Manifeste des juifs noirs

Transcription

Manifeste des juifs noirs
Guershon Nduwa
Manifeste des juifs noirs
Manifeste des juifs noirs
Publishroom, 2016
www.publishroom.fr
ISBN : 979-10-236-0353-8
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions
destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction
intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le
consentement de l’auteur ou de ses ayants droits, est illicite et constitue
une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de
la propriété intellectuelle.
Guershon Nduwa
Manifeste des juifs noirs
« À mes parents : Édouard, Céline, Rosalie,
Isabelle, Baudoin, Lydia et Kanon… »
Avant-propos
Ce livre sert à tout, aimer, haïr, faire de bonnes actions, faire
la guerre... Il suffit de l’interpréter dans le sens que l’on veut...
et hop on devient saint ou démon.
Pour ma part, ce passage ne me fait ni chaud ni froid, car
je ne sens aucune malédiction particulière m’affligeant une vie
terrestre faite de douleurs sans fin... peut-être après la mort qui
sait... mais bon... je n’en sais rien comme la majorité des Terriens
cependant, je suis pas dupe... il est évident que ce passage a servi
la politique d’une période antérieure permettant une acceptation plus facile de l’esclavage (par exemple)... quoi qu’il en soit,
la religion est dans son ensemble (je parle de tous les ouvrages
bibliques) sérieusement controversée de nos jours, et beaucoup
sont de plus en plus sceptiques sur des parties non négligeables
des écrits qui les composent...
Il y aurait un racisme épistémologique, à croire que la couleur
ne peut pas faire l’objet d’un questionnement philosophique.
Les recherches de F. Fanon, S.L. Gilman ou R. Bernasconi ont
démontré que la couleur, loin d’être le simple indicateur physiologique du taux de mélanine, pouvait être encodée par des
appareils idéologiques et philosophiques extrêmement complexes. De simple marqueur empirique, la couleur passe alors à
l’état de symbole, de valeur ou de signifiant. Le Noir peut ainsi
dénoter : la dégénérescence par rapport à un état hypothétique
–9–
de pureté comme dans la philosophie buffonienne, l’oppression
manifeste du système colonial européen comme dans l’analyse psychosociologique de Fanon ou bien l’affirmation d’une
nouvelle identité esthétique et philosophique comme dans le
discours senghorien de la Négritude.
Préfaces
Si le point de révéler son origine juive, comme c’est le cas
pour des communautés africaines, peut inspirer un retour à
la Torah, que peut-il y avoir de mieux ? Que des descendants
de familles et d’anciennes communautés juives reviennent au
Judaïsme, comme c’est le cas au Portugal, au Brésil, à Sao Tome,
en Espagne, en Éthiopie, au Nigeria, au Zimbabwe, au Mali, et
même en Pologne, quel est le problème que cela pourrait poser ?
La civilisation, partie d’Afrique, s’étendait jusqu’aux rives
au nord de la Méditerranée, incluant une grande partie de la
Péninsule Ibérique, la Sicile, Malte, la Corse, la Sardaigne et
d’autres territoires. Les Juifs Africains, qui réclament aussi leur
affiliation à la Torah, ne devraient pas être soumis au tamis de
l’authenticité, génétique ou autre.
Ce serait une insulte au Judaïsme. Bien sûr les Juifs Africains
ont hérité de leurs ancêtres, qui ont résidé sur le continent
africain depuis les temps bibliques, de leur culture et leur Foi.
Mais cette culture et cette Foi ne se basent pas sur un positionnement racial. La valeur humaine dans le Judaïsme est un
acquis qui provient de l’effort individuel. Même si on est fils
de Cohen Gadol, la valeur n’est pas garantie. Roger Cukierman
Président du CRIF
– 11 –
C’est avec joie que j’ai accepté de préfacer le « Manifeste des
Juifs Noirs » à la demande de Guershon Nduwa. Cet éducateur
spécialisé a fondé, avec notamment le concours d’un Américain,
la « Fédération des Juifs Noirs ». Il consacre à présent ses forces
à la reconnaissance d’une communauté d’essence universelle.
