Demi-fond

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Demi-fond
QUEL PROGRAMME EN DEMIFOND POUR UNE EPS DE
QUALITE
… s'appuyant sur une analyse fonctionnelle du pratiquant en demi-fond.
… identifiant les acquisitions essentielles permettant des « pas en avant »
… afin d'aider à construire des formes de pratiques scolaires pertinentes
car adaptées aux conduites adaptatives spécifiques de l'activité (identifiant
le versant « culturel »), intégrant des objets enseignement en rapport avec
le développement des élèves.
TESTUD EMMANUEL
Enseignant EPS – college la fayette (LE PUY 43)
MASTER 2 MEEF en formation continue
Février 2015
Nous proposons un modèle qui tente d’apporter un cadre intelligible sur la
complexité de l'activité en demi-fond, afin d'aider à une analyse fonctionnelle
de l'activité des élèves. Notre volonté est qu'il constitue un outil pour
l'enseignant permettant de lire la motricité de l'élève, d'y déceler des faiblesses
(le registre déficient), de s'orienter vers « l'essentiel » à apprendre.
Définition des allures présentées :

allure « trottinette » = allure lente en aérobie pur (en dessous du seuil
aérobie de 75% VMA) utilisée en échauffement.

allure « vélo » = capacité aérobie à partir de 75% VMA jusqu'au seuil
anaérobie (vers 85% VMA), on parle aussi de résistance douce.

allure « scooter » = on se situe au-dessus du seuil anaérobie, on parle
aussi de résistance dure.

allure « moto » = puissance aérobie (proche VMA voire au-dessus).
LE DEMI FOND … APPRENDRE A
JOUER AVEC SES LIMITES
Il nous revient la nécessité de définir clairement ce qui, culturellement,
caractérise le demi-fond, pour en dégager l'intérêt éducatif. Il nous revient de
définir « l'épaisseur culturelle » de cette activité pour en dégager ce qu'il y a de
fondamental, d'essentiel à apprendre.
Faire de l'athlétisme (en général), au sens anthropologique (constituant le
noyau dur culturel de cet ensemble d'épreuves), est de rechercher à produire
de la vitesse, en prenant le risque d'une intensité non contrôlée, dans le but
explicite d'établir la meilleure performance mesurée possible, dans une
lutte directe ou indirecte avec des adversaires, en diminuant le temps et/ou
agrandissant l'espace, et ce, au dépens de la trajectoire du corps ou de
l'engin.
Cet enjeu se retrouve dans des activités qui ne sont pas classées
« officiellement » en athlétisme. Les sports de glisse de vitesse (patinage de
vitesse), le cyclisme sur piste (record de l’heure), la natation, et d'autres, placent
les pratiquants dans ce type d'expérience. Ce qui diffère est le substrat, le
support véhiculant, le milieu de prestation.
L'activité du coureur de demi-fond s'insère dans la cadre de cette logique
fonctionnelle car le but pour le pratiquant est bien de parcourir une distance
en un minimum de temps (ou agrandir une distance en un temps donné... à
condition qu'il n'y ait pas de confusion quant au but recherché), dans le
cadre d’une opposition directe avec d’autres coureurs dont je pense
pouvoir triompher. L’athlète est amené à courir à haute intensité en
consommant beaucoup d'oxygène et en résistant à l'acidose musculaire. Les
formes de pratique scolaire doivent incorporer cet enjeu, c'est-à-dire faire
vivre « une expérience énergétique » de coureur de demi-fond, faire
l’expérience d’une compétition de course entre des adversaires de niveaux
proches, donner la possibilité aux élèves d'éprouver leurs limites soit en
voulant diminuer son temps de course soit en augmentant la distance parcourue.
Les règles constitutives du demi-fond doivent être introduites dans
l'enseignement comme autant de moyen de « garantir » l’expression d'une
authentique activité athlétique.
Voici quelques traits de la structure qui organise cette pratique :

un athlète avec une expérience (qualitative / quantitative) athlétique plus
ou moins évoluée.

un environnement physique et réglementaire : une piste d'athlétisme
(milieu standardisé), un règlement existant dans un souci d'égalité.

Un environnement social extérieur : des spectateurs qui apprécient,
reconnaissent à quelqu'un une valeur à la prestation qu'il vient d’offrir ; des
juges et arbitres qui vérifient l’application de la règle et valident ainsi la
prestation ; des observateur / entraîneurs qui donnent des informations à celui
qui agit, des conseils lui permettant de réguler son action.

