Téléchargez les actes du colloque au format PDF

Transcription

Téléchargez les actes du colloque au format PDF
Programme
JEUDI 21 NOVEMBRE 2013
08:45 Accueil des participants
09:15 Introduction aux journées
- Pierre Paquet
09:30 Le zonage archéologique
- Alain GUILLAUME, Olivier COLLETTE, Michelle PFEIFFER & Geoffroy DETRY
10:05 Le chantier des collections
- Marie-Hélène SCHUMACHER
10:25 Activités archéologiques en province de Hainaut
-Martine SOUMOY
10:40 Mons, synthèse des chantiers et découvertes en marge de Mons 2015
- Cécile ANSIEAU & Marceline DENIS
11:10 Pause café
11:30 Activités archéologiques en province de Liège
- Jean-Marc LEOTARD
11:45 Intervention préventive dans un golf à Wanze
- Claire GOFFIOUL
12:00 Potentiel informatif des co -ections fauniques paléolithiques issues des foui -es
anciennes en Belgique : pour une approche taphonomique, paléontologique...
- Elodie-Laure JIMENEZ
12:15 L'habitat protohistorique du Tierceau : résultats de l'étude céramique
- Frédéric HANUT
12:30 Présentation des posters
13:00 Repas de midi
14:00 Activités archéologiques en province de Namur
- Christian FREBUTTE
14:15 La villa gallo-romaine de Roly "Crayellerie" (Philippeville)
-Noémie NICOLAS
14:30 Le sanctuaire gallo-romain de La Taille Mairie à Aiseau-Presles : bilan des
recherches 2011-2013
-Nicolas PARIDAENS & Antoine DARCHAMBEAU
14:45 Nouvelles découvertes sur le chemin d'accès au castrum de Beaumont (Esneux)
-Michel EUBELEN
15:00 Trois ateliers de potiers à Clavier-Vervoz datant de la période pré-flavienne.
- Barbara BORGERS
15:15 La sidérurgie antique dans la vallée de Baelen (prov. de Liège).
- Heike FOCK
15:30 Pause café
16:00 Etude des seaux en bois en Gaule mérovingienne
- Amélie VALLEE
16:15 Villers-le-Bouillet - Lohincou, un habitat rural du Haut Moyen Age : études carpo et
achéozoologiques
-Quentin GOFFETTE
16:30 Découvertes récentes à propos de bâtiments médiévaux liégeois
- Caroline BOLLE & Jean-Marc LÉOTARD
16:45 Diverses opérations subaquatiques
-Marc JASINSKI
17:00 Han-sur-Lesse "Trou du Han", opérations subaquatiques
- Cécile ANSIEAU & Christophe DELAERE
17:15 Un site Internet pour Archéo 2014
- Jean PLUMIER, Marc SCHEPERS, Isaline RASKIN & Ken DETHIER
17:45 Fin de la première journée
Le zonage archéologique
‐
‐
‐
Intro et philosophie du projet (A. Guillaume)
Développement d’une méthodologie (O. Collette et M. Pfeiffer)
Traitement des donné8es et production des cartes (G. Detry)
Le projet « zonage »
Proposé à notre inspection générale en 2008, le projet « zonage archéologique »
s’est vu imposer une deadline pour la fin de cette année ; une première version du
zonage archéologique wallon est donc désormais disponible dès aujourd’hui. Au
cours de sa constitution, de nombreuses données – principalement des données de
type environnemental – ont été produites. Ces dernières seront prochainement mises
à la disposition des services archéologiques wallons afin qu’ils puissent, à travers leurs
agents, les réutiliser dans l’exercice de leur missions quotidiennes. C’est un éclairage
particulier sur la variété, le contenu et le potentiel de ces données qui va vous être
présenté par les personnes qui les ont produites.
Nécessité de développer une méthodologie
Comme il vous a été expliqué le zonage archéologique actuel combine des
données issues de l’inventaire archéologique et des informations environnementales.
Les informations relatives à l’environnement résultent d’une sélection de paramètres
susceptibles d’avoir joué un rôle dans l’implantation des différentes activités de
l’homme. La mise en place de ces paramètres est une étape importante du projet.
En raison de la grande diversité paysagère, les paramètres sont définis à l’échelle
des différents ensembles paysagers qui se basent sur une classification
géomorphologique du territoire [Felz, 2004). Leur formulation a été est faite selon six
grandes périodes, à savoir la Préhistoire, la Protohistoire, l’Antiquité, le Moyen Âge,
les Temps Modernes et l’Époque Contemporaine.
La diversité des paramètres en compte et le délai imposé ont nécessité l’utilisation
d’une méthode bien structurée. Elle s’est fondée sur une approche inductive et
applique une lecture archéologique du territoire wallon suivant différents aspects du
relief, du sous-sol et des sols. Le résultat de cette approche identifie une série de
couches répondant à des critères de présence, de conservation et de préservation.
Les acteurs
Au sein du SPW, c’est le groupe de travail inventaire qui a été chargé de mener le
projet du « zonage archéologique » à son terme. Ce groupe comprend 6 acteurs, à
savoir un pour chaque province ainsi qu’une personne de la direction de Jambes.
Un spécialiste en géomatique et un géomorphologue rattachés à la direction de
Jambes ont collaboré avec le groupe inventaire. C’est au sein de cette équipe que
les principes de la méthode ont été énoncés et proposés aux responsables des
services provinciaux.
Il a été fait appel à l’Unité de Géomatique de l’ULg par le biais d’une archéologue
spécialisée dans le domaine de l’archéomatique pour développer une
méthodologie et assurer son suivi au cours de la réalisation projet. Une société privée
- I-Mage Consult - a été chargée de produire les analyses spatiales.
Tout au long de ce projet les personnes ressources des provinces ont été
régulièrement consultées et les décisions ont été prises en accord avec les
responsables provinciaux.
Première étape : recherche de paramètres
Les paramètres environnementaux ont été définis en deux phases. Dans un premier
temps, les paramètres sont avancés sur base d’un dépouillement bibliographique à
l’échelle de la Région Wallonne. Les paramètres y résultant ont été soumis à la
critique des personnes ressources. Dans un deuxième temps, les paramètres ont été
révisés en fonction des caractéristiques propres des différents ensembles paysagers.
Les paramètres retenus renseignent sur la sensibilité archéologique d’une zone
donnée, il s’intéresse aussi bien aux variables naturelles (géogènes) qu’aux variables
sociales (anthropogènes). Pour des raisons de timing et de disponibilité de données
le zonage actuel intègre principalement des variables naturelles. Faute de données
fiables s’appliquant à l’échelle de la Wallonie l’intégration des paramètres
renseignant sur les conditions taphonomiques (conservation, préservation) d’une
zone donnée ne font actuellement pas encore partie du zonage archéologique.
Les différents paramètres retenus sont repartis en différentes catégories à savoir
morphologie, géologie, pédologie, hydrographie, thématique suivant les aspects
environnementaux et les activités anciennes considérés.
Deuxième étape : traduction sous forme d’analyses spatiales
C’est la traduction des critères en termes d’analyse spatiale qui a permis la
production automatisée des couches environnementales. A un critère donné
correspond à une analyse spatiale spécifique. Chaque critère a été étudié pour
déterminer les données spatiales de référence permettant sa modélisation. Les
données spatiales (MNT, réseau hydrographique, etc.) ont été regroupées au sein
d’une base de données de référence. Elles ont été filtrées, nettoyées ou reclassifiées
selon le cas. Pour chaque analyse spatiale, des valeurs et des seuils de tolérance pris
ont été déterminés (ex. pour la détermination des zones karstiques, le seuil de pente
est fixé à 10%). Une fois les données et les paramètres fixés, les géotraitements ont
été modélisés à l’aide d’un SIG-logiciel. Un géotraitement est constitué d’une suite
d’opérations spatiales, réalisées en cascade, permettant de générer
automatiquement une donnée spatiale de sortie. Ce résultat spatial prend en
compte l’ensemble des paramètres fixés par l’utilisateur.
Chaque critère étudié a donc généré une couche spatiale. Une vingtaine de
données a ainsi été produite. Leur analyse a permis de modifier certains paramètres
et ajuster les traitements correspondants. Cette étape s’est déroulée en étroite
collaboration des acteurs concernés. Finalement, les données et les traitements ont
été validés. Des fiches descriptives de donnée ont été générées et une
méthodologique permet de reproduire l’ensemble des géotraitements.
Suite à cette phase de production, une phase d’interprétation des résultats a eu lieu.
La présentation des résultats aux personnes ressources de chaque province a donné
lieu à des remarques quant à la justesse et l’opportunité des couches produites. Sans
revenir aux analyses spatiales les remarques ont donné lieu à certaines adaptations
par corrections automatisées ou manuelles.
Troisième étape : analyse de corrélation spatiale des données
La troisième étape consiste à évaluer la corrélation des données archéologiques
avec les paramètres environnementaux. Une analyse statistique spécifique a ainsi
été réalisée. Une première étape a consisté en un contrôle de qualité des données
archéologiques. Ceci en vue de déterminer un échantillon qualitativement
représentatif pour chaque ensemble paysager. Finalement, l’analyse statistique a
permis d’estimer la bonne corrélation des paramètres environnementaux avec l’état
de connaissance archéologique du territoire wallon. Les couches critiquées et
révisées étaient ainsi disponibles pour l’étape suivante, la pondération.
Quatrième étape : pondération des couches
Les résultats issus de l’analyse de corrélation spatiale ont été présentés et discutés
avec les responsables des différentes provinces afin d’aboutir à la pondération des
couches. Il s’agissait lors de cette étape de hiérarchiser l’importance des différentes
couches. Cette opération a été effectuée par rapport aux résultats issus des
analyses de corrélation et les critiques des personnes ressources. La pondération a
abouti à l’attribution d’une des trois couleurs annoncées : rouge pour les
consultations systématiques, vert pour les consultations à partir de 5000m² et jaune
pour les consultations à partir de 10 000 m². La superposition des couches pondérées
a produit le découpage du zonage. Ce découpage, fidèle à la méthode décrite, et
après quelques adaptations pratiques permet ainsi la réalisation de la carte du
zonage.
Cinquième étape : mise en perspective et révision du zonage
Etant donné que le projet du zonage a soulevé de nombreux questionnements et
que le travail réalisé a subi des adaptations non prévues, Il est apparu qu’un bilan
était nécessaire. Un travail complémentaire a été mené en vue d’émettre une
critique de la méthode utilisée et de sa réalisation pratique. Ce travail a donné lieu à
la formulation d’orientations pour les phases de révision. En effet, le zonage
archéologique doit être vu comme un outil évolutif qui ne peut être figé. Il est une
traduction des connaissances à un moment donné, et comme ces connaissances
sont sans cesse alimentées par les découvertes, les études et l’amélioration des
techniques il doit évoluer en les intégrant. C’est une des voies par laquelle
l’archéologie préventive peut prendre une place au sein de l’aménagement du
territoire et de l’évolution de la société wallonne.
Interventions préventives dans un golf à Wanze. Bilan 2012-2013
Goffioul Claire, De Bernardy de Sigoyer Sophie, Hanut Frédéric, Henrard Denis &
Marchal Jean-Philippe
De septembre 2012 à juin 2013, une opération archéologique a été menée dans la
commune de Wanze, par le Service de l’Archéologie (SPW.DGO4.DLg1).
L’intervention s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un permis pour la
création d’un golf 27 trous et de plusieurs dizaines d’immeubles d’habitation,
englobant une Zone d’Aménagement Communal Concerté (ZACC). L’emprise
concernée par les travaux occupe, sur une superficie de 120 hectares de part et
d’autre de la rue Naxhelet, une partie du plateau dominant la confluence de la
Mehaigne et de la Meuse (fig.1). En 2009, l’endroit avait été révélé pour la première
fois comme site archéologique potentiel, lors de nos recherches en prospection
aérienne1. Le plateau qu’occupe la ferme Naxhelet fait face à celui de Wanzoule,
surmontant la rive gauche de la Mehaigne, où pourrait aboutir une voie romaine
longeant la rupture de pente du plateau hesbignon sur la rive gauche de la Meuse,
et récemment identifiée à hauteur de Villers-le-Bouillet2. Cette voie déboucherait sur
la vallée de la Mehaigne en contrebas de Wanzoule, où une nécropole à
incinération en usage de la fin de l’époque de La Tène au milieu du IIIe s. a été
reconnue, au lieu dit « Bois de Robaumont »3 (15).
Sur la base de ces indices et en fonction des impératifs liés à l’exécution rapide du
chantier, le site a fait l’objet d’investigations plus ou moins méticuleuses. Une
première campagne de sondages et d’évaluation a été menée sur 20 hectares
prioritaires et a été suivie de la fouille de 6 zones distinctes qui ont démontré le haut
intérêt archéologique du site.
L’évaluation du secteur nord-est (A) a permis la mise au jour de plusieurs reliquats
d’occupations hallstattiennes (premier Âge du Fer, vers 800-600 av. J.-C.) dispersées
sur le bord nord-est du plateau. Deux concentrations de vestiges (6 et 7) ont retenu
toute notre attention. L’exploration de la zone directement menacée par les travaux
(6) a révélé la présence d’un habitat assez lâche comprenant une maison, une aire
de combustion et de profondes fosses d’extraction de limon. L’évaluation de la
seconde concentration de vestiges (7) laisse présager le développement de
l’occupation hallstattienne vers le bord nord-est du plateau et dont les limites restent
à découvrir.
GOFFIOUL C., 2011. Recherches en prospection aérienne, Chronique de l’Archéologie
Wallonne, 18, p. 106-107.
1
MARCHAL J.-P. & GUSTIN M., 1999. Voie romaine et occupation riveraine à Villers-le-Bouillet,
Bulletin des "Chercheurs de la Wallonie", XXXIX, p. 83-103.
2
3
DESTEXHE G., 1989. Le cimetière gallo-romain de Wanzoul, Archéologie Hesbignonne, 8.
Les reliquats de l’occupation romaine (+/- 50-150 apr. J. C.) occupe le bord nord du
plateau (5), surplombant la vallée de la Mehaigne. Trois édifices ont été mis en
évidence. Alignés et parallèles à un fossé, ces bâtiments suivent un schéma
directeur cohérent permettant de les assimiler à ceux ayant appartenu à la cour
d’exploitation d’une villa romaine (pars rustica). Quelques centaines de mètres à
l’est de ces structures (8), une tombe de la seconde moitié du 1er siècle apr. J.-C., à
priori isolée au regard de notre évaluation, a été mise au jour. Le suivi archéologique
des travaux réalisés sur le flanc nord du plateau a aussi révélé quelques structures
d’époque romaine. En position de rupture de pente vers la Mehaigne, un mur de
soutènement (1), très partiellement appréhendé, devait participer au nivellement de
la surface d’occupation. A quelques mètres de là, dans le jardin actuel de la ferme
a été découverte une structure de combustion (2), à vocation probablement
artisanale. Enfin, plusieurs fosses perturbées par un imposant remblai moderne (3)
ainsi que quatre fosses dont deux structures d’ensilage (4) ont été repérées sur le
pourtour nord-est de la ferme Naxhelet. L’ensemble de ces occurrences suggère la
présence d’une villa romaine « à pavillons multiples » occupant le flanc nord du
plateau, dont le plan général reste à découvrir. A ce stade, la découverte d’une
seule sépulture est un indice trop faible pour permettre de conclure à la présence
d’une nécropole associée à cet habitat, occupant le flanc est du même plateau.
L’évaluation du secteur sud-ouest a permis la mise au jour des reliquats
d’implantations protohistoriques, médiévales et post-médiévales. Au total, six zones
ont fait l’objet d’examens approfondis. L’enclos circulaire (9), généralement à
vocation cultuelle, pourrait être le vestige le plus ancien ; on retrouve en effet de
telles structures dès l’Âge du Bronze Moyen (+/1500-1200 av. J-C.) mais elles
perdurent durant tout l’Âge du Fer. Viennent ensuite les vestiges de trois
témoignages de l’Âge du Fer (+/- 800-200 av. J-C.) : deux zones d’habitats délimitées
par des fossés (10 et 11) et un enclos rectangulaire (12) dont les limites n’ont pas été
atteintes et dont la signification nous échappe actuellement. Enfin, un chemin de
terre bordé de fossés(13), non répertorié sur les cartes anciennes disponibles, a été
repéré à l’extrême est du secteur ; les ornières contenaient des fragments de
céramique des 12 et 14èmes siècles. Ce chemin a été entretenu et réaménagé à
plusieurs reprises ; dans la phase finale de son utilisation, il a été empierré de gros
galets. Par ailleurs, divers réseaux de fossés (14), apparemment de drainage, ont été
aménagés sur l’ensemble du secteur.
Pour conclure, ce secteur sud-ouest contenait des reliquats attestant de la présence
d’une importante occupation protohistorique dont les limites nous échappent
actuellement. En outre, l’assise empierrée du chemin ainsi que le matériel découvert
dans les premières ornières suggèrent la proximité d’une occupation médiévale qui
reste à découvrir.
Cette première campagne de sondages et d’évaluation a été menée sur 20
hectares prioritaires et a été suivie de la fouille de 6 zones distinctes qui ont
démontré le haut intérêt archéologique du site. La construction du golf se poursuit et
concernera dans les années à venir le centre du plateau qui pourrait conserver
l’extension des occupations attestées. L’intérêt scientifique du site cumulé aux
impératifs économiques implique donc la mise en œuvre d’une planification de nos
interventions ultérieures sur les espaces non explorés
Remerciements
Notre plus profonde gratitude va à Monsieur et Madame Joly, propriétaires du site,
qui ont fait le pari de jongler entre le développement rapide de leur projet et le
respect des valeurs patrimoniales. Merci à Monsieur Van de Weyer, qui tel un chef
d’orchestre, s’assure que tous les intervenants s’accordent. Nous sommes également
reconnaissants envers le Bureau d’études JNC International, concepteur du golf, qui
parvient à intégrer nos interventions en parfaite coordination avec les travaux en
cours. Merci aussi aux entreprises du chantier, Solgolf, Duchêne, mntt et de Kock
pour leur aide ponctuelle. Notre reconnaissance va aussi aux techniciens et
opérateurs de fouilles qui ont travaillé dans des conditions hivernales souvent
difficiles et qui ont permis de mener à bien cette première campagne
d’interventions archéologiques.
Le village protohistorique du « Tierceau », à Orp-Jauche/Orp-leGrand. Résultats de l’étude du mobilier céramique issu des fouilles
TGV oriental.
Frédéric HANUT & Claire GOFFIOUL
Le village protohistorique du Tierceau est situé à Orp-Jauche, au nord de la province
du Brabant wallon. Dominant le cours d’eau de la Petite Gette, le site bénéficie
d’une position stratégique idéale. Le site est connu depuis les années 1960. À cette
époque, des archéologues bénévoles récoltent un abondant matériel lorsde
prospections et de fouilles partielles. En 1970, le Service national des fouilles, sous la
direction d’Anne Cahen-Delhaye, entreprend une série de sondages afin de
préciser l’étendue de l’occupation menacée par la construction de l’autoroute E40.
Peu après, l’archéologue entreprend et publie l’étude de l’ensemble du mobilier
céramique1. En 1998, une partie du site est à nouveau menacée par
l’aménagement de la ligne à Grande vitesse entre Bruxelles et Liège. La Direction de
l’Archéologie (SPW, DGO4), responsable de l’opération archéologique préalable
aux travaux, mène alors une campagne de fouilles extensives sur une superficie de
5250 m². Dans le même temps et afin de compléter les données, des sondages de
contrôles ont été effectués au sud de la zone menacée.
Les fouilles ont mis en évidence les vestiges d’un important village protohistorique.
De plan quadrangulaire et estimée à 2,75 ha, l’établissement du Tierceau est
ceinturé d’un fossé évasé et peu profond. En 2011-2012, l’étude du matériel
céramique issu des fouilles de 1998 a permis l’établissement d’une périodisation des
structures en creux qui a nuancé et précisé les premières attributions
chronologiques2. Cette périodisation se compose de cinq grandes phases, situées
entre la période du Hallstatt B de l’Âge du Bronze final (1050-800 av. J.-C.) et le HautEmpire romain (1er – 2e siècle apr. J.-C.).
Certains siècles, comme le 6e et le 4e siècle av. J.-C., sont peu ou pas représentés
dans le mobilier des fouilles de 2008 mais l’établissement du Tierceau était vaste et
plusieurs secteurs n’ont pas encore été explorés.
CAHEN-DELHAYE A., 1973. Contribution à l’étude de la céramique d’habitat de l’Âge du Fer en
Hesbaye, Analyse typologique du matériel du « Tierceau » à Orp-le-Grand, Helinium, 13, p.
235-260 ; CAHEN-DELHAYE A., 1973. Sondage dans un site d’habitat de l’Âge du Fer à Orp-leGrand, Bruxelles (Archaeologia Belgica, 151) ; CAHEN-DELHAYE A., 1974. La céramique de l’Âge
du Fer au Tierceau à Orp-le-Grand, Collection P. Doguet, Bruxelles (Répertoires
archéologiques, série B, IX).
1
PREUD’HOMME D., FOCK H., BOSQUET D. & GOFFIOUL C., 1999. Orp-Jauche/Orp-le-Grand : un
habitat de l’Âge du Fer au lieu dit « Le Tierceau » à Maret, Chronique de l’Archéologie
Wallonne, 7, p. 9-12 ; PREUD’HOMME D., FOCK H., BOSQUET D. & GOFFIOUL C., 1999. Fouille d’un site
d’habitat de l’Âge du Fer à Orp-Jauche, au lieu-dit Le Tierceau (Bt w.), Lunula, 7, p. 62-67.
2
Les fouilles de 1998 ont mis au jour pour la première fois sur le site des vestiges
antérieurs à l’Âge du Fer. En effet, la phase I remonte au Bronze final, plus
exactement à la période du Hallstatt B1 et B2/B3 (ou Bronze final IIIa-b), de 1050 à
800 av. J.-C. Elle est illustrée par le mobilier céramique de trois faits dispersés autour
de l’emplacement présumé des habitations. Une fosse d’ensilage et l’unique grande
fosse d’extraction de limon du secteur fouillé comportent le mobilier céramique le
plus ancien (Hallstatt B1, 1050-900 av. J.-C.). Le troisième fait, à vocation probable
d’ensilage, renferme un matériel plus tardif (Hallstatt B2/B3), plus jeune de près d’un
siècle.
La phase II correspond au premier Âge du Fer (Hallstatt C/D ; 800-475 av. J.-C.). Elle
est représentée par au moins onze faits archéologiques, répartis à différents endroits
de la fouille, avec une concentration de plusieurs fosses et fosses-silos dans la zone
présumée de stockage. En 1970, A. Cahen avait déjà mis au jour un riche ensemble
du premier Âge du Fer (dépotoir B) au nord des fouilles de 1998. Compte tenu de la
dispersion des vestiges de cette période, on suppose que l’établissement du
Tierceau couvrait déjà une large superficie.
