manuel de soutien sanitaire pour les missions des nations unies
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manuel de soutien sanitaire pour les missions des nations unies
UNITED NATIONS NATIONS UNIES MANUEL DE SOUTIEN SANITAIRE POUR LES MISSIONS DES NATIONS UNIES Troisième édition NATIONS UNIES DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET DÉPARTEMENT I DE L’APPUI AUX MISSIONS (DOMP/DAM) NATIONS UNIES ____________________________________________________________________________ MANUEL DE SOUTIEN SANITAIRE POUR LES MISSIONS DES NATIONS UNIES ___________________________________________________________ Troisième édition NATIONS UNIES DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET DÉPARTEMENT DE L’APPUI AUX MISSIONS (DOMP/DAM) Manuel de soutien sanitaire pour les missions des Nations Unies (Troisième édition) Ce manuel est distribué par la Section du soutien sanitaire du Service de l’appui stratégique de la Division du soutien logistique, qui relève du DAM à New York. La première édition a été publiée en 1995 et la deuxième édition révisée a été publiée en 1999. Copyright © Nations Unies 2015 Ce document est protégé par le droit d’auteur en vertu du Protocole n° 2 de la Convention universelle sur le droit d’auteur. Toutefois, les autorités gouvernementales des États Membres peuvent photocopier ce document pour un usage exclusif au sein de leurs instituts de formation. Le numéro de cette copie, qui apparait à la fin de cette page, doit être relevé en vue d’une distribution ultérieure des versions mises à jour et modifiées. Le contenu de ce document ne peut être reproduit en vue de la vente ou d’une distribution de masse sans le consentement express écrit de la Section du soutien sanitaire. Aucune partie de ce document ne peut être conservée dans un système d’extraction sans l’autorisation préalable de la Section du soutien sanitaire. Toute communication relative aux dispositions susmentionnées doit être adressée à : DFS/LSD/Medical Support Section Room DC1 - 1372A New York NY, 10017 Téléphone : (212) 963 - 3998 Fax : (212) 963 - 0383 Préface A. Général La version révisée de 2015 du Manuel de soutien sanitaire pour les missions des Nations Unies doit servir de document de référence type pour les aspects de soutien sanitaire des opérations de maintien de la paix et des missions politiques des Nations Unies. La première version du Manuel de soutien sanitaire pour les missions des Nations Unies a été publiée et diffusée en 1995, et révisée pour la dernière fois en 1999. La révision actuelle vise à renforcer la structure de contrôle du Siège de l’Organisation des Nations Unies, ainsi que les directives en matière opérationnelle et de procédure relatives au soutien sanitaire sur le terrain. L’augmentation du nombre de missions politiques et de maintien de la paix observée ces dernières années a rendu plus complexe et délicate la fourniture de ressources humaines et matérielles et la prestation des services requis pour l’exécution des mandats de la mission, renforçant de ce fait la nécessité d’adapter les procédures et directives médicales pour relever ces défis et fournir un soutien sanitaire plus prompt, efficace et opportun en vue d’assurer le bienêtre du personnel de maintien de la paix. La version révisée du Manuel de soutien sanitaire constitue l’élément livrable du projet pilote relatif au développement des capacités d’appui médical militaire, une composante des trois projets pilotes entrepris par le DOMP et le DAM conformément aux quatre piliers relatifs aux objectifs prioritaires de l’initiative Horizons nouveaux. Le projet pilote relatif au développement des capacités d’appui médical militaire a été entrepris par la Section du soutien sanitaire (Division du soutien logistique, DAM), avec la participation de la Division des services médicaux (Bureau des ressources humaines, DG) au Siège de l’ONU, des missions, et d’un Groupe consultatif technique composé de médecins militaires en chef issus des principaux pays fournisseurs d’hôpitaux aux opérations de maintien de la paix. Il a nécessité des déplacements dans les missions afin d’évaluer la fonctionnalité du soutien sanitaire déployé sur le terrain, ainsi que l’organisation d’ateliers en dehors de New York, au cours desquels les participants ont passé en revue le Manuel de soutien sanitaire sur la base des résultats des visites sur le terrain. Ces déplacements sur le terrain ont été financés par certains États Membres donateurs, notamment l’Australie, la Norvège et les États-Unis. B. Structure du manuel Ce manuel comprend un glossaire, une table des matières et une table des acronymes et abréviations visant à faciliter une compréhension rapide du texte, ainsi qu’un ensemble de chapitres, annexes et pièces jointes. Il sert de document de référence pour les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police qui déploient du personnel dans les opérations de maintien de la paix, et pour les médecins chargés de fournir un soutien sanitaire quotidien sur le terrain, et fait office de guide pour les spécialistes de la planification médicale au Siège de l’ONU. Il sert également de document de référence pour la formation du personnel de maintien de la paix et du personnel médical des Nations Unies. III C. Corrélation avec d’autres documents officiels Le contenu de ce manuel est compatible avec le Règlement financier et les règles de gestion financière de l’Organisation, les textes administratifs, les directives officielles de l’ONU et d’autres documents relatifs à l’administration des opérations des Nations Unies sur le terrain. Le chapitre 9, qui traite des questions de santé publique, se réfère aux politiques et directives de l’OMS relatives aux soins de santé. Il est considéré comme un document évolutif ; par conséquent, lorsqu’il est utilisé, toutes les références doivent être vérifiées pour s’assurer qu’elles sont valides et reflètent les recommandations les plus récentes de l’OMS. L’objectif souhaité est que ce manuel créé des procédures de soutien sanitaire uniformes dans toutes les missions menées à travers le monde, et que les mêmes normes soient observées partout. D. Distribution et révision La distribution de ce manuel est contrôlée par le chef de la Section du soutien sanitaire (Division du soutien logistique, DAM) /. En consultation avec la Division des services médicaux (Bureau des ressources humaines, DG), il assure une révision régulière de son contenu et du texte selon qu’il convient. Le manuel est actualisé et distribué tous les trois ans. Il constitue un document de travail, et tous les commentaires et suggestions des utilisateurs sont les bienvenus pour assurer une amélioration notable de son contenu après chaque révision. E. Remerciements La Section du soutien sanitaire (Division du soutien logistique, DAM) voudrait remercier les membres du Groupe consultatif technique (Argentine, Bangladesh, Chine, Égypte, Ghana, Inde, Jordanie, Maroc, Nigeria, Norvège et Pakistan) et les autres États Membres (Norvège, ÉtatsUnis, Singapour, Allemagne et Australie) pour leur appui et pour toutes leurs inestimables contributions à la réussite de cette révision. IV Table des matières Préface ………………………………………………………………………………………III Table des matières………………………………………………………………………….V Glossaire et abréviations courantes………………………………………………………..XV Chapitre 1 1 Organisation médicale du Siège de l’Organisation des Nations Unies Introduction ……………………………………………………………………………………….1 Fonctions de la Division des services médicaux …………………………………………………2 Fonctions de la Section du soutien sanitaire …………………………………………………….. 4 Chapitre 2 Structures médicales et organisation au sein des missions 8 Introduction ……………………………………………………………………………………..8 Structure et organisation…………………………………………………………………………9 Fonctions et responsabilités des titulaires de fonctions médicales dans les missions de maintien de la paix ………………………………………………………………………………………..10 Annexe: Annexe A Chapitre 2 :Rapport de performance mensuel de l’hôpital du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police………………………………………..23 Chapitre 3 Planification et déploiement du soutien sanitaire sur le terrain Principes du soutien sanitaire …………………………………………………………………27 Processus de planification du soutien sanitaire………………………………………………..27 27 V Considérations en matière de planification médicale………………………………………….28 Plan de soutien sanitaire.……………………………………………………………..………..32 Visite d’inspection avant déploiement…………………………………………………………38 Annexes : Annexe A Chapitre 3 : Aspects médicaux de la mission d’évaluation technique…………………………….………….39 Annexe B Chapitre 3 : Plan de soutien sanitaire - modèle………………………………….......41 Annexe C Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites de reconnaissance……………………….47 Annexe D Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites d’inspection avant déploiement……….. 49 Chapitre 4 Niveaux de soutien sanitaire sur le terrain et critères d’éligibilité pour le remboursement des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police 56 Introduction……………………………………………………………………….………….....56 Concept de soutien sanitaire ……………………………………………………………………56 Niveaux de soins…….……………………………………………………………….………….58 Services de modules intégrés.…….………….………………………………………………….60 Description des modules………………….….………………………………………………….62 Qualité des soins médicaux………..…………….………………………………………………64 Éligibilité au remboursement…….…………….……………………………………………......64 Sang et dérivés sanguins……………….………….……………………………………………..65 Soutien autonome épidémiologique…….…………….…………………………………….……65 Droit aux services médicaux et prestation de services médicaux………………………………. 66 Annexes : Annexe A Chapitre 4 :Chaîne de survie………………………………………………………..68 Annexe B Chapitre 4 :Triangle d’évaluation du patient………………………………………..69 Annexe C Chapitre 4 :Aide-mémoire pour l’évaluation du patient…………………………….70 Annexe D Chapitre 4 :Niveau d’effectif requis………………………………………...............76 Chapitre 5 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 1 (dépistage / aptitude au travail) VI 79 Introduction……………………………………………………………………….…………......79 Normes médicales de l’Organisation des Nations Unies………………………………………..79 Politique de dépistage du VIH pour les missions des Nations Unies……………………………82 Annexe : Annexe A Chapitre 5 : Problèmes médicaux qui empêchent la participation aux opérations de maintien de la paix………………………………………………………………………………86 Pièces jointes Chapitre 5, pièce jointe 1 : MS-2 ou Formulaire d’examen médical d’engagement…………….89 Chapitre 6 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 2 (Droit aux services médicaux et prestation de services médicaux) 95 Introduction…………………………………………………………………………….……......95 Directives………………………………………………………………………………………..95 Chapitre 7 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 3 (Indemnisation pour blessure, maladie ou décès imputable à l’exercice de fonctions officielles du personnel portant l’uniforme) 99 Introduction………………………………………………………………………………………99 Critères de qualification à l’indemnisation……………………………………..………………100 VII Dépenses et demandes rejetées………………………………………………………………………………………...100 Procédure de soumission d’un avis de perte...………………………………………...............100 Responsabilité des États Membres dans la présentation de documents en appui aux demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité………………………………………………101 Délai de soumission des demandes………..………………………………………………….102 Secret médical.…………………….…………………………………………………………102 Pièces jointes : Chapitre 7, pièce jointe 1 : Formulaire d’avis de perte…………………………………………104 Chapitre 8 Qualifications professionnelles minimales et procédures de certification technique pour le déploiement du personnel médical dans les missions 105 Introduction……………………………………………………………………………………105 Qualification et expérience des prestataires de soins de santé………………………………...105 Procédure de certification technique des professionnels de la santé portant l’uniforme……….109 Normes minimales de l’Organisation des Nations Unies en matière de soins médicaux…………………………………..……………………………………………………110 Code d’éthique pour les professionnels de la santé............................................ ………………110 Principes de déontologie médicale ……………………………………………………………..110 Devoirs généraux des médecins …………………………………………………………….….111 Devoirs du médecin envers ses patients………………………………………………………...111 Devoirs du médecin envers ses collègues………………………………………………………112 Problématique hommes-femmes en médecine…………………………………………………112 Recours aux chaperons pendant les examens physiques……………………………………….113 Patients et médecins séropositifs…………………………………….…………………………113 Annexe : Annexe A Chapitre 8 :Évaluation technique des qualifications professionnelles et de l’expérience du personnel médical des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police…………………………………………………………………………………………..115 Chapitre 9 Questions relatives à la santé publique VIII 117 Introduction…………………………………………………………………………………117 Médecine préventive………………………………………………………………………..118 Politique en matière de vaccination…………………………………………………………119 Maladies à transmission vectorielle………………………………………………………….121 Prévention et contrôle des maladies vectorielles……………………………….……………122 Contrôle des maladies transmissibles………………………………………………………..122 Mesures de lutte contre la maladie à virus Ebola prises par le Siège de l’ONU…………….122 Pandémie de grippe……………………………………………………….…………………126 Maladies d’origine alimentaire et hydrique………………………………………………… 126 Hygiène et assainissement sur le terrain…………………………………………………….127 Gestion des déchets médicaux……………………………………………………..………..127 Sécurité de l’environnement et santé au travail……………………………………………...128 Objectif de sécurité de l’environnement et de santé au travail au sein de l’Organisation des Nations Unies………………………………………………………………………………..128 Accidents de la circulation……………………………………………………...……………128 Normes minimales de sécurité opérationnelle en matière médicale…………………………129 Santé mentale et bien-être psychologique……………………………………………………129 Facteurs de stress dans les opérations de maintien de la paix………………………………..129 Informations de base sur la santé mentale et le bien-être psychologique……………………132 Troubles mentaux et troubles liés à la toxicomanie………………………………………….132 Santé mentale et soutien psychologique suite à des crises…...………………………………132 Santé mentale et ressources en matière de soutien psychologique dans le système des Nations Unies………….........................................................................................................................133 Annexes : Annexe A Chapitre 9 : Maladies à transmission vectorielle……………………………………136 Annexe B Chapitre 9 : Paludisme………………………………………………………………138 Annexe C Chapitre 9 : Fièvre de dengue……………………………………………………….144 Annexe D Chapitre 9 : Fièvre de Lassa ………………………………………………………..147 Annexe E Chapitre 9 : Leishmaniose…………………………………………………………..148 Annexe F Chapitre 9 : Encéphalite japonaise………………………………………………….153 Annexe G1 Chapitre 9 : Animaux dans les environnements de la mission : avantages et risques liés à la santé et à l’hygiène ……………………………………………156 Annexe G2 Chapitre 9 : Rage…………………………………………………………………..159 Annexe H Chapitre 9 : Lutte antivectorielle intégrée………………………………………......164 Annexe I1 Chapitre 9 : Maladie à virus Ebola………………………………………………...166 Annexe I2 Chapitre 9 :Division des services médicaux de l’Organisation des Nations Unies : IX Liste de contrôle des activités de préparation et de riposte à Ebola au sein des installations sanitaires de l’Organisation des Nations Unies………172 Annexe J Chapitre 9 : VIH, sida et IST…………………………………………………..……177 Annexe K1 Chapitre 9 : Maladies liées à l’eau………………………………………………. 179 Annexe K2 Chapitre 9 : Maladies d’origine alimentaire……………………………………….181 Annexe L Chapitre 9 : Planification des programmes d’éducation à la santé pour le personnel de maintien de la paix……………………………………………………...183 Annexe M Chapitre 9 : Équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité…………………………………………………………………………………………184 Annexe N Chapitre 9 : Politique environnementale applicable aux missions……………….....186 Annexe O Chapitre 9 : Risques sanitaires liés aux opérations de maintien de la paix…………188 Annexe P Chapitre 9 : Sécurité routière………………………………………………………..190 Annexe Q Chapitre 9 :Normes minimales de sécurité opérationnelle en matière médicale……192 Annexe R1 Chapitre 9 :Santé mentale et bien-être psychologique : troubles mentaux graves et troubles liés à l’abus d’alcool et à la toxicomanie……………………...194 Annexe R2 Chapitre 9 :Premiers secours psychologiques……………………………………200 Annexe R3 Chapitre 9 : Gestion du stress……………………………………………………..201 Chapitre 10 Prise en charge des blessés sur le terrain 203 Introduction…………………………………………………………………………….……..203 Concept de l’heure d’or………………………………………………………………………..203 Triage…………………………………………………………………………..……………..204 Protocole de triage SORT…………………………………………………………………….206 Catégories de triage…………………………………………………………………………..207 Traitement et directive concernant les évacuations…………………………………………..208 Politiques et procédures en matière d’évacuation et de rapatriement sanitaire……………………………………………………………………………………….208 Rapatriement sanitaire……………………………………………...…………………………212 Procédure de notification des incidents impliquant des victimes…………………………….213 Dispositions relatives aux personnes décédées…………………………………...………….215 Annexes : Annexe A Chapitre 10 : Décès dans le cadre d’une mission : mesures à adopter dans le cadre de la mission………………………………………………………………………………………218 X Chapitre 11 Incidents impliquant un nombre de victimes élevé et gestion des catastrophes 223 Introduction…………………………………………………………………………….……...223 Définition………………………………………………………………………………………223 Équipe d’intervention médicale des Nations Unies.…………………………………………227 Chapitre 12 Logistique médicale 228 Introduction…………………………………………………………………………….……...228 Considérations relatives à la planification de la logistique médicale…………………………228 Catégories de soutien médical logistique……………………………………………………...229 Responsabilités en vue d’une logistique médicale efficace…………………………………...230 Normes médicales et contrôles de la qualité………………………………………………….231 Achats, contrats et stocks de déploiement stratégique………………………………..………234 Annexes : Annexe A Chapitre 12 :Conditions requises par le DOMP de l’Organisation des Nations Unies pour l’approvisionnement en fournitures médicales…………………………………………..237 Annexe B Chapitre 12 :Informations relatives aux contrats-cadres du Siège de l’ONU……...239 Chapitre 13 Remboursement des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police 242 Introduction…………………………………………………………………………….……..242 Mécanismes de remboursement……………..……………………………….……….………242 XI Accord relatif aux contributions/Mémorandum d’accord………………….………………….243 Remboursement au titre de l’accord relatif aux contributions/du mémorandum d’accord……243 Arrangement relatif à la lettre d’attribution……………………..……………………….……245 Missions intégrées…………………………………………………………………..….……..246 Vérification et contrôles………………………………………………………………..……..247 Chapitre 14 Dossiers et rapports médicaux 249 Politique en matière de gestion de l’information médicale……………….……………………249 Dossiers médicaux……………………………………………………………………………..249 Documentation médicale……………………………………………………………………....249 Documentation d’avant déploiement..…………………………………………………………250 Documentation relative au déploiement……………………………………………………….250 Période postérieure au déploiement/redéploiement……………………………….…………..250 Rapports médicaux……………………………………………………………….……………251 Dossiers médicaux électroniques et système électronique de gestion de la santé au travail Medgate (Earthmed)………………..……………………………………………………………………254 Outil de communication d’informations de la Section du soutien sanitaire…………………...254 Transmission des rapports médicaux….………………………………………………………255 Rapport de fin du tour de service……………………………………………...………………255 Pièces jointes : Chapitre 14, pièce jointe 1 : MSA-1A Chapitre 14, pièce jointe 2 : MSA-1B Chapitre 14, pièce jointe 3 : MSA-2 Chapitre 14, pièce jointe 4 : MSA-3A Chapitre 14, pièce jointe 5 : MSA-3B Chapitre 15 Procédures opérationnelles permanentes en matière médicale XII 266 Élaboration des procédures opérationnelles permanentes en matière médicale………………266 Format des procédures opérationnelles permanentes en matière médicale…………………...267 Procédure opérationnelle permanente pour les missions de maintien de la paix……………..267 Chapitre 16 Formation médicale 271 Introduction…………………………………………………………………………….……..271 Singularité des opérations de maintien de la paix…………………………………………….271 Nécessité d’un fonctionnement indépendant.…………………………………………………271 Participation multinationale aux opérations de maintien de la paix………………………….271 Manque d’expérience de la pratique médicale………………………………………………..272 Types de formation médicale…………………………………………………………………272 Formation aux premiers secours.……………………………………………………………. 272 Formation préalable au déploiement en vue des opérations de maintien de la paix………… 273 Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical……………………………………..……… 273 Membres des contingents (militaires et de police)……………………………………………273 Experts militaires des Nations Unies en mission et policiers des Nations Unies…………….274 Personnel médical déployé dans divers contingents…………………………...…………… 274 Formation spécifique aux missions.………………………………………………………… 274 Formation médicale continue…………………………………………………………………274 Éducation sanitaire des contingents militaires.……………………………………………….275 Supervision/indicateurs de résultats………………………………………………………......275 Annexes : Annexe A Chapitre 16 : Formation aux premiers secours du personnel de maintien de la paix…………………………………………………………………………………………….276 XIII Annexe B Chapitre 16 : Formation médicale des professionnels de la santé…………………279 Annexe C Chapitre 16 :Formation préalable au déploiement en vue des opérations de maintien de la paix………………………………………………………………………………………….280 Annexe D Chapitre 16 : Proposition de formation à la prévention du choléra et sensibilisation à l’hygiène du personnel civil et de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain…………………………………………………………………………………………284 XIV Glossaire et abréviations courantes DAM DG DOMP EVASAN primaire EVASAN secondaire IST MAC MSA NOTICAS OMS ONG ONUSIDA PNUD SIDA SORT START TNR UNCCS UNICEF UNOE VIH VNU Département de l’appui aux missions Département de la gestion Département des opérations de maintien de la paix Évacuation sanitaire primaire Évacuation sanitaire secondaire Infection sexuellement transmissible Matériel appartenant au contingent Formulaire de compte rendu médical Avis de perte Organisation mondiale de la Santé Organisation non gouvernementale Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida Programme des Nations Unies pour le développement Syndrome d’immunodéficience acquise Processus de regroupement des blessées en fonction de leurs besoins qui permet de tirer parti d’une prise en charge médicale immédiate. Le triage est utilisé en cas d’urgence médicale. Triage simple et traitement rapide Capturer, Stériliser, Relâcher Système commun de codification des Nations Unies Fonds des Nations Unies pour l’enfance Matériel appartenant aux Nations Unies Virus de l’immunodéficience humaine Volontaires des Nations Unies XV XV Chapitre 1 Organisation médicale du Siège de l’Organisation des Nations Unies A. Introduction Le Siège de l’ONU assure un contrôle et un appui à la fourniture efficace de soins de santé en adéquation avec les normes de l’Organisation dans le cadre des missions. Ces fonctions sont assurées par deux organes : la Division des services médicaux du Bureau de la gestion des ressources humaines (DG), qui coordonne l’application, dans l’ensemble du système, des normes médicales et des politiques sanitaires de l’Organisation et traite les problèmes sanitaires qui surviennent dans les divers lieux d’affectation ; et la Section du soutien sanitaire, du Service de l’appui stratégique, de la Division du soutien logistique (DAM), qui coordonne, planifie, exécute et supervise tous les besoins opérationnels, ainsi que l’appui logistique en vue de la fourniture de services médicaux dans le cadre des opérations sur le terrain. Système des Nations Unies Secrétariat de l’ONU DG DAM Bureau de la gestion des ressources humaines Bureau du SousSecrétaire général Division des services médicaux Division du soutien logistique Section du maintien de la paix Section du soutien sanitaire Figure 1 : Organisation médicale du Siège de l’Organisation des Nations Unies 1 B. Fonctions de la Division des services médicaux La Division des services médicaux/Bureau de la gestion des ressources humaines/DG est chargée d’élaborer des politiques et normes médicales à l’intention de l’Organisation des Nations Unies et de ses organes subsidiaires. Elle assure également un certain nombre de fonctions administratives importantes. La description ci-après présente les fonctions et responsabilités de la Division des services médicaux.1 1. Rôle stratégique et consultatif a) Formuler et examiner les normes, politiques et directives médicales de l’Organisation et assurer la coordination et le suivi de leur application à l’échelle du système. b) Fournir une direction et une supervision médicale aux professionnels de la santé des installations médicales civiles et militaires de l’Organisation déployés sur le terrain, ainsi qu’à ceux des installations médicales sous contrat avec l’Organisation. c) Promulguer des politiques, normes et directives visant à protéger et promouvoir la santé du personnel, en tenant compte de l’environnement de travail, des exigences professionnelles et de l’état de santé du personnel. d) Donner des conseils aux voyageurs, les consulter avant et après leurs missions, ainsi que les orienter dans les domaines de la médecine préventive, de la médecine du travail, de la santé publique et des programmes de promotion de la santé, et fournir un soutien psychologique dans le cadre des opérations des Nations Unies sur le terrain. e) Faire office de consultant médical auprès de la Caisse commune des pensions du personnel de l’Organisation des Nations Unies, du Comité consultatif pour les demandes d’indemnisation, de la Division du budget et des finances des missions (en ce qui concerne les demandes d’indemnisation des membres des contingents), des Experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies, et de la Commission de la fonction publique internationale (en ce qui concerne les aspects médicaux du classement des lieux d’affectation aux fins de la prime de sujétion). 2. Administration a) Évaluer en profondeur les candidats en vue du recrutement du personnel médical civil. b) Définir des normes en matière d’accréditation et de compétence professionnelle pour le personnel médical civil et militaire déployé dans les installations médicales des Nations Unies et dans celles appartenant aux pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. c) Délivrer au personnel de l’Organisation, aux Experts militaires des Nations Unies en mission, aux policiers des Nations Unies et aux VNU les certificats 1 Les activités suivantes découlent des pouvoirs décrits par la circulaire du Secrétaire général intitulée ST/SGB/2011/4. 2 d’aptitude requis pour leur recrutement, leur réaffectation et leur déploiement dans les missions. d) Donner des conseils sur les aspects médicaux des congés de maladie et sur l’évaluation et l’approbation des congés de maladie du personnel de l’Organisation des Nations Unies dans le monde entier. e) Vérifier et traiter toutes les demandes d’indemnisation en cas de décès ou d’invalidité formulées par le personnel de l’Organisation des Nations Unies et le personnel militaire et de police. 3. Coordination a) Fournir une assistance concernant les demandes d’évacuation sanitaire secondaire et de rapatriement sanitaire formulées par tous les membres du personnel de l’Organisation et les personnes reconnues à leur charge, y compris par les VNU et tout le personnel militaire et de police, et donner des conseils à cet égard. b) Fournir un appui médical au Groupe des opérations de crise en cas d’événement impliquant un nombre massif de victimes. 4. Planification : a) En collaboration avec la Section du soutien sanitaire, concevoir des plans de préparation aux pandémies telles que la grippe et d’autres urgences chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou environnementales faisant suite à des catastrophes naturelles ou causées par l’homme. b) En collaboration avec la Section du soutien sanitaire, aider les missions à élaborer l’aspect médical de leur plan de gestion d’un événement impliquant un nombre massif de victimes. c) Aider la Section du soutien sanitaire à concevoir les aspects médicaux du concept des opérations de la mission et des plans de soutien logistique de la mission. d) Assister la Section du soutien sanitaire dans le cadre de la planification des missions intégrées. 5. Suivi et évaluation a) Mener des évaluations périodiques de toutes les installations sanitaires de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain, en se rendant sur les lieux. b) Dans le cadre des opérations de passation des marchés menées par la Section du soutien sanitaire pour les installations médicales sous contrat avec l’Organisation, et en collaboration avec la Section du soutien sanitaire, réaliser des évaluations médicales des centres régionaux d’évacuation sanitaire potentiels. Par ailleurs, la Division des services médicaux et la Section du soutien sanitaire devront procéder à une évaluation périodique des centres d’évacuation sanitaire existants afin de veiller au respect des normes requises en matière de soins de santé. 3 c) Veiller à ce que les directives élaborées par la mission soient conformes aux politiques médicales de l’Organisation. d) Mettre en place des jurys d’entretien constitués d’experts aux fins de la nomination de chefs de services médicaux, et, en collaboration avec la Section du soutien sanitaire, examiner les qualifications du personnel médical portant l’uniforme déployé sur le terrain. 6. Formation a) En collaboration avec la Section du soutien sanitaire, examiner l’aspect médical du matériel pédagogique conçu par le DOMP ou le DAM à l’intention des unités militaires et de police constituées ou du personnel militaire et de police. b) En collaboration avec la Section du soutien sanitaire, concevoir des outils de formation sanitaire destinés au personnel médical de la mission, en particulier aux interventions en cas d’urgence et de catastrophe. 7. Renseignements médicaux/Gestion de l’information sur la santé a) En collaboration avec la Section du soutien sanitaire, collecter, comparer, analyser et diffuser les données et renseignements médicaux dans la zone de la mission. b) Mettre en œuvre et gérer le système électronique d’information sanitaire (EarthMed) dans l’ensemble de la mission. B. Fonctions de la Section du soutien sanitaire La Section du soutien sanitaire (Service du soutien spécialisé, Division du soutien logistique, DAM) est chargée de faciliter les activités opérationnelles et logistiques médicales des missions des Nations Unies [opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales]. La description suivante présente les fonctions et responsabilités de la Section du soutien sanitaire.2 1. Planification : a) Concevoir l’aspect de soutien sanitaire du concept des opérations de la mission et des plans de soutien logistique de la mission. b) Faire partie des équipes de planification intégrée de la mission. c) Participer à la mission d’évaluation technique au Siège avant le déploiement. d) Examiner les procédures opérationnelles permanentes et les directives portant sur les questions médicales en vue des missions. e) Concevoir et contrôler l’aspect médical des documents de réflexion du Secrétariat destinés au Groupe de travail sur le matériel appartenant aux contingents et contrôler l’aspect médical du Manuel des règles et procédures 2 Les activités suivantes découlent des pouvoirs décrits par la circulaire du Secrétaire général intitulée ST/SGB/2010/2. 4 régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix (Manuel MAC). f) Entreprendre une évaluation triennale du Manuel du soutien sanitaire pour les missions des Nations Unies. g) Conseiller tous les départements et les parties prenantes du Siège, notamment les États Membres, sur toutes les questions opérationnelles et logistiques médicales. 2. Coordination a) En collaboration avec d’autres États Membres et parties prenantes au Siège, planifier et coordonner les besoins opérationnels et l’aspect logistique du soutien médical fourni par l’Organisation aux missions. b) Orienter la coordination des aspects médicaux des projets de développement des capacités du personnel portant l’uniforme, afin de recenser et rectifier les lacunes en matière de capacité des acteurs du soutien sanitaire des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police déployés sur le terrain. 3. Exécution a) Participer aux négociations portant sur l’aspect médical du Mémorandum d’accord et de la lettre d’attribution pour le déploiement de nouveaux contingents, y compris renforcer les capacités à cet égard. Pendant les négociations initiales relatives au mémorandum d’accord, la Section du soutien sanitaire doit informer les États Membres des défis médicaux qui se posent dans la zone des opérations. b) Exécuter les plans de soutien sanitaire pour les missions. 4. Suivi, évaluation et certification technique a) Participer aux visites d’inspection préalables au déploiement afin d’évaluer le niveau de préparation et d’alerte des composantes médicales des contingents nouvellement déployés, ainsi que les capacités médicales des missions. b) Mener des missions d’évaluation technique indépendantes et évaluer le soutien sanitaire lors des phases de démarrage, de déroulement et de liquidation des missions. c) Rendre compte une fois par an des statistiques de soutien sanitaire de la mission. d) Fournir l’appui nécessaire à la Division des services médicaux dans le cadre de la certification technique du personnel médical portant l’uniforme et des officiers d’état-major. e) Siéger au sein des jurys d’experts mis en place par la Division des services médicaux pour la sélection des chefs de services médicaux. Contribuer par ailleurs à examiner les qualifications du personnel médical militaire déployé 5 dans les opérations de maintien de la paix, en collaboration avec la Division des services médicaux/DG et le Service de la constitution des forces du Bureau des affaires militaires. 5. Logistique médicale a) Examiner les budgets et finances relatifs au soutien sanitaire de la mission. b) Concevoir l’aspect médical du plan de dotation en matériel pour les phases de démarrage et de déroulement des missions en cours de reconfiguration. c) Examiner l’aspect médical du Plan d’acquisition de matériel de la mission. d) Élaborer ou examiner les propositions de plans de liquidation des actifs pour les missions en phase de liquidation. e) En collaboration avec le Centre de services mondial des Nations Unies, gérer la composante médicale du stock pour déploiement stratégique, la réserve des Nations Unies et d’autres stocks d’urgence médicale. f) Jouer le rôle de service demandeur pour tous les appels à la concurrence lancés par le Siège en vue de la fourniture d’articles et services médicaux. À cet égard, concevoir et examiner les spécifications techniques et les cahiers des charges relatifs aux contrats-cadres globaux pour les équipements médicaux, les consommables médicaux et pharmaceutiques, le sang et les dérivés sanguins, ainsi que pour les services médicaux commerciaux qui doivent faire l’objet d’une procédure de passation de marchés au Siège. g) Vérifier, approuver et traiter les demandes soumises par les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police relatives au remboursement de biens et services médicaux (tels que les vaccins, etc.), à l’exclusion des demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité. h) Vérifier, approuver et traiter les factures soumises par les fournisseurs de biens et services médicaux qui ont fait l’objet d’une procédure de passation de marché au Siège. i) Superviser les achats locaux en vue de l’acquisition de fournitures, équipements et services médicaux dans le cadre de la mission en certifiant, sur le plan technique, les demandes d’autorisation d’achats locaux. 6. Formation a) Examiner et mettre en œuvre la composante médicale du matériel pédagogique destiné aux contingents, aux Experts militaires des Nations Unies en mission et aux policiers des Nations Unies. b) En collaboration avec la Division des services médicaux, organiser des ateliers de soutien sanitaire, notamment l’atelier annuel du chef du service médical et du chef du service médical de la force. 6 7. Renseignements médicaux/Gestion de l’information sur la santé a) En collaboration avec la Division des services médicaux, collecter, comparer, analyser et diffuser les données et renseignements médicaux dans les zones de la mission. b) En collaboration avec la Division des services médicaux, organiser des séances d’information médicales au Siège de l’Organisation à l’intention du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) et des chefs de services médicaux en visite, du chef du service médical de la force, des fonctionnaires d’administration hors classe de la mission, des commandants de contingents et des commandants de la force. 7 Chapitre 2 Structures médicales et organisation au sein des missions A. Introduction Dans une opération multidimensionnelle de maintien de la paix, le soutien sanitaire repose généralement sur les composantes civiles et militaires/de police. Pour assurer l’efficacité des opérations de soutien sanitaire sur le terrain, il importe de bien comprendre les fonctions et responsabilités des diverses composantes médicales de ces missions, et de bien définir le rapport hiérarchique professionnel du personnel médical civil et militaire/de police. Le chapitre 2 vise à clarifier les fonctions et responsabilités des titulaires des principales fonctions médicales civiles et militaires sur le terrain. Pour les questions techniques et professionnelles de santé, le rattachement hiérarchique est défini au sein de la structure d’une mission civilo-militaire/de police intégrée. Sachant que les missions de maintien de la paix varient, les directives suivantes seront interprétées comme nécessaires pour les structures de la mission en question. Dans les missions plus petites par exemple, les postes de chef du service médical ou de chef du service médical de la force peuvent ne pas exister, auquel cas ces fonctions seraient combinées. Figure 2 Structure du soutien sanitaire de la mission intégrée 8 B. Structure et organisation La figure 2 présente de façon simplifiée la place qu’occupe le soutien sanitaire au sein de la structure d’une mission civile et militaire intégrée. 1. Section des services médicaux Sous la direction du chef du service médical, la Section des services médicaux civils est chargée de l’ensemble des opérations de soutien sanitaire sur le terrain. Pour permettre une validation en temps voulu d’opérations médicales cruciales et dans le cadre desquelles le facteur temps est déterminant, notamment les évacuations sanitaires (EVASAN) secondaires, la Section des services médicaux rend directement compte au Directeur de l’appui à la mission ou au chef de l’appui à la mission pour certaines questions opérationnelles telles que les situations d’urgence qui mettent en péril les vies humaines, et, sur le plan administratif, au Directeur adjoint/chef adjoint de l’appui à la mission pour toutes les autres questions de routine. Les fonctions et responsabilités de la Section des services médicaux sont définies par les politiques, procédures opérationnelles permanentes et directives de la mission en matière médicale, et nécessitent au moins de s’acquitter des fonctions ci-après : a) Protéger et promouvoir la santé du personnel, en tenant compte de l’environnement de travail, des exigences professionnelles et de l’état de santé du personnel. b) Assurer la coordination et la prestation de services médicaux civilo-militaires intégrés. c) Coordonner les évacuations sanitaires secondaires et primaires dans la zone de la mission ou à l’extérieur. d) Planifier les urgences médicales, notamment adapter le plan médical général aux besoins opérationnels et aux moyens supplémentaires disponibles pour les situations d’urgence. e) Veiller à ce que la composante médicale du plan de gestion d’un événement impliquant un nombre massif de victimes soit à jour et bien répétée. f) En collaboration avec d’autres éléments de la mission et de concert avec le personnel de la force et de la mission, superviser la mise en œuvre des mesures d’hygiène et de salubrité, de médecine préventive et d’éducation sanitaire dans les installations de niveau 1, 2 et 3. g) Coordonner les mesures de prévention du VIH et du Syndrome d’immunodéficience acquise avec la collaboration du Conseiller de la mission pour les politiques en matière de VIH/sida. h) Organiser une formation sur les questions de santé à l’intention du personnel de la mission. Ces services rentrent dans le cadre du concept de soutien intégré d’une mission et s’étendent aux installations médicales des Nations Unies, à celles des pays fournisseurs de contingents et à celles qui font l’objet de contrats commerciaux. Le concept d’appui intégré garantit une utilisation optimale et rentable de tous les 9 moyens médicaux de la mission au profit tant du personnel civil que militaire portant l’uniforme, en plus d’assurer le respect d’un ensemble unique de normes applicables aux installations médicales de la mission. 2. Cellule médicale de la force La Cellule médicale de la force est dirigée par le chef du service médical de la force et se compose de tous les autres officiers d’état-major membres des services médicaux. Le chef du service médical de la force rend compte au commandant de la force et s’assure que tous les acteurs du soutien sanitaire militaire déployés dans la mission répondent aux exigences opérationnelles militaires. Cependant, puisque tous ces groupes sont des moyens de la mission et non pas exclusivement des moyens de la force, ils constituent une partie de la structure de soutien sanitaire de la mission intégrée. 3. Cellule médicale de la mission La Cellule médicale de la mission est une structure informelle qui comprend la Section des services médicaux de la mission et qui, avec la Cellule médicale de la force, forme un bureau unique en vue d’une meilleure coopération entre ces deux services. Dans la mesure du possible, le chef du service médical et le chef du service médical de la force doivent partager le même bureau en vue d’une collaboration plus accrue. Le chef du service médical dirige la Cellule médicale de la mission et assure l’exécution collective de toutes les fonctions médicales de la mission. Le chef du service médical ou le chef du service médical de la force ne peuvent s’acquitter des fonctions qui leur sont officiellement déléguées qu’à travers une collaboration entre leurs bureaux respectifs. Tout au long de ce chapitre, l’accent sera mis sur l’importance de leur collaboration. C. Fonctions et responsabilités des titulaires de fonctions médicales dans les missions de maintien de la paix En raison des structures médicales civiles et militaires hybrides des missions de maintien de la paix, le chef du service médical et le chef du service médical de la force doivent travailler en collaboration étroite, comme le montre la figure 2. Ce chapitre présente de façon détaillée les fonctions et responsabilités des titulaires de ces deux postes en vue d’une meilleure coordination des activités de leurs bureaux. D’une façon générale, le chef du service médical est chargé et rend compte de toutes les questions médicales au sein de la mission ; il est également le point de contact avec la Division des services médicaux et la Section du soutien sanitaire. Au niveau de la mission, le chef du service médical planifie et administre la composante médicale du budget de la mission ; il rend compte au chef de l’appui à la mission ou au Directeur de l’appui à la mission pour toutes les questions médicales ayant des implications financières. Le chef du service médical de la force rend compte au Commandant de la force pour les questions relatives à la santé du personnel de la force de maintien de la paix et à l’état de préparation opérationnelle des unités et contingents 10 médicaux des pays fournisseurs de contingents. En conséquence, les fonctions de chef du service médical, chef du service médical de la force et d’autres officiers d’état-major membres des services médicaux ont été clairement définies. La sélection et l’approbation du chef du service médical et du chef du service médical de la force incombent conjointement à la Division des services médicaux et à la Section du soutien sanitaire conformément à leurs rôles respectifs et distincts décrits au chapitre 1 du présent manuel. 1. Responsabilités du chef du service médical Le chef du service médical est titulaire du rang civil le plus élevé dans la mission. Il est chargé de superviser les opérations de soutien sanitaire sur le terrain et de fournir un appui administratif médical à tout le personnel de la mission. Il bénéficie d’une délégation de pouvoirs du chef de l’appui à la mission/Directeur de l’appui à la mission pour les fonctions mentionnées ci-dessus et joue également le rôle de conseiller médical du chef de la mission. Il est responsable en dernier ressort de tous les services cliniques, y compris des services cliniques fournis par les installations médicales de niveau 1, 2 et 3 appartenant aux contingents. Il entretient une relation fonctionnelle avec le Directeur médical, la Division des services médicaux/DG pour toutes les questions cliniques et administratives, et avec le chef de la Section du soutien sanitaire/Département de l’appui à la mission pour les questions logistiques et opérationnelles médicales. Le chef du service médical s’acquitte des fonctions ciaprès : a) Le chef du service médical est le responsable médical civil de plus haut rang dans la mission et le chef de la Section des services médicaux de la mission. Son autorité surpasse celle de tous les autres médecins (militaires et civils) de la mission. b) Superviser toutes les installations médicales habilitantes (installations médicales de niveau 1, 2 et 3 de l’Organisation des Nations Unies et appartenant aux pays fournisseurs de contingents), y compris les hôpitaux à usage commercial ou avec lesquels l’ONU a passé un contrat. c) Planifier, organiser, gérer, superviser et coordonner tous les services médicaux des missions. 11 Figure 3 Relation qu’entretiennent les parties prenantes dans l’exécution des opérations de maintien de la paix d) Élaborer les budgets médicaux de la mission et veiller à une utilisation optimale et rationnelle des ressources. e) Se charger des approvisionnements, organiser leur distribution et contrôler les ressources disponibles dans l’entrepôt médical de la mission. f) Vérifier les qualifications médicales de tout le personnel médical employé au niveau local. g) Initier les contrats avec les prestataires des services d’évacuation sanitaire secondaire et de services hospitaliers et de spécialistes au personnel des missions et procéder à une évaluation technique de ces prestataires. h) En collaboration avec toutes les parties prenantes du Siège de l’ONU, élaborer et mettre en œuvre des plans de soutien sanitaire, des procédures opérationnelles permanentes et des directives pour la mission. i) Autoriser les évacuations sanitaires dans la zone de la mission et assurer la liaison avec la Division des services médicaux et le Siège de l’ONU pour toutes les questions relatives aux évacuations sanitaires et aux rapatriements en dehors de la mission. j) En collaboration avec le chef du service médical de la force, réaliser des inspections, des évaluations et des enquêtes sur les installations médicales des pays fournisseurs de contingents. k) En collaboration avec le chef du service médical de la force, veiller à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de formation appropriés afin d’asseoir et de développer les capacités médicales du personnel médical. Ces formations portent notamment sur l’éducation à la santé, la prévention du VIH, les premiers secours, la réanimation cardio-respiratoire, etc. 12 l) En collaboration avec le conseiller de la mission sur les politiques en matière de VIH/sida et le chef du service médical de la force, former le personnel des missions à la sensibilisation au VIH et au sida et veiller au respect de la politique de la mission en matière de VIH et de sida. m) Promulguer une politique efficace en matière de prophylaxie antipaludéenne pour tout le personnel de la mission selon qu’il convient. n) En collaboration avec les sections concernées, initier et organiser des campagnes sanitaires de promotion de la sécurité routière et de la sécurité au travail, ainsi que de prévention des accidents. o) Mettre en place des systèmes de contrôle des normes de sécurité et d’hygiène des bâtiments et logements de la mission et traiter des questions relatives à l’environnement de travail et à la santé au travail. p) Assurer la fonction de coordonnateur de la mission pour toutes les questions médicales qui se posent entre la mission et d’autres organes de l’Organisation, organisations gouvernementales et non gouvernementales et autorités sanitaires locales. q) En collaboration avec le chef du service médical de la force, superviser, à la demande du Siège de l’ONU, la collecte de données relatives aux épidémies et aux victimes auprès de toutes les installations, ainsi que l’établissement de rapports y relatifs, et transmettre les statistiques mensuelles de la mission (militaires et civiles) à la Section du soutien sanitaire par l’intermédiaire de l’outil de communication d’information mis au point par ladite section. r) Diriger les évaluations des centres d’aiguillage/installations faisant l’objet d’un contrat pour garantir une prise en charge médicale optimale de tous les membres du personnel de l’Organisation. s) Vérifier les notes relatives aux congés de maladie, évaluer les examens d’entrée du personnel local, et, selon qu’il convient, vérifier les frais médicaux relatifs au régime d’assurance maladie. t) S’acquitter de fonctions cliniques selon qu’il convient et veiller à ce que le personnel de la mission de maintien de la paix bénéficie en temps utile d’un appui et de soins dentaires adéquats afin de demeurer en bonne santé et prêt pour toute intervention. u) Exécuter les modalités du mémorandum d’accord relatif à la prestation de services médicaux conjoints en faveur des organismes, fonds et programmes des Nations Unies. Par ailleurs, appliquer toute autre disposition prévoyant l’accès par le personnel de toute institution reconnue par les Nations Unies aux services médicaux fournis par les installations médicales de l’Organisation des Nations Unies. v) Nonobstant les exigences spécifiques qui précèdent, en tant que titulaire des fonctions médicales civiles les plus élevées au sein d’une mission, entreprendre éventuellement toute autre action ou mesure dans les limites des pouvoirs qui lui sont délégués afin de fournir la meilleure prise en charge médicale possible et d’appuyer tout le personnel de l’Organisation des Nations Unies dans le cadre de la mission, selon que pourraient raisonnablement le requérir des circonstances opérationnelles données. 13 2. Responsabilités du chef du service médical de la force Dans une mission civilo-militaire intégrée, le chef du service médical de la force3 est l’officier médical militaire de plus haut rang au sein de la force de maintien de la paix et dirige la Cellule médicale de la force. Il assume les fonctions de conseiller médical du commandant de la force pour toutes les questions médicales d’ordre opérationnel et stratégique militaires. Par ailleurs, sous la supervision et la direction du chef du service médical, il est chargé de gérer les questions de performance clinique et professionnelle et d’en rendre compte au chef du service médical une fois par mois, ainsi que toutes les questions éthiques relatives aux installations médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, et les programmes de médecine préventive et d’éducation à la santé de la force. Il veille par ailleurs à ce que les ressources médicales de la force répondent aux normes de l’Organisation, en participant régulièrement aux inspections du matériel appartenant au contingent. Dans une mission intégrée, le chef du service médical de la force ne dispose pas des pouvoirs nécessaires pour engager des fonds. Il doit avoir le grade de colonel ou avoir au moins le même rang que le commandant le plus haut gradé de l’installation médicale militaire placée sous sa supervision. Il s’acquitte des fonctions ci-après : a) Exercer le commandement technique de toutes les installations médicales de niveau 1, 2 et 3 des pays fournisseurs de contingents. b) Aider le chef du service médical à mettre en place ou contrôler le Plan de soutien sanitaire, les procédures opérationnelles permanentes et directives à l’intention des installations médicales de la mission et en superviser la mise en œuvre dans les installations médicales de la mission. c) Élaborer des procédures opérationnelles permanentes et un fichier du personnel médical présélectionné issu des pays fournisseurs de contingents pour les lieux où le personnel portant l’uniforme participe aux évacuations sanitaires secondaires. d) Sous la direction du chef du service médical, réaliser des inspections, évaluations, enquêtes et exercices techniques dans les installations médicales des pays fournisseurs de contingents pour en garantir la conformité avec les normes professionnelles et cliniques. e) Soumettre un rapport mensuel au chef du service médical sur la performance professionnelle et clinique des installations médicales de niveau 2 et 3 des pays fournisseurs de contingents. f) En collaboration avec le chef du service médical, orienter et actualiser les connaissances médicales et la formation aux premiers secours des soldats de la paix. g) En collaboration avec le chef du service médical, mettre à jour les connaissances médicales et la formation aux premiers secours et veiller à ce qu’un suivi régulier de ces formations soit proposé au personnel militaire de maintien de la paix déployé dans des zones reculées. 3 Dans les plus petites missions politiques (par exemple la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre) où il n'existe pas de composante militaro-civile intégrée, il joue le rôle de chef du service médical et peut engager des fonds. 14 h) En collaboration avec le conseiller de la mission sur les politiques en matière de VIH/sida et le chef du service médical, former toutes les troupes à la sensibilisation au VIH et au sida et veiller à ce que les éléments militaires respectent la politique de la mission en matière de VIH et de sida. i) Appliquer de façon stricte la politique définie en matière de prophylaxie antipaludéenne pour tout le personnel militaire du maintien de la paix. j) En collaboration avec le chef du transport militaire et d’autres partenaires concernés, initier et organiser des campagnes visant à promouvoir la sécurité routière et la prévention des accidents. k) En collaboration avec le chef du service médical, assurer la coopération et la coordination entre les installations médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police et d’autres organismes des Nations Unies, organisations gouvernementales, ONG et autorités sanitaires locales dans la zone de la mission. l) Selon que requis par le Siège de l’ONU, superviser la collecte des données relatives aux épidémies et aux victimes auprès des installations occupées par le personnel portant l’uniforme et les transmettre au chef du service médical, et assurer l’établissement de rapports à cet égard. 3. Chef adjoint du service médical de la force Le chef adjoint du service médical de la force est le deuxième officier médical militaire de plus haut rang capable de remplacer pleinement le chef du service médical de la force en son absence. 4. Officier d’état-major médical L’officier d’état-major médical est membre de la Cellule médicale de la force, au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée. Dans les missions d’envergure, ce rôle peut être assumé par plus d’une personne, auquel cas une fonction spécifique sera définie pour le titulaire (par exemple chef adjoint du service médical de la force, spécialiste des opérations et de la planification médicale, coordonnateur des évacuations sanitaires secondaires, formateur services médicaux, officier de logistique santé). Tandis que la sélection et la certification initiale de l’officier d’étatmajor médical incombe au Service de la constitution des forces/Bureau des affaires militaires, la certification et la validation technique de celui-ci relève de la responsabilité conjointe de la Division des services médicaux et de la Section du soutien sanitaire tel que mentionné plus haut. L’officier d’état-major médical s’acquitte des fonctions ci-après : a) Superviser la situation de soutien sanitaire au sein de la force, y compris l’état opérationnel des unités médicales des pays fournisseurs de contingents et les moyens d’évacuation de la force. b) Aider le chef du service médical de la force à auditer les unités médicales des pays fournisseurs de contingents, en veillant à ce qu’elles respectent les 15 c) d) e) f) g) normes de soutien logistique autonome conformément au Manuel MAC de l’ONU. Coordonner les évacuations sanitaires secondaires et primaires au sein de la force et de la mission (selon la désignation). Superviser l’état de tout le personnel de la force et de la mission admis dans les hôpitaux de niveau 2 et de niveau supérieur. Superviser l’aspect médical de la planification d’urgence et d’événements impliquant un nombre massif de victimes. Superviser la formation médicale à tous les niveaux de la force. Selon qu’il convient, superviser l’entrepôt central de fournitures médicales et coordonner la logistique médicale des unités qui ne sont pas autonomes pour les catégories médicales. 5. Officier d’état-major (coordonnateur des opérations/évacuations sanitaires) Le coordonnateur des évacuations sanitairesest membre de la Cellule médicale de la force au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée. Il coordonne les évacuations sanitaires tactiques et stratégiques auprès du bureau du chef du service médical. Il s’acquitte des fonctions ci-après : a) Superviser la situation de soutien sanitaire au sein de la mission, y compris l’état opérationnel des unités médicales des pays fournisseurs de contingents et les moyens d’évacuation de la mission. b) Aider le chef du service médical de la force à veiller à ce que toutes les unités médicales des pays fournisseurs de contingents respectent les normes relatives au soutien logistique autonome conformément au Manuel MAC. c) Planifier et coordonner les évacuations médicales tactiques au sein de la mission. d) Superviser la formation du personnel médical aux procédures d’évacuation sanitaire primaire et secondaire, et veiller à l’état de préparation des équipes d’évacuation sanitaire primaire et secondaire. e) Veiller sur l’état de tous les membres du personnel de la force admis dans les hôpitaux de niveau 2 et de niveau supérieur. f) Coordonner les activités de soutien sanitaire avec les autres services du quartier général de la force et avec la mission civile au Siège. g) Coordonner la logistique médicale selon qu’il convient. 6. Officier hygiéniste de la force/Spécialiste de l’hygiène du milieu L’officier hygiéniste de la force/spécialiste de l’hygiène du milieu est membre de la Cellule médicale de la force au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée. Il joue le rôle d’expert technique et à ce titre, supervise les questions relatives à l’hygiène (eau, aliments, salubrité) , à l’hygiène du milieu ; à la sécurité au travail ; à la lutte contre les vecteurs ; et à la riposte à la flambée d’infections, et donne des conseils à cet égard. Il s’acquitte des fonctions ci-après : 16 a) Conseiller le commandant de la force (par l’intermédiaire du chef du service médical de la force) et les contingents déployés sur les questions relatives à l’hygiène, à l’hygiène du milieu, à la lutte contre les vecteurs et à la riposte à la flambée d’infections. b) Aider le chef du service médical de la force à superviser la santé des membres de la force, y compris à observer les tendances concernant les maladies et les blessures. c) Émettre les directives, principes généraux et communications à caractère médical de la mission ou de la force en matière de médecine préventive et de santé publique. d) Assurer une supervision technique de l’hygiène du milieu, des installations de lutte contre les vecteurs et du personnel à chaque niveau de la force. e) Effectuer des inspections régulières des bases, des bâtiments et des équipements de transit pour en garantir la conformité avec les normes sanitaires, notamment en matière d’hygiène du milieu, de lutte contre les vecteurs, d’hygiène alimentaire, de sécurité sanitaire de l’eau et de salubrité. f) Superviser les mesures relatives à l’hygiène du milieu et à la lutte contre les vecteurs au sein des bases et installations de l’Organisation, et veiller à ce que les contingents des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police se conforment aux mesures de médecine préventive. g) Mener des enquêtes et établir des rapports relatifs aux épidémies de maladie au sein de la force. h) Superviser la médecine préventive et l’éducation à la santé au sein de la mission ou de la force et coordonner l’application des mesures de prévention du VIH avec le conseiller de la mission pour les politiques en matière de VIH/sida. Travailler en collaboration avec le conseiller de la mission pour les politiques en matière de VIH/sida sur la mise en œuvre des initiatives en matière de VIH et sida. 7. Officier de médecine préventive/Épidémiologiste L’officier de médecine préventive/épidémiologiste est membre de la Cellule médicale de la force au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée. Il assure la surveillance de la santé au sein de la mission ou de la force, y compris collecte les statistiques médicales et analyse les tendances concernant la santé et les maladies. Il s’acquitte des fonctions ci-après : a) Aider l’officier hygiéniste de la force/spécialiste de l’hygiène du milieu dans l’exercice de ses fonctions quotidiennes. b) Établir des rapports statistiques mensuels sur les questions médicales, à soumettre au Siège de l’ONU par l’intermédiaire du chef du service médical de la force et du chef du service médical. c) Appuyer l’élaboration de programmes de formation et aider l’officier hygiéniste de la force/spécialiste de l’hygiène du milieu à mettre en œuvre les mesures relatives à la santé du milieu, à la sécurité au travail et à la lutte contre les vecteurs au sein de la force. 17 d) En collaboration avec l’officier hygiéniste de la force/spécialiste de l’hygiène du milieu, mener des inspections régulières des bases, des bâtiments et des équipements de transit pour en garantir la conformité avec les normes sanitaires, notamment en matière d’hygiène du milieu, de lutte contre les vecteurs, d’hygiène alimentaire, de sécurité sanitaire de l’eau et de salubrité. 8. Psychiatre/Psychologue de la force Le psychiatre/psychologue de la force est membre de la Cellule médicale de la force au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée. En collaboration avec la Section du soutien psychosocial et de la qualité de vie, il exerce les fonctions de conseiller spécialiste des questions de santé mentale et de soutien psychologique au sein de la force. Il s’acquitte des fonctions ci-après : a) Donner des avis professionnels sur les questions de santé mentale qui touchent la mission. b) Superviser les services de soutien psychologique au sein de la mission, y compris coordonner les séances d’analyse et de conseil suite à des incidents graves ou traumatiques. c) Réaliser des études sur le moral des troupes et sur leur état de santé psychologique. d) Superviser l’éducation, la formation et les mesures de gestion du stress au sein de la mission. e) Aider les administrateurs à encadrer et superviser les patients souffrant de stress et de troubles de la santé mentale, et conseiller le chef du service médical sur le rapatriement des individus souffrant de troubles mentaux graves. 9. Officier médical régional/du secteur Les officiers médicaux régionaux/du secteur sont membres de la Cellule médicale du secteur au sein de la Cellule médicale de la mission intégrée et sont déployés dans les régions ou les secteurs. Ils reproduisent les fonctions de la Cellule médicale de la force au niveau régional ou du secteur. Ils s’acquittent des fonctions ci-après : a) Superviser la situation de soutien sanitaire de la force au niveau du secteur, y compris l’état opérationnel des unités médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police et les moyens d’évacuation de la force. b) Aider le chef du service médical de la force à auditer les unités médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, et veiller à ce que celles-ci répondent aux normes en matière de soutien logistique autonome, conformément au Manuel MAC de l’ONU. c) Coordonner les évacuations sanitaires et évacuations sanitaires primaires dans la zone de la mission au niveau du secteur. d) Veiller sur l’état de tous les membres du personnel de la force admis dans les hôpitaux de niveau 2 et de niveau supérieur. 18 e) Superviser, au niveau du secteur, l’aspect médical de la planification d’urgence et d’événements impliquant un nombre massif de victimes. f) Superviser la formation médicale à tous les niveaux de la force. g) Selon qu’il convient, superviser l’entrepôt central de fournitures médicales et coordonner la logistique médicale des unités qui ne sont pas autonomes pour les catégories médicales. 10. Médecin en chef du contingent national Le Médecin en chef d’un contingent national est l’officier médical de plus haut rang de son contingent ; il fait directement rapport au commandant du contingent national. Toutefois, le médecin en chef reste le point de contact du chef du service médical de la force pour les questions de santé qui concernent son contingent. Il fait rapport au chef du service médical de la force sur les questions professionnelles relatives à la santé des troupes et aux services médicaux fournis par les contingents respectifs. Il s’acquitte des fonctions ci-après : a) Assurer la santé et le bien-être de tous les membres du contingent national et de tout le personnel de l’Organisation pris en charge par les unités médicales du contingent. b) Superviser les services médicaux fournis par le contingent et veiller à ce que toutes les unités médicales répondent aux normes en matière de soutien logistique autonome, conformément au Manuel MAC. c) Coordonner l’appui médical et les évacuations sanitaires primaires pour le contingent avec le chef du service médical de la force et les commandants de l’unité médicale dans les secteurs respectifs. d) Coordonner le soutien logistique médical destiné aux unités médicales du contingent et aux sites de l’équipe en collaboration avec les éléments respectifs de logistique et de soutien au niveau national. e) Superviser la mise en œuvre des mesures de médecine préventive, d’hygiène et de santé du milieu au sein de la zone d’opérations du contingent. f) Superviser la formation médicale et l’éducation à la santé des acteurs de maintien de la paix du contingent et du personnel médical, y compris la prévention du VIH. g) Compiler des statistiques sanitaires et établir les rapports requis par le chef du service médical de la force à présenter au Siège de l’ONU. 11. Commandant de l’unité médicale de niveau 1 Le commandant de l’unité médicale fait rapport au commandant du contingent national ou au médecin en chef au niveau national. Il s’acquitte des fonctions ciaprès : a) Se charger des opérations quotidiennes de son unité médicale et des services qu’elle fournit à la population inactive de l’Organisation bénéficiant d’une prise en charge. 19 b) Superviser les services médicaux fournis par l’unité et veiller à ce qu’ils répondent aux normes de soutien logistique autonome, conformément au Manuel MAC de l’Organisation. c) Coordonner l’appui logistique médical fourni à l’unité en collaboration avec le médecin en chef du contingent ou les acteurs respectifs du soutien et de la logistique au niveau national. d) Superviser la mise en œuvre des mesures de médecine préventive, d’hygiène et d’hygiène du milieu au sein de la zone d’opérations de l’unité. e) Superviser la formation médicale et l’éducation à la santé de tout le personnel de l’unité, y compris la prévention du VIH. f) Compiler des statistiques et établir les rapports requis par le chef du service médical et le chef du service médical de la force, et les présenter au Siège de l’ONU. g) Assurer l’encadrement professionnel, ainsi que le bien-être et la direction du personnel médical au sein de l’unité. 12. Commandants des hôpitaux de niveau 2 et 3 Les commandants des hôpitaux de niveau 2 et 3 des pays fournisseurs de contingents rendent compte au chef du service médical de la force sur toutes les questions opérationnelles, et au chef du service médical sur toutes les questions professionnelles, cliniques et éthiques qui concernent les hôpitaux. Le commandant des hôpitaux s’acquitte des fonctions ci-après : a) Être responsable des opérations quotidiennes de l’hôpital et des services que celui-ci fournit à la population inactive de l’Organisation bénéficiant d’une prise en charge, en veillant à ce qu’ils répondent aux normes en matière de soutien logistique autonome conformément au Manuel MAC de l’Organisation. b) Contribuer aux séances d’information quotidiennes organisées par le chef du service médical de la force à l’intention du commandant de la force, portant sur le bien-être des troupes et la disponibilité opérationnelle des acteurs du soutien sanitaire déployés sur le terrain. c) Superviser tous les aspects des services médicaux fournis par l’hôpital, et en rendre compte au chef du service médical par l’intermédiaire du chef du service médical de la force, en prenant en considération leurs implications professionnelles, cliniques et éthiques. À cet égard, établir un rapport mensuel global sur le fonctionnement de l’hôpital à l’intention du chef du service médical par l’intermédiaire du chef du service médical de la force. Ce rapport mensuel doit contenir les éléments suivants : Un résumé mensuel du rapport quotidien sur l’état du patient et des statistiques médicales relatives à la présence du patient à l’hôpital pendant cette période. Un résumé des questions administratives et de logistique, y compris de l’état du personnel de l’hôpital, du matériel majeur et du soutien logistique autonome, et 20 d) e) f) g) h) i) j) k) l) m) Les préoccupations professionnelles, cliniques et éthiques qui se posent pendant cette période (voir le modèle en annexe A du chapitre 2). Coordonner tous les aspects du soutien logistique médical fourni aux hôpitaux en collaboration avec les autorités nationales respectives et les Nations Unies pour assurer un état opérationnel total et permanent de l’hôpital. Aider le chef du service médical et le chef du service médical de la force à coordonner toutes les activités d’évacuation sanitaire primaire et secondaire impliquant l’hôpital. Aider le chef du service médical et le chef du service médical de la force à coordonner toutes les visites effectuées par le personnel administratif de la mission, notamment le commandant de la force, le chef du service médical, le Directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission et les délégations de parties prenantes externes à la mission dans les hôpitaux, et fournir les informations nécessaires à cette occasion. Veiller à une mise en œuvre adéquate des mesures de médecine préventive, d’hygiène et d’hygiène du milieu au sein du milieu hospitalier, en particulier à une élimination adéquate des déchets hospitaliers et à la prévention des infections croisées parmi le personnel et les patients de l’hôpital. Travailler en collaboration et en coordination avec le chef du service médical et le chef du service médical de la force pour les opérations de contrôle de la certification de tout le personnel médical de l’hôpital lors de l’établissement de rapports destinés à la mission. Coordonner les réunions cliniques hebdomadaires visant l’échange de connaissances et d’information entre les membres du personnel médical sur les approches actuelles en matière de diagnostic et de traitement. En collaboration avec le chef du service médical et le chef du service médical de la force, les groupes médicaux chargés de la formation et d’autres parties prenantes, prendre part à la formation médicale et à l’éducation à la santé de tout le personnel de la mission, y compris aux activités relatives à la prévention du VIH, à l’hygiène personnelle et du milieu, ainsi qu’à d’autres aspects des campagnes de santé publique requise dans la zone de la mission placée sous sa responsabilité. Compiler des statistiques et établir les rapports requis par le chef du service médical et le chef du service médical de la force, et les présenter au Siège de l’ONU. Assurer l’encadrement professionnel, ainsi que le bien-être et la direction du personnel médical au sein de l’unité. Traiter rapidement toutes les factures que l’hôpital pourrait avoir accumulé, relatives aux services fournis au personnel de maintien de la paix non habilité dans la zone de la mission et auquel l’administration de la mission a officiellement accordé un accès aux services de l’hôpital, et les soumettre au chef du service médical pour vérification et paiement. Dans ces cas, tous les coûts doivent être conformes à la disposition relative à la prestation de services « facturés à l’acte » du Manuel MAC de l’Organisation. 21 Annexe : Annexe A Chapitre 2 : Rapport de performance mensuel de l’hôpital du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police 22 CONFIDENTIEL Annexe A Chapitre 2 Rapport de performance mensuel de l’hôpital du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police (Note : L’en-tête doit comporter le logo de la mission et toutes les coordonnées nécessaires) RAPPORT DE PERFORMANCE MENSUEL : HÔPITAUX DE NIVEAU DE BASE II ET III PAR LE COMMANDANT DE L’HÔPITAL DATE :…………….. Nom de l’hôpital :…………………………………………………………………………..…... Niveau (Niveau II ou niveau III) :…………………………………………………...………… Date du déploiement : ………………………………………………………………………..……. Date de la prochaine rotation :……………………………………………………………… Période du rapport :……………………………………………………………....………… Nom et rang du commandant de l’hôpital :……………………………………………….. ADMINISTRATION Nombre de médecins Réf : Manuel MAC :…………………………………………………...… Nombre de spécialistes, Réf manuel MAC :……………………………………............................ Nombre d’infirmiers :…………………………………………………………… ………. Qualification des médecins/spécialistes (soumises/non soumises) : ………………..… Disponibilité actuelle des spécialistes et d’autres membres du personnel clinique pour la période : …………….…………………………………………………………………….. Formation médicale continue (Conférences organisées/thèmes) :……………………..……… 23 CONFIDENTIEL Inspections d’hygiène réalisées ce mois et résumé du apport :………………………..................... LOGISTIQUE Matériel majeur : • État de l’équipement médical, Réf Mémorandum d’accord :……………………………… • Équipements non fonctionnels nécessitant des réparations/un remplacement et un plan de remplacement :………………………………………………………………….. Soutien logistique autonome : • Autonomie des stocks de médicaments, de produits pharmaceutiques et consomptibles pour 60 jours : …………………………………………………………………………….. • Disponibilité du plan de réapprovisionnement des stocks :…………………………… • État des chambres/de l’infrastructure de l’hôpital :……………………...…………….. • Approvisionnement en eau et électricité :…………………………………………….. • Élimination des déchets médicaux :…………………………………………………… SOINS CLINIQUES Nombre total de patients rencontrés pendant cette période (patients externes) :………… Nombre total de patients rencontrés pendant cette période (patients internes) :………… Nombre total d’urgences ( blessures de combat) reçues :…..……………………………. Nombre total d’opérations de chirurgie réalisées :............................................................. Nombre total d’orientations vers d’autres établissements :................................................. Hôpitaux centraux :..................................................................................................... .... Justification des orientations vers d’autres établissements (spécialiste, équipement ou patient à haut risque) :..................................................................................................... Nombre d’infections croisées dans l’hôpital :..................................................................... Cas de maladies à notification obligatoire/maladies contagieuses :.................................. 24 CONFIDENTIEL Nombre de morts dans l’installation :................................................................................ Nombre de personnes décédées à l’arrivée reçu :............................................................. RÉSUMÉ/COMMENTAIRES/REMARQUES DU COMMNANDANT ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Rajouter plus de feuilles de papier si nécessaire. 25 Nom/grade & signature du commandant : Date : Commentaires et validation après vérification par le chef du service médical de la force : Nom/grade & signature du chef du service médical de la force : Date : Commentaires et validation par le chef du service médical de la force après vérification : Nom & signature du chef du service médical de la force : Date : Commentaires et validation par le Directeur de l’appui à la mission : Nom & signature du Directeur de l’appui à la mission : 26 Date : Chapitre 3 Planification et déploiement du soutien sanitaire sur le terrain A. Principes du soutien sanitaire Le système médical des Nations Unies vise à garantir la santé et le bien-être du personnel sur le terrain. La planification du soutien sanitaire obéit aux principes suivants : 1. La fourniture d’une prise en charge médicale opportune et rapide basée sur le concept de chronologie 10-1-2 dans toutes les situations d’urgence médicale ou dans la chaîne de transfert des patients du niveau de soins primaires au niveau élevé approprié de soins médicaux. Pour ce faire, il convient de garantir : l’accès à des premiers secours de qualité à une distance de dix minutes du lieu de relève ou dès l’apparition des symptômes ; un conditionnement de survie le plus tôt possible, accessible au plus tard dans les 60 minutes ; et un accès à la chirurgie salvatrice et conservatrice dans un délai maximal de deux heures. Les 60 premières minutes de temps sont appelées « heure d’or ». 2. Un accès en temps utile aux installations et services sanitaires pour tout le personnel d’une mission de maintien de la paix. 3. La fourniture de soins de santé d’un niveau standard, acceptables pour le personnel de l’ONU et les États Membres. 4. La fourniture de soins médicaux permanents, du lieu de relève jusqu’au rétablissement définitif du patient. 5. Les éléments ci-dessus doivent reposer sur une combinaison efficace des capacités d’évacuation aériennes et terrestres qui comprennent des ambulances en bon état et convenablement équipées, des installations aériennes militaires ou civiles pour avions et hélicoptères, des équipes d’évacuation sanitaire aérienne bien formées, et un réseau de communication opérationnel qui permette des interventions médicales rapides et spécialisées. Le soutien sanitaire est défini conformément aux besoins opérationnels de la mission. Le Manuel MAC fournit un cadre flexible qui devra être adapté aux besoins de la mission. B. Processus de planification du soutien sanitaire Toute la planification de la mission, y compris le processus de planification du soutien sanitaire, doit se faire conformément au processus de planification de l’évaluation intégrée. Ce processus est présenté dans la politique générale de l’Organisation des Nations Unies sur l’évaluation et la planification intégrée,4 qui fournit des directives sur l’engagement stratégique de l’ensemble du système des Nations Unies dans un pays. Le processus d’évaluation intégrée façonne le concept 4 Référence à la politique du Secrétaire général sur l'évaluation et la planification intégrée, datée du 9 avril 2013. L'intégration fait à la fois référence à l'intégration civile et militaire au sein de la mission, ainsi qu'au partenariat stratégique entre les missions des Nations Unies et l'Équipe de pays des Nations Unies. Au démarrage de la mission, et sous la direction du service responsable, la Cellule de mission intégré est chargée de produire les documents de base suivants : Directives de planification, autorisation d'engagement, rapports de la mission d'évaluation technique, rapport du Secrétaire général, mandat du Conseil de sécurité, concept général des opérations de la mission, budget de la mission et directives à l'intention du Représentant spécial du Secrétaire général. 27 de mission, duquel découle le plan de soutien logistique de la mission. Le plan de soutien sanitaire est une composante du plan de soutien logistique de la mission. La conception et la mise en œuvre du plan de soutien sanitaire requiert une interaction et une coordination étroite avec les autres sections et groupes au sein du DOMP/DAM et du quartier général de la mission. Le plan de soutien sanitaire concerne tous les membres du personnel des Nations Unies au sein de la mission et regroupe toutes les catégories de moyens médicaux au sein de la mission. Parmi ces moyens, figurent les installations médicales des Nations Unies, le personnel et les unités des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, les services faisant l’objet de contrats commerciaux et les installations nationales et régionales de santé. Le plan doit prendre en compte une utilisation optimale et rentable des moyens médicaux disponibles.5 C. Considérations en matière de planification médicale Les exigences médicales diffèrent d’une mission de maintien de la paix à l’autre et dépendent d’un certain nombre de facteurs, notamment le mandat de la mission, le concept général de ses opérations, l’évaluation de sa zone d’opérations, les principales menaces sanitaires, la qualité des soins médicaux, les installations médicales disponibles et l’efficacité opérationnelle. D’autres facteurs peuvent également être pris en compte, notamment les méthodes permettant de combler l’écart entre la notification du mandat et le déploiement des installations à leur pleine capacité opérationnelle, ainsi que les infrastructures d’accueil qui doivent abriter les installations. Le plan de soutien sanitaire doit être élaboré par rapport aux exigences de la mission et doit être ajusté au moins une fois par an pour refléter les changements relatifs à l’environnement de la mission. Les plans de soutien sanitaire sont généralement rédigés sur la base du concept général des opérations, mais finalisés après l’exercice (voir Annexe A du chapitre 3 : aspects médicaux de la mission d’évaluation technique, et Annexe B du chapitre 3 : plan de soutien sanitaire – modèle). Les principaux éléments pris en compte dans le plan de soutien sanitaire sont : 1. Le mandat Le champ d’application des dispositions relatives aux soins de santé et à la taille de la population prise en charge dépendent du mandat de la mission, qui détermine la nature de l’activité de maintien de la paix et les risques sécuritaires. Les moyens médicaux des Nations Unies sont principalement destinés à la population de maintien de la paix et ne s’étendent pas à la population locale. Dans les missions spécifiques dont le mandat précise la fourniture d’une assistance humanitaire, les services médicaux peuvent être étendus à la population locale. 