Organisation institutionnelle du contrôle de la qualité
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Organisation institutionnelle du contrôle de la qualité
Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel Bureau de Représentation pour l´Océan Indien à Antananarivo (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles) Organisation institutionnelle du contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires à Madagascar Dr. Gilles SARTER Expert ONUDI Sous la direction de Patrick GILABERT Représentant de l’ONUDI Documentation arrêtée au 1er mars 2008 Clause de non responsabilité L´Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel ne peut en aucun cas être tenues responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication qui vise à informer et non à délivrer des conseils personnalisés. Les opinions exprimées dans ce document sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement celles de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 2 Institutions publiques du contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires I- La Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) 1- Le Service de la Quarantaine des Végétaux (SQV) 2- Le Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (SHSP) II- La Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur (DQPC) 1- Le Service des Normes et du Conditionnement (SNC) 2- Le Service de la Répression des Fraudes (SRF) 3- Le Service de la Métrologie Légale (SML) III- La Direction de la Concurrence et du Commerce Intérieur (DCCI) IV- Le Bureau des Normes de Madagascar (BNM) V- L’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) VI- L’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) VII- Comité National du Codex Alimentarius (CNCA) VIII- Le Bureau Municipal de l’Hygiène (BMH) Les laboratoires officiels I- Le Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Environnement (IPM) II- Le Laboratoire de Chimie et de Microbiologie (LCM) III- Le Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire (LNDV) IV- Le Laboratoire de Contrôle des Pesticides (LCP) V- Le Laboratoire d’Analyses et de Contrôle des Aliments et des Eaux VI- La section d’hygiène alimentaire du Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement (LME) VII – Le Laboratoire de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments (ACSQDA) Bureau de l´ONUDI à Madagascar 3 Les centres techniques I- Le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT) II- Le Centre Technique Horticole d’Antananarivo (CTHA) III- La Maison du Petit Elevage (MPE) IV- Le Cirad V- SGS Le contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires I- Le contrôle des exportations II- Le contrôle des importations III- Les contrôles des denrées sur le marché local Les projets I- Les projets de lois II- Organisation des autorités compétentes III- Renforcement des capacités des laboratoires IV- Les projets par filières V- Promotion des BPH et sensibilisation des consommateurs CONCLUSION Annexe 1 : Annexe 2 : Annexe 3 : Annexe 4 : Annexe 5 : Annexe 6 : Annexe 7 : Annexe 8 : Annexe 9 : Annexe 10 : La Convention Internationale pour la Protection des Végétaux Normes malgaches antérieures à la création du Bureau des Normes Exigences de l’Union Européenne pour l’exportation des produits halieutiques Fiche de projet renforcement du Laboratoire de Chimie et de Microbiologie Requête de financement du Laboratoire de Chimie des Pesticides Informations concernant le Laboratoire d’Analyses et de Contrôle des Aliments et de l’Eau Requête de financement du Laboratoire de l’ACSQDA Tarifs des analyses proposées par le CTHT Draft de loi alimentaire Projet d’ajustement et développement du système national de contrôle phytosanitaire des végétaux et produits végétaux à l’importation et à l’exportation Bureau de l´ONUDI à Madagascar 4 Introduction La sécurité sanitaire des aliments est un enjeu de première importance pour la santé publique et le développement économique de Madagascar. La première affirmation est en grande partie liée au défaut quasi-généralisé d’hygiène et de salubrité qui touche à la fois la production, la transformation, le transport et la commercialisation des denrées alimentaires ainsi que la restauration collective. Les dangers en matière de sécurité sanitaire des aliments proviennent essentiellement des bactéries et des autres agents microbiens provenant d’une manipulation incorrecte des aliments. Rappelons que la nourriture contaminée joue un rôle important dans les épidémies de choléra et dans d’autres formes de diarrhées épidémiques, contribuant de façon notable à la malnutrition et à la mortalité infantile. A ce constat d’ordre sanitaire s’ajoutent la problématique de la circulation transfrontalière des produits. Le secteur alimentaire et agroalimentaire, autrefois non concerné par les règles du GATT, est depuis l’Uruguay Round et les Accords de Marrakech l’objet d’âpres négociations ayant pour conséquence une diminution progressive des droits de douanes. Cette impulsion provoquée par les instances internationales a été de plus renforcée par la multiplication des négociations multilatérales de libre-échange (dans le cas de Madagascar on pensera à la création des zones de libre-échange de la COMESA et de la SADC). La baisse des protections tarifaires a certes contribué à faciliter l’accès aux marchés, mais en parallèle, diverses barrières non tarifaires se sont développées et sont en passe de devenir à l’heure actuelle la principale source d’entrave au commerce. Parmi ces mesures, les réglementations dans le domaine sanitaire, ont vu leur incidence croître et leur impact sur le commerce international devenir de plus en plus évident. Ce rapport s’inscrit dans le cadre de futures assistance techniques fournis par l´ONUDI, notamment en matière de modernisation et de mise à niveau des infrastructures et des entreprises, et ceux en accord avec les priorités du Madagascar Action Plan (MAP). Ce travail a donc pour objectif de procurer aux décideurs les informations nécessaires pour mener une réflexion sur les actions à mener à Madagascar (i) pour promouvoir le contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires, (ii) pour aider les institutions locales à faire face aux principaux enjeux actuels et à anticiper sur ceux qui sont à venir. A cet effet, nous avons identifié : les différentes institutions publiques (chapitre 1), laboratoires officiels (chapitre 2), centres techniques et autres organismes d’appui (chapitre 3) impliqués dans le contrôle et l’amélioration de la qualité sanitaire des aliments. Nous décrivons l’ensemble de leurs rôles et missions tels qu’ils sont définis par leurs statuts et le cadre légal. Nous confrontons les missions affichées et les activités effectuées et nous décrivons de quelle manière ces différentes institutions interagissent. Puis nous donnons une vue d’ensemble du cadre légal et des procédures de contrôle des denrées alimentaires exportées, importées ainsi que produites et consommées localement (chapitre 4). Nous terminons par l’exposé des principaux projets en cours, en matière d’amélioration des contrôles et de la qualité sanitaire des denrées à Madagascar. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 5 Chapitre 1 Organismes officiels du contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires I- La Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) La mission de la Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAEP) est fixée par l’article 10 du décret 2007-186 du 27 février 2007 «fixant les attributions du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche ainsi que l’organisation de son ministère » : La DSAPS est : « chargée de la mise en œuvre de la politique du Ministère en matière de santé animale et du phytosanitaire par l’intensification et l’amélioration de la lutte contre les maladies animales et du phytosanitaire. » Pour ce faire la DSAPS est organisée en quatre services dont deux sont plus spécifiquement en charge du contrôle de l’hygiène et de la qualité sanitaire des denrées : le Service de la Quarantaine et le Service de l’Hygiène et de la Santé Publique. La DSAPS est le point focal de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Mondiale)1. A ce titre, elle a pour mission de déclarer à l’Organisation les maladies animales qu’elle détecte sur son territoire. L'OIE diffuse alors l'information à tous les autres pays afin qu'ils puissent se protéger. Réciproquement, c’est à travers la DSAPS que l’OIE fait parvenir à Madagascar toutes informations utiles relatives à la santé animale. Ces informations concernent également les maladies transmissibles à l'homme. 1 Créé en 1924, l'OIE (Office International des Epizooties) est l'organisation intergouvernementale chargée d'améliorer la santé animale dans le monde. En mai 2003, l'Office est devenu l'Organisation Mondiale de la Santé Animale mais a gardé son acronyme historique OIE. Les normes établies par l’Organisation sont reconnues comme références mondiales par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). En mai 2007, l’OIE compte 172 pays et territoires membres. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 6 1- Le Service de la Quarantaine des Végétaux (SQV) Service de la Quarantaine B.P. 1042 – Nanisàna – Antananarivo Tel. : 020.22.416.78 [email protected] 1.1- Missions et activités Le Service de la Quarantaine a pour mission de lutter contre l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles aux végétaux sur le territoire malgache. A cet effet, il intervient dans le contrôle phytosanitaire des végétaux à l’importation et à l’exportation. A cet effet, SQV délivre les « permis phytosanitaires d’importer », exigés pour l’importation de produits végétaux non transformés (voir chapitre 4). Le SQV assure aussi la tutelle technique des inspecteurs du phytosanitaire au niveau des postes de contrôle du phytosanitaire aux frontières (ports, aéroports et port sec d’Antsirabe). Ces inspecteurs sont chargés du contrôle des végétaux et produits d’origine végétale au moment de leur exportation et de leur importation. Ils délivrent aussi les « certificats phytosanitaires » pour les produits exportés à partir de Madagascar. Le SQV est chargé de la supervision technique et de la formation permanente de ces agents. Il a également pour mission la centralisation et la diffusion des informations phytosanitaires et réglementaires, sur les plans national et international. A ce titre, le chef du SQV est le point focal SPS2 à Madagascar. Notons que les postes de contrôle du phytosanitaire qui sont au nombre de 18 à Madagascar sont placés sous l’autorité des SRSAPS (Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire) des Délégations Régionales du Développement Rural (DRDR) du Ministère de l’Agriculture. Le chef du SQV n’a donc aucune autorité sur ces derniers (seul le poste de contrôle de l’aéroport international d’Antananarivo est placé sous la tutelle hiérarchique du SQV). Cette rupture de la chaîne hiérarchique entre le service central et les inspecteurs sur le terrain joue en défaveur de Madagascar alors que, sur le plan international, la nécessité de démontrer la compétence et l’efficacité des autorités de contrôle du phytosanitaire est de plus en plus pressante : accords SPS, projet de protocole du COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa) 3 sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires, Convention Internationale pour la Protection des Végétaux - CIPV (voir annexe 1). 2 Le point focal SPS est notamment chargé de répondre à toutes les questions raisonnables, posées par des pays signataires des accords sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (dits accords SPS) de l’OMC et de fournir les documents pertinents à cet effet. 3 Le traité du COMESA a été signé par 20 Etats d’Afrique orientale et australe en novembre 1993. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 7 1.3- Moyens humains, financiers et matériels Pour assurer ses missions le SQV dispose de 7 ingénieurs agronomes et 6 techniciens et personnels administratifs. Il est doté d’un laboratoire et de serres tunnels en plastique pour l’analyse d’échantillons et la mise en culture en serres de quarantaine. Le SQV n’est pas doté de l’autonomie financière. Il n’a pas de budget de fonctionnement propre et ne peut encaisser directement les paiements des certificats délivrés qui se font sous forme de timbres fiscaux. 2- Le Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (SHSP) Service de l’Hygiène et de la Santé Publique B.P. 291 – Ampandrianomby – Antananarivo Tel. : 020.24.636.38 2.1- Organisation et Missions Le Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (SHSP) est la structure du Département de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) qui a pour mission de garantir l’innocuité et la salubrité des denrées alimentaires d’origine animale destinées au marché local et à l’exportation. Ses missions administratives et réglementaires concernent : l’élaboration de projets de normes alimentaires et de directives sur l’hygiène alimentaire relatives à la production, transformation et commercialisation des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA.) ; l’inspection des établissements de production, transformation et commercialisation des DAOA ; la délivrance des « autorisations sanitaires d’importation » des DAOA ; la délivrance d’agrément pour l’exportation aux établissements de production – commercialisation de DAOA ; Ses missions techniques et de sensibilisation sont relatives à : la promotion de l’application des textes réglementaires en matière d’hygiène et de salubrité des DAOA et de contrôle alimentaire auprès des autorités locales (régions, districts, communes) ; la formation et/ou recyclage des agents d’inspection des DAOA (agents qui sont notamment en charge de l’inspection des abattages au niveau des tueries et abattoirs) ; la supervision et l’encadrement du fonctionnement de l’inspection des DAOA par des tournées et des missions de service ; Bureau de l´ONUDI à Madagascar 8 l’appui à la mise aux normes des établissements de transformation, de traitement, de conditionnement et de distribution ainsi que le transport des denrées alimentaires d’origine animale. Compte-tenu de la faiblesse de ces moyens humains – le personnel du SHPS est constitué de trois vétérinaires et de deux adjoints-techniques (niveau bac+2) – les activités du Service se concentrent principalement sur : la délivrance des « autorisations sanitaires d’importation des DAOA » ; le contrôle des importations de DAOA au niveau de l’aéroport d’Antananarivo ; les contrôles des importations aux autres postes frontaliers sont effectués par les vétérinaires officiels des Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire (SRSAPS), Directions Régionales du Développement Rural (DRDR) ; la délivrance d’agrément et inspection des établissements qui produisent et exportent des DAOA (actuellement deux établissements de production de foie gras) ; l’inspection occasionnelle des points de vente de DAOA, dans les grandes surfaces de la capitale. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 9 II- La Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur DQPC Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Ambodihady – Antananarivo Tel. : 020.22.238.60 La Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur (DQPC) du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (MECI) est chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de qualité et de normalisation. La DQPC succède à l’ancienne DNQ (Direction Nationale de la Qualité) suite au décret 2007-184 du 27 février 2007 fixant les attributions du Ministère du Commerce. La DQPC est composée de trois services : Service des normes et du conditionnement (SNC) Service de la répression des fraudes (SRF) Service de la métrologie légale (SML) La DQPC est le point focal OTC (Obstacles Techniques au Commerce)4 à Madagascar. 1- Le Service des Normes et du Conditionnement (SNC) Les missions du SNC concernent l’élaboration de la réglementation, la promotion de la qualité. A ce titre, il élabore des règlement rendant obligatoire les normes (ou une partie de ces dernières) qui sont élaborées par le Bureau des Normes de Madagascar (BNM), si les comités techniques ou le conseil d’administration de cette organisation en font la demande. Le SNC est aussi chargé du contrôle de la qualité du café et de la vanille exportés. Ce contrôle est rendu obligatoire par l’ordonnance n° 88-015 du 01 septembre 1988 relative à la politique d’exportation et par son décret d’application n° 88-327. Dans ce cadre, le SNC délivre le Certificat de Contrôle de Conditionnement et d’Origine (CCCO). Au niveau régional ce certificat est délivré par les Services Régionaux du Commerce et du Conditionnement (SRCC), au niveau des délégations régionales du MECI. Dans les faits, les responsables avancent que seuls six de ces services sont en place sur l’ensemble des 22 régions. Le Directeur de la Direction de la Qualité (DQPC) prépare actuellement un nouveau texte de décret portant organisation de sa direction. Si ce texte aboutit, le Service de la Normalisation et du Conditionnement (SNC) devrait devenir « Service de la 4 Tout comme l’accord sur l’application de mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), l’accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC) de l’OMC décrit les grandes principes qui doivent guider les différents pays signataires dans l’élaboration des normes techniques pouvant affecter les échanges internationaux. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 10 réglementation et de la qualité » (SRC): le Directeur argumente, en effet, que la normalisation relève du Bureau des Normes de Madagascar (BNM) et que la dénomination actuelle entretient une confusion relative aux attributions des deux organismes, chez les opérateurs et le public. 2- Le Service de la Répression des Fraudes (SRF) Le Service de la Répression des Fraudes (SRF) est un nouveau service au sein de la Direction de la Qualité (DQPC). Comme le Service de la Normalisation et du Conditionnement (SNC), le SRF a une mission réglementaire : Contribuer à la finalisation du projet de la Loi nationale alimentaire Elaborer une nouvelle loi sur la répression des fraudes qui devra remplacer l’ancienne loi datant de 1905 Elaborer une loi de protection du consommateur. A terme, il est prévu que le SRF devienne le service en charge de la répression des fraudes, dans le domaine alimentaire, au sein du Ministère. Actuellement cette mission incombe à la Direction de la Concurrence et du Commerce Intérieur (DCCI) qui intervient dans tous les secteurs du commerce. Le SRF ne compte actuellement parmi son personnel que 2 Commissaires du Commerce et 3 contrôleurs, la plupart des agents de contrôle étant actuellement affectés à la DCCI. Dans le futur, le SRF devrait aussi être en charge du contrôle des denrées importées : ce sont actuellement les agents de la DCCI qui effectuent ces contrôles aux niveau des postes frontaliers (voir chapitre 4). Dans un projet de nouveau décret d’organisation de la DQPC, le Service de la Répression des Fraudes deviendrait Service de la Protection du Consommateur et de la Répression des Fraudes. Le directeur de la qualité souhaite, en effet, associer la mission de répression à celles d’information et de protection du consommateur. Le développement de ces deux activités s’inscrit dans le prolongement de la finalisation du projet de loi portant protection des consommateurs. 3- Le Service de la Métrologie Légale (SML) Le Service de la Métrologie Légale (SML) n’intervient pas dans le domaine du contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires. Son action se limite à la calibration des appareils d’analyse, à la demande des laboratoires. Actuellement aucun des laboratoires impliqués dans l’analyse des aliments n’a effectué de demande officielle auprès de ce service. Le SML est le point focal Codex Alimentarius à Madagascar. Signalons que le Laboratoire de Chimie et de Microbiologie de Tananarive (LMC) et le Laboratoire de Chimie de Tamatave (voir chapitre 2) sont placés sous la tutelle du SML. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 11 III- La Direction de la Concurrence et du Commerce Intérieur (DCCI) DCCI Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie B.P. 454 – Ambohidahy – Antananarivo Tel.: 020.22.257.61 La Direction de la Concurrence et du Commerce Intérieur (DCCI) succède à la DCI (Direction du Commerce Intérieur) suite au décret 2007-184 du 27 février 2007 fixant les attributions du Ministère du Commerce. La répression des fraudes fait partie des attributions de la DCCI. Son directeur lorsque nous l’avons rencontré s’est prononcé en faveur du transfert de l’ensemble des activités de répression des fraudes vers le SRF (DQPC) mais le cabinet du ministre entendrait pour sa part que le SRF n’intervienne que dans le secteur alimentaire. Les commissaires et contrôleurs du commerce sont au nombre d’une cinquantaine au niveau central et d’une centaine à l’échelon régional au niveau des Service Régionaux du Commerce. Ce sont des agents assermentés et qualifiés comme Officiers de Police Judiciaire. Lors des descentes dans les établissements de commerce, ils sont habilités à procéder à la vérification de la conformité des documents et autorisations administratives mais aussi à la constatation des infractions : étiquetage, modalités de conservation des produits, délits de tromperie et de falsification, publicité mensongère. Ces contrôles ont pour cadre réglementaire la Loi du 01 août 1905 sur la répression des fraudes. Les commissaires du commerce rencontrés soulignent le caractère obsolète de cette loi qui réglemente : les infractions sur la tromperie, la falsification et la mise en vente des denrées alimentaires falsifiées, corrompues ou toxiques destinées à l’alimentation humaine ou animale. Les commissaires et contrôleurs sont habilités à dresser des procès verbaux, à procéder à la saisie fictive ou à la consignation des produits. Les PV sont transmis au Service de la Législation et du Contentieux du Ministère. Les poursuites sont effectuées par voie administrative et donnent lieu au règlement d’une amende transactionnelle. Si l’opérateur verbalisé s’y oppose, le Service de la Législation entame une poursuite par voie judiciaire par déferrement au Parquet. Les agents de la DCCI sont aussi chargés de l’inspection des lots de denrées alimentaires importés (chapitre 4). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 12 IV- Le Bureau des Normes de Madagascar (BNM) BNM BP 1316 – Soarano – Antananarivo Tel.: 020.22.279.70 [email protected] 1- Organisation Le Bureau des Normes de Madagascar (BNM) est un Etablissement Public à caractère Administratif placé sous la tutelle financière du Ministère chargé des Finances et du Budget et sous la tutelle technique du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (MECI). Le décret interministériel portant statut et organisation du BNM – décret n°2004-316 en date du 18 mars 2004, qui remplace le décret n°98-944 du 4 novembre 1998 associe les Ministères chargés : - de l’Economie, des Finances et du Budget - de l’Environnement des Eaux et Forêts - de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement du Secteur privé - de l’Energie et des Mines - de la Santé et du Planning Familial - de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche - des Télécommunications, des Postes et de la Communication - de la Culture et du Tourisme - des Transports, des Travaux Publics et de l’Aménagement du Territoire Le BNM est doté d’un conseil d’administration composé de représentants issus des Ministères susceptibles d’être impliqués dans la question de la normalisation, notamment ceux en charge de la Santé, de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie ainsi que de trois représentants issus du secteur privé et un représentant des Associations de Consommateurs. Le Conseil d’Administration examine et approuve : les programmes d’activités, le budget, l’organisation et l’organigramme, les nominations des cadres dirigeants du BNM. Le BNM est dirigé par un Directeur Général nommé par décret pris en Conseil des Ministres et qui a pour fonction la direction administrative du bureau, l’animation et la coordination de ses activités, la réalisation des objectifs conformément aux directives du Conseil d’Administration. 2- Missions Les attributions du BNM telles qu’elles apparaissent sur le décret n°2004-316 sont les suivantes : - l’élaboration, la centralisation, la promulgation des normes nationales l’acquisition et la gestion de toute documentation normative Bureau de l´ONUDI à Madagascar 13 - la promotion et l’application des normes la diffusion des normes et toutes informations normatives la gestion de la marque nationale de conformité la gestion des laboratoires affiliés au BNM la formation à la Normalisation, certification, qualité, la représentation de Madagascar auprès des organismes régionaux de Normalisation la représentation de Madagascar auprès des organismes internationaux de Normalisation, tels que ISO, CEI, Codex Alimentarius, OIML Un projet d’amendement au décret 2004-316 est en attente de signature au niveau du Ministère de l’Economie (MECI). La principale modification des missions du BNM viendra de l’attribution de nouvelles missions de certification de la conformité aux normes nationales et de la gestion des marques nationales de conformité ainsi que des marques collectives de conformité (ceci suite à une demande de la part d’opérateurs privés). 3- L’élaboration des normes Les normes relatives aux aliments sont développées dans le cadre d’un comité technique agro-alimentaire au sein duquel sont constitués des sous-comités ponctuels qui sont fonction des besoins en normes à élaborer, par exemple : - sous-comité lait et produit laitier sous-comité fruits et légumes sous-comité jus de fruits sous-comité litchis sous-comité sucre sous-comité riz … Une fois adoptée par le comité technique la norme est homologuée par le BNM (parution au Journal Officiel). Sur proposition du comité technique ou du Conseil d’Administration du BNM, la norme ou une partie de la norme peuvent être prises en main par le Service des Normes et du Conditionnement (SNC) du Ministère de l’Economie (MECI) pour être rendues obligatoires par un règlement. La Direction de la Qualité (DQPC) du MECI, en tant que point d’information OTC, (Obstacle Technique au Commerce) est responsable de la notification auprès de l’OMC si le règlement technique adopté n’est pas fondé sur une norme internationale (ISO ou Codex Alimentarius). Depuis 2002 (date à laquelle le Conseil d’Administration du BNM a siégé pour la première fois), le BNM a élaboré 28 normes relatives à des produits alimentaires (tableau ci-dessous). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 14 Classe Référence 40 Légumes 040-01 Légumes frais NM 040-01-01 NM 040-01-02 NM 040-01-03 NM 040-01-04 NM 040-01-05 040-02 Légumes secs NM 040-02-01 Désignation Date de publication NM* sur la pomme de terre NM sur le melon charentais NM sur l’ail NM sur les oignons NM sur les carottes 25/07/2005 25/07/2005 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 NM sur le pois du cap 25/07/2005 NM sur le miel 14/09/2004 NM sur les Huiles végétales 19/12/2006 NM sur tubercules frais de manioc NM sur manioc séché NM sur farine de manioc NM sur farines composites 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 110 Jus de fruits 110-01 conservés par procédés physiques NM 110-01-01 NM 110-01-02 NM 110-01-03 NM 110-01-04 NM 110-01-05 NM 110-01-06 NM 110-01-07 NM 110-01-08 NM 110-01-09 NM 110-01-10 NM 110-01-11 NM 110-01-12 NM 110-01-13 NM sur Jus de pomme NM sur Jus de tomate NM sur Jus d’orange NM sur Jus d’ananas NM sur Jus de citron NM sur Jus de corossol NM sur Jus de goyave NM sur Jus de pêche NM sur Jus de prune NM sur Jus de papaye NM sur Jus de tamarin NM sur Jus de grenadelle NM sur Jus de fraise 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 19/12/2006 120 Fruits 120-01 Fruits frais NM 120-01-01 NM 120-01-02 NM 120-01-03 NM sur la fraise NM sur les pommes NM sur les poires 25/07/2005 19/12/2006 19/12/2006 60 Prod. De l’élevage 60-01 Miel NM 060-01-01 90 Huiles alimentaires 90-01 Huiles végétales NM 090-01-01 100 Tubercules 100-01 Manioc NM 100-01-01 NM 100-01-02 NM 100-01-03 NM 100-01-04 * NM : Norme Malagasy Bureau de l´ONUDI à Madagascar 15 Tableau n°1 : Liste des normes nationales élaborées par le BNM dans le domaine alimentaire Il faut aussi relever l’existence de normes antérieures à la création du BNM qui ont été élaborées par des comités techniques mis sur pied par la Direction Nationale de la Qualité (maintenant DQPC) du MECI (voir annexe 2). Les travaux en cours concerne l’élaboration de normes sur le sucre, les litchis, le riz , le lait et les produits laitiers. Les normes nationales sur le lait et les produits laitiers font simultanément l’objet de travaux d’harmonisation avec les normes de la COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa). Ces normes constituent un premier lot de normes à harmoniser dans le cadre de cet accord de libre échange. Il sera suivi d’autres lots selon un calendrier qui n’est pas encore établi. En parallèle, le BNM projette de mettre en place des groupes de négociateurs (constitués de toutes les entités intéressées) dans la perspective de l’organisation de réunions techniques sur l’harmonisation des normes, au sein de la SADC (Southern African Development Community). 4- Problèmes rencontrés par le BNM dans l’exercice de ses missions Le BNM fonctionne sans le Conseil National de Normalisation (CNN) qui devrait guider son travail. Actuellement, le Conseil d´Administration se substitue à ce dernier. Bien que le décret n°2004-316 attribue au BNM le contrôle de la documentation sur les normes nationales et internationales, le service en charge de cette mission (situé dans les locaux mêmes du BNM) a été placé sous la tutelle de la Direction de la Qualité (DQPC) du Ministère de l’Economie (MECI). De la même façon, le Laboratoire de Chimie et de Microbiologie de Tananarive et le Laboratoire de Chimie de Tamatave qui sont en principe placés sous l’autorité du BNM (décision ministériel 001/MCC du 21 septembre 1999) sont actuellement sous contrôle de la DQPC. Cet état de fait est à l’origine, pour le BNM, d’un manque de recettes propres qui est conséquent. Le BNM dispose en effet d’un budget autonome qui lui permet de percevoir les recettes issues de différentes prestations (actuellement : organisation de formation et vente des normes). Lorsque les laboratoires étaient sous son contrôle, il percevait les recettes issues de la facturation des analyses réalisées par ce dernier : en 2004, un montant de 140 millions de FMG sur des recettes totales de 195 millions (5 millions provenant de la vente de normes et 50 millions de la formation). Notons aussi que, bien que le BNM ait pour mission de représenter Madagascar auprès des organismes internationaux de normalisation, le point focal du Codex alimentarius est situé au Sein du Service de Métrologie Légale de la DQPC (MECI). Ce n’est pas non plus le BNM qui participe aux discussions en cours sur le projet d’harmonisation des normes dans le cadre des accords commerciaux SADC mais la DQPC. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 16 Le BNM a adopté un organigramme qui était préparé en 1999 et qui montre une structure complexe avec un effectif cible de 72 personnes. Néanmoins, il semble que le BNM manque de personnel et a du mal, en conséquence, à faire fonctionner les comités techniques. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 17 V- L’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) ACSQDA Ministère de la Santé – Tsarlalana – Anatananariov Tél. : 032.49.111.46 [email protected] 1- Organisation et missions L’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) est un Etablissement Public à caractère Administratif, placé sous tutelle du Ministère de la Santé, qui a été créé par le décret interministériel N°2005-713. L’ACSQDA fait suite à l’UCQDA (Unité de Contrôle de Qualité et des Denrées Alimentaires) créée en 2004 et qui succédait elle même au Laboratoire de contrôle des eaux aliments et solutés (datant de 2003) qui n’était autre que le Laboratoire des Fraudes Alimentaire du Ministère de la Santé, avant cette date. Les organes de l’ACSQDA sont : - - - - un conseil d’administration composé de sept membres de droit (représentants des Ministères de la Santé, des Finances, de l’Agriculture, de la Recherche, du Commerce, du Tourisme), deux représentants des industries et commerces alimentaires, un représentant du personnel ; un comité scientifique qui élabore des avis scientifiques sur les questions de sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires à la demande de la direction ou du président du CA ; un comité consultatif qui donne des avis ou points de vue au CA sur les sujets pertinents en rapport avec la salubrité des aliments et les mesures correspondantes de réglementation le long de la chaîne alimentaire ; le directeur nommé par décret en Conseil des Ministres. Pour mener à bien ses missions, l’Agence est organisée en 4 services techniques – service des enregistrements, service des analyses et de la surveillance, service de la normalisation, service de l’inspection – et d’un service administratif et financier. Le décret de création de l’ACSQDA fait référence à la Loi du 01 août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires. Il semble donc que la répression des fraudes fassent aussi partie des attributions de l’agence. Par ailleurs, l’article 4 du décret 2005-713 stipule que l’ACSQDA a pour mission de « protéger la santé des consommateurs en veillant à ce que les denrées alimentaires consommées, distribuées, commercialisées ou produites à Madagascar soient conformes aux normes les plus strictes de sécurité sanitaire et d’hygiène alimentaire. » Bureau de l´ONUDI à Madagascar 18 A ce titre, ses missions sont nombreuses (article 4) : - - - définir un cadre législatif et réglementaire ; contribuer à l’application des normes et textes réglementaires ; contrôler et vérifier les activités des instances locales de contrôle alimentaire en matière d’inspection, de contrôle, d’éducation et d’analyse des produits ; coordonner les activités d’inspection des établissements alimentaires (industries et restauration) en matière d’hygiène et de salubrité des aliments ; coordonner les activités de contrôle de qualité obligatoire des denrées alimentaires par les laboratoires, pour certification à la mise en consommation humaine (certificat de consommabilité ou de conformité) ; effectuer des expertises toxicologiques ; établir un réseau officiel de laboratoires de contrôle alimentaire ; surveiller les maladies d’origine alimentaire ; gérer les produits chimiques à usage alimentaire et les produits d’hygiène non alimentaires enregistrés dans le but de leur octroyer une autorisation de mise sur le marché à Madagascar ; développer le transfert de l’information, de l’éducation et du conseil aux acteurs de la chaîne alimentaire ; lancer des travaux de recherche Notons aussi que l’ACSQDA est le point INFOSAN à Madagascar. INFOSAN est un réseau mondial, créé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’autorités de sécurité sanitaire des aliments qui vise à : diffuser des informations importantes sur la sécurité sanitaire mondiale des aliments ; améliorer les collaborations nationales et internationales dans le but de prévenir la dissémination internationale d’aliments contaminés. Les points INFOSAN : réceptionnent les notes et messages d’information INFOSAN ; diffusent les notes d’information INFOSAN à toutes les parties concernées ; communiquent leurs observations aux boîtes aux lettres INFOSAN sur des sujets d’intérêt général ; communiquent directement avec les autres membres du réseau. 2- Activités a- Délivrance du Certificat de consommabilité L’Agence délivre les Certificats de consommabilité qui sont obligatoires pour la mise sur le marché de denrées alimentaires importées (article 37 du décret n°2005-713). ou produites localement (voir chapitre 4) : 1226 certificats délivrés en 2005. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 19 Pour délivrer ces certificats l’agence peut être amenée à réaliser des analyses, dans son propre laboratoire (voir chapitre 2) ou à faire réaliser des analyses, dans d’autres laboratoires officiels, sur des échantillons de denrées alimentaires. Lorsque l’ACSQDA ne réalise pas directement l’analyse des échantillons, elle confierait ceux-ci : - - au Laboratoire d’Hygiène de l’Alimentation et de l’Environnement (LHAE, Institut Pasteur) pour la recherche et l’identification de salmonelles, Shigella sp., vibrion cholérique ; les responsables du LHAE disent ne recevoir que quelques échantillons en relation avec des cas de TIAC mais ne parlent pas d’analyses de contrôle relatives à la délivrance du Certificat de consommabilité) ; au Laboratoire d’Analyse et de Contrôle des Aliments et des Eaux (LACAE du Centre National de Recherche sur l’Environnement) pour des analyses chimiques ; les responsables du LACAE confirment qu’ils reçoivent des échantillons pour la détection et l’analyse de colorants, de métaux lourds ou de l’aflatoxine B1 dans les aliments. b- Promotion des bonnes pratiques d’hygiène L’ensemble du personnel technique de l’ACSQDA (18 personnes) a reçu une formation d’Inspecteur d’Hygiène et de Salubrité en 2005. Il est prévu que ces inspecteurs soient assermentés auprès du Tribunal de première instance au cours de l’année 2008. Ces inspecteurs sont habilités à faire des descentes sur le terrain, dans les Etablissements de Restauration Collective (ERC) et dans les Etablissements Agro-Alimentaires (EAA) pour y faire des diagnostics et de la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène (plus de 500 visites effectuées en 2006). A l’occasion de ces descentes, les inspecteurs formulent des directives à l’attention des responsables d’établissement. Si lors d’une seconde visite les directives n’ont pas été suivies d’effets, les inspecteurs peuvent saisir les autorités concernées (les communes pour les ERC, le Ministère de l’Economie pour les EAA) afin que ces dernières puissent envisager des mesures répressives. Les diagnostics sont réalisés, au sein des EAA et ERC, sur la base de directives qui ont été rédigées par le Service de la normalisation de l’ACSQDA (ces directives sont inspirées des normes du Codex Alimentarius). Ces textes concernent pour l’instant : l’hygiène corporelle des préparateurs, l’entreposage, l’usage des ustensiles, la vente, la cuisson et la préparation, le transport des aliments, la conception des locaux pour la restauration collective de rue et la conception des locaux des centres de consommation collective. L’ACSQDA transmet ces différentes directives aux communes afin qu’elles puissent les transcrire dans leur réglementation : c’est le cas par exemple de la commune d’Antsirabe qui s’en est servi pour émettre une série d’arrêtés sur son territoire. Les chefs de service de l’ACSQDA ont aussi formé des Inspecteurs d’Hygiène et de Salubrité qui sont actuellement en poste, au niveau des Directions Régionales de la Santé, dans 15 des 22 chefs-lieux de région que compte Madagascar. Ils ont pour Bureau de l´ONUDI à Madagascar 20 objectif de former 110 Agents d’Hygiène qui seront affectés au niveau des Préfectures et placés sous l’autorité des Inspecteurs régionaux. Ajoutons qu’il existerait au sein de l’ACSQDA des compétences disponibles pour la réalisation d’études HACCP. Mais les agents manquent des moyens nécessaires pour se rendre sur le terrain et effectuer ces analyses dans de bonnes conditions. Un projet d’appui à la mise en place de démarches HACCP dans des fromageries artisanales de la région de Antsirabe est en cours d’élaboration. c- Recension et investigation des TIAC Un autre domaine d’activité de l’Agence concerne la recension et l’investigation des cas de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Rappelons que l’on parle de TIAC lorsqu’il est avéré que deux personnes au moins ont été intoxiquées par la consommation d’un même aliment. Concrètement l’ACSQDA peut être alertée lors de suspicions de cas de TIAC par les services hospitaliers ou communaux, par les médecins ou encore directement par les individus. En cas d’alerte, l’Agence est habilitée à descendre sur le terrain pour prélever des échantillons d’aliments et conduire des investigations pour identifier l’origine de l’intoxication collective. Les échantillons sont généralement acheminés au LHAE (Institut Pasteur) pour la recherche et l’identification de germes pathogènes. En principe, les résultats de ces analyses doivent être confrontés à ceux résultant d’analyses effectuées sur les malades. Le nombre de cas de TIAC recensés entre 2002 et 2006 par l’ACSQDA sont présentés dans le tableau 2. Ils sont peu nombreux pour un pays comme Madagascar (compte-tenu de la taille de la population et des conditions d’hygiène locales). Il est, en effet, probable que la plupart des cas de TIAC ne font pas l’objet d’un signalement de la part des victimes et des organismes et personnels médicaux: Année TIAC recensés 2002 652 2003 734 2004 1109 2005 788 2006 437 Tableau 2 : Nombre de cas de TIAC recensés par l’ACSQDA entre 2002 et 2006 D’après les agents de l’ACSQDA, la plupart des cas d’intoxication recensés sont dus à un manque d’hygiène dans la préparation des aliments et à des problèmes de conservation de ces derniers. Les principaux aliments incriminés parmi les cas recensés sont la mayonnaise et le poisson. Les principaux agents pathogènes identifiés sont les salmonelles et les staphylocoques. d- L’enregistrement des Etablissements Agro-Alimentaires Etablissements de Restauration Collective (ERC) (EAA) et des Le Service des enregistrements de l’ACSQDA est chargé d’enregistrer tous les EAA et ERC en activité et de leur attribuer un numéro d’immatriculation, conformément à Bureau de l´ONUDI à Madagascar 21 la Circulaire n°184 du 25 octobre 2005. Cette activité rencontre une difficulté majeure. La plupart des établissements n’étant pas en règle du point de vue fiscal ne souhaitent pas se faire connaître de l’administration. Actuellement entre 150 et 200 établissements seraient immatriculés. 3- Moyens financiers et humains L’Agence est placée sous tutelle financière et comptable du Ministère chargé des Finances et du Budget. Ses ressources sont constituées par les subventions publiques, les fonds d’aide extérieurs, les ressources issues des prestations de service (redevances prévues pour l’enregistrement des denrées alimentaires et les octrois d’Autorisation de Mise sur le Marché, frais d’analyses…). Le personnel est constitué de 12 analystes, 5 médecins, 1 ingénieur chimiste (tous Inspecteurs d’hygiène), de 2 secrétaires et 3 chauffeurs. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 22 VI- L’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) ASH BP 530 – Ampandrianomby – Antananarivo Tel. : 020.24.303.83 1- Missions et activités L’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) est l’autorité compétente en matière du contrôle sanitaire des produits de la pêche et de l’aquaculture à Madagascar. Cet Etablissement Public à caractère Administratif placé sous la tutelle technique du Ministère de l’Agriculture (MAEP) a été créée par le décret n°2005-375 du 22 juin 2005. L’article 2 de ce décret mentionne les missions principales de l’ASH : 1. l’élaboration de la politique de défense sanitaire de la filière pêche et aquaculture et sa mise en œuvre ; 2. l’élaboration des réglementations relatives à la traçabilité et à la sécurité sanitaire des produits de la pêche et de l’aquaculture et le contrôle de leur application ; 3. l’élaboration des règles relatives à l’hygiène des conditions de production, transformation, transport, stockage et distribution des produits de la pêche et de l’aquaculture ; l’application de ces dispositifs tant à la production que dans les circuits commerciaux, y compris l’importation des produits de la pêche et de l’aquaculture. Dans les faits, les activités de l’ASH sont principalement orientées vers le contrôle sanitaire des produits et des établissements de la pêche et de l’aquaculture, dans le cadre de l’exportation de crevettes vers l’Europe. Il s’agit de : 1. la délivrance d’agréments sanitaires aux navires, entrepôts frigorifiques et établissements manipulant des produits de la pêche pour l’exportation ; 2. la délivrance de certificats sanitaires pour les produits de la pêche et de l’aquaculture à l’exportation ; 3. le contrôle de l’hygiène dans les sites de production, de transformation, de stockage des produits destinés à l’export ; 4. la mise en place d’un plan de surveillance des résidus dans la filière aquacole ; Bureau de l´ONUDI à Madagascar 23 5. l’harmonisation de la législation malgache avec la législation communautaire relative à l’hygiène et à la qualité sanitaire des produits de la pêche et de l’aquaculture. Visites d’agrément 17 Visite de contrôle 2620 Certificats sanitaires délivrés 3368 Analyses officielles sous-traitées : - microbiologiques 8160 - physico-chimiques 459 - histamine 54 Tableau n°3 : Indicateurs d’activité de l’ASH (mars 2006- mars2007) Pour bien comprendre l’orientation des activités actuelles de l’ASH, il faut se rappeler l’historique de sa création. 2- Historique de la création de l’ASH Une mission de l’OAV (Office Alimentaire et Vétérinaire de la Commission Européenne) en juin 1997 visant à évaluer les capacités de l’autorité compétente locale, à l’époque il s’agissait de la Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) du Ministère de l’Agriculture, à fournir les garanties requises pour l’export des PP (produits de la pêche) vers l’UE, aboutit à la décision 97/516/CE de la Commission Européenne, du 1er août 1997 (relative à certaines mesures de protection à l’égard de certains PP originaires de Madagascar) de suspendre les importations de PP en provenance de ce pays (voir en annexe 3 les « Rappels sur les conditions d’importation des produits de la pêche dans l’UE »). Suite à des garanties fournies par la DSAPS aux Service de la Commission, une nouvelle mission de l’OAV est effectuée à Madagascar en octobre 1997 pour vérifier les mesures mises en place suite à l’embargo. Le rapport de mission (XXIV/2081/97) conclue à « la proposition de levée de l’embargo aux importations des produits de la pêche en provenance de Madagascar ». En conséquence et suite aux engagements officiels du gouvernement malgache (entre autres de donner à la DSAPS les moyens nécessaires pour lui permettre d’assumer pleinement son mandat), la décision 97/516/CE de la commission a été amendée par la décision 97/757/CE de la Commission fixant les conditions particulières d’importation de PP et PA (produits de l’aquaculture) provenant de Madagascar. Le pays a été porté sur la liste I de la décision 97/296/CE de la Commission (établissant la liste des pays tiers en provenance desquels l’importation des PP est autorisée pour l’alimentation humaine). En 2004, le pays a aussi été porté sur la liste de l’Annexe de la décision 2004/432/CE de la commission, du 29 avril 2004, concernant l’approbation des plans de surveillance des résidus présentés par les pays tiers conformément à la directive 96/23/CE5 du Conseil (aquaculture). 