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planche(s) contact Festival de photographie de Deauville Édition #4-2013 26 octobre au 1er décembre 2013 Grégoire Alexandre Audrey Corregan & Erik Haberfeld Harry Gruyaert Zhuang Jay Lucie et Simon Kishin Shinoyama Gunnar Smoliansky Lore Stessel Terri Weifenbach Fabiola Cedillo Laetitia Jeurissen Marie Leroux Jonathan Llense Tono Mejuto Pauline Miserez Hemya Moran Camille Picquot Peter Watkins Manon Wertenbroek 2 3 Plus qu’un rendez-vous culturel More than a cultural gathering Née avec les impressionnistes qui l’ont fréquentée pour sa lumière si particulière, Deauville attire depuis un siècle les artistes en quête d’inspiration. Ambiances singulières des hippodromes et de la plage, tourbillon d’activités culturelles et sportives, éclectisme de son architecture, esprit festif, tels sont les ingrédients d’une ville qui joue un rôle de muse pour les écrivains, cinéastes, photographes ou créateurs de mode. Ils aiment s’y retrouver et en restituent leur perception avec générosité. Forte de cette relation constante et enrichissante, Deauville fait le choix dès 1975 de jouer un rôle plus actif dans le monde de la création. Elle met son aura et sa notoriété au service du cinéma américain, qu’elle diffuse et soutient depuis quarante ans avec le succès que l’on connaît. 1997 marque une nouvelle étape et son engagement redoublé. Deauville offre un espace de répétition, de rencontre et de création à de jeunes solistes en leur permettant de jouer ensemble – sous l’œil bienveillant de leurs aînés. Naissent alors deux festivals, le Festival de Pâques et l’Août musical. Résidences de danseurs et de comédiens s’ajouteront ensuite aux résidences musicales dans le cadre d’une programmation culturelle devenue foisonnante, attentive au partage et à la transmission vers les plus jeunes. Lorsque nous avons conçu Planche(s) Contact, nous avions envie de rassembler toutes les constantes de notre relation avec la création artistique. Pari réussi : plus qu’un rendez-vous avec la photographie, le Festival est depuis quatre ans un lieu de production d’images. La ville est l’objet des reportages réalisés. Nous organisons les meilleures conditions de diffusion des œuvres – par des expositions et publications – et accompagnons plus particulièrement les jeunes photographes, encore étudiants, avec la complicité de la Fondation Louis Roederer. En quatre ans, Deauville s’est montrée sous de multiples facettes. Balnéaire avec Massimo Vitali, ethnique avec Namsa Leuba, sécurisée (le temps du G8) avec Lars Turnbjörk, nostalgique avec Kourtney Roy… Mais, beaucoup plus que nous ne l’avions imaginé, le travail réalisé se fait dans un vrai partage avec les habitants qui donnent aux photographes les clés de leur ville. Certains les embarquent dans leur passion, d’autres les guident, beaucoup ont déjà posé. Tous, le jour J, viennent voir comment des artistes venus du monde entier perçoivent et restituent en images leur vie et la mémoire de la ville. Born with the Impressionists who were seized by its very special light, Deauville has been attracting artists in search for inspiration for over a hundred years. The racetrack, the beach, their unique atmospheres, a whirlwind of cultural and sports activities, eclectic architecture, festive spirit: such are the ingredients of a city that has become a muse for writers, filmmakers, photographers, or again, fashion designers. They love to meet here, and generously restitute their perception of it. In 1975, and because of this constant and enriching relationship, the City of Deauville decided to play an active role in the world of creation, putting its aura and notoriety at the service of the American cinema, which it has supported and promoted for over 40 years with great success. 1997 marks a new chapter and a renewed commitment. Deauville offers a rehearsing, gathering, and creation space to young soloist musicians, enabling them to play together under their masters’ caring eye. This led to the launch of two festivals, the Easter Festival, and Musical August. Will follow residencies for dancers and actors, as part of an abundant cultural program focused on sharing and transmitting to the younger generations. When we conceived Planche(s) Contact, we wanted to compound every feature of our relationship to the arts. Challenge met: after four years of existence, the Festival has evolved from a photography gathering to a venue for the production of images. The City is the object of the work produced. We offer the best conditions for the promotion of the photographs – through exhibitions and publications – and closely follow up on emerging photographers, still students, thanks to the complicity of the Fondation Louis Roederer. In the course of these four years, Deauville revealed its multifaceted features: sea resort with Massimo Vitali; ethnic with Namsa Leuba; secured (during the G-8) with Lars Turnbjörk; nostalgic with Kourtney Roy… However, and much more than we could have imagined, the work is produced with a great sense of sharing, as the inhabitants hand out the keys of their City to the photographers. Some take them along their passion, others guide them, many have already posed for them. And on D Day, they all gather to see how artists from all over the world photographically perceive and restitute their lives and the memory of the City. Philippe Augier Mayor of Deauville Philippe Augier Maire de Deauville 4 5 Ils ont photographié Deauville Résidences 2012 Planche(s) Contact 2013 Planche(s) Contact 2013 1869 Eugène Villette 1906 Jacques Henri Lartigue 1919 Les frères Séeberger 1934 Roger Schall 1948 Walter Carone 1949 Willy Rizzo Filip Dujardin Kate Fichard Simon Procter Paolo Roversi Kourtney Roy Tania & Vincent 1950 Gisèle Freund 1951 Robert Capa 1952 Georges Dambier 1953 Benno Graziani 1961 Yul Brynner 1963 Robert Doisneau 1964 Leonard Freed 1966 Bruno Barbey Maria Barkova Sylvain Couzinet-Jacques Julia De Cooker Valentina Giringhelli Eugenia Ivanissevich Prune Simon-Vermot / Michal Florence Schorro Marie Sommer Le pari était risqué ! De nombreux photographes sont attachés à un territoire, ils aiment photographier leur quotidien, celui qui les entoure, ou la ville, voire la région qu’ils habitent, mais n’aiment pas s’aventurer plus loin. Alors les faire voyager, leur faire quitter leur univers pour un autre qu¹ils ne connaissent pas, comme Deauville, est un pari fou, risqué comme on les aime. Et réussi comme vous allez pouvoir le découvrir dans les pages suivantes. Gunnar Smoliansky a quitté la Suède pour sa véritable première commande à l¹étranger à 80 ans ! Kishin Shinoyama a certes exploré de nombreux pays, mais reste ancré dans la tradition japonaise, il est venu avec deux mannequins du pays du Soleil-Levant. It was a gamble! Many photographers feel tied to their territory. They like to photograph their quotidian, their surroundings, or the city, or even the region where they live, but don’t like to venture further. So, to make them travel, leave their environment for another they don’t know anything about – Deauville, in this case – is a crazy gamble, the kind of risk that we love to take; and a successful one, as you will now discover. Gunnar Smoliansky left Sweden for his first real commissioned work at 80 years of age! Although Kishin Shinoyama has explored many different countries, he remains anchored in the Japanese tradition; he came with two models from the Land of the Rising Sun. Terri Weifenbach left the American Nature behind to explore 1970 Sarah Moon Lore Stessel 1973 Henri Cartier Bresson 1977 John Batho Terri Weifenbach, elle, a délaissé la nature américaine pour explorer des espaces beaucoup plus petits mais néanmoins inspirants : les jardins de Deauville. Zhuang much smaller, yet just as flaring spaces: Deauville’s gardens. Zhuang Jay journeyed from his native and busy China for the Asian Cinema Festival. 