L`instructeur Lettre
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L`instructeur Lettre
La Lettre de L’instructeur Numéro 5 Juin 2008 Contact, plein gaz et rotation ! Sommaire ► EDITO.................................p1 L’ édito de Jean Claude Roussel ► Rapport d’activité 2007 .....p2 ► Recyclage F(i) ....................p3 Daniel Vacher ► Revue de sécurité ...............p3 Daniel Vacher ► Emport de carburant ...........p4 Guillaume Cordier ► News ..................................p4 ► Réglementation ................. p5 ► Retour d’expérience .....p6 et 7 Jacky de l’ACCM ► Pack Assurances 2008.....p8 Edito e monde change, notre aviation change aussi. La réglementation évolue vite sous l’impulsion de l’Europe,de l’OACI, de la DGAC... Elle évolue, parfois positivement, comme pour le rythme des visites médicales, mais sa lecture en est toujours difficile. L Sur ces sujets - visites médicales, conversion des licences - mais aussi la circulation aérienne, les règles de l’air, l’usage des terrains, les pilotes, plaisanciers de l’air, ont besoin d’être accompagnés pour mieux comprendre et intégrer les changements : c’est le rôle des instructeurs de le faire. Eux ont la compétence et la pédagogie pour le faire. Sur d’autres sujets aussi le monde change et devient hypersensible, souvent intolérant. C’est le cas du bruit, de la pollution, du survol des agglomérations. Contact : [email protected] L’instructeur est au centre des apprentissages et des rappels des règles. Il peut et doit jouer dans son aéro-club un rôle éminent. La lettre de l’instructeur L’instructeur, par sa formation, son expérience et sa pratique doit avoir Publication interne de la Fédération Française Aéronautique 155 avenue de Wagram 75017 Paris Tél : 01 44 29 92 00 Fax : 01 44 29 92 01 Directeur de la publication Jean Claude Roussel Périodicité : trimestriel Tirage : 3000ex. Président de la FFA : Jean Claude Roussel Toute reproduction partielle ou totale est fortement recommandée l’autorité qui lui permet de réguler notre activité. Il le fait d’ailleurs fort bien. Un exemple : en 2007, alors que les pilotes volant en club représentent l’écrasante majorité des pilotes, ils ont représenté moins de la moitié des pilotes traduits devant la commission de discipline. Cette même analyse statistique prévaut également pour les accidents. Personne ne doit contester aux instructeurs leur expertise. Le duo qu’ils forment le plus souvent avec le Président est le meilleur garant de l’accompagnement des évolutions de notre activité aéronautique dont le contexte change à une vitesse qui parfois donne le vertige. Jean Claude Rousse l Président de la FFA Instructeur Recueil des adresses mail instructeurs Pour plus de réactivité et d’efficacité, nous envisageons une version électronique de la lettre de l’instructeur. Merci de nous communiquer votre adresse mail à : [email protected] 1 Instruction : rapport d’activité 2007 L’assemblée générale de la FFA s’est déroulée les 12 et 13 avril 2008 à Nancy en présence de plus de 300 licenciés représentant 230 aéro-clubs. A cette occasion, un bilan exhaustif de l’activité 2007 a été présenté. En voici un extrait concernant plus précisément les instructeurs : Nous avons franchi à la baisse le seuil des 600 000 heures : 597238 heures de vol : -22085 par rapport à 2006 soit -3.7% (2006 -4% par rapport à 2005) Ce chiffre n’est évidemment pas un bon chiffre : -13% par rapport à 2003 239134 heures de vol ont été réalisées en double commande : -7807 soit -3% par rapport à 2006. Sachant que les heures de solo école ne sont pas comptabilisées en tant qu’heures d’instruction dans les comptes rendus annuels d’activité alors qu’à l’évidence elles le sont, on peut considérer que les heures d’instruction représente près de la moitié de l’activité totale des clubs. ► 17 clubs dépassent 4000 HdV (18 en 2006) ► 2 clubs dépassent 9000 HdV : AC Hispano-Suiza, 9473 HdV, 506 licenciés AC du Dauphiné, 9052 HdV, 528 membres Baisse de l’activité en rapport avec la baisse globale : -3% Depuis 2002 l’activité des bénévoles est à peu prés stable. En revanche celle des salariés est en constante diminution : - 23% depuis 2002. 