La plus grande partie du matériel archéologique provient d’ensembles datés du
second Âge du Fer (phases III et IV). Ces derniers rassemblent 1881 tessons pour un
minimum de 160 vases et un poids total de 36,429 kg. Une partie des contextes du
deuxième Âge du Fer sont suffisamment riches et nombreux pour être attribués à
deux phases distinctes. La phase III couvre La Tène ancienne (La Tène A-La Tène
B1/B2), de 475 à 350/300 av. J.-C. Elle réunit les fosses-dépotoirs et les fosses-silos dont
le mobilier est le plus abondant. Cette phase est aussi la mieux représentée au
travers des découvertes anciennes de P. Doguet et A. Cahen. Les 5e et 4e siècles av.
J.-C. marqueraient l’apogée de l’occupation du site, avec une économie tournée
vers l’élevage ovin et la production textile. Dans l’état actuel des recherches,
l’aménagement de l’enclos fossoyé autour du site daterait de cette phase III.
Le principal apport de l’étude céramique est la mise en évidence d’une phase
laténienne plus récente ou phase IV. Elle s’étendrait de la fin du 4e siècle au début
du 2e siècle av. J.-C. et couvre la fin de La Tène ancienne et La Tène moyenne (La
Tène B2-La Tène C). Les profils des poteries de la phase IV sont comparables à ceux
du dépotoir D des fouilles d’A. Cahen dont des charbons de bois ont été datés au
radiocarbone de 310 ± 65 av. J.-C., c’est-à-dire entre La Tène B1 et le début de La
Tène C1. D’autres sites hesbignons présentent une phase d’occupation de La Tène
moyenne comme ceux de Fexhe-le-Haut-Clocher, Hélécine « Chapeauvau » et
Gingelom, près de Landen. La présence de tessons attribuables à La Tène moyenne
dans le remplissage d’un des fossés de clôture nous permet d’affirmer que
l’établissement de la phase IV était toujours enclos.
Dans notre étude céramique, il n’y a pas de continuité d’occupation entre le
second Âge du Fer et le début de la période romaine, ou Phase V ; les ensembles
protohistoriques les plus récents sont antérieurs au 1er siècle av. J.-C. tandis que les
quelques tessons romains identifiés appartiennent aux 1er et du 2e siècle de notre ère.
La période romaine semble donc ici anecdotique mais elle est néanmoins bien
illustrée et attestée dans les secteurs fouillés antérieurement par A. Cahen et P.
Doguet.
Ainsi, au vu de l’examen de l’ensemble des tessons, il semblerait que le site soit
occupé de manière continue sur près de 800 ans ! Comme annoncé en 1998, une
première phase d’occupation au Tierceau date de la fin de l’Âge du Bronze. Le site
se développe ensuite au premier Âge du Fer pour atteindre son apogée au second
Âge du Fer avec une phase laténienne récente bien marquée (Phase IV). Aucun
ensemble mis au jour en 1998 ne peut être attribué avec certitude à La Tène finale ;
le 2e siècle av. J.-C. mettrait ainsi un terme à l’occupation protohistorique du site.
Enfin, un établissement agricole est aménagé dès la seconde moitié du 1er siècle
apr. J.-C. dans des lieux désertés depuis près de deux siècles.
L’étude céramique du mobilier céramique des fouilles de 1998 participe, nous
l’espérons, à faire du « Tierceau » un site de référence pour les futures études du
mobilier du premier millénaire av. J.-C. en Hesbaye et dans les régions voisines.
La villa gallo-romaine de Roly “Crayellerie” (Philippeville)
Noémie NICOLAS 1 et Pierre CATTELAIN1-4, avec la collaboration de Claire BELLIER1,
Laureline CATTELAIN1, Nicolas CAUWE2, Peter COSIJNS3, Laura DECOSTER1, Céline DEVILLERS4,
Éric GOEMAERE5, Quentin GOFFETTE5, Jacqueline LALLEMAND †, Nicolas PARIDAENS4, Paul
PICAVET6, Fabienne PIGIERE5, Claude ROBERT1, Tran Thanh TAM1, Aurélie THIEBAUT7 et Nelly
VENANT4
La villa située au lieu-dit “Crayellerie” à Roly (Philippeville) a été fouillée par M.
Claude Robert de 1969 à 1977. L’étude du matériel a été entreprise en août 2012
sous la direction de Noémie Nicolas et de Pierre Cattelain. Celle-ci a permis une
meilleure compréhension du site dans sa globalité et a apporté des éléments
précieux concernant la datation du site et la diversité des échanges et de la
consommation.
Résultats des fouilles
Implanté dans la partie occidentale de la "Dépression de la Famenne" à 195 m
d’altitude, le bâtiment fouillé couvre une surface de 9 ares. Il montre une vaste
pièce centrale, précédée d’une galerie de façade à entrée centrée de 17,45 m,
flanquée de deux pièces d’angle.
La construction s’est réalisée en deux phases : la première, en opus craticium
(colombage ou pans de bois), est composée de blocs bruts de travertin calcaire
destinés à soutenir les sablières basses. Elle est datée du IIe siècle et est transformée
au début du IIIe siècle avec l’adjonction de bains au nord, d’une salle chauffée par
hypocauste au sud-ouest et la mise en place d’enduits peints. Cette seconde
phase est caractérisée par un appareil de fondation en opus vittatum, constitué
d’un parement de petits moellons de calcaire frasnien et de travertin scié,
englobant un blocage interne.
Le site révèle la présence de deux puits, datés de la première phase de la villa ont
été fouillés. Ils étaient alimentés par un même cours d’eau souterrain et se situaient
à 55m l’un de l’autre. Le puits I n'a pratiquement pas livré de matériel. Le puits II a
été fouillé jusqu’à une profondeur de 7 mètres environ alors que sa profondeur
maximale est estimée à 7,5 mètres. Son comblement comprenait, outre du matériel
faunique, des fragments de la margelle, des morceaux de tuiles, des charbons de
bois, une monnaie, des planches assemblées par queue d’aronde ainsi que des
produits d’activité sidérurgique (scories et loupes). L’ensemble du matériel est daté
des IIe-IIIe siècles.
Toute la surface fouillée est couverte de fragments de tuiles épars. La villa est
abandonnée dans le courant du IIIe siècle, et ses tuiles et pilettes d’hypocauste sont
récupérées et emportées (CATTELAIN et ROBERT 1997 : 16-17).
Cedarc - Musée du Malgré-Tout, Treignes
Musées Royaux d’Art et d’Histoire
3 Gallo-Romeins Museum Tongeren
4 Université Libre de Bruxelles - CReA-Patrimoine
5 Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique
6 Université de Lille 3 - Halma-Ipel
7 Université de Liège 1
2
Étude du matériel
Le site a livré une très grande quantité de matériel céramique. La sigillée provient
principalement du centre de la Gaule (Lezoux), datée ici entre 125 et 175 AD (BRULET
et al. 2010 : 92-94), et d’Argonne, à situer entre le milieu du IIe siècle et le milieu du IIIe
siècle. Deux estampilles sur Dragendorff 46 (Lezoux) sont à signaler : GEMELLI et
VICTORIA. Par ailleurs, plusieurs exemplaires de céramique engobée de Cologne et
d’Argonne ont été découverts. La céramique métallescente de Trèves est
également assez bien représentée sur le site. Quant aux types d’amphores
méditerranéennes, ils correspondent à la grande majorité des importations dans les
milieux ruraux de Gaule septentrionale : Gauloise 4 et Dressel 20 (NICOLAS 2011 : 3536). Par ailleurs, la céramique non tournée, composée essentiellement de pots
ovoïdes et de jattes, représente plus de 65% de l’ensemble du matériel céramique.
Les objets en verre sont également très présents. Il faut distinguer la parure de la
vaisselle et du verre à vitre. Plusieurs fragments de bracelets en verre dit “noir” sont
attestés, ainsi que plusieurs tessons de récipients en verre bleuté. Des concentrations
de verres plats interprétés comme du verre à vitre ont été relevés lors de la fouille,
dans les constructions de la deuxième phase.
Divers objets métalliques ont également été découverts, à la fois à usage
domestique (styles, élément de balance) et architectonique (anneaux) ou destinés
à l’élevage (clochettes).
Le site a fourni dix meules manuelles en Arkose d’Haybes/Macquenoise et trois
meules de grand format en grès grossier gris rosé. Il a également livré onze pierres à
aiguiser fabriquées dans des roches sédimentaires détritiques d’origine ardennaise,
qui affleurent au sud de Roly dans la région de Dourbes et de Oignies-en-Thiérache.
Les restes fauniques se concentrent principalement dans le puits II et dans la moitié
ouest de la villa. Toutes les espèces animales identifiées dans le puits sont
domestiques : bœuf, porc, chèvre, mouton, équidés et poule. Hors du puits, une plus
grande variété d’espèces a été détectée : on ajoute notamment l’oie et le pigeon
ainsi que le renard, le chat, le chien, le lapin, le lièvre, des suidés et des mustélidés.
Notons que la présence de terriers et la situation actuelle de la villa en milieu forestier
laisse penser que certains individus sont intrusifs.
Bibliographie
BRULET R, VILVORDER F., DELAGE R. - 2010 : La céramique romaine en Gaule du Nord.
Dictionnaire des céramiques. La vaisselle à large diffusion, Turnhout, Brepols.
CATTELAIN P., ROBERT C. - 1997 : Le patrimoine archéologique du Couvinois, de la
Préhistoire à l'époque gallo-romaine. C.C. Couvin - S.I. Mariembourg - Cedarc.
NICOLAS N. - 2011 : Les amphores dans les milieux ruraux de la Cité des Tongres,
Archéo-Situla 31, Treignes - Libramont, p. 50-90.
Recherches préalables à l’extension de la ZAE East Belgium Park
Nouvelles données portant sur la sidérurgie antique dans la vallée
du ruisseau de Baelen
Heike Fock1, Sophie de Bernardy de Sigoyer1, Denis Henrard1, Olivier Collette2
Depuis fin 2010, le Service de l’Archéologie en province de Liège mène une
opération d’évaluation et de fouilles dans la zone d’activités économiques East
Belgium Park, sur deux nouvelles extensions planifiées par l’intercommunale SPI+. Les
60 ha affectés par le projet se situent de part et d’autre de l’autoroute E40, à
proximité de la sortie 38 (Eupen). Ils couvrent les versants d’une large vallée creusée
par le ruisseau de Baelen ainsi que la frange des plateaux adjacents. L’occupation
antique de la vallée avait été révélée par les recherches conduites sur l’emprise de
la ligne TGV, menant à la découverte de l’atelier de réduction de minerai de fer de
Baelen/Corbusch (IIe siècle apr. J.-C.), du dépotoir de Baelen/Hemesels (190-230/240
apr. J.-C.) et l’habitat de Baelen/Nereth (fin Ier - fin IVe siècle) (Fock et al. , 2008).
Au nord de l’autoroute E40 (commune de Welkenraedt), la nature des sols offrait un
contexte peu favorable à une implantation anthropique. Il fallait cependant tenir
compte de la présence des failles de Diekenbusch et de Walhorn pouvant livrer des
amas minéralisés ou gisements métallifères. La plupart des traces anthropiques mises
au jour se rattachent d’ailleurs à la paléométallurgie. Témoignant de travaux
d’extraction ou de prospection d’un gisement ainsi que d’un artisanat de réduction
de minerai, elles sont sans doute être liées à des installations mentionnées sur les
cartes de la fin du 19e siècle.
Au sud de la E40 (commune de Baelen), c’est la topographie des lieux qui justifiait
l’ouverture de sondages sur le plateau aux sols faiblement développés : ce dernier
offre une vue particulièrement dégagée sur les terres situés de part et d’autre de la
rue Mitoyenne, construite en 1787 sous le règne de Marie-Thérèse et faisant fonction
de frontière entre la Prusse et les Pays-Bas à partir de 1816. Les résultats finalement
négatifs dans cette zone ont été largement compensés par les découvertes
réalisées dans la plaine alluviale.
1
2
Service de l’Archéologie, Direction de Liège 1, DGO4
Direction de l’Archéologie, DGO4
En rive gauche, l’atelier de réduction de minerai de fer de « Horren » a été mis au
jour. Le décapage extensif d’une surface de 2500 m² réservée au sein du chantier
de construction a été complété par plusieurs séries de carottages devant préciser le
contexte pédologique primitif du fond de vallée creusé par le ruisseau de Baelen,
canalisé depuis la première moitié du 19e siècle. Ils permettent d’affirmer que
l’essentiel de l’occupation romaine a pu être circonscrite. Le site « Horren »
comprend deux bâtiments implantés suivant l’axe de la plaine alluviale, en bordure
de la zone inondable, ainsi que deux ateliers de réduction de minerai de fer installés
en contrehaut,
au pied du versant calcaire. Dans l’état actuel des études et
analyses, rien ne permet d’établir une chronologie relative entre ces deux zones, ou
d’affirmer leur contemporanéité. L’examen du mobilier céramique, assez pauvre en
l’occurrence, permettra peut-être de nuancer l’évolution du site, globalement daté
des 2e-3e siècles.
Sur la rive droite du ruisseau de Baelen, à environ 130 m à vol d’oiseau vers le nordest, une vaste occupation s’étendant sur plus de 7.000 m² avait été localisée lors de
l’évaluation, en 2011. Elle semble se composer de deux entités distinctes, un habitat
installé sur le versant et une zone liée à l’artisanat du fer, en bordure de la plaine
alluviale. Ces deux ensembles se répartissent de part et d’autre d’un long
creusement qui avait été interprété comme une fosse d’extraction de minerai,
puisque situé à l’aplomb d’une faille géologique secondaire mettant en contact
discordant les formations de Bilstain (calcaires, dolomies et schistes) et de Montfort et
Evieux (grès et schistes). Afin de ne pas trop perturber ce nouveau site
archéologique « Nereth II », aucun élargissement de décapage n’avait été réalisé
alors. Au contraire, l’évaluation avait été volontairement abandonnée dans l’angle
sud-est de l’emprise, en contact avec l’habitat germanique de Nereth 1 découvert
sur l’emprise du tracé du TGV (Hanut et al., 2011). La fouille en cours depuis la mi-mai
2013 a été entamée dans cette zone, sur une surface atteignant actuellement 1650
m². La densité des structures mises au jour est impressionnante : 231 faits
archéologiques y définissent une occupation qui, dans un premier temps,
est
clairement vouée à la sidérurgie antique. Quatre ateliers à bas fourneaux, une zone
de grillage et des aires de déchets s’étendent sur une bande de terrain délimitée,
au sud,
par le ruisseau et, au nord, par des excavations à ciel ouvert liées à
l’extraction du minerai de fer. Dans un deuxième temps, l’artisanat fait place à un
habitat comprenant des bâtiments sur poteaux séparés par une vaste cour. Le
matériel céramique recueilli date la phase de l’artisanat du fer du Haut-Empire. Par
contre, rien ne permet actuellement d’associer la seconde phase d’occupation à
l’habitat germanique de Nereth 1.
Bibliographie
FOCK H., GOFFIOUL C., REMY H. & BOSQUET D., 2008. Les Traverses du Temps. Archéologie
et TGV, Namur.
HANUT, F., GOFFIOUL, C. & GOEMAERE, E., 2012. L’établissement germanique du BasEmpire à Baelen/Nereth, province de Liège (Belgique). Relicta. Archeologie,
Monumenten- en Landschapsonderzoek in Vlaanderen, p. 243-253.
L’étude des seaux en bois
Approche d’une tradition funéraire en Gaule mérovingienne
Tirlemont, 1897. « Cette seille […] a été découverte dans la tombe d’un guerrier
et coiffait complètement la tête de l’enseveli, mais les douves en bois avaient
disparu et l’armature s’était affaissée sur elle-même, si bien que notre fouilleur, à
la vue de ce crâne encerclé de bandeaux de métal, qu’il prenait pour un
diadème, s’était écrié : J’ai trouvé un roi. »1.
Désormais bien connus des archéologues, ces récipients en bois, mis au jour dans
des sépultures mérovingiennes en Gaule du nord-ouest, restent cependant
énigmatiques et souffrent toujours de l’absence d’une étude approfondie qui
permettrait de mieux les appréhender. Notre travail de fin d’étude2, motivé par
cette constatation, a consisté en une analyse typologique et chronologique et a
abouti à un examen fonctionnel de ceux-ci.
Du point de vue de leur fabrication, l’essence la plus fréquemment utilisée est l’if.
Malgré sa toxicité, ce bois, particulièrement abondant dans nos régions durant
l’Antiquité, semble avoir été choisi pour son accessibilité ainsi que pour ses qualités
technique (compact, résistant mais plastique) et esthétique (teintes chaudes). Ce
sont le fer et le bronze qui sont ensuite travaillés pour la réalisation des éléments
métalliques: cerclages, anse, attaches et appliques.
De la fin du IVe siècle au milieu du Ve siècle, des récipients en bois à armature de
bronze sont retrouvés en contexte funéraire dans le Namurois. De la seconde moitié
du Ve à la fin du VIe siècle, des seaux à douves cerclées d’appliques en bronze
ornementées forment un groupe cohérent dans une région limitée au sud par la
Seine et à l’est par l’Oise. Dès le VIe siècle, les récipients en bois se multiplient. Deux
catégories de seaux se démarquent principalement: le type I possède cerclages et
attaches en fer tandis que le type II, plus décoré, est additionné d’éléments en
bronze. Ceux-ci présentent une homogénéité morphologique évidente du nord de
la Seine à l’embouchure du Rhin supérieur. L’analyse de la répartition des attaches
met en relief certaines tendances régionales tandis que d’autres sont retrouvées sur
tout le territoire mentionné. Ainsi, l’analyse des aires de répartition et l’examen de la
morphologie des seaux sont autant d’indices qui alimentent la discussion
concernant les problématiques telles que les ateliers de production et les vecteurs
de diffusion.
L’analyse des contextes funéraires ne révèle pas de rite particulier propre à ces
récipients. Aucun objet n’est systématiquement associé aux seaux dans les tombes.
Généralement retrouvés en contexte privilégié, voire très riche, ils sont déposés sans
discrimination dans les tombes d’hommes, de femmes et, plus rarement, dans celles
d’enfants. Ils se trouvent majoritairement aux pieds du défunt, comme c’est souvent
le cas pour le dépôt de vaisselle.
VANDERKELEN-DUFOUR L., 1910. Les seilles mérovingiennes. Reproduction d’une seille trouvée
dans une tombe, à Tirlemont, Annales de la Société archéologique de Bruxelles, 24, p. 35-41.
2 VALLÉE A., 2011. Les seaux en bois en Gaule mérovingienne. Approches typologique,
morphologique et contextuelle, Mémoire présenté à l'Université catholique de Louvain,
Faculté de philosophie, arts et lettres (L. Verslype, promoteur).
1
L’examen des seaux retrouvés sur le territoire anglo-saxon autorise une étude
comparative avec leurs correspondants continentaux. Ainsi, plusieurs récipients
mêlent traditions anglo-saxonnes (montants verticaux et attaches bifides) et
mérovingiennes (appliques triangulaires estampées à visage anthropomorphe). De
même, les seaux à placage de bronze, bien représentés sur le continent dans des
nécropoles ou des sépultures d’influence anglo-saxonne, sont découverts dans le
Kent et l’Essex. Ces seaux s’additionnent à une série d’objets reflétant influences et
échanges entre les populations établies des deux côtés de la Manche.
Des typologies, cartes de répartition et repères chronologiques mis en évidence ont
ainsi permis d’aborder les questions relatives à la manufacture, la production et la
circulation des seaux retrouvés en contexte funéraire de la Seine au Rhin, de la fin
de l’Antiquité tardive à la période mérovingienne.
Fig.1. Carte de répartition des sites ayant livré un ou plusieurs récipients (sec. m. Ve
siècle – VIIe siècle). (Ucl-Cran)
Fig.2. Typo-chronologie des seaux de la fin de l’Antiquité Tardive à la période
mérovingienne.
Villers-le-Bouillet - Lohincou, un habitat rural du Haut Moyen Âge :
résultats préliminaires des études archéobotaniques et
archéozoologiques
PREISS Sidonie ; GOFFETTE Quentin ; COURT-PICON Mona ; SALAVERT Aurélie ;
HENRARD Denis
Suite au diagnostic archéologique effectué dans le parc industriel de Villers-leBouillet en 2001 et à plusieurs campagnes de fouille (2002, 2008, 2009 et 2010), une
occupation datée du Haut Moyen Âge a été mise en évidence sur le lieu-dit « A
Lohincou ». La fouille a livré les vestiges traditionnellement associés aux occupations
rurales de la période considérée tels que des fosses, fossés, fonds de cabanes,
structures de combustion, empreintes de poteaux, ainsi que la présence au sein de
l’habitat d’un groupe funéraire d’au moins 22 individus.
Dans l’état actuel des recherches, l’analyse spatiale des vestiges n’offre que peu de
clefs de lecture (plans de batiments, zones d’activités spécifiques etc.) permettant
d’appréhender l’organisation interne du site, ainsi que son évolution par phases
archéologiques significatives.
Récemment, la périodisation de l’occupation du Haut Moyen Âge « A Lohincou » a
pu être approchée plus finement grâce à des études céramiques et des datations
radiocarbones complémentaires. Des prélèvements sédimentaires destinés aux
études archéo-environnementales ont été effectués lors des dernières campagnes
de fouille. Alors que peu de données bioarchéologiques sont encore disponibles en
Wallonie pour cette période, les récents résultats des recherches archéobotaniques
et archéozoologiques à Villers-le-Bouillet permettent d’appréhender l’économie de
subsistance, les pratiques agricoles et le milieu environnant (exploité ou non pour
l’approvisionnement en bois de feu, par exemple) mais aussi de caractériser plus
précisément la fonction des structures (carpologie, palynologie). L’intégration des
études archéo-environnementales nous renseigne ainsi sur le quotidien des
populations rurales du Haut Moyen Âge.
Découvertes récentes à propos de bâtiments médiévaux liégeois
Caroline BOLLE & Jean-Marc LEOTARD (SPW-DGO4-Direction extérieure Liège 1Archéologie)
Lors des recherches archéologiques menées dans deux maisons bordant la place Emile
Dupont aux n°9 & 10 à Liège sont mis au jour les vestiges de l’infirmerie de l’abbaye
bénédictine de Saint-Jacques (BOLLE, COURA & LÉOTARD, 2003). Les nombreuses structures
en bois que comprend cette construction en pierre calcaire ajourée de baies mitrées
sont alors datées par dendrochronologie de la seconde moitié du
XIVe siècle (EECKHOUT & HOFFSUMMER, 2002). Cette découverte, certes précieuse pour la
connaissance du complexe abbatial, se révèle capitale pour l’étude de l’évolution de
l’architecture médiévale de typologie civile conservée au cœur de la « cité ardente ».
Jusque-là, ce patrimoine restait méconnu en raison de l’absence d’étude approfondie,
justifiée par l’idée reçue selon laquelle il avait disparu lors du sac de 1468. Dès lors, les
structures en pierre ajourées de baies mitrées étaient attribuées au début des Temps
modernes.