1977 Peter Lindbergh 1980 Carl de Keyzer 1985 Dennis Stock 1991 Eliott Erwitt 1993 Ferdinando Scianna 2003 Dominique Issermann 2008 Karl Lagerfeld 2009 Raymond Depardon 2010 Création du festival In a different vein, Grégoire Alexandre briefly traded the cozy atmosphere of the photo studio for the beach and its bad weather. Audrey Corregan and Erik Haberfeld also left their studio - only to reconstitute a temporary one in the hallway of a villa for the purpose of investigating, as would private detectives (or archeologists,) the City’s culinary specialty. Others find in the elsewhere the primary source of their work. Harry Gruyaert envisions a place solely through its color palette; and Lucie & Simon, fascinated by Fantasy, search for the mysteries of commonly frequented venues. As for Lore Stessel, the 2012 recipient of the Prize Louis Roederer for her intimate rendering of the City, this year, she decided to focus on its borders, as a line in the landscape. Once again, an original promenade in Deauville through the eyes of eleven new artists. Enjoy the Festival and pleasant reading! Guillaume Collignon Jay a voyagé de sa Chine natale et remuante pour le festival du film asiatique. Dans un autre registre, Grégoire Alexandre a abandonné, l’espace de quelques jours, l’atmosphère ouatée du studio photo pour les intempéries de la plage. Et à la manière de détectives privés (ou d’archéologues), Audrey Corregan et Erik Haberfeld eux aussi se sont séparés de leur studio pour en reconstituer un autre, provisoire dans le hall d’une villa, afin de mener leur enquête sur la tradition culinaire de la ville. Pour d’autres, l’ailleurs est la source première de leur travail. Harry Gruyaert ne voit un lieu qu’à travers sa palette de couleurs et Lucie et Simon, fascinés par le fantastique, recherchent le mystère dans les décors que l’on fréquente régulièrement. Quant à la lauréate du Prix Louis Roederer 2012, Lore Stessel, après avoir gagné en offrant une vision intime de la ville, a préféré cette fois-ci photographier ses frontières, comme un trait dans le paysage. Nicolas Genta Namsa Leuba Une nouvelle promenade inédite dans Deauville et le monde inédit de onze nouveaux artistes. Artistic director Noha Moktar Charles Negre Cédric Raccio Bon festival, bonne lecture ! Planche(s) Contact Résidences 2011 David Armstrong Namsa Leuba Meffre et Marchand Lars Turnbjörk Massimo Vitali Alice Evans Kate Fichard Damian Griffiths Romain Mader Cyril Porchet Lizzie Vickery Résidences 2010 Charles Fréger Lise Sarfati Dans la même collection Patrick Remy Patrick Remy Directeur artistique 6 7 Kishin Shinoyama Deauville / Nuville Le célèbre film de Claude Lelouch, Un homme et une femme, la musique de Francis Lai et le charme d’Anouk Aimée ont bouleversé et chatouillé les tympans et rétines d’un tout jeune photographe en herbe (moi à l’époque). Henri Cartier-Bresson, Jacques Henri Lartigue, Man Ray, Brassaï ainsi que l’ouvrage Love on the Left Bank du Hollandais Ed Van der Elsken ont été les mentors de ma jeunesse, mes bases. Dans la fin des années 1960 et au début des années 1970, les œuvres de Bourdin, Sieff ou Giacobetti ont successivement été présentées au Japon. Ils ont grandement influencé de nombreux photographes japonais. L’immense respect que j’éprouvais pour ces artistes français m’a amené en contre-pied à ne jamais les copier. Quarante années plus tard, le hasard m’a conduit à accepter cette invitation à Deauville. Lorsqu’elle m’a été soumise, l’idée qui m’est apparue immédiatement à l’esprit fut de rendre hommage à cette photographie française d’il y a quarante ans. Seulement, prendre des photographies d’une femme à la beauté d’Anouk Aimée dans Deauville ne serait qu’une triste inspiration. J’ai donc décidé de prendre deux modèles japonais. J’ai souhaité qu’elles ne tombent pas dans l’imagerie facile des « Fuji-Yama Geisha-Girls ». J’ai cependant désiré apporter un zeste d’esprit japonais et ai donc pris avec moi des yukata (kimono traditionnel d’été), des géta (tongs traditionnelles) ainsi que des poupées japonaises anciennes. Que donne cette réaction chimique entre ce lieu mythique qu’est Deauville et ces deux modèles japonais ? À vous de le découvrir, et j’espère que vous y prendrez plaisir. Ce travail fait écho au début des années 1970, avec une technique photographique plutôt nostalgique et orthodoxe. Je suis très heureux d’y voir l’innocence, les allures libérées de deux jeunes filles japonaises élancées dans cette ville, Deauville. K.S. Depuis la fin des années 1960, les images de nus jalonnent la carrière de Kishin Shinoyama. En 1968, il sort son premier livre, 28 Girls, le premier d’une longue série (plus de 350). Shinoyama est considéré comme un grand maître au Japon et est un photographe très populaire. www.jousse-entreprise.com 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Harry Gruyaert « La couleur, c’est un moyen de sculpter ce que je vois. La couleur n’illustre pas un sujet ou la scène que je photographie, c’est une valeur en soi. C’est même l’émotion de la photographie. » Harry Gruyaert a dû pédaler au moins une bonne centaine de kilomètres à travers la ville. À chaque éclaircie, il enfourchait son vélo et se précipitait à la recherche de moments non décisifs, mais surtout de couleurs. Quand le week-end du 14 juillet a battu un record d’ensoleillement, il fut comblé ! Couleurs acidulées, voire psychédéliques, clinquantes. Comme un tableau pop ! Précurseur européen de la photo couleur, longtemps considérée comme vulgaire, Harry Gruyaert photographie depuis des années les cotes européennes et africaines. Ses pas ne l’avaient jamais conduit à Deauville ; cet oubli est réparé. Harry Gruyaert est né en 1941 à Anvers, en Belgique. Il débute sa carrière dans les années 1960 comme directeur de la photo pour la télévision flamande. C’est en 1965, lors d’un premier voyage au Maroc, que sa vision du monde va changer. En 1972, Harry Gruyaert s’installe à Paris. Il reçoit en 1976 le Premier Prix Kodak de la Critique Photographique puis devient membre de l’agence Magnum en 1981. www.magnumphotos.com 18 19 20 21 23 24 25 26 Gunnar Smoliansky Des petits riens Gunnar Smoliansky travaille en noir et blanc, toujours sur de petits formats – au maximum 20 x 20 cm – qu’il tire lui-même. Photographe humaniste et piéton infatigable, il n’a de cesse d’arpenter les villes comme Stockholm ou les lieux de son enfance. Une photographie épurée, parfois intime, qui nous révèle de petits détails, souvent surréalistes Une œuvre singulière. À Deauville, il a eu libre cours pour faire jouer son imagination en se promenant dans la ville, capturant les détails qui nous échappent, jouant aussi avec les ombres, la lumière et la présence physique de ses habitants. Gunnar Smoliansky est né en 1933 à Visby, une île au nord de la Suède, et pratique