comment vendre sa destination touristique sur internet ? faire
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Comment vendre sa destination touristique sur Internet ? Faire correspondre l’image de marque des sites touristiques français de bord de mer à l’image voulue par les élus de la ville. Dr. Jens BLUMRODT ESC Rennes School of Business peut être contacté : [email protected] Résumé: Objet - L’importance grandissante d’Internet pour les destinations touristiques est une évidence. Les villes utilisent Internet pour attirer les touristes. Cette contribution étudie les liens entre l’image souhaitée pour la ville par les décideurs politiques et l’image transmise de cette ville sur Internet. Méthodologie - Une recherche exploratoire analyse les sites Web de différents Offices de Tourisme appartenant à des destinations du littoral français du nord-ouest, de l’ouest et du sud-ouest. La méthodologie se base sur une analyse de la fonctionnalité, du classement et du contenu des sites. Les interviews menées avec les élus des villes sont mises en corrélation avec ces données. Résultats - Des villes possédant un environnement similaire souhaitent communiquer d’autres éléments que le seul atout de la beauté naturelle. Les images voulues par les élus chargés des affaires touristiques ne sont cependant que partiellement respectées et retranscrites par les sites Web des villes. Implications managériales - Les destinations touristiques françaises de bord de mer disposent de différents atouts qu’elles souhaitent transmettre dans leur image de marque. Des propositions sont émises pour développer une politique stratégique des marques-villes. Mots clefs – City branding, image de marque, référencement Internet, tourisme management, communication-marketing 1. Introduction Faire valoir les atouts les plus valorisants pour une ville n’est pas un concept nouveau. Déjà au 19ème siècle, la compétition croissante entre différentes destinations, la nationalisation et la globalisation des marchés ont forcé les sites touristiques à se distinguer les uns des autres (Gold et Ward, 1994 ; Ward, 1998). Ces destinations sont vendues aux touristes, consommateurs et services touristiques, qui apprécient ces endroits pour leurs particularités. Le fait de présenter et de vendre une ville ou un endroit comme une marque a gagné en popularité (Anholt, 2006, 2010). Les villes utilisent des événements spécifiques pour améliorer ou encore pour redorer leur image de marque, comme l’ont démontré les Jeux Olympiques de Pékin. D’autres villes ont changé leur image en la précisant et elles ont ainsi gagné en visibilité et en réputation, tel que l’illustre l’exemple de « Das Neue Berlin » (Le nouveau Berlin) (Ashworth et Kavaratzis, 2007). 1 Les élus des villes s’inspirent du principe de la marque entreprise pour le « city branding » (Maynadier, 2010). Cette démarche constitue une partie essentielle de la communication institutionnelle. L’image communiquée émane de la communication marketing transmettant ainsi le patrimoine de la ville et témoignant de ses divers atouts et richesses. Elle s’affiche sur la toile, accessible par des millions d’internautes. Certaines villes ont de multiples sites ciblant différentes parts de marché. Les Offices de Tourisme n’ont cependant qu’un seul site de référence fonctionnant comme outil de communication et comme portail sur d’autres sites, à but souvent commercial. Ce fonctionnement est directement lié à la mission des offices de tourisme qui travaillent en tant qu’entités privées. Leurs directeurs deviennent de véritables chefs d’entreprise et participent activement au développement de leur région. Le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie souligne le lien entre le tourisme et la fascination pour Internet sous toutes ses formes d’application. Les questions sont plus nombreuses que les réponses et les pistes de réflexion innombrables. Il faut « aider les institutionnels et les professionnels du tourisme à développer efficacement leur présence (…). Au-delà de la fascination de l’outil, qui pourrait faire tomber dans le piège du « tout numérique », il faut bâtir une véritable stratégie ! » (Ministère, 2011). Il semble bien difficile d’échapper au chant de l’Internet pour vendre la ville qui trouve là un moyen de communication centralisé, facile à manipuler. Toutes les marques -y compris les marques-villes- ont besoin d’une image consistante. La présente communication n’est pas le lieu pour exposer toutes les facettes d’Internet. Elle contribue cependant à une meilleure compréhension en tant qu’outil stratégique et de communication. Cette étude s’organise en quatre paragraphes complémentaires. Une revue des connaissances liant la notion de la marque à celle de la ville nous permet d’appréhender cet outil de communication, d’information et de distribution, nommé Internet. Un cadre conceptuel d’analyse est proposé. Deux questions de recherches sont formulées et des hypothèses émises. Le troisième paragraphe développe les méthodes et référence les différentes phases de la recherche. Le quatrième paragraphe décrit et analyse les résultats qui sont commentés en paragraphe cinq. Celui-ci répond également aux questions et suggère des solutions concrètes pour une meilleure gestion de la marque-ville. 