Petits fonds - Réseau d`Observation du Littoral Normand et Picard

Transcription

Petits fonds - Réseau d`Observation du Littoral Normand et Picard
Petits fonds
Connaissances morpho-sédimentaires et biologiques
des petits fonds et des échanges sableux
entre le large et la côte
Banc de Maërl
© Rebent - Ifremer
Dans le cadre de la définition d'une stratégie d'acquisition
Dans le cadre de la définition d'une stratégie d'acquisition
de nouvelles connaissances, le Réseau d'Observation du
de nouvelles connaissances, le Réseau d'Observation du
Littoral Normand et Picard a mis en place un ensemble de
Littoral Normand et Picard a mis en place un ensemble de
travaux de recensement des connaissances existantes. L'un
travaux de recensement des connaissances existantes. L'un
de ces travaux a porté sur les petits fonds, leur
de ces travaux a porté sur les petits fonds, leur
cartographie, leur dynamique sédimentaire et leur
cartographie, leur dynamique sédimentaire et leur
biodiversité. Ce recensement permettra d'orienter plus
biodiversité. Ce recensement permettra d'orienter plus
précisément les recherches à venir en fonction des
précisément les recherches à venir en fonction des
manques de connaissances mis en évidence.
manques de connaissances mis en évidence.
Introduction/Présentation
Les petits fonds (de 0 à Parc à huître près de Granville à marée basse
10 m) constituent la
zone
du
domaine
marin en interaction
avec le trait de côte et
le domaine du large. Ils
possèdent un certain
nombre de propriétés
qui leur sont propres et
leur étude présente de
multiples objectifs. Les
© www.fond-ecran-image.com
caractéristiques
de
leurs sédiments sont liées à l'intensité des forçages hydrodynamiques (houle, vagues, marée)
ainsi qu'aux peuplements biologiques présents (macroflore et macrofaune benthiques).
L'estimation du transport sédimentaire dans la zone des petits fonds a des applications directes
sur la prédiction de l'évolution du trait de côte. De plus, nombre d'activités sont en interaction
directe avec la nature des fonds. On peut citer à titre d'exemples les activités conchylicoles,
l'exploitation des ressources minérales (granulats marins) ou de clapage. Avec l'aide des
différents membres du conseil scientifique composant le réseau d'observation, un recensement
des connaissances existantes a été effectué et a permis, d'une part, de constituer une base de
données cartographique qui rassemble l'ensemble des études existantes en terme de
sédimentologie et de biologie pour le littoral des régions normandes et picardes et, d'autre part,
de mettre en évidence les manques de connaissances.
Inventaire de l'existant
Données bathymétriques
Le SHOM recense et synthétise l'ensemble des données
bathymétriques en plus de participer à leur acquisition.
Celles-ci sont publiées sous formes de cartes bathymétriques
au format papier ou numérique. La zone littorale normande
et picarde est ainsi couverte dans sa globalité par un
ensemble de 9 cartes bathymétriques ayant fait l'objet d'une
actualisation en 2010 et 2011. Cependant les données
recensées sont parfois très anciennes et remontent au XIXe
siècle. Ainsi une mise à jour des données sources serait
parfois nécessaire.
Le travail d'inventaire a été réalisé
Le travail d'inventaire a été réalisé
sur l'ensemble de la façade
sur l'ensemble de la façade
littorale normande et picarde,
littorale normande et picarde,
s'étendant de la baie d'Authie
s'étendant de la baie d'Authie
(limite nord) à la baie du Mont
(limite nord) à la baie du Mont
Saint-Michel (limite sud-ouest).
Saint-Michel (limite sud-ouest).
Sur l'ensemble de cette façade ont
Sur l'ensemble de cette façade ont
été recensées les études ayant eu
été recensées les études ayant eu
lieu dans le domaine subtidal
lieu dans le domaine subtidal
proche (fonds jusqu'à -10 m cote
proche (fonds jusqu'à -10 m cote
marine environ) et, par extension,
marine environ) et, par extension,
le domaine intertidal et des fonds
le domaine intertidal et des fonds
plus élevés en fonction des études.
plus élevés en fonction des études.
Données sédimentaires
Les programmes INTERREG issus
de collaborations entre des
équipes scientifiques de différents
pays européens sont sources de
nombreuses connaissances. Les
rapports des programmes CHARM
et BRANCH constituent ainsi des
documents incontournables.
Depuis la réalisation de la première carte sédimentaire à
l'échelle de la Manche à la fin des années 70, un certain
nombre de carte ont été produites. Le SHOM publie des
cartes de synthèse de la nature des fonds et l'Ifremer a
réalisé plusieurs cartes reprenant localement et de manière
détaillée la nature des fonds ainsi que leur morphologie
(dunes, rides). La baie de Somme fait également l'objet
d'études approfondies à l'heure actuelle.
Données biologiques
Peuplements benthiques de la Manche
(Sextant-Ifremer,
sources
diverses :
Cabioch, Gentil et Glaçon, 1975, 1977 ;
Rétière, 1979 ; Guillaumont et al., 1987)
Dans les années 70, les peuplements
benthiques ont été cartographiés sur
une grande partie du littoral normand
et picard. Ils font aujourd’hui l'objet de
nombreuses
études
et
suivis,
notamment dans les grandes baies où
les fonds vaseux abritent une grande
diversité d’espèces (études du GEMEL
en Normandie et Picardie) et au niveau
des estrans rocheux du pays de Caux
(par la CSLN ). La macroflore est étudiée
depuis plus de vingt ans et ces
observations ont mis en évidence une
diminution générale des effectifs des
populations algales.