la photographie depuis le début des années 1950. Créateur d’une agence de photographes et d’une maison d’édition, il est devenu une des légendes de la photographie scandinave et le maître d’une nouvelle génération de photographes. www.gunnarsmoliansky.se Représenté par la galerie GUN (Stockholm) www.gungallery.se 28 29 30 31 32 33 34 35 Terri Weifenbach L’œuvre de Terri Weifenbach est totalement atypique : elle ne photographie que des fragments de nature – arbres, fleurs et parfois des insectes –, sublimés par un jeu habile entre le net et le flou. La nature est son studio. À Deauville, l’artiste a porté son regard sur le parc Calouste Gulbenkian et sur quelques jardins privés dont les portes se sont entrouvertes à son objectif. Au-delà des formes, Terri nous immerge dans le paysage et nous donne à sentir l’atmosphère qui s’en dégage, il ne reste plus qu¹à imaginer les parfums. Née à New York en 1957, Terri Weifenbach expose pour la première fois en 1979 dans une exposition collective, et en solo en 1991. Elle est l’auteur de plus de treize livres, souvent en éditions limitées, très recherchées des collectionneurs. Son travail a intégré de nombreuses collections prestigieuses comme les collections Hermès ou celle de sir Elton John. www.terriweifenbach.com 36 37 38 39 40 41 43 44 45 Grégoire Alexandre Habitué des studios de photographie, ces espaces fermés blancs et vierges envahis de projecteurs où le photographe de mode ou de publicité crée son univers, Grégoire Alexandre a déménagé pour le plein air de la plage de Deauville. Pendant quelques jours gris de juin, avec son équipe (mannequin, styliste, décorateur, coiffeur et maquilleur), il a imaginé une femme qui viendrait passer quelques jours au bord de la mer. Une femme du siècle dernier, quand Gabrielle Chanel ouvrait sa première boutique en juillet 1913, rue Gontaut-Biron, dans l’une des boutiques de l’Hôtel Normandy… Une femme qui malgré les intempéries garderait toute son élégance et resterait glamour. Comme une exploration du temps avec les techniques digitales d¹aujourd¹hui, il a aussi revisité le paysage de la plage qui apparaît comme un paysage martien (lunaire ?) photographié par un engin spatial en villégiature ! 1 Grégoire Alexandre est né en 1972 à Rouen, il est diplômé de l¹École nationale supérieure de la photographie d¹Arles. Après avoir exposé au festival d¹Hyères, il a remporté en 2009 le prix HSBC pour la photographie. Il travaille pour la presse et la publicité, et il a signé des pochettes de disque pour Étienne Daho, Yelle, Yann Tiersen ou Bertrand Burgalat. Il vit et travaille à Paris. www.gregoirealexandre.com 46 47 2 48 3 49 4 50 53 1 Boucle d’oreille Uriel Salas - Top Max Mara - Jupe et bracelet Jean Paul Gaultier - Maillot Thapelo 2 Fourrure Sprung Frères 3 Jupe Sonia Rykiel - Caban Saint James - Étole Sprung Frères 4 et 5 Pull Lacoste - Pantalon Sonia Rykiel Stylisme : Marion Jolivet Décor : Jean Michel Bertin assisté de Jean Philippe Lhonneur et Eli Serres Mannequin : Kertsi Pohlak (agence Nathalie) Maquillage : Eny Whitehead (agence Calliste) Coiffure : Deki Kazue (agence Calliste) 5 55 Audrey Corregan & Erik Haberfeld Gastronomie Gastronomie est une enquête deauvillaise qui mena à des rencontres au cours desquelles nous avons collecté des indices. Ces trouvailles forment des natures mortes ludiques, qui sont le rapport de nos pérégrinations. C’est la recherche en soi qui devient ici résultat. Audrey Corregan a étudié la photographie à l’école des Gobelins, à Paris, avant d’approfondir sa démarche artistique à l’École de photographie de Vevey, en Suisse, puis à l’académie Gerrit Rietveld d’Amsterdam. Elle vit aujourd’hui à Paris où elle alterne projets d’expositions et commandes avec son mari, le directeur artistique Erik Haberfeld. www.audreycorregan.com www.haberfeld-corregan.com 56 Deauville 0198 Jambonneau pané, Breton Traiteur. Huit moules, marché de Deauville. Cocktail « le mojidos », de Marc Jean, chef barman à l’hôtel Normandy Barrière : menthe verte fraîche, citron vert, sirop de sucre de canne, cassonnade, glaçons, calvados, Canada Dry. Verre et pailles noires. Nappe blanche en lin. 57 Deauville 0009 Mouette sur vague en porcelaine. Cigarette blonde. Trois « trous normands » : chocolat noir, ganache calvados, raisins. Artisan chocolatier Au Duc de Morny. Serviette blanche en lin. Nappe blanche en lin. 58 Deauville 0140 Tablette de chocolat noir 85%. Artisan chocolatier Au Duc de Morny. Trois pommes clochard. Homard breton, marché de Deauville. Rouge à lèvres, Chanel Deauville Rouge Coco Shine 67. Nappe blanche en coton. 59 Deauville 0092 Serviette blanche tachée de rouge à lèvres. Bloc de gelée, à base de couenne de porc, Breton Traiteur. Le « Deauville », fromage à pâte molle à croute lavée au lait partiellement écrémé, fabriqué en Normandie. Nappe blanche en coton. 60 Deauville 0053 Théière en porcelaine blanche avec liserés rouges, « Chez Miocque ». Quatre dés cubiques en bois. Poisson : bar, marché de Deauville. Livre relié, Deauville et sa gastronomie, Michel Desaunay. Nappe blanche en fil de coton. 61 Lucie & Simon Les Mondes perdus Le genre littéraire des mondes perdus comprend les œuvres fantastiques ou de science-fiction dont l’intrigue porte sur la découverte d’un monde nouveau, hors de l’espace connu, hors du temps. La nuit, l’appareil photographique révèle des paysages inexistants à l’œil nu. La lenteur de l’enregistrement nécessaire à la photographie laisse apparaître les couleurs voilées de la nuit, et découvre ainsi des mondes cachés et imaginaires à la périphérie de nos villes, rappelant le mythe de l’Atlantide. Lucie de Barbuat est française, Simon Brodbeck est allemand. Connus sous le nom Lucie & Simon, ils travaillent ensemble depuis 2005 entre Paris et New York. Ils étudient sous la forme de photographies et vidéos très grand format la place de « l’Homme au xxie siècle ». Leur œuvre a été récompensée ces dernières années en France et à l’étranger, notamment par le Prix HSBC pour la Photographie en 2010. Photographies et vidéo HD, Deauville, 2013. www.lucieandsimon.com 62 63 64 65 67 Zhuang Jay Le Deauville d’un Fils de Dragon Je ne me souviens pas avoir jamais vu Zhuang Jay sans un appareil de photo à la main. Depuis plus d’une décennie, cet homme d’affaires jet-setter enregistre méthodiquement, compulsivement disent certains, tout ce qui lui passe sous les yeux, événements, paysages, corps aimés, visages inconnus ou amis, à Hangzhou, sa ville natale, comme à Shanghai ou Pékin dont il n’a raté aucune des multiples et incessantes modifications. Il a découvert Deauville lors du Festival du Film Asiatique, en février 2013, avec ce même besoin, cette même manie diront certains, de rendre compte et d’inventorier, et il n’a pu s’empêcher de saisir la ville, peut-être sans s’en rendre compte, à travers le filtre d’une esthétique éminemment chinoise. Le millier de photos qu’il a prises durant son séjour, à l’aide d’appareils numériques qu’il bricole lui-même, me paraît en tout cas, avec le recul, caractéristique d’un « œil chinois », comme si, pour mieux goûter la Normandie, il l’avait accommodée un peu à la sauce de son pays. Les couleurs aigres-douces, le cadre panoramique à la façon d’un rouleau de lettré, le jeu sur les pleins et les vides, la délicatesse des demi-tons, une certaine grandeur mélancolique, tous ces traits propres à l’art