L`enfant, l`école et l`image : comment former des
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L`enfant, l`école et l`image : comment former des
IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : Professeur des écoles L’enfant, l’école et l’image : comment former des lecteurs d’images citoyens ? VALENTIN, Stéphanie Gilles Dinard 2003-2004 N° de dossier : 03STA00200 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Table des matières Introduction............................................................................................. 2 I – L’image au cœur de l’école............................................................... 4 1° Définition de l’image : Qu’est ce qu’une image ? .................................................. 4 2° Nature et fonction de l’image ................................................................................ 5. a- Nature ............................................................................................................ 5 b- Fonction ........................................................................................................ 6 3° Les différents niveaux de lecture d’une image...................................................... 7 4° Ce que disent les programmes. ............................................................................ 8 II – La lecture d’image : de la transversalité à la disciplinarité. .......10 1° Une approche transversale de l’image .............................................................. 10 Séance n° 1 : Lecture d’une illustration......................................................... 11 L’image de publicité..................................................................................... 14 Séance n° 2 : Lecture d’une image de publicité ............................................ 15 2° L’image dans les différentes disciplines ............................................................. 16 a- L’image en mathématiques .................................................................... 17 b- L’image en sciences ............................................................................... 18 c- L’image en histoire – géographie.......................................................... 18 Séance n° 3 : Image politique en histoire...................................................... 19 d- L’image et l’art visuel ............................................................................. 21 III – Image et maîtrise de la langue : mon projet sur un album en classe de CP. ...............................................................................22 1° L’image pour parler ............................................................................................ 22 Séance n° 4 : La découverte des 1ère et 4ième de couverture............................23 2° L’image pour lire ............................................................................................... 25 Séance n° 5 : Lecture d’album ..................................................................... 26 3° L’image pour écrire, pour produire..................................................................... 27 Séance n° 6 : Observation réfléchie de la langue ......................................... 29 Conclusion ............................................................................................31 Bibliographie.........................................................................................33 Annexes.................................................................................................34 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Introduction De nos jours, les images sont omniprésentes dans notre société, que ce soit dans la sphère familiale ou publique ; autant d’icônes devant lesquels la vigilance n’est pas toujours de mise. Nous en sommes de grands consommateurs. Ne l’avons-nous pas toujours été ? Des peintures rupestres aux décorations de nos maisons, des livres d’images au développement de nouveaux médias le plus souvent richement illustrés. C’est toute une civilisation qui s’exprime au moyen de l’image. Mais la cible la plus réceptive reste les enfants. En effet, vivant dans un monde foisonnant d’images fixes ou animées, sur papier ou sur écran, accompagnées de textes ou non, réelles ou virtuelles, les enfants sont de grands « consommateurs ». De ce fait, l’image devient un réel outil de travail, à la fois ludique et pédagogique. L’école a pris conscience de son importance dans les apprentissages. L’éducation à l’image, souvent associée aux arts visuels, doit dorénavant cerner l’ensemble des disciplines et les Instructions Officielles vont dans ce sens. Ces dernières précisent même que les images sont à la fois des matériaux, des documents et des supports d’expression. Ainsi l’image peut être étudiée pour ellemême, dans sa dimension technique, artistique ou poétique. Ce travail sur l’image est alors une fin en soi et permet l’acquisition de savoirs et de compétences qui pourront être mis au profit d’autres matières d’enseignement. Mais elle doit aussi être intégrée dans les différentes disciplines. Dans ce cas, elle est au service des apprentissages et permet la construction de savoirs plus spécifiques. Dans tous les cas, il faut cesser de se méfier des pouvoirs de séduction de l’image au point de la limiter à un rôle illustratif. L’image se lit. Il peut sembler étonnant d’employer le verbe « lire » dans son sens le plus strict. C’est justifié cependant, si l’on pense que lire, c’est décrypter des signes, faire des hypothèses et enfin de compte détecter le sens d’un message qu’il soit linguistique, iconique ou même sonore. L’image, en se lisant donc, évite manipulation et passivité. L’enfant devient critique de ce qu’il regarde au même titre de ce qu’il lit. En ce sens, la pédagogie de l’image participe à l’éducation du jeune citoyen. Une culture de l’image, comme une culture de l’écrit, ne se construit pourtant pas par hasard. C’est par la confrontation répétée avec des 2 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer images diverses que l’on peut y parvenir. Découvrir ceci en classe ne peut que favoriser la formation de l’esprit critique des élèves. C’est de cette volonté qu’est né ce mémoire professionnel : faut-il former des lecteurs d’images ? A cette question il faut évidemment répondre « oui ». Cependant, comment amener l’élève à une lecture critique de l’image ? Ce travail s’attachera à prouver le rôle pédagogique de l’image au service de quatre objectifs principaux : apprentissage, culture, citoyenneté et langage. Ces quatre ordres de motivation, fréquemment mêlés dans les discours mais aussi dans les pratiques pédagogiques, sont tous ancrés dans une volonté de communication. Comment alors permettre aux élèves de se construire une attitude culturelle et critique vis-à-vis des différentes manifestations des images ? Notre rôle d’enseignant est d’apporter un certain nombre de connaissances et d’outils pour la lecture d’images. Mais il faut rester vigilant car le langage des images ne possède pas de grammaire rigide. On ne lit pas une image comme on lit un livre. De plus, l’image n’est jamais la transparence du réel ; elle nous fait rentrer dans le domaine du sensible, de l’esthétisme. On l’aime, on la déteste, on la trouve belle, laide, étrange ou amusante. C’est précisément en raison de ce constat qu’il est essentiel de se constituer un regard critique comme garantie de cette manipulation émotionnelle. Il faut veiller à limiter les élèves à lire ce qu’ils voient et uniquement cela, chassant ainsi peut-être quelques stéréotypes et codes régis par leur propre culture. L’école a donc pour mission d’apprendre à l’enfant à regarder, à lire pour comprendre et appréhender le monde qui l’entoure. Ceci l’aidera ainsi progressivement à entrer dans le monde des connaissances. Après avoir présenté les chemins empruntés par l’image au coeur de l’école, j’évoquerai les caractères transversaux et disciplinaires de la lecture d’images en classe. Enfin, je proposerai un projet d’activité sur la lecture d’images en lien direct avec la maîtrise de la langue orale et écrite. 3 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer I – L’image au cœur de l’école. Avant toute étude concernant la lecture d’image, il convient de définir le terme d’image. Ce dernier est tellement utilisé, avec de nombreuses significations sans lien apparent, qu’il semble très difficile d’en donner une définition simple qui en recouvre tous les emplois. En effet, qu’y a-t-il de commun entre un dessin d’enfant, un film, un tableau, des graffitis, des affiches, des images mentales… ? Le plus frappant est que malgré la diversité des significations de ce mot, nous comprenons qu’il indique quelque chose empruntant certains traits au visuel. 1° Définition de l’image : Qu’est ce qu’une image ? D’après le dictionnaire, une image est : • La représentation d’un être ou d’une chose par les arts graphiques ou plastiques, la photographie, le film… • La représentation imprimée d’un sujet quelconque. • Au sens figuré, ce qui reproduit, imite ou par extension évoque quelqu’un ou quelque chose. • Un ensemble de points. • La représentation mentale d’un être ou d’une chose. • La représentation psychique d’un objet absent. Dans son premier sens, le terme d’image est utilisé de manière approximative pour désigner des productions très différentes. De toute façon, il s’agit toujours de représentations qui se substituent à un modèle original, qu’il soit réel ou imaginaire. Mais au fond, qu’est ce qu’une image ? Un simple signe visuel dans lequel nous reconnaissons non pas la réalité mais une imitation de la réalité. L’image représente. Dans son tableau La trahison des images, le peintre René Magritte le démontre bien « ceci n’est pas une pipe » mais la représentation de celle-ci. L’image est donc un objet second qui se réfère à quelque chose d’autre. Elle n’est pas l’objet lui-même. Dans sa représentation, elle est composée de ce que Battut et Bensimhon appellent dans leur ouvrage Lire et comprendre les images à l’école, de signes, c'est-à-dire d’éléments qui ont une existence propre en dehors de 4 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer l’image et de signes plastiques, caractéristiques matérielles de l’image (échelle des plans, angles de prise de vue, couleurs…) Les signes de l’image ne sont pas spécifiques à l’image : objets, actions… font également partie de la vie réelle. L’image utilise aussi des codes (cadrage, style…) qui répondent à des usages sociaux et culturels que l’auteur mais aussi le lecteur ont mis en œuvre dans un contexte particulier. 