Un environnement social « proche » : contrairement aux concours
athlétiques (sauts et lancers) où la confrontation est indirecte et différée, le
demi-fond (et autres courses) fait l’objet d’une opposition directe et instantanée
entre les compétiteurs. Cet environnement comprend donc des concurrents
directs, où l'on est pratiquement épaule contre épaule sur la ligne de départ,
ensuite la course se fait en peloton, où chacun peut percevoir le souffle de
l’adversaire à ses côtés, avec des impacts stratégiques sur sa course (faut-il
passer devant le peloton à cet instant de la course (et prendre le risque de se
« brûler » énergétiquement) ? Ou rester « collé » derrière pour le moment ? Mes
possibilités d’action ne seront-elles pas limitées en étant « enfermé » dans le
peloton ?...). L’évolution des stratégies de course a fait apparaître le rôle de
« lièvre » comme aide indispensable pour se surpasser. Cette fonction culturelle
de se servir de l’autre comme aide peut être réinvesti dans nos situations
d’apprentissage en EPS. Courir AVEC peut être nécessaire pour ensuite courir
CONTRE.
REGISTRES DE LA MOTRICITE EN
DEMI-FOND
1/ SENSIBILITE AU DEFI ATHLETIQUE
Ce registre renvoie d'abord à la nécessité d'amener les élèves à solliciter
l'ensemble de ses ressources, notamment énergétiques initiales.
C'est l'enjeu anthropologique de lutte (« athlon » = « lutte ») contre des
adversaires de niveau proche qui pousse le pratiquant à prendre des risques dans
l'engagement de ses ressources, qui ouvre ainsi à des raisons d'agir et à des
préoccupations qui sollicitent les progrès dans les 3 autres registres.
Cette sensibilité doit être valorisée, le coureur étant sollicité très souvent par
des défis « d’opposition » à d’autres coureurs.
Acquisitions essentielles avec capacité à les mettre en œuvre dans des
conditions de plus en plus complexes selon le niveau des compétences
attendues : sensibilité à se défier aux autres.
Ne rien lâché, s'accrocher au peloton (malgré de possibles variations d'allures).
Faire « sa place » dans le peloton, la conserver, tenter d'en gagner une autre.
2/ PERTINENCE TACTIQUE DE LA CONDUITE DE
SON EFFORT
C'est la sensibilité au défi athlétique qui rend fonctionnel, nécessaire,
l'élaboration et la gestion d'un projet de course. Ce projet peut être mental
(définir ses vitesses de course), il est surtout une régulation en situation de sa
course en fonction des contraintes / possibilités tactiques qu'offre une course en
peloton.
Ce registre est responsable de la bonne régulation de l'effort, à partir
d'outils pour ajuster son allure en temps réel : outils proprioceptifs
(sensation respiratoire, point de côté, « estomac qui se serre », sensation
amplitude / fréquence de la foulée) et externes (relations nombre de plots
dépassés / vitesse de course, peloton à suivre comme repère d'allure : courir
AVEC). Il inclus également les CHOIX in situ pour s’adapter au peloton et
tenter de « gagner sa place ».
Acquisitions essentielles avec capacité à les mettre en œuvre dans des
conditions de plus en plus complexes selon le niveau des compétences
attendues : gérer son allure de course en cours d'action.
Connaître des allures grâce à des repères extérieurs puis progressivement sans
aides extérieures.
Distinguer des allures personnelles (nommées allure trottinette, vélo, scooter,
moto).
Identifier des allures personnelles de confort / d'inconfort. Associer aux allures
des repères d’essoufflement, des sensations de rythme cardiaque, voire des
repères de cycles de foulées.
Connaître des allures moyennes par rapport aux distances de course proposées.
Gérer ses allures par rapport aux sensations.
Gérer ses allures par rapport aux variations du peloton : capacité à changer
d'allure pour surprendre des adversaires, supporter des changements d'allure du
peloton, finir à vitesse élevée.
Gérer ses allures par rapport à sa stratégie de course (maintien d'une vitesse ou
« attaque »).
3/ EXPRESSION DE SES EFFORTS SUR
DIFFERENTES ZONES D'ALLURE
(ces zones d'allure sont délimitées par le seuil aérobie, seuil anaérobie, VMA.