de l’Empire du Milieu se retrouvent dans les images qu’il présente aujourd’hui. Ce n’est pas leur moindre qualité. Voici donc un Deauville insolite, dont une chute de neige inopinée renforce l’exotisme : le Deauville d’un Fils du Dragon. Serge Bramly 68 69 70 71 72 73 Lore Stessel Les Frontières de Deauville e réat Lau ours c con iants d étu 12 20 Les frontières de Deauville, comme un trait dans le paysage. J’ai suivi cette fine ligne. Un dessin prend forme et guide mes recherches vers une expression abstraite. Dans ma pratique, le corps humain est à la fois sujet et outil de travail. Il est capturé dans un mouvement du quotidien puis manipulé par mes gestes de peintre. La répétition et la superposition des couches entraînent le sujet dans une intime illusion. Lore Stessel est une ancienne élève de l’ENSP (Arles), qui a gagné en 2012 le Prix de la Fondation Louis Roederer. Elle vit et travaille à Bruxelles. www.lorestessel.com 74 75 76 77 78 79 Concours étudiants Fondation Louis Roederer Student Prize Fondation Louis Roederer Ils sont tous arrivés en ordre dispersé, le lundi 1er juillet. De Madrid, Lausanne, Bruxelles, Arles et Londres. Tous des Européens, plus une Israélienne et une Équatorienne. Quelque peu intimidés (juste les premières minutes !), ils ont pris leurs quartiers d’été à la villa Namouna, ont fait connaissance et, le soleil étant au rendez-vous, la joie et la bonne ambiance sont vite arrivées. À chacun ses motivations, dont une commune : assurer leur première commande photographique. Et un but, encore lointain en ce mois de juillet : gagner le concours Louis Roederer en octobre prochain. Dans les jours qui ont suivi, ils se sont appropriés la ville à leur façon, certains se levaient très tôt… quand d’autres se couchaient. Les multiples facettes de la cité ne leur ont pas échappé. L’immersion fut complète au bout de quelques jours et après quelques rencontres. They all arrived separately on Monday, July 1st, from Madrid, Lausanne, Brussels, Arles and London. All Europeans, plus an Israeli and an Ecuadorian. Somewhat intimidated (only in the first few minutes!), they settled at the Villa Namouna, met each other, and the shining sun instantly brought about joy and a pleasant atmosphere. They each arrived with their personal motivations, yet shared one in common: to successfully complete their first commissioned photography work; and although still distant, one objective as well: win the Prize Louis Roederer in October. In the course of the following days, they took hold of the city, each in their own way; some would get up early in the morning… at the time when others would go to bed. They missed none of the City’s multiple features. Immersion was total within a few days, and Des liens se sont vite tissés avec la population, les photographies se sont accumulées sur leurs cartes mémoire – ou pellicules, il y en a encore ! –, chacun a few encounters. Ties were quickly woven with the population, and photographs accumulated in the memory cards, or rolls – there still are some! They s’est entraidé… sous l’œil vigilant et envieux des photographes déjà établis en résidence ! Il y avait les solitaires, ceux qui avaient besoin de modèles musclés ou de perruques blondes, ceux qui traînaient avec une bande de jeunes, d’autres qui bidouillaient avec du sable et de l’eau de mer, ceux qui connaissaient tous les lads et (presque) tous les chevaux des écuries par leurs prénoms… Et le 12 juillet, après une partie de minigolf mémorable et des danses endiablées, la villa s’est refermée, ils sont tous repartis en ordre dispersé avec plein de souvenirs, vite échangés sur les réseaux sociaux. En attendant de se retrouver fin octobre devant le jury, qu’importe s’ils gagnent ou pas, les souvenirs resteront et leur pratique helped each other, under the vigilant and envious eye of the photographers already in residence! Some were solitary, others needed models with muscles, or blond wigs; some hung out with a group of young people, while others toyed around with sand and sea water; and there were those who knew every lad, and (nearly) all the horses in the stables by their names… Then, on July 12th, after a memorable game of miniature golf, and some crazy dancing, the villa shut down. They all left, separately, filled with memories that would be quickly exchanged through social media, and before meeting again in October before the jury; and regardless of whether they win or not, memories will remain, and their photographic practice will have photographique se sera bonifiée ! improved! École supérieure des arts visuels, La Cambre, Bruxelles Cette école a été fondée en 1927 par l’architecte et designer Henry Van de Velde, c’est l’une des principales écoles d’art et de design de Belgique. Elle compte 700 étudiants répartis dans 17 départements ou options artistiques dont la photographie. La Cambre est installée au cœur de Bruxelles, dans le site historique du même nom. www.lacambre.be Patrick Remy Directeur artistique Patrick Remy Artistic director BlankPaper escuela, Madrid BlankPaper, créé en 2003, est l’un des premiers collectifs point de vue pratique, la formation vise à insérer les diplômés dans le monde professionnel en combinant de photographes qui a émergé en Espagne, la plateforme de travail et de création de sept photographes qui défendent une photographie sincère, personnelle et des enseignements dans divers domaines de la photographie (de la direction artistique éditoriale ou publicitaire à l’édition) ainsi que dans les domaines du loin des stéréotypes . L’école BlankPaper a été fondée en cinéma et de la production audiovisuelle. www.ecal.ch 80 Le jury 2013 > Bettina Rheims Photographe, présidente du jury > Philippe Augier Maire de Deauville > David Bault Agent de photographe > Anne Biroleau-Lemagny Conservatrice département de la photographie de la B.n.F. 2006 avec l’intention d’offrir une formation photographique tirée de l’expérience de ses membres et d’autres photographes. Elle offre des cours, des ateliers à Madrid et Valence, et aussi – et c’est une expérience – une école en ligne. L’école BlankPaper combine travail éducatif et projets culturels, comme l’organisation d’expositions de photographes émergents, des conférences, des projections et des présentations de livres, devenant ainsi un lieu de rencontre. www.blankpaper.es > Serge Bramly Écrivain > Édouard Carmignac Collectionneur > Bernard Chéreau Professeur de photographie à l’école supérieure Arts et Médias de Caen-Cherbourg, fondateur de l’Ardi > Thierry Consigny Publicitaire > Babeth Djian École nationale supérieure de la photographie (ENSP), Arles Depuis 1982, plus de 700 étudiants de tous pays ont reçu une formation dans cette école. Bien sûr, l’enseignement prend soin de former avant tout des photographes auteurs, mais il donne également les moyens de découvrir d’autres champs inhérents au monde de l’image, avec la formation de nombreux commissaires d’exposition, conservateurs, historiens, iconographes… www.enp-arles.com Directrice magazine Numéro > Alain Genestar Directeur magazine Polka > Thierry Grillet Directeur de l’action culturelle de la B.n.F > Jean-Jacques Naudet Créateur du Journal de la photographie Les 5 écoles européennes invitées Royal College of Art (RCA), Londres Le Royal College of Art a été créé en 1837. Cette institution, basée dans le quartier de Kensington à