5 Directive relative aux mesures de contrôle à mettre en œuvre à l’égard de certaines substances et de leurs résidus dans les animaux vivants et leurs produits. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 24 En 2005, le rapport d’une nouvelle mission de l’OAV, visant à vérifier que la DSAPS était en mesure de garantir les exigences requises par le décret 97/757/CE, conclue à nouveau qu’ « il n’est pas possible de considérer la DSAPS comme étant capable de fournir les garanties sanitaires prévues par la décision 97/757/CE de la Commission (à savoir vérifier et certifier la conformité des produits de la pêche avec les exigences de la directive 91/493/CEE du Conseil et en ce qui concerne les produits de l’aquaculture de la directive 96/23/CE du Conseil) ». Cette conclusion est accompagnée d’une série de recommandations concernant : la dotation de l’AC (Autorité Compétente) en financements et matériels convenables, en personnels qualifiés pour être en mesure d’assumer pleinement ses missions ; la mise en place d’un système de surveillance des résidus dans la filière aquacole ; la mise à niveau de la législation malgache afin qu’elle offre le même niveau de garantie que la législation communautaire (notamment en matière de potabilité de l’eau, teneurs des résidus dans les produits…) ; s’assurer de la conformité de l’usage et de la construction des infrastructures (transformation, stockage…) avec la réglementation communautaire ; le suivi du contrôle des établissements agréés ; l’établissement d’un système fiable d’émission des certificats sanitaires des produits exportés ; la mise aux normes et l’accréditation des laboratoires officiels de contrôle. Ce sont les conclusions de ce rapport d’inspection qui sont à l’origine de la création de l’ASH avec le soutien financier de l’Union Européenne. La mise en place et en activité de l’ASH depuis deux ans s’effectue dans la perspective de répondre à ces différentes exigences. Parallèlement et depuis 2006, Madagascar est portée sur la liste de l’Annexe II de la décision 2006/766/EC de la Commission établissant la liste des pays tiers en provenance desquels les importations de PP sont autorisées. En mars 2007, Madagascar a reçu la visite d’une nouvelle mission de l’OAV (Commission Européenne) qui avait pour objectif d’évaluer les activités de l’ASH. Celle-ci a conclu que, malgré les actions correctives et les améliorations apportées depuis 2005, l’ASH n’est pas encore en position d’assurer un contrôle complet de la filière et des PP et PA dans le respect des exigences de la décision 97/757/EC. Les observations réalisées par la mission portent sur les moyens financiers et humains de l’autorité, sur le plan de surveillance et les certificats sanitaires à l’export, sur les laboratoires d’analyse et sur la réglementation. Au terme de son rapport, la mission de l’OAV recommande que l’ASH adresse aux services de la Commission Européenne un rapport semestriel incluant les progrès et les résultats obtenus jusqu’à ce que toutes les déficiences observées aient été corrigées. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 25 3- Moyens financiers et humains En ce qui concerne le financement de l’Autorité, celui-ci a été assuré par un soutien de l’Union Européenne jusqu’en 2006. A partir de cette date, il est du ressort de l’AMPA (Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture). Cet EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial), créé par le décret n°2005-376, collecte les redevances des armateurs halieutiques nationaux et des licences de pêche : 80% des sommes collectées doivent être affectées au financement de l’ASH. Lors de notre visite (novembre 2007), le budget 2007 de l’ASH n’avait pas été versé et l’Autorité fonctionnait sur des reliquats de trésorerie de 2006. Lors de sa création, le personnel de l’ASH comprenait trois vétérinaires (issus de la DSAPS – Ministère de l’Agriculture) et un contrôleur au poste frontière de l’aéroport de Tananarive. Suite à des campagnes de recrutement qui se poursuivent actuellement, il a été porté à 17 Inspecteurs Officiels (de niveau vétérinaire, ingénieur,…) répartis dans 12 postes d’inspection (à Tananarive et sur les côtes), 8 agents de Contrôles Sanitaires (de niveau minimum bac+2), 16 agents administratifs et d’appuis, 7 cadres techniques centraux, trois responsables de service et un directeur exécutif. La mission de mars 2007 de l’OAV (Office Alimentaire et Vétérinaire de la Commission Européenne) a estimé que bien qu’ayant significativement augmenté, les ressources humaines de l’ASH ne sont pas encore suffisantes pour que les contrôles le long de la filière soient efficaces et effectués à des fréquences souhaitables compte tenu des risques associés aux produits concernés. Notons que les critiques formulées par les inspecteurs de l’OAV concernent principalement le secteur de la pêche et visent principalement les petits vaisseaux de pêches artisanales et traditionnelles, les structures de collecte des produits qui en sont issus, ainsi que les infrastructures de débarquement des produits de la pêche. Le rapport de la mission OAV ainsi que la directrice de l’ASH relèvent que le personnel de contrôle est : - - insuffisamment doté en matériel roulant pour se déplacer sur les sites de production et qu’il est, en la matière, trop souvent tributaire des opérateurs de la filière (il est même arrivé que des opérateurs interdisent l’entrée des inspecteurs de l’ASH à leurs infrastructures) ; insuffisamment formé en matière de contrôle de l’hygiène des infrastructures et de contrôle de la qualité des PA et PP. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 26 4- Plan de surveillance et certificats sanitaires En ce qui concerne la mise en place d’un système de surveillance des résidus dans la filière aquacole, l’ASH réalise une campagne annuelle de prélèvements d’échantillons (crevettes, eaux des bassins d’élevage). Les analyses sur ces produits concernent : - la recherche de résidus en métaux lourds, pesticides et antibiotiques le dosage du soufre résiduel sur les crevettes la recherche d’histamine. Concernant l’obtention des certificats sanitaires des produits exportés, celle-ci est soumise à la réalisation, par les opérateurs, d’analyses microbiologiques sur des échantillons issus des lots à exporter. Les prélèvements d’échantillons sont effectués par les agents de l’ASH, les opérateurs sont chargés d’acheminer ceux-ci dans les laboratoires officiels. Les résultats des analyses sont adressés à l’ASH. La mission d’inspection de l’Office Alimentaire et Vétérinaire (Commission Européenne) de mars 2007 a : - relevé l’effort réalisé par l’ASH pour établir un plan d’échantillonnage relatif au contrôle des polluants et des résidus dans la filière aquacole recommandé que les certificats sanitaires à l’export soient à l’avenir établis en conformité avec les modèles annexés au règlement N° 2074/2005 de la commission et en conformité avec les exigences de l’Annexe VI du règlement N° 854/2004 (exigences relatives aux certificats accompagnant les importations). 5- Liens avec les laboratoires Conformément au règlement 882/2004 du Parlement et du Conseil Européen, les analyses des échantillons prélevés au cours des contrôles officiels doivent se faire dans des laboratoires désignés par l’Autorité Compétente (dans le cas présent l’ASH). De plus, selon l’article 12 de ce même règlement, les laboratoires désignés doivent être accrédités selon la norme ISO/CEI 17.025. En ce qui concerne les analyses microbiologiques, l’ASH a désigné comme laboratoire officiel le LHAE- IPM (décisions N°627/06/ASH et 145/06/ASH). Il n’existe pas à Madagascar de laboratoires accrédités pouvant réaliser les analyses physicochimiques de l’eau, de l’histamine et du soufre résiduel dans les crevettes. L’ASH a donc été contrainte de lancer un appel d’offre international pour la sélection de laboratoires à l’étranger. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 27 6- Réglementation Comme nous l’avons dit précédemment l’ASH a pour mission d’harmoniser la réglementation malgache avec la réglementation européenne. Cette harmonisation est effectuée par décrets et arrêtés du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAEP) qui ne s’appliquent qu’au secteur des produits de la pêche et de l’aquaculture destinés à l’export. C’est ainsi que : - le décret MAEP 12334/2005 reprend les exigences de la directive 98/83/EC en matière de potabilité de l’eau, les décrets MAEP 12333/2005, 12335/2005, 5839/2006, 513/2006, 5839/2006 reprennent les exigences du règlement 1881/2006 de la Commission en matière d’additifs alimentaires, de résidus et de plans HACCP. La mission de l’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) de mars 2007 insiste dans ses recommandations sur la nécessité pour l’ASH de veiller à la consolidation et à la mise à jour de la réglementation locale afin d’assurer des garanties équivalentes à celles requises par la législation communautaire. Lors de notre entretien avec la direction de l’ASH, celle-ci nous a déclaré que l’autorité œuvre dans le sens de la transposition du « paquet hygiène » dans la réglementation du secteur des produits de la pêche et de l’aquaculture. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 28 VII- Comité National du Codex Alimentarius (CNCA) M. Francis Rakotondravony Président du CNCA Laboratoire de Contrôle des Pesticides BP 1042 – Nanisàna – Antananarivo Tél. : 020.22.402.09 Le bureau du Comité National du Codex Alimentarius a été mis en place en octobre 2005. La création du Comité a été officialisée par le décret n°2006-619 en août 2006. Cet établissement public est sous tutelle du Ministère de l’Economie, du Commerce et de I’Industrie (MECI). Le comité est constitué de 43 membres : - 13 issus des départements ministériels 4 issus des organismes rattachés aux ministères (ACSQDA, BNM) 14 issus des opérateurs de l’agro-alimentaire 8 issus des organismes de recherche et des laboratoires 4 issus des associations de consommateurs Ses missions telles que mentionnées dans le décret de création sont les suivantes : - débattre et formuler des positions et réponses nationales aux propositions ou à la politique du Codex Alimentarius ; jouer le rôle d’organe consultatif auprès du gouvernement sur des questions liées au Codex ; nommer des délégués et des sous-comités techniques pour représenter le pays à diverses réunions et activités du Codex Alimentarius ; conseiller le gouvernement sur les meilleures décisions à prendre en ce qui concerne les normes du Codex Alimentarius et leur application ; entreprendre d’autres tâches à la demande du gouvernement. Depuis sa mise en place, les activités du bureau du CNCA ont surtout concerné la définition et la clarification de ses objectifs. A cet effet, il élabore chaque année un plan d’action annuel. Par ailleurs, le gouvernement malgache et la FAO ont signé un contrat de partenariat sur le « Renforcement des capacités du CNCA » avec une participation financière de 130.000 $ US pour la FAO (juillet 2006 – juin 2007). Dans l’immédiat, le bureau du CNCA a décidé de concentré son activités sur deux secteurs, à travers la mise en place deux sous-comités techniques. Il s’agit du secteur « laits et produits laitiers » et du secteur « fruits et légumes » (particulièrement litchi, pomme de terre, oignons, haricots secs). Le sous-comité « lait et produits laitiers » a entrepris l’examen des normes codex dans ce secteur d’activité. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 29 Par ailleurs, le CNCA souhaite appuyer la mise en place d’un mécanisme d’information et de sensibilisation des consommateurs et des opérateurs du secteur agro-alimentaire à la question de la sécurité sanitaire des aliments. Concrètement cela se traduit par la coordination du travail d’élaboration d’un projet de loi alimentaire. Le responsable du bureau du CNCA pense aussi finaliser d’ici juin 2008, l’élaboration d’un projet de mise en œuvre d’un système national de normalisation, d’inspection et de certification des produits alimentaires. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 30 VIII- Le Bureau Municipal d’Antananarivo (BMH) de l’Hygiène de la commune Le Bureau Municipal de l’Hygiène dépend de la Direction des Affaires Sociales de la commune d’Antananarivo. Le BMH intervient dans le contrôle de l’hygiène alimentaire au niveau des établissements de restauration (chapitre 4). Cette mission de contrôle est accompagnée d’actions de sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène auprès des gargottiers. Avec l’appui de l’OMS et du Ministère de la Santé, il a mis en place depuis 2004 des « gargottes modèles » qui respectent des normes en matière de tenue et de manipulation des denrées alimentaires. Lors de notre entretien, la directrice du BMH a fait état d’un besoin en matière de formation continue des inspecteurs d’hygiène qui dépendent de son service. Actuellement ces besoins sont partiellement comblés par des interventions des agents de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA). Elle a aussi obtenu une promesse de soutien de la part de l’ONG EAST (région Ile de France). Relevons que les inspecteurs ont pour la plupart un niveau de scolarité bas (niveau BEPC) et qu’il leur manque donc une solide formation de base en matière d’hygiène et de qualité sanitaire des denrées. Ces inspecteurs manquent de moyens de locomotion et de matériel informatique pour le traitement de leurs dossiers. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 31 Chapitre 2 : Les laboratoires officiels I- Le Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Environnement LHAE Institut Pasteur de Madagascar BP 1274 – Antananarivo Tel. : 020.22.407.17 1- Missions Le Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Environnement (LHAE) de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) est un organisme indépendant placé sous tutelle du Ministère de la Santé. Le LHAE est depuis 1997, Laboratoire de référence national d’analyse des eaux dans les industries agro-alimentaires et de contrôle des denrées animales ou d’origine animale pour les paramètres microbiologiques et l’analyse des biotoxines marines (Décision N°1168/97/DSV du 10 octobre 1997). Depuis l’Arrêté n°5279/2006 SANPF du Ministère de la Santé il est aussi Centre National de Référence pour l’identification de Vibrio cholerae, Salmonella sp. et Shigella sp., dans les aliments. Enfin par la Décision n°627/06/ASH MAEP, il est désigné laboratoire officiel pour la réalisation des analyses microbiologiques officielles sur les produits de la pêche et d’aquaculture. Le LHAE étant le seul laboratoire d’analyses microbiologiques accrédité selon la norme ISO 17.025, il est le seul reconnu pour la réalisation d’analyses de contrôles officiels sur les produits halieutiques exportés vers l’Union Européenne. 2- Activités Les analyses effectuées par le LHAE concernent les eaux et les aliments de toutes natures. Le laboratoire est accrédité selon la norme ISO 17.025 pour sa section d’analyse microbiologique des aliments. Il a en projet de déposer une demande d’accréditation pour sa section d’analyse microbiologique de l’eau. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 32 Environ 20.000 échantillons sont traités chaque année au LHAE (jusqu’à 150 échantillons par jour). Les analyses effectuées concernent des auto-contrôles effectués par des opérateurs économiques (10%) ou des contrôles officiels pour des produits destinés à l’exportation (90%), principalement vers l’UE. Les échantillons traités sont issus à 60% de produits de la mer : principalement crevettes mais aussi crabes et langoustes. Les autres échantillons d’aliments analysés proviennent de foies gras, de fruits séchés et de légumes en conserve. Pour les analyses microbiologiques des produits de la mer destinés à l’exportation vers l’UE, le laboratoire se fonde sur : l’Arrêté 2904/2007 MAEP relatif aux critères microbiologiques obligatoires pour analyse des produits de la mer destinés à l’export (recherche de E. coli, staphylocoques, Salmonella sp, vibrions pathogènes par voie digestive). Selon une convention avec l’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH), les inspecteurs de cette autorité effectuent les prélèvements d’échantillons à analyser chez les opérateurs, sur les lots de produits à exporter. Les échantillons sont ensuite acheminés au laboratoire par les opérateurs eux-mêmes, qui paient les frais d’analyses. Ces derniers s’élèvent à 30 euros/échantillon pour les critères microbiologiques cités plus haut. Les résultats sont transmis à l’ASH qui délivrent les certificats sanitaires nécessaires pour l’exportation. Dans le cadre de sa convention avec l’AHS, le LHAE a aussi une mission de contrôle et d’audit des laboratoires d’autocontrôle des opérateurs des secteurs de la pêche et de l’aquaculture qui sont agréés pour l’export vers l’Union Européenne. Des représentants du LHAE participent aux travaux du Comité National du Codex Alimentarius (CNCA), notamment au projet de loi alimentaire. Les personnes rencontrées regrettent l’absence de critères locaux en matière d’analyse microbiologique ainsi que le manque d’étude sur les niveaux de contamination des principales denrées alimentaires consommées localement. Ils regrettent aussi le manque de collaboration entre les différents laboratoires et institutions locales chargées du contrôle sanitaire des denrées alimentaires. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 33 3- Moyens humains et équipements Le LHAE comprend 21 personnes dont 3 cadres, 9 techniciens, 2 préparateurs, 2 secrétaires, 4 agents d’entretien, 1 surveillante. Son fonctionnement est financé par ses prestations commerciales (facturation d’analyses, conseil, formation). La construction des locaux a été financée à hauteur des deux tiers par l’Union Européenne et d’un autre tiers par l’Institut Pasteur de Paris. Le LHAE dispose d’un accès réglementé de ses locaux respectant la marche en avant, et comprenant des salles distinctes : - zone de production des milieux : o un poste de sécurité microbiologique (hotte) o un autopréparateur de milieu + un répartiteur o une salle de pesée sur plaque de marbre, armoires pour stockage des milieux o une laverie propre o 2 distillateurs d’eau o 2 autoclaves - salle de contrôle qualité des milieux (stérilité) contenant un lyophilisateur salle de réception des échantillons salle d’analyse contenant 3 hottes salle d’incubation contenant 15 étuves, les thermomètres sont étalonnés salle d’identification des microorganismes salle de stockage des milieux Bureau de l´ONUDI à Madagascar 34 II- Le Laboratoire de Chimie et de Microbiologie LCM Nanisàna - Antananarivo Tél. : 032.07.531.64 1- Organisation et missions Le Laboratoire de Chimie et de Microbiologie (LCM) est le laboratoire de contrôle du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (MECI). Il est actuellement placé sous la tutelle du Service de la Métrologie Légale (Direction de la Qualité et de la Protection des Consommateurs – DQPC). Sa fondation remonte à 1940. A cette époque, il était dénommé Laboratoire du Conditionnement. Il avait pour mission d’effectuer des analyses de contrôle sur tous types de produits destinés à l’export. A cette époque le laboratoire était situé dans les locaux de l’actuel Service de la Métrologie Légale. En 2000, il a bénéficié d’un appui de l’UE pour la construction de nouveaux locaux dans le quartier de Nanisana. Notons que le LCM est agréé par le Ministère de l’Agriculture pour l’analyse des produits animaux. 2- Activités Le LCM réalise des analyses chimiques et microbiologiques sur des produits destinés à l’export : la teneur en vanilline et la teneur en eau pour les vanilles ; la teneur en eau pour le café ; les produits halieutiques sont soumis à des analyses microbiologiques qui sont fonction de la réglementation des pays importateurs. Le LMC analyse principalement des produits à destination de Maurice (poulpes, calamars) et du Japon (langoustes, concombre de mer). Le laboratoire peut effectuer la recherche de salmonelles, le dénombrement de la flore totale mésophile, des coliformes thermotolérants et totaux, des staphylocoques, des bactéries anaérobies sulfito-réductrices. Le LCM analyse aussi des huiles essentielles, plantes médicinales, épices, plantes aromatiques : densité, indice de réfraction, indice acide, indice ester, recherche de levures et moisissures et des coliformes thermotolérants. Ces analyses sont réalisées pour l’autocontrôle des sociétés de production ou pour des exportateurs. Au total le laboratoire effectuerait environ 5000 analyses par an sur environ 1000 échantillons. Les trois-quart de ces analyses seraient d’ordre microbiologique et effectuées sur des produits halieutiques pour l’export (hors Union Européenne). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 35 3- Moyens humains, financiers et matériels Pour fonctionner le LCM dispose de deux cadres dont le chef de laboratoire, de niveau DEA et de deux techniciens (niveau bac+2). Le budget du laboratoire est gelé depuis deux ans (depuis qu’il n’est plus sous tutelle du Bureau des Normes de Madagascar). Actuellement seule la facturation des analyses permet d’assurer ses coûts de fonctionnement (eau, électricité, réactifs chimiques). Le laboratoire de microbiologie (au rez-de-chaussée) est composé d’une salle d’ensemencement, d’une salle plus petite pour l’analyse des produits fortement contaminés, toutes deux abritant plusieurs paillasses. La salle d’ensemencement est équipée : - - d’une hotte à flux laminaire (poste de sécurité microbiologique), d’un broyeur stomacher, de trois étuves (44°C pour coliformes thermotolérants, 30°C pour la flore mésophile, 37°C pour les staphylocoques et les anaérobies sulfitoréducteurs), d’un compteur de colonies, d’un agitateur chauffant. deux réfrigérateurs deux vortex un microscope un table d’agitation Le laboratoire possède aussi une laverie équipée d’une étuve pour le séchage de la verrerie. Une dernière salle est équipée d’un autoclave vertical et d’un distillateur d’eau. Le laboratoire de chimie (premier étage) est équipé de paillasses dans plusieurs salles. Le matériel exposé lors de notre visite comprenait : - deux étuves universelles trois bains-marie un dessicateur un pH mètre un four (cendres) une balance de précision un agitateur magnétique chauffant un rotavapor une HPLC une CPG inutilisée depuis 2 ans, faute d’hydrogène (une bouteille vaut 2 millions de MGA). un spectrophotomètre (dosage caféine, vanilline, pipérine) un polarimètre (teneur saccharose, pouvoir rotatoire des huiles essentielles) Bureau de l´ONUDI à Madagascar 36 Au cours de notre visite, le chef du laboratoire nous a remis une fiche de projet « renforcement des capacités techniques des laboratoires » (annexe 4) qui concerne une demande d’assistance pour la mise en œuvre d’une procédure d’accréditation ISO 17.025 ainsi qu’une demande de financements pour l’acquisition de matériels, de consommables et pour la réhabilitation des bâtiments. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 37 III- Le Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire (LNDV) 1- Missions et activités Le Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire (LNDV) est le laboratoire officiel national pour le diagnostic vétérinaire. Il est placé sous l’autorité de la DSAPS (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire) du Ministère de la Pêche et de l’Agriculture (MAEP). En principe, le LNDV occupe une position centrale dans le dispositif de surveillance et de lutte contre les maladies animales à Madagascar. Il devrait recevoir des échantillons de tout le pays, provenant des éleveurs, des groupements d’éleveurs, des vétérinaires étatiques et privés, ainsi que des techniciens d’élevage pour la détection des maladies animales A sa création (financée par l’UE)6, en 2003, le LNDV a été équipé pour réaliser des analyses en virologie, bactériologie, anatomo-pathologie (autopsies animales), parasitologie. Notamment dans la perspective de suivre de près certaines maladies : - la salmonellose*7, le gamboro, le choléra aviaire chez la volaille, - la peste africaine* et la peste classique chez le porc, - la tuberculose* (prévalence élevée 12-14%), les charbons bactérien* et symptomatique, la rage, la cowdriose, la dermatose nodulaire symptomatique et la brucellose* chez les bovins. Notons que le LNDV est le seul laboratoire local reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) pour le suivi de la rage à Madagascar. Dans les faits, les compétences du LNDV sont très peu mobilisées par les agents du contrôle vétérinaire et par les autres acteurs du secteur de l’élevage. Le laboratoire reçoit peu d’échantillons à traiter et parmi ceux-ci la plupart proviennent des éleveurs de la région de Tananarive ou de particuliers qui apportent des cadavres de volailles, des fèces d’animaux de compagnie ou encore des avortons de vaches laitières qui donnent surtout lieu à des autopsies, des coproscopies (pour la détection d’œufs de parasites) ou à la recherche et à l’identification de parasites externes (tiques, poux). Episodiquement, le LNDV effectue la recherche de Campylobacter sp. Et Salmonella sp.. sur des sérums et morceaux d’intestin apportés par des industriels de la filière palmipèdes gras. Il faut noter qu’en principe, l’analyse des denrées alimentaires n’entre pas dans les attributions du laboratoire. Au final le laboratoire traite une cinquantaine d’échantillons par semaine. Outre que le LNDV est peu sollicité pour la réalisation d’analyses, celui-ci souffre de graves problèmes de fonctionnement – manque de réactifs et consommables, matériels en panne, coupures d’eau (factures non réglées) – qui l’empêchent de mener à bien sa mission. 6 Parallèlement l’UE a financé la création de 6 laboratoires régionaux vétérinaires dont aucun n’est opérationnel actuellement. 7 Maladie très répandue à Madagascar. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 38 2- Moyens humains, financiers, matériels Le personnel est composé d’un vétérinaire (chef de laboratoire), d’un biologiste et d’une microbiologiste (niveau DEA), d’une technicienne en métrologie (bac +2) et de deux laborantins. La construction et l’équipement du laboratoire ont été financés par l’Union Européenne en 2003. Actuellement, le LNDV ne bénéficie pas d’un budget autonome. Tout achat de réactifs, de consommables, le paiement de l’eau et de l’électricité doivent faire l’objet d’une demande préalable auprès du Ministère de l’Agriculture. Les délais entre une demande et le déblocage de crédits peuvent s’élever à quatre ou six mois. Cette lourdeur dans les paiements a entraîné une coupure d’eau pendant plus de six mois récemment. Il faut aussi noter que toutes les analyses effectuées par le LNDV sont gratuites. Les locaux du LNDV comprennent un local de réception ainsi que plusieurs salles : - une salle de d’autopsie équipée de : - un congélateur, - un microscope - une loupe binoculaire, - une salle de sérologie équipée de : - une étuve 40°C, - une étuve 30°C (en panne), - deux bains-marie, - deux agitateurs-plaques chauffantes, - pipettes man, - une centrifugeuse, - deux réfrigérateurs, - un vortex, - trois congélateurs, - une salle de parasitologie équipée de : - une loupe, - deux microscopes, - une étuve 20°C, - une balance, - deux glacières, - une salle de bactériologie équipée de : - deux étuves 40°C, - une étuve anaérobie, - deux microscopes, - deux jarres d’anaérobiose, - un vortex, - deux réfrigérateurs, - une hotte à flux laminaire (PSM Fischer Tech) - une laverie équipée de : - un autoclave, - une machine à laver la vaisselle, - une salle de préparation des milieux équipée de : - un autoclave horizontal, Bureau de l´ONUDI à Madagascar 39 - un distillateur d’eau, - trois plaques chauffantes, - trois balances, - une machine à glace, - une armoire de milieux de culture (certains sont périmés), - un réfrigérateur, - une laverie pour le propre équipée de : - une étuve de séchage, - un autoclave horizontal. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 40 IV- Le Laboratoire de Contrôle des Pesticides LCP BP 1042 Nanisàna – Antananarivo Tél. : 020.22.402.09 [email protected] 1- Missions et activités Le Laboratoire de Contrôle des Pesticides (LCP) du Service du Phytosanitaire et de l’Inspection des Végétaux (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire – Ministère de l’Agriculture) a été créé en 1990. Il a bénéficié au départ d’un financement Suisse pour l’acquisition d’équipement (1 milliard de FMG) ainsi que d’une assistance technique et financière de la coopération allemande de 1992 à 1996. Les missions du LCP sont relatives au contrôle de la qualité des pesticides. A ce titre, il est habilité à délivrer les autorisations d’importation de ces produits et il participe aux travaux d’homologation des pesticides pour leur usage à Madagascar. Actuellement le LCP est le seul laboratoire de contrôle des pesticides de la Région Océan Indien. Il est désigné « Laboratoire de Référence de l’Océan Indien » pour le contrôle de la qualité des formulations de pesticides dans le cadre du Programme Régional de Protection des Végétaux dans l’Océan Indien (PRPV)8. Les activités du laboratoire se répartissent pour moitié en prestations pour les importateurs de pesticides qui demandent d’analyser la composition des produits ou qui demandent leur homologation, analyses pour le programme de lutte anti-acridien et pour moitié en analyse de contrôle des produits pesticides commercialisés sur le marché malgache. En 1995, le LCP a commencé à réaliser des analyses de résidus des pesticides dans les denrées alimentaires. Mais, en 2004, un audit technique du PRPV a révélé que ces analyses n’étaient pas fiables compte tenu du manque de sensibilité du matériel utilisé. Cet audit a aussi fait état de la vétusté des appareils d’analyses existants qui datent tous de plus de 15 ans. Le LCP qui est approché par des opérateurs qui souhaitent effectuer des analyses de résidus dans leurs produits (généralement destinés à l’exportation) ne peut donc pas honorer leurs demandes. 8 Le PRPV est un programme financé par le Fond Européen de Développement (FED) et par la Réunion. Il est mis en œuvre par la COI (Commission de l’Océan Indien). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 41 2- Compétences analytiques Les compétences analytiques du laboratoire se limitent actuellement à l’analyse de la formulation des pesticides : - identification des matières actives et analyse de conformité concentrations (méthode CIPAC9), détermination de la microteneur en eau (méthode Karl Fisher), détermination du point de fusion ou point d’ébullition, détermination du point éclair, détermination de l’indice de réfraction, test de granulométrie (CIPAC), étude de la stabilité à l’émulsion (CIPAC), étude de la stabilité au stockage (CIPAC), détermination de la viscosité, détermination de la densité (AFNOR), détermination de l’acidité ou alcalinité (CIPAC), analyse par spectrophotométrie UV ou IR. des La capacité d’analyse du laboratoire est de 4 échantillons par jour. 3- Moyens humains et financiers Le personnel du laboratoire est constitué de trois personnes : deux chimistes (niveaux ingénieur et DEA) et une technicienne de laboratoire. La liste du matériel présent au laboratoire avec son état de fonctionnement est fournie en annexe 4. Le LPC ne bénéficie pas de l’autonomie budgétaire. Toutefois, les produits de la facturation de ses prestations sont versés sur un compte commercial. Le LPC peut utiliser à hauteur de 30% pour acheter les réactifs chimiques nécessaires au fonctionnement du laboratoire. Au cours de notre visite, il nous a été communiqué une requête de financement (annexe 5) qui concerne l’achat de matériel d’appoint et de consommables nécessaires au bon fonctionnement du laboratoire, dans ses activités d’analyse de qualité des pesticides, ainsi que d’un spectrophotomètre pour la réalisation d’analyses de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires. Actuellement, un HPLC et une CPG sont en état de fonctionnement. Mais, l’absence de solvant rend impossible sont utilisation. Et pour la CPG le détecteur à ionisation de flammes (FID) ne fonctionne pas pour l’analyse de résidus. Seul le détecteur permettant l’analyse de la composition fonctionne. Plusieurs autres appareils sont hors-service dans le laboratoire. Collaborative International Pesticides Analytical Council. Le CIPAC est une organisation internationale qui promeut des méthodes pour l’analyse des pesticides. 9 Bureau de l´ONUDI à Madagascar 42 V-Le Laboratoire d’Analyse et de Contrôle des Aliments et des Eaux LACAE Centre National de Recherches sur l’Environnement BP 1739 – Tsimbasasa Tél. : 020.22.264.69 1-Organisation et missions Le Laboratoire d’Analyse et de Contrôle des Aliments et des Eaux (LACAE) est un laboratoire du Centre National de Recherches sur l’Environnement (CNRE). Le CNRE est un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial, placé sous la tutelle technique du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique (MENRS) et sous la tutelle financière du Ministère des Finances. Il a été créé par le Décret n°88-183 du 3 mai 1988 (remplacé par les décrets n°92-6471 puis 93-747). Il a pour mission de promouvoir et de développer des programmes de recherche relatifs aux relations entre l’homme et son environnement. Les organes du CNRE sont : - le conseil d’administration, présidé par le Secrétaire général du MNRS, le conseil scientifique d’orientation, composé des directeurs techniques du MNRS, des Centres Nationaux de recherche et des partenaires scientifiques, la direction, nommée par décret, les départements. Le CNRE est constitué de quatre départements de recherche : - le Département Systèmes Aquatiques et Côtiers (D1), le Département Ecosystème Terrestres (D2), le Département Environnement et Sciences Sociales (D3), le Département Environnement et Qualité de la Vie (D4). Le LACAE est l’un des laboratoires du Département Environnement et Qualité de la Vie. Il a été mis en place en 1989 dans le cadre d’un projet du PNUD. Ce projet (PNUD/FAO/MRSTD/MAG/88/009) avait pour objectif le « Renforcement des structures de promotion de la qualité des denrées alimentaires à Madagascar ». Le choix du Ministère de la Recherche comme autorité de tutelle de ce laboratoire aurait résulté de la prise en considération d’un conflit entre les Ministères de la Santé et du Commerce relativement à leurs attributions respectives dans le domaine du contrôle de la qualité des denrées alimentaires. Le LACAE aurait dû devenir laboratoire de référence dans ce domaine. Sa position devait être légitimée par une Loi alimentaire qui devait remplacée la vieille Loi sur la répression des fraudes (1905) mais qui n’a jamais vu le jour. Au sein du LACAE la section « analyse des eaux » est la plus récente du laboratoire. Elle a été créée en 1997 grâce à un appui de l’ONUDI, à travers un projet ayant trait au « développement industriel écologiquement durable ». Bureau de l´ONUDI à Madagascar 43 Actuellement le LACAE est doté de quatre sections, la cinquième étant en cours de mise en place : - - - - la section d’analyse de composition (S1) réalise des analyses de base sur les aliments (dosage des protéines, du sucre, des matières grasses, matières sèches et conservateurs) ; la section d’analyses organiques (S2) des analyses plus fines comme la détection et le dosage de vitamines, colorants, aflatoxines, histamine, gossypol ; la section d’analyse minérale (S3) travaille exclusivement sur la détermination des éléments minéraux dans les aliments et l’eau ; la section d’analyse des eaux (S4) effectue des analyses physico-chimiques de base (pH, salinité, conductivité, éléments minéraux), la détection et le dosage des polluants (DBO5, DCO, pollution azotée, hydrocarbures, cyanures…) et la détermination des indicateurs de contamination fécale dans l’eau ; La section (S5) en cours de mise en place devra assurer l’analyse des résidus de pesticides dans les aliments et l’eau. 2- Activités Sur le plan de ses activités, le LACAE traite principalement des échantillons qui proviennent d’industriels et principalement pour l’analyse de composition des aliments. Toutefois, il reçoit aussi des échantillons (pour la détection et l’analyse de colorants, de métaux lourds ou de l’aflatoxine B1 dans les aliments) provenant de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) dans le cadre de la délivrance des certificats de consommabilité. Il n’existe aucune convention entre ces deux organisations. Jusqu’en mars 2007, le LACAE était le laboratoire officiel de l’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) pour l’analyse du soufre résiduel dans les crevettes. Il ne l’est plus depuis cette date, suite à une visite d’inspection de l’OAV (Office Alimentaire et Vétérinaire – Commission Européenne) qui a rappelé l’exigence (règlement 882/2004 du parlement et du conseil) de ne désigner que des établissements accrédités ISO 17.025, comme laboratoire pour les contrôles officiels des produits exportés vers l’Union Européenne. 3- Compétences analytiques La liste complète des analyses réalisables par le LACAE et des méthodes utilisées est donnée en annexe 6. Nous relevons ici celles qui concernent plus spécifiquement le contrôle de la qualité sanitaire des aliments : - le cyanure dans manioc et dans l’eau (colorimétrie et Spectro UV-Vis), le méthanol dans les boissons alcooliques (CPG), les nitrates et nitrites dans les produits carnés (spectrophotométrie UV-Vis), le dioxyde de soufre sur les crevettes (Monier William modifié Tanne), les colorants (CCM et Spectro-UV Vis), l’aflatoxine B1 sur les céréales (HPLC, CCM), Bureau de l´ONUDI à Madagascar 44 - l’histamine sur les produits de la mer (HPLC), gossypol sur céréales (Spectro UV-Vis), les détergents dans l’eau (HPLC), les hydrocarbures dans l’eau (HPLC), les métaux lourds (absorption atomique en cours de calibrage), Coliformes fécaux et totaux dans l’eau (filtration sur membrane). En ce qui concerne les capacités du laboratoire en matière d’analyse des résidus de pesticides, relevons que la section S5 est dotée de deux CPG (dont un en panne) et de trois HPLC. L’ordinateur qui pilote ces différents appareils est en panne. Les pannes de ces équipements sont dues à des variations de tensions électriques sur le secteur. Malgré tout, le LACAE demeure le laboratoire de physico-chimie le mieux équipé, parmi ceux visités dans le cadre de cette étude. La liste complète du matériel est fournie en annexe. Citons la présence de : deux appareil à absorption atomique dont un avec four graphite, flamme et générateur d’hydrure, quatre HPLC et deux CPG, un spectrophotomètre UV-Vis et un spectrophotomètre à infra-rouge. La maintenance de ces appareils constitue l’un des problèmes majeurs du laboratoire. Les responsables du laboratoire nous signalent aussi qu’ils sont fréquemment confrontés à des coupures d’électricité (périodes de délestage). Enfin, l’établissement est soumis au paiement des droits de douane sur les réactifs importés, ce qui a un impact évident sur le coût des analyses. Le personnel du laboratoire est composé de 8 chercheurs (1 docteur, 1 vétérinaire, 2 ingénieurs, 4 DEA), 2 techniciens (niveau maîtrise) et 2 laborantines (niveau BEPC et BAC). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 45 VI- Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement LME Centre National de Recherches sur l’Environnement BP 1739 – Tsimbasasa Tél. : 020.22.264.69 Le Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement appartient au Département d’Ecologie Terrestre du CNRE. Ce laboratoire comprend une section appelée « section d’hygiène alimentaire ». Cette section a été créée en 2000 dans le cadre d’un projet de recherche portant sur l’activité anti-microbienne d’huiles essentielles. Le laboratoire a aussi quelques contrats avec des établissements agro-alimentaires qui souhaitent effectuer des analyses d’autocontrôle sur leurs produits ou sur l’eau utilisée dans leurs établissements. L’activité du laboratoire est faible (environ un vingtaine d’échantillons traités par semaine lors de notre visite). Le laboratoire aurait perdu de la clientèle lors de périodes au cours desquelles il n’était pas en mesure d’effectuer des analyses, fautes de consommables (problèmes budgétaires). Le personnel du laboratoire est composé d’un technicien et de trois chercheurs (un docteur et deux DEA). Les locaux comprennent cinq salles : salle de préparation : autoclave, distillateur d’eau, agitateurs magnétiques, four micro-ondes, réfrigérateur, salle de décontamination : autoclave, salle de stockage des souches : réfrigérateur, salle de stockage des milieux et réactifs : armoires (certains produits sont périmés) , salle de manipulation sous hotte fermée par une porte vitrée salle de manipulation : paillasses, bains marie, microscope, photomètre, étuves (30°C, 37°C, 44°C, 46°C). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 46 VII- Laboratoire de l’ACSQDA Laboratoire de l’ACSQDA Ministère de la Santé – Tsarlalana Tél. : 032.40.476.98 Pour réaliser les analyses des denrées alimentaires, l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alilmentaires (ACSQDA) est dotée d’un laboratoire que nous n’avons pas été autorisé à visiter. La liste du matériel existant ne nous a pas été communiquée. Nous ne sommes donc pas en mesure d’évaluer ses activités. Cependant, une liste des besoins qui nous a été transmise lors de notre visite concerne (annexe 7) tout le matériel de base (verrerie, micropipettes, spatules…), les équipements et appareils (agitateurs, autoclaves, balances, étuves, hottes, réfrigérateurs, bec bunsen, station HPLC…) ainsi que les réactifs physico-chimiques et microbiologiques nécessaires à la bonne marche d’un laboratoire d’analyses. Les analyses réalisées au sein du laboratoire de l’ACQSDA concerneraient le dénombrement de la flore aérobie mésophile totale, les mesures des taux d’acidité, d’humidité, de gluten et de la teneur en protéine. Au total, le laboratoire aurait analysé 1657 échantillons en 2006 dont 38% proviendraient de produits importés, principalement des farines (blé, manioc, maïs), du sucre, du riz, des produits laitiers (lait concentré, poudre de lait). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 47 Chapitre 3 : Les Centres Techniques et autres organismes I- Le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT) CTHT Bd Joffre – BP 501 – Tamatave 020.53.311.37 [email protected] Le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT) est une association interprofessionnelle sous tutelle du Ministère de l’Agriculture, créée en 2001 pour faire suite au « Projet d’appui aux exportations agricoles » de la Coopération française. Ses activités portent sur l’appui à la relance des cultures horticoles d’exportation, depuis la production jusqu’à la commercialisation en passant par la transformation. Le CTHT qui emploie environ 15 personnes, offre plusieurs services à ses membres tels que : information technique et économique, expérimentation et mise au point de techniques, conseil technique, formation, appui à la commercialisation (information sur les marchés, études de marché, mise en relation des acteurs au sein des filières, …), participation à la réflexion sur la réglementation applicable à la filière horticole (exemple : normalisation,…). Le CTHT possède un centre de documentation et d’information ciblé sur l’agriculture, l’agroalimentaire, l’artisanat. Le CTHT peut apporter son appui aux opérateurs pour l’obtention des certifications Bio (toutes production horticoles) et Eurepgap (litchis). En 2006, le CTHT a appuyé 12 exportateurs de litchis qui ont obtenu la certification Eurepgap. Le CTHT intervient aussi dans le contrôle de la qualité de produits agricoles exportés, à la demande des opérateurs privés. La demande proviendrait plus particulièrement des importateurs européens (litchis, épices, plantes médicinales, huiles essentielles, café, vanille). Selon le responsable du centre (agent détaché du Centre International de Recherche pour l’Agriculture et le Développement - CIRAD) la plupart exportateurs seraient peu sensibilisés aux questions de la contrôle de la qualité de leurs produits. Le CTHT dispose d’un laboratoire mobile qu’il peut déplacer sur les lieux d’empotage des marchandises avant expédition. Les différents points de contrôle qu’il est en mesure d’effectuer sont (annexe 8) : - dosage de la vanilline (spectrométrie à UV) - mesure du taux d’humidité (balance infrarouge) - détection des corps étrangers avec passage au détecteur de métaux Bureau de l´ONUDI à Madagascar 48 - détection de moisissures (examen visuel et olfactif) - mesure de la densité - teneur en huiles essentielles (hydro-distillation) - mesure de la stabilité de l’eau - dosage du soufre résiduel (licthis) - analyse des cendres, détection des traces de produits terreux (four à moufle) Pour ces prestations, le CTHT propose un tarif « package » de 45 euros par lot, qui comprend plusieurs contrôle qui sont fonction du type de produit. Le directeur estime que pour assurer le fonctionnement de son laboratoire (consommables, amortissement du matériel, salaire du personnel), il lui faut effectuer au moins 20 analyses par semaines sur épices et café. Actuellement, son niveau de fonctionnement varie entre 5 et 10 analyses par semaine. En revanche, durant la campagne du litchis (novembre, décembre), le laboratoire effectue jusqu’à 260 dosage du soufre résiduel, par jour. Il y aurait actuellement une demande de la part des importateurs sur le contrôle des résidus de pesticides et des micro-toxines (café, épices), ainsi que sur le contrôle des salmonelles (vanille) mais ces demandes ne sont pas assez nombreuses pour justifier un investissement dans le matériel de laboratoire nécessaire. Afin de consolider, voir de développer ses activités de contrôles, qui seraient reconnues par les importateurs européens, le CTHT a fait une demande officielle auprès du Ministère du Commerce afin d’obtenir son agrément en tant que certificateur officiel. Cette demande est restée sans réponse à ce jour. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 49 II- Centre Technique Horticole d’Antananarivo (CTHA) CTHA Nanisàna – Antananarivo Tél. : 020.22.591.05 [email protected] 1- Missions et moyens Le Centre Technique Horticole d’Antananarivo (CTHA) a pour mission de contribuer au développement et à la promotion des produits horticoles, par l’intermédiaire de services techniques fournis aux acteurs des filières horticoles (fruits, légumes, plantes ornementales). Le CTHA propose de travailler directement sur des thèmes définis avec des partenaires identifiés au préalable. Ceux-ci peuvent être des groupements ou associations de producteurs agricoles, une association de différents opérateurs intéressés par un même produit (producteurs, transformateurs, fournisseurs d’intrants, exportateurs…). Les activités proposées par le CTHA sont : - la mise au point de techniques culturales, par des études et expérimentations réalisées en station, au laboratoire ou chez les producteurs ; - la veille technique en relation avec la réglementation, les démarches qualité, l’évolution des techniques, les demandes des marchés… ; - la diffusion d’informations et de références techniques ; - la réalisation de formations ; - l’appui pour la conception et la mise en place de démarches qualité et systèmes de certification. Le CTHA possède deux stations d’expérimentation à Nanisana (Antananarivo) et Ambano (Antsirabe) ainsi que des matériels de mesure de la qualité des fruits et légumes. Son personnel technique est composé de 10 ingénieurs et techniciens. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 50 2- Activités réalisées dans le domaine de la normalisation Le CTHA est membre du Comité National de Codex Alimentarius et participe à l’élaboration de normes dans le cadre du BNM. C’est ainsi qu’il a assuré la présidence du sous-comité technique pour la normalisation des fruits et légumes (2003-2005) et était membre du secrétariat technique de ce sous-comité fruits et légumes. Il a été impliqué dans l’organisation des réunions de travail avec les professionnels (producteurs, exportateurs, transformateurs…) sur l’élaboration des normes sur la fraise et le melon, ainsi que sur l’actualisation des normes sur le pois du Cap et la pomme de terre. Le CTHA a aussi fourni les informations techniques utilisées dans la normalisation de l’oignon, l’ail, la carotte et la pomme. Il a participé aux réunions de travail pour l’élaboration des normes sur ces produits ainsi que sur l’élaboration des normes sur les jus de fruits et le manioc (2006). 3- Actions d’appui aux acteurs de la filière dans le domaine de la qualité Le CTHA a mené au niveau de son antenne à Antsirabe une recherche appliquée sur la mise aux normes de la carotte destinée à l’exportation (caractéristiques physiques, état phytosanitaire) avec un appui à la mise en place d’un système de traçabilité adapté ainsi qu’une sensibilisation à l’utilisation d’eau de lavage propre (2006), en collaboration avec des producteurs regroupés en coopératives. Le CTHA a été chargé depuis 2001 de l’appui à l’Union de producteurs de fraises d’Ambatofotsy Antsimondramo pour des activités de production suivant des techniques culturales respectueuses des normes sanitaires et phytosanitaires, et pour l’appui à la commercialisation de fraises saines, exemple : prévention des risques de cysticercose (financement par le Programme SAHA – Coopération Suisse). D’une manière générale, le CTHA met au point et diffuse auprès des producteurs, des techniques de protection des cultures respectant les normes sanitaires et phytosanitaires en vigueur (mesures préventives, luttes agronomiques, utilisation de produits homologués, respect des doses d’application et des délais d’utilisation avant récolte…). Dans ce domaine, le CTHA est aussi membre du Conseil Scientifique d’Orientation et de Pilotage du Programme Régional de Protection de Végétaux de la Commission de l’Océan Indien, et participe dans ce cadre à des activités de formation technique et de diffusion d’informations relatives aux normes phytosanitaires. Il a organisé des formations théoriques sur la bonne conduite du traitement phytosanitaire des haricots secs stockés dans le Menabe (2004). En collaboration avec l’Unité de Politique pour le Développement Rural du ministère chargé de l’agriculture, et des services techniques publics (Service du Phytosanitaire et de l’Inspection des Végétaux, Service de la Quarantaine), le CTHA a monté un projet concernant le renforcement des capacités des acteurs nationaux en terme de maîtrise des normes sanitaires et phytosanitaires du haricot sec destiné à l’exportation. Ce dossier a été soumis au Fonds pour l’Application des Normes et le Développement du Commerce de l’Organisation Mondiale du Commerce en septembre 2007. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 51 III- La Maison du Petit Elevage (MPE) MPE BP 379 – Nanisana – Antananarivo Tél. : 020.22.416.60 La Maison du Petit Elevage est une association, mise en place au mois de mai 1995, qui œuvre au développement des filières d’élevage à cycle court à Madagascar (porcin, petits ruminants, embouche bovine, bovin laitier, pisciculture, apiculture, aviculture). Ses missions sont d’initier et de participer à toutes les activités visant à la promotion et au développement de l’élevage à cycle court, d’apporter aux éleveurs et à leurs groupements, l’assistance nécessaire pour améliorer et augmenter leurs productions et d’être un partenaire pour les pouvoirs publics sur toutes les questions qui relèvent de sa compétence. Pour mener à bien ces différentes missions, le personnel technique de la MPE comprend 7 ingénieurs (5 au niveau central et 2 en régions). La MPE organise des formations techniques et des formations en gestion d’exploitation en matière d’élevage. La MPE assure aussi des prestations techniques spécialisées : - appui au démarrage des activités : visite d’implantation, plans de bâtiments, formulation alimentaire, montage de dossier de financement… suivi d’exploitation : audit d’exploitation, suivi de performance des élevages… intervention sur élevages : débecquage, désinfection, insémination artificielle porcine en semence fraîche et en semence congelée… services divers : location de salle de réunion… Depuis 1998, la MPE a organisé des manifestations économiques : - Foire porcine de l’océan indien (1998), Foire avicole de l’océan indien (1999), Foire de l’Elevage et des Productions Animales (2000), Foire de l’Elevage à Cycle Court (2004), Foire Internationale de l’Elevage et des Productions Animales (2006) Outre les prestations de services « courantes » offertes aux individus et aux groupements, la MPE peut faire des propositions pour répondre à toutes demandes spécifiques des partenaires au développement des filières d’élevage à cycle court : - montage, mise en œuvre ou évaluation de projets de développement, études nationales ou régionales de filières, mise en place d’élevages de démonstration, organisation de voyages d’études, mise en œuvre de projets de recherche – développement. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 52 A ce titre, la MPE a préparé un projet de relance de la filière porcine qui comprend un volet sanitaire important et pour la mise en œuvre duquel elle recherche des bailleurs de fonds. L’élevage porcin constitue la base du revenu de nombreux acteurs à Madagascar depuis plusieurs décennies. Le virus de la peste porcine africaine a été signalé à Madagascar en 1997, et en phase épizootique, a entraîné la disparition d’environ 50% du cheptel porcin existant. Ces pertes ont concerné la quasi-totalité du territoire, et notamment les régions où la densité du peuplement porcin était la plus élevée : dans l’Itasy et le Bongolava, 70% du cheptel ont disparu entre 1998 et 2003 ; dans le Vakinankaratra, les pertes étaient de l’ordre de 76% ; dans l’Alaotra Mangoro, elles touchaient 53% du cheptel (84 % au Lac Alaotra). Face à ce fléau, la Lettre de la Politique de Développement du Secteur Elevage (LPSE), élaborée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche en novembre 2002, propose des actions de lutte et de « relance de la filière porcine » basées sur cinq axes stratégiques : - l’amélioration de la santé animale, - l’amélioration de l’hygiène alimentaire et de l’alimentation, - l’encadrement de tous les acteurs de la filière, - l’amélioration de la commercialisation, - la mise en place d’une structure pérenne pour la gestion génétique par des programmes de repeuplement et d’amélioration génétique. L’objectif est de doubler la production porcine nationale en cinq ans, équilibrant ainsi la demande et l’offre en viande de porc sur le marché national. A travers la mise en place des actions relevant de ces cinq axes, le projet permettrait de réaliser les avancées suivantes en matière de relance de la filière porcine : 1- Le cheptel porcin de race améliorée serait accru, suite au renforcement des capacités de production des éleveurs et à la vulgarisation pratique de l’insémination artificielle. 2- L’environnement sanitaire serait amélioré, suite à l’organisation des acteurs, à la mise en place d’un système de traçabilité ainsi qu’à la construction d’abattoirs dans chaque région. 3- La commercialisation de la production et l’approvisionnement en intrants seraient organisés, du fait de la mise en place d’un système de contractualisation entre les producteurs et les opérateurs en amont et en aval de la filière. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 53 IV- Le CIRAD CIRAD BP 853 – Ampandrianomby – Antananarivo 101 Contact :Samira SARTER [email protected] Tel : 032 07 235 24 Le Cirad (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) est l’institut français de recherche agronomique au service du développement des pays du Sud et de l’outre-mer français Dans le cadre de ses activités à Madagascar, le Cirad a affecté une chercheuse au sein du Département de Biochimie Fondamentale et Appliquée (DBFA) de l’Université d’Antananarivo pour y développer des activités d’expertise, de recherche et de formation dans le domaine de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments. Cet agent apporte son expertise scientifique pour (i) Evaluer les risques sanitaires majeurs au sein des filières de production alimentaire, (ii) Proposer des mesures de prévention et de contrôle des risques sanitaires, (iii) Apporter un appui aux filières pour la formation et la mise en place de guides de bonnes pratiques d’hygiène et de l’Haccp. A ce jour, ses activités ont porté sur : - l'appui à la mise en place de plans Haccp et de cahiers des charges chez des transformateurs et exportateurs de produits de la mer ; - l’appui à des filières (cresson, vanille, épices, fruits) en collaboration avec plusieurs partenaires (Centre Technique Horticole de Tamatave, Institut Pasteur) : évaluation des risques sanitaires, élaboration de guides de bonnes pratiques d’hygiène, mise au point de procédés de stabilisation pour améliorer la qualité des produits ; - la formation d’étudiants et d’opérateurs économiques aux bonnes pratiques d’hygiène et à la démarche Haccp. Pour mener à bien des projets de recherche et de développement, la chercheuse du Cirad s’appuie sur son laboratoire d’accueil à l’université (DBFA) au sein duquel elle peut : - effectuer des analyses microbiologiques des aliments (Flore mésophile, E. coli, Staphylococcus aureus, Vibrio sp.…) ; - encadrer des étudiants (DEA, Doctorat) pour mener des recherches de terrain en concertation avec les producteurs (aquaculteur, maraîchers) ; - conduire des recherches finalisées en partenariat avec d’autres laboratoires malgaches, tout en bénéficiant de l’appui du Cirad en France (Unité mixte de recherche Qualisud). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 54 V- SGS SGS Immeuble Ariane 5A, enceinte Galaxy BP 1554 Antananarivo 101 Tél : 020 23 564 10 La SGS est un organisme de certification, qui est actuellement implanté dans cinq villes du pays : Antanarivo, Mahajunga, Antsiranana, Tuléar et Tamatave. Depuis 2007, SGS dispose d’un personnel local qualifié dans l’audit -qualité et la certification des entreprises (niveau bac+4, spécialisation en agro-industries et marketing, diplômes d’auditeurs délivrés par l’IRCA en 2007). Ces derniers n’ont cependant pas encore conduit d’audits sur la qualité et la certification des entreprises. Leurs activités se limitent à des participations aux missions d’audit dirigées par des experts étrangers. Ces derniers interviennent dans le cadre de certifications : Haccp, Euregap/ Globalgap (certification accordé pour la durée d’une campagne de production), Bio (certification accordé pour la durée d’une campagne de production), IFS et BRC, standards ISO (Iso 9001, Iso 22000, etc.). A ce jour SGS a assisté trois entreprises agro-alimentaires à Madagascar pour la mise en place de la démarche Haccp) : OIM JB (biscuiteries) ; STAR (pour sa ligne de boisson gazeuse Coca cola) ; LECOFRUIT (fruits et légumes). SGS Madagascar dit pouvoir organiser des formations à la demande sur l’ensemble des référentiels qualité existants (Iso 9001, Iso 22000, Haccp, SA 8000, etc.). Notons qu’à ce jour elle n’en a pas encore réalisé. En ce qui concerne la réalisation d’analyses de denrées alimentaires, SGS Madagascar peut prendre en charge le prélèvement et l’acheminement d’échantillons vers les laboratoires de ses autres filiales dans le monde, en particulier à Maurice, en Afrique du Sud et en France. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 55 Chapitre 4 : Le contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires I- Le contrôle des exportations 1- Le cadre réglementaire L’ORDONNANCE N°88-015 du 01 septembre 1988 relative à la politique d’exportation, complétée par le DECRET N° 88 – 327 fixant ses modalités d’application, garantie la libéralisation des exportations malgaches et supprime le caractère obligatoire du contrôle de la qualité pour les produits exportés, sauf pour le café, la vanille, les fruits de mer et la viande (article 7) : « le contrôle de la qualité des produits à l’exportation est facultatif sauf en ce qui concerne le café, la vanille, les fruits de mer et la viande, dans le respect toutefois, des accords internationaux auxquels Madagascar fait partie ». Concernant les produits autres que le café, la vanille, les fruits de mer et la viande, le DECRET N°88-015 établit que le contrôle de la qualité est « limité à la certification de qualité ou l’inspection sanitaire ». Il précise aussi que ce contrôle peut être effectué, au choix de l’exportateur : - par les services administratifs compétents ; - par une société privée spécialisée « reconnue sur le plan international ». Ce contrôle doit être réalisé dans le respect des accords internationaux auxquels adhère Madagascar. L’ORDONNANCE N°86-013 du 17 septembre 1986 relative à la législation phytosanitaire stipule que les personnes physiques ou morales désirant exporter des végétaux ou produits végétaux doivent s’adresser au Service de la protection des végétaux pour obtenir la délivrance d’un Certificat phytosanitaire (article 24). Ce certificat doit être conforme aux exigences internationales et offrir la garantie sanitaire des végétaux et produits exportés. Le contrôle se fait sur demande expresse des exportateurs par les agents de la Protection des Végétaux (article 20). Les coûts liés au contrôle sont pris en charge en totalité par les exportateurs (article 22). La circulaire N° 1211/2004-MAEP/SG/DSAPS du 10 décembre 2004 rappelle que toute exportation de DAOA (denrées alimentaires d’origine animale) est soumise à l’autorisation préalable de la Direction de la Santé Animale et Phytosanitaire (DSAPS) du Ministère de l’Agriculture (article 21). L’exportation proprement dite est subordonnée à la présentation d’un Certificat d’origine et d’un Certificat sanitaire et Bureau de l´ONUDI à Madagascar 56 de salubrité délivrés par le Service Vétérinaire du lieu d’origine. Ils doivent être visés au moment de l’embarquement par le Vétérinaire Inspecteur chargé du contrôle sanitaire au Poste de contrôle aux frontières (article 22). Les DAOA doivent provenir d’établissements agréés. Pour vérifier la conformité de sa production à être exportée aux normes sanitaires et qualitatives, les responsables des établissements doivent faire procéder à des contrôles, à leurs propres frais, et selon un protocole établi par la DSAPS. L’article 2 du DECRET MAEP N°2005-375 portant création de l’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH) stipule que cet organisme a pour mission d’élaborer les réglementations relatives à la traçabilité et à la sécurité sanitaire des produits de la pêche et de l’aquaculture et de contrôler leur application. Cette mission s’applique aux produits exportés. 2- Les contrôles officiels 2.1 – Contrôle des Denrées Alimentaires d’Origine Végétale (DAOV) En principe, l’exportateur doit s’adresser aux agents du contrôle végétal au niveau des sept postes de contrôle du phytosanitaire (généralement localisés dans les bureaux des douanes des ports et aéroports) ou au niveau central au Service de la Quarantaine Végétale, pour obtenir un Certificat phytosanitaire. Celui-ci est établi en fonction des exigences phytosanitaires du pays importateur qui sont mentionnées sur le permis d’importer établi par les services compétents du pays importateurs. Le certificat est délivré après examen de la marchandise et constatation de sa conformité aux exigences. Dans les faits, des exportateurs disent que le permis d’importer n’est pas toujours demandé par les inspecteurs et que le contrôle des marchandises n’est pas toujours effectué, avant délivrance du certificat. Précisons que le coût d’émission du certificat est très modique : 2000 MGA par lot expédié. 2.2 – Mesures spécifiques à la vanille et au café Le contrôle de la qualité à l’exportation de la vanille et du café est obligatoire (ORDONNANCE N°88-015). Celui-ci consiste généralement en un contrôle visuel et en la détermination du taux d’humidité pour le café. Il est effectué par les agents du Service de la Normalisation et du Conditionnement (SNC) ou des Services Régionaux du Commerce et du Conditionnement du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (MECI). Il donne lieu à la délivrance du Certificat de Contrôle du Conditionnement et de l’Origine (C.C.CO.). En plus de ce contrôle, la vanille et le café au même titre que les autres DAOV doivent être soumis avant export à un contrôle phytosanitaire pour la délivrance du Certificat phytosanitaire. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 57 2.3- Contrôle des Denrées Alimentaires d’Origine Animale (D.A.O.A.) Les opérateurs désireux d’exporter des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) doivent faire au préalable une demande d’agrément de leur établissement, auprès du Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (SHSP), de la Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS), Ministère de l’Agriculture. L’étude des dossiers de demande d’agrément, la visite d’agrément, la notification à l’opérateur sont du ressort de la SHSP. Il incombe aux agents des Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire (SRSAPS) des Délégations Régionales du Développement Rural (DRDR) d’effectuer les pré-visites d’agrément, les conseils aux établissements agréés et le contrôle du respect de la réglementation sous la supervision de la SHSP. Au moment de l’exportation des produits les inspecteurs vétérinaires de la SHSP délivrent un Certificat d’Origine et de Salubrité qui est établi en fonction des exigences des autorités compétentes des pays importateurs (exigences stipulées au niveau du permis d’importer) et après contrôle des produits (ces contrôles lorsqu’ils ont lieu sont visuels et organoleptiques). 2.4- Contrôle des produits de la pêche et de l’aquaculture En ce qui concerne l’exportation des produits de la pêche (PP) et de l’aquaculture (PA), l’agrément des établissements désireux d’exporter est du ressort exclusif de l’Autorité Sanitaire Halieutique (ASH). Il en est de même de la délivrance du certificat sanitaire qui est nécessaire pour l’exportation des produits considérés. Au moment de l’exportation de PP ou PA les opérateurs doivent contacter les inspecteurs de l’ASH pour que ces derniers procèdent aux prélèvements d’échantillons. Ceux-ci une fois scellés sont acheminés par les opérateurs : (a) au Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Eau (LHAE-Institut Pasteur) en cas d’exportation vers l’Union Européenne ; (b) vers un laboratoire officiel d’analyse microbiologique de leur choix dans le cas d’exportations vers des pays hors Union Européenne. Les rapports d’analyses sont directement adressés à l’ASH qui au vu des résultats délivre ou non les certificats sanitaires. 3- Les contrôles non officiels Quelques produits exportés – vanille, épices, litchis, café, plantes médicinales – font l’objet de contrôles qualité avant empotage, par le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT), à la demande d’importateurs. Actuellement ces contrôles concernent surtout : - le dosage du soufre résiduel sur litchis, - la détection de corps étrangers (avec passage au détecteur de métal) pour tous les produits, - la détection de moisissures (examen visuel et de l’odeur) pour les épices et le café, - la détermination de la densité (poivre, girofle), - la détermination de la stabilité de l’eau (Aw) pour les épices, - la teneur en vanilline de la vanille, - la mesure du taux d’humidité (vanille, épices, café). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 58 Tableau récapitulatif du contrôle des denrées animales exportées Etapes Avant d’exporter Procédures Autorités compétentes Demande d’agrément l’exportation ASH pour pour halieutiques les produits SHSP ou SRSAPS pour les autres DAOA Inspecteurs de l’ASH pour les produits halieutiques Prélèvement et acheminement d’échantillons sur les lots Inspecteurs vétérinaires exportés (SHSP ou SRSAPS) pour les autres DAOA Laboratoires officiels (LAHAE, LCM, ACSQDA) Au moment de l’exportation LME, Analyses microbiologiques LAHAE obligatoire pour l’export vers l’Union Européenne ASH pour halieutiques Délivrance sanitaire du les produits certificat SHSP ou SRSAPS pour les autres DAOA Autorisation d’exporter ASH : Autorité Sanitaire Halieutique SHSP : Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire – Ministère de l’Agriculture) SRSAPS : Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire LAHAE : Laboratoire d’Analyse de l’Hygiène des Aliments et des Eaux (Institut Pasteur) LCM : Laboratoire de Chimie et de Microbiologie LME : Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement ACSQDA : Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments Bureau de l´ONUDI à Madagascar 59 Tableau récapitulatif du contrôle des denrées végétales exportées Etape Procédures Autorités compétentes Contrôle des lots et délivrance du Inspecteur certificat phytosanitaire phytosanitaire frontière Au moment de l’exportation au du poste Contrôle des lots et délivrance du certificat de conditionnement et de Agents du conditionnement contrôle de l’origine (pour la vanille (SNC ou SRCC) et le café uniquement) Autorisation d’exporter SNC : Service de la Normalisation et du Commerce (Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie) SRCC : Service Régional du Commerce et du Conditionnement (Délégation Régionale de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie) Bureau de l´ONUDI à Madagascar 60 II- Le contrôle des importations 1- Contrôles s’appliquant à toutes les denrées alimentaires Au moment de leur importation, toutes les denrées alimentaires doivent faire l’objet de deux prélèvements d’échantillons, par des commissaires ou agents du Commerce de la DCCI (Direction de la Concurrence et du Commerce Intérieur - MECI). Ces prélèvements sont effectués au niveau des postes de contrôles aux frontières (ports et aéroports) : Décret N°2005 – 713 portant création et organisation de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires Circulaire n°184 du Ministère de la Santé et du Planning familial en date du 25 octobre 2005 Décret 93-243 interministériel du 29 avril 1993 relatif à la protection contre les rayonnements ionisant à Madagascar Arrêté interministériel n°3961/93 du 6 août 1993 fixant les modalités de contrôle rendent obligatoire le contrôle du niveau de radioactivité des denrées alimentaires importées à Madagascar. Les échantillons, accompagnés de deux procès-verbaux de prélèvement, sont scellés et acheminés pour analyses. L’un d’entre-eux est acheminé à l’Institut Supérieur des Technologies Nucléaires (ISTN) - Université d’Antananarivo, pour contrôle de son niveau de radioactivité. L’autre est déposé à l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) pour analyses physico-chimiques et/ou microbiologiques : l’échantillon est analysé au sein du laboratoire de l’ACSQDA ou ré-acheminé vers un autre laboratoire par un agent de l’ACSQDA. Dans tous les cas, les échantillons sont enregistrés et les numéros d’enregistrement sont reportés au bulletin d’analyse. L’ISTN transmet son rapport d’analyse à la DCCI (MECI) pour que celle-ci établisse un Certificat de noncontamination radioactive. Pour sa part, l’ACSQDA délivre un Certificat de consommabilité. Les deux certificats sont transmis au poste de contrôle aux frontières pour qu’il délivre l’autorisation d’importation et de mise sur le marché des produits. Outre cette procédure, les importations de denrées alimentaires d’origine végétale (DAOV) et de denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) font l’objet de démarches administratives et de contrôles complémentaires. 2- Spécificités du contrôle des denrées alimentaires d’origine végétale (DAOV) L’importation de denrées alimentaires d’origine végétale (DAOV) – produits d’origine végétale non transformés ou ayant subi une préparation simple telle que mouture, concassage, décorticage, séchage ou pression (par exemple : grains, riz blanc, farine, son, feuilles séchées,…) qui peuvent constituer un risque d’introduction ou de dissémination des organismes nuisibles – est soumise à l’obtention préalable d’un permis phytosanitaire d’importation du Service de la Quarantaine Végétale (SQV Ministère de l’Agriculture) : Bureau de l´ONUDI à Madagascar 61 Arrêté 47-35 du 7 octobre 2002 fixant les mesures de quarantaine et les conditions de détention en quarantaine des produits végétaux importés. Arrêté 47-36 du 7 octobre 2002 réglementant l’importation des végétaux et des produits végétaux La demande est effectuée sur papier libre. Elle est appuyée des documents techniques concernant l’importation. Au moment de la commande l’importateur doit envoyer le permis d’importation au fournisseur qui contactera l’organisme national de la protection des végétaux de son pays d’origine, pour exécuter les exigences phytosanitaires mentionnées dans le permis (ou prendre des mesures équivalentes) et pour certifier l’état phytosanitaire de la marchandise. Le fournisseur doit renvoyer le permis original avec la marchandise et le certificat phytosanitaire établi par l’autorité du pays d’origine. Dès leur arrivée, les DAOV doivent être présentées au poste de contrôle phytosanitaire (PCP). Dans la plupart des cas, le PCP se trouve au bureau de la douane à l’aéroport, aux ports maritimes ou dans les bureaux des colis postaux (il existe sept PCP : Aéroport d’Ivato, colis postaux de Tsarlalana, Antsirabe, Toamsina, Mahajanga, Tuléar, Antsiranana). Selon son importance ou son volume, le contrôle peut porter sur tout ou sur une partie de la marchandise. Dans la plupart des cas, ce contrôle est visuel. L’agent en charge de ce contrôle doit aussi vérifier la conformité des documents (permis d’importation et certificat phytosanitaire). En l’absence de problème, il délivre le procès verbal d’inspection phytosanitaire et d’interception. En cas de suspicion, il peut effectuer des prélèvements d’échantillons pour envoi au laboratoire du SQV ou saisir la marchandise et l’acheminer pour détention au SQV. En parallèle avec ces contrôles, les échantillons sont prélevés pour acheminement à l’Institut Supérieur des Technologies Nucléaires et à l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (voir paragraphe 1). 3- Spécificités du contrôle des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) Le contrôle de l’importation de denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) suit des procédures similaires à celui des DAOV. En premier lieu l’importation des DAOA – c’est-à-dire de tout aliment provenant de tout ou partie, directement ou indirectement d’animaux, de toutes les espèces (produits de charcuterie, produits de pêche, lait et produits laitiers, produits apicoles, ovo-produits, conserves, plats alimentaires cuisinés, dérivés de produits d’origine animale tels que bonbons, biscuits…, compléments alimentaires tels que cubes, bouillons…, boyaux et graisses) – est soumise à l’obtention préalable d’une autorisation sanitaire d’importation : Décret n°2004-041 du 20 janvier fixant le régime appliqué à l’importation d’animaux, de produits et denrées d’origine animale, des graines, fourrages et denrées destinées à l’alimentation des animaux. Circulaire n°1211-2004 MAEP/SG/DSAPS sur le rappel de procédure sur l’importation et l’exportation d’animaux, de produits et denrées d’origine animale, d’aliments destinés aux animaux. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 62 L’Autorisation sanitaire d’importer doit être transmise à l’exportateur afin qu’il prenne connaissance des exigences sanitaires des autorités malgaches et prenne à cet effet les mesures adéquates. De la même façon que pour les DAOV, les marchandises doivent être réceptionnées au poste de contrôle aux frontières, accompagnées de l’original de l’autorisation sanitaire d’importation ainsi que d’un certificat d’origine et de salubrité établi par les services officiels de contrôle vétérinaire du pays d’origine. La conformité de ces documents est contrôlée par les vétérinaires du Service de l’Hygiène et de la Santé Publique - SHSP (DSAPS - Ministère de l’Agriculture) lorsque les marchandises arrivent à l’aéroport d’Ivato ou par des vétérinaires des Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire – SRAPS lorsque les marchandises sont réceptionnées dans les autres aéroports et ports du pays. Les vétérinaires procèdent aussi à un contrôle des qualités organoleptiques des DAOV (odeur, couleur, saveur, consistance), de leur conditionnement et de leur température (produits frais et congelés). Dans les faits, les services vétérinaires disent qu’ils ne sont pas toujours avertis de l’arrivée des marchandises aux postes frontières et qu’ils ne peuvent donc pas toujours effectuer un contrôle sur ces dernières. En cas de conformité de l’ensemble de ces contrôles les marchandises sont autorisées à l’introduction. Parallèlement, celles-ci font l’objet de prélèvements de deux échantillons, par les agents du commerce, destinés à l’Institut Supérieur des Technologies Nucléaires et à l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualités des Denrées Alimentaires en vue de l’obtention du certificat de non contamination radioactive et du certificat de consommabilité, tel que cela a été décrit plus haut. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 63 Tableau récapitulatif des contrôles des denrées animales importées Etapes Procédures Autorités compétentes Demande d’autorisation Service de l’Hygiène et de la sanitaire d’importer Santé Publique (DSAPS – MAEP) Avant d’importer Demande du certificat sanitaire Autorité compétente du pays exportateur Contrôle : - de l’autorisation sanitaire Inspecteur vétérinaire au Poste d’importer, Frontière - du certificat sanitaire, - des produits et de leur conditionnement. Au moment de l’importation Prélèvement et acheminement Agent du Commerce au Poste d’échantillons pour analyse Frontière Analyse du radioactivité niveau de Institut Supérieur Technologies Nucléaires des Agence de Contrôle de la Analyses physico-chimiques et Sécurité Sanitaire et de la microbiologiques Qualité des Aliments Délivrance du certificat de non Direction de la Concurrence et contamination radioactive du Commerce Intérieur (MECI) Délivrance du consommabilité certificat de Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments Autorisation d’importer Bureau de l´ONUDI à Madagascar 64 Tableau récapitulatif des contrôles des denrées végétales importées Etapes Procédures Autorités compétentes Demande d’autorisation Service de la Quarantaine phytosanitaire d’importer Végétale (DSAPS – MAEP) Avant d’importer Demande du phytosanitaire certificat Autorité compétente du pays exportateur Contrôle : - de l’autorisation phytosanitaire Inspecteur du phytosanitaire au d’importer, Poste Frontière - du certificat phytosanitaire, - des produits et de leur conditionnement. Prélèvement et acheminement Agent du Commerce au Poste d’échantillons pour analyse Frontière Au moment de l’importation Analyse du radioactivité niveau de Institut Supérieur Technologies Nucléaires des Agence de Contrôle de la Analyses physico-chimiques et Sécurité Sanitaire et de la microbiologiques Qualité des Aliments Délivrance du certificat de non Direction de la Concurrence et contamination radioactive du Commerce Intérieur (MECI) Délivrance du consommabilité certificat de Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments Autorisation d’importer Bureau de l´ONUDI à Madagascar 65 III- Le contrôle des denrées sur le marché local Le contrôle des denrées alimentaires sur le marché local est du ressort des trois ministères de la santé, du commerce et de l’agriculture ainsi que des autorités communales (par exemple le BMH à Tananarive). 1- Certificat de consommabilité et immatriculation des établissements En principe, chaque lot de production de denrée alimentaire avant sa mise sur le marché doit faire l’objet d’un contrôle par l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) pour délivrance d’un certificat de consommabilité (Circulaire n°184 du Ministère de la Santé et du Planning Familial en date du 25 octobre 2005). La définition d’un « lot » n’est pas donnée par le texte officiel : Art. 1 - Pour la délivrance du Certificat de consommabilité : Tous les établissements agro-alimentaires doivent soumettre pour analyse leurs produits : les résultats d’analyse doivent parvenir auprès de l’ACSQDA aux fins de délivrance d’un certificat de consommabilité pour chaque lot de production de denrée alimentaire avant sa mise sur le marché. Tous les établissements agro-alimentaires et de restauration collective doivent être immatriculés auprès de l’ACSQDA : Art. 2 - Pour l’immatriculation de l’établissement alimentaire : Tout établissement agro-alimentaire et tout établissement de restauration collective, tout vendeur d’aliment de rue, doivent être immatriculés et déclarer leurs produits mis sur le marché auprès de l’Agence. Cette activité d’immatriculation rencontre une difficulté majeure. La plupart des établissements n’étant pas en règle du point de vue fiscal ne souhaitent pas se faire connaître de l’administration. Actuellement entre 150 et 200 établissements seraient immatriculés. L’ACSQDA ne dispose pas de moyens humains et matériels suffisants pour procéder à un recensement exhaustif des établissements du secteur agroalimentaire. 2- Le contrôle des denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) 2 .1- Obligations légales du contrôle des DAOA L’article 10 de la LOI N°2006-030 du 24 novembre 2006 sur l’Elevage à Madagascar stipule que tous les produits de l’élevage destinés à la consommation humaine, et les denrées alimentaires d’origine animale mis sur le marché doivent être sains, de qualité marchande et non nocifs au consommateurs. D’après l’article 11 de la même loi, la préparation, la transformation, le conditionnement, le stockage, la conservation et la mise en vente des produits de Bureau de l´ONUDI à Madagascar 66 l’élevage destinés à la consommation humaine et les DAOA doivent être conformes aux normes prescrites par voie réglementaire (voir les arrêtés présentés plus loin). Ces dispositions sont complétées par le DECRET N°93 – 844 relatif à l’hygiène et à la qualité des aliments et produits d’origine animale dont l’article 4 stipule l’obligation de procéder : - à l’inspection sanitaire et qualitative avant et après abattage des animaux dont la chair et les organes sont destinés à la consommation humaine, au contrôle des conditions d’hygiène dans lesquelles a lieu l’abattage, à la surveillance des conditions d’hygiène exigées pour la transformation, la préparation, l’entreposage, la conservation, le transport, l’exposition, la vente, la distribution des DAOA. Les ARRÊTES N°3208/94, N°3212/94, N°3211/94, N°7709/97 fixent respectivement les conditions de l’inspection sanitaire des animaux dans les abattoirs, les normes auxquelles doivent satisfaire les véhicules utilisés pour le transport des viandes et produits destinés à la consommation, les normes auxquelles doivent satisfaire les abattoirs pour être agréés, et les modalités d’estampillage des viandes et abats destinés à la consommation humaine, pour l’exportation et pour le marché local. 2.2- Désignation des autorités compétentes Selon la LOI N°2006-030 sur l’Elevage, l’autorité compétente en matière de contrôle dans le secteur des DAOA est l’administration vétérinaire (article 67) : Art.67 Le traitement, l’entreposage, l’utilisation, l’importation et l’exportation des issues, de toutes denrées alimentaires d’origine animale et des produits de la pêche ou de l’aquaculture sont soumis au contrôle sanitaire de l’Administration Vétérinaire. A cet effet (Art.72), ses agents sont habilités à exercer des contrôles systématiques ont un libre accès dans les établissements, les postes frontaliers et tous lieux pour s’assurer du respect des normes d’hygiène et techniques prescrites par les dispositions de la présente Loi et de ses textes d’application. En cas de constatation ou de suspicion d’affections animales, de mise en circulation des viandes ou de denrées d’origine animale impropres à la consommation, de nonconformité des établissements aux normes édictées par la législation en vigueur, de non respect des conditions requises en matière d’importation et d’exportation, les agents mentionnés à l’article précédent prescrivent, sans préjudice de l’application des sanctions pénales, des mesures administratives correspondantes, les cas échéants (art.73). A ce titre, ils peuvent prendre des mesures d’isolement, de mise en quarantaine des animaux, de saisie des viandes, des produits ou denrées et médicaments mis en cause, et leur destruction, de prélèvements d’échantillons et de diagnostic dans un laboratoire agréé, de fermeture des établissements, magasins ou points de vente mis en cause, de suspension ou le retrait de l’agrément à l’exercice d’une activité professionnelle. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 67 L’article 5 du DECRET N°93 – 844 rappelle que les missions d’inspection sanitaire et qualitative des DAOA sont placées sous l’autorité des services vétérinaires officiels mais qu’elles peuvent en partie être confiées à des personnes sous la responsabilité de ces derniers et désignées par leurs soins. L’ARRETE 3208/94 précise que l’inspection sanitaire des animaux, des viandes et abats est effectuée par les vétérinaires officiels, les autres vétérinaires ou à défaut par les médecins ou les sortants de l’Ecole d’Enseignement Médico-Social. Toutefois, un texte plus récent, DECRET N°2005-378, porte création de Services Vétérinaires municipaux et fixe leur organisation, attribution et fonctionnement. Il stipule que le contrôle de la qualité sanitaire des DAOA est dorénavant du ressort des municipalités, avec l’appui technique des services vétérinaires de l’Etat. Selon ce décret les services vétérinaires municipaux sont en charges d’effectuer des inspections sanitaires et qualitatives des animaux et des DAOA. Ils ont pour attributions : la direction des abattoirs municipaux et fourrières municipales, l’inspection de salubrité et qualité des DAOA en tous lieux de préparation, de fabrication, d’entreposage ou de vente, le contrôle des magasins de vente de tous produits et denrées d’origine animale et des lieux de restauration collective, l’inspection des tueries particulières, des entrepôts frigorifiques municipaux. Dans les limites territoriales de la Commune urbaine, les Vétérinaires et les préposés sanitaires commissionnés et assermentés ont qualité pour inspecter les animaux et les denrées animales ou d’origine animale destinés à la consommation. Ils peuvent procéder aux saisies et prélèvements (art.7). Chaque service vétérinaire municipal est créé et organisé par délibération du Conseil municipal. Il est à la charge des budgets municipaux et placé sous la tutelle administrative de la Commune et sous la tutelle technique de la Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS) du Ministère de l’Agriculture. Le personnel technique des services vétérinaires municipaux peut être composé : du personnel mis à sa disposition, du personnel détaché, d’agents recrutés sur le budget de la commune. Ces services peuvent aussi être confiés à des sociétés spécialisées. Dans le cadre de la mise en place des services municipaux l’administration a pour mission : de contribuer à leur développement, suivi, animation, coordination, assistance technique voir d’en assurer la bonne marche au cas ou les communes ne peuvent satisfaire aux conditions requises en la matière (article 10). L’article 14 stipule que la Commune urbaine est responsable de la préservation de l’hygiène et de la santé publique dans les limites territoriales de sa Commune. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 68 2.3- Les contrôles effectifs des DAOA Dans les faits, le contrôle du secteur des DAOA (hors produits halieutiques) incombe actuellement aux vétérinaires du Service de l’Hygiène et de la Santé Publique SHSP (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire – Ministère de l’Agriculture) et des Services Régionaux de la Santé Animale et du Phytosanitaire (Directions Régionales du Développement Rural), les seconds étant placés sous la tutelle technique des premiers. Le décret de 2005 (n°378) portant création de services municipaux vétérinaires n’est pas appliqué. De l’avis des personnes rencontrées le contrôle des DAOA et des établissements du secteur, de l’abattage au commerce de détail est déficient. Au niveau des tueries le contrôle des abattages n’est pas toujours réalisé (manque de personnel, manque de véhicules…) et lorsqu’il l’est, il est effectué par un personnel à qui il manque les qualifications requises (techniciens d’élevage des SRSAPS, sages-femmes, infirmiers ou médecins des services décentralisées de la santé). Ces agents ne sont pas placés sous la tutelle hiérarchique des services vétérinaires centraux (SHSPDSAPS-Ministère de l’Agriculture). Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, ceux-ci ont pour mission de définir la politique de contrôle et de s’assurer de sa mise en œuvre. Compte tenu du manque de moyens humains et matériels, les vétérinaires du SHSP ne peuvent assurer la supervision et l’encadrement technique des agents d’inspection que lors de tournées sporadiques sur le terrain. Les vétérinaires officiels rencontrés disent qu’ils ne procèdent qu’épisodiquement à des descentes dans les boucheries et autres établissements commerciaux (manque de personnel). Ils disent ne jamais prendre de mesures destructives ou de fermeture des établissements, sans concertation avec les autorités locales. A ce titre, le SRSAPS de la région d’Antananarivo et le BMH auraient mis en place des tournées hebdomadaires d’inspections des boucheries de la commune. En principe c’est l’ASH qui est en charge du contrôle des produits halieutiques à Madagascar, de la production à la commercialisation de détail, dans les faits la directrice nous a dit que ses agents concentrent leur action sur la filière des produits destinés à l’export. 3- Contrôle des établissements de restauration et des commerces de détail 3.1- Contrôle des établissements de restauration Le contrôle des établissements de restauration collective est du ressort des autorités communales. A Tananarive, c’est le Bureau Municipal de l’Hygiène (BMH) qui assure cette mission. En premier lieu, tous les projets d’ouverture d’établissements de restauration collective doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation d’ouverture auprès du Service des marchés de la commune. Cette autorisation n’est délivrée qu’après que le BMH ait donné son avis favorable faisant suite à une inspection relative à l’hygiène des locaux. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 69 Le BMH comprend en son sein une équipe de 13 Inspecteurs d’Hygiène, assermentés auprès du Tribunal de première instance. Ces inspecteurs (deux par arrondissement et un au niveau du siège du BMH) sont chargés de faire respecter la législation relative à la police sanitaire qui réglemente les activités sur le territoire de la commune d’Antananarivo. A ce titre, ils sont habilités à inspecter les locaux des établissements de restauration collective. En cas d’infractions à la réglementation, les inspecteurs formulent des directives. Si lors d’une seconde visite, les directives n’ont pas fait l’objet d’actions correctives, le Service des Affaires Juridiques de la Commune est saisi. Celui-ci est habilité à décider de la fermeture de l’établissement. Les inspecteurs sont autorisés à effectuer la saisie des « aliments cuits » jugés insalubres (à condition d’être accompagnés d’agents de la police municipale). L’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires (ACSQDA) intervient dans le contrôle de l’hygiène des établissements agro-alimentaires et des établissements de restauration collective. Mais ses agents ne sont pas encore assermentés et ne peuvent sanctionner les manquements à la réglementation. Leurs descentes sur le terrain sont donc uniquement à vocation de conseil et d’information. 