2° Nature et fonction de l’image. a – Nature : Comme nous l’avons déjà dit, de nos jours, le terme d’image recouvre des représentations variées… Les progrès photographiques permettent aujourd’hui d’observer l’infiniment petit et aussi ce qui est très grand. L’image scientifique ellemême devient fascinante car elle montre l’invisible. Eric Battut et Daniel Bensimhon classent ainsi les images en deux catégories : • Les « Images fabriquées » (dessins, peintures…) qui sont des conceptions de l’esprit. • Les images enregistrées (photos, scanners, films…) qui sont des saisies du réel. Dans les deux cas elles sont des productions humaines. Les images ne naissent pas de rien. « Derrière chacune d’elles, il y a un ou plusieurs individus qui ont œuvré pour sa naissance ». 1 Dans ce classement, on pourrait cependant ajouter des images mentales des objets, des personnes qui nous entourent depuis notre petite enfance. Cavana, dans un récent album, évoque même le souvenir des images sur les murs de sa classe quand il était jeune écolier : « On aime bien ces images, celles qui sont au mur tout le temps, on les regarde même quand c’est pas l’interrogation »2 Comment alors rétorquer que ce ne sont pas des outils pédagogiques. De plus en plus, on parle des représentations des enfants (verbales, écrites ou dessinées) à partir desquelles on va pouvoir construire des séances, orienter les apprentissages, communiquer des informations. 1 2 Lire et comprendre les images à l’école, E. Battut et D. Bensimhom, Ed. Retz, 2001 Sur les murs de la classe, Cavana, Hoëbeke, 2003 5 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer b – Fonctions : Il y a un langage de l’image et il peut être étudié comme tout langage dont la fonction première a un rapport avec un processus de communication. De ce constat nous pouvons présenter un nouveau classement, du point de vue cette fois, de la fonction de l’image. L’image se voit attribuer toutes les fonctions de la communication. • La fonction dénotative : centrée sur le contenu du message (l’image scientifique, la photo de presse…elles ont une prétention d’objectivité) • La fonction d’information : l’image est alors une observation attentive qui se veut neutre (documentaire ou image réaliste) • La fonction argumentative : l’image a pour finalité d’être un outil de connaissance (une image scientifique, la photo satellite, le schéma…) • La fonction narrative : l’image peut, à elle seule, raconter une histoire (la bande dessinée) • La fonction « mémorisation » ou témoignage (la photo souvenir, la carte postale…) • La fonction symbolique (peinture pariétale, anneaux des jeux olympiques…) • La fonction conative : elle est centrée sur le destinataire. Elle souhaite emporter son adhésion. Elle interpelle. (La publicité, l’affiche…) • La fonction d’illustration qui embellit parfois, mais qui vient aussi en appui pour compléter une communication écrite (l’illustration d’album jeunesse…) • La fonction esthétique qui est l’image d’art, mais aussi la décoration ; elle a pour finalité le beau ou la recherche d’émotions sensibles (la peinture, la photographie d’art…) Aucune image n’est porteuse que d’une de ces fonctions. La fonction esthétique ou narrative peut se révéler expressive, émotive par exemple. Quoiqu’il en soit l’image peut aussi être un instrument au service de quelque chose ou de quelqu’un mais aussi un moyen de communication dans lequel l’homme s’exprime, se découvre, se défend. Il est alors de première importance que les élèves soumis à la lecture d’une image perçoivent que celle-ci est née d’une volonté agissante. La 6 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer machine ne fait que fixer l’image, le magazine ne fait que la transporter. Derrière il y a toujours un être qui agit et d’autres qui lui ont demandé d’agir. 3° Les différents niveaux de lecture d’une image. Selon L. Hamm dans son ouvrage Lire des images « lire une image c’est d’abord repérer des signes, émettre des hypothèses et détecter enfin le sens du message » On pourrait faire alors facilement un parallèle avec la lecture d’un texte qui passe par un décodage graphique, une compréhension littérale des mots et des phrases, pour arriver ensuite à une compréhension de l’implicite. L’image semble facile à lire, puisqu’elle s’appuie sur des signes qui généralement sont des figures du monde réel. On reconnaît qu’il s’agit de la représentation ressemblante d’une pipe donc l’image nous parle d’une pipe. Cela serait le cas si toutes les images étaient sorties d’un imagier d’enfant. La réalité cependant est tout autre. Lire une image, c’est chercher des voies qui isolent des données de manière à ce que l’émotion et l’anecdote ne prennent pas le pas sur le sens. Ainsi, ce que l’on voit dans l’image n’est pas toujours ce que l’on peut comprendre. Chaque signe porte plusieurs sens possibles et fait sens différemment chez chaque percepteur. L’image est donc polysémique. Entrer dans une telle diversité réclame une méthode. C’est la démarche sémiotique, qui propose d’aborder l’image sous l’angle de la signification, non plus sous celui de l’émotion, de l’esthétique. Battut et Bensimhon proposent trois niveaux de lecture. • Le niveau iconique consiste en une simple identification. « Je vois une maison, je comprends une maison » : c’est une lecture analogique. Les signes sont pris dans leur fonction première. • La lecture iconographique réside dans le lien que l’on fait entre les différents signes composant l’image pour construire du sens. La combinaison des signes donne une histoire. « Je vois la porte de la maison ouverte, je comprends que quelqu’un est entré dans la maison » La lecture iconographique s’emboîte évidemment dans le niveau iconique car elle suppose que la lecture des signes soit correcte. De plus, les différents sens qui peuvent être donnés par une même image doivent reposer sur des 7 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer éléments présents dans l’image. Les points de vue doivent être argumentés, fondés sur des indices également présents dans l’image. • La lecture iconologique dépasse les signes iconiques pour lire un message symbolique ou plus simplement narratif incluant dans une contradiction, les signes iconiques de l’image. On est dans le domaine de l’interprétation. Ces différentes lectures peuvent s’appliquer aussi bien aux signes iconiques qu’aux signes plastiques de l’image et se superposer l’une à l’autre. Lire une image en classe c’est procéder à ces trois niveaux de lecture, pour sensibiliser l’enfant à la culture de l’image, l’aider à identifier l’enjeu de la communication visuelle et découvrir l’objet image et son organisation. Mais c’est aussi, car l’image demeure un outil spécifique d’apprentissage, un réel support didactique comme le stipule les nouveaux programmes. 4° Ce que disent les programmes.(cf annexe 1) Les nouveaux programmes de l’école maternelle et élémentaire font clairement mention de l’image, qui devient tour à tour matériau à utiliser et œuvre à observer et ce dans les trois cycles. Bien que l’image fixe ou mobile reste appréhendée de manière plus approfondie dans le cadre des arts visuels, elle s’ouvre aussi par son étude dans la plupart des autres domaines disciplinaires. En effet « Quand en arts visuels le maître initie à la lecture d’image, il facilite le travail de toutes les disciplines qui l’utilisent »3 A l’école maternelle « il est important de donner à voir des images variées, d’arrêter son regard pour le temps de l’observation, d’aider à préciser ce que l’enfant perçoit… les activités proposées abordent des connaissances propres aux images appréhendées selon leurs caractéristiques, leurs supports et leur fonction » 4Ainsi le jeune élève sera confronté à une grande diversité d’images qu’il pourra observer et manipuler. Progressivement il sera amené à : • Retrouver la provenance de certaines images. • Utiliser un vocabulaire de description d’une image. • Comparer diverses images. 