40 % des heures de vol sont réalisées en double commande, 67 % des heures d’instruction sont réalisées par des FI bénévoles 2322 brevets en 2007 : - 9% (2546 brevets délivrés en 2006): en relation avec la baisse d’activité ► BB en diminution sensible : -14 % ► PPL: - 4% (- 23% depuis 2003 => examen théorique PPL trop lourd, 5 épreuves ?) A noter : 291 PPL jeunes soit 29% pour 10% des licenciés 471 BB jeunes soit 36% 2 Recyclage F(i) our proroger sa qualification FI, il est désormais nécessaire de passer, au moins tous les 6 ans, un test en vol avec un FIE. Compte tenu de cette disposition réglementaire prise à la suite d’une décision des JAA, un grand nombre d’instructeurs devront faire ce test en vol à la prochaine prorogation de leur qualification FI car beaucoup d’entre nous ont, la dernière fois, choisi le séminaire de recyclage. P Il est à noter qu’à la différence du séminaire qui peut être réalisé dans les 3 ans de la validité de la qualification, le test en vol ne peut se faire que dans le courant de la dernière année de validité de la qualification. Il est donc très vivement conseillé de profiter de cette possibilité d’anticipation dès le début de cette dernière année et de ne pas attendre le dernier moment pour prendre rendezvous avec un FIE de son choix. A défaut d’obtenir ce test en vol dans les délais, la qualification FI sera périmée et son titulaire devra passer par la procédure de « renouvellement », plus exigeante et plus compliquée, pour disposer d’une qualification à nouveau valide. Il y 69 FIE sur le territoire national dont 2 aux Antilles, 1 en Polynésie Française et 1 en Nouvelle Calédonie. La liste des examinateurs est disponible dans l’espace professionnel du site internet de la DGAC à l’adresse suivante : http://www.aviaation-civile.gouv.fr/html/ prospace/exam/examinateurs/pdf/FIEA_ alpha.pdf Les pilotes inspecteurs sont en majorité FIE. Les dispositions précises du contrôle de compétence FI sont décrites dans l’appendice 1 au FCL 1.330 §1.345 : ► La première partie du contrôle est un oral de connaissance théorique Cette partie est elle-même divisée en deux : Un exposé de 45 mn maximum à partir d’un thème choisi à l’avance avec l’examinateur et au cours duquel le FI doit démontrer sa capacité à enseigner à des élèves. Des questions complémentaires posées par le FIE pour vérifier les connaissances du candidat sur le programme de formation PPL. La durée de cette première partie ne doit pas excéder 1 heure. ► La deuxième partie est la réalisation d’un vol d’une heure au moins sur un thème communiqué à l’avance par le FIE. Il sera précédé d’un briefing de 15 mn environ et suivi, au retour, d’un débriefing. Cette partie doit démontrer l’aptitude du FI à instruire. Le thème sera extrait du programme de formation en vol FI, adapté au PPL pour les instructeurs en aéro-club. Les compétences en pilotage seront également vérifiées. mentaires peuvent être ajoutés sur demande de l’examinateur ou du FI testé. Globalement, le temps nécessaire à l’ensemble d’un contrôle de compétence ne doit pas dépasser une demi journée. Le contrôle de compétence FI n’est pas soumis à redevances. Le rendez-vous avec un FIE de son choix doit se faire au minimum 10 jours à l’avance. Afin d’aider les instructeurs à aborder ce test dans les meilleures conditions possibles autant pour la partie sol que pour la partie vol, la FFA mène une réflexion qui devrait bientôt amener les 3 centres de recyclage théoriques FFA à proposer des stages pratiques sur une durée de deux jours avec la réalisation d’un vol. Le SEFA Grenoble est d’ores et déjà en mesure de réaliser des préparations sur 3 jours à destination de FI souhaitant se préparer au contrôle de compétence FI ou tout simplement se perfectionner. Pour cette dernière formule, les instructeurs intéressés sont invités à se renseigner auprès de la commission Formation de la FFA. Daniel Vacher Président de la commission Sécurité/Formation/Instructeurs Instructeur Des exercices de démonstration complé- Revue de sécurité de