Presse, web et vidéo Vers une « crossmediatisation
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Presse, web et vidéo Vers une « crossmediatisation
1 Presse, web et vidéo Quelles réalités aujourd’hui ? Quels bouleversements prévisibles ? Quels développements possibles ? Vers une « crossmediatisation » de l’information… 2 Avertissement Cette étude peut être lue sur papier. Cependant, les nombreux hyperliens actifs exigent aussi une consultation complémentaire en ligne afin de capter de nombreuses autres informations et illustrations.Pour cela, aller sur : http://www.mobilicom.net/etudes/pwv.doc 3 Préliminaires 4 L’objet initialde cette étude était de présenter brièvement quelques préconisations éditoriales, techniques et économiques pour un éventuel développement de la vidéo sur des sites web de presse. Mais dès les premières recherches et les premiers contacts téléphoniques, il est apparu impossible de les établir sérieusement, tant le web lui-même et la vidéo sur le web évoluent très rapidement, souvent encore sans modèles économiques viables ou prouvés. De plus, le timing de ce travail coïncidait avec la tenue des Etats Généraux de la Presse écrite. Le troisième groupe de travail devait justement aborder ces questions. De nombreux rapports préalables avaient préparé ces rencontres et il fallait en prendre connaissance pour saisir la plupart des enjeux. Après deux mois d’un intense travail de recherche, de contacts et de collecte de documentations, il en ressort : - - - - Un état des lieux, bien sûr pas exhaustif tant les univers technologiques, éditoriaux et économiques sont vastes et mouvants, sans compter les effets durables de la crise financière brutale d’octobre 2008. Il a été fait à partir d’articles et d’études disponibles aujourd’hui, souvent sous forme de moutures de plusieurs sources. Des remarques prospectives sur des réalités encore émergentes aujourd’hui mais appelées, sans aucun doute, à des développements considérables. Des regards sur huit réalités représentatives, performantes et/ou prometteuses du croisement de la vidéo et du web dans le monde de la presse à la suite d’interviews réalisés de visu et in situ. Quelques prudentes préconisations techniques et éditoriales pour Bayard. En réalité, tout demeure encore à rêver, inventer et créer… C’est un défi éditorial, économique et technologique. Mais aussi une urgence et une absolue nécessité. Charles-Eric HAUGUEL 8 janvier 2009 5 Attention… Seuls sont soulignés les mots ou les noms renvoyant à des sites web, comme sources d’informations ou illustration - avec des hyperliens actifs soit sous word, pdf ou html. Une bibliographie entièrement téléchargeable est située en fin de document. Télécharger l’étude au format doc Télécharger l’étude au format pdf 6 Sommaire 7 - Au commencement étaient l’image et le texte. Un rapide panorama de la presse dans le monde. Un taux de croissance pour les médias le plus important du PIB mondial ? Des années de vaches maigres pour la presse en France ? Un diagnostic sévère (Groupe 3 des Etats Généraux de la presse écrite). Les Français et Internet. Des appétences diverses en Europe. On demande de la vidéo… Vous avez dit convergence ? Podcasting et « intermedialité ». The power of video ! Du côté des plates-formes. Des contenus générés par les utilisateurs : le web 2.0 2008, une année faste pour la vidéo sur Internet. L’émergence des web TV et des web radios. Bientôt des TV perso et des chaînes en ligne. Après le web 2.0, la TV 2.0 ? Les micro télévisions arrivent aussi. 11,3 millions de mobinautes en France, près d’1/4 de pratiquants déjà. De la 3G à la 4G. Révolution Iphone ! E-learning et micro-learning. Réveillez les intranets ! Vidéo et e-marketing. Produire de la vidéo pour le web. Rich-media et web-reportage. Une nouvelle forme de journalisme ? La vidéo sur les sites des titres de presse en France et dans le monde. Des chiffres et des groupes… Des chiffres et des titres… Vers de nouveaux modèles, langages et process. 