3 4 Les nouveaux programmes de l’école élémentaire, CNDP, 2002 Les nouveaux programmes de l’école maternelle, CNDP, 2002 8 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer • Utiliser une image ou seulement une partie pour en réaliser une nouvelle, ou pour réaliser une narration, une production d’écrit. « Puisant dans la diversité renouvelée des images de la classe, l’enseignant accompagnera l’enfant dans ses découvertes et la compréhension du monde »5 Au cycle 2, les images deviennent des matériaux, des documents et des supports d’expression. Ainsi se développe une approche plus structurée et plus approfondie qui fera le lien « ce que je vois » et « ce que je comprends » Les images sous toutes leurs formes seront fréquemment utilisées dans les différentes activités de la classe et ce, de manière plus réfléchie. Il importe que ces différents documents fassent l’objet d’une discussion afin que le message qu’ils portent soit verbalement élaboré. L’élève prendra ainsi l’habitude de fréquenter les images, de les transformer, de se rendre auteur des images qu’il produit et spectateur impliqué de celles qu’il regarde. Au cycle 3, « l’objectif est de doter l’élève d’outils d’observation et d’analyse lui permettant d’appréhender le monde d’images dans lequel il vit et de mieux s’y repérer » 6; ceci en mettant l’accent sur la production et en distinguant les images artistiques, des images documentaires, scientifiques ou publicitaires. La production d’images comportera l’utilisation d’un appareil photographique qui amènera les enfants à jouer sur les éléments plastiques de l’image. L’image est donc introduite sous toutes ses formes fixes, animées, et dans des domaines très divers. Elle est abordée selon ses caractéristiques et ses fonctions spécifiques (comme dans chaque cycle) et reconnue « comme vecteur de connaissances » Ainsi en respectant les instructions officielles et pour mener à bien mon projet d’activités, j’ai du amener les élèves à acquérir une bonne compréhension de l’image. J’ai tenté dans mes diverses séances de leur faire appréhender l’image comme une réalité distincte de ce qu’elle représente, de leur faire accepter les différentes manipulations qui lui sont propres et enfin de leur faire étudier les codes techniques et culturels qui la traversent. Pour cela, j’ai fait le choix d’utiliser l’image fixe et ce pour plusieurs raisons. D’un point de vue méthodologique, il me semble que l’image fixe reste le préliminaire de toute compréhension future des autres formes visuelles de communication. D’une part, sa simple perception est déjà un 5 6 Les nouveaux programmes de l’école maternelle, CNDP, 2002 Les nouveaux programmes de l’école élémentaire, CNDP, 2002 9 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer phénomène complexe, un réel apprentissage et d’autre part, on peut aisément s’attarder, revenir, discuter avec plus d’aisance que sur tout autre support. L’image fixe laisse le temps aux enfants de construire leur propre perception et leur accorde plus de temps pour rentrer dans les apprentissages. Le rôle de l’affichage en classe en est le juste représentant. Enfin, d’un point de vue purement pratique, l’image fixe m’a permis, durant mes trois stages de trois semaines, de ne pas me soucier du matériel mis à ma disposition à l’intérieur de l’école. II - La lecture d’image : de la transversalité à la disciplinarité. L’école propose de nombreuses images dans des situations pédagogiques variées. Pas un texte de lecture, pas un exemple de mathématiques qui n’en soit accompagné. En sciences elles prouvent, en histoire elles sont des traces… Même si elles n’apparaissent que bien souvent dans la rubrique « éducation artistique », c’est bien d’une utilisation transversale et disciplinaire qu’il est question dans les nouveaux programmes et ce, dans les trois cycles de l’école primaire. 1°- Une approche transversale de l’image. Après cette première partie théorique, je m’intéresse à présent aux réelles motivations de ce travail « A quoi sert de lire une image à l’école ? » Il me semble important, en premier lieu, d’aborder l’étude de l’image d’un point de vue transversal afin d’amener les enfants à aborder quelques bases de lecture d’images simples, tels que la provenance de l’image, les différents composants et plans de l’image, les points de vue…Ceci permettra par la suite, d’aborder l’image dans une approche sémiologique, isolant pour un temps l’émotion qu’elle pourrait lui insuffler. De plus il m’a paru nécessaire, par la suite, d’amener les élèves à réfléchir au message induit par cette image et par le texte qui l’accompagne afin de former leur esprit critique qui leur évitera peut être de se laisser manipuler. Ce type de séance est de toute évidence très pédagogique car, non seulement il induit une analyse des éléments plastiques ainsi qu’une construction de sens à partir 10 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer des éléments iconiques, mais en plus, il est une réelle source de motivation pour les enfants. Séance n° 1 : lecture d’une illustration tirée d’un album de Claude Ponti, Ma vallée (cf annexe 2) Classe : CE 2 -27 élèves 1er stage d’observation. Matériel : Affiches A3 Photocopie couleur de la première page de l’album Photocopie couleur agrandissement de l’arbre-maison Objectifs : Apprendre à déduire une narration de l’observation Distinguer les interactions texte-image. Compétences : Etre capable de construire du sens au-delà des signes iconiques. Ma première séance de lecture d’images portait sur la première de couverture d’un album de Claude Ponti Ma vallée en classe de CE 2. Sous prétexte de faire découvrir aux enfants le prochain album qu’ils allaient étudier en classe, je leur présente la première illustration. Mon choix s’est porté sur cet album de Claude Ponti, d’une part car il est mentionné dans les documents d’application, liste référence des livres à étudier au cycle 3, mais aussi et surtout parce que les illustrations des livres de Claude Ponti sont très riches et permettent de déceler de nombreux détails. Cet album Ma Vallée, est construit à la manière d’un documentaire. Nous sommes invités à visiter la vallée des Touim’s (héros de l’histoire ), ses modes de vie, ses saisons, son habitat…Les images alternent des plans très larges et de très gros plans ; il y a également des croquis, des cartes. De nombreuses activités sur l’image auraient donc été possibles, mais le stage en observation ne me le permettait pas. Sur un agrandissement couleur de la première illustration de l’album (qui ressemble à la première de couverture sans le personnage principal) où le texte n’apparaît pas, je propose aux enfants de décrire ce qu’ils voient sur cette image. Dans un premier temps, les élèves ont tendance à exprimer leurs émotions, les sentiments qu’ils éprouvent à la vue de certains éléments, certaines couleurs. Mais bien vite, ils reviennent à une description pure. « Je vois des arbres, des montagnes, de l’eau qui coule au fond … ». Après avoir scrupuleusement décrit les différents signes de l’image, je demande, dans un second temps, d’émettre des hypothèses 11 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer sur la provenance de cette image. Certains enfants reconnaissant les illustrations de Claude Ponti, ont tout de suite trouvé : « Elle vient d’un livre, d’un livre de Claude Ponti ». Je valide effectivement leur réponse en montrant la couverture du livre mais en dissimulant le titre. Vient ensuite un travail de recherche du titre : « Comment pourrait-on intituler cet album ? », un élève ayant déjà lu le livre, trouve le titre exact. Je demande alors aux autres enfants si le titre convient à l’illustration. Qu’est ce qu’une vallée ? Ils se rendent très vite à l’évidence que le titre représente l’illustration. De retour à notre illustration, je m’interroge : « Mais si cette illustration appartient à un album, que manque-t-il ? » Dans un livre, il y a des dessins mais aussi …des textes. Mes élèves sont alors invités à rédiger au cahier d’essai, une petite production de quelques lignes qui pourrait, comme le titre, convenir avec l’illustration affichée au tableau. Lors de la mise en commun, de nombreux enfants ont extrapolé sur l’image et se sont servis de celle de la couverture (où apparaissait le personnage principal) pour composer leur texte. Je les interroge alors sur la présence d’un personnage sur l’image. « Il n’y a personne, on ne voit qu’une vallée. » Je leur lis alors le texte réel de l’album et leur écris au tableau en dessous de l’image « Voici ma vallée. Je suis né dans l’arbre-maison sur les falaises bleues. Je suis un Touim’s. Tous les Touim’s vivent dans ma vallée. C’est la plus belle du monde. » A présent, je tente de faire valider aux enfants la correspondance entre le texte que je viens de lire et l’illustration. On voit une vallée, les falaises sont bleutées, mais qui parle ? Apparaît-il sur l’image ? « C’est comme s’il prenait la photo, il n’apparaît pas sur l’image », rétorque un enfant. Si le temps me l’avait permis, j’aurais alors pu aborder le thème des points de vue, des angles des prises de vue… Je leur pose cependant un nouveau problème : le texte parle d’un arbremaison, mais nous n’avons jamais évoqué cela en analysant notre image. Un élève s’approche un peu plus près, regarde très attentivement et découvre enfin une petite maison. J’affiche alors au tableau, à côté de notre première image un agrandissement du détail de l’image : on peut y apercevoir une cheminée, un escalier, un toit. Je fais alors remarquer aux élèves que sans le texte, nous n’aurions pas pu voir la maison sauf si nous avions pu la regarder très attentivement. Cette séance est alors prolongée par une production de l’écrit : « Après avoir bien regardé et décrit l’illustration de la première page, j’imagine l’histoire que nous allons lire 12 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer dans cet album… » Puis par une séance d’arts plastiques où, sur une feuille, je laissais apparaître un petit détail de l’une des pièces de l’arbre-maison, les enfants devant alors poursuivre le dessin en incluant le détail de l’image. (cf annexes) J’aurais pu prolonger la séance différemment en production d’écrit : « Nous allons faire comme le petit Touim‘s, décrire un endroit que nous aimons, comme nous l’avons fait pour l’image, avec beaucoup de précisions ; ensuite en arts plastiques, en échangeant sa production avec son voisin afin de créer une image décrivant son paysage, son endroit. Nous aurions pu ainsi évaluer ensemble les interactions texte - image, mais aussi remarquer que les images mentales sont personnelles et régies par le jeu de l’émotion, de l’imaginaire et qu’il est très difficile de s’en séparer pour ne se baser que sur la réalité. Cette première séance a permis de mettre l’accent sur le fait que l’image d’album n’est pas innocente. Elle est conçue par l’auteur et par ses émotions propres mais aussi et surtout, elle est dirigée par le texte qui guide alors notre regard ; elle fait passer un message aux jeunes lecteurs. Ils ont appris à décrire une image et à éviter l’extrapolation émotionnelle, ils ont repéré et donné un sens aux différents signes plastiques et iconiques d’une image. Les enfants ont pris un réel plaisir à entrer dans l’image ; ils semblaient motivés et la séance de production d’écrit qui a suivi l’a prouvé. L’éducation à la lecture d’image en classe nécessite donc une connaissance de quelques notions de sémiologie et des apprentissages plus complexes. Les élèves doivent donc alors se livrer à trois types d’activités différents : identifier les signes de l’image, leur donner un sens, les décoder. Ils doivent encore prendre conscience que l’image est polysémique et qu’il faut tirer de l’image, de même que d’un texte, des significations qui relèvent de la dénotation (ce qui est montré) et de la connotation (ce qui est évoqué). Les amener à interpréter l’image selon les connaissances qu’ils possèdent est aussi important que de considérer qu’entre écrit et image, il n’y a pas de ligne de démarcation. Se former à la lecture d’image est donc de plus en plus nécessaire, d’autant qu’elle permet aussi d’acquérir un regard critique sur le monde. La lecture d’image de publicité semble une suite logique permettant de conduire l’enfant vers la réflexion et la compréhension du message induit par l’image. 