l’aviation légère a première réunion de la revue de sécurité de l’aviation légère a eu lieu fin mars, dans les locaux de la DGAC , en présence des présidents de la FFA, de la FFPLUM et de la FFVV. De son coté l’administration était représentée par la mission aviation légère qui conduisait la réunion ainsi que des membres de la DCS et du BEA. L La revue de sécurité s’inscrit dans la démarche d’amélioration continue de la sécurité dans le milieu de l’aviation civile. Dans ce contexte il a été mis en œuvre un plan de sécurité de l’état (PSE) dont l’objectif est de promouvoir tous les progrès possibles en matière de sécurité par l’évaluation et la gestion des risques. Le PSE s’appuiera notamment beaucoup sur le retour d’expérience. Dans le cadre de ce processus, la revue de sécurité va concentrer ses efforts sur l’aviation légère et sportive en s’appuyant sur une forte représentation des usagers. Pour éviter la dispersion et pour assurer un travail efficace il a été décidé de restreindre le groupe. Suivant des dispositions approuvées par la CNFAS, les fédérations FFPLUM, FFVV et FFA délégueront deux représentants chacune. Ils siègeront aux cotés de ceux du BEA et de la DGAC. Les autres fédérations délégueront des représentants en fonction des sujets traités par rapport à leur activité. A raison de 4 réunions par an les experts des usagers et de l’administration se réuniront pour étudier des problèmes concrets à partir de leurs expériences respectives. Un des principaux buts sera de définir des actions qui ne recourent pas, comme nous le voyons malheureusement trop souvent, à une démarche réglementaire. L’expertise du BEA aura un rôle essentiel à jouer dans la définition des sujets à traiter. Enfin les correspondants de sécurité régionaux de chaque fédération seront sollicités pour collecter des informations, donner des avis et relayer les actions de la revue. Daniel Vacher Président de la commission Sécurité/Formation/Instructeurs Instructeur 3 Emport de carburant (contribution d’un instructeur d’aéro-club) UN PEU DE RÉGLEMENTATION… Arrêté du 24 juillet 1991 Le commandant de bord doit s’assurer avant tout vol que les quantités de carburant, de lubrifiant et autres produits consommables lui permettent d’effectuer le vol prévu avec une marge acceptable de sécurité. En aucun cas ces quantités ne doivent être inférieures à celles nécessaires pour atteindre la destination prévue compte tenu des plus récentes prévisions météorologiques, du régime et de l’altitude prévus, ou à défaut, les quantités nécessaires sans vent majorées de 10%, et poursuivre le vol au régime de croisière économique pendant 20 minutes en VFR de jour. Nul ne peut entreprendre un vol local au voisinage de son lieu de départ si ne sont embarquées les quantités de carburant nécessaire pour voler pendant 30 minutes en VFR de jour. Nul ne peut poursuivre un vol si ne subsistent à bord les quantités de carburant nécessaires pour voler pendant 15 minutes. BEAUCOUP DE BON SENS ! - circuit carburant (nombre de réservoirs, sélection et communication entre les différents réservoirs…). ● Les quantités de carburant calculées pour le vol sont des quantités minimales réglementaires : le bon sens impose la plupart du temps de les majorer (vent, montée prolongée, déroutement, attente…) ● Par facilité, on a souvent tendance à privilégier la méthode du délestage sans vent majoré de 10%. Méfiance quand le vent subi est relativement fort !... Exemple : avec une Vp de 100kt et subissant un vent de face de 20kt, la conso étape augmente de 20%... ► EN VOL ● Penser à ajuster la richesse en fonction de l’altitude sinon la consommation réelle ne correspond plus aux données du manuel de vol de votre avion… ● Si l’avion utilisé dispose de plusieurs réservoirs, méthode et rigueur sont nécessaires pour les sélectionner. ● Suivez la consommation carburant régulièrement au cours du vol ; au moins à chaque point tournant. ● Le devis carburant devra être rapproché du devis de chargement et centrage… ● Actualiser la consommation carburant en fonction du calcul de vos estimées. Intégrer en permanence