8 - Compte rendu des visites. o L’Express, Roularta France o Le Parisien – Aujourd’hui en France o Rue 89 o Uni Editions o Sud Ouest o Le Télégramme o 20 minutes o Kewego - Vers une « crossmediatisation » de l’information ? Quelques points de réflexion… - A o o o o o o o - Forces, faiblesses, menaces et opportunités. Préconisations éditoriales et techniques. - Bibliographie et ressources documentaires. Bayard La Croix Pèlerin Enfants Magazine Terre Sauvage Croire.com Phosphore Notre Temps 9 Au commencement étaient l’image et le texte… 10 Face à la révolution technologique initiée par l'explosion d'Internet, quel est l'avenir pour les médias traditionnels que sont les journaux et magazines, la radio et la télévision. Comment doivent-ils se positionner face à ces nouveaux enjeux ? La généralisation du numérique permet maintenant, sur un écran d’ordinateur ou sur un assistant personnel, l’affichage de textes, d’images animées ou non, de sons et de vidéos. C’est ce que l’on appelle la convergence tant des technologies que des contenus. Depuis cinq ans, les offres triple-play ont rapproché la télévision du net et le net de la télévision. Free, par exemple, permet maintenant à ses abonnés de mettre en ligne et à disposition de ses propres vidéos et de constituer ainsi sa propre chaîne privée. Les progrès en matière de débit et de compression, l’existence de plate-forme contributive (web2.0) autorisent la mise en ligne sur le net de contenus de plus en plus longs. Sans parler de la VOD, vidéo à la demande. Certains n’hésitent plus à affirmer et à prévoir, dans quelques années, la prééminence du net sur le papier ainsi que le développement de contenus plurimédias. Le groupe Lagardère, par exemple compte réaliser 7% de son chiffre d’affaires sur Internet en 2008 et affiche son ambition de faire passer ce chiffre à 10% ou 12% en 2012. Dans cette optique, toutes les rédactions du groupe ont été rassemblées en juin 2008 au sein de Lagardère News, un " desk numérique " chargé d’alimenter les différents supports. Parallèlement, les journalistes sont de plus en plus recrutés sur la base de contrats bi ou multimédias. De même, Le Parisien mise sur le développement de son site web, très axé sur les vidéos, et se présente maintenant comme une " entreprise plurimédias ". Le Télégramme a lancé une chaîne d’information « Téléwebisée » visible sur son site. Quant à La Tribune, maintenant intégrée au groupe Next-Radio, elle devrait collaborer de manière de plus en plus étroite avec les radios BFM et RMC Info, la chaîne thématique BFM TV et le site web 01net. De son côté, Denis Olivennes, nouveau président du directoire du Nouvel Observateur a déclaré qu’il voulait faire de son titre un site Internet doté d’un magazine… (Le Monde, 02 10 2008) Cette croissance d’Internet capte d’importants budgets publicitaires. Les annonceurs rendent les publicités de plus en plus animées (flash ou autre) et de plus en plus interactives. La forme s’améliore et l’évolution du fond est aussi un des enjeux du secteur car de nouvelles tendances semblent avoir une influence sur le marché de la publicité : éclatement de la consommation des media, sensibilité des consommateurs à l’environnement et à la santé… Ils prennent aussi beaucoup plus en compte l’environnement socioculturel – et donc numérique - 11 dans lequel vivent les consommateurs. Ils sont ainsi amenés à remettre en question leur stratégie et leurs choix media : utilisation du plurimédia, intégration Internet et des media digitaux dans leurs campagnes, place réservée à la communication directe… Les acteurs de la communication et de l’information ont compris qu’Internet permet une convergence de l’ensemble des médias et devient donc un véritable relais de croissance. Ils rivalisent donc d’initiatives pour “re-capturer” leur audience