2. Connaissances existantes Internet et les villes Le potentiel de l’Internet pour le marketing touristique et le e-commerce est reconnu par beaucoup de pays. La communication-marketing se saisit du patrimoine, le raconte et brode autour ; la réalité se transforme alors en une histoire alléchante. Internet est l’interface de promotions de toute sorte. Les NTICs permettent d’accéder à cette source et, in fine, à la réservation (McLemore et Mitchell, 2001). Les experts estiment que ces tendances se renforceront pour atteindre en 2014 plus de 25 % de toutes les réservations touristiques (World Tourism Organization, 2010). Il s’agit d’un changement radical de l’environnement pour tous les acteurs du tourisme. Le consommateur devient acteur, il planifie, construit et commande un produit sur mesure ; les produits les plus avantageux sont accessibles d’un simple clic. Depuis la fin des années 1990, la France est la première destination touristique au monde, même si elle a perdu des parts de marché (World Tourism Organization, 2010). Internet est un élément différenciateur des sites touristiques. Les pages Internet peuvent être analysées à différents niveaux et à travers de multiples approches. Cette multitude d’approches possibles, qu’elles soient techniques, statistiques ou encore menées sous d’autres formes, rend l’analyse de l’image d’une ville à travers Internet impossible. Mais pourtant, chacun d’entre nous a des images en tête quand on évoque les noms des plus grandes marques comme Coca-Cola Company, Google ou McDonald’s, pour ne nommer que trois marques du 2 top dix des marques mondiales. Paris n’évoque guère les mêmes images que Berlin ou Moscou. City branding : les marques-villes se vendent Une marque est par définition un ensemble d’associations dans l’esprit d’un individu. Des similitudes de perceptions entre individus permettent ensuite de regrouper ces associations en perceptions dynamiques de différents groupes. Il n’existe presque plus de limites pour marquer un produit, un service, des personnes, des villes, des idées ou, encore, pour les démarquer de quelque chose de proche (Keller, 2008). Si la thématique du branding des destinations touristiques est sujet à discussion, critique voire polémique (Anholt, 2010 ; Kearns et Philo, 1993), la nécessité de disposer d’une image clairement définie est une évidence afin de profiter de l’impact positif sur le capital-marque. Si le city branding existe depuis longtemps, le branding via Internet est un phénomène récent. Notre communication constitue la première étude exploratoire déterminant ce que nous faisons quand une destination touristique est « marquée ». Les chercheurs et les managers sont plutôt préoccupés par le « comment faire » au lieu de s’interroger sur le « que faisons nous » (Hanna et Rowley, 2008 ; Lucarelli et Berg, 2011). Des destinations touristiques peuvent néanmoins être observées dans leur globalité et la thématique du branding a gagné en popularité. Le marketing stratégique devient dans ce contexte une politique stratégique de la marque-ville (Kavaratzis, 2009). Cadre conceptuel : saisir l’insaisissable Une marque ajoute ou enlève de la valeur au produit. Une marque à succès est un produit, un service, une personne ou un lieu, valorisé de telle façon que l'acheteur ou l'utilisateur perçoit pertinemment les valeurs uniques ajoutées correspondant au plus près à leurs besoins (De Chernatony et McDonald. 2001). L’image de marque et la connaissance de la marque sont deux éléments essentiels du capital-marque. L’image, aussi appelée les associations, est une combinaison des perceptions (Aaker, 1991). Le cadre conceptuel est basé sur un modèle explicitant la structure de cette image dans la tête des consommateurs ou clients potentiels. Ce ne sont ici nullement les décharges électriques des neurones qui livrent les pensées des internautes. Il s’agit plutôt du principe de la boîte noire. Incapables d’observer l’infiniment petit, nous sommes contraints d’ausculter l’observable à l’œil nu (Behe, 2009). Keller (1993) définit l’image de marque comme des perceptions autour d’une marque apparaissant en tant qu’associations de marque dans l’esprit du consommateur (cf. Figure 1). Figure 1 : L’image de marque et son impact sur le comportement du consommateur Différents types d’associations sont liés à la marque, appelés des catégories. Categorie 1 : les attributs liés au produit. Les attributs sont les traits caractéristiques du produit (bien ou service), de son prix, de l’image que l’acheteur se fait des autres utilisateurs et à son imaginaire lié -par exemple- au bénéfice éprouvé pendant la consommation. Categorie 2 : les attributs hors produit. Cette catégorie concerne les éléments qui ne sont pas directement liés au produit, qui en font cependant partie. Concrètement, l’emballage du produit est à considérer comme un attribut hors produit. 