Fiche 12 : Changement social et inégalités

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Fiche 12 : Changement social et inégalités
Fiche Corrigés
Nº : 25012
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 12 : Changement social et inégalités
COMPRENDRE UN DOCUMENT
Document 1
Extrait d’une table mixte des destinées
Le candidat doit maîtriser la lecture des tables de mobilité élaborées par l’Insee. Il ne doit pas confondre :
• les tables de recrutement qui donnent la CSP des pères et dont la totalisation par 100 s’effectue verticalement ;
• les tables des destinées qui donnent à l’inverse la CSP des fils et dont la totalisation par 100 est horizontale.
Le titre du document, comme l’alinéa explicatif, indique qu’il s’agit ici d’une table mixte des destinées. La lecture en est simple. En
partant d’une CSP des pères, en ordonnée, on voit ce que sont devenus les fils en lisant la CSP en abscisse. Ainsi, pour la catégorie
ouvrier, on voit que 9 % des fils d’ouvriers sont devenus « artisans, commerçants », 10 % sont devenus « cadres » et 24 % sont
entrés dans une « profession intermédiaire ».
Devant une table de recrutement ou de destinées, le candidat doit avoir deux objectifs :
• rechercher en premier le carré de croisement d’une même catégorie socioprofessionnelle, en grisé dans le document. Ce
croisement souligne en effet le phénomène de reproduction sociale : un pourcentage élevé indique une faible mobilité dans la
société. Ici, par exemple, sur 100 fils d’ouvriers, 45 sont eux-mêmes ouvriers ;
• rechercher ensuite les CSP où les enfants ont le plus évolué par rapport aux pères, afin de mettre en valeur l’importance de la
mobilité sociale.
Ici, dans ce sujet sur l’égalité hommes-femmes, il convenait de rechercher le phénomène d’une inégale mobilité entre garçons et
filles. Le candidat pouvait donc choisir la CSP des cadres où seulement 34 % des filles contre 53 % des garçons étaient également
des cadres. Il pouvait de même sélectionner la CSP des employés où 49 % des filles contre seulement 11 % des garçons devenaient
aussi des employés.
La bonne utilisation du document permet de répondre à la première question et d’illustrer, dans la première partie de la dissertation,
la mobilité inégale entre garçons et filles dans la société.
CORRIGÉ
Travail préparatoire
1. On observe une assez forte inégalité dans les professions, et donc les revenus, entre les garçons et les filles de cadres et
professions intellectuelles supérieures.
Les garçons deviennent majoritairement eux aussi des cadres, 53 %, et très peu des employés, 8 %. En revanche, les filles sont moins
nombreuses à être cadres, 34 %, et beaucoup plus deviennent des employées, 27 %. Il y a donc une inégale mobilité sociale entre
garçons et filles.
2. Les données de la diagonale permettent d’observer le phénomène de reproduction dans la catégorie socioprofessionnelle. On
constate là aussi une différence sensible entre garçons et filles. Si 49 % des filles d’employés deviennent à leur tour employées, les
garçons ne sont que 11 % à le devenir. De même, 45 % des fils d’ouvriers sont également ouvriers contre seulement 27 % pour
les filles.
A l’exception de la catégorie profession intermédiaire, on observe donc un phénomène de reproduction inégalitaire selon le
sexe.
3. L’auteur souligne que la socialisation est un phénomène qui varie suivant le genre de l’individu. La société impose par ses normes
et le regard de l’opinion publique une diversification comportementale selon que l’on naît fille ou garçon.
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4. La socialisation primaire valorise chez la petite fille les notions de douceur et de service à autrui : lui apprendre à aider sa maman
dans les travaux ménagers ou donner le bain à sa poupée… Cela conduit ensuite les filles à occuper davantage des postes de
vendeuse ou d’infirmière.
A l’inverse, une certaine violence et un goût pour l’affrontement sont attendus du petit garçon à qui on offre des armes comme
jouets. Il sera donc légitime de le voir plus tard militaire, pompier ou explorateur.
5. Le pourcentage est un rapport entre deux nombres. Il s’obtient en divisant la partie par l’ensemble de référence, le tout étant
multiplié par 100.
Ici, l’ensemble de référence est le total des élèves en série littéraire, soit 37 665 + 7 384 = 45 049. Pour connaître le pourcentage
des filles, on fera l’opération suivante :
37 665
× 100 = 83,6 %
45 049
6. L’observation du choix d’orientation entre garçons et filles permet d’expliquer en partie les inégalités à venir dans la vie
professionnelle.