Cette entreprise gigantesque trouve son origine dans l’expérience de ce voyageur impénitent. Originaire du Congo, il s’est
imprégné de la Torah et des autres sources sacrées qu’il continue
à étudier. À cet égard, l’apport des civilisations très anciennes
d’Éthiopie et d’Égypte, révèle que ces lieux ont été le creuset
d’implantation des Noirs fidèles à la loi mosaïque, sans exclure
l’implantation d’un christianisme très actif.
Présents dans la Bible, les Juifs Noirs ont participé au développement hors d’Afrique d’une diaspora fraternelle unissant
ses membres longtemps victimes de rejets en partie dépassés.
C’est dans ce contexte historique parcouru sans oubli que
l’auteur veut rendre vivante une synagogue noire que rien n’empêche de s’implanter et de se multiplier. Ce développement est
possible dans les pays de nature démocratique où les droits de
la personne humaine sont défendus contre les remises en cause
subsistantes, et l’intégrisme.
Au nombre des enseignements à tirer de cet ouvrage, on
retiendra l’attente d’une communauté échappant aux notions
de race : les Juifs Noirs se veulent ouverts aux autres, tout en
participant à la lutte contre le racisme sans couleur, heurtés des
– 13 –
abus qui ont sévi dans les pays catholiques, et en terre d’Islam...
Ne jamais perdre de vue les méfaits des inquisitions, qu’elles se
parent de « la croix ou du croissant »... ni de ceux issus d’un
colonialisme non encore aboli et en voie de disparition... Vous
connaissez le cours majeur de l’histoire de l’humanité... parfois
bien inhumaine !
Je laisse aux lecteurs le soin d’approfondir leurs réflexions en
compagnie des Beta-Israël, accueillis en terre d’Israël, et de ces
Marranes combattus en leur temps par Isabelle la Catholique.
Quand on referme ce manifeste, on se sent mobilisé pour
une noble cause, avec le souhait que les pionniers réussissent
dans un combat contre les préjugés qui se ressemblent partout
et résistent aux forces agissant pour le bien, sans exception dégradante. Saluons nos Frères et Sœurs Juifs d’Afrique, au nom d’une
foi commune aux spiritualistes de tous les courants de pensée.
Pour justifier sa démarche, l’auteur met en relief le phénomène « d’invisibilité » d’une population distincte de nous et des
Blancs dont on parle en général, alors que l’histoire établit sans
contestation possible son existence.
À cet égard, l’apport des civilisations très anciennes d’Éthiopie et d’Égypte, révèle que ces lieux ont été le creuset d’implantation des Noirs fidèles à la loi mosaïque, sans exclure
l’implantation d’un christianisme très actif.
Présents dans la Bible, les Juifs Noirs ont participé au développement hors d’Afrique d’une diaspora fraternelle unissant
ses membres longtemps victimes de rejets en partie dépassés.
C’est dans ce contexte historique parcouru sans oubli que
l’auteur veut rendre vivante une synagogue noire que rien n’empêche de s’implanter et de se multiplier. Ce développement est
– 14 –
possible dans les pays de nature démocratique où les droits de
la personne humaine sont défendus contre les remises en cause
subsistantes, et l’intégrisme.
Au nombre des enseignements à tirer de cet ouvrage, on
retiendra l’attente d’une communauté échappant aux notions
de race : les Juifs Noirs se veulent ouverts aux autres, tout en
participant à la lutte contre le racisme sans couleur, heurtés des
abus qui ont sévi dans les pays catholiques, et en terre d’Islam...
Ne jamais perdre de vue les méfaits des inquisitions, qu’elles
se parent de « la croix ou du croissant »... ni de ceux issus d’un
colonialisme non encore aboli et en voie de disparition... Vous
connaissez le cours majeur de l’histoire de l’humanité... parfois
bien inhumaine !
Je laisse aux lecteurs le soin d’approfondir leurs réflexions en
compagnie des Beta-Israël, accueillis en terre d’Israël, et de ces
Marranes combattus en leur temps par Isabelle la Catholique.