qui se tourne vers Internet. Les chaînes de télévision ont, les premières, franchi le pas en proposant des plate-formes de consultation de leurs programmes sur Internet. En France, M6 et France Télévision ont mis très vite en ligne leurs solutions de diffusion tout comme RTVE, la télévision publique espagnole, SVT, la télévision publique suédoise, ou Hambourg 1, la plus importante chaîne locale en Allemagne. La presse écrite capitalise également sur ce nouvel outil qui vient renforcer et compléter le support papier. Le Figaro, le quotidien sportif L’Equipe, mais également le groupe allemand Gruner und Jahr (Voici, Sport life…), ou Dennis Publishing en GrandeBretagne : tous disposent maintenant d’une vitrine vidéo très performante. En dehors de ces grands acteurs – et il y en a de nombreux autres - même avec un budget modique, chacun aussi peut aujourd’hui créer sa propre plateforme de diffusion de vidéo sur Internet. Il s’agit donc d’une rupture radicale modifiant la relation entre le diffuseur et l’émetteur, la fin d’un univers broadcast au profit d’un monde nanocast composé d’une multitude d’émetteurs avec plusieurs modes de réception de plus en plus personnels 12 Petit panorama de la presse dans le monde 13 Hausse mondiale de la diffusion et des revenus publicitaires en 2007 La diffusion des journaux et les recettes publicitaires ont augmenté dans le monde en 2007 alors que la montée des gratuits et du web se poursuit, indique le rapport 2007 de l'Association mondiale des journaux (AMJ). Le nombre d'exemplaires de la presse payante a augmenté de 2,57% sur un an, selon le rapport publié lors du Congrès de l'AMJ à Göteborg en Suède. Si l'on ajoute les quotidiens gratuits à la diffusion des titres payants, la diffusion globale des journaux a augmenté de 3,65% l'an dernier, et de 14,3% depuis cinq ans", précise ce bilan de la profession pour 2007. Les quotidiens gratuits représentent désormais près de 7% de la diffusion globale des journaux et 23% de leur diffusion en Europe uniquement. Selon l'AMJ, les recettes publicitaires des quotidiens payants ont grimpé de 0,86% l'an dernier et de 12,84% sur cinq ans. La presse écrite, journaux et magazines confondus, reste le plus grand support publicitaire mondial, avec une part de marché de 40%, devant la télévision (38%), indique le rapport. La diffusion des journaux a augmenté ou est restée stable dans les trois-quarts des pays de la planète au cours des cinq dernières années et dans près de 80 pour cent des pays l'an passé. Et même dans les endroits où la diffusion payante est en baisse, notamment les Etats-Unis et dans certains pays d'Europe de l'Ouest, les journaux continuent d'étendre leur audience à travers une grande variété de publications gratuites et spécialisées et par le biais de leurs plates-formes multimédia en pleine expansion. Le nombre de titres payants a progressé partout dans le monde à l'exception de l'Amérique du Nord, où il s'est réduit de 0,56%. Les cinq plus grands marchés de presse sont: la Chine, avec 107 millions d'exemplaires vendus quotidiennement, l'Inde avec 99 millions, le Japon avec 68 millions, les Etats-Unis avec près de 51 millions et l'Allemagne avec 20,6 millions. Dans les pays de l'Union européenne, la diffusion des quotidiens payants a enregistré une baisse de 2,37% en 2007 et de 5,91% depuis 2003. La diminution est marquée en Allemagne (-2,38%), au Royaume-Uni (3,46%) et en France elle a été moindre (-0,48%). Selon l'AMJ, les recettes publicitaires liées à Internet pas uniquement les journaux en ligne, mais toute la publicité sur Internet - ont augmenté de 32,45% sur un an et de 200% entre 2003 à 2007. En Europe, les recettes de la publicité commerciale sur Internet dépassent à présent les revenus des petites annonces, 14 ajoute le rapport en estimant que les revenus publicitaires Internet des journaux devraient plus que doubler au cours des cinq prochaines