3 Catégorie 3 : les bénéfices pour le consommateur (fonctionnels et liés à l’expérience de la consommation). C’est la valeur personnelle que le consommateur attache au produit et à ses attributs. Catégorie 4 : les attitudes. Keller intègre dans son modèle également les attitudes correspondant à l’appréciation globale de la marque par le consommateur. Elle constitue le noyau dur, le sens ou encore l’essence de la marque. Si les perceptions se définissent comme toutes les expériences, connaissances et ouï-dire dont dispose le consommateur, elles impactent à travers l’image de marque sur le comportement. L’expérience de la consommation devient quant à elle une nouvelle expérience autour de la marque. Il s’agit de l’exemple typique de l’œuf et de la poule « principe de récursion organisationnelle […] par lequel le produit ou l’effet ultime devient élément premier et cause première » (Morin, 1977 : 186). La communication émanant de la ville visera ces atouts touristiques et les éléments distinctifs du lieu afin de ‘marquer’ cette destination. Il faut marquer ou encore démarquer le lieu touristique d’un autre ayant un patrimoine naturel similaire (Florek, Insch et Gnoth, 2006). Le consommateur se basera sur ses expériences du passé et la communication disponible sur Internet afin de faire ou peaufiner son choix de séjour. Questions de recherche Nous partons du principe que les destinations touristiques connues agissent comme des marques-villes. Elles communiquent par les sites Web des Offices de Tourisme leurs images basées sur les quatre catégories des destinations touristiques. Nous complétons ainsi le modèle de Caldwell et Freire (2004) de la marque des sites touristiques, basée sur une dimension fonctionnelle et symbolique, par cette approche plus différenciée de la marque. Les sites Web, de par leur forme et contenu, contiennent des catégories d’informations assimilables à des associations. Nous avons « attrapé » l'image communiquée et tâché de la comparer à l'image souhaitée par les élus chargés d'élaborer une politique touristique. Les objectifs de l'étude mettaient l'accent sur les principales pages Web de ces destinations. Les destinations touristiques ont souvent de multiples sites Web ciblant les différents segments du marché. Les offices de tourisme disposent néanmoins généralement d’un site web « page d'accueil ». Ce site fonctionne comme un outil d’information, de communication et comme portail vers d'autres sites Web plutôt commerciaux. Etant donné leur caractère institutionnel, ces sites officiels sont plus susceptibles d'être considérés par les internautes comme des sources d'information crédibles du lieu touristique que les sites commerciaux (Hong, 2006). Nous posons deux simples questions tenant compte de notre approche dichotomique que tout élu, tout gestionnaire, et tout webmaster doit se poser dans le contexte de la promotion d’une ville : 1. Quelles sont les associations de marque communiquées sur les pages Web ? 2. Est-ce que l’image que les élus en charge des affaires touristiques de la ville souhaitent transmettre correspond à l’image effectivement donnée ? La recherche a évalué les pages Web suivant différentes interrogations. Elle les a catégorisées (Cheung et Huang, 2002). Les contenus des pages sont analysés au niveau des informations spécifiques transmises à l’internaute, comme par exemple le prix des différents produits (Liu et al., 1997). Des concepts pour une analyse qualitative sur différents éléments constitutifs ont été élaborés (Elliot et al., 2000). Si l’outil méthodologique de Li et Huang (2007) offre la possibilité d’une analyse qualitative et quantitative, leur approche vise néanmoins les perceptions du consommateur. Parkerson et Saunders (2004) ont développé une méthode de regroupement des éléments et catégories en tenant compte des perceptions vis-à-vis d’un lieu touristique. Pour révéler les dimensions sous-jacentes, une répartition entre les composantes 4 physiques et immatérielles est utile. Ces approches méthodologiques ont inspiré notre propre recherche terrain. Les propositions inhérentes aux questions de recherche Si deux questions de recherche ont été posées, il convient d’émettre des propositions comme réponses hypothétiques. Il semble évident que les villes tâchent d’attirer les touristes avec leurs atouts, à savoir, la beauté naturelle de leur site. Lancaster (1966) a insisté sur le fait que cette communication institutionnelle visant le produit-même cédera bientôt sa place afin de mettre en relief d’autres atouts. Merrilees et al. (2009) reconnaissent que, comme dans d’autres industries, les marques-villes mettront d’autres aspects en avant. La première proposition tenait compte des fonctionnalités des pages Web. Les deux propositions suivantes reconnaissaient les villes et leurs particularités en tant que marque-ville (propositions deux et trois). La dernière proposition visait des aspects politiques et managériaux : 1. La qualité des pages Web dépend des moyens (taille, nombre d’habitants etc.) de la ville. 2. Les villes touristiques françaises de bord de mer mettent leur beauté naturelle en avant (cf. Catégorie 1). 3. D’autres attraits sont mis en relief afin de distinguer le site touristique de celui de ses concurrents. 4. Les décideurs politiques transmettent l’image voulue sur les pages Web. 3. Méthodes Approche méthodologique Nos questions requièrent la connaissance d’un certain nombre de paramètres. Comme pour d’autres études de pages Web, l’approche méthodologique a été divisée en trois phases distinctes (Tableau 1). Premièrement, il convenait d’évaluer la qualité de l’interface. Puis, nous avons répertorié les aspirations des élus au niveau de la communication-marketing. 