oradour-sur-glane - Ville de Schiltigheim

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oradour-sur-glane - Ville de Schiltigheim
> a ctua lités
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en
H aute -V ienne
délégation schilikoise d ’ élus et de jeunes
commémore le massacre d ’O radour - sur -G lane
10 juin 1944. 10 juin 2011. De l’horrible massacre d’Oradour-surGlane il y a 67 ans restent les ruines de l’ancien village, carbonisées.
Un lieu témoin de l’horreur de la barbarie nazie que la foule traverse,
chaque année, en procession, en mémoire de ce drame. 9 Schilikois
en ont été victimes. C’est donc tout naturellement qu’une délégation
schilikoise conduite par le maire, Raphaël Nisand, s’associe depuis
trois ans à cette commémoration.
O
radour-sur-Glane, petit village
de Haute-Vienne situé près de
Limoges, est l’une des communes
d’accueil des évacués de Schiltigheim
durant la Seconde guerre mondiale,
de septembre 1939 à septembre
1940. Elle héberge 453 Schilikois
qui rentrent en 1940. Seuls restent
à Oradour-sur-Glane huit habitants
de Schiltigheim : Joseph Bergmann,
Marie Braunstein et son fils Serge,
Joseph Kanzler, sa femme Esther
Kanzler et leurs filles Dora et Simone,
et Odile Neumeyer.
9 Schilikois tués
Le 10 juin 1944, un détachement
de soldats SS (qui compte dans ses
rangs 14 Alsaciens, 13 incorporés de
force et 1 volontaire) de la division
SS «Das Reich» occupe le bourg et
massacre 642 habitants, hommes,
femmes et enfants.
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> S CHI L I CK I NF O S >> j u i llet/août 2011
Parmi eux se trouvent plusieurs
réfugiés du village de Charly en
Moselle et neuf Schilikois : ceux
restés à Oradour-sur-Glane ainsi que
Emile Neumeyer, le frère d’Odile,
venu lui rendre visite ce jour-là.
Le récit d’un massacre
En début d’après-midi, les Waffen
SS encerclent Oradour et rabattent
vers le centre-bourg les personnes
qui travaillent dans les champs. La
population est rassemblée sur la
place principale sous prétexte d’un
contrôle d’identité. Les hommes sont
séparés des femmes et des enfants
qui seront menés dans l’église.
Les hommes sont menés dans les
plus grandes remises ou granges
d’Oradour où les Allemands ont
installé des mitrailleuses. A 16h, et
en quelques secondes les hommes
sont abattus. Les Nazis recouvrent
Parmi la délégation schilikoise à Oradour-sur-Glane, quatre jeunes : Nadia Soufi, Marine Edel, Maxime
Schelcher, Samy Larhrissi. Mais aussi Georges Embser, président départemental de la PRAF GERAL
devant la plaque d’Oradour dédiée aux victimes schilikoises.
les corps de matériaux combustibles
et mettent le feu dans ces lieux de
supplices ainsi qu’aux maisons.
Seulement cinq hommes pourront
sortir de la grange Laudy sans être
abattus par les bourreaux.
A 17h, c’est malheureusement au
tour des femmes et des enfants (400
personnes) réunis dans la petite
église. Les Nazis déposent une caisse
au milieu de la foule, au milieu de
l’édifice. Il en dépasse un cordon
qu’ils allument. Cette caisse destinée
à asphyxier, explose et met en éclat
les vitraux. L’asphyxie ne s’opère
alors pas comme les Allemands le
prévoyaient. C’est alors qu’ils tirent
sur les femmes et les enfants. Une
femme, Mme Rouffanche, parvient à
s’enfuir par un vitrail. Elle est suivie
par une autre femme et son bébé.
Les cris du bébé alertant les Nazis,
ces trois personnes sont mitraillées.
Seule Mme Rouffanche, bien que
blessée, survit en se cachant dans
les rangs de petits pois du jardin du
presbytère.
Sources :
Schiltigheim au XXe siècle - Armand
Peter et www.oradour-souviens-toi.fr
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exposition schilikoise à
R ochechouart
des vies
bouleversées
Présentée à l’automne 2010 à l’Hôtel de Ville de Schiltigheim, l’exposition consacrée au 70e anniversaire
de l’évacuation en Haute-Vienne est aujourd’hui itinérante. La commune de Rochechouart - qui a
accueilli quelque 1500 Schilikois durant la seconde guerre mondiale - vient de l’installer en mairie. Elle
sera ensuite visible à Saint-Brice, Saint-Priest-sous-Aixe et enfin à Aixe-sur-Vienne.