Elles constituent les registres physiologiques du système aérobie)
La nécessaire volonté de réguler son effort en situation (registre2) s'appuie sur
les ressources disponibles du pratiquant.
Ce registre traduit l'état présent des ressources physiologiques qui renvoie
à la notion de VMA, mais pas seulement : qualité de soutien à un % de
VMA, qualité d'endurance aérobie.
Acquisitions essentielles avec capacité à les mettre en œuvre dans des
conditions de plus en plus complexes selon le niveau des compétences
attendues : solliciter ses ressources dans différents registres physiologiques.
Je sollicite mes ressources de façon maximale sur un test VMA.
J'exploite de manière intense des zones d'allure.
Je sais jouer le rôle de « lièvre » pour emmener un groupe à une allure.
souhaitée, les inciter à prendre des « risques » d'intensités non contrôlées pour
acquérir une lucidité de ses possibilités.
4/ UN CORPS PROPULSIF ET ECONOME
L'élève doit rapidement prendre conscience du rôle essentiel de la foulée
pour s'économiser dans l'effort et avoir une efficacité optimale sur toute la
durée de l’épreuve. On y associe également l'objectif d'éliminer les
contractions musculaires superflues, la qualité du relâchement du haut du
corps, du rôle des bras comme aide à l'allègement de la foulée, de
l'orientation du regard, la maîtrise de la respiration.
Acquisitions essentielles avec capacité à les mettre en œuvre dans des
conditions de plus en plus complexes selon le niveau des compétences
attendues : S'économiser malgré le respect d'une intensité de course.
Acquérir une foulée mois ample, plus rasante, moins complète qu'une foulée de
course rapide.
Relâcher le haut du corps par une action de bras souple, les épaules restant
basses quelque soit l'intensité de course, relâcher les mains, agir avec les bras.
Forcer consciemment son inspiration quand l'intensité de course devient élevée.
ANALYSE DE LA COMPETENCE
NIVEAU 1
… dépasser une première analyse de ce qui semblerait « obligatoire » de faire pour étudier
« ce qu'il n'est pas interdit de faire » dans l'optique de s'adresser à TOUS les élèves...
Rappel demi-fond niveau 1 : Réaliser la meilleure performance possible dans
un enchaînement de 2 ou 3 courses d’une durée différentes (de 3 à 9 minutes),
en maîtrisant différentes allures adaptées à la durée et à sa VMA, en utilisant
principalement les repères extérieurs et quelques repères sur soi. Établir un
projet de performance et le réussir à 1 km/h près.
•
Réaliser la meilleure performance possible : faire vivre l'enjeu culturel
du demi-fond (une lutte entre des adversaires de niveau proche) … nous nous
écarterons de toutes propositions trop proches de la notion de « course de
durée » où l’élève est « seul » face à une gestion personnalisée de sa course.
Cette performance, cette réussite de l'élève à rechercher, n'est pas seulement
d'arriver le premier de sa course, elle est principalement, dans un contexte
tactique de défi d’opposition, dans l'utilisation pertinente de son allure par
rapport à la distance de course et à ses ressources propres (performance
« relative » aux possibilités de chacun).
•
Dans un enchaînement de 2 ou 3 courses : 2 courses sont largement
suffisantes à ce niveau pour ne pas complexifier la pratique ni surcharger ce
qu'il y a à apprendre.
•
D'une durée différente (de 3 à 9 minutes) : la compétence souligne que
les 2 courses doivent être différentes ce qui permettra d'aborder 2 allures
distinctes, mais ne nous obligent pas à courir sur des durées ! Nous préférons,
au regard de l'enjeu de demi-fond et des capacités cognitives et motrices des
élèves à ce niveau de pratique, utiliser des courses sur des distances à effectuer.
Il et plus facile de gérer sa course, en défiant des adversaires, sur une
distance précise que sur une durée qui est une valeur trop abstraite.
•
En maîtrisant différentes allures : les élèves vont exploiter leurs
ressources sur 2 zones d'allures différentes (donc 2 courses suffisent à ce
niveau). Cette maîtrise ne consiste pas obligatoirement à être régulier sur
l'ensemble d'une course car se serait contraire au développement des
possibilités tactiques du coureur. Nous nous orienterons sur une maîtrise
d'allure sur des temps ou distances préétablis à l'intérieur d'une course.