Quand on referme ce manifeste, on se sent mobilisé pour
une noble cause, avec le souhait que les pionniers réussissent
dans un combat contre les préjugés qui se ressemblent partout
et résistent aux forces agissant pour le bien, sans exception
dégradante. Saluons nos Frères et Sœurs Juifs d’Afrique, au
nom d’une foi commune aux spiritualistes de tous les courants
de pensée.
Jean-Yves Goeau-Brissonnière
– 15 –
Parcours
Éducateur spécialisé, Guershon Nduwa dirige la Fédération
des Juifs Noirs qu’il a fondée avec son ami Laurence MordekhaiThomas : Juif noir-américain, professeur de sciences politiques et de philosophie morale à l’université de Syracuse aux
États-Unis.
Originaire du Congo, cet éducateur polyglotte, voyageur
et ouvert à autrui, évoque la situation délicate des Juifs Noirs
en France.
Ce livre est l’expression du combat quotidien que livre la
Fédération des Juifs Noirs. Ce combat de style peut plaire,
énerver, faire grincer des dents mais ne laissera pas indifférent
et c’est ce que nous voulons.
L’ardeur qui nous amine dans nos actions conduit à faire
en sorte que les choses bougent enfin dans les différentes communautés juives à travers le monde, donc que mille ans soient
comme un jour car notre pieuse passivité a été trop longtemps
considérée comme de l’inactivité.
Ce projet du livre voit le jour dans un contexte qui est
d’abord propre au judaïsme français. Mais cette référence à elle
seule ne permet pas de comprendre pourquoi les Juifs Noirs
de France sont confrontés à des défis qu’ils doivent assumer.
– 17 –
Au-delà de cette dimension religieuse, il existe un contexte
à la fois conjoncturel international et national qui constitue
l’arrière-plan en fonction duquel un centre communautaire
judéo-noir doit voir le jour.
Mon parcours ?
Je suis né au Congo1. La question de l’ouverture à l’autre m’a
habitée dès mon plus jeune âge. En Afrique, la connaissance du
judaïsme n’est pas profonde. La conversion y est compliquée :
il faut au moins trois rabbins… Et Israël naissant a inspiré de
nombreux pays africains. J’ai étudié au Cameroun de 1982 à
1988.
Mon intérêt pour le judaïsme ?
Cela date de ma rencontre en 1986, à Yaoundé, avec le
rabbin et philosophe Léon Ashkenazi (Manitou), un ami du
président du Cameroun, Paul Biya. Manitou effectuait des
séjours annuels au Cameroun, y parlait à la télévision de l’ouverture à l’autre et de la vision juive. En plus, les Africains
pratiquant le judaïsme sur le continent y sont légion.
Arrivée en décembre 1988 en Israël…
J’apprends l’hébreu en six mois à l’université hébraïque de
Jérusalem. J’y suis aussi les cours de civilisation hébraïque du
professeur Yeshayahou Leibovicz.
1. Moïse Rahmani, Shalom Bwana, la saga des Juifs du Congo. Ed. Romillat,
coll. Terra Hebraïca, 254 pages, 2004.
– 18 –
Les bourses africaines sont irrégulières. Après un an en
Israël, j’ai affronté des problèmes financiers. J’ai déménagé de
Jérusalem pour m’installer à Tel-Aviv, et j’ai trouvé divers jobs
pour survivre.
À Tel-Aviv, j’habite rue Tshilenov…
Oui, c’est un vieux quartier au sud de la ville. De nombreux
Africains y vivent, originaires d’Éthiopie, du Ghana, du Congo,
de Côte-d’Ivoire, du Nigéria. On y croise aussi des Chinois. Je
me sentais à l’aise dans ce quartier.
Je me suis rendu compte que l’image d’Israël véhiculée en
Afrique par des médias et des hommes politiques – « pays
raciste » – ou par la propagande islamiste – diabolisation
de l’État juif – était en décalage par rapport à la réalité que
j’observais.