13 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer L’image de publicité. Parmi les images les plus accessibles aux enfants, figurent les images de publicité. Celles-ci sont omniprésentes dans notre quotidien. Elles apparaissent souvent à des moments où en des lieux stratégiques (entre deux programmes jeunesse, dans nombre de magazines…). Les Publicitaires l’ont bien compris et touchent les enfants par la tentation : « Achète mon produit, tu seras celui dont je présente l’image. » Actuellement le Comité Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) pose même le problème de l’obésité infantile face aux publicités qui incitent les enfants à consommer des produits trop sucrés, trop gras. Une image donne- t-elle envie ? Ne surestimons-nous pas la force des images publicitaires ? En tout état de cause, les images de publicité sont constituées en grande majorité de signes pleins, formés en vue de la meilleure lecture possible mais aussi de textes courts, de slogans chocs. Assurément intentionnelles et communicatives, elles restent un support didactique précieux en matière d’analyse d’image. Les Instructions Officielles préconisent d’ailleurs que l’élève entrant au collège puisse savoir interpréter et critiquer l’image, l’information, la propagande, la publicité et être capable d’en trouver les intentions de l’auteur. En ce sens, ces images peuvent entrer dans diverses disciplines, histoire, maîtrise de la langue…Leur caractère transversal n’est donc plus à prouver. C’est dans le cadre du langage et de la langue française que j’aborderai une séance de lecture d’image publicitaire en mêlant analyse des signes composant l’image mais aussi étude des mots contenus, induits par l’image. Mots et images ne vont guère isolément et ne signifient guère l’un sans l’autre. Ecrit et image sont presque toujours associés pour se nourrir mutuellement : le texte et son illustration dans l’album, le schéma et sa légende, l’image de publicité et son slogan. L’enfant doit ainsi être capable de lier les deux tout en prenant les éléments nouveaux afin de créer sa propre trame d’écriture. Or le lien n’est pas aisé car il nécessite de synthétiser deux supports différents, celui du dessin et celui de l’écrit. Ceci est d’autant plus difficile que l’écrit peut souvent évoquer des choses différentes de celles de l’illustration. Ainsi, pour amener les élèves à appréhender en écrit social, l’affiche publicitaire mais aussi entraîner les enfants à lire une image, je présente une séance que j’ai pratiquée l’année dernière en clase de CM2 à Montchanin. Mon objectif était alors moins d’acquérir des bases en lecture d’image que de faire entrer les enfants dans une publicité afin qu’ils perçoivent sa construction narrative. 14 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Séance n° 2 : Lecture d’une image de publicité (cf annexe 3) (Issue de lire et comprendre des images) Classe : CM2 – 24 élèves – année pré-recrutement. Matériel : Affiche publicitaire Objectifs : Apprendre à lire des signes iconiques Appréhender un écrit social : la publicité Compétences : Emettre des hypothèses Reconstruire le sens d’une image Lire et critiquer une image publicitaire Après avoir placé une affiche au tableau, en ayant pris soin de dissimuler les textes, logos et marques, j’explique qu’il s’agit d’une image publicitaire et demande aux élèves de la décrire afin qu’ils trouvent au final le produit vendu et un slogan de publicité. Après un temps d’observation, les élèves me racontent le sens de l’image, ce qu’ils en comprennent. Je note les propositions au tableau. Dans un deuxième temps, je fais décrire l’image aux enfants en listant les signes observés : une panthère, des rondelles de citron vert, des gouttes sur les moustaches…Je demande à quoi fait penser et à quoi renvoie chaque signe de manière à associer l’élément avec un produit : Panthère = voyage, voiture… (Aventure, safari…) Citron vert = glace, boisson… (Fraîcheur, détente…) Gouttes = boisson … (chaleur, eau…) En rassemblant alors les qualités et les produits retenus, je demande à chaque enfant d’imaginer au cahier d’essai, le produit et le slogan qui s’associeraient le mieux avec notre image. Je montre enfin la véritable publicité et compare le slogan avec les productions des élèves. La plupart évoquait bien une boisson, cependant en les comparant avec les premières conclusions émises lors des hypothèses du début de séance, nous nous sommes rendu compte que chaque signe se mêle aux autres pour produire un sens qui peut être tout autre que le sien propre. Le slogan nous aide alors à mettre en relation tous les signes de l’image. Dans une seconde séance, j’ai axé mon travail sur le rapport texte - image en demandant aux enfants de mesurer approximativement la proportion de l’image 15 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer par rapport au texte. Les élèves ont alors compris que « la place du texte était moins importante que celle de l’image », que « le texte sur fond blanc se voit moins que l’image sur fond jaune » et enfin que « si on ne regarde que le texte, c’est la marque du produit que l’on voit le plus. » Certains enfants m’ont même fait remarquer que la panthère regardait avec envie dans la direction de la marque. Nous avons donc cherché à savoir quelle était la motivation du photographe et peut-être de la firme Schweppes qui lui a passé commande. De la même manière, on a cherché à savoir à qui s’adresse l’image, qui seraient ces acteurs potentiels et ainsi d’en conclure que le commanditaire de cette publicité à mis en œuvre de nombreuses stratégies pour attirer le consommateur, pour que le lecteur retienne le message iconique mais aussi verbal (marque). Tout au long de cette séance, les élèves ont montré beaucoup d’enthousiasme à vouloir trouver les éléments manquants et de nouveaux slogans. En faisant parler les signes d’une image de publicité, nous avons cherché à montrer que de leur association naît un message second, mais aussi qu’en terme de publicité, de nombreuses stratégies interviennent et que rien n’est laissé au hasard, ni les différents signes de l’image (plastiques ou iconiques) ni le slogan qui reprend alors quelques termes de l’image même. La suite de ces séances aurait pu alors être la création d’une affiche publicitaire tant en arts plastiques (collage) qu’en maîtrise de la langue (création d’un slogan choc) 2°- L’image dans les différentes disciplines. L’image est un important support didactique en cycle 1 et ce, dans toutes les matières. L’abondance de l’affichage dans les salles de classe en est la preuve. Les élèves, en contact permanent avec les lettres de l’alphabet, avec la frise numérique, avec les photos représentant la chronologie d’une journée de classe…, s’approprient peu à peu les différents savoirs et connaissances. Ils se familiarisent avec le monde de l’écrit et le monde des nombres, et même si dans leur évolution, ils devront se détacher de l’image pour accéder à un niveau d’abstraction dans le langage ou la pensée, l’image reste pour eux une source de plaisir et un réel outil de travail offrant des exploitations riches et variées. Pour les cycles 2 et 3 cela reste encore vrai…L’image peut donc être intégrée aux diverses phases d’une séance ou séquence, au début comme situation déclenchante, en phase centrale d’apprentissage soutenant la phase de recherche, en clôture de séance pour asseoir 16 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer une notion ou formuler un résultat. Dans les différentes disciplines, le support image incite aux activités mentales lorsqu’il est étudié pour lui-même (observation, mise en relation des éléments observés, émission d’hypothèses, validation). Mais cette recherche a une finalité : mettre en place des connaissances scientifiques, un certain savoir dans la discipline concernée ou des compétences spécifiques comme le raisonnement logique en mathématiques. L’image est utilisée comme un réservoir d’informations duquel on va extraire les indices nécessaires à la construction du savoir, passer du perçu au connu à travers une mise en mots. D’après les nouveaux programmes encore, un élève de cycle 3 doit être capable « de réinvestir dans d’autres disciplines les apports des arts visuels. »7 « Les questions se rapportant à l’image, son origine, sa nature, ses composants, son fonctionnement et son sens sont posées aussi bien dans le cadre de leur production que de leur analyse, en relation