RUSSIE. Condamnés pour la vie. Les enfants souffrant de handicap

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RUSSIE. Condamnés pour la vie. Les enfants souffrant de handicap
Amnesty International
DOCUMENT PUBLIC
FÉDÉRATION DE RUSSIE
Condamnés pour la vie
Les enfants souffrant de handicap mental
dans la Fédération de Russie
Index AI : EUR 46/078/2003
•
ÉFAI
•
FÉDÉRATION DE RUSSIE. Les enfants souffrant de handicap mental
EUR 46/078/2003 - ÉFAI -
Les enfants souffrant de handicap mental
dans la Fédération de Russie
Dans la Fédération de Russie, de plus en plus d’enfants souffrant de handicap
mental sont élevés par leur famille, mais l’écrasante majorité d’entre eux est
enfermée dans des institutions d’État.
Il existe 155 internats (orphelinats d’État) dans la Fédération de Russie, qui
accueillent environ 29 000 enfants. On compte aussi 19 400 enfants de moins de
quatre ans qui vivent dans des homes d’enfants. Un nombre important de ces
enfants souffrent de handicap mental.
Les parents d’enfants nés avec un handicap mental reçoivent généralement le
conseil de confier leur enfant à l’État, à sa naissance. S’ils donnent leur accord, ils
signent un document dans lequel ils renoncent à tous leurs droits juridiques
en tant que parents. Cette procédure est en particulier appliquée dans les cas de
naissances d’enfants atteints du syndrome de Down. Lorsque l’enfant est plus
âgé, cette même procédure peut être proposée dans des cas d’infirmités motrices
cérébrales ou d’autisme présumés.
À l’âge de quatre ans, les enfants souffrant de handicap mental sont à nouveau
examinés. C’est à ce moment qu’ils sont pour la plupart déclarés « inaptes à
toute éducation ». Nombre d’entre eux resteront dans des institutions d’État toute
leur vie, car cette décision n’est pas sujette à révision.
Les enfants souffrant de handicap mental qui vivent dans les internats sont
souvent hébergés dans des conditions cruelles ou dégradantes. Nombre d’entre
eux gardent le lit en permanence et la plupart ont peu d’occasions de jouer.
Aucun effort n’est fait pour encourager leur développement, car ils sont
considérés comme « inéducables ». Les médecins exerçant dans les internats les
décrivent comme souffrant d’« imbécillité » et d’« idiotie », termes qui ne
figurent pas dans la Classification internationale des maladies publiée par
l’Organisation mondiale de la santé.
Amnesty International considère qu’un tel traitement montre un total manque de
respect pour les droits des enfants souffrant de handicap mental.
Il est temps que cette situation change.
Légendes des photos :
Un enfant dans un internat de la Fédération de Russie.
© Valery Chtchekoldine
Ksioucha Krassovskaïa, âgée de 12 ans, vit avec sa famille
dans la région de Moscou. Ses parents ont fondé l’association « Comme toi »,
avec d’autres parents d’enfants atteints du syndrome de Down.
© MOBOOID – Comme toi
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FÉDÉRATION DE RUSSIE. Les enfants souffrant de handicap mental
EUR 46/078/2003 - ÉFAI -
Vous pouvez changer les choses…
Katrina, âgée de sept ans, vit au Royaume-Uni. Elle est atteinte du syndrome de
Down (ou trisomie 21). Elle va à l’école primaire de son quartier, dans une classe
normale, et joue comme les autres enfants – grâce à une aide adaptée à son âge et
à ses capacités. Katrina est une petite fille heureuse et éveillée. Elle bénéficie du
droit reconnu aux enfants de jouer, d’apprendre et de mener une vie pleine et
décente, que de nombreux enfants ne connaissent malheureusement pas.
Katrina sait que, dans la Fédération de Russie, la vie de la plupart des enfants
atteints du syndrome de Down est très différente de la sienne. Elle a écrit au
président Poutine, pour lui dire qu’elle est capable d’apprendre, de jouer et de
mener une vie normale, comme les autres enfants.
La lettre de Katrina peut faire évoluer les choses. Vous aussi, agissez pour que les
enfants placés en institution dans la Fédération de Russie connaissent un sort
meilleur. Remplissez la carte postale ci-jointe avant de l’affranchir et de l’envoyer
au président Poutine. Pour plus de renseignements et pour d’autres actions, vous
pouvez également consulter le site d’Amnesty www.amnesty.org/russia
Légendes des photos :
Katrina dans une classe de mathématiques
avec ses camarades de l’école primaire de son quartier.
© DR
La lettre de Katrina au président Poutine.
© DR
Âgée de sept ans, Katrina vit au Royaume-Uni.
© DR
Cet envoi collectif de cartes postales contribuera à ce que nos
demandes soient prises en compte par le président Poutine
et les autorités russes.
Ensemble, nous pouvons vraiment changer les choses.
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FÉDÉRATION DE RUSSIE. Les enfants souffrant de handicap mental
EUR 46/078/2003 - ÉFAI -
Monsieur le Président,
Comme Katrina, tout enfant a le droit d’apprendre, de jouer et de réaliser son
potentiel, quel qu’il soit.
Je vous demande d’agir pour que tous les enfants placés en institution dans votre
pays, y compris ceux qui souffrent d’un handicap mental, aient vraiment la
possibilité de s’amuser et d’apprendre. C’est le rôle du gouvernement que de
défendre la dignité des enfants russes, de promouvoir leur autonomie, et de les
aider à s’intégrer dans leur environnement.
Merci d’aider ces enfants à bénéficier de leurs droits.
Nom : .........................................................................................................................
Adresse : ....................................................................................................................
M. Vladimir Poutine
Président de la Fédération de Russie
Kremlin
103132 Moscou
Fédération de Russie
La version originale en langue anglaise de ce document a été publiée par Amnesty International, Secrétariat
international, Peter Benenson House, 1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni, sous le titre
A life sentence. Children with mental disability in the Russian Federation.
La version française a été traduite et diffusée aux sections francophones et au Secrétariat international par
LES ÉDITIONS FRANCOPHONES D'AMNESTY INTERNATIONAL - ÉFAI - octobre 2003.
Vous pouvez consulter le site Internet des ÉFAI à l'adresse suivante : http://www.efai.org
Pour toute information complémentaire, veuillez vous adresser à :
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