années et représenter 12% du total des recettes publicitaires des journaux d'ici 2011. Le nombre de sites web de journaux a augmenté de 13,77% en 2007 et de 50,77% sur cinq ans depuis 2003. Pour les gratuits, un total de 312 journaux a réalisé une diffusion combinée de 41,04 millions d'exemplaires par jour, soit une augmentation de la diffusion de 20% sur un an et de 173,2% sur cinq ans. La presse mondiale en chiffres (sources AFP) - 532 millions d'exemplaires de journaux payants diffusés chaque jour dans le monde. Avec les gratuits, le chiffre passe à 573 millions d'exemplaires. - 11.926: nombre de titres payants existant dans le monde. - 532 millions de personnes achètent quotidiennement un journal dans le monde. - Lectorat moyen des journaux dans le monde supérieur à 1,7 milliards. - 232: nombre de pays où des journaux sont publiés. - Les Japonais restent les plus grands acheteurs de journaux au monde, avec 624 quotidiens vendus pour un millier d'adultes. Ils sont suivis par la Norvège (580 pour mille), la Finlande (503), et la Suède et Singapour avec chacun 449 exemplaires pour mille habitants. - Les Turcs consacrent le plus de temps à lire le journal - 74 minutes par jour - suivis des Belges avec 54 minutes, des Finlandais et des Chinois, avec 48 minutes chacun en moyenne. 15 Un taux de croissance pour les médias supérieur à celui du PIB mondial ? 16 Dans la 9ème édition de son étude prospective mondiale Global Entertainment & Media Outlook sur les perspectives du secteur des médias et loisirs pour la période 2008-2012, PricewaterhouseCoopers estimait (mais c’était avant la crise d’octobre 2008) que la croissance de cette industrie (+6,6%) allait tirer celle de l’économie mondiale, notamment sous l’impulsion des pays émergents, des nouveaux médias numériques mais également des évolutions générationnelles. Si le numérique poursuit une progression soutenue, les médias traditionnels devraient cependant encore représenter près de 90% des revenus du secteur. Le taux de croissance de l’industrie médias et loisirs serait supérieur à celui de l’économie mondiale industrie. Ils connaîtraient une croissance de 13,5% contre 5,9% pour le reste du monde d’ici 2012. Toutefois, d’autres marchés, dotés d’un pouvoir d’achat en progression constante pourraient jouer un rôle clé. Ainsi, la plus forte perspective d’accroissement du secteur est l’Arabie Saoudite (19,1%) talonnée par l’Indonésie (18,1%), le Vietnam (17,3%) ou encore la Turquie (16,7%). Au final, 15 pays disposeraient d’une croissance à deux chiffres pour l’activité médias et loisirs. L’émergence de ces nouveaux acteurs, qui seront les locomotives économiques demain, permet à l’industrie des loisirs et des médias de figurer en bonne place parmi les secteurs les plus dynamiques dans les années à venir. La croissance du secteur serait de 6,6% par an au cours des 5 prochaines années, pour atteindre 2 200 milliards de dollars (1 600 milliards d’euros) en 2012. En comparaison, la croissance du PIB sur la même période sera de 5,7%. Ces estimations dépassent les prévisions établies lors de la précédente édition de l’étude, qui indiquaient une croissance annualisée de 6,4%. Le top 10 des pays du secteur est dominé par les Etats-Unis, le Japon et le Royaume-Uni ; la Chine occupe le 4ème rang en 2012, portée par une croissance de 14,6%. La France reste le 3ème pays d’Europe de l’Ouest, et le 6ème pays au niveau mondial, avec une prévision de 91 milliards de dollars (66,5 milliards d’euros) en 2012, contre 72 milliards de dollars (52 milliards d’euros) réellement générés en 2007. Brésil, Russie, Inde et Chine demeureraient la première zone géographique de croissance de cette L’Europe de l’Ouest, qui représente 30% des revenus du secteur, connaîtrait une croissance moyenne 17 annualisée de 5,4% entre 2008 et 2012, supérieure à celle des Etats-Unis (4,8%). Quant aux segments Internet et TV, ils