Londres, est la seule école d’art et de design au monde qui soit de niveau post-diplôme et qui dispense exclusivement un master en deux ans accessible à des candidats déjà diplômés. Quelques élèves célèbres : le peintre David Hockney, le chanteur Ian Dury, les artistes plasticiens Jake et Dinos Chapman, le sculpteur Tony Cragg, le cinéaste Ridley Scott, ou encore le sculpteur Henry Moore. www.rca.ac.uk École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) Fondée en 1821, l’École cantonale d’art de Lausanne est l’une des écoles d’art les plus réputées d’Europe. Depuis 1998, une formation spécifique à la photographie a été mise en place avec de prestigieux professeurs comme Paolo Roversi, Nan Goldin ou Stephen Shore. D’un 81 Fabiola Cedillo BlankPaper (Madrid), Espagne La Journée J’aime me promener avec mon appareil photo en essayant de trouver dans le quotidien des images qui me permettent de connaître de nouvelles voies de communication. Ce qui m’intéresse c’est de créer un jeu entre l’individu et son environnement le plus proche, sans marquer les frontières entre la fiction et la réalité. À Deauville j’ai photographié des travailleurs pendant leur journée de travail, puis ces photos ont été manipulées avec des objets et matières trouvés en ville. Toutes ces images composent et décomposent différents temps, espaces et expériences. [email protected] 82 83 Laetitia Jeurissen La Cambre (Bruxelles), Belgique A Girl with Kaleidoscope Eyes Dans l’obscurité des boîtes de nuit, je me laisse avaler par la foule où les corps se fondent et les visages se dissolvent, se dessinent par les jeux de lumières artificielles, le rouge, le bleu, le vert. Avec ma caméra j’essaie de capturer ce dessin hasardeux, orchestré par un jeu de couleurs et de corps dansants pour après le décomposer à nouveau, seconde par seconde, en cherchant les moments illuminés dans les images arrêtées. Ces captures de vidéo, parfois plus narratives, parfois plus abstraites, forment un nouveau motif, comme à travers des yeux kaléidoscopiques. [email protected] 84 85 Jonathan Llense ENSP (Arles), France Le Crew normand Le titre de ce travail a été trouvé aux abords de la gare. Un tag à même la ville que j’ai remarqué, noté, fait mien et usé. Ce travail se veut du même acabit. Entre trouvailles, rencontres, appropriations et interventions. www.jonathanllense.com 86 87 Marie Leroux ENSP (Arles), France Fantasmagories Personne ne peut savoir si le monde est fantastique ou réel, et non plus s’il existe une différence entre rêver et vivre. Jorge Luis Borges www.marieleroux.com 88 89 Tono Mejuto BlankPaper (Madrid), Espagne Deauville mitraillée Avec l’émergence de la mondialisation, Deauville devient un lieu touristique international qui attire les célébrités. Dans ce contexte, le paparazzi se positionne comme le responsable de la transition entre ces vies privées et leur image publique. Mon but est de travailler à partir de leurs « tirs » manqués, ceux où l’objectif est raté, le sujet soustrait, et qui nous permettent d’aller plus loin dans leur esthétique. Comme un paparazzi maladroit qui ajuste son appareil et s’apprête à déclencher sans réaliser que des badauds viennent obstruer son objectif. Une vision accidentelle. Ainsi, et à partir de ces planches-contacts, nous pouvons repenser Deauville à travers la quête, la densité et la remise en cause de la construction de l’identité dans la sphère publique. [email protected] 90 91 Pauline Miserez ECAL (Lausanne), Suisse À la recherche du cheval en cristal Je ne savais pas qu’un cheval pouvait inspirer une telle admiration. En fait, je ne l’avais même jamais imaginé. C’est vrai qu’ils sont tous brillants et merveilleux. Tous ceux qui s’en occupent, et ils sont nombreux, les aiment si étrangement et intensément qu’ils disparaissent derrière l’objet de leur affection. Ces personnes sont elles aussi magnifiques. Elles sont timides et tendres, et elles m’appellent toutes Madame. Je ne comprends pas encore leur dépendance à ces créatures, mais j’essaie d’y parvenir en les observant. Pendant le temps que dure la prise de vue, alors qu’elles essaient d’atteindre l’image idéale que leur idole projette, elles m’oublient et me laissent entrevoir un peu de leur identité. www.paulinemiserez.ch 92 93 Hemya Moran RCA (Londres), Israel Love in Deauville Si vous « googuelisé » Deauville, comme je l’ai fait, vous obtiendrez des photos de couples romantiques qui sirotent des cocktails au bord d’une piscine, jouent sur la plage et font des câlins dans des chambres d’hôtel. Dans ces images il y a une promesse : une jeune fille simple armée d’un bikini, assez déterminée pour la chasse (ou la pêche) aux hommes, va finir par passer le week-end dans les bras d’un amant. J’ai rejoué ces scènes avec des hommes – de parfaits inconnus – qui correspondent en quelque sorte à la description ou aux comportements représentés dans Google Images. Dans chacune de ces rencontres capturées par mon objectif, il se trouve une tension entre l’imagerie romantique et la réalité de la reconstitution. Mes photos vont aussi avoir leur vie propre dans le monde de l’image, elles seront elles-mêmes englouties et intégrées dans l’immense banque d’images en ligne, ce qui complique encore plus leur relation avec la réalité première. www.hemyamoran.com 94 95 Camille Picquot La Cambre (Bruxelles), France Mécanique ondulatoire Mécanique ondulatoire est le fruit de déambulations urbaines au pays d’Auge, d’observations quotidiennes et de rencontres inopinées. Certaines incongruités visuelles fournirent la genèse de ce projet: Deauville permet la cohabitation du réel et de la fiction. Via différents registres d’images, ces photographies entendent proposer une vision inattendue de la ville et saisissent l’imprévisible, donnant corps à la fugacité. Il s’agit d’offrir une esthétique moderne et une brèche d’évasion en s’imprégnant d’un contexte bien réel. Une manière de sonder par la photographie les formes de poésie que recèle notre époque. Ce projet a été élaboré avec les habitants de Deauville. Chaque scène est le produit d’un échange avec le modèle, renforçant la portée narrative des images. L’ensemble a été créé comme une invitation au voyage. [email protected] 96 97 Peter Watkins RCA (Londres), Royaume-Uni Surface Tension La surface est l’apparence extérieure, l’enveloppe, la limite externe d’une chose. C’est ce à quoi est confronté l’appareil photographique, et c’est ce que la photographie tente de dévoiler. Ancrées sur Deauville, ces photos peuvent être considérées comme une étude de la forme, de la texture et des surfaces : une tentative de démanteler la surface extérieure des choses, et de trouver des points communs, des associations. Elles sont entrelacées les unes aux autres, comme dans un roman, et elles oscillent entre profondeur et surface, essence et apparence, document et fiction. peterwatkins.co.uk 98 99 Manon Wertenbroeks ECAL (Lausanne), Pays-Bas / Suisse Escapade à Deauville Pour Deauville, j’ai décidé de créer des objets en rapport avec les principaux thèmes qui font le prestige de la ville – la plage, le casino, les concours équestres et les maisons normandes –, pour ensuite les photographier dans différents lieux à la manière d’un collage. Ces lieux se confrontent ainsi à l’interprétation plastique que j’en ai faite et deviennent, en quelque sorte, le studio de mes natures mortes. PS : c’est un peu kitsch comme titre mais en même temps je trouve que mes photos sont colorées et vives, pas « prise de tête ». Un peu comme une femme qui s’échapperait le temps d’un week-end à Deauville pour jouer à la roulette dans ses jolis escarpins et se balader avec son sac normand en admirant les fleurs… [email protected] 100 101 Kishin Shinoyama Deauville / Nuville Un homme et une femme, the famous film by Claude Lelouch, with soundtrack by Francis Lai and the charm of Anouk Aimée, shook and tickled the ears and eyes of a very young photographer (me at the time). Henri Cartier-Bresson, Jacques Henri Lartigue, Man Ray, Brassaï, as well as Dutch photographer Ed Van der Elsken’s publication Love on the Left Bank, were my mentors, my foundations. At the end of the 60s and in the early 70s, the books of Bourdin, Sieff or Giacobetti were successively introduced in Japan. They have greatly influenced kilometers through the City. As soon as the weather cleared up, he hopped on his bike, rushing to find non-decisive moments, but mostly colors. So he was overjoyed when the 14th of July weekend set sunshine records! Colors were vibrant, even psychedelic, clashing, like a Pop painting! A pioneer of European color photography, long disregarded as vulgar, Harry Gruyaert has been photographing European and African coastlines for years. He had never come to Deauville, an oversight that has now been corrected. Harry Gruyaert was bon in Antwerp, Belgium in 1941. He started his career in the 60s as director of photography for Flemish television. In 1965, on his first trip to Morocco, his interplay between sharpness and blur. Nature is her studio. In Deauville, the artist distilled her vision of the Calouste Gulbenkian parc and of a few private gardens that opened their door to her lens. Beyond the form, Terri immerses into the landscape and allows us to feel the atmosphere, leaving us only to imagine its perfumes. Born in New York in 1957, Terri Weifenbach had her first group show in 1979, and her first solo show in 1991. She authored over 13 books, often in limited editions very sought-after by collectors. Her work is now included in prestigious collections, including the collection of Sir Elton John and the Hermès Collection. encounters through which we have collected evidence. These findings form playful still-lives which are the report of our peregrination. Here, the proper search becomes the result. Audrey Corregan studied photography at the Ecole des Gobelins in Paris, before furthering her creative investigations at Vevey’s Photography School in Switzerland and at the Gerrit Rietveld Academy in Amsterdam. She lives in Paris where she alternates her own exhibition projects and commissions with her husband and artistic director Erik Haberfeld. www.audreycorregan.com www.haberfeld-corregan.com many Japanese photographers. My profound respect for these French artists led me to never copy them. Forty years later, I felt lucky to accept this invitation in Deauville. When it was submitted to me, my very first idea was to pay homage to the French photography from forty years back. However, photographing a woman blessed with Anouk Aimé’s beauty in Deauville would be but a sad inspiration. I thus decided to use two Japanese models. I did not want them to fall into the cliché of “Fuji-Yama Geisha-Girls”. But I nonetheless wanted to add a zest of Japanese spirit and brought vision of the world changed. In 1972, Harry Gruyaert settled in Paris and became the first recipient of the Kodak France Prize in 1976. He joined Magnum Agency in 1981. www.magnumphotos.com www.terriweifenbach.com Gunnar Smoliansy Trivial little things Gunnar Smoliansky works in black and white, always in small format – maximum 20 x 20 cm – processed and printed by him. A humanist photographer and tireless walker, he surveys cities like Stockholm, or again his Grégoire Alexandre Accustomed to photography studios – these white, bare, enclosed spaces filled with spotlights, in which the fashion and commercial photographer creates his own world – Grégoire Alexandre moved to the outdoors and the beach in Deauville. Over the span of a few grey days in June, and with his team (model, fashion editor, decorator, hairdresser and make-up artist), he imagined a woman who would along yukatas (traditional summer kimonos), géta (traditional sandals) and ancient Japanese dolls. So, what is the result of this chemical reaction between mythic Deauville and these two Japanese models? It is up to you to discover, and I do hope you will enjoy it. This work is an echo to the early 70s, with a rather nostalgic and orthodox photographic technique. I am very happy to see in them the innocence, the liberated gait of two young Japanese girls in this city, Deauville. Kishin Shinoyama Since the end of the 60s, Kishin Shinoyama has been building his career with nude photography. He released his first book, 28 Girls, in 1968, the first of a long series (over 350). Shinoyama is considered a great Master in Japan and is a childhood places. His photographs are uncluttered, at times intimate, revealing small, often surrealistic details, and form a singular body of works. In Deauville, he’s had full freedom to toy with his imagination while strolling along the streets of the town, capturing details that escape us, playing with shadows, lights, and the physical presence of its inhabitants. Gunnar Smoliansky was born in 1933 in Visby, an island North of Sweden, and practices photography since the early 50s. Having launched a photography agency and a publishing house, he has become a legend of Scandinavian photography and a master for a new generation of photographers. www.gunnarsmoliansky.se decide to spend a few days by the seaside. A woman from yesteryears, from the days when Coco Chanel was launching her first boutique in July 1913, rue GontautBiron, in one of the stores owned by Hotel Normandy… a woman who would remain elegant and glamour whatever the weather. Exploring time with today’s digital techniques, he also revisited the landscape along the seaside, and the beach becomes a Martian (Lunar?) landscape photographed by a spacecraft on vacation! Grégoire Alexandre was born in 1972 in Rouen and graduated from the ENSP in Arles. After exhibiting at the Hyères Festival, he won the 2009 HSBC Photography Prize. He works for the press and advertising, and conceived record Atlantis. Lucie de Barbuat is French, Simon Brodbeck is German. Known as Lucie & Simon, they have been working together since 2005 between Paris and New York. Their investigations deal with the place of “Man in the 21st century” through very large format photographs and videos. Their work has been rewarded on several occasions in the last few years, both in France and internationally, notably with the HSBC Prize for Photography in 2010. www.lucieandsimon.com very popular photographer. Represented by gallery GUN (Stockholm) www.gungallery.se covers for artists such as Étienne Daho, Yelle, Yann Tiersen or Bertrand Burgalat. He lives and works in Paris. businessman has methodically – some would even say compulsively – recorded everything that passed www.gregoirealexandre.com Lucie & Simon Lost Worlds The Lost Worlds literary genre compounds science fiction and fantasy in which the plot deals with the discovery of a new world, outside our known space, out of time. At