la quantité de carburant nécessaire dans l’éventualité d’un déroutement. ► AVANT LE VOL ► APRÈS LE VOL ● À la prise en compte de l’avion, vérifier la cohérence entre l’indication des jaugeurs électriques et l’avitaillement noté sur le carnet de route de l’avion ; la quantité de carburant embarquée ne saurait être déterminée avec certitude sur la seule base des indications des jaugeurs réputés imprécis. Remarque : sur certains avions, il est possible de vérifier visuellement le niveau des réservoirs ; il serait alors dommage de se priver de ce moyen de contrôle supplémentaire… ● Après avoir fait un plein complet, vérifier la cohérence entre la quantité de carburant avitaillée et la quantité calculée de carburant consommé. (attention au biais de confirmation…) ● Se renseigner sur les possibilités d’avitaillement à l’extérieur (horaire d’ouverture, moyen de paiement). ● Et si malgré tous vos efforts vous faites face à une situation critique, pensez à l’interruption volontaire du vol avant que votre moteur ne s’arrête. ● Attention à l’arrêt automatique du pistolet de la pompe essence qui peut intervenir avant d’avoir atteint le niveau maximum du réservoirs. ● Reporter clairement et précisément la quantité de carburant avitaillée sur le carnet de route de l’avion. ► LORS DE LA PRÉPARATION DU VOL ● La réalisation d’un devis carburant est indispensable avant chaque vol. ● Une bonne connaissance de l’avion utilisé est nécessaire : - capacité du ou des réservoirs, quantité inutilisable - le manuel de vol indique la consommation horaire en fonction du régime de vol choisi, de la puissance moteur affichée et de l’altitude ● Consulter les NOTAMs en vigueur pour le vol projeté (accessibilité des aérodromes). ● Si un doute existe sur la quantité de carburant embarquée dans l’avion : faites un détour par la pompe. Guillaume Cordier Instructeur ● La plus grande méfiance est de mise concernant les pleins partiels. News ! 4 ► QFU préférentiel ► VFR N ► Carnet de vol La quasi totalité des instructeurs ayant répondu au sondage sur l’intérêt du QFU préférentiel demande le maintien de celuici le considérant comme nécessaire à la sécurité (éviter les utilisations de piste par des aéronefs en QFU opposé). Nous allons donc demander à la DGAC de maintenir ceux-ci partout où ils existent. Un TT ne peut pas avoir une habilitation VFRN mais doit passer une QVN (donc entraînement plus exigeant et test en vol) Il semblerait que beaucoup de FI ne fassent pas le distingo. Un jour (mais aucune obligation pour l’instant) tous les TT passeront le PPL mais en attendant certains pilotes volent de nuit en infraction avec leur TT en ayant sur leur carnet de vol une habilitation au lieu d’une QVN. La définition de la nature du vol (conformément à l’annexe 6 de l’OACI) correspond à : privé, travail aérien, transport régulier ou non régulier ou école. Vous pouvez ajouter Vol local, Tour de piste ou navigation. En revanche, VFR et IFR sont des régimes de vol. Ils n’entrent pas dans la définition de la nature du vol et ne doivent pas en conséquence être mentionnés sur ledit carnet. Pierre Podeur Paul Bomel Info DGAC recueillie par Jacques Lienard Réglementation : deux avancées intéressantes ette fois il nous est agréable de souligner l’arrivée récente de deux modifications réglementaires positives qui ne sont pas sans conséquence pour les pilotes privés dans leur vie quotidienne. Ces résultats sont le fruit du long travail de maturation mené avec calme et fermeté par la FFA avec les personnes compétentes de la DGAC, qui savent aussi faire preuve d’écoute et de bons sens... C ► Nouveau régime du certificat médical de classe 2 pour les pilotes privés A l’occasion de discussions avec le CMAC il y a environ 18 mois, la DGAC a été prise en flagrant délit de sur-réglementation sur ce domaine très sensible qu’est le certificat médical. Il est apparu en effet que le régime de validité de ces certificats en France était beaucoup plus contraignant et assez éloigné de ce que prévoit l’OACI. Nos négociateurs «qualifiés DGAC» sont alors montés au créneau pour demander la révision