2. Concept général des opérations Le plan médical est déterminé par le concept général des opérations militaires et de police, qui prend en compte l’effectif des troupes, la composition de la force, le concept de déploiement, la nature et l’intensité des activités de maintien de la paix, et 5 Les procédures opérationnelles permanentes de la mission sont élaborées sur la base du plan de soutien sanitaire. Pour plus de détails, voir le chapitre 15. 28 la structure de commandement et de contrôle. Le concept général des opérations aide les planificateurs à évaluer les risques auxquels sont confrontés le personnel de la mission et les contingents, lesquels auront une incidence sur le niveau de soutien sanitaire requis. Les niveaux de risque de la mission peuvent varier pendant le cycle de vie d’une mission, entraînant des hausses ou des baisses du soutien sanitaire à la mission. Le système médical requiert une solide capacité de déploiement permettant de faire face aux urgences imprévues. À cet égard, la fourniture par la mission de services médicaux aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies sera prise en compte dans la mesure où ces services améliorent l’efficacité de l’ensemble du système, et conformément aux modalités énoncées par le manuel de mise en œuvre de la politique d’évaluation et de planification intégrées (Integrated Assessment and Planning Handbook).6 3. Zone des opérations Le plan médical peut être influencé par certains facteurs dans la zone de la mission, notamment : a) La géographie : les terres émergées, les plans d’eau, les montagnes, la jungle, le désert et le risque de catastrophes naturelles. b) L’infrastructure : l’état des services d’électricité, d’eau, de gaz et d’assainissement. c) Le réseau routier et ferré : l’état et la qualité du système de transport terrestre pour les évacuations terrestres. d) Les aéroports : la localisation et la qualité des aéroports et zones de poser d’hélicoptères pour les évacuations aériennes et le maintien de la chaîne logistique médicale. e) Les ports maritimes et les rivières : la localisation et la qualité des ports maritimes ou des rivières pour les évacuations, le déploiement des navires hôpitaux et le maintien de la chaîne logistique médicale. f) Les installations médicales : l’état et la qualité des installations médicales régionales et du pays hôte et leur capacité à soutenir la mission de maintien de la paix des Nations Unies. g) Le climat : l’impact du régime météorologique annuel et des températures extrêmes sur la santé du personnel déployé. h) La Sécurité : les conditions de sécurité influencent le niveau de la capacité technique à déployer. 4. Menaces sanitaires Des renseignements médicaux fiables, opportuns et actualisés sont indispensables lors des phases de planification initiale, ainsi qu’à chaque phase de l’opération. Par conséquent, il importe qu’une visite de reconnaissance soit effectuée dans la zone 6 Integrated Assessment and Planning Handbook, version 2013, conçu par l'équipe de planification de l'évaluation intégrée du Groupe de réflexion de l'ensemble du système des Nations Unies. 29 d’opération de la mission afin de réaliser une analyse réaliste des menaces sanitaires, qui servira de base à l’élaboration du plan de protection de la force de la mission. Une analyse globale des menaces sanitaires doit prendre en compte les maladies endémiques (en particulier les maladies infectieuses), les actes d’hostilité et d’autres dangers potentiels tels que les mines terrestres, les urgences chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou environnementales et les risques professionnels et en milieu de travail. Les considérations relatives à la sécurité environnementale et à la santé au travail doivent être prises en compte dans le plan général de protection de la force (voir Annexe C du chapitre 3 : Aspects médicaux des visites de reconnaissance). 5. Qualité des soins médicaux Le concept de soutien sanitaire des Nations Unies, en particulier le concept de l’heure d’or,7 doivent principalement influencer les exigences en matière de formation aux premiers secours du contingent, tout comme la composition du personnel médical de la force, la taille et l’emplacement des installations médicales locales, du pays fournisseur de contingents ou des Nations Unies, et les capacités d’évacuation aériennes et terrestres au sein de la mission. Pour les opérations de maintien de la paix confrontées à des risques prévisibles d’accidents ou à des menaces violentes, le concept de l’heure d’or défini dans le cadre du plan de soutien sanitaire nécessite que tout le personnel en danger de la mission : a) Reçoive des premiers secours de qualité dans les 10 minutes suivant la blessure ou dès l’apparition des symptômes. b) Reçoive des soins de réanimation ou de stabilisation (soins de niveau 1) dispensés par des professionnels de la santé (en principe un médecin formé aux interventions d’urgence, soit sur le lieu de la blessure, soit le plus tôt possible au sein d’une installation médicale, au plus tard dans les 60 minutes qui suivent la blessure. Étant comprises les 10 minutes mentionnées plus haut. c) Bénéficie le plus tôt possible d’un conditionnement de survie (notamment des soins de chirurgie salvatrice et conservatrice ou des soins de niveau 2), mais dans un délai maximal de deux heures après la blessure. Ces temps de réaction thérapeutique doivent être définis par rapport à l’ambulance de la mission (notamment à son temps de déplacement terrestre), ou aux capacités d’évacuation sanitaire (avions ou hélicoptères), à la proximité des installations médicales, ou à la présence de professionnels de la santé (à savoir le personnel déployé à partir d’un groupe de niveau 1) ou du personnel non professionnel de la santé ayant reçu une formation adéquate, ou une association des deux catégories en patrouilles ou convois. Des équipes d’évacuation sanitaire aérienne formées doivent être capables de dispenser des soins de niveau 1 sur le site, puis de renvoyer directement les patients vers des installations médicales de niveau supérieur. Les ambulanciers des missions n’ont généralement aucune formation médicale. Le non-respect de ces échéances pour cause d’exigences 7 Pour plus d'informations sur le concept de soutien sanitaire des Nations Unies et les niveaux de soins, voir le chapitre 4. 30 opérationnelles ou de limitation de ressources peut entraîner des risques supplémentaires pour le personnel de la mission et les contingents militaires et doit être indiqué et justifié dans le plan de soutien sanitaire. 6. Installations médicales des Nations Unies Les installations médicales des Nations Unies sont décrites au chapitre 4 ; il en existe trois niveaux au sein de la mission, et un niveau en dehors de la mission. Chaque niveau d’installation peut être porté à un niveau supérieur par l’adjonction de capacités supplémentaires, qui permet d’assurer le respect des exigences fixées en matière de capacité opérationnelle. Le déploiement de personnel médical de niveau 1 dans des zones reculées ou le détachement d’autres membres du personnel médical auprès de convois ou de patrouilles, le recours aux ambulances terrestres et aux capacités médicales aériennes peuvent permettre de porter la catégorie de services médicaux à niveau supérieur. 7. Disponibilité de l’infrastructure d’hébergement Un plan standard de construction d’installations médicales de divers niveaux sur le terrain doit être élaboré conjointement par la Section du génie et la Section du soutien sanitaire/Service du soutien spécialisé/Division du soutien logistique/DAM pour faciliter une construction type et en temps voulu des infrastructures des installations médicales des Nations Unies et des contingents médicaux des pays fournisseurs de contingents. L’administration de la mission pourra ainsi mieux coordonner la mise en place rapide des installations médicales des Nations Unies et de celles appartenant aux pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sur le terrain. 8. Combler les lacunes relatives aux exigences en matière de soutien sanitaire sur le terrain Lors du processus de planification, il est possible de combler les lacunes relatives aux exigences en matière de soutien sanitaire, qui se créent entre la notification du mandat et la réalisation de la pleine capacité opérationnelle de déploiement des installations médicales des Nations Unies ou de celles appartenant au pays fournisseur de contingents en recensant les États Membres qui disposent de capacités médicales conformes aux normes internationales et qui sont disposés à les déployer sur le court terme et dans un délai très court. Il est également possible d’externaliser des services médicaux ayant obtenu toutes leurs capacités de soutien autonome par la signature de contrats (lettres d’attribution, mémorandums d’accord ou autres accords à long terme) avec des États Membres ou des sources commerciales. 9. Efficacité des soins La planification médicale détermine les moyens les plus rentables qui permettent d’obtenir le niveau de couverture médicale requis. En collaboration avec les 31 partenaires du DAM, la Section du soutien sanitaire/Service du soutien spécialisé/Division du soutien logistique/DAM aide à élaborer des prévisions de dépenses. D. Plan de soutien sanitaire Le plan de soutien sanitaire recense les principales considérations et recommandations relatives à la mise en place d’un système de santé intégré ayant pour but de préserver le bien-être physique et mental du personnel des Nations Unies au sein d’une mission. Il indique également les ressources nécessaires en termes d’effectifs et de matériel pour exécuter le plan (voir annexe B du chapitre 3 : plan de soutien sanitaire – modèle). Les composantes clés du plan de soutien sanitaire sont décrites ci-dessous : 1. Installations médicales Le système de soutien sanitaire vise à assurer un accès en temps voulu d’un patient ou d’un blessé au niveau de soins médicaux appropriés. Pour ce faire, des installations médicales sont mises en place au sein de la mission, tout comme des services d’évacuation terrestres et aériens pour assurer la liaison entre les différents niveaux de soins médicaux. Le concept adopté est celui d’un soutien sanitaire à plusieurs seuils et niveaux, qui prévoit une augmentation des services et de la capacité de traitement à chaque niveau, auquel correspondent des normes précises en matière d’équipement et d’effectifs. Aux niveaux inférieurs, l’emphase est mise sur la réanimation et la stabilisation des victimes en vue d’une évacuation au niveau supérieur dans un délai minimum. Aux niveaux supérieurs, l’accent est mis sur le traitement primaire ou définitif, ainsi que sur le rétablissement et la rééducation du patient. Lorsque des difficultés ou des retards liés à l’évacuation sont anticipés, la capacité de traitement et d’accueil en court séjour d’une installation peut augmenter en conséquence. Les différents niveaux de soutien sanitaire sont présentés en détail au chapitre 4. Il existe différentes possibilités permettant de mettre en place des services médicaux dans une mission. Celles-ci varient en fonction de la disponibilité, du délai de déploiement, des coûts, de la durabilité d’une installation ou d’un service médical et des normes qui s’y appliquent. a) Installation médicale des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police : Il s’agit soit d’une installation de niveau 1, qui constitue une sousunité intégrale d’une unité militaire ou de police constituée plus vaste, soit d’un hôpital autonome de campagne de niveau 2 ou 3. Les équipes d’évacuation sanitaire aérienne peuvent également être déployées par les pays fournisseurs de contingents en tant qu’unités autonomes ou comme faisant partie d’une unité médicale mère. Les unités médicales du pays fournisseur de contingents sont déployées en vertu d’un mémorandum d’accord conclu entre les Nations Unies et l’État Membre en question. b) Installation médicale des Nations Unies : Il s’agit généralement d’un dispensaire de niveau 1 dirigé par le personnel des Nations Unies ou les VNU, ou une combinaison des deux, et qui est pleinement équipé, soutenu et 32 administré par la mission. Les installations médicales des Nations Unies peuvent également être exploitées par un pays fournisseur de contingents ou une combinaison de personnel des Nations Unies et de pays fournisseur de contingents. Les hôpitaux de niveau 2 des Nations Unies peuvent également être déployés sur le terrain en l’absence d’unités médicales du pays fournisseur de contingents. c) Services médicaux faisant l’objet d’un contrat : Des contrats ou des accords peuvent être signés avec un prestataire de services médicaux, un hôpital ou un État Membre en vue de la fourniture de soins de santé. Il peut s’agir d’équipes médicales susceptibles d’être déployées, d’hôpitaux ou encore de services spécialisés. Les régimes des engagements englobent les contrats commerciaux, les lettres d’attribution, mémorandums d’accord ou autres accords bilatéraux. 2. Évacuations sanitaires primaires et secondaires Les évacuations sanitaires primaires et secondaires sont une composante fondamentale du soutien sanitaire, qui implique non seulement le transport des malades ou des blessés vers l’installation médicale la plus proche, mais aussi toute la panoplie de traitement et rééducation médicale. Le processus de gestion des blessés doit être basé uniquement sur le principe de l’heure d’or, selon lequel des premiers secours de qualité sont fournis par un personnel8 formé9 dans les 10 minutes suivant un traumatisme ou dès l’apparition des symptômes, et des soins de réanimation et de stabilisation dispensés le plus tôt possible par un professionnel de la santé formé, dans un délai n’excédant pas une heure. Après la réanimation, la victime doit être évacuée vers l’installation médicale la plus proche. Lors de la conception d’un plan d’évacuation sanitaire, il importe d’indiquer les distances de déplacement ; le temps d’évacuation terrestre, par avion ou hélicoptère ; la disponibilité des itinéraires d’évacuation adéquats, les zones d’atterrissage et aérodromes ; les évacuations nocturnes ou réalisées pendant des intempéries ; les conditions requises pour obtenir des autorisations de vols transfrontaliers et le système d’activation des évacuations sanitaires primaires et secondaires. Les normes suivantes applicables aux évacuations sanitaires doivent être établies dans le plan de soutien sanitaire : a) Capacité d’évacuer les victimes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, par tout temps, sur tous les terrains et dans n’importe quel scénario d’opération. b) Capacité à stabiliser et assister une victime pendant l’évacuation, qui nécessite un personnel formé (par exemple, un auxiliaire sanitaire), une équipe d’évacuation sanitaire aérienne et des équipements et fournitures adaptés. c) Capacité à coordonner et réguler l’évacuation des patients entre différents niveaux de soins médicaux, et à assurer un suivi adéquat des patients tout au long de l’évacuation. 8 Les conditions à remplir par tout le personnel médical en matière d'accréditation et d'expérience sont décrites au chapitre 8. Elles font référence aux membres de contingents adéquatement formés, y compris aux médecins militaires, auxiliaires sanitaires et aides-soignants. 9 33 3. Moyens d’évacuation médicale Pour répondre à la demande en matière d’évacuation, un éventail de moyens d’évacuation est requis : a) Ambulances : Il s’agit d’ambulances à roues et à chenilles appartenant soit aux Nations Unies, soit aux contingents. Pour surmonter les difficultés liées à des terrains impraticables ou accidentés, l’utilisation de véhicules 4x4 est recommandée pour les ambulances à roues. Toutes les ambulances doivent être dotées des effectifs nécessaires et être pleinement équipées, notamment du matériel majeur adéquat pour des premiers secours de qualité, pour la réanimation et la stabilisation (survie). b) Moyens d’évacuation aériens au sein de la mission (tactiques) : Il s’agit des évacuations de victimes à partir du lieu de l’incident, ou d’un transfert entre des installations médicales internes à la mission, généralement réalisées avec les moyens aériens de la mission (hélicoptères et avion). c) Moyens d’évacuation en dehors de la mission (stratégiques). Il s’agit du transfert d’un blessé ou d’un patient vers un hôpital de niveau 3 ou de niveau supérieur situé en dehors de la mission, réalisé à l’aide de l’avion ou d’une ambulance aérienne commerciale. 4. Protection de la santé La protection de la santé implique la protection de la santé des individus au sein d’une mission contre des menaces sanitaires potentielles, notamment contre le cadre de vie, les maladies et les risques liés au travail, ainsi que leur maintien en état de santé. Elle a pour objectif de préserver la capacité opérationnelle d’une mission, afin que ses membres demeurent en bonne santé et puissent s’acquitter de leurs fonctions. Les éléments d’un programme global de protection sanitaire sont : a) Un examen médical et un examen d’aptitude avant le déploiement, notamment d’aptitude physique, dentaire et mentale. b) La vaccination et la prévention des maladies. c) Un programme de médecine préventive et d’hygiène du milieu, y compris de lutte contre les vecteurs. d) La surveillance médicale et la riposte à la flambée d’infections. e) Les tests de laboratoire : des conseils confidentiels et des dépistages volontaires du VIH et du sida et d’autres maladies sexuellement transmissibles, ainsi que des tests de grossesse. f) Éducation sanitaire 34 5. Effectifs médicaux Il existe deux principales catégories de personnel médical sur le terrain : le personnel militaire/de police et le personnel civil. a) Installation médicale des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police : La configuration type des effectifs des unités médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police est décrite dans le Manuel MAC ; toutefois, cette description sert principalement de cadre de référence permettant de faciliter la planification et pose les bases du remboursement des fournisseurs de contingents. Lors de l’élaboration d’un plan de soutien sanitaire, la composition et les effectifs de toute unité médicale, quel que soit son niveau, peuvent varier en fonction des besoins opérationnels actuels et doivent être conformes aux dispositions du mémorandum d’accord y relatif. Les installations médicales peuvent être renforcées par des capacités supplémentaires, ou être dotées d’effectifs plus diversifiés afin de remplir les conditions requises pour qu’une installation de niveau 1 se divise en plus de deux unités afin d’appuyer les positions secondaires ou les opérations d’offensive. b) Installation médicale des Nations Unies : Les dispensaires des Nations Unies sont dotés d’un personnel civil recruté sur le plan international, d’un personnel recruté sur le plan national et de VNU. Les conditions à remplir par les effectifs médicaux doivent être incluses dans le tableau d’effectifs de la mission à partir des étapes de planification. Le niveau d’effectifs requis dépendra de l’envergure de la mission, petite, moyenne ou grande (pour de plus amples informations, voir annexe B du chapitre 3 : Plan de soutien sanitaire - modèle). 6. Plan de dotation en matériel10 et de logistique médicale Le maintien d’un système médical sur le terrain requiert la mise en place, en collaboration avec la Section du soutien sanitaire/Division du soutien logistique, d’un cadre de soutien logistique médical couvrant les biens et services suivants : a) Acquisition et passation de contrats d’équipements médicaux, installation, formation, maintenance (préventive et corrective). b) Fournitures et articles médicaux consomptibles. c) Médicaments et produits pharmaceutiques. d) Dérivés sanguins. La logistique médicale s’accompagne d’exigences spécifiques. Par exemple, l’expédition et le stockage de certains produits nécessitent le maintien de la chaîne du froid (par exemple, le sang, les vaccins et les réactifs de laboratoire) ; les demandes 10 Pour plus d'informations sur la logistique médicale et le remboursement des pays fournisseurs de contingent, voir les chapitres 12 et 13. Voir aussi le paragraphe 8.3.4, page 133 du Vol. 1 du Manuel à l'usage des bataillons d'infanterie (Août 2012), pour de plus amples informations concernant les effectifs d'un dispensaire de niveau 1. 35 d’achat et le stockage de médicaments et stupéfiants contrôlés doivent être conformes à la réglementation internationale ; la maintenance et l’étalonnage du matériel médical doivent être conformes aux normes de certification du fabricant. Les médicaments, vaccins et réactifs de laboratoire ont une durée de conservation relativement courte et requièrent une gestion et une rotation effectives des stocks. Même l’élimination des produits médicaux doit tenir compte des risques d’abus et de la nécessité de protéger l’environnement. La logistique médicale peut être examinée à partir des composantes militaires et civiles. a) Installation médicale des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police : les unités médicales des pays fournisseurs de contingents sont généralement autonomes et sont remboursées en vertu du mécanisme de remboursement du matériel appartenant au contingent, y compris le matériel majeur et les catégories de soutien logistique autonome. Cependant, il convient de relever que le remboursement ne peut avoir lieu que si l’état de fonctionnement optimal du matériel est confirmé. b) Installation médicale des Nations Unies : Il existe différentes possibilités permettant d’initier ou de consolider le soutien logistique médical fourni à une mission. Notamment : Le stock pour déploiement stratégique : Le stock pour déploiement stratégique est une composante intégrale de la préparation matérielle et de la capacité de déploiement rapide du DAM capable de soutenir la phase de démarrage d’une mission complexe, dont le personnel peut atteindre 10 000 membres. La composante médicale du stock pour déploiement stratégique comprend des kits de démarrage pour les dispensaires de niveau 1 et les hôpitaux de niveau 2, ainsi que des modules indépendants spécialisés (par exemple des modules de soins dentaires, de radiographie, de laboratoire, de santé environnementale). Elle est administrée par la Section du soutien sanitaire/Service du soutien spécialisé/Division du soutien logistique/DAM, tandis que les fonctions de gestion de l’entreposage et des inventaires ont été externalisées et confiées à une entreprise privée. Réserve des Nations Unies ou transfert entre missions : le matériel et les articles consomptibles majeurs provenant de la réserve des Nations Unies ou des missions qui connaissent une réduction d’effectifs ou sont en cours de liquidation constituent une composante importante des articles médicaux des missions en phase de lancement ou d’expansion, selon le cas. Contrat-cadre global des Nations Unies : pour réduire les délais d’achat et assurer le contrôle de la qualité des produits médicaux, l’ONU a signé des contrats-cadres avec divers entrepreneurs en vue de la fourniture de différentes catégories d’articles médicaux. Ces contrats couvrent actuellement les équipements médicaux, articles consomptibles, médicaments et dérivés sanguins et sont disponibles pour toutes les missions de maintien de la paix, ainsi que pour les organismes, fonds et programmes des Nations Unies. 36 Achats locaux ou au Siège : Si les conditions en matière de logistique médicale d’une mission ne peuvent être remplies à travers le SDS, la réserve des Nations Unies, une mission en cours de liquidation ou un contrat-cadre existant, l’achat des éléments requis pourra se faire localement ou par le Siège de l’ONU. 7. Formation du personnel médical et non médical La formation professionnelle et technique du personnel médical demeure la responsabilité du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Quoique cette formation se déroule conformément aux exigences nationales en matière d’inscription et de certification dudit personnel, le programme de base doit comprendre les critères de formation exposés par le Siège de l’ONU dans le présent manuel.11 Les potentiels pays fournisseurs de contingents de forces de police doivent établir un programme de formation englobant afin de couvrir la phase de préparation au déploiement et la formation au sein de la mission. Les aptitudes et expériences médicales ont tendance à varier considérablement parmi le personnel des missions de maintien de la paix. D’autant plus dans le cas d’une force multinationale composée d’unités et de personnels médicaux issus de différents pays. Même parmi les plus aptes et les plus expérimentés, les compétences professionnelles peuvent se détériorer avec le temps si elles ne sont pas exercées. Par conséquent, il importe de mettre régulièrement en place un programme de formation au sein de la mission, dont le plan de formation sera axé sur la consolidation et la normalisation des compétences et procédures de base. 8. Commandement et contrôle Le plan de soutien sanitaire comprend la structure de gestion médicale et le système de présentation de rapports au sein de la mission, y compris les besoins en personnel médical au quartier général de la mission et de la force, à l’état-major de secteur et au quartier général militaire. Les postes d’officiers médicaux à plein temps sont requis au quartier général de la mission/de la force, tandis que les fonctions médicales exercées à l’état-major de secteur et aux niveaux inférieurs peuvent être soit des fonctions à plein temps, soit des fonctions secondaires. Il importe que les installations médicales civiles, militaires et de police soient pleinement intégrées. Le chef du service médical est chargé de superviser toutes les installations médicales et tous les services sanitaires fournis au sein de la mission. 11 Pour de plus amples informations, voir le chapitre 16. 37 9. Gestion de l’information et des communications12 Le plan de soutien sanitaire doit être convenablement appuyé par un système efficace de gestion de l’information et de la communication, en particulier pour activer l’évacuation sanitaire primaireou secondaire, les interventions d’urgence, les interventions en cas d’événement impliquant un nombre massif de victimes, et d’autres fonctions du soutien sanitaire. Un réseau spécial de communication médicale doit être mis en place en vue d’interventions médicales rapides et spécialisées. E. Visite d’inspection avant déploiement Les visites d’inspection avant déploiement constituent un élément essentiel de la planification d’une mission. Elles ont pour but de déterminer l’état de préparation du contingent avant le déploiement sur le théâtre des opérations, et de faciliter la négociation des modalités de déploiement des contingents (négociations du mémorandum d’accord et de la lettre d’attribution). Il existe de nombreux cas de rapatriements sanitaires et de décès résultant du déploiement de personnels du maintien de la paix souffrant de maladies chroniques non diagnostiquées qui empêchent le déploiement dans les opérations de maintien de la paix, ainsi que des conséquences sur le plan psychologique, des ressources, de l’image et du mandat de la mission. Par conséquent, il est devenu impérieux que les aspects médicaux des visites d’inspection avant déploiement aillent au-delà du simple décompte ou de la simple inspection du matériel médical pour inclure : des séances d’information sur la nécessité d’effectuer des examens médicaux adéquats avant le déploiement, l’évaluation de la formation aux premiers secours et de la maîtrise de l’administration des premiers secours, ainsi que des connaissances en matière d’hygiène personnelle et environnementale, des risques liés aux maladies et de protection de l’environnement. Voir le chapitre 3 pour de plus amples informations. Aspects médicaux des visites d’inspection avant déploiement Annexes : Annexe A Chapitre 3 : Aspects médicaux de la mission d’évaluation technique Annexe B Chapitre 3 : Plan de soutien sanitaire - modèle Annexe C Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites de reconnaissance Annexe D Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites d’inspection avant déploiement 12 Voir le chapitre 2 pour de plus amples informations sur la gestion de l'information et des communications. 38 Annexe A Chapitre 3 Aspects médicaux de la mission d’évaluation technique A. Introduction Dans le cadre de la réalisation d’une évaluation des exigences médicales relatives à une zone de mission, la liste de vérification suivante s’avère utile pour l’élaboration du Plan de soutien sanitaire. B. Informations générales Les informations générales suivantes doivent être prises en compte : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. La superficie de la zone de mission La topographie, le drainage et la végétation Le climat et les changements de saison Les risques de catastrophes naturelles La situation politique et humanitaire Les menaces sécuritaires Les agglomérations civiles et les populations déplacées Les facteurs religieux et culturels C. Facteurs spécifiques à la mission Les facteurs spécifiques à la mission qu’il convient de prendre en compte sont : 1. 2. 3. 4. 5. La taille de la mission et son concept général des opérations Les phases de la mission La localisation du siège et du secteur Les camps de transit, les plateformes logistiques et les points d’entrée La réaffectation des troupes D. Infrastructure générale et médicale Les éléments à prendre en compte sont : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Aérodromes et ports maritimes État des routes Infrastructures en dur, terrain nu Systèmes de communication Alimentation électrique, eau et assainissement Marchés locaux 39 E. Situation médicale La situation médicale et les risques sanitaires à prendre en compte sont : 1. 2. 3. 4. La situation en matière de santé publique Les menaces que représentent les maladies endémiques Les menaces pour la santé liées à l’environnement L’infrastructure médicale : publique, privée, militaire, d’une organisation internationale, d’une ONG 5. Les services d’évacuation : terrestres, aériens 6. Les systèmes d’approvisionnement et de distribution médicale 7. Les hôpitaux régionaux 40 Annexe B Chapitre 3 : Plan de soutien sanitaire – modèle. A. Situation médicale Cette rubrique fournit un résumé des questions et considérations clés qui influencent la santé du personnel de la mission et la fourniture d’un soutien sanitaire. Elle fournit également une brève évaluation de l’infrastructure sanitaire dans la zone des opérations et les pays de la région. B. Mission Cette rubrique présente l’énoncé des missions médicales, notamment les objectifs visés et leurs délais de réalisation. C. Hypothèses Cette rubrique présente l’énoncé des circonstances et faits tenus pour acquis dans l’élaboration du plan médical. D. Exécution Cette rubrique présente les grandes lignes de la mise en œuvre du plan, notamment : 1. Le concept de soutien sanitaire : a) Vue d’ensemble des modalités de fourniture du soutien sanitaire. b) Présentation des tâches médicales clés par phase d’opération. 2. Tâches/responsabilités : a) Attribuer des responsabilités spécifiques en matière de soutien aux installations médicales des Nations Unies ou à celles appartenant aux pays fournisseurs de contingents ou de forces de police pour chaque niveau de soutien (où, quand, par qui ?). 3. Pays hôte ou soutien régional a) Déterminer le soutien fourni par les hôpitaux nationaux ou régionaux, ainsi que les mécanismes y relatifs. 4. Évacuations médicales : a) Définir un plan général pour les évacuations sanitaires aériennes et de surface. b) Définir les ressources et responsabilités en matière d’évacuations tactiques (à l’intérieur de la mission) et stratégiques (en dehors de la mission). 41 c) Recenser les responsables et moyens permettant d’activer les évacuations sanitaires aériennes, en joignant le diagramme relatif au flux de travail comme appendice distinct pour les évacuations sanitaires aériennes. E. Politiques en matière de traitement médical Cette rubrique présente les politiques en matière de traitement médical de la mission. Elle aborde les aspects suivants : 1. Services de santé : a) Préciser les groupes de population (par exemple : personnel recruté sur le plan international et national, personnel militaire de maintien de la paix) soutenus par les installations médicales des Nations Unies et du pays fournisseur de contingents, et, selon qu’il convient, les mécanismes de ce soutien. 2. Services dentaires : a) Présenter la politique générale en matière de fourniture de soins dentaires. 3. Services de laboratoire, de morgue et de radiologie : a) Présenter la politique générale en matière de prestation de services de laboratoire, de radiologie et d’autres services d’examen. b) Présenter la politique générale relative aux dispositions concernant les services mortuaires pour les personnes décédées. Les installations médicales des Nations Unies doivent être dotées des équipements adéquats requis pour conserver et transporter dignement le personnel décédé et les dépouilles jusqu’à leur pays d’origine. 4. Assistance médicale à la communauté locale : a) Présenter la politique en matière d’assistance médicale à la communauté locale ou aux populations déplacées, y compris les mécanismes de cette assistance. 5. Appui aux autres organismes des Nations Unies a) Les services médicaux seront intégrés et mis à la disposition de tous les membres de la mission, quel que soit leur statut. Le personnel de la mission, recruté sur le plan international et local, accédera aux installations médicales du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police selon les dispositions relatives à la prestation de services « facturés à l’acte » convenues entre le quartier général de la mission et les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. b) Le concept nouvellement introduit de services intégrés dans les missions 42 prévoit des services communs pour tous les systèmes des Nations Unies, y compris pour l’Équipe de coordination des Nations Unies dans une zone de mission. Les fonctionnaires des autres organismes et leur personnel recruté sur le plan local ont par conséquent droit aux soins médicaux dans les installations médicales de la mission conformément aux dispositions convenues lors de la planification de la mission intégrée et des négociations du mémorandum d’accord. Lors des phases de planification et de déploiement, de nombreuses consultations seront organisées afin d’optimiser l’utilisation des ressources sur le terrain sans chevauchement des activités ou concurrence pour les ressources. c) En vertu du mémorandum d’accord de la mission, ces services médicaux sont généralement fournis dans les missions intégrées, à travers les installations médicales de l’ONU ou des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Il est interdit aux organismes des Nations Unies de conclure des accords unilatéraux relatifs à la prestation de services médicaux avec une quelconque installation appartenant aux contingents, déployée en vertu d’un mémorandum d’accord conclu avec les missions. Dans certains cas, les organismes des Nations Unies peuvent, en vertu de mémorandums d’accord similaires, accéder aux services médicaux commerciaux fournis dans le cadre de contrats conclus à l’issue de la procédure de passation de marchés de l’ONU au sein du pays hôte, ou avec les gouvernements en vertu de la lettre d’attribution, s’il existe des installations militaires situées en dehors du pays hôte. d) À l’avenir, une installation médicale des Nations Unies sera une installation ayant fait l’objet d’une passation de marchés, déployée et gérée individuellement par un organisme des Nations Unies, ou conjointement en vertu du concept de gestion de l’Équipe de coordination des Nations Unies, dans le cadre d’un mémorandum d’accord. Dans ce cas, le mémorandum d’accord définira clairement les responsabilités de chaque organisme des Nations Unies en matière de dotation en effectifs, de financement et de gestion de l’installation. e) L’approche en matière de bordereaux interservices, qui permet aux organismes des Nations Unies d’effectuer tous leurs paiements dans les comptes du PFC à travers la mission pourrait être prise en compte. Cela permettra de s’assurer qu’aucune transaction financière directe n’est effectuée entre les organismes des Nations Unies et les pays fournisseurs de contingents. À cet égard, une consultation plus poussée avec les organismes des Nations Unies est recommandée. F. Protection de la santé Cette rubrique présente la stratégie de protection en matière de santé publique pour la mission, qui comprend : 43 1. Médecine préventive : a) Évaluer les principales menaces sanitaires qui pèsent sur le personnel de la mission. b) Présenter les responsabilités de la mission et du pays fournisseur de contingents en matière de protection de la santé des membres de la force, notamment, sans s’y limiter, la préparation médicale avant le déploiement, les vaccinations, la lutte contre les vecteurs et l’éducation à la santé. c) Présenter les régimes de vaccination et de prophylaxie médicamenteuse de la mission. 2. Hygiène du milieu : a) Présenter les responsabilités de la mission et des pays fournisseurs de contingents en matière d’hygiène du milieu, notamment sans s’y limiter, en matière d’hygiène alimentaire, de sécurité sanitaire de l’eau, de salubrité et d’élimination des déchets, et, selon qu’il convient, de médecine vétérinaire. b) Présenter la politique en matière de gestion de déchets médicaux et des déchets présentant des risques biologiques, conformément aux directives de l’OMS. c) Services de décontamination : Les installations médicales de niveau 1, 2 et 3 doivent pouvoir recenser, séparer et décontaminer les victimes de substances chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et environnementales pour éviter que celles-ci infiltrent, contaminent et compromettent les capacités médicales des installations médicales. 3. Sécurité au travail et prévention des accidents : a) Présenter les responsabilités de la mission et des pays fournisseurs de contingents en matière de sécurité au travail et de prévention des accidents. G. Logistique médicale Cette rubrique décrit les composantes de logistique médicale du plan : 1. Soutien logistique médical : a) Présenter la responsabilité de la mission et du PFC en matière de fourniture, d’approvisionnement et de maintenance du matériel médical, des fournitures médicales et des médicaments, ainsi que les mécanismes y relatifs. b) Présenter la politique en matière d’approvisionnement et de distribution de dérivés sanguins dans la mission. 44 H. Commandement, contrôle et communications Cette rubrique décrit les voies de communication et de transmission des informations entre les acteurs de la chaîne de commandement pour toutes les questions médicales dans la mission : 1. Chaîne de commandement médicale : a) Présenter la structure de supervision et de communication d’informations médicales dans la mission. b) Organigramme médical à joindre dans un appendice distinct. 2. Établissement de rapports médicaux :13 a) Présenter les exigences et procédures en matière d’établissement de rapports médicaux ordinaires et spéciaux. b) Recenser les voies de communication médicales, y compris les réseaux de transmission radio consacrés à l’établissement de rapports médicaux et à l’activation des ressources médicales. I. Considérations médicales relatives à l’accord sur le statut des forces/accord sur le statut de la mission Les questions médicales qui doivent être correctement traitées dans l’accord sur le statut des forces/accord sur le statut de la mission14 sont notamment les suivantes : 1. Importation des médicaments et articles consomptibles, des stupéfiants et des produits dangereux : a) La mission s’est vue accorder une licence d’importation de médicaments et articles consomptibles, de stupéfiants et substances dangereuses pour ses installations médicales. Présenter la structure de supervision et de communication d’informations médicales dans la mission. 2. Utilisation de l’insigne de la Croix rouge et du Croissant rouge : a) Les règles qui régissent le déplacement de véhicules sanitaires doivent favoriser la mission et être alignées sur le règlement de la Croix rouge et du Croissant rouge. 3. Autorisation de vol pour les évacuations sanitaires : a) Une autorisation de vol globale devrait être accordée pour les évacuations 13 Voir le chapitre 14 pour de plus amples informations sur les dossiers médicaux et l'établissement des rapports médicaux. Les relations entre l'ONU et le gouvernement hôte qui découlent de l'accord sur le statut de la mission sont généralement formalisées par le biais de la conclusion d'un accord sur le statut des forces/accord sur le statut de la mission traitant des droits, privilèges et immunités de la mission et de son personnel, ainsi que des obligations de la mission envers le gouvernement hôte. 14 45 sanitaires, y compris pour les vols de nuit. b) Recenser les voies de communication médicales, y compris les réseaux de transmission radio consacrés à l’établissement de rapports médicaux et à l’activation des ressources médicales. 46 Annexe C Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites de reconnaissance A. But Les visites de reconnaissance sont les visites effectuées dans une mission au sein de laquelle des unités constituées de pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police seront déployées dans un futur proche. Elles visent à évaluer les effets sur le terrain de la capacité du contingent à s’acquitter des tâches qui lui sont confiées en vertu du concept général des opérations. B. Composition Sur la base de la directive du DOMP, 15 les visites de reconnaissance sont généralement effectuées pour les nouvelles opérations de paix ou pour les opérations de paix existantes qui sont prolongées ou qui ont connu des changements significatifs. Elles font l’objet d’une coordination étroite avec les visites d’inspection avant déploiement connexes du pays hôte, menées dans des missions spécifiques, ainsi qu’avec les négociations du mémorandum d’accord pour la même opération de paix. Lorsqu’elles sont garanties, une mission conjointe DOMP/DAM et une mission de reconnaissance du pays fournisseur peuvent être exécutées dans la zone de mission. Au maximum deux membres du personnel du DOMP au Siège de l’ONU peuvent participer à la visite de reconnaissance. Les participants du pays contributeur doivent compter au minimum le commandant désigné du contingent et un expert en logistique. Les équipes de reconnaissance plus grandes doivent compter dans leurs rangs des représentants experts de la protection des forces et d’autres domaines des capacités habilitantes, tels que le leader de l’équipe d’évacuation sanitaire aérienne, etc. C. Fonctions et responsabilités dans le cadre des visites de reconnaissance médicale Le succès d’une visite de reconnaissance dépend des efforts concertés et coordonnés de l’équipe de reconnaissance de l’ONU et des représentants du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Les visites de reconnaissance obéissent aux politiques et procédures périodiquement définies par le Bureau des affaires militaires. Pour les visites de reconnaissance impliquant les unités médicales, les éléments suivants s’appliquent également : 1. Responsabilités de l’équipe concernée chargée de la visite de reconnaissance : a) La constitution des forces et des forces de police doit être approuvée en temps utile pour que le pays fournisseur soit invité à effectuer des visites de reconnaissance dans la zone de mission. L’invitation doit indiquer l’objectif, les lieux clés et la durée de la visite, ainsi que le nombre maximum de participants à rembourser. b) Fournir rapidement au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police tous les documents officiels pertinents, notamment les copies à jour du 15 Planification et exécution des visites de reconnaissance des pays contributeurs, 5 octobre 2005 (2400/MIL/SOP/0503). 47 Manuel des règles et procédures régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix (Manuel MAC), ainsi que le présent manuel de soutien sanitaire et des copies du projet de mémorandum d’accord et du concept général des opérations. c) Fournir rapidement au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police des fiches de données sur les principales caractéristiques détaillées et une liste du matériel majeur et du matériel de soutien logistique autonome. 2. Les responsabilités qui incombent au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police concerné par le biais de sa mission permanente sont les suivantes : a) La mission permanente doit répondre à l’invitation par une proposition écrite dans laquelle elle fournit une proposition d’itinéraire, ainsi que les noms et dates souhaitables et les participants désignés. L’itinéraire doit couvrir les lieux de la zone de mission qui sont indispensables pour s’acquitter des fonctions spécifiées dans le concept général des opérations. b) Le pays fournisseur organise le voyage retour de ses participants vers la zone de mission et coordonne leurs modalités de déplacement au sein de la zone de mission par le biais des services de constitution des forces/des forces de police. D. Mise en œuvre Pendant les visites de reconnaissance, les partenariats avec le DOMP, le DAM et les équipes de la mission doivent permettre d’identifier les questions susceptibles de se poser à des endroits clés, et relatives aux facteurs infrastructuraux et environnementaux qui y sont liés. Il convient de veiller attentivement à l’adéquation des capacités du contingent, laquelle doit s’appuyer sur tous les éléments qui contribuent aux capacités spécifiques, notamment le personnel, la formation, l’organisation, les procédures, le matériel majeur, la maintenance des équipements, le soutien logistique autonome et les capacités de réapprovisionnement de ces unités. Un rapport de reconnaissance doit être signé par le chef de l’équipe de reconnaissance, le Directeur de l’appui à la mission et le commandant de la force ou par leurs représentants, et être présenté au terme de la visite. Il doit être soumis pour qu’une décision soit prise sur toute question non résolue susceptible d’affecter la capacité du contingent à assumer ses fonctions tel que prévu par le concept général des opérations. 48 Annexe D Chapitre 3 : Aspects médicaux des visites d’inspection avant déploiement A. But Les visites d’inspection avant déploiement sont des visites menées au sein de pays qui négocient la contribution des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police en vue d’une mission des Nations Unies. Elles ont pour but d’évaluer le personnel, le matériel majeur et les capacités de soutien logistique autonome de ces unités, et de veiller à ce que les contributions des États Membres soient en adéquation avec les besoins opérationnels considérables et le calendrier de déploiement de la mission. Grâce à la composante médicale des visites d’inspection avant déploiement, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police a la possibilité d’être informé des menaces sanitaires qui pèsent sur la mission, des exigences en matière de formation aux premiers secours, d’hygiène personnelle et du milieu relatives à la mission, ainsi que des risques de maladie dans la zone de mission. B. Composition de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement Conformément à la directive du DOMP, 16 les visites sont généralement effectuées pour les nouvelles opérations de paix ou pour les opérations existantes qui sont prolongées ou qui ont connu des changements significatifs. Elles font l’objet d’une coordination étroite avec les visites de reconnaissance connexes du pays hôte, menées dans des missions spécifiques, ainsi qu’avec les négociations du mémorandum d’accord pour la même opération de paix. Les visites d’inspection avant déploiement sont généralement coordonnées et dirigées par le DOMP et conjointement dirigées par le DOMP, le DAM et les équipes de la mission selon que de besoin, composées de représentants des zones fonctionnelles appropriées (Service de la constitution des forces, Division du budget et des finances des missions, Division du soutien logistique, etc.). Autant que possible, le personnel des sections fonctionnelles adéquates représente le Siège de l’ONU et la mission, si nécessaire lors de la visite d’inspection avant déploiement, de la visite de reconnaissance et des négociations du mémorandum d’accord. Dans la mesure du possible, les pays fournisseurs sont encouragés à nommer les mêmes représentants pour prendre part à toutes les activités ayant trait aux visites, à la reconnaissance et à la négociation. Les participants seront déterminés après un examen au cas par cas des besoins opérationnels et compteront notamment dans leurs rangs des experts en constitution, planification, logistique et en matière fonctionnelle. En plus de prendre part à toutes les visites d’inspection avant déploiement en vue de la fourniture d’un appui sanitaire aux hôpitaux militaires, la Section du soutien sanitaire devra en principe également prendre part aux visites d’inspection avant déploiement en rapport avec des fonctions médicales spécialisées (notamment des modules médicaux tels que la capacité chirurgicale et dentaire), ainsi qu’aux visites des unités militaires ou de police dotées d’unités médicales organiques, provenant des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police qui interviennent nouvellement dans les opérations de maintien de la paix, ou qui font leur retour après une absence de plusieurs années. 16 2005.3 Directive sur les visites d'inspection avant déploiement, 5 octobre 2005. 49 C. Fonctions et responsabilités dans le cadre des visites médicales d’inspection avant déploiement Le succès d’une visite d’inspection avant déploiement dépend des efforts concertés et coordonnés de l’équipe des Nations Unies chargée des visites d’inspection avant déploiement et des représentants du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police qui doit être évalué (généralement le conseiller militaire de la mission permanente auprès des Nations Unies). Les visites d’inspection avant déploiement obéissent aux politiques et procédures fixées en tant que de besoin par le Bureau des affaires militaires. Pour les visites d’inspection avant déploiement impliquant des unités médicales, les éléments suivants sont également à prendre en compte : 1. Responsabilités de l’équipe des Nations Unies chargée de la visite d’inspection avant déploiement : a) Fournir rapidement au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police tous les documents officiels pertinents, notamment les copies à jour du Manuel des règles et procédures régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix (Manuel MAC), le présent manuel de soutien sanitaire et des copies du projet de mémorandum d’accord. b) Fournir rapidement au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police des fiches de données relatives à la liste du matériel majeur et du matériel de soutien logistique autonome. 2. Les responsabilités qui incombent au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police concerné par le biais de sa mission permanente sont les suivantes : a) Soumettre un projet de liste de matériel majeur et de liste de personnel (ainsi que des notices personnelles/P-11 ou des curriculums vitae et des références professionnelles) tel que requis par le DOMP/DAM avant le déroulement de la visite d’inspection avant déploiement. b) Coordonner le programme de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement. À cet égard, organiser des séances d’information à l’intention des hauts responsables administratifs du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, inspecter le site et passer en revue le matériel majeur et le matériel de soutien logistique autonome existant, interagir avec le personnel du contingent, organiser une séance d’évaluation récapitulative et d’analyse. 50 c) Soumettre les fiches de données relatives aux principales caractéristiques détaillées et une liste du matériel majeur et du matériel de soutien logistique autonome le premier jour de la visite d’inspection avant déploiement. d) Coordonner l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement et lui faire part des modalités relatives aux séances d’information et aux inspections. e) Coordonner les dispositions administratives connexes pour l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement, y compris lui fournir un espace de bureaux et un appui administratif, notamment des ordinateurs, une imprimante, un copieur, un scanner, une connexion Internet ou tout autre équipement requis. La sous-équipe médicale ou son représentant au sein de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement évalue l’état de préparation au déploiement et la capacité opérationnelle des installations médicales de niveau 1, 2 et 3, ainsi que l’examen médical et la formation médicale connexe effectués avant le déploiement17. D. Principaux aspects de l’évaluation 1. Personnel médical : En fonction de la taille, de la structure et de la capacité définies pour chaque niveau d’unité médicale des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, le représentant médical doit évaluer et confirmer la capacité des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police à déployer les catégories requises de personnel professionnel et d’appui conformément aux exigences de la force et au projet de mémorandum d’accord. À cet égard, il convient de prendre en compte les effectifs et la structure de l’unité médicale, la compétence et l’expérience professionnelle en matière médicale, la capacité linguistique, l’équilibre des effectifs masculins et féminins, l’expérience antérieure des Nations Unies sur le terrain ou ses engagements hors conflit majeur, ainsi que d’autres facteurs connexes. 2. Matériel médical majeur : Conformément au projet de mémorandum d’accord et au Manuel MAC, l’évaluation et la vérification du matériel majeur garantissent les catégories et les quantités de matériel majeur, ainsi que leur bon état de fonctionnement et leur adéquation. Tout le matériel médical et dentaire majeur et spécial doit être placé à un seul endroit et disposé et regroupé conformément aux catégories définies par le Manuel MAC. Les composantes fonctionnelles d’une installation médicale type de niveau 2 doivent inclure les services aux patients externes, les services de consultation, de pharmacie, de radiologie, les tests de laboratoire, les soins dentaires, les services de chirurgie et d’urgence, les blocs opératoires, une salle de stérilisation, des salles d’hospitalisation (unités générales et de soins intensifs) et des services d’appui (notamment réfectoire, blanchisserie, local de rangement/salle des fournitures, maintenance, communication, salle de groupe électrogène, stockage de carburant, système d’eau et d’assainissement, et installation et système d’élimination des déchets).18 Des ambulances entièrement équipées et des trousses de premiers secours doivent également être présentées pour évaluation. 17 18 Voir les chapitres 5, 8 et 16 pour de plus amples informations. Voir le tableau indiquant le matériel et les effectifs requis aux annexes A et B du chapitre 3 du Manuel MAC. 51 3. Médicaments, produits pharmaceutiques et articles consomptibles : Conformément au projet de mémorandum d’accord et au Manuel MAC, l’hôpital du pays fournisseur de contingents est déployé avec un stock considérable et adéquat de médicaments, de produits pharmaceutiques et d’articles consomptibles, et dispose d’un système efficace de réapprovisionnement. L’achat de produits pharmaceutiques et d’articles consomptibles doit être initié de façon à coïncider avec le calendrier de la visite d’inspection avant déploiement et du déploiement. Tous les médicaments et produits pharmaceutiques doivent être conformes aux normes de l’OMS, être étiquetés en anglais et avoir une durée de vie restante d’au moins 80 pour cent à leur arrivée dans la zone de mission. La liste de médicaments doit être suffisamment exhaustive pour présenter le profil des maladies à traiter et toutes les procédures chirurgicales ayant cours dans les installations médicales. Les comprimés doivent être disposés dans des plaquettes alvéolées plutôt que dans des emballages d’hôpital pour une prise aisée, et afin de réduire le risque d’exposition et de contamination, et de s’appliquer à toutes les affectations censées être traitées dans cette installation médicale. 4. Autres catégories et capacités de soutien logistique autonome : Conformément au projet de mémorandum d’accord, l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement doit évaluer et vérifier la capacité de soutien logistique autonome dans diverses circonstances. Le représentant médical de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement mettra l’accent sur l’évaluation des capacités de soutien logistique autonome : a) Il s’agira notamment examiner les pratiques en matière d’achats, de transport, de distribution, de stockage et de comptabilité relatives aux fournitures médicales, aux produits pharmaceutiques, aux articles consomptibles et à la papeterie médicale pour des unités médicales de divers niveaux afin d’assurer la continuité du fonctionnement des installations médicales déployées sur le terrain. b) Ces capacités englobent également les services de maintenance, qui peuvent être fournis par les Nations Unies, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, un prestataire de services international ou local selon le type de location convenu avec le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Dans le cadre d’un contrat de location avec services, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police est responsable de la maintenance préventive du matériel médical déployé, ainsi que des réparations, y compris des frais d’intervention, des pièces de rechange et du transport et de la prise en charge du personnel d’entretien (selon qu’il convient). En cas de contrat de location sans services, l’Organisation des Nations Unies est responsable de la maintenance de routine. c) Pour être éligible aux taux du soutien logistique autonome, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police doit fournir les services médicaux types pour chaque niveau, tel que le stipule le Manuel MAC. Pour un soutien logistique autonome de base, les conditions suivantes doivent être remplies : formation aux premiers secours de base, trousses individuelles de premiers 52 secours de base et trousses de premier secours de base pour les véhicules et autres installations. Pour le soutien autonome des zones épidémiologiques à haut risque, une fourniture et un approvisionnement adéquats en produits pharmaceutiques prophylactiques (par exemple des antipaludiques) et en matériel et articles consomptibles de santé préventive, notamment des moustiquaires individuelles, des répulsifs, des pulvérisateurs, des pesticides sont prévus, ainsi que des mesures de lutte contre les rongeurs et d’autres mesures connexes. 5. Examen médical et vaccination avant le déploiement : Conformément aux directives générales pour les pays qui contribuent des troupes en vue du déploiement d’unités militaires dans les Missions de maintien de la paix des Nations Unies (Generic Guidelines for Troop Contributing Countries Deploying Military Unites to the UN Peacekeeping Missions), aux principes directeurs à l’intention des membres de la police des Nations Unies affectés à des opérations de maintien de la paix (Guidelines for Formed Police Units on Assignment with Peace Operations) et au présent manuel de soutien sanitaire, les États Membres ont la responsabilité de déployer un personnel apte sur les plans physique, mental et émotionnel dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU. Le représentant médical de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement doit évaluer les procédures et la documentation relatives à l’examen médical, à la prophylaxie et à la vaccination applicables avant le déploiement des contingents et des unités conformément aux besoins définis dans le Manuel MAC. 6. Formation préalable au déploiement : Une formation de base préalable au déploiement est requise pour tout le personnel médical. Particulièrement pour le personnel médical de haut rang tel que les chefs du service médical de la force, la formation préalable au déploiement doit englober les différents aspects des opérations de maintien de la paix tels que l’organisation du soutien sanitaire, les politiques médicales et les procédures administratives et logistiques, ainsi que les exigences médicales spécifiques de la mission relatives au traitement et à la prévention des menaces courantes pour la santé rencontrées dans les missions. Il s’agit notamment des maladies tropicales, du VIH et du sida, des troubles liés au stress et d’autres aspects de l’hygiène du milieu et de la santé au travail. La formation et les exercices de mise à niveau des compétences liées aux techniques spécialisées de réanimation cardio-respiratoire et à la gestion des traumatismes préhospitaliers doivent également être inclus. Les missions de maintien de la paix des Nations Unies se déroulent dans des endroits reculés et inaccessibles, ce qui peut avoir pour effet de restreindre le soutien sanitaire fourni par les membres du contingent, en particulier pendant l’« heure d’or ». Le traitement initial fourni au lieu de relève est déterminant pour sauver une vie, un organe ou un membre. Par conséquent, des connaissances et des compétences de base en matière de premiers secours sont des préalables à la formation de base préalable au déploiement dispensée à tous les membres des unités constituées, qui doivent fonctionner en petits groupes, et qui souvent n’ont pas un accès immédiat aux soins médicaux. Le représentant médical de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement doit se rendre sur le terrain pour évaluer les compétences pratiques de chaque membre du contingent en matière de premiers secours. 53 E. Moyens et méthodes d’évaluation 1. Vue d’ensemble et directives : Le représentant médical de la visite d’inspection avant déploiement doit instruire les responsables nationaux et le personnel clé du contingent sur le concept de soutien sanitaire fourni aux opérations de maintien de la paix, y compris sur les politiques en matière d’examens médicaux et de vaccination préalables au déploiement, sur les besoins en matière de services médicaux, les questions du matériel appartenant au contingent liées au domaine médical, les menaces pour la santé spécifiques à la mission, et les protocoles de prise en charge de divers profils pathologiques typiques de la zone de mission, avec un accent sur les produits pharmaceutiques spécifiques qui correspondent au profil de la maladie, sur les procédures des Nations Unies en matière d’orientations médico-administratives, de rapatriement pour des raisons médicales, etc. Les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police informent l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement de la préparation préalable au déploiement en termes de sélection et de qualification du personnel médical, de matériel majeur, de capacité de soutien logistique médical et logistique, de formation préalable au déploiement et d’examens médicaux préalables au déploiement. 2. Évaluation du site : L’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement doit tout d’abord être informée des dispositions relatives à l’inspection du site. Tout le matériel médical majeur et toute la capacité de soutien logistique autonome doivent être présents au même endroit, et les articles doivent être disposés et regroupés en unités ou départements, et conformément au Manuel MAC. Le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police doit veiller à ce que les experts et opérateurs médicaux puissent intervenir promptement pour présenter tout le matériel et son fonctionnement. Un représentant du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police doit expliquer et démontrer la capacité de soutien logistique autonome convenue. 3. Démonstration sur le terrain : La démonstration d’une EVASAN primaire effectuée sur le terrain est un bon moyen d’évaluer les capacités de traitement médical d’urgence et d’EVASAN primaire d’un contingent médical. La démonstration des compétences en matière de premiers secours peut également s’étendre à des exercices sur le terrain pour d’autres unités constituées (les démonstrations médicales sur le terrain doivent être normatives et comporter des exemples d’évacuations sanitaires primaires et des démonstrations des compétences en matière de premiers secours).19 4. Examen du document et interaction avec le personnel : Avec l’appui du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, l’évaluation doit inclure a) un contrôle de l’examen médical et des carnets de vaccination avant le déploiement ; b) des références et des qualifications professionnelles ; et c) la documentation et le programme de formation relatifs à la période préalable au déploiement, destinés au personnel de santé proposé. Le représentant médical doit autant que possible rencontrer le personnel du contingent médical déployé pour examiner son expérience et son expertise professionnelle, ainsi que ses compétences linguistiques. 19 Voir l'annexe A du chapitre 16 pour de plus amples informations. 54 5. Compte-rendu de la visite : Avant que la visite ne soit effectuée, un résumé d’évaluation médicale comprenant les lacunes identifiées doit être rédigé et consulté avec l’ensemble de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement. La partie médicale finale du rapport de la visite d’inspection avant déploiement, présentant des questions non résolues et des exigences clés relatives à l’évaluation des capacités fournissant des services doit être soumise pour insertion dans le rapport général de la visite. 55 Chapitre 4 Niveaux de soutien sanitaire sur le terrain et critères d’éligibilité pour le remboursement des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police A. Introduction Ce chapitre fournit une vue d’ensemble du concept de soutien à plusieurs niveaux qui permet de fournir des soins médicaux dans les missions des Nations Unies. Il doit toujours être lu parallèlement à l’édition la plus récente du Manuel MAC. En cas de conflit avec le contenu du Manuel MAC, les dispositions du Manuel MAC priment sur le présent manuel de soutien sanitaire. B. Concept de soutien sanitaire Le système médical des missions des Nations Unies se compose d’un cadre à plusieurs niveaux, qui décrit plusieurs niveaux de soins, du premier intervenant sur le lieu de l’incident aux soins définitifs à l’hôpital. Les soins médicaux visent à s’assurer que des soins cliniques courants et un traitement salvateur et conservateur (avancé) sont proposés dans la zone de mission, tandis que des soins complexes et définitifs sont fournis en dehors de la zone de la mission. Le soutien sanitaire est organisé en modules pour en assurer la conformité avec les besoins spécifiques de la mission. Enfin, les capacités d’EVASAN primaire et secondaire sont une composante clé permettant de s’assurer que les patients gravement malades ou blessés reçoivent les soins nécessaires en temps utile. 56 Figure 4 Niveaux de soins avec les capacités et délais maximums de traitement correspondants Le modèle de soins médicaux vise à répondre aux exigences du personnel civil et militaire/de police de maintien de la paix dans des zones reculées où il est difficile d’accéder à d’autres prestataires de soins de santé. Conformément au principe de l’heure d’or,20 ce modèle vise la fourniture de premiers secours de qualité21 par un personnel non médical formé, des médecins auxiliaires sanitaires, des médecins ou des aides-soignants dans les 10 minutes suivant le traumatisme ou dès l’apparition des symptômes, ainsi que d’un conditionnement de survie le plus tôt possible, dans un délai maximum d’une heure. Le respect des procédures de la chaîne de survie et le recours à l’aide-mémoire d’évaluation du patient constituent des moyens plus pratiques permettant d’obtenir des résultats satisfaisants22 pendant l’heure d’or.23 Pour de plus amples informations, voir le chapitre 4, annexe A : Chaîne de survie ; annexe B : triangle d’évaluation du patient et annexe C : aide-mémoire d’évaluation du patient. Tel qu’évoqué au chapitre 10, tandis que toutes les mesures doivent être prises pour traiter les victimes de traumatisme dans l’heure, la priorité en matière de traitement est déterminée 20 Décrite pour la première fois par le Dr. R. Adams Cowley (père de la traumatologie), le concept de l'heure d'or démontre que les taux de survie du patient augmentent considérablement lorsqu'un conditionnement de survie est assuré une heure après un traumatisme, ou dès l'apparition des symptômes. 21 Destiné à être l'équivalent des urgences traumatologiques spécialisées/urgences traumatologiques en situation préhospitalière. 22 La chaîne de survie résume les étapes fondamentales indispensables à une réanimation réussie. Voir l'annexe 1 du chapitre 4 pour de plus amples informations. 23 L'aide-mémoire d'évaluation du patient fournit des orientations dans le cadre de l'évaluation primaire et secondaire des blessés et des patients. Voir l'annexe 3 du chapitre 4 pour de plus amples informations. 57 conformément à la pratique de triage médical des Nations Unies. Dans une situation d’urgence, les patients doivent être orientés vers l’installation médicale la plus proche pour être stabilisés, quel que soit son niveau. Lorsque le patient a été stabilisé, en consultation avec le chef du service médical, le patient doit être orienté ou évacué vers une installation médicale adéquate, même s’il s’agit d’un hôpital de niveau 3 ou 4. Généralement, les cas d’urgence médicale (infarctus du myocarde aigu, accidents vasculaires cérébraux, etc.) sont orientés vers une installation de niveau 3/4 après stabilisation dans une installation de niveau 1/2, tandis que les urgences chirurgicales (blessures avec ou sans saignement majeur) sont traitées dans une installation de niveau 2 et font l’objet d’une chirurgie salvatrice et conservatrice après stabilisation sur le lieu de l’incident. Tout le personnel médical de la mission doit être fixé sur l’installation vers laquelle il convient d’évacuer dans les délais et à partir de n’importe quelle zone de la mission, les patients gravement blessés, mais dont l’état est stable. À cet égard, on n’insistera jamais assez sur le rôle d’un répartiteur médical qualifié, qui doit normalement siéger au Centre d’opérations conjoint. C. Niveaux de soins Les soins médicaux des missions de maintien de la paix sont répartis en quatre niveaux d’installations de soins médicaux, ainsi que de capacités de premiers secours de niveau individuel. 24 L’annexe D du chapitre 4 fournit des informations détaillées sur le niveau d’effectifs requis pour les diverses catégories de capacités médicales. Les installations médicales sont définies au sens large comme suit: 25 1. Niveau basique de soins médicaux (entraide) Tout le personnel portant l’uniforme, ainsi que les civils opérant dans des zones reculées où ils ne peuvent bénéficier de soins médicaux doivent être formés aux premiers secours conformément aux normes décrites au chapitre 16 (voir annexes 16A et 16-B), et doivent porter sur eux des trousses de premiers secours et en disposer dans leurs véhicules. En raison des conditions extrêmes et de l’éloignement des lieux où opère le personnel de maintien de la paix, ces trousses peuvent être la seule source de soins disponible pendant l’heure d’or, suite à une blessure ou un accident, et constituent le facteur le plus important de la survie du personnel blessé. 2. Installation médicale de niveau 126 Il peut s’agir d’une installation appartenant aux contingents ou aux Nations Unies et servant d’installation de soins primaires qui fournit des capacités immédiates de survie et de réanimation, ainsi que des soins cliniques courants. En cas de blessure grave, une installation de niveau 1 doit stabiliser les patients et les préparer en vue d’une évacuation vers une installation de niveau supérieur. Une installation de niveau 2 est également mobile et doit pouvoir être déployée dans des zones reculées sur le 24 Pour de plus amples informations, voir les annexes A et B de l'édition actuelle du Manuel des règles et procédures régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix (Manuel MAC). 25 Une définition plus précise est fournie au paragraphe 60, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 26 Le paragraphe 5 (e/i), chapitre 3 du Manuel de soutien sanitaire de référence apporte des éclaircissements sur la composition et les effectifs d'une unité médicale par rapport à ses besoins opérationnels. 58 terrain, soit intégralement, soit après scission en deux équipes médicales de l’avant. La capacité d’une installation médicale de niveau 1 peut être portée au niveau 1+ par l’adjonction d’une ou plusieurs capacités modulaires supplémentaires, notamment les soins dentaires de base, les tests de laboratoire de base, la médecine préventive, une équipe de chirurgie médicale de l’avant et une équipe d’évacuation sanitaire aérienne. Les installations de niveau 1 disposent normalement de deux médecins, six auxiliaires sanitaires ou infirmiers et trois aides-infirmiers, y compris un chauffeur d’ambulance. 27 Les médecins doivent avoir suivi une formation en urgences traumatologiques spécialisées28 ou une formation équivalente, et deux des auxiliaires sanitaires ou infirmiers doivent également avoir suivi une formation similaire.29 Ces postes sont plus amplement décrits au chapitre 8. Les installations de niveau 1 doivent disposer d’une capacité de traitement de 20 patients ambulatoires par jour, accueil en court séjour de cinq patients pendant deux jours au maximum et fournitures médicales et articles consomptibles suffisants pour 60 jours. 3. Installation médicale de niveau 2 : Il s’agit du niveau de soins immédiatement supérieur, qui fournit des services de chirurgie et de maintien des fonctions vitales, ainsi que des services hospitaliers courants. Elle peut appartenir aux Nations Unies ou au contingent. Outre tous les services fournis par une installation de niveau 2, une installation médicale de niveau 2 assure les services suivants : chirurgie conservatrice, soins postopératoires, et soins de haute dépendance ; elle fournit un personnel d’évacuation sanitaire aérienne ; réanimation et soins intensifs, et traitements hospitaliers ; elle fournit aussi des services de base en matière d’imagerie médicale, de tests de laboratoire, de pharmacie, de prophylaxie et de soins dentaires ; enfin, elle est également en mesure de tenir les dossiers des patients et d’assurer le suivi de ceux qui ont été évacués. La capacité d’une installation médicale de niveau 2 peut être portée au niveau 2+ par l’adjonction d’une ou plusieurs capacités modulaires fournissant des soins de chirurgie orthopédique, des soins gynécologiques, de médecine interne et d’imagerie diagnostique. Les installations de niveau 2 disposent généralement d’un personnel de 57 membres, dont du personnel médical, administratif et logistique, ou de 63 membres en cas de déploiement avec une équipe d’évacuation sanitaire aérienne.30 Les installations de niveau 2 doivent avoir une capacité de trois ou quatre opérations chirurgicales par jour et d’hospitalisation de 10 à 20 blessés pendant sept jours au maximum ; 40 consultations externes par jour, de 5 à 10 consultations dentaires par jour et des fournitures médicales, fluides médicaux et articles consomptibles suffisants pour 60 jours. 27 Pour une composition détaillée, voir le paragraphe 60, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. Également connu sous le nom de gestion rapide de traumatisme grave. 29 Le conditionnement de survie en cas de traumatisme est un programme de formation à la gestion de cas de traumatismes graves, destiné aux médecins. Des programmes similaires existent pour les infirmiers (soins d'urgence traumatologique avancés pour les infirmiers) et les auxiliaires sanitaires (réanimation avant traumatisme). Les programmes de cours sont élaborés par l'American College of Surgeons. 30 Pour une composition détaillée, voir le paragraphe 60, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 28 59 4. Installation médicale de niveau 3 C’est le troisième niveau de soutien sanitaire qui peut être assuré dans la zone d’une mission et le plus élevé. Elle appartient généralement au contingent, mais peut faire l’objet d’un contrat commercial. Les installations de niveau 3 incluent toutes les capacités des installations de niveau inférieur. Une installation de niveau 3 est en mesure d’assurer les services suivants : chirurgie polyvalente, services de diagnostic et de traitement spécialisés, capacité renforcée en matière de soins de haute dépendance, services de soins intensifs plus développés et services ambulatoires spécialisés. Elle dispose en moyenne d’un personnel de 90 membres selon les services fournis. 31 Capacité de traitement : 10 opérations chirurgicales par jour, hospitalisation de 50 patients pendant 30 jours au maximum, 60 consultations externes par jour, 20 consultations dentaires par jour, 20 radiographies et 40 tests de laboratoire par jour et fournitures médicales et articles consomptibles suffisants pour 60 jours. 5. Installations médicales de niveau 4 Les installations médicales de niveau 4 sont des installations de soins définitives installées en dehors de la zone de mission qui fournissent tous les niveaux de soins, notamment des services spécialisés non disponibles ailleurs, tels que des services de réhabilitation et de convalescence. Elles font généralement l’objet d’un contrat commercial signé avec un gouvernement national en vertu d’une lettre d’attribution. D. Services de modules intégrés Les services médicaux des Nations Unies sont caractérisés par leur nature intégrée et modulaire. Chaque mission politique ou de maintien de la paix est confrontée à des défis opérationnels différents et reçoit divers niveaux de soutien des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ou de l’ONU. Dans certaines missions de maintien de la paix, les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sont en mesure de fournir un soutien médical complet, de fournir leurs propres logements, installations, équipements et personnel. Dans d’autres missions, les Nations Unies fournissent les logements, installations et équipements, tandis que les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ne fournissent que le personnel médical. De même, dans les zones de missions à haut risque, les installations médicales peuvent devoir être renforcées pour répondre aux exigences opérationnelles, en particulier lorsqu’un hôpital plus grand n’est pas justifié. L’équipement, le personnel et les installations médicales des missions de maintien de la paix peuvent être fournis par les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ou l’ONU, faire l’objet d’un contrat commercial ou être issus de toute association entre ces éléments. Enfin, les soins médicaux doivent être fournis aux membres du personnel civil, militaire et de police à un niveau uniforme, sachant que toutes les installations médicales sont censées fournir des services à tout le personnel de maintien de la paix. 31 Pour une composition détaillée, voir le paragraphe 60, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 60 1. Composition médicale intégrée Il existe quatre niveaux d’intégration à prendre en compte dans le contexte médical des Nations Unies : a) Intégration des installations médicales de l’ONU et des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police : les installations médicales peuvent appartenir aux Nations Unies, au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police ou aux deux. Dans certains cas, les installations appartenant aux Nations Unies et au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police peuvent partager les mêmes locaux ; dans d’autres, les installations peuvent appartenir aux Nations Unies, tandis que le personnel est issu du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police et peut-être de différents pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police à chaque rotation. Pour ces déploiements, il convient de veiller à ce que le personnel médical ait une bonne connaissance du matériel fourni dans la mission, et qu’un chevauchement d’au moins deux semaines soit si possible observé pendant les rotations pour s’assurer que le personnel de la nouvelle vague de rotation reçoive une formation initiale suffisante et que les soins aux patients ne connaissent aucune perturbation. b) Intégration du personnel médical à partir de différents pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police : les professionnels de la santé, en particulier les spécialistes, sont des ressources rares pour toutes les forces militaires et de police à travers le monde. Parfois, il peut être nécessaire de déployer le personnel à partir de différents pays en même temps. Dans ces cas, il convient de veiller à ce que tout le personnel dispose des compétences linguistiques suffisantes, et qu’une formation préalable au déploiement adéquate soit réalisée pour garantir des pratiques médicales harmonieuses. c) Installations médicales militaires : Elles sont de plus en plus responsables d’une population de patients intégrés. Dans les missions où les installations du pays hôte sont incapables de fournir des soins adéquats, le personnel civil des Nations Unies, y compris le personnel issu des organismes, fonds et programmes, peut recevoir des soins médicaux courants outre les soins d’urgence dans les installations médicales de l’opération de maintien de la paix. Dans ces cas, les conditions spécifiques doivent être négociées lors des négociations du mémorandum d’accord pour s’assurer de la disponibilité de l’équipement, du personnel et des fournitures. d) Installations médicales en gestion conjointe : Dans ce cas, si la mise en place d’installations médicales individuelles est perçue comme infructueuse, les installations médicales font l’objet d’une propriété et d’une gestion conjointe de la mission politique ou de maintien de la paix et des organismes, fonds et programmes pour plus d’efficacité, selon des modalités de partage des coûts et ressources. 