Un travail d’identification de ces ouvrages est alors initié par un groupe de recherche
du CWAB, « Centre wallon d’Archéologie du Bâti », dont le siège est précisément
implanté dans l’infirmerie médiévale de Saint-Jacques. L’inventaire est particulièrement
riche sur le Publémont, l’éperon rocheux dominant la cité au nord-ouest : des baies
mitrées ou vestiges de celles-ci sont visibles rue du Mont Saint-Martin au n°9 et plus
précisément au premier niveau de la façade à rue de l’aile occidentale de l’hôtel de
Sélys-Longchamps, aux nos58 & 41 mais aussi au n°27 de la rue des Bégards. Notons que
les façades septentrionale et orientale de la sacristie de l’église Sainte-Croix en sont
également dotées. Certes, une variété manifeste est observée, suggérant des
diachronies ; nous y reviendrons.
Parmi ces exemples, le n°58 du Mont Saint-Martin, siège actuel de la société « GILLAMFEI », retient particulièrement notre attention car il n’est pas seulement l’un des mieux
conservés mais aussi l’un des plus apparentés à l’infirmerie de Saint-Jacques. De plus,
des travaux dans les combles justifiaient d’y mener une étude archéologique
préalable. À l’instar de l’infirmerie, on y observe un édifice de plan rectangulaire, axé
est-ouest, dont la façade méridionale en pierre calcaire est rythmée par sept travées
sous une corniche saillante soulagée par des modillons sculptés en quart-de-rond. Alors
qu’à l’infirmerie, deux niveaux scandent l’élévation, ici, on en compte le double : le
premier et le dernier conservent encore leurs fenêtres à simple jour, avec la
particularité d’être respectivement dotées d’un linteau en bâtière et d’un linteau droit.
Les baies des combles ont également conservé le cordon-larmier formant assise. Quant
aux registres intermédiaires, seuls les arcs de décharges les signalent encore, livrant leur
largeur primitive. La hauteur est obtenue grâce à une lecture attentive du parement,
révélant qu’elles reposaient, elles aussi, sur un mince cordon aujourd’hui arasé et
qu’une porte était présente dans la troisième travée occidentale, au droit du porche
actuel. Enfin, la subdivision des ouvertures peut être proposée par analogie avec les
vestiges conservés au dernier niveau comme ceux mis au jour à l’infirmerie de SaintJacques : un chambranle autonome, mouluré en cavet, bordait des montants
probablement monolithes et un linteau en bâtière, positionnés en léger retrait. Ce
chambranle constituait un élément décoratif intermédiaire entre le grand appareil de
la façade et l’encadrement des jours ; il articulait le décrochement entre les différents
plans.
1
Si des similitudes sont manifestes en élévation, il en est de même en charpente : la
morphologie de celle-ci permettait d’espérer qu’elle soit, elle aussi, médiévale et
laissait même augurer son antériorité en raison de l’absence de panne faîtière. Les
analyses dendrochronologiques, confiées au Laboratoire de dendrochronologie de
l’Institut royal du Patrimoine artistique, ont confirmé ce lien temporel en situant
l’abattage des bois des combles entre 1356-1360d, livrant ainsi un précieux terminus
post quem (FRAITURE & CRÉMER, 2012b). L’observation de la façade septentrionale livre
une autre surprise : transformée à la fin des Temps modernes, elle a conservé ses
chaînes d’angle médiévales, en calcaire de Meuse. Mais alors que celles-ci sont
harpées en façade avant et sur les pignons, elles sont droites en façade septentrionale.
De plus, l’anglée nord-ouest sert d’appui à un about de pièce en bois, visible en
façade et qui ne serait pas synchrone avec le parement récent. Nous émettons
l’hypothèse que cette élévation, nettement moins épaisse que son pendant, était
constituée au XIVe siècle d’un pan-de-bois. Celui-ci était-il contemporain ou antérieur à
l’ouvrage entrepris en cette seconde moitié du XIVe siècle ? Serait-il le vestige d’une
maison en pan-de-bois dont les autres façades auraient été finalement pétrifiées ?
L’échec des tentatives de datation par dendrochronologie nous laisse sur notre faim…
Un autre édifice, autrefois voisin du domaine abbatial de Saint-Jacques dans le
quartier de l’Île, présente également de fortes ressemblances avec ceux évoqués parement en moyen et grand appareil de calcaire de Meuse, vestiges de baies
mitrées sur au moins deux niveaux en façade sud et au premier niveau de son
pendant ; il s’agit de la résidence épiscopale, ancienne aile de l’abbaye des
prémontrés de Beaurepart, située Quai van Hoegaarden. Une première approche du
bâtiment laisse augurer qu’il date, lui aussi, du XIVe siècle, ce que semblent confirmer
les sources historiques puisque les prémontrés, installés à cet endroit dès 1288, ont reçu
l’autorisation de la Cité, en 1351, d’ériger des constructions sur la muraille urbaine, le
long de la Meuse (FORGEUR, 1992b, pp. 238-239). L’analyse des combles, préalable à
des travaux de consolidation et de réfection des toitures, conduit à une étonnante
découverte : la typologie de la charpente, à chevrons formant fermes sans panne
ventrière ni faîtière, serait l’une des plus anciennes connues dans nos régions - laissant
espérer qu’elle puisse être plus ancienne que celles décrites précédemment, et peutêtre même antérieure au XIVe siècle ! Cette structure qui, à l’origine, couvrait un
vaisseau de plus de trente mètres de long, est dotée de trois séquences distinctes
faisant écho à l’ordonnance de la façade méridionale. Sa zone orientale était
lambrissée de fines lattes de hêtre, suggérant qu’elle avait un statut spécifique ; ce que
reflètent les vestiges des fenêtres en façade méridionale, indiquant une disposition
différente par rapport au reste de l’immeuble. La première campagne d’analyses
dendrochronologiques, effectuée au sommet de la charpente, révèle cependant que
la plupart des chevrons datent au plus tôt du premier tiers du XVe siècle (FRAITURE &
CRÉMER, 2012a). Néanmoins, le seul faux-entrait daté remonte, quant à lui, à la seconde
moitié du XIIIe siècle, ce qui concorde davantage avec la typologie relevée et avec
l’installation des prémontrés sur le site. La charpente aurait été rénovée au XVe siècle
mais son origine serait plus ancienne ? Une nouvelle campagne dendrochronologique
et des investigations approfondies devraient éclaircir ce point.
Concernant la structuration et la composition des éléments constituant les baies, les
observations d’ouvrages similaires en dehors de la cité liégeoise révèlent que ce
courant plonge ses racines dans l’art roman, au moins au XIIIe siècle : à l’ancien hôpital
du Chapitre Notre-Dame à Sclayn, à l’église de Dave, au moulin de l’abbaye de
Floreffe, au donjon de la Tour Renastienne à Poulseur, sur une façade de la rue du Pont
à Huy, démontée et replacée sur le site de l’ancienne abbaye de Neufmoustier, etc.
Cette filiation entre l’architecture romane et gothique permet de proposer un
2
continuum dans des contextes privilégiés au moins (bâtiments conventuels, maisons
canoniales).
Cette tendance architecturale semble encore inspirer les constructeurs dans la ville
d’un XVe siècle bien entamé (après 1468). Le premier niveau de la façade à rue de
l’aile occidentale de l’hôtel de Sélys-Longchamps conserve, en effet, des vestiges de
baies mitrées. Or sa charpente est datée de 1471-1472d (HOFFSUMMER, 1995, pp. 92-93).
Mais soyons prudents, ceux-ci pourraient être les vestiges d’un bâtiment touché en
1468 et réapproprié ultérieurement. Irène Pirson souligne que les édifices érigés sur le
site de cet hôtel ont été détruits par les Bourguignons (VRANCKEN-PIRSON & LORNEAU, 1990,
p. 81). Il n’en demeure pas moins que des éléments antérieurs puissent subsister ; la
pondération du sens à donner au terme « destruction » s’impose donc. Quoiqu’il en
soit, on constate que le chambranle périphérique entaillé d’un cavet est maintenant
intégré dans les piédroits, que la morphologie de la baie — notamment la position des
appuis, des traverses et des linteaux — dicte l’appareil en pierre, ce qui préfigurerait les
conceptions architecturales développées à la Renaissance.
Notons aussi que la façade septentrionale de la maison sise 41, Mont Saint-Martin,
particulièrement bien conservée, est conçue de manière similaire : les appuis, traverses
et linteaux des fenêtres, originellement à croisée, forment de minces bandeaux dans le
parement en grand appareil calcaire, distinguant deux niveaux. La moulure en cavet
n’est plus dissociée du parement. La même caractéristique est observée sur les fenêtres
mitrées à simple jour ajourant le premier niveau de l’élévation occidentale du n°27 de
la rue des Bégards. L’obtention d’une datation absolue de ces deux derniers ouvrages
permettrait de confirmer ou de nuancer l’évolution qui semble émerger des cas
étudiés.
ILLUSTRATION
Relevés des baies mitrées mises au jour à Liège : à l’ancienne infirmerie de Saint-Jacques,
au 58 rue du Mont Saint-Martin et au palais épiscopal © Étude : Caroline Bolle ;
infographie : Anne Mélon, SPW-DGO4-DLg1-Archéologie.
3
BIBLIOGRAPHIE
BOLLE C., CHARLIER J.-L., COURA G., HENRARD D. & LÉOTARD J.-M., 2008. L’infirmerie de l’abbaye
de Saint-Jacques à Liège. In : DUBUISSON M. (coord.), Infirmeries monastiques. Les soins de
santé dans les abbayes de Wallonie du Moyen Âge aux Temps modernes, Namur (Les
dossiers de l’Institut du Patrimoine wallon, 7), pp. 43-58.
BOLLE C., COURA G. & LÉOTARD J.-M., 2003. Les vestiges des bâtiments claustraux de
l’abbaye de Saint-Jacques à Liège, Les cahiers de l’Urbanisme, 44, p. 60-65.
EECKHOUT J. & HOFFSUMMER P., 2002. Bâtiment sis au nos9 & 10 de la Place Émile Dupont à
Liège.
Rapport
d’analyse
dendrochronologique,
Laboratoire
de
dendrochronologie/Centre européen d’Archéométrie, Université de Liège, rapport INTS478, Liège, 21 p.
FORGEUR R., 1992b. Les prémontrés à Liège : les abbayes de Cornillon et de Beaurepart.
In : CHARLIER Y., FONTAINE P. & LAFFINEUR-CRÉPIN M.-H. (dir.), Le grand séminaire de Liège,
1595-1992, Liège, pp. 235-245.
FRAITURE P. & CREMER S., 2012a. Évêché, Rue de l’Évêché n°10 à Liège, Rapport d’analyse
dendrochronologique, Institut royal du Patrimoine artistique, Rapport INT-P500, Bruxelles,
38 p.
FRAITURE P. & CREMER S., 2012b. Mont Saint-Martin n°58 à Liège, Rapport d’analyse
dendrochronologique, Institut royal du Patrimoine artistique, Rapport INT-P499, Bruxelles,
34 p.
HOFFSUMMER P., 1995. Les charpentes de toiture en Wallonie. Typologie et
dendrochronologie (XIe-XIXe siècles), Ministère de la Région wallonne, DGATLP, Liège et
Namur (Études et Documents, Monuments et Sites, 1).
VRANCKEN-PIRSON I. & LORNEAU M., 1990. Le sac de 1468 dans le quartier de Saint-Martin.
In : LAFFINEUR-CRÉPIN M.-H. (dir.), Saint-Martin, mémoire de Liège, éd. du Perron, Liège,
pp. 81-86.
4
Programme
VENDREDI 22 NOVEMBRE 2013
09:00 Accueil des participants
09:30 Activités archéologiques en province de Luxembourg
- Denis HENROTAY
09:45 Il était une fois Clairefontaine : le quotidien des nonnes d'une abbaye cistercienne
- Quentin GOFFETTE
10:00 Les sépultures du Haut Moyen Age de l'abbaye de Stavelot
- Brigitte NEURAY & Geneviève YERNAUX
10:30 Le sous-sol de la collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles
- Frédéric CHANTINNE
10:45 Abbaye de Villers-la-Ville : la porte de la Ferme
- Eric DE WAELE et Frédéric HELLER
11:00 Pause café
11:30 Activités archéologiques en province de Brabant wallon
- Didier WILLEMS
11:45 La Grand-Place de Rebecq
- Marie-Laure VAN HOVE & Dominique BOSQUET
12:00 Fouilles dans le vieux cimetière à Glons
- Freddy CLOSE
12:15 Huy, 2013 : l'adduction du Bassinia sous la rue des Tanneurs et une première
approche de la Léproserie des Grands Malades.
- Catherine PETERS
12:30 L'abbaye de Nivelles : étude archéo-anthropologique des individus inhumés dans le
groupe occidental
- Aubrée GODEFROID
12:45 Abbaye de Nivelles : apports de l'étude dendrochronologique de planches provenant
des aires funéraires
- Pascale FRAITURE et Armelle WEITZ
13:00 Repas de midi
14:00 Les fragments archéologiques en pierre provenant du décor intérieur de la collégiale
Sainte-Waudru.
- Pierre ANAGNOSTOPOULOS
14:15 Les fragments archéologiques en marbre du château de Boussu et leurs parallèles
avec des décors conservés en Flandre
- Pierre ANAGNOSTOPOULOS
14:30 L'ermitage d'Edmond d'Hoffschmidt (1777-1861) à Auffe (Rochefort) : résultats des
premières fouilles - Le Fournil
- Bruno MAREE
14:45 Datations archéomagnétiques
- Souad ECH-CHAROUNI, Joseph HUS et Jean-Philippe Marchal
15:00 Pause café
15:30 Mortiers et chaux historiques en Wallonie
- Marie DEMELENNE
15:45 Bivouacs et camps militaires aux Moyen-Age et Temps modernes. Etudes de cas et
problématiques
- Marceline DENIS et Michel SIEBRAND
16:00 Localisation et inventaire des tranchées et trous de fusillés dans nos forêts.
- Marcelin DESTORDEUR
16:15 Mission archéologique belge dans la nécropole thébaine (Egypte)
- Laurent BAVAY
16:45 D'une route à l'autre...
- Marie-Hélène CORBIAU
17:15 Clôture des journées: conclusions et perspectives
- Jean PLUMIER
Mot à l'attention de M.-H. CORBIAU
Drink de clôture
Il était une fois Clairefontaine: le quotidien des nonnes d'une
abbaye cistercienne au 18ème siècle
GOFFETTE Quentin ; COURT-PICON Mona ; PREISS Sidonie ; HERREMANS Davy
L'abbaye de Clairefontaine, située près d'Arlon en Belgique, a été fondée au 13ème
siècle et détruite lors de la Révolution française à la fin du 18ème siècle. Bien qu’après
la
suppression
de
la
communauté,
les
bâtiments
aient
subi
un
grand
démantèlement, les recherches archéologiques ont pu révéler, entre autre, les
vestiges souterrains de l'abbaye du 18ème siècle.
A la suite de la découverte de latrines dans la partie sud du complexe monastique,
une fouille approfondie a été mise en place et des prélèvements sédimentaires ont
été effectués. Une étude interdisciplinaire détaillée a ainsi pu être envisagée. En
effet, de nombreux restes botaniques (pollen et spores, graines, fruits, charbons de
bois et bois imbibés), zoologiques (os de mammifères, oiseaux, poissons, batraciens
et carapaces de crustacés) mais aussi de verre et de poterie ont été retrouvés. Les
latrines étaient construites sur un ruisseau permettant l’évacuation régulière des
déchets par afflux d'eau. Cet ensemble nous donne un aperçu des rejets de la
dernière génération des sœurs présentes à Clairefontaine, la majeure partie des
vestiges archéologiques est en effet datée entre 1830 et 1794.
Les données archéozoologiques et archéobotaniques détaillées sont comparées
avec les études historiques et matérielles, afin d'illustrer les conditions de vie et les
pratiques alimentaires dans ce couvent rural du 18ème siècle. La relative diversité de
la nourriture consommée et la présence de produits inhabituels sont révélateurs du
haut statut social des occupantes de l’abbaye.
Les sépultures du Haut Moyen Âge de l’abbaye de Stavelot
Brigitte Neuray et Geneviève Yernaux
Dans le cadre de la préparation de la publication de l’étude archéologique des
vestiges mérovingiens et carolingiens de l’abbaye de Stavelot, l’ensemble des
sépultures mises au jour ont été réexaminées afin d’isoler celles qui furent installées
entre la fondation de l’abbaye en 650 et la construction de l’abbatiale ottonienne
au début du XIe siècle. Essentiellement basé sur les données stratigraphiques, mais
aussi ponctuellement sur l’altitude d’enfouissement, sur les datations C14 disponibles,
ainsi que sur les relations avec les structures contemporaines, ce travail a permis de
réaliser une synthèse, par phases chronologiques, de la répartition des sépultures sur
le site, de leur relation avec les structures bâties et des pratiques funéraires
rencontrées. La synthèse des données anthropologiques n’a malheureusement pas
encore pu être finalisée ; elle devrait utilement compléter les premiers résultats de
cette étude.
Les sépultures ont été regroupées en trois grands ensembles chronologiques : du
milieu du VIIe à la fin du IXe siècle (de la fondation à la destruction de l’abbaye par
les Vikings)(fig.1), de la fin du IXe au début du XIe siècle (après le passage des Vikings
et avant la construction de l’abbatiale ottonienne) (fig.2) et du milieu du VIIe au
début du XIe siècle (sépultures qui n’ont pu être plus précisément datées) (fig.3).
Au terme de cette approche, plusieurs éléments récurrents peuvent être soulignés.
L’orientation des sépultures est généralement liée à l’axe des édifices religieux. Les
défunts sont majoritairement inhumés avec la tête à l’ouest-sud-ouest ; cinq
sépultures seulement, toutes rattachées à la première phase d’occupation (VIIe-IXe
siècles), suivent une orientation perpendiculaire aux abbatiales, avec la tête au
nord-nord-ouest. La position des squelettes est également assez répétitive : elles sont
toutes en décubitus dorsal, la plupart avec les bras le long du corps. Les mains sur le
pubis sont rares (deux pour la phase VIIe-IXe siècles, deux pour la phase pré-XIe) tout
comme les avant-bras croisés sur le bassin, avec les mains posées sur les têtes des
fémurs opposés (deux pour la phase VIIe-IXe siècles). A l’exception de la tombe 22
(Xe siècle), aucun mobilier n’était associé aux squelettes. Une seule inhumation, dans
le collatéral nord de la première abbatiale, permet de soupçonner une inhumation
en pleine terre. L’utilisation de caveaux maçonnés est également peu fréquente : on
en recense trois dans la première abbatiale, un seulement au Xe siècle (tombe 22) et
un pour la période plus large pré-XIe siècle. Deux sarcophages seulement sont
directement liés à des inhumations de la première phase : l’un pour le fondateur de
l’abbaye, Remacle, décédé entre 671 et 679, et l’autre pour l’abbé Audon mort en
836.
C’est assurément au niveau de la répartition des sépultures que l’on constate des
caractères propres à chaque période. Ainsi, entre le VIIe et le IXe siècle, la pratique
de l’inhumation à l’intérieur de l’abbatiale est clairement attesté : en effet, aux huit
structures d’inhumation mises au jour, il convient d’ajouter les très nombreux
ossements humains retrouvés en vrac sous le sol du Xe siècle, qui, selon les
décomptes anthropologiques, appartiennent à treize individus minimum. La relative
concentration de sépultures observée au nord de l’abbatiale à la même époque
doit également être majorée d’au moins six individus sur base du décompte des
ossements retrouvés en vrac sous le sol de l’abbatiale du Xe siècle. Sans vouloir tirer
de conclusions hâtives qui ne tiendraient pas compte de l’emprise fouillée, il
convient néanmoins de souligner la rareté des inhumations pratiquées aux abords
du tombeau primitif du fondateur. Ce constat doit cependant être considéré avec
prudence, car la grande quantité de sépultures installées dans la galerie orientale
du cloître à partir du XIe siècle, a pu détruire un certain nombre de structures plus
anciennes et fausser en conséquence cette vision de la répartition des sépultures
durant les premiers siècles d’occupation de l’abbaye.
Au Xe siècle, par contre, aucune inhumation ne sera réalisée à l’intérieur de
l’abbatiale, ni dans l’espace de l’abbatiale précédente. Elles sont pratiquement
toutes concentrées à l’ouest, sur le parvis du nouvel édifice. Deux sépultures font
exception. Dans l’axe mais à plus de dix-huit mètres à l’est de l’abside, un
personnage important, sans doute un abbé, est enseveli dans un caveau enduit, à
l’intérieur d’un bâtiment dont le plan n’a pu être restitué (tombe 22). Une autre
sépulture, dans un coffrage de dalles dressées sur chant, est pratiquée le long de la
fondation du mur sud de la galerie nord du cloître nouvellement construit (tombe
197).
L’examen de cette répartition indique que, si les prescriptions du Concile de Braga
(561), interdisant les inhumations à l’intérieur de l’église, ne trouvent pas d’écho à
Stavelot durant les premiers siècles, elles semblent par contre respectées dans
l’abbatiale qui est élevée au lendemain des invasions normandes. Si la durée de vie
de cette dernière église est relativement courte, cette absence est remarquable et
doit être soulignée en regard de la concentration des sépultures de cette époque
sur son parvis. On peut également s’étonner de la reconstruction d’un édifice
religieux directement sur d’anciennes sépultures, sans témoignage de respect à leur
égard. L’auteur du récit de la redécouverte du tombeau de saint Remacle en 1042
précise par ailleurs que le monasterium, incendié par les Normands, est « restauré »
par l’abbé Odilon sur les mêmes fondations, mais selon un projet plus vaste et plus
élevé et que l’on n’a pas tenu compte des sépultures, « car l’ampleur [de l’édifice]
nécessita une complète destruction» (GEORGE, 2004, p.294). Aucune trace de
dédicace de l’abbatiale élevée au Xe siècle ne nous étant parvenue, on peut se
poser la question de savoir s’il faut mettre cette observation en relation avec les
idées de Théodore de Canterbury (668-690)(DIERKENS, 2006, p. 107) ou d’Hincmar de
Reims (857-858)(LAUWERS, 1999, p. 1059-1060) selon lesquelles une église érigée sur
d’anciennes sépultures ne pouvait plus être consacrée.
Illustrations
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Bibliographie
DIERKENS A., 2006. Sépultures et aménagements architecturaux à l’époque
carolingienne. In : MARGUE M. (éd.), Sépulture, mort et symbolique du pouvoir au
moyen âge. Actes des 11es journées lotharingiennes, Luxembourg, 26-29 septembre
2000, Luxembourg (publications de la Section Historique de l’Institut Grand-Ducal de
Luxembourg, t. CXVIII, Publications du CLUDEM, t. 18) p. 95-131.
GEORGE P., 2004. Reliques et dédicace d’église en Ardenne vers 1040. In : WAGNER A.
(dir.), Les Saints et l’histoire. Sources hagiographiques du haut Moyen-Âge, éditions
Bréal, p.287-296.
LAUWERS M., 1999. Le cimetière dans le Moyen Âge latin. Lieu sacré, saint et religieux.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 54e année, n°5, p. 1047-1072.