night, the photographic camera reveals landscapes unperceivable with bare eyes. The slow pace at which the image is being captured reveals the veiled colors of night, hence unveiling hidden worlds at the periphery of our cities, reminiscent of the myth of Zhuang Jay I do not remember ever seeing Zhuang Jay without his camera in hand. For over a decade, this jet-setter Harry Gruyaert “Color is a means to sculpt what I see. Color does not illustrate a subject or a scene that I photograph; it is a value Terri Weifenbach Terri Weifenbach’s work is genuinely atypical: she Audrey Corregan & Erik Haberfeld before his eyes - events, landscapes, animated bodies, unknown or friendly faces - in his native city of Hangzhou, or again in Shanghai or Beijing, of which in itself. In fact, it is the emotion of photography.” Harry Gruyaert must have cycled close to one hundred photographs only fragments of nature – trees, flowers, and sometimes insects -, sublimated by a skillful Gastronomy Gastronomy is an investigation in Deauville that led to he has missed none of the multiple and ceaseless evolutions. He discovered Deauville on the occasion 102 103 of the Asian Film Festival in February 2013, with that same need, that same compulsion to recount and inventory, and could not help but to seize, maybe unwillingly, the city through the filter of an assertive Asian aesthetic. The thousand images shot in Deauville with tampered digital cameras are, according to me, typical of a “Chinese eye”; as if he had sprinkled some Chinese sauce over it in order to get a better flavor of Normandy. The bitter-sweet colors, panoramas in the way of a stamped roll, interplay between void and matter, delicate half-tones, a certain melancholic grandeur, are all typical features of the Middle Empire’s art that can be found in the images presented here. Laetitia Jeurissen La Cambre (Brussels), Belgium Girl with Kaleidoscope Eyes In the darkness of nightclubs, I let myself be swallowed by the crowd in which bodies melt and faces dissolve, sketched through the play of artificial lights, red, blue, green. With my camera, I try to capture this uncertain drawing, orchestrated by of colors and dancing bodies, only to decompose it again, second by second, in search for illuminated moments within the still images. These video screens, in turn narrative or more abstract, form a new motif, as seen through kaleisdoscope eyes. [email protected] And this is not the least of their qualities. Thus, here is a genuinely original Deauville, including an unexpected snowfall that seems to reinforce its exoticism: Deauville by the Son of the Dragon. Serge Bramly Jonathan Llense ENSP (Arles), France Le Crew normand The title to this series was found near a train station. A tag to the city that I had noticed, written down, made mine, and used. This work is along similar lines. Between discoveries, encounters, appropriation and intervention. www.jonathanllense.com Lore Stessel Deauville’s borders The borders of Deauville, as a line in the landscape. I followed that thin line. A drawing takes shape and guides my research towards an abstract expression. The human body is both subject and working tool in my practice. It is captured in a movement of the quotidian, then manipulated through my painting gestures. The repetition and superimposition of layers carry the subject into an intimate illusion. Lore Stessel is a graduate from ENSP (Arles) and the 2012 recipient of the Fondation Louis Roederer’s prize. She lives and works in Brussels. www.lorestessel.com Marie Leroux Fantasmagories / Phantasmagoria ENSP (Arles), France “No one really knows whether the world is fantastic or real, neither whether there exists a difference between dreaming and living”. Jorge Luis Borges www.marieleroux.com Pauline Miserez ECAL (Lausanne), Switzerland Searching for the Crystal Horse I had no idea that a horse could inspire such admiration. In fact, I never even imagined it was possible. True, they all are brilliant and marvelous. All the very many people who care for them, and love them so strangely and intensely, vanish behind the object of their affection. These people are also marvelous. They are shy and gentle, and they all call me ‘Madame’. I have yet to understand the degree of dependence with these creatures, but I try, through observation. During the shooting, as they strive to present the ideal image that their idol projects, they forget about my presence and offer a small insight of their identity. the poetic forms of our times through photography. This project was elaborated with Deauville residents. Each scene is the result of an exchange with the model, strengthening the narrative reach of the images. The series was created as an invitation to journey. [email protected] www.paulinemiserez.ch as a study of form, texture, and surface: an attempt to dismantle the outer surface of things, and finding common features, associations. They are intertwined, as in a novel, and oscillate between depth and surface, essence and appearance, document and fiction. peterwatkins.co.uk Hemya Moran RCA (London), Israel Love in Deauville If you ‘google’ Deauville, like I did, you will obtain photographs of romantic couples sipping their cocktails by the swimming pool, playing at the beach and cuddling in hotel bedrooms. These images hold a promise: a young simple girl in bikini, rather determined for a manhunt (of fishing), ends up spending the weekend in the company of a lover. I’ve reenacted these scenes with perfectly anonymous men who, in some ways, meet the descriptions and attitudes viewed on Google. In each of these encounters captured by my lens, there is a tension between the romantic image and the reality of the reconstitution. My photographs will also have their own life in the world of images, as they will be swallowed up and integrated to the huge online image bank, which complicates further their relationship to reality. www.hemyamoran.com Fabiola Cedillo BlankPaper (Madrid), Spain The Day I like to stroll around with my camera, trying to find the quotidian of images that enable me to discover new means of communication. What interests me is to create interplay Tono Mejuto BlankPaper (Madrid), Spain Deauville bombarded With the emergence of globalization, Deauville becomes an international touristic resort attracting celebrities. In this context, the paparazzo is in charge of the transition from these private lives to their public image. My purpose is to work from their missed “shots”, these failed images in which the subject has vanished, allowing us to go further between the individual and his direct environment, without marking the lines between fiction and reality. In Deauville, in their aesthetics; as if a clumsy paparazzo had adjusted his camera, set to click, unaware of the passers-by barring encounters. Some visual incongruities supplied the genesis for the project: Deauville allows for the coexistence of I photographed workers at work; the images were then manipulated with objects and material found in the city. All these photographs compose and decompose various times, his perspective – an accidental vision. Thus, we can reconsider Deauville from these contact-sheets, through the quest, the density and the calling into question of reality and fiction. Via different registers of images, these photographs intend to