1ère phase Objectif Déterminer l’image communiquée 2nde phase Objectif Déterminer l’image souhaitée Echantillon des pages Web Entretiens avec les élus 3ème phase Objectif Comparer l’image voulue et l’image réellement communiquée : Déterminer les Analyse sémantique et analyse de l’image suivant le cadre conceptuel Analyse des entretiens avec le logiciel nVivo MEILLEURES PRATIQUES Tableau 1 : Approche méthodologique Lors de la troisième phase, ces éléments ont été comparés afin d’évaluer les divergences entre la réalité du Web et les aspirations des responsables. Les résultats et les analyses ont donné lieu à un inventaire des meilleures pratiques. 1ère phase L’outil d’analyse exploratoire (WEFTQDA) mis en place sert à énumérer les éléments d’image de marque des pages Web (Blumrodt, 2011). Il a été renforcé avec le logiciel français Sphinx Lexica® (cf. http://www.sphinxsurvey.com/). Il permet de vérifier si les données de la phase exploratoire sont positivement corrélées. Les quatre catégories sont ainsi précisées et détaillées en y ajoutant des facteurs et items. Analyse de fonctionnalité et de classement Les pages Web des Offices de Tourisme de ces villes ont été analysées. Avant d’entamer l’analyse sémantique proprement dite, ces pages ont été soumises à un certain nombre de tests 5 statistiques permettant de mieux connaitre des caractéristiques et fonctionnalités spécifiques des pages indépendamment de leurs qualités sémantiques. Ces tests ont été intégrés en la première phase (cf. points 1.-3. ci-dessous) de l’approche méthodologique. Les tests suivants ont été menés : 1. Les sites Internet produisent de l'information exponentielle, ce qui signifie que les villes ont un certain nombre de pages, mais également une fonction en tant que portail vers d'autres pages web. Nous avons créé un cadre conceptuel qui décompose chaque site en définissant une page Web comme une page qui contient des informations qui est interne au site. Les liens vers des sites externes ont été exclus. Les pages principales ont été définies comme suit : * Page d'accueil * Plan du site * Accès * Informations générales et pratiques * Histoire / Culture * Que faire / Activités * Où se loger / Logement * Où sortir / Manger ou boire * Événements / calendrier événement * Le réseau social (Facebook, Twitter, LinkedIn) Des compteurs des pages de site Web existent (www.xml-sitemaps.com). Afin de calculer avec exactitude le nombre de pages internes aux Offices de Tourisme et de leur site Web, nous avons compté le nombre de pages uniques appartenant au site, nous avons compté le nombre de pages différentes qui composent le site et déterminé les liens vers d’autres sites. 2. Le classement Internet a été vérifié avec Google Page Rank ; 3. Les fonctionnalités ont été analysées d’après -power mapper [http://try.powermapper.com], -le eMICA modèle (Burgess et al., 2001) et -une analyse des brand items d’après le WIU modèle (Florek et al., 2006) appliquée. Saisir les informations innombrables Notre recherche s’est focalisée sur la catégorisation de la marque, avec des éléments spécifiques (facteurs). Cette catégorisation la distingue des autres recherches, même si les perceptions de la clientèle ont été mesurées avec des méthodes quantitatives (Merrilees et al., 2009). L'outil d'analyse a été généré par les entretiens et la littérature (De Carlo et al., 2009). Les pages définies des sites Web sont analysées en classant le contenu sémantique dans les catégories-facteurs-items générés par la revue de la littérature, les entretiens et l’analyse des sites (cf. Tableau 2). Les pages Web ont été converties en fichiers PDF. Les pages définies des sites Web sont ainsi analysées en classant leur contenu sémantique. On s'attendait à ce que les images de marque émises varient en générant pour chaque lieu touristique une image de marque-ville spécifique. 2nde phase Les mairies des villes sélectionnées ont été contactées et des rendez-vous avec les élus ou les personnes en charge du développement touristique fixés. Les entretiens semi-guidés ont été menés en face à face ou par téléphone. 6 Associations de marque 1. Attributs liés aux produits FA1 Facteur Patrimoine naturel Items : Nature ; Plage ; Campagne ; Mer. FA2 Facteur Patrimoine architectural Items : Architecture ; Musées ; Eglises. FA3 Facteur Equipements Items : Loisirs ; Activités ludiques ; Sport ; Golf ; Tennis ; Planche à voile (école FFV) ; Camping ; Hôtel ; Restaurant ; Shopping ; Bateau (port de pêche & plaisance). 2. Autres Attributs (hors produit) FA1 Histoire Items : Histoire ; Monument ; Musée ; Gallérie. FA2 Culture Items : Culture ; Cinéma ; Auteur/ écrivain ; Exposition ; Divertissement ; FA3 Evénementiel Items : Festival ; Evènement ; Sortie. FA4 Qualité des services 3. Bénéfices FA1 Famille Items : Famille ; Enfant. FA2 Découverte Items : Découverte ; Visite ; Relaxation ; Activité ; Aventure ; Expérience ; Sortie/ excursion. FA3 Liens sociaux Items : Facebook ; twitter ; LinkedIn ; blog. 4. Attitude FA1 FA2 FA3 FA4 Taille de la ville International Narration Développement durable Items : Vert /préserver ; Social ; Développement responsable. Tableau 2 : Analyse sémantique des pages web des sites touristiques Des questions similaires ont été ainsi posées aux élus et responsables en charge du tourisme. Elles ont visé les stratégies mises en place : Avez-vous une stratégie prédéterminée pour l'image de marque? (Si oui) Comment a-t-elle été élaborée? Comment souhaitez-vous faire connaître cette image ? Quelle place prend l’Internet dans votre stratégie de communication ? Les atouts et aspects de la ville qui sont censés