•
Adaptées à la durée et à sa VMA : les test classiques de VMA ont peu
de sens pour les élèves. Nous utiliserons le test d'astrand (test de 3 minutes en
ramenant la performance à une durée de 3min30) car nous pouvons intégrer
dans ce test la sensibilité au défi athlétique : dans un peloton d’adversaires de
même niveau, qui parcourt la plus grande distance en 3 minutes ?
•
En utilisant principalement les repères extérieurs et quelques repères
sur soi : proposer des repères spatio-temporels assez rapprochés pour
identifier instantanément sa vitesse de course puis de plus en plus éloignés,
utiliser le peloton (les autres coureurs) comme repère de gestion de son allure.
•
Etablir un projet de performance et le réussir à 1km/h près : courir
seul avec son projet ne correspond pas à nos options d’enseignement. Ni courir
en opposition avec un projet strict à respecter qui serait contraire à l'enjeu de
tenter de terminer dans les meilleures places. Nous orienterons l'élève vers le
choix d'une vitesse moyenne à respecter sur une période bien définie de l'une
des 2 courses.
RAPPORT OBJET D'ETUDE / REGISTRES DE
MOTRICITE
… pour cibler ce qui est prioritaire à apprendre...
… pour clarifier le projet de l'élève...
OBJET D'ETUDE (ETAPE 1)
Solliciter de manière intense ses ressources
dans 2 zones d'allures inférieures à VMA
REGISTRE 1 :
S'engager dans des défis d'opposition
REGISTRE 2 :
Gérer 2 allures différentes sur 2 courses de distances
inégales en utilisant principalement des repères
espace / temps et le peloton
REGISTRE 3 :
Exploiter ses ressources physiologiques
sur 2 zones d'allures
REGISTRE 4 :
Différencier sa foulée sur allure lente / vite
Se relâcher
DEGRES D'ACQUISITON DE LA COMPETENCE
ATTENDUE N1
… se donner des images de diverses conduites
observables...
COMPETENCE ACQUISE
S'engage dans le défi.
Mobilise des allures en adéquation avec le test VMA.
Semble plus ou moins relâché en course.
COMPETENCE EN COURS D'ACQUISITON
Une différenciation d’allures apparaît entre les 2 courses de
distances différentes.
Il semble que les ressources ne soient pas encore mobilisées de
façon optimale (vitesse vélo trop proche de la vitesse trottinette ?
Vitesse vélo trop éloignée de la vitesse scooter ?)
COMPETENCE NON ACQUISE
De fortes variations d'allures dans ses courses …
OU
… allure stable quelque soit la durée ou la distance de course.
COMPETENCES
METHODOLOGIQUES ET
SOCIALES
•
Agir dans le respect de soi, des autres et de l'environnement.
(c'est s'intéresser au rapport éthique de l'élève par rapport à soi / aux autres /
au monde que l'on veut favoriser pour que les apprentissages se passent bien)
On promouvra un apprentissage où les élèves respectent leurs adversaires dans
un contexte de « lutte » athlétique.
•
Organiser et assumer des rôles sociaux et des responsabilités.
(c'est s'intéresser au rapport fonctionnel entre l'élève et les autres pour aider à
apprendre)
Les situations d'apprentissage vont mettre en valeur les rôles de « lièvre »
comme aide à la gestion de l'allure pour ses camarades et d' « entraîneur »
comme aide à la reconnaissance de sa propre allure et à sa régulation.
•
Se mettre en projet.
(c'est s'intéresser au rapport fonctionnel que l'on veut favoriser entre l'élève et
son propre apprentissage)
Les élèves construiront les indices leur permettant de définir un projet d'allure
sur une période définie de l'une des 2 courses.
•
Se connaître, se préparer, se préserver.
(c'est s'intéresser au rapport d'émancipation de l'élève entre les apprentissages
spécifiques et ses propriétés corporelles)
L'apprentissage des allures, de l'engagement de soi dans des défis, va permettre
une meilleure connaissance de soi.
CONTENUS D'ENSEIGNEMENT
En bleu, les contenus en rapport avec la compétence attendue.
En violet, les contenus en rapport avec les compétences méthodologiques et
sociales.
CONNAISSANCES
Je connais (km/h) mes allures que j’inscris sur un tableau
d'allures.