61 2. Modularité Tel qu’indiqué plus haut, les installations médicales de niveau 1 et 2 peuvent être améliorées par l’adjonction de modules spécifiques qui leur permettent de fournir des services supplémentaires. Le concept de modules médicaux permet à chaque mission de concevoir les installations médicales les plus adaptées à son environnement, aux circonstances et au nombre de personnel dans chaque secteur. Le Manuel MAC a été mis à jour pour permettre le déploiement de capacités spécifiques sous forme de modules, sans qu’un hôpital de haut niveau soit nécessaire. Des conditions médicales spécifiques aux sites de la mission peuvent ensuite être fixées lors de la négociation du mémorandum d’accord. E. Description des modules Le Manuel MAC, qui est passé en revue et mis à jour tous les trois ans, décrit en détail toutes les capacités modulaires et fournit des listes de matériel à l’intention des États Membres 32 qui souhaitent déployer leurs installations médicales dans les missions des Nations Unies. Les définitions suivantes sont extraites du Manuel MAC. Il convient de noter que le module d’évacuation sanitaire aérienne est décrit en détail pour souligner son importance en tant que moyen d’évacuation, mais aussi son déploiement indépendant. 1. Module Équipe d’évacuation sanitaire aérienne L’Équipe d’évacuation sanitaire aérienne est une petite formation sanitaire hautement mobile composée de six personnels médicaux, dont deux médecins et quatre infirmiers spécialisés/auxiliaires sanitaires spécialistes. Elle est organisée et équipée pour fournir un soutien sanitaire en chemin pendant une évacuation aérienne, tant au sein de la mission qu’en dehors. Elle peut être appelée à appuyer l’évacuation sanitaire primaire ou secondaire à partir de zones reculées et à participer aux activités de recherche et de sauvetage. L’Équipe d’évacuation sanitaire aérienne peut également traiter les blessés souffrant de traumatismes graves et assurer l’évacuation d’une installation médicale à une autre de patients ayant subi des traumatismes et dont l’état est stabilisé, ainsi que de patients dont l’état de santé est de nature à mettre en péril leur vie. L’équipe d’évacuation sanitaire aérienne peut être déployée en appui à un dispensaire de niveau 1, mais est habituellement mise sur pied comme une capacité indépendante ou en accompagnement des hôpitaux de niveau 2 et 3. Bien que le rôle premier de l’équipe d’évacuation sanitaire aérienne au sein de la mission soit de diriger l’évacuation sanitaire primaire ou secondaire afin de la ramener sous le commandement et le contrôle de l’ordonnateur de l’évacuation sanitaire primaire ou secondaire, celle-ci peut, lorsque ses services sont peu sollicités, être déployée pour appuyer un hôpital dans ses activités cliniques courantes. L’équipe d’évacuation sanitaire aérienne doit être formée et équipée pour opérer à la fois en hélicoptère et en avion et doit disposer de son propre matériel, d’un personnel qualifié pour la tâche et des fournitures (notamment l’oxygène) à utiliser pour soutenir les patients durant l’évacuation. Tout le matériel conçu par l’équipe d’évacuation sanitaire aérienne doit 32 Pour une composition détaillée, voir le paragraphe 60, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 62 être compact et adapté à une utilisation dans des environnements ambulatoires et aériens confinés. Les médecins de l’équipe doivent avoir des qualifications en médecine d’urgence, assorties d’une formation en urgences traumatologiques ou d’une formation équivalente. Les infirmiers et auxiliaires sanitaires spécialisés doivent également être formés en infirmerie aérienne, intervention d’urgence et urgences traumatologiques en situation préhospitalière. 2. Module Laboratoire Le laboratoire doit pouvoir proposer des analyses hématologiques, biochimiques et urinaires de base ; diagnostiquer le diabète et suivre la gestion des patients diabétiques ; réaliser des tests de VIH et d’autres tests pertinents ; réaliser des examens microscopiques (par exemple, frottis sanguin pour détecter des parasites). 3. Module dentaire Le module dentaire doit permettre de maintenir la santé dentaire du personnel de la mission ; réaliser des interventions dentaires de base ou d’urgence ; assurer une capacité de stérilisation ; procéder à des interventions prophylactiques mineures ; et sensibiliser le personnel de la mission à l’hygiène dentaire. 4. Module équipe chirurgicale de l’avant L’équipe chirurgicale de l’avant fournit notamment les services suivants : chirurgie d’urgence, chirurgie salvatrice et conservatrice, soins postopératoires, soins de haute dépendance, soins intensifs, réanimation et traitements hospitaliers. 5. Module Orthopédie Le module Orthopédie doit permettre une réduction et une immobilisation des fractures fermées au moyen d’un appareil plâtré ou en fibre de verre ou d’une attelle. La réduction et l’immobilisation des fractures par réduction ouverte ou fixation interne contrôlée par fluoroscopie sont obligatoires. Lorsqu’il s’agit d’une fracture ouverte ou complexe associée à des lésions vasculaires ou neurologiques et que le but est de sauver un membre, voire une vie, le traitement idéal consiste à arrêter ou à contrôler l’hémorragie, à stabiliser la fracture et à évacuer le blessé vers un hôpital de niveau supérieur. 6. Module Gynécologie Le module Gynécologie doit permettre l’examen, le diagnostic et le traitement chirurgical ou conservateur des affections et blessures courantes de l’appareil reproducteur féminin. Il doit par ailleurs permettre de réaliser des opérations courantes effectuées en urgence, exclusivement. 63 7. Module supplémentaire de médecine interne Ce module doit permettre le diagnostic et le traitement des affections courantes touchant les organes internes, y compris les maladies touchant les systèmes cardiaque, respiratoire, nerveux, digestif et autres et les maladies infectieuses. Des soins doivent être apportés à des patients souffrant de maladies complexes ou d’affections graves telles que la septicémie, la méningite, les maladies vasculaires cérébrales et urgences cardiaques, et des analyses cliniques avancées doivent être réalisées. Une expertise est par ailleurs requise pour que des soins soient apportés à des patients souffrant d’affections dermatologiques complexes nécessitant l’intervention d’autres spécialistes et que les services de médecine interne soient coordonnés avec les autres activités médicales. F. Qualité des soins médicaux Pour mener à bien la mission de soutien sanitaire des Nations Unies, qui est de garantir en temps voulu et de façon efficace la santé et le bien-être du personnel des opérations de maintien de la paix, toutes les installations médicales doivent remplir toutes les conditions fixées par le présent manuel et le Manuel MAC, conformément aux modalités du mémorandum d’accord relatif au traitement, à la dotation en effectifs et aux équipements. Dans les opérations de maintien de la paix, le soutien et la sécurité sanitaires sont indispensables à tout moment. Par conséquent, un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police ne peut assurer un soutien autonome partiel, ni se déployer avec des capacités partielles. Toute installation qui ne remplit pas les conditions spécifiques fixées peut être déclarée non opérationnelle, ce qui entraînera le nonremboursement du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police pour cette installation. 33 Si les lacunes observées ne sont pas comblées dans un délai raisonnable, l’installation sera remplacée. G. Éligibilité au remboursement Les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sont remboursés pour leurs installations médicales conformément aux modalités relatives à la négociation du mémorandum d’accord et aux taux fixés par le Manuel MAC. Pour être éligible au remboursement, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police doit remplir les conditions suivantes : 1. L’installation médicale doit fournir un soutien par la chaîne sanitaire nationale, notamment tout le personnel, matériel, tous les médicaments et toutes les fournitures connexes (y compris pour les zones à risque épidémiologique élevé). 2. Ce niveau d’équipement doit être conforme aux normes des Nations Unies fixées par la section du Manuel MAC intitulée « Niveaux de soutien sanitaire des Nations Unies ».34 33 34 Voir les paragraphes 46, 48 et 49 de l'annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. Voir l'appendice 2 (A/C.5/63/18), annexes A et B, chapitre 3 du Manuel MAC. 64 3. La qualité et la capacité de l’installation médicale déployée, ainsi que les services fournis par celle-ci, doivent correspondre à la pleine capacité opérationnelle de l’installation telle que décrite dans le mémorandum d’accord. 4. Les équipements médicaux demandés doivent être fournis et maintenus en état de fonctionnement, de manière à être pleinement opérationnels et à offrir un milieu aseptique et stérile conformément aux normes de l’ OMS, le but étant de garantir un soutien médical ininterrompu et des services médicaux adéquats, y compris des capacités d’évacuation.35 En cas de non-respect d’un de ces critères, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police dispose d’un délai de temps raisonnable, à savoir 45 jours au maximum, pour corriger toute défaillance. Tant que tous les critères ne sont pas remplis, l’installation médicale ne sera pas déclarée opérationnelle, et le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police ne se fera pas rembourser pour celle-ci. Les installations médicales de niveau 1 ou 1+ sont considérées comme des biens de la force et, en tant que tels, sont accessibles à tous les membres de la mission nécessitant des soins d’urgence. Il s’ensuit que le matériel médical de niveau 1 ou 1+ est remboursable au titre du matériel majeur au taux applicable à la catégorie des installations médicales de niveau 1 ou 1+. Lorsque les installations de niveau 1 doivent fournir des soins ordinaires au personnel civil de l’ONU, les services seront facturés à l’acte, sauf indication contraire dans le mémorandum d’accord. Un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police qui ne peut fournir toutes les capacités médicales conformément aux normes fixées au chapitre 3, annexe B du Manuel MAC doit en informer le Secrétariat pendant la négociation du mémorandum d’accord, et, en tout état de cause, avant le déploiement. H. Sang et dérivés sanguins Les Nations Unies fournissent du sang et des dérivés sanguins conformément aux normes de l’ONU, y compris celles en matière de transport, de test, de gestion et d’administration, sauf indication contraire dans le mémorandum d’accord. Les Nations Unies ont la responsabilité de maintenir la chaîne du froid lors du transport vers toute installation médicale et veillent à ce que le sang soit testé, groupé et étiqueté sur la base du groupe sanguin et du facteur rhésus. I. Soutien autonome épidémiologique Les zones à haut risque épidémiologique nécessitent des mesures de prophylaxie et de médecine préventive pour prévenir les risques de maladies endémiques tels que le paludisme. Le traitement prophylactique du paludisme relève de la responsabilité nationale des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Les Nations Unies remboursent les équipements et les articles consomptibles (moustiquaires et répulsifs), ainsi que les équipements de pesticide portables à dos d’homme (pulvérisateurs). Dans les zones à haut risque, les professionnels de la 35 Voir le paragraphe 19, annexe A, chapitre 3 du Manuel MAC. 65 santé encouragent les patients à adopter des mesures préventives telles que le port de vêtements qui couvrent le corps et l’utilisation de moustiquaires et de répulsifs. Conformément à la recommandation de l’ONU, c’est aux pays qu’il appartient de vacciner les membres de leurs contingents. Lorsqu’ils sont requis par l’ONU, les vaccins contre la fièvre jaune et l’encéphalite japonaise sont remboursables, tandis que tous les autres vaccins se font aux frais du pays. Il existe une exception pour les infections nouvelles ou émergentes rencontrées dans la zone d’une mission (par exemple, le médicament antiviral Ribavirin pour la fièvre de Lassa, et l’Oseltamivir ou le Tamiflu pour la grippe aviaire), qui sont normalement fournis par l’ONU. Si du personnel des Nations Unies est déployé sans avoir reçu les vaccins et produits prophylactiques voulus, l’ONU effectue les rappels et fournit les produits nécessaires. Cependant, les coûts de ces prestations seront déduits du montant remboursé aux pays contributeurs au titre du soutien sanitaire autonome. J. Droit aux services médicaux et prestation de services médicaux 36 1. Population de patients intégrés Les installations médicales de la mission servent également à une population intégrée. Tous les niveaux d’installations médicales, y compris les unités de niveau 1, doivent fournir des soins à tout le personnel de maintien de la paix, y compris aux unités militaires et de police constituées et aux officiers à titre individuel, au personnel civil des Nations Unies recruté sur le plan local et international, et aux VNU. Les unités militaires et de police constituées issues des autres États Membres devront parfois compter sur les soins de niveau 1 fournis par les installations des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ou des Nations Unies qui partagent les mêmes locaux, tandis que tout le personnel de la mission fréquente des installations de niveau 2 et 3. Dans certains cas, le personnel civil des organismes, fonds et programmes de l’ONU se fait également traiter dans les installations médicales de la mission. En conséquence, il convient d’assurer une fourniture uniforme des soins médicaux de très haute qualité. 2. Considérations socio-culturelles et relatives à la problématique hommes-femmes Toutes les installations médicales des Nations Unies des niveaux 2, 2+ et 3 doivent être dotées du matériel et du personnel nécessaires pour accueillir et traiter tous les membres du personnel des Nations Unies, sans considération de sexe, de religion ou de culture et dans le respect de la dignité et de l’individualité de tous les patients. La demande de personnel féminin va croissante dans les missions avec l’augmentation de personnel féminin civil et de maintien de la paix. Par conséquent, il est demandé aux États Membres qui prévoient de déployer des installations médicales de déployer des équipements et un personnel médical féminin pour pourvoir à ces besoins. 3. Remboursement des services médicaux 36 Voir le chapitre 6 du présent manuel pour de plus amples informations. 66 Le remboursement des services médicaux fournis par les installations des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police est défini sur la base du Manuel MAC, ou selon les modalités convenues dans le mémorandum d’accord. Afin que tous les membres du personnel reçoivent les soins médicaux auxquels ils ont droit et pour assurer l’efficacité et l’équité du système de remboursement au titre du soutien sanitaire autonome, tous les membres du personnel portant l’uniforme, à savoir les policiers et les soldats, doivent être affectés à des installations médicales chargées de leur fournir des soins. Le chef du service médical doit veiller à ce que tous les membres du personnel soient informés des installations médicales chargées de leur fournir des soins à leur entrée à la mission, et que ces installations médicales soient averties.37 Annexes : Annexe A Chapitre 4 : Chaîne de survie Annexe B Chapitre 4 : Triangle d’évaluation du patient Annexe C Chapitre 4 : Aide-mémoire pour l’évaluation du patient Annexe D Chapitre 4 : Niveau d’effectif requis 37 Voir les paragraphes 50, 51 et 53 de l'annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 67 Annexe A Chapitre 4 Chaîne de survie La chaîne de survie est un processus d’intervention en cinq étapes qui, en cas d’intervention rapide et efficace, peut permettre de sauver les vies des victimes d’un arrêt cardiaque subit. Elle résume les étapes fondamentales indispensables à une réanimation réussie : Première étape : Détection rapide de l’urgence et demande d’aide : déclenchement des procédures locales d’intervention en cas d’urgence. Une intervention rapide et efficace peut permettre de prévenir un arrêt cardiaque. Deuxième étape : Réanimation cardio-respiratoire rapide pratiquée par un passant : une réanimation cardio-respiratoire peut multiplier par deux ou par trois les chances de survie. Troisième étape : Défibrillation précoce : La réanimation cardio-respiratoire associée à la défibrillation dans les trois à cinq minutes de l’effondrement peut produire des taux de survie allant de 49 à 75 pour cent. Chaque minute de retard dans la défibrillation réduit la probabilité de survie de 10 à 15 pour cent. Quatrième étape : Un conditionnement de survie et des soins postréanimation rapides. La qualité du traitement pendant la phase de postréanimation est cruciale. Les victimes d’un arrêt cardiaque ont besoin d’une réanimation cardio-respiratoire dans l’immédiat. Celle-ci génère un flux réduit, mais immédiat de sang riche en oxygène dans le cœur et le cerveau. Cinquième étape : Le transport immédiat vers le service d’urgence d’un hôpital dans une ambulance dotée d’un personnel formé, équipée d’un défibrillateur externe automatique et d’oxygène peut sauver la vie d’un patient. 68 Annexe B Chapitre 4 : Triangle d’évaluation du patient S S S TRAUMATISME (Lésion de la colonne vertébrale ?) MÉDICAL & ACTION !! APPEL RÉPONSE RÉPONSE APPEL E A B C D ENQUÊTE SECONDAIRE (examen médical) PLAN DE TRAITEMENT IV, attèles, etc SIGNES Lot pour transport. V ANTÉCÉDANTS DU I PATIENT : T ÉCHANTILLON A OPQRST U X 69 Annexe C Chapitre 4 : Aide-mémoire pour l’évaluation du patient A. Sécurité La question à poser est : la scène est-elle sécurisée ? 1. Prendre des mesures adéquates pour assurer votre sécurité et celle du patient. 2. Isolation des substances organiques : gants, préparer masque de poche (le cas échéant). B. Scène Il importera de déterminer la nature de la blessure. 1. S’agit-il d’un traumatisme ou d’un incident médical ? 2. S’il s’agit d’un traumatisme, est-il probable qu’il s’agisse d’une lésion de la colonne vertébrale ? Les éléments suivants sont-ils intervenus dans le mécanisme de la lésion : vitesse et impact, chute à une distance supérieure à la taille du blessé, plongeon de hauteur, pénétration de la colonne vertébrale et pendaison ? C. Situation Il importera de connaître le nombre de blessés. D. Appel En appelant les secours, employez la méthode « METHANE » pour les incidents majeurs : 1. (Major incident) Incident majeur 2. (Exact location) Localisation exacte 3. (Type and time of incident) Type d’accident et heure à laquelle il s’est produit 4. (Hazards) Risques (Incendie, matières dangereuses, bâtiment instable, foule violente, etc.) 5. (Access) Accès (Meilleur itinéraire d’accès pour les services d’urgence) 6. (Number) Nombre de victimes et types de blessés 7. (Emergency services) Services d’urgence disponibles et requis 70 E. Réponse Effectuez les actions suivantes pour obtenir une réponse : 1. Criez, secouez, pincez 2. En situation de blessés en masse, lancez un appel et demandez qui peut marcher pour se rendre à une zone précise F. Première enquête - ABCDE La première enquête doit obéir au concept « ABCDE » : A- (AIRWAY) VOIES RESPIRATOIRES 1. Vérifiez si les voies respiratoires sont obstruées par des corps étrangers. Forcez la mâchoire des blessés inconscients et souffrants d’un traumatisme, et inclinez la tête ou soulevez le menton des autres blessés. Inclinez la tête et soulevez le menton en situation de blessés en masse. 2. Pour les patients inconscients, introduisez une canule oropharyngée si possible, à savoir en l’absence de réflexe pharyngé chez le patient. B- (BREATHING) RESPIRATION 1. Regardez, écoutez et palpez pendant 10 secondes si le blessé est inconscient. 2. Évaluez brièvement la fréquence respiratoire, (excessivement rapide ou lente ?), la profondeur de la respiration et les sons émis. 3. Les mouvements des deux côtés du thorax s’effectuent-ils au même rythme ? C-CIRCULATION 1. Recherchez des saignements. Repérez et arrêtez le saignement : pression directe et élévation. Pression indirecte selon qu’il convient. Garot au-dessus du coude ou du genou en dernier ressort. 2. Vérifiez la circulation générale du sang en observant la couleur de la peau, la température, le niveau d’humidité, et vérifiez le remplissage capillaire ou la présence du pouls radial. 3. À ce stade, refroidissez les brûlures et ôtez les bijoux. 71 D-(DISABILTY) INVALIDITÉ 1. Évaluez le niveau de réactivité du blessé en utilisant la méthode AVPU (conscience, réaction aux stimuli verbaux, réaction aux stimuli douloureux, absence de réaction). a) (Alert and orientated) Alerte et orientation : en indiquant une personne, un lieu, l’heure et un événement (A+Ox4) b) (Verbal) Parole : la victime réagit aux stimuli verbaux (ouvrez vos yeux, serrez-moi la main). c) (Pain) Douleur : la victime réagit au pincement du lobe de l’oreille ou au frottement du sternum. d) (Unresponsiveness) Sans réponse : La victime ne réagit pas aux stimuli verbaux ou douloureux. 2. Réévaluez la possibilité d’une lésion de la colonne vertébrale. Posez les questions suivantes au patient : Que s’est-il passé ? Où avez-vous mal ? Avez-vous mal au cou ou au dos ? Pouvez-vous bouger les mains et les pieds ? 3. En cas de suspicion de lésion de la colonne vertébrale, stabilisez la colonne cervicale le plus tôt possible en maintenant la tête dans une position en ligne neutre. 4. Si vous êtes seul, mettez un collier cervical à la victime après avoir vérifié l’état du cou. E.-EXPOSITION 1. Protégez le patient de toute exposition. Couvrez-le avec une couverture de secours s’il a froid ou s’il est en état de choc, mettez-le dans une position adéquate (par exemple position de choc, position demi-assise), mettez-le dans une position confortable et desserrez ses vêtements. 2. Exposez les blessures. Utilisez les ciseaux trauma (de la trousse à outils). Conformément à l’évaluation ci-dessus, l’examinateur doit s’intéresser aux priorités et moyens de transport. G. Deuxième enquête La deuxième enquête doit comprendre : 1. Un examen physique complet (de la tête aux pieds) permettant de repérer : a) b) c) d) Des déformations Des contusions Des égratignures Des perforations 72 e) Des blessures/saignements (tout autre saignement qui n’a pas été repéré pendant la première enquête). f) Sensibilité g) Lacérations h) Enflures 2. Vérifiez régulièrement la présence de sang sur les gants 3. Les signes particuliers suivants indiquent notamment des blessures graves : a) b) c) d) e) f) g) Les pupilles sont inégales, rondes ou réagissent à la lumière Le liquide céphalo-rachidien s’écoule à partir des oreilles ou du nez Yeux de raton-laveur (ecchymoses sous les deux yeux) Signe de Battles (ecchymoses derrière les oreilles) Veines jugulaires détendues Trachée déviée Emphysème sous-cutané (« bruits secs, craquements et claquements ») 4. Mettez un collier cervical après avoir examiné la tête et le cou si le collier n’a pas déjà été utilisé conformément à la section D (Invalidité). 5. Évaluez la sensation de circulation et la fonction motrice aux extrémités, en particulier en cas de fracture. 6. Selon qu’il convient, remettre l’os fracturé en place en tirant légèrement le membre. Ne mettez pas d’attelle à ce stade. Terminez l’examen. 7. Exposez l’abdomen et palpez-le. 8. Exercez une pression légère sur les hanches pour s’assurer qu’il n’y a pas de fracture. 9. Lorsque les patients sont inconscients, recherchez des indices sur la nature de la maladie, notamment l’utilisation d’un bracelet de type medic-alert, d’un auto-injecteur d’épinéphrine/atropine (de type epi-pen), d’un inhalateur doseur ou de médicaments prescrits. H. Signes vitaux Couleur de Fréquence Rythme Tension la peau, Heure cardiaque respiratoire artérielle température, humidité 09 :10 76 16 130/70 PWD 1. Fréquence cardiaque (FC) : normale chez l’adulte 60-100 2. Fréquence respiratoire (FR) : normale chez l’adulte 12-20 73 Remplissage capillaire/ Pouls radial Niveau de réactivité 2s A+Ox4 3. Tension artérielle normale autour de 130/70. Lorsqu’elle est mesurée par palpation, la tension artérielle est enregistrée sous la forme systole/p, par exemple 130/p (se lit cent trente par palpation). 4. La couleur de la peau, la température, l’humidité : par exemple, rose, chaude et sèche. 5. Alerte et orientation vers une personne, un lieu, une heure et un événement (A+Ox4) : niveau de réactivité noté sur la base de l’évaluation AVPU (Cf. D-Invalidité). I. Antécédents du patient Les antécédents du patient doivent être relevés sur la base du concept SAMPLE : 1. (Symptoms) Symptômes : Où avez-vous mal ? Pouvez-vous décrire la douleur ? Utilisez la méthode OPQRST (ci-dessous) pour de plus amples informations) 2. (Allergies) Allergies : (Avez-vous une allergie quelconque ? Avez-vous été exposé à l’allergène ?) 3. (Medications) Médicaments (prenez-vous des médicaments ou êtes-vous sous un traitement quelconque ? Y a-t-il des médicaments que vous auriez dû prendre et que vous n’avez pas pris ?) 4. (Pertinent medical history) Antécédents pertinents (Avez-vous déjà ressenti cela avant ?) 5. (Last intake/output) Derniers aliments absorbés/dernier passage aux toilettes (Quelle est la dernière fois que vous avez mangé ou bu ? Qu’avez-vous mangé ou bu ? Quand êtesvous allé aux toilettes pour la dernière fois ? Tout était-il normal ? Votre urine était-elle claire ? 6. (Events leading to episode) Événements ayant conduit à la crise (Comment l’accident s’est-il produit ? Que faisiez-vous avant de vous sentir mal ?) J. OPQRST 1. (Onset) Début (Comment la douleur a-t-elle commencé ?) 2. (Provokes/palliates) Causes/facteurs de soulagement (Qu’est-ce qui vous fait vous sentir mieux ? Qu’est-ce qui aggrave la situation ?) 3. (Quality) Type (Pouvez-vous décrire la douleur ? Ressentez-vous des palpitations, avezvous mal, ressentez-vous une douleur sourde ou une douleur aigüe ?) 4. (Radiates/refers) Propagation (La douleur se propage-t-elle ? Avez-vous mal ailleurs ? 5. (Severity) Sévérité (Sur une échelle de 1 à 10, 10 étant la pire des douleurs que vous ayez jamais ressentie, à quel niveau situerez-vous cette douleur ?) 6. (Time) Temps (la situation s’améliore-t-elle ou empire-t-elle avec le temps ?) 74 K. Prochaines étapes 1. Appelez les centres de crise prédéfinis de la mission et faites un résumé de l’évaluation et du traitement administré. 2. Mentionnez toute thérapie intraveineuse et toute attelle placée selon le cas, après avoir évalué le patient et obtenu des indications sur un ensemble de signes vitaux de référence et sur les antécédents du patient. 3. Préparez le patient pour le transport. 4. Continuez à observer les signes vitaux et à vérifier régulièrement la circulation, la sensibilité et la fonction motrice si des attelles ont été placées. 75 Annexe D Chapitre 4 : Niveau d’effectif requis Mission d’envergure : >1000 personnes Démarrage Titre Chef du service médical Assistant administratif Médecin Pharmacien En cours Grade Chef du service médical P-5 1 1 Médecin P-4 1 1 Pharmacien P-3 1 Médecin 2 Grade Nombre P-5 1 FS-4 P-4 P-3 1 Titre administrat eur recruté sur le plan national, classe C VNU FS-5 Médecin Médecin Infirmier Assistant enregistrement Infirmier Assistant à la santé et à la sécurité Dentiste Chauffeur Infirmier en chef Médecin Agent de laboratoire Technicien de pharmacie Assistant à la santé et à la sécurité Assistant administratif Technicien de pharmacie Technicien de laboratoire Assistant dentaire Démarrage Titre Chef du service médical Assistant administratif Médecin Pharmacien Liquidation Nom bre 2 2 FS-4 1 GS-5 3 GS-5 1 P-3 GS-3 P-3 P-3 P-3 1 2 1 1 1 FS-6 1 FS-5 1 FS-4 1 GS-5 1 GS-5 1 GS-5 2 P-5 1 FS-4 1 administrateur recruté sur le plan national, classe C 1 Infirmier en chef P-3 1 Pharmacien P-3 1 Titre Chef du service médical Assistant administratif Mission d’envergure moyenne : 500-1000 personnes En cours Grade Nombr e Titre Grade Nom bre P-4 1 Chef du service médical P-4 1 GS-5 1 Médecin P-3 1 Pharmacien 1 Agent de administrat eur recruté sur le plan national, classe C P-3 Grade Nomb re Liquidation Grade Nomb re Chef du service médical P-4 1 1 Pharmacien P-3 1 P-3 1 Assistant administratif GS-5 1 P-3 1 Médecin administrateur 1 76 Titre laboratoire Infirmier en chef FS-6 Spécialiste de la santé et de la sécurité Assistant administratif Infirmier Dentiste Assistants dentaires 1 Médecin Infirmier en chef Médecin Infirmier Assistant enregistrement Technicien de pharmacie Chauffeur Médecin Pharmacien Infirmier en chef Grade Nombre P-4 1 GS-5 1 administrateur recruté sur le plan national, classe C FS-6 FS-6 P-3 1 GS-5 1 GS-5 P-3 3 1 GS-5 2 administrateur recruté sur le plan national, classe C 2 FS-6 1 VNU FS-4 2 2 GS-4 1 GS-5 1 GS-3 2 Infirmier en chef Petite mission : Moins de 500 personnes En cours Démarrage Titre Chef du service médical Assistant administratif recruté sur le plan national, classe C Titre Chef du service médical Technicien de laboratoire Grade Nombre P-4 1 FS-4 1 Assistant à la santé et à la sécurité FS-4 1 Médecin 1 Médecin VNU 2 1 Infirmiers GS-5 3 Pharmacien Infirmier en chef Assistant administratif GS-5 1 Pharmacien Infirmier en chef Assistant enregistrement Chauffeur administrateur recruté sur le plan national, classe C FS-5 1 1 GS-4 1 GS-3 2 Services médicaux : Module hôpital de niveau 2 Titre Grade P-4 P-4 administrateur recruté sur le plan national, classe C VNU Chef du service médical Médecin Médecin Dentiste 77 Nombre 1 1 4 1 Grade Nombre P-4 1 GS-5 1 administrateur recruté sur le plan national, classe C FS-6 2 FS-5 1 Liquidation Titre Chef du service médical Assistant administratif 1 Médecin FS-6 FS-6 1 1 1 Pharmacien Spécialiste de la santé et de la sécurité Technicien de laboratoire Infirmier Assistant enregistrement Assistant administratif Médecin Dentiste Infirmier en chef P-3 P-3 GS-6 GS-5 GS-5 GS-5 P-3 P-3 P-3 administrateur recruté sur le plan national, classe C FS-4 GS-6 GS-5 VNU GS-5 Agent de laboratoire Infirmier Technicien de radiologie Technicien de pharmacie Médecin Assistant dentaire 1 1 2 2 1 2 1 1 1 1 10 2 1 2 2 Module Chirurgie Médecin Médecin Infirmier Infirmier Services médicaux : Module Chirurgie (facultatif) Titre Grade P-4 P-3 FS-5 GS-5 Nombre 1 2 2 2 Module Radiologie Services médicaux : Module Radiologie (facultatif) Titre Grade Médecin P-3 Technicien de radiologie GS-5 Nombre 1 2 Module Dentaire Services médicaux : Module Dentaire (facultatif) Titre Grade Dentiste P-3 Assistant dentaire GS-5 Nombre 1 2 Module Laboratoire Services médicaux : Module Laboratoire (facultatif) Titre Grade Agent de laboratoire P-3 Technicien de laboratoire GS-5 78 Nombre 1 2 Chapitre 5 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 1 (examen médical/aptitude à travailler) A. Introduction Les politiques en matière de soins de santé définissent les décisions, plans et actions à mettre en œuvre pour atteindre des objectifs spécifiques en matière de soins de santé dans la zone de mission. Par conséquent, le présent chapitre décrit les politiques en matière de soins de santé en vue d’établir les normes médicales des Nations Unies pour les opérations menées sur le terrain, et, à cet égard, définit les normes et procédures en matière d’examens médicaux. Il vise également à définir un ensemble minimum de problèmes médicaux qui empêchent le déploiement dans les opérations de maintien de la paix. B. Normes médicales de l’Organisation des Nations Unies Les normes médicales de l’Organisation des Nations Unies veillent autant que possible à ce que les fonctionnaires et le personnel de maintien de la paix soient physiquement et mentalement aptes à exercer les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés sans risque pour leur santé et leur sécurité ou pour la santé et la sécurité d’autrui.38 1. Procédures relatives à l’examen médical et à la délivrance du certificat d’aptitude médicale39 Les environnements dans lesquels ont lieu les opérations de maintien de la paix sont des environnements dangereux et à haut risque. Les conditions difficiles, associées au risque d’accident ou de blessures résultant d’actes d’hostilité nécessitent que le personnel de maintien de la paix soit en excellente santé. L’examen médical et d’aptitude vise à s’assurer que le personnel de maintien de la paix répond aux normes fixées par les Nations Unies en matière de préparation au déploiement, faute de quoi il ne sera pas déployé.40 Le médecin consultant doit donc déterminer l’aptitude d’un individu en réalisant un examen médical approfondi, et prendre en considération le fait que celui-ci puisse être déployé dans un environnement potentiellement hostile. Il convient de relever que l’aptitude n’implique pas uniquement l’absence de maladie, mais aussi la capacité à travailler efficacement dans ces circonstances. Le certificat d’aptitude avant déploiement est valide six mois avant la date du déploiement, à moins qu’un indicent médical ne survienne après sa délivrance. Les procédures de délivrance d’un certificat d’aptitude qui s’appliquent aux différentes catégories de personnel et de personnel de maintien de la paix sont les suivantes : 38 Inspiré de l'instruction administrative STA/AI/2011/3 en date du 14 avril 2011, qui fait l'objet d'un examen périodique par la Division des services médicaux. 39 Pour de plus amples informations, voir le document intitulé Medical Guidelines for Peacekeeping Operations-Pre-deployment medical examinations of Uniformed Peacekeepers (Directives relatives aux examens médicaux du personnel militaire de maintien de la paix à effectuer avant le déploiement dans les opération de maintien de la paix). 40 Le respect des normes médicales de l'Organisation des Nations Unies est obligatoire. Le personnel militaire de maintien de la paix déployé avec des problèmes médicaux préexistants sera rapatrié aux frais du pays contributeur. 79 a) Unités militaires et de police constituées : l’examen médical et la délivrance d’un certificat d’aptitude au personnel demeurent la responsabilité du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Bien que le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police puisse s’appuyer sur les normes médicales nationales pour déterminer l’aptitude d’un individu au déploiement, toute norme nationale doit être conforme aux normes médicales obligatoires de l’ONU, qui seront considérées comme les normes minimales acceptables pour le déploiement dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU. L’évaluation générale préalable au déploiement doit au minimum inclure : Des antécédents médicaux. Un examen physique complet, dont les résultats doivent être consignés dans le formulaire MS-2 d’examen médical d’engagement des Nations Unies (Voir pièce jointe 1 du chapitre 5). Une radiographie du thorax, dont les résultats doivent être consignés dans le formulaire MS-2 des Nations Unies. Des examens de laboratoire, notamment hématologie, vitesse de sédimentation globulaire, examens de sang, analyses d’urine, examens de dépistage de maladies vénériennes, et services de consultation et de dépistage volontaires et confidentiels du VIH. Un électrocardiogramme pour tous les candidats de plus de 40 ans et pour ceux pour lesquels il existe une indication clinique malgré leur âge. Une évaluation de santé mentale préalable au déploiement, réalisée par un psychologue clinicien, qui indique les éventuels antécédents de toxicomanie du candidat. Si un quelconque facteur de risque sanitaire spécifique est détecté, une enquête complète doit être menée, dont les résultats seront joints au formulaire MS-2. Tous les vaccins exigés et recommandés par la Division des services médicaux. Les médecins de l’unité remettent des copies du formulaire certifié MS-2 relatif à l’évaluation du personnel au Bureau du chef du service médical ou du chef du service médical de la force à leur arrivée dans la zone de mission. Ces copies doivent également être renvoyées à l’unité lors du rapatriement. b) Experts militaires des Nations Unies en mission, officiers d’État-major et policiers des Nations Unies : les experts militaires des Nations Unies en mission, officiers d’État-major et policiers des Nations Unies seront examinés par un médecin qualifié conformément aux normes médicales des Nations Unies qui permettent d’établir l’aptitude à travailler. Le formulaire MS-2 des Nations Unies ou formulaire d’examen médical d’engagement (voir pièce 80 jointe 1 du chapitre 5) doit être utilisé. Les informations complémentaires suivantes sont également requises : Des antécédents médicaux. Un examen physique complet, dont les résultats doivent être consignés dans le formulaire MS-2 d’examen médical d’engagement des Nations Unies (Voir pièce jointe 1 du chapitre 5). Une radiographie du thorax, dont les résultats doivent être consignés dans le formulaire MS-2 des Nations Unies. Des examens de laboratoire, notamment hématologie, vitesse de sédimentation globulaire, examens de sang, analyses d’urine, examens de dépistage de maladies vénériennes, et services de consultation et de dépistage volontaires et confidentiels du VIH. Un électrocardiogramme pour tous les candidats de plus de 40 ans et pour ceux pour lesquels il existe une indication clinique malgré leur âge. Une évaluation de santé mentale préalable au déploiement, réalisée par un psychologue clinicien, qui indique les éventuels antécédents de toxicomanie du candidat. Si un quelconque facteur de risque sanitaire spécifique est détecté, une enquête complète doit être menée, dont les résultats seront joints au formulaire MS-2 ; Tous les vaccins exigés et recommandés par la Division des services médicaux. Une fois que les Nations Unies ont officiellement notifié la mission permanente du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police de la sélection d’un candidat, celle-ci doit immédiatement remettre les formulaires médicaux au bureau adéquat des Nations Unies (en principe le Service de la constitution des forces du Bureau des affaires militaires, rattaché au DOMP, ou la Division de la police du DOMP). Les bureaux de recrutement enregistrent l’arrivée des dossiers médicaux et les soumettent sous pli fermé à la Division des services médicaux du DG pour traitement et délivrance des certificats d’aptitude aux candidats. Après avoir reçu la confirmation de la Division des services médicaux du DG que le candidat est apte sur le plan médical, le bureau de recrutement poursuit le processus de recrutement. Il importe de noter que seuls les examens médicaux et enquêtes effectués dans les six mois précédant la date de déploiement proposée sont considérés comme valides. 2. Classification de l’aptitude médicale Les individus évalués selon les normes d’aptitude médicale contenues dans le présent manuel feront l’objet du classement ci-après dans la plus grande confidentialité : a) Apte : Personne pouvant exercer les fonctions pour lesquelles elle a été sélectionnée ; 81 b) Inapte : Personne ne pouvant pas exercer les fonctions pour lesquelles elle a été sélectionnée. 3. Conditions médicales d’inaptitude qui interdisent la participation aux opérations de maintien de la paix L’annexe A du chapitre 5 fournit une liste non exhaustive des conditions considérées comme interdisant de servir dans les opérations de maintien de la paix. Toutefois, elles doivent être soigneusement évaluées sur une base individuelle, en tenant compte de la gravité de l’état de santé et de la zone particulière pour laquelle le membre est examiné. 4. Examen médical pendant le tour de service et au départ Pendant qu’ils se trouvent dans la zone de mission, les experts militaires des Nations Unies en mission et les policiers des Nations Unies doivent subir un examen médical complet dans les circonstances suivantes : a) Après un accident survenu dans le cadre du service ou une blessure grave qui n’a pas entraîné le rapatriement des experts militaires des Nations Unies en mission et du policier des Nations Unies. b) Lorsque leur tour de service est prolongé pour au moins trois mois. c) À moins que des circonstances particulières n’indiquent qu’un fonctionnaire quittant l’Organisation peut avoir été affecté par un accident ou une maladie imputable à l’exercice de ses fonctions officielles au service de l’Organisation des Nations Unies, il n’est pas normalement exigé d’évaluation médicale lors de la cessation de service. Le chef du service médical ou le chef du service médical de la force doit veiller à ce que les examens médicaux du personnel militaire et de police soient effectués conformément aux exigences des Nations Unies. C. Politique de dépistage du VIH pour les missions des Nations Unies 1. Considérations générales La transmission du VIH parmi le personnel des missions et les communautés d’accueil est une préoccupation pour les Nations Unies. L’Organisation des Nations Unies a mis au point des programmes de formation générique normalisés préalables au déploiement ainsi qu’un programme de sensibilisation et de prévention au VIH/sida pendant la mission. L’abstinence sur le terrain est encouragée ; cependant, des préservatifs masculins et féminins sont mis à disposition pour distribution aux membres des contingents et au personnel civil des Nations Unies. Le traitement pour les IST communes est également disponible. Ce document expose la politique des Nations Unies en matière de dépistage du VIH chez le personnel militaire de maintien de la paix. 82 La politique de dépistage du VIH de l’ONU doit être conforme aux normes internationales des droits de l’homme. L’ONU défend le droit de l’individu à connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH sans avoir à craindre la discrimination personnelle ou professionnelle. Un test de dépistage du VIH doit être accompagné d’aide psychologique avant et après le test. Offrir la possibilité aux personnes de prendre les décisions indépendantes et en connaissance de cause pour connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH est un élément essentiel pour influencer le comportement et prévenir toute nouvelle transmission. Conformément aux résolutions 1308 (2000) et 1983 (2011) du Conseil de sécurité des Nations Unies, le DOMP soutient fermement la politique de services de consultation et de dépistage confidentiels. L’ONU est consciente du fait que certains pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ont une politique de dépistage obligatoire qui s’inscrit dans le cadre de la réalisation de bilans de santé complets et ne déploient pas de personnel séropositif. L’ONU respecte cette exigence nationale. 2. Dépistage du VIH Le dépistage du VIH comprend : a) Le dépistage du VIH avant-déploiement: Le seul critère médical pour le déploiement est l’aptitude physique. L’état sérologique vis-à-vis du VIH ne constitue pas en lui-même un facteur d’inaptitude au déploiement dans une mission de maintien de la paix. b) En mission : La mission doit s’assurer que tout le personnel des Nations Unies, y compris le personnel en uniforme de la zone de mission ait accès à une formation initiale sur le VIH et aux services de consultation et de dépistage, y compris aux informations d’avant test et à l’aide psychologique d’après test, sans coût pour la personne. Dans les installations de santé, avant le dépistage du VIH, le concerné doit consulter les informations pertinentes d’avant test et être informé que le dépistage du VIH sera effectué sauf refus de sa part. Le patient ayant été informé, son consentement pour le dépistage du VIH est considéré comme acquis au titre du consentement général donné en connaissance de cause par celui-ci pour la prestation de soins de santé, comme c’est le cas avec d’autres tests. Un consentement distinct pour le dépistage du VIH n’est pas recommandé. La communication orale est généralement adaptée pour obtenir le consentement éclairé du patient. Un consentement oral doit toujours être donné par l’individu avant le dépistage du VIH37. Lorsque la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH importe pour le choix du traitement médical et que le patient est incapable de donner un consentement éclairé (oral ou écrit), un consentement écrit peut être obtenu par le commandant en tant qu’élément du dossier médical du patient. Dans les zones de mission, la confidentialité concernant à la fois la demande d’un test de dépistage et le résultat du test doit être maintenue. Les résultats médicaux sont couverts par le secret médical et ne peuvent être divulgués qu’avec le consentement de l’individu, sauf exceptions suivantes : 83 Le prestataire de services médicaux (installation médicale de niveau 1 à 4 ou équipe d’évacuation sanitaire secondaire) est informé afin de veiller à ce que le patient reçoive le traitement approprié et que les mesures de sauvegarde adéquates soient prises pendant le traitement. Le chef du service médical/chef du service médical de la force est informé afin de veiller à une prise en charge adéquate du patient. Le commandant médical du bataillon est informé afin de s’assurer que le patient reçoit les soins médicaux permanents adéquats. Les demandes de dossiers médicaux reçues par la Division des services médicaux et formulées par la mission permanente du pays du patient reçoivent normalement une suite favorable. Si un individu reconnu comme séropositif est déployé dans une mission des Nations Unies, son statut est révélé au chef du service médical/chef du service médical de la force ou au médecin traitant désigné au moment du déploiement. Toute personne présentant les symptômes ou signes cliniques du sida doit être rapatriée dans son pays d’origine une fois le diagnostic posé. L’ONU encourage fortement que les services de consultation et de dépistage du VIH soient accessibles à tout le personnel de maintien de la paix à leur retour dans leur pays. 3. Chargés de liaison VIH/sida Il est fortement recommandé aux médecins du contingent d’inclure au moins une unité de contrôle chargée d’attirer l’attention sur le VIH / sida au sein du contingent et habilitée à fournir des informations d’avant test et une aide d’après test.41 4. Contact avec le sang Des précautions universelles et normalisées (par exemple, le fait de considérer le sang et les liquides biologiques comme potentiellement infectieux) doivent être prises dans toutes les installations sanitaires. Le personnel de santé doit être formé à de telles précautions de routine. Tout le personnel déployé dans les missions des Nations Unies doit recevoir des gants en caoutchouc dont l’usage est prescrit pendant les interventions humanitaires et d’urgence. Il est de la responsabilité du chef du service médical ou du chef du service médical de la force d’assurer la liaison avec le groupe de VIH pour assurer la disponibilité et l’utilisation des trousses de prophylaxie postexposition en cas d’exposition ou d’agression sexuelle. Ces trousses doivent être distribuées aux dispensaires de l’ONU et aux installations médicales des contingents, quel que soit leur niveau. Elles doivent être financées par le budget de la mission. 41 Voir l'annexe du chapitre 16 pour les informations relatives au programme de formation requis avant le déploiement sur le terrain. 84 5. Révision de la politique en matière de VIH / sida Cette politique est basée sur les données qualitatives et empiriques actuellement disponibles. Le DOMP/DAM doit la réviser régulièrement avec la Division des services médicaux, en consultation avec l’ONUSIDA et l’OMS, afin de tenir compte de toute évolution des traitements médicaux et de toute recommandation en matière de VIH/sida. Annexe : Annexe A Chapitre 5 : Problèmes médicaux qui empêchent la participation aux opérations de maintien de la paix Pièces jointes : Chapitre 5, pièce jointe 1 : MS-2 ou Formulaire d’examen médical d’engagement 85 Annexe A Chapitre 5 Problèmes médicaux qui empêchent la participation aux opérations de maintien de la paix Vaccins Problèmes dermatologiques Incapacité à fournir la preuve que tous les vaccins requis par les Nations Unies ont été effectués Thorax Une maladie de la peau active telle que l’eczéma ou le psoriasis généralisé Toute maladie du cœur connue Asthme, symptômes marqués semblables à ceux de l’asthme ou traitement pour une maladie connexe au cours des quatre dernières années Maladie chronique du poumon telle que l’emphysème, la bronchectasie ou la mucoviscidose Une tuberculose active Hypertension non contrôlée par un traitement Crises récentes nécessitant des visites aux services d’urgence ou un suivi rigoureux Stimulateurs cardiaques Conditions nécessitant des anticoagulants Cardiopathie coronarienne Problèmes de dos Antécédents de cancer Chirurgie de la colonne vertébrale (y compris fixation ou fusion interne) Douleurs lombaires récurrentes Les soldats ayant des antécédents de cancer qui ont subi des soins palliatifs, mais qui doivent faire l’objet d’un suivi tous les six moins ou moins ne doivent pas être déployés Autres problèmes Problèmes ostéo-articulaires Ménisectomie (opération du cartilage du genou) au cours de l’année écoulée Fracture des membres inférieurs avec une fixation interne (en métal) encore en place Perte d’un membre Perte totale d’un pouce ou du gros orteil Pied bot (y compris opération subie) Maladies chroniques des articulations telles que la spondylarthrite ankylosante, l’arthrite psoriasique, la polyarthrite rhumatoïde ou la goutte La maladie de Reiter au cours des cinq dernières années Ostéochondrite disséquante Ablation de la rate (splénectomie) Transplantation d’organe subie Réactions allergiques sévères ou anaphylaxie Allergie sévère aux noix Problèmes de circulation sanguine tels que le phénomène de Raynaud Diabètes insulino-dépendants Maladies qui nécessitent une prise de médicaments à long terme, un suivi permanent ou un traitement de substitution telles que les maladies endocriniennes Allergie connue ou intolérance aux antipaludiques Toute immunodéficience, notamment le sida 86 Porteur connu de l’hépatite B ou C Choléra Troubles oculaires Problèmes médicaux chroniques Maladies oculaires chroniques telles que le glaucome, le kératocône et la rétine pigmentaire Opération subie pour un strabisme au cours des six derniers mois Problèmes de la cornée tels qu’une greffe de la cornée ou des ulcères cornéens récurrents Perte ou luxation du cristallin Cataracte ou opération de la cataracte Rétine décollée Troubles de l’oreille Toute maladie chronique nécessitant : Un traitement régulier dont la toxicité nécessite un suivi clinique et de laboratoire fréquent. Un problème médical chronique nécessitant un suivi régulier qui ne peut être reporté le temps du tour de service, par exemple des tumeurs malignes Perforation du tympan Maladies chroniques de l’oreille telles que le cholestéatome Présence de drains transptympaniques Néphrite et urolithiase chronique Maladie polykistique des reins ou calculs rénaux Don d’un rein au cours des deux dernières années Maladie des reins au cours des deux dernières années Grossesse Troubles abdominaux Maladies des reins Maladies abdominales chroniques telles Les femmes enceintes faisant partie du que la maladie de Cronh ou colite ulcéreuse personnel de maintien de la paix seront rapatriées à la fin du cinquième mois de la gestation pour préserver la santé et le bienêtre de la mère et de l’enfant. Troubles neurologiques Conditions psychiatriques Épilepsie ou plus d’une crise après l’âge de cinq ans Toute crise au cours des 10 dernières années Sclérose en plaques Maladies du sang Schizophrénie Troubles obsessionnels compulsifs Dépendance à l’alcool ou à la drogue Troubles post-traumatiques Drépanocytose Sphérocytose congénitale Thalassémie 87 sida Porteur de l’hépatite B ou C Leucémie ou lymphome malin connu. Doit être indemne de maladie et libre de traitement et de contrôle pendant cinq ans 88 Chapitre 5, pièce jointe 1 MS2 ou Formulaire d’examen médical d’engagement AIEA BIT FAO CONFIDENTIEL ITC OMC OM M OMPI OMS ONU ONUDI EXAMEN MÉDICAL D’ENGAGEMENT PNUD UIT UNESC O UNICE F NATIONS UNIES ET INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES Je soussigné(e) autorise tout médecin, hôpital ou clinique mentionnés ci-dessous à communiquer au Service médical de l’Organisation des Nations Unies ou des institutions spécialisées toute information provenant de mon dossier médical et qui serait jugée nécessaire pour donner un avis quant à mon aptitude sur le plan médical à l’emploi dans l’une des organisations précitées. Je certifie que mes réponses aux questions suivantes sont à ma connaissance vraies, complètes et exactes. Je suis informé(e) que toute inexactitude ou omission de ma part qui apparaîtrait sur le présent questionnaire pourrait entraîner la résiliation de mon contrat. Date (jj/mm/aa) : Signature : Les pages 1 et 2 sont à remplir par le candidat NOM DE FAMILLE (EN LETTRES MAJUSCULES) NOM DE JEUNE FILLE SEXE PRÉNOMS M ADRESSE (RUE, VILLE, DISTRICT OU DÉPARTEMENT, PAYS) F DATE DE NAISSANCE NATIONALITÉ EMPLOI POSTULÉ (DÉCRIRE LA NATURE DE L’EMPLOI) TÉLÉPHONE LIEU DE NAISSANCE SITUATION DE FAMILLE Célibataire Marié(e) DATE : (j/m/a) Divorcé(e) DATE : (j/m/a) LIEU DE L’EMPLOI Séparé DATE : (j/m/a) Veuf(ve) DATE : (j/m/a) Avez-vous déjà subi un examen médical pour l’Organisation des Nations Unies ou une des institutions spécialisées ? Avez-vous déjà été employé par l’Organisation des Nations Unies ou l’une de ses institutions spécialisées ? Dans l’affirmative, quand ? Pour quelle organisation ? Où ? ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX Âge état de santé (pour Parents (Pour les vivants, état actuel les Pour les décédés, cause de la mort) vivants) Âge lors du décès Certains des membres de votre famille ont-ils été atteints des troubles suivants ? Père Mère Frères Sœurs Conjoint Enfant(s) Oui Non Lequel ? Hypertension artérielle Maladies du cœur Diabète Tuberculose Asthme Cancer Épilepsie Troubles mentaux Paralysie À REMPLIR PAR LE MÉDECIN EXAMINATEUR EXAMEN MÉDICAL À REMPLIR PAR LE DIRECTEUR DU SERVICE MÉDICAL Classification médicale : Nom du fonctionnaire : Commentaire s: 89 1a 1b 2a 2b Chapitre 5, pièce jointe 1 Département ou division : Date : Signature : DATE : (j/m/a) TRÈS IMPORTANT : Indiquer le nom de l’Organisation ou de l’institution proposant l’emploi : 1. Répondre dans chaque cas par NON ou par OUI ; dans ce dernier cas indiquer la date. Laisser en blanc ou tracer un trait est insuffisant. Lorsque le questionnaire est incomplet, des informations complémentaires sont requises, ce qui entraîne une perte de temps. Avez-vous eu une des maladies ou un des troubles suivants ? Dans l’affirmative, indiquez l’année. OUI OUI OUI OUI NON NON NON NON Date Date Date Date Angines fréquentes Maladies du cœur et des vaisseaux Troubles urinaires Évanouissements Rhume des foins Douleurs dans la région du cœur Troubles rénaux Épilepsie Asthme Varices Calculs rénaux Diabète Tuberculose Troubles digestifs Lumbago Gonococcie Pneumonie Ulcères de l’estomac et du duodénum Douleurs articulaires Pleurésie Jaunisse Maladie de la peau Autres maladies sexuellement transmissibles Affections tropicales Bronchites fréquentes Calculs biliaires Insomnies Amibiase Rhumatismes articulaires aigus Hernie Hypertension artérielle Hémorroïdes 2. Suivez-vous actuellement un traitement ? 3. Avez-vous déjà craché du sang ? Troubles nerveux ou mentaux Fréquents maux de tête Donnez des détails : 4. Avez-vous déjà remarqué du sang dans vos selles ? 5. Paludisme Dans vos urines ? Si oui, précisez : Avez-vous déjà été hospitalisé (hôpital, clinique) ? Où, quand et pourquoi ? 6. Si oui, quand ? Avez-vous déjà été absent du travail plus d’un mois pour raison de maladie ? Et pour quelle maladie ? 7. Si oui, laquelle et depuis quand ? Avez-vous une incapacité partielle de travail après accident ou maladie ? Avez-vous une autre incapacité ? 8. Avez-vous déjà consulté un neurologue, un psychiatre ou un psychanalyste ? Si oui, donnez son nom et son adresse : Motif de la consultation : Date de la consultation (j/m/a) : Si oui, lequel ? 10. Pendant ces trois dernières années, avez-vous pris ou perdu du poids ? 9. Prenez-vous un médicament régulièrement ? Si oui, combien ? Si oui, donnez les raisons : 11. Vous a-t-on déjà refusé une assurance-vie ? Si oui, donnez les raisons : 12. Vous a-t-on déjà refusé un emploi pour raison de santé ? 13. Avez-vous déjà reçu ou demandé une pension pour invalidité permanente ? Taux ? Précisez : Si oui, pendant combien de jours ? 14. Avez-vous déjà séjourné en pays tropical ? 15. Avez-vous présenté des contre-indications médicales aux voyages par voie aérienne ? Bénéficiez-vous d’une capacité de travail entière ? 16. Vous considérez-vous en bonne santé ? 17. Fumez-vous régulièrement ? Cigares Oui Non Non 90 Si oui, que fumez-vous ? Cigarettes Pipe Chapitre 5, pièce jointe 1 Depuis combien d’années fumez-vous ? Quantité journalière : 18. Consommation quotidienne de boissons alcoolisées 19. Votre :médecin ou dentiste vous a-t-il conseillé un traitement médical ou chirurgical dans un proche avenir ? Si oui, précisez : 20. Indiquez toute information complémentaire importante concernant votre santé : 21. Quelles sont vos activités professionnelles actuelles ? Indiquez vos trois derniers emplois : 22. Énumérez les risques professionnels ou autres auxquels vous avez été exposé : 23. Avez-vous été dispensé du service militaire pour raisons médicales ? 24. POUR régulières ? LES FEMMES Oui Vos règles sont-elles Prenez-vous une pilule contraceptive ? Non Sont-elles douloureuses ? Oui Non Vous obligent-elles à garder le lit ? Si oui, pendant combien de jours ? Oui Non Si oui, laquelle ? 91 Non Si oui, depuis Avez-vous déjà été traitée combien d’années ? pour une affection gynécologique : Date de vos dernières règles : Oui Oui Non À REMPLIR PAR LE MÉDECIN EXAMINATEUR APPARENCE GÉNÉRALE Taille : Poids : Peau : Cuir chevelu : cm VUE, ACUITÉ VISUELLE MESURÉE Vision naturelle o.g. Vision avec lunettes Pupilles : Égales ? Fonds d’œil (si nécessaire) : : o.g. o.d. Vision de près o.g. Avec correction o.g. Régulières : o.d. ? Vision des couleurs : : o.d. : o.d. OUÏE À droite Suffisante : Normale : Insuffisante : : (test par À gauche Suffisante : Normale : Insuffisante : : Tympans Gauche: :À droite chuchotage) NEZ-BOUCHE-COU : Nez Pharynx : Dents : Langue Amygdales : Thyroïde : APPAREIL CARDIOVASCULAIRE Artères périphériques Pouls : Auscultation : -carotide : Rythme : Tension artérielle : Choc de pointe : Varices : -tibiale postérieure : -dorsalis pedis : Électrocardiogramme Tracé à joindre APPAREIL RESPIRATOIRE Seins Thorax : APPAREIL DIGESTIF Rate : Abdomen : Hernie : Foie : Toucher rectal : SYSTÈME NERVEUX Réflexes plantaires : Réflexes pupillaires : { -À la lumière : Motricité : - À l’accommodation : Sensibilité : Motricité Signe de Romberg Réflexes rotuliens : Réflexes achiléens : ÉTAT PSYCHIQUE Apparence : Comportement : SYSTÈME GÉNITO-URINAIRE : Reins : Organes génitaux : SQUELETTE : Crâne : Membres supérieurs : Colonne vertébrale : Membres inférieurs : SYSTÈME LYMPHATIQUE 92 : : EXAMEN RADIOGRAPIQUE PULMONAIRE [Prière de ne joindre que le compte-rendu du radiologue, basée sur une radio pulmonaire antéropostérieure (film de taille normale)]. LABORATOIRE Les résultats de tous les examens suivants doivent être portés sauf lorsque figure la mention « si nécessaire ». Sauf accord préalable, seuls les tests officiellement mentionnés sont pris en charge par l’Organisation. Glycé Albumine : mie : Urine : Sang : Sédiment % Hémoglobineg/l : Leucocytes : % Hématocrite Formule leucocytaire (si nécessaire) : Érythocrites : Vitesse de sédimentation : Chimie : Glycémie : Urée ou créatinine : Cholestérol : Acide urique : Réaction (joindre la réponse du laboratoire) sérologique pour la syphilis Examen :des selles (si nécessaire) : COMMENTAIRES (en particulier en ce qui concerne les déclarations du candidat – résumer les anomalies notées) CONCLUSIONS (le médecin examinateur est prié de donner ses conclusions en ce qui concerne l’état physique et mental du candidat, ainsi que son aptitude pour le poste proposé) 93 Le médecin examinateur est prié de vérifier avant l’envoi du rapport que le questionnaire des pages 1 à 2 du présent formulaire a été complètement rempli par le candidat et que tous les résultats des examens demandés ont été portés sur le rapport. Tout rapport incomplet est laissé en instance et nécessite un échange de correspondance, source d’importants délais retardant le recrutement. Nom du médecin examinateur (en caractères d’imprimerie) : Adresse : Signature : DATE : (j/m/a) 94 Chapitre 6 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 2 (droit aux services médicaux et prestation de services médicaux) A. Introduction Les installations médicales de la mission sont au service d’une population intégrée, en uniforme et civile. Tous les niveaux d’installations médicales, y compris les unités de niveau 1 et les installations médicales des contingents doivent fournir des soins à tout le personnel de maintien de la paix, y compris aux unités militaires et de police constituées et aux officiers à titre individuel, au personnel civil recruté sur le plan local et international, et aux VNU, conformément aux modalités des directives mentionnées ci-dessous. Dans certaines missions, le personnel civil des organismes, fonds et programmes de l’ONU reçoit également un traitement. En conséquence, il convient d’assurer une fourniture uniforme des soins médicaux de très haute qualité. Les installations médicales des Nations Unies sont régies par la règle de déontologie qui consiste à fournir des soins médicaux d’urgence à tous dans la mesure du possible. B. Directives 1. Membres des contingents militaires et de police (officiers d’état-major du contingent et de la mission) Le chef du service médical de la force est chargé de s’assurer qu’un soutien sanitaire est disponible pour chaque contingent servant dans la mission. Les membres des contingents militaires et de police constitués doivent recevoir leur traitement médical au sein de l’installation médicale du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police de leur unité, excepté en cas d’urgence, où ils peuvent se faire traiter au sein de l’installation médicale la plus proche (installation des Nations Unies ou locale). Le chef du service médical de la force doit indiquer aux membres des unités constituées de personnel portant l’uniforme qui ne se déploient pas avec leur propre soutien sanitaire les installations médicales qu’ils utiliseront, sauf en cas d’urgence, où l’installation la plus proche pourra également être utilisée. Dans toutes les situations d’urgence, le chef du service médical doit être informé le plus tôt possible, en raison des coûts que peut entraîner l’utilisation d’installations n’appartenant pas aux Nations Unies ou n’ayant pas été attribuées. Les officiers d’état-major du quartier général de la mission sont également orientés vers un dispensaire des Nations Unies ou du pays fournisseur de contingents par le chef du service médical de la force. 2. Experts militaires des Nations Unies en mission et policiers des Nations Unies Les experts militaires des Nations Unies en mission et les policiers des Nations Unies sont orientés vers des installations médicales appartenant aux Nations Unies ou aux contingents. Toutefois, en cas d’urgence, ces groupes peuvent se faire traiter par des installations médicales locales aux frais de l’Organisation. Toutes les demandes de remboursement de frais médicaux, y compris d’hospitalisation, doivent être réglées 95 directement par le chef de l’appui à la mission/Directeur de l’appui à la mission, ou donner lieu au remboursement du patient sur présentation des factures et des pièces justificatives. En tout état de cause et dans la mesure du possible, le chef du service médical doit être informé à l’avance. Tous les examens médicaux requis par les Nations Unies doivent être effectués par un médecin désigné par l’ONU, en principe indiqué par la Division des services médicaux. 3. Personnel des Nations Unies recruté sur le plan international et VNU Tout le personnel civil de maintien de la paix recruté sur le plan international et tous les VNU doivent être orientés vers des installations médicales de la même manière que le personnel portant l’uniforme. Lorsqu’ils sont orientés vers les installations médicales du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, le remboursement se fait conformément au mémorandum d’accord du pays en question. Lorsque le mémorandum d’accord ne fait pas état de la couverture du personnel n’appartenant pas aux contingents, les taux des prestations facturées à l’acte prévus pour le Matériel appartenant aux contingents s’appliquent. 4. Membre du personnel des Nations Unies recruté sur le plan local En règle générale, les fonctionnaires du maintien de la paix recrutés sur le plan local sont censés recevoir des soins médicaux des prestataires du pays hôte et se faire rembourser par le régime d’assurance financé par les Nations Unies. Cependant, s’ils ne disposent pas d’un accès immédiat aux soins médicaux, ou lorsque les soins médicaux fournis par les installations médicales du pays hôte sont inadéquats, ils peuvent se diriger vers les installations médicales des Nations Unies. En l’absence d’installations médicales des Nations Unies, ces fonctionnaires sont orientés vers les installations de soins primaires et d’urgence, tel que prévu par le Manuel MAC.42 5. Sous-traitants Ni les sous-traitants internationaux, ni les sous-traitants locaux n’ont droit à la prise en charge de leurs frais médicaux par l’Organisation. Cependant, des services gratuits leur seront offerts par une installation primaire des Nations Unies en cas d’urgence et de blessure intervenant dans le cadre du travail. Le chef de l’appui à la mission/Directeur de l’appui à la mission peut accorder aux sous-traitants le même statut que celui des fonctionnaires recrutés sur le plan local dans le cadre de leur contrat. Dans ces cas, le traitement au sein des installations de soins primaires des Nations Unies (dispensaire de niveau 1) sera gratuit. Les taux des prestations facturées à l’acte s’appliqueront au traitement dans les installations appartenant aux contingents. 42 Voir le paragraphe 46, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 96 6. Autres organismes des Nations Unies et leur personnel recruté sur le plan local Les fonctionnaires des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies et leur personnel recruté sur le plan local ont droit aux soins médicaux dans les installations médicales de la mission conformément aux dispositions convenues lors de la planification de la mission intégrée et des négociations du mémorandum d’accord. Lors des phases de planification et de déploiement, de nombreuses consultations seront menées afin d’optimiser l’utilisation des ressources sur le terrain sans chevauchement des activités ou concurrence pour les ressources. En l’absence d’un mémorandum d’accord, le personnel de l’équipe de coordination des Nations Unies aura accès aux installations médicales de la mission, y compris aux installations du contingent, sur la base de prestations facturées à l’acte. Il est interdit aux installations médicales des contingents de conclure directement un contrat ou un accord quels qu’ils soient en vue de la prestation de services médicaux, avec toute autre tierce partie, y compris d’autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies. 7. Tous les autres organismes et individus Aucun autre individu, notamment issu des autres organisations (y compris des ONG) n’a droit à une prestation de services médicaux aux frais des Nations Unies, excepté en cas d’urgence. Occasionnellement, à la discrétion du chef de l’appui à la mission/Directeur de l’appui à la mission ou du chef de mission, le soutien sanitaire pourra être fourni à ces entités sur une base de prestation facturée à l’acte, avec le consentement du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Dans le cas où ces services doivent être fournis, une clause de non-responsabilité devra être signée avant la prestation des services. 8. Population locale (relevant du mandat humanitaire des Nations Unies) La responsabilité première des services médicaux des Nations Unies dans les opérations sur le terrain demeure la fourniture d’un soutien sanitaire à la mission. Cependant, si le mandat prévoit la fourniture d’un soutien sanitaire à la population locale, une planification méticuleuse sera alors réalisée à cet égard pendant le processus d’évaluation intégré et fera l’objet d’une coordination entre les Nations Unies, les services de santé du pays hôte, d’autres organismes des Nations Unies et les ONG présentes dans la zone de mission. 9. Population locale (en l’absence d’un mandat humanitaire des Nations Unies) La fourniture de soins médicaux à d’autres groupes de personnel, y compris à la population locale, est une question sensible qui doit être examinée à la lumière des principes humanitaires et du code de déontologie de la pratique médicale. L’installation médicale des Nations Unies n’a aucune obligation de fournir des 97 services médicaux à la population locale, ni d’en assumer la responsabilité, sauf s’il a explicitement été déclaré que son mandat s’étend à ces services. Toutefois, la fourniture de soins médicaux d’urgence doit toujours être assurée à tous les individus, quelle que soit leur affiliation politique, dans les limites des capacités et ressources existantes. Par la suite, le cas sera transféré le plus tôt possible vers une installation médicale locale. 10. Détenus, prisonniers de guerre, réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays Le soutien sanitaire offert à ce groupe de personnes est généralement limité aux soins médicaux d’urgence conformément au droit international. Ces services doivent être fournis en dernier ressort, en collaboration avec d’autres parties intéressées, notamment les organismes des Nations Unies tels que le bureau de liaison du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le bureau de liaison du HautCommissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, les organisations internationales, les ONG, les parties belligérantes, etc., et en coopération avec les sections pertinentes de la mission de maintien de la paix telles que la Section de la liaison humanitaire, les affaires juridiques et civiles, etc. 11. Non-responsabilité Le personnel des Nations Unies non couvert par l’appendice D du Statut et Règlement qui souhaite accéder aux installations médicales du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police ou appartenant aux Nations Unies doit signer une déclaration de non-responsabilité. 98 Chapitre 7 Politiques et procédures en matière de soins de santé - 3 (indemnisations pour blessure, maladie ou décès imputables au service pour le personnel en uniforme) A. Introduction Les Nations Unies prennent des dispositions pour couvrir les coûts induits par le traitement et l’hospitalisation et attribuent des primes à caractère financier en cas d’invalidité ou de décès des membres d’une mission de maintien de la paix. L’examen d’ensemble par le Secrétaire général des arrangements et procédures d’administration et de paiement des indemnités dues en raison du décès ou de l’invalidité de membres des contingents, des unités de police constituées, des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies (A/63/550), du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/63/746), ainsi que de la résolution de l’Assemblée générale (A/RES/64/269) qui ont suivi a établi la mise en œuvre de nouvelles procédures visant à simplifier, rationaliser et harmoniser le traitement de toutes les demandes d’indemnisation du personnel portant l’uniforme. Par le passé, la Division du personnel des missions du DAM traitait les demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies, et la Division du budget et des finances des missions traitait les demandes de remboursement des contingents militaires et des unités de police constituées. L’examen du Secrétaire général cité plus haut a recommandé que la méthode de règlement des demandes d’indemnisation du personnel portant l’uniforme soit placée sous la responsabilité de la Division du budget et des finances des missions (DAM) afin que celle-ci accélère et simplifie la procédure. Au cours de cet examen, il a également été recommandé que le Comité consultatif pour les demandes d’indemnisation ne soit plus impliqué dans l’examen des demandes d’indemnisation des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies. Par conséquent, la Division du budget et des finances des missions ne transmettra plus les demandes d’indemnisation des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies au Comité consultatif pour les demandes d’indemnisation. La résolution 64/269 de l’Assemblée générale citée plus haut a également instruit une augmentation de l’indemnisation versée en cas de décès pour toutes les catégories de personnel portant l’uniforme, la faisant ainsi passer à 70.000 USD. Ces nouvelles procédures sont entrées en vigueur pour les demandes d’indemnisation liées aux incidents survenus après le 1er juillet 2010. Les demandes d’indemnisations reçues avant cette date continueront à être traitées par la Division du personnel des missions. 99 B. Critères de qualification à l’indemnisation Les principaux critères permettant de déterminer l’éligibilité à une indemnisation en cas de décès ou d’invalidité d’un membre d’un contingent militaire ou de police, d’experts militaires des Nations Unies en mission et de policiers des Nations Unies sont décrits ci-dessous : 1. Le décès, la blessure ou la maladie doivent être considérés comme étant survenus dans le cadre de la mission. Lorsqu’une demande d’indemnisation est soumise par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, la Division du budget et des finances des missions/DAM demande un avis de perte ou une « confirmation d’avis de perte » au commandant de la force ou au commissaire de police de la mission pour vérifier que le décès est survenu dans le cadre de la mission. 2. Le décès, la blessure ou la maladie ne doivent pas résulter d’une négligence grave ou d’une faute intentionnelle du personnel portant l’uniforme. 3. Le décès et la blessure ne doivent pas être dus à un problème médical préexistant. C. Dépenses et demandes rejetées En cas de doute, les facteurs décisifs permettant de déterminer si le décès, la blessure ou la maladie peuvent être considérés comme étant survenus dans le cadre de la mission seront examinés dans un esprit de sympathie.43 Conformément aux principes qui précèdent, aucune indemnité n’est octroyée par l’Organisation des Nations Unies si le décès ou l’invalidité d’un membre des contingents militaires ou de police, d’un expert militaire des Nations Unies en mission et d’un policier des Nations Unies est dû à un problème médical préexistant, à un suicide ou à la volonté délibérée de causer la mort, la blessure ou la maladie chez lui-même ou chez quelqu’un d’autre. Lorsque les circonstances du décès, de la blessure ou de la maladie ne sont pas clairement déterminées, ou lorsque d’autres questions se posent, les demandes d’indemnisation peuvent être transmises au Bureau des affaires juridiques pour avis44. D. Procédure de soumission d’un avis de perte45 Chaque cas de blessure ou de décès doit immédiatement être rapporté au Centre de situation du DOMP sous la forme d’un avis de perte (NOTICAS). Ces informations serviront de base à l’examen de toutes les autres demandes d’indemnisation. 43 Voir paragraphe 9(f), section X de la résolution A/RES/61/276. Voir le paragraphe 7 des Directives à l'intention des pays fournissant des contingents relatives à la soumission de demandes d'indemnisation en cas de décès et d'invalidité conformément aux procédures proposées pour le traitement des demandes d'indemnisation en cas d'incidents survenus après le 1er juillet 1997. 45 Voir les procédures opérationnelles permanentes relative à la notification des pertes dans les opération de maintien de la paix, Centre de situation/DOMP, 3 janvier 2006. Les résolutions de l'Assemblée générale sur les indemnisations en cas de décès et d'invalidité (A/52/369 ; A/63/550) ont établi la procédure à suivre pour le traitement de ces demandes. 44 100 E. Responsabilité des États Membres dans la présentation de documents en appui aux demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité46 La demande doit être présentée sur le modèle indiqué à l’annexe IV du Document A/52/369, en y joignant une copie du formulaire d’avis de perte (voir pièce jointe 1, chapitre 7). 1. Pour une demande d’indemnisation en cas de décès, joindre une copie de l’acte de décès. Si le décès est dû à une maladie, fournir une copie des rapports médicaux. La liste suivante indique de façon détaillée les pièces justificatives requises : a) b) c) d) Copie de l’acte de décès. Copie du rapport d’autopsie, s’il en existe un. Copie du certificat médical délivré avant le déploiement (formulaire MS-2). Copie des dossiers médicaux permettant de déterminer s’il existait ou non un trouble antérieur, quel qu’il soit. e) Rapports médicaux établis par l’établissement de soins ou par le médecin. f) Justificatifs des frais médicaux, le cas échéant. g) Justificatifs des frais funéraires. 2. Pour une demande d’indemnisation en cas d’invalidité, joindre un récapitulatif approprié du traitement médical suivi et l’évaluation finale du degré d’invalidité, ainsi que les éventuels dossiers médicaux relatifs à la maladie ou à la blessure. La liste suivante indique de façon détaillée les pièces justificatives requises : a) Rapports médicaux des médecins traitants indiquant le diagnostic et le traitement dispensé et évaluant le degré d’invalidité ou d’incapacité fonctionnelle permanente, après épuisement de toutes les possibilités de traitement.47 b) Tous rapports médicaux se rapportant à la maladie ou à la blessure, notamment, mais non exclusivement, clichés radiographiques, images tomodensitométriques, rapports de pathologie, images de résonance magnétique, etc. c) Copie du certificat médical délivré avant le déploiement. d) Copie des dossiers médicaux permettant de déterminer s’il existait ou non un trouble antérieur, quel qu’il soit ; et e) Justificatifs des frais médicaux, le cas échéant. La liste des dossiers et rapports médicaux énumérée ci-dessus n’est pas exhaustive ; sa teneur varie en fonction de la nature de la blessure ou de la maladie. Le Secrétariat considère que le dossier de demande d’indemnisation est complet lorsque l’État Membre a transmis tous les renseignements médicaux et procède au règlement dans les 90 jours qui suivent la date de réception des derniers documents. 46 Voir la résolution A/63/550 de l'Assemblée générale sur « L'examen d'ensemble des procédures de paiement des indemnités dues en raison du décès ou de l’invalidité de membres des contingents, des unités de police constituées, des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies ». 47 Le pourcentage d'invalidité sera évalué par l'autorité médicale de rang supérieur compétente de l'État Membre sur la base de la dernière édition de l'American Medical Association Guide. 101 F. Délai de soumission des demandes48 Conformément au règlement financier de l’ONU, les obligations financières peuvent normalement être conservées dans les comptes dans un délai de 12 mois après la fin d’un exercice financier. Cependant, conformément aux dispositions spéciales approuvées par l’Assemblée générale, les autres engagements non réglés pour lesquels des demandes n’ont pas encore été reçues ou traitées pendant la période financière pertinente sont conservés et demeurent valides pour une période supplémentaire de quatre ans à la fin de la période de 12 mois. Par la suite, tous les engagements non réglés restants sont annulés et les sommes liquidées sont renvoyées sous forme de crédit aux États Membres. Pour les missions liquidées/closes, il importe particulièrement de déposer les demandes ou d’émettre une déclaration d’intention (y compris un montant estimatif) au plus tard 12 mois après la fin du mandat politique de la mission de maintien de la paix, ce qui permet au Secrétariat d’assurer un budget adéquat pour régler les demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité. En conséquence, ces demandes doivent être transmises en temps voulu. Cependant, bien que les dispositions susmentionnées n’interdisent pas la transmission des demandes d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité à une date ultérieure, il importe de relever que plus le temps passe, plus il pourrait s’avérer difficile de prouver l’incident et de mener des enquêtes, de vérifier les faits, d’obtenir des pièces supplémentaires ou de rechercher des clarifications. Ce qui est d’autant plus le cas si le personnel qui dispose des informations pertinentes a quitté la zone de mission, ou si la mission a fermé. G. Secret médical L’information médicale doit être traitée de façon confidentielle et privilégiée. Cette confidentialité doit être préservée en tout temps. Ni les dossiers médicaux, ni l’information médicale ne doivent être transmis sans autorisation adéquate. L’information ne doit en aucun cas être communiquée à une personne n’étant pas directement impliquée dans la prise en charge du patient. Une exception peut être faite en cas d’ouverture d’une enquête formelle ou de mise en place d’une commission d’enquête, lorsqu’une autorité compétente demande que ces informations soient communiquées. À cet égard, pendant la préparation de l’avis de perte, il importe de veiller à ce qu’un équilibre soit préservé entre le droit de chaque individu au secret médical et les besoins et objectifs de l’Organisation. Pour ce faire, l’avis de perte ne doit pas comporter de détails spécifiques relatifs au diagnostic médical d’un individu, à ses antécédents médicaux ou à un quelconque dossier médical. Il convient de veiller à garantir la confidentialité dans le transfert des dossiers médicaux des patients, la présentation de rapports et autres procédures administratives courantes (par exemple rassembler et présenter des bordereaux de décaissement pour les dépenses médicales). Les 48 Voir le paragraphe 8 des Directives à l'intention des pays fournissant des contingents relatives à la soumission de demandes d'indemnisation en cas de décès et d'invalidité conformément aux procédures proposées pour le traitement des demandes d'indemnisation en cas d'incidents survenus après le 1er juillet 1997. 102 rapports envoyés par la valise diplomatique ou les services postaux des Nations Unies doivent être convenablement scellés et porter l’instruction « à ouvrir uniquement par le destinataire ». Pièces jointes : Chapitre 7, pièce jointe 1 : Formulaire d’avis de perte 103 Formulaire d’avis de perte Nations Unies Nations Unies NOTICAS Référence : A Mission: Date d’envoi : RENSEIGNEMENTS PERSONNELS 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. B Nom de famille Prénoms Pays de nationalité Sexe Rang militaire / équivalent civil Numéro de matricule / numéro de code Numéro de passeport Date de naissance Type de perte Lieu où se trouve la victime [Choisir la réponse appropriée] [Choisir la réponse appropriée] RENSEIGNEMENTS CONCERNANT L’ONU 1. 