avec les autres disciplines comme l’histoire, la géographie, les sciences expérimentales et la technologie. »8 En bref, on ne fait pas de lecture d’image pour le plaisir mais bien pour apprendre. a – L’image en mathématiques : Que ce soit en numération, géométrie ou résolution de problèmes, l’image est un outil privilégié pour passer du visible à l’abstraction mathématique. C’est en résolution de problèmes que celle-ci me semble indispensable. Les élèves ont alors la possibilité de mieux visualiser les différents éléments, leur mise en relation et la prise en compte des indices. Lors d’un exercice observé au cours de ma visite chez l’enseignante que je devais remplacer, le support image consistait en une série de portraits présentés de face. C’est un dessin à utilité scolaire pour réaliser un fichier mathématique. Les caricatures représentaient les suspects d’un vol et grâce à des indices, l’élève devait retrouver le coupable. Ces images, distribuées à chaque enfant, servaient alors d’outil de recherche et à ce titre occupaient toute la séance. Après lecture du texte, les prises d’indices nécessaires à la résolution du problème avaient lieu par une lecture iconique, la difficulté étant de cumuler les lectures iconiques en mettant en relation les informations relevées dans des phrases différentes. Dans une autre séance concernant le repérage sur un quadrillage en 7 8 Les nouveaux programmes de l’école élémentaire, CNDP, 2002 Les nouveaux programmes de l’école élémentaire, CNDP, 2002 17 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer classe de CP. J’ai affiché une image cachée par des carrés et j’ai proposé aux enfants de la découvrir par un système de codage (jeu de la bataille navale). Celle-ci était alors un réel outil de motivation pour découvrir l’image. De plus, comment imaginer une séance de géométrie permettant de connaître les propriétés des différentes formes géométriques planes sans représentation de ces mêmes formes ? Les exemples de séances de mathématiques par l’image sont multiples… b – L’image en sciences : L’image en sciences est importante sur le plan pédagogique car elle permet de multiplier les capacités visuelles de l’homme. Elle offre un autre regard sur le réel et favorise l’observation de ce qui est très grand comme de l’infiniment petit. Grâce à la photographie par satellite, les élèves peuvent mieux comprendre la forme sphérique de la terre, l’alternance des saisons, du jour et de la nuit. Certaines photographies présentant la tête d’une mouche ou celle d’une fourmi sont autant d’exemples qui favorisent des observations minutieuses. Ces clichés sont extraordinaires et motivants : l’image scientifique devient fascinante et nous ouvre un univers insoupçonné. De même l’affichage représentant par exemple les différents stades d’évolution du haricot ou de la lentille, dessins d’observation des élèves, nous permet d’avoir une vision globale de la vie d’une plante. c – L’image en histoire géographie : La lecture d’image a un lien privilégié avec la géographie dont le programme actuel est centré sur la mise en relation de la lecture des paysages et de l’étude des cartes. L’image est alors tout autant un outil de description (avec un vocabulaire adapté), d’observation et d’analyse. Mais il est aussi très important de permettre à l’élève de comprendre que l’image est polysémique. En effet, elle est réalisée en fonction des intentions de l’auteur. Par exemple, en montrant deux planisphères issus de pays différents, on peut aisément remarquer que le point de vue présenté par la photo est différent. Ainsi sur une carte du monde provenant de France, la France se trouve au centre ; sur une carte américaine, ce sont les EtatsUnis qui occupent la place centrale, donnant ainsi une idée fort différente de l’espace (cf annexe 4) De ce fait, accéder à la compréhension d’une image, est un acte qui 18 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer suppose un apprentissage méthodique et précis. L’élève doit pouvoir établir un lien entre les signes prélevés sur l’image et leur signification. En histoire, les mêmes programmes mettent l’accent sur la nécessité de confronter l’élève avec les traces du passé, avec les différentes natures de documents historiques au sein desquels l’iconographie trouve une place privilégiée. En effet, le document visuel est plus facile d’accès, plus parlant. De plus, il est susceptible d’offrir aux élèves différentes représentations du passé afin de les aider à mieux le comprendre. L’image historique est très présente dans les séances d’histoire. Sa première utilisation repose sur l’illustration d’un récit historique. Toutefois, nombreux sont les documents historiques qui ne sont pas neutres ; là encore, les intentions de l’auteur sont importantes. On peut donc aller plus loin dans l’utilisation de ce type d’image comme va nous le démontrer la prochaine séance effectuée en cycle 3, en C.M.2 dans le cadre d’une séquence d’histoire - éducation civique sur la difficile installation de la république au 19ème siècle. J’ai alors choisi le tableau d’Eugène Delacroix La Liberté guidant le peuple car le message induit par cette œuvre est clair et facilement compréhensible et on peut facilement y déceler l’aspect politique. Séance n° 3 : l’image politique, La liberté guidant le peuple (cf annexe 5) Classe : CM2 – 24 élèves – année pré-recrutement. Matériel : Affiche représentant le tableau d’Eugène Delacroix Objectifs : Comprendre les difficultés rencontrées par les Républicains lors de l’avènement de la 3ème République Appréhender les différents symboles de la république Compétences : Etre capable d’analyser un document historique et artistique selon son auteur, sa nature, sa date de création Après avoir étudié la restauration, Charles X et la série d’ordonnances qui limitaient alors les libertés du peuple, j’affiche la représentation du tableau d’Eugène Delacroix et propose aux enfants de décrire ce qu’ils voient. «C’est la représentation d’un tableau où l’on voit des hommes se battre.» Je les questionne ensuite sur les personnages « Qui voit-on ? » La femme à la poitrine dénudée semble être le personnage que les enfants remarquent en premier. Je m’interroge alors ? Les élèves me répondent très vite que les couleurs utilisées pour peindre la femme contrastent 19 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer avec l’ensemble marron – gris du tableau. De plus, elle se trouve dans la lumière. « Qui est cette femme ? » « C’est Marianne. » J’expose alors que la femme représentée par Delacroix est en fait le symbole de la liberté ; c’est une femme des rues, une femme du peuple. Ceci explique le titre du tableau. Je tente alors de faire découvrir le contexte de l’époque. Le peuple se venge, il veut prendre le pouvoir, la femme, brandissant le drapeau français, guide le peuple vers la liberté, vers la République. Après avoir remarqué la cathédrale de Notre Dame sur le fond du tableau, nous en déduisons que la scène se passe à Paris. « Cette peinture est un peu comme une photo. » Tout semble vrai. Nous apprenons alors que durant les Trois Glorieuses de 1830 à Paris, le peuple s’est révolté contre Charles X, contre la Monarchie. Parmi les combattants, les élèves me font remarquer la présence d’un homme mieux habillé, portant un haut de forme. Peut-être est-ce un bourgeois ou un étudiant ? Une chose est sûre : il lutte aux côtés du peuple pour l’installation de la République. L’enfant présent sur la barricade pose aussi problème aux élèves. Qui est-il ? Pourquoi se bat-il ? Je décide alors de leur lire l’extrait des Misérables de Victor Hugo relatant les barricades de juin 1842. Tout de suite, les élèves reconnaissent Gavroche en ce jeune garçon. Pourtant Victor Hugo n’a écrit le livre que bien plus tard. « Mais peut-être s’est-il inspiré du tableau pour écrire son roman ? » Je laisse alors les enfants relater ce qu’ils ont appris en regardant, en analysant le tableau. « En juillet 1830, le peuple aidé par les Républicains, s’est révolté pour renverser la monarchie et installer la République. Ce fut très violent et beaucoup de gens ont trouvé la mort. La femme du tableau n’a pas existé réellement mais pour le peintre, elle représente la liberté et porte les symboles de la République. En fin de séance, nous nous intéressons à l’auteur du tableau. Les enfants ont alors très vite compris qu’ Eugène Delacroix, en peignant ce tableau, a voulu montrer son engagement personnel pour la République et que le souci de certains détails, le choix des couleurs par exemple , n’est pas du au hasard. Cette séance a permis aux enfants d’acquérir des connaissances sur l’instauration de la Monarchie de juillet, sur les intentions des images mais aussi de leur auteur. Ils ont ainsi pu se familiariser avec l’œuvre historique et comprendre que même l’art peut être au service du pouvoir en place comme il peut aussi s’y opposer. Parvenir à décrypter l’ensemble des intentions de l’auteur a contribué à former l’esprit critique des élèves et a favorisé leur accès à la citoyenneté. En fin de séance, j’aurais 20 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer sans doute du élaborer quelques règles d’analyse d’un document historique : Qui est l’auteur du document ? A quelle date a-t-il été réalisé ? L’auteur était-il témoin de la scène ? Quel est le degré d’indépendance, de liberté de l’auteur ? Est-ce une commande ? Si oui, de qui ? Comment l’auteur utilise-t-il les techniques artistiques de son époque pour faire passer son message ? Ces questions sont valables pour chaque document historique et en accord avec les nouveaux programmes qui mettent l’accent sur la nécessité « d’un apprentissage de l’interprétation des images, des codes qui leur sont spécifiques et du langage qui permet de les décrire. » d- L’image et l’art visuel : Les arts visuels utilisent l’image. Les