3.2- Contrôle des commerces de détails Le contrôle des commerces de détail de denrées alimentaires non cuites est du ressort des commissaires et agents du commerce de la DCCI et des délégations régionales du commerce, il est prévu qu’il devienne celui du Service de la Répression des Fraudes (Ministère de l’Economie - MECI). Les commissaires et contrôleurs du commerce sont au nombre d’une cinquantaine au niveau central et d’une centaine à l’échelon régional au niveau des Service Régionaux du Commerce. Ce sont des agents assermentés et qualifiés comme Officiers de Police Judiciaire. Lors des descentes dans les établissements de commerce, ils sont habilités à procéder à la vérification de la conformité des documents et autorisations administratives mais aussi à la constatation des infractions : étiquetage, modalités de conservation des produits, délits de tromperie et de falsification, publicité mensongère. Ces contrôles ont pour cadre réglementaire la Loi du 01 août 1905 sur la répression des fraudes. Les commissaires du commerce rencontrés soulignent le caractère obsolète de cette loi qui réglemente : les infractions sur la tromperie, la falsification et la mise en vente des denrées alimentaires falsifiées, corrompues ou toxiques destinées à l’alimentation humaine ou animale. Les commissaires et contrôleurs sont habilités à dresser des procès verbaux, à procéder à la saisie fictive ou à la consignation des produits. Les PV sont transmis au Service de la Législation et du Contentieux du Ministère. Les poursuites sont effectuées par voie administrative et donnent lieu au règlement d’une amende transactionnelle. Si l’opérateur verbalisé s’y oppose, le Service de la Législation entame une poursuite par voie judiciaire par déferrement au Parquet. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 70 4- Contrôle de l’usage des produits pesticides A Madagascar, le commerce et l’usage des pesticides est réglementé par l’ ORDONNANCE n°86-013 du 17 septembre 1986 relative à la législation phytosanitaire et par une série de décrets et arrêtés ministériels. Le DECRET N°92-473 portant réglementation des produits agropharmaceutiques stipule que tous les pesticides doivent être soumis à l’agrément du Ministère de l’Agriculture avant d’être commercialisés ou utilisés. A cet effet, le décret prote création d’un Comité d’Homologation et stipule les procédures d’homologation des produits. Au final, seuls sont autorisés à l’usage, les produits portés sur une liste officielle (Index phytosanitaire) Les ARRETES N°7451/92, N°7452/92, N°0467/93, N°6225/93 portent respectivement sur la normalisation de l’étiquetage et des emballages des produits agropharmaceutiques, sur la réglementation du stockage et du reconditionnement de ces produits, sur leur importation, fabrication, commercialisation et distribution et sur la suspension et la restriction d’utilisation de quelques produits agropharmaceutiques. Cette série d’arrêtés est complétée par le DECRET N°95-092 qui instaure les sanctions relatives aux infractions sur la commercialisation, la distribution et l’utilisation des produits agropharmaceutiques. L’ARRETE N°7450/92 portant modalités de contrôle et d’échantillonnage des produits agropharmaceutique stipule que le service officiel compétent pour réaliser les contrôles des pesticides à l’importation, à la fabrication, à la commercialisation, et à l’utilisation est le Service de la Protection des Végétaux (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire, Ministère de l’Agriculture). Dans les faits et compte-tenu d’un manque de personnel et de moyens matériels, les différents contrôles mentionnés précédemment sont très sporadiques. Le Comité d’Homologation des pesticides est opérationnel. Les analyses de composition des produits sont assurées par le Laboratoire de Chimie des Pesticides (LCP). Bureau de l´ONUDI à Madagascar 71 CHAPITRE 5 Projet en cours I- Les projets de lois 1- La Loi alimentaire Le titre I (le premier draft du projet de loi alimentaire est donné en annexe 12) concerne des définitions et des dispositions générales Il stipule que la présente Loi a pour buts : - de protéger les consommateurs contre les denrées alimentaires et les matériaux au contact des aliments pouvant mettre la santé en danger ; d’assurer la qualité, l’hygiène et la sécurité sanitaire de toute la chaîne alimentaire dans de bonnes conditions ; de protéger les consommateurs contre les fraudes et les tromperies relatives aux denrées alimentaires. Le champs d’application de la Loi concerne : - - la production agricole, dans la mesure où celle-ci est destinée à la fabrication des denrées alimentaires et des aliments pour animaux ; la transformation, le traitement, l’entreposage, le transport, la restauration collective, la distribution et la vente des denrées alimentaires et des matériaux au contact des aliments (…) l’information objective du consommateur et la loyauté dans le commerce. Pour autant qu’elles ne vont pas à l’encontre d’engagements contractés en vertu des conventions internationales, les mêmes dispositions s’appliquent aux denrées alimentaires et aux matériaux en contact avec les aliments importés. Le titre premier consacre : - la place centrale de l’analyse de risques dans la gestion de la qualité sanitaire des aliments : « Toutes activités dans le domaine alimentaire doivent être gérées sur la base de l’analyse des risques. » - la place centrale de l’Etat comme garant de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments afin de protéger les consommateurs et d’assurer les pratiques loyales et marchandes dans les transactions commerciales. Le projet de Loi promeut aussi une coordination des activités de contrôle : « Les activités de contrôle doivent être coordonnées pour couvrir de manière cohérente toute la chaîne des aliments. Elles doivent être réalisées sur une base scientifique et Bureau de l´ONUDI à Madagascar 72 juridique, en toute indépendance et de manière uniforme sur l’ensemble du territoire malagasy. » Pour ce faire, la création d’un comité de contrôle interministériel est prévue. Il sera chargé d’assurer la surveillance de la conformité des produits alimentaires sur le marché pour la sécurité des consommateurs. La responsabilité des professionnels est elle aussi soulignée dans le projet de Loi. En effet, les producteurs ont la responsabilité première de la qualité sanitaire de leurs produits, avec une obligation de vérification interne efficace, pertinente et fiable. Les conditions d’exercice de la production et de vente des denrées alimentaires doivent être subordonnées : - à la possession de la carte statistique, du certificat d’existence de l’établissement, de la carte professionnelle ; à la présentation d’un certificat de consommabilité ; à la possession d’un local approprié et agréé à l’activité exercée, distinct du domicile et ouvert au public ; Le projet rend obligatoire : - - - d’assurer la qualité sanitaire des aliments tout le long de la chaîne alimentaire et la traçabilité des produits ; d’assurer ou de faire assurer, après acquisition, les transports des denrées alimentaires avec le soin et la diligence qu’implique la nécessité d’en éviter la détérioration ; d’entreposer, de conserver ou de stocker les denrées alimentaires en des locaux ou lieux spécialement aménagés, maintenus dans des bonnes conditions d’hygiène ; d’assurer la transformation suivant les démarches HACCP d’observer le délai de consommabiité ou la date limite de péremption. La nécessité de la mise en place de l’autocontrôle est soulignée par les articles 46 à 50 : Article 46. : « Les professionnels doivent assurer la qualité de leurs produits suivant les règlementations en vigueur, ainsi que les principes généraux d’hygiène et les guides des bonnes pratiques sectoriels. » Article 47. : « Les professionnels alimentaires qui se conforment à la mise en place de l’autocontrôle peuvent bénéficier des mesures incitatives notamment l’assistance technique relative à la qualité des produits par les départements ministériels concernés. Les recommandations et les directives de l’Etat sont fixées par voie réglementaire. » Article 48. : « Quiconque fabrique, traite, distribue, importe ou exporte des denrées alimentaires doit veiller à la mise en place de l’autocontrôle et se conformer aux exigences légales. Il est tenu de les analyser ou de les faire analyser, selon les règles de la bonne pratique de fabrication. » Bureau de l´ONUDI à Madagascar 73 Article 50. : « La validation d’un système d’autocontrôle est assurée par les autorités compétentes. L’autocontrôle n’exclut pas le contrôle officiel. L’Etat donne les directives à fournir en relation avec l’autocontrôle. » 2- Lois sur la répression des fraudes et sur la protection du consommateur Parallèlement au projet d’élaboration d’une Loi alimentaire, deux projets législatifs moins avancés et à l’état de démarrage sont portés par le Service de Répression des Fraudes (Direction de la Qualité et de la Protection des Consommateurs, Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie). Il s’agit des projets de Loi sur la répression des fraudes (en remplacement de la loi de 1905) et d’un projet de Loi de protection du consommateur. II- L’organisation des autorités de contrôle 1- Ajustement du système de contrôle phytosanitaire Dans le paragraphe consacré à la présentation du Service de la Quarantaine Végétale-SQV (chapitre 1), nous avons souligné que, sur le plan international, la nécessité de démontrer la compétence et l’efficacité des autorités de contrôle du phytosanitaire est de plus en plus pressante : accords SPS (Sanitaires et Phytosanitaires) de l’OMC, projet de protocole du COMESA sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires, Convention Internationale pour la Protection des Végétaux - CIPV (voir annexe 11)… Afin de renforcer la position et l’efficacité de l’autorité de contrôle sur le terrain, le chef du SQV a élaboré et nous a soumis une proposition de projet d’ « Ajustement et développement du système national de contrôle phytosanitaire des végétaux et produits végétaux à l’importation et à l’exportation » (voir annexe 10) Celui-ci met l’accent sur les enjeux relatifs à (1) à la protection de l’agriculture malgache contre l’introduction et la dissémination d’organismes nuisibles, (2) la nécessité de respecter les règlements et normes internationales en matière de protection des végétaux, dans le cadre des échanges commerciaux de Madagascar avec l’étranger. Les actions proposées pour le projet s’articulent autour de : (1) l’analyse des lacunes actuelles et des besoins en renforcement du système national du contrôle phytosanitaire, (2) le renforcement des capacités du service central sur le terrain, (3) le renforcement des capacités du laboratoire de la quarantaine. 2- Ajustement des services vétérinaires En juin 2007, Madagascar a reçu la visite d’une mission d’inspection de l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale). Celle-ci avait pour objectif d’évaluer la Bureau de l´ONUDI à Madagascar 74 situation locale et de déterminer les besoins en matière d’assistance pour la mise à niveau des services vétérinaires selon les critères du « Code sanitaire pour les animaux terrestres » (2007). Rappelons que l’Office International des Epizooties créé en 1924 est devenu en 2003 l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, tout en conservant son acronyme historique (OIE). L’OIE est donc l’organisation intergouvernementale (172 pays membres dont Madagascar) chargée d’améliorer la santé animale dans le monde. En la matière, les normes établies par cet organisme sont reconnues comme références mondiales par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L’une de ces références majeures est le « Code sanitaire pour les animaux terrestres » (http://www.oie.int/fr/normes/MCODE/fr_sommaire.htm). Ce code a pour objectif d’assurer la sécurité sanitaire du commerce international des animaux terrestres et des produits qui en sont issus. A ce titre, il englobe les dimensions de santé animale et de sécurité alimentaire. Dans la perspective d’atteindre cet objectif, le texte détaille les mesures de santé animale qui doivent être déployées par les services vétérinaires et par les autres autorités compétentes des pays importateurs et exportateurs. Le code terrestre aborde aussi la question de l’évaluation des services vétérinaires nationaux (titre I, chapitre 1.3.3). L’évaluation des services vétérinaires (SV) telle que l’envisage le code terrestre s’appuie sur l’évaluation de principes fondamentaux de la qualité que sont : la faculté de discernement, l’indépendance, l’impartialité, l’intégrité, l’objectivité et l’organisation générale des SV. Ces derniers doivent pouvoir démontrer qu’ils ont notamment la maîtrise de l’élaboration et de l’application des mesures sanitaires ainsi que des activités de certification vétérinaire internationale. Les SV doivent apporter les mêmes types de preuve lorsqu’ils ont la responsabilité des activités de santé publique, comme cela est le cas à Madagascar, ceci grâce à : - une réglementation appropriée des ressources financières suffisantes une organisation efficace, notamment : - l’existence d’un système efficace de surveillance des maladies animales et de notification des problèmes sanitaires ; - l’existence d’un système de communication interne et externe. L’existence d’un SV qui réponde à ces exigences qualitatives est d’une importance primordiale dans le cadre du commerce international. En effet, le code statue que tout pays membre doit reconnaître à tout autre pays membre le droit de procéder à l’évaluation de ses SV dès lors que le pays qui en prend l’initiative est un importateur ou un exportateur effectif ou potentiel de marchandises et que cette évaluation est une composante d’une procédure d’analyse de risque, en vue de déterminer ou réexaminer les mesures sanitaires qui s’appliquent à ces échanges. La mission de l’OIE qui a séjourné à Madagascar en juin 2007 avait pour objectif de démarrer un programme d’appui de cette organisation pour la mise à niveau de l’autorité compétente locale : c’est-à-dire les Services Vétérinaires de la Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS). Ce projet de mise à niveau est d’une importance majeure pour le pays si celui-ci souhaite exporter ses produits Bureau de l´ONUDI à Madagascar 75 animaux. En effet, aucun pays membre de l’OIE n’aura confiance en ces derniers tant que Madagascar ne pourra démontrer qu’elle suit les lignes directrices du code terrestre, sur la santé animale et l’hygiène des denrées d’origine animales. Suite à la mission de juin 2007, la DSAPS travaille à l’élaboration d’un document de politique générale et d’un plan stratégique détaillé qui permettra d’entamer les démarches de mise aux normes de ses services avec l’appui de l’OIE et d’autres bailleurs de fonds. Les principaux éléments de politique générale à clarifier concerne la définition : - des besoins budgétaires et des investissements nécessaires pour le bon fonctionnement des services vétérinaires ; - des responsabilités des différents intervenants de la santé animale et de l’hygiène public ; - des besoins en personnel. En ce qui concerne le plan stratégique, plusieurs actions ont été identifiées comme étant prioritaires : 1- la mise en place de documents qualité en matière de gestion documentaire et d’organisation des postes au sein de la DSAPS ; 2- l’amélioration des systèmes de communication. La DSAPS en tant que point d’information OIE est censée centraliser toutes informations relatives aux maladies animales et à la sécurité sanitaire des denrées d’origine animale. Compte-tenu de la multiplicité des acteurs intervenant dans ce domaine, la DSAPS n’est pas toujours tenue informée de ce qui se passe (par exemple des saisies ou des destructions de produits ou d’animaux). Elle n’est pas non plus toujours informée par les douanes de l’entrée des produits animaux sur le territoire. C’est pourquoi la DSAPS est notamment favorable à la mise en place d’un guichet unique pour tous les contrôles aux frontières ; 3- la réhabilitation et le renforcement du Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire qui est un instrument primordial dans la mise en place d’un système d’épidémio-surveillance. L’objectif de ce projet de renforcement est d’aboutir au dépôt d’une demande d’accréditation selon la norme ISO 17.025 ; 4- la réalisation d’études de risques (identification des risques, des étapes critiques, détermination des niveaux de contaminations des produits…) en particuliers sur les abattoirs afin de disposer des données chiffrées nécessaires à la mise en place d’une politique d’hygiène publique efficace. 3- La coordination des différents services officiels de contrôle La nécessité de clarifier les responsabilités des différents services impliqués dans le contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires et de mettre en place une coordination effective et efficace de ces services a été souligné par l’ensemble des Bureau de l´ONUDI à Madagascar 76 différents intervenants rencontrés. Nous avons vu que ce besoin est exprimé dans le projet de Loi alimentaire. Il s’agit aussi d’un point qui est repris dans le projet de plan d’action annuel 2008 du Comité National du Codex Alimentarius (CNCA). Dans ce cadre, un consultant (Projet FAO – Gouvernement malgache « Renforcement des capacités du CNCA ») conduit actuellement une réflexion sur le renforcement du positionnement de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments (ACSQDA) comme agence effective de coordination des contrôles sanitaires. Cette consultance doit s’achever en mars. Un rattachement direct de l’ACSQDA à la primature ou à la présidence est envisagé. L’ensemble des instance impliquées dans le contrôle des importations et des exportations (Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire, Direction du Concurrence et du Commerce Intérieur, Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur, Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments) s’accordent aussi sur la nécessité de créer un guichet unique au niveau des postes de contrôle frontalier afin d’améliorer l’efficacité des contrôles. Le Service de la Répression des Fraudes (DQPC – Ministère de l’Economie) travaille actuellement sur un projet allant dans ce sens. III- Renforcement des capacités des laboratoires Un groupe de laboratoires officiels (Laboratoire de Contrôle des Pesticides, Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire, Laboratoire d’Analyse et de Contrôle des Aliments et de l’Eau, section alimentaire du Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement, Laboratoire de Chimie et de Microbiologie) s’est constitué, sous la coordination d’un assistant technique français (auditeur Cofrac), affecté auprès de Direction de la Recherche Zootechnique (FOFIFA). Les responsables et les techniciens de ces laboratoires se réunissent régulièrement pour des formations et pour la mise en place de démarches de préparation à la demande d’accréditations ISO 17.025. L’objectif de ce groupe de travail est que chaque laboratoire puisse déposer une demande d’accréditation pour une ligne d’analyse d’ici deux ans. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 77 IV- Projets par filières 1- Filière viande et denrées d’origine animale10 1.1- Le marché national de la viande Pour les personnes interrogées la mise en place d’une politique nationale d’amélioration de la qualité sanitaire des viande passe par la nécessité de mener une réflexion sur le choix du type de structures d’abattage à mettre en place et des modalités de leur gestion. La situation actuelle dans ce domaine est caractérisée par l’existence d’un nombre élevé de petites tueries (à Antananarivo, leur recension reste à faire, actuellement seule une dizaine d’entre-elles sont officiellement reconnues). Ces établissements sont vétustes, manquent de salubrité et d’entretien par les gestionnaires (privés ou collectivités locales). Le projet de créer différentes catégories d’agrément pour les abattoirs, par exemple la mise en place d’un label qualité pour le secteur du tourisme, a été évoqué comme une piste possible pour dynamiser la filière. L’amélioration de la filière passe aussi par l’amélioration des transports de viande : application des textes réglementaires en la matière et de mise en place une collaboration étroite avec les forces de l’ordre. Les points de vente doivent aussi être améliorés : recensement de tous les points de vente, concertation avec les administrations locales et les opérateurs afin de les informer sur la réglementation en vigueur, formation des professionnels dans le domaine de l’hygiène. La formation des personnels en charge des inspections de viande est un autre point crucial pour l’amélioration de la sécurité sanitaire de ces produits. Rappelons que cette mission incombe au SHSP (DSAPS). En 2006, ces formations ont été financées par le projet Développement Elevage dans le Sud et Sud-Ouest (DELSO) et le Projet d’Appui à la Santé Animale (PASA). Actuellement, le SHSP recherche de nouveaux financements pour poursuivre ces formation et pour réaliser un recensement complet des inspecteurs, compléter leur dotation en véhicules, matériel d’estampillage, badges et cartes professionnelles. 1.2- Projets d’appui à l’exportation de denrées alimentaires d’origine animale (DAOA) La Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire (DSAPS), Ministère de l’Agriculture, est en charge de plusieurs dossiers relatifs à l’exportation de DAOA. Le projet le plus avancé concerne l’exportation de miel vers l’Union Européenne. La DSAPS est en relation avec deux ONG locales (l’une est soutenue par Saha, l’autre par l’AFDI) et un groupement de producteurs qui veulent mettre en place des mielleries, dans la perspective d’exporter du miel. Ce projet est mené en 10 Synthèse des éléments recueillis lors d’entretiens avec la chef du Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (DSAPS – Ministère de l’Agriculture) et avec l’Assistant Technique français en poste à la DSAPS. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 78 collaboration avec l’UPDR (MAEP). Les exportations de DAOA vers l’UE étant actuellement soumises à un embargo (décision 2006/241 de la Commission Européenne), la DSAPS a pris officiellement contact avec la Direction Générale Santé et Protection des Consommateurs (DGSANCO) de la Commission Européenne pour connaître les exigences réglementaires à mettre en œuvre afin d’obtenir une levée partielle de ce dernier pour le miel. D’après les personnes en charge de ce dossier au sein de la DSAPS les règles sur le miel ne seraient pas harmonisées au sein de l’UE et les exigences porteraient uniquement sur la mise en place d’un plan de surveillance des résidus. Actuellement deux vétérinaires de la DSAPS assurent le suivi de deux établissements de production de foie gras (Bon Goût, La Landaise) agréés pour l’export vers Maurice. Leurs activités concernent : l’inspection ante et post-mortem des volailles abattues, le contrôle des phases d’abattage, plumage et mise en boites des foies, le contrôle de l’hygiène des infrastructures et du personnel, l’apposition d’un visa sur les analyses de l’eau utilisée aux différentes étapes du processus de transformation. La DSAPS souhaite aussi soutenir la filière palmipède gras pour l’exportation de ses produits (notamment le foie gras) vers l’Union Européenne. Pour ce faire, elle propose la mise en place d’un programme de sécurisation sanitaire, dans les zones de concentration des élevages (Behenjy, Mahitsy) et d’un programme de suivi et de contrôle de l’abattoir de Behenjy. Elle envisage une prise de contact sur ce dossier avec la DGSANCO avant la fin 2009. Enfin, le troisième projet concerne l’exportation de viande de zébu désossée, pour laquelle Madagascar bénéficierait d’un cota d’importation de 7600 tonnes dans l’Union Européenne. Le calendrier d’avancement sur ce projet est fixé à 2012. 