2. 3. 4. 5. 6. C Nom de la mission Numéro de la carte d’identité de l’ONU Type de contrat La perte a-t-elle eu lieu alors que la victime exerçait ses fonctions Date d’arrivée à la mission Description résumée des fonctions dans la mission [Choisir la réponse appropriée] RENSEIGNEMENTS CONCERNANT LA PERSONNE LA PLUS PROCHE 1. 2. 3. 4. D Nom Adresse Téléphone Lien RENSEIGNEMENTS CONCERNANT L’INCIDENT 1. 2. 3. 4. 5. Date/heure Lieu Type d’incident/circonstances Description de l’incident Observations supplémentaires [Choisir la réponse appropriée] Autorisé par : Titre : Signature [Choisir la réponse appropriée] Nom : 104 Chapitre 8 Qualifications professionnelles minimales requises et procédures de certification technique pour le déploiement du personnel médical dans les missions A. Introduction Le présent chapitre établit les normes médicales professionnelles suivant les considérations ciaprès, ainsi que les procédures de certification technique relatives au déploiement de personnel médical dans les missions : 1. 2. 3. 4. Qualification et expérience des prestataires de soins de santé Normes minimales en matière de soins médicaux Code d’éthique pour les professionnels de la santé Perfectionnement professionnel continu et maintien des compétences B. Qualification et expérience des prestataires de soins de santé La capacité de soutien sanitaire sur le terrain est étroitement liée à la qualification et à la capacité des professionnels de la santé déployés par les États Membres. Le Manuel des règles et procédures régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix (Manuel MAC), ainsi que les Directives générales pour les pays qui contribuent des troupes en vue du déploiement d’unités militaires aux Missions de maintien de la paix des Nations Unies font état des besoins en effectifs requis pour les installations médicales de tous les niveaux dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Cependant, ces directives n’indiquent pas les conditions médicales à remplir sur le plan académique et professionnel par les diverses catégories de personnel médical qui se déploient sur le terrain. Le présent manuel comble cette lacune, car il : Harmonise le système d’éducation national et la pratique médicale parmi les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Fournit des conditions détaillées, telles que le nombre d’années de pratique, l’accréditation nationale en vue d’un exercice autonome de la profession, et tout l’éventail de capacités requises au sein de la spécialité, afin d’appuyer le déploiement d’un personnel médical qualifié qui réponde aux exigences opérationnelles. Le présent manuel introduit également un mécanisme de certification technique professionnelle des Nations Unies basé sur les politiques médicales de l’ONU, tel que définies par la Division des services médicaux, et à mettre en œuvre par la Section du soutien sanitaire en collaboration avec le Service de la constitution des forces pour le déploiement des installations médicales de niveau 1, 2 et 3 du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. 105 1. Qualifications minimum requises a) Médecin/Docteur en médecine : Pour un poste à pourvoir dans une installation médicale de niveau 1, 2 et 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, l’officier médical ayant le titre fonctionnel de docteur en médecine ou de médecin doit remplir les conditions professionnelles suivantes : Avoir un diplôme universitaire en médecine. Avoir au moins trois années d’expérience professionnelle clinique, à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés, dans la pratique de la médecine générale. Avoir un diplôme en traitement des traumatismes aigus et soins de réanimation dans les 12 mois qui précèdent le déploiement49 Avoir une inscription en cours de validité auprès d’un ordre ou d’un conseil national de médecins l’autorisant à exercer la médecine dans son pays ou dans un autre État Membre des Nations Unies. b) Médecin spécialiste : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police (par exemple chirurgien, anesthésiste, chirurgien orthopédiste, gynécologue, etc.), les conditions professionnelles suivantes sont requises : À défaut, un diplôme universitaire de premier cycle assorti de l’expérience professionnelle pertinente. Homologué ou titulaire d’une formation universitaire supérieure dispensée par une institution reconnue dans son pays après avoir suivi avec succès la formation spécialisée dans son domaine, suivie d’au moins deux années de pratique. Autorisation lui permettant d’exercer la médecine, et autorisation d’exercer une spécialisation de façon autonome dans son pays ou dans un autre État Membre de l’ONU. c) Psychologue clinique : pour un poste à pourvoir dans une mission des Nations Unies ayant pour titre fonctionnel psychologue clinique, les conditions suivantes sont requises : Avoir un diplôme universitaire en psychologie clinique. Au moins deux années de pratique en tant que psychologue clinique après l’obtention de l’autorisation d’exercer. 49 La formation doit être équivalente à une formation en urgences traumatologiques spécialisées, à la gestion rapide des traumatismes graves ou à une formation similaire. 106 Doit être homologué et autorisé à pratiquer la psychologie clinique de façon autonome dans son pays ou dans un autre État Membre des Nations Unies. d) Dentiste : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 1, 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, et ayant pour titre fonctionnel dentiste, les conditions suivantes sont requises : Un diplôme universitaire de dentiste assorti de l’expérience professionnelle pertinente. Au moins deux années d’expérience professionnelle clinique, à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés, suite à l’obtention du diplôme de dentiste. Autorisation d’exercer en tant que dentiste dans son pays ou dans un autre État Membre de l’ONU. e) Pharmacien : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 1, 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, et ayant pour titre fonctionnel pharmacien, les conditions suivantes sont requises : Avoir un diplôme universitaire en pharmacie assorti de l’expérience professionnelle pertinente. Au moins deux années d’expérience professionnelle suite à l’obtention du diplôme de pharmacien. Statut reconnu et autorisation d’exercer en tant que pharmacien dans son pays ou dans un autre État Membre de l’ONU. f) Infirmier : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 1, 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, et ayant pour titre fonctionnel Infirmier, les conditions suivantes sont requises : 50 Infirmier professionnel qualifié ayant suivi avec succès un programme agréé de formation en infirmerie (universitaire) 50 ou un programme reconnu débouchant sur un diplôme (quatre années) après l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires. Au moins deux années d’expérience professionnelle clinique, à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés, dans les soins infirmiers généraux, les soins intensifs, la médecine d’urgence et l’administration de la santé. Doit avoir un diplôme reconnu en réanimation et fourniture de soins en cas de traumatismes graves dans les 12 mois précédant le déploiement, et de préférence en urgences traumatologiques en situation préhospitalière ou dans un domaine équivalent. Il peut s'agir d'un programme en trois ou quatre ans selon le pays. 107 Doit être agréé et autorisé à exercer dans son pays ou dans un autre État Membre des Nations Unies51 g) Infirmier spécialisé : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, et ayant pour titre fonctionnel infirmier spécialisé (par exemple infirmier en unité de soins intensifs, infirmier en salle d’opération, infirmier anesthésiste, etc.), les conditions suivantes sont requises : Infirmier professionnel qualifié et reconnu, ayant suivi avec succès un programme agréé de formation en infirmerie (universitaire) ou un programme reconnu débouchant sur un diplôme (quatre années) après l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires. Formation post-élémentaire en soins infirmiers spécialisés (par exemple unité de soins intensifs, salle d’opération, etc.), dispensée par un organisme compétent dans son pays. Au moins deux années de pratique après l’obtention de l’autorisation d’exercer en tant qu’infirmier spécialiste. Doit être agréé et autorisé à exercer dans son propre pays ou dans un autre État Membre des Nations Unies. h) Technicien médical : pour un poste à pourvoir dans un hôpital de niveau 2 ou 3 appartenant à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, et ayant pour titre fonctionnel technicien médical ou équivalent (par exemple technicien de laboratoire, de radiologie, médecine d’urgence, hygiène, pharmacie, etc.), les conditions suivantes sont requises : Diplôme de fin d’études secondaires, assorti d’un diplôme dans le domaine de spécialisation. Au moins deux années de formation théorique et pratique en rapport avec le domaine de spécialité. Une expérience pratique dans le domaine adéquat et une autorisation de pratiquer tous les éléments de la spécialité. Au moins deux années de pratique après l’obtention de l’autorisation d’exercer. i) Auxiliaire sanitaire : les auxiliaires sanitaires sont des prestataires de soins préhospitaliers qui ont recours aux protocoles d’urgence. Les conditions professionnelles de base requises sont soit : Pour les auxiliaires sanitaires : Au moins trois mois de formation en tant qu’auxiliaire sanitaire. 51 Au moins une formation en soins d'urgence traumatologique avancés pour les infirmiers ou une formation équivalente. Pour de plus amples informations, voir le chapitre 3. 108 Un diplôme reconnu en réanimation et fourniture de soins en cas de traumatismes graves, obtenu dans les 12 mois précédant le déploiement, et de préférence en urgences traumatologiques en situation préhospitalière ou dans un domaine équivalent, obtenu dans les mêmes conditions. Au moins deux années d’expérience pratique, à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés, en réanimation cardiorespiratoire ou en gestes élémentaires de survie. Une expérience professionnelle des urgences médicales dans les zones de conflit serait un atout. Soit pour le domaine militaire (aides-soignants) : Au moins une année de formation médicale militaire spécialisée assortie d’un diplôme, et au moins deux années d’expérience médicale professionnelle pertinente. j) Auxiliaire d’ambulance : les auxiliaires d’ambulance doivent avoir les mêmes qualifications que les auxiliaires sanitaires (décrites ci-dessus), ainsi que les qualifications suivantes : Capacité de conduire une ambulance (y compris autorisation adéquate). Capacité à s’orienter à partir d’une carte. Connaissance des opérations de très haute fréquence et des communications de haute fréquence. C. Procédure de certification technique des professionnels de la santé portant l’uniforme Les normes décrites ci-dessus sont prescrites au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police pendant le processus de constitution de la force et s’appliquent à tous les prestataires de services médicaux du pays fournisseur de contingents ou de personnel de polices52 déployés sur le terrain. En cas de nouveau déploiement de prestataires de services médicaux dans un hôpital de niveau 1, 2, ou 3, des copies de toutes les références certifiées par le gouvernement seront fournies au Siège de l’ONU pour certification technique, trois moins avant tout déploiement et avant la signature du mémorandum d’accord. Le résultat de l’exercice d’homologation technique du personnel médical, qui sera conjointement entrepris par le DG/Division des services médicaux, le DAM/Section du soutien sanitaire et la mission sera la mise en place de conditions fondamentales pour le déploiement de toute installation médicale d’un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police sur le terrain. Pour la rotation ultérieure du personnel médical du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, des copies de leurs références certifiées par le gouvernement seront également fournies au Siège de l’ONU pour le même exercice d’homologation technique, au moins trois mois avant leur déploiement sur le terrain. L’annexe A du chapitre 8 fournit le modèle à remplir lorsque le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police soumet les références du personnel médical du pays 52 Le personnel de niveau 1 est également concerné. 109 fournisseur de contingents ou de personnel de police au Siège de l’ONU. Les documents requis par le Siège de l’ONU pour cet exercice d’homologation technique sont : 1. Un diplôme ou une attestation universitaire 2. Un diplôme de spécialisation (le cas échéant) 3. Tout diplôme pertinent en rapport avec les formations ou les ateliers auxquels le candidat a participé 4. Une inscription ou autorisation d’exercer en cours de validité 5. Un curriculum vitae ou une notice personnelle indiquant clairement l’expérience professionnelle du candidat et les dates correspondantes D. Normes minimales de l’Organisation des Nations Unies en matière de soins médicaux53 Dans toutes les missions, le soutien sanitaire doit correspondre à des normes acceptables pour les Nations Unies et tous les États Membres participants. Bien qu’il puisse s’avérer difficile d’atteindre cet objectif en raison des écarts qui existent entre les normes médicales des pays hôtes et les contraintes juridiques, les soins médicaux doivent être fournis à tout le personnel de la mission conformément aux normes prescrites en matière de qualité, de capacité et de services fournis. Tout manquement à ces normes ou toute disparité dans l’application de celles-ci ayant un impact sur les opérations affecte le niveau de soutien sanitaire et le rend par conséquent non éligible pour le déploiement. E. Code d’éthique pour les professionnels de la santé La déontologie médicale est un système de principes moraux qui applique des valeurs et des jugements à la pratique de la médecine. La profession médicale a souscrit à un ensemble de déclarations éthiques conçues principalement au profit du patient. En tant que membre de cette profession, un médecin doit tout d’abord reconnaître sa responsabilité envers les patients, ainsi qu’envers la société, les autres professionnels de la santé et lui-même. Les principes suivants, détaillés dans le paragraphe F ci-dessous constituent les normes minimales de conduite requises pour les professionnels de la santé dans le cadre du service aux Nations Unies. Pour mieux reconnaître les responsabilités complexes et parfois concurrentes des professionnels de la santé et de la sécurité au travail envers les employés, les employeurs, le public, les autorités de la santé publique et du travail et d’autres organismes tels que la sécurité sociale et les autorités judiciaires, le Groupe de travail des directeurs médicaux des Nations Unies recommande que toute déclaration de principes déontologiques formulée au sein de l’Organisation sur les questions de santé au travail, ou tout code déontologique spécifique à un groupe (par exemple aux médecins, infirmiers, hygiéniste, psychologues, etc.) soit basé sur le Code international d’éthique pour les professionnels de la santé au travail et compatible avec ce dernier.54 F. Principes de déontologie médicale Pendant la durée de leur service aux Nations Unies, outre n’importe quel code de déontologie, tous les médecins, y compris les médecins issus du pays fournisseur de contingents ou de 53 54 Pour de plus amples informations, voir le chapitre 5 sur les politiques et procédures en matière de soins de santé. Code international d'éthique pour les professionnels de la santé au travail, mis à jour en 2002. 110 personnel de police et le personnel de l’ONU ou les médecins volontaires en service dans les installations médicales de niveau 1, 2 et 3 du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police ou appartenant à l’ONU doivent adhérer au Code international d’éthique médicale adopté par l’Association médicale mondiale, indiqué dans les sections ci-dessous.55 G. Devoirs généraux des médecins Le médecin devra : 1. Toujours exercer son jugement professionnel de manière indépendante et respecter les plus hautes normes en matière de conduite professionnelle. 2. Respecter le droit d’un patient jouissant de ses capacités d’accepter ou de refuser un traitement. 3. Ne pas se laisser influencer dans son jugement par un profit personnel ou une discrimination injuste. 4. Se consacrer en toute indépendance professionnelle et morale à la prestation de soins compétents avec compassion et respect pour la dignité humaine. 5. Être honnête avec ses patients et ses collègues et signaler aux autorités compétentes les médecins dont la pratique est dépourvue d’éthique et de compétences ou qui ont recours à la fraude et à la tromperie. 6. Ne pas profiter d’avantages financiers ou autres uniquement pour avoir adressé des patients ou prescrit des produits spécifiques. 7. Respecter les droits et préférences des patients, des confrères et des autres professionnels de santé. 8. Être conscient de son rôle important en matière d’éducation du public, mais faire preuve de la prudence requise lorsqu’il divulguera des découvertes, des nouvelles techniques ou de nouveaux traitements par un canal non professionnel. 9. Certifier uniquement ce qu’il a personnellement vérifié. 10. S’efforcer d’utiliser de la meilleure façon possible les ressources de santé afin d’en faire bénéficier les patients et leurs communautés. 11. Chercher à se faire soigner correctement s’il souffre de maladie mentale ou physique. 12. Respecter les codes d’éthique régionaux et nationaux. H. Devoirs du médecin envers ses patients Le médecin devra : 1. Toujours avoir à l’esprit son obligation de respecter la vie humaine. 2. Agir dans le meilleur intérêt du patient lorsqu’il délivrera des soins. 55 Adopté par la 3ème Assemblée générale de l'Association Médicale Mondiale, Londres (Grande-Bretagne) Octobre 1949, et amendé par les 22e Assemblée Médicale Mondiale Sydney (Australie), Août 1968 et 35e Assemblée Médicale Mondiale Venise, Italie, Octobre 1983 et la 57e Assemblée Générale de l'AMM, Pilanesberg, Afrique du Sud, Octobre 2006. 111 3. Faire preuve de la plus complète loyauté envers ses patients et leur faire profiter de toutes les ressources scientifiques dont il dispose. Lorsqu’un examen ou un traitement dépasse ses capacités, le médecin devrait consulter ou adresser le patient à un autre médecin disposant des compétences nécessaires. 4. Respecter le droit du patient à la confidentialité. Il est conforme à l’éthique de divulguer des informations confidentielles lorsque le patient y consent ou lorsqu’il existe une menace dangereuse réelle et imminente pour le patient ou les autres et que cette menace ne peut être éliminée e qu’en rompant la confidentialité. 5. Considérer les soins d’urgence comme un devoir humanitaire à moins d’avoir la certitude que d’autres sont prêts et capables d’apporter ces soins. 6. Dans les situations où il agit pour une tierce partie, s’assurer que le patient est totalement informé de la situation. 7. Ne pas avoir de relations sexuelles avec un patient qu’il traite ou une relation de nature abusive ou manipulatrice. I. Devoirs du médecin envers ses collègues Le médecin devra : 1. Avoir envers ses collègues le même comportement que celui qu’il attend d’eux envers lui. 2. Ne pas compromettre la relation patient-médecin des confrères afin d’attirer des patients. 3. Lorsque cela s’avère médicalement nécessaire, communiquer avec ses collègues impliqués dans les soins du même patient. Cette communication doit respecter la confidentialité concernant le patient et se limiter aux informations nécessaires. J. Problématique hommes-femmes en médecine La demande de personnel féminin va croissante dans les missions avec l’augmentation de personnel féminin civil et de maintien de la paix participant aux opérations de maintien de la paix. Les États Membres qui prévoient de déployer des installations médicales doivent par conséquent veiller à déployer un personnel féminin qualifié et convenablement formé aux côtés de leurs homologues masculins. Un module Gynécologie a été introduit dans le Manuel MAC ; il peut être déployé avec les installations médicales du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police selon qu’il convient. Les dispensaires et cliniques des Nations Unies sont également encouragés à recruter des femmes obstétriciennes et gynécologues ou à déployer du personnel médical avec la même orientation. Le représentant de l’équipe chargée de la visite d’inspection avant déploiement en visite dans le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police se déployant sur le terrain communique des informations qui mettent l’accent sur la nécessité de se déployer avec un large éventail de médicaments et de produits pharmaceutiques pour la santé et l’hygiène de la procréation dans le cadre de leur soutien autonome. Lors de l’installation de blocs sanitaires, des salles de bain pour les femmes sont également prévues. 112 La sensibilisation aux problèmes médicaux liés à la santé de la reproduction et au dépistage éventuel du cancer du sein est encouragée. K. Recours aux chaperons pendant les examens physiques Du point de vue de l’éthique et de la prudence, l’adoption du protocole qui consiste à tenir régulièrement des chaperons disponibles pour les examens du patient est recommandée. Les médecins entendent respecter la dignité du patient et font de leur mieux pour créer une atmosphère agréable et bienveillante pour le patient. Une politique qui encourage les patients à solliciter un chaperon doit être mise en œuvre dans chaque établissement de santé. Les patients doivent en être tenus informés, soit par le biais d’une note affichée à un endroit bien visible, soit, de préférence, dans le cadre d’une conversation initiée par l’infirmier ou le médecin qui prend en charge le patient. Cette politique doit être guidée par les considérations suivantes : 1. Tout patient qui sollicite les services d’un chaperon doit être satisfait. 2. Un professionnel de la santé autorisé doit servir de chaperon si possible. 3. Dans l’exercice de leurs fonctions, les médecins doivent définir des principes clairs concernant le respect de la vie privée du patient et de la confidentialité des informations qui le concerne, auxquels les chaperons doivent adhérer. 4. Lorsqu’un chaperon doit être attribué à une patiente, il convient de créer une opportunité de conversation privée entre le patient et le médecin. 5. Si l’examen se fait en présence d’un chaperon, le médecin doit s’en tenir au strict minimum lorsqu’il recueille les doléances du patient et l’interroge sur ses antécédents, en particulier s’il s’agit d’un patient sensible. 6. Une patiente de sexe féminin doit toujours être accompagnée par un chaperon, quelles que soient les circonstances, lorsque son examen implique une exposition de la poitrine ou de l’appareil génital. 7. Le recours à un chaperon est obligatoire lorsqu’une patiente de sexe féminin se fait examiner par un personnel médical masculin. 8. Les enfants de moins de 16 ans doivent être accompagnés par un chaperon. L. Patients et médecins séropositifs Du point de vue de l’éthique, un médecin ne peut refuser de traiter un patient dont le cas relève de ses compétences pour le seul motif que celui-ci est séropositif. Les personnes séropositives ne doivent pas faire l’objet de discriminations basées sur la peur ou les préjugés. Le Manuel MAC énonce clairement ce principe :56 Le personnel médical doit mener une campagne active de sensibilisation au VIH et d’information sur les modes d’infection et les méthodes de prévention. Aucun membre du personnel médical ni aucun patient ne peut faire l’objet de discrimination en raison d’une infection au VIH avérée ou soupçonnée. Le dépistage dans les installations des Nations Unies doit être confidentiel et se faire de plein gré et aucun dépistage du VIH ne doit être effectué en l’absence de services de soutien psychologique et de conseil. 56 Voir le paragraphe 55, annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC. 113 Lorsque les médecins sont incapables de fournir les services requis par un patient séropositif, ils doivent les orienter vers les médecins ou les installations équipés pour fournir ces services. Un médecin qui se sait séropositif doit s’abstenir de mener toute activité qui crée un risque de transmission de la maladie à d’autres personnes. Annexe : Annexe A Chapitre 8 : Évaluation technique des qualifications professionnelles et de l’expérience du personnel médical des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police 114 Annexe A Chapitre 8 : Évaluation technique des qualifications professionnelles et de l’expérience du personnel médical des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police Nom du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police : Catégorie de l’installation médicale à déployer : Nom du pays fournisseur de Série contingents ou de personnel de police Titre / Contrat Nom Année de Établissements Date de Année de spécialisation Qualifications scolaires naissance qualification (le cas fréquentés échéant) 115 Validité de l’autorisation d’exercer Remarques 116 Chapitre 9 Questions relatives à la santé publique Remarque : le présent chapitre et ses annexes représentent un document évolutif. Lorsqu’il est utilisé, toutes les références doivent être vérifiées pour s’assurer que l’information est toujours valide et reflète les dernières recommandations de l’OMS. A. Introduction Les conflits et les catastrophes naturelles ont souvent des effets dévastateurs sur le système de prestations sanitaires d’un pays ou d’une communauté. Les zones sortantes de conflits où les missions de maintien de la paix sont déployées se caractérisent souvent par des infrastructures de santé publique chancelantes ou des systèmes de soins de santé complètement exsangues. Les missions doivent relever deux défis majeurs : maintenir le personnel déployé sur le terrain en bonne santé et prévenir toute nouvelle dégradation des systèmes de santé publique. Les questions relatives à la santé publique des missions peuvent donc couvrir des sujets très variés que ce manuel ne peut aborder de façon exhaustive. Toutefois, s’appuyant sur l’expérience acquise sur le terrain et sur les meilleures pratiques actuelles, le document aborde brièvement les domaines suivants dans le présent chapitre. Les annexes du chapitre fournissent de plus amples détails : 1) Médecine préventive a) Les politiques d’immunisation des opérations de maintien de la paix, établies conformément à la politique de l’OMS. b) Les maladies à transmission vectorielle et leur contrôle (c.-à-d. le paludisme, les fièvres hémorragiques, etc.). c) Les maladies d’origine alimentaire ou hydrique. d) Le contrôle des maladies transmissibles : flambées, infections nouvelles et émergentes (y compris les IST, le VIH/sida et la grippe pandémique). e) L’hygiène et l’assainissement sur le terrain. f) La planification de programmes d’éducation à la santé pour le personnel de maintien de la paix. 2) Sécurité de l’environnement et santé au travail a) Les objectifs de l’Organisation en vue de la sécurité de l’environnement et la santé au travail dans le système des Nations Unies. 117 b) Les risques sanitaires liés aux opérations de maintien de la paix c) Les accidents de la circulation. 3) Santé mentale et bien-être psychologique a) Informations de base sur la santé mentale et le bien-être psychologique b) Troubles mentaux majeurs et troubles liés à l’abus d’alcool et la toxicomanie c) La santé mentale et les ressources en matière de soutien psychologique dans le système des Nations Unies B. Médecine préventive La médecine préventive est l’un des aspects les plus importants du soutien sanitaire sur le terrain. Des résultats significatifs peuvent être atteints en instaurant des mesures efficaces, notamment la réduction du nombre de journées de travail perdues, du taux de morbidité et des coûts de traitement. La médecine préventive regroupe l’immunisation, la prophylaxie des maladies, la lutte antivectorielle, l’hygiène et l’assainissement. Les menaces sanitaires et les risques professionnels doivent faire l’objet d’une évaluation complète avant le déploiement, ainsi que durant dans le cadre d’un processus continu. Il faut souligner que les mesures préventives en matière de santé font appel à la participation de chaque individu dans la zone de la mission, et qu’une éducation et une formation appropriées en matière de santé sont essentielles pour réussir la mise en œuvre de ces mesures. Les fonctions du chef du service médical, du chef du service médical de la force, des médecins en chef et des médecins du contingent en matière de santé préventive sont définies comme suit : Dans le cadre de la cellule médicale de la mission, le chef du service médical de la force aide le chef du service médical à superviser le fonctionnement et la maintenance des services de santé pour l’ensemble de la force, au nombre desquels tous les aspects liés à la médecine préventive et l’éducation à la santé. Le chef du service médical de la force collabore au nom du chef du service médical avec les autorités sanitaires locales et d’autres organismes internationaux (par exemple l’OMS et le Comité international de la Croix-Rouge) dans la zone de la mission pour mettre en œuvre les directives de la mission en matière de santé publique.57 Sous la direction du chef du service médical de la force, le médecin en chef et les médecins du contingent se voient confier la mise en œuvre des mesures de médecine préventive pour les contingents militaires et le personnel dont ils ont la charge. Il leur incombe de superviser le statut vaccinal des soldats confiés à leurs soins et de gérer directement tout programme de vaccination ou de prophylaxie nécessaire. Dans ce cadre, ils distribuent entre autres des comprimés antipaludiques et des préservatifs et ils effectuent des inspections sanitaires pour la nourriture, l’eau et l’assainissement. Ils sont par ailleurs responsables de l’éducation à la santé et de la formation médicale, dispensées en général par le personnel médical qu’ils supervisent. 57 Pour une description des fonctions, voir le chapitre 2. 118 C. Politique en matière de vaccination58 La Division des services médicaux définit les politiques et recommande les conditions à remplir dans la zone de la mission en matière de vaccination et de chimioprophylaxie, conformément aux directives de l’OMS. Il s’agit des conditions minimales à remplir pour tous les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Les vaccins sont divisés selon les catégories suivantes : 1. Obligatoires Ces vaccins sont exigés par la réglementation sanitaire internationale ou les dispositions nationales fixées par le pays hôte pour les personnes qui se rendent dans la zone de la mission. Les membres du personnel en tenue déployés sans ces vaccinations peuvent être rapatriés au port d’entrée aux frais nationaux, car leur santé sera mise en péril dans la zone de la mission. S’il est nécessaire que ces personnes demeurent dans la zone de la mission, la mission devrait prendre les mesures appropriées pour les vacciner et s’assurer que les dépenses liées à l’administration des vaccins soient déduites du remboursement à la source du pays fournisseur de contingents ou de forces de police. La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les personnes en provenance de pays à risque de transmission de la maladie et pour celles qui se rendent dans des zones de mission à risque de transmission. Elle fait l’objet de dispositions de remboursement particulières dues à son coût élevé ; une demande de remboursement doit être présentée avant que les membres du contingent vaccinés quittent la zone de la mission. Étant donné que toute demande de remboursement présentée au Siège de l’Organisation des Nations Unies doit être vérifiée par la mission avant le remboursement, le certificat international de vaccination de l’OMS ou un document équivalent précisant les vaccins administrés à chaque soldat de la paix doit être remis au Service médical de la mission à l’arrivée dans la mission. En outre, la vaccination anticholérique est maintenant obligatoire pour tout le personnel de maintien de la paix déployé dans des opérations de maintien de la paix. La vaccination anticholérique obligatoire vise à réduire la transmission de la maladie en protégeant le personnel de maintien de la paix du choléra et en empêchant qu’il fasse partie de la chaîne de transmission. La vaccination devrait être appliquée en même temps que d’autres activités de santé publique et de prévention du choléra, dont l’éducation à la santé, l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, tel qu’indiqué à l’annexe D du chapitre 16 : Proposition de formation à la prévention du choléra et sensibilisation à l’hygiène du personnel de maintien de la paix et du personnel civil de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain. 58 Voir le Manuel du matériel appartenant aux contingents, édition 2012, Chapitre 3, annexes A et B, appendice 12. 119 2. Recommandés Ces vaccins sont recommandés pour les personnes se rendant dans une région où il existe un risque de contracter certaines maladies (par exemple l’hépatite A, l’encéphalite japonaise, la méningite ou le choléra). La plupart des vaccins recommandés sont remboursés au titre des coûts correspondant aux contingents (militaires ou de police), mais la vaccination contre l’encéphalite japonaise fait l’objet de dispositions de remboursement particulières dues à son coût élevé : une demande de remboursement doit être présentée avant que les membres du contingent vaccinés quittent la zone de la mission. Étant donné que toute demande de remboursement présentée au Siège de l’Organisation des Nations Unies doit être vérifiée par la mission avant le remboursement, le certificat international de vaccination de l’OMS ou un document équivalent précisant les vaccins administrés à chaque soldat de la paix doit être remis au Service médical de la mission à l’arrivée dans la mission. 3. Courants/infantiles Les vaccins infantiles courants, y compris les rappels, sont ceux qui sont habituellement administrés à la population et aux contingents militaires et de police (diphtérie, coqueluche, tétanos et poliomyélite par exemple), et ne sont pas expressément requis pour les opérations de maintien de la paix. Ce type de vaccin relève de la responsabilité des pays. 4. Facultatifs Ces vaccins sont ceux administrés parce qu’obligatoires dans le pays fournissant des effectifs militaires ou de police, mais ne sont pas obligatoires pour se rendre dans la zone de la mission en vertu de la réglementation internationale ou de celle du pays hôte. Ils n’ont pas été expressément recommandés par le DOMP/DAM (rage, charbon, grippe saisonnière par exemple). Ces vaccins ne sont pas remboursés par l’Organisation des Nations Unies. 5. Cas particuliers Il s’agit de vaccinations ou de médicaments indispensables pour la protection contre des infections nouvelles ou émergentes rencontrées dans la zone de la mission, qui ne sont pas remboursés au titre des catégories énumérées précédemment (par ex. le médicament antiviral Ribavirin contre la fièvre de Lassa, et l’Oseltamivir ou le Tamiflu contre la grippe aviaire). Ces vaccins et médicaments sont soit fournis par l’Organisation des Nations Unies, soit remboursés sur demande précisant les coûts effectifs. Il incombe aux pays (qui assument les dépenses engagées) de veiller à ce que l’ensemble du personnel ait reçu les vaccins obligatoires avant d’être déployé dans la zone de la mission. Le statut vaccinal de chaque individu doit être dûment étayé aux fins du suivi par le médecin du 120 contingent respectif. Chaque membre du contingent devrait recevoir ou avoir dans son dossier médical le certificat international de vaccination de l’OMS ou son équivalent national. Si un schéma vaccinal comprenant des doses multiples n’a pas été mené à son terme avant le déploiement, et si les installations médicales des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sont incapables d’administrer les vaccins suivants, l’Organisation des Nations Unies s’en chargera par le biais d’une installation propriété de l’Organisation des Nations Unies. Le quartier général de la mission se procure dans ce cas les vaccins nécessaires, avec l’aide de la Section du soutien sanitaire. Les pays fournissant des effectifs militaires ou de police doivent rembourser l’Organisation des Nations Unies pour les dépenses engagées au titre de la fourniture des vaccins susmentionnés. Si les contingents sont déployés dans la zone de la mission sans les vaccins requis, ces derniers sont fournis par le groupe du soutien médical. Toutefois, toutes les dépenses engagées sont déduites du remboursement au pays ayant fourni les contingents ou les forces de police. Le chef du service médical de la force est tenu de présenter un relevé de tous les vaccins administrés sur le terrain, en indiquant les noms, numéros d’immatriculation Organisation des Nations Unies et nationalités des bénéficiaires, ainsi que le type de vaccin et les doses administrés. En cas de non-respect des politiques recommandées par l’Organisation des Nations Unies en matière de vaccination et de chimioprophylaxie, l’entrée dans le pays hôte peut être refusée et les demandes de remboursement de frais médicaux et d’indemnisation peuvent être rejetées. D. Maladies à transmission vectorielle Dans le contexte des maladies infectieuses, les vecteurs sont les transmetteurs des organismes causant les maladies qui transportent les agents pathogènes d’un hôte à un autre. En usage courant, les vecteurs sont considérés comme des animaux invertébrés, habituellement des arthropodes Techniquement, toutefois, les vertébrés peuvent également agir comme vecteurs, y compris les renards, les chats et les chiens qui peuvent tous transmettre la rage aux humains par une morsure. Les moustiques et les tiques sont les vecteurs les plus notables de la maladie, bien que plusieurs genres d’arthropodes puissent aussi être porteurs de maladies humaines. La transmission biologique par des arthropodes hématophages représente le mode de transmission de maladies vectorielles le plus important. La transmission des maladies vectorielles aux êtres humains dépend de trois facteurs différents : l’agent pathologique, l’arthropode vecteur et l’hôte humain. Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe A au chapitre 9. Le moustique anophèle est un vecteur de paludisme, de filiarose et de divers virus transmis par les arthropodes (arbovirus) ; il insère son rostre délicat sous la peau et se nourrit du sang de son hôte. Les parasites transportés par le moustique se trouvent dans la majorité des cas au niveau des glandes salivaires (que les moustiques utilisent pour anesthésier l’hôte). Les parasites sont ainsi transmis directement dans la circulation sanguine de l’hôte. Les telmophages comme le phlébotome et la simulie, respectivement vecteurs de leishmaniose et d’onchocercose, cisaillent la peau de l’hôte pour créer un amas sanguin d’où ils puisent leur repas de sang. Les parasites de la leishmaniose infectent à ce moment l’hôte, injectés à travers la salive du phlébotome. Dans un environnement de maintien de la paix des Nations Unies, les maladies à transmission vectorielle comme le paludisme (annexe B du chapitre 9), la dengue (annexe C), la fièvre de Lassa (annexe 121 D), la leishmaniose (annexe E) et l’encéphalite japonaise (annexe F), sont d’une grande importance et sont décrits de manière détaillée dans les annexes référencées. Cela est étroitement lié à la menace que représentent les animaux domestiqués dans la zone de mission. Les détails y relatifs figurent à l’annexe G1 « Animaux dans des environnements de mission : avantages et risques liés à la santé et l’hygiène » et à l’annexe G2 « Rage ». E. Prévention et contrôle des maladies vectorielles Les nouvelles stratégies de prévention et de contrôle des maladies à transmission vectorielle mettent l’accent sur la lutte antivectorielle intégrée, une approche qui renforce les liens entre santé et environnement, optimisant les bénéfices tant pour l’un que pour l’autre. Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe H au chapitre 9. F. Contrôle des maladies transmissibles On définit généralement les maladies transmissibles comme les maladies pouvant être transmises directement d’un individu à l’autre par des excrétions corporelles comme mode de transmission. La maladie à virus Ebola est au nombre des maladies transmissibles ayant eu un impact sévère sur une zone d’opérations de maintien de la paix. Veuillez consulter l’annexe I du chapitre 9 pour de plus amples détails sur les modes de transmission et sur la prévention de la maladie. Certaines maladies transmissibles peuvent se propager par simple contact, à savoir les rhumes, la grippe et la tuberculose se propagent à travers les gouttelettes respiratoires résultant d’une toux, d’un éternuement, ou d’un nez qui coule. D’autres maladies transmissibles, telles que l’hépatite B et le VIH, requièrent un contact avec le sang d’une personne atteinte, tandis que d’autres, telles que la chlamydia, l’herpès et la syphilis, nécessitent un contact intime avec le liquide organique ou les parties génitales d’une personne atteinte. Le VIH, le sida et les IST sont décrits en détail à l’annexe J au chapitre 9. G. Mesures de lutte contre la maladie à virus Ebola prises par le Siège de l’ONU 1. Mise en place d’une action à l’échelle du système pour lutter contre la maladie à Virus Ebola La crise d’Ebola qui s’est déclarée en Afrique de l’Ouest était une flambée épidémique sans précédent que le Conseil de sécurité des Nations Unies a reconnue comme constituant une menace contre la paix et la sécurité internationales. Elle s’est transformée en une situation d’urgence complexe qui a des aspects politiques, sociaux, économiques et humanitaires, ainsi que des ramifications sur le plan de la sécurité, et à laquelle les pouvoirs publics des États touchés ont tenté de remédier sans relâche depuis son apparition. Des organisations non gouvernementales et des organisations de la société civile de plus en plus nombreuses, associées à d’autres partenaires, n’ont pas ménagé leurs efforts, travaillant en première ligne dans des environnements souvent extrêmement difficiles et complexes. Le 12 août 2014, le Secrétaire général a nommé le docteur David Nabarro Coordonnateur principal du 122 système des Nations Unies pour l’Ebola et l’a chargé de définir des orientations stratégiques et d’aider les gouvernements de la région à faire face à la crise. Le 8 septembre 2014, le docteur David Nabarro a activé le mécanisme d’intervention d’urgence de l’Organisation et nommé M. Anthony Banbury Coordonnateur adjoint pour l’Ebola et Responsable de la gestion de la crise. Le 19 septembre 2014, après l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 69/1 par l’Assemblée générale, le Secrétaire général a nommé le docteur Nabarro envoyé spécial pour Ebola, chargé de fournir des orientations stratégiques et d’indiquer la direction à suivre en vue d’améliorer l’efficacité de l’action internationale et de mobiliser l’appui dont les populations et les pays touchés ont besoin. Le Secrétaire général a également créé la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE), dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général Banbury, visant à exploiter les moyens et les compétences de toutes les entités concernées des Nations Unies, dans le cadre d’une structure opérationnelle unique, renforcer la cohésion et l’efficacité de la direction des opérations sur le terrain et permettre des interventions rapides, efficaces, efficientes et cohérentes face à la crise de l’Ebola. Ces activités ont été appuyées par une cellule de crise dont le personnel provenait de divers départements et bureaux du Secrétariat, notamment du DAM, du DG, du DSS et du DOMP, et se composait également de représentants d’institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, parmi lesquels l’OMS, le PNUD, l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial, le Fonds des Nations Unies pour la population et la Banque mondiale. D’autres parties prenantes ont également participé, au nombre desquelles de grands États membres et des entités de soutien. La Cellule a coordonné l’appui de l’ensemble du système des Nations Unies pour la création de la mission et le travail de l’envoyé spécial. Ces activités ont été placées sous la supervision du Bureau de liaison pour l’action des Nations Unies contre l’Ebola lors de sa création. De plus, la Division des services médicaux du DG a assuré la liaison auprès d’organisations mondiales et régionales de la santé telles que l’OMS et les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis pour promulguer et diffuser des principes directeurs devant régir les aspects administratifs et cliniques. Ces principes directeurs constituent la base de la planification visant à protéger et gérer le personnel du système des Nations Unies déployé dans la région d’éclosion ou en revenant. Les ressources de la Division des services médicaux sur l’Ebola sont actuellement disponibles sur le site Web de l’Alerte Ebola d’ISeek (voir https://hr.un.org/page/alerte-ebola) ainsi que le site Web ouvert de l’Équipe de préparation et de soutien en cas de crise, dédié à l’Ebola (voir www.unepst.org/ebola-alert).59 La Division du soutien logistique/DAM a élaboré et exécuté ses plans logistiques et opérationnels en conformité avec ces orientations, afin de garantir l’identification et la mise en place de fournitures et capacités médicales appropriées à l’usage du système des Nations Unies, notamment l’équipement de protection individuelle (EPI), les installations médicales et de mise en quarantaine qui 59 Une page Web dédiée à l’Ebola sur le Portail global des Ressources Humaines pour le personnel qui sera bientôt lancé, sera également disponible et hébergera le contenu de la Division des services médicaux se rapportant à la maladie à virus Ebola. 123 disposent du personnel médical et de l’équipement requis, et les moyens de transport et d’évacuation de patients pour des évacuations sanitaires terrestres et aériennes. Par l’intermédiaire du Service de la constitution des forces et du Bureau de l’état de droit, le DOMP a diffusé toutes les informations se rapportant aux protocoles et aux procédures, sur la base des principes directeurs élaborés par la Division des services médicaux/DG à l’intention des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police concernant le déploiement et la relève des contingents en partance et en provenance de pays touchés par la maladie à virus Ebola (annexe J). 2. Conseils aux voyageurs et procédures de dépistage Les sites Web ci-dessous permettent d’accéder aux dernières informations sur les activités des Nations Unies concernant l’épidémie d’Ebola. Ils comprennent des questions fréquemment posées et des conseils aux voyageurs pour tout le personnel de l’Organisation des Nations Unies à destination ou en provenance des régions ou pays désignés comme zones infectées par le virus Ebola. La Division des services médicaux recommande qu’avant le départ, les membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies en partance vers un pays infecté par le virus Ebola ou en revenant soient soigneusement examinés et que leur aptitude à voyager soit déterminée par le médecin du service médical du lieu d’affectation de départ. À cette fin, des formulaires d’évaluation clinique spécifiques devant être remplis par le personnel médical peuvent être obtenus sur le site Web ci-dessus. a) Site Web de la Division des services médicaux pour le virus Ebola (https://hr.un.org/page/alerte-ebola) b) Site Web de l’Équipe de préparation et de soutien en cas de crise de l’Organisation des Nations Unies sur Ebola (un-epst.org/ebola-alert). 3. Mesures de protection contre la maladie à virus Ebola Le site Web de l’OMS contient des renseignements importants sur Ebola concernant les mesures de protection que doit adopter le personnel de santé (voir www.who.int/csr/disease/ebola/protective-measures-staff/en/). Pour un document mis à jour, plus détaillé et plus complet contenant les directives de l’OMS sur la préparation et la réponse aux flambées épidémiques, voir « Flambées épidémiques de maladie à virus Ebola et Marburg : préparation, alerte, lutte et évaluation » (disponible à l’adresse http://www.who.int/csr/resources/publications/ebola/manual_EVD/fr/). Ce document fournit des renseignements généraux sur la maladie et décrit les méthodes de dépistage et de contrôle, les approches à la gestion d’une épidémie ainsi que la coordination et la mobilisation des ressources. L’annexe I au chapitre 9 fournit une liste de contrôle pour les activités de préparation et d’intervention des installations sanitaires de l’Organisation des Nations Unies. 124 4. Achat d’équipement de protection individuelle, hôpitaux, traitement de la maladie à virus Ebola et installations de soin en isolement L’équipement de protection individuelle est une des mesures de lutte mises en place par l’OMS pour empêcher la transmission de l’Ebola. Même si cette mesure est la plus visible pour lutter contre la transmission, son efficacité dépend de l’application d’autres mesures de contrôle administratif et technique, notamment en ce qui concerne les soins dispensés avec matériels de protection et l’organisation des tâches, l’eau et l’assainissement, l’hygiène des mains, la gestion des déchets et la ventilation. Selon l’OMS, le choix approprié ainsi que l’utilisation sûre des EPI sont de première nécessité, surtout lorsqu’il s’agit d’enfiler, de retirer et de décontaminer les divers EPI après les avoir utilisés. Un récapitulatif sur les recommandations de l’OMS concernant l’équipement de protection individuelle (EPI) dans le cadre de la riposte à la flambée d’infections à filovirus est disponible à l’adresse (www.who.int/csr/resources/publications/ebola/ppe-guideline/en/) ;pour des explications détaillées sur la manière correcte d’enfiler et de retirer l’équipement de protection individuelle, veuillez consulter les pages Web (www.who.int/csr/disease/ebola/put_on_ppequipment.pdf?ua=1 et www.who.int/csr/disease/ebola/remove_ppequipment.pdf?ua=1). Vu la forte virulence du virus Ebola, le DAM a décidé de mettre en place une opération de passation de marché centralisée pour les EPI de toutes les missions de maintien de la paix et missions politiques. Dans la planification de l’opération de passation de marché, les missions ont été classées en trois catégories selon leur niveau de risque : élevé, moyen, faible. La distribution vise une couverture à 100 % pour les missions qui présentent un risque de transmission élevé, comme celles de l’Afrique de l’Ouest, dont la Mission des Nations Unies au Libéria, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau ; une couverture de 50 % pour les missions qui présentent des risques moyens comme la Mission des Nations Unies au Darfour, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine et le Bureau d’appui de l’Organisation des Nations Unies pour la Mission de l’Union africaine en Somalie ; et une couverture de 25 % pour les missions qui présentent des risques faibles, comme la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement, etc. En outre, tous les EPI ont été inclus dans le catalogue des produits se rapportant au contrat-cadre relatif au matériel et aux articles médicaux consomptibles, auquel toutes les missions peuvent accéder au besoin. Ce contrat est également accessible aux organismes apparentés à l’Organisation des Nations Unies œuvrant sur le terrain, sous réserve de la notification et l’accord préalables de la 125 Division des achats de l’Organisation des Nations Unies. Le catalogue sera révisé et mis à jour de temps à autre, conformément aux révisions de l’OMS. H. Pandémie de grippe Une pandémie est une épidémie qui se propage rapidement dans le monde entier, occasionnant des taux élevés de maladie. Les gens ont beau être exposés à différentes souches du virus de la grippe chaque année, l’histoire a montré que de nouvelles souches grippales se développent plusieurs fois par siècle. Eu égard au fait que personne n’a eu l’occasion de développer une immunité vis-à-vis de ces nouvelles souches, celles-ci peuvent se propager rapidement et largement. Si la nouvelle souche du virus se transmet facilement d’un sujet à l’autre, une pandémie de grippe peut se produire à nouveau comme en 2009 lors de la pandémie de grippe à virus A H1N1. Les pandémies ne sont pas des épidémies de grippe saisonnière. La grippe saisonnière est provoquée par de petites mutations de virus de grippe auxquels les gens ont été exposés, et de nouveaux vaccins antigrippe sont mis au point chaque année afin de protéger la population contre les variations prévues des virus en circulation. Étant donné qu’une grippe pandémique est provoquée par une toute nouvelle souche du virus de la grippe, la préparation d’un vaccin par anticipation n’est pas aussi simple que pour la grippe saisonnière. Les directeurs des services médicaux des organismes des Nations Unies ont élaboré un document d’orientation à l’intention des organismes des Nations Unies, portant sur la préparation et la réponse aux pandémies de grippe. Pour avoir accès aux derniers conseils, veuillez consulter l’adresse suivante : (www.uninfluenza.org/sites/default/files/RevisedPandemicGuidelinesOct2011_0.pdf). Cette version mise à jour remplace les directives précédentes des directeurs médicaux de l’Organisation des Nations relatifs à la pandémie de grippe. Ces directives sont axées sur les aspects médicaux de la planification et de la coordination, donc il convient de les envisager dans le cadre d’un processus de planification à l’échelle de l’organisation. Les spécificités des diverses organisations et des différents lieux peuvent imposer une adaptation au niveau local ou la modification des directives. Les missions politiques et de maintien de la paix du DOMP et du DAM devraient élaborer leurs propres plans dans le cadre de leurs structures habituelles de gestion de crises et de leurs groupes fonctionnels. I. Maladies d’origine alimentaire et hydrique Il existe plus de 250 maladies connues d’origine alimentaire. Celles-ci peuvent être causées par des bactéries, des virus ou des parasites. La présence de certaines substances chimiques naturelles et fabriquées dans les produits alimentaires peut aussi rendre les consommateurs malades. Certaines maladies sont dues aux toxines (poisons) de microbes pathogènes (germe), d’autres par des réactions du corps humain agressé par le microbe. Les maladies d’origine hydrique sont causées par des micros organismes pathogènes généralement transmis dans de l’eau douce contaminée. L’infection a lieu généralement pendant la toilette, le lavage, la préparation des repas ou la consommation d’aliments ainsi contaminés. L’expression « maladie 126 d’origine hydrique » est réservée de manière générale aux infections principalement transmises par le contact ou la consommation d’une eau infectée. La plupart des maladies d’origine hydrique provoquent une diarrhée. La prévention des maladies d’origine alimentaire présente des défis en matière de santé publique alimentaire principalement liés à la mauvaise manipulation des aliments. Les maladies d’origine hydrique proviennent généralement de défis liés à l’approvisionnement en eau potable sur le terrain. Ces deux conditions peuvent avoir une issue fatale et leur prévention grâce à des installations sanitaires adéquates et de meilleures pratiques d’hygiène est cruciale. L’Organisation des Nations Unies et les autorités nationales ont la responsabilité conjointe d’assurer un contrôle de qualité pour l’approvisionnement, l’entreposage et la préparation des aliments, ainsi que pour l’approvisionnement en eau potable. Pour de plus amples détails, veuillez consulter les annexes K1 et K2 au chapitre 9. J. Hygiène et assainissement sur le terrain Lorsque le personnel de maintien de la paix est déployé en un lieu donné, il doit établir un programme visant à garder son environnement aussi propre que possible pour limiter la possibilité de maladies. Le monde civil et l’environnement d’un déploiement militaire présentent de nombreuses différences. Le personnel de maintien de la paix déployé dans des régions éloignées n’a peut-être pas le luxe de bénéficier d’une collecte centralisée des déchets et pourrait avoir à mettre en place diverses méthodes détaillées pour l’élimination des ordures et déchets. Cela doit être effectué de manière à éviter une dégradation de l’environnement, notamment s’ils souhaitent gagner la confiance de la population locale. La sécurité du personnel de maintien de la paix pourrait nécessiter qu’il soit déployé dans un périmètre clôturé et emmuré, densément peuplé, ce qui pourrait compromettre le maintien d’une bonne hygiène et d’un environnement salubre. En collaboration avec le chef du service médical, le chef du service médical de la force préparera à l’intention du personnel de maintien de la paix des programmes réguliers d’éducation à la santé. Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe L au chapitre 9. Il faut également prévoir des dispositions qui conviennent au maintien de normes d’hygiène élevées et de l’élimination correcte de déchets. Bien que cela ne relève pas directement de la responsabilité du chef du service médical de la force et du personnel médical du contingent, ces derniers devraient aider le personnel chargé de la logistique, du génie et de l’inspection sanitaire à maintenir ces normes. La façon optimale de procéder consiste à créer une Équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité dont les fonctions sont clairement définies, comme l’indique l’annexe M du chapitre 9. K. Gestion des déchets médicaux60 La Politique environnementale applicable aux Missions des Nations Unies sur le terrain61 exige que les missions gèrent correctement les substances dangereuses, notamment le matériel et l’équipement médicaux. La Politique requiert également que les missions gèrent correctement les déchets de la mission, y compris les déchets médicaux cliniques. Les déchets médicaux 60 61 Il est fait référence au document « Medical Guidelines for Peacekeeping Operations-Waste Management. » La Politique environnementale applicable aux Missions des Nations Unies sur le terrain, 1er juin 2009, DPKO/DFS 2009.6. 127 comprennent, entre autres, tous les déchets biomédicaux tels que les membres, les organes, le sang et les matières tachées de sang, ainsi que les déchets associés tels que les aiguilles, les seringues, les produits pharmaceutiques et les produits de contraste radiologiques. Il convient d’éliminer les déchets médicaux de la zone de mission soit par incinération soit par d’autres méthodes adéquates, à savoir la stérilisation, les méthodes aux micro-ondes et la désactivation électrothermique ou par le biais de contrats locaux avec des organismes médicaux du pays hôte. Quelle que soit la méthode choisie pour l’élimination de ces déchets, il est indiqué que les autorités médicales s’assurent qu’elle ne présente pas un danger immédiat ou futur pour le personnel ou la population locale. L. Sécurité de l’environnement et santé au travail La sécurité de l’environnement et la santé au travail font partie d’un domaine pluridisciplinaire touchant à la sécurité, à la santé et au bien-être des personnes dans le cadre de leur emploi ou de leur travail. Les programmes de santé et de sécurité au travail visent à favoriser un environnement de travail sécurisé. La Politique environnementale fournit à la mission des orientations opérationnelles à respecter concernant les questions environnementales sur le terrain. Les dangers liés à la sécurité environnementale et à la santé au travail qui peuvent surgir dans un environnement de maintien de la paix sont décrits plus en détail à l’annexe N du chapitre 9. M. Objectif de sécurité de l’environnement et de santé au travail au sein de l’Organisation des Nations Unies Conformément à la directive de l’Assemblée générale, la santé au travail au sein des systèmes des Nations Unies devrait promouvoir et maintenir le plus haut niveau de bien-être physique, mental et social pour le personnel de maintien de la paix quel que soit son poste ; éviter l’apparition de problèmes sanitaires chez le personnel de maintien de la paix, dus aux conditions de déploiement ; protéger le personnel de maintien de la paix déployé des risques découlant de facteurs nuisibles à la santé ; et placer et maintenir le personnel de maintien de la paix dans un environnement opérationnel qui soit adapté à ses capacités psychologiques. 62 Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe O au chapitre 9. N. Accidents de la circulation Il est important de noter que les accidents de la circulation sont la principale cause de blessures graves ou fatales se produisant dans le cadre de missions de maintien de la paix. Une étude réalisée en 1997 a démontré que 64 % de 876 accidents examinés étaient des accidents de la circulation routière. Entre 2007 et 2011, 254 décès ont été enregistrés dans des missions de maintien de la paix sur 606 cas d’accidents routiers, ce qui représente 41,2 % de tous les accidents de la circulation. Les causes et les mesures de prévention sont décrites plus en détail dans l’annexe P au chapitre 9. 62 Le rapport du Corps commun d’inspection relatif aux services médicaux soutient ce qui suit : « Les organes délibérants des organismes des Nations Unies devraient adopter des normes appropriées pour les questions de sécurité et de santé au travail, en tenant compte des modifications nouvelles des normes minimales de sécurité et de sûreté opérationnelles et en veillant à leur compatibilité avec celles-ci. » 128 O. Normes minimales de sécurité opérationnelle en matière médicale63 Les Normes minimales de sécurité opérationnelle relatives aux questions médicales constituent un document de politique fondamental pour toutes les opérations des Nations Unies sur le terrain. Elles visent à établir des critères types pour les dispositions de sécurité minimales sur le terrain, en vue de renforcer la sécurité du personnel, de réduire les risques et de soutenir l’exécution des opérations sur le terrain. Elles ont des exigences de soutien médical décrites plus en détail à l’annexe Q. P. Santé mentale et bien-être psychologique La santé est définie dans la Constitution de l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (ONU, 1946). Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels signale que le droit à la santé est « le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre » (ONU, 1966) La santé mentale et le bien-être psychologique sont des éléments clés et une partie intégrante non seulement de la santé, du bien-être et de la qualité de vie sur le plan individuel, mais aussi de la résilience et de la productivité de l’Organisation. Les troubles mentaux et neurologiques ainsi que la toxicomanie sont très répandus et représentent un lourd fardeau dans le monde entier. Les violations des droits fondamentaux de personnes atteintes de ces troubles aggravent le problème. En revanche, une bonne santé mentale est liée à de nombreux effets positifs, y compris une meilleure santé physique, une productivité ou un rendement accru, et une qualité de vie supérieure. Des mesures systématiques visant la santé mentale et le bien-être psychologique du personnel déployé sont primordiales, notamment dans le cadre des missions de maintien de la paix qui en règle générale présentent moins de ressources psychiatriques et plus de facteurs de risque pour la santé mentale. Ces mesures comprennent une évaluation de la santé mentale avant le déploiement et une préparation qui se fonde sur les résultats, des plans pour le soutien de la santé mentale pendant le déploiement convenus avant le déploiement, un suivi au cours de la mission et un soutien post-mission. Le chef du service médical ainsi que les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police doivent tout mettre en œuvre pour s’assurer de la bonne santé mentale et du bien-être psychologique de chaque membre du personnel à chaque phase, avant le déploiement, durant et après. Il est essentiel de promouvoir et de protéger les droits des personnes ayant une déficience mentale et intellectuelle, tout au long du processus.64 Q. Facteurs de stress dans les opérations de maintien de la paix Étant donné les différents facteurs de stress qui existent dans les environnements de maintien de la paix, on ne saurait trop insister sur la nécessité d’évaluer en profondeur la santé mentale avant le déploiement. Le stress peut être défini comme le processus physique et psychologique de 63 Instructions pour la mise en œuvre des Normes minimales de sécurité opérationnelle, 1er mars 2004 ; et Politique du DOMP relative aux Normes minimales de sécurité opérationnelle. 64 Voir la Convention relative aux droits des personnes handicapées (ONU, 2006). Des aménagements raisonnables doivent être apportés en faveur des personnes qui présentent des incapacités mentales ou intellectuelles. Disponible à l’adresse www.un.org/disabilities/default.asp?navid=14&pid=150. 129 réponse et d’adaptation face à des événements ou des situations qui imposent à une personne des contraintes extraordinaires. Il s’agit d’une réaction normale à une situation anormale, qui pourrait cependant provoquer une rupture des mécanismes d’adaptation s’il est autorisé à s’accumuler après une exposition prolongée ou répétée. De nombreux soldats de maintien de la paix doivent faire face à des situations intenses, traumatisantes et même mortelles qui les soumettent à des niveaux de stress alarmant et souvent prolongé. Il est indispensable que le médecin sur le terrain puisse reconnaître les différents types de réactions dues au stress ainsi que les facteurs qui y contribuent et de se familiariser avec les mesures qui peuvent être prises pour y remédier. Ce thème sera examiné de la manière suivante : 1. Facteurs contribuant aux stress du personnel de maintien de la paix : La partie ci-dessous présente les facteurs communs contribuant aux troubles liés au stress dans un environnement de maintien de la paix, entre autres : a) Une mission difficile ou peu claire qui engendre une frustration ou des sentiments d’impuissance dans l’accomplissement de la mission ainsi qu’une perte de confiance à l’égard du leadership. b) Le manque de formation professionnelle face à une tâche donnée, à titre d’exemple les experts militaires des Nations Unies en mission ou les policiers des Nations Unies qui ne peuvent que surveiller et présenter des rapports sans pouvoir intervenir directement dans les situations qu’ils observent. c) La nécessité de se montrer impartial envers les différents acteurs en conflit, en dépit des croyances et convictions personnelles. d) Le manque de reconnaissance de la part des victimes et parfois l’hostilité et le manque de coopération des autorités locales. e) L’absence de sécurité et les craintes relatives à la sécurité personnelle. f) Le stress lié à l’utilisation des armes. g) Le besoin de réprimer ses émotions. h) Les conditions de vie incommodantes. i) La coupure avec le foyer, la famille et les amis. j) Les différences culturelles, les difficultés linguistiques et le changement des habitudes alimentaires. k) L’absence d’occasions de divertissement. l) Le stress post-traumatique (par exemple être exposé à la violence ou la mort, faire l’objet d’intimidation ou de menaces, un accident grave ou une maladie représentant une menace vitale). m) Le stress accompagnant l’exposition à des violations des droits de l’homme et aux personnes qui en sont victimes. n) L’absence de compréhension ou d’empathie de la part de collègues ou le mépris que ces derniers affichent envers l’exposition au stress. 2. Types de réactions au stress 130 Certaines réactions courantes du personnel de maintien de la paix, ayant pour cause l’exposition à des facteurs de stress dans un environnement de maintien de la paix, comprennent notamment : a) Stress de base : de modestes niveaux de stress déclenchés par des situations quotidiennes, qui provoquent tension, frustration, colère et irritation. Ce type de stress est déterminé en grande partie par les attributs physiques et psychologiques d’un individu et peut en général être surmonté. Faute d’intervention, ce stress peut s’intensifier et dépasser le point où il peut être maitrisé, altérant l’humeur de l’individu et son travail. b) Stress cumulatif : il résulte de l’accumulation d’un stress qui se répète, persiste ou s’aggrave, tant et si bien que l’individu n’arrive plus à y faire face. Cette situation débouche sur une dépression, des problèmes d’ordre professionnel et des problèmes relationnels avec les collègues. c) Stress traumatique : Il s’agit d’une expérience traumatisante qui survient lorsqu’un individu est exposé à un assaut physique ou psychologique unique, soudain et violent, dans le contexte de laquelle existe une menace ou un préjudice grave à la personne même ou à une autre personne. d) Syndrome de stress post-traumatique : Cela a trait à la persistance des symptômes provoqués par un épisode de stress traumatique (que l’on pourrait comparer à une plaie qui ne veut pas cicatriser) qui continue à perturber l’individu et l’empêche de reprendre sa vie normale. 3. Gestion du stress Il est important de reconnaître les changements émotionnels, fonctionnels et physiques qui accompagnent les réactions liées au stress. Même si bon nombre de ces réactions sont inévitables, la prise de conscience de ces problèmes par l’individu ou ses collègues, l’honnêteté dans leur examen et la disponibilité d’une aide professionnelle au besoin sont des facteurs essentiels à la gestion du stress. Les composants d’un programme de prévention du stress comprennent : a) L’évaluation minutieuse préalable au déploiement du profil psychologique et physique des fonctionnaires nommés à des postes clés, des experts militaires des Nations Unies en mission et des policiers des Nations Unies. b) La formation après le déploiement sur ce à quoi il faut s’attendre et les façons de gérer le stress. c) Une éducation permanente à la santé portant sur le stress occasionné par le travail, en particulier sur la façon d’identifier les sources de stress, de reconnaître le stress et de prendre les mesures premières pour le soulager. d) Un programme d’activités sociales, de sport et de loisirs prévu par le Siège ou au niveau de l’unité. e) Des séances de groupe pour la rétroaction et les échanges entre pairs. f) Des séances d’analyse pour le personnel après une exposition à des événements traumatisants, menés en groupe et de préférence avec la participation d’un soutien psychosocial qualifié. 131 g) La formation du personnel médical afin qu’il puisse reconnaître les signes et symptômes du stress et gérer de telles conditions. h) L’accès à un appui psychologique professionnel au besoin. Celui-ci est disponible en général dans le cadre d’un soutien sanitaire de niveaux 2 ou 3. Des détails supplémentaires sur la façon de gérer le stress est disponible dans la brochure sur la gestion du stress « Stress Management Booklet » de l’Organisation des Nations Unies publié par le DOMP et distribué au personnel de maintien de la paix avant le déploiement. R. Informations de base sur la santé mentale et le bien-être psychologique Les informations de base sur la santé mentale et le bien-être psychologique comprennent : a) On estime qu’une personne sur quatre au monde souffrira d’un trouble mental au cours de sa vie. b) Environ 1 million de personnes se suicide chaque année, un nombre plus élevé que celui des décès liés à la guerre ou au meurtre. c) Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les jeunes. d) La dépression est la principale cause d’années perdues en raison d’un handicap dans le monde. e) La dépression est classée au troisième rang de la charge mondiale de morbidité ; elle est prévue occuper le premier rang en 2030. Même aujourd’hui, la dépression est la principale cause de morbidité pour les femmes des pays à revenu faible, intermédiaire et élevé. S. Troubles mentaux et troubles liés à la toxicomanie De nombreux troubles mentaux pourraient être traités place par du repos, de la relaxation et d’autres formes de congé pouvant servir comme occasion de suivi régulier par un psychiatre au besoin. Toutefois, un congé de maladie peut s’avérer utile à certains cas particulièrement graves. Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux pour le membre du personnel de maintien de la paix ainsi que pour d’autres. Veuillez consulter le Guide d’intervention mhGAP de l’OMS (OMS, 2010) pour les symptômes et le traitement. T. Santé mentale et soutien psychologique suite à des crises65 La plupart des personnes souffrant de détresse psychologique aiguë après avoir été exposées à des facteurs de stress extrêmes sont mieux prises en charge sans médicament. Dans la plupart des cas, la détresse aiguë diminue de façon naturelle avec le temps, sans intervention extérieure. 65 Modifié par rapport aux « Directives du Cpi concernant la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence », 2007. Disponible à l’adresse : www.who.int/mental_health/emergencies/guidelines_iasc_mental_health_psychosocial_june_2007.pdf ; et au document de l’OMS « Les premiers secours psychologiques : Guide pour les acteurs de terrain », 2011. Disponible à l’adresse : whqlibdoc.who.int/publications/2011/9789241548205_eng.pdf. 132 Tous les acteurs humanitaires et, en particulier, les agents sanitaires doivent être capables de fournir les premiers secours psychologiques. Les premiers secours psychologues sont une réaction humaine de solidarité avec une personne qui souffre et peut avoir besoin d’un soutien que toute personne qui a été formée peut lui offrir. L’OMS ne recommande pas les activités de débriefing psychologique ou toute autre intervention psychologique de groupe comme le fait d’amener la personne à s’exprimer en lui demandant de raconter brièvement, mais systématiquement, les perceptions, les pensées et les réactions émotionnelles qu’elle a eues au cours d’un événement stressant récent. Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe R1 au chapitre 9. Dans certains cas rares, des troubles de l’humeur et de troubles de l’anxiété peuvent se développer. S’il ne s’agit pas d’un trouble grave (par exemple si la personne peut fonctionner et supporter la souffrance), la personne doit recevoir les soins appropriés dans le cadre d’une réponse humanitaire globale. Dans un petit nombre de cas, lorsque la détresse aiguë limite le fonctionnement de base, il faut probablement envisager un traitement clinique S’agissant du traitement clinique de la détresse aiguë, les benzodiazépines sont beaucoup trop souvent prescrites dans la plupart des situations d’urgence. Toutefois, il peut être judicieux de prescrire ces médicaments pour une très courte période pour traiter certains problèmes cliniques spécifiques (l’insomnie grave, par exemple). La prudence est toutefois de mise, car l’utilisation des benzodiazépines entraîne parfois rapidement une pharmacodépendance, en particulier chez les personnes très traumatisées. En plus, différents experts ont soutenu que les benzodiazépines peuvent retarder le processus de rétablissement d’une personne ayant été exposée à des facteurs de stress extrêmes. Pour de plus amples détails, veuillez consulter l’annexe R2 au chapitre 9 ainsi que les ressources répertoriées. U. Santé mentale et ressources en matière de soutien psychologique dans le système des Nations Unies En collaboration avec la cellule des services médicaux, les conseillers du personnel chargés de la gestion du stress offrent un soutien psychologique et en matière de santé mentale à ceux qui en ont besoin. 1. Conseillers du personnel de l’Organisation des Nations Unies chargés de la gestion du stress Des conseillers du personnel chargés de la gestion du stress sont disponibles dans la plupart des missions afin de promouvoir le bien-être psychosocial du personnel et des organismes. Ces conseillers répondent aux besoins quotidiens en matière de conseil et soutiennent au besoin les services médicaux dans le cas ayant trait à la santé mentale. Lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles, le Bureau du Conseiller du personnel de la Division des services médicaux peut être consulté s’il y a lieu.66 Pour tout savoir sur la santé mentale et le bien-être psychologique, notamment les premiers secours psychologiques et la gestion du stress, il convient de lire l’ensemble des annexes R (1, 2 et 3) au chapitre 9. 66 Plus d’informations et de soutien peuvent être obtenus à travers la Division des services médicaux/Bureau du Conseiller du personnel du Siège de l’ONU (courriel : [email protected] (mark urgent) et par téléphone : +1 (212) 963-7044). 133 2. Groupe de gestion du stress traumatique Le Groupe de gestion du stress traumatique du Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) de l’Organisation des Nations Unies répond aux besoins psychosociaux dans les situations d’urgence. Des conseillers régionaux chargés de la gestion du stress sont disponibles à New York pour coordonner les urgences et y répondre. 3. Psychologues cliniques/psychiatres ou infirmier/infirmière psychiatrique en tenue Certaines unités amènent leurs propres psychologues cliniques/psychiatres/infirmiers ou infirmières psychiatriques et fournissent des services de santé mentale et un appui psychosocial sur le terrain. Annexes : Annexe A Chapitre 9 : Maladies à transmission vectorielle Annexe B Chapitre 9 :Paludisme Annexe C Chapitre 9 :Dengue Annexe D Chapitre 9 : Fièvre de Lassa Annexe E Chapitre 9 : Leishmaniose Annexe F Chapitre 9 : Encéphalite japonaise Annexe G1 Chapitre 9 : Animaux dans les environnements de la mission : avantages et risques liés à la santé et l’hygiène Annexe G2 Chapitre 9 : Rage Annexe H Chapitre 9 : Lutte antivectorielle intégrée Annexe I-1 Chapitre 9 : Maladie à virus Ebola Annexe I-2 Chapitre 9 : Division des services médicaux de l’Orgnisation des Nations Unies : Liste de contrôle des activités de préparation et de riposte à Ebola au sein des installations sanitaires de l’Organisation des Nations Unies Annexe J Chapitre 9 : VIH, sida et IST Annexe K1 Chapitre 9 : Maladies liées à l’eau Annexe K2 Chapitre 9 : Maladies d’origine alimentaire Annexe L Chapitre 9 : Planification de programmes d’éducation à la santé pour le personnel de maintien de la paix Annexe M Chapitre 9 : Équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité Annexe N Chapitre 9 : Politique environnementale pour les missions de maintien de la paix Annexe O Chapitre 9 : Risques sanitaires liés aux opérations de maintien de la paix Annexe P Chapitre 9 : Sécurité routière 134 Annexe Q Chapitre 9 : Annexe R1 Chapitre 9 : Annexe R2 Chapitre 9 : Annexe R3 Chapitre 9 : Normes minimales de sécurité opérationnelle en matière médicale Santé mentale et bien-être psychologique : troubles mentaux graves et troubles liés à l’abus d’alcool et la toxicomanie Premiers secours psychologues Gestion du stress 135 Annexe A Chapitre 9 Maladies à transmission vectorielle A. Présentation Les vecteurs67 sont des organismes vivants capables de transmettre des maladies infectieuses d’un être humain à un autre ou d’un animal à un être humain. Il s’agit souvent d’insectes hématophages, qui, lors d’un repas de sang, ingèrent des microorganismes pathogènes présents dans un hôte infecté (homme ou animal), pour les réinjecter dans un nouvel hôte à l’occasion de leur repas de sang suivant. Les moustiques sont les vecteurs les mieux connus. Il en existe d’autres, comme les tiques, les mouches, les phlébotomes, les puces, les triatomes et certains gastéropodes d’eau douce. Vecteurs et les maladies qu’ils transmettent Moustiques Aedes Dengue Fièvre de la vallée du Rift Fièvre jaune Chikungunya Tiques Fièvre hémorragique CriméeCongo Maladie de Lyme Borréliose Rickettsioses (fièvre boutonneuse et fièvre Q) Encéphalite à tiques Tularémie Anophèles Paludisme Culex Encéphalite japonaise Éléphantiasis Fièvre du Nil occidental Phlébotome Puces Triatomes Maladie de Chagas (trypanosomiase américaine) Mouches tsétsés Toxinose du sommeil (trypanosomiase africaine) Leishmaniose Fièvre à phlébotome Peste des rongeurs (transmise des rats à l’homme par les puces) Rickettsiose 67 Simulies Onchocercose (cécité des rivières) Gastéropodes d’eau douce Schistosomiase (bilharziose) Pour des ressources sur les maladies à transmission vectorielle, veuillez consulter les documents suivants : OMS, « Maladies à transmission vectorielle, » mars 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs387/fr/ ; OMS, « A global brief on vector-Borne diseases, » 2014. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/111008/1/WHO_DCO_WHD_2014.1_eng.pdf ; et OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/fr/. 136 Les maladies à transmission vectorielle sont causées par des pathogènes et des parasites présents dans les populations humaines. Chaque année, on relève plus d’un milliard de cas et plus d’un million de décès dans le monde, imputables à des maladies à transmission vectorielle telles que le paludisme, la dengue, la schistosomiase, la trypanosomiase humaine africaine, la leishmaniose, la maladie de Chagas, la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise et l’onchocercose. Les maladies à transmission vectorielle sont responsables de plus de 17% de toutes les maladies infectieuses. Leur répartition est déterminée par une dynamique complexe mêlant facteurs environnementaux et sociaux. La mondialisation des voyages et du commerce, l’urbanisation non planifiée et les défis écologiques comme le changement climatique ont une incidence marquée sur la transmission des maladies ces dernières années. Certaines de ces maladies, comme la dengue, ou les infections à virus chikungunya et au virus du Nil occidental apparaissent dans des pays qui en étaient jusqu’alors exempts. Les modifications des pratiques agricoles, dues aux variations de la température et des précipitations, peuvent influer sur la propagation des maladies à transmission vectorielle. On peut employer les données climatiques pour surveiller et prédire la distribution et les tendances à plus long terme du paludisme et d’autres maladies sensibles au climat. Pour accéder aux cartes de distribution des maladies vectorielles les plus récentes, veuillez consulter le site Web de l’OMS sur les voyages internationaux et la santé (disponible à l’adresse : http://www.who.int/ith/fr/). 