être communiqués par Internet : Si votre ville peut être considérée comme étant une marque : Quels sont les principaux éléments de votre ville qui la rapprochent d’une marque? Comment déterminez-vous ses qualités? La dernière partie des entretiens visait les aspects managériaux, de gestion du lien entre les élus et les webmasters : Combien de gens prennent soin du site Web de l'office de tourisme ? Quelles sont vos attentes pour le site Web ? Le site répond-il à vos attentes? Disposez vous d’une surveillance et vue permanentes sur votre site Web? Avez-vous engagé des analyses ? Les interviews ont été retranscrites avec le logiciel NVivo durant les 24heures suivant l’entretien. Elles ont permis de connaître les attentes des élus concernant l’image de leur ville. Après l’enregistrement et la retranscription, les différents indicateurs visant à faire valoir l’image de marque de la ville ont été détectés puis mesurés. Villes sélectionnées Un échantillon de villes similaires a été défini ; il s’agit de villes touristiques du littoral du nord-ouest, de l’ouest et du sud-ouest de la France : 1 Arcachon (Région: Aquitaine ; Département Gironde) ; 2 Biarritz (Région: Pyrénées Atlantique ; Département Aquitaine) ; 3 Carnac (Région: Bretagne ; Département: Morbihan) ; 4 Deauville (Région : Basse-Normandie ; Département Calvados) ; 7 5 Dinard (Région: Bretagne ; Département: Ille et Vilaine) ; 6 Hossegor (Région: Aquitaine ; Département: Landes) ; 7 La Rochelle (Région: Poitou-Charentes ; Département: Charente-Maritime) ; 8 Quiberon (Région: Bretagne ; Département: Morbihan) ; 9 Saint Jean de Luz (Région: Pyrénées Atlantique ; Département: Aquitaine) ; 10 Saint Malo (Région: Bretagne ; Département: Ille et Vilaine) ; 11 Saint Pierre d’Oléron (Région: Poitou-Charentes ; Département: CharenteMaritime). ème 3 phase Si la première phase a fait émerger des résultats quantifiables, la deuxième, les entretiens, fournissait également des résultats quantifiés grâce aux logiciels d’analyse. Ces deux bases de données sont comparables et peuvent être juxtaposées. Le cœur de notre analyse consiste en une confrontation des items/mots clef. L’image de la ville communiquée par Internet est mise en parallèle avec celle que les élus souhaitent voir paraître sur les pages Web de l’office de tourisme. 4. Analyses et résultats Les onze villes sélectionnées diffèrent au niveau de leur taille et du nombre d’habitants. Il n’existe pas de grandes villes sur le littoral sud-ouest et nord-ouest. La loi sur la protection du littoral (du 3.01.1986) régule et limite en effet la construction et l’urbanisation du littoral. Résultats après la première phase Analyse de fonctionnalité et de classement Le Tableau 3 indique les noms des villes, les adresses Internet des Offices, le nombre d’habitants et de pages Web (limitées à 500pp. maximum), les fonctionnalités ainsi que le classement sur Google Rank. L’analyse de fonctionnalités et de classement montre quelques différences entre ces villes. Tableau 3 : Pages Web des sites touristiques : Population, nombre de pages, Power Mapper & Google ranking Les premières analyses au niveau de la fonctionnalité ou des autres caractéristiques de classement, accessibilité et visibilité sur Internet montrent des résultats de performance apparemment arbitraires : 1. Le nombre de pages a été défini avec www.xml-sitemaps.com : Il n’existe pas de corrélation entre le nombre de pages (maximum de pages répertoriées <500), l’accessibilité des pages (<100%) et la taille, le pnb ou encore le nombre d’habitants du site touristique. 8 2. Le classement Internet a été vérifié avec Google Page Rank : Il n’existe pas de corrélation significative entre le classement Google Page (<10) et la taille, pnb ou encore le nombre d’habitants du site touristique. 3. Les fonctionnalités ont été analysées d’après power mapper [http://try.powermapper.com], l’eMICA modèle et l’analyse des items d’après le WIU modèle appliquée : Blumrodt et Palmer (2012) ont souligné que ces tests de fonctionnalité n’apportent pas de réponse pour déterminer la qualité des pages Web. Ces analyses restent ainsi peu significatives pour différencier les sites touristiques ou bien encore les pages Web de ces villes côtières. Une ville comme Arcachon dispose de plus de pages (<500) que Biarritz (314) dont la fonctionnalité et accessibilité (<E81%) dépassent également celle de Biarritz (<C50%). Elle s’affiche mieux classée sur le Google page Rank (5/10 par rapport à 4/10). Ces informations indiquent que les villes disposent d’un nombre de pages Web très divers. Que la taille de la ville n’impacte pas sur des aspects de la fonctionnalité ou encore du classement de leur site Web. Nous ne pouvons pas accepter la proposition numéro un : 1. La qualité des pages Web dépend des moyens (taille, nombre d’habitants etc.) de la ville. Saisir les informations innombrables Segmenter et énumérer l'offre d'une ville en éléments de marque peut se traduire par une meilleure compréhension de ses caractéristiques uniques (Jafari, 1982). Nous avons mesuré l'apparition et la fréquence des mots prédéterminés et compté des mots clefs liés aux marquesvilles. L’analyse sémantique et l’analyse de l’image ont suivi le cadre conceptuel. Ces mots (items) ont été générés par la littérature, des entrevues, et notre observation des sites Web. Le codage se réfère aux 46 items. Les résultats