images à caractère artistique (reproductions d’œuvres, photographies d’art, dessins …) se distinguent des images documentaires, scientifiques ou à destination commerciale. L’objectif est alors de doter l’élève d’outils d’observation et d’analyse lui permettant de mieux comprendre le monde d’images dans lequel il évolue, de mieux s’y repérer et de se constituer une réelle culture artistique. Les notions de ressemblance, de vraisemblance, d’illusion, d’impression, de sensation, peuvent être introduites. L’élève est invité à découvrir puis à comparer les procédés employés dans les œuvres d’art lors de séances consacrées au pointillisme ou au cubisme où il expérimentera de nouvelles techniques et adaptera son geste à une production plastique. L’enseignant pourra, en fin de séance, présenter des œuvres mettant en évidence cette même technique. Pourquoi placer la présentation de ces œuvres en fin de séance ? Ces images auront pour but de faire découvrir un mouvement de peinture et d’apporter des références culturelles. Ces œuvres « viennent en appui d’une expérience créative vécue. » Les élèves, en arts plastiques, doivent avant tout être producteurs d’images. Dans l’apprentissage, l’image reste un outil indispensable. Lors de séances d’anglais, d’allemand, comment ne pas se servir d’images, d’albums illustrés, pour apprendre le vocabulaire, faire saisir le sens d’un mot, d’une phrase. Pourquoi alors ne pas s’en servir aussi pour la maîtrise du langage et de la langue française. A l’heure où l’on parle de problèmes de lecture, d’écriture et de compréhension, où l’illettrisme ne devrait plus être d’actualité, l’image ne pourrait-t-elle pas présenter le remède à ces maux ? 21 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer III - Images et maîtrise de la langue : mon projet sur un album en classe de CP. Le travail sur l’image en français, dans les trois cycles de l’école primaire amène des moments de description d’image, d’argumentation, de confrontation de points de vue, d’échanges qui sont autant de situation où la langue est enrichie d’une pratique orale, de l’investissement d’un certain vocabulaire. D’autres activités peuvent aussi bien être menées à l’oral qu’à l’écrit. En cycle 2, « décrire et comparer des images en utilisant un vocabulaire approprié » ou en cycle 3 « témoigner d’une expérience, décrire une image, s’exprimer sur un œuvre … » L’élève poursuit les investigations menées durant les cycles précédents en précisant ses démarches…Il précise et structure ses connaissances sur les œuvres et les met en relation avec d’autres disciplines, en particulier avec la littérature. La maîtrise du langage et de la langue française a recours, de façon importante, aux images. En effet, ne serait-ce qu’à travers les illustrations accompagnant un conte ou un récit, l’image est essentielle. Elle peut devenir une aide à la compréhension et bon nombre d’élèves s’appuient dessus. L’image peut devenir un document en ellemême, dès qu’elle est utilisée pour construire ou développer des compétences dans le domaine de la langue ; elle permettait de regrouper les élèves autour de la même observation et favorise la description et la formulation. Je vais donc proposer en classe de CP, des pistes de travail sur l’album « Le Doudou méchant » de Claude Ponti, où l’image a permis aux élèves de parler, de lire et enfin d’écrire. 1° - L’image pour parler. L’image induit le langage. Parfois la prolifération provoque pour certains, la crainte de la disparition du langage chez l’enfant. Cependant, le langage accompagne toujours l’image sous forme de commentaires. Le langage détermine même l’impression de vérité ou de fausseté du message visuel. D’une manière plus générale, il paraît impossible de dissocier l’image de la parole. Que vaudrait une image dont il n’y aurait rien à dire ? En même temps qu’elle s’offre au regard, une image provoque le commentaire et le commentaire permet de comprendre cette 22 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer image ; il en fixe le sens. La lecture d’image peut alors aider les enfants à structurer leur discours, à enrichir leur vocabulaire, à construire leur récit… Pour la séance que je vais présenter, il s’agit de rappeler le rôle de la langue dans l’analyse des images. Seule la langue est en mesure de dire l’image, mais pas seulement pour en parler mais en parler pour la rendre significative sur sa forme et son contenu. La langue reste donc le fondement du sens puisqu’elle seule est capable d’articuler les signifiants et les signifiés de tous les systèmes de communication. J’ai choisi d’utiliser l’illustration de la couverture de l’album « Le Doudou méchant » de Claude Ponti, d’une part car celle-ci est riche (tous les personnages que l’on rencontrera dans l’histoire sont présents) mais aussi, pour permettre à l’enfant de CP de rentrer dans l’histoire d’un livre en découvrant le rôle de la couverture. Séance n° 4 : La découverte des première et quatrième page de couverture de l’album, Le Doudou méchant de Claude Ponti. Classe de CP = 16 élèves Deux agrandissements photocopies couleur de la 1ère et 4ième de Matériel : couverture Objectifs : Faire des propositions d’interprétation pour oraliser une histoire par le biais d’une lecture d’image Dégager la signification d’une illustration rencontrée dans un album ou des significations qu’elle suggère. Compétences : Etre capable de reconnaître les 1ère et 4ième d’un album et trouver des indications (titre, auteur, éditeur...) Acquérir un comportement de lecteur. J’affiche au tableau la représentation de la première de couverture. Je demande alors aux enfants ce qu’ils voient, ce qu’ils peuvent lire et les laisse s’exprimer. J’oriente ensuite mes questions sur la provenance de cette image. Très vite, les enfants trouvent qu’elle provient d’un livre, d’un album. Je leur demande alors pourquoi ils pensent cela. Quels indices peuvent-ils donner pour trouver leur réponse ? J’écris au tableau les propositions. On voit le titre : Le Doudou méchant ; 23 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer on voit le nom de celui qui a écrit l’histoire et dessiné les illustrations : Claude Ponti. Après avoir repéré les différents mots écrits, on s’intéresse à leur typographie. Le titre est écrit en caractère plus gros. Les textes sont situés à des emplacements bien précis, ne dissimulant pas l’image. Nous nous intéressons maintenant à l’image ; qui voit-on ? Où se trouve-t-on ? Le titre correspond-t-il bien à l’image ? En premier lieu, les enfants ne remarquent pas forcément les deux personnages placés au centre de l’image. Leur regard se tourne vers l’arrière plan où l’on peut déceler la présence d’un monstre caché derrière les arbres et d’une fourchette. Cela m’étonne. Ils perçoivent ensuite la montagne « au fond » qui ouvre un œil. Cela ne fait aucun doute, nous nous trouvons dans un lieu imaginaire. Cette image a permis aux enfants d’exprimer leur affectivité et leur rapport au monde. Je leur demande alors qui est le personnage placé au centre de l’image, ce qu’il fait. Volontairement, je ne parle pas du « Doudou » qu’il tient dans ses mains. La réponse collégiale fut : « c’est le Doudou », le personnage dont parle le titre. Je m’interroge alors « Qu’est-ce qu’un Doudou ? Ressemble-t-il à un Doudou ? Que tient-il dans ses mains ? » « C’est le Doudou qui le tient, me répond alors une élève, mais il n’a pas l’air méchant, il lui fait des câlins. » Je lui réponds alors que l’auteur les a peut-être dessinés de cette manière sur la couverture pour que l’on ait envie de lire l’histoire. Avant d’étudier la 4ième de couverture, nous résumons ce que nous venons d’apprendre : la couverture de l’album est souvent constituée d’une image qui nous donne quelques informations sur l’histoire, le lieu, les personnages principaux… Dans cet album, le titre qui ne correspond pas à l’image, nous donne un indice supplémentaire et nous incite à lire le livre, nous donne envie, au même titre que l’image, de le parcourir pour connaître l’histoire. Le monstre a fait forte impression. A chaque lecture en commun d’un passage du livre, les enfants attendaient le monstre. J’ai effectué le même travail avec la 4ième de couverture. Les élèves ont alors découvert l’utilité du code barre et ont pu vérifier que les deux personnages du centre étaient bien ceux de l’histoire car ils réapparaissaient en 4ième de couverture. J’ai alors distribué une fiche individuelle afin de vérifier s’ils avaient compris les différents éléments constituant une 1ère et une 4ième de couverture. Enfin, pour clore la séance, j’ai lu les premières pages aux enfants puis je leur ai demandé d’émettre oralement des hypothèses sur la suite de l’histoire. 24 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Cette séance, pratiquée en tout début de stage, a permis aux élèves de libérer leur expression orale et d’exprimer leur affectivité devant une nouvelle maîtresse dont ils ne savaient presque rien. Que cela soit en cycle 1, où l’image est un excellent support pour les moments de langage, en cycle 2 ou en cycle 3, la description d’image mène à la verbalisation et ouvre la voie a une pédagogie où l’imaginaire peut enfin se dire, se communiquer, se maîtriser. L’image ainsi utilisée permet aux élèves non seulement d’enrichir leurs capacités perceptives visuelles, mais aussi d’améliorer leur structuration, tant au niveau du récit que du temps et de l’espace. Poser des questions sur une image, l’analyser, correspond cependant à des objectifs précis dans le domaine de la maîtrise de la langue pour amener les élèves à accéder à la structure du récit. 2° - L’image pour lire. Dans les tous premiers apprentissages de la lecture, l’image est un outil indispensable car elle fixe le champ sémantique dans lequel l’élève va devoir évoluer. Au cycle 1, les enfants apprennent à donner toute leur place aux images d’album. Ils apprécient les divers aspects de leur réalisation et s’interrogent alors sur le jeu entre les mots et les images, sur la complémentarité, la connivence, la redondance ou les distorsions entre ce que dit le texte et ce que montre l’image. Ils s’initient grâce à la diversité des albums, grâce encore aux qualités esthétiques des images, à la lecture. Les images deviennent mots et vice versa. Lors de mon premier stage en responsabilité en classe de grande section de maternelle, les enfants ont pu découvrir le texte d’une comptine dans lequel il manquait des mots ; c’est par le biais des images qu’ils ont pu reconstituer le texte dans sa totalité. Les élèves ont pris en compte la chronologie du récit et ont découvert les réalités graphiques et sonores du langage (cf annexe 7) Au cycle 2, les enfants commencent à lire avec des textes et des images. Dans les nombreuses méthodes de lecture, l’image reste au départ un support didactique important pour la découverte d’un phonème. Les élèves y relèvent alors de nombreux indices leur permettant de découvrir le phonème à étudier, d’émettre des hypothèses sur le contenu d’un texte. Les exercices d’application utilisent eux 25 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer mêmes l’image, soit pour colorier l’image lorsque l’on entend le phonème ou encore pour associer, compléter une image par rapport à une phrase. Plus l’année s’écoule, plus les textes sont longs, moins les images sont imposantes. La spécificité du cycle 2 est d’amener l’enfant à la lecture des premiers livres illustrés, à la découverte de l’autonomie du texte. Cependant, abandonner les livres imagés, les albums au CP, au moment où apparaît cet autre type de livre, le manuel, ne serait pas bon pour l’enfant. On ne doit pas renoncer à l’éducation au regard, à la culture visuelle. Au cycle 2 mais aussi au cycle 3, l’enseignant doit toujours permettre à l’enfant de prendre les informations visuelles et textuelles et les articuler… Autant d’activités qui demandent de poursuivre l’apprentissage de la lecture des textes et des images. Les relations textes/images des albums mettent en œuvre des démarches stimulantes de questionnement, d’interprétation et d’appréciation. Je vais présenter maintenant la deuxième séance de lecture sur l’album Le Doudou méchant. Séance n° 5 : Lecture d’album Le Doudou méchant (cf annexe 8) Classe : CP -16 élèves. Matériel : 4 photocopies couleur A4 des illustrations de l’album. Objectifs : Lire oralement en articulant et en comprenant le sens de ce qui est lu. Déchiffrer des mots inconnus. Compétences : Etre capable d’associer un texte et une image. La fiche représentant la couverture de l’album restée au tableau durant mes trois semaines de stage, j’invite les enfants à se remémorer tout ce qu’on avait appris lors de la première séance de l’album : 1ère et 4ième de couverture, auteur, édition, personnages, titre…Puis je leur demande de me raconter, pour les absents, le début de l’histoire ; comme les souvenirs sont un peu vagues, je relis l’histoire déjà lue et ajoute quelques pages. Pour m’assurer que les élèves ont tous saisi le sens du passage présenté, je leur pose à nouveau quelques questions de compréhension. Ceci fait, j’ouvre le tableau où se trouve quatre petits textes que je dévoile les uns après les autres (les textes sont écrits dans le même ordre et dans le même emplacement que dans l’album). Je laisse un temps aux enfants pour lire le premier texte individuellement puis je leur demande quels mots leur ont posé problème ; ils 26 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer viennent les souligner au tableau et tous ensemble nous les déchiffrons. Enfin un enfant lit le texte à haute voix et je pose des questions de compréhension (vrai – faux sur ardoise). Chaque réponse est alors justifiée par rapport au texte. Dans une seconde étape, je sors les images correspondant aux textes. Ensemble nous les analysons « que voit-on sur l’image ? » En prenant des indices sur l’image, les élèves essaient alors de retrouver d’une part le texte qui correspond, mais aussi la chronologie des évènements de ce passage. Lors de cette séance, je me suis rendu compte du niveau de lecture des enfants qui s’est avéré supérieur à ce que j’imaginais. Ils se sont cependant familiarisés avec la lecture d’image et ont appris à apprécier les aspects techniques de l’image, de sa réalisation. Par la suite, j’aurais aimé animer un débat sur les intentions et les choix de l’auteur quant à sa manière d’illustrer un texte et ainsi forger quelque peu leur esprit critique, en leur démontrant que dans la réalisation d’une image, rien n’est laissé au hasard. Le temps m’a manqué. D’autres séances de lecture sur l’album ont suivi, mettant en relation le texte et les images. Cependant, je n’ai pu faire tout ce que je voulais car Gafi, la méthode de lecture m’a pris beaucoup de temps. Les albums mettent en place, à travers l’image, de véritables mondes parallèles qui n’en finissent pas de questionner les enfants et de les motiver. Au cycle 3, l’enseignant doit poursuivre ces activités en invitant ses élèves à distinguer les différentes fonctions de l’image dans leur relation avec le texte : l’image redondante au service du texte, l’image qui raconte plus que le texte ou celle qui raconte autre chose, l’image en opposition avec le texte. Comme les textes, les images répondent à des règles, à des codes de réalisation ; un élève de cycle 3 se doit de les appréhender. 3° - L’image pour écrire, pour produire. L’image peut aussi être un réel outil pour inciter un enfant à écrire. Résolument ludique et motivante, elle permet d’accéder à la maîtrise de la langue écrite en proposant de nombreuses situations pédagogiques. Soumis à l’image, l’enfant s’inscrit alors dans une perspective dynamique de création, de construction du sens, de recherche à opposer à son propre écrit, mais aussi de recherche d’explications orthographiques et grammaticales. Le tableau ci - après donne alors quelques éléments de ces constructions à partir d’une illustration d’album. On y 27 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer reconnaît la construction du concept du récit (macro-structure) et les éléments d’une progression grammaticale (micro-structure). Dans cette perspective, l’enseignement grammatical au cycle 2 et au cycle 3 est toujours conçu par rapport à une production écrite des élèves. 9 Objectifs en macro-structure Objectifs en microstructure Qu’est-ce qui se passe ? Evénement. Verbe d’action au présent. Qu’est-ce qui va se Conséquences. passer ? Pourquoi cela se passe-t- Verbes d’action au futur proche. Causes. il ? Verbes au passé composé. Comment a-t-on pu en Causes de plus en plus Verbes à l’imparfait et arriver là ? éloignées. au passé simple. Pourquoi et comment est-il Rapport : causes De la phrase S + V à la arrivé ? /conséquences. phrase complexe : principale + subordonnée. Qu’a pu faire le Recherche du problème L’enchaînement des personnage bien avant, initial, recherche de la phrases avec que fera-t-il ensuite ? conclusion. connecteurs logiques et connecteurs temporels. Comment un autre Recherche du point de vue. Changement personnage peut-il raconter d’adéquation entre l’histoire ? logique temporelle et logique causale. Emplois des pronoms personnels. Quelle intention avait L’intention implicite. l’auteur ? 9 Le sens propre et le sens figuré des mots. in Des images à parler, à lire, à écrire, CRDP du Nord Pas de Calais, 1996 28 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Séance n° 6 : Observation réfléchie de la langue Le Doudou méchant (cf annexe 9) : le pluriel des verbes Classe : CP -16 élèves. Matériel : une photocopie couleur A4 d’une illustration du livre. Objectifs : Ecrire de manière autonome un texte d’au moins 5 lignes. En situation d’écriture spontanée, marquer l’accord en nombre du verbe et du sujet dans des phrases où l’ordre syntaxique régulier est respecté. Après avoir proposé aux élèves de résumer le début des aventures de « Oups » et de son doudou, je lis le début d’un passage du livre. Je leur montre l’illustration de la page suivante sans lire le texte correspondant. Je leur demande ce qu’ils voient, ce qui peut bien alors se passer dans l’histoire. « On reconnaît les montagnes. » Par groupe de quatre, les élèves vont devoir écrire ce qui leur arrive. Ils rédigent alors un petit texte. Je leur donne au tableau, les mots qu’ils ne savent pas écrire. Après dix minutes, je recopie au tableau les productions, mot pour mot. Nous les lisons et les confrontons alors au texte de l’auteur : « elles se démolissent, s’écrabousillent, s’emmeutrissent, se concassassinent. Elles explosent. Et le monde entier s’explose avec elles. » Comme le matin nous avions vu, avec la méthode de lecture Gafi, ce qu’est un verbe et les marques du pluriel qu’il prend, je leur demande de souligner, dans leur production et aussi dans le texte de l’auteur, tous les verbes, puis de repérer les sujets. « Quelles différences pouvons-nous remarquer entre vos textes et celui de l’auteur ? » Les enfants se rendent alors compte que si l’auteur parle des montagnes, il écrit « ent » à la fin du verbe et que ce « ent » ne s’entend pas. Nous corrigeons alors ensemble, les productions des enfants. Je leur donne à effectuer, à la fin de la séance, un petit travail sur feuille pour vérifier que tous ont bien compris. Cette séance fut difficile à mener car le verbe n’est pas une notion facile à appréhender avec les enfants de CP. Cependant, les verbes employés par l’auteur 29 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer leur ont plu car la prononciation était malaisée. L’illustration elle-même a suscité beaucoup de commentaires. La lecture d’image peut aussi permettre à l’enfant d’envisager des constructions textuelles, différentes, comme