du régime de validité de ce certificat médical. A l’issue des différents échanges de vue et ajustements entre la FFA et la DGAC/ DAST, un arrêté modificatif a pu être signé le 19 mai 2008, pour une entrée en application le 29 mai 2008. Le dispositif qui en résulte est ainsi très proche de ce qui est préconisé dans l’Annexe 1 de la Convention de Chicago. Ce qu’il faut en retenir : Ses dispositions s’appliquent aux différentes licences de pilote privé : Brevet de Base, ou pilote privé avion, hélicoptère, planeur, ballon. Elles ne s’appliquent pas aux pilotes ULM. que pour toute visite initiale d’un pilote de plus de 40 ans. Au plan ophtalmologique, les lentilles cornéennes mono focales sont admises. Un certificat délivré conformément au JAR-FCL3 par un pays de l’Union Européenne est reconnu en France Le certificat n’a plus besoin d’être produit lors de la prorogation ou du renouvellement de la licence, mais devra toujours être produit lors d’une délivrance initiale de licence. Il sera détenu par le pilote et sera géré sous sa seule responsabilité. A noter : ● La réglementation concernant les baptêmes de l’air n’est pas affectée par ce texte. En conséquence, un pilote privé désirant effectuer un baptême de l’air doit détenir un certificat médical délivré depuis moins d’un an. ● Les certificats médicaux délivrés avant le 29 mai 2008, jour d’application de l’arrêté, continuent à courir jusqu’à la date de fin de validité attribuée lors de leur délivrance. Ils seront traités selon les nouvelles dispositions lors de leur renouvellement. ► Conversion du brevet de pilote privé «TT» en «PPL» Depuis 1999 et l’apparition des JARFCL, le brevet de pilote privé francofrançais, appelé communément «TT», n’est plus délivré par l’administration. Ce brevet conserve néanmoins tous ses privilèges, et à ce jour rien ne presse les détenteurs de TT à convertir leur licence en JAR-FCL (PPL). Le certificat a une validité de : à l’appendice 1 au FCL 1.005 pour le moins rebutante, qui a incité nombre de détenteurs TT à ne rien entreprendre. Il fallait en effet avoir plus de 75 heures de vol et avoir démontré une connaissance satisfaisante du JAR-FCL 1, démonstration attestée par un instructeur FI d’un organisme de formation « déclaré » ou « approuvé » comme, par exemple une aéro-club. Forts de ces recommandations, et en application de l’arrêté du 20 octobre 2005, les DAC avaient imposé aux aéroclub l’organisation de «stage de mise à niveau FCL», avec programme approuvé que devait suivre tout postulant à la transformation !... Cette procédure nous semblait parfaitement surdimensionnée, et aux antipodes de ce qui se pratique dans les autres pays européens. La FFA a pris contact avec les personnes compétentes au Bureau des Personnels Aéronautiques pour revoir l’ensemble de la procédure. Cette concertation menée dans un certain climat de confiance a abouti à la signature de l’Arrêté du 2 juin 2008 dont les points essentiels se résument ainsi : ● Le pilote demandeur doit toujours avoir effectué un minimum de 75 heures de vol, ● Le pilote déclare lui-même détenir les connaissances FCL nécessaires à la conversion de sa licence ● Il n’a pas plus besoin de faire attester ces connaissances par un FI ● Les aéroclubs ne sont pas en charge d’organiser une quelconque formation FCL1 à ce sujet ● En corollaire, l’arrêté du 20 novembre 2005 est abrogé. ● 2 ans après 40 ans De son côté, le PPL est appelé à devenir le brevet reconnu par l’Europe, et le TT sera appelé à disparaitre. Il est donc intéressant de se pencher sur cette conversion afin d’être prêt le moment venu. La FFA va très prochainement définir avec la DGAC les modalités pratiques de ces dispositions, en particulier la forme que doit prendre la déclaration du pilote demandeur, et les communiquera alors très largement. Après 50 ans, ou avant sur décision du médecin examinateur, l’électrocardiogramme de repos est obligatoire, ainsi Parallèlement à l’instauration du PPL, la DGAC avait mis en place une procédure de conversion TT/PPL fixées (Les textes de ces arrêtés peuvent être consultés sur le site de la FFA) ● 