La conversion est l’aboutissement de ma démarche spirituelle, et ce, malgré les embûches. Le processus de conversion
est long. Le Beth Din israélien, qui m’avait bien accueilli,
m’a envoyé effectuer un travail bénévole à mi-temps dans une
maison de retraite de la Wizo à Tel-Aviv. Un rabbin m’encadrait
dans ce lieu, me donnait des cours intensifs de judaïsme… J’ai
ensuite été recruté par les dirigeants de cette maison.
Ma famille ?
Je n’ai pas eu de problème avec ma famille qui a bien sûr
noté des changements dans mes habitudes culinaires.
Je fréquentais la communauté juive locale, dont beaucoup
venaient de Grèce et d’Égypte ou étaient Israéliens. Dans les
années 1990, cette communauté comptait environ 450 fidèles,
et aujourd’hui environ 300. Il y a beaucoup d’enfants issus de
– 19 –
mariages mixtes, et parmi ceux-ci un chef du gouvernement,
Kengo wa Dondo2. Le rabbin de cette communauté juive
congolaise Eliahou était fier de moi. Le centre communautaire
de Kinshasa a un fort rayonnement et il est très actif.
Après un bref séjour au Brésil, et depuis 1995, j’œuvre
comme médiateur pour Médecins Sans Frontières.
J’effectue des séjours réguliers en Israël. Et c’est en Israël
que j’ai connu Maurice Dorès qui m’a interviewé pour son
film Black Israël.
Mon premier contact avec la communauté juive
française ?
J’ai fréquenté plusieurs synagogues à Paris, principalement
dans le 15e arrondissement de la capitale, où je vivais. Je ne
me retrouvais pas dans la distinction ashkénazes/Séfarades. J’ai
découvert les clivages : les synagogues des Marocains, celles
des Tunisiens, etc.
La fraternité judéo-noire, que je préside, veut que les Juifs
de France suivent l’exemple du B’nai Brith (BB) de France où
le respect de la différence mélanique est acquis. Je fais moimême partie du BB et je me dis souvent : pourquoi ne serait-ce
pas ainsi ailleurs ?
À Paris, je fréquente les Juifs et les Noirs. Je découvre très
tôt que des extrémistes sèment la haine au sein de la communauté noire…
2. Léon Kengo wa Dondo (Léon Lubicz) est né en 1935, dans l’ancien Congo
belge, de l’union d’un juif polonais et d’une mère tutsie congolaise.
– 20 –
Vers 1994-1995, près du square du Châtelet, quelqu’un
m’avait donné un tract comportant une invitation du « délégué
de Farrakhan en France » à une réunion. J’ai assisté à cette
soirée par curiosité, pour savoir ce qui s’y disait… Il y avait
là une vingtaine d’individus. Je me suis rendu compte que la
nation de l’islam s’implantait en France. Dans des réunions
similaires, on parlait de Dieudonné. Le discours dominant se
résumait en un combat contre les Juifs, en des préjugés et des
propos biaisés sur la question palestinienne.
J’ai compris qu’un danger se profilait. Un danger dont la
communauté juive française n’avait pas alors pris la mesure. Je
n’ai donc pas été étonné quand les médias ont évoqué les procès
pour diffamation intentés contre Dieudonné M’Bala M’Bala.
Je tente d’informer sur ces faits les dirigeants de
la communauté juive ?
Oui, j’ai alerté certains dirigeants.
J’ai aussi décidé d’être plus actif. J’ai milité au sein de l’association JUAF (Juifs africains) fondée par le philosophe burkinabé, Abdoulaye Barro.
L’antisémitisme de certains Noirs ?
La communauté noire française subit des actes racistes
et est victime de préjugés. L’antisémitisme de certains de ses
membres s’explique, selon moi, par leur volonté de trouver
un bouc-émissaire.
Quant à la communauté juive française, elle ne se résout
pas à accepter l’injustice dans la société nationale. Certains
de ses membres deviennent ainsi des proies faciles soit par
– 21 –
leur proximité géographique, soit par leur attitude généreuse
consistant à tendre la main à celui qui souffre.
Le gang des Barbares, ces bandits qui ont assassiné notre
frère Ilan Halimi, en est une illustration. La facilité avec
laquelle cette tragédie est survenue a révélé que la victime avait
une approche innocente à l’égard de ceux qui sont devenus ses
bourreaux. Mais il y a aussi beaucoup de racistes dans la communauté juive. En général, ce sont des juifs qui sont fortunés
et notre rôle est aussi de les combattre.