137 Annexe B Chapitre 9 Paludisme A. Présentation Selon les dernières estimations publiées en décembre 2013, on a recensé environ 207 millions de cas de paludisme 68 en 2012 (avec une marge d’incertitude de 135 à 287 millions) et environ 627 000 décès (avec une marge d’incertitude de 473 000 à 789 000). Les taux de mortalité du paludisme ont reculé de 42% à l’échelle mondiale depuis 2000, et de 49 % dans la région africaine de l’OMS. La plupart des décès surviennent chez des enfants vivant en Afrique, où un enfant meurt chaque minute du paludisme Les taux de mortalité du paludisme chez les enfants en Afrique ont reculé d’environ 54 % depuis 2000. Le paludisme est dû à des parasites du genre Plasmodium. Ces parasites sont transmis à l’homme par des piqûres de moustiques anophèles infectés, appelés vecteurs du paludisme, qui piquent surtout entre le crépuscule et l’aube. Il existe quatre espèces de parasite responsables du paludisme chez l’homme : Plasmodium falciparum Plasmodium vivax Plasmodium malariae Plasmodium ovale Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax sont les plus communs ; Plasmodium falciparum en est le plus mortel. Au cours des dernières années, certains cas de paludisme ont été provoqués par le parasite Plasmodium knowlesi, une espèce responsable du paludisme chez les singes, qui apparait dans certaines zones forestières de l’Asie du Sud-Est. B. Transmission Le paludisme est exclusivement transmis par les piqûres des moustiques anophèles. L’intensité de la transmission dépend de facteurs liés au parasite, au vecteur, à l’hôte humain et à l’environnement. 20 différentes espèces d’anophèles sont importantes au niveau local autour du monde. Toutes les espèces importantes vectrices du paludisme piquent pendant la 68 Pour des ressources supplémentaires sur le paludisme, veuillez consulter la page de l’OMS intitulée « Paludisme », 2015. Disponible à l’adresse : http://www.who.int/topics/malaria/fr/ ; OMS, « Centre des médias : Paludisme, » avril 2015. Disponible à l’adresse : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs094/fr/ ; OMS, « A global brief on vector-Borne diseases, » 2015. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/111008/1/WHO_DCO_WHD_2014.1_eng.pdf ; OMS, « Guidelines for the treatment of malaria, » avril 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/malaria/publications/atoz/9789241549127/en/; OMS, « Paludisme : informations aux voyageurs, » février 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/malaria/travellers/fr/ ; OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/fr/ ; OMS, « Voyages internationaux et santé : Chapitre 7 Paludisme, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/chapters/ITH_chapter_7fr.pdf?ua=1. 138 nuit. Les anophèles pondent leurs œufs dans l’eau ; chaque espèce a ses préférences. Certaines par exemple préfèrent l’eau douce de faible profondeur comme celle présente dans les flaques, les rizières et les empreintes laissées par les sabots d’animaux. La transmission est plus intense aux endroits où les espèces de moustiques ont une durée de vie relativement longue (ce qui permet au parasite d’achever son cycle de développement à l’intérieur du moustique) et piquent plutôt les êtres humains que les animaux. À titre d’exemple, la longue durée de vie et la forte préférence pour l’homme des espèces africaines de vecteurs expliquent que près de 90% des décès imputables au paludisme surviennent en Afrique. La transmission dépend aussi des conditions climatiques, telles que le régime des précipitations, la température et l’humidité, qui peuvent influer sur l’abondance et la survie des moustiques. À beaucoup d’endroits, la transmission est saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des pluies. Des épidémies de paludisme peuvent survenir lorsque le climat et d’autres conditions favorisent soudainement la transmission dans des régions où les populations sont peu ou ne sont pas immunisées. Elles peuvent aussi survenir lorsque des personnes faiblement immunisées se déplacent vers des régions de transmission intense, par exemple pour trouver du travail ou en tant que réfugiés. L’immunité humaine est un autre facteur important, en particulier chez les adultes dans les zones de transmission modérée à intense. Une immunité partielle se développe après des années d’exposition et, bien qu’elle ne confère jamais une protection totale, elle réduit le risque que l’infection palustre cause des troubles sévères. C’est la raison pour laquelle la plupart des décès par paludisme en Afrique surviennent chez de jeunes enfants, tandis que, dans les zones de faible transmission et où la population est peu immunisée, tous les groupes d’âge sont exposés. C. Symptômes Le paludisme est une affection fébrile aiguë. Chez un sujet non immunisé, les symptômes apparaissent au bout de sept jours ou plus (généralement 10 à 15 jours) après la piqûre de moustique infectante. Les premiers symptômes sont la fièvre, les maux de tête, les frissons et les vomissements ; ils peuvent être modérés et difficiles à attribuer au paludisme. S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme à Plasmodium falciparum peut évoluer vers une affection sévère souvent mortelle. Les enfants fortement atteints développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants : anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une acidose métabolique ou paludisme cérébral. Chez l’adulte, on observe aussi fréquemment une atteinte multiorganique. Dans les zones d’endémie, les personnes peuvent parfois être partiellement immunisées, et il peut y avoir des infections asymptomatiques. Une rechute clinique de paludisme à Plasmodium vivax ou à Plasmodium ovale peut survenir des semaines, voire des mois après la première infection même si le patient a quitté la zone impaludée. Ces nouveaux épisodes se développent à partir de formes hépatiques dormantes appelées hypnozoïtes (inexistantes dans les cas de paludisme à Plasmodium falciparum et Plasmodium malariae). Pour une guérison complète, un traitement spécial visant ces stades hépatiques est nécessaire. 139 D. Qui est exposé ? Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme. La plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie surviennent en Afrique subsaharienne. Toutefois, l’Asie, l’Amérique latine et, dans une moindre mesure, le MoyenOrient et certaines parties de l’Europe sont également affectés. En 2013, 97 pays et territoires étaient confrontés à une transmission continue du paludisme. Certains groupes de la population courent un risque beaucoup plus élevé que d’autres, à savoir : 1. Les jeunes enfants dans les zones de transmission stable qui n’ont pas encore développé une immunité pouvant les protéger contre les formes les plus sévères de la maladie. 2. Les femmes enceintes non immunisées, car le paludisme peut entraîner des taux élevés de fausses couches et peut se solder par une mort maternelle. 3. Les femmes enceintes semi-immunisées dans les régions à haute transmission. Le paludisme peut provoquer une fausse couche ainsi qu’une insuffisance pondérale à la naissance, en particulier au cours d’une première ou deuxième grossesse. 4. Les femmes enceintes semi-immunisées porteuses du VIH dans les zones à transmission stable, au cours de toutes leurs grossesses. Les femmes atteintes d’une infection paludéenne du placenta ont également un risque plus élevé de transmettre l’infection à VIH à leurs nouveau-nés. 5. Les personnes porteuses du VIH ou atteintes du sida. 6. Les voyageurs internationaux venant de zones non endémiques, car ils ne sont pas immunisés. 7. Les migrants des zones d’endémicité et leurs enfants vivant dans des régions non endémiques à leur retour au pays d’origine pour visiter des amis et des parents courent également le risque en raison de l’affaiblissement de l’immunité ou de son absence. E. Diagnostic et traitement Le diagnostic et le traitement précoces du paludisme réduisent l’intensité de la maladie et permettent d’éviter le décès. Ils contribuent aussi à réduire la transmission du paludisme. Le meilleur traitement disponible, en particulier pour le paludisme à Plasmodium falciparum, est une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine. L’OMS recommande que, dans tous les cas présumés, le paludisme soit confirmé par un diagnostic basé sur la recherche des plasmodies (par microscopie ou test diagnostique rapide) avant l’administration d’un traitement. Les résultats de la confirmation parasitologique peuvent être obtenus en 15 140 minutes ou moins. Un traitement sur la seule base des symptômes ne doit être envisagé que si le diagnostic parasitologique n’est pas possible. Des recommandations plus détaillées sont disponibles dans les Directives pour le traitement du paludisme de l’OMS, deuxième édition (à l’adresse : http://www.who.int/malaria/publications/atoz/9789241547925/en/). F. Résistance aux antipaludiques La résistance aux antipaludiques est un problème récurrent. La résistance du Plasmodium falciparum aux précédentes générations de médicaments comme la chloroquine et la sulfadoxine-pyriméthamine s’est généralisée au cours des années 1970 et 1980, sapant les efforts de lutte antipaludique et inversant la tendance des progrès accomplis en matière de survie de l’enfant. Ces dernières années, une résistance des parasites à l’artémisinine a été signalée dans quatre pays du bassin du Mékong : le Cambodge, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam. Bien qu’il existe probablement de nombreux facteurs qui contribuent à l’émergence et la propagation de la résistance, l’utilisation par voie orale de l’artémisinine seule en monothérapie est considérée comme un facteur important. Les patients traités avec une monothérapie à base d’artémisinine peuvent interrompre le traitement prématurément après la disparition rapide des symptômes du paludisme. Il en résulte un traitement incomplet ; des parasites persistent encore dans le sang de ces patients. Sans un deuxième médicament administré dans le cadre d’une polythérapie (la polythérapie à base d’artémisinine, par exemple), des parasites résistants survivent et peuvent être transmis à un moustique et puis à une autre personne. Si la résistance aux artémisinines se développe et se propage à d’autres grandes zones géographiques, les conséquences en termes de santé publique pourraient être désastreuses, car aucun autre médicament antipaludique ne sera disponible avant au moins cinq ans. G. Prévention La lutte antivectorielle est le principal moyen de réduire la transmission du paludisme au niveau de la communauté. Il s’agit de l’unique intervention capable de réduire des niveaux très élevés de transmission à près de zéro. Pour les particuliers, une protection personnelle contre les piqûres de moustiques représente la première ligne de défense dans la prévention du paludisme. Deux formes de lutte antivectorielle sont efficaces dans beaucoup de situations : 1. Moustiquaires imprégnées d’insecticide Les moustiquaires à imprégnation durable sont les moustiquaires de choix dans les programmes de santé publique. L’OMS recommande de distribuer des moustiquaires à imprégnation durable à toutes les populations à risque, quelles que soient leurs conditions. Le moyen le plus rentable d’y parvenir est de les fournir gratuitement, afin que tout le monde y ait accès chaque nuit. 141 2. Pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations La pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations est un moyen très efficace de réduire rapidement la transmission du paludisme. Pour obtenir un résultat optimal, il faut pulvériser des insecticides dans 80% au moins des habitations dans les zones ciblées. Cette pulvérisation est efficace pendant 3 à 6 mois en fonction de la formulation de l’insecticide utilisé et du type de surface pulvérisée. Le DDT peut être efficace pendant 9 à 12 mois dans certains cas. Des formes qui durent plus longtemps des insecticides à effet rémanent pulvérisé actuellement en intérieur ainsi que de nouvelles classes d’insecticides pour les programmes de pulvérisation en intérieur sont en cours de développement. Les médicaments antipaludiques peuvent être utilisés comme stratégie de prévention antipaludique. Il est également possible de se protéger du paludisme au moyen d’une chimioprophylaxie qui supprime le stade sanguin de l’infection palustre, ce qui évite que la maladie ne se déclare. Pour obtenir les dernières informations sur la chimioprophylaxie du paludisme, veuillez consulter le chapitre sur le paludisme du guide sur les voyages internationaux et la santé publié par l’OMS (disponible à l’adresse : http://www.who.int/ith/fr/). H. Résistance aux insecticides À ce jour, une grande partie des succès obtenus contre le paludisme l’ont été grâce à la lutte antivectorielle La lutte antivectorielle dépend grandement de l’utilisation des pyréthrinoïdes, la seule classe d’insecticides actuellement recommandée pour les moustiquaires imprégnées d’insecticide ou de moustiquaires et pour les moustiquaires à imprégnation durable. Ces dernières années, une résistance des moustiques aux pyréthrinoïdes a fait son apparition dans de nombreux pays. Dans certaines zones, on a détecté une résistance aux quatre classes d’insecticides utilisées en santé publique. Fort heureusement, cette résistance n’a que rarement été associée à une baisse de l’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticide à effet rémanent et à la pulvérisation en intérieur, qui restent des moyens très efficaces dans presque toutes les situations. Les pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde suscitent néanmoins de grandes préoccupations. Ces pays se caractérisent par de hauts niveaux de transmission de la maladie et de nombreux signalements de résistance aux insecticides. La mise au point de nouveaux insecticides est une priorité et plusieurs produits prometteurs sont actuellement testés. La mise au point de nouveaux insecticides pour l’imprégnation des moustiquaires est une priorité toute particulière. La détection d’une résistance aux insecticides devrait donc être une composante essentielle de tous les efforts nationaux de lutte antipaludique, afin de garantir la mise en œuvre des méthodes de lutte antivectorielle les plus efficaces. Le choix d’un insecticide pour les pulvérisations à l’intérieur des habitations devrait toujours être une décision prise sur la base des données locales récentes concernant la sensibilité des vecteurs cibles. 142 I. Vaccins antipaludiques Il n’existe actuellement aucun vaccin homologué contre le paludisme ni contre d’autres parasites de l’homme. 143 Annexe C Chapitre 9 Fièvre de dengue A. Présentation La dengue69 est une infection transmise par les moustiques, et sévit dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier. L’incidence de la dengue a progressé au cours des dernières années principalement dans les zones urbaines et semi-urbaines ; elle est devenue un problème majeur de santé publique. La dengue sévère, également connue sous la dénomination dengue hémorragique, a été reconnue pour la première fois dans les années 1950, au cours d’épidémies aux Philippines et en Thaïlande. Aujourd’hui, les pays d’Asie et d’Amérique latine sont les plus touchés et elle est devenue une cause majeure d’hospitalisation et de mortalité pour les enfants dans ces régions. On distingue quatre sérotypes, étroitement apparentés, du virus responsable de la dengue (DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4). La guérison entraîne une immunité à vie contre le stéréotype à l’origine de l’infection. En revanche, l’immunité croisée avec les autres sérotypes après guérison n’est que partielle et temporaire. Des infections ultérieures par d’autres sérotypes accroissent le risque de développer une dengue sévère. B. Charge mondiale de la dengue L’incidence de la dengue a progressé de manière spectaculaire dans le monde entier au cours des dernières décennies. Plus de 2,5 milliards de personnes, soit plus de 40% de la population mondiale, sont à présent exposées au risque de dengue. L’OMS estime actuellement que 50 à 100 millions de personnes par an sont infectées par la dengue dans le monde. On estime que, chaque année, 500 000 personnes atteintes de dengue sévère, dont une très forte proportion d’enfants, nécessitent une hospitalisation. Environ 2,5% d’entre eux meurent. C. Transmission Le moustique Aedes aegypti est le principal vecteur de la dengue. Le virus se transmet à l’homme par la piqûre des femelles infectées. Après une incubation de 4 à 10 jours, un moustique infecté peut transmettre le virus tout le reste de sa vie. L’être humain infecté est le principal porteur du virus ; il permet sa prolifération et sert de source de contamination pour les moustiques qui ne sont pas encore infectés. Les sujets infectés par le virus de la dengue peuvent transmettre l’infection (pendant 4 à 5 jours et au maximum 12 jours) par l’intermédiaire des moustiques du genre Aedes après l’apparition des premiers symptômes. 69 Pour des ressources supplémentaires sur la dengue, veuillez consulter les pages suivantes : OMS, « Thèmes de santé : Dengue, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/topics/dengue/fr/ ; OMS, « Centre des médias : Dengue et dengue sévère, » mai 2015. Disponible à l’adresse hhttp://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs117/fr/ ; OMS, Dengue: Guidelines for diagnosis, treatment, prevention and control, 2009. Disponible à l’adresse http://www.who.int/tdr/publications/documents/dengue-diagnosis.pdf; OMS, « A global brief on vector-Borne diseases, » 2015. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/111008/1/WHO_DCO_WHD_2014.1_eng.pdf ; OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/fr/. 144 Le moustique Aedes aegypti vit en milieu urbain et se reproduit principalement dans des conteneurs produits par l’homme. Contrairement à d’autres moustiques, il se nourrit le jour, avec un pic d’activité tôt le matin et le soir avant le crépuscule. Pendant chaque période où elle se nourrit, la femelle pique de multiples personnes. Le moustique du genre Aedes albopictus est le vecteur secondaire de la dengue en Asie, et s’est propagé en Amérique du Nord et en Europe, en grande partie à cause du commerce international de pneus usagés (un gîte larvaire) et du mouvement des marchandises (par exemple la canne chinoise ou lucky bambou). Cette espèce a une très grande faculté d’adaptation et peut donc survivre dans les régions plus tempérées et plus fraîches de l’Europe Elle se propage en raison de sa tolérance aux températures inférieures à 0°, de sa possibilité d’hiberner et de sa capacité de s’abriter dans des microhabitats. D. Caractéristiques La dengue est une maladie grave de type grippal qui touche les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes, mais dont l’issue est rarement fatale. On suspectera la dengue en présence d’une forte fièvre (40°C/104°F), accompagnée de deux des symptômes suivants : céphalées sévères, douleurs rétro-orbitaires, musculaires, articulaires, nausées, vomissements, adénopathie ou éruption cutanée. Les symptômes perdurent en général de 2 à 7 jours et apparaissent à la suite d’une période d’incubation de 4 à 10 jours après la piqûre d’un moustique infecté. La dengue sévère est une complication potentiellement mortelle due à une fuite plasmatique, une accumulation liquidienne, une détresse respiratoire, des hémorragies profuses ou une insuffisance organique. Les signes d’alerte surviennent de 3 à 7 jours après les premiers symptômes, conjointement à une baisse de la température (en dessous de 38°C/100°F) et comprennent entre autres des douleurs abdominales sévères, des vomissements persistants, une hyper apnée, des saignements des gencives, de la fatigue, une agitation, du sang dans les vomissures. La mort peut survenir dans les 24 à 48 heures suivantes de cette phase critique. Un traitement médical adapté est alors nécessaire pour éviter les complications et le risque de décès. E. Traitement Il n’existe pas de traitement spécifique de la dengue. Pour la dengue sévère, une prise en charge par des médecins et infirmiers expérimentés qui connaissant les effets et l’évolution de la maladie peut sauver des vies en ramenant le taux de mortalité de plus de 20% à moins de 1%. Il est essentiel de maintenir les volumes liquidiens du patient dans le traitement de la dengue sévère. F. Vaccination Il n’y a pas de vaccin contre la dengue. Bien que le développement d’un vaccin contre la dengue et la dengue/sévère a été difficile, des progrès importants ont été faits en ce sens. L’OMS donne des avis techniques et des orientations aux pays et aux partenaires privés pour 145 soutenir la recherche d’un vaccin et son évaluation. Différents vaccins candidats sont à divers stade de leurs essais. G. Prévention et contrôle Actuellement, la seule méthode pour prévenir ou combattre la transmission du virus consiste à lutter contre les vecteurs par les moyens suivants : 1. Éviter que les moustiques n’aient accès aux gîtes larvaires par une gestion et une modification de l’environnement. 2. Éliminer correctement les déchets solides et enlever les habitats créés par l’homme. 3. Couvrir, vider et nettoyer toutes les semaines les conteneurs pour la conservation de l’eau domestique. 4. Épandre des insecticides adaptés sur les conteneurs pour la conservation de l’eau à l’extérieur. 5. Prendre des mesures de protection des personnes et du foyer par la pose de moustiquaires aux fenêtres, le port de vêtements à manches longues, l’utilisation de matériels imprégnés d’insecticide, de spirales et de pulvérisateurs. 6. Améliorer la participation et la mobilisation des communautés pour une lutte antivectorielle durable. 7. En cas d’urgence épidémique, les mesures de lutte antivectorielle comprennent également l’épandage et les pulvérisations d’insecticides. 8. Contrôler et surveiller activement les vecteurs pour déterminer l’efficacité des interventions de lutte. 146 Annexe D Chapitre 9 Fièvre de Lassa A. Présentation Bien qu’ayant été décrit pour la première fois dans les années 1950, le virus à l’origine de la fièvre de Lassa70 n’a été identifié qu’en 1969. La maladie est présente dans les pays d’Afrique occidentale ; le virus est transmis à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les excréments de rongeurs sauvages infectés. La transmission interhumaine et en laboratoire se produit également, notamment en milieu hospitalier par un contact direct avec du sang ou d’autres liquides organiques de patients. La maladie se manifeste progressivement, avec de la fièvre, des vomissements et une douleur rétrosternale. Les signes de la fièvre de Lassa peuvent inclure une injection des conjonctives, un œdème périorbitaire et une enflure au niveau du cou. La surdité survient chez 25% des malades. Dans les cas graves, les patients peuvent se trouver en état de choc, présenter une accumulation de liquide au niveau des poumons et souffrir d’une hémorragie ou d’un œdème cérébral. Le taux global de létalité peut atteindre 15% en milieu hospitalier, mais des soins de soutien précoces améliorent les chances de survie. Un traitement antiviral spécifique à la ribavirine peut également être efficace. Il est difficile de distinguer les signes et symptômes de la fièvre de Lassa de ceux provoqués par les formes graves du paludisme, la fièvre typhoïde, la fièvre jaune et d’autres fièvres hémorragiques virales, mais un diagnostic peut être assisté par le recours à des laboratoires. L’infection par le virus de Lassa ne peut être diagnostiquée avec certitude qu’en procédant à des tests disponibles uniquement dans des laboratoires hautement spécialisés. La prévention de la fièvre de Lassa passe par des stratégies d’éducation sanitaire visant les populations des zones d’endémicité, accordant une attention particulière à la dératisation et la minimisation du contact avec des excréments de rongeurs. Parmi les mesures de lutte contre la transmission du virus, on compte l’utilisation des précautions habituelles, l’isolation de cas suspects et la surveillance des contacts. 70 Pour des ressources supplémentaires sur la fièvre de Lassa, veuillez consulter : OMS, « Relevé épidémiologique hebdomadaire », 11 mars 2005. Disponible à l’adresse http://www.who.int/wer/2005/wer8010.pdf?ua=1 ; CDC, « Lassa fever. » Disponible à l’adresse http://www.cdc.gov/vhf/lassa/. 147 Annexe E Chapitre 9 Leishmaniose A. Présentation La leishmaniose 71 est provoquée par un parasite protozoaire du genre Leishmania lequel compte plus de 20 espèces différentes. Transmise à l’homme par la piqûre de phlébotomes femelles infectés. Elle se décline en trois formes principales : 1. Leishmaniose viscérale La leishmaniose viscérale, également appelée kala-azar, est mortelle en l’absence de traitement. Elle est caractérisée par des poussées irrégulières de fièvre, une perte de poids, une hépatosplénomégalie et une anémie. Elle est fortement endémique dans le sous-continent indien et en Afrique de l’Est. Selon les estimations, entre 200 000 et 400 000 nouveaux cas de leishmaniose surviennent chaque année. Plus de 90% d’entre eux se produisent dans six pays : Bangladesh, Brésil, Éthiopie, Inde, Soudan et Soudan du Sud. 2. Leishmaniose cutanée La leishmaniose cutanée est la forme de leishmaniose la plus fréquente et provoque des ulcères sur les parties exposées du corps, laissant des cicatrices définitives et des handicaps sévères. Environ 95% des cas de leishmaniose cutanée surviennent dans les Amériques, dans le bassin méditerranéen, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Plus des deux tiers des nouveaux cas surviennent dans six pays : Afghanistan, Algérie, Brésil, Colombie, la République islamique d’Iran et la République Arabe Syrienne. On estime qu’il y a 0,7 million à 1,3 million de nouveaux cas chaque année dans le monde. 3. Leishmaniose cutanéo-muqueuse La leishmaniose cutanéo-muqueuse détruit partiellement ou totalement les muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge. Près de 90% des cas de leishmaniose muco-cutanée surviennent dans l’État plurinational de Bolivie, au Brésil et au Pérou. 71 OMS, « Health topics : Leishmaniasis, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/topics/leishmaniasis/en/ ; OMS, « Centre des médias : Leishmaniose, » février 2015. Disponible à l’adresse : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs387/fr/index7.html ; OMS, « A global brief on vector-Borne diseases, » 2015. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/111008/1/WHO_DCO_WHD_2014.1_eng.pdf; OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/fr/. 148 B. Transmission L’épidémiologie de la leishmaniose dépend des caractéristiques de l’espèce, des particularités écologiques locales des sites de transmission, de l’exposition actuelle et passée de la population humaine au parasite et des comportements humains. 1. Bassin méditerranéen Le bassin méditerranéen est principalement touché par la leishmaniose viscérale. Elle sévit dans les zones rurales, dans les villages des régions montagneuses, mais aussi dans certaines zones périurbaines où les parasites du genre Leishmania vivent sur des chiens et d’autres animaux. 2. Asie du Sud-Est L’Asie du Sud-Est est principalement touchée par la leishmaniose viscérale. La transmission se produit généralement dans les zones rurales qui sont situées à moins de 600 mètres d’altitude et se caractérisent par des précipitations annuelles abondantes, un taux moyen d’humidité de plus de 70%, des températures comprises entre 15 et 38°C, une végétation abondante, des sols alluviaux et la présence de nappes d’eau souterraines. La maladie est plus courante dans les villages agricoles, où il est fréquent que les murs des habitations soient en boue séchée et les sols en terre battue, et où les bovins et les autres animaux d’élevage vivent à proximité de l’homme. 3. Afrique de l’Est En Afrique de l’Est, les flambées de leishmaniose viscérale sont fréquentes dans les savanes d’acacias et de balanites du Nord ainsi que dans les savanes et zones forestières du Sud où le phlébotome vit près des termitières. La leishmaniose cutanée sévit quant à elle dans les hauts plateaux d’Éthiopie et dans d’autres régions d’Afrique de l’est où l’on observe des contacts homme-vecteur accrus au sein des villages bâtis sur des collines rocheuses et le long des berges des rivières, habitats naturels du daman. 4. Afro-Eurasie La région afro-eurasienne est principalement touchée par la leishmaniose cutanée. Les projets agricoles et les systèmes d’irrigation peuvent accroître la prévalence de cette forme du fait qu’ils mobilisent des travailleurs extérieurs qui ne sont pas immunisés contre la maladie. Des flambées importantes surviennent dans les villes densément peuplées, en particulier en temps de guerre et lors de migrations de population à grande échelle. Les parasites responsables de la leishmaniose cutanée vivent principalement chez l’homme et chez les rongeurs. 149 5. Amérique Le kala-azar que l’on trouve dans les Amériques est très semblable à celui qui sévit dans le bassin méditerranéen. L’habitude de laisser vivre les chiens et les autres animaux domestiques à l’intérieur des habitations favoriserait l’infection humaine. L’épidémiologie de la leishmaniose cutanée est complexe dans cette région et présente différents cycles de transmission, hôtes réservoirs, phlébotomes vecteurs, manifestations cliniques et réponse au traitement, ainsi que de multiples espèces de Leishmanias qui circulent dans une même zone géographique. C. Leishmaniose dermique post-kala-azar La Leishmaniose dermique post-kala-azar est une séquelle de la leishmaniose viscérale qui se manifeste par une éruption maculaire, papuleuse ou nodulaire localisée sur le visage, la partie supérieure du bras, le tronc et d’autres parties du corps. Cette forme survient principalement en Afrique de l’Est et dans le sous-continent indien, où elle peut avoir une incidence pouvant atteindre jusqu’à 50% et entre 5-10% des patients, respectivement. Elle apparait généralement 6 mois, un an ou plusieurs années après la guérison apparente du kala-azar, mais elle peut également se déclarer avant. Les personnes qui en souffrent sont considérées comme une source potentielle du kala-azar. D. Co-infection leishmaniose-VIH Chez les personnes porteuses à la fois de Leishmania et du VIH, les risques de survenue d’une forme clinique de leishmaniose et de rechute, et les taux de mortalité sont plus élevés. Un traitement antirétroviral permet de ralentir l’évolution de la maladie, de retarder les rechutes et d’allonger la durée de vie des patients co-infectés. E. Principaux facteurs de risque 1. Conditions socioéconomiques La pauvreté accroît le risque de leishmaniose. Les mauvaises conditions de logement et les insuffisances de l’assainissement domestique (l’absence de système de gestion des déchets, les égouts à ciel ouvert par exemple) peuvent favoriser le développement des sites de reproduction et de repos des phlébotomes et augmenter les contacts avec l’homme. Les phlébotomes sont attirés par les généreux repas de sang potentiels que leur offrent les logements surpeuplés. Dormir dehors ou à même le sol et d’autres comportements humains sont susceptibles d’accroître le risque que modère l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides. 2. Malnutrition. 150 Les régimes alimentaires pauvres en protéines, en fer, en vitamine A et en zinc augmentent la probabilité de voir l’infection évoluer en kala-azar. 3. Mobilité de la population Les épidémies des deux principales formes de leishmaniose sont souvent associées aux migrations et à l’arrivée de personnes non immunisées dans des zones où il existe déjà des cycles de transmission. L’exposition professionnelle et l’intensification de la déforestation restent des facteurs importants. Par exemple, les personnes qui s’installent dans des terres autrefois boisées se rapprochent de l’habitat du phlébotome, ce qui peut augmenter rapidement le nombre de cas. 4. Changements environnementaux Plusieurs changements environnementaux peuvent influencer l’incidence de la leishmaniose, dont l’urbanisation, l’intégration du cycle de transmission dans l’habitat humain et l’empiétement des exploitations agricoles et des zones de peuplement sur les forêts. 5. Changement climatique Les conditions climatiques affectent la leishmaniose, et l’évolution des précipitations, des températures et de l’humidité a des répercussions importantes à cet égard. Le réchauffement planétaire et la dégradation des sols modifient de plusieurs manières l’épidémiologie de la leishmaniose : a) L’évolution des températures, de la pluviométrie et de l’humidité peut avoir des effets importants sur les vecteurs et les hôtes réservoirs en modifiant la distribution et en influant sur les taux de survie et la taille des populations. b) Même les plus faibles variations de température peuvent avoir une profonde incidence sur le cycle de développement des promastigotes de Leishmania dans les phlébotomes, et permettre ainsi au parasite de se transmettre là où la maladie n’était pas endémique auparavant. c) Les sécheresses, les famines et les inondations imputables au changement climatique peuvent entraîner des déplacements et des migrations massives vers les zones de transmission de la leishmaniose et la malnutrition affaiblit l’immunité des populations concernées. F. Diagnostic et traitement Le diagnostic de leishmaniose viscérale est posé sur la base d’un examen clinique associé à des tests parasitologiques ou sérologiques (tests diagnostiques rapides entre autres). Les tests sérologiques sont d’un intérêt limité pour la leishmaniose cutanée et la leishmaniose cutanéo- 151 muqueuse. Pour la leishmaniose cutanée, le diagnostic est confirmé lorsque les tests parasitologiques corroborent la manifestation clinique. Le traitement de la leishmaniose est conditionné par plusieurs facteurs parmi lesquels la forme de la maladie, l’espèce du parasite et la situation géographique. La leishmaniose est une maladie traitable dont on peut guérir. Un traitement complet doit être administré rapidement à tous les patients chez qui la leishmaniose viscérale a été diagnostiquée. Des informations détaillées sur le traitement des différentes formes de la maladie en fonction de la zone géographique sont disponibles dans le numéro 949 de la série de rapports techniques sur le contrôle de la leishmaniose (http://whqlibdoc.who.int/trs/WHO_TRS_949_eng.pdf). G. Prévention et contrôle Une panoplie de stratégies d’intervention doit être mobilisée pour prévenir et combattre la leishmaniose, car sa transmission, en effet, s’inscrit dans un système biologique complexe associant l’hôte humain, le parasite, le phlébotome et, parfois, un réservoir animal. Les stratégies clés comprennent : 1. Un diagnostic précoce et une prise en prise en charge efficace des cas permettent de réduire la prévalence et de prévenir handicaps et décès. Des médicaments très efficaces et sûrs existent aujourd’hui contre la leishmaniose, en particulier contre sa forme viscérale, et l’accès à ceux-ci s’améliore de façon significative. 2. La lutte antivectorielle aide à atténuer ou interrompre la transmission de la maladie en s’attaquant aux phlébotomes, en particulier au niveau domestique. Parmi les méthodes utilisées figurent la pulvérisation d’insecticides, les moustiquaires imprégnées d’insecticides, l’aménagement de l’environnement et la protection personnelle. 3. Une surveillance efficace de la maladie est importante. Le dépistage et le traitement précoces des cas aident à réduire la transmission et permettent de surveiller la propagation et la charge de morbidité. 4. La lutte contre les hôtes réservoirs est complexe est doit être adaptée à la situation locale. 5. La mobilisation et la sensibilisation des communautés sont essentielles à la prévention et le contrôle de la leishmaniose ; elles sont mises en place par des interventions visant à modifier de manière efficace les comportements et appliquant des stratégies de communication adaptées à la situation locale. Les partenariats et la collaboration avec les différentes parties intéressées et avec les autres programmes de lutte contre les maladies à transmission vectorielle sont essentiels à tous les niveaux. 152 Annexe F Chapitre 9 Encéphalite japonaise A. Présentation L’encéphalite japonaise (EJ)72 est la cause la plus importante d’encéphalite virale en Asie. Elle est due à un flavivirus transmis par les moustiques et apparenté à ceux de la dengue, de la fièvre jaune et au virus du Nil occidental. Le premier cas d’EJ a été documenté en 1871 au Japon. L’incidence annuelle de la maladie clinique varie d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays et elle peut varier de moins de 10 pour 100 000 habitants jusqu’à plus de 100. Un examen récent des articles publiés a permis d’estimer à près de 68 000 le nombre de cas cliniques d’EJ chaque année dans le monde, pouvant atteindre jusqu’à 24 000 décès (Bulletin de l’OMS, octobre 2011). La maladie touche principalement les enfants. La plupart des adultes des pays d’endémie sont naturellement immunisés après avoir été en contact avec l’infection pendant l’enfance, mais on peut être affecté à n’importe quel âge. B. Signes et symptômes La plupart des infections par le virus de l’EJ sont bénignes (avec de la fièvre et des céphalées) ou sans symptômes apparents, mais, dans environ 1 cas sur 250, elles entraînent une maladie grave se caractérisant par l’apparition brutale d’une forte fièvre, des céphalées, une raideur de la nuque, une désorientation, un coma, des convulsions, une paralysie spastique et la mort ; le taux de létalité peut atteindre 30% des cas symptomatiques. Parmi ceux qui survivent, 20 à 30% gardent des problèmes intellectuels, comportementaux ou neurologiques permanents, comme une paralysie, des convulsions récurrentes ou l’incapacité de parler. C. Transmission Le risque de transmission de l’EJ existe dans vingt-quatre pays des Régions OMS de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental, et touche plus de 3 milliards d’habitants. L’EJ est transmise à l’homme par les piqûres de moustiques infectés du genre Culex (principalement Culex tritaeniorhynchus). Une fois infecté, l’être humain ne développe pas une virémie suffisante pour pouvoir contaminer les moustiques prenant leur repas de sang. Le cycle de transmission du virus se déroule entre les moustiques, les porcs et/ou les oiseaux aquatiques 72 Pour des ressources supplémentaires, veuillez consulter la page de l’OMS, « Immunization, vaccines and biological: Japanese encephalitis, » 9 avril 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/topics/leishmaniasis/en/ ; OMS, « Centre des médias : Encéphalite japonaise, » mars 2014. Disponible à l’adresse : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs387/fr/index7.html ; OMS, «A global brief on vector-Borne diseases, » 2015. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/111008/1/WHO_DCO_WHD_2014.1_eng.pdf ; OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/ith/fr/. 153 (cycle enzootique). On trouve principalement cette maladie en milieu rural et périurbain, là où l’homme vit à proximité des hôtes vertébrés. Dans la plupart des régions tempérées d’Asie, le virus de l’encéphalite japonaise se transmet surtout au cours de la saison chaude, pendant laquelle on peut observer de grandes épidémies. En zone tropicale et subtropicale, la transmission peut survenir toute l’année, mais s’intensifie souvent pendant la saison des pluies et la période précédant les récoltes dans les régions de riziculture. D. Diagnostic Les personnes résidant en zone d’endémie de l’EJ ou y ayant voyagé et manifestant une encéphalite sont considérées comme des cas suspects. Pour confirmer une infection d’EJ et exclure d’autres causes d’encéphalite, il faut faire en laboratoire des tests sur le sérum ou, de préférence, sur le liquide céphalorachidien. La surveillance de la maladie est surtout celle du syndrome d’encéphalite aiguë. Les tests de confirmation en laboratoire sont souvent exécutés dans des sites sentinelles dédiés et des efforts sont mis en œuvre visant à étendre la surveillance basée sur les laboratoires. Une surveillance basée sur les cas est établie dans les pays qui luttent efficacement contre l’EJ au moyen de la vaccination. E. Traitement Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique. Un traitement de soutien vise à soulager les symptômes du patient et à stabiliser son état. Le Programme PATH a élaboré des directives pour les soins cliniques. F. Prévention et contrôle Il existe des vaccins sûrs et efficaces pour la prévention de l’EJ. L’OMS recommande de puissantes activités de prévention et de lutte, dont la vaccination à l’EJ, dans toutes les régions où cette maladie est reconnue comme un problème de santé publique, ainsi qu’un renforcement des dispositifs de surveillance et de notification. D’autres mesures de lutte, par exemple contre les moustiques ou chez les porcins, se sont avérées moins fiables. Tout voyageur se rendant en zone d’endémie de l’encéphalite japonaise doit prendre des précautions pour éviter les piqûres de moustiques et ainsi réduire le risque d’EJ. Les mesures de prévention personnelles comportent l’application de produits répulsifs, le port de vêtements à manches longues, les spirales et les vaporisateurs antimoustiques. G. Flambées épidémiques Des flambées majeures d’EJ se produisent tous les 2 à 15 ans. La transmission s’intensifie pendant la saison des pluies, au cours de laquelle les populations de vecteurs augmentent. Pourtant, on n’a pas encore mis en évidence une recrudescence de la transmission de l’EJ après de grandes inondations ou des tsunamis. La propagation de l’EJ dans de nouvelles zones 154 a été mise en relation avec le développement agricole et la riziculture intensive s’appuyant sur des programmes d’irrigation. 155 Annexe G1 Chapitre 9 Animaux dans les environnements de la mission : avantages et risques liés à la santé et à l’hygiène73 A. Présentation Les animaux vivants dans l’environnement des missions,74 en particulier les chats et les chiens vivant à proximité du personnel de maintien de la paix, ont des effets à la fois positifs et négatifs sur la santé. En nombres restreints, ils sont bénéfiques à la qualité de vie, à l’hygiène et à la santé du personnel. Ils contribuent à la diversité biologique nécessaire à l’équilibre de la nature et sont le moyen le plus économique et le plus respectueux de l’environnement d’éliminer la vermine (rongeurs, serpents, insectes et faune sauvage dangereuse). Ils peuvent, cependant, devenir une menace pour la santé et l’hygiène si leurs populations et leur état de santé ne sont pas contrôlés de manière professionnelle et durable. Les méthodes de contrôle précédemment appliquées par les missions, qui consistaient entre autres à abattre, empoisonner ou déporter les animaux sauvages, ensauvagés, errants, ou appartenant à des personnes privées, sont strictement interdites. Ces méthodes aspiraient à vider complètement les bases de l’Organisation des Nations Unies de tout animal, créant ainsi un vide qui ne durait pas longtemps. Elles bafouent les normes de conduite du personnel de maintien de la paix qui stipulent le respect et la préservation de la faune et elles vont à l’encontre des directives environnementales du DOMP/DAM et celles propres à la mission. On a constaté que les méthodes consistant à empoisonner des animaux, les abattre ou les déporter ont eu des effets néfastes sur la biodiversité et sur la santé de l’homme et des animaux. Les poisons entrent dans la chaîne alimentaire. Les balles perdues au cours des campagnes d’abattage peuvent se solder par des blessures mortelles à des êtres humains. Cette approche se traduit par la survie du plus fort qui se reproduit alors à un rythme encore plus accéléré. La déportation des animaux dans les villes locales ou la nature se solde par un marronnage et par la formation de 73 Pour de plus amples informations sur les normes et protocoles de l’Organisation des Nations Unies relatifs aux animaux dans les environnements de mission, veuillez consulter : la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, le 3 mars 1973 ; les résolutions de l’Assemblée générale A/RES/49/117 ; A/RES/49/119 ; et A/RES/55/201 ; les « Directives générales pour les pays qui contribuent des troupes en vue du déploiement d’unités militaires aux missions de maintien de la paix des Nations Unies, » 2008, du Service de la constitution des forces du DOMP. Disponible à l’adresse http://www.puolustusvoimat.fi/wcm/d212c8004a2f14d7a312ebdd4b5e74eb/TCC+Generic+Guidelines+Approved+signed+7+Ma rch+2008.pdf?MOD=AJPERES&CONVERT_TO=url&CACHEID=d212c8004a2f14d7a312ebdd4b5e74eb ; Directives médicales pour les opérations de maintien de la paix, la lutte phytosanitaire dans les missions de maintien de la paix, 14 mai 2003 ; ONU, « Normes de conduite de l’ONU : Les dix règles du Code de conduite personnelle, applicables aux Casques bleus de l’ONU, » 2010. Disponible à l’adresse https://cdu.unlb.org/UNStandardsofConduct/TenRulesCodeofPersonalConductForBlueHelmets.aspx ; ONU, « Décennie des Nations Unies pour la biodiversité. » Disponible à l’adresse https://www.cbd.int/2011-2020/ ; DOMP/DAM, « Politique environnementale applicable aux Missions des Nations Unies sur le terrain, » juin 2009. 74 Pour des ressources supplémentaires, veuillez consulter la page de l’OMS intitulée « Centre des médias : Rage, » février 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs099/fr/ ; OMS, « Immunization, vaccines and biologicals: Rabies, » février 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/immunization/diseases/rabies/en/ ; OMS, « WHO expert consultation on rabies, » 2013. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/85346/1/9789240690943_eng.pdf?ua=1. 156 groupes. Les meutes de chiens peuvent attaquer des villageois locaux et provoquer des accidents de la circulation ainsi que des dommages importants aux cultures, aux propriétés et à la flore sauvage. Ces méthodes sont nocives pour l’homme et l’environnement, mais la méthode de capture, stérilisation et relâche (TNR) des animaux favorise tant la santé et le bien-être de l’homme que ceux de l’animal et a été scientifiquement établie comme étant la stratégie la plus efficace pour réduire, voire éradiquer la rage. En outre, la méthode de contrôle TNR est connue dans le monde comme la méthode de gestion des populations animales la plus rentable, la plus durable et la plus respectueuse de l’environnement. Cette méthode entraînerait une diminution et un contrôle permanents de la population animale lorsqu’elle est appliquée en combinaison avec d’autres mesures, telles que la réparation des clôtures et le contrôle des sources alimentaires, et permettrait de préserver la diversité des espèces. Seule une nature diversifiée et équilibrée fournirait la nourriture et l’approvisionnement en eau, essentiels et nécessaires à la survie des populations vivant dans des situations précaires, et consoliderait ainsi la paix et la stabilité, principaux objectifs du maintien de la paix. La méthode de contrôleTNR est également la seule stratégie compatible avec les normes et règles comportementales, éthiques et environnementales de l’Organisation des Nations Unies, telles que la Politique environnementale applicable aux missions des Nations Unies, publiée par le DOMP/DAM (juin 2009), la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (1992) et les résolutions 49/117 49/119 et 55/201 de l’Assemblée générale. Les missions devraient donc promouvoir et renforcer les capacités qui leur permettent de mener régulièrement des campagnes TNR jusqu’à ce que les capacités des vétérinaires locaux soient développées et les conditions d’un équilibre naturel soient rétablies parmi les populations animales. La méthode de contrôleTNR comprend une stérilisation des animaux tant mâles que femelles, au nombre desquels les animaux de compagnie et les chiens de garde appartenant à la mission, une vaccination contre la rage et un déparasitage, des conseils portant sur la bonne gestion des déchets, des clôtures adéquates pour la faune et des pratiques de soin des animaux ainsi qu’une propriété responsable, en plus de la prise en charge dans des abris et des refuges des animaux rejetés. La stérilisation chirurgicale doit être la principale méthode utilisée. L’euthanasie n’est indiquée que dans le cas des animaux ayant une maladie contagieuse ou incurable ou ceux qui sont agressifs. Seules des équipes vétérinaires spécialisées doivent mener les campagnes TNR. Lorsque cela s’avère nécessaire, les missions sont invitées à inclure au moins un vétérinaire et au moins un assistant dans la structure des équipes médicales des pays fournisseurs de contingents. Il est fortement recommandé que les vétérinaires du contingent militaire assistent au moins les campagnes TNR, et en l’absence de capacités locales, se chargent eux-mêmes de mener ces campagnes. Cela est particulièrement important dans les régions touchées par la guerre, où le secteur vétérinaire local est généralement l’un des moins développés. Dans des situations pareilles, les environnements de missions sont fortement exposés à des menaces et des dangers liés aux animaux, tels que les zoonoses. Les zoonoses ne s’arrêtent pas d’un coup en dehors de la clôture entourant la mission, donc il est important que les missions soient autorisées à agir immédiatement face à de tels défis et que des ressources suffisantes soient attribuées à la gestion des animaux. 157 Dans le cadre de la gestion des animaux, les missions doivent nommer un responsable qui serait chargé des animaux et de la flore sauvage, évitant de dépendre d’actions sporadiques qui peuvent être dangereuses, notamment lors de la manipulation d’animaux agressifs. Ce responsable identifiera, surveillera et suivra les menaces et les incidents liés à la santé et l’hygiène animales et coordonnera toutes les actions touchant les animaux avec les unités vétérinaires compétentes, le chef du service médical et le commandant du camp. Il ou elle présentera des rapports ou du moins coopérera étroitement avec le chef du service médical et consultera régulièrement avec l’unité environnementale de la mission afin d’agir conformément aux règles et normes des Nations Unies en matière de santé, d’hygiène, d’environnement et de biodiversité. Cette personne doit en outre avoir l’expérience des questions relatives aux animaux sauvages et domestiques et à la flore, être dûment formée aux risques liés à la santé et l’hygiène animales et informée du niveau de prévalence locale des zoonoses et connaitre la faune locale, y compris les espèces menacées d’extinction et vulnérables. La gestion des populations animales doit faire partie des responsabilités de la mission et peut être sous-traitée à des experts au moyen d’un appel d’offres concurrentiel ; la rubrique budgétaire peut être inscrite dans la ligne des services médicaux ou généraux. 158 Annexe G2 Chapitre 9 Rage A. Présentation La rage75 est une zoonose (une maladie transmise de l’animal à l’homme) d’origine virale. Le virus de la rage infecte des animaux domestiques et des animaux sauvages et est transmis à l’homme par le contact direct avec des matières infectieuses, le plus souvent la salive des animaux infectés lors d’une morsure ou d’une égratignure. La rage est présente sur tous les continents sauf l’Antarctique, mais plus de 95 % des cas humains mortels surviennent en Asie et en Afrique. La rage est presque toujours mortelle une fois que les symptômes sont apparus. La rage est une maladie négligée touchant des populations pauvres et vulnérables dans lesquelles les décès sont rarement notifiés. Elle survient principalement dans des communautés reculées où les mesures destinées à prévenir la transmission de l’animal à l’homme n’ont pas été mises en œuvre. La sous-notification des cas de rage empêche la mobilisation des ressources de la communauté internationale aux fins d’éliminer la rage transmise à l’homme par le chien. B. Symptômes La période d’incubation de la rage est généralement de 1 à 3 mois, mais peut durer moins d’une semaine à plus d’un an. La maladie se manifeste d’abord par de la fièvre et souvent, par des douleurs ou une sensation de brûlure (paresthésie), des fourmillements ou des picotements inhabituels ou inexpliqués à l’endroit de la blessure. La propagation du virus dans le système nerveux central entraîne une inflammation progressive et mortelle de l’encéphale et de la moelle épinière. Deux formes de la maladie peuvent s’ensuivre. Les personnes atteintes de la rage furieuse sont hyperactives et excitées, et présentent une hydrophobie et parfois une aérophobie. Le décès survient en quelques jours par arrêt cardiorespiratoire. Dans 30 % environ des cas humains, la rage se présente sous sa forme paralytique. L’évolution est moins spectaculaire et généralement plus longue que dans la rage furieuse. Une paralysie musculaire s’installe graduellement, débutant à l’endroit de la morsure ou de l’égratignure. Le patient sombre lentement dans le coma pour finalement mourir. Les cas de rage paralytique sont souvent mal diagnostiqués et donc contribuent à la sous-notification de la maladie. 75 Pour des ressources supplémentaires, veuillez consulter la page de l’OMS intitulée « Centre des médias : Rage, » février 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs099/fr/ ; OMS, « Immunization, vaccines and biologicals: Rabies, » février 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/immunization/diseases/rabies/en/ ; OMS, « Voyages internationaux et santé, » 2015. Disponible à l’adresse 159 C. Diagnostic Il n’existe pas de test permettant de diagnostiquer la rage humaine avant le début de la phase clinique. En l’absence des signes spécifiques d’hydrophobie ou d’aérophobie, le diagnostic clinique peut s’avérer difficile. La rage humaine peut être confirmée intravitam et postmortem par diverses techniques de diagnostic visant à détecter le virus entier, l’antigène du virus, ou des acides nucléiques dans les tissus infectés (encéphale, peau, urine ou salive). D. Transmission Le virus se transmet à l’homme par morsure ou griffure profonde d’un animal infecté. Le chien est le principal hôte et vecteur du virus rabique. Il est la cause de tous les cas mortels de rage humaine, estimés à 50 000, survenant chaque année en Asie et en Afrique. Dans la région des Amériques, la plupart des cas de rage humaine ont pour origine la chauve-souris. La rage est aussi devenue récemment une menace pour la santé publique en Australie et en Europe de l’Ouest. Les cas mortels chez l’homme à la suite d’un contact avec un renard, un raton laveur, une mouffette, un chacal, une mangouste ou d’autres espèces carnivores sauvages hôtes sont très rares. La transmission à l’homme peut aussi se produire par contact direct de matériel infectieux, habituellement de la salive avec les muqueuses d’une personne ou une blessure non cicatrisée sur la peau. La transmission interhumaine par morsure est théoriquement possible, mais n’a jamais été confirmée. Dans de rares cas, la rage peut être contractée par inhalation d’un aérosol contenant du virus ou lors de la transplantation d’un organe infecté. La consommation de viande crue ou d’autres tissus d’animaux atteints de rage n’est pas une source d’infection pour l’homme. E. Prophylaxie postexposition Par prophylaxie postexposition prévoit : 1. Le traitement de la plaie, le plus rapidement possible après l’exposition. 2. L’administration d’une série de doses d’un vaccin antirabique puissant et efficace qui soit conforme aux normes de l’OMS. 3. L’administration d’immunoglobuline antirabique, si indiquée. L’administration d’un traitement efficace peu de temps après l’exposition permet d’éviter l’apparition des symptômes et le décès. F. Traitement de la plaie L’élimination du virus de la rage sur le site de l’infection par des moyens chimiques ou physiques est une forme efficace de protection. Un traitement local rapide de toutes les 160 morsures et griffures qui peuvent être contaminées par le virus de la rage est donc important. Les premiers soins recommandés comprennent un nettoyage immédiat et minutieux de la plaie pendant au moins 15 minutes avec de l’eau et du savon, un détergent, de la povidone iodée ou d’autres substances qui tuent le virus de la rage. G. Prophylaxie postexposition recommandée La prophylaxie post-exposition recommandée dépend du type de contact avec l’animal suspect (voir le tableau). Figure X Tableau : Catégories de contact et prophylaxie post-exposition recommandée Catégories de contact avec l’animal enragé suspect Mesures de prophylaxie post-exposition Catégorie I : la personne a touché ou nourri l’animal, l’animal l’a léché sur une peau intacte Aucune mesure Catégorie II : l’animal a mordillé la peau découverte de la personne ou a causé des éraflures mineures ou des égratignures sans saignement Catégorie III : griffures ou morsures transdermales uniques ou multiples, léchage sur une peau éraflée, contamination des muqueuses par la salive au contact de la langue de l’animal, contact avec des chauvessouris Vaccination immédiate et traitement local de la plaie Vaccination immédiate et administration d’anticorps antirabiques, traitement local de la blessure Une prophylaxie postexposition s’impose pour toutes les expositions des catégories II et III lorsque l’on estime que le sujet risque de développer la rage. Ce risque est accru si : la morsure a été causée par un mammifère appartenant à une espèce dont on sait qu’elle constitue un réservoir ou un vecteur de la rage ; l’animal a l’air malade ou présente un comportement anormal ; une blessure ou une muqueuse a été contaminée par la salive de l’animal ; la morsure résulte d’une attaque non provoquée ; l’animal n’a pas été vacciné. Dans les pays en développement, la décision d’instaurer une prophylaxie ne doit pas être fondée uniquement sur l’état vaccinal de l’animal suspect. 161 H. Qui est exposé ? La rage canine menace potentiellement plus de 3 milliards de personnes en Asie et en Afrique. Chez l’homme, la plupart des cas de rage surviennent en zone rurale, où les traitements efficaces tels que les vaccins humains ou les immunoglobulines ne sont pas facilement disponibles ou accessibles. Bien que tous les groupes d’âge sont sensibles à la rage, elle est plus fréquente chez les enfants de moins de 15 ans. En moyenne, 40% des schémas de prophylaxie postexposition sont administrés à des enfants âgés de 5 à 14 ans, principalement des garçons. Les personnes qui risquent d’être particulièrement exposées de manière continue et fréquente au virus de la rage soit en raison de leur profession soit au titre de leur séjour présentent de hauts risques d’être infectées par la maladie. Les voyageurs qui passent beaucoup de temps à l’extérieur en zone rurale dans des régions à haut risque où un accès immédiat à des soins médicaux appropriés peut être limité devraient être considérés comme à risque indépendamment de la durée de leur séjour. Les enfants qui habitent dans des zones où sévit la rage ou qui s’y rendent sont exposés à un risque important. G. Prévention 1. Éliminer la rage chez le chien La rage est une maladie à prévention vaccinale. Vacciner les chiens afin d’éliminer la rage canine est la stratégie la plus efficace et la plus rentable pour prévenir la rage chez l’homme. La vaccination des animaux (les chiens en particulier) a permis de réduire le nombre de décès de personnes (et de chiens) imputables à la rage dans plusieurs pays, notamment en Amérique latine. Cependant, la progression récente du nombre des décès par rage enregistrés chez l’homme dans certaines parties de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine semble indiquer que cette maladie redevient un grave problème de santé publique. La prévention de la rage humaine grâce au contrôle de la maladie chez les populations canines domestiques est une approche réaliste dans de grandes parties de l’Afrique et de l’Asie. Cet investissement est justifié, car il évite d’administrer la prophylaxie post-exposition aux populations humaines et en épargne les coûts. 2. Vaccination préventive chez l’homme Il existe des vaccins antirabiques sûrs et efficaces utilisables avant une exposition. La vaccination préventive est recommandée aux voyageurs qui passent beaucoup de temps à l’extérieur, en particulier en zone rurale, lors d’activités telles que la bicyclette, le camping ou la randonnée, par exemple, ainsi qu’aux voyageurs faisant de longs séjours dans des régions à haut risque et aux personnes vivant dans de telles régions. La vaccination préventive est également recommandée aux personnes exposées à un risque professionnel important, comme le personnel de 162 laboratoire qui manipule des virus rabiques vivants et d’autres virus connexes (lyssavirus), ainsi qu’aux personnes appelées par leur profession ou toute autre raison à être en contact direct avec des chauves-souris, des carnivores ou d’autres mammifères dans des zones où sévit la rage. Les enfants étant considérés comme plus exposés du fait qu’ils jouent souvent avec les animaux, qu’ils peuvent être mordus plus grièvement et qu’ils ne signaleront pas nécessairement leurs morsures, leur vaccination peut être envisagée s’ils habitent ou se rendent dans des zones à haut risque. 163 Annexe H Chapitre 9 Lutte antivectorielle intégrée A. Présentation Les nouvelles stratégies de prévention et de contrôle des maladies à transmission vectorielle mettent l’accent sur la lutte antivectorielle intégrée,76 une approche qui renforce les liens entre santé et environnement, optimisant les bénéfices tant pour l’un que pour l’autre. Le paludisme est la maladie à transmission vectorielle la plus meurtrière et coûte la vie à plus de 1,2 million de personnes par an, essentiellement des enfants africains de moins de 5 ans. La dengue, ainsi que sa forme hémorragique, est la maladie à transmission vectorielle qui connait la plus forte croissance au monde. Les systèmes d’irrigation et les réseaux de distribution d’eau mal conçus, le logement inadéquat, l’élimination déficiente des déchets, le mauvais stockage de l’eau, la déforestation et la perte de biodiversité sont des facteurs qui contribuent à exacerber les maladies à transmission vectorielle les plus courantes, dont le paludisme et la leishmaniose. Les stratégies de lutte antivectorielle intégrée visent à obtenir les meilleurs résultats dans la lutte contre les maladies de la manière la plus rentable, tout en limitant au minimum les effets préjudiciables sur les écosystèmes (l’appauvrissement de la biodiversité par exemple) et les effets secondaires indésirables en matière de santé publique résultant de l’utilisation excessive de produits chimiques dans la lutte antivectorielle. Plutôt que d’utiliser une seule méthode de lutte antivectorielle, la lutte antivectorielle intégrée souligne qu’il importe d’abord de comprendre l’écologie du vecteur local et les modes de transmission des maladies avant de choisir les outils de lutte antivectorielle appropriés dans la gamme d’outils disponibles. Ces derniers comprennent des stratégies de gestion environnementale qui peuvent réduire ou éliminer complètement les gîtes larvaires en améliorant la conception et la mise en œuvre de projets de développement des ressources hydrologiques, ainsi que des méthodes de lutte biologique (larvicides bactériens et poisson larvivore par exemple) qui ciblent et tuent les larves de vecteurs sans que cela ait les répercussions écologiques de la lutte chimique. Par ailleurs, lorsque les autres mesures sont inefficaces ou ne sont pas rentables, la lutte antivectorielle intégrée utilise judicieusement les méthodes chimiques de lutte antivectorielle telles que la pulvérisation rémanente en intérieur, les pulvérisations de l’ensemble de l’espace, ainsi que les adulticides et les larvicides chimiques, qui réduisent la transmission des maladies en écourtant ou en interrompant la durée de vie des vecteurs. La lutte antivectorielle intégrée offre un cadre pour des stratégies améliorées de protection et de prévention personnelle qui associent la gestion environnementale aux outils chimiques créant ainsi de nouvelles synergies (notamment les moustiquaires imprégnées d’insecticide). Les essais des moustiquaires imprégnées d’insecticide dans certains pays africains où le paludisme est 76 Pour des ressources supplémentaires, veuillez consulter la page de l’OMS « Maladies à transmission vectorielle, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs387/fr/ ; PAHO, « Integrated vector management, » juin 2014. Disponible à l’adresse http://www.paho.org/hq/index.php?option=com_content&view=article&id=2640:integratedvector-management-ivm&Itemid=3625&lang=en; OMS, « Position statement on integrated vector management, » mai 2008. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/69745/1/WHO_HTM_NTD_VEM_2008.2_eng.pdf 164 endémique se sont traduits par une réduction considérable des taux de mortalité infantile et postinfantile. La lutte antivectorielle intégrée appuie le diagnostic et le traitement efficaces, accessibles et abordables des maladies dans le cadre d’une approche qui vise plusieurs maladies à la fois. La lutte antivectorielle intégrée nécessite une approche multisectorielle dans la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. À titre d’exemple, l’évaluation des incidences sanitaires du développement de nouvelles infrastructures, notamment relatives aux ressources en eau, à l’irrigation et à l’agriculture, peut aider à identifier les impacts potentiels des maladies à transmission vectorielle en amont des décisions politiques majeures afin que des mesures efficaces puissent être prises. La lutte antivectorielle intégrée n’est pas une panacée. Toutefois, dans de nombreux contextes, l’utilisation de stratégies de de ce genre a réussi à réduire de manière durable les taux de morbidité et de transmission des maladies. En outre, certaines expériences de lutte antivectorielle intégrée sur le terrain ont été documentées comme étant rentables au niveau de la lutte contre les maladies, et génératrices potentielles de co-bénéfices économiques en termes de croissance et de développement. Il reste toutefois du travail à faire avant de pouvoir établir le lien entre la santé et les résultats économiques. 165 Annexe I1 Chapitre 9 Maladie à virus Ebola A. Présentation La maladie à virus Ebola77 s’est déclarée pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara, au Soudan et à Yambuku, en République démocratique du Congo. Yambuku est un village situé près de la rivière Ebola, d’où le nom de la maladie. Le genre Ebolavirus est un des trois membres de la famille des filoviridae (filovirus) qui compte aussi le genre Marburgvirus et le genre Cuevavirus. Il comprend cinq souches distinctes : 1. Ebola Bundibugyo 2. Ebola Zaïre 3. Ebola Reston 4. Ebola Soudan 5. Ebola Forêt de Taï Les souches Ebola Bundibugyo, Ebola Zaïre et Ebola Reston ont été associées à d’importantes flambées en Afrique tandis que les souches Ebola Reston et Ebola Forêt de Taï ne l’ont pas été. La souche Ebola Reston s’est manifestée aux Philippines et en République populaire de Chine ; bien qu’elle puisse infecter l’homme, aucun cas de maladie ni de décès humains dus à cette espèce n’a été signalé. B. Transmission Ebola s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés. En Afrique, l’infection a été documentée comme résultant de la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois ou de porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Ebola se propage ensuite dans les collectivités par transmission interhumaine, à la suite du contact direct de lésions cutanées ou de muqueuses avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces ou des matériaux qui ont été contaminés par ce type de liquides. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans 77 Pour des ressources supplémentaires, veuillez consulter : OMS, « Ebola, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/csr/disease/ebola/fr/ ; OMS, « Centre des médias : Maladie à virus Ebola, » avril 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/ ; OMS, « Prévention et contrôle de l’infection pour les soins aux cas suspects ou confirmés de Fièvre Hémorragique à Filovirus dans les établissements de santé, avec un accent particulier sur le virus Ebola ». Disponible à l’adresse 166 la transmission du virus Ebola. Les hommes ayant survécu à la maladie peuvent transmettre le virus par le sperme jusqu’à sept semaines après qu’ils aient guéri d’une infection par le virus. Des agents de santé se sont souvent infectés en traitant des cas suspects ou confirmés de maladie à virus Ebola. Cela s’est produit lors de contacts étroits avec les patients, lorsque les précautions anti-infectieuses n’ont pas été strictement appliquées. Plusieurs cas du virus Ebola Reston ont été documentés chez des personnes cliniquement asymptomatiques, qui ont acquis l’infection par un contact avec des singes ou des porcs infectés. Ebola Reston semblerait moins capable que les autres espèces Ebola de provoquer la maladie chez l’être humain. Les seuls renseignements disponibles viennent d’adultes sains de sexe masculin. Il serait prématuré d’extrapoler les effets du virus sur la santé à tous les groupes démographiques tels que les personnes immunocompromises, les personnes ayant des problèmes médicaux sous-jacents, les femmes enceintes et les enfants. Des études supplémentaires d’Ebola Reston sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions définitives sur la pathogénicité et la virulence de ce virus chez l’homme. C. Signes et symptômes La maladie à virus Ebola est une affection virale aiguë sévère souvent caractérisée par une brusque fièvre, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des céphalées et des maux de gorge. Ensuite apparaissent des vomissements, de la diarrhée, une éruption cutanée, des symptômes d’insuffisance rénale et des troubles de la fonction hépatique ainsi que, dans certains cas, des saignements internes et externes. Les analyses de laboratoire révèlent une baisse de la numération leucocytaire et plaquettaire, ainsi qu’une élévation des enzymes hépatiques. Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang et dans leurs sécrétions. Le virus Ebola a été isolé à partir du sperme d’un homme ayant contracté le virus dans un laboratoire, 61 jours après l’apparition de la maladie. La période d’incubation c’est-à-dire l’intervalle de temps entre une infection par le virus et l’apparition des symptômes est de 2 à 21 jours. D. Diagnostic Au moment d’envisager un diagnostic de maladie à virus Ebola, il faut prendre en considération la possibilité d’autres affections telles que le paludisme, la fièvre typhoïde, la shigellose, le choléra, la leptospirose, la peste, la rickettsiose, la fièvre récurrente, la méningite, l’hépatite et d’autres fièvres hémorragiques virales. Le diagnostic définitif est posé par le laboratoire à travers plusieurs types de tests : 1. Titrage immunoenzymatique utilisant un antigène adsorbé 2. Tests de détection par capture de l’antigène 3. Test de séroneutralisation 4. Amplification en chaîne par polymérisation à transcriptase inverse 167 5. Microscopie électronique 6. Isolement du virus sur culture cellulaire Les échantillons provenant des patients présentent un risque biologique extrême. Par conséquent, les analyses de laboratoire effectuées devraient respecter les conditions de confinement les plus rigoureuses possible. E. Vaccin et traitement Aucun vaccin homologué n’est encore disponible pour la maladie à virus Ebola. On évalue actuellement l’innocuité de plusieurs vaccins potentiels, mais aucun n’est disponible pour une utilisation clinique. Les cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs. Les patients sont souvent déshydratés et ont besoin d’une réhydratation par voie orale au moyen de solutions d’électrolytes ou par voie intraveineuse. Aucun traitement spécifique n’est disponible. De nouvelles pharmacothérapies sont en cours d’évaluation. F. Hôtes naturels du virus Ebola On pense qu’en Afrique, les chauves-souris frugivores, notamment les espèces des genres des genres Hypsignathus monstrosus, Epomops franqueti et Myonycteris torquata, sont considérés comme des hôtes naturels possibles du virus Ebola. Par conséquent, la répartition géographique du virus Ebola pourrait se superposer à celle de ces gammes de chauves-souris frugivores. G. Virus Ebola chez l’animal Bien que des primates soient à l’origine de l’infection chez l’homme, ils ne semblent pas être le réservoir du virus, mais plutôt un hôte accidentel comme les êtres humains. Depuis 1994, des flambées d’Ebola provoquées par l’Ebola Zaïre et l’Ebola Forêt de Taï ont été observées chez les chimpanzés et les gorilles. Ebola Reston a provoqué de graves flambées Ebola chez le macaque (Macaca fascicularis) d’élevage aux Philippines et a été détecté chez des singes importés aux États-Unis en 1989, en 1990 et en 1996 ainsi qu’en Italie en 1992. Depuis 2008, le virus Ebola Reston a été détecté pendant plusieurs flambées de maladie mortelle chez les porcs en République populaire de Chine et aux Philippines. On a signalé une infection asymptomatique chez des porcs, et des inoculations expérimentales ont montré qu’Ebola Reston ne peut être à l’origine de la maladie chez la population porcine. H. Prévention et contrôle 1. Lutte contre le virus Ebola Reston chez les animaux domestiques Il n’existe aucun vaccin destiné aux animaux contre le virus Ebola Reston. Le nettoyage et la désinfection en routine des élevages de porc ou de singes (à l’eau de javel ou d’autres détergents devraient provoquer une inactivation efficace du virus. Si l’on soupçonne une flambée, les locaux devraient être immédiatement 168 mis en quarantaine. L’abattage des animaux infectés, avec une surveillance étroite de l’enfouissement ou de l’incinération des carcasses, peut s’avérer nécessaire pour diminuer les risques de transmission de l’animal à l’homme. La restriction et l’interdiction des déplacements d’animaux à partir des élevages infectés vers d’autres zones peuvent réduire la propagation de la maladie. Les flambées d’Ebola Reston chez les porcs et les singes ayant précédé des infections chez l’homme, il est essentiel de mettre en place un système de surveillance active de la santé animale visant à détecter de nouveaux cas pour assurer l’alerte rapide des autorités de santé publique vétérinaire et humaine. 2. Réduire les risques d’infection humaine par virus Ebola En l’absence d’un traitement efficace et d’un vaccin humain, la sensibilisation aux facteurs de risque pour l’infection Ebola et les mesures de protection individuelle sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain. En Afrique, au cours des flambées d’Ebola, les messages d’éducation à la santé publique pour la réduction des risques devraient porter sur plusieurs facteurs : a) Réduction du risque de transmission entre les animaux sauvages et l’homme par le contact avec des chauves-souris frugivores et des singes/primates infectés ou par la consommation de leur viande crue. Il faut manipuler les animaux avec des gants et porter d’autres vêtements de protection adaptés. Les produits issus de ces animaux (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés. b) Réduction du risque de transmission interhumaine provenant de contacts directs ou rapprochés avec des sujets infectés, en particulier avec leurs liquides biologiques. Il faut éviter tout contact physique direct avec les patients atteints du virus Ebola. Il faut porter des gants et un équipement de protection individuelle adapté lorsque l’on s’occupe des malades à domicile. Il faut également se laver systématiquement les mains après avoir rendu visite à des patients à l’hôpital ou après s’être occupé de malades à domicile. c) Les communautés touchées par le virus Ebola devraient informer la population sur la nature de la maladie et sur les mesures d’endiguement de la flambée, y compris l’inhumation des défunts. Les personnes ayant succombé au virus Ebola doivent être enterrées rapidement et en toute sécurité. d) Les élevages de porcs en Afrique peuvent contribuer à l’amplification de l’infection si ces élevages abritent des chauves-souris frugivores. Des mesures de biosécurité appropriées doivent être en place pour limiter la transmission. Pour Ebola Reston, les messages d’éducation à la santé publique devraient viser une réduction des risques de transmission du porc à l’homme à la suite des pratiques risquées d’élevage et d’abattage et de la consommation dangereuse de sang frais, de lait cru ou de tissus d’origine animale. Il faut porter des gants et un équipement de protection 169 individuelle adapté lors de la manipulation d’animaux malades ou de leurs tissus et lors de l’abattage. Dans les régions où le virus Ebola Reston a été détecté chez les porcs, tous les produits animaux (sang, viande et lait) doivent être soigneusement cuits avant d’être consommés. 3. Lutte contre l’infection dans les établissements de soins La transmission interhumaine du virus Ebola est principalement associée au contact direct ou indirect avec du sang et des liquides organiques. La transmission aux agents de santé a été signalée lorsque les mesures appropriées pour la lutte contre l’infection n’ont pas été observées. Il n’est pas toujours possible d’identifier à un stade précoce les patients atteints du virus Ebola, car les premiers symptômes peuvent être non spécifiques. C’est la raison pour laquelle il est important que les agents de santé prennent constamment les précautions standards, avec tous les patients, sans égard au diagnostic, quelles que soient leurs méthodes de travail et en tout temps. Ces précautions portent sur les règles de base en matière d’hygiène des mains, l’hygiène respiratoire, le port d’un équipement de protection individuelle (selon le risque d’éclaboussures ou d’autres contacts avec des matières infectées) et la sécurité des injections et des rites funéraires. Les agents de santé qui s’occupent de cas suspects ou confirmés d’infection à virus Ebola doivent, en plus des précautions d’usage, prendre d’autres mesures de lutte anti-infectieuse pour éviter tout contact avec le sang ou les liquides organiques du patient ou avec des surfaces et des matériaux contaminés. Lors des contacts proches avec les malades (c’est-à-dire à moins d’un mètre), ils doivent porter une protection du visage (écran facial, ou masque chirurgical et lunettes de protection), une blouse propre, non stérile à manches longues, et des gants (stériles pour certains actes médicaux). Les employés des laboratoires sont également exposés au risque. Les échantillons qui ont été prélevés sur des sujets humains ou des animaux afin de rechercher une infection au virus Ebola doivent être manipulés par du personnel formé et traités dans des laboratoires suffisamment équipés. L’OMS a élaboré des orientations sur lutte contre l’infection pour les soins aux cas suspects ou confirmés de fièvre hémorragique Ebola dans le document suivant : Prévention et contrôle de l’infection pour les soins aux cas suspects ou confirmés de Fièvre Hémorragique à Filovirus dans les établissements de santé, avec un accent particulier sur le virus Ebola, mars 2008. L’OMS a également mis au point un aide-mémoire sur les précautions standards à adopter dans le cadre des soins de santé. Les précautions standards visent à réduire le risque de transmission par voie sanguine et par d’autres agents pathogènes. Leur application à l’échelle internationale permettrait d’empêcher la plupart des transmissions par contact avec le sang et les liquides organiques. 170 Les précautions standards sont recommandées dans les soins et le traitement de tous les patients indépendamment de leur statut infectieux confirmé ou supposé. Ces précautions portent sur les règles de base dans la lutte contre l’infection : l’hygiène des mains, le port d’un équipement de protection individuelle pour éviter le contact direct avec du sang ou des liquides organiques, la prévention des piqûres d’aiguilles accidentelles et des blessures causées par d’autres instruments tranchants, et un ensemble de mesures de contrôle de l’environnement. 171 Annexe I2 Chapitre 9 Division des services médicaux de l’Organisation des Nations Unies Liste de contrôle des activités de préparation et de riposte à Ebola au sein des installations sanitaires de l’Organisation des Nations Unies Septembre 2014 Cette liste a pour fonction première de présenter un aperçu des éléments essentiels requis dans la préparation et la riposte à Ebola, ainsi que certains éléments spécifiques qui sont jugés souhaitables par la Division des services médicaux. Il est recommandé que tous les lieux d’affectation situés dans des endroits où se produisent des flambées actives d’Ebola examinent en détail cette liste de contrôle. Les lieux d’affectation ayant déjà leur propre plan de préparation et de riposte spécifique à Ebola peuvent utiliser la liste de contrôle pour évaluer l’exhaustivité de leur plan actuel. Bien que la plupart des actions répertoriées ici relèvent de la responsabilité du personnel médical de l’Organisation des Nations Unies dans chaque lieu d’affectation, certaines doivent également être mises en œuvre en coordination avec l’équipe de direction non médicale des bureaux de pays/missions et d’autres parties prenantes non médicales. Tous les lieux d’affectation touchés devraient examiner cette liste de contrôle et l’adapter conformément aux plans et directives de lutte contre Ebola des autorités locales ou nationales. A. Planification et coordination L’équipe de direction du bureau de pays/mission des Nations Unies devrait être informée de la situation actuelle de la flambée Ebola, ses conséquences potentielles et les besoins en ressources qui en découleraient pour le bureau de pays/mission. Le personnel médical de haut niveau devrait s’assurer que les systèmes soient en place pour une étroite coordination avec les parties prenantes concernées (par exemple le Bureau de pays de l’OMS, le gouvernement national, les autorités sanitaires). Le Bureau de pays ou la mission des Nations Unies devrait convoquer soit un comité de coordination officiel pour lutter contre Ebola, ou un comité équivalent (par exemple une équipe dirigeante ou une équipe de gestion des crises) pour la gestion de la flambée, s’il y a lieu par la suite. 172 L’installation sanitaire de l’Organisation des Nations Unies devrait avoir un plan de continuité des opérations qui permettrait la performance des fonctions critiques avec un nombre réduit de personnel. L’installation sanitaire de l’Organisation des Nations Unies devrait évaluer son état de préparation médicale par rapport à Ebola et identifier toutes les mesures permettant de combler les lacunes. B. Santé publique et gestion médicale 1. Préparation Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies et les autres parties prenantes concernées devraient examiner et connaitre les directives relatives à Ebola élaborées par l’OMS, le Center for Disease Control and Prevention et la Division des services médicaux, et devraient les mettre en œuvre. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies, en coordination avec la direction du Bureau de pays/mission, devrait identifier le personnel de l’Organisation des Nations Unies qui serait exposé à un risque accru de contracter Ebola (à savoir, le personnel médical, les personnes chargées de nettoyer l’installation sanitaire, le personnel qui gère les déchets à haut risque, le personnel du service de blanchisserie, le personnel de laboratoire, les équipes funéraires, etc.) et leur dispenser la formation spécifique nécessaire. 2. Hygiène personnelle Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies, en coordination avec la direction du Bureau de pays/mission, devrait sensibiliser le personnel de l’Organisation des Nations Unies sur la façon dont le virus Ebola se propage, l’hygiène personnelle à respecter dans le cadre des stratégies préventives, notamment la distance qu’il faut garder par rapport aux personnes malades, le lavage des mains et les techniques d’inhumation sans risque. 3. Voyage Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait examiner et connaitre le contenu des recommandations en matière de voyages de la Division des services médicaux. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies, en coordination avec la direction du Bureau de pays/mission et dans le respect des conseils fournis par l’OMS sur son site Web, devrait dispenser une éducation aux voyageurs et publier des recommandations, des mesures de protection ou des restrictions, selon le besoin. 173 4. Lutte contre l’infection Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait systématiquement, constamment et en tout temps adopter des précautions universelles, sans égard au diagnostic du patient. Il faut accorder une attention accrue au lavage des mains avant et après l’examen d’un patient ayant une fièvre, ainsi qu’à la manipulation et la mise au rebut sans danger des aiguilles et seringues usagées. Les pratiques systématiques de lavage des mains adoptées par le personnel médical, surtout celles qui suivent le contact avec chaque patient, doivent être vérifiées régulièrement et améliorées au besoin. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait s’être familiarisé avec les précautions immédiates de lutte contre l’infection qui doivent être prises dès qu’un cas suspect d’Ebola est déclaré, entre autres les soins dispensés avec matériels de protection et les précautions relatives aux soins en isolement. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait connaitre les bonnes pratiques de nettoyage et de désinfection du matériel médical et du matériel du patient, ainsi que des murs et des sols des installations sanitaires, et avoir reçu la formation nécessaire. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies ainsi que tout autre personnel concerné par la gestion des déchets devrait s’être familiarisé avec les procédures appropriées d’élimination des déchets contaminés par le virus Ebola, et avoir reçu la formation nécessaire. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies ainsi que tout autre personnel concerné devrait s’être familiarisé avec la préparation post-mortem en toute sécurité des restes humains infectés par le virus Ebola et la protection contre la transmission de l’infection au cours du processus, et devrait avoir reçu la formation nécessaire. 5. Équipement de protection individuelle Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait revoir les types d’EPI nécessaires à la gestion d’un cas ou d’une flambée Ebola. Si ces EPI ne sont actuellement pas disponibles dans le cadre de l’approvisionnement local, le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait déterminer les meilleures sources et acheter les quantités nécessaires d’EPI. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies ainsi que tout autre personnel identifié comme particulièrement exposé au risque de contamination devrait être formé à utiliser l’EPI et éliminer l’EPI convenablement. 174 6. Diagnostic des cas Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait pouvoir reconnaître les signes et symptômes d’un cas d’Ebola, être au courant des diagnostics différentiels possibles et comprendre comment identifier de tels cas s’ils se présentent. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait savoir assurer une liaison avec le Bureau de pays de l’OMS et connaitre les protocoles de collecte et de transport d’échantillons cliniques et la manière dont les essais en laboratoire sont organisés pour les cas suspects d’infection à virus Ebola si un tel cas se présente. 7. Gestion des cas Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait savoir administrer des soins de soutien aux cas Ebola, suspects, probables ou confirmés si de tels cas se présentent. Le cas échéant, le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait s’assurer qu’une ou plusieurs zones isolées soient préparées au sein de sa propre installation sanitaire conformément aux normes prévues par l’OMS. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait être informé des moyens et capacités des hôpitaux locaux pour la prise en charge des cas d’Ebola, ainsi que des protocoles d’orientation vers de ces hôpitaux. 8. Notification Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait être au fait des procédures pour informer l’équipe de direction du bureau de pays ou de la mission, le bureau de pays de l’OMS et la Division des services médicaux (courriel : [email protected]) si un cas suspect d’Ebola se présente. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait avoir pris connaissance des procédures d’alerte des autorités sanitaires locales lorsqu’un cas d’Ebola suspect ou confirmé est détecté. 9. Gestion des contacts Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait savoir identifier et gérer les contacts potentiels des cas d’Ebola, en conjonction avec le bureau de pays de l’OMS et les autorités sanitaires locales. 175 C. Communications et éducation sanitaire Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies, en coordination avec la direction du bureau de pays ou de la mission, devrait garder le personnel au courant de l’évolution de la flambée Ebola et des activités de préparation du bureau de pays ou de la mission des Nations Unies, selon le cas. Le personnel médical de l’Organisation des Nations Unies devrait savoir où obtenir les informations les plus récentes concernant la dernière flambée, à la fois du site Web de l’OMS et des autorités sanitaires locales. 176 Annexe J Chapitre 9 VIH, sida et IST78 A. Présentation Les maladies sexuellement transmissibles (MST)79 et le sida sont des maladies qui touchent les militaires, dont les agents de maintien de la paix et les observateurs des Nations Unies. Des taux de prévalence supérieurs ont été observés chez le personnel militaire, y compris pour certains pays fournisseurs de contingents à des missions de maintien de la paix, bien que les niveaux sont généralement comparables à la prévalence nationale. B. Facteurs de risques Les facteurs suivants contribuent à l’exposition particulière des agents de maintien de la paix déployés aux MST et au sida, qui est en grande partie due au contact avec des travailleurs du sexe infectés. 1. Longue période passée loin du foyer et des partenaires sexuels habituels. 2. Influence de l’alcool et des pairs. 3. Moins d’inhibitions et de restrictions dans un pays nouveau. 4. Argent disponible, avec moins de possibilités de le dépenser durant le déploiement opérationnel. 5. Culture et comportement de prise de risques dans le milieu militaire, qui font partie de la mentalité de tout militaire. 6. Accès aisé aux travailleurs du sexe près des campements et des zones fréquentées par des permissionnaires. 7. Dans certaines situations, tendance accrue à l’usage des drogues sans accès à des aiguilles hypodermiques stériles. 8. Risque plus élevé d’exposition à du sang infecté dans l’environnement opérationnel, par contact soit avec d’autres agents de maintien de la paix, soit avec la population locale, en particulier pour le personnel médical. 78 Pour de plus amples détails, voir le chapitre 6. Pour des ressources supplémentaires, voir OMS « Centre des médias : VIH/sida, » novembre 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs360/fr/ ; OMS, « VIH/sida Questions-réponses, » novembre 2014. Disponible à l’adresse http://www.who.int/features/qa/71/fr/ ; OMS, « WHO Guidelines on HIV/AIDS. » Disponible à l’adresse http://www.who.int/publications/guidelines/hiv_aids/en/. 79 177 Les MST, l’infection par le VIH et le sida pourraient être évités en grande partie au moyen d’une éducation et d’une formation sanitaires appropriées, ainsi qu’en distribuant des moyens de protection personnelle (préservatifs) à titre individuel aux agents de maintien de la paix. Un programme de prévention efficace du sida limite la propagation de la maladie parmi les agents de maintien de la paix et la population locale. Un tel programme comprend les éléments suivants : 1. Éducation sanitaire sur les risques du VIH/sida en vue de venir à bout des mythes et des idées fausses concernant la maladie. Elle doit être renforcée par des publications, des affiches et d’autres moyens de communication, en collaboration avec les unités VIH. 2. Formation à la prévention du sida dispensée aux agents de maintien de la paix avant et pendant leur déploiement dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, l’accent étant mis sur la bonne utilisation de la prophylaxie et la modération du comportement dans les situations à risque. 3. Distribution périodique encadrée de préservatifs à tous les Cagents de maintien de la paix, hommes et femmes, en particulier avant leurs permissions ou congés. Il incombe à chaque pays de veiller à ce que les troupes soient déployées avec un approvisionnement suffisant en préservatifs. Des préservatifs supplémentaires peuvent être obtenus auprès du groupe médical assurant le soutien du contingent ou en s’adressant à l » unité VIH de la mission. 4. Tous les agents de maintien de la paix et membres du personnel de l’Organiosation des Nations Unies déployés sur le terrain doivent avoir accès à des tests de séropositivité. Un soutien psychologique assuré par du personnel médical et des services de conseil et de dépistage volontaires et confidentiels dans les unités VIH doivent être dispensés aux personnes infectées qui en font la demande. 5. Sensibilisation du personnel médical et adoption de précautions universelles dans le traitement des patients, en particulier lors des procédures de réanimation et des injections intraveineuses. On veillera à décontaminer et à éliminer correctement les déchets médicaux et les articles médicaux consomptibles. 6. On trouvera un complément d’information sur le VIH/sida dans la brochure « Protect Yourself, and Those You Care About, Against HIV/AIDS », publiée conjointement par le DOMP et l’ONUSIDA et « Living in a world of HIV/AIDS » du site Web UN Cares (www.uncares.org). Cette brochure est distribuée à tous les observateurs militaires, contrôleurs de la police civile et contingents militaires participant aux missions de maintien de la paix. 178 Annexe K1 Chapitre 9 Maladies liées à l’eau A. Diarrhée La diarrhée80 est répandue dans le monde entier ; elle est à l’origine de 4% de tous les décès et de 5% des incapacités. Elle est le plus souvent causée par des infections gastro-intestinales qui tuent chaque année environ 2,2 millions de personnes dans le monde, pour la plupart des enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement. Chaque année, il y a environ 4 milliards de cas de diarrhée dans le monde entier. L’utilisation d’eau est une des mesures d’hygiène importantes pour prévenir la diarrhée, mais la diarrhée peut également être causée par de l’eau contaminée. Le choléra et la dysenterie peuvent provoquer des formes de diarrhées sévères, voire parfois mortelles. B. Maladie et son impact sur les populations La diarrhée est l’émission de selles molles ou liquides plus fréquemment que la normale pour un individu. Il s’agit principalement d’un symptôme d’une infection gastro-intestinale. Selon le type d’infection, la diarrhée peut être aqueuse (les cas de choléra par exemple) ou sanguinolente (par exemple dans la dysenterie). La diarrhée due à une infection peut durer quelques jours, ou plusieurs semaines, comme dans la diarrhée persistante. La diarrhée sévère peut mettre l’existence en danger du fait du manque de liquide dans la diarrhée aqueuse, notamment chez les nouveau-nés et les jeunes enfants, les personnes sous-alimentées et celles dont l’immunité est affaiblie. Chez les enfants, l’impact de la diarrhée persistante ou à répétition sur l’état nutritionnel et l’effet de la malnutrition sur la sensibilité à la diarrhée infectieuse peuvent être liés et résulter en un cercle vicieux chez les enfants, notamment dans les pays en développement. La diarrhée est également associée à d’autres infections telles que le paludisme et la rougeole. L’irritation chimique des intestins ou la maladie non infectieuse de l’intestin peut aussi produire une diarrhée. C. Causes La diarrhée est un symptôme d’une infection causée par un grand nombre d’organismes bactériens, viraux et parasitaires dont la plupart peuvent se propager par l’eau contaminée. Elle est plus fréquente lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’eau propre pour la boisson, la cuisine et le nettoyage. L’hygiène de base est un important élément de prévention. L’eau contaminée par les fèces humaines provenant par exemple des égouts municipaux, de fosses septiques et de latrines constitue une source de préoccupation particulière. Les fèces animales contiennent également des microorganismes qui peuvent causer la diarrhée. 80 Pour des ressources supplémentaires, voir OMS « Eau, assainissement et santé : Les maladies liées à l’eau, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/diarrhoea/fr/ ; OMS, « Eau, assainissement et santé : Principales maladies liées à l’eau, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/water_sanitation_health/diseases/diseasefact/fr/. 179 La diarrhée peut également être transmise d’une personne à une autre, et elle est aggravée par une mauvaise hygiène personnelle. Les aliments sont une autre cause majeure de diarrhée lorsqu’ils sont préparés ou stockés dans de mauvaises conditions d’hygiène. Les aliments peuvent être contaminés par l’eau d’irrigation, et le poisson et les fruits de mer provenant d’une eau polluée peuvent également entraîner la maladie. D. Distribution Les agents infectieux qui causent la diarrhée sont présents dans le monde entier ou y sont introduits sporadiquement. Pour la majeure partie des populations qui vivent dans des pays développés où les moyens d’assainissement et l’eau saine sont à la portée de tous, et l’hygiène domestique et personnelle est relativement bonne, la diarrhée survient rarement. Dans le monde, environ 1,1 milliard de personnes ont un accès insuffisant à des sources d’eau améliorées et 2,4 milliards ne disposent d’aucun moyen d’assainissement. La diarrhée due à une infection est fréquente dans l’ensemble du monde en développement. En Asie du Sud-Est et en Afrique, jusqu’à 8,5% et 7,7% de tous les décès respectivement sont dus à la diarrhée. E. Interventions Les principales mesures pour réduire les cas de diarrhée comprennent : l’amélioration de l’accès à une eau de boisson saine ; un assainissement amélioré ; la facilitation d’une bonne hygiène personnelle et alimentaire ; et une éducation sanitaire sur la manière dont l’infection se propage. Parmi les principales mesures pour traiter la diarrhée figurent les suivantes : donner davantage de fluides que d’habitude, y compris les solutions de sels de réhydratation orale, afin de prévenir la déshydratation ; éviter les aliments gras, les édulcorants artificiels et les aliments ou les boissons qui peuvent entraîner une perte supplémentaire de fluides corporels. consulter un agent de santé s’il y a des signes de déshydratation ou d’autres problèmes 180 Annexe K2 Chapitre 9 Maladies d’origine alimentaire A. Présentation Les maladies d’origine alimentaire :81 1. sont un problème qui se pose aux pays en développement comme aux pays développés 2. alourdissent la charge des systèmes de soins 3. affectent gravement les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées et les malades 4. créent un cercle vicieux de diarrhée et de malnutrition 5. nuisent à l’économie et au développement national, et au commerce international Les aliments peuvent être contaminés par des microorganismes dangereux à n’importe quel stade entre la production et la consommation. De simples mesures d’hygiène alimentaire peuvent prévenir la plupart des maladies d’origine alimentaire. L’OMS a mis au point un message mondial sur l’hygiène alimentaire, contenant cinq étapes clés qui permettent de promouvoir la santé. Ce message explique des pratiques pour la manipulation et la manipulation sûres des aliments. Respecter les cinq étapes clés non seulement empêche les maladies dues à la consommation d’aliments contaminés, mais contribue également à la prévention des maladies telles que la grippe aviaire qui sont causées par la manipulation des animaux infectés. B. Les cinq clefs de l’OMS pour des aliments plus sûrs 1. Prendre l’habitude de la propreté : a) Lavez-vous les mains avant de toucher des aliments et relavez-les souvent pendant que vous faites la cuisine. b) Lavez-vous les mains après être allé aux toilettes. c) Lavez et désinfectez toutes les surfaces et le matériel en contact avec les aliments. d) Tenez les insectes, les rongeurs et les autres animaux à l’écart des aliments et de la cuisine. 2. Séparez les aliments crus des aliments cuits : a) Séparez la viande, la volaille et le poisson crus des autres aliments. 81 Pour des ressources supplémentaires, voir OMS « Thèmes de santé : Maladies d’origine alimentaire, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/topics/foodborne_diseases/fr/ ; OMS, « Food safety: Publications on food hygiene, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/foodsafety/publications/food-hygiene/en/ ; OMS, « Foodborne disease outbreaks : Guidelines for investigation and control, » 2008. Disponible à l’adresse 181 b) Ne réutilisez pas pour d’autres aliments le matériel et les ustensiles tels que les couteaux et les planches à découper que vous venez d’utiliser pour des aliments crus. c) Conservez les aliments dans des récipients fermés pour éviter tout contact entre les aliments crus et les aliments prêts à consommer. 3. Faites bien cuire les aliments : a) Faire bien cuire les aliments, en particulier la viande, la volaille, les œufs et le poisson. b) Portez les mets tels que les soupes et les ragoûts à ébullition pour vous assurer qu’ils ont atteint 70C. Pour la viande et la volaille, vérifiez que la chair n’est plus rose. Mieux encore, utilisez un thermomètre. c) Faites bien réchauffer les aliments déjà cuits. 4. Maintenez les aliments à bonne température : a) Ne laissez pas des aliments cuits plus de deux heures à température ambiante. b) Réfrigérez rapidement tous les aliments cuits et les denrées périssables (de préférence à moins de 5°C). c) Maintenez les aliments cuits très chauds (à plus de 60°C) jusqu’au moment de les servir. d) Ne conservez pas des aliments trop longtemps même dans le réfrigérateur. e) Ne décongelez pas les aliments surgelés à température ambiante. 5. Utilisez de l’eau et des produits sûrs : a) Utilisez de l’eau saine ou traitez-la de façon à écarter tout risque de contamination. b) Choisissez des aliments frais et sains. c) Préférez des aliments traités de telle façon qu’ils ne présentent plus de risque comme, par exemple, le lait pasteurisé. d) Lavez les fruits et les légumes, surtout si vous les consommez crus. e) N’utilisez pas d’aliments ayant dépassé la date de péremption. 182 Annexe L Chapitre 9 Planification de programmes d’éducation sanitaire pour le personnel de maintien de la paix A. Présentation L’éducation sanitaire 82 est la profession qui consiste à sensibiliser les gens à la santé. Elle englobe la salubrité de l’environnement, la santé physique, la santé sociale, la santé mentale, la santé intellectuelle et la santé spirituelle. L’éducation sanitaire peut être définie comme le principe par lequel des individus et des groupes de personnes apprennent à se comporter de manière propice à la promotion de la santé, sa préservation ou son rétablissement. On peut y parvenir en passant par : 1. l’évaluation des besoins individuels et communautaires d’une éducation sanitaire 2. la planification de stratégies, d’interventions et de programmes d’éducation sanitaire 3. la mise en œuvre de stratégies, d’interventions et de programmes d’éducation sanitaire 4. la communication sur la santé et l’éducation sanitaire et la sensibilisation à ces sujets 82 Pour des renseignements généraux sur l’éducation sanitaire, voir OMS, « Health topics: Health education, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/topics/health_education/en/; OMS, « Health education: theoretical concepts, effective strategies and core competencies, » 2012. Disponible à l’adresse http://applications.emro.who.int/dsaf/EMRPUB_2012_EN_1362.pdf?ua=1. 183 Annexe M Chapitre 9 Équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité A. Présentation Il est indispensable de faire régulièrement le point sur l’hygiène, l’assainissement et l’élimination correcte des déchets83 dans les modules d’hébergement du personnel déployé sur le terrain pour y assurer les conditions sanitaires appropriées et envoyer un message positif aux communautés locales. À cet égard, il est essentiel que toutes les missions élaborent des politiques et directives en matière d’hygiène et d’assainissement. Le suivi et la mise en œuvre des politiques et directives en matière d’hygiène et d’assainissement, de l’étape de création des missions de maintien de la paix jusqu’à leur retrait, présentent des défis ; le traitement des questions qui en découlent nécessite une approche transversale. Une équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité impliquant les parties prenantes concernées doit donc être mise en place. B. Membres proposés d’une équipe spéciale pour l’hygiène et la salubrité Les membres proposés de l’équipe spéciale comprennent entre autres : un responsable de l’équipe spéciale un responsable adjoint de l’équipe spéciale un conseiller médical un conseiller médical de la force un conseiller en assainissement un conseiller d’ingénierie un conseiller d’ingénierie de la force un coordinateur logistique un conseiller en formation médecin spécialisé en santé publique spécialiste de l’hygiène du milieu de la force chef du service médical chef du service médical de la force responsable de l’eau et de la protection de l’environnement chef de la Section du génie ingénieur de la force responsable du centre des opérations logistiques conjointes responsable du centre de formation intégré Une fois l’équipe spéciale mise en place, elle devrait se réunir à la quinzaine pour examiner, planifier et mettre en œuvre des recommandations. L’équipe spéciale fonctionnera à titre d’organe permanent qui gère les questions en cours et les plans d’urgence en matière de santé et d’hygiène. 83 Pour des ressources supplémentaires, voir OMS « Water Sanitation Health: Fact sheets on environmental sanitation, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/water_sanitation_health/hygiene/emergencies/envsanfactsheets/en/index1.html ; OMS, « Normes relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène en milieu scolaire dans les environnements pauvres en ressources, » 2009. Disponible à l’adresse http://www.who.int/water_sanitation_health/publications/wsh_standards_school/fr/ ; OMS, « Guide to hygiene and sanitation in aviation, » 2009. Disponible à l’adresse http://whqlibdoc.who.int/publications/2009/9789241547772_eng.pdf?ua=1 ; OMS, « Recommandations de l’OMS pour l’hygiène des mains au cours des soins (résumé), » 2009. Disponible à l’adresse http://www.who.int/gpsc/5may/tools/9789241597906/fr/. 184 C. Fonctions de l’équipe spéciale Les fonctions de l’équipe spéciale consistent notamment, mais non exclusivement à : 1. Élaborer et publier une POP sur les mesures permettant de préserver un environnement salubre et bénéficier d’une bonne hygiène au sein du QG, des postes sectoriels et des bases opérationnelles, y compris des procédures visant à signaler des infrastructures insatisfaisantes et les réparer. 2. Mettre au point une structure de gestion disposant de l’expertise pertinente et habilitée à contrôler et traiter les questions de santé publique et d’hygiène par des mesures appropriées. Cela devrait comprendre une stratégie ou un plan à long terme. 3. Élaborer et mettre en œuvre une campagne de sensibilisation durable aux questions relatives à l’hygiène, la santé publique et l’assainissement. 4. Surveiller le statut vaccinal de l’ensemble du personnel en uniforme de la zone de mission et émettre des avis en conséquence. 5. Élaborer un programme de formation intégré pour les unités militaires et policières. 6. Aider à inspecter la préparation et les zones de stockage des aliments et veiller à ce qu’ils soient transportés correctement. Dans la mesure du possible, cela doit comprendre un examen et une certification réguliers du personnel de cuisine, et soumettre les selles à un examen bactériologique afin de repérer la présence d’agents pathogènes. 7. Enquêter sur l’apparition suspecte d’intoxications alimentaires ou de gastroentérites. 8. Formuler les politiques propres à la zone de mission, portant sur l’achat et la consommation de denrées alimentaires et d’eau locales. 9. Veiller à ce que les membres du personnel chargé de la logistique effectuent des contrôles réguliers de la qualité de l’eau potable. 10. Fournir des conseils médicaux sur l’élimination appropriée des déchets, y compris les déchets humains et médicaux. 11. Identifier et appliquer des mesures de prophylaxie permettant de réduire les maladies professionnelles et celles qui sont liées à l’hygiène du milieu. 185 Annexe N Chapitre 9 Politique environnementale applicable aux missions A. Introduction La Politique environnementale applicable aux Missions des Nations Unies sur le terrain fournit des orientations portant sur la conduite des missions afin de : 1. Rendre l’environnement de la mission plus sûr. 2. Minimiser et gérer l’impact des activités de la mission sur l’environnement, entre autres par la gestion des déchets. 3. Intégrer des considérations environnementales dans toutes les actions opérationnelles de la mission. La politique environnementale et les directives associées exigent notamment que les missions : 1. Soumettent tous les sites d’une mission à une étude environnementale de base. 2. Élaborent et mettent en œuvre un plan d’action environnemental et en conservent trace. 3. Veillent à ce que le personnel de la mission ait pris connaissance de la politique et se comporte de manière respectueuse de l’environnement. La Politique environnementale exige que les missions gèrent, entreposent et contrôlent de manière adéquate les substances dangereuses, y compris le matériel et les équipements médicaux, et gèrent de la façon appropriée les déchets de la mission, dont les déchets cliniques. B. Sécurité de l’environnement et santé au travail Les axes principaux de la santé au travail sont résumés ci-dessous : 1. Le maintien et la promotion de la santé et la capacité de travail du personnel de maintien de la paix. 2. L’amélioration du cadre de travail pour le rendre favorable à la santé et la sécurité. 3. Le développement des organisations et des cultures du travail dans une direction qui soutient la santé et la sécurité au travail, encourageant ainsi un climat social bénéfique, un bon fonctionnement et une meilleure productivité. Dans une mission de maintien de la paix, des mesures visant à favoriser la santé et la sécurité au travail devraient donc être élaborées, surtout axées sur : 1. Le personnel de la mission et son aptitude à participer aux opérations de maintien de la paix, vu les nombreuses menaces qui pèsent sur une zone de mission. 2. Les spécialités du personnel de maintien de la paix (c’est-à-dire domaine médical, ingénierie, soldat d’infanterie, soldat d’artillerie, etc.) 3. Les incidents et accidents liés à la mission tels que les accidents de la circulation 186 routière. C. Points à considérer liés à la sécurité de l’environnement et la santé au travail Il est essentiel d’intégrer de façon précoce des considérations relatives à la sécurité environnementale et la santé au travail dans la planification du déploiement et sa mise en œuvre pour garantir le succès général de la mission. Le représentant spécial du Secrétaire général doit énoncer les risques de santé acceptables à long terme pour le personnel de la mission et l’impact admissible sur l’environnement du pays hôte. Les responsables de la planification de la mission devront donc déterminer les risques potentiels pour le personnel, l’équipement et les installations et ensuite concevoir des stratégies d’atténuation. Ces stratégies auront l’avantage concret de préserver la santé du personnel civil et militaire pendant et après la mission, de réduire les engagements nationaux et internationaux et de conserver et préserver les ressources naturelles du pays hôte. Les considérations premières des activités de planification visant la sécurité de l’environnement et la santé au travail sont les suivantes : 1. La protection de la santé des populations civiles et de membres de la force. 2. La conservation et la préservation de la puissance de combat et son efficacité 3. La protection de l’environnement Les mesures d’atténuation envisagées au cours de la planification de la sécurité de l’environnement et la santé au travail devraient être évaluées au regard de la tâche de la mission ayant le moins de contraintes opérationnelles, tout en maintenant au moins les normes minimales standards en matière de protection de l’environnement. Un commandant doit énoncer les risques de santé acceptables à long terme pour ses soldats et l’impact admissible sur l’environnement du pays hôte. 187 Annexe O Chapitre 9 Risques sanitaires liés aux opérations de maintien de la paix A. Introduction La force déployée et tout autre personnel de l’Organisation des Nations Unies sont exposés à des risques spécifiques à leurs activités, pouvant notamment comprendre : 1. Les conditions climatiques (chaleur, froid ou bruit intenses par exemple). 2. Les maladies infectieuses. 3. Les menaces physiques, entre autres celles qui sont associées à des accidents, des explosions, des agressions physiques et des armes, et même certaines formes de rayonnements ionisants. 4. Les contaminants chimiques et radiologiques ambiants, présents dans l’air, l’eau, les aliments et le sol. B. Risques sanitaires liés au travail Il existe deux types de risques sanitaires liés au travail : 1. Les risques endémiques au site de déploiement où la mission effectue des opérations (conditions climatiques telles que le haboob,84 par exemple) 2. Les risques associés aux activités courantes du personnel de la mission, telles que l’entretien des véhicules, la prestation des soins de santé, etc. Les risques associés aux activités courantes relèvent en général des quatre catégories suivantes : a) Les risques chimiques : Ils découlent d’une teneur de l’air excessive en brouillards, vapeurs, gaz et matières telles que les fumées et les poussières. b) Les risques physiques : ils comprennent une exposition à : des vibrations des radiations ionisantes et non ionisantes des températures extrêmes une lumière infrarouge ou ultraviolette (soudage, par exemple) les dangers ergonomiques tels que le levage les dangers électriques, tels que câbles électriques usés les blessures résultant notamment de coupures et de piqûres d’aiguille c) Les risques biologiques : Ces risques sont provoqués par des organismes vivants qui, en cas de contact, peuvent causer des infections telles que le VIH, l’hépatite, la fièvre de Lassa, la dengue, la tuberculose, le SRAS, etc. chez les hommes. d) Les risques psychosociaux : Parmi les exemples de risques psychologiques 84 Un haboob (en arabe, souffle) est un type de violente tempête de sable qui se déplace sur un courant de gravité atmosphérique. Les haboobs sont observés régulièrement dans les régions arides du monde. 188 figurent le travail par roulement, le harcèlement sexuel, la violence physique et verbale et les stress, ainsi que l’exposition à un stress traumatique. C. Étapes du processus de gestion des risques Les étapes du processus de gestion des risques comprennent notamment : 1. 2. 3. 4. 5. Identifier les dangers. Analyser les risques (probabilité et impact). Élaborer des dispositifs de prévention des risques. Mettre en œuvre des dispositifs de prévention des risques. Vérifier et contrôler l’efficacité. D. Étapes nécessaires pour assurer la santé et la sécurité du personnel sur le terrain Les étapes nécessaires pour assurer la santé et la sécurité du personnel sur le terrain sont les suivantes : 1. Examen médical (aptitude à travailler), notamment l’examen médical de tout le personnel en uniforme avant son déploiement.85 2. Stage d’intégration. 3. Planification et information avant le départ. 4. Soutien à la santé et la sécurité au cours du déploiement. 5. Activités basées sur les principes de gestion des risques. 6. Débriefing suivant le déploiement et suivi avec les prestataires des soins et les personnes qui en ont bénéficié. 85 Pour de plus amples détails, voir le chapitre 5. 189 Annexe P Chapitre 9 Sécurité routière A. Présentation Chaque année, les accidents de la route entraînent environ 1,3 million de décès dans le monde ; 20 à 50 millions de personnes sont blessées.86 B. Comment éviter un accident Les étapes suivantes minimiseront le risque de blessure lors d’un accident : 1. Utiliser les ceintures de sécurité et mettre les enfants dans des dispositifs de retenue pour enfants. 2. Éviter dans la mesure du possible de conduire une voiture dans un pays en développement pendant la nuit. 3. Ne pas conduire de motocycles. S’il est nécessaire de conduire un motocycle, utiliser un casque. 4. Se familiariser avec le Code de la route local avant de prendre le volant. 5. Ne pas conduire en état d’ébriété. 6. Éviter les bus et les minibus surpeuplés, surchargés, ou dont le niveau supérieur est surchargé. 7. Être vigilant en traversant la rue. C. Aspects opérationnels de la sécurité routière Les accidents de la route résultent de trois facteurs : 1. Facteurs humains (usagers de la route) : Les statistiques montrent que 92 % des accidents de la route ont été provoqués par des usagers qui ont enfreint le Code de la route, en dépassant par exemple la limitation de vitesse, en conduisant de manière insouciante ou en état d’ébriété, etc. 2. Routes défectueuses : Les accidents de la route sont causés en partie par une infrastructure routière/un pont ne respectant pas encore les normes de sécurité, ou par exemple une route comportant des nids-de-poule. 3. Véhicule défectueux : Des véhicules ont provoqué des accidents de la route, car leur propriétaire ne les a pas entretenus correctement ou ne les a pas inspectés régulièrement pendant l’opération. L’accident de la route a donc été causé par une 86 Pour des ressources supplémentaires, voir OMS, « Prévention de la violence et du traumatisme : Accidents de la route, » 2015. Disponible à l’adresse http://www.who.int/violence_injury_prevention/road_traffic/fr/ ; CDC, « International road safety, » avril 2013. Disponible à l’adresse 190 défaillance des freins, une usure des pneus, une défaillance de la colonne de direction ou des phares, etc. D. Prévention La majeure partie des accidents de la route sont imputables à une erreur humaine. Le médecin sur le terrain n’est pas directement responsable de la prévention des accidents, mais il lui incombe d’informer le commandant du contingent si les mesures de sécurité routière ne sont pas adoptées. L’application stricte de ces mesures permettra de réduire les cas de décès et d’invalidité. Un programme de sécurité routière comporte les éléments de base suivants : 1. Insistance du commandant sur la sécurité routière et des véhicules. 2. Des réglementations et des procédures opérationnelles permanentes relatives à la sécurité, bien documentées et saisies par tous les conducteurs et occupants des véhicules. Ces mesures doivent être strictement appliquées (limitation de vitesse, port de la ceinture, contrôle de la consommation d’alcool, exercice de réaction à une panne du véhicule, etc.). 3. Des normes de conduite homologuées pour les militaires et les véhicules lourds et des formations pour l’intégration pour les nouveaux conducteurs. 4. La mise en place et la réalisation d’une maintenance planifiée, étroitement supervisée et effectuée de manière responsable. 191 Annexe Q Chapitre 9 Normes minimales de sécurité opérationnelle en matière médicale87 A. Introduction La politique sur les Normes minimales de sécurité opérationnelle est un document de politique fondamental pour toutes les opérations sur le terrain des Nations Unies. Ces normes visent à établir des critères types pour les dispositions de sécurité minimales sur le terrain, en vue de renforcer la sécurité du personnel, de réduire les risques et de soutenir l’exécution des opérations sur le terrain. B. Besoins en soutien médical des normes minimales de sécurité opérationnelle Les exigences du soutien médical sont étroitement liées à ceux des Normes et sont mises en œuvre de manière simultanée : 1. Déroulement du traitement médical : Une proportion élevée du personnel ayant subi de graves blessures aura de meilleures chances de survie s’il recevait un traitement rapide et approprié. a) En guise d’orientation en matière de planification, tout blessé doit recevoir les premiers soins sur place dans les 10 premières minutes ou des soins avancés post-traumatiques (soins avancés de réanimation traumatologique), ou arriver à une installation sanitaire de niveau 1 dans l’heure qui suit la blessure. b) Pour améliorer les chances de survie des victimes et l’efficacité du traitement, toutes les victimes gravement blessées devraient être évacuées vers des installations sanitaires capables de dispenser des soins intensifs, ainsi que le soutien chirurgical nécessaire. En guise d’orientation en matière de planification, les victimes devraient recevoir des opérations chirurgicales d’urgence (destinées à sauver la vie ou des membres), ou devraient atteindre une installation de niveau 2 ou une installation de niveau supérieur dans les deux heures suivant la blessure, au maximum. c) Les missions doivent maintenir ou élaborer des modalités assurant une capacité ininterrompue (24h/24) de répondre aux exigences en matière d’évacuation sanitaire. Pour garantir une continuité des soins, les ambulanciers et le personnel d’évacuation sanitaire aérienne doivent avoir reçu la formation correspondante et être convenablement équipés. d) Au cas où l’un des trois critères ci-dessus ne peut être satisfait, des capacités médicales supplémentaires seraient nécessaires à un site plus avancé afin d’améliorer les chances de survie de toute victime gravement blessée. Ces capacités de soutien sont bien décrites dans le Manuel relatif au matériel appartenant aux contingents. 87 Voir les Instructions pour la mise en œuvre des Normes minimales de sécurité opérationnelle, 1er mars 2004 et la Politique du DOMP relative aux Normes minimales de sécurité opérationnelle . 192 2. Continuité des soins : Le soutien sanitaire sur le terrain ne peut être apprécié en n’examinant qu’une seule installation sanitaire, car il se compose d’un continuum des soins allant des gestes de premiers secours à un traitement médical définitif dans un hôpital de niveau 3 ou 4. Une importance similaire doit être accordée à la formation des premiers intervenants et leur équipement, et mettre l’accent tout autant sur l’approvisionnement en dérivés sanguins et du rapatriement sanitaire. 3. Responsabilité et obligations : L’application des Normes minimales de sécurité opérationnelle relève de la responsabilité des cadres supérieurs des organismes des Nations Unies sur le terrain et à leurs sièges. À cet effet, il incombe au chef du service médical et au chef du service médical de la force de veiller à ce que la mission respecte les exigences d’ordre médical du DAM relatives aux Normes. Plus particulièrement, les responsabilités sont les suivantes : planifier et appliquer les exigences en matière de conformité médicale aux Normes au sein de la mission et s’assurer d’être préparés en cas d’événements entraînant un lourd bilan humain. 4. Directives relatives à l’équipement médical : Les exigences génériques pour répondre aux Normes minimales de sécurité opérationnelle et de sécurité en ligne par phase consistent à obtenir un kit trauma par régime commun pour la phase 3 et les phases suivantes. Aux fins de l’application de cette exigence, il s’agit de la disponibilité d’au moins un (1) sac d’urgences (UNCCS 481981) ou son équivalent pour chaque siège régional ou base d’opérations. Ce sac est équipé pour être utilisé par un personnel médical qualifié (un médecin, une infirmière ou un membre du personnel paramédical) et peut être utilisé pour une prise en charge par une équipe médicale mobile ; dans une clinique satellite ; ou apporté par le personnel de l’Organisation des Nations Unies à une installation sanitaire locale. Dans ce cas, le sac fournit matériel et fourniture permettant au personnel de santé local de traiter des membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies. Ce sac d’urgence ne doit pas être confondu avec les trousses de premiers secours des véhicules, plus petites, et ceux des bâtiments. 193 Annexe R1 Chapitre 9 Santé mentale et bien-être psychologique : troubles mentaux graves et troubles liés à l’abus d’alcool et à la toxicomanie88 A. Dépression 1. Symptômes : modérés à sévères Déterminer si, pendant les deux dernières semaines, la personne a présenté au moins deux des principaux symptômes de la dépression ci-après : a) Humeur déprimée : Pour les adultes, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours ; pour les enfants et les adolescents : irritabilité ou humeur déprimée. b) Perte d’intérêt ou de plaisir dans la pratique d’activités normalement agréables. c) Baisse d’énergie ou personne facilement fatiguée. Déterminer si, pendant les deux dernières semaines, la personne a présenté au moins trois des autres signes de la dépression tels que : a) b) c) d) e) f) g) Baisse de la concentration et de l’attention Dégradation de l’estime de soi et de la confiance en soi Idées de culpabilité et dévalorisation Vision sombre et pessimiste de l’avenir Idées ou actes autoagressifs ou suicidaires Sommeil perturbé Diminution de l’appétit Il convient de noter que les personnes confrontées pendant la période considérée à une grande adversité manifestent souvent des difficultés psychologiques ressemblant aux symptômes de la dépression, mais elles ne sont pas atteintes pour autant d’une dépression modérée à sévère. Pour savoir si une personne souffre d’une telle dépression, il faut absolument vérifier que non seulement elle présente les symptômes correspondants, mais qu’elle rencontre des difficultés dans son fonctionnement quotidien du fait de ces symptômes. 2. Traitement Les facteurs à considérer dans le cadre du traitement comprennent : 88 Modifié par rapport au « Guide d’intervention mhGAP pour lutter contre les troubles mentaux, neurologiques et liés à l’utilisation de substances psychoactives dans les structures de soins non spécialisées » de l’OMS, 2010. Veuillez consulter les détails, surtout ceux relatifs à l’information sur le traitement dans le mhGAP-IG. Disponible à l’adresse http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789241548069_eng.pdf. 194 a) b) c) d) e) f) g) h) i) j) Psychoéducation. S’occuper des stresseurs psychosociaux actuels. Réactiver les réseaux sociaux. Envisager la prescription d’antidépresseurs. Au besoin, des interventions psychologiques comme une thérapie interpersonnelle, une activation comportementale ou une thérapie cognitivocomportementale. Au besoin, des traitements d’appoint, y compris un programme d’activité physique structuré, un apprentissage de la relaxation, ou une thérapie par résolution de problème. Ne pas prendre en charge la plainte avec des injections ou d’autres traitements inefficaces (vitamines, par exemple). Un suivi régulier. Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux ou aigus. Dans les situations moins graves où le membre du personnel présente de légers symptômes, il ou elle devrait prévoir une évaluation ou un traitement lors des congés dans les foyers ou les voyages de visite familiale, les congés de maladie devant être certifiés en application des dispositions pertinentes du Règlement du personnel. En cas de deuil ou d’une autre perte majeure dans un passé récent, le psychologue ou le psychiatre devrait suivre le conseil proposé ci-dessus. Il est important cependant de ne pas envisager l’administration d’antidépresseurs ou d’une psychothérapie comme traitement de première intention. B. Psychoses 1. Symptômes Les symptômes de la psychose comprennent : a) b) c) d) e) f) Discours incohérent ou non pertinent. Délire (idées fixes et croyances fausses idiosyncrasiques). Hallucinations (entendre des voix ou voir des choses qui n’existent pas). Retrait, agitation, comportement désorganisé Impression que des pensées sont introduites ou émises par son cerveau. Retrait social et négligence des responsabilités habituelles dans les domaines professionnel, scolaire, domestique ou social. 2. Traitement Le traitement de la psychose comprend : a) L’information de la personne à propos de la psychose et de son traitement b) Une médication antipsychotique. 195 c) Des interventions psychosociales telles que la thérapie familiale ou l’entraînement aux compétences sociales. d) Une facilitation de la réadaptation. e) Un suivi régulier. f) L’entretien d’un espoir réaliste et de l’optimisme. g) Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux ou aigus. Dans les situations moins graves où le membre du personnel présente de légers symptômes, il ou elle devrait prévoir une évaluation ou un traitement lors des congés dans les foyers ou les voyages de visite familiale, les congés de maladie devant être certifiés en application des dispositions pertinentes du Règlement du personnel. C. Troubles bipolaires : épisode maniaque 1. Symptômes a) b) c) d) e) f) g) h) Humeur élevée, expansive ou irritable Activité accrue, agitation ou excitation Loquacité accrue Levée des inhibitions sociales normales Diminution des besoins en sommeil Estime de soi exagérée Distractibilité Augmentation de l’énergie sexuelle ou des indiscrétions sexuelles Si la personne présente plusieurs de ces symptômes pendant au moins 1 semaine sous une forme suffisamment grave pour interférer notablement avec ses activités professionnelles et sociales ou pour nécessiter une hospitalisation, un état de « manie » est probable. 2. Traitement Les facteurs à considérer dans le cadre du traitement comprennent : a) Traiter avec des médicaments. b) Conseiller à la personne de modifier son mode de vie ; fournir des informations sur les troubles bipolaires et leur traitement. c) Réactiver les réseaux sociaux. d) Fournir des interventions psychologiques. e) Réhabilitation, notamment par des activités économiques et sociales appropriées en faisant appel à des réseaux formels et informels. f) Un suivi régulier. g) Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles 196 mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux ou aigus. Dans les situations moins graves où le membre du personnel présente de légers symptômes, il ou elle devrait prévoir une évaluation ou un traitement lors des congés dans les foyers ou les voyages de visite familiale, les congés de maladie devant être certifiés en application des dispositions pertinentes du Règlement du personnel. Malgré l’absence actuelle de manie ou de dépression, si la personne a des antécédents de manie, cette personne a très probablement un trouble bipolaire et se situe actuellement entre deux épisodes Si la personne a déjà eu deux épisodes aigus ou plus (par exemple deux épisodes de manie ou un épisode de manie et un épisode de dépression), ou un épisode maniaque unique ayant comporté des risques importants et des conséquences préjudiciables, le même traitement est nécessaire pour la prévention des rechutes. D. Troubles liés à la toxicomanie et l’abus d’alcool 1. Symptômes Les symptômes de la toxicomanie sont discutés au titre de la substance consommée : Troubles liés à la consommation d’alcool : a) Personne apparemment sous l’influence de l’alcool, odeur d’alcool, ivresse apparente, gueule de bois, par exemple. b) Présence de traumatismes. c) Symptômes somatiques associés à la consommation d’alcool, insomnie, fatigue, anorexie, nausées, vomissements, indigestion, diarrhée, céphalées, par exemple. d) Difficultés dans l’exécution des activités professionnelles, scolaires, domestiques ou sociales habituelles. Troubles liés à la toxicomanie : a) Personne apparemment sous l’effet d’une substance psychoactive (manque d’énergie, agitation, incapacité à se tenir tranquille, langage inarticulé, par exemple). b) Signes indiquant l’utilisation de substances psychoactives, tels que les marques d’injection, l’infection cutanée, l’apparence peu soignée. c) Demande de prescription de médicaments sédatifs, notamment les somnifères, et les opioïdes. d) Difficultés financières ou problèmes criminels. e) Difficultés dans l’exécution des activités professionnelles, domestiques ou sociales habituelles. 2. Traitement Les facteurs à considérer dans le cadre du traitement comprennent : 197 a) Un traitement physique comme la désintoxication notamment, ainsi que la pharmacothérapie selon le besoin. b) En cas de toxicomanie, la possibilité de participer à des groupes d’entraide ou de s’inscrire dans des centres de réadaptation / traitement. c) La psychoéducation de la personne et des membres de sa famille. d) Les interventions psychosociales telles qu’un conseil ou une thérapie familiale, un conseil ou une thérapie par résolution de problèmes, une thérapie cognitivo-comportementale, une thérapie de renforcement de la motivation ou une thérapie d’organisation des contingences. e) Offrir des stratégies de réduction des effets dommageables aux consommateurs de drogues injectables. f) Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux ou aigus. Dans les situations moins graves où le membre du personnel présente de légers symptômes, il ou elle devrait prévoir une évaluation ou un traitement lors des congés dans les foyers ou les voyages de visite familiale, les congés de maladie devant être certifiés en application des dispositions pertinentes du Règlement du personnel. E. Conduite autoagressive ou suicidaire 1. Symptômes Il y a un risque imminent de conduite autoagressive ou suicidaire pour toute personne qui présente l’une des affectations suivantes : a) Présence d’idées ou planification d’actes autoagressifs ou suicidaires. b) Antécédents d’idées ou de projet d’actes autoagressifs au cours du mois précédent ou un passage à l’acte au cours de l’année écoulée. c) Accès aux moyens d’autoagression. 2. Facteurs contributifs Les facteurs qui contribuent aux conduites agressives et suicidaires comprennent : a) b) c) d) e) f) Une détresse émotionnelle grave Un désespoir Une agitation extrême De la violence Une conduite de non-communication Un isolement social 3. Traitement Les facteurs à considérer dans le cadre du traitement comprennent : 198 a) Retirer les moyens d’autoagression. b) Créer un environnement protecteur et réconfortant ; si possible, offrir une pièce séparée et calme où la personne peut attendre. c) Ne jamais laisser la personne seule. d) Superviser et désigner un membre du personnel ou de la famille chargé d’assurer sa sécurité e) Soigner l’état mental de la personne et son trouble émotionnel. f) Déclencher un soutien psychosocial. g) La consultation d’un spécialiste de la santé mentale est nécessaire. h) Maintenir un contact et un suivi réguliers. i) Une évacuation sanitaire peut se révéler nécessaire dans les missions des Nations Unies où les possibilités de diagnostic et de traitement des troubles mentaux ne sont pas disponibles et les symptômes sont dangereux ou aigus. Dans les situations moins graves où le membre du personnel présente de légers symptômes, il ou elle devrait prévoir une évaluation ou un traitement lors des congés dans les foyers ou les voyages de visite familiale, les congés de maladie devant être certifiés en application des dispositions pertinentes du Règlement du personnel. 199 Annexe R2 Chapitre 9 Premiers secours psychologiques A. Principes 1. Observer : a) Assurez-vous de la sécurité. b) Identifiez les personnes ayant clairement des besoins essentiels urgents. c) Identifiez les personnes les plus en détresse. 2. Écouter : a) Abordez les personnes qui peuvent avoir besoin soutien. b) Demandez-leur quels sont leurs besoins et leurs préoccupations. c) Écoutez les personnes, et aidez-les à se calmer. de 3. Mettre en contact : a) Aidez les personnes à répondre à leurs besoins essentiels et à accéder aux services existants. b) Aidez les personnes à gérer les problèmes qu’elles rencontrent. c) Transmettez des informations. d) Mettez les personnes en contact avec leurs proches et avec un soutien social. 200 Annexe R3 Chapitre 9 Gestion du stress89 A. Introduction Le stress peut être défini comme une réaction naturelle et automatique déclenchée par un stimulus quelconque qui oblige une personne à s’adapter à un changement. Les facteurs de stress peuvent être des changements positifs ou négatifs, et le stress lui-même peut-être bénéfique ou nuisible (par exemple, il y a des athlètes qui semblent plus performants lorsqu’ils sont soumis à une certaine pression). B. Réaction à l’agression Les personnes en état de stress présentent souvent un ensemble de réactions physiques, notamment l’accélération du cœur, une contraction des muscles, des sueurs, etc., provoqué par les hormones du stress (épinéphrine/adrénaline, norépinéphrine et cortisol/glucocorticoïdes). Le stress chronique ou répété est associé à des problèmes de santé tels que les troubles gastrointestinaux, l’hypertension artérielle, les affections cardiovasculaires et l’affaiblissement du système immunitaire. C. Gestion du stress Découvrir votre profil face au stress : Prendre conscience de votre manière habituelle de gérer le stress peut faciliter une adaptation saine. Après avoir compris le modèle comportemental, des stratégies d’adaptation saines peuvent être élaborées. Déterminez par exemple : 1. 2. 3. 4. les facteurs qui causent du stress les signes et symptômes qui doivent alerter à une surcharge de stress les pratiques négatives de gestion de stress les pratiques positives de gestion de stress D. Prévention et intervention efficaces dans la gestion du stress Combiner les interventions de base est un moyen efficace de prévenir et d’intervenir pour gérer le stress. Ces interventions comprennent : 1. 2. 3. 4. 5. 6. l’activité physique un régime sain un temps de repos et de sommeil un soutien social des pratiques spirituelles des loisirs/arts/créativité 89 Se base sur le document de la Harvard Medical School, « A Harvard Medical School Special Health Report: Stress Management: Approaches for Preventing and Reducing Stress, » 2008. 201 7. une relaxation active La relaxation active comporte entre autres : 1. La respiration consciente : La concentration sur un mouvement respiratoire lent et profond, en se déconnectant du bavardage mental et des autres sensations gênantes. 2. La relaxation musculaire : La relaxation musculaire est une technique qui permet d’évacuer le stress en contractant puis décontractant les muscles de façon successive. 3. La méditation : La respiration profonde en restant attentif au moment présent et en se concentrant délibérément sur les pensées et les sensations ressenties au cours de la séance de méditation. 4. La visualisation ou l’imagerie guidée : Se détendre et se concentrer à l’aide d’images mentales agréables. 5. Le yoga, le tai-chi et le qi going : Trois arts anciens qui combinent la respiration rythmée et une série de postures ou de mouvements fluides. 6. La prière répétitive : L’utilisation d’une courte prière ou une d’une phrase provenant d’une prière pour améliorer sa respiration consciente. 7. La méditation par balayage corporel : Porter son attention sur les différentes parties du corps ou groupes de muscles, un à un, et en évacuer mentalement la tension. 202 Chapitre 10 Prise en charge des blessés sur le terrain A. Introduction La prise en charge des blessés dans le cadre des missions des Nations Unies est complexe et difficile en raison de la multiplicité des tâches et peut donc nécessiter à la fois des procédures cliniques et administratives pour assurer une prestation bien conçue et efficace. Les procédures cliniques peuvent être déterminées au moyen des éléments suivants : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. le concept de l’heure d’or le triage les capacités de traitement90 les procédures d’évacuation la politique en matière de prise en charge et de mise en attente l’évacuation sanitaire le rapatriement médical les procédures administratives comportent les éléments suivants : 1. le signalement rapide des incidents, c’est-à-dire l’émission d’un avis de perte 2. les dispositions relatives aux personnes décédées B. Concept de l’heure d’or La prise en charge des blessés sur le terrain vise à répondre aux exigences du personnel civil et militaire/de police de maintien de la paix dans des zones reculées où il est difficile d’accéder à d’autres prestataires de soins de santé. Comme indiqué précédemment au chapitre 4, le principe de l’heure d’or vise la fourniture de premiers secours de qualité par un personnel non médical formé, des médecins auxiliaires sanitaires, des médecins ou des aides-soignants dans les 10 minutes suivant le traumatisme ou dès l’apparition des symptômes, ainsi que d’un conditionnement de survie le plus tôt possible, dans un délai maximum d’une heure. Si une intervention chirurgicale est nécessaire, il convient d’effectuer dès que possible, dans un délai ne dépassant pas deux heures. Le respect des procédures de la chaîne de survie et le recours à l’aidemémoire d’évaluation du patient constituent des moyens plus pratiques permettant d’obtenir des résultats satisfaisants pendant l’heure d’or. Dans la pratique, tandis que toutes les mesures doivent être prises pour traiter les victimes de traumatisme dans l’heure, la priorité en matière de traitement est déterminée conformément à la pratique de triage médical de l’Organisation des Nations Unies. Lorsque le patient a été ressuscité et stabilisé, en consultation avec le chef du service médical, le patient doit être orienté ou évacué vers une installation médicale adéquate, même s’il s’agit d’un hôpital de niveaux 3 ou 90 Pour de plus amples détails, veuillez consulter les chapitres 3 et 11. 203 4. Généralement, les cas d’urgence médicale tels que l’infarctus du myocarde aigu, les accidents vasculaires cérébraux, etc. sont orientés vers une installation de niveau 3 ou 4 après stabilisation dans une installation de niveau 1. Les urgences chirurgicales telles que les blessures avec ou sans saignement majeur devraient être orientées vers une installation sanitaire de niveau 2 et faire l’objet d’une chirurgie de sauvetage après stabilisation sur le lieu de l’incident. Tout le personnel médical de la mission doit être fixé sur l’installation vers laquelle il convient d’évacuer dans les délais et à partir de n’importe quelle zone de la mission, les patients gravement blessés, mais dont l’état est stable. À cet égard, on n’insistera jamais assez sur le rôle d’un répartiteur médical qualifié, qui doit normalement siéger au Centre d’opérations conjoint. C. Triage Le triage médical, ou le tri des victimes/patients consiste à classer les patients ou les victimes en fonction d’une évaluation clinique afin d’établir des priorités de traitement et d’évacuation. Cela facilite l’utilisation efficace de ressources médicales limitées et assure la survie du plus grand nombre possible de personnes dans une situation à multiples victimes. Le tri est généralement effectué par le médecin ou l’auxiliaire sanitaire le plus expérimenté. Il s’agit d’un processus continu étant donné que la condition du blessé peut se détériorer, en particulier au cours de l’évacuation. Il devrait être fait à l’arrivée dans l’installation sanitaire et, de nouveau, avant l’évacuation vers un traitement subséquent. Dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies, il existe deux types de triage, simple et amélioré, bien qu’on ait assisté récemment à des discussions portant sur une troisième variante, le triage basé sur la blessure.91 1. Triage simple Le triage simple est connu sous l’acronyme START (Simple triage and rapid treatment) qui signifie triage simple et traitement rapide en français. Il s’agit d’un système de triage simple qui peut être effectué, en situation d’urgence, par un personnel non spécialisé ou de secours rapidement formé (auxiliaires sanitaires). Le triage simple est généralement mené sur le lieu de l’accident ou de l’événement impliquant un nombre massif de victimes, pour répartir les patients selon deux catégories, ceux qui ont besoin de soins médicaux urgents et d’évacuation immédiate vers un hôpital et ceux souffrant de blessures moins graves. Cette étape peut être entamée avant que le transport ne soit disponible. Le classement des patients selon la gravité des blessures peut être facilité grâce à des étiquettes de triage imprimées ou l’utilisation d’un code couleur. 2. Triage amélioré Les médecins pratiquant un triage amélioré pourraient décider que certaines personnes gravement blessées ne devraient pas bénéficier d’une priorité de traitement parce qu’elles ont peu de chances de survie. La décision est toutefois basée sur un système médical valide de notation incorporé dans des fiches de triage utilisant une échelle améliorée de triage et de gravité. Dans la plupart des pays, le critère utilisé 91 Ouvrage de référence préparé par l’Équipe d’intervention médicale des Nations Unies et le Groupe de travail des directeurs des services médicaux des organismes des Nations Unies. 204 pour cette catégorie de patient est un classement constamment égal ou inférieur à 3. Le triage amélioré peut avoir des implications éthiques, car le traitement est intentionnellement refusé à des patients atteints de certaines blessures. Son utilisation permet cependant de détourner les rares ressources allouées aux personnes qui ont peu de chance de survie, et les utiliser pour augmenter les chances de survie des autres patients. Le traitement priorisé peut inclure le temps consacré aux soins, aux médicaments ou à d’autres ressources limitées. Le triage START Figure 5 : Le triage START Niveaux ROUGE : JAUNE : VERT : NOIR : Priorité 1 (traitement immédiat) Priorité 2 (traitement urgent) Priorité 3 (traitement en attente) Priorité 4 (décédé ou agonisant) 205 D. Protocole de triage SORT Lors de situations impliquant un nombre de victimes élevé, après une première évaluation à l’aide du kit trauma ou par un personnel formé aux premiers secours utilisant le protocole START, un triage secondaire est effectué par le personnel médical qui se trouve au poste médical de niveau supérieur. Le système de notation physiologique SORT fonctionne avec un haut degré de fiabilité, prédit de manière précise les taux de survie et incorpore l’échelle de coma de Glasgow, la pression sanguine systolique et la fréquence respiratoire. Triage Revised trauma Score GCS BP RR 13 to 15 4 >90 4 10 to 29 4 9 to 12 3 76 to 89 3 >29 3 6 to 8 2 50 to 75 2 6 to 9 2 4 to 5 1 1 to 49 1 1 to 5 1 3 0 No BP 0 None 0 Figure 6 : Échelle améliorée de triage et de gravité E-Ouverture des yeux spontanée = 4 V-Réponse verbale orientée =5 M-Réponse motrice obéit =6 au bruit à la douleur 2 rien confuse inappropriée localise évitement = 3 = = 1 =4 =3 incompréhensible rien =1 =5 =4 flexions à la =3 extensions à la =2 rien =1 douleur douleur GCS (Échelle de Glascow)=E+V+M Figure 7 : Étape 1 : Calcul de l’Échelle de coma de Glasgow X=GCS 3-15 9-12 6-8 4-5 3 0 Y=Fréquence respiratoire 10-29/min 4 30/min ou plus 3 6-9/min 2 1-5/min 1 0 0 4 3 2 1 VALEUR CODÉE TOTALE 1-10 11 12 PRIORITE Immédiat (Rouge) Urgent (Jaune) En attente (Vert) Figure. 9 : Étape 3 : Attribuer un degré de priorité 206 Z=Pression sanguine systolique 90 ou plus 4 76-89 3 50-75 2 1-49 1 0 0 E. Catégories de triage L’Organisation des Nations Unies recommande l’adoption d’une hiérarchie de triage à quatre catégories qui se fonde sur la gravité de la condition médicale et l’urgence du traitement. 1. Priorité 1 (rouge : immédiat) Cette catégorie a la priorité en termes de traitement et d’évacuation, étant donné que des interventions de réanimation urgentes sont requises pour garantir la survie du blessé ou du patient. Tel est le cas d’une obstruction des voies respiratoires, des urgences respiratoires, du choc ou d’une traumatologie lourde. Il est probable que ces cas décèdent dans les deux heures, même avant s’ils ne reçoivent pas un traitement médical approprié. Ces patients ont besoin d’une évacuation et d’un traitement urgents pour survivre. 2. Priorité 2 (jaune :urgent) Cette catégorie comprend les cas nécessitant un traitement rapide, une chirurgie notamment, et qu’il est recommandé d’évacuer vers une installation chirurgicale dans les six heures suivant le dommage initial. Les exemples comprennent les lésions viscérales, traumatismes thoraciques fermés qui ne présentent pas de risque d’asphyxie, fractures ou lésions graves au niveau des membres, traumatismes crâniens fermés, lésions ouvertes de l’œil et brûlures modérées. Il s’agit des patients qui peuvent attendre d’être évacués sans que cela compromette leurs chances de survie ou ceux dont les blessures sont tellement graves que leurs chances de survie sont peu probables. 3. Priorité 3 (vert : en attente) Les besoins de traitements sont moins pressants dans cette catégorie, donc le traitement peut être remis à plus tard pendant que les ressources limitées en termes de traitement et d’évacuation se penchent sur des cas prioritaires. Ces cas peuvent comprendre par exemple les fractures fermées simples, des lésions tissulaires, des traumatismes thoraciques fermés et des blessures maxillo-faciales. Il s’agit de patients capables de se déplacer, de suivre des commandes simples et de se retirer du lieu de l’accident. 4. Priorité 4 (noir : décédé ou agonisant) Cette catégorie comprend les victimes dont les blessures ou les maladies sont tellement graves qu’elles ont peu de chance de survie ou celles qui sont décédées à l’arrivée. Si les ressources médicales sont insuffisantes par rapport au nombre de victimes, ces cas ne seraient pas considérés comme prioritaires en termes d’évacuation et de traitement, malgré la gravité de leur état. Ces conditions médicales évidentes comprennent la mort cérébrale, les maladies en phase terminale, etc., dont les victimes ne devraient pas être accordées de priorité pour l’évacuation. 207 F. Traitement et directives concernant les évacuations Le traitement disponible dans une installation sanitaire est déterminé par le niveau du soutien médical assuré par l’installation (voir Chapitre 3). Sur le lieu de relève d’un blessé, l’accent est mis sur la réanimation et la stabilisation avant l’évacuation vers un niveau de soins approprié. Dans le cas des blessures graves, un traitement définitif est rarement disponible à la suite de la stabilisation, des efforts doivent alors être déployés pour éviter de retarder l’évacuation subséquente.92 Les directives concernant les évacuations dans le cadre d’une mission, également appelées directive concernant les durées de convalescence et délais d’évacuation, évaluent les services médicaux disponibles dans chaque niveau en fonction des moyens d’évacuation disponibles. Pour y parvenir, une durée maximale de traitement d’un patient dans un niveau donné est fixée, à l’issue de laquelle le patient sera transféré si la reprise des services lui est impossible. Ces directives prennent pour assise : 1. Les limitations en ce qui concerne l’évacuation découlant de la non-disponibilité de moyens d’évacuation, les contraintes opérationnelles, les conditions météorologiques et la topographie. 2. La surcharge des ressources médicales, lorsqu’un grand nombre de patients est prévu, les délais d’évacuation peuvent être plus courts par exemple. 3. La disponibilité des moyens médicaux, par exemple au début ou au moment du retrait d’une mission, peu d’installations sont disponibles et les délais d’évacuation sont relativement courts. G. Politiques et procédures en matière d’évacuation et de rapatriement sanitaire93 Sont habilités à approuver les évacuations sanitaires dans une zone de mission le chef de mission, le directeur de l’appui à la mission ou le chef de l’appui à la mission en consultation avec le chef du service médical ou du chef du service médical de la force, lorsque ce dernier est autorisé à engager des fonds budgétaires. Un examen approfondi de la demande d’évacuation permet au chef du service médical d’activer et de coordonner le processus d’évacuation verbalement de façon à ce que les évacuations sanitaires soient rapides et efficaces. Les formalités sont accomplies par la suite à des fins de documentation et de vérification. La responsabilité de planification et de mise en œuvre d’un système efficace de transport incombe au personnel de planification de la Division des services médicaux, à la Section du soutien sanitaire, à l’administration de la mission et au personnel médical de la zone de mission. Le chef du service médical et le chef du service médical de la force sont tenus de coordonner toutes les activités d’évacuation sanitaire intrathéâtre avec le soutien de l’administration de la mission. Les décisions ayant trait au rapatriement sanitaire doivent être coordonnées avec la Division des services médicaux pour son approbation. La Section du soutien sanitaire se charge de l’orientation et de la supervision de toutes les activités concernant l’approvisionnement lié aux services d’évacuation sanitaire aérienne pouvant faciliter l’évacuation. Les détails du plan 92 93 Consulter le concept de l’heure d’or décrit au Chapitre 3. Cette section doit être lue à la lumière du ST/AI/2000/10. 208 d’évacuation doivent figurer dans les procédures opérationnelles permanentes de la mission. Il existe deux catégories de transfert pour les patients et les victimes : 1. Évacuation sanitaire primaire L’évacuation sanitaire primaire implique l’évacuation des blessés (par voie aérienne ou terrestre) du lieu de l’incident à l’installation sanitaire la plus proche. Cette catégorie de transfert de patients doit être exécutée dans l’heure qui suit l’accident. 2. Évacuation sanitaire secondaire L’évacuation sanitaire secondaire désigne l’évacuation de blessés d’une installation sanitaire à une autre ; il peut s’agir d’un transport au sein de la zone de mission (intrathéâtre) ou en dehors. L’exécution d’une évacuation sanitaire secondaire est liée à l’existence d’une urgence médicale pour sauver des vies. L’élaboration d’un plan d’évacuation sanitaire secondaire au sein d’une mission doit prendre en considération les facteurs suivants : 1. Raison médicale de l’évacuation L’état clinique du patient est le critère clé permettant de déterminer le calendrier et les moyens d’évacuation entre les niveaux de soins. 2. Directives de la mission concernant les évacuations et le rapatriement sanitaire94 Les directives de la mission concernant les évacuations et le rapatriement sanitaire sont déterminées par les capacités et les moyens de traitement requis pour chaque niveau et le soutien nécessaire à l’évacuation. 3. Délai d’évacuation vers une installation sanitaire L’évacuation doit être exécutée rapidement pour permettre à un patient qui requiert une chirurgie salvatrice ou conservatrice d’être opéré aussi tôt que possible. Les évacuations sanitaires primaires doivent être menées dans les 60 minutes suivant l’occurrence des blessures mortelles. Au besoin, le délai d’évacuation vers des moyens de chirurgie salvatrice ou conservatrice pour la stabilisation d’un patient est de deux heures. 4. Évacuation par air 94 Se référer au chapitre 3. 209 Dans les missions disposant de moyens aériens, un ou plusieurs aéronefs doivent être désignés, équipés et pourvus du personnel nécessaire pour servir de moyen d’évacuation sanitaire aérienne. Au cas où une installation médicale ne serait pas disponible dans la zone de mission, un avion doit dans les plus brefs délais être mis à disposition de l’évacuation sanitaire secondaire vers une telle installation. 5. Évacuation terrestre Il faut absolument que toutes les installations sanitaires soient déployées avec le soutien requis en ambulances terrestres, celles-ci devant être dotées de dispositifs de réanimation et être suffisamment spacieuses pour le personnel d’accompagnement médical. Le nombre de véhicules dépendra de la tâche, mais en moyenne, sera de deux ambulances pour une clinique de niveau 1 et de trois ou plus pour des hôpitaux de niveau 2 et 3. La topographie de la zone d’opérations, y compris les roches, le sable, l’exposition aux inondations et l’état des routes, ainsi que les conditions météorologiques, sont les facteurs qui devraient déterminer le type d’ambulance à déployer. L’évacuation sanitaire en dehors de la zone de mission sera considérée lorsque les installations sanitaires disponibles dans le théâtre des opérations de la mission, qu’elles appartiennent à la mission ou qu’elles soient des infrastructures sanitaires nationales, sont inadéquates pour apporter le traitement nécessaire. Les directives et procédures en matière d’évacuation sanitaire sont comme suit : 1. Les membres du personnel ainsi que les membres du contingent militaire ou de police, les experts militaires des Nations Unies en mission et les policiers des Nations Unies recrutés sur le plan international peuvent être évacués aux frais de l’Organisation des Nations Unies en vue de recevoir un traitement ou des soins médicaux essentiels qui ne sont pas disponibles dans la zone de mission. Cette disposition s’applique également aux membres concernés de la famille du personnel recruté sur le plan international. Les membres du personnel recrutés sur le plan local envers lesquels l’Organisation n’a aucune obligation s’agissant du transfert dans un autre lieu d’affectation ou de la réinstallation dans le même lieu d’affectation, doivent recourir aux services médicaux disponibles sur place. Toutefois, lorsque la vie de l’intéressé est en danger, une évacuation sanitaire est envisageable si les services disponibles sur place n’autorisent pas le traitement adéquat de l’urgence médicale. Cette disposition s’applique également aux membres concernés de la famille du personnel recruté sur le plan local. 2. Dans les situations d’urgence, le chef de mission ou le commandant de la force peuvent directement autoriser l’évacuation médicale après consultation avec le chef des services médicaux 95 /chef des services médicaux de la force et le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission. L’approbation préalable par le Siège de l’Organisation des Nations Unies n’est pas requise pour une évacuation sanitaire au sein de la zone de mission. 95 Applicable au chef du service médical de la force d’une mission où celui-ci est le médecin du rang le plus élevé. 210 3. L’évacuation peut s’effectuer par transport terrestre ou aérien et devrait se faire vers l’installation sanitaire appropriée la plus proche du lieu d’affectation. La nature de la maladie ou de la blessure et le type de traitement requis doivent également être pris en considération. 4. Il est essentiel que le traitement du patient pré-évacuation et en cours de vol soit suffisamment dûment documenté et si cela est indiqué, un médecin ou une infirmière peuvent être autorisé à accompagner le patient pendant le voyage. 5. Si un pays décide d’évacuer son propre personnel contrairement à l’opinion du médecin responsable ou du chef du service médical/chef du service médical de la force, la responsabilité devient une responsabilité nationale et l’évacuation est effectuée aux frais nationaux. 6. Si le cas n’est pas urgent, les patients peuvent être orientés vers l’installation médicale nécessaire. Ces cas-là n’ont pas droit à une évacuation sanitaire. S’il est prévu que l’évacuation sanitaire dépasse 45 jours ou pour toute prolongation relative au-delà de 45 jours, il convient d’obtenir l’autorisation du Directeur du Service médical. À cet effet, le chef du département ou du bureau doit faire parvenir l’ensemble des pièces médicales pertinentes au Directeur du Service médical de l’Organisation des Nation Unies. Les évacuations sanitaires en dehors de la zone de mission doivent être préalablement approuvées par le Siège de l’Organisation des Nations Unies. Cela n’est pas requis pour les cas urgents, bien que le Siège de l’Organisation des Nations Unies doive être informé tout de suite après l’évacuation sanitaire. L’ensemble des pièces pertinentes et justificatives doit être présenté au Directeur, Division des services médicaux, conformément au format décrit au Chapitre 10 Pièce jointe 1 : Rapports du médecin traitant. 7. Ayant été certifié apte par le médecin traitant, une copie du certificat doit être transmise au Directeur de la Division des services médicaux qui décidera de l’aptitude du membre du personnel à retourner dans son lieu d’affectation. En cas de maladie ou d’accident graves, le patient ne peut retourner à son lieu d’affectation aux frais de l’Organisation des Nations Unies avant l’approbation du Directeur médical. 8. Les procédures d’évacuation sanitaire du personnel militaire doivent être décrites en détail dans les Procédures opérationnelles permanentes de la mission. Les directives concernant l’évacuation sanitaire du personnel de l’Organisation des Nations Unies figurent dans le Manuel d’administration des missions (Manuel 4) de l’Organisation des Nations Unies, tandis que d’autres détails peuvent être trouvés dans la le ST/AI/2000/10 révisé sur l’évacuation médicale. H. Rapatriement sanitaire96 96 Ce paragraphe concerne essentiellement le personnel en uniforme et doit être lu selon les « Directives générales pour les pays qui contribuent des troupes en vue du déploiement d’unités militaires aux missions de maintien de la paix des Nations Unies, » les « Principes directeurs à l’intention des membres de la polices des Nations Unies affectés à des opérations de maintien de la 211 Le rapatriement sanitaire s’entend du retour d’un patient ou d’un blessé à son pays d’origine pour des motifs médicaux qui rendent la reprise du service peu probable. Les directives et procédures concernant le rapatriement sanitaire sont comme suit : 1. Les personnes en mission qui sont en situation de non-conformité avec les critères généraux énoncés dans les directives de l’examen médical pour l’avant déploiement devront être rapatriées. 2. Le rapatriement sera à la charge de l’Organisation des Nations Unies si le changement de l’état médical a clairement eu lieu dans la zone de mission. 3. Le rapatriement sera à la charge du pays ayant fourni le contingent si la personne a été déployée en violation évidente des directives. 4. Le rapatriement pour cause de santé s’applique à tout membre du personnel peu susceptible d’être apte à reprendre son service en raison des directives établies concernant les évacuations ou s’ils ont besoin d’un traitement qui n’est pas disponible dans la zone de mission. Le délai adopté pour les évacuations est de trente jours. 5. L’autorisation préalable du Directeur de la Division des services médicaux doit être obtenue pour les rapatriements sanitaires. Une recommandation écrite doit être présentée par le chef du service médical, son représentant ou le médecin responsable, sans égard au fait de savoir si les frais seront supportés par l’Organisation des Nations Unies, un gouvernement national ou l’individu concerné. La demande de rapatriement sanitaire doit être fait en utilisant le format décrit dans le chapitre 10 Pièce jointe 1 : Rapports du médecin traitant. L’autorisation obtenue, le chef de l’appui à la mission/directeur de l’appui à la mission procède à l’organisation du rapatriement, par la mission ou le contingent, selon le moyen de transport le plus économique. 6. Les femmes enceintes en uniforme devraient être rapatriées avant la fin du cinquième mois de grossesse. 7. Les membres du personnel présentant les symptômes ou signes cliniques du sida doivent être rapatriés dans leur pays d’origine une fois le diagnostic posé. 8. Si possible, le rapatriement doit être effectué au moyen de vols de rotation et de vols réguliers. Le versement d’une indemnité de subsistance en voyage et de faux frais au départ et à l’arrivée peut être autorisé lorsque les frais de déplacement ont été autorisés par l’Organisation des Nations Unies. La franchise de bagages est identique à celle du personnel dont la rotation est effectuée sur une base individuelle. Si un accompagnateur est nécessaire, cela se limite à la franchise accordée gratuitement par la compagnie aérienne et conformément aux règles et règlements en vigueur. paix, » et les « Directives de politique pour les unités de police constituées dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ». 212 9. Des avions militaires ou civils peuvent être contractés pour les cas nécessitant un rapatriement sanitaire d’urgence (évacuation sanitaire aérienne primaire). I. Procédure de notification des incidents impliquant des victimes97 Un avis de perte est établi et envoyé dans chacun des cas suivants concernant des membres de forces militaires ou de police ou du personnel civil affectés à une opération de paix des Nations Unies : 1. Décès 2. Dommage corporel ou maladie grave, par lesquels on entend un état médical ou chirurgical aigu menaçant la vie et pouvant entraîner la mort ou une perte permanente de fonctions organiques. Les procédures relatives aux avis de perte comprennent les étapes suivantes : Étape 1 : Après chaque incident entraînant des pertes, le service responsable de la mission hors siège avertit immédiatement le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission. Dans tous les cas, le rapport doit être reçu au plus tard six heures après que le service chargé de la mission hors siège est informé qu’un incident entraînant des pertes est survenu. Étape 2 : Au reçu de cette première information, le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission avertit immédiatement le Siège (unité responsable au Siège et Centre de situation) par téléphone, courriel ou télécopie en donnant les informations ci-après dans la mesure où elles sont connues : a) b) c) d) e) f) g) h) i) j) k) l) Numéro de matricule/numéro de code Rang/Grade Nom de famille et tous les autres noms entre parenthèses Sexe Nationalité Date de naissance Personne la plus proche (nom, adresse et lien) Catégorie (membre d’un contingent, expert militaire en mission, membre de la police des Nations Unies ou du personnel civil) Date de l’incident (jour, mois, année) et heure Précision sur les circonstances (indiquant si l’intéressé exerçait ses fonctions au moment de l’incident) Lieu de l’incident Nature de la perte (décès, blessure ou maladie) 97 Le sujet est traité dans ce chapitre en référence aux Procédures opérationnelles permanentes relatives à la Notification des pertes dans les opérations de maintien de la paix ainsi que dans les missions politiques et les missions de consolidation de la paix, approuvées le 3 janvier 2006. 