sont regroupés en facteurs et classés par catégorie (Tableau 2). Notre approche tente d’articuler une analyse figurative si ce n’est sémiologique dans la lignée de travaux plus anciens (Barthes, 1964; Leymore, 1975 ; Leiss et al., 1990) et une analyse de contenu informatisée (à l’aide du logiciel Sphinx Lexica®). Cette procédure ne peut pas expliquer les processus complexes par lesquels une signification particulière est attribuée à un message donné (Hall, 2003), nous en sommes conscients. Une telle discussion dépasserait le cadre de notre contribution. Le tableau ci-dessous mentionne toutes les catégories observées. En dernière ligne, la somme de tous les items est indiquée. Nous avons remarqué que toutes les destinations touristiques obtenaient un score important en catégorie 1. Les attributs liés aux produits sont (sur-)représentés par rapport à d'autres catégories de l'image de marque. La deuxième proposition est confirmée par l'observation : 2. Les villes touristiques françaises du littoral mettent leur beauté naturelle en avant (cf. Catégorie 1). Si le tableau met en évidence pour toutes les villes une prédominance de la Catégorie 1, une diversification de l’image de marque n’est pas la règle. Des villes ayant obtenu des score moindres (Dinard, Hossegor et Saint Jean de Luz) montrent des images peu distinctives et ne focalisent que sur la seule première catégorie. Une véritable diversification de l’image de marque fait défaut. Nous ne pouvons accepter la proposition trois pour toutes les marquesville : 3. D’autres attraits sont mis en relief afin de distinguer le site touristique de celui de ses concurrents. 9 Saint Catégories La Arcachon Biarritz Carnac Deauville Dinard Hossegor Quiberon Jean de Rochelle et FActeurs Luz Saint Malo St. Pierre d'Oléron Catégorie 1 Patrimoine naturel Patrimoine architectural Equipements 60 11 47 51 6 11 50 99 13 46 40 3 4 9 2 0 0 13 6 0 6 10 49 27 35 56 8 27 53 63 24 55 72 Catégorie 2 Histoire 10 7 7 4 0 0 18 7 2 8 14 Culture 11 10 15 25 1 1 9 9 4 28 19 Evénementiel 2 3 1 14 0 2 5 7 3 9 5 Qualité 2 4 2 8 0 2 4 6 0 0 4 Famille 9 0 9 3 3 2 9 22 0 6 11 Découverte Liens sociaux 5 5 9 11 5 4 9 18 4 18 12 1 0 0 1 2 0 3 2 0 4 0 7 6 3 7 0 1 5 3 1 3 3 159 77 137 182 25 50 178 242 51 183 190 Catégorie 3 Catégorie 4 Développement durable Somme Tableau 4 : Fréquence des items regroupés en facteurs Résultats après la seconde phase Si nous n’avons pas confirmé l’hypothèse numéro trois, il pourrait s’agir d’une volonté de valoriser uniquement la beauté naturelle du site touristique ou bien d’une communication défaillante. Les analyses des témoignages montrent que toutes les villes essayent de diversifier leur image. Si une différence apparaît, la communication n’atteindrait pas les résultats escomptés. « Nous ne disposons pas d’une stratégie d’image de marque clairement définie pour notre Ville, encore moins pour notre page Web. L’aspect stratégique essentiel de notre site Internet vise la bonne navigation, la dynamique, les mises à jour quotidiennes, l’attractivité et la qualité. Les principaux éléments de notre marque-ville sont liés à la côte, les activités sportives nautiques, la voile, la pêche -pas seulement l’adrénalineles plages, des expositions nationales et internationales à des prix abordables. » (Témoignage d’un élu) Le contenu sémantique devenait plus riche et nous avons constaté une corrélation significative entre ces paramètres et la volonté de la ville de faire valoir leurs attraits. « Deauville compte environ 4000 habitants à l’année, résidant dans 2 194 résidences principales. Mais, nous avons aussi 4 993 résidences secondaires, et près de 2500 chambres d’hôtels (sur le canton, 1160 sur Deauville uniquement) si bien que la population globale est multipliée par 10 l’été, pendant les vacances scolaires et à l’occasion des week-ends (variable selon la météo, les événements…). L’image de la ville profite de notre politique culturelle. La politique de développement de manifestations culturelles tout au long de l’année menée par la Ville fait que Deauville vit maintenant 12 mois par an, et attire une clientèle régulièrement tout au long de l’année. D’autres vacances scolaires que celles de l’été font venir les vacanciers. Notre ville attire les parisiens même pendant les week-ends. Les sites Internet sont un moyen de communication peu couteux pour faire valoir cette politique. » (Témoignage d’un élu) Les moyens budgétaires des villes sachant mettre en valeur une image positive jouent en faveur d’une diversification comme le montre la ville de Saint Malo. 10 « En ce qui concerne notre image de marque, la ville de St Malo a, depuis de nombreuses années, misé sur une politique événementielle pour se faire connaître : des événements en cohérence avec son histoire, à la fois maritime et littéraire, sur les traces de ses découvreurs et corsaires et de ses écrivains célèbres, Chateaubriand et Lamennais sont régulièrement organisés. Ces événements sont dans cette continuité, La Route du Rhum, la Transat Québec- St Malo, la Tall Ship Race, Etonnants Voyageurs ou Quai des Bulles, et nous nous projetons également dans le futur, avec des bateaux qui présentent souvent des innovations technologiques. Ces événements nous permettent de communiquer sur une ville dynamique, qui s'investit pour son territoire (…) Pour la Route du Rhum, le bateau que la Ville de St