5 ans pour les pilotes âgés de moins de 40 ans 5 Retour d’expérience Un petit retour d’expérience de notre vol de nuit (vdn) du 17 novembre 2007. Vous allez me trouver bien long pour si peu mais dans un non événement tout à son importance. ►Je vous plante le décor : Un terrain Persan-Beaumont avec ses deux clubs principaux, qui possèdent une dynamique commune pour le vol de nuit. Une sorte de village gaulois en pleine Ilede-France. Cet aérodrome s’équipe les soirs de vdn, d’une quarantaine de balises lumineuses assez rudimentaires. A l’heure d’iPod, MP3, GSM, PS3 et de GPS, PCL, STAP; nos boites à lumière font très archaïques, en effet elles ne sont composées que d’une batterie de moto, d’un interrupteur et d’une ampoule. Mais ces balises nous permettent tout simplement d’atterrir sans générateur de secours ou sans commande particulière type PCL et autres usines à gaz. De plus, la nuit à Persan nous disposons de nombreux terrains de dégagement : ● Beauvais est ouvert jusqu’à 23H locales, ● Le Bourget et CDG sont ouverts H24, ● Creil grâce à VigiPirate veille toujours sa fréquence, ● Le Plessis-Belleville et Pontoise possèdent un balisage automatique. Un avion F-BXZO C172, 2 VHF, 2 VOR, 1 DME, 1 ADF, pas jeune mais dans les années 70 il est allé au Cap Nord et aux Canaries et il n’a jamais trahi personne (en tout cas pas encore). Essence utilisable 4H30, ce soir là il avait volé 40 mn depuis son dernier plein. Cela nous permettra d’emmener 4 personnes à bord en respectant la masse et le centrage réglementaire. 6 Un équipage composé d’un FI, du pilote du vol retour, du pilote du vol aller et de son pote non pilote. L’instructeur possède 100h de vdn, 1700h de vol et 1000h d’Instruction. Les 2 pilotes brevetés ont déjà volé de nuit mais uniquement en tour de piste. La navigation prévue est un aller Troyes par Coulommiers et un retour Persan par Boursonne. En gros deux fois 1h15 de vol, dépôt des 2 plans de vol par « Olivia » départ prévu 1700Z soit 18h locales. Le TAF de CDG passe CAVOK jusqu’à 0200Z. Pour des raisons pédagogiques, nous décidons de ne pas utiliser de GPS mais nous en emmenons un à bord. en revanche nous partons sans VHF portable. Nous avons passé un coup de fil à la tour de Troyes pour nous assurer du bon fonctionnement de la PCL (allumage automatique de la piste en absence de tout personnel à la tour). Un deuxième C172 F-GLOO fait le même voyage avec un décollage 5 minutes derrière nous. ►Le vol aller : ZO décolle à 1725Z, contacte Le Bourget pour activer le plan de vol, puis passe sur Le Plessis Belleville, prend le cap sur Coulommiers. La nav se passe bien, puis premiers zigzags à l’approche de CLM on court derrière l’aiguille du VOR. Le pilotage n’est pas terrible mais je laisse faire, on verra cela au débriefing ; j’en parle juste aux gars à l’arrière. Dans le ZO l’instructeur dispose d’un Intercom qui permet de ne parler qu’aux 2 personnes en place arrière. C’est très pratique pour commenter les erreurs du pilote, sans l’aviser. Apres Coulommiers le pilote nous annonce que contrairement à ce qu’il a prévu (di- rect Coulommiers/aérodrome de Troyes), il va prendre la route Coulommiers/VOR de Troyes et qu’en vue de l’agglomération Troyenne il bifurquera sur l’aérodrome, c’est plus sûr précise-t-il. Quand un pilote dit « c’est plus sûr » il ne parle pas de sûreté ou de sécurité, il veut juste dire que c’est plus simple pour lui. Comme je le disais il y a quelques mois à un pote instructeur, le vol de nuit c’est plus cool, les élèves sont brevetés on est moins sur le qui-vive. Dans le cas présent, je trouve assez judicieuse la proposition de s’appuyer sur le VOR de Troyes et je ne regarde même pas la carte. Un détail tout de même, cette modification revient à ne plus passer à 5 nautiques au NE de la centrale de Nogent mais à en faire la verticale. Apres Coulommiers, nous montons vers 3000 pieds et après quelques instants en palier, le moteur se racle la gorge ; je ne parle pas de ratatouillage pas mais plutôt d’un avertissement de l’arrivée proche d’un rhume. Comme la nuit tous les bruits sont gris, on décide