et péridomestique. Elle est largement distribuée dans les régions habitées
et modifiées car elle profite des zones de déforestation en
colonisant les arbres abattus et les habitations. Ses repas se
font fréquemment sur les oiseaux, mais également sur
l'homme.
- Rhodnius prolixus est retrouvé en habitat arboré (palmiers, broméliacées) et domestique (toits de chaume, fissures). Il effectue son repas sur les opossums et les rongeurs
en zone sylvestre, et sur les humains et les volailles en zone
découverte.
Cycle urbain
En zone urbaine, la transmission par vecteur est rare.
L'installation d'un cycle urbain provient de la migration des
populations rurales issues de zones d'endémie, et de la contamination des citadins par transfusion sanguine. La transfusion constitue ainsi le premier mode de contamination en
milieu urbain.
Ce phénomène a été d'autant plus important que pendant
longtemps le don du sang a été rétribué et a incité les populations pauvres, généralement en provenance des zones d'endémie, à fournir des donneurs réguliers et accroître ainsi le
risque de récolte de sang parasité.
D'autre part, le dépistage sérologique systématique n'est
réellement appliqué que depuis une dizaine d'année.
La transmission materno-fœtale du parasite existe également même si elle ne dépasse pas 5 % des enfants nés de
mère chagasique. La transmission par le lait maternel n'est
pas prouvée.
Les greffes d'organes comportent également un risque réel
potentialisé par l'utilisation d'immunosuppresseurs. Enfin, la
coinfection Trypanosoma cruzi / H.I.V. devient un réel problème de santé publique.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
En 1991, la zone d'endémie chagasique s'étendait sur
44,5 % du territoire [44] et comprenait 16 états :
-au nord-est : Maranhao, Piaui, Rio Grande do Norte,
Pernambouco, Alagoas, Sergipe,
-au Centre : Goias, District Fédéral et Mato Grosso do Sul,
-au Sud-est : Minas gerais, Espirito Santo, Rio de Janeiro,
Sao Paulo,
-au Sud : Parana et Rio Grande do Sul.
En 1997, le Ministère de la Santé brésilien a annoncé la
rupture du cycle de transmission domestique par T. infestans
dans la majorité des zones d’endémie, à l'exception des états
de Goias, Bahia et Rio Grande do Sul qui nécessiteraient de
continuer la lutte antivectorielle.
En réalité, la disparition de T. infestans a laissé la place à
des réduves extradomiciliaires (P. megistus et T. sordida) susceptibles de coloniser à leur tour les habitations [14, 15, 17,
20, 51].
MESURES DE LUTTE
La stratégie de lutte actuellement mise en place contre la
transmission par transfusion est :
- la réalisation d'un questionnaire auprès du donneur au
sujet des situations à risque (provenance d'une zone d'endémie en particulier),
- la réalisation d'un examen sérologique double (ELISA et
immunofluorescence), technique qui présente forcément des
faux négatifs, dangereux s'il n'y a pas de traitement des prélèvements [41].
- le traitement du sang récolté avec du violet de gentiane
associé ou non à l'acide ascorbique et à l'exposition à la
lumière; ce traitement inactive efficacement les trypanosomes mais peut présenter un risque toxique à terme pour le
receveur. Ce traitement devrait être systématique en zone
d'endémie [41].
Conclusion
Cette présentation montre la diversité des modes de transmission des principales zoonoses parasitaires du Brésil. Les
maladies vectorielles, comme les leishmanioses et la trypanosomose, sont particulièrement difficiles à combattre en raiRevue Méd. Vét., 2000, 151, 6, 485-492
ÉPIDÉMIOLOGIE DES ZOONOSES PARASITAIRES MAJEURES AU BRÉSIL : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
son de l'existence d'un cycle sylvestre indépendant de
l'homme. On constate, de plus, que la modification des équilibres écologiques favorise la transmission des parasites et
l'apparition de cycles domestiques. Enfin, l'état sanitaire des
habitations (type de construction, réseaux d'eau potable,
réseaux d'égout) reste un des volets majeurs dans le maintien
de certaines zoonoses parasitaires.
Remerciements
Je tiens à remercier les Professeurs José Maria SOARES
BARATA et Gentilda Kazuko Funayama TAKEDA, de
l'Université de Sao Paulo, Brésil, pour leur enseignement.
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