Bilan des recherches archéologiques en Brabant wallon
Didier WILLEMS
Les deux années qui viennent de s’écouler ont une fois de plus été marquées
par une réduction des moyens, réduction qui a nécessité une adaptation
accrue afin d’assumer au mieux nos missions. En ce qui concerne le
personnel, 17 collaborateurs composaient le Service de l’archéologie en
Brabant wallon au premier semestre 2012 ; en raison de départs et fin de
contrats, ce nombre a chuté de façon drastique, passant à 10 personnes au
printemps 2013. L’hémorragie stoppée, il a fallu, non sans mal, réorganiser les
tâches et revoir certaines ambitions à la baisse. Si cette situation a limité les
opérations archéologiques, engendrant dans plusieurs cas frustration et
incompréhension, voire découragement, elle a amplifié la solidarité et la
concertation, tout en forçant l’adoption d’une démarche sélective et le
recours à des alternatives « palliatives » (sous-traitance, bénévolat,
interventions des maîtres d’ouvrage). Cela étant, les résultats ont été au
rendez-vous.
Le SABW en quelques chiffres
A ce jour, ce ne sont pas moins de 420 dossiers d’urbanisme, susceptibles de
porter préjudice au patrimoine archéologique, qui ont été traités ; 113
d’entre eux ont généré des avis favorables conditionnels (suivis, évaluations
et/ou fouilles préventives).
Sur terrain, plus d’une trentaine d’interventions ont été dirigées par le Service,
à savoir 2 découvertes fortuites, 8 suivis, 12 évaluations (pour un total de 33,40
ha), 7 fouilles préventives, dont 3 études archéologiques du bâti, et 3
certificats de patrimoine. Parallèlement, l’Université catholique de Louvain,
en partenariat avec l’Eastern Illinois University (USA), a poursuivi ses
campagnes annuelles au château de Walhain / Walhain-St-Paul.
Zonage archéologique et sensibilisation
Les tâches de prescriptions (remises d’avis) ont été facilitées par la poursuite
et la finalisation du zonage archéologique. Si la mise sur pied de cet outil
cartographique a nécessité une mobilisation et une réflexion constantes,
c’est sans regret car son application en Brabant se révèle globalement
cohérente avec la cartographie archéologique, résultat pour le moins
encourageant.
Afin d’impliquer le plus en amont possible dans les démarches
archéologiques les services de l’urbanisme communaux, les aménageurs, les
collègues de la Direction extérieure de Wavre, les intercommunales ainsi que
plusieurs maîtres d’ouvrage et architectes, ces acteurs ont été
systématiquement interpellés, a fortiori pour des projets d’envergure.
Résultats de terrain : acquis et perspectives
Sur l’ensemble des sites révélés par les diverses opérations, il apparaît
clairement que les occupations protohistoriques découvertes ces derniers
mois constituent une part importante. Ce résultat est le fruit d’une
intensification des évaluations dans des zones ayant déjà livré des
établissements de cette époque (prospections, fouilles TGV, …) ou
considérées comme potentiellement intéressantes en fonction de critères
géo-pédologiques. Les sondages ouverts à Grez-Doiceau / Gastuche,
préalablement à la création d’un lotissement par la Régie foncière du
Brabant wallon, ont révélé un petit établissement et quelques fosses ; une
fouille extensive est envisagée. L’évaluation menée à Hélécine, sur l’emprise
de l’agrandissement de la zone d’activité économique proche du lieu-dit
« Chapeauvau », a offert l’opportunité de mesurer l’étendue des
implantations connues dans la région grâce aux fouilles TGV. Un silo, des
fosses à détritus, une exploitation d’argile signalent l’existence d’un habitat
qui se situerait entre la fin de La Tène ancienne (I ou B) et La Tène moyenne (II
ou C1), soit entre 400 et 250 av. J.-C. ; une fouille extensive devra également
y être entreprise. Quant à la campagne dirigée en ce moment sur un
lotissement à Hélécine / Linsmeau, elle touche une occupation caractérisée
par des trous de poteau, des fosses, des silos et des fossés appartenant à 2 ou
3 phases. Enfin, l’évaluation opérée sur un autre lotissement, à Wavre /
Louvrange, a permis de mettre au jour une succession d’occupations
protohistoriques et une implantation romaine ; le site sera investigué dans le
courant de l’année 2014.
Que ces quelques sites, témoins d’occupations passagères ou pérennes,
soient d’une certaine ampleur, plus limités en superficie ou moins bien
conservés, ils ouvrent une voie de recherches portant sur des périodes qui,
depuis longtemps, n’ont plus fait l’objet de fouilles extensives en Brabant.
Seules deux interventions, mineures mais sans pour autant dénuées d’intérêt,
se rattachent à l’Antiquité. Une cave isolée, dont l’abandon se situerait à la
fin du 1er siècle, voire le début du 2e siècle apr. J.-C., a été découverte
fortuitement au « Fond Delvaux » à Chaumont-Gistoux / Dion-le-Mont. A Ittre,
à proximité de la ferme du Mortier, ont été fouillés un grand bâtiment
rectangulaire à 6 poteaux, associé à des fosses – dont une de très grande
dimension – et à un fossé. La fonction de cet ensemble reste difficile à
interpréter, mais la découverte de plusieurs scories évoque un site artisanal,
éventuellement en relation avec un axe routier.
Pour le Moyen-Âge et les périodes postérieures, les vestiges sont assez
nombreux et touchent pour la plupart le domaine religieux, puisqu’associés à
des paroisses ou à des abbayes.
A la suite de Nivelles, c’est la Grand-Place de Rebecq qui a mobilisé toute
l’équipe brabançonne. La fouille, menée parallèlement aux travaux de
réaménagement, a révélé non seulement trois phases majeures d’édification
de l’église Saint-Géry, arasée en 1865, et le reliquat de son cimetière mais
également des dépôts d’encensoirs et un four à cloche. L’évaluation
ponctuelle entreprise à Orp-le-Grand / Orp-le-Petit, dans et autour du chœur
de l’église Notre-Dame, a mis en évidence l’état des structures portantes et
le potentiel archéologique, à exploiter et/ou à préserver dans le cadre de la
restauration.
Les démontages et terrassements en cours sur le moulin domestique de
l’abbaye de la Ramée à Jodoigne / Jauchelette ont déjà permis de mieux
appréhender les fondations de l’édifice et les adaptations internes liées aux
utilisations récentes. Dans la clôture de l’abbaye d’Aywiers à Lasnes /
Couture-St-Germain, c’est une étude préalable qui a été lancée pour une
bâtisse érigée à la fin du 18e siècle, vouée à la démolition. Quant au site de
Villers-la-Ville, il ne cesse de dévoiler des pans de son histoire ; la découverte
de structures construites au pied de la porte de la ferme soulève à nouveau
les questions relatives aux occupations antérieures à la fondation de
l’institution cistercienne au milieu du 12e siècle et aux premiers établissements
abbatiaux (Villers II). Ce ne sont ici que quelques exemples repris parmi les
plus significatifs.
Epinglons enfin la découverte en juin 2012 d’un squelette quasi complet sur le
champ de bataille de Waterloo, fait qui peut être qualifié d’exceptionnel
car, jusqu’à présent, aucun corps de soldat mort au combat en 1815 n’a été
retrouvé in situ.
La diffusion
La plupart des découvertes en Brabant ont fait l’objet de notices pour la
Chronique de l’Archéologie wallonne et de contributions tant dans des
revues belges qu’étrangères.
Sont actuellement en préparation les publications ayant trait aux
interventions menées à Orp-Jauche / « Tierceau » et Hélécine /
« Chapeauvau (tracé du TGV oriental), sur la grand-place de Nivelles et
dans la collégiale Sainte-Gertrude, de même qu’à l’abbaye de Villers-la-Ville.
A plus long terme, le cimetière mérovingien de Grez-Doiceau devrait
compléter ce palmarès.
Enfin, plusieurs collaborateurs du Service ont participé à plusieurs
monographies, publiées ou non par le SPW, et ont contribué à l’élaboration
de la collection des carnets du Patrimoine éditée à l’occasion d’Archéo 2014
ainsi qu’à celle de l’émission Archéosphère.
Illustrations
Remerciements
Le Service de l’archéologie en Brabant wallon profite de l’occasion qui lui est
offerte pour remercier les collègues de la Direction centrale et des Services
en provinces, en particulier celui du Hainaut, les collaborateurs d’institutions
partenaires de même que les bénévoles sans lesquels certaines interventions
n’auraient pu être menées dans les délais impartis et avec la rigueur
scientifique souhaitée. Cette gratitude s’adresse également à nos soustraitants pour leurs compétences et implications.
Les fouilles archéologiques sur la Grand Place de Rebecq
Bilan de terrain et perspectives de recherche
Dominique BOSQUET1, Marie-Laure VAN HOVE1 & Benjamin VANIEUWENHOVE2
Les travaux de réaménagement de la grand Place de Rebecq ont été l’occasion,
pour le Service de l’Archéologie du SPW-DGO4 (Direction du Brabant wallon), de
réaliser une fouille de sauvetage de l’église Saint-Géry et de son cimetière paroissial,
démolis en 1865 pour être remplacés par l’église et le cimetière actuels.
Il faut attendre le milieu du 11ème siècle pour avoir la certitude de la présence d’une
église à Rebecq, grâce à un diplôme daté de 1059 et attribué à Henri IV, Empereur
du Saint Empire romain germanique de 1056 à 1105. Le saint patron de cette église
était Saint Géry et Saint Denis en serait le patron secondaire.
En 1865, l’architecte Coulon, qui dirige la construction de la nouvelle église, dresse
un plan, des coupes et des élévations de façades de l’ancienne église et en fait une
description succincte avant sa destruction. Selon lui et A. Wauters, l’édifice daterait
pour l’essentiel du 16ème siècle, avec, d’après Wauters, un remaniement de la tour et
des collatéraux au 18ème siècle. C’est cette église qui est reprise sur les cartes de
Ferraris (1771-1778), l’Atlas des Chemins vicinaux (1845) et le plan Popp (vers 1860) sur
lesquels figurent également le cimetière et son mur de clôture.
De l’église Saint Géry on ne sait donc pratiquement rien avant le 16ème siècle, d’où
l’intérêt tout particulier d’une fouille étendue telle que celle occasionnée par les
travaux de réfection de la Place en 2012. La fouille s’est effectuée du 2 avril au 1er
juin après une semaine d’évaluation au mois de mai. Vu le temps imparti, la priorité
a été mise sur le bâtiment religieux, tout en respectant les fonds de coffre imposés
par l’entreprise. Par ailleurs, en concertation avec l’anthropologue Jessica I CerezoRoman, seuls 85 inhumations ont été fouillées de façon minutieuse en privilégiant
notamment les squelettes en relation stratigraphique avec les éléments
architecturaux, et par conséquent, susceptibles d’aider à la datation des phases de
construction. Les 90 % restants du cimetière ont malheureusement été détruits par les
pelles mécaniques, de même que les ruines de l’église, toutes phases confondues.
La fouille a mis en évidence trois états successifs de l’église dont seul le dernier est
daté avec certitude du XVIe siècle et quelques remaniements du XVIIIe. Outre les
structures appartenant aux fondations des églises et les squelettes, un four à cloche
a été fouillé à l’intérieur de la nef, de même qu’un moule d’objet métallique en
forme de croix, situés en dehors de l’église, au sud. Les deux structures ont fait l’objet
de prélèvements par l’équipe de J. Hus en vue de datations archéo-magnétiques.
Un dépôt d’encensoirs à également été découvert dans l’église, au milieu de la nef.
Ce dépôt, qui ne semble pas associé à une inhumation, a été étudié par S. Challe et
l’étude du contenu de 8 vases est en cours à l’IrScnB.
1
2
Archéologues, SPW-DGO4-Service de l’Archéologie-Direction du Brabant.
ASBL « Recherches et Prospections archéologiques en Wallonie ».
Bibliographie
CHALLE S., DE GROOTE K. & LEBLOIS E., 2013. Les céramiques funéraires en Belgique entre
le XIIe et le début du XVe siècle, dans Archaeologia Mediaevalis, 36, Bruxelles, p. 3234.
DENYS R. & DELPORTE L., 1997. Un grand chantier du XIXe siècle : La construction de la
nouvelle église Saint-Géry à Rebecq, Dossiers du CHIREL Rebecq-Tubize, 3.
TARLIER J. & WAUTERS A., 1862. La Belgique ancienne et moderne. Géographie et
Histoire des Communes belges. Province de Brabant, XCanton de Nivelles, article
Rebecq, Bruxelles, A. Decq.
Observation du système d’adduction du Bassinia dans la rue des
Tanneurs à Huy
Catherine Péters
La fontaine médiévale de la Grand-Place de Huy est alimentée depuis 1407 par un
puits de captage situé environ 1 km en amont, dans la vallée du Hoyoux. Le puits,
situé à l’époque sur un terrain privé, a été officiellement réquisitionné pour un usage
public contre certains avantages décrits dans l’acte qui entérine cette décision. Au
départ du puits, à une profondeur de 2,50 m environ par rapport au niveau du sol
médiéval, l’eau s’écoule dans un tuyau de plomb protégé par un caniveau de
pierre. La position de ce chenal n’est pas connue au début de son parcours, mais
dès qu’il sort de la parcelle, il est certain qu’il reste en terrain public et suit le tracé
des rues jusqu’à la fontaine. Depuis 2013, le captage et sa tourelle sont classés
comme monument et le tracé supposé du chenal d’adduction comme site (pour sa
valeur archéologique).
En vertu du protocole d’accord passé avec l’AIDE, intercommunale qui met en
œuvre l’épuration de la ville, le Service de l’Archéologie de la Direction de Liège 1 a
réalisé durant 7 jours en mars 2013, la fouille d’une partie de la rue des Tanneurs où
le chenal était destiné à être détruit et remplacé. Il a pu être observé et enregistré
sur une vingtaine de mètres et la conduite a été prélevée. Le chenal se trouve à une
profondeur de 1 m à 1,20 m sous la voirie actuelle. Il est constitué de dalles de fond
sur lesquelles reposent deux solides murets maçonnés portant les dalles de
couverture, le matériau utilisé est en majorité le grès. Au fil du temps, les dalles
supérieures ont été déplacées et réinstallées maladroitement ou éliminées, les
murets ont été recoupés pour installer des filets d’eau et autres conduits mais le
tuyau de plomb a toujours été maintenu en fonction : il est difficile à ce jour
d’affirmer que le tuyau d’origine a été remplacé, en tout ou en partie, mais on peut
être certain que l’eau n’a jamais circulé librement dans le caniveau. Les 6 cm de
diamètre intérieur du tuyau sont nécessaires pour donner suffisamment de pression à
l’eau qui s’écoule par gravité jusqu’au sommet de la fontaine. Le parcours du
chenal n’est pas partout centré dans la voirie actuelle et n’est pas parallèle à la
rivière : la courbe de la rue des Tanneurs et du perré du Hoyoux devait être
légèrement différente au début du XVe siècle.
Première approche de la Léproserie des Grands Malades à Huy
Quelques vestiges médiévaux de la Léproserie des Grands Malades de Huy sont
classés depuis 1989. C’est au XIIe siècle semble-t-il que ce lieu d’accueil a été fondé
en aval de la ville, le long de la rive gauche de la Meuse et de la route venant de
Liège, au pied des vignobles du versant sud du Mont Falise. Seuls subsistent une
partie du pignon occidental, deux alignements de piliers surmontés d’arcs délimitant
une « salle » centrale, traditionnellement considérée comme salle des malades, et
deux fenêtres hautes du côté sud. Ces vestiges présentent les caractéristiques d’une
transition entre les styles roman et gothique primitif, arcs en plein cintre et brisés s’y
côtoient. Abandonnés au XVIIe siècle, les bâtiments de la léproserie subirent de
profondes transformations pour accueillir des activités industrielles (faïencerie puis
distillerie). Peu à peu réduits, les vestiges médiévaux ont été couverts, fermés et des
habitations du siècle dernier s’y sont greffées, avant un classement assez tardif.
L’acquisition récente par un seul propriétaire des différentes parcelles sur lesquelles
se dresse le monument afin de le remettre en valeur dans une construction
contemporaine, a occasionné l’ouverture d’un certificat de patrimoine. Une
nouvelle division du terrain lui a permis de revendre une parcelle sans vestiges
classés, mais avec un projet immobilier et un permis d’urbanisme. C’est à cet
endroit, le long du quai de Compiègne, que le Service de l’Archéologie de la
Direction de Liège 1 (DGO4) a réalisé entre le 13 mai et le 15 juillet 2013 une
première campagne de fouille préalable à la construction, après la démolition des
parties non classées.
L’ancienne limite parcellaire correspondant au cadastre de 1823 s’est matérialisée
sous la forme d’un mur de clôture médiéval, presque totalement détruit par les
grands travaux de rehaussement des berges et de modification du cours de la
Meuse au milieu du XIXe siècle. Au plus près du monument, sous l’habitation du XXe
siècle, ont été dégagés les vestiges enfouis d’une partie d’un bas-côté, de son
absidiole et de l’amorce de l’abside du chœur, confirmant ce qui était supposé : les
structures classées font partie de la nef centrale d’une église. Peut-être s’agit-il de
celle dont Juette de Huy, bourgeoise recluse ayant consacré sa vie et ses biens au
service des pauvres et des malades, aurait financé la reconstruction au début du
XIIIe siècle. Le long de l’édifice et de même orientation, se dressaient plusieurs
constructions aux fondations massives et un bâtiment à pan de bois sur
soubassement de pierre lié à une citerne voûtée. La relation chronologique entre
l’église et ces constructions dont la fonction reste encore indéterminée n’a pas pu
être déterminée lors de cette campagne entravée par des problèmes de stabilité
de la ruine. L’espace compris entre l’église et le mur d’enceinte longeant le chemin
de halage a accueilli un cimetière après la destruction des bâtiments découverts à
côté de l’église et le comblement de la citerne.
La compréhension des premières découvertes et l’établissement de la chronologie
dépendent des conditions dans lesquelles nous pourrons suivre les travaux de
fondation du nouvel immeuble. Une campagne d’étude et de relevé des vestiges
classés devait suivre et, enfin, une fouille de l’intérieur de la nef.
Etude archéo-anthropologique des individus du groupe ouest de
Nivelles (XIème-XIIème s.)
Aubrée GODEFROID (AWEM)
L’espace funéraire situé à l’ouest de la grand-place de Nivelles, le « groupe ouest »,
a livré cent-quinze individus dégagés à la fouille. Parmi ces défunts, quatre-vingtdeux sont inhumés individuellement et trente-trois sont ensevelis dans dix sépultures
multiples (dépôt simultané de plusieurs individus). Les objectifs des analyses
anthropologiques consistent à déterminer l’identité biologique des défunts, à
appréhender le recrutement de cette population, c'est-à-dire voir s’il y a eu une
sélection des inhumés, et enfin à comprendre la nature exacte de ces sépultures
multiples. Dans ce but, tant que faire se peut, l’âge au décès, le sexe, l’état
sanitaire, les pathologies et les variations anatomiques dentaires ont été observés,
localisés et testés statistiquement. Des analyses archéothanatologiques et
taphonomiques ont également été menées afin de restituer la position initiale du
squelette, son milieu de décomposition, son mode d’inhumation.
Les sépultures individuelles se répartissent entre des inhumations en pleine-terre et en
contenants en bois. Dans ces derniers, de types et de formes variés, ne sont inhumés
quasiment que des adultes (hommes et femmes). Cependant, certains adultes
peuvent aussi reposer en pleine-terre.
Les sépultures contenant au moins trois individus se localisent dans la même zone, au
nord de l’espace funéraire. Deux sépultures doubles ont également été retrouvées
au sud et à l’ouest. Dans les sépultures multiples, de nombreux sujets immatures ont
été recensés. La position des squelettes indique un soin et une organisation dans le
dépôt des corps. En outre, l’étude des variations anatomiques dentaires montre un
regroupement de caractères similaires uniquement présents dans deux sépultures
triples superposées, ce qui suggère peut-être l’existence de liens génétiques entre les
défunts.
Des courbes de mortalité ont été réalisées afin de déceler des écarts par rapport à
la mortalité théorique pour des populations anciennes dites pré-jennériennes (c'està-dire avant la généralisation de la vaccination). Les individus, répartis en classes
d’âges de 0 à 29 ans, sont comparés aux tables-types de S. Ledermann. Ces
courbes révèlent des profils de mortalité différents marqués, entre-autre, par un
faible taux de jeunes enfants et un sureffectif des individus âgés de 5 à 14 ans dans
les sépultures multiples.
Enfin, l’état sanitaire général de la population est relativement bon, même si des
différences statistiquement significatives apparaissent entre les individus inhumés
seuls et ceux déposés dans les sépultures multiples. L’hygiène bucco-dentaire, tant
dans les tombes individuelles que les multiples, est médiocre, comme on aurait pu s’y
attendre pour ce type de population.
En conclusion, les résultats de cette étude anthropologique tendraient à indiquer
que des sépultures multiples, probablement liées à une crise de mortalité de type
épidémique, se seraient implantées au sein d’un espace funéraire comprenant une
majorité d’adultes inhumés individuellement.
Illustrations :
Fig 1 : Plan de l’espace funéraire occidental. En rouge : les sépultures multiples. SPW DGO4 ©
Fig 2 : Deux sépultures triples du groupe ouest de Nivelles. Cliché : SPW DGO4 ©
ABBAYE DE NIVELLES : APPORTS DE L'ETUDE DENDROCHRONOLOGIQUE DES PLANCHES
PROVENANT D’INHUMATIONS DE LA GRAND PLACE
WEITZ Armelle et FRAITURE Pascale
IRPA- Institut royal du Patrimoine Artistique, Département des laboratoires,
Dendrochronologie, Parc du Cinquantenaire 1-B-1000 Bruxelles
Les fouilles menées entre mars 2009 et janvier 2011 sur la Grand Place de Nivelles, par
le service de l'archéologie du SPW-DGO4-Brabant (sous la direction de Didier Willems
et Marie-Laure Van Hove), ont mis au jour plusieurs secteurs d’inhumations autour de
l’abbaye de Nivelles. Des conditions particulières de conservation réunies sur deux
zones, le secteur 01 et le secteur 03 (fig.1), ont entraîné une conservation
exceptionnelle des matériaux organiques (Chantinne & Van Hove 2011 ; Collette et
al. 2011 ; Chantinne et al. 2012). Parmi ceux-ci, une centaine de planches de bois
formant les « contenants » des inhumations, qu’il s’agisse de cercueils, lits funéraires
ou coffrages1, ont été soumises à une étude dendrochronologique (Fraiture et al. en
préparation). Le grand nombre de pièces étudiées et la qualité du matériau ligneux
ont nourri plusieurs problématiques dont la datation, la recherche de la provenance
des arbres et une caractérisation de leur(s) milieu(x) de croissance, et ouvrent des
perspectives sur l’organisation et les savoir-faire des artisans. Le matériel mis au jour à
Nivelles confère à notre recherche un caractère inédit puisqu’il a conduit à la
constitution de la première chronologie de hêtre (Fagus sylvatica L.) en Belgique,
une essence réputée difficile du point de vue dendrochronologique et encore peu
étudiée en Europe (fig. 2-3).