de redescendre à 2500 pieds pour ne pas enrhumer plus longtemps le carburateur. Je jette un œil sur le bord d’attaque de l’avion, pas de trace de givre. L’Atis du Bourget passait la température de l’air à 5° et le point de rosée à O°, mais depuis la température a lentement mais sûrement chutée. Il fait heureusement vraiment CAVOK et le premier quartier de lune nous éclaire. Sous le capot l’usine nucléaire, cela nous permet de faire au dernier moment un demi-cercle à quelques nautiques autour de la centrale. L’absence de rencontre avec un mirage 2000 me laisse penser qu’il y avait plus de 5 nautiques entre elle et nous. A l’approche de Troyes, nous entendons le GLOO, qui nous a dépassés, tenter une demi-douzaine d’allumage de la piste avec son alternat. On en rigole, mais pas longtemps, car à notre arrivée sur place la piste ne s’allume toujours pas et il faut bien décider un déroutement c’est-à-dire le demi-tour. Après quelques minutes, alors que nous annonçons notre intention de quitter la fréquence, quelqu’un nous répond : c’est l’agent AFIS qui a été «déclenché» pour une évacuation sanitaire. C’est lui qui avait « inhibé » le système d’allumage de la piste, mais il est maintenant disposé à le remettre en marche dès que l’hélicoptère d’Evasan aura quitté la zone. Nous ne sommes qu’à 8 nautiques de Troyes, donc on décide d’y retourner pour changer de pilote. Cette fois, la piste s’allume du premier coup. Première finale, on remet les gaz parce qu’on n’était pas au mieux, deuxième présentation c’est la bonne. Au parking j’appelle le BTIV d’AthisMons par téléphone portable pour clôturer notre plan de vol, la personne de la DGAC me signale que nous sommes en retard de plus de 30 mn et qu’elle est sans nouvelle du GLOO. De plus, elle me dit «passer» en ALERFA le GLOO. Je lui raconte notre problème d’allumage de piste et le demi tour du GLOO, mais mon renseignement n’a pas de «valeur», heureusement, au même instant le GLOO a appelé Le Bourget. Incident clos. Elle me conseille d’activer mon plan de vol retour en appelant après le décollage Seine Info et de la rappeler à Persan pour la clôture. J’ai toujours eu des gens sympas et très pro au BTIV. J’appelle ensuite mon président de club, il m’apprend que le BTIV avait déjà appelé au club. il me conseille de ne pas traîner car la brume arrive sur Persan. C’est bon de ne pas se sentir seul la nuit. ►Le vol retour : Avant de repartir, bilan carburant. Le vol aller a duré beaucoup plus que prévu avec tous nos crochets, un vent de face assez fort, et une remise de gaz : total 1H50. Il nous reste 2H d’essence pour 65 minutes de vol retour avec du vent arrière jusqu’à Persan. Après 5 minutes de vol, j’appuie sur l’alternat pour quitter la fréquence de Troyes et activer mon plan de vol sur Seine info, schplaff, plus d’intercom ni radio ni VOR etc. de place que nécessaire. Après j’aurais affûté mon stylo pour écrire le rapport. Que du bonheur, la vraie aviation quoi: du Saint-Exupéry à Cap-Juby ou du Westland Lysander déposant des résistants dans une France occupée. Je plains vraiment mes amis de Pontoise (ou d’ailleurs) à qui il arriverait la même aventure. Maintenant je sais qu’en vdn il faut une piste avec des balises archaïques, de l’essence en trop, un téléphone portable, une VHF portable, un GPS portable et de la chance portable. Bref la merde. Je vous jure qu’à ce moment votre cerveau tourne entre VNO et VNE et sans lubrification. Première idée le demi-tour sur Troyes, mais le balisage doit déjà être éteint ou au mieux il s’éteindra en courte finale. De plus un soir de grève SNCF, c’est l’obligation de se faire récupérer en voiture, un bon moyen de savoir si vous avez encore des amis. J’espère que ce REX ne servira jamais à personne. Jacky Instructeur à l’ACCM Donc on décide de continuer, mais en réalité on n’a pas le moindre choix. Soit on trouve une piste allumée soit on finira aux Champs-Élysées. Je ressors mon téléphone de ma poche, je n’ose pas appeler le BTIV donc j’appelle mon président pour lui demander d’activer mon plan de vol et surtout de ne pas retirer les balises