Malo, l'Agglomération, et des entreprises locales avaient sponsorisé, portait le message suivant : "St Malo 2015, à 2h15 de Paris en TGV" (…) Les infrastructures et équipements sportifs sont à la hauteur de nos ambitions. La Ville de St Malo communique donc sur la qualité de son cadre de vie, son patrimoine naturel et historique, sur sa proximité et en matière économique, via Saint-MaloAgglomération, notre communauté d'agglomérations, sur les biotechnologies marines, et notre technopole. » (Témoignage d’un élu) Les lignes directrices de l’image ont été regroupées et validées par les interviewés. Les éléments stratégiques du city branding ont été reconnus durant les interviews. Ils ont été confrontés aux éléments qui ont été décelés en phase un. Résultats après la troisième phase Les éléments que les élu(e)s souhaitaient faire passer auprès des touristes et prospects ont été résumés en quelques mots dans les colonnes en dessous de chaque ville (Tableau 5). Le tableau fait abstraction des items (facteurs) chiffrés dont la prédominance de la catégorie 1 a déjà été mise en évidence. Tableau 5 : Tableau récapitulatif de l’image souhaitée et transmise par les sites Internet 11 Il reflète les éléments (facteurs colonne de gauche) ayant été exprimés par les responsables durant les entretiens. L’image est marquée comme « capte » (les responsables « captent » l’image) si les éléments figuraient sur les pages comme on l’avait souhaité, ou, au contraire, marqués comme « non » si les éléments (items) ne figuraient pas une seule fois sur les pages web. En dernière ligne, le total des éléments captés a été indiqué ainsi que les éléments noncaptés. De cette façon, les divergences entre les items et l’image souhaitée par le décideur politique apparaissaient, elles ont été indiquées sur dernière ligne du tableau. Les villes ayant réussi à diversifier leur image tout en mettant en valeur la beauté naturelle du site ont été encadrées. Sur onze villes, sept captaient leur image de marque et quatre montraient une diversification réussie. Toutes les villes ne transmettent pas l’image souhaitée. Proposition quatre ne peut être confirmée : 4. Les décideurs politiques transmettent l’image voulue sur les pages Web. Notre contribution ne permet pas de présenter toutes les destinations touristiques en détail. Nous présentons ici deux villes afin de discuter l’exemple des meilleures pratiques dans notre dernier paragraphe. La petite ville côtière Deauville en Normandie au cœur du pays d’Auge compte moins de cinq mille habitants. La beauté de cette ville est mondialement reconnue, des stars du cinéma américain marchent sur les fameuses Planches et donne à la cité normande un flair international. Cette ville soulignait sa beauté naturelle (cf. Tableau 4) tout en élargissant son image de marque avec d’autres aspects. La page Web en huit langues étrangères est régulièrement mise à jour. Dinard, située en Bretagne, recense deux fois plus d’habitants et aspirait également au statut de centre culturel international. Le Festival du Film Britannique de Dinard pouvait à cet effet être considéré comme l’équivalent du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Les élus soulignaient l’importance de ces événements. Aucun item ne rendait visible le festival de Dinard. Des activités sportives (comme la voile et autres animations autour de l’eau, des infrastructures et les services fitness, wellness [bienêtre] et autres existent) ont été proposées par des organisations privées. Elles ne figuraient pas sur le Web. Concernant la question rédactionnelle, la page Web de Dinard possédait un style d’écriture plus sophistiqué que Deauville (Blumrodt, 2011). L’image de marque de Hossegor était similaire à celle de Dinard. La communication de ces villes ne réussissait pas à diversifier leurs images ou, ce qui est encore plus fâcheux, ne captait pas l’image désirée. Elle faisait fausse route. 5. Discussion et recommandations La plupart des études visant Internet ont de multiples sujets (Kim et Weaver, 2002). Nous pouvons analyser de quelle façon l’interface Web a influencé la vie des gens, le comportement des organisations et la société dans son ensemble. Dans ce cas, la question suivante est à considérer : « Internet a-t-il changé la perception et les habitudes des gens ? » Le marketing des destinations touristiques se focalise sur le management stratégique de la marque. Tsiotsou et Ratten (2010) mettaient en évidence que seule la compréhension globale des destinations permettrait de connaître leur capital-marque. La thématique de l’image de marque peut être considérée comme un concept de perception/réception si elle est liée au consommateur et à la manière dont celui-ci perçoit et décode les signes émanant de la marque (du produit, des services, des entreprises ou encore des destinations touristiques). La communication, la communication-marketing et les stratégies d’image de marque sont néanmoins considérées comme un concept d’émission. Notre recherche liait les décisions des responsables politiques à Internet comme étant un medium de communication et de publicité. L’analyse examinait ce que nous faisons quand les destinations touristiques sont rendues visibles en tant que marque sur le Web. Nous observons maintenant plus précisément les rôles de chaque intervenant. 