Différencier les aisances de course sur ces 3 allures :
•
Allure trottinette = je peux parler, respirer n'est pas un
problème, je peux tenir longtemps.
•
Allure vélo = je ressent un léger essoufflement qui peut vite
s'accentuer si je « pousse » un peu ou au fil du temps qui passe.
•
Allure scooter = je suis essoufflé, ma respiration devient
nettement consciente.
CAPACITES
Je compte les plots, fais la liaison nombre de plots franchis a coup
de sifflet / vitesse instantanée.
J'utilise mes sensations d'inconfort pour réguler l'allure.
J'accroche un groupe de coureurs (peloton), je suis (du verbe
suivre) le lièvre pour courir à une allure donnée.
Balancer les membres supérieurs d'arrière en avant dans l'axe de
déplacement sans se crisper.
Intensifier son inspiration dans des allures rapides.
En tant que lièvre, emmener le groupe à la vitesse voulue et/ou à
réussir l'exercice.
En tant qu'entraîneur, aider mon camarade à se situer dans un projet de
vitesse (liaison temps au tours / temps réalisé).
Élaborer un projet d'allure sur une période définie dans l'une des 2
course en fonction de la connaissance de ses allures.
ATTITUDES
Je m'engage dans les exercices pour solliciter intensément mes
ressources.
Finir sa course en ayant la satisfaction d’avoir bien lutter, féliciter le
vainqueur.
ADAPTATION POUR ELEVES AVEC HANDICAP (obésité) :
Il ne s'agit pas de proposer des contenus «au rabais » mais de viser les mêmes
exigences éducatives, mais en adaptant la valeur (intensité) des ressources
sollicitées :
–
l'allure « trottinette » sera de la marche (je marche comme dans la rue).
–
l’allure « vélo » sera une marche un peu plus rapide où l'on sent que l'on
appuie sur les pieds (je marche plus vite que dans la rue).
–
L’allure « scooter » est une marche rapide (c'est une véritable marche
athlétique avec un règlement spécifique à connaître).
LIAISON CYCLE DEMI FOND /
SOCLE COMMUN
En quoi notre cycle d'enseignement participe à acquisition d'une culture
commune définit en 5 domaines ?
D1 : les langages pour penser et communiquer.
Par la mise en valeur des sensations éprouvées lors des efforts de course, par le
dialogue « entraîneur / coureur » on sollicite les élèves à mieux « s'exprimer et
communiquer ».
D2 : les méthodes et outils pour appendre.
On participera à la formation d' « acquérir la capacité de coopérer et de
réaliser des projets » en regroupant les élèves par niveaux de performance et
en les engageant à coopérer pour réussir (avec notamment le rôle de « lièvre »).
Les élèves auront à construire un projet de course en fonction de la
connaissance de leurs allures acquise au cours du cycle.
D3 : la formation de la personne et du citoyen.
L’organisation des élèves en groupe de niveaux aident chacun à acquérir la
confiance en sa propre capacité de réussir, et en même temps sollicite le respect
des performances d'autrui. Notre enseignement participe ainsi à la formation de
« développer la sensibilité, la confiance en soi et le respect des autres ».
D4 : l'observation et la compréhension du monde.
Nous solliciterons les élèves à « se poser des questions et chercher des
réponses », notamment lors de l'identification d'allures inappropriées,
incohérentes entre l' allure trottinette (échauffement) et l'allure vélo (souvent les
élèves vont plus vite à l’échauffement que lors de la course de 1800m) … ou
lors de stratégies simples de course.
D5 : les représentations du monde et de l'activité humaine.
On invite simplement les élèves, à travers ce cycle, à s'inscrire dans un défi
athlétique de demi-fond et à situer l'enjeu anthropologique de cette activité
humaine (« concevoir, créer, réaliser »), à la différencier de la course « libre »
(footing) effectuée par de nombreux adultes dans un but d'entretien de la santé.
CONSTRUIRE LA FORME DE
PRATIQUE SCOLAIRE (étape 1)
CARACTERISTIQUES Intérêts en milieu scolaire et effets attendus sur
les conduites motrices
 2 distances sensiblement différentes afin
d'identifier 2 allures nettement différentes.
 La 1ere course (1600m) n'est pas trop longue
à effectuer pour inscrire les élèves dans une allure
Course de 1600m puis sensiblement plus élevée qu'une allure
d'échauffement (Se mobiliser dans un défi
de 800m
athlétique entre le seuil aérobie et anaérobie).