continueraient à tirer la croissance de l’industrie mondiale, représentant 45% des revenus mondiaux en 2012 contre 36% en 2007. Explosion des médias numériques et mobiles : 24% de croissance mais seulement 11% des revenus du secteur en 2012 La croissance du secteur des médias numériques et mobiles est portée par l’accès à Internet haut débit qui devrait encore doubler dans les 5 ans pour passer de 310 millions de foyers équipés dans le monde en 2007 à 661 millions en 2012. Quant au mobile, plus de 4 milliards de personnes devraient avoir accès à un téléphone portable en 2012, soit une progression de près de 50% en 5 ans. Ainsi, Internet et le mobile devraient représenter de formidables opportunités de croissance pour l’industrie des médias et des loisirs. Les revenus générés par ces nouveaux médias atteindraient 234 milliards de dollars en 2012 (171 milliards d’euros), soit une hausse de 22% sur la période 2008-2012. La publicité sur Internet représenterait quant à elle 120 milliards de dollars (87,6 milliards d’euros), contre 50 milliards de dollars (36 M€) aujourd’hui. Télévision et Internet vont capter 50% des revenus publicitaires en Europe de l’Ouest en 2012 contre 40% en 2007. Par ailleurs, il faut noter que la croissance de la publicité sur Internet bénéficiera à 50% aux moteurs de recherche en 2012 contre 46% en 2007. Au total, les activités numériques et mobiles contribueront pour un quart à la croissance globale du secteur. Leur essor est encore plus notable que les estimations ne le supposaient : à titre d’exemple, une croissance de 18,5% pour les jeux vidéos était prévue en 2007 alors qu’elle approcha en réalité les 30%. Conséquence de cette bonne santé, les versions « traditionnelles » de ces différents segments soumis à la concurrence numérique (musique « physique » contre distribution numérique, publicité sur support papier et radio contre publicité sur Internet) connaissent un développement encore plus limité que prévu. Si les nouveaux médias stimulent le secteur, ils ne représenteront pourtant que 11% de l’ensemble des dépenses mondiales en 2012, soit 171 milliards d’euros sur un marché global de plus de 1 600 milliards. Cette prévalence des médias « classiques » s’explique non seulement par leur ancrage historique mais aussi par la fidélité des consommateurs. 18 De nouveaux modes de consommation pour un business model en transition Cette croissance exponentielle des médias numériques est couplée à la consommation grandissante des jeunes générations : les « digital natives ». Ayant grandi avec les nouvelles technologies et Internet, ces consommateurs se saisissent tout naturellement de ces nouveaux supports. Représentant près d’un consommateur sur 3 en France aujourd’hui, ils sont 568 millions en Inde, soit 50% de la population. Pour autant, le marché le plus prometteur serait aujourd’hui celui des seniors : il devrait croître de plus de 13% à l’horizon 2012. À cette date, les 50 ans et + seront 1,25 milliards dans le monde. Fidèles aux médias traditionnels, ils assurent leur croissance résiduelle. Néanmoins, leur appropriation des modes de communication digitaux et mobiles est réelle. En ce sens, ils incarnent aussi le consommateur de demain et dessinent les contours de l’industrie des médias dans les années à venir. L’heure n’est plus à se demander si les médias traditionnels vont résister aux nouvelles technologies. Ils restent en effet les plus gros vecteurs de revenus. Pourtant, ils doivent intégrer la migration numérique au cœur de leur business model. L’ensemble du secteur est porteur de croissance : le potentiel des économies émergentes et les nouvelles habitudes de consommation sont les moteurs de ce dynamisme. Dans ce contexte, le défi des entreprises du secteur est de miser sur les bonnes stratégies de développement, de rapprochement et d’investissement pour se positionner dès maintenant dans le monde « on-demand » