Infirmier(ière) scolaire

Transcription

Infirmier(ière) scolaire
Infirmier(ière) scolaire
Infirmier(ière) scolaire
Fiche technique
Métier très féminisé, l’infirmière scolaire peut
exercer son métier dans le premier et le second
degré. Elle peut obtenir un poste mixte (collège +
le secteur de recrutement) ou un poste en
établissement avec internat ou externat.
C’est avant tout un professionnel de santé, tenu
au secret professionnel, qui apporte un regard
professionnel
spécifique,
technique
pour
résoudre les difficultés et aborde l’élève dans sa
globalité.
© Alexandre GIRAUD / MAIF
L’infirmière scolaire répond aux urgences, repère les difficultés d’apprentissage, contribue à
l’intégration des élèves atteints de handicap ou de maladies chroniques, repère, prend en charge
et oriente les élèves en état de mal être ou de souffrance psychique et assure le dépistage
infirmier de certaines classes d’âge. Elle fonctionne aussi avec les professionnels du réseau de
soins extérieurs à l’éducation nationale (médecins traitants, hospitaliers…). Elle travaille en
complémentarité au sein d’une équipe composée du médecin scolaire et de l’assistante
sociale dans le respect des compétences de chacun.
L’infirmier(ière) en milieu scolaire applique la circulaire sur les orientations générales pour la
politique de santé en faveur des élèves. Il ou elle participe aussi aux différentes instances des
écoles et des EPLE (conseil d'école, d’administration, conseil des maîtres, de classe, commission
d’hygiène et sécurité…), ainsi qu’aux dispositifs existants dans l’environnement scolaire
(collectif tabac…)
Comment devient-on infirmier scolaire ?
La fonction d'infirmier scolaire est accessible via le concours unique d'infirmier du ministère
de l'Education nationale. Tout candidat doit être au minimum titulaire du Diplôme d'Etat
d'infirmier, et ce sont sur les connaissances acquises au cours de cette formation que se base le
programme du concours.
La rémunération brute mensuelle de l'infirmier de l'éducation nationale et de l'enseignement
supérieur est comprise entre 2 037 euros en début de carrière (échelon 4) et 2 797 euros en fin
de carrière (échelon 11, hors classe)1
En savoir plus
Infirmier de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur
Le métier d’infirmière scolaire en video
www.infirmiers.com
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données au 10 décembre 2012
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Interview de Béatrice Gaulthier
L'école ne se limite pas au professeur. On y trouve beaucoup d'autres corps de métiers et parmi
eux, celui d'infirmier scolaire. Très largement féminisée, cette profession s'inscrit dans une
problématique générale de l'Éducation nationale qui consiste à promouvoir la réussite des
élèves et des étudiants. Objectif : la santé des jeunes. Ces professionnels participent à la politique
du pays en matière de prévention et d'éducation à la santé.
Béatrice Gaulthier, Secrétaire Générale au Syndicat National des Infirmières Conseillers de Santé
(SNICS), nous explique les enjeux de sa profession.
On entend souvent dire que les acteurs de ce métier le sont par véritable vocation, est-ce
votre cas ?
Pour les autres je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, tout est un peu arrivé par hasard. J'ai
obtenu un Bac L et je me suis dirigée sans trop savoir pourquoi vers des études de psychologie
que j'ai très vite abandonnées. Je me suis alors « rabattue » vers une formation d'infirmière, dont
l'exercice pratique m'intéressait. J'ai découvert ce métier en l'exerçant. C'est par la suite que j'ai
appris à l'aimer et que j'ai compris qu'il s'agissait d'un engagement solide à ne pas prendre à la
légère. Je me suis aussi aperçue de ses limites liées à un potentiel non exploité. Et 18 ans après je
ne regrette rien. Même si je suis détachée pour des raisons syndicales, je continue à me battre
pour mes consœurs, pour mes confrères. Il s'agit d'une autre manière d'occuper le terrain et de
promouvoir l'éducation à la santé. Ma motivation est intacte.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres ?
Aujourd'hui, 15 millions d'élèves se font soigner chaque année dans les infirmeries scolaires.
C'est très facile à relever puisque nous avons à notre disposition le logiciel « Sagesse » qui nous
permet de recenser tous les passages. On y indique les soins prodigués. Il s'agit d'une version
moderne des carnets de l'infirmier. Voilà la preuve — s'il est besoin d'en apporter une — qu'il
existe un vrai besoin en matière de santé pour la jeunesse. Et nous sommes là pour répondre à
cette demande, tout en garantissant une véritable protection de l'intimité.
Existe-t-il une différence entre les infirmières de l'Éducation nationale et les
autres ?
Ce sont les mêmes. Selon les chiffres du SNICS, 85 % des infirmières scolaires sont issues de la
Fonction publique hospitalière. Nous avons la même formation, œuvrons avec la même exigence.
Dans le milieu hospitalier, nos consœurs et confrères, délivrent plus de soins, ont des missions
plus techniques et travaillent en équipe avec le personnel médical. En milieu scolaire, nous
opérons en totale autonomie. Les soins que nous administrons le sont à notre initiative, c'est à
nous de mettre en place un suivi, de l'encadrer… bien que nous collaborions avec tout un réseau
de partenaires pédagogiques (enseignants, conseillers d'éducation et d'orientation, assistants
sociaux, médecins, etc.). Nous sommes plus dans une démarche éducative. C'est-à-dire que le
relationnel occupe une place prépondérante. Souvent cette rupture avec le rythme hospitalier
est déconcertante. Ce fut le cas pour moi. Vous êtes à la disposition des élèves à plein-temps et
devez peser le poids de chacune des décisions que vous prenez. Nous répondons purement et
simplement aux objectifs essentiels de la santé à l'école. Il s'agit de notre cœur de mission.
Pouvez-vous évoquer vos missions justement ?
Notre tâche consiste quotidiennement à être à l'écoute, à accueillir, à apporter des soins et à
venir en aide à toute personne qui nous le demande. Pour cela, nous devons régulièrement
mettre à jour nos connaissances. Outre les séances individuelles, nous avons pour objectif de
favoriser les apprentissages, le projet personnel et la réussite scolaire du jeune. Veiller à son
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bien-être et à son épanouissement. Cela passe — comme je le disais précédemment — par
l'action au sein de l'équipe éducative, comme conseiller en matière de santé pour une prise en
charge globale de l'élève.
Nous sommes sur place pour répondre et comprendre ce qui ne va pas bien. C'est de cette
manière que l'on contribue à faire de l'école un lieu de vie et de communication, en prenant en
compte : les conditions de travail, l'hygiène et la sécurité ou tout autre facteur de risques
spécifique. L'intérêt d'être présent au quotidien, c'est de bien connaître la population scolaire.
Évidemment, nous portons une attention particulière aux écoliers en difficulté. C'est à nous de
favoriser par exemple l'intégration scolaire des jeunes handicapés ou de malades chroniques.
Enfin, nous contribuons à la protection de l'enfance en danger. Finalement, nous sommes des
adultes référents, présents pour répondre à toute sorte de demande des élèves.
Quelles sont les qualités impératives pour réussir tout cela ?
L'aptitude numéro un : être disponible et montrer qu'on l'est. Il est impératif d'aimer travailler
dans le milieu de l'éducation. Il faut savoir amener un individu à apporter des solutions à ce qui
lui pose problème. Et pour cela, il est conseillé de faire preuve de sang-froid. Il arrive que nous
soyons confrontés à des situations effroyables. Par exemple, certaines collègues doivent faire
face à des cas de maltraitance sur des tout-petits. C'est très délicat et c'est toujours au
professionnel d'agir, pas à la femme ou à l'homme, pas à la mère ou au père que nous sommes.
Autre qualité indéniable : s'imposer. Nous devons toujours agir de manière autonome. La santé
des élèves est la seule priorité. Elle est plus importante que tout type d'évaluation ou
d'obligation de résultat. Que chaque infirmier scolaire garde bien en tête que nous n'agissons
pas pour la performance.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?
Il s'agit d'un métier plutôt gratifiant. Les relations avec les élèves sont souvent privilégiées.
Seulement, nous souffrons d'un manque total de reconnaissance. Il faut beaucoup se battre. À
chaque instant. On dirait que l'on ne veut pas nous accorder une vraie place dans le monde de la
Santé. Pourtant nous avons une contribution capitale à apporter. Depuis le mois de mai 2012,
nous avons enfin obtenu le décret sur l'intégration statutaire en catégorie A des infirmiers de la
Fonction publique. Ce n'est qu'une première étape vers la reconnaissance de nos spécificités
d'exercice au sein de l'Éducation nationale. Dès à présent, nous luttons pour accéder à une
formation sur mesure qui nous apporterait une connaissance approfondie de notre milieu. Car
aujourd'hui, un infirmier scolaire doit tout apprendre sur place.
Il existe une véritable carence dans l'adaptation à l'emploi. Je parlais d'autonomie plus haut, il
s'agit aussi d'une contrainte. Car il est essentiel d'apprendre à développer cette responsabilité
qui nous incombe. Mais il faut aussi s'adapter à une équipe, comprendre son fonctionnement, sa
stratégie, posséder de solides connaissances des acteurs qui la forment. Tout cela ne s'improvise
pas, encore moins lorsque des questions de santé sont en jeu. Voilà pourquoi une amélioration
est obligatoire, ne serait-ce que pour apporter des réponses encore plus précises aux jeunes.
Un mot sur le concours ?
Il fait appel à des capacités d'analyse, de prise de décisions rapides, de connaissances
disciplinaires propres au métier. Comme la plupart des concours de la Fonction publique il
s'articule en deux temps : une épreuve écrite d'admissibilité et un oral d'admission. Pour se
présenter, il est obligatoire d'être titulaire du Diplôme d'État (DE) d'infirmier. Concernant l'écrit,
beaucoup de questions portent sur les matières figurant au programme fixé pour l'obtention du
DE et sont abordées dans le cadre des missions que sera amené à remplir l'infirmier scolaire.
Idem pour l'oral, qui débute par un exposé du candidat de 10 minutes environ sur sa formation,
son expérience professionnelle, ses attentes, ses projets. S'ensuit, une discussion avec le jury de
20 minutes environ. Cet échange se base sur les éléments présentés au cours de l'épreuve
précédente et du dossier déposé lors de son inscription. Il s'agit là d'appréhender la motivation
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et la capacité de réflexion, les connaissances et l'aptitude du futur professionnel. Je rappelle à
chaque candidat(e), qu'il s'agit d'un métier très humain et qu'il est essentiel selon moi de mettre
en avant toutes les capacités qui vont dans ce sens.
Un mot de fin ?
Je terminerai juste par une phrase qui m'anime tous les jours : « La santé est une condition
nécessaire à la réussite scolaire ».
Interview réalisé par la MAIF, juin 2012.
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