12 En considérant notre première question de recherche (Quelles sont les associations de marque communiquées sur les pages Web ?) nous avons constaté que la réponse s’applique à toutes les destinations touristiques. Les villes touristiques françaises du littoral mettent en effet leur beauté naturelle en avant (proposition numéro 1). La qualité des pages Web est indépendante des moyens de la ville (la taille, le nombre d’habitants ou encore le nombre de touristes) (proposition numéro 2). En considérant la deuxième question de recherche (Est-ce que l’image que les élus en charge des affaires touristiques de la ville souhaitent transmettre correspond à l’image effectivement donnée ?) nous avons souligné leur volonté de mettre en relief d’autres attraits afin de distinguer leur site touristique de celui de leurs concurrents (proposition numéro 3). Mais la réalité virtuelle communiquée sur Internet pouvait être tout autre et les décideurs politiques ne transmettaient pas forcément l’image voulue (proposition numéro 4). Différentes raisons peuvent expliquer l’écart entre la volonté affichée et la réalité virtuelle. Le directeur de l'office du tourisme est le directeur exécutif et responsable du site. Un webmaster est souvent l'interlocuteur et les intermédiaires sont invités à transcrire les lignes directrices tracées par les élus, décideurs politiques et seuls responsables de la politique touristique. Le manque de cohérence des sites Web peut s’expliquer par des Webmasters qui manquent d'expertise. La question de l'expertise pour les organisations commerciales ou même gouvernementales commence par la mise en place d'une simple présence sur le web. Bientôt ces sites deviennent plus complexes, nécessitant plus de fonctionnalités ainsi que d'expertise. Les organisations en charge de l'utilisation de la technologie intégreront plus de modules aux sites (Larson et Ankomah, 2004). Si l'expertise est assurée, les décideurs et les concepteurs de ces sites Web doivent être unanimes sur l'image qu’ils souhaitent communiquer. Seule une politique stratégique suivie d’une application managériale est la garantie pour un site de représenter un véritable outil de communication et de prospection. Les sites Internet soutenus et suivis par les élus en collaboration avec l’Office de Tourisme et le Webmaster reflètent les images les plus pertinentes, consistantes et diversifiées. Saint Malo présente la stratégie la plus pertinente de city branding. Cette ville soumet également des thématiques plus récentes à l’internaute, comme par exemple le développement durable. Cet aspect a fait son entrée dans le secteur du tourisme, considérant qu’il puisse avoir un impact considérable sur l’environnement naturel, humain et socio-culturel dans lequel il s’exprime (Garrod et Fyall, 2000). Si les concepts touristiques traditionnels de Sex, Sea and Sun du tourisme de bord de mer et les Sightseeing-Shows-Short breaks (Tourisme-Spectacle-Séjours courts) du tourisme citadin se sont orientés vers des concepts nouveaux incluant des éléments tels que la technologie, l’écologie/environnement, l’éducation, le divertissement et le multiculturalisme (Buhalis, 2001), ces éléments n’apparaissent pas sur les sites, sauf chez la marque ville Saint Malo. La durabilité du concept touristique peut également être perçue comme un moyen de satisfaire les besoins des régions et des touristes présents en protégeant et renforçant les opportunités futures. Ce principe mène à la gestion de toutes les ressources de telle manière que nous pouvons satisfaire les besoins économiques, sociaux et esthétiques tout en maintenant l'intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique et le système de maintien des fonctions vitales (Inskeep, 1991). Un tel projet se communique ! Saint-Malo a également développé des outils de réseaux sociaux ; les émetteurs d’un message ne sont plus les uniques gardiens de l’information passant d’une communication unidirectionnelle, où les consommateurs/bénéficiaires sont moins actifs, vers un processus multidirectionnel, plus dynamique incluant les consommateurs participatifs (Thackeray et Neiger, 2009). 13 Saint Malo a su raconter les éléments distinctifs de la station balnéaire de façon agréable, devenant récit, narration. L’écriture soignée et le style soutenu dépassaient la simple communication-marketing de base (cf. Deauville). Quelle leçon est à retenir ? Des pistes de réflexion et des propositions managériales s’adressent aux intéressés : 1. Etablir un plan de collaboration entre les élu(e)s, les directeurs des offices de tourisme et le webmaster; 2. Déterminer les éléments clefs de l’image de marque ; 3. Faire correspondre les éléments aux attentes des touristes et prospects ; 4. Assurer la mise à jour quotidienne des sites et des pages ; 5. Avoir un site international, multilingue, ce qui nécessite le même contenu et la même qualité d’expression dans les différentes langues. La marque-ville de bord de mer représente bien plus que la simple beauté naturelle ou encore quelques éléments distinctifs. Elle fait face aux exigences et nouvelles tendances sociétales. Références bibliographiques Aaker, D. A. (1991). Managing Brand Equity: Capitalizing on the value of a Brand Name. New York: The Free Press. Anholt, S. (2006), Anholt City Brand Index – “How the World Views Its Cities”, 2nd ed., Global Market Insight, Bellevue, WA. Anholt, S. 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