Au premier étage de l’Hôtel de
Ville de Rochechouart : l’exposition
schilikoise consacrée au 70e anniversaire de l’évacuation en HauteVienne, agrémentée de documents
retrouvés dans la région.
Un travail passionnant
«Nous avons voulu apporter une
touche personnelle à l’exposition,
explique Josy Pierrefiche, adjointe
chargée de la culture de la Ville de
Rochechouart, nous avons consulté
les archives et lancé des appels dans
la presse locale. Le bouche à oreille
a également fonctionné et des
témoignages sont arrivés. Au final, il
a fallu faire un tri ! C’était un travail
vraiment passionnant».
Des Schilikois à Rochechouart
Parmi les habitants de Rochechouart
ayant participé à cette recherche
D es
Les Schilikois Patricia et Jean-Louis Munch ont participé au vernissage à Rochechouart.
Ils espèrent passer leur retraite en Haute-Vienne.
d’archives, Charles Bartholmé,
un Schilikois resté en Limousin.
Son neveu, Jean-Louis Munch, vit
quant à lui toujours à Schiltigheim
et participait au vernissage de
l’exposition jeudi 9 juin dernier, en
compagnie de sa femme, Patricia.
«Mon oncle disposait de beaucoup
de photos, explique Jean-Louis, cela
fait aujourd’hui 70 ans qu’il vit ici».
liens fraternels d ’ amitié et de coopération
A Oradour-sur-Glane comme à
Rochechouart et de nombreux
autres villages de Haute-Vienne,
le temps de la réconciliation est
bel et bien venu.
«Amis Schilikois, vous serez toujours
les bienvenus à Rochechouart»,
lançait Jean-Marie Rougier, maire
de Rochechouart, lors du vernissage
de l’exposition du 70e anniversaire
de l’évacuation en Haute-Vienne
à l’Hôtel de Ville. Un accueil
chaleureux, des contacts réguliers,
et des pensées pour Schiltigheim
lors de la réalisation de grands
projets. Rochechouart réhabilite
actuellement son ancienne gare,
et transforme quatre kilomètres
de voie ferrée en promenade. Une
réalisation qui prendra le nom de
«Voie de Schiltigheim», «l’arrivée
des Schilikois s’étant faite ici en
1939», souligne le maire. Une plaque
commémorative y sera installée,
pour rappeler cet événement.
Marie-Louise Michaud, 86 ans, vit à
Rochechouart depuis 66 ans. «Je suis
arrivée ici alors que j’avais quinze ans,
raconte l’ancienne Schilikoise, et j’y ai
rencontré mon mari. Je suis rentrée en
Alsace durant la guerre et mon mari a
été déporté du travail en Allemagne.
Nous avons passé quatre ans sans nous
voir, puis nous nous sommes mariés
à Schiltigheim en 1945. Ensuite, nous
sommes venus vivre ici. Nous avons
acheté un commerce à Saint Junien que
j’ai tenu pendant quarante ans».
Aujourd’hui, c’est avec émotion que
Marie-Louise Michaud revoit les images
de cette évacuation qui aura marqué
à jamais sa vie. Une vie que, comme
Charles Bartholmé (voir ci-contre), elle
ne regrette absolument pas.
Christiane Kress,
née à Saint-Junien
Raphaël Nisand s’est vu remettre la médaille d’honneur de la Ville d’Oradour-sur-Glane
des mains du maire Raymond Frugier.
Un jour du souvenir douloureux
«Le pire a été commis ici», rappelait
Raymond Frugier, maire d’Oradoursur-Glane lors de la commémoration
qui se déroulait en présence du
ministre de la justice, Garde des
Sceaux, Michel Mercier, et de
nombreux élus, dont les maires
des trois villes martyrs : Villeneuve
d’Ascq, Maillé et Schiltigheim.
Pour la première fois cette année,
Peter Bürgel, maire de Dachau,
participait lui aussi aux cérémonies.
Rappelons que c’est dans cette
ville allemande que fut construit le
premier camp de concentration, dès
1933. Une nouvelle étape a donc été
franchie cette année à Oradour, un
pas de plus a été accompli, vers la
réconciliation.
«Je suis née le 22 décembre 1939 à
Saint-Junien», raconte Christiane Kress,
habitante de Bischheim. Evacués à
Saint-Priest-sous-Aixe, ses parents, ses
deux sœurs et son frère sont rentrés
avec elle en Alsace en septembre 1940.
Cette année, Christiane accompagnait la
délégation schilikoise en Haute-Vienne.
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