La datation de 60 fragments de planches provenant de 23 contenants (ou faits)
révèle une phase d’utilisation relativement homogène pour les tombes étudiées,
provenant indifféremment des secteurs 01 ou 03 (fig. 4). Leur datation absolue situe
les abattages entre le dernier quart du XIe siècle (après 1073 AD) et la deuxième
moitié du XIIe siècle (après 1149 AD). La chronologie construite à partir des
échantillons de hêtre datés du site de Nivelles est longue de 248 ans, avec un
premier cerne mesuré en 902 AD et le dernier en 1149 AD.
La recherche dendrochronologique favorise de plus l’étude technologique du bois
en aidant à la description du matériau et de sa mise en œuvre : caractérisation des
qualités/défauts du bois, détermination des méthodes de débitage des troncs en
planches et de l’emploi de pièces issues d’une même grume au sein d’un ou
plusieurs contenants, etc. Autant de critères qui peuvent être précisément
documentés durant l’étude dendrochronologique, notamment via les clichés
radiographiques destinés, au départ, à la mesure des épaisseurs des cernes (fig. 5).
L’examen des planches atteste, par exemple, du débitage sur maille par fendage
de la majorité de celles-ci ; les radios aident à identifier les modes d’assemblage,
etc. Il est cependant nécessaire de souligner le fait que l’échantillonnage
dendrochronologique n’est pas entièrement représentatif du site puisque les critères
de sélection étaient orientés pour la datation des bois.
Les recherches en cours, visent, entre autres, à déterminer la fonction de ces contenants.
Voir, à ce sujet, les recherches menées par A. Dietrich dans ce même cadre d’étude
(rapport en cours).
1
1
La dendroprovenance est une approche pertinente pour la reconstitution des
réseaux commerciaux ; elle aide à mieux déterminer où et comment les artisans se
sont procuré leur matière première. En quelques mots, pour localiser la provenance
d’un bois, sa série dendrochronologique est comparée à des chronologies
référentielles composées de bois dont l’origine est connue ; les chronologies qui
donneront les meilleurs taux de corrélations lors de ces comparaisons sont
considérées comme étant celles les plus proches de la zone de provenance du bois
étudié. Cette recherche de l’origine géographique des arbres appliquée au cas de
Nivelles révèle une provenance vraisemblablement locale ou tout au moins
régionale des hêtres, bien qu’il soit actuellement difficile de la localiser davantage.
En cause, d’une part, le faible nombre de chronologies référentielles pour cette
essence à cette période en Europe occidentale et, d’autre part, l’excellente
réponse dendrochronologique du hêtre sur de longues distances, c’est-à-dire que
des résultats équivalents peuvent être obtenus lors des comparaisons avec des
chronologies issues de régions parfois fort éloignées2. Ainsi, les bois de hêtre de
Nivelles donnent des taux de synchronisation extrêmement élevés tant par
comparaison à une chronologie de Hollande Méridionale (Vlaardingen, NL,
Vredenbregt & De Ridder 2004) qu’à une chronologie du Nord-Pas-de-Calais
(Téteghem, F, Girardclos & Perrault 2005), soit des sites situés tous deux à environ 150
km de Nivelles !
Quant à la caractérisation des milieux de croissance et d’une éventuelle gestion
forestière qui aurait été mise en place, c’est l’étude des schémas de croissance des
bois qui la/les renseigne. Dans nos régions, des modèles sont disponibles
principalement pour le chêne, mais une fois encore, peu d’études ont été
entreprises à ce jour pour le hêtre. Quoi qu’il en soit, il semble que le site de Nivelles
présente une grande variabilité de schémas, actuellement difficiles à interpréter sans
études comparatives menées sur arbres vivants.
Les informations acquises durant ce projet, toujours en cours, qui sont de différentes
natures et de différents degrés de précision, contribuent à une meilleure
connaissance du contexte archéologique de la zone funéraire du site de la Grand
Place de Nivelle, à présent bien datée. Elles posent également de nouvelles
questions, concernant par exemple les stratégies d’approvisionnement ou une
éventuelle gestion de stocks, qui, d’une part, pourront guider de nouvelles
recherches historiques et, d’autre part, s’enrichiront des résultats des autres études
menées sur le site, xylologiques, anthropologiques, palynologiques, etc. Enfin, ce
projet contribue au développement de l’étude du hêtre en Europe, insérant ainsi le
site de Nivelles dans une véritable recherche fondamentale en dendrochronologie.
L’IRPA remercie les nombreux collègues dendrochronologues et ingénieurs
agronomes pour l’aide qu’ils nous ont accordée dans cette étude financée par le
SPW-DGO43.
Comm. pers., V. BERNARD, 24/01/2012 ; W. TEGEL, 12/02/2013 ; I. TYERS, 12/02/2013.
Nous remercions, en particulier, O. GIRARDCLOS, CNRS, Besançon ; K. HANECA, Flemish
Heritage Institute, Bruxelles ; K.-U. HEUSSNER, Deutsches Archäologisches Institut, Berlin ; G.
LAMBERT, ex-CNRS, Besançon ; N. LATTE, Université de Liège ; C. PERRAULT, CEDRE, Besançon ; W.
TEGEL, DendroNet, Bohlingen ; I. TYERS, Dendrochronological Consultancy Ltd, Sheffield.
2
3
2
Fig. 1 : Plan de localisation des secteurs de fouilles du site de la Grand Place de Nivelles : en
rouge, les deux secteurs concernés par l’étude dendrochronologique © SPW-DGO4
Fig. 2 : Mesure d’un échantillon de bois gorgé d’eau sous loupe binoculaire, à l’aide d’une
table de mesure reliée à un ordinateur © IRPA, Lab. Dendro.
3
Fig. 3 : Détail d’une section transversale de hêtre (Fagus sylvatica L.) montrant les cernes de
croissance (sens vertical) et les rayons médullaires (traits horizontaux épais). Bois gorgé d’eau,
site de la Grand Place de Nivelles © IRPA, Lab. Dendro.
Fig. 4 :Bloc-diagrammes des séries dendrochronologiques des contenants datés : chaque
trait représente la longueur (nombre de cernes) des séries dendrochronologiques mesurées
pour un fait-contenant, la date inscrite correspondant au dernier cerne mesuré, terminus post
quem de l’abattage © IRPA, Lab. Dendro.
4
Fig. 5 : Radiographie d’une section d’une planche de hêtre du site de la Grand Place de
Nivelles © IRPA, C. Fondaire
Références
CHANTINNE F., VAN HOVE M.-L., 2011. Les fouilles préventives de l’église Saint-Paul sur la
Grand-Place, Archaeologia Mediaevalis 34, p. 30-31.
CHANTINNE F., VAN HOVE, M.-L., WILLEMS D., 2012. Nivelles : clôture des interventions
archéologiques menées sur la Grand-Place, Chronique de l’Archéologie wallonne
19, p. 30-34.
COLLETTE O., HELLER F., MALEVEZ-SCHMITZ A., SCHUMACHER M.-H., VAN HOVE, M.-L., WILLEMS D.,
YERNAUX G., 2011. Nivelles : apports des premières interventions archéologiques
menées sur la Grand-Place, Chronique de l’Archéologie wallonne 18, p. 37-39.
FRAITURE P., CREMER S., WEITZ A., (en préparation). Rapport d’étude
dendrochronologique, Planches de la Grand-Place de Nivelles, IRPA (rapport inédit
pour le SPW-DGO4).
GIRARDCLOS O., PERRAULT C., 2005. Rapport d'analyse dendrochronologique- Site de
Téteghem (59), Besançon, C.E.D.R.E., 22 p.
VREDENBREGT A.H.L., DE RIDDER T., 2004. VLAK-verslag 15.2 – Gat in de Markt 1.101,
Houtgebruik in 11e-eeuwse graven, Vlaarginds Archeologisch Kantoor, 108 p.
5
Contributions de l'archéologie à l'étude de la sculpture en
Belgique
Vestiges archéologiques en marbre de Carrare à Boussu (Hainaut)
et leurs compléments conservés en Flandre Orientale (XVIe siècle)
Pierre Anagnostopoulos
« Et du château et de la cour du seigneur de
Boussu, et toutes les œuvres d'art qui y sont exposées, réalisés par différents
maîtres étrangers, nommément Italiens… la cour et le château sont deux
merveilles qui méritent d'être remarquées au-delà des autres (merveilles) dans
les Pays-Bas », traduction du texte néerlandais de Marcus VAN VAERNEWYCK, De
Historie van Belgis, Livre IV, Chap. 31, Gand, réédition de 1829 de l’édition de
1574, p. 133.
Origine des investigations
Les travaux archéologiques sur le site de l’ancien château Renaissance de Boussu
ont permis ces dernières années de récolter un nombre non négligeable de vestiges
provenant de son ornementation lapidaire, éléments fragmentaires ou complets, en
petit granit, en marbre blanc de Carrare, en grès de Bray, en marbre rouge de
Rance, en pierre d’Avesnes, etc.
Suite aux investigations menées au CReA-Patrimoine de l’ULB pour la Direction de
l'Archéologie du Hainaut I autour de vestiges ornementaux lapidaires découverts en
2009 à Sainte-Waudru à Mons par Gaëlle Dumont, les recherches se sont
concentrées autour de la personnalité de Jacques Dubroeucq, maître sculpteur,
architecte et ingénieur, en charge notamment de la direction du chantier du
château Renaissance de Boussu au moins dès 1540.
Les balustres à double poire en marbre blanc m’ont particulièrement intéressé. Il
s’agissait de confronter ces balustres aux nombreux fragments en pierre de Rance et
en marbre noir de Dinant du même type retrouvés lors des fouilles du chœur de la
collégiale Sainte-Waudru.
Un premier constat a permis de différencier par le détail de la modénature les
exemplaires retrouvés à Boussu, de ceux provenant de Sainte-Waudru (fig. 1). Ces
derniers possèdent un filet supplémentaire autour de l’anneau central des balustres.
Pourtant ces balustres à double poire sont développés déjà en Italie dès la fin du XVe
siècle, et certainement dans le premier tiers du XVIe siècle, reproduit notamment par
Michel-Ange sur les fresques des voûtes de la chapelle Sixtine vers 1510-1512. Ils
auront par la suite un succès sans précédent surtout durant le XVIe siècle, sans doute
1
dans toute l’Europe, mais en particulier dans les décors de chapelles, de clôtures de
chœurs ou de jubés.
Il fallait par la suite tenter de trouver des exemples de balustres comparables
conservés dans nos régions et tenter de voir quels pouvaient être les liens précis
avec les vestiges archéologiques.
Contexte archéologique
Les fouilles du site des anciens châteaux de Boussu ont été menées
systématiquement dès les années '90. Situé au nord du village de Boussu, le château
Renaissance, château de plaine, est à peine à trois cents mètres de l'église (fig. 2).
Ce château tant vanté par de nombreux visiteurs et auteurs dès le XVIe siècle, fut
pourtant l'objet de plusieurs destructions au cours de son histoire. Sa cour carrée
communiquait à une galerie au moyen d'escaliers à deux rampes assis sur des
massifs de fondation. Il est attesté qu'après le décès de Maximilien II de HenninLiétard, sa veuve vendit les biens matériels du château dès l'année 1625. Ce
processus se poursuivit jusqu'à l’arasement complet du château au XIXe siècle.
Les travaux menés par Cécile Ansieau suivie de Didier Willems entre 1995 et 1997 ont
révélé bon nombre d'éléments en « marbre blanc », essentiellement des fragments
de balustres (fig. 3). Pas moins de plusieurs dizaines de morceaux en marbre blanc
furent ainsi récupérés durant ces différentes phases de recherches sur le terrain (fig.
4). Par la suite en 2008, un élément majeur fut découvert. Il s’agit d’un dé complet
en marbre blanc avec décors et balustres engagés, retiré sous la direction de
Valérie Decart de la tranchée T6 de la zone 3 correspondant au secteur nord-ouest
de la cour d'honneur du château.
Dès 1995, la découverte d'une extrémité de balustre au décor d'oves et aux traces
d'outils bien conservées (inv. n°323, fig. 5) atteste de la grande qualité plastique et
ornementale de ces marbres blancs analysés par Francis Tourneur comme étant de
Carrare.
Associés à des fragments de verres, de céramiques et d'autres pierres, ces fragments
de marbre de Carrare (fig. 6) ont été enfouis dans une couche de terre sombre,
servant parfois d'assise à un nouveau sol ou à une nouvelle structure construite. Leur
enfouissement date au plus tard du début du XVIIe siècle. Un fût de colonne fut
même découvert en 1998 dans des remblais du comblement final des douves, à
l'extérieur du château. Autant dans la zone sud que nord de la cour du château (Z3,
T3 - T4), ces décors de l'ancien château Renaissance n'en sont pas moins les vestiges
originels d'une construction de prestige de par son programme architectural et
sculpté, ses dimensions ainsi que les matériaux et techniques mises en oeuvre. notons
la présecne d'un tailloir, élément clef dans la comprhension fine de ces décors (fig.
7).
2
Ces éléments décoratifs ne furent pas trouvés jointifs à une structure, ni même en
place. L'éparpillement de ces vestiges piégés au plus tôt dès la fin du XVIe siècle sur
tout le site n’empêche pas une tentative d'étude et de restitution.
Méthode développée
La prise en compte des matériaux, des techniques de leur mise en oeuvre et de leur
modénature relevée à l'échelle 1/1 n'a pas été possible à l'heure actuelle sur la
totalité des vestiges lapidaires de Boussu. C'est pourquoi on s'est limité à investiguer
dès janvier 2011 les éléments en « marbre blanc » de Carrare (fig. 6). La prise de
mesures de chacune des parties significatives à permis de confronter entre eux les
fragments retrouvés sur le site, mais aussi dans un second temps de valider les
rapprochements formels entre ces fragments et des décors conservés ailleurs en
Belgique. Chaque indice qu'il soit formel, technique ou ornemental a été pris en
compte pour évaluer, confronter et associer ces décors entre-eux.
En se référant à l’histoire de la famille seigneuriale puis comtale de Boussu, en
particulier à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, une ville en Flandre fut
étroitement associée à la famille de Hennin-Liétard: Alost où Jacques, fils du
comanditaire du château Renaissance de Boussu Jean de Hennin-Liétard, puis
Maximilien II furent « gouverneurs » ou « Grand Bailli » de la ville. Leurs fonctions dans
cette ville nous amenèrent à repérer et observer en détail un témoignage matéiel
de premier plan lié à cette famille. Dans l'église Saint-Martin d'Alost, quatre blasons
des seigneurs de Boussu sculptés en marbre blanc sont intégrés dans une clôture de
chapelle.
Décors conservés à Saint-Martin d'Alost (Sint-Martinuskerk, Aalst, O. Vl.)
L'église principale d'Alost, l'ancienne collégiale Saint-Martin, construite dès la
seconde moitié du XVe siècle sous la direction d'architectes brabançons, est l'écrin
de nombreuses oeuvres d'art peintes et sculptées, remontant principalement aux
XVIIe et XVIIIe siècles.
Une des clôtures des chapelles de l'église est formée de balustres et de dés portant
les blasons des seigneurs de Boussu (fig. 8). Cette clôture basse, qui a tout
spécialement attiré notre attention par la présence de blasons à bande oblique sur
fond uni, est celle de la chapelle Saint-Nicolas. Elle occupe l'entrée de la troisième
chapelle rayonnante méridionale du déambulatoire de l'église.
Après une observation minutieuse de ces décors et à la lecture de l'inventaire du
patrimioine mobilier de l'église, les quatre dés et les nombreux balustres en marbre
de Carrare ont manifestement été récupérés et intégrés dans un nouvel ensemble
de clôtures basses au milieu du XVIIIe siècle. D'autres dés aux décors de lobes
asymétriques ou coquilles typiques du milieu du XVIIIe siècle ont été réalisés dans un
marbre blanc pour compléter les clôtures des chapelles voisines. Ce décor provient
d'après les sources de l'église des Carmes déchaussés d'Alost.
3
Les dimensions précises des balustres, dés, plinthes et rampes de cette clôture sont
identiques à celles relevées sur les fragments similaires retrouvés à Boussu (fig. 9).
Dans le détail, certains ornements comme par exemple les oves des extrémités
supérieures et inférieures des balustres engagés aux dés, sont identiques de par la
technique employée, leurs formes et leurs dimensions à l’élément de balustre
retrouvé à Boussu inv. n° 323 (fig. 5 et 10).
De par leur monumentalité, on pense à une origine italienne pour les modèles à
l'origine de la réalisation des ornements de bucranes, cuirasses, bouclier, épée etc.
De même, la présence de putti en relief vient renforcer l’importance de ce décor
par la qualité et la grande subtilité de sa mise en œuvre dans un matériau résistant
comme le marbre de Carrare (fig. 11). Des deux putti conservés, on remarque
d’emblée une différence de traitement : un des putti est peu saillant (fig. 12). Il est
traité de profil et ne dépasse que très légèrement des limites du cadre très sobre de
ce dé ornemental.
Datation
D'après les commentaires des visiteurs du château, des sources même secondaires,
mais aussi des décors conservés aussi bien à Boussu qu'à Alost (bucranes, tête de
bélier, fleurs, rubans, cuirasses, boucliers, putti, cartouches des blasons et colliers de
la Toison d'or), de la technique et du matériau, une fourchette chronologique pour
la réalisation de ces oeuvres sculptées peut être proposée. La présence des colliers
de la Toison d'or accompagnant les blasons des seigneurs de Boussu conservés à
Alost nous indique qu'un lien étroit peut être dressé avec la famille de Hennin-Liétard,
le reste des décors nous conduit à préciser qu'il s'agit d'éléments contemporains du
commanditaire du château Renaissance de Boussu, Jean de Hennin-Liétard. Celui-ci
fut en effet nommé membre de l'ordre de la Toison d'or à Tournai en 1531. Et, c'est
en 1555 que ses terres acquièrent le statut de comté, qui lui permettent dès cette
année-là d'ajouter à ses armoiries la couronne comtale. On sait par ailleurs que son
successeur Maximilien ne fit guère de travaux dans le château, trop occupé à la
guerre. Une date raisonnable pour la réalisation de ces vestiges devrait se situer
entre 1531 et 1555, voire peut-être même entre 1532 et 1545.
Essai de reconstitution (fig. 13)
Les éléments en marbre blanc recueillis dans les fouilles du site castral de Boussu
furent combinés aux décors conservés à Alost. Ils appartiennent tous à une structure
cohérente selon les quatre criètres déjà énoncés (formes, matériaux, techniques et
dimensions). Les indices recuellis sur le tailloir d'un piédestal permettent de confirmer
la présence d'une structure surplombant une balustrade, très vraisemblablement une
colonne. Les deux dés décorés de putti qui sont conservés à Alost finissaient une
balustrade, tout comme ils le font aujourd'hui encore. Ils étaient situés à la limite d'un
passage reliant deux espaces significatifs du château.
4
Toutes ces parties disposées ensemble, une plinthe, des balustres, une rampe, un
tailloir, des dés et des piédestaux coïncident intimement les uns aux autres. La
restitution qui est proposée montre une balustrade largement ouverte, rythmée
régulièrement par de nombreux balustres et
surmontée d'une colonnade
supportant un entablement.
Conclusion
Les rapprochements effectués entre les vestiges en marbre de Carrare retrouvés à
Boussu et des décors complémentaires observés à Saint-Martin d’Alost ont servi de
source pour proposer une restitution qui reflète l'hypothèse de la présence à Boussu
d'une balustrade et d’une colonnade caractérisées par au moins une ouverture
permettant la communication entre deux espaces différeciés du château de
Renaissance de Boussu. Au départ de vestiges des sculptures ornementales retrouvés
dans les fouilles archéologiques, il est désormais possible de confronter leurs données
matérielles (dimensions, techniques, matériaux, ornements) à des décors éloignés
auxquels un contexte est reconstituté, et d’attribuer ces décors à un atelier de
sculpteurs ayant contribué à la construction et l'embellissement de l’ancien château
Renaissance de Boussu. Dans un prochain article, je développerai pleinement
l’ensemble des arguments qui permettent aujourd’hui d’affirmer que les
rapprochements entre Boussu et Alost constituent le point de départ d'une nouvelle
interprétation des décors conservés dans la ville carnavalesque. Les faisceaux
d'indices et les recoupements multiples tendent à confirmer que ces décors furent à
l'origine conçus pour le château Renaissance de Boussu.
Illustrations
Fig. 1, Balustre en double poire complet d'une balustrade en marbre de Carrare ( Pierre
Anagnostopoulos)
Ce balustre remonté à partir de deux fragments jointifs retrouvés en fouille est l'un des seuls en marbre
blanc à être entier. Il nous présente tout le développement d'un balustre d'une hauteur de 70 cm divisé
en cinq parties, les listels aux extrémités, les deux panses galbées et un tore ou anneau central qui
marque la transition entre les deux panses ou poires.
5
Fig. 2, Vue actuelle des ruines et reconstructions du châtelet d'entrée du château Renaissance de
Boussu ( Pierre Anagnostopoulos)
Sur cette photographie, on distingue le passage carrossable voûté, flanqué de niches et de tondo,
décorés de motifs en pointe de diamant. À droite de l'entrée, le pavillon en brique et à pierres harpées
a récemment été reconstruit pour servir d'écrin aux salles d'exposition du site archéologique.
Fig. 3, Plan des fouilles effectuées sur le site des anciens châteaux de Boussu, situation de 2003 ( SPW,
plan aimablement transmis par Caroline Rossez)
Ce plan nous montre la division du site en secteur, tranchées et sondages, effectués depuis les années
'90. Le secteur Z3, en particulier la tranchée T3, T1, T4 et T6 (2008), et S14 et S16 ont fourni le plus grand
nombre de décors en marbre blanc comme les balustres et un dé d'escalier très décoré (2008).
Fig. 4, Découverte d'éléments en "marbre blanc" dans les fouilles du secteur Z3 durant l'été 1998 (SPW,
cliché aimablement transmis par Caroline Rossez et informations complétées par Cécile Ansieau)
Plusieurs éléments de balustres en "marbre blanc" ont été retrouvés dans les remblais du château
Renaissance. On distingue sur la photo une panse de balustre à double poire (inv. n° 435) et l'extrémité
d'un balustre avec un tenon métallique (inv. n° 436)
6
Fig. 5, Extrémité d'un balustre, inv. 323 ( asbl Gy Serai Boussu)
Ce fragment est des plus significatifs. Le listel est orné d'une frise d'oves allongés à l'intersection avec le
corps du balustre. Le détail de cet élément sculpté correspond parfaitement aux exemples retrouvés
sur les balustres engagés des clôtures de l'église Saint-Martin à Alost.
Fig. 6, Sélection d'éléments de balustres en double poire en marbre de Carrare, inv. 435, 436 ( Pierre
Anagnostopoulos)
Ce sont ici des extrémités de balustres au nombre de cinq et une panse de balustre à double poire.
Ces éléments d'un décor de prestige sont ternis par la poussière. Un dépoussiérage permettrait de
rendre à ces objets leur teinte d'origine.