 Une 2eme course (800m) nettement plus
courte afin d’inscrire les élèves dans une vitesse
proche, mais inférieure, à la VMA (Se mobiliser
dans un défi athlétique entre le seuil anaérobie et la
VMA).
 Les élèves sont placés par groupe de même
niveau, pour s'affronter et espérer gagner.
Cette forme de pratique concrétise la sensibilité au
Rapport à la compétence défi athlétique sur 2 zones d'allures. L’efficacité
traduit la réussite du projet de se dépasser afin
d'aboutir au résultat : vitesse sur 800m > vitesse sur
1600m > vitesse d’échauffement.
Courir AVEC / SE
MESURER à des
coureurs de même
niveau
Organisation
Chaque pratiquant peut comparer ses pouvoirs à
ceux des autres ; constater que l'autre peut être une
ressource pour gérer ma course.
 Un dispositif matériel permettant une lecture
en direct de sa vitesse de course (dispositif
progressivement allégé).
 Une feuille de résultats conservant une trace
des différentes vitesses identifiées au cours du
cycle.
 Des partenaires / adversaires (selon les
situations) permettant de stimuler la sensibilité à
« se dépasser ».
Des conditions respectées tout au long de cette étape.
Ces conditions de pratique satisfont aux possibilités des élèves dans 4 registres
de motricité du coureur de demi-fond :
Sensibilité au défi athlétique : le sentiment de se dépasser est mis en
avant par la lutte contre des adversaires de niveaux proches ainsi que par
l’observation de résultats qui suscitent l'insatisfaction (résultats de vitesses de
course incompatibles avec des durées de course), rompant avec une motricité
usuelle (quelquefois acquise en primaire) de régularité à allure faible. Cette
sensibilité est entretenue en permanence par des défis AVEC / CONTRE des
partenaires / adversaires.

Gestion de l’effort : l'utilisation du dispositif matériel pour établir la
relation vitesse / nombre de plots franchis, ainsi que l’initiation à la course en
peloton (le peloton comme repère d'allure, le « lièvre » comme rôle fonctionnel
d'aide à la mobilisation de ses ressources), donnent des outils simples pour
ajuster son allure en temps réel.

Expression de ses efforts dans différentes zones d’allure : l’expression
de ses ressources est simplifiée car, même si l'on cherche une valeur haute de la
vitesse dans des zones d'allure concernées, cette étape se focalise sur les deux
premières zones d'allure en écartant les efforts trop proches de la VMA ou
supérieure à la VMA.

 La qualité de la foulée : l'émergence de la sensibilité athlétique, la
participation à différents défis générant des conduites adaptatives (situations
clés), des exercices de « gammes de foulées », provoquent une reconstruction
de sa foulée, plus économique, plus efficace.
ANALYSE DE LA COMPETENCE
NIVEAU 2
Rappel demi-fond niveau 2 : Réaliser la meilleure performance possible sur un
temps de course de 12 à 15 minutes, fractionné en 3 à 4 périodes séparées de
temps de récupération compatibles avec l'effort aérobie et en maîtrisant
différentes allures très proches de sa VMA et en utilisant principalement des
repères sur soi et quelques repères extérieurs. Établir un projet de performance
et le réussir à 0,5 km/h près.
•
Réaliser la meilleure performance possible : concilier enjeu culturel
(une lutte entre des adversaires de niveau proche) et performance « relative »
aux possibilités de chacun.
•
Sur un temps de course de 12 à 15 minutes fractionné en 3 à 4
périodes : 3 courses seront proposées de distances différentes (500m + 1500m
+ 300m). Il s'agit de faire vivre les caractéristiques d'une course de demi-fond :
départ assez rapide (vitesse « scooter » à utiliser lors du 500m), allure au train
en milieu de course (vitesse « vélo » à utiliser lors du 1500m) et fin de course
rapide (vitesse « moto » à utiliser lors du 300m final).
•
Séparées de temps de récupération compatibles avec l'effort aérobie :
les récupérations seront de 1min30 entre les courses de 500m et 1500m, puis de
3min entre les courses de 1500m et 300m.
•
En maîtrisant différentes allures très proches de sa VMA : les élèves
vont exploiter leurs ressources sur 3 zones d'allures différentes.