offer an unexpected vision of the city and capture the unpredictable, incarnating the ephemeral. spaces and experiences. [email protected] the construction of the identity in the public sphere. www.tonomejuto.com Out of a genuinely real context, the purpose is to offer a modern aesthetic and a breach of escape; a way to explore 104 Camille Picquot La Cambre (Brussels), France Wave Mechanics Wave Mechanics is the result of an urban journey through the pays d’Auge, of daily observations, and unexpected Peter Watkins RCA (London), Great Britain Surface Tension Surface is the outer appearance, the envelope, the external limit of a thing. It is what the photo camera is confronted to, and it is what a photograph attempts to reveal. Anchored in Deauville, these images could be seen Manon Wertenbroek ECAL (Lausanne), Holland/Switzerland Escapade in Deauville For Deauville, I decided to create objects related to the main aspects that contribute to the City’s prestige – the beach, the casino, horse competitions and Norman houses –, in order to photograph them subsequently in different locations, as in a collage. These locations are thus confronted with my plastic interpretation that I made of them, and in a way become the studio of my still-lives. PS: The title of the series may seem kitschy, but I find my photographs to be colorful and vibrant, uncomplicated. Something like a woman who would escape to Deauville for a weekend to play roulette at the casino in her lovely stilettos, and stroll around with her Norman handbag, admiring flowers… [email protected] 105 Planche(s) Contact #4 Direction artistique : Patrick Remy Administration/production : Caroline Clémensat Communication/presse : Delphine Barré-Lerouxel Coordination : Philippe Normand Making Of : Hugo Deniau et Romain Cormier Scénographie des expositions : Marie-Noëlle Perriau avec le concours des services techniques et du service Bâtiments de la Ville de Deauville Patrick Remy remercie : • Olivier Richon, Royal College of Art, Londres ; • Hervé Charles et Marie Le Mounier, La Cambre, Bruxelles ; • Miren Pastor, BlankPaper Escuela, Madrid ; • Camille Picquot remercie : Hubert Landeau ; Agathe Leneutre ; Stefanie Sevin ; Kevin Gomes ; Huguette Michel dit La Roche. • Hemya Mora remercie : Olivier, Stephan, Leo, Geoffrey, Franck, Nicolas, les garçons qui ont été mes « amoureux » pour cette série. Je veux remercier Angeline Landeau du Morny’s café qui m’a aidée à trouver une perruque blonde. Je veux remercier les garçons et les filles des cabines de plages qui m’ont prété des transats et des parasols. Merci à Camille Picquot de m’avoir prété son bikini, et Laetitia Jeurissen pour sa robe bleue à rayure, qui m’allaient tous à la perfection ! • Laetitia Jeurissen remercie la jeunesse de Deauville pour m’avoir embarquée sur ce trajet de montagne russe ; votre spontanéité, votre curiosité et votre générosité forment le noyau de ce projet. • Florence Maille et Rémy Fenzy, ENSP, Arles ; • François George, Laboratoire Picto ; Le financement de Planche(s) Contact, manifestation imaginée et organisée par la Ville de Deauville est soutenu par : • LA FONDATION LOUIS ROEDERER – partenaire fondateur • LE GROUPE IDEC • LES MANOIRS DE TOURGÉVILLE • LE MORNY’S CAFE Dès la deuxième édition, le Ministère de la culture/DRAC de Basse-Normandie a apporté son soutien à la manifestation rejoint à partir de 2013 par la Région Basse-Normandie. • Carole Lambert et Isabelle Decamps • Gregor Ulf Nilssen • Eko Sato et Laurent Debraux Partenaires medias : • Serge Bramly • CBS OUTDOOR • Anne von Lintel. • NUMERO • POLKA MAGAZINE Remerciements : • Kishin Shinoyama remercie : Shogakukan. • Terri Weifenbach remercie : Béatrice et Philippe Augier, Philippe Normand et Bettina Rheims. • Audrey Corregan & Erik Haberfeld remercient : Christophe Breton, Breton traiteur ; Hubert Landau, Morny’s Café ; Laetitia Levasseur ; Julien Michelot et Marc Jean, Normandy Barrière ; Jacques Aviègne, Chez Miocque ; Gilbert Hamel. • Lore Stessel remercie : Sophie Bellot ; Rémy Fenzy ; Florence Maille et La Fondation Louis Roederer. • Pauline Miserez remercie : Olivier Louit, France Colophon Le concours de la 25e heure est soutenu par SWATCH Partenaire media : RÉPONSES PHOTO Conception : Patrick Le Bescont, Filigranes Éditions Coordination éditoriale : Patrick Remy Traduction anglaise : Frédérique Destribats © Filigranes Éditions - 2013 © Tous les photographes pour leurs photographies Achevé d’imprimer en octobre 2013 Galop, hippodrome de Deauville ; Xavier d’Ablon, clinique vétérinaire de la Côte fleurie ; Rudy Krobb ainsi que Dépôt légal : novembre 2013 ISBN : 978-2-35046-301-8 les autres lads qui ont bien voulu poser ; Anselme Carminati. • Marie Leroux remercie : Yves Talamo de l’Afasec ; Filigranes Éditions Lec’h Geffroy - 22140 Trézélan www.deauville.fr Olivier Louit ; Antoine Sinniger. www.filigranes.com www.deauville-photo.fr 106 Partenaires medias 107 Concours photo Swatch de la 25e heure Dormir une heure de plus ? ou vivre une heure de plus ? Lors de l’ouverture de Planche(s) Contact, le dernier samedi d’octobre, tous les chasseurs d’images – amateurs ou professionnels – sont invités à participer au concours de la 25e heure à Deauville. Le sujet : photographier l’heure supplémentaire offerte chaque année par le passage à l’heure d’hiver, entre minuit et une heure du matin. Un moment exceptionnel pour exprimer son talent en donnant sa propre vision de la 25e heure. Une occasion unique pour s’offrir une tranche de vie supplémentaire, pour créer, observer, arpenter Deauvillle…. Les photographes partent à minuit de la Villa Le Cercle, remettent leur photo à une heure du matin. Elles sont tirées dans la nuit, exposées dès le lendemain matin, soumises au jury Planche(s) Contact. L’histoire de Swatch est l’histoire d’une révolution. En 1983, l’apparition inattendue d’une montre de fabrication suisse, abordable, en plastique a bouleversé le monde de l’horlogerie. Plus qu’un moyen de mesurer le temps, la montre est soudain devenue un nouveau langage, une manière de s’exprimer avec le cœur, sans mot dire. Une montre Swatch, c’est l’expression de la joie, une déclaration provocante, un sourire chaleureux affiché au poignet. Aujourd’hui, la révolution continue : Swatch s’exprime et tout le monde suit. Dès ses débuts, Swatch s’est associé à l’art. Dans les années 1960, avec l’apparition du mouvement pop art, Swatch s’est inspiré de la culture populaire et ses montres sont très vite devenues la toile d’artistes de renommée internationale tels que des peintres, des sculpteurs, des musiciens et des cinéastes. Le support importe peu. Le fait de réaliser quelque chose de différent, l’impulsion créatrice et son expression priment. C’est tout l’enjeu du concours photo de la 25e heure de Deauville. Une occasion unique, où tous les chasseurs d’image - amateurs et amoureux de la photographie sont invités à donner leur vision ou perception imaginaire de la « 25e heure ». Le passage à l’heure d’hiver offre un espace-temps virtuel, d’une heure, qui permettra d’exprimer ses talents de photographe lors d’une nuit exceptionnelle. A cette occasion, Swatch présentera à travers sa collection Automne-Hiver le thème « Trompe l’œil » qui va nous faire tourner les têtes. Lauréat 2011 : Aloïc Vautier Lauréat 2012 : Christian Deroche
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