le récit, le dialogue, la description… Tout dépend alors de la consigne que l’enseignant choisira (surtout au cycle 3). Par exemple, pour l’image donnée dans la séance précédente, j’aurais pu demander aux enfants, afin d’aborder le dialogue, d’imaginer ce que les montagnes se disent au moment où elles explosent. Avant toute séance de production d’écrit par rapport à une image, l’enseignant doit absolument s’assurer que l’enfant a bien lu, analysé l’image pour ne pas être amené à des contresens. Tout au long de mon travail avec la classe de CP, j’ai souvent proposé aux enfants d’écrire au cahier d’essai, leurs hypothèses sur l’histoire, d’imaginer la suite…L’accès par l’image de l’album à la production privilégie ainsi le point de vue de l’élève dans l’expérience du monde et le place dans une perspective de création littéraire à partir d’une situation donnée et commune à tout un groupe. Dans le domaine de la langue orale ou écrite, l’image permet de regrouper les élèves autour d’une même observation et favorise la description, la formulation mais aussi son imaginaire et son esprit critique. Mon projet de lecture de l’album de Claude Ponti en classe de CP, par l’intermédiaire des illustrations, m’a démontré l’intérêt de développer la lecture par l’album. Je me suis sentie plus à l’aise, plus intéressée par ce que je proposais. J’avais alors le choix d’adopter de nombreuses situations pédagogiques et d’adapter mes exercices en fonction des besoins et des intérêts des élèves. Je ne renie pas cependant l’importance des méthodes de lecture fondées sur le code, sur le déchiffrage nécessaires à tout apprentissage. Cependant, je pense qu’il faut absolument lier les deux. La lecture de cet album par l’intermédiaire des illustrations a été une réelle source de motivation et a suscité chez les élèves un vif intérêt pour l’histoire, si bien que lors d’une séance en BCD , nombreux enfants ont choisi d’autres ouvrages de Claude Ponti. Si j’avais bénéficié de plus de temps, j’aurais pu alors élaborer une lecture en réseau. Cela fut cependant une réelle satisfaction de les regarder émerveillés et silencieux lors du dernier jour du stage où j’ai lu la fin de l’histoire. 30 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Conclusion Au départ de ce travail, je voulais traiter de la lecture de l’image de sorte que l’élève, sans cesse confronté à un flux d’images grandissant, puisse apprendre à avoir un regard critique. Cependant, au cours de mes stages, je me suis rendu compte que l’image permettait aussi d’entrer dans les apprentissages et que former un lecteur d’image – citoyen, c’était non seulement éveiller son esprit critique face aux sollicitations mais aussi lui faire prendre conscience que l’image permet d’apprendre au même titre que les textes ou les leçons. Toutes les activités mises en pratique ont été le fruit d’un travail tâtonnant et intuitif qu’il faut poursuivre d’une manière plus construite avec l’aide de manuel, tel que celui de Battut et Bensimhon. J’ai cependant abordé l’image surtout par la verbalisation, un peu par la production. Mais comme le dit L. Hamm, l’approche verbale n’est pas suffisante. Il faut y associer, la recherche, la manipulation, le découpage, le classement et le tri d’images. Il est important d’amener l’enfant à créer ses propres images avec des techniques variées (dessin, peinture, collage, photographie...) Quoiqu’il en soit, l’image est, aujourd’hui, officiellement intégrée dans les apprentissages puisqu’elle est au chapitre des arts visuels. Son étude est aussi préconisée dans les différentes disciplines avec lesquelles elle « a tissé des affinités » la littérature, l’histoire, la géographie… « Dès qu’on sait la lire, l’image invite à la réflexion, à la création, à la production.. .» écrivent Battut et Bensimhon. Au fil de mes expériences, j’ai pu constaté avec quel plaisir les enfants entraient dans le monde de l’image, s’y laissaient transporter et à partir d’elle, s’exprimaient volontiers oralement. Pourquoi l’enseignant se priverait-il de ce matériau si riche d’exploitation. Bien sûr, le plaisir n’exclut pas un travail rigoureux d’analyse, qui va permettre à l’élève de passer d’une accumulation désordonnée d’impressions vagues, de connaissances plus ou moins superficielles à des savoirs structurés, maîtrisés. C’est donc au maître d’être clair dans ses objectifs, dans les savoirs ou les compétences qu’il cherche à faire acquérir par ses élèves, dans les étapes intermédiaires qui seront nécessaires, dans les mots investis par lui-même et attendus des enfants. Les compétences développées des enfants lors d’une séance d’une lecture d’image sont transversales. Elles peuvent donc être réinvesties dans les différents champs disciplinaires. En fait, ce qui diffère entre une travail spécifique sur l’image elle-même et un travail disciplinaire prenant comme support didactique 31 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer l’image, ce n’est pas tant les compétences auxquelles il fait appel mais les savoirs que l’enseignant veut mettre en place. Ces savoirs doivent alors figurer dans les objectifs de la séance et dans la trace écrite des élèves. Dans les programmes des classes de collège, il est précisé que les élèves doivent apprendre à maîtriser le mode d’expression qu’est l’image. L’image n’est plus perçue seulement comme expression artistique, mais aussi comme un langage soustendant des enjeux de communication. L’analyse faite alors pour le collège, signifie que l’image et les médias en général jouent un rôle éducatif fort dans la vie des élèves, façonnant ainsi la manière dont ils comprennent et interagissent avec leur environnement. Dans ce sens et dès la sixième, l’élève devra connaître les différentes fonctions de l’image. Dès lors, pourquoi ne pas éduquer le regard à l’image dès l’école primaire, permettant un meilleur apprentissage au collège. J’aurais aimé poursuivre ce travail par la lecture de l’image animée, que ce soit dans le cadre de l’accès à la citoyenneté comme confronter différentes images d’information ou bien dans le cadre d’une initiation au cinéma, en créant la bande de doublage d’un dessin animé. Cependant les problèmes de matériel m’effraient, car même pour les images fixes, l’absence de rétroprojecteur dans les classes m’a gênée. L’enseignement par l’image, idée déjà ancienne, reste cependant soumise à de nombreuses critiques. L’opinion porte son attention sur le côté « défense et protection » avec périodiquement des accents mis sur la « manipulation », le développement de la crédulité. L’image manipule : c’est si simple, mais c’est souvent aussi un argument majeur militant pour la nécessité d’une réelle éducation à l’image et à ses enjeux. Former un lecteur d’images, c’est aussi poser le problème de la force des images et de leur influence sur lui. L’image n’incite pas, elle suscite. 32 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer BIBLIOGRAPHIE * Ouvrages sur la lecture d’image • E. Battut et D. Bensimon, Lire et comprendre les images à l’école, Retz, Paris, 2001. • Y. Baudry, Images de la pédagogie, pédagogie de l’image, Maisonneuve et Larose Archimbaud, Paris, 1998. • Des images à parler et à lire, CRDP du Nord Pas de Calais, Lille, 1996. • L. Hamm, Lire des images, Armand Colin, Paris, 1986. • M. Joly, Introduction à l’analyse de l’image, Nathan Université, Paris, 1993. • R. La Borderie, Education à l’image et aux médias, Nathan Pédagogie, Noisy le Grand, 1999. • D. Serre Floersheim, Quand les images vous prennent au mot, Editions d’organisation université, 1993. * Articles de périodique • B. Roland, « Rhétorique de l’image » in communication n°4, Seuil, Paris, 1964. • Communication n°15, Seuil, Paris, 1970. * Albums • Cavana, Sur les murs de la classe, Hoëbeke, Vérone, 2003. • C. Ponti, Ma vallée, l’école des loisirs, Paris, 2003. • C. Ponti, Le Doudou méchant, l’école des loisirs, Paris, 2000. * Les programmes et textes officiels • Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? , CNDP, XO édition, Paris, 2002. • Qu’apprend-on à l’école maternelle ? , CNDP, XO édition, Paris, 2002. • Documents d’ application des programmes : Education artistique, CNDP, Paris, 2002. * Sitographie • www.educreuse23 ac-limoges.fr • www.crdp.ac-bordeaux.fr 33 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer Annexes 1- Extrait des nouveaux programmes : La lecture d’images, la photographie et le cinéma à l’école primaire 2- Séance n° 1 : photocopie de l’illustration p. 1 Ma vallée de Claude Ponti 3- Séance n° 2 : Publicité Schweppes 4- Séance de géographie : deux planisphères 5- Séance n° 3 d’histoire : La liberté guidant le peuple Eugène Delacroix 6- Séance n° 4 : première et quatrième de couverture de l’album, Le doudou méchant + fiche individuelle de travail 7- Séance de lecture de grande section : comptine + vignettes 8- Séance n° 5 de lecture : fiche individuelle de travail, Le doudou méchant 9- Séance n° 6 : observation réfléchie de la langue, Le doudou méchant : - Illustration p.29 - Fiche individuelle de travail - Fiche de travail, production d’écrit 34 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer L’enfant, l’école et l’image : comment former des lecteurs d’images citoyens ? Résumé : Ce mémoire développe quelques pistes de travail pour aider des lecteurs débutants de tous les cycles à forger leur esprit critique face à l’image et à entrer par son intermédiaire dans le monde des connaissances et des savoirs. Officiellement intégrée dans les programmes à la rubrique arts visuels, l’image devient un important support didactique et pédagogique et ce dans tous les cycles de l’école primaire. Apprenons alors à nos élèves à ouvrir l’œil… Mots clés : Lecture Image Esprit critique Album Sémiologie 35 Create PDF with GO2PDF for free, if you wish to remove this line, click here to buy Virtual PDF Printer