•
En utilisant principalement les repères sur soi et quelques repères
extérieurs : aider les élèves à mieux utiliser les repères proprioceptifs tels que
l'inconfort / confort respiratoire, la foulée de course pour retrouver son allure et
établir des rapports allure personnelle de course / allure du peloton.
•
Etablir un projet de performance et le réussir à 0,5km/h près : le
coureur de demi-fond utilise des variations d'allure dans sa lutte avec des
adversaires, mais « se garde un peu de jus » pour terminer sa course de manière
rapide. Cette dernière partie de course, cette allure finale, est souvent préparée
et connue. Nous orienterons nos collégiens pour ce niveau 2 vers le choix d'une
vitesse à respecter lors du 300m final.
RAPPORT OBJET D'ETUDE / REGISTRES DE
MOTRICITE
… pour cibler ce qui est prioritaire à apprendre...
… pour clarifier le projet de l'élève...
OBJET D'ETUDE (ETAPE 2)
Solliciter de manière intense ses ressources
dans 3 zones d'allures.
Finir fort : gérer ses ressources pour
effectuer la partie finale « à plein régime ».
REGISTRE 1 :
S'engager dans des défis d'opposition
Maintenir le défi dans des zones
très inconfortables
REGISTRE 2 :
Gérer 3 allures différentes sur 3 courses de distances
inégales en utilisant principalement des repères
sur soi
REGISTRE 3 :
Exploiter ses ressources physiologiques
sur 3 zones d'allures
REGISTRE 4 :
Une foulée plus efficace par des allures
proches de VMA ; utiliser les membres supérieurs
pour dynamiser la propulsion.
DEGRES D'ACQUISITON DE LA COMPETENCE
ATTENDUE
… se donner des images de diverses conduites
observables...
COMPETENCE ACQUISE
S'engage dans le défi. « Joue le jeu » jusqu'au bout.
Mobilise des allures en adéquation avec le test VMA. Connaît
parfaitement l'allure de fin de course.
COMPETENCE EN COURS D'ACQUISITON
Une différenciation d’allures se réalise sur les 3 courses de
distances différentes.
La gestion non optimale des ressources aboutit notamment à une
dernière course (300m) en deçà des possibilités de l'élève.
COMPETENCE NON ACQUISE
Pas de différenciation d'allures entre la première course de 500m
et la dernière 300m.
Et / ou allure « vélo » (1500m) trop proche de l'allure
d'échauffement.
COMPETENCES
METHODOLOGIQUES ET
SOCIALES
En quoi l'objet d'étude retenu relève à la fois d'une mission d'instruction et
d'une mission d'éducation ?
•
Agir dans le respect de soi, des autres et de l'environnement.
(c'est s'intéresser au rapport éthique de l'élève par rapport à soi / aux autres /
au monde que l'on veut favoriser pour que les apprentissages se passent bien)
On promouvra un apprentissage où les élèves respectent leurs adversaires dans
un contexte de « lutte » athlétique.
•
Organiser et assumer des rôles sociaux et des responsabilités.
(c'est s'intéresser au rapport fonctionnel entre l'élève et les autres pour aider à
apprendre)
Les situations d'apprentissage vont impliquer plus spécifiquement les élèves
dans les rôles de « lièvre » comme aide à la gestion de l'allure pour ses
camarades et d' « entraîneur » comme aide à la reconnaissance de sa propre
allure et à sa régulation.
•
Se mettre en projet.
(c'est s'intéresser au rapport fonctionnel que l'on veut favoriser entre l'élève et
son propre apprentissage)
Les élèves construiront les indices leur permettant de définir un projet précis
d'allure sur la dernière course de 300m.
•
Se connaître, se préparer, se préserver.
(c'est s'intéresser au rapport d'émancipation de l'élève entre les apprentissages
spécifiques et ses propriétés corporelles)
L'apprentissage des allures, la découverte d'allures intenses à VMA,
l'engagement de soi dans des défis, va permettre une meilleure connaissance de
soi.
RAPPORT OBJET D'ETUDE / CMS
… pour cibler ce qui est prioritaire à apprendre...
… pour clarifier le projet de l'élève...
OBJET D'ETUDE
Solliciter de manière intense ses ressources
dans 3 zones d'allures.
Finir fort : gérer ses ressources pour
effectuer la partie finale « à plein régime ».