Manques de données
Dynamique sédimentaire
1988
L'étude de la dynamique
sédimentaire à proximité de la
côte nécessite de mettre en
place des suivis sur plusieurs
années. Cette contrainte a
conduit
à
un
manque
conséquent
de
données.
Cependant la zone Dieppe - Le
Tréport qui est suivie tous les
quatre ans depuis 1988,
constitue un bel exemple de
suivi dynamique.
2000
Faciès sédimentaires sur la zone Dieppe-Le Tréport en 1988 et en 2000 (Augris et al., 2004)
Aspects Biologiques
Les données concernant les peuplements benthiques sont
souvent très localisées. De nombreuses connaissances ont
été acquises dans les baies et sur le littoral cauchois mais le
reste de la bande littorale a été peu étudié. Les suivis algaux
semblent satisfaisants à l'heure actuelle cependant une
cartographie précise de ces peuplements et de certains
habitats d'intérêt pour la biodiversité (maërl, herbiers, récifs
d'hermelles) serait intéressante. Elle permettrait de mieux
définir les sites de futurs aménagements ou activités.
Le programme litto3D® issu d'une
Le programme litto3D® issu d'une
collaboration entre l'IGN et le
collaboration entre l'IGN et le
SHOM a pour but d'établir un
SHOM a pour but d'établir un
modèle altimétrique de référence
modèle altimétrique de référence
pour l'ensemble de la frange
pour l'ensemble de la frange
littorale, à la fois pour le domaine
littorale, à la fois pour le domaine
marin et le domaine terrestre en
marin et le domaine terrestre en
s'étendant sur des zones ayant
s'étendant sur des zones ayant
une altitude comprise entre -10 m
une altitude comprise entre -10 m
et +10 m (soit environ 45 000
et +10 m (soit environ 45 000
km²). Ce modèle altimétrique est
km²). Ce modèle altimétrique est
réalisé à partir de relevés LIDAR
réalisé à partir de relevés LIDAR
(altimétrique et bathymétrique) et
(altimétrique et bathymétrique) et
de sondeurs multifaisceaux et
de sondeurs multifaisceaux et
devrait être accessible pour
devrait être accessible pour
l'ensemble de la sphère publique.
l'ensemble de la sphère publique.
La zone Nord-Cotentin de Barfleur
à la Hague a fait l'objet de très peu
d'études et celles-ci sont pour la
plupart liées à l'hydrodynamisme,
reconnu pour être très fort dans
cette zone (jusqu'à 10 noeuds). La
rade de Cherbourg a fait l'objet
d'études concernant ses aspects
biologiques et sédimentaires.
Difficultés liées aux petits fonds
Cette étude a montré qu'il existe de nombreux vides de
données dans la zone la plus proche de la côte (proche du
zéro hydrographique). Cette zone, correspondant aux petits
fonds, était jusque très récemment difficile d’accès pour les
bateaux du fait de la très faible profondeur d’eau. Depuis peu,
de nouveaux moyens d'études, qui permettent d'étudier
cette zone, ont fait leur apparition. On peut citer le LIDAR qui
permet l’acquisition de données topographiques fines par
laser aéroporté (exemple de Litto3D et CLAREC) , ainsi que la
vedette Haliotis (Génavir - Ifremer), développée
spécifiquement pour l'étude de ces fonds. Il est donc possible
que
nos connaissances sur cette zone s'améliorent
rapidement durant les années à venir.
Travail cartographique
Afin d'avoir une vision précise de la répartition des
connaissances
existantes,
une
cartographie
thématique des études a été initiée. Outre une
visualisation rapide des manques de données, celle-ci
permet de savoir rapidement, pour un site donné,
quelles études ont été réalisées, sur quels aspects, par
qui et avec quelles méthodes. Cette base de
métadonnées a ainsi pour but de rendre les travaux de
Capture d'écran SIG, campagnes océanographiques
recherche bibliographique plus simples et plus rapides
en identifiant l'ensemble des connaissances acquises sur une zone. Cet outil SIG est en cours de
développement et doit être alimenté par les études recensées lors des différents états de l'art,
mais il devra également faire l'objet d'un enrichissement régulier par les acteurs de la recherche.
La baie des Veys
© www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr
Ce qu'il faut retenir...
Récif d'hermelles
© Rebent - Ifremer
Perspectives
Les connaissances à acquérir pour le domaine des petits
fonds sont nombreuses. Cependant, il existe un certain
nombre d'études réalisées sur quelques sites et qui
pourraient constituer un modèle à appliquer à d'autres
zones de la façade littorale normande et picarde.
L'acquisition des données concernant les aspects
sédimentaires et biologiques est toutefois différente et
une réflexion sur leur représentativité, ainsi que sur leur
harmonisation se révèle indispensable.
La compréhension pleine et entière des processus impliqués dans le fonctionnement des
petits fonds et de leur implication dans les activités humaines nécessite l'étude croisée des
facteurs hydrodynamiques, sédimentaires et biologiques. La mise en place d'un suivi de ces
aspects pour un certain nombre de sites caractéristiques (plage sableuse, baie, estran
rocheux, falaise) serait ainsi intéressante.
Geoffrey Souverain
Septembre 2011
Délégation Normandie
www.conservatoire-du-littoral.fr
5-7 rue Pémagnie – BP 546
14 000 CAEN Cedex
[email protected]