de Persan. Il ne comptait pas les enlever mais bon, ça me rassure de le lui préciser. Le suivi de la nav étant plus aisé au GPS qu’avec la montre et le compas, nous décidons d’utiliser le GPS et pour gagner encore du temps je propose d’éviter Boursonne en faisant une route directe Le Plessis Belleville. La navigation retour se passera sans problème supplémentaire. Tout baigne à bord, nous communiquons par geste, je m’inquiète de notre passager mais il est serein. De retour au club j’apprendrai qu’il est parachutiste et qu’il est habitué à «voyager» comme du bétail, sans explications sur les différents problèmes techniques. A 2 minutes de Persan je rappelle mon président au téléphone pour qu’il annonce notre arrivée aux autres avions dans le circuit. Pas de remise de gaz, le vol de 63 minutes se termine bien. Je remercie l’équipage pour sa sérénité et je rappelle le BTIV pour clôturer notre plan de vol, toujours le même accueil charmant. Au club c’est soirée choucroute, je ne sais pas pour les autres mais nous on l’a bien mérité. J’accuse un peu la fatigue nerveuse. Pendant tout le vol retour je me suis interrogé, sur ce qu’on aurait du faire, sans le balisage de Persan disponible. Je pense que j’aurais sûrement appelé par téléphone le BTIV pour le prévenir que j’allais me poser à CDG. Les contrôleurs nous auraient surement fait plus 7 PACK Assurances Instructeurs 2008 Le Pack Assurances Instructeurs, votre Garantie Sérénité ! Avec la Licence FFA et le Pack Assurances Instructeurs, vous avancez avec l’esprit libre ! La FFA vous propose cette année encore le Pack Assurances Instructeurs. Lors de sa mise en place l’année dernière, ce service s’est positionné sans conteste comme le plus complet pour apporter aux instructeurs bénévoles ou professionnels, sans différence de tarification, les aides dont ils ont besoin. La licence avec le Pack Instructeurs, c’est bien sûr un ensemble de garanties d’assurance : 1 2 3 Une garantie de Responsabilité Civile (RC) de l’instructeur, venant en complément ou à la place de la garantie RC de l’aéronef en cas d’accident survenant au cours d’une action de formation (y compris test en vol) sur tout avion de club ou privé, sur tout ULM de club. Une garantie Individuelle Accident destinée à verser un capital de base (30 500 €) à l’instructeur ou aux personnes désignées par lui, en cas de décès ou d’invalidité permanente. Grâce aux options proposées par la FFA, le capital peut être porté à 300 000 €. Une assurance de protection juridique qui vous procure assistance, conseil et délégation d’un avocat en cas de poursuite devant toute juridiction administrative, civile ou pénale. Avec un plafond d’intervention de 20 000 €, cette garantie est parfaitement adaptée aux besoins des instructeurs. Mais c’est d’abord un ensemble de services La FFA ne sert pas de simple «boîte aux lettres» entre les instructeurs et les assureurs. En effet, chaque dossier, chaque demande qui parvient à la FFA fait l’objet d’une analyse en commun avec celui ou celle qui a initialisé la demande. Puis à l’issue de cette phase, le dossier est transmis, accompagné d’une note de synthèse, au service d’assurance concerné. Pour pouvoir dispenser cet ensemble de services en toute légalité et avec la meilleure efficacité possible, la FFA a mis en place une structure professionnelle définie par le Code des Assurances et enregistrée auprès d’un organisme officiel, l’ORIAS (Organisme pour le Registre des Intermédiaires d’Assurance). Ainsi, quand vous soumettez une question à la FFA, vous avez affaire à un véritable spécialiste... Pour plus d’information, renseignez-vous auprès de votre club ou sur le site internet de la FFA : www.ff-aero.fr (rubrique «guide du pilote / assurances) Fédération Française Aéronautique 155 avenue de Wagram 75017 Paris Intermédiaire en assurances enregistré à l’ORIAS (www.orias.fr) sous N° 07 030 541, et placé sous le contrôle de l’ACAM, 61 rue Taitbout 75009 Paris La Fédération Française Aéronautique n’a aucun lien capitalistique ni aucune obligation contractuelle d’exclusivité avec une compagnie d’assurances. 8