Nous avons vu l’importance des filles, 83,6 %, dans la série littéraire. Mais cette série conduit à des études de lettres ou de sciences
humaines aux débouchés peu nombreux et aux revenus souvent peu élevés. De même, on observe une très forte représentation
féminine dans la série sciences et technologies tertiaires avec 63,3 %. Mais là aussi, les débouchés sont peu sûrs et les responsabilités
comme les rémunérations faiblement valorisantes.
En revanche, on constate une forte représentation des garçons dans la série scientifique avec 54,8 % ou dans la série sciences
et technologies industrielles avec 92,8 %. A des titres divers, ces deux séries assurent des emplois plus sûrs et des revenus plus
rémunérateurs.
Question de synthèse
Introduction
La réalisation d’une égalité hommes-femmes est l’une des préoccupations majeures de nos sociétés démocratiques. Mais en dépit
d’indéniables avancées, nos sociétés restent encore sensiblement inégalitaires selon le sexe, en particulier au plan de la mobilité
sociale.
Après avoir souligné l’importance de ce phénomène dans la société française, nous rechercherons les raisons diverses pouvant
expliquer cette différenciation.
Partie I
La mobilité sociale traduit le changement de catégorie socioprofessionnelle entre générations. Quand elle est ascendante, elle
souligne la montée professionnelle et sociale des intéressés. L’observation de cette mobilité indique une différenciation entre filles
et garçons.
On constate d’abord, selon le document 1, un phénomène de reproduction sociale inégal selon les sexes, à l’exception de la CSP
« professions intermédiaires ». On observe par exemple que si 11 % des fils d’employés sont à leur tour employés, en revanche
49 % des filles reproduisent la même catégorie « employés » que leur père. De même, il y a 29 % des garçons, fils d’artisans, qui
deviennent artisans alors que les filles ne sont que 10 % à rester dans cette catégorie.
Cette inégalité se retrouve également dans le parcours professionnel entre filles et garçons. Sur l’ensemble du tableau, on voit que
les filles deviennent majoritairement des employées alors que les garçons accèdent en plus fort nombre à la catégorie des cadres.
Cette différenciation est corroborée par le document 3. Les filles suivent à une majorité écrasante, 96,3 %, la filière sciences
médico-sociales qui conduit à devenir infirmière ou secrétaire médicale. Mais l’on observe aussi que les filles sont majoritaires en
série littéraire, 83,6 %, ou dans la filière de sciences et technologies tertiaires avec 63,3 %.
Or ces dernières séries se caractérisent par des débouchés aléatoires ou peu nombreux et des revenus souvent peu élevés.
En contrepartie, on constate que les garçons sont majoritaires dans les séries scientifiques ou de technologies industrielles qui
conduisent à une plus grande sécurité de l’emploi et des revenus plus élevés.
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Partie II
Cette différence de mobilité sociale entre garçons et filles peut s’expliquer par une socialisation primaire qui fait apprendre des
rôles différents pour les filles et pour les garçons. Le document 2 évoque la valorisation de la douceur et du service à autrui pour
les petites filles. En revanche, les parents incitent les garçons à une certaine violence, à l’affrontement et à la conquête. On assiste
donc, dès la petite enfance, au développement d’un comportement différencié selon les sexes.
Cette différenciation se poursuit au cours de la socialisation secondaire, où le regard collectif attend un comportement conforme
à chaque genre. Cela explique l’importance des femmes dans la catégorie « employés ». Le secrétariat, la coiffure ou la vente sont
considérés comme des emplois féminins. Pour les hommes, au contraire, il apparaît que le comportement masculin doit s’épanouir
dans les catégories de cadre, de commerçant ou d’ouvrier.
Cela explique donc des choix d’orientation scolaire différents selon les sexes. On note en effet une surreprésentation des filles dans
les séries sciences médico-sociales et littéraires qui débouchent sur des métiers d’infirmières, d’institutrices ou de psychologues.
En revanche, les garçons suivent majoritairement les séries techniques et scientifiques.
Nos sociétés paraissent donc toujours marquées par une division sexuelle du travail.
Conclusion
Le constat d’une mobilité sociale inégale entre hommes et femmes s‘explique par la socialisation et la différence des rôles attendus
dans le modèle social. Cette représentation différenciée est cependant en mutation.
Si cette évolution paraît devoir être encore longue, il est probable que les générations à venir verront un rapprochement dans la
mobilité sociale entre les hommes et les femmes.
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