CMS 1 :
Respecter ses adversaires
dans un défi athlétique
CMS 2 :
Intégrer des rôles (entraîneur, lièvre)
comme nécessaire à la gestion de son allure
CMS 3 :
Élaborer un projet personnel sur l'allure finale
CMS 4 :
Se connaître par l'expression de différentes allures
CONTENUS D'ENSEIGNEMENT
En bleu, les contenus en rapport avec la compétence attendue.
En violet, les contenus en rapport avec les compétences méthodologiques et
sociales.
CONNAISSANCES
Je reconnais les dispositifs matériels (vus au niveau 1) pour
identifier instantanément mon allure.
Je connais (km/h) mes allures que j’inscris sur un tableau
d'allures.
Différencier les aisances de course sur les allures vécues au niveau 1
+ ... :
•
Allure moto = essoufflement prononcé, je ne tiendrais pas
longtemps.
CAPACITES
Je suis capable avec très peu de repères extérieurs, de retrouver
mon allure.
Je sais situer mon allure malgré les « perturbations
informationnelles » issues du peloton.
Je fais des choix de placement dans le peloton, choix de continuité
(suivre) / rupture (prendre la tête du peloton).
Balancer les membres supérieurs d'arrière en avant dans l'axe de
déplacement sans se crisper. Intensifier son inspiration dans des
allures rapides.
En tant que lièvre, emmener le groupe à la vitesse voulue et/ou à
réussir l'exercice.
En tant qu'entraîneur, aider mon camarade à se situer dans un projet de
vitesse (liaison temps au tours / temps réalisé).
Élaborer un projet précis d'allure sur la course de 300m.
ATTITUDES
Je m'engage dans les exercices pour solliciter intensément mes
ressources. Je résiste aux sensations d’inconfort pour maintenir
l’allure.
Je m'engage dans ce rôle de lièvre et essaie de faire réussir mes
partenaires.
Finir sa course en ayant la satisfaction d’avoir bien lutter, féliciter le
vainqueur.
ADAPTATION POUR ELEVES AVEC HANDICAP (obésité) :
Il ne s'agit pas de proposer des contenus «au rabais » mais de viser les mêmes
exigences éducatives, mais en adaptant la valeur (intensité) des ressources
sollicitées :
–
les modalités des allures du niveau 1 seront conservées.
–
L'allure « moto » sera, si possible, effectuée en effectuant une allure
footing (rupture avec les allures marchées précédentes).
LIAISON CYCLE DEMI FOND /
SOCLE COMMUN
En quoi notre cycle d'enseignement participe à l'acquisition d'une culture
commune définit en 5 domaines ?
D1 : les langages pour penser et communiquer.
Par la mise en valeur des sensations éprouvées lors des efforts de course,
notamment lors des efforts intensifs à VMA, par le dialogue constructif entre
coureurs d'un même peloton pour réussir les défis proposés, on sollicite les
élèves à mieux « s'exprimer et communiquer ».
D2 : les méthodes et outils pour appendre.
On participera à la formation d' « acquérir la capacité de coopérer et de
réaliser des projets » en regroupant les élèves par niveaux de performance et
en les engageant à coopérer pour réussir (avec notamment le rôle de « lièvre »).
Les élèves auront à construire un projet de course en fonction de la
connaissance de leurs allures acquise au cours du cycle.
D3 : la formation de la personne et du citoyen.
L’organisation des élèves en groupe de niveaux aident chacun à acquérir la
confiance en sa propre capacité de réussir, et en même temps sollicite le respect
des performances d'autrui. Notre enseignement participe ainsi à la formation de
« développer la sensibilité, la confiance en soi et le respect des autres ».
D4 : l'observation et la compréhension du monde.
Nous solliciterons les élèves à « se poser des questions et chercher des
réponses » : notamment sur le pôle initiation à la tactique de course : quand
prendre la tête du peloton ? pourquoi ne pas « s'enflammer » trop tôt ? Quel est
l'intérêt de rester collé au peloton ?...
D5 : les représentations du monde et de l'activité humaine.
On invite les élèves, à travers ce cycle, à s'inscrire dans un défi athlétique de
demi-fond et à situer l'enjeu anthropologique de cette activité humaine
(« concevoir, créer, réaliser »), à la différencier de la course « libre » (footing)
effectuée par de nombreux adultes dans un but d'entretien de la santé.