Je suis très bien accueilli au sein de la
communauté noire
Beaucoup de Noirs ne connaissent pas très bien le judaïsme.
Certains musulmans ont des préjugés à l’égard des Juifs. Donc,
je dialogue avec eux pour combattre leurs stéréotypes. Et mon
message passe très bien.
Une petite difficulté perdure dans le monde antillais qui
partage une partie des préjugés millénaires à l’égard des Juifs.
Mais ce n’est qu’une petite minorité.
Je crée la Fédération des Juifs Noirs (FJN) ?
L’amitié judéo-noire a été créée par moi-même en 2004.
C’est une association qui vise à renforcer les relations entre les
deux communautés, juive et noire.
Sur conseil de Roger Cukierman, j’ai fondé avec mon ami
Laurence Mordekhai Thomas, l’association communautaire
La Fédération des Juifs Noirs (FJN) pour poser la question, la
« mahloket » sur les Juifs Noirs en France : faut-il être blanc
pour être Juif ? Quelle est la place des Juifs Noirs dans la communauté juive française ? En effet, j’avais constaté sur ce thème
– 22 –
un silence général dans la communauté juive, toutes sensibilités
confondues : consistoriale, Loubavitch, libérale, massorti…
L’objectif de la FJN est de renforcer les liens entre Juifs Noirs
et Juifs Blancs, en France, en Israël et ailleurs. La FJN s’inscrit
dans les plus nobles valeurs de la tradition juive. Cherchez
dans la Torah, vous ne trouverez aucune trace qui justifie une
quelconque discrimination. La Torah est pour nous un gage
ou le fondement de l’acceptation de l’autre dans le judaïsme.
J’ai réuni une cinquantaine de dossiers de Juifs Noirs victimes d’exclusion ou de propos désagréables dans la communauté. Ces personnes vivent cette situation très douloureusement. Ce silence général sur ces problèmes m’inquiète.
Combien de juifs Noirs vivent en France ?
Dans toute la France, l’évaluation est difficile à faire. Par
contre, en Île-de-France, la journaliste Olivia Cattan en évalue
le nombre à 250 familles. Là, vit à Levallois-Perret, hors de la
communauté institutionnalisée, une trentaine de Juifs Noirs
originaires des Antilles.
– 23 –
Couverture : Nicolas Vacher
Mise en page : Nicolas Faucheron
Image de couverture : Guershon Nduwa
Dépôt légal : Octobre 2016
Achevé d’imprimer par CPI pour Publishroom
Imprimé en France
Ignorés, méprisés, ou tout simplement peu connus, les Juifs
Noirs ont pourtant une réelle identité. Respectueux de la
Torah et de tous les rites, les Juifs Noirs désirent être reconnus
comme Juifs à part entière, et ouvrir les mentalités à d’autres
schémas que les traditionnels Ashkénazes et Sépharades qui
constituent la majorité des pratiquants du judaïsme.
Avec le soutien de plusieurs personnalités influentes, comme
Roger Cukierman (président du CRIF), Nduwa Guershon a
ainsi créé la FJN (Fédération des Juifs Noirs) pour expliquer
son combat, et développer le lien entre les Juifs Noirs et les
Juifs Blancs. Dans ce livre, il revient sur son parcours, les
difficultés rencontrées par les Noirs pour la reconnaissance de
leur statut, l’histoire de sa communauté, mais en premier lieu,
il nous délivre un message de paix, et d’acceptation de l’autre.
Guershon Nduwa est le président
de la communauté juive noire,
aussi bien en Europe, en Afrique
et ailleurs. C’est l’histoire de ces
Juifs, oubliés voire niés, qui semble
resurgir, après des siècles. Juif et
noir, il milite aujourd'hui pour
leur visibilité et développe, dans
l'espace républicain français, les
valeurs portées par l'humanisme,
l'esprit de tolérance et de paix.
979-10-236-0353-8
20 €