213 m) Cause de la perte (pour respecter la confidentialité des informations médicales, n’inclure aucune donnée détaillée sur le diagnostic médical concernant l’intéressé ou son état de santé en général). Étape 3 : Le service responsable de la mission hors siège entreprend immédiatement d’établir l’avis de perte (voir l’annexe 1 chapitre 7: Spécimen d’avis de perte). Il faut veiller à respecter un juste équilibre entre le droit de chaque individu au secret médical et les besoins et objectifs de l’Organisation. Pour ce faire, l’avis de perte ne doit comporter aucun détail spécifique relatif au diagnostic médical d’un individu, à ses antécédents médicaux ou à un quelconque dossier médical. Toute information médicale confidentielle de ce type sera transmise à la Division des services médicaux et à la Section du soutien sanitaire par le chef des services médicaux, par l’entremise de canaux sécurisés. Étape 4 : Le service compétent de la mission hors Siège remet l’avis de perte rempli au directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission. Étape 5 : Dans les douze heures suivant l’incident, le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission remet l’avis de perte rempli aux entités suivantes : a) b) c) d) e) DOMP au Siège, à l’attention du Centre de situation Service concerné au sein du Bureau de la gestion des ressources humaines Division des services médicaux/DG Section du soutien sanitaire/Division du soutien logistique/DAM Bureau du porte-parole de l’Organisation des Nations Unies Étape 6 : Le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission enregistre l’avis de perte dans le dossier d’avis de perte de la mission hors siège (voir le spécimen d’avis de perte pour les missions hors siège à l’annexe 2 du chapitre 10 : Modèle de dossier d’avis de perte pour les missions hors siège). Étape 7 : Pour les membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies, une déclaration médicale par le médecin traitant devrait être remplie en double exemplaire et transmise au directeur médical, Division des services médicaux (voir l’annexe 1 au chapitre 10 : Rapport du médecin traitant). Étape 8 : Aux fins de la documentation officielle pour les indemnités et les réclamations, un rapport d’accident ou de maladie est préparé subséquemment par le Directeur médical de la Division des services médicaux. Des exemplaires en sont distribués au Comité consultatif pour les demandes d’indemnisation et à la Section de la sécurité et de la sûreté (voir le chapitre 5 Pièce jointe 3 : Documentation à des fins d’indemnisation et de réclamations). J. Dispositions relatives aux personnes décédées 214 À la mort d’un membre du personnel militaire ou civil, il est impératif que toutes les dispositions prises en vue de la préparation et du transport des restes soient faites conformément aux pratiques en vigueur dans le gouvernement concerné. Le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission avisera la Division des services médicaux Pour les détails98 concernant ces dispositions, voir l’annexe A au Chapitre 10 : Décès dans le cadre d’une mission : mesures à adopter dans le cadre de la mission Il faut noter, entre autres, les points importants suivants : 1. Déterminer les causes de décès À la mort d’un membre d’une mission, la Section de la sécurité se chargera de coordonner l’assistance, notamment l’investigation des circonstances avec la police locale au cas où le décès a eu lieu sur le lieu de travail. Les Services médicaux seront consultés pour établir la cause du décès. 2. Décès dans des circonstances exceptionnelles ou indéterminées Au cas où un décès survient à la suite d’une situation d’urgence, d’un accident ou de circonstances floues, les procédures suivies seront similaires à celles prévues sous le point (J) ci-dessus. En en outre, le Département de la sûreté et de la sécurité sécurisera les lieux de l’accident et collectera l’information. 3. Déplacement des dépouilles Les dépouilles sont ensuite déplacées vers une installation appropriée appartenant à l’Organisation des Nations Unies ou au gouvernement local afin de préparer le rapatriement ou l’autopsie (applicable dans tous les cas d’actes présumés répréhensibles). La préparation de la dépouille comprend généralement l’embaumement. Le plus proche parent devrait être consulté pour savoir si des coutumes religieuses ou culturelles spécifiques nécessitent une préparation spéciale des restes. 4. Autorisation de l’autopsie Si une autopsie doit être pratiquée pour déterminer la cause du décès, l’autorisation devrait être coordonnée par les ressources humaines et le bureau juridique de la mission en consultation avec le Département de la sûreté et de la sécurité, le plus proche parent/le coordonnateur familial et les autorités locales. Le commandant de la police du contingent qui se penche sur le décès et le chef de la police de la mission (pour le décès d’un policier des Nations Unies) doivent également être impliqués. Les coutumes locales, religieuses ou autres devraient être dûment prises en considération. 5. Transport des dépouilles et préparatifs de voyage 98 S’inspire du Guide des mesures à prendre en cas de décès imputable au service de l’Organisation des Nations Unies, « Death in Service Handbook, » DG, Bureau de la gestion des ressources humaines, Équipe de préparation et de soutien en cas de crise, 2011. 215 L’Organisation paie les frais de transport du corps jusqu’au lieu où le défunt avait le droit de retourner aux frais de l’Organisation. Pour le personnel en uniforme (à la fois les militaires et la police), le commandant du contingent doit être impliqué dans la désignation de l’escorte qui transporte les dépouilles. Pour les pertes civiles, la détermination relève du Commission spécial. Une escorte du même contingent est désignée pour accompagner les dépouilles et pour assister aux rites et cérémonies funéraires dans le pays d’origine au nom du commandant de la force ou de la police. Tous les frais relatifs au rapatriement sont à la charge de l’Organisation. 6. Comité spécial À la mort d’un membre d’une mission, un comité est constitué comprenant le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission, le directeur financier, le conseiller juridique, le chef du service médical/chef du service médical de la force, ainsi qu’un représentant du contingent national concerné. Ce comité se penchera sur l’incident ayant provoqué la mort, déterminera les détails relatifs à la gestion de la dépouille, décidera des cérémonies (le cas échéant) qui auront lieu et désignera une escorte. 7. Documentation Le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission prépare tous les documents nécessaires, y compris l’autorisation de voyage et les documents requis par le gouvernement hôte et la compagnie aérienne utilisée. Six exemplaires du certificat de décès sont requis dans les cas concernant des membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies, qui sont transmis par la suite à différents bureaux énumérés au titre du paragraphe 13 des Directives en matière de personnel. Tous les renseignements pertinents doivent être relayés au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York et au pays concerné. 8. Préparatifs de voyage Il incombe au directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission d’organiser le transport des restes au pays d’origine. Tous les préparatifs seront couverts par le formulaire PT8 conformément au ST/AI sur les voyages. 9. Utilisation du drapeau des Nations Unies Un drapeau des Nations Unies sera délivré aux accompagnateurs pour être drapé sur le cercueil pendant les cérémonies dans la zone de mission ainsi que dans le pays d’origine. On ne disposera pas du drapeau avec les restes, mais il peut être remis au plus proche parent à la demande de celui-ci. Annexe: 216 Annexe A Chapitre 10 : Décès dans le cadre d’une mission : Mesures à adopter dans le cadre de la mission 217 Annexe A Chapitre 10 Décès dans le cadre d’une mission : mesures à adopter dans le cadre de la mission99 A. Responsabilités du chef de l’administration de la mission 1. Déterminer les causes de décès a) Contacter la Section de la sécurité de la mission. La Section de la sécurité coordonne l’assistance avec la police locale lorsque le décès a lieu sur le lieu de travail. b) Faire enquête sur le lieu du décès. Cela relève de la responsabilité du chef du Département de la sûreté et de la sécurité. c) Au nom du responsable désigné, le conseiller ou le coordonnateur de secteur (sécurité) coordonne l’enquête de l’autorité policière locale. Si cela est possible, le personnel de sécurité de l’Organisation des Nations Unies devrait visiter le lieu du décès et recueillir des informations. d) Les Services médicaux seront consultés pour établir la cause du décès. e) Si le décès est survenu aa la suite d’une situation d’urgence, d’un accident ou lors de circonstances peu claires, le Département de la sûreté et de la sécurité (s’il est présent) mettra en œuvre des mesures immédiates ou émettra les recommandations y afférentes pour sécuriser le lieu du décès et collecter informations et éléments probants. f) Déplacement des dépouilles : Les dépouilles doivent être déplacées vers une installation appropriée appartenant à l’Organisation des Nations Unies ou au gouvernement local afin de préparer le rapatriement ou l’autopsie. Un fonctionnaire ou le coordonnateur des questions relatives à la famille devrait être présent. 2. Aviser le DAM/Division du personnel des missions et identifier et avertir la personne désignée par le décédé comme contact en cas d’urgence ainsi que le parent le plus proche. a) Informer le DAM ou le bureau d’origine du membre du personnel concerné de l’urgence ou du décès. Le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission ou un représentant désigné devrait immédiatement avertir par téléphone la Division du personnel des missions des urgences et des décès. Si la personne décédée est volontaire des Nations Unies, il faudra avertir du décès le Siège de Bonn des VNU. 99 Remarque : La présente annexe s’inspire du Guide des mesures à prendre en cas de décès imputable au service, « Death in Service Handbook », du DG/Bureau de la gestion des ressources humaines/Équipe de préparation et de soutien en cas de crise, Siège de l’Organisation des Nations Unies, 2011. 218 Mesures spécifiques au décès d’un membre du personnel civil ou d’un volontaire des Nations Unies b) Prévenir la personne désignée comme contact d’urgence par le membre du personnel. Les renseignements indiquant l’identité de la personne désignée comme contact d’urgence devraient figurer dans le dossier administratif officiel de la personne décédée chez la Division du personnel des missions, le Siège de Bonn des VNU ou le bureau administratif/de la mission. Ces renseignements peuvent également être consultés sur la version la plus récente du formulaire P2 du membre du personnel. c) Dans tous les cas de décès, y compris les situations de personnes disparues ou de décès non confirmés, les procédures suivantes doivent être suivies : d) Si possible, la personne la plus proche est prévenue dans les plus brefs délais par une visite d’un représentant de l’Organisation des Nations Unies. Cette visite est effectuée par le directeur de l’appui à la mission et/ou le chef de l’appui à la mission, et lorsque cela n’est pas possible, par le responsable de l’administration, l’administrateur en chef du personnel ou un représentant de l’Organisation des Nations Unies sur les lieux. Dans tous les cas de décès, l’information doit être transmise rapidement et dans la plus grande mesure possible, en personne. Le cas échéant, un coordonnateur familial devrait être présent pendant la notification. e) La Division du personnel des missions, en collaboration avec l’Équipe de préparation et de soutien en cas de crise, désignera un coordonnateur familial au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York pour aider les familles du personnel international en ce qui a trait aux diverses procédures administratives suivant le rapatriement. Un coordonnateur familial sera désigné par le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission pour aider les familles du personnel national. f) Notification par téléphone : Si, pour une raison quelconque, il est impossible de suivre la procédure indiquée ci-dessus, le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission devrait contacter par téléphone les personnes désignées par le membre du personnel comme devant être notifiée de leur décès. g) Possibilités différentes de notification : Pour une raison quelconque, il est impossible de suivre les procédures indiquées ci-dessus, un responsable du DAM devra décider qui préviendra le plus proche parent. Mesures spécifiques au décès des membres du contingent militaire, des experts militaires des Nations Unies en mission ou policiers des Nations Unies h) Avertir du décès le Centre de situation du Siège, et pour les policiers des Nations Unies, la Division de la police de l’Organisation des Nations Unies. i) Si la personne décédée est un membre du contingent militaire, le commandant du contingent militaire de la mission informera du décès à la fois le Siège 219 national et le Siège de la mission permanente du pays. Les Sièges précités informeront par la suite le plus proche parent. j) Si la personne décédée est un expert militaire des Nations Unies en mission, le responsable de la gestion du personnel militaire contactera le Siège national de la personne décédée pour lui fournir une confirmation du décès. Le Siège national informera par la suite le plus proche parent. k) Si la personne décédée est un policier des Nations Unies, le directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission ou le commandant du contingent au Siège de la Police des Nations Unies contactera le quartier général de la police nationale et le siège de la mission permanente de la personne décédée pour fournir une confirmation du décès Les Sièges précités informeront par la suite le plus proche parent. 3. Remplir le formulaire d’avis de perte : a) L’administrateur chargé de la gestion du personnel militaire ou le chef de l’appui à la mission/directeur de l’appui à la mission entreprend immédiatement d’établir l’avis de perte. b) Le formulaire d’avis de perte doit être transmis aux bureaux suivants au sein du DOMP au Siège de l’Organisation des Nations Unies : Centre de situation Conseiller militaire, uniquement dans le cas du personnel militaire Division du personnel des missions du DAM, uniquement dans le cas du personnel de mission Division des services médicaux du Bureau de la gestion des ressources humaines Conseiller pour les questions de police de l’Organisation des Nations Unies Bureau du Secrétaire général adjoint, DOMP Bureau du porte-parole du Secrétaire général c) Le responsable de la gestion du personnel militaire, ou soit le directeur de l’appui à la mission soit le chef de l’appui à la mission, s’il y a lieu, est chargé de maintenir une liste des formulaires d’avis de perte préparés pour tous les décès enregistrés dans la mission concernée depuis qu’elle a été établie. La Section du personnel de la police au sein de la mission, sous l’égide du chef de la section du personnel de la police ou du directeur général de la police, gardera une liste des formulaires d’avis de perte de tous les décès enregistrés au sein de la composante police des Nations Unies. 4. Organiser une autopsie ou une enquête, s’il y a lieu (applicables est applicable dans tous les cas d’actes présumés répréhensibles) 220 a) La famille proche de la personne décédée devrait être consultée avant une autopsie. En cas de décès imputable à un acte présumé répréhensible, le plus proche parent doit être informé qu’une autopsie est nécessaire avec une enquête appropriée puissent être effectuée. Le Département de la sécurité et de la sûreté se conformera à toutes les demandes de famille visant à établir une autopsie ou y renoncer. b) Si une autopsie doit être pratiquée pour déterminer la cause du décès, l’autorisation devrait être coordonnée par les ressources humaines et le bureau juridique de la mission en consultation avec le Département de la sûreté et de la sécurité, le plus proche parent et les autorités locales. Le commandant de la police du contingent qui se penche sur le décès et le chef de la police de la mission doivent également être impliqués si la personne décédée est un policier de l’Organisation des Nations Unies. Les coutumes locales, religieuses ou autres devraient être dûment prises en considération. c) Un médecin de l’Organisation des Nations Unies devrait être présent, si possible, lorsque les autorités du gouvernement local procèdent à une autopsie. 5. Prendre les dispositions nécessaires à une manipulation adéquate des restes en attente du transport a) La préparation de la dépouille comprend généralement l’embaumement. Le plus proche parent devrait être consulté pour savoir si des coutumes religieuses ou culturelles spécifiques nécessitent une préparation spéciale des restes. b) L’Organisation supporte les frais encourus pour le transport du corps jusqu’au lieu où le défunt avait le droit de retourner aux frais de l’Organisation. Le montant remboursé comprend une somme appropriée pour l’embaumement du corps. c) Pour le personnel en uniforme, militaire ou de police, le commandant du contingent doit être impliqué dans la désignation de l’escorte qui transporte les dépouilles. Pour les pertes civiles, cette décision relève du Comité spécial. Une escorte du même contingent est désignée pour accompagner les dépouilles et pour assister aux rites et cérémonies funéraires dans le pays d’origine au nom du commandant de la force ou de la police. Tous les frais relatifs au rapatriement sont à la charge de l’Organisation. 6. Remboursement des frais d’inhumation locale Si le défunt est enterré sur place, l’Organisation peut rembourser les frais jusqu’à concurrence d’un montant raisonnable. La famille de la personne décédée devrait en être avisée pendant la visite du responsable désigné de l’Organisation des Nations Unies à la famille. 7. Réception des dépouilles 221 Le coordonnateur familial devrait informer la famille de la personne décédée ainsi que le directeur de l’appui à la mission de la date et l’heure d’arrivée de la dépouille. Le directeur de l’appui à la mission coordonnera avec la famille pour la réception de la dépouille par l’intermédiaire du coordonnateur familial. 8. Remettre une lettre de condoléances au plus proche parent Une lettre de condoléances doit être rédigée par le directeur de l’appui à la mission ou le chef de l’appui à la mission et livrée à l’accompagnateur pour être remise en main propre au plus proche parent. A – 4/4 222 Chapitre 11 Incidents impliquant un nombre de victimes élevé et gestion des catastrophes A. Introduction La gestion des incidents impliquant un nombre de victimes élevé au niveau du personnel de l’Organisation des Nations Unies a nécessité une orientation à l’échelle du système. Une réaction appropriée à de telles situations d’urgence exige une planification, une préparation et des répétitions préalables. Toutes les unités médicales doivent être préparées à des situations impliquant un nombre de victimes élevé et de catastrophes au sein de la zone de mission. Au début d’une nouvelle mission, il faut établir des plans de contingence, attribuer les ressources et les coordonner de manière à ne pas s’écarter des plans de sécurité et plans opérationnels de la mission. La composante médicale des plans doit être préparée à chaque niveau, de la base d’opérations au siège du contingent, au siège du secteur au siège de la mission. Les plans pour les situations impliquant un nombre de victimes élevé doivent être partagés avec la Division des services médicaux et la Section de soutien sanitaire. B. Définition Une situation impliquant un nombre de victimes élevé ou une catastrophe est une situation dans laquelle le besoin de gérer un grand nombre de victimes dépasse les capacités des ressources disponibles d’un niveau de soins donné. Cela peut résulter de catastrophes naturelles (tremblements de terre par exemple) ou d’origine humaine (attaques terroristes, accident de la circulation routière par exemple) et peuvent accompagner d’importants dégâts matériels en termes d’infrastructure et d’environnement. Ces situations nécessitent l’élaboration d’un plan d’intervention spécial appelé un plan d’intervention en cas de pertes massives, qui spécifie les questions de politique et de planification, ainsi qu’un système de riposte préorganisé formulé de manière à atténuer les effets de la situation impliquant un nombre de victimes élevé. 1. Principes relatifs au soutien médical lors d’incidents impliquant un nombre de victimes élevé Les principes relatifs au soutien médical à un incident impliquant un nombre de victimes élevé comprennent ce qui suit : a) Les plans d’intervention en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé doivent clairement définir les rôles, les responsabilités et les activités prévues de toutes les personnes prenant part à la gestion de l’incident. Ils doivent permettre une riposte qui puisse être escaladée du niveau de la base opérationnelle, au secteur, à la mission, de manière fluide, sans qu’il n’y ait aucune incertitude quant à la personne responsable de chaque phase de la riposte. Une coopération étroite avec l’administration locale est nécessaire pour garantir la prise en charge et le transfert sans heurts des patients à des niveaux de soins supérieurs, au nombre desquels les installations sanitaires du pays hôte. 223 b) Lors de la phase aiguë, les unités médicales doivent déployer toutes les ressources qui leur sont disponibles pour assurer un soutien immédiat. Cela comprend la création de poste de premiers secours et de centres de réception médicale sur le lieu de l’incident, et l’appui aux activités de recherche et de sauvetage. c) Le triage est important pour établir le degré de priorité au traitement et à l’évacuation terrestre ou aérienne vers des installations sanitaires locales ou celles de l’Organisation des Nations Unies ou d’ONG. La coordination et la gestion centralisée de l’évacuation sanitaire vers ces installations sont essentielles. d) Le traitement fourni sur place devrait viser les gestes élémentaires de survie (c’est-à-dire la stabilisation et la réanimation des victimes). Le principal objectif est de stabiliser les blessés et les évacuer vers des installations sanitaires bien équipées et dotées du personnel adéquat. e) Une description succincte des données de la victime doit accompagner chacun des cas. Elle devrait comprendre le nom, la date de naissance, le groupe sanguin, les blessures et le traitement fourni. Si disponibles, des fiches de triage devraient être portées par les victimes. f) La gestion des pertes devrait être planifiée, y compris l’identification sur place (si possible). La coopération étroite avec l’administration locale est nécessaire pour garantir la manipulation et le transfert ordonnés des dépouilles en vue de leur identification définitive et leur inhumation. 2. Directives pour l’élaboration d’un plan d’intervention en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé Les directives pour l’élaboration d’un plan d’intervention en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé comprennent les points suivants : a) Identifier les facteurs de risque, dont les accidents et les catastrophes naturelles, etc., ainsi que les menaces potentielles et les actes d’hostilité (par exemple les explosions d’engins improvisés, les embuscades graves contre les convois de l’ONU ou les attaques chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires menées par des acteurs locaux). b) Recueillir des renseignements et préparer un inventaire des ressources médicales disponibles au sein de la zone de mission, y compris les moyens d’évacuation par air et les infrastructures locales, les ressources du génie, l’entreposage, l’entreposage à froid, la manutention du fret ainsi que les logements d’urgence. c) Élaborer des plans de contingence, comprenant notamment le groupement des unités médicales, la précision des domaines de responsabilité et des taches individuelles et l’identification de zones d’attente et d’itinéraire d’évacuation pour les victimes potentielles. d) S’assurer que le plan de communication comprenne l’allocation des radios et d’autres outils de communication et veiller à la coordination avec la chaîne de commandement de la riposte à la crise. 224 e) S’assurer que le plan de gestion des ressources couvre tous les éléments de la logistique médicale, y compris le matériel médical et les fournitures tels que les boîtes destinées à être utilisées en cas de perte massive, les ambulances et les équipes d’évacuation sanitaire aérienne, ainsi que les exigences médicales particulières telles que le débriefing médical et les procédures de gestion de stress pour les victimes, les secouristes et le personnel médical. f) Établir des procédures opérationnelles permanentes pour le déploiement de toutes les ressources et pour la documentation médicale des cas d’urgence, du suivi des patients et des rapports internes. g) Identifier un soutien planifié à l’avance, en signant par exemple des mémorandums d’accord pour les ressources qui n’appartiennent pas à la mission, tel que le droit de survol en cas d’urgence et des politiques adéquates en matière de visa pour le personnel de l’Équipe d’intervention médicale de l’Organisation des Nations Unies apportant son concours. h) Identifier des moyens de coordonner avec le gouvernement du pays hôte pour les flambées de maladies infectieuses ou transmissibles. i) Faire concorder les plans d’intervention en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé de chaque niveau de soins et chaque secteur ainsi que pour les installations spéciales et spécifiques (par exemple les aéroports, etc.). j) Élaborer des procédures liées à la diffusion des renseignements au public. k) Mettre au point des programmes de formation pour les membres de la chaîne de secours, y compris pour les instances dirigeantes. l) Examiner régulièrement le plan d’intervention de la mission en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé, y compris les éléments relatifs au soutien médical. 3. Principaux acteurs lors d’un incident impliquant un nombre de victimes élevé : Les principaux acteurs lors d’un incident impliquant un nombre de victimes élevé sont, entre autres, les suivants : a) Le responsable désigné assume la responsabilité principale dans la planification des plans d’intervention en cas de pertes massives ; il est chargé de toutes les questions liées à la sécurité, y compris les cas de catastrophe. Le chef du service médical, en collaboration avec le chef du service médical de la force, élabore les aspects médicaux du plan. b) Une équipe de gestion des crises identifiées à l’avance, comprenant généralement le comité de planification du plan d’intervention en cas de pertes massives, devrait être convoquée dès que possible et être opérationnelle dans les 30 minutes suivant l’incident. Cette équipe accomplira son travail à partir du Centre de gestion des crises. Le chef du service médical de la force communiquera avec le chef du service médical présent au Centre de gestion des crises. 225 c) Le Centre de gestion des crises est l’unique organe de prise de décision et de coordination au niveau du pays pendant la phase aiguë de la crise. Ses tâches, selon la nature et l’ampleur de la crise, consistent à : 4. Décider à quel niveau le plan d’intervention en cas d’incident impliquant un nombre de victimes élevé devrait être mis en œuvre et affecter le personnel nécessaire pour la mise en œuvre des différentes composantes. Établir un inventaire des besoins, et identifier et attribuer les ressources. Centraliser les moyens d’évacuation disponibles afin d’évacuer les victimes selon leur degré de priorité et documenter l’acheminement des patients. Organiser l’accueil des membres de la famille et les informer du bienêtre de leurs proches. Facteurs clés de la gestion d’un incident impliquant un nombre de victimes élevé Les facteurs clés de la gestion d’un incident impliquant un nombre de victimes élevé sont les suivants : a) b) c) d) L’organisation, le leadership et la communication efficace. Un personnel médical qualifié. Un temps de réaction court. Le soutien au transport, le transport aérien et le transport de surface. Il est important de souligner que toute l’information concernant les opérations est reçue, analysée et gérée par l’équipe de gestion des crises agissant à partir du Centre de gestion des crises. L’information recueillie sera analysée et gérée en conséquence, afin de contribuer au déploiement judicieux de ressources telles que le transport, le personnel et l’équipement, dont l’équipement médical indispensable. L’équipe de gestion des crises, à partir du Centre de gestion des crises, est en lien avec toutes les installations sanitaires fonctionnelles de la mission, les différents quartiers généraux régionaux de la mission, les quartiers généraux des entités de l’Organisation des Nations Unies dans la mission et avec le Siège de l’Organisation. Le Centre de gestion des crises de cartes détaillées et adéquates, et d’autres systèmes de soutien pertinents. Figure X Activités de l’équipe de gestion des crises 226 Autres ressources de soutien Moyens de transport/aéri ens de soutien Installation médicale de soutien ÉQUIPE DE GESTION DES CRISES Centre de situation du Siège de l’ONU Poste médical avancé Incidents et lieu de l’incident C. Équipe d’intervention médicale des Nations Unies L’Équipe d’interventions médicales des Nations Unies fait partie des capacités d’intervention médicale de l’Organisation des Nations Unies en cas de crise impliquant un nombre de victimes élevé. Elle se compose d’un cadre permanent interinstitutions de médecins, d’infirmiers, d’infirmières et de techniciens médicaux d’urgence appartenant à différentes organisations du système des Nations Unies qui se sont portés volontaires pour être déployés à des lieux frappés de crise ou d’une situation d’urgence entraînant des pertes massives parmi le personnel de l’Organisation des Nations Unies. L’Équipe est les yeux et les oreilles du Siège de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain. À son arrivée sur le lieu d’un incident impliquant un nombre de victimes élevé, l’Équipe évalue et supervise les moyens de soutien médicaux locaux, et coordonne et suit les évacuations sanitaires. L’Équipe est déployée surtout pour évaluer et contrôler les besoins médicaux de tout le personnel de l’Organisation des Nations Unies et de ses personnes à charge, quelles que soient les organisations employeuses. Bien que l’Équipe viendrait compléter les services médicaux locaux au besoin par des services essentiels, elle ne servira pas comme moyen principal d’intervention médicale. En raison des délais inévitables du déploiement, le traitement médical immédiat devra toujours être assuré par les services médicaux locaux. L’Équipe s’acquittant des fonctions précitées, les services médicaux locaux peuvent consacrer leurs ressources à la gestion des victimes. Lorsqu’un événement majeur se produit impliquant le personnel du système des Nations Unies, le Directeur de la Division des services médicaux au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York active l’équipe d’interventions médicales des Nations Unies en coordination avec l’équipe de gestion des crises/équipe dirigeante du pays. 227 Chapitre 12 Logistique médicale A. Introduction La logistique médicale a trait aux aspects logistiques des fournitures pharmaceutiques, médicales et chirurgicales, des dispositifs et équipements médicaux, des articles consomptibles et d’autres produits nécessaires pour le soutien médical aux missions. Le matériel médical a des caractéristiques uniques dont son statut protégé, les réglementations nationales et internationales, les exigences particulières de manutention, les demandes cliniques à court préavis et les restrictions nationales s’y rapportant. Le sang, les dérivés sanguins et les gaz médicaux sont des articles dont la fourniture revêt une importance particulière du point de vue opérationnel. La disponibilité et les capacités du matériel médical, dans lesquelles s’inscrivent les taux d’approvisionnement et de réapprovisionnement, doivent être assurées conformément au niveau voulu en matière de préparation et de soutenabilité de l’Organisation des Nations Unies. Dans les missions des Nations Unies, la continuité et la stabilité de l’approvisionnement en matériel médical sont d’autant plus importantes que les ressources effectives au niveau local sont rares. Le système de la logistique médicale doit être contrôlé, efficace et rentable. B. Considérations relatives à la planification de la logistique médicale La planification et la budgétisation générale de la logistique médicale des missions relèvent de la Section du soutien sanitaire ; elle est indiquée dans le plan de soutien sanitaire de chaque mission. Ce plan est une composante du plan de soutien logistique de la mission qui prend pour assise le concept général d’opérations de la mission.100 La planification de la logistique médicale des missions devrait prendre en considération les éléments suivants : 1. L’absence de normalisation concernant la formulation, l’emballage et l’étiquetage de fournitures médicales et de médicaments produits généralement pour les marchés intérieurs. 2. L’utilisation de noms commerciaux à la place de noms génériques et les étiquettes en langue étrangère, qui posent des problèmes particuliers pour le personnel sanitaire sur le terrain. 3. Les différences entre les régimes et les protocoles cliniques adoptés par le personnel sanitaire venant de différents pays et ayant des formations différentes. 4. Le besoin de conserver un équipement et des fournitures médicales de qualité supérieure, en veillant à ce qu’ils satisfassent aux normes internationales reconnues. 100 Voir le chapitre 3. 228 5. La durée de conservation limitée de certains produits médicaux, qui nécessite un contrôle étroit des stocks afin de garantir l’efficacité des fournitures et la minimisation des déchets. 6. Les exigences particulières relatives au transport et au rangement de certains produits médicaux, notamment la nécessité de maintenir la chaîne du froid pendant le transport ainsi que le rangement au sein du pays dans des unités de stockage frigorifique. 7. L’approvisionnement et le réapprovisionnement des missions en articles médicaux et les contrats-cadres de l’Organisation des Nations Unies qui les régissent à l’échelle mondiale. 8. Le stockage des médicaments et de l’équipement/fournitures médicales par les missions en vue des situations d’urgence. C. Catégories de soutien médical logistique Le soutien logistique médical peut être classé dans les grandes catégories suivantes : 1. Service médical Cette catégorie comprend la fourniture de soins de santé primaires, de médecine préventive, de traitements médicaux d’urgence et d’évacuation sanitaire au personnel de la mission. Par ailleurs, les capacités de traitement requises peuvent inclure les services sanitaires aériens, les soins dentaires et les traitements médicaux spécialisés, notamment la chirurgie, les laboratoires, la réadaptation et les examens radiologiques. 2. Fournitures médicales L’achat de fournitures médicales telles que les produits pharmaceutiques, articles consomptibles, sang et dérivés sanguins et papeterie médicale, leur transport, leur distribution, leur stockage et la comptabilité y relative, afin d’assurer la continuité du fonctionnement des installations médicales déployées sur le terrain. 3. Matériel médical Fait référence au matériel médical majeur, spécial et mineur ainsi qu’au matériel requis pour l’exploitation courante des installations médicales et comprend des conteneurs médicaux mobiles et leurs unités auxiliaires. Les moyens aériens de la mission nécessaires à la fourniture de services sanitaires aériens font également partie de cette catégorie. 229 4. Installation et maintenance de matériel et formation du personnel à l’utilisation du matériel médical Fait référence à l’installation et la maintenance préventive périodique du matériel médical déployé, ainsi qu’aux réparations, y compris les frais d’interventions, les pièces de rechange et le transport (selon qu’il convient). L’installation et les services de maintenance peuvent être fournis par l’Organisaiton des Nations Unies, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, un prestataire de services international ou local selon le type de location convenu. Les services de techniciens locaux ou de fournisseurs peuvent également être contractés afin de former le personnel sanitaire sur la manière la plus efficace et la plus performante d’utiliser le matériel. D. Responsabilités en vue d’une logistique médicale efficace Les responsabilités pour une logistique médicale bien conçue et efficace évoluent en fonction des phases de la mission et des étapes de la chaîne d’approvisionnement. Aussi bien les pays fournisseur de contingents ou de personnel de police que l’Organisation des Nations Unies doivent respecter les responsabilités énoncées dans les documents de référence connexes de l’Organisation, ainsi que les normes nationales et internationales s’appliquant à un produit en particulier. 101 S’agissant du soutien sanitaire déployé par les contingents nationaux, le réapprovisionnement en articles médicaux et la maintenance du matériel médical sont le plus souvent exécutés par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, tel que spécifié dans l’accord relatif aux contributions/mémorandum d’accord, dans le cadre d’un contrat de location avec service. 102 En cas de contrat de location sans services, l’Organisation des Nations Unies gère la chaîne de réapprovisionnement de la logistique médicale et les besoins de maintenance du matériel médical. Dans les nouvelles missions, la mise en place d’une chaîne logistique médicale fonctionnelle prend souvent du temps. Cela étant, tous les niveaux de l’unité médicale, de l’Organisation des Nations Unies ou de pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, devraient demeurer autosuffisants sans réapprovisionnement pour une période initiale de 60 jours, 103 notamment en produits pharmaceutiques et articles médicaux consomptibles. En définitive, le chef du service médical104 reste responsable de surveiller la sécurité des approvisionnements et d’assurer l’application des normes de logistique médicale et de contrôle de qualité dans la zone de mission. En consultation avec le chef du service médical de la force, et avec les logisticiens sanitaires, les pharmaciens et les responsables du ravitaillement sanitaire, le chef du service 101 Voir : le Manuel des achats de l’ONU ; le Manuel relatif au matériel appartenant aux contingents ; le Catalogue médical des Nations Unies ; le UN Medical Equipment Handbook ; les modes opératoires normalisés des missions. 102 Des détails bien précis au sujet du réapprovisionnement et du remboursement efficace de celui-ci sont traités dans le chapitre 13 du présent Manuel et du Manuel relatif au matériel appartenant aux contingents. 103 Voir le Manuel du matériel appartenant aux contingents, édition 2011, Chapitre 3, annexes A et B. 104 Dans les missions d’envergure où la section des services médicaux est une unité à comptabilité autonome, le chef du service médical et son logisticien sanitaire/pharmacien assument ce rôle. Dans les autres cas, le chef des approvisionnements s’acquitte de ces fonctions. 230 médical doit s’assurer de l’emploi indéfectible des processus et des contrôles afin de garantir la disponibilité permanente des fournitures et des services. E. Normes médicales et contrôles de la qualité Les missions des Nations Unies sont tenues de respecter une catégorisation et une nomenclature normalisées des produits médicaux afin de répondre aux besoins des unités et du personnel sanitaires multinationaux. Une terminologie et des normes communes permettent aux utilisateurs de nationalités différentes d’identifier le produit et garantissent une plus grande sécurité dans la prescription, la délivrance et l’administration des médicaments. La normalisation facilite la demande de fourniture de biens et services, le processus international de demande d’achat adopté par l’Organisation des Nations Unies, 105 et régule l’approvisionnement médical par l’intermédiaire de circuits nationaux. La normalisation permet le contrôle de la qualité et l’évaluation des résultats par rapport à des normes minima, transparentes et communes, établies par l’Organisation des Nations Unies. 1. Catalogue des articles médicaux destinés aux opérations de maintien de la paix Dans le système des Nations Unies, sont utilisés uniquement les noms génériques de produits médicaux et pharmaceutiques, et cela est vivement recommandé aux pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Le Catalogue médical des Nations Unies énumère les noms génériques en anglais (dénomination commune internationale) de plus de 1000 médicaments essentiels et articles consomptibles couramment utilisés dans les missions. Il est le document de référence en matière de logistique médicale au sein de l’Organisation des Nations Unies. Le Catalogue comprend des informations détaillées concernant la formulation, la concentration, l’emballage, la durée de conservation et les conditions de rangement des produits. Le Catalogue sert de guide de référence pour les demandes d’achats des missions ; son utilisation est recommandée pour éviter les demandes incorrectes ou incomplètes.106 2. Normalisation opérationnelle du matériel et inspection Les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sont tenus de déployer un matériel qui satisfasse aux critères opérationnels normalisés décrits dans le Medical Equipment Handbook.107 3. Gaz médicaux Les gaz médicaux sont des produits de première nécessité et leur achat relève uniquement de la mission qui les fournit aux installations sanitaires des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police et est remboursée en conséquence. Il n’empêche que certains pays fournisseurs de contingents ou de 105 Consulter le Manuel des achats de l’ONU. Le Catalogue peut être obtenu sur demande auprès de la Section du soutien sanitaire/DAM. 107 Le Handbook s’inspire du Manuel relatif au matériel appartenant aux contingents, 2011, Chapitre 3, annexes A et B, appendices 1 à 10 et est annexé au présent manuel. 106 231 personnel de police ont leurs propres moyens pour se réapprovisionner. Arrivé à la mission, le commandant de l’installation sanitaire du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police est tenu de notifier le chef du service médical si l’installation sanitaire a besoin que la mission l’approvisionne en gaz médicaux. 4. Sang et dérivés sanguins108 La fourniture de sang et de dérivés sanguins sûrs est une composante essentielle du soutien sanitaire sur le terrain. L’Organisation des Nations Unies ne manque jamais d’observer des règles strictes en la matière et assure une supervision grâce à une approche centralisée à l’achat et l’approvisionnement. Le sang et les dérivés sanguins seront fournis par l’Organisation des Nations Unies conformément aux normes de l’Organisation, y compris celles ayant trait au transport, aux analyses, à la manipulation et à l’administration, sauf indication contraire dans le mémorandum d’accord du pays fournisseur de contingents. Lorsque l’Organisation des Nations Unies est incapable de fournir le sang et les dérivés sanguins, et si les normes nationales régissant la fourniture de sang satisfont à celles stipulées par l’Organisation, le pays fournisseur de contingents peut être amené à fournir les produits aux termes du mémorandum d’accord, et en demander le remboursement. Le remboursement est convenu entre les parties conformément aux contrats-cadres de l’Organisation des Nations Unies et/ou selon le taux de remboursement au titre de soutien autonome au MAC.109 Si un contingent demande un approvisionnement en dérivés sanguins par la voie nationale sans l’autorisation de l’Organisaiton des Nations Unies, son utilisation est limitée à ses propres nationaux, les produits leur étant administrés à leur propre risque et sans frais supplémentaires pour l’Organisation. Dans des crises de grande ampleur où il est impératif d’obtenir du sang sur le terrain, il faut notamment veiller au contrôle de la qualité. Dans les situations d’urgence, et lorsque les normes du pays hôte, ou celles d’une organisation régionale telle que la Société nationale de la Croix-Rouge, régissant la fourniture de sang répondent aux normes définies par l’Organization, des fournitures supplémentaires peuvent être obtenues, valorisées à leur coût historique. La transfusion en cas d’urgence de personnes ne faisant pas partie du personnel de l’Organisation des Nations Unies avec du sang provenant de celle-ci doit être dûment documentée. D’autres facteurs à prendre en considération dans la gestion du sang sur le terrain comprennent : Puisque le risque de contamination est élevé, le sang ne provenant pas de l’Organisation des Nations Unies doit être uniquement utilisé sur la base d’une décision clinique selon 108 En référence au document intitulé « Medical Guidelines for Peacekeeping Operations for the Use of Blood and Blood Products » (Directives sanitaires à l’intention des opérations de maintien de la paix sur l’utilisation du sang et des dérivés sanguins). 109 Le contrat-cadre de l’ONU portant sur le coût du sang et le chapitre 9 du Manuel du matériel appartenant aux contingents serviront de base aux négociations avec les pays fournisseurs de contingents et de forces de police. 232 laquelle il serait indispensable à la survie d’une personne. Le chef du service médical est tenu d’élaborer un plan de soutien sanguin pour faire face à de telles urgences. 110 a) Des normes rigoureuses doivent être observées pendant la collecte, le traitement et les tests, et être maintenues tout au long de la chaîne d’approvisionnement, notamment pendant le transport et le stockage. La documentation relative au sang et aux dérivés sanguins nécessite une surveillance diligente et une conformité rigoureuse durant toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, y compris l’acquisition du produit, son conditionnement, son transport, son administration, sa collecte et son élimination. b) Conformément aux dispositions du contrat-cadre global des Nations Unies se rapportant au sang et aux dérivés sanguins, l’administration de sang ou de dérivés sanguins à un patient doit être enregistrée clairement dans un document et conservée/archivée pendant au moins 30 ans.111 Le pays fournisseur de contingents fournit une copie de ce document au chef du service médical après le départ du patient de la mission. c) Le sang et le culot globulaire doivent être maintenus à une température comprise entre +2oC et +6oC (36oF et 43oF) pendant le transport et le stockage. Le maintien de la chaîne du froid est impératif.112 d) Tous les dérivés sanguins (sang, composants sanguins, produits plasmatiques et certains vaccins) doivent répondre aux exigences de l’OMS, et au moins doivent faire l’objet d’un dépistage des marqueurs suivants : Anticorps d’érythrocyte Test d’agglutination de tréponème VIH 1 et 2 Virus de l’hépatite C Virus de l’hépatite B ALAT (alanine amino-transférase)/TGP (transaminase glutamiquepyruvique) Virus lymphotrope des lymphocytes T humains de type I et II Maladie de Chagas Paludisme Treponema pallidum (syphilis) 5. Contrôle du conditionnement et du stockage Une surveillance par les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ainsi que par l’Organisation des Nations Unies est essentielle pour s’assurer que les produits pharmaceutiques fournis sont de qualité acceptable et disposent d’une durée 110 Les transfusions ne sont effectuées qu’après des tests de compatibilité complets conformes aux normes internationales, et ne peuvent être uniquement basées sur les dossiers, les étiquettes ou les renseignements fournis verbalement au sujet des groupes sanguins. 111 Consulter le contrat-cadre des Nations Unies relatif au sang et aux dérivés sanguins. Il est possible d’obtenir de plus amples renseignements en contactant la Section du soutien sanitaire/DAM. 112 Un réfrigérateur destiné à conserver le sang et des boîtes de transport isothermes doivent être disponibles dans tous les centres fournissant des soins de niveau hospitalier, et doivent être dotés de régulation thermique et d’alarme, ainsi que d’une alimentation de secours. 233 de conservation raisonnable. 113 Les produits doivent être rangés, conditionnés et transportés de façon à satisfaire aux conditions particulières stipulées par le fabricant ou le sous-traitant. Les recommandations relatives à l’achat des produits pharmaceutiques et des fournitures médicales, leur conditionnement et leur étiquetage figure dans l’annexe A au chapitre 12 : Les recommandations relatives à l’achat des produits pharmaceutiques et des fournitures médicales, leur conditionnement et leur étiquetage. F. Achats, contrats et stocks de déploiement stratégique La fonction d’achat couvre toutes les tâches qui doivent être exécutées pour se procurer des biens, en les achetant ou en les louant, y compris des marchandises et des biens immobiliers, ainsi que des services, y compris d’exécution de travaux. Les procédures de passation de marché et les calendriers relatifs sont souvent longs et laborieux, et constituent un défi pour la livraison des articles et services médicaux aux missions. À cet égard, l’Organisation des Nations Unies a atténué les problèmes logistiques en employant les stocks pour déploiement stratégique et en établissant des contrats-cadres. 1. Stocks pour déploiement stratégique Les stocks pour déploiement stratégique sont la réserve de matériel des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et soutiennent le déploiement rapide et la capacité opérationnelle de démarrage d’une mission de maintien de la paix. Le volet médical des stocks pour déploiement rapide comprend le matériel médical et les articles médicaux consomptibles.114 Il est géré par les fournisseurs,115 notamment en ce qui concerne sa réaffectation, son réapprovisionnement, en coordination avec la Section du soutien sanitaire et le Centre de service mondial de l’ONU au nom du DAM. Bien que le volet médical des stocks pour déploiement stratégique vise essentiellement la création de l’aspect appartenant à l’ONU du soutien sanitaire aux nouvelles missions ou le développement d’une nouvelle, il peut être mis à disposition des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police, au coût, si ceux-ci manquent de composantes nécessaires aux capacités de déploiement aux missions des Nations Unies.116 2. Contrats-cadres117 Un contrat-cadre est un accord conclu entre l’Organisation des Nations Unies et un fournisseur pour la fourniture d’un produit ou d’un service sur une période donnée 113 Une durée de conservation raisonnable se fonde sur plusieurs facteurs, dont le calendrier de la chaîne d’approvisionnement et le médicament en question. 114 Un concept de modules est en cours de développement et comprendra des offres globales/modules de matériel médical, meubles, hébergement avec préinstallation de plomberie, d’électricité, de ventilation, de climatisation, et de moyens d’élimination des déchets sanitaires et médicaux. 115 Le volet médical des stocks pour déploiement stratégique est assuré par des contrats-cadres. 116 Des négociations devraient être menées entre le Service de la constitution des forces et la Section du soutien sanitaire de l’Organisation des Nations Unies et le pays fournisseur de contingents et de forces de police afin d’identifier les besoins et les coûts associés. 117 Voir l’annexe 2 du chapitre 12 pour de plus amples informations au sujet des contrats-cadres. 234 pour un montant estimé à un prix convenu. Ce type de marché permet d’effectuer rapidement des opérations d’achat et de minimiser le nombre et la répétition d’invitations à soumissionner qui requièrent beaucoup de temps, pour le(s) même(s) produit (s). Les avantages des contrats-cadres comprennent, entre autres : a) Livraison rapide du matériel médical et des articles médicaux consomptibles lors du démarrage des missions b) Disponibilité permanente du soutien aux services sanitaires sur le terrain c) Réapprovisionnement simplifié des stocks pour déploiement stratégique en matériel médical. d) Coût d’achat zéro pour le Siège e) Effet très limité de l’inflation sur le coût du matériel médical, des articles médicaux consomptibles et des produits pharmaceutiques f) Procédures de passation de marchés encombrantes évitées Les contrats-cadres médicaux comprennent : a) b) c) d) Le matériel médical et les articles médicaux consomptibles Les médicaments et les produits pharmaceutiques Le sang et les dérivés sanguins Services médicaux commerciaux du personnel médical (appel d’offres en cours) Voir l’annexe B du chapitre 12 pour de plus amples informations sur les contratscadres du Siège de l’ONU. Informations relatives aux contrats-cadres du Siège de l’ONU. 3. Autorité chargée des achats locaux Le mode d’approvisionnement en fournitures et services médicaux sur le terrain ne se limite pas aux contrats-cadres. L’approvisionnement peut être engagé au niveau de la mission ou du Siège à partir d’autres sources à travers l’autorité chargée des achats locaux. Certains pouvoirs en matière d’achats locaux sont délégués à une mission pour l’établissement d’un accord spécifique, négocié localement, en vue de la fourniture de services ou d’articles consomptibles qui, pour diverses raisons, ne peuvent être obtenus par le biais des contrats-cadres. Quel qu’en soit la source, qu’il s’agisse d’un achat engagé au niveau du Siège ou au niveau de la mission, cet achat doit être effectué conformément aux politiques d’achat de l’Organisation.118 4. Source unique En cas d’extrême urgence et pendant les épidémies et les flambées de maladies émergentes en particulier, certains articles médicaux essentiels tels que les vaccins et les EPI nécessaires pour intervenir immédiatement et atténuer l’impact sur la santé et le bien-être du personnel de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain ne 118 Manuel des achats de l’ONU, révision 6, mars 2010. 235 seraient pas couverts par les contrats-cadres existants. En pareil cas, l’Organisation peut se procurer les articles sur la base de la « source unique » sans recourir aux processus ordinaires d’approvisionnement. Les missions ne sont toutefois pas autorisées à se procurer le matériel médical et les produits pharmaceutiques sans obtenir au préalable l’autorisation du DAM et une délégation de pouvoirs en matière d’achats du Département des achats. Cette procédure doit toujours être respectée, même dans les situations d’urgence. Le droit de ne sélectionner qu’un seul fournisseur pour une activité d’achat donnée s’appuie sur la Règle financière 105.16. La règle qui est la plus susceptible d’être invoquée par une mission ou par le Siège de l’ONU pendant une situation d’urgence correspond à l’alinéa vii), « Les biens ou services requis sont nécessaires d’urgence ». Il convient de noter que pour invoquer la règle de la nécessité d’urgence, ladite nécessité doit répondre aux critères énoncés par l’Assemblée générale en la matière, d’une « Urgence manifeste, un besoin ou une situation de force majeure dont le caractère exceptionnel, incontournable et impératif n’est pas imputable à un manque de planification ou à des craintes quant à la disponibilité ultérieure des fonds, et qu’il faut satisfaire immédiatement, faute de quoi il en résulterait un préjudice grave : perte de biens ou de vies humaines, dommages corporels ou matériels. » Selon le produit visé par l’achat, l’alinéa i) de la Règle financière 105.16, « Lorsqu’il n’existe pas de source d’approvisionnement concurrentielle pour les biens ou services requis, par exemple lorsqu’il existe un monopole, lorsque les prix sont fixés par une loi nationale ou une réglementation gouvernementale, ou lorsqu’il s’agit d’un produit ou d’un service breveté » peut également être invoqué. 5. Défis associés à la chaîne logistique et l’approvisionnement La méconnaissance du système des Nations Unies est le contributeur le plus courant aux contre-performances de la chaîne logistique, ses retards ou son incurie. Le chef du service médical joue un rôle important en veillant à ce que tout le personnel du soutien sanitaire de la mission connaisse parfaitement les systèmes de logistique médicale, d’approvisionnement et d’achat de l’Organisation des Nations Unies et les règles et normes qui les régissent. En collaboration avec le Siège de l’Organisation des Nations Unies, le personnel logistique de la mission, le chef du service médical de la force et les commandants du contingent médical, le chef du service médical devrait mettre en œuvre au sein de la mission des mesures de formation et de contrôle concernant la chaîne logistique et l’approvisionnement. Des procédures opérationnelles permanentes spécifiques à la mission, portant sur la chaîne d’approvisionnement et la logistique médicale, devraient être élaborées et faire l’objet d’un examen annuel. Annexes Annexe A Chapitre 12 : Annexe B Chapitre 12 : Conditions requises par le DOMP de l’Organisation des Nations Unies pour l’approvisionnement en fournitures médicales Informations relatives aux contrats-cadres du Siège de l’ONU 236 Annexe A Chapitre 12 Conditions requises par le DOMP de l’Organisation des Nations Unies pour l’approvisionnement en fournitures médicales119 A. Politique au sein du DOMP Les règles et règlements suivants doivent être appliqués dans tout ce qui a trait au soutien à la logistique médicale au sein du DOMP : 1. Opérations d’achat à travers le Département des achats du Siège de l’Organisation des Nations Unies. 2. Achats effectués sur place dans les missions du DOMP. 3. Arrangements prévoyant un soutien logistique autonome pour les pays fournisseurs de contingents. 4. Fourniture de biens et services médicaux sur la base d’une lettre de nomination. 5. Dons provenant d’autres organismes, de fabricants, de fournisseurs, de gouvernements ou d’autres parties. B. Assurance et contrôle de la qualité En ce qui concerne l’assurance de la qualité des fournitures médicales (médicaments et articles médicaux consomptibles) et le contrôle de leur qualité : 1. Tous les médicaments et les articles médicaux consomptibles utilisés dans les missions de maintien de la paix doivent satisfaire aux normes de l’OMS/normes internationales pertinentes. 2. Tous les médicaments et les articles médicaux consomptibles doivent être fournis par des fabricants qui répondent aux conditions générales définies dans le document relatif à la qualité. 119 Pour des ressources additionnelles, voir ONU, Recommandations relatives au transport de marchandises dangereuses, 15e édition, New York, 2007 ; IATA, Réglementation pour le transport des marchandises dangereuses, 53e édition, MontrealGeneva, 2012 ; OMS, L’utilisation des médicaments essentiels : Neuvième rapport du Comité OMS d’experts, 2012 ; OMS, dénominations communes internationales pour les substances pharmaceutiques, liste no. 14, 1992 ; OMS, The International Pharmacopoeia (Pharmacopée internationale), 4e édition, vol. 1 et 2, 2011 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique, 42e rapport, Série de rapports techniques No. 822, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique 32e rapport, Série de rapports techniques No. 823, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts des spécifications relatives aux préparations pharmaceutiques, 31e rapport, Série de rapports techniques 790, 1990 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique, 41e. rapport, Série de rapports techniques No. 814, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique, 43e, rapport, Série de rapports techniques No. 840, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique, 44e rapport, Série de rapports techniques No. 848, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts de la standardisation biologique, 45e rapport, Série de rapports techniques No. 858, 1992 ; OMS, Comité OMS d’experts des spécifications relatives aux préparations pharmaceutiques, 29e rapport, Série de rapports techniques No. 704, 1984 ; OMS, Safe Blood And Blood Products-Guidelines For Safe Blood Transfusion Practices, Blood Donation, Screening For HIV (L’utilisation appropriée du sang et des dérivés sanguins - Transfusion appropriée, collecte de sang, dépistage VIH, sérologie des groupes sanguins), Genève 1993 ; OMS, « WHO Drug Information, » (Dictionnaire pharmacologique) 1993 ; OMS, Comité OMS d’experts des spécifications relatives aux préparations pharmaceutiques, 27e rapport, Série de rapports techniques 645, 1980 ; OMS, Guidelines For Developing National Drug Policies (Directives concernant l’élaboration des politiques pharmaceutiques nationales), 1988. 237 3. Les cahiers des charges et les énoncés des besoins se rapportant aux biens et services médicaux doivent imposer un contrôle de la qualité et une assurance de la qualité. C. Les demandes d’achat ainsi que les commandes doivent respecter les exigences suivantes : 1. Chaque demande d’achat et chaque commande doivent contenir l’information suivante : a) Conditions requises pour l’assurance de la qualité/responsabilité civile découlant du produit. b) Exigences à l’égard de l’emballage et du stockage (y compris la chaîne du froid) suivant les règles de l’OMS/Pharmacopée internationale. c) Nom générique/description du produit, type de formulation/présentation d) La concentration par unité posologique de la préparation e) L’unité de distribution (taille du conditionnement) 2. Informations relatives aux exigences correspondant à la durée de conservation et /date limite d’utilisation : a) Médicaments : Au moins deux ans b) Vaccins : Au moins six mois c) Sang : Au moins 28 jours 3. Indiquer la quantité demandée. 4. Indiquer les conditions de livraison a) Généralement, dans les quatre semaines suivant la commande b) Aucune livraison partielle ne sera acceptée, mais si cela s’avère nécessaire, il faut en discuter d’abord avec la mission ayant placé la commande et obtenir son autorisation. c) Le transport est effectué selon les règles de l’Organisation des Nations Unies 5. Lorsque cela est nécessaire, il faut indiquer si le transport doit respecter la réglementation IATA pour le transport des marchandises dangereuses. 6. Fournir une information sur la langue d’étiquetage. En règle générale, les étiquettes doivent être rédigées en langue anglaise, et afficher les noms génériques et les instructions spéciales, le cas échéant. 238 Annexe B Chapitre 12 Informations relatives aux contrats-cadres du Siège de l’ONU A. Contrats-cadres Global Il existe actuellement trois contrats-cadres, à savoir : 1. Le contrat-cadre se rapportant au matériel médical et aux articles médicaux consomptibles a été établi en 2003. La durée du contrat est de cinq ans : une période de trois ans pouvant être prorogée pour deux périodes consécutives d’un an lorsque la performance du fournisseur est satisfaisante. Le contrat est renouvelé tous les cinq ans. 2. Le contrat-cadre se rapportant aux médicaments et produits pharmaceutiques a été établi en 2007. La durée du contrat est de cinq ans : une période de trois ans pouvant être prorogée pour deux périodes consécutives d’un an lorsque la performance du fournisseur est satisfaisante. Le contrat est renouvelé tous les cinq ans. 3. Le contrat-cadre se rapportant au sang et aux dérivés sanguins a été établi en 2008. Compte tenu des exigences rigoureuses concernant l’approvisionnement en sang sur le terrain, ce contrat est désormais géré sur la base de l’approvisionnement auprès d’une « source unique ». B. Contrat-cadre se rapportant au matériel médical et aux articles médicaux consomptibles Ce contrat présente les caractéristiques suivantes : 1. Renouvellement du matériel : permet de regarnir l’inventaire des stocks pour déploiement stratégique grâce à un lien entre le contrat et le catalogue du stock pour déploiement stratégique. 2. Achat de la composante EPI pour le stock d’urgences en cas de pandémie de grippe. 3. Catalogue électronique de commande à un prix prédéterminé relié aux réserves de stocks pour déploiement stratégique. 4. Utilisé par les bureaux du Siège de l’Organisation des Nations Unies, les opérations de maintien de la paix, et d’autres organismes apparentés à l’ONU. 5. Existence de garanties relatives aux produits. 6. La livraison a lieu selon l’incoterm 2010 : Rendu à l’endroit spécifié - point d’entrée de la mission. 7. Réception et inspection dans les 14 jours. 8. Commandes de denrées périssables. 9. Commandes d’agents réactifs et d’autre matériel non inclus dans le contrat. 10. Paiement en Euros dans les 30 jours suivant la réception du matériel ou des services. 11. Les différends pouvant se présenter et affectant le paiement sont prévus à l’article 12 du contrat. 12. Installation et maintenance préventive du matériel. 13. Formation. 14. Gestion du stock. 239 15. Entreposage des stocks pour déploiement stratégique/EPI pour le stock d’urgence en cas de grippe aviaire. 16. Affectation des stocks pour déploiement stratégique. . C. Contrat-cadre se rapportant aux médicaments et produits pharmaceutiques Le contrat récemment renouvelé a été établi pour répondre aux besoins liés au démarrage des missions et pour faciliter les commandes des missions existantes. Les caractéristiques du contratcadre se rapportant aux médicaments et produits pharmaceutiques selon la nouvelle sollicitation comprennent notamment : 1. Un plus grand nombre de kits que ceux prévus dans le contrat précédent : kit de soins de base, kit de chirurgie, kit contre le paludisme, kit contenant des vaccins et des hormones, et catalogue général de médicaments et produits pharmaceutiques. Plus de médicaments de niveau 1 et 2. 2. Possibilité de fractionner les achats de kits de soins de base, ou du catalogue général des médicaments et produits pharmaceutiques, et de passer des commandes fractionnées par type de kit. 3. Le catalogue général des médicaments et produits pharmaceutiques comprend la plupart des médicaments demandés pour les achats des missions au niveau local. 4. Dispositions prévues pour passer des commandes par rubrique individuelle. 5. Durée de conservation ou date limite d’utilisation : a) À l’endroit spécifié pour la livraison à la mission, tous les médicaments et produits pharmaceutiques doivent avoir au moins 80% de leur durée de conservation. Les articles ayant une durée de conservation restante inférieure à 12 mois ne seront pas acceptés à l’exception des articles à courte durée de conservation (indiqués par le fournisseur). b) Le délai de livraison de tous les kits et des médicaments figurant dans le catalogue est de 30 jours à compter de la réception du bon de commande. c) Les médicaments à des fins d’urgence doivent parvenir à la mission par service de messagerie dans les 10 jours. D. Contrat-cadre se rapportant au sang Avant la mise en place du contrat-cadre se rapportant au sang en 2008, la gestion de l’approvisionnement en sang était décentralisée et ne faisait pas l’objet d’un contrôle adéquat de la part de l’Organisation des Nations Unies ; dans bien des cas, les missions mettaient du retard à établir de nouveaux contrats lorsque du sang était nécessaire. Le contrat-cadre se rapportant au sang vise donc la centralisation des achats dans le cadre d’un contrôle adéquat de la part de l’Organisation étant donné la nature délicate et critique de ce produit. 240 Les caractéristiques de ce contrat : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. L’achat n’accorde aucune exclusivité. L’approvisionnement minimal est de 327 unités par mois, soit 3924 unités par an. Les livraisons partielles ne sont pas acceptées. Les articles sont livrés rendus droits dus à l’aéroport spécifié pour chaque mission (tel que défini en vertu de l’incoterm 2000) La chaîne du froid est préservée pour la durée d’expédition totale qui ne peut dépasser les 48 heures. Notification de l’Organisation des Nations Unies des marchandises qui ne remplissent pas les conditions requises. Le paiement doit être effectué dans un délai de 30 jours suivant la réception des factures. L’Organisation des Nations Unies doit déployer des efforts raisonnables pour noter au registre chaque unité du produit à des fins de suivi (article 9, paragraphe 9.1). E. Contrat-cadre médical commercial à l’intention du personnel sanitaire Un appel d’offres est en cours pour ce contrat. Il vise à assurer le personnel sanitaire qui permettra de combler les lacunes depuis le mandat de la mission, jusque l’arrivée des installations sanitaires de l’Organisation et des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police et l’arrivée du personnel au sein de la mission. F. Défis associés aux contrats-cadres Les défis comprennent à titre indicatif ce qui suit : 1. L’étendue limitée du catalogue actuel, donnant lieu à de nombreuses demandes d’achat au niveau local. Cela exige un réexamen continu du contrat pour y inclure les articles les plus fréquemment achetés, dans le but de réduire la fréquence des demandes d’achat local sur le terrain. 2. Les missions ne comprennent pas suffisamment les conditions générales de ce contrat. 3. Les missions estiment que les prestations des fournisseurs laissent à désirer. 4. Le paiement tardif des factures. Les missions doivent payer pour des expéditions partielles reçues. 5. Les missions demandent des médicaments et du matériel médical au-delà des moyens de leur installation sanitaire. 6. Les missions ne vérifient pas leurs demandes d’achats locales par rapport à ce qui est disponible dans le cadre du contrat-cadre. 7. Des expéditions incomplètes et tardives par le fournisseur. 8. L’insuffisance des stocks d’urgence de médicaments et de produits médicaux consomptibles pour répondre aux situations d’urgence. 241 Chapitre 13 Remboursement des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police A. Introduction Dans sa résolution 50/222 du 11 avril 1996, l’Assemblée générale a autorisé les procédures de remboursement des États Membres pour le déploiement de matériel appartenant aux contingents.120 Les principes qui régissent le système de remboursement sont la simplicité, la responsabilité et le contrôle et la gestion financière. Ce chapitre présentera les systèmes actuels de remboursement et les composantes et services concernés par le remboursement. B. Mécanismes de remboursement Il existe deux mécanismes à travers lesquels un pays fournisseur de contingents ou de personnel de polices se fait rembourser pour le matériel, les services et les fournitures déployés ou fournis à une mission des Nations Unies. 1. Accord relatif aux contributions/Mémorandum d’accord À travers ce mécanisme, l’Organisation des Nations Unies rembourse le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police sur la base d’un taux fixe mensuel ou par personne en fonction des conditions types fixées par le Manuel MAC.121 2. Arrangement relatif à la lettre d’attribution À travers ce mécanisme, l’Organisation des Nations Unies rembourse le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police pour un coût convenu de biens et services déployés et fournis (facturés à l’acte) et applique une valeur de dépréciation à l’équipement faisant l’objet de l’accord.122 Dans certains cas, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police peut déployer du personnel uniquement, sans associer d’équipement national. Dans cette situation, l’ONU fournit son matériel et assume la responsabilité du bon fonctionnement et de la maintenance de l’équipement, ainsi que de l’approvisionnement en fournitures nécessaires. 120 Il s'inspire de la version 2011 du Manuel MAC. Il convient de lire le Manuel MAC en parallèle avec d’autres documents connexes, tels que le Manuel de soutien opérationnel des Nations Unies, l’Aide-mémoire aux pays qui fournissent des contingents militaires ou de police (concernant chaque mission et publié avant le déploiement du personnel militaire), ainsi que l’Arrangement relatif aux forces et moyens en présence au service de la paix et les tableaux d’effectifs et dotations (2009). 122 Référence est faite à l'appendice 11 des annexes A et B du chapitre 3 de l'édition 2011 du Manuel MAC. 242 C. Accord relatif aux contributions/Mémorandum d’accord L’accord relatif aux contributions est la méthode de remboursement la plus courante pour les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police qui ont déployé des contingents dans les opérations de maintien de la paix. L’ONU est chargée de veiller à ce que la mission de maintien de la paix dispose du personnel et du matériel dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat, que les pays fournissant des contingents fournissent le personnel, le matériel et les services spécifiés dans le mémorandum d’accord, et que les contingents s’acquittent de leur mission en respectant les normes minimales de l’ONU. L’accord relatif aux contributions/Mémorandum d’accord présente les avantages suivants : Comptabilité et gestion logistique simplifiée, et réduction de la charge de travail administrative pour la mission de maintien de la paix, le siège de l’ONU et le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Taux de remboursement normalisés déterminés sur une base équitable et ayant été convenus avec les États Membres dans le Manuel MAC.123 Des prévisions en temps utile et une planification budgétaire facilitées pour les missions, le Siège de l’ONU et le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Un processus de remboursement efficace et transparent pour le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Des normes minimales appliquées dans la fourniture de services, d’approvisionnements et d’équipements, ce qui permet de garantir l’assurance qualité et la gestion de la performance. Un processus de réapprovisionnement efficace établi par la voie nationale d’un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. D. Remboursement au titre de l’accord relatif aux contributions/du mémorandum d’accord Dans le cadre de ce système, un mémorandum d’accord est signé entre le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police et l’ONU avant le déploiement, lequel stipule les obligations de chaque partie en ce qui concerne le personnel, le matériel majeur et le soutien logistique autonome. Les composantes suivantes du soutien sanitaire sont remboursables en vertu de ce système :124 Le matériel majeur, notamment les installations et capacités médicales et les matériels spéciaux faisant l’objet de contrats de location avec ou sans service Les services, fournitures, articles consomptibles médicaux et le matériel médical mineur régis par le125 soutien autonome 123 Le Manuel MAC est révisé tous les trois ans au terme d'une activité de consultation et de négociation entre les États Membres, les représentants du pays fournisseur de contingents, le DAM, DOMP et d'autres départements concernés de l'Organisation des Nations Unies. 124 Des informations spécifiques peuvent être disponibles aux chapitres 3 et 8 de la version 2011 du Manuel MAC. 125 Le soutien autonome est un concept de soutien logistique pour les contingents militaires et unités de police dans une mission 243 Préparatifs du déploiement Zones à haut-risque (épidémiologique)126 Évaluation médicale après le déploiement 1. Matériel majeur127 Le remboursement est limité aux matériels majeurs utilisables (et au matériel léger annexe et articles consomptibles qui les accompagnent) pour lesquels l’ONU a donné expressément son accord dans le mémorandum d’accord. Le mémorandum d’accord précise si le remboursement doit se faire en vertu d’un contrat de location avec ou sans service. Dans les cas où un contingent fournit moins de matériel majeur ou de soutien logistique autonome que prévu dans le mémorandum d’accord, le pays fournissant les contingents n’est remboursé que pour les quantités effectivement mises en place. Dans le cas où un contingent fournit plus de matériel ou de soutien logistique que convenu dans le mémorandum d’accord, le contingent n’est pas remboursé et les coûts doivent être entièrement couverts par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. 2. Contrat de location avec ou sans services Les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police sont remboursés en vertu d’une location avec ou sans services et aux taux adoptés par l’Assemblée générale. Le type de location offre au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police une option concernant la maintenance du matériel et des services déployés. a) Une location avec services s’entend d’une formule de remboursement du matériel appartenant aux contingents dans laquelle le pays qui a déployé du matériel majeur ou mineur se charge de le maintenir en condition. Un pays qui fournit ce service d’entretien peut prétendre à un remboursement. b) Une location sans services s’entend d’une formule de remboursement du matériel appartenant aux contingents dans laquelle un pays fournit du matériel à une mission de maintien de la paix et l’ONU en assure l’entretien ou confie cet entretien à une tierce partie. 3. Matériel spécial : Par matériel spécial, on entend des éléments de matériel majeur pour lesquels on n’a pas défini de taux de remboursement standard dans les barèmes de remboursement en raison de leur caractère exceptionnel, de leur valeur élevée ou de l’absence d’un de maintien de la paix, en vertu duquel le pays contributeur fournit un soutien logistique spécifique partiel ou total au contingent, et pour lequel il peut prétendre à un remboursement. 126 Le risque épidémiologique fait partie des facteurs spécifiques à la mission. Parmi les facteurs applicables à la mission, figure celui qui consiste à savoir si des risques supérieurs à la normale existent et nécessitent que le pays fournisseur de contingents et de forces de police soit remboursé en guise de compensation. 127 Il convient de le lire en parallèle avec le Manuel des règles et procédures régissant les remboursements et le contrôle relatifs au matériel appartenant aux forces militaires ou de police des pays qui participent aux opérations de maintien de la paix publié par le DOMP en 1996. 244 groupe générique. Les taux de remboursement des matériels spéciaux sont négociés séparément entre le pays contributeur et l’ONU. Les taux de remboursement sont ajustés pour toute période au cours de laquelle les pays contributeurs ne satisfont pas aux normes. 4. Soutien logistique autonome Le soutien logistique autonome est un concept de soutien logistique qui s’applique à un pays fournisseur de contingents ou de personnel de police dans une mission de maintien de la paix, en vertu duquel le pays contributeur fournit un soutien logistique spécifique partiel ou total au contingent, et pour lequel il peut prétendre à un remboursement. Le matériel mineur et les articles consomptibles ou services sans rapport direct avec le matériel majeur sont remboursés au titre du soutien logistique autonome. Dans les cas où un contingent fournit moins de catégories de soutien logistique autonome que prévu dans le mémorandum d’accord, le pays fournissant les contingents n’est remboursé que pour les catégories effectivement fournies. Par ailleurs, si un contingent fournit plus de soutien logistique que convenu dans le mémorandum d’accord, le contingent n’est pas remboursé et les coûts doivent être entièrement couverts par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Le chapitre 8 du Manuel MAC fournit des informations détaillées concernant les catégories de soutien logistique autonome et exigences y relatives. 5. Contraintes du milieu Les facteurs contraintes du milieu à haut risque s’appliquent aux taux de remboursement fixés pour le matériel majeur et au titre du soutien logistique autonome pour tenir compte de l’accroissement des coûts supportés par le pays fournissant des contingents en cas de conditions climatiques, topographiques ou autres particulièrement difficiles. D’un point de vue médical, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police peut prétendre à un remboursement au titre du soutien logistique autonome pour les fournitures médicales, les mesures de chimioprophylaxie et les mesures de santé préventive dans les zones où il existe de nombreux cas de maladies infectieuses endémiques pour lesquelles il n’existe pas de vaccin. 6. Coûts d’avant et d’après déploiement Le remboursement est accordé au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police pour un certain nombre de coûts d’avant et d’après déploiement induits par les phases de préparation du déploiement et de rapatriement.128 128 Voir le chapitre 9 de la version 2011 du Manuel MAC pour de plus amples informations. 245 E. Arrangement relatif à la lettre d’attribution129 La lettre d’attribution est un document contractuel juridiquement contraignant signé par l’Organisation des Nations Unies et un gouvernement ou un organisme pour autoriser la fourniture de biens et services à une mission de maintien de la paix. Le gouvernement se fera rembourser pour les biens et services fournis en vertu de la lettre d’attribution, à hauteur des coûts fixés d’avance au moment de la signature du contrat.130 On utilise une lettre d’attribution pour les cas suivants : Service médicaux Fournitures médicales et articles consomptibles médicaux Entretien et détérioration du matériel appartenant aux contingents Pièces de rechange Transport du matériel et du personnel Transport aérien - ambulance aérienne F. Missions intégrées La fourniture d’un appui à la mission se dirige de plus en plus vers une approche intégrée. Ainsi, les installations médicales de la mission devront de plus en plus soutenir une dépendance intégrée. Les mémorandums d’accord seront négociés en tenant compte des besoins de la mission intégrée. L’intégration prendra en compte une dépendance éventuelle des militaires, de la police, des civils des Nations Unies (organismes, fonds et programmes, personnel et familles) et, dans certains environnements, de la population civile. Tous les niveaux d’installations médicales, y compris les unités appartenant à l’Organisation des Nations Unies et les unités de niveau 1, 2 et 3 du pays fournisseur de contingents peuvent être appelés à traiter tout le personnel exerçant dans la mission. Toutes les installations médicales de l’Organisation des Nations Unies et du pays fournisseur de contingents de niveaux 1, 2, 2+ et 3 doivent être dotées du matériel et du personnel nécessaires pour accueillir et traiter tous les membres du personnel de l’Organisation des Nations Unies, sans considération de sexe, de religion ou de culture et dans le respect de la dignité et de l’individualité de tous les patients.131 En conséquence, les soins médicaux doivent être flexibles et adaptés aux besoins de la dépendance dans la location. Les services et capacités doivent être transparents et fiables et doivent correspondre de façon permanente et cohérente aux normes minimales de l’Organisation des Nations Unies. Les remboursements aux pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police pour les services médicaux et articles consomptibles doivent se faire conformément à l’un des systèmes suivants : 129 Référence est faite à l'appendice 11 des annexes A et B du chapitre 3 Manuel MAC. Conformément aux coûts et aux directives de l'Assemblée générale et comme convenu entre les parties. 