Fig. 7, Tailloir mouluré d'un piédestal ( Pierre Anagnostopoulos)
Par ses dimensions, ce tailloir s'accorde bien avec les rampes conservées à l'église Saint-Martin d'Alost.
Les angles en trapèze qui caractérisent ses deux flancs sont nécessaires pour enchâsser le tailloir aux
rampes de chaque côté de celui-ci. Les parties qui ne devaient pas être visibles n'ont pas été finies
aussi précisément que les moulures. Le plat d'attente a été travaillé et strié à la pointe ou à la gradine.
7
Fig. 8, Blason des seigneurs de Boussu sur un dé, église Saint-Martin d'Alost ( Pierre Anagnostopoulos)
Le blason caractéristique des seigneurs de Boussu occupe une grande partie de la surface du dé. Il est
agrémenté d'une fleure sommitale, de rubans et d'un collier de la Toison d'or.
Fig. 9, Tableau comparatif des mesures des décors en marbre de Carrare ( Pierre Anagnostopoulos)
Tableau comparatif de quelques échantillons de mesures des décors en marbre de Carrare
Objets/Lieux
Boussu- site
archéologique du
château
renaissance
AlostMartin
Dé
(d'escalier) Ht : 0,70m,
l. : 0,20m,
prof. : 0,25m
Ht. : 7,6 cm,
Ht. : 0,705m,
l. : 0,25m,
prof. : 0,23m
Néant
Tailloir
collégiale
Saint-
côtés: 52,5 x 52,5 cm
Balustre
Ht. : 71cm
Ht. : 70,5cm
Tête de balustre
Diamètre: 11cm-11,8cm
Diamètre: 11cm
Rampe
l. d'après le tailloir : 35cm
Ht.:
7,6
cm
(tailloir
correspondant)
l. : 35cm
Ht.: 7,5 cm
Tenon
Diamètre d'un tenon: 1,8 cm
Diamètre d'un trou de tenon
: 1,8 cm
L'ensemble des données relevées que ce soit sur le site de Boussu ou à Alost confirment une
grande proximité dans les proportions de ces décors. Que ce soient les mesures des détails
ou les mesures plus générales, elles constituent un indice important et un élément de preuve
qui renforce la thèse d'une origine commune à tous ces décors.
8
Fig. 10, Balustre engagé à un dé, église Saint-Martin d'Alost ( Pierre Anagnostopoulos)
On distingue sur ce cliché l'extrélité d'un balustre formé d'oves correspondant aux vestiges trouvés à
Boussu (voir fig. 5). Une tête de bélier en vue frontale occupe une des faces du dé. Le vocabulaire
ornemental et la technique mise en œuvre nous renvoient directement à la première moitié du XVIe
siècle.
Fig. 11, Putto en relief inscrit dans un dé de balustrade ( Pierre Anagnostopoulos)
Ce putto est d'une très grande finesse d'exécution. De par sa position de profil, l'enfant nous offre
l'ensemble des détails des chairs, du drapé et de la corne d'abondance. Les nuances très subtiles des
carnations contrastent avec le traitement énergique de la corne d'abondance et les plis rapprochés
du drapé.
Fig. 12, Coupes horizontales des deux figures de putti en relief des dés, église Saint-Martin d'Alost (
Pierre Anagnostopoulos)
Ces deux coupes nous renseignent sur le travail d'évidement de la pierre. Sur la coupe supérieure (voir
fig. 11) la pierre a été faiblement évidée. Le volume saillant n'est pas non plus excessif. À l'inverse, le
second putto fut traité par l'enlèvement d'une plus importante masse de pierre. Cette seconde figure
est bien plus saillante que la première.
9
Fig. 13, Reconstitution d'une balustrade et colonnade ( Pierre Anagnostopoulos)
Cette reconstitution provisoire se base sur les décors en marbre blanc retrouvés en fouilles à Boussu qui
ont été associés à ceux observés dans l'église Saint-Martin d'Alost. La combinaison de ces éléments
nous a permet de proposer un aperçu général d'une balustrade surmontée d'une colonnade
monumentale.
Bibliographie
ANSIEAU, Cécile, "Boussu: le château", dans: Chroniques de l'archéologie wallonne,
3, 1995, p. 67.
IDEM, "Boussu. Les fouilles du château", dans: Chroniques de l'archéologie wallonne,
4-5, 19996-1997, p. 45-46.
ANSIEAU, Cécile, WILLEMS, Didier, "L'histoire "des" châteaux de Boussu à la lumière
des sources iconographiques et archéologiques, dans: Sixième congrès de
l'association des cercles francophones d'histoire et d'archéologie de Belgique,
Congrès de Mons, organisé par les société d'histoire et d'archéologie de Mons, SaintGhislain et Soignies, Août 2000, p. 112-122.
IDEM, Boussu. Le château des seigneurs, Dossier archéologique élaboré en vue de
l'étude des marbres blancs sculptés découverts sur le site, SPW-DGO4, septembre
2013.
CAPOUILLEZ, Marcel, « Boussu. Le châtelet d'entrée du château », dans: Jacques
Deveseleer (dir.) Le patrimoine exceptionnel de Wallonie, DGATLP, Namur, 2004, p.
107-110.
CHALLE, Sophie, "Boussu. Six siècles de vaisselles au château", dans: Chroniques de
l'archéologie wallonne, 17, 2010, p. 77-79.
DECART, Valérie, "Boussu. La chapelle et l'aile ouest de la résidence seigneuriale du
château de Boussu. Campagne de fouille 2006", dans: Chroniques de l'archéologie
wallonne, 15, 2008, p. 82-83.
IDEM, "Boussu. La tour nord-est de la résidence seigneuriale du château et sondages
dans la chapelle castrale", dans: Chroniques de l'archéologie wallonne, 16, 2009, p.
77-80
IDEM, "Boussu. L'aile est de la résidence seigneuriale du château de Boussu", dans:
Chroniques de l'archéologie wallonne, 17, 2010, p. 75-77.
DE JONGE, Krista (dir.), et al., Le château de Boussu, (Monuments et Sites, Études et
Documents, 8), 1998, 207p.
GUICHARDIN, Louis, Description de tout le Pais-Bas, 1641, p. 555.
JACOBS, Alain, « Jacques Du Broeucq », dans: SAUR, Allgemeines Künstlerlexikon,
band 30, dua-dunlap, Lepzig, 2001, p. 109-111.
LECOCQ, Isabelle, et al., Jacques Du Broeucq de Mons (1505-1584). Maître artiste de
l'empereur Charles Quint, cat. d'exp., Mons, juin-octobre 2005, 175p.
10
LIMA, Gaspar Souza, « ‘Fare il grande’ nel piccolo: Michelangelo ed il balaustro
rinascimentale », dans: Studi Romani, 2002, 1-2, p. 87-99.
PÉRIER-D'IETEREN, Catheline, VANDEVIVERE, Ignace, Belgique Renaissance, Vokaer,
Bruxelles, 1973.
ROBIJNS, Luc, De Sint-Martinuskerk te Aalst, II. Kunstwerken (Band 1), (Inventaris van
het kunstpatrimonium van Oost-Vlaanderen, XIV), Gent, 1980, p. 95-96.
11
L'ermitage d'Edmond d'Hoffschmidt (1777-1861) à Auffe (Rochefort)
Les premières fouilles : Le fournil.
Bruno Marée 1
Né à Namur en 1777, Edmond d'Hoffschmidt, aristocrate et officier de l'armée
napoléonienne entre 1806 et 1809, fit bâtir et aménager, au début du XIXe siècle, sur les
hauteurs calcaires du Bois Niau (commune de Rochefort, Province de Namur), à 2 km 400
du château familial de Resteigne (commune de Tellin, Province du Luxembourg), un
certain nombre de bâtiments connus sous l'appellation d' « Ermitage ». C'est là qu'il
séjournera en permanence de 1815 à 1830, choisissant ainsi de s'éloigner de la société
des hommes pour partager son temps entre de paisibles activités de lecture,
d'horticulture, de chasse et de philosophie. Sur le linteau de la porte d'entrée de son logis
forestier, il fait graver la mention : « Ci-gît Edmond ».
La tradition populaire et les écrits concernant ce personnage atypique nous décrivent un
philanthrope, généreux, sensible aux conditions de vie de ses contemporains et aux
beautés de la nature, mais aussi un homme cultivé aux idées larges, libre-penseur et
ouvertement anti-clérical.
De nombreuses anecdotes témoignent encore de son
caractère enjoué, facétieux et même espiègle, malgré un statut incontesté de notable,
puisqu'à la mort de son père, en 1830, il réintègrera son château de Resteigne et
s'impliquera dans la vie politique du village dont il sera conseillé communal puis
Bourgmestre jusqu'à sa mort, en 1861. Inhumé dans le cimetière de Resteigne, sa dalle
funéraire porte la sobre épitaphe : « Il était l'ami des pauvres ».
Quant à l'ermitage, qu'il entretint soigneusement et qu'il fréquenta régulièrement jusqu'à
la fin de sa vie, les témoignages de l'époque évoquent le charme, la sérénité et le
romantisme qui se dégagent de cet ensemble de constructions parfaitement conservé
jusqu'en 1872 et devenu une destination de visite recommandée pour les touristes de
passage dans la région des Grottes de Han. Pourtant, quelques années plus tard, les
bâtiments sont dans un état de ruine avancé. En 1898, une expertise est réalisée dans le
cadre du procès intenté par une petite-cousine d'Edmond d'Hoffschmidt, pour défaut
d'entretien du site, à l'encontre des nouveaux propriétaires du château de Resteigne,
signataires d'un bail emphytéotique de location de l'ermitage avec contrainte de le
conserver en l'état. Les précieux témoignages recueillis à l'époque nous décrivent les
différentes constructions initiées par l'ermite : un logis spacieux, un fournil et une vaste
serre sont entourées d'une haute palissade de bois clôturant un terrain d'environ 27 ares.
En dehors de ce grand jardin, à une cinquantaine de mètres de celui-ci, une tour
d'observation de plus de 8 m d'élévation se dressait en bordure d'un abrupt rocheux. Sur
la face apparente des strates de cet affleurement calcaire, de nombreuses citations
littéraires soigneusement sélectionnées par Edmond d'Hoffschmidt ont été gravées par
des artisans tailleurs de pierre de la région. Toutefois, les rares photographies réalisées lors
de cette expertise ne nous montrent que des ruines, quelques murs dressés à ciel ouvert et
des amoncellements de pierres dispersées sur l'ensemble du site. La destruction de
l'ermitage étonne par sa rapidité, qui ne peut être imputée aux seuls effets de la nature.
Au début du XXIe siècle, des trois bâtiments érigés dans l'enceinte de l'ermitage, ne
demeurent observables que quelques tronçons de murs de faible élévation et l'ouverture
voûtée de la cave du logis. Un abri de chasse, construit vers 1920 avec des matériaux
prélevés des ruines les plus proches, dresse encore ses murs de pierre et induit en erreur les
visiteurs de passage convaincus d'avoir affaire aux vestiges du logis de l'ermite. De la
1
Les Amis de l'Ermite de Resteigne – A.s.b.l.
tour, sur les trois niveaux initiaux, il ne reste que la base et un passage souterrain inférieur,
pour une élévation totale d'environ trois mètres.
Fig. 1 Plan général du site de l'ermitage.
1. Rocher et textes gravés – 2. Tour « d'observation » - 3. Fournil – 4. Serre – 4b. Abri de
chasse (construit vers 1920) – 5. Logis – 6. Palissade.
En 2009, informée du projet élaboré par la Commission Locale de Développement Rural
de la commune de Rochefort et envisageant une « mise en valeur des ruines de
l'ermitage », l'association des « Amis de l'Ermite de Resteigne » (A.s.b.l. dont les statuts ont
été publiés dans le Moniteur belge du 21 mars 2003) s'est interrogée sur l'opportunité d'un
tel projet et sur les éléments archéologiques à préserver ou à exploiter scientifiquement sur
le site de l'ermitage. Plusieurs prospections de surface ont permis de localiser le tracé de
la palissade de bois (dont il ne reste rien) et d'en dresser un plan exact (Voir Bibliographie).
L'emplacement des bâtiments anciens a pu être déterminé plus ou moins précisément. Et
une demande d'autorisation de fouilles a été introduite auprès du service Archéologie de
la Région Wallonne avec la collaboration et sous la supervision de Christian Frébutte2, que
nous remercions pour son aide, pour ses encouragements et pour son expertise
professionnelle.
La première phase des travaux a permis de repérer et de remettre à jour la base de
l'ensemble des murs constituant le fournil. L'emprise totale à dégager, imposée par les
dimensions du bâtiment et des structures rencontrées, et compte tenu d'un dégagement
suffisant en périphérie, forme un quadrilatère de plus de 70 m². Toute cette surface a fait
l'objet d'un décapage progressif avec mise sur plan et prise de niveau de tous les
éléments importants rencontrés de la structure du bâti. L'ensemble des éléments mobiliers
a été récolté, nettoyé, répertorié, décrit dans les notes journalières d'évolution des travaux
et, pour les pièces principales, localisé sur plan. Un relevé photographique systématique
de la progression du dégagement et des éléments observés rassemble plusieurs centaines
d'images numériques précieusement conservées pour l'exploitation et la présentation des
résultats.
Le décapage a été réalisé jusqu'au niveau de la roche en place,
soigneusement nettoyée, pour toutes les zones ne présentant pas une structure bâtie.
2
SPW, DGO4, Dir. Namur, Service de l'Archéologie.
Enfin, deux sondages ont été effectués jusqu'au niveau de la roche en périphérie de la
surface dégagée, l'un de 2 m² et l'autre de 3 m², afin d'obtenir des profils permettant de
mieux visualiser la stratigraphie au pourtour du bâtiment.
Présentant un plan général de forme plus ou moins carrée (530 X 495 cm), le fournil se
situe exactement dans le prolongement de l'axe du chemin d'accès au site en venant de
Resteigne. Cette localisation particulière laisse supposer qu'il s'agirait là du premier des
trois bâtiments édifiés sur le site à l'initiative de l'ermite. La façade est orientée au Sud-Est,
soit au soleil levant, et la porte d'entrée est marquée par une imposante pierre de seuil.
Quelques pierres de taille de réemploi et des pierres brutes, plus ou moins plates, forment
une terrasse dallée nettement délimitée sur toute la longueur de la façade du fournil et
pour une largeur de 150 cm.
Fig. 2 Plan schématique du fournil
Rochefort – Auffe – Ermitage Edmond d'Hoffschmidt
Les fondations et la base des murs de façade et, partiellement, des pignons, étaient
constitués de pierres calcaires d'une très faible élévation sur lesquelles étaient montés des
murs en colombage et torchis. Deux petites fenêtres s'ouvraient en façade, de part et
d'autre de la porte. Un toit de chaume couvrait probablement l'ensemble. La pièce du
fournil était curieusement recoupée par un mur de refend de faible épaisseur, une cloison,
délimitant, vers le Nord, une étroite pièce rectangulaire. Cette pièce était également
directement accessible en venant de l'extérieur par une seconde porte localisée au
centre du mur Nord-Est. Ce mur Nord-Est présente très nettement deux moitiés de
factures très différentes, et donc deux phases de construction : la partie Est correspond à
la description reprise ci-dessus ; la partie Nord présente un mur irrégulier de moellons
calcaires dont la largeur varie entre 45 et 30 cm. Les deux tronçons de ce mur ne
présentent pas un alignement parfait. À l'extérieur, les bases sommaires d'un appentis,
dont la fonction n'a pas été clairement définie, et les traces d'un pavage rudimentaire ont
été mis à jour.
Le mur Nord-Ouest témoigne d'une toute autre nature et d'une toute autre qualité. C'est
un mur épais (50 cm) constitué de gros blocs calcaires plus ou moins équarris. C'est le seul
élément dont la partie superficielle des vestiges était encore observable avant le début
des fouilles. Côté Nord, sa longueur dépasse de près d'un mètre les dimensions du fournil.
À l'intérieur, ce mur était couvert d'un enduit à la chaux de quelques centimètres
d'épaisseur. Le parement intérieur est interrompu sur une largeur de plus d'un mètre
correspondant à l'emplacement ancien d'une large taque en fonte3 qui n'a pas été
retrouvée. Enfin, à l'extérieur, contre la moitié Ouest de cet épais mur de pierres, a été
adossé le four à pain, d'une emprise au sol de 190 cm X 190 cm et couvert d'un toit
d'ardoises à deux pans. Le four proprement dit — gueule, voûte et sole —
avait
complètement disparu, mais le linteau métallique soutenant la petite voussure de briques
de la gueule du four a été retrouvé. En outre, l'originalité de ce petit four à pain réside
dans la présence d'un niveau inférieur à la sole : un minuscule réduit (environ 1 m²) au sol
soigneusement pavé, accessible de l'extérieur par une petite porte située au Sud-Ouest.
Ce petit réduit présentait un plafond en briques voûté et une hauteur maximale de 50 cm,
sur les bords, et d'environ 70 cm, au centre.
Enfin, l'ensemble des observations des éléments bâtis du fournil permet de distinguer au
moins trois phases successives dans l'édification du bâtiment final. Ces différentes phases
font encore l'objet d'analyses et seront décrites ultérieurement dans d'autres articles plus
sur la chronologie de l'édification du fournil de l'ermitage. L'état actuel de la recherche
permet toutefois de préciser que le bâtiment a fait office de logement ou d'abri initial et
temporaire avant d'être transformé pour prendre la fonction de fournil lors de l'ajout du
four à pain. Par la suite, le local ainsi formé sera divisé en deux pièces distinctes séparées
par une cloison. La partie Ouest conservera la fonction de fournil et la partie Est servira
peut-être de logement au garde particulier de l'ermite avec l'ouverture d'une porte
extérieure d'accès dans le mur Nord-Est renforcé.
3
Cette taque armoriée aurait été transférée au château de Resteigne lors du démantèlement
des bâtiments de l'ermitage. (Adrien de Prémorel, La Lesse, fille d'Ardenne, Desclée De Brouwer,
1941, p. 24)
Fig. 3 Vue générale du fournil de l'ermitage en fin de fouille.
À signaler encore, l'interprétation à faire de la roche en place dont la surface a subi un
certain nombre d'aménagements. Parmi ceux-ci, on remarquera la présence d'un
rectangle d'environ 50 cm sur 100 cm pour une profondeur moyenne de 5 cm, localisé au
centre du bâtiment (Voir plan). L'affleurement rocheux dégagé par les travaux de
terrassement est actuellement en cours d'étude grâce à l'obligeance d'une équipe
professionnelle de géologues4.
L'étude des éléments mobiliers récoltés est en cours. Elle nécessite des opérations de
reconstitution, mais il est intéressant de dresser un premier inventaire sommaire et
d'apporter les informations suivantes concernant ce matériel récolté dans la zone
d'emprise des travaux :
1. Il est abondant : plusieurs dizaines de kilos de céramique, par exemple, pour une
superficie aussi restreinte.
2. Il est très fragmenté : rares sont les tessons dépassant la taille de 7 à 8 cm.
3. Il était dispersé sur l'ensemble du site, principalement à l'extérieur du bâtiment du
fournil, et avec une concentration étonnante dans une zone de dimension très
réduite (2 ou 3 m²), au Nord-Est du bâtiment, dans un secteur que nous avons
dénommé le « dépotoir » (Voir plan schématique).
4. Il est principalement constitué de divers matériaux liés à la construction du
bâtiment, d'une céramique abondante et variée, dont de la poterie de jardinage
(qui nous rappelle la proximité de la serre et la passion d'Edmond d'Hoffschmidt
pour l'horticulture et la botanique), mais aussi de la poterie de cuisine avec, par
exemple, quelques beaux exemplaires d' « écrémeurs » et de « fait-tout » de cuisson
des aliments. On signalera aussi quelques fragments d'une vaisselle beaucoup plus
fine et souvent décorée (tasses et soucoupes en faïence, assiettes, ...). Une
douzaine de fourneaux de pipes en terre cuite et des fragments de tuyaux, les
pièces d'assemblage en brique réfractaire d'un (ou de deux) creuset(s) de poêle,
du verre plat de vitre (en très grande quantité, provenant probablement de la
verrière de la serre toute proche) de teintes et d'épaisseurs variables (parfois moins
de 2 mm), du verre noir de bouteilles de facture très artisanale et de formes
irrégulières, du métal (clous forgés, charnières, crochets de murs, linteau de la
gueule du four à pain, feuillets de plomb d'étanchéisation de toiture, fragments
d'outils ou de platines à tartes, éléments de plaques de poêle en fonte, ...)
4
Marie COEN-AUBERT, Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Département
Paléontologie, Invertébrés - Sabine BLOCKMANS et Virginie DUMOULIN, géologues
cartographes (ULB), chargées de la révision des cartes géologiques de Belgique.
complètent encore cet inventaire sommaire. Signalons enfin la découverte de
deux petits fragments de silex, d'une pièce de monnaie d'origine allemande (10
pfennig, Deutsches Reich – 1938) et de quelques dents et ossements d'animaux.
Le dégagement et le nettoyage des structures bâties du fournil de l'ermitage apportent
de nombreuses informations nouvelles sur les aménagements réalisés à l'initiative
d'Edmond d'Hoffschmidt dans le Bois Niau. Ils contribuent à mieux définir le niveau de
confort et les activités des occupants du site au début du XIXe siècle. Ils offrent un
témoignage concret et émouvant de la vie quotidienne de l'ermite et de son entourage
dans ce refuge forestier. Ils permettent de mieux comprendre les fonctions du bâtiment
et le soin apporté à son édification. Ils révèlent aussi les différentes phases successives de
la construction dont l'interprétation doit encore être détaillée. La fouille systématique du
fournil apporte aussi un éclairage nouveau sur la rapidité avec laquelle le bâtiment a été
détruit et nivelé. Cette rapidité ne peut s'expliquer par une simple dégradation naturelle
de la construction soumise aux aléas du temps. Dès son abandon, vers 1872, le site a fait
l'objet d'une destruction systématique. Au-delà d'un pillage ou d'un vandalisme, apparaît
la probabilité d'un démantèlement volontaire qui trouve sa motivation évidente dans la
récupération du mobilier encore utilisable et des matériaux de construction, mais peutêtre aussi, pour certains contemporains de cette destruction, dans le souci plus ou moins
conscient de faire disparaître les traces matérielles de la vie de cet aristocrate singulier,
philosophe et libre-penseur. Les travaux de fouille récemment entrepris sur le logis de
l'ermitage, en collaboration avec le Service Archéologie de la Province de Namur,
contribueront sans doute à mieux cerner cette hypothèse.
Bibliographie
Jeanne MAQUET-TOMBU, L'Ermite de Resteigne, Edmond d'Hoffschmidt, Gembloux,
J.Duculot, 1967 (Cercle Culturel et Historique de Rochefort, Monographie n° 16).
Edmond D'HOFFSCHMIDT DE RESTEIGNE, Correspondance (1808-1861), édition critique et
annotée par Pierre Jodogne, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 2005.
Pierre JODOGNE, Le procès de l'ermitage (1896-1902), Documents et témoignages, Tellin,
« Les Amis de l'Ermite de Resteigne », 2008 (Cahiers de l'ermitage, n° 3).