2- La filière lait En ce qui concerne l’amélioration de la sécurité sanitaire au sein de la filière lait, l’ensemble des informations recueillis auprès des différents intervenants11 sont convergentes. La situation actuelle est caractérisée par une absence de contrôle officiel sur les produits. Seuls quelques industriels effectuent des auto-contrôles qui concernent avant tout le dénombrement de la flore aérobie mésophyle totale. Des échantillons sont parfois adressés au Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Eau (Institut Pasteur) pour l’identification de germes. La responsable qualité de la société Tiko avance que le lait lors de son arrivée à l’usine est généralement fortement chargé en germes : 106 à 107 CFU/ml parfois plus. Les personnes rencontrées s’accordent aussi sur l’existence probable de nombreux pathogènes dans le lait cru, due aux maladies animales et au manque d’hygiène généralisé : tuberculose bovine, salmonelles, coliformes fécaux, listéria, campylobacter… 11 Il s’agit de : la chef du Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (DSAPS – Ministère de l’Agriculture), l’Assistant Technique français en poste à la DSAPS, la responsable qualité de la société Tiko, les chefs de services de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments, le Président du Comité National du Codex Alimentarius, le coordinateur du projet de développement de la filière lait de Land O’Lakes. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 79 Il y a donc une nécessité impérieuse des réaliser des études de risques le long de la filière : analyse des pratiques des intervenant de l’élevage à la consommation, détermination des points critiques, détermination des risques sanitaire (identification des germes) et évaluation des niveaux de contamination des produits. Ces études constituent les préalables nécessaires à la mise en place de politiques de contrôle et d’actions correctives. Les personnes rencontrées soulignent aussi que l’absence de réglementation portant sur la qualité sanitaire des produits constitue un frein majeur pour la modification des pratiques des différents opérateurs. La responsable qualité de Tiko signale que les laits refusés par sa société pour défaut de qualité trouvent toujours preneurs, au meilleur prix, sur le marché local. Il y a donc nécessité d’élaborer des normes locales en la matière et de les rendre obligatoire par des réglementations. La mise en place d’une réglementation adéquate doit être accompagnée d’un travail important en matière de sensibilisation et d’éducation des différents opérateurs aux bonnes pratiques d’hygiènes. Le projet Land O’Lakes inclut cette dimension, dans son plan d’action qui est surtout orienté vers les éleveurs et les collecteurs de lait. 3- Fruits et légumes En ce qui concerne le secteur des fruits et légumes les risques sanitaires existants évoqués par les personnes rencontrées12 sont multiples. Aucune étude globale n’a été menée à ce jour et l’on ne dispose donc pas de données chiffrées sur la question. Cependant de nombreux éléments laissent penser à l’existence de problèmes importants. Les personnes interrogées parlent d’une part du risque de présence de résidus de pesticides dans les aliments qui serait lié au mauvais usage de ces produits : mauvais dosages, nombre de traitements excessifs, non respect des délais avant récolte, utilisation de produits non autorisés… Le risque concernerait davantage les légumes que les fruits (les arbres seraient peu traités). En 2007, Le Laboratoire de Contrôle des Pesticides a envoyé 17 échantillons de tomates pour analyse, dans un laboratoire français : les résultats ont montré la présence de résidus de matières actives non autorisées officiellement dans le pays (10 échantillons) et de matières actives qui ne sont pas dans les normes du Codex Alimentarius (7 échantillons). Dans ce domaine, il y aurait donc un gros travail à fournir en matière de sensibilisation, d’éducation et modification des pratiques de auprès des agriculteurs mais aussi des importateurs et des commerçants en produits agro-pharmaceutiques. Le second problème évoqué par les personnes ressources concerne la contamination des fruits et légumes par des germes pathogènes ou des parasites (cysticercose). Ces contaminations sont dues à des pratiques culturales non appropriées (contamination des produits par le sol ou par des eaux d’irrigations souillées) et à des manipulations effectuées sans respect des normes élémentaires 12 Division des stratégies de lutte et d’entomologie (DSAPS), Laboratoire de Contrôle des Pesticides, Centre Technique Horticole de Tamatave, Centre Technique Horticole de Antananarivo, Union des Professionnels des Fruits et Légumes, Délégation de l’Union Européenne, Comité du National du Codex Alimentarius. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 80 d’hygiènes. Encore une fois, ce sont les besoins en matière de sensibilisation et de formation des différents opérateurs qui sont mis en avant par nos interlocuteurs : sensibilisation aux questions d’hygiène élémentaires, formation aux bonnes pratiques, vulgarisation de la méthode Haccp. La présidente de l’Union des Professionnels des Fruits et Légumes de Madagascar (UPFL), qui a été mise en place en 1998, avec l’appui de l’ONUDI, évoque la sensibilisation à l’hygiène et l’appui à la mise en place de la démarche Haccp comme étant l’un des besoins prioritaires des entreprises qui sont membres de son association. Rappelons que celle-ci comprend une soixantaine de membres qui vont de la micro-entreprise (femmes seules produisant et commercialisant de la confiture) à la P.M.E. (productions de jus, confitures, chutney, achards, conserves, fruits secs, pâtes de fruits, exportateurs de litchis…). Actuellement 7 de ces entreprises bénéficient d’un programme d’appui de l’Association Africa Agro Export (Dakar) pour la mise en place de la démarche de certification Haccp. La présidente de l’UPFL milite aussi pour la mise en place d’un centre de collecte de fruits et légumes à Antsirabe. Ce centre servirait à réceptionner les produits et à leur faire subir un premier traitement (tri, lavage, conditionnement en filet ou cagettes…) mais aussi à informer et à former les producteurs aux bonnes pratiques d’hygiène et de protection des cultures. L’Union Européenne intervient également dans le domaine de la qualité sanitaire à travers le financement d’un projet d’appui au programme de normalisation et de contrôle qualité des filières d’exportation (principalement litchis et aussi café et épices). A ce titre un assistant technique effectuent plusieurs missions par an auprès du Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie et du Bureau des Normes de Madagascar. L’objectif visé est l’analyse de faisabilité d’un plan directeur « normalisation qualité » d’application générale, pour servir de base à la mise en place de dispositifs nationaux, en direction des filières d’exportation. L’appui apporté concerne à la fois les fonctions de réglementation, de normalisation, de certification et d’inspection. Les premières missions de l’assistant technique ont concerné l’audit de la filière litchi. Elles ont abouti à la rédaction d’un avant-projet de réponse aux besoins de qualité et de valorisation du produit. Deux outils sont proposés pour accompagner la démarche et faciliter les travaux de normalisation et les actions à entreprendre sur le terrain. Premièrement, il est suggéré de fractionner la filière en trois catégories d’opérateurs : (1) ceux qui n’interviennent que sur le marché national ; (2) ceux qui interviennent sur le marché international non Eurepgap ; (3) ceux qui interviennent sur le marché international exigeant la certification Eurepgap. Deuxièmement, l’assistant technique propose d’adopter le concept d’un niveau de conformité « minimum et non négociable » en rapport avec les règles d’hygiène, les moyens et les infrastructures propres à garantir la qualité sanitaire, par catégorie, et en dessous duquel, selon le cas la filière ne reconnaît pas : (1) l’accès au marché local du litchi ; (2) l’accès au marché international non Eurepgap ; (3) l’accès au marché international Eurepgap. Pour chaque niveau de conformité minimum, on établira une liste d’exigences à satisfaire, par exemple : pour la catégorie 1, l’existence de points d’eau pour le lavage des mains, l’existence de latrines, l’existence de consignes d’hygiène lors des manipulations… ; pour la catégorie 2, en plus des exigences d’hygiène élémentaire, on demandera l’existence d’infrastructures et de méthodes adaptées pour le soufrage des litchis, dans le respect des limites maximales en résidus de soufre ; pour la catégorie 3 les Bureau de l´ONUDI à Madagascar 81 exigences minimales porteront sur la conformité potentielle ou certifiée aux exigences Eurepgap (ou équivalent). Les minima proposés sont des pistes de travail pour servir de base à la réflexion qui doit s'engager. Les experts du Comité de Normalisation « litchi » et de la filière statueront au cas par cas, sur ce qui doit être exigé. A ce titre, l’assistant technique recommande la constitution d’une base formelle de données qui démontre la prise en compte de tous les dangers potentiels sans exception, qui fixe les dangers significatifs ou non, qui établisse les mesures à adopter pour garantir la qualité sanitaire des produits. V- Promotion des bonnes pratiques d’hygiène et sensibilisation des consommateurs La sensibilisation et l’éducation des consommateurs et des opérateurs sur les thèmes de l’hygiène et de la sécurité des aliments, la formation et l’appui à la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène sont des thèmes que tous les services officiels rencontrés (DSAPS, DQPC, ASH, BNM, ACSQDA, BMH) souhaitent développer, à toutes les étapes de la production à la consommation des aliments, dans toutes les filières du secteur agro-alimentaire. Le besoin de vulgarisation et de diffusion de la méthode Haccp avec son adaptation au niveau de formation, de contraintes et de moyens des opérateurs est aussi exprimé par ses différents intervenants. Notons que le nombre d’entreprises appliquant la démarche Haccp est faible à Madagascar. Il concerne principalement le secteur halieutique et au sein de ce dernier les établissements qui exportent vers l’Union Européenne. Trois autres sociétés l’auraient adoptée. Il s’agit de OIM JB (biscuiteries), STAR (pour sa ligne de boisson gazeuse Coca cola) et de LECOFRUIT (conserves de fruits et légumes). En outre, une douzaine d’exportateurs de litchis seraient certifiés selon le standard Eurepgap. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 82 Conclusions Au terme de cette étude sur l’organisation du contrôle de la qualité sanitaire des denrées à Madagascar, il apparaît clairement qu’il existe un réel besoin en matière : (1) d’identification des risques sanitaires; (2) de réglementation; (3) d’inspection et de contrôle ; (4) de sensibilisation et de promotion des bonnes pratiques d’hygiène et de la démarche Haccp. Ces besoins concernent toutes les filières tant sur le marché local qu’à l’export. 1- Les études d’identification des risques sanitaires Avant d’entreprendre toutes actions, il est nécessaire d’identifier les dangers existants (microbiologiques, chimiques, physiques), de déterminer les niveaux de contamination par les agents pathogènes, les mycotoxines, les résidus en métaux lourds et pesticides ou encore les niveaux de souillures (hydrocarbures, huiles…) des denrées produites et consommées localement ou destinées à l’export. Ces études permettraient : 1. d’identifier les points critiques le long des chaînes de productionconsommation afin de pouvoir proposer des actions correctives ; 2. d’établir en concertation avec les opérateurs, des critères microbiologiques ou chimiques qui auront une valeur indicative pour améliorer les pratiques par exemple ou d’obligation s’ils sont incorporés à la réglementation ; 3. de définir toujours en concertation avec les opérateurs des « objectifs de sécurité » destinés à servir de guides pour la conception des produits et des procédés, pour leur validation au regard de cet objectif, pour la mise en œuvre d’activités de vérification appropriées. 2- La réglementation Madagascar dispose de nombreux textes – loi, décrets, arrêtés – qui touchent à la question de la qualité sanitaire des aliments et à l’hygiène des établissements de commercialisation et de transformation des denrées. Les acteurs rencontrés ont tous mis en avant la nécessité d’introduire une cohérence entre ces nombreux textes, de les compléter ou de les mettre à jour. Il nous semble que ces travaux devraient prendre en considération les résultats obtenus dans le cadre des études d’identification des risques, se faire en concertation avec les opérateurs économiques et en tenant compte des moyens humains et matériels dont disposent les autorités chargées de faire respecter la réglementation. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 83 3. Les inspections et contrôles officiels A Madagascar, le contrôle officiel de la qualité sanitaire des aliments est du ressort de plusieurs autorités : ministères du Commerce, de la Santé, de l’Agriculture et autorités locales (régions, districts, communes). Cette situation, aux dires des responsables, a pour conséquence de créer des zones de chevauchements de responsabilités. Pour mener à bien leurs missions de contrôle, les agents officiels sont parfois obligés de mettre en place des équipes inter-institutionnelles (vétérinaires de l’Etat et Inspecteur de l’Hygiène pour contrôler les boucheries en ville ; vétérinaires et commissaires du commerce pour contrôler les D.A.O.A. importées…). L’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments (ACSQDA) a en principe pour mission de coordonner les contrôles officiels (art.4 du décret n°2005-713 portant création et organisation de l’ACSQDA) mais le Ministère de l’Agriculture qui est un acteur majeur du contrôle des aliments et le Ministère de l’Intérieur (ministère de tutelle des autorités locales) ne sont pas signataires du décret concerné. Rappelons qu’une réflexion est en cours au sein du Comité National du Codex Alimentarius pour savoir s’il faut directement rattacher l’ACSQDA à la présidence ou à la primature pour qu’elle puisse pleinement jouer son rôle interministériel. Les responsables des services chargés du contrôle de la qualité des aliments au niveau central se plaignent de la rupture de la chaîne hiérarchique avec les niveaux décentralisés. En effet, les personnels qui sont en charge des contrôles au niveau local sont placés sous la tutelle hiérarchique de directions en charge des affaires régionales. Cette situation entraîne des disfonctionnements sur le plan de la transmission d’informations et de la supervision des activités de contrôle et de délivrance de certificats officiels. Notons que la fiabilité des autorités de contrôle est cruciale dans le contexte international actuel, notamment dans le cadre des accords multilatéraux de libres échanges (COMESA, SADC, OMS). La remise en question de leur fiabilité est à l’origine de la décision 2006/241 (annexe 7) de la Commission européenne d’interdire les importations de produits animaux (à l’exception des produits halieutiques) originaires de Madagascar. Rappelons que l’Organisation Mondiale de la Santé Animale va appuyer un plan de mise à niveau des services vétérinaires. Le secteur des productions végétales a lui aussi besoin d’un plan similaire. Les responsables des services officiels de contrôle font aussi état de nombreux problèmes : manques de moyens de fonctionnement et de personnel. Pour ces raisons, ils disent ne pouvoir assurer leur mission de contrôle, notamment sur le marché local. Signalons l’existence de systèmes avec différents niveaux de moyens. C’est ainsi que l’Autorité Sanitaire Halieutique dispose de moyens techniques, financiers et humains sans commune mesure avec les Services Vétérinaires en charge des autres productions animales et ce grâce à l’appui de bailleurs de fonds et au caractère dynamique de la filière export des produits halieutiques. L’essentiel des efforts de cette autorité sont d’ailleurs orientés vers le contrôle de cette filière. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 84 Les laboratoires de contrôle officiels connaissent de nombreuses difficultés : manque de moyens, matériels vieillissants, manque de produits chimiques, microbiologiques, problèmes infra-structuraux (coupures d’eau, d’électricité), problèmes de maintenance des appareils. A l’exception notable du LHAE de l’Institut Pasteur de Madagascar (seul laboratoire accrédité selon la norme ISO 17.025), les niveaux d’activité de ces laboratoires sont très faibles. Ceci pour plusieurs raisons. En premier lieu, les demandes d’analyses semblent faibles. Ceci s’explique notamment par l’absence de mesures coercitives obligeant les opérateurs à effectuer des contrôles. A ce titre, le LHAE fonctionne principalement parce que les opérateurs du secteur halieutique sont obligés d’y effectuer les contrôles officiels de leurs produits pour l’exportation vers l’UE. Par ailleurs, les laboratoires officiels n’ont pas l’autonomie financière. Ils dépendent des budgets alloués par leurs ministères de tutelle. D’une part ces budgets seraient en diminution. D’autre part, ils seraient parfois versés avec des retards. Si bien que les laboratoires sont parfois placés dans des situations où ils ne peuvent pas honorer les analyses demandées par les clients, ce qui a pour conséquence de les décrédibiliser. 4- Sensibilisation à l’hygiène et promotion des bonnes pratiques Les besoins en matière de sensibilisation et d’éducation des consommateurs et de tous les opérateurs du secteur de l’agro-alimentaire sont considérables : il concerne les notions de base de la qualité sanitaire des produits, les bonnes pratiques d’hygiène, l’HACCP. Il existe aussi un besoin évident d’interventions et de solutions techniques pour améliorer la qualité des produits qui soient adaptés au contexte local (atomisation des filières, majorité de petites structures économiques, faible niveau d’éducation des acteurs). Compte-tenu des nombreuses difficultés et carences de moyens et de matériels rencontrées par les organismes de contrôles officiels (laboratoires compris), de la lourdeur et du coût de la mise en œuvre des contrôles, il paraît d’autant plus judicieux de porter un effort accru sur la promotion et le développement des bonnes pratiques d’hygiènes, de culture ou d’élevage afin de prévenir les risques et de garantir la sécurité et la qualité sanitaire des produits. Bureau de l´ONUDI à Madagascar 85 Liste des personnes contactées CNRE - M. Ravelonandro - M. Rejo Roger - Directeur -Chef du Département Environnement et Qualité de la vie 020.22.264.69 032.02.261.61 Bureau Municipal de l’Hygiène Commune d’Antananarivo 033.07.077.50 Directrice de l’Autorité Supérieure Halieutique 020.24.303.83 BMH Mme la Directrice ASH Mme Ravomanana MPE M. Rakotondrahanta Directeur de la Maison du Petit 032.07.243.12 Elevage DSAPS – MAEP Mme Lalao Bibiass Chef du Service Santé publique et hygiène des aliments 033.11.494.82 Mme Claudine Raelijaona Chef de la Division des Stratégies de lutte et d’entomologie 032.02.371.39 M. Francis Rakotondravony Laboratoire de Contrôle des Pesticides 032.02.588.86 033.12.689.94 [email protected] Chef du Service de la quarantaine 020.22.415.88 Mme Maharavo Rahantamalala Chargée d’Etude - UPDR 032.42.919.46 Mme Rozanski Rakotonindrina Responsable du suivi des accords commerciaux – 033.11.521.13 Direction du Développement des [email protected] Partenariats M. Rolland Assistant Technique – UPDR M. Maillard Assistant Technique - DSAPS 0320710208 updr.jpr@ netclub.mg 032.40.165.53 Directrice du Bureau des 032.02.260.60 Président du Comité National du Codex Alimentarius M. J-A. Randrianampianina Point focal SPS MAEP BNM Mme Ranovelo Bureau de l´ONUDI à Madagascar 86 Normes de Madagascar 020.22.279.70 Directeur de la Qualité et de la Protection du Consommateur 020.22.238.60 DQPC – MECI M. Ravoharison Point focal OTC M. Randriamamison Chef du Service de la Répression des Fraudes 032.47.677.76 Noël Ranzatousson Chef du Laboratoire de chimie et 032.07.531.64 de microbiologie Mme Rahantamalala Service de la Métrologie Légale Point focal Codex alimentarius DCCI – MECI M. Razafindralambo Directeur de la Concurrence et du Commerce Intérieur 033.11.454.69 Directeur de la Recherche Zootechnique et Vétérinaire – FOFIFA Assistant Technique 032.02.033.45 Chef du Service d’Analyse et Surveillance des aliments 033.11.848.08 [email protected] Chef du Laboratoire 032.40.476.98 Chef du Service des Normes Alimentaires 034.01.140.59 Directeur du CTHA 033.14.568.82 020.22.591.05 ctha°moov.mg Délégation de l’Union Européenne à Madagascar 020.22.242.16 Assistant Technique [email protected] FOFIFA M. Rakotondravao M. Grandmontagne 032 04 53 595 ACSQDA M. Rasolofomalala Point INFOSAN M. Ramamonjison M. Rakotondriamihamina CTHA M. Ramanamidona Délégation UE M. Reiss MIN. SANTE M. Belleville Bureau de l´ONUDI à Madagascar 87 LHAE – IPM Mme Gouali Responsable Qualité – Directrice 020.22.412.72 par interim [email protected] Mme Raharinjatovo Adjoint chef de service 020.22.412.72 [email protected] Directeur du Centre Technique Horticole de Tamatave 020 53 311 37 Présidente de l’UPFL 020.22.202.90 Responsable Qualité 020.44.244.31 Coordonnateur du projet 033. 02.211.48 Chercheuse qualité et sécurité des aliments 032.07.235.24 CTHT M. Jahiel UPFL Mme RabemananjaraAndrianoely TIKO Mme Ralijerson Land O’Lakes Projet de Développement de la Filière Lait M. Aversa CIRAD Mme Sarter Bureau de l´ONUDI à Madagascar 88 Recherche Agriculture et Pêche Santé ACSQDA BNM ASH DSAPS SQV PCF aéroport Tana LACAE (CNRE) Laboratoire ACSQDA Commerce LHAE (IPM) Bureau de l´ONUDI à Madagascar LCP SPI SHSP DRDR SRA SRV PCF aéroport Tana PCF régions LNDV DCCI SAC DQPC SML SRF DRESPC SNC SRCC LMC 89 LEGENDE Ministère de la recherche : Ministère du Commerce : LACAE : Laboratoire d’Analyse et de Contrôle des Aliments et de l’Eau BNM : Bureau des Normes de Madagascar CNRE : Centre National de Recherche sur l’Environnement DQPC : Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur Ministère de la Santé : SML : Service de la Métrologie Légale SNC : Service de la Normalisation et du Conditionnement ACSQDA : Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Aliments LHAE : Laboratoire d’Hygiène des Aliments et de l’Eau IPM : Institut Pasteur de Madagascar SRF : Service de la Répression des Fraudes LMC : Laboratoire de Microbiologie et de Chimie DCCI : Direction de la Concurrence et du Commerce SAC : Service de l’Assainissement du Commerce DRECI : Direction Régionale de l’Economie SRCC : Serv. Rég. du Commerce et du Conditionnement Ministère de l’Agriculture et de la Pêche : ASH : Autorité Sanitaire Halieutique PCF : Poste de Contrôle aux Frontières DSAPS : Direction de la Santé Animale et du Phytosanitaire SPI : Service du Phytosanitaire et de l’Inspection SQV : Service de la Quarantaine Végétale SHSP : Service de l’Hygiène et de la Santé Publique (vétérinaires) LCP : Laboratoire de Contrôle des Pesticides LNDV : Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire DRDR : Direction Régionale du Développement Rural direction ou service de organisme sous tutelle de SRA et SRV : Services régionaux de l’Agriculture et Vétérinaire Contact : Représentation de l’ONUDI à Antananarivo pour l’Océan Indien, (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles), Bâtiment Ariane 5, Zone Galaxy Andraharo, rue du Dr Raseta, route de Majunga, BP 1348, Antananarivo 101, Madagascar Téléphone : (261) 20 23 365 40/43 - Télécopie : (261) 20 23 365 45 Courriel : [email protected] - internet : www.unido.org