131 Voir A/C.5/55/39, annexe III.B, para 34 et Annexe B, chapitre 3 du Manuel MAC, édition 2011. 130 246 1. Taux du soutien logistique autonome Les taux du soutien logistique autonome s’appliquent lorsque le nombre réel et le type de dépendance à prendre en charge chaque mois est indiqué dans le mémorandum d’accord et le Manuel MAC. 2. Taux des prestations facturées à l’acte Les taux des prestations facturées à l’acte s’appliquent lorsque ce mode de remboursement est énoncé dans le mémorandum d’accord et basé sur le barème qui détermine le montant dû aux fournisseurs d’effectifs militaires et de police, figurant dans le Manuel MAC.132 Le Directeur de l’appui à la mission/chef de l’appui à la mission est chargé de tous les remboursements des prestations facturées à l’acte au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police, ou des demandes de remboursement des compagnies d’assurance civile de l’Organisation des Nations Unies. Aucune installation de l’Organisation des Nations Unies ou du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police n’acceptera ou ne demandera de paiement en espèces ou en nature pour des services médicaux, notamment pour des services professionnels, des examens de laboratoire, des procédures d’imagerie, des services dentaires, des articles consomptibles et pour l’approvisionnement en médicaments. G. Vérification et contrôles Les procédures de vérification et de contrôle sont destinées à faire en sorte que les clauses du mémorandum d’accord conclu entre l’ONU et le pays fournissant des contingents soient respectées de part et d’autre dès la mise en place de la mission et pendant toute la période durant laquelle le mémorandum est en vigueur. Les normes applicables au matériel majeur et au soutien logistique autonome sont définies dans le Manuel MAC pour garantir la capacité opérationnelle et la mise en place de normes minimales de soins pour tout le personnel de la mission. Il existe également des listes recommandées de fournitures et d’équipements médicaux standard requis pour chaque niveau de soins médicaux dispensés par l’Organisation des Nations Unies, qui fournissent des directives claires au pays fournisseur de contingents ou de personnel de police concernant la configuration des unités médicales en vue des opérations de maintien de la paix. Les listes normalisées d’équipements médicaux ont pour objectif de bien faire comprendre les besoins opérationnels et les capacités de traitement requises et d’en garantir la transparence. Les exigences et attentes minimales en matière de capacité constituent des éléments de référence qui permettent d’évaluer les mauvaises performances et le défaut de conformité aux normes et d’en rendre compte. Le chapitre 3 du Manuel MAC présente la procédure de conformité au mémorandum d’accord et de vérification de la capacité et de la performance du pays fournisseur de contingents ou de 132 Voir l'appendice 11, annexes A et B, chapitre 3 de l'édition 2011 du Manuel MAC. 247 personnel de police par rapport aux modalités du mémorandum d’accord ou de la lettre d’attribution. L’élaboration du rapport de vérification est principalement axée sur la qualité et la capacité du soutien sanitaire et sur les services fournis à cet égard, tels que définis dans le mémorandum d’accord ou la lettre d’attribution. Par conséquent, il convient de rechercher une opinion médicale objective concernant l’impact opérationnel de toute défaillance, de tout écart, de toute mesure corrective ou de toute substitution d’équipement. L’équipe d’inspection du matériel appartenant aux contingents et le chef du service médical doivent adopter une approche consultative pour toute décision concernant le matériel appartenant aux contingents et le remboursement du soutien sanitaire. 1. Responsabilités du chef du service médical/chef du service médical de la force dans les exercices de vérification du matériel appartenant aux contingents Le chef du service médical/chef du service médical de la force joue un rôle primordial dans la bonne gestion de la capacité opérationnelle et du système de remboursement. En collaboration avec l’équipe de la mission chargée de l’inspection du matériel appartenant aux contingents, le chef du service médical/chef du service médical de la force est chargé de vérifier et contrôler la conformité et le fonctionnement des équipements et services déployés et fournis par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police. Le chef du service médical/chef du service médical de la force est chargé de : a) Se tenir informé des divers mémorandums d’accord et lettres d’attributions sur la base desquels les effectifs militaires et de police sont déployés dans la zone de mission qui relève de la sa responsabilité. b) S’imprégner convenablement du Manuel MAC et des procédures de vérification. c) Établir, dans le cadre de la mission, des relations professionnelles solides avec le Groupe de contrôle du matériel et des stocks et l’équipe d’inspection du matériel appartenant aux contingents. d) Travailler de façon dynamique et interactive avec le chef du service médical de la force et le chef de l’équipe d’inspection du matériel appartenant aux contingents pour s’assurer que tous les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police respectent les normes fixées. e) Conseiller et former, selon qu’il convient, le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police sur ses responsabilités et sur l’impact du non respect des règles en matière de remboursement. Des ressources concernant le matériel appartenant aux contingents sont disponibles en ligne aux adresses : http://www.un.org/en/peacekeeping/sites/coe http://www.un.org/en/peacekeeping/sites/coe/docs.shtml 248 Chapitre 14 Dossiers et rapports médicaux A. Politique en matière de gestion de l’information médicale La gestion efficace de l’information médicale, en particulier concernant les patients, est indispensable à la planification d’un soutien sanitaire et d’une prestation de services médicaux de qualité. Cette information doit être normalisée et communiquée rapidement à tous ceux qui en ont besoin, sans violer le secret médical. Toutes les informations seront enregistrées par l’installation médicale qui initie le traitement, et un dossier du patient est ensuite créé et accompagne le patient lorsque ce dernier est orienté ou transféré vers une autre installation médicale. L’installation médicale de départ est chargée de conserver un fond du dossier du patient et ne doit communiquer aucune information relative au patient sans le consentement écrit du bureau du chef du service médical. En consultation avec les responsables de la mission, le commandant du contingent national concerné est chargé d’informer les proches de la victime avant toute annonce officielle de l’incident. B. Dossiers médicaux On entend par dossiers médicaux l’enregistrement systématique des antécédents médicaux d’un patient et des traitements prodigués à celui-ci par un prestataire de soins de santé donné. Les informations contenues dans le dossier médical permettent aux prestataires de soins de santé de déterminer les antécédents médicaux du patient et de fournir des soins adaptés. Le dossier médical constitue le répertoire central qui permet de planifier les soins du patient et de conserver des traces de la communication entre les patients, les prestataires de soins de santé et les professionnels qui contribuent aux soins du patient, d’où la nécessité d’un rapport détaillé et sans ambigüité. Le dossier médical contient notamment les informations ci-après : Informations personnelles Antécédents cliniques Soins médicaux prodigués à tous les niveaux (ces informations doivent accompagner le patient ou la victime jusqu’à l’installation de niveau supérieur) Exigences en matière d’évacuation Soutien logistique fourni C. Documentation médicale Dans le cadre d’une opération, une documentation médicale rigoureuse et normalisée est indispensable aux fins ci-après : Traitement médical Contrôle de la qualité Programmation des fournitures médicales et d’autres éléments du soutien logistique Documentation relative aux renseignements médicaux 249 Statistiques et fonctions du système de surveillance médicale Affaires budgétaires et juridiques Faciliter un traitement aisé des questions administratives telles que les demandes de remboursement de frais médicaux, les indemnisations médicales et l’établissement du niveau d’invalidité. D. Documentation d’avant déploiement La documentation médicale commence avant le déploiement de personnel militaire ou civil dans une zone de mission. Tout le personnel qui participe à une opération des Nations Unies doit présenter un dossier médical aux autorités médicales de la zone de mission. Les informations fournies doivent comprendre un résumé des antécédents médicaux pertinents, le traitement médical en cours (le cas échéant), les allergies connues aux médicaments, le groupe sanguin et un certificat international de vaccination à jour (voir chapitre 3). Ces dossier doivent être déposés en toute sécurité par l’unité médicale concernée ou par l’autorité responsable des soins de santé de l’individu au quotidien. Les dossiers médicaux personnels doivent être traités dans le respect du secret médical et ne doivent pas être fournis à une personne qui n’intervient pas directement dans la prise en charge du patient (voir chapitre 7). E. Documentation relative au déploiement En cas de maladie ou de blessure, le diagnostic et le traitement fournis doivent être convenablement inscrits dans le dossier, ainsi que tout congé médical attribué au patient. Dans la mesure où les soins prodigués au patient ou à la victime peuvent être perturbés du fait d’un traitement par différents médecins à divers niveaux de soutien sanitaire, il convient d’élaborer un plan de traitement clair à chaque niveau d’installation médicale. Les progrès du patient doivent également être périodiquement enregistrés dans les notes relatives à l’évolution du patient. Les dossiers médicaux doivent accompagner le patient ou la victime lors de l’évacuation au niveau supérieur de soutien sanitaire, y compris du rapatriement vers son pays d’origine. Ils doivent être convenablement scellés et porter l’indication « secret médical - à ouvrir par le destinataire uniquement ». F. Période postérieure au déploiement/redéploiement À la fin du tour de service d’un personnel de maintien de la paix ou à la fin d’une mission, les dossiers médicaux doivent être remis à chaque individu ou unité dans une enveloppe fermée, pour transmission à l’autorité nationale concernée ou au médecin traitant. En cas de rapatriement d’une unité médicale, tous les dossiers médicaux doivent être remis à la nouvelle unité. Si l’unité rapatriée n’est pas remplacée, ils seront remis au bureau du chef du service médical. Tous les dossiers médicaux et relatifs aux traitements doivent être pris en compte au sein de la mission, et, s’ils cessent d’être nécessaires, doivent être détruits ou rapatriés vers l’unité concernée. 250 G. Rapports médicaux Les rapports médicaux ordinaires sont importants dans les opérations de soutien sanitaire pour informer régulièrement le personnel de rang supérieur de la mission et du Siège de l’ONU et le tenir à jour sur le statut médical de la mission. Ils fournissent des indications sur les capacités des unités médicales et sur leur utilisation courante et reflètent le statut sanitaire du personnel de la mission. Les informations sont tenues à jour dans la composante médicale de la base de données de maintien de la paix du DOMP et permettent de suivre les tendances et d’analyser les données afin de mettre en œuvre des mesures correctives en temps utile et d’améliorer le soutien sanitaire. Le chef du service médical est chargé de tenir en temps utile une documentation médicale complète et précise et d’en rendre compte à toutes les missions. Le Bureau du chef du service médical ou du chef du service médical de la force est chargé de veiller à ce que les rapports provenant des installations médicales du pays fournisseur de contingents ou de personnel de police et concernant toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU soient transmis de façon convenable et en temps voulu à la Section du soutien sanitaire. Le bureau du chef du service médical ou du chef du service médical de la force supervise la collecte et la compilation des données requises provenant des unités médicales pour les soumettre à la Section du soutien sanitaire. Toutes les unités médicales, y compris celles des contingents nationaux, doivent se conformer aux instructions du chef du service médical ou du chef du service médical de la force concernant les procédures de présentation de rapports. Les informations sur les blessures et maladies graves nécessitant une évacuation sanitaire secondaire ou une hospitalisation doivent être communiquées le plus tôt possible à la Division des services médicaux. Il existe cinq types de rapports que le chef du service médical doit transmettre à la Section du soutien sanitaire. Ils sont présentés ci-dessous : Figure 10 Rapports réguliers à la Section du soutien sanitaire, DAM Formulaire de compte rendu médical 1A (compte rendu d’incident médical) Formulaire de compte rendu médical 1B (compte rendu médical individuel) Formulaire de compte rendu médical 2 (compte rendu sur les capacités techniques) 251 Formulaire de compte rendu médical 3 A (compte rendu sur les prises en charge) Formulaire de compte rendu médical 3B (compte rendu sur les diagnostiques) 1. Formulaire de compte rendu médical 1A (compte rendu d’incident médical) Le formulaire de compte rendu médical 1A (MSA-1A) doit être utilisé pour rendre compte d’accidents ou de maladies graves qui affectent un groupe de personnel d’une mission et qui nécessitent une évacuation sanitaire secondaire ou une hospitalisation. Le présent résumé recense toutes les victimes impliquées dans un incident précis, notamment les informations médicales pertinents, et fournit une évaluation de la gravité de chaque cas. Le chef du servie médical est tenu de l’envoyer à la Section du soutien sanitaire dans les 24 heures suivant l’incident. Une copie du formulaire MSA1A figure en pièce jointe n°1 du chapitre 14. 2. Formulaire de compte rendu médical 1B (compte rendu médical individuel) Le formulaire de compte rendu médical 1B (MSA-1B) contient des informations détaillées relatives à l’état de chaque victime, y compris un dossier d’évacuation et de traitement. Ce formulaire doit être rempli une fois les informations sur le traitement initial de la victime disponible, et être envoyé dans les deux semaines suivant l’incident. Toute information ultérieure peut être transmise dès lors qu’elle est disponible, auquel cas le numéro du rapport original doit être indiqué. Une copie du formulaire MSA-1B figure en pièce jointe n°2 du chapitre 14. 3. Formulaire de compte rendu médical 2 (compte rendu sur les capacités techniques) Le formulaire de compte rendu médical 2 (MSA-2) est un compte rendu détaillé de la composition et de la capacité d’une unité médicale et doit être soumis par chaque unité médicale appartenant à l’Organisation des Nations Unies et aux contingents déployée au sein de la mission. Il doit être soumis tous les trois mois ou suite à une rotation ou un changement de la composition des unités médicales. Ces informations fournissent à la Section du soutien sanitaire une idée générale de l’état de préparation opérationnelle du soutien sanitaire au sein de la zone de mission et facilitent les procédures administratives telles que le remboursement des pays fournisseurs de contingents respectifs. Une copie du formulaire MSA-2 figure en pièce jointe n°3 du chapitre 14. 4. Formulaire de compte rendu médical 3A (compte rendu sur les prises en charge) Le formulaire de compte rendu médical 3A (MSA-3A) est un résumé des séjours des patients en consultation externe et des patients hospitalisés dans les installations médicales de l’Organisation des Nations Unies au sein d’une zone de mission. Il doit être établi par le chef du service médical et le chef du service médical de la force pour tous les groupes opérant au sein de la mission et doit être soumis une fois par mois 252 (avant le cinquième jour du mois précédent). Ce rapport est un indicateur de la charge de travail qui pèse sur chaque type de personnel au sein de chaque installation médicale et reflète l’adéquation des ressources médicales dans la zone de mission, en particulier si les services médicaux sont fournis aux civils locaux et au personnel déplacé. En remplissant le formulaire MSA-3A (voir la pièce jointe n°4), il convient de noter que ce rapport est un indicateur de la charge totale de travail. Par conséquent, tous les séjours des patients en consultation externe doivent être inscrits, y compris les visites à répétition pour le même problème médical. Au cas où un individu est traité à différents niveaux pour le même problème, chaque visite doit transparaître dans les données relatives à chaque niveau. Le traitement des patients en consultation externe comprend toutes les consultations médicales, les examens médicaux courants, le traitement de suivi et les soins dentaires. Il n’inclut pas les visites qui sont principalement en rapport avec les vaccins ou les examens courants (par exemple radiographie du thorax) lorsqu’une consultation avec un médecin n’est pas requise. Toute orientation du personnel de l’Organisation des Nations Unies vers des hôpitaux locaux (niveau 2 et niveau supérieur) fournissant un appui à la mission doit être indiquée au titre des différents niveaux, et le nom de chaque hôpital doit être indiqué en faisant l’objet d’une entrée distincte. 5. Formulaire de compte rendu médical 3B (compte rendu sur les diagnostiques) Le formulaire de compte rendu médical 3B (MSA-3B) (voir pièce jointe du chapitre 14) résume l’état de santé du personnel de l’Organisation des Nations Unies présent dans la zone de mission et fournit des informations épidémiologiques importantes à des fins de supervision et de planification. Ce rapport recense les blessures et problèmes médicaux courants en vue de l’adoption de mesures de prévention, et fournit un guide concernant l’efficacité de ces mesures. Il permet également de déterminer les besoins en logistique médicale des différentes missions. Lors de l’établissement du formulaire MSA-3B, il convient de garder à l’esprit les éléments suivants : Le formulaire MSA-3B doit être rempli par chaque unité médicale de l’Organisation des Nations Unies et des contingents et être soumis une fois par mois au chef du service médical concerné. Le chef du service médical de la force doit rassembler des informations indiquant le nombre total de cas traités dans chaque catégorie dans l’ensemble de la zone de mission. Ce rapport étant établi à des fins épidémiologiques, il importe d’éviter les comptages doubles. Contrairement au formulaire MSA-3A, seul le diagnostic initial d’un problème médical doit être reporté dans le formulaire MSA-3B, sauf s’il s’agit d’une rechute ou d’une réapparition d’un problème antérieur ayant déjà fait l’objet d’un traitement. Les visites répétées et de suivi effectuées auprès de la même installation médicale pour le 253 même problème ou pour une maladie chronique ne seront pas reportées. De la même manière, le cas d’un patient traité à la fois en tant que patient en consultation externe et patient hospitalisé pour le même problème ne pourra être mentionné que dans la colonne« patient hospitalisé ». Si un patient ou une victime est évacué ou orienté vers une installation médicale de niveau supérieur de l’Organisation des Nations Unies, l’unité qui opère le transfert doit le mentionner uniquement dans la colonne « évacuation médicale vers une installation de l’Organisation des Nations Unies » et ne sera pas comptabilisée par le chef du service médical de la force dans les données générales relatives à la mission. Ce cas transparaîtra plutôt dans les données relatives l’unité de niveau 2 ou 3 qui reçoit le patient. Lorsque l’évacuation doit a lieu vers une installation médicale n’appartenant pas à l’Organisation des Nations Unies, l’unité qui opère le transfert doit indiquer cette information dans la colonne « évacuation médicale vers d’autres installations ». Ces données seront inclues dans les données recueillies par le chef du service médical. Le formulaire MSA-3B a été conçu pour refléter l’état de santé du personnel de l’Organisation des Nations Unies dans une zone de mission. De ce fait, les statistiques relatives à la population locale traitée (notamment aux membres de la famille du personnel recruté sur le plan local, personnel international externe à l’Organisation des Nations Unies, réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays) ne seront pas inclues. Lorsque le mandat de la mission comprend spécifiquement l’aide humanitaire à la population locale, cette aide doit être mentionnée dans un exemplaire distinct du formulaire MSA-3B. H. Dossiers médicaux électroniques et système électronique de gestion de la santé au travail (EarthMed) Les procédures ultérieures de gestion des données dans les services médicaux de l’Organisation des Nations Unies impliqueront la mise en œuvre globale des dossiers médicaux électroniques et du système électronique de gestion de la santé au travail Medgate (EarthMed). Son utilisation aura pour effet de consolider, normaliser et rationaliser les données cliniques dans les opérations de maintien de la paix. Bien que mis en œuvre dans certaines missions, EarthMed ne couvre à l’heure actuelle que des données relatives au personnel civil de l’Organisation des Nations Unies. I. Outil de communication d’informations de la Section du soutien sanitaire L’outil de communication d’information de la Section du soutien sanitaire est un outil sécurisé, une application facile à utiliser en ligne qui propose une navigation aisée et des options de création de contenus. Il a été conçu en interne par la Section du soutien sanitaire, en collaboration avec la Division de l’informatique et des communications pour permettre aux Nations Unies de rationaliser la collecte de statistiques sur de nombreux patients et maladies. L’application a pour but de permettre aux chefs des services médicaux d’introduire leurs données directement dans les modèles électroniques des formulaires MSA-3A et MSA-3B, plutôt que de recourir aux copies papier de modèles Excel et aux e-mails, qui ne proposent une capacité insuffisante en termes d’interactivité des données, et qui compliquent la collecte et l’analyse des données à des fins de planification. Les données saisies dans cet outil sont stockées en toute 254 sécurité et archivées. La fonctionnalité du rapport est telle que les informations seront immédiatement accessibles à des fins décisionnelles. L’outil de communication d’informations assure la gestion des données relatives aux membres des contingents, au personnel civil et local de l’Organisation des Nations Unies, au personnel des organismes, fonds et programmes et à d’autres organismes, ainsi qu’aux populations locales qui ont accès aux installations médicales du DOMP/DAM. J. Transmission des rapports médicaux Tous les rapports médicaux doivent être transmis par voie électronique à la Section du soutien sanitaire, à l’aide du modèle de formulaire approprié. Les données médicales mensuelles doivent être accompagnées par un bref rapport médical du chef du service médical dans lequel il commente toute tendance observée sur le plan sanitaire ou tout problème rencontré par les unités médicales. K. Rapport de fin du tour de service À la fin de son tour de service, le chef du service médical de la force doit soumettre un rapport final au premier notateur et en transmettre une copie au bureau du chef du service médical. Le chef du service médical doit également en transférer une copie à la Section du soutien sanitaire et à la Division des services médicaux. Ce rapport doit faire ressortir les observations, évaluations et recommandations du chef du service médical de la force sur les questions administratives et opérationnelles d’ordre médical. Il doit également relever les défis suscités par les questions médicales, notamment les épidémies les menaces sanitaires potentielles, les problèmes rencontrés par les unités médicales et une évaluation des hôpitaux locaux. Une copie de ce rapport doit également être mise à la disposition du nouveau chef du service médical de la force. S’il le souhaite, le chef du service médical de la force peut également soumettre un rapport de fin d’évaluation à la Division des politiques, de l’évaluation et de la formation (DOMP/DAM). Pièces jointes : Chapitre 14, pièce jointe 1 : MSA-1A Chapitre 14, pièce jointe 2 : MSA-1B Chapitre 14, pièce jointe 3 : MSA-2 Chapitre 14, pièce jointe 4 : MSA-3A Chapitre 14, pièce jointe 5 : MSA-3B 255 Chapitre 14, pièce jointe 1 : MSA-1A FORMULAIRE DE COMPTE RENDU MÉDICAL 1A COMPTE RENDU D’INCIDENT MÉDICAL Mission : ------------------------------------------------- Date de l’incident : ------------------------ TYPE D’INCIDENT : Heure de l’incident : ------------------------ Arme [ ] Mines [ ] Accident [ ] Maladie [ ] Avis de perte n° : -----------------------Autres Compte rendu n° : ------------------------------------------------- [ ] préciser : ------------------------ Date de l’avis de perte : -----------------------Nombre de victimes : ------------------------ Date du compte rendu : ---------------------------------------- S/N Nom Grade Sexe (M/F) N° ID ONU* Lieu d’affectation État du service# Date de naissance (jj/mm/aa) Nationalité . * N° ID ONU : Numéro d’identification ONU # État du service : MILOB - Observateur militaire, TROOP – Membre des contingents militaires, STAFF (I) - Personnel de l’Organisation des Nations Unies recruté sur le plan international, STAFF (L) – Personnel de l’Organisation des Nations Unies recruté sur le plan local, VNU – Volontaire des Nations Unies, AUTRES @ Problème médical : P1 – Priorité 1 (grave), P2 - Priorité 2 (intermédiaire), P3 – Priorité 3 (léger), P4 – Priorité 4 (en attente), décédé 256 Problème médical@ Chapitre 14, pièce jointe 2 : MSA-1B FORMULAIRE DE COMPTE RENDU MÉDICAL 1B COMPTE RENDU MÉDICAL INDIVIDUEL Compte rendu n° : Date du compte rendu : NOM : MUKHTAR HAMID MALADIE / BLESSURE ZONE DE LA BLESSURE Éventuellement plus d’une zone affectée N° ID ONU : Incident impliquant une arme Incident impliquant une mine Incident impliquant un véhicule [ [ [ ] ] ] Maladie Autres : [ [ ] ] Remarques : Blessure causée par une machine Tête & cou Thorax Abdomen & bassin [ [ [ ] ] ] Extrémités Superficiel Autres : [ [ [ ] ] ] Remarques : P1 [ X ] P2 [ ] P3 [ ] P4 [ ] Mort [ ] Remarques : PROBLÈME MÉDICAL INFORMATIONS RELATIVES AUX ÉVACUATIONS S/N Évacué à partir de* : Évacué vers* : Temps nécessaire (en heures) Moyens d’évacuation Ambulance de l’ONU Autre véhicule de l’ONU [ [ ] ] Hélicoptère Aéronef Autres : [ [ [ ] ] ] Ambulance de l’ONU Autre véhicule de l’ONU [ [ ] ] Hélicoptère Aéronef Autres : [ [ [ ] ] ] Autres commentaires : * Identifier l’unité médicale et indiquer le niveau de soutien sanitaire. Désigner le site de la blessure ou de l’incident comme le niveau 0. 257 Secret médical Installation médicale Résumé du traitement par exemple premiers secours, réanimation cardio-respiratoire, antibiotiques, pansement des plaies, chirurgie ou aucun traitement Transfusion sanguine Durée du séjour Remarques Si oui, indiquer le groupe sanguin et le nombre d’unités SITE DE L’INCIDENT NIVEAU 1 NIVEAU 2 RÉSULTAT DE LA VICTIME Diagnostic Sectionner la blessure sur le côté gauche de la paroi thoracique supérieure et pénétrer la blessure du même côté. Éventuels restes de fragments de fer sur le côté gauche de la paroi thoracique supérieure. Diagnostic secondaire Niveau de traumatisme (si disponible) Résultat Cause du décès [ [ [ [ Reprise du service EVASAN secondaire Rapatriement Décès ] ] ] ] Cause primaire du décès : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Cause secondaire du décès (le cas échéant) :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport post-mortem réalisé : Oui / Non (Joindre le rapport post-mortem) * Pour une invalidité permanente, donner une description détaillée (utiliser des fiches distinctes si l’espace fourni est insuffisant). Secret médical 258 Chapitre 14, pièce jointe 3 : MSA-2 FORMULAIRE DE COMPTE RENDU MÉDICAL 2 COMPTE RENDU SUR LES CAPACITÉS TECHNIQUES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES Page 1 1 NIVEAU 2 MATÉRIEL 3 MÉDECIN EN CHEF □ NATIONS UNIES □ CONTIGENT □ Niveau 1 □ Niveau 2 GRADE : Niveau 3 □ PFC : NOM : EMPLACEMENT 4 5 (NOM ET RÉFÉRENCE DE CARROYAGE) AÉRODROME LE PLUS PROCHE (NOM ET RÉFÉRENCE DE CARROYAGE) 6 CAPACITÉ DE L’AÉRODROME (TYPE D’AÉRONEF) HÉLIPORT LE PLUS PROCHE 7 (NOM ET RÉFÉRENCE DE CARROYAGE) MÉDECINS PAR SPÉCIALITÉ Anesthésie Chirurgie cardio-thoracique Soins dentaires Dermatologie Soins d’urgence / intensifs 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 PERSONNEL 24 CAPACITÉ D’ACCUEIL 34 35 36 37 38 Oto-rhino-laryngologie Médecine générale Gynécologie Maladies infectieuses Soins intensifs Médecine interne Neurochirurgie Ophtalmologue Orthopédie Pathologiste Pharmacien Psychiatre Santé publique Chirurgie, générale Chirurgie, autre Autre : 25 26 27 28 29 30 31 32 33 No. SOINS INTENSIFS ET RÉANIMATION Total médecins Total de tout le personnel Service général (patients autonomes) Isolation Ventilateur / Appareil respiratoire Moniteur multiparamètres Défibrillateur Pompe à seringue 259 0 0 AUTRE PERSONNEL PAR SPÉCIALITÉ Conducteur ambulancier Assistant dentaire Technicien du matériel Officier hygiéniste Infirmier, administration Infirmier, unité de soins intensifs Infirmier, bloc opératoire Infirmier, hospitalisation Infirmier, autre Aide-infirmier / auxiliaire Assistant pharmaciens Physiothérapeute Psychologue Assistant social Technicien, hygiène Technicien, unité de soins intensifs Technicien, laboratoire Technicien, médical Technicien, bloc opératoire Technicien, radiographie Technicien, autre Autre : Total autre personnel Unité de soins intensifs (soins intensifs et réanimation) Autre Type : Type : Type : Type : No. 0 39 40 41 42 CHIRURGIE Autre : Appareil d’anesthésie Tables d’opération Équipes chirurgicales Préciser : 43 Biochimie 44 Compatibilité croisée du sang 45 Hématologie 46 Dépistage du VIH 47 LABORATOIRE Microbiologie 49 Microscopie 50 Tests rapides 51 Analyses d’urine 52 53 54 55 56 STOCK DE SANG A (+) B (+) AB (+) O (+) BANQUE DE SANG Préciser : Préciser : Préciser : Préciser : No. Réfrigérateur de sang 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 Test de l’hépatite Dépistage du VIH Test VDRL 76 77 78 79 80 SOINS DENTAIRES MÉDECINE PRÉVENTIVE PHARMACIE Préciser : Préciser : 57 RADIOLOGIE Préciser : Préciser : Dépistage du paludisme 48 Type : Type : Type : Radiographie Extrémités Radiographie : Tête Radiographie : Colonne Radiographie : Bassin Radiographie : Thorax Radiographie : Fluoroscopie Tomodensitométrie IRM Échographie Autre : Fauteuil dentaire Radiographie dentaire Inspection de l’hygiène Contrôle de la qualité de l’eau Lutte contre les vecteurs Service vétérinaire Autre : Dispensaire 260 No. A (-) B (-) AB (-) O (-) Dispositif de surveillance de la température Préciser : Préciser : Préciser : OUI Préciser : Préciser : Préciser : OUI Préciser : Préciser : Préciser : Préciser : Préciser : Stock de fournitures médicales 81 82 83 84 85 No. AMBULANCES Ambulance Ambulance 4 x 4 Ambulance chenillée 261 No. avec équipement d’urgence avec équipement d’urgence avec équipement d’urgence Chapitre 14, pièce jointe 4 : MSA 3A FORMULAIRE DE COMPTE RENDU MÉDICAL 3A COMPTE RENDU SUR LES PRISES EN CHARGE MISSION INSTALLATION / CONTINGENT « POPULATION » PATIENTS EN CONSULATION EXTERNE OBSERV ATEUR MILITAI RE DES NATION S UNIES Civ Pol Conting ents/Poli ce Personnel Int. Personn el local UNOE NIVEAU 1 PFC NIVEAU 1 UNOE NIVEAU 2 SOUS CONTRAT MAC NIVEAU 2 UNOE / NIVEAU 3 SOUS CONTRAT MAC NIVEAU 3 2 Exter ne aux Natio ns Unies MOIS/ANNÉE DU RAPPORT DATE PATIENTS HOSPITALISÉS OBSERV ATEUR MILITAI RE DES NATION S UNIES Pol Civ Conting ents/Poli ce Personn el Int. Personn el local Externe aux Nations Unies 254 Chapitre 14, pièce jointe 5 : MSA-3B FORMULAIRE DE COMPTE RENDU MÉDICAL -3B MISSION INSTALLATION / CONTINGENT MOIS/ANNÉE DU RAPPORT DATE « POPULATION » PATIENT EN CONSULTATION EXTERNE Armes / Mines BLESSURE Circulation routière Sport / activité récréative Autre (préciser) Cardiovasculaire Pulmonaire Gastro-intestinale Urogénitale Musculo-squelettique MALADIES NONINFECTIEUSES Neurologique Yeux ORL Peau Tumeur / Néoplasme Autre (préciser) Voies respiratoires supérieures Pulmonaires Tuberculose Gastroentérite non spécifiée Gastroentérite (préciser) Hépatite (A/B/C) Fièvre de dengue MALADIES INFECTIEUSES Méningite Paludisme avéré Présomption de paludisme Amibiase Giardase / Heltminthes Impétigo Gale Autres (préciser) Gonococcie IST Syphilis VIH/sida Autres (préciser) Vaginite GYNÉCOLOGIE Inflammation pelvienne Grossesse Autre (préciser) EMPOISONNEMENT Accidentel Toxicomanie 255 PATIENT HOSPITALISÉ Évacuation vers INSTALLATION DE L’ORGANISAITON DES NATIONS UNIES AUTRE DÉCÈS Agents NBC Chien MORSURE Serpent Autres (préciser) Obturations DENTAIRE Extractions Autre (préciser) Divers Examens courants Vaccination 256 Chapitre 15 Procédures opérationnelles permanentes médicales A. Élaboration des procédures opérationnelles permanentes en matière médicale Chaque mission des Nations Unies dispose d’un ensemble de procédures opérationnelles permanentes qui présentent tous les aspects des opérations et de l’administration courantes. Tandis que certaines de ces procédures sont communes à la plupart des missions, d’autres peuvent devoir être adaptées pour répondre aux exigences spécifiques d’une opération, d’une fonction ou d’un mandat particulier. Il importe que des informations précises soient disponibles sur les procédures opérationnelles permanentes d’une mission donnée pour s’assurer qu’elle est bien gérée, particulièrement en raison d’une rotation importante du personnel. Le présent chapitre fournit des directives générales relatives à l’élaboration de procédures opérationnelles permanentes en matière médicale pour une mission des Nations Unies. Il aborde les aspects importants du soutien sanitaire pour une mission, et il est recommandé que ce format soit conservé pour s’assurer que tous les éléments pertinents sont mentionnés. Tandis qu’une présentation exhaustive était recherchée, certaines sections relatives à des missions spécifiques ont pu être omises. Il importe de veiller à ce que ces les missions prennent en comptes ces considérations spécifiques selon que de besoin. En collaboration avec le chef du service médical de la force, le chef du service médical est chargé d’élaborer, contrôler et mettre à jour les procédures opérationnelles permanentes de la mission en matière médicale. Celles-ci doivent être basées sur les politiques et procédures exposées dans le présent manuel et sur les directives de la Section du soutien sanitaire et de la Division des services médicaux, et doivent par ailleurs être conformes au reste des procédures opérationnelles permanentes de la mission. Les procédures opérationnelles permanentes doivent être mises en place au début d’une mission et faire l’objet d’une consultation avec la Division des services médicaux et la Section du soutien sanitaire avant d’être validées par le chef de mission compétent (Représentant spécial du Secrétaire général, Représentant spécial conjoint, Représentant exécutif du Secrétaire général, Commandant de la force, etc.). Une copie de la version finale des procédures opérationnelles permanentes médicales de la mission sera ensuite envoyée à la Division des services médicaux et à la Section du soutien sanitaire. Pour qu’une procédure opérationnelle permanente soit efficace, elle doit être facilement accessible par tout le personnel traitant des questions administratives médicales dans une mission, et promulguée au sein de tous les sous-groupes, qui à leur tour élaborent leurs procédures opérationnelles permanentes sur la base des procédures opérationnelles permanentes plus élevées du Siège. Les procédures opérationnelles permanentes sont examinées deux fois par an, ou, selon qu’il convient, à l’occasion d’un changement des circonstances opérationnelles ou d’un changement relatif au déploiement. Le Siège de l’ONU (Section du soutien sanitaire, Division des services médicaux et Service des politiques et des meilleures pratiques/DOMP de l’ONU) doit être informé de toute modification ou de toute mise à jour des procédures opérationnelles permanentes. 256 B. Format des procédures opérationnelles permanentes médicales Il est recommandé de faire preuve de concision dans la rédaction du texte principal des procédures opérationnelles et de joindre les procédures détaillées en annexe. Tous les formats et formes standard, y compris les exemples, doivent être joints à des fins de cohérence et pour servir de référence aux nouvelles recrues. Le format recommandé pour les procédures opérationnelles permanentes médicales est illustré dans la section suivante. C. Procédures opérationnelles permanentes médicales pour les missions de maintien de la paix 1. Introduction a) Mandat médical de l’opération de maintien de la paix b) Objectif du soutien sanitaire, notamment fonctions clés des sous-groupes c) Champ d’action des procédures opérationnelles permanentes (contenu) 2. Structure et organisation de la mission a) Structure et organisation de la mission et quartier général de la mission b) Organigramme (annexe) 3. Structure et organisation du soutien sanitaire a) Structure et organisation du soutien sanitaire (service médical et unités médicales du Siège) b) Organigramme (annexe) c) Fonctions des unités médicales d) Fonctions et responsabilités du personnel médical clé i. chef du service médical, chef du service médical de la force, médecins régionaux ou de secteur selon qu’il convient ii. Les officiers d’état-major de la Cellule médicale de la force, notamment, sans s’y limiter les officiers d’état-major/personnel médical du secteur ; l’officier hygiéniste de la force/spécialiste de l’hygiène du milieu ; l’officier de médecine préventive/Épidémiologiste ; le psychiatre de la force iii. Le médecin en chef iv. Le commandant de l’unité médicale v. Médecin du contingent vi. Personnel de service 257 4. Procédures de travail a) b) c) d) e) f) g) Routine professionnelle (quotidienne/hebdomadaire/mensuelle) Réunions régulières et engagements Relation avec les titulaires de fonctions médicales de rang supérieur au Siège Relation avec les unités médicales dans la mission Relation avec les autres département et les unités non médicales de la mission Relation et collaboration avec les autorités et hôpitaux de niveau local Relation et collaboration avec les ONG et les organisations bénévoles 5. Concept de soutien sanitaire a) b) c) d) e) f) g) h) i) Concept général Soutien sanitaire de niveau 1 Soutien sanitaire de niveau 1+ Soutien sanitaire de niveau 2 Soutien sanitaire de niveau 2+ Soutien sanitaire de niveau 3 Soutien sanitaire de niveau 4 Localisation et coordonnées des unités médicales (annexe) Composition et capacités des unités médicales (annexe) 6. Politiques et procédures en matière de soutien sanitaire a) Évaluation des menaces médicales de la zone de mission b) Politique en matière de médecine préventive, notamment : i. Conditions en matière de vaccination ii. Prévention des maladies iii. Hygiène du milieu iv. Hygiène de l’eau et des aliments c) Règlements et directives concernant le droit aux soins médicaux i. Experts militaires des Nations Unies en mission, policiers des Nations Unies et membres des contingents militaires ii. Personnel international des Nations Unies et VNU iii. Personnel des Nations Unies recruté sur le plan national et membres de leurs famille iv. Personnel non membre de l’Organisation des Nations Unies, population locale, personnes déplacées à l’intérieur du pays et réfugiés d) Délivrance de certificats médicaux pour les congés de maladie e) Politique de remboursement des dépenses médicales et indemnisation en cas d’invalidité f) Politique en matière de soins dentaires 7. Traitement et évacuation des victimes 258 a) b) c) d) Classification du triage Directives relatives aux soins médicaux d’urgence Directive concernant les évacuations médicales dans la zone de mission Politique en matière d’évacuation Évacuation terrestre dans la zone de mission Évacuation aérienne dans la zone de mission Évacuation sanitaire secondaire vers un autre pays Rapatriement sanitaire Procédure d’activation et d’approbation Informations relatives à l’aérodrome, y compris coordonnées utiles (annexe) a) Incident impliquant un nombre massif de victimes et intervention en cas d’urgence b) Gestion des personnes décédées et des dépouilles c) Procédure de notification et d’établissement de rapports 8. Logistique médicale a) Réapprovisionnement médical par l’Organisation des Nations Unies ou par le pays fournisseur de contingents ou de personnel de police b) Distribution de fournitures aux unités médicales c) Demande d’achat d’articles médicaux d) Procédures comptables pour le matériel, les fournitures et les articles consomptibles e) Vérification des stocks, contrôle de la qualité et inspection des articles médicaux f) Maintenance préventive et dépannage des équipements, y compris politique en matière de remboursements g) Approvisionnement en produits sanguins, vaccins, sérum antivenimeux et autres conditions spéciales h) Élimination des déchets médicaux i) Procédures relatives aux exigences en matière logistique 9. Dossiers médicaux et établissement de rapports a) Documentation médicale b) Procédures de présentation des rapports et formulaires de compte rendu médical c) États financiers relatifs au traitement médical d) Rapports de réception et d’inspection e) Rapports spéciaux f) Enquêtes relatives aux cas médicaux 259 10. Communication a) Instructions en matière de communication b) Coordonnées utiles 11. Formation médicale a) Formation du personnel médical (compétences médicales et non médicales) b) Formation aux premiers secours du personnel non médical c) Éducation sanitaire des contingents militaires 260 Chapitre 16 Formation médicale A. Introduction Le système de soutien sanitaire de l’Organisation des Nations Unies vise à déployer la catégorie de personnel médical et le niveau de soins médicaux adéquats dans toutes les opérations de terrain. Cependant, il se pose à cet égard des défis inhérents aux principes du DOMP qui ont un certain impact sur le soutien sanitaire sur le terrain. Ils sont décrits ci-dessous B. Singularité des opérations de maintien de la paix Le soutien sanitaire fourni aux opérations de maintien de la paix diffère des soins de santé en temps de paix, et, dans une certaine mesure, du soutien sanitaire fourni aux opérations militaires conventionnelles. Il est nécessaire de travailler dans un nouveau cadre opérationnel, avec de nouvelles politiques, réglementations et procédures. Il est également nécessaire de gérer des maladies et des problèmes peu connus, généralement avec un manque d’infrastructures médicales dans la zone de mission. En spécifiant les exigences en matière de formation médicale, les Nations Unies doivent également avoir conscience des dangers inhérents à l’introduction de maladies dans l’environnement du pays hôte, en particulier lorsque ces maladies sont supposées inexistantes avant la mission de maintien de la paix. Cela est particulièrement le cas pour les maladies transmissibles telles que le choléra. Voir l’annexe D du chapitre 16 pour les directives sur la prévention du choléra et la formation du personnel des missions des Nations Unies en matière de sensibilisation à l’hygiène. C. Nécessité d’un fonctionnement indépendant Avec l’état de délabrement des infrastructures médicales du pays hôte, la mission est très souvent appelée à être autonome sur le plan des soins médicaux pour exécuter son mandat. Par conséquent, toutes les catégories de personnel, notamment les experts militaires des Nations Unies en mission et les policiers des Nations Unies doivent bénéficier d’une formation normalisée aux premiers secours au cas où le mandat de leur mission ne prévoit pas le déploiement d’une infrastructure médicale développée, ou lorsque l’accès aux soins de santé est limité. Les installations médicales de niveau 1 et 2 doivent également fonctionner de façon plus autonome, car elles doivent gérer une plus grande diversité de problèmes médicaux avec des ressources relativement limitées. D. Participation multinationale aux opérations de maintien de la paix Certaines missions nécessitent une intervention multinationale, avec des unités médicales et du personnel issus de différents pays, et dont les antécédents, les équipements, fournitures et niveaux de formation sanitaire peuvent varier. Il convient alors de les former pour s’assurer qu’ils partagent une compréhension commune du système de soutien sanitaire de l’Organisation des Nations Unies, et pour faciliter l’intégration et l’interopérabilité des unités médicales. 261 E. Manque d’expérience de la pratique médicale Il n’est interdit à aucun État Membre de déployer des installations médicales sur le terrain. Cependant, le personnel médical issu de certains pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police peut ne disposer que d’une expérience limitée, voir d’aucune expérience des missions des Nations Unies. Il existe un manque d’information général concernant l’organisation et le mode opératoire des Nations Unies, les fonctions et responsabilités des individus, les besoins opérationnels, les procédures administratives et méthodes de collaboration avec d’autres organismes dans la zone de mission. F. Types de formation médicale Pour faire face aux défis recensés plus haut, l’Organisation des Nations Unies doit mettre en place des paramètres de formation capables d’harmoniser les connaissances, l’expérience et les ressources nécessaires à la prestation d’un soutien sanitaire efficace dans le cadre des opérations de terrain. La formation professionnelle et technique du personnel médical demeure la responsabilité des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Elle est réalisée conformément aux exigences nationales en matière d’inscription et de certification de ce personnel. De plus, la formation médicale comporte plusieurs aspects spécifiques aux missions des Nations Unies, ainsi que d’autres aspects recommandés par la Section du soutien sanitaire, en collaboration avec la Division des services médicaux, afin de maintenir l’état de préparation opérationnelle et l’efficacité médicale du personnel déployé sur le terrain. Les sections suivantes décrivent les aspects de la formation qui permettront d’atteindre cet objectif. G. Formation aux premiers secours Tout le personnel de maintien de la paix de l’ONU doit être formé aux premiers secours et avoir des connaissances de base sur ce sujet.133 Cette formation doit au moins couvrir les domaines suivants : Réanimation cardio-respiratoire Traitement des hémorragies Immobilisation des fractures Pansements des plaies et bandages (y compris brûlures) Transport et évacuation sanitaire Transmissions et comptes rendus médicaux Quoi qu’ils ne soient pas exhaustifs, ces domaines cibles couvrent les éléments fondamentaux de formation aux premiers secours pour les opérations de paix des Nations Unies. Voir l’annexe A du chapitre 16 pour plus de détails : Formation aux premiers secours du personnel de maintien de la paix 133 Voir l'appendice 1, annexes A et B, chapitre 3 de l'édition 2011 du Manuel MAC. 262 H. Formation préalable au déploiement dans les opérations de maintien de la paix La formation médicale préalable au déploiement couvre généralement les différentes perspectives des opérations de maintien de la paix et peut par conséquent être destinée aux publics ci-après : Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Membres des contingents (militaires et de police) Experts militaires des Nations Unies en mission et policiers des Nations Unies Personnel médical déployé dans divers contingents I. Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Il importe de former tout le personnel médical, en particulier les Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical, aux différents aspects des missions et aux problèmes spécifiques rencontrés sur le terrain. La première étape est la formation des formateurs nationaux des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police par le DAM ou d’autres organismes qui dispensent une formation au maintien de la paix. Ces formateurs reçoivent les connaissances et outils qui leur permettent d’assurer à leur tour la formation de personnel médical dans leur pays d’origine. Cette formation vise à mieux faire comprendre les missions, paramètres opérationnels et de planification, l’organisation du soutien sanitaire, les politiques médicales et administratives et les procédures logistiques des Nations Unies. En outre, elles couvrent le traitement et la prévention des menaces sanitaires courantes rencontrées sur le terrain, en particulier les maladies tropicales, le VIH/sida et les troubles liés au stress, ainsi que d’autres aspects de la santé au travail et de l’hygiène du milieu. Les objectifs de formation spécifiques de ce programme figurent à l’annexe B du chapitre 16. J. Membres des contingents (militaires et de police) Des situations peuvent survenir sur le terrain lorsque le personnel médical n’est pas facilement accessible. Par conséquent, le personnel de service non médical doit principalement s’appuyer sur ses propres aptitudes et connaissances des méthodes de secours d’urgence pour survivre dans les situations de combat ou dans d’autres circonstances hostiles. L’annexe C du chapitre 16 sur la formation avant déploiement en vue des opérations de maintien de la paix présente les aspects de la formation que les membres des contingents doivent connaître pour se secourir eux-mêmes et aider d’autres membres du service (entraide). Il met surtout l’accent sur les mesures promptes et efficaces qu’il convient d’adopter pour secourir les vies et prévenir d’autres souffrances et invalidités, ou pour les limiter. Les premiers secours sont les soins d’urgence que reçoivent malades et les blessés avant d’être traités par le personnel médical. Tel que requis par le Manuel MAC, le personnel civil de maintien de la paix doit recevoir une formation de base aux premiers secours et demeurer imprégné des procédures adéquates qui permettent de dispenser les premiers secours. Les procédures évoquées à l’annexe B du chapitre 16 s’appliquent à tous les types de victimes, et les mesures décrites concernent tant le personnel masculin que féminin de maintien de la paix. 263 K. Experts militaires des Nations Unies en mission et policiers des Nations Unies Tel que souligné plus haut, les experts militaires des Nations Unies en mission et les policiers des Nations Unies doivent avoir une connaissance pratique des premiers secours, car ils sont appelés à fonctionner en petits groupes, souvent sans accès immédiat aux soins médicaux. Le traitement initial dispensé au lieu de relève peut s’avérer déterminant pour sauver une vie, un organe ou un membre, et ces connaissances sont des préalables à la formation des concernés. Il est également vivement recommandé que tout le personnel des missions et les membres des contingents militaires aient des connaissances de base en matière de premiers secours. Cette formation doit avoir lieu avant le déploiement dans la zone de mission et relève de la responsabilité du pays fournisseur de contingents concerné. Il est recommandé que la formation soit axée sur les aspects pratiques des premiers secours et ne soit qu’au minimum théorique. Les composantes de la formation sont exposés aux annexes A, B et C du chapitre 16. L. Personnel médical déployé dans divers contingents Le personnel médical de maintien de la paix a la double responsabilité de fournir des services médicaux compétents au personnel de maintien de la paix, et d’assurer la formation continue d’autres membres du personnel non médical du contingent afin que ceux-ci administrent les premiers soins et maintiennent un niveau élevé de santé publique sur le terrain. De plus, le personnel médical de terrain doit renforcer ses capacités à fournir des premiers secours, et à cet égard acquérir des compétences relatives à la réanimation cardio-respiratoire ou équivalent, aux techniques spécialisées de réanimation cardio-respiratoire ou équivalent, aux urgences traumatologiques en situation préhospitalière ou dans tout domaine équivalent. Les programmes de formation nécessaires permettant d’acquérir les compétences médicales ci-dessus sont annexées au présent manuel. M. Formation spécifique aux missions La formation spécifique à la mission commence avant le déploiement dans une zone de mission et dépend dans une large mesure du temps disponible pour préparer une unité médicale avant son déploiement effectif. À cet égard, le personnel doit être informé de la situation politique et militaire qui prévaut dans le pays, du mandat de l’Organisation pour la mission et de la situation épidémiologique et médicale de la zone de mission. La formation se poursuit après le déploiement, avec la nécessité d’organiser des séances d’imprégnation à la zone de mission, aux règles d’engagement et aux procédures opérationnelles permanentes de la mission, ainsi que de normaliser les procédures et de coordonner les mesures avec d’autres unités médicales. Le personnel médical peut également devoir apprendre à connaître le fonctionnement des équipements et fournitures provenant des autres pays, qu’ils sont susceptibles d’utiliser. N. Formation médicale continue Faute d’un usage ou d’une pratique courante, les aptitudes médicales peuvent se détériorer, et il 264 arrive que le personnel médical déployé dans les opérations de maintien de la paix pendant de longues périodes perdent ces aptitudes en raison d’un manque relatif d’activité professionnelle. Cette tendance s’observe davantage dans les missions relativement longues où il n’existe pas de conflit armé ou dans le cadre desquelles les risques professionnels et liés à l’environnement sont moins nombreux. De ce fait, les auxiliaires sanitaires et infirmiers doivent obligatoirement pratiquer les compétences et procédures médicales dans la mission, tandis que les médecins doivent participer à un programme de formation médicale continue. En collaboration avec le chef du service médical de la force, le chef du service médical et les autres médecins en chef sont chargés de coordonner ces programmes, qui doivent être inclus dans la procédure opérationnelle permanente médicale de la mission. Les commandants des unités médicales doivent veiller à ce que leur personnel demeure à jour des connaissances médicales et participe à ces programmes. Les programmes de formation médicale continue dispensés dans le cadre de la mission doivent donc être convenablement planifiés et coordonnés pour s’assurer que les compétences et procédures médicales de base soient régulièrement mises en pratique par les auxiliaires sanitaires et les médecins. O. Éducation sanitaire des contingents militaires Des séances d’éducation sanitaire seront régulièrement organisées pour le personnel des contingents militaires dans la zone de mission. Le chef du service médical de la force et le chef du service médical sont chargés de superviser ce programme, qui doit être mis en place par l’unité médicale chargée de superviser les soins de santé pour le contingent concerné. Il doit mettre l’accent sur la prévention des affections courantes, y compris des maladies à transmission vectorielle, du VIH/sida, ainsi que sur la prévention des accidents et la gestion du stress. P. Supervision/indicateurs de résultats La vérification des compétences du personnel de maintien de la paix en matière de premiers secours doit faire partie de l’inspection du matériel appartenant aux contingents avant le déploiement, et, en cas de non conformité, le déploiement de l’unité doit être reporté ou suspendu. Annexes: Annexe A Chapitre 16 : paix Annexe B Chapitre 16 : Annexe C Chapitre 16 : maintien de la paix Annexe D Chapitre 16 : Formation aux premiers secours du personnel de maintien de la Formation médicale des professionnels de la santé Formation préalable au déploiement en vue des opérations de Proposition de formation à la prévention du choléra et à la sensibilisation à l’hygiène du personnel civil et de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies sur le terrain 265 Annexe A Chapitre 16 Formation aux premiers secours du personnel de maintien de la paix S/N Sujet a) b) c) 1 Réanimation cardiorespiratoire d) e) f) 2 Contrôle des hémorragies a) b) c) d) Objectifs spécifiques Appréciation de la scène et évaluation initiale Évaluation du niveau de conscience Positionnement des victimes inconscientes Circulation : Restaurer la circulation sanguine par une compression de la poitrine Voies respiratoires : Dégager la voie respiratoire Respiration : Respirer pour la personne à travers le bouche-à-bouche ; bouche-ànez, ou l’utilisation d’un masque de ventilation Importance des précautions universelles Types d’opérations de maintien de la paix Pansement compressif et bandage Prévention d’autres saignements a) Pansement des blessures courantes à diverses parties du corps 3 Pansement des plaies a) Techniques d’immobilisation b) Prise en charge des blessés qui ont pu être blessés à la tête et au cou 4 5 Immobilisation des fractures Transport et évacuation sanitaire a) b) c) d) Triage Préparation des blessés pour le transport Transport des blessés sur brancard Techniques improvisées de transport des blessés 266 a) b) c) d) Groupe cible Personnel médical Tous les membres du contingent Observateurs militaires Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la 6 7 8 9 10 Politiques et procédures en matière de soins de santé Brûlures Coup de chaleur Morsures et piqûres Influence de l’alcool et des drogues 11 Environnement nucléaire, biologique et chimique 12 Transmissions et a) Normes et politiques médicales de l’Organisation des Nations Unies b) Droit au soins médicaux, aux indemnisations et au remboursement des dépenses médicales c) Accréditation et vérification médicale d) Code d’éthique des prestataires de soins a) Définition b) Causes c) Mesures préventives d) Gestion a) b) c) d) e) Définition Causes Signes et symptômes Mesures préventives Gestion a) Types de morsures de serpents, d’insectes, d’êtres humains, d’animaux, etc. b) Signes et symptômes c) Mesures préventives d) Gestion a) Drogues et boissons alcoolisées courantes dans les opérations de maintien de la paix b) Causes de la toxicomanie c) Influence d) Mécanismes d’appui disponibles a) Classification des agents nucléaires, biologiques et chimiques b) Divers matériels de premiers secours c) Signes et symptômes d) Procédures relatives aux premiers secours a) Procédures de présentation de rapports en 267 police des Nations Unies a) Titulaires de fonctions au sein des contingents b) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Personnel médical comptes rendus médicaux cas d’accidents b) Procédures d’activation des évacuations aériennes et par ambulance 268 b) Tous les membres du contingent c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies Annexe B Chapitre 16 : Formation médicale des professionnels de la santé S/N Sujet a) b) c) d) 1. Conditionneme nt de survie au sein de l’hôpital d’une mission de maintien de la paix e) f) g) h) i) 2. Urgences traumatologiqu es spécialisées pour les missions de maintien de la paix a) b) Objectifs spécifiques Surveillance cardiaque Défibrillation cardiaque Canulation intraveineuse Accès intra-osseux et perfusion intraosseuse Cricothyrotomie chirurgicale Cricothyrotomie à l’aide d’une aiguille Décompression à l’aiguille du pneumothorax sous tension Administration avancée de médicaments par voies parentérales et entérales (canulation intraveinuese, accès intra-osseux, per os, par voie rectale, endo-trachéale, sous la langue, application topique et transdermique) Techniques spécialisées de réanimation cardiorespiratoire Urgences traumatologiques en situation préhospitalière, urgences traumatologiques de base et urgences traumatologiques internationales Enquête primaire (ABCDE) Enquête secondaire (examens complets et historique) 269 Groupe cible a) Tous les médecins et infirmiers des installations de niveau 2 et 3 a) Tous les médecins, infirmiers, aidessoignants, auxiliaires sanitaires (y compris les auxiliaires d’ambulance) Annexe C Chapitre 16 : Formation préalable au déploiement en vue des opérations de maintien de la paix S/N 1 Sujet Siège de l’ONU Objectifs spécifiques a) Fonctions et responsabilités de l’Organisation des Nations Unies b) Structure et organisation du Siège de l’ONU c) Structure et organisation du DOMP, planification et procédures administratives a) b) c) d) 2 Opérations de maintien de la paix a) Mandat de maintien de la paix b) Types d’opérations de maintien de la paix c) Problèmes rencontrés dans les opérations de maintien de la paix d) Acteurs clés : Organismes des Nations Unies, ONG et organismes gouvernementaux a) b) c) d) a) Structure et organisation des missions, y compris des composantes civiles et militaires b) Fonctionnaires nommés à des postes clés 3 Organisation des missions a) b) c) d) 4 5 Structure administrative médicale du Siège de l’Organisation des Nations Unies Soutien sanitaire aux opérations de a) Structure et organisation de la Division des services médicaux et de la section du soutien sanitaire b) Fonctions et responsabilités de la Division des services médicaux et de la section du soutien sanitaire a) a) Planification du soutien sanitaire b) Organisation du soutien sanitaire a) 270 b) c) Groupe cible Titulaires de fonctions au sein des contingents Observateurs militaires Superviseurs de la police des Nations Unies Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Titulaires de fonctions au sein des contingents Observateurs militaires Superviseurs de la police des Nations Unies Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Titulaires de fonctions au sein des contingents Observateurs militaires Superviseurs de la police des Nations Unies Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Observateurs militaires Superviseurs de la police des Nations Unies Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical Hauts fonctionnaires nommés à un poste maintien de la paix 6 7 Politiques et procédures en matière de soins de santé Médecine tropicale 8 Médecine préventive 9 Enquête médicale 10 Traitement et évacuation des victimes 11 Assistance humanitaire 12 Dossiers médicaux et établissement de rapports c) Niveaux de soutien sanitaire d) Fonctions des fonctionnaires nommés à des postes clés : chef du service médical, chef du service médical de la force, Médecin chef, etc. a) Normes et politiques médicales de l’Organisation des Nations Unies b) Droit au soins médicaux, aux indemnisations et au remboursement des dépenses médicales c) Accréditation et vérification médicale d) Code d’éthique des prestataires de soins a) Maladies infectieuses courantes rencontrées dans les opérations de maintien de la paix a) Politique en matière de vaccination b) Prévention des maladies et lutte contre les vecteurs c) VIH, sida et IST d) Hygiène et salubrité de l’eau et des aliments e) Prévention des accidents f) Gestion du stress g) Éducation sanitaire a) Réalisation des enquêtes/reconnaissances techniques médicales b) Triage, traitement et directive concernant les évacuations c) EVASAN primaire, EVASAN secondaire et rapatriement sanitaire d) NOTICAS e) Incidents impliquant un nombre massif de victimes et préparation aux situations d’urgence a) Principes de la médecine de catastrophe b) Évaluation et planification initiale c) Objectifs et stratégie du programme d) Évaluation du programme a) Documentation médicale b) Secret médical c) Concepts d’épidémiologie médicale et statistiques sanitaires 271 médical a) Titulaires de fonctions au sein des contingents b) Observateurs militaires c) Superviseurs de la police des Nations Unies d) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical a) Tous les médecins b) Observateurs militaires c) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical b) Observateurs militaires c) Superviseurs de la police des Nations Unies d) Tous les médecins a) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical b) Tous les médecins a) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical b) Tous les autres médecins a) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical b) Tous les autres 13 134 Logistique médicale 14 Formation médicale de base 15 Formation médicale spécialisée 16 Formation au conditionnement de survie 17 Droit humanitaire international 18 Questions de sécurité 19 Compétences d) Établissement de rapports des Nations Unies a) Catégories de soutien logistique médical b) Catalogue des articles médicaux des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU c) Arrangements de soutien et de remboursement des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police d) Gestion logistique médicale e) Procédure de demande d’achat d’articles médicaux f) Sang et dérivés sanguins a) Premiers secours b) Gestes élémentaires de survie a) Techniques spécialisées de réanimation cardiorespiratoire b) Urgences traumatologiques en situation préhospitalière a) Conditionnement de survie au sein d’un hôpital a) Aspects du droit humanitaire international et leurs implications pour les opérations de maintien de la paix b) Convention de Genève et ses protocoles c) Privilèges et immunités du personnel de maintien de la paix des Nations Unies a) Mesures de sécurité fondamentales et indispensables sur le terrain b) Sensibilisation au fléau des mines a) Bonnes aptitudes en matière de relations Pour ce groupe de personnes, l'accent sera mis sur la formation aux premiers secours 272 médecins a) Titulaires de fonctions au sein des contingents b) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical a) Tout le personnel médical b) Membres des contingents134 c) Observateurs militaires d) Superviseurs de la police des Nations Unies a) Médecins et infirmiers du contingent a) Tous les médecins et infirmiers des installations de niveau 2 et 3 a) Titulaires de fonctions au sein des contingents b) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical s a) Titulaires de fonctions au sein des contingents b) Observateurs militaires c) Superviseurs de la police des Nations Unies d) Hauts fonctionnaires nommés à un poste médical a) Titulaires de personnelles publiques, de liaison et de négociation b) Collaboration avec des interprètes c) Collaboration avec les médias 273 fonctions au sein des contingents Annexe D Chapitre 16 : Proposition de formation du personnel civil et de maintien de la paix des Nations Unies à la prévention du choléra et à la sensibilisation à l’hygiène A. Introduction Le choléra 135 est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Selon les estimations, il y a chaque année 3 à 5 millions de cas de choléra, avec 100 000 à 120 000 décès dus au choléra. La brève période d’incubation, de deux heures à cinq jours, est un facteur qui renforce la dynamique potentiellement explosive des épidémies. B. Symptômes Le choléra est une maladie extrêmement virulente. Touchant les enfants comme les adultes, on peut en mourir en quelques heures. Environ 80 % des sujets infectés par le V. cholerae ne manifestent aucun symptôme, bien que le bacille soit présent dans leurs selles pendant 7 à 14 jours après l’infection et soit éliminé dans l’environnement, où il peut potentiellement infecter d’autres personnes. Pour ceux qui manifestent des symptômes, ceux-ci restent bénins à modérés dans 80 % des cas, tandis que chez environ 20 % des cas, une diarrhée aqueuse aiguë, s’accompagnant de déshydratation sévère, se développe. En l’absence de traitement, elle peut entraîner la mort. Les sujets ayant une faible immunité, enfants souffrant de malnutrition ou personnes vivant avec le VIH par exemple, sont davantage exposés au risque de mort en cas d’infection. C. Historique Au 19ème siècle, le choléra s’est répandu dans le monde entier à partir de son réservoir original, dans le delta du Gange en Inde. Les six pandémies qui ont eu lieu par la suite ont tué des millions de personnes sur tous les continents. La pandémie actuelle (la septième) a démarré en Asie du Sud, en 1961, a atteint l’Afrique en 1971, puis les Amériques en 1991. Le choléra est désormais endémique dans de nombreux pays. D. Souches de Vibrio cholerae Deux sérogroupes de V. cholerae sont à l’origine des flambées épidémiques : O1 et O139. V. cholerae O1 provoque la majorité des flambées, tandis que O139, identifié pour la première fois au Bangladesh en 1992, est confiné à l’Asie du Sud-Est. Les souches de V. cholerae nonO1-non-O139 V. cholerae peuvent provoquer des diarrhées bénignes, mais pas d’épidémie. 135 Pour plus d'informations, voir le site de l'OMS, « Media centre : Cholera » février 2014. Disponible à l'adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs107/en/ ; WHO, « Cholera », 2015 Disponible à l'adresse http://www.who.int/cholera/en/. 274 On a détecté récemment de nouvelles variantes dans plusieurs zones d’Asie et d’Afrique. Selon les observations, ces souches provoqueraient un choléra plus grave, avec des taux de létalité plus élevés. On recommande donc une surveillance épidémiologique attentive des souches en circulation. Les principaux réservoirs de V. cholerae sont l’être humain et les milieux aquatiques, comme les eaux saumâtres et les estuaires, que l’on associe souvent à des proliférations d’algues. Selon des études récentes, le réchauffement climatique crée un environnement favorable pour ce bacille. E. Facteurs de risque et charge de morbidité La transmission du choléra est étroitement liée à une mauvaise gestion de l’environnement. On trouve dans les zones à risque typiques les bidonvilles périurbains, qui ne disposent d’aucune infrastructure de base, ou les camps de réfugiés ou de personnes déplacées, où les besoins minimums en eau propre et en assainissement ne sont pas assurés. Les crises humanitaires avec les déplacements de populations dans des camps mal équipés et surpeuplés et l’interruption des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, ont pour conséquence d’augmenter le risque de transmission du choléra, si jamais le bacille est présent ou s’il est introduit. Il n’y a jamais eu d’épidémies à partir des cadavres. Le choléra reste à l’échelle mondiale une menace pour la santé publique et c’est un indicateur clef de l’insuffisance du développement social. Ces dernières années, il a été observé que la réapparition du choléra était associée à la proportion de plus en plus croissante des populations vulnérables vivant dans des conditions d’insalubrité. Le nombre de cas de choléra notifiés à l’OMS continue d’être élevé. En 2011 seulement, 58 pays ont déclaré un total de 589 854 cas, dont 7 816 mortels. De nombreux cas n’ont pas été recensés en raison des limitations des systèmes de surveillance et des craintes de sanctions pénalisant les voyages et le commerce. F. Prévention et lutte Une approche pluridisciplinaire basée sur la prévention, la préparation et l’intervention, doublée d’un système de surveillance efficace, est essentielle pour atténuer la gravité des flambées de choléra, l’endiguer dans les zones d’endémie et faire baisser la mortalité. G. Traitement Le choléra est une maladie facile à traiter. On peut guérir jusqu’à 80 % des sujets atteints en leur administrant rapidement les sels de réhydratation orale (sachet standard de SRO OMS/UNICEF). En cas de déshydratation très sévère, la perfusion de liquide par voie intraveineuse s’impose. Ces patients nécessitent également des antibiotiques adaptés pour raccourcir la durée de la diarrhée, diminuer les quantités de liquide de réhydratation nécessaires et écourter la durée de l’excrétion des bacilles V. cholerae . On ne recommande pas l’administration de masse des antibiotiques, car elle n’a aucun effet sur la propagation de la maladie et contribue à renforcer les résistances. 275 Pour garantir un accès rapide au traitement, il faut mettre en place des Centres de traitement du choléra (CTC) auprès des populations affectées. Avec une bonne prise en charge, le taux de létalité devrait se maintenir en dessous de 1 %. H. Riposte aux flambées de choléra Lorsqu’une flambée est détectée, la stratégie d’intervention habituelle consiste à : réduire la mortalité en assurant un accès rapide au traitement ; contrôler la propagation de la maladie en fournissant une eau saine et des conditions sanitaires décentes, ainsi qu’en assurant l’éducation sanitaire de la communauté afin que celle-ci améliore son hygiène et adopte des pratiques hygiéniques de manipulation des aliments. La fourniture d’une eau saine et de conditions sanitaires décentes est certes un immense défi, mais elle demeure un facteur décisif dans la réduction de l’impact du choléra. I. Vaccins anticholériques par voie orale Il existe actuellement deux types de vaccins anticholériques par voie orale sûrs et efficaces. Il s’agit dans les deux cas de vaccins à germes entiers, l’un avec une sous-unité B recombinante, l’autre sans. Les deux ont conféré une protection de plus de 50 pour cent pendant deux ans dans des zones endémiques. Ils sont préqualifiés par l’OMS et enregistrés dans plus de 60 pays. Il s’est avéré que le Dukoral conférait une protection à court terme de 85 à 90 pour cent contre la souche V. cholerae O1 parmi toutes les tranches d’âge, de quatre à six mois après la vaccination. L’autre vaccin (Shanchol) fournit une protection à long terme contre les souches V. cholerae O1 et O139 chez les enfants de moins de 5 ans. Les deux vaccins sont administrés en deux doses sur une période de sept jours, avec un intervalle de six semaines entre les doses. Le vaccin contenant la sous-unité B (Dukoral) est administré dans 150 ml d’eau saine. L’OMS recommande que l’immunisation grâce aux vaccins anticholériques actuellement disponibles soit accompagnée des mesures de contrôle généralement recommandées dans les zones endémiques, ainsi que dans les zones où il existe des risques de flambée. Les vaccins produisent des effets à court terme pendant que des mesures à plus long terme telles que l’amélioration de l’eau et de la salubrité sont adoptées. L’OMS n’a jamais recommandé l’utilisation du vaccin anticholérique par voie parentérale en raison de sa faible efficacité en matière de protection et d’un taux élevé de réactions indésirables graves. J. Principaux objectifs de la formation La formation vise principalement à : 1. Mettre en place une stratégie de prévention et de sensibilisation au choléra à travers les missions de maintien de la paix des Nations Unies. 276 2. Sensibiliser davantage le personnel de maintien de la paix à la prévention et à la lutte contre le choléra, et à la capacité y relative. 3. Contribuer à renforcer la capacité des missions des Nations Unies en réponse à d’éventuelles flambées de choléra. K. Exigences en matière de formation et responsabilité Conformément aux directives existantes relatives au déploiement dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU, tout le personnel de maintien de la paix, notamment les contingents de personnel portant l’uniforme (contingents militaires et unité de police constituée) et le personnel individuel de maintien de la paix (Experts militaires des Nations Unies en mission, policiers des Nations Unies et autre personnel civil) doivent recevoir une formation avant le déploiement basée sur les documents fondamentaux de la formation préalable au déploiement, distribués par le DOMP de l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’assister aux programmes d’orientation et de formation continue planifiés et organisés par les missions. L’éducation sanitaire est une composante intégrale de ces formations. Pour mieux sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la prévention et la lutte contre le choléra, et aux capacités y relatives, une session spéciale portant sur la prévention du choléra et la sensibilisation à l’hygiène pourrait être inclue dans la composante d’éducation sanitaire, parallèlement à la formation de base préalable au déploiement et aux programmes d’orientation et de formation continue organisés au sein de la mission. La responsabilité d’améliorer l’éducation sanitaire dans le cadre de la formation préalable au déploiement demeure la responsabilité des pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police. Cette formation se fera conformément aux exigences nationales et portera sur la prévention des problèmes de santé courants, notamment les maladies à transmission vectorielle, les maladies d’origine alimentaire et hydrique, et sur la situation épidémiologique et médicale dans la zone de mission concernée. La formation se poursuit après le déploiement. Le programme d’éducation sanitaire améliorée intégré aux programmes d’orientation et de formation régulière de la mission doit être mis en place pour le personnel militaire des contingents et pour le personnel individuel de maintien de la paix au sein de la zone de mission. Le chef du service médical et le chef du service médical de la force sont chargés de planifier et superviser les programmes, qui doivent être mis en place par l’unité médicale chargée de superviser les soins de santé pour le contingent ou l’unité concerné(e). Des systèmes d’évaluation régulières sur le terrain doivent être mis en place par les supérieurs/médecins en chef afin d’évaluer les résultats de l’apprentissage et d’améliorer la formation en recensant les obstacles à une formation efficace et en modifiant les programmes ou l’approche. L. Séquence et durée de la formation Le module de formation consacré au choléra peut être intervenir à n’importe quel niveau de la composante d’éducation sanitaire relative à la formation de base préalable au déploiement et aux programmes d’orientation et d’éducation sanitaire mis en œuvre au sein de la mission ; il conviendrait toutefois de le programmer à la fin des modules sur la lutte contre les maladies et 277 les vecteurs et sur l’hygiène et la salubrité de l’eau et des aliments, dans la mesure où certains de leurs messages jetteront les bases du module sur le choléra. Les durées présentées cidessous sont les durées minimales recommandées. Des activités et discussions supplémentaires peuvent être rajoutées si le temps le permet. Temps de session minimum 90 minutes Options supplément aires Cours/ Présentation 30 minutes Spécifiques à la mission : Selon que de besoin Questions/évaluation Activités du module Questions des participants/ Discussion : 15-20 minutes Évaluation : 15 minutes Vidéo : 15 minutes Démonstrations du lavage des mains : 10 minutes Film facultatif Activité facultative M. Méthodologie de la formation et préparation Le contenu du module de formation et les informations connexes doivent être déterminés par un fournisseur de soins de santé certifié tel qu’un infirmier ou un médecin. Les points suivants présentent les grandes lignes de la méthodologie préconisée. Les instructeurs expérimentés qui le souhaitent peuvent choisir des méthodes et des activités distinctes pour présenter le contenu et les messages clés de ce module. Les instructeurs sont encouragés, s’ils en ont connaissance, à ajouter des exemples et des informations spécifiques à la mission et liées au déploiement des participants. 1. 2. 3. 4. Des exposés à l’aide des présentations Powerpoint fournies Un film suivi d’une discussion sur les points clés qu’il soulève Des séances informelles de questionsréponses Des prospectus, brochures, affiches, dépliants, auto-collants conçus pour promouvoir des messages relatifs aux bonnes pratiques en matière d’hygiène et de salubrité, qui seront également affichés dans les salles de bain, aires de restauration et espaces de rassemblement des contingents 5. Des questions d’évaluation des connaissances à la fin du module La formation sur la prévention du choléra et la sensibilisation à l’hygiène doit couvrir des connaissances basiques sur le choléra, notamment les modes de transmission, les principaux moyens de prévention, les pratiques de lavage des mais, l’accès à une eau potable, le stockage sûr de l’eau, la préparation d’aliments sains, l’hygiène et la salubrité du camp, l’utilisation de la solution de sel de réhydratation orale, la gestion des égouts et des déchets, etc. La formation doit se baser sur les politiques et réglementations de l’Organisation des Nations Unies relatives à la formation préalable au déploiement, la sécurité et la sûreté sur le terrain et le soutien sanitaire aux opérations de maintien de la paix. Les directives et supports ci-après sont mis à la disposition des instructeurs en vue de préparer la formation. 278 1. Directives techniques de l’OMS sur le choléra 2. Modules du DOMP pour la formation de base préalable au déploiement, Module 4 Partie 4 : Sécurité et sûreté (PBPS/DOMP, 2009). 3. Politique du DOMP/DAM sur l’applicabilité de l’arrangement du système de gestion de la sécurité des Nations Unies au personnel militaire et de police déployé individuellement dans des missions du DOMP ou dirigées par le DAP (mai 2008). 4. Manuel de sécurité hors-Siège (janvier 2006) 5. Notions de base relatives à la sécurité sur le terrain : protection, santé et bien-être des fonctionnaires (ST/SGB/2003/19). Nations Unies (décembre 2003). 6. Manuel de soutien sanitaire des Nations Unies pour les opération de maintien de la paix (1999). 7. Directives médicales des Nations Unies pour les opération de maintien de la paix : Directives en matière de sécurité de l’environnement et de santé au travail (Groupe du soutien médical/DOMP, 2005). 8. Directives médicales des Nations Unies pour les opération de maintien de la paix : Directives en matière de gestion de la sécurité alimentaire dans les missions de maintien de la paix (Groupe du soutien médical/DOMP, 2003). 9. Directives médicales des Nations Unies pour les opération de maintien de la paix : Contrôle de la peste dans les missions de maintien de la paix (Groupe du soutien médical/DOMP, 2003) Directives médicales relatives aux opérations de maintien de la paix : Gestion des déchets (Groupe du soutien médical/DOMP, 2003). 10. Community Health Worker Training Materials for Cholera Prevention and Control, US CDC : (http://www.cdc.gov/cholera/pdf/chw_trainingmaterialsforcholera_v2.pdf 11. Guidelines and educational materials from the International Centre for Diarrheal Disease Research, Bangladesh 279 UNITED NATIONS 280 NATIONS UNIES