Roland et Bruno MARÉE, « La palissade de l'ermitage », L'ermitage, Bulletin de l'A.s.b.l. « Les
Amis de l'Ermite de Resteigne », n° 9, 2011, pp. 37-44.
Bruno MARÉE, « Les vestiges du fournil de l'ermitage », L'ermitage, Bulletin de l'A.s.b.l. « Les
Amis de l'Ermite de Resteigne », n° 10, 2012, pp. 5-12.
Premiers résultats archéomagnétiques des structures brûlées
découvertes lors des fouilles d’un champ d’urnes à
Oupeye/Hermalle-sous-Argenteau.
Souad ECH-CHAKROUNI1, Jozef HUS1, Jean-Philippe MARCHAL2
1. Centre de Physique du Globe de l’IRM
2. SPW, DGO4, Dir. Liège 1, Service de l’Archéologie
Suite au projet Trilogiport sur le territoire d’Oupeye (Hermalle-sous-Argenteau,
province de Liège), dans la plaine alluviale de la Meuse, une évaluation
archéologique suivie de fouilles préventives ont été entreprises depuis le début
2010 aux lieux-dits « Le Potay » et « Au Buisson » par le Service de l’Archéologie
de la Direction extérieure de Liège 1, du Service public de Wallonie (Marchal &
Toussaint, 2012). Une fouille systématique a résulté en la découverte d’une vaste
nécropole à incinération de type « champ d’urnes » avec une mise au jour de
158 tombes et 17 aires brûlées (Marchal et al., 2012 ; Marchal et al., 2013a, b ;
van der Sloot et al., 2013). Etant donné que la partie orientale de la nécropole a
disparu dans d’anciens travaux de gravières, seules ses limites au Nord-Ouest, à
l’Ouest et au Sud ont pu être précisées. Plusieurs aires brûlées se distribuent en
bordure de la nécropole à proximité des tombes et une seule recoupe une
sépulture. Il n’est cependant pas possible d’établir avec certitude une relation
spatio-temporelle entre les aires brûlées et les sépultures et fosses sépulcrales de
la nécropole. Vu l’absence d’objets et d’artéfacts dans les aires brûlées
permettant d’établir une chronologie et donc éventuellement une relation
chronologique entre les aires brûlées avec la nécropole, des prélèvements
d’échantillons orientés (au total 251 échantillons) ont été faits durant les mois de
mai à fin septembre 2012 dans les 8 aires brûlées, les mieux conservées, en vue
de datations archéomagnétiques. Cette vaste campagne de prélèvements a
été organisée dans le cadre d’une convention entre le Centre de Physique du
Globe de l’IRM et la DGO4-SPW.
Les aires brûlées échantillonnées se ressemblent fortement. Elles sont de forme
ovale ou elliptique avec un grand axe variant entre 115 et 140cm et un petit axe
entre 80 et 110cm. Elles ont toutes une paroi dont la partie conservée est
verticale ou légèrement évasée et interrompue sur un des longs côtés,
ménageant une ouverture vers une fosse de rejet. En général, les parois étaient
mal conservées et fortement bioturbées et la hauteur brûlée encore visible
variait dans chaque structure sur son périmètre entre 0 et au maximum 20cm.
L’épaisseur brûlée de la paroi variait entre environ 0,5 et 3cm. Le fond était
généralement mieux conservé et brûlé sur une épaisseur d’environ 3,5cm, avec
une croûte dure brun rouge. Il n’y a ni piédestal, pilier ou des traces d’une sole
surélevée (raised oven floor). Malgré que la fonction exacte des aires brûlées
reste indéterminée, la présence d’une paroi interrompue vers une fosse de rejets
contenant du charbon de bois et la croûte dure bien cuite du fond, suggèrent
qu’il s’agisse de fours. Dans l’hypothèse d’une relation directe entre certains
fours et la nécropole, une investigation archéomagnétique est très précieuse car
1
les données de référence du champ magnétique terrestre en Europe pour cette
époque sont peu nombreuses.
L’investigation archéomagnétique des 8 fours n’est qu’à son début: les
échantillons de quatre fours ont été préparés pour les mesures et nous
présentons ici comme exemple les résultats du four F232 situé à l’extrémité Ouest
de la zone fouillée. Les directions individuelles de l’aimantation rémanente
caractéristique des échantillons de ce four sont très bien groupées et montrent
que le champ magnétique terrestre a été fidèlement enregistré pendant la
cuisson.
Pour les datations des fours, nous nous sommes référés aux courbes standards de
la variation séculaire de la déclinaison et de l’inclinaison du champ
géomagnétique pendant les trois derniers millénaires pour la France (Gallet et al.
2002, Lanos, 2004). A cause de la récurrence de la direction du champ, trois
intervalles d’âges possibles à un niveau de probabilité de 95% ont été obtenus
pour le four F232 : [-444 ; -223] à 23,6%, [605 ; 804] à 62,3%, [1629 ; 1696] à 9,1%.
Cinq datations C14 ont récemment été faites sur un échantillonnage provenant
de 3 autres fours F222, F136 et F245 par la Rijksuniversiteit Groningen. En prenant
les deux valeurs extrêmes pour l’ensemble des résultats C14, les dates varient
entre 573 et 855 A.D. Un des intervalles d’âges archéomagnétiques possibles
obtenus pour le four F232 est compris dans cet intervalle. Dans ce cas, la date
archéomagnétique est de 707 [-88, +81] A.D. et la dernière mise à feu aurait eu
lieu
à
l’époque
Mérovingienne.
La
combinaison
des
datations
archéomagnétiques et C14 permettra non seulement d’établir un cadre
chronologique des fours du site mais contribuera sensiblement à une meilleure
connaissance du champ géomagnétique pour la période concernée. Elle
améliora ainsi les courbes de référence de la variation séculaire de la direction
du champ dans nos régions ainsi que les modèles pour l’Europe qui sont
appliqués pour les datations archéomagnétiques.
Bibliographie
GALLET Y., GENEVEY A. & LE GOFF M., 2002. Three millennia of directional
variations of the Earth’s magnetic field in western Europe as revealed by
archaeological artefacts. Phys. EarthPlanet. Inter. 131, p.81–89.
LANOS Ph., 2004. Bayesian inference of calibration curves: application to
archaeomagnetism, in Tools for Constructing Chronologies: Crossing Disciplinary
Boundaries. Lecture Notes in Statistics. 177, p. 43-82, In: Buck, C., Millard, A. (Eds.),
Springer-Verlag, London.
MARCHAL J.-P. & TOUSSAINT M., 201. Oupeye/Hermalle-sous-Argenteau :sépulture
protohistorique à incinération sur le site de Trilogiport, Chronique de
l’Archéologie wallonne, 19, p. 134-135.
MARCHAL J.-P, COLLETTE O., GOFFIOUL C., NEURAY B., PIRSON S., SPAGNA P., TOUSSAINT
M., VAN DER SLOOT P. & VERSTRAELEN N., 2012. Fouille de prévention d’un champ
2
d’urnes à Hermalle-sous-Argenteau (Oupeye, province de Liège) : note
préliminaire, Lunula, XX, p. 65-69.
MARCHAL J.-P, COLLETTE O., GOFFIOUL C., NEURAY B., PIRSON S., SPAGNA P., TOUSSAINT
M., VAN DER SLOOT P. & VERSTRAELEN N., 2013a. Fouille de prévention d’un champ
d’urnes à Hermalle-sous-Argenteau (Oupeye, province de Liège) : note
préliminaire, Chronique de l’Archéologie wallonne, 20, p. 145-147.
MARCHAL J-P., GODEFROID A., GOFFIOUL C., NEURAY B., TOUSSAINT M., VAN DER SLOOT P.,
VERSTRAELEN N. & YERNAUX G., 2013b Oupeye/Hermalle-sous-Argenteau : le champ
d’urnes du Bronze final, dernière campagne de prévention et fouille en
laboratoire, Chronique de l’Archéologie wallonne (sous presse).
DER SLOOT P., COURT-PICON M., GOFFETTE Q. & SPAGNA P., 2013.
Oupeye/Hermalle-sous-Argenteau : évaluation archéologique et étude
géologique du lieu-dit « Au Buisson », Chronique de l’Archéologie wallonne, 20,
p. 200-204.
VAN
3
Archéologie de la chaux et des mortiers en Wallonie : Résultats et
perspectives
Marie Demelenne,
Musée royal de Mariemont
Partant du constat que les enseignements à tirer des mortiers et la chaux historiques
sont parfois sous-utilisés par les archéologues de terrain, et du fait qu’un
accroissement des connaissances à leur sujet permettrait une conservation –
restauration du patrimoine historique avec des matériaux d’avantage compatibles
et durables, nous avons soutenu, en juin 2013, une thèse de doctorat à l’Université
libre de Bruxelles, sous la co-direction des Professeurs Alain Dierkens et Michel de
Waha1.
Notre recherche adopte une double démarche expérimentale.
En premier lieu, un protocole de caractérisation original a été créé, ainsi qu’une
base de données évolutive des mortiers et enduits historiques en Wallonie
comprenant vingt-cinq sites et pus de 600 échantillons. Les collectes sur le terrain ont
été réalisées avec l’aimable autorisation des autorités de la DGO4 (SPW) et avec la
collaboration de nombreux collègues archéologues2.
Le protocole de caractérisation s’est attaché à utiliser à la fois des méthodes
connues et réputées éprouvées3, comme la macroscopie et la pétrochimie (en
étroite collaboration avec le Pr. M.-P. Delplancke de l’Ecole polytechnique de l’ULB,
l’Institut royal du patrimoine artistique (KIK-IRPA, Roald Hayen, sous la direction
d’Hilde de Clercq) et l’Institut scientifique des Services publics (Issep, le géologue D.
Bossiroy)). Un volet original a été également été intégré au sein de ce protocole,
consacré à la caractérisation des propriétés physiques et mécaniques des
matériaux, développé en partenariat avec la Faculté polytechnique de l’Université
de Mons (Pr. L. Van Parys et Dr. Ir. F. Dagrain). Quatre sites majeurs ont été choisis
dans la base de données : la ville romaine de Merbes-le-Château (Erquelinnes)4, les
M. DEMELENNE, Brûler de caillou. Histoire et archéologie de la chaux et des mortiers en
Wallonie: de la villa de Merbes au Palais de Mariemont , Thèse de Doctorat en Histoire, Art et
Archéologie, sous la direction des Professeurs A. Dierkens et M. de Waha, soutenue à
l’Université libre de Bruxelles le 21 juin 2013 (inédit).
2 Qu’il nous soit permis de les en remercier chaleureusement.
3 A .COUTELAS, Le mortier de chaux, Paris, 2009.
G. MERTENS, K. VAN BALEN (sup.), J. ELSEN (sup.), Characterisation of historical mortars and
mineralogical study of the physico-chemical reactions on the pozzolan-lime binder interface,
2009.
4 N. AUTHOM et N. PARIDAENS, Merbes-le-Château/ Labuissière et Erquelinnes/Solre-sur-Sambre :
la villa gallo-romaine du « Champ de Saint-Eloi ». Bilan de la première campagne de fouilles,
Chronique de l’Archéologie wallonne, 15, Namur, 2008, pp.44-45.
N. AUTHOM et N. PARIDAENS, Merbes-le-Château/ Labuissière : la villa gallo-romaine du « Champ
de Saint-Eloi ». Bilan des deux premières campagnes de fouilles (2006-2007), Chronique de
l’Archéologie wallonne, 16, Namur, 2009, pp.42-47.
N. AUTHOM et N. PARIDAENS, La villa gallo-romaine du « Champ de Saint-Eloi » à Merbes-leChâteau. Troisième campagne de fouilles (2009), Journée d’archéologie romaineRomeinendag 2010, Louvain-la-Neuve 24.04.2010, UCL, pp.41-45.
1
édifices religieux du sous-sol de la Grand-place de Nivelles5, la fortification
carolingienne de Pont-de-Bonne (Modave)6 et le Palais de Charles de Lorraine à
Mariemont (Morlanwelz)7. Ces sites sont représentatifs d’époques, terroirs et types
d’occupation différents.
Les résultats obtenus par les différentes méthodes ont été comparés et confrontés
entre eux, afin d’évaluer leur pertinence en fonction des questions posées.
Une première histoire du matériau en Wallonie a ainsi été jalonnée tout en
contribuant à la compréhension et à l’interprétation des sites majeurs. D’un point de
vue méthodologique, un protocole minimal destiné à l’archéologie et un autre,
complémentaire, destiné à documenter les actions de conservation –restauration
ont été décrits, et les ressources nécessaires pour les mettre en œuvre évaluées.
En second lieu, nous nous sommes attachée à documenter le processus de
fabrication de la chaux, en recoupant différentes sources (textuelles,
iconographiques, résultats de fouilles et observations de terrain, artisanat
contemporain, expérimentations) afin de préparer un cycle d’expérimentation
archéologique de cinq fours à chaux. Ces structures ont été reconstituées sur deux
sites historiques de la chaufournerie wallonne : le site des Fours de l’Almanach à
N. AUTHOM et N. PARIDAENS, Merbes-le-Château/ Labuissière : la villa gallo-romaine du « Champ
de Saint-Eloi ». Troisième campagne de fouilles (2009), Chronique de l’Archéologie wallonne,
18, Namur, 2011, pp.57-61.
N. PARIDAENS et al., Une cachette d’objets de valeur des années 260 après J.C. dans une villa
de la cité des Nerviens (Merbes-le-Château, Belgique), Gallia, 67-2, Paris, 2010, pp.209-253.
5 O. COLLETTE et al., Nivelles. Grand-Place. Premiers constats d’un suivi archéologique en
cours…, Archaeologia Mediaevalis, 33, 13 mars 2010.
O. COLLETTE et al., Nivelles/Nivelles : apports des premières interventions archéologiques
menées sur la Grand-Place, Chronique de l’Archéologie wallonne, 18, 2011, pp.37-39.
A. DIERKENS, Nivelles, in H. BECK, D. GEUENICH, H. STEUER (eds), Reallexikon des germanischen
Altertumskunde. Zweite Auflage, XXI, Berlin-New York, 2002, pp.227-231.
A. DIERKENS, Notes biographiques sur saint Amand, abbé d’Elnone et éphémère évêque de
Maastricht ( peu après 676), in E. BOZOKI (ed.), Saints d’Aquitaine. Missionnaires et pèlerins du
Haut Moyen Age, Rennes, 2010, pp.63-80.
M.-L. VAN HOVE et al., Nivelles : l’histoire de l’abbaye revue par le sous-sol de la Grand-Place,
La Lettre du Patrimoine. Les Nouvelles de l’archéologie, 17, 2010, p.20.
6 E. DELYE (dir.), Pont-de-Bonne. Fouille programmée de la fortification de Pont-de-Bonne
(Modave). Rapport de la campagne de fouilles 2003-2004, Amay, 2004, inédit, 9 pages.
E. DELYE, Modave/Modave : fouille dans l’éperon barré au lieu-dit « Rocher du Vieux
Château » à Pont-de-Bonne, Chronique de l’Archéologie wallonne, 13, Namur, 2006, pp.111113.
E. DELYE, Modave/Modave : un murus gallicus en territoire Condruze à Pont-de-Bonne,
Chronique de l’Archéologie wallonne, 14, Namur, 2007, pp.106-107.
E. DELYE, Modave, Pont-de-Bonne. Les fortifications du « Rocher du Vieux-Château »,
Monument et sites classés par Arrêté royal du 29 mars 1976, V. DEJARDIN et J. MAQUET (dir.), Le
patrimoine militaire de Wallonie, Namur, 2007, pp. 196-199.
E. DELYE, Modave/Pont-de-Bonne. Poursuite de la fouille du murus gallicus, Chronique de
l’Archéologie wallonne, 15, Namur, 2008.
E. DELYE et A. SCHAUS, La porte du murus gallicus de Pont-de-Bonne (Modave, Prov. De Liège,
Belgique), Lunula. Archaeologia protohistorica, XX, 2012, pp.179-187.
7 M. DEMELENNE et G. DOCQUIER, Morlanwelz/Morlanwelz- Mariemont : évaluation du potentiel
archéologique d’après les sources iconographiques et documentaires, Chronique de
l’Archéologie wallonne, 20, Namur, 20, pp.123-126.
Calonne (Antoing, Hainaut) et la villa romaine de Malagne (Rochefort, Province de
Namur), à proximité immédiate des carrières de pierre de Jemelle (Groupe Lhoist).
Enregistrées et instrumentées, nos expérimentations ont permis d’évaluer les
quantités de combustibles (houille, bois, charbon de bois) nécessaires pour calciner
deux types de pierre calcaire. Ce cycle a permis d’approcher in vivo le savoir-faire
technique et d’évaluer les besoins en ressources (durée des aménagements,
matériaux, personnel) indispensables pour produire la chaux. Ces résultats ouvrent la
voie à de nouvelles manières d’appréhender le chantier de construction au sein de
l’environnement naturel et anthropique (communautés et bassins culturels et
techniques, modes de transmission des savoir-faire, rapports de force et de
dépendance entre maîtres d’ouvrage et propriétaires fonciers, …).
D’un point de vue méthodologique, l’observation d’autres expérimentations et la
conduite de notre propre cycle expérimental ont été utilisées également au
bénéfice d’une réflexion épistémologique et pratique, dont les résultats sont traduits
dans une fiche d’analyse et de préparation d’une expérimentation archéologique
rigoureusement menée.
En conclusion, cette thèse permet de reconsidérer le statut des mortiers et de la
chaux historiques en Wallonie. Porteurs de nombreuses informations recherchées par
l’archéologue, comme le degré d’appropriation de savoir-faire au sein d’une
chaîne opératoire technique complexe, les fonctions et technologies de
maçonneries, l’environnement naturel et anthropique, ils constituent des biens
archéologiques à part entière et doivent être étudiés suivant un protocole qui est
maintenant clairement défini.
Les perspectives pour l’avenir seront de diffuser ce protocole afin qu’il soit utilisé sur
le terrain. Dans le même temps, nous poursuivrons les recherches, notamment en
collaborant avec nos collègues qui progressent dans l’interprétation des sites et en
confrontant leurs résultats aux nôtres, dans le but de préciser et affiner ceux-ci.
Les campements militaires : sur la trace des conflits armés
Marceline DENIS et Michel SIEBRAND
Depuis l'Antiquité et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Wallonie a été
une terre de batailles entre armées régulières ou bandes armées. Sa situation
stratégique au cœur de l'Europe a entrainé de fréquents passages de troupes ainsi
que de nombreux et récurrents sièges et saccages de places fortifiées ou d'habitats
plus modestes.
L’archéologie s’est peu penchée sur les traces laissées par ces confrontations
militaires, et si elle l'a fait, elle s'est souvent cantonnée à étudier les fortifications,
traces évidentes de ces périodes troublées. Les raisons de cette lacune sont
multiples : occupation difficile à identifier, vestiges méconnus des chercheurs, voire
même un certain désintérêt pour ce genre de sujet.
Toutefois, depuis peu les découvertes se multiplient en Wallonie. Tout récemment, ce
sont deux lieux de campements militaires ou bivouacs fréquentés fréquemment
entre le XVe et le XVIIIe siècle qui ont été découverts à Frameries et Bouge lors de
fouilles préventives menées à l'emplacement de futurs lotissements.
De par leur nature éphémère et sommaire, ces campements n'ont laissé que trop
peu de vestiges : en majorité des restes de feux de camps, des foyers de cuisines,
des aménagements (banquettes et foyers) réalisés sous les tentes, des fossés de
délimitation, etc. Le matériel qui accompagnait ces installations n’en est pas moins
évocateur : balles de mousquets, boulet en fer, silex à fusils mais aussi, plus
simplement, des objets du quotidien des militaires : chopes en grès, cruches,
casseroles, pipes en terre cuite, outils, assiettes, cuillers, clous, planches en bois pour
alimenter les feux, ...
Du point de vue archéologique, ce sujet reste encore largement inexploité et de
nombreuses questions demeurent sans réponse par manque de points de
comparaison. Toutefois, suite à la découverte et à l'interprétation des sites de
Frameries et de Bouges et sur base des critères qui ont permis leur identification,
plusieurs sites fouillés anciennement ont pu être réinterprétés comme lieux de
campements. Il faut espérer que dans le futur proche, les découvertes concernant
les campements et le quotidien des conflits armés se multiplient lors de nouvelles
fouilles préventives en périphérie des villes anciennes et à proximité d’anciens
champs de bataille connus.
QUALITE
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
NOM
ABRAMS
AMOROSO
ANAGNOSTOPOULOS
ANGELI
ANSIEAU
ANSIEAU
ANSLIJN
BAES
BAKARA
BALTUS
BAUWENS
BAVAY
BEDORET
BIVER
BOLLE
BONJEAN
BORGERS
BOSMAN
BOSQUET
BOSSICARD
BOULVAIN
BOURGEOIS
BOURGOIN
BRAEM
BRIERS
BRKOJEWITSCH
BUCIK
CAHEN‐DELHAYE
CALLEWAERT
CAPUCCI
CASTERMAN
CAVALIERI
CHANTINNE
CHARLIER
CHEVALIER
CHRISTIAENS
CLOSE
COLEN
PRENOM
Grégory
Nicolas
Pierre
Caroline
Franz
Cécile
Jean‐Noël
Christian
Martha Rosintauli
Jean‐François
Catherine
Laurent
Max
Véronique
Caroline
Dominique
Barbara
Sarah
Dominique
Dominique
Sylvie
Sylvain
Marie‐Laure
Eglantine
Thomas
Gaël
Marie
Anne
Maxime
Cristel
François
Marco
Frédéric
Jean‐Luc
Alexandre
Cyril
Freddy
Christiane
ORGANISATION
Grotte Scladina
UCL
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
Musée du cinquantenaire
Statio Romana
SPW
SPW ‐ DGO4
ULB
Préhistoire de Ramioul
ARC ‐ HAB
SPW ‐ DGO4
ULB
Cercle d'Histoire Pierre Wins
CNRA
SPW ‐ DGO4
Grotte Scladina
ULB
RPA
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
Université de Liège
SPW ‐ DGO4
étudiante UCL
Etudiante UCL
CETREP
Pôle Archéologie de Metz Métropole
étudiante UCL
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
CRéA‐Patrimoine ULB
SPW ‐ DGO4
ARC ‐ HAB
UCL
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
IRSNB
étudiant UCL
Musée d'Eben‐Emael
CRAF
MAIL
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
NOM
PRENOM
ABRAMS
Grégory
COLLET
Hélène
AMOROSO
Nicolas
COLLETTE
Olivier
ANAGNOSTOPOULOS
Pierre
COLLIGNON
Eva
ANGELI
Caroline
COLLIN
Fernand
ANSIEAU
Franz
COLLIN
Victor
ANSIEAU
Cécile
COLLING
Cynthia
ANSLIJN
Jean‐Noël
COQUELET
Catherine
BAES
Christian
CORBIAU
Marie‐Hélène
BAKARA
Martha Rosintauli
COURA
Geneviève
BALTUS
Jean‐François
CULOT
Didier
BAUWENS
Catherine
CÜPPER
Ralph
BAVAY
Laurent
DANESE
Véronique
BEDORET
Max
DARCHAMBEAU
Antoine
BIVER
Véronique
DARVILLE
Jacques
BOLLE
Caroline
DAVE
Pol
BONJEAN
de BERNARDY de SIGOYER Dominique
Sophie
BORGERS
Barbara
DE GAND
Mathieu
BOSMAN
Sarah
de LONGUEVILLE
Sylvie
BOSQUET
de SELLIERS de MOTANVILLE Dominique
Raoul
BOSSICARD
Dominique
DE SMET
Alexandre
BOULVAIN
Sylvie
DE STAERCKE
Olivia
BOURGEOIS
Sylvain
De VRIENDT
Ben
BOURGOIN
Marie‐Laure
DE WAELE
Eric
BRAEM
Eglantine
DE ZUTTER
Elodie
BRIERS
Thomas
DEBIE
Jacques
BRKOJEWITSCH
Gaël
DEFAWE
Olivier
BUCIK
Marie
DEFONTAINE
Clémentine
CAHEN‐DELHAYE
Anne
DEGRAVE
Ann
CALLEWAERT
Maxime
DELAERE
Christophe
CAPUCCI
Cristel
DELAUNOIS
Elise
CASTERMAN
François
DEMAY
Laëtitia
CAVALIERI
Marco
DEMBOUR
Diane
CHANTINNE
Frédéric
DEMELENNE
Marie
CHARLIER
Jean‐Luc
DENIS
Marceline
CHEVALIER
Alexandre
DESART
Lorraine
CHRISTIAENS
Cyril
DESERT
Robert
CLOSE
Freddy
DESTEXHE
Guy
COLEN
Christiane
DESTORDEUR
Marcelin
DETHIER
Ken
ORGANISATION
Grotte Scladina
SPW ‐ DGO4
UCL
SPW
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
ULB
Musée du cinquantenaire
Préhistoire de Ramioul
Statio Romana
SPW
Service archéo Communauté germanophone
SPW ‐ DGO4
ULB
Préhistoire de Ramioul
SPW ‐ DGO4
ARC ‐ HAB
Musée gaumais ASBL
SPW ‐ DGO4
Service archéo Communauté germanophone
ULB
ASBL RPA
Cercle d'Histoire Pierre Wins
ULB
CNRA
Retraité Unamur
SPW ‐ DGO4
Grotte Scladina
SPW ‐ DGO4
ULB
RPA
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
Musée de Visé
SPW ‐ DGO4
étudiant UCL
Université de Liège
RPA
SPW ‐ DGO4
Ename Expertise Centrum
étudiante UCL
SPW
Etudiante UCL
ULB
CETREP
Géomètre
Pôle Archéologie de Metz Métropole
SPW ‐ DGO4
étudiante UCL
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
Ministère Région Bxl‐Capitale
CRéA‐Patrimoine ULB
ULB
SPW ‐ DGO4
Préhistosite de Ramioul
ARC ‐ HAB
ULG
UCL
UNAMUR
SPW ‐ DGO4
Musée royal de Mariemont
SPW ‐ DGO4
SPW
IRSNB
Communauté d'agglo du Douaisis
étudiant UCL
ASBL SEGNIA ‐ Houffalize
Musée d'Eben‐Emael
Société archéologique d'Hesbaye
CRAF
SPW ‐ DGO4
MAIL
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
courrier@musees‐gaumais.be
[email protected]
[email protected]
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie.demelenne@musee‐mariemont.be
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
NOM
ABRAMS
DETRY
AMOROSO
DI MODICA
ANAGNOSTOPOULOS
DIEUDONNE
ANGELI
DOMINIQUE
ANSIEAU
DONNAY
ANSIEAU
DONNAY
ANSLIJN
DOSOGNE
BAES
DOUMONT
BAKARA
DUBOIS
BALTUS
DUBOIS
BAUWENS
DUBUCQ
BAVAY
DUBUISSON
BEDORET
DZJULAI
BIVER
ECH‐CHAKROUNI
BOLLE
ELOIR
BONJEAN
EVRARD
BORGERS
FELSER
BOSMAN
FOCK
BOSQUET
FONTAINE
BOSSICARD
FONTAINE
BOULVAIN
FRAITURE
BOURGEOIS
FREBUTTE
BOURGOIN
GERARD
BRAEM
GHENNE
BRIERS
GILBERT
BRKOJEWITSCH
GILLARD
BUCIK
GILLEBERT
CAHEN‐DELHAYE
GILLET
CALLEWAERT
GIRALDO MARTIN
CAPUCCI
GODEFROID
CASTERMAN
GOEMAERE
CAVALIERI
GOFFETTE
CHANTINNE
GOFFIN
CHARLIER
GOFFIN
CHEVALIER
GOFFIOUL
CHRISTIAENS
GROENWEGHE
CLOSE
GUARELLA
COLEN
GUILLAUME
GUILLAUME
PRENOM
Grégory
Colette
Nicolas
Kévin
Pierre
Yvon
Caroline
Fanny
Franz
Marie Claire
Cécile
Charlotte
Jean‐Noël
Michèle
Christian
Christiane
Martha Rosintauli
Gratienne
Jean‐François
Gaëlle
Catherine
Christian
Laurent
Michel
Max
Marina
Véronique
Souad
Caroline
Simon
Dominique
Maurice
Barbara
Robert
Sarah
Heike
Dominique
Paul
Dominique
Françoise
Sylvie
Pascale
Sylvain
Christian
Marie‐Laure
Anne
Eglantine
Marie‐Jeanne
Thomas
Guy
Gaël
Sophie
Marie
Dominique
Anne
Patricia
Maxime
Felicidad
Cristel
Aubrée
François
Eric
Marco
Quentin
Frédéric
Isabelle
Jean‐Luc
René
Alexandre
Claire
Cyril
Tiffany
Freddy
Serenella
Christiane
Etienne
Brieuc
ORGANISATION
Grotte Scladina
MERA
UCL
Grotte Scladina
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
SPW ‐ DGO4
Musée du cinquantenaire
Château de Moha
Statio Romana
SPW
IATA
SPW ‐ DGO4
ULB
GTN
Préhistoire de Ramioul
FWB
ARC ‐ HAB
UCL
SPW ‐ DGO4
Mouments et Sites de Saint‐Gerard
ULB
Abbaye de Villers‐la‐Ville Asbl
Cercle d'Histoire Pierre Wins
Forges st roch asbl
CNRA
Centre de Physique du Globe de l'IRM
SPW ‐ DGO4
étudiant UCL
Grotte Scladina
Les Amis de l'Ermite de Resteigne
ULB
ARGEPHY
RPA
SPW
SPW ‐ DGO4
Université Saint‐Louis Bruxelles
SPW ‐ DGO4
Malagne ‐ Archéoparc Rochefort
Université de Liège
IRPA
SPW ‐ DGO4
étudiante UCL
Musée d'Eben‐Emael
Etudiante UCL
SPW ‐ DGO4
CETREP
Bénévole ULB et UCL
Pôle Archéologie de Metz Métropole
Préhistosite de Ramioul
étudiante UCL
CRAF
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
SPW ‐ DGO4
CRéA‐Patrimoine ULB
Archéologie de Liège
SPW ‐ DGO4
AWEM
ARC ‐ HAB
SGB‐IRSNB
UCL
IRSNB
SPW ‐ DGO4
ULB
SPW ‐ DGO4
MLC
IRSNB
SPW
étudiant UCL
UCL
Musée d'Eben‐Emael
SPW ‐ DGO4
CRAF
SPW ‐ DGO4
étudiant UCL
MAIL
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
NOM
GUILLAUME
ABRAMS
GUILLAUME
AMOROSO
GUILLOT‐PINGUE
ANAGNOSTOPOULOS
GUSTIN
ANGELI
HANON
ANSIEAU
HANUT
ANSIEAU
HARDY
ANSLIJN
HELLER
BAES
HENDERICKX
BAKARA
HENNUY
BALTUS
HENRARD
BAUWENS
HENRIQUES de GRANADA
BAVAY
HENROTAY
BEDORET
HERMANS
BIVER
HONORE
BOLLE
HOORNAERT
BONJEAN
HORGNIES
BORGERS
HOSSEY
BOSMAN
HUBERT‐MOYSON
BOSQUET
HUBERT‐MOYSON
BOSSICARD
HUS
BOULVAIN
INGELS
BOURGEOIS
JACQUES
BOURGOIN
JASINKI
BRAEM
JIMENEZ
BRIERS
KROPP
BRKOJEWITSCH
LAMBERTY
BUCIK
LAMMERANT
CAHEN‐DELHAYE
LANDENNE
CALLEWAERT
LAURENT
CAPUCCI
LAUWENS
CASTERMAN
LECUYER
CAVALIERI
LEDUC
CHANTINNE
LEDUC
CHARLIER
LEGRAND
CHEVALIER
LENSEN
CHRISTIAENS
LEONARD
CLOSE
LEOTARD
COLEN
LEPOT
PRENOM
Alain
Grégory
Emilie
Nicolas
Alain
Pierre
Michèle Caroline
Joseph
Franz
Frédéric
Cécile
Carole
Jean‐Noël
Frédéric
Christian
Liliane
Martha Rosintauli
Henri
Jean‐François
Denis
Catherine
Aude
Laurent
Denis
Max
Céline
Véronique
Françoise
Caroline
Anne‐Sophie
Dominique
Caroline
Barbara
Sarah
Françoise
Dominique
François
Dominique
Joseph
Sylvie
Dolores
Sylvain
Claude
Marie‐Laure
Marc
Eglantine
Elodie‐Laure
Thomas
Philippe
Gaël
Marc
Marie
Philippe
Anne
Anne‐Sophie
Maxime
Anaïs
Cristel
Guy
François
Gisèle
Marco
Sylvie
Frédéric
Christophe
Jean‐Luc
Emmanuel
Alexandre
Jean‐Pierre
Cyril
Vincent
Freddy
Jean‐Marc
Christiane
Annick
ORGANISATION
MAIL
SPW
[email protected]
Grotte Scladina
[email protected]
Musée Archéologique d'Arlon
[email protected]
UCL
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
SPW
[email protected]
Musée du cinquantenaire
[email protected]
[email protected]
Statio Romana
FAX: 071/325536
SPW DGO4
[email protected]
SPW
[email protected]
Préhistosite de Ramioul
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
SPW
[email protected]
ULB
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
Préhistoire de Ramioul
[email protected]
Direction de l'Archéologie
[email protected]
ARC ‐ HAB
[email protected]
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
ASBL Palais de Charles Quint
[email protected]
ULB
SPW
[email protected]
Cercle d'Histoire Pierre Wins
fax : 071/555327
étudiante UCL
[email protected]
CNRA
[email protected]
Mouments et Sites de Saint‐Gerard
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
UCL
anne‐[email protected]
Grotte Scladina
[email protected]
Raymond Lemaire International Centre for Conservation [email protected]
ULB
Retraité
[email protected]
RPA
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
Centre de Physique du Globe de l'IRM
[email protected]
Université de Liège
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
[email protected]
Membre FAW
[email protected]
étudiante UCL
marie‐[email protected]
Etudiante UCL
[email protected]
CETREP
[email protected]
Château de Moha
[email protected]
Pôle Archéologie de Metz Métropole
[email protected]
MERA
[email protected]
étudiante UCL
[email protected]
SPW
[email protected]
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
[email protected]
Dpat ‐ Service Archéologie Namur
[email protected]
CRéA‐Patrimoine ULB
[email protected]
Préhistosite de Ramioul
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
ex DGO4
[email protected]
ARC ‐ HAB
[email protected]
Statio Romana
FAX: 071/325536
UCL
[email protected]
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
[email protected]
Cultura Europa asbl
[email protected]
IRSNB
[email protected]
Musée de Visé
[email protected]
étudiant UCL
[email protected]
SPW ‐ DGO4
[email protected]
Musée d'Eben‐Emael
SPW DGO4
[email protected]
CRAF
[email protected]
UCL
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
NOM
LOICQ
ABRAMS
LOMBET
AMOROSO
MANCHE
ANAGNOSTOPOULOS
MARCHAL
ANGELI
MAREE
ANSIEAU
MARTIN
ANSIEAU
MARTIN
ANSLIJN
MARTIN
BAES
MASY
BAKARA
MASY
BALTUS
MATERNE
BAUWENS
MATTHYS
BAVAY
MELON
BEDORET
MESSIAEN
BIVER
MICHAUX
BOLLE
MIGNOT
BONJEAN
MIKOLASCZAK
BORGERS
MINTEN
BOSMAN
MODRIE
BOSQUET
MOULAERT
BOSSICARD
MOULIN
BOULVAIN
NEURAY
BOURGEOIS
NICOLAS
BOURGOIN
NOISET
BRAEM
NYS
BRIERS
OLIVIE
BRKOJEWITSCH
ORTIGOSA
BUCIK
PACYNA
CAHEN‐DELHAYE
PAQUET
CALLEWAERT
PARIDAENS
CAPUCCI
PARMENTIER
CASTERMAN
PARMENTIER
CAVALIERI
PATOUT
CHANTINNE
PECHEUR
CHARLIER
PEETERS
CHEVALIER
PETERS
CHRISTIAENS
PETIT
CLOSE
PFEIFFER
COLEN
PIAVAUX
PRENOM
Sophie
Grégory
André
Nicolas
Daniel
Pierre
Jean‐Philippe
Caroline
Bruno
Franz
Charlotte
Cécile
Fanny
Jean‐Noël
Bérangère
Christian
Annette
Martha Rosintauli
Philippe
Jean‐François
Nicolas
Catherine
André
Laurent
Anne
Max
Inge
Véronique
Lucien
Caroline
Philippe
Dominique
Marie‐Claire
Barbara
Marie‐Agnès
Sarah
Sylvianne
Dominique
Véronique
Dominique
Joëlle
Sylvie
Brigitte
Sylvain
Noémie
Marie‐Laure
Jeannine
Eglantine
Raphaël
Thomas
Philippe
Gaël
Concepcion
Marie
Daniel
Anne
Pierre
Maxime
Nicolas
Cristel
Jérôme
François
Noëlla
Marco
Serge
Frédéric
Fabien
Jean‐Luc
Anthony
Alexandre
Catherine
Cyril
Joëlle
Freddy
Michelle
Christiane
Mathieu
ORGANISATION
RPA
Grotte Scladina
CRAF
UCL
Inter professionnelles Jumet et Gosselies
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
SPW
Musée du cinquantenaire
Les Amis de l'Ermite de Resteigne
Statio Romana
ULB
SPW
ULB
SPW ‐ DGO4
Abbaye de Villers‐la‐Ville Asbl
ULB
AWEM
Préhistoire de Ramioul
AWEM
ARC ‐ HAB
ASBL SEGNIA ‐ Houffalize
SPW ‐ DGO4
Inspecteur général patrimoine wallon
ULB
SPW ‐ DGO4
Cercle d'Histoire Pierre Wins
MRBC
CNRA
CODERM asbl
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
Grotte Scladina
Société archéologique Jambes
ULB
RPA
Ministère Région Bxl‐Capitale
SPW ‐ DGO4
RPA
SPW ‐ DGO4
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
Université de Liège
SPW ‐ DGO4
étudiante UCL
Etudiante UCL
Malagne ‐ Archéoparc Rochefort
CETREP
CRAF
Pôle Archéologie de Metz Métropole
SPRB‐DMS
étudiante UCL
SPW ‐ DGO3
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
SPW ‐ DGO4
CRéA‐Patrimoine ULB
ULB
SPW ‐ DGO4
UCL
ARC ‐ HAB
guide touristique
UCL
SPW ‐ DGO4
Musée communal de Nivelles
SPW ‐ DGO4
étudiant UCL
IRSNB
SPW
étudiant UCL
CNAM
Musée d'Eben‐Emael
CRAF
Université de Namur
MAIL
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
tél : 081/411.410
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
NOM
PICARD ABRAMS
PIERARD
AMOROSO
PIERLOT
ANAGNOSTOPOULOS
PIERMARINI
ANGELI
PIETTE
ANSIEAU
PIRSON
ANSIEAU
PLEUGER
ANSLIJN
PLUMIER
BAES
POLIS
BAKARA
PREUD'HOMME
BALTUS
RASKIN
BAUWENS
RAVET
BAVAY
REMACLE
BEDORET
REMY
BIVER
RICHARD
BOLLE
ROBERT
BONJEAN
RONVEAUX
BORGERS
ROSART
BOSMAN
ROSIERE
BOSQUET
SARTIEAUX
BOSSICARD
SAUSSUS
BOULVAIN
SCHEPERS
BOURGEOIS
SCHOBYN
BOURGOIN
SCHUMACHER
BRAEM
SIEBRAND
BRIERS
SORNASSE
BRKOJEWITSCH
SOUMOIS
BUCIK
SOUMOY
CAHEN‐DELHAYE
STEAD
CALLEWAERT
TEMPELS
CAPUCCI
TIMMERMANS
CASTERMAN
TIMPERMAN
CAVALIERI
VALLEE
CHANTINNE
VAN BUYLAERE
CHARLIER
VAN DRIESSCHE
CHEVALIER
VAN EYCK
CHRISTIAENS
VAN HOVE
CLOSE
VAN MOL
COLEN
VAN NEER
PRENOM
Kevin
Grégory
Christiane
Nicolas
Amandine
Pierre
Sylvia
Caroline
Francine
Franz
Stéphane
Cécile
Jean‐Luc
Jean‐Noël
Jean
Christian
Raymond
Martha Rosintauli
Dimitri
Jean‐François
Isaline
Catherine
Jean‐Claude
Laurent
Laurence
Max
Hélène
Véronique
Elodie
Caroline
Claude
Dominique
Francine
Barbara
Amandyne
Sarah
Marie‐Noëlle
Dominique
Pierre‐Philippe
Dominique
Lise
Sylvie
Marc
Sylvain
Angelina
Marie‐Laure
Marie‐Hélène
Eglantine
Michel
Thomas
Caroline
Gaël
Jean‐Pierre
Marie
Martine
Anne
Alan
Maxime
Jean‐François
Cristel
Julie
François
Michel
Marco
Amélie
Frédéric
Muriel
Jean‐Luc
Aude
Alexandre
Olivier
Cyril
Marie‐Laure
Freddy
Bruno
Christiane
Wim
ORGANISATION
étudiant UCL
Grotte Scladina
Conservateur Bibliothèque Mons
UCL
ULB
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
Musée du cinquantenaire
ASLIRA
Statio Romana
SPW ‐ DGO4
SPW
Forges st roch asbl
SPW ‐ DGO4
SPW
ULB
Cercle archéologique Hesbaye‐Condroz
Préhistoire de Ramioul
SPW ‐ DGO4
ARC ‐ HAB
Préhistosite de Ramioul
SPW ‐ DGO4
ULB
Maison des mégalithes de Wéris
Cercle d'Histoire Pierre Wins
CNRA
Musée Archéologique d'Arlon
SPW ‐ DGO4
SRPH CEDARC
Grotte Scladina
SPW ‐ DGO4
ULB
SRPH
RPA
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
CRAN UCLOUVAIN
Université de Liège
SPW ‐ DGO4
Les Amis de Mariemont
étudiante UCL
SPW ‐ DGO4
Etudiante UCL
SPW ‐ DGO4
CETREP
RPA
Pôle Archéologie de Metz Métropole
Athénée Warocque
étudiante UCL
SPW
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
Archéologue indépendant
CRéA‐Patrimoine ULB
SPF Emploi & Associations sc diverses
SPW ‐ DGO4
RPA
ARC ‐ HAB
S.A. des Grottes de Han
UCL
UCL
SPW ‐ DGO4
RPA
SPW ‐ DGO4
SPW
IRSNB
Fouilleur bénévole
étudiant UCL
SPW
Musée d'Eben‐Emael
Cercle archéologique Mons
CRAF
IRSNB
MAIL
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
poes‐[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
QUALITE
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
Monsieur
Madame
Madame
Monsieur
ORATEUR
Madame
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Monsieur
Madame
NOM
ABRAMS
VAN NIEUWENHOVE
AMOROSO
VANDER STRAETEN
ANAGNOSTOPOULOS
VANDERMENSBRUGGHE
ANGELI
VANMECHELEN
ANSIEAU
VERMEERSCH
ANSIEAU
VERSLYPE
ANSLIJN
VOTION
BAES
VRIELYNCK
BAKARA
WARNANT
BALTUS
WEINKAUF
BAUWENS
WEITZ
BAVAY
WEYGERS
BEDORET
WILLEMS
BIVER
WILMET
BOLLE
WITROUW
BONJEAN
WUESTENBERGHS
BORGERS
YERNAUX
BOSMAN
BOSQUET
BOSSICARD
BOULVAIN
BOURGEOIS
BOURGOIN
BRAEM
BRIERS
BRKOJEWITSCH
BUCIK
CAHEN‐DELHAYE
CALLEWAERT
CAPUCCI
CASTERMAN
CAVALIERI
CHANTINNE
CHARLIER
CHEVALIER
CHRISTIAENS
CLOSE
COLEN
PRENOM
Grégory
Jessica
Nicolas
Annick
Pierre
Claire‐Marie
Caroline
Raphaël
Franz
Lauranne
Cécile
Laurent
Jean‐Noël
Madeline
Christian
Olivier
Martha Rosintauli
Yves
Jean‐François
Erika
Catherine
Armelle
Laurent
René
Max
Didier
Véronique
Aline
Caroline
Jacques
Dominique
Eve
Barbara
Geneviève
Sarah
Dominique
Dominique
Sylvie
Sylvain
Marie‐Laure
Eglantine
Thomas
Gaël
Marie
Anne
Maxime
Cristel
François
Marco
Frédéric
Jean‐Luc
Alexandre
Cyril
Freddy
Christiane
ORGANISATION
Grotte Scladina
étudiante UCL
UCL
SPW ‐ DGO4
Unité de Recherche en Histoire Médiévale de l'ULB
MPMM
Musée du cinquantenaire
SPW ‐ DGO4
Statio Romana
étudiante UCL
SPW
CRAN UCLOUVAIN
SPW ‐ DGO4
ULB
SPW ‐ DGO4
Préhistoire de Ramioul
SPW ‐ DGO4
ARC ‐ HAB
CRAN UCLOUVAIN
SPW ‐ DGO4
IRPA
ULB
Cercle d'Histoire Pierre Wins
SPW
CNRA
Université de namur
SPW ‐ DGO4
Cercle archéologique Hesbaye‐Condroz
Grotte Scladina
UCL
ULB
RPA
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
Université de Liège
SPW ‐ DGO4
étudiante UCL
Etudiante UCL
CETREP
Pôle Archéologie de Metz Métropole
étudiante UCL
Fédération Archéologues Wallonie Bruxelles
CRéA‐Patrimoine ULB
SPW ‐ DGO4
ARC ‐ HAB
UCL
SPW ‐ DGO4
SPW ‐ DGO4
IRSNB
étudiant UCL
Musée d'Eben‐Emael
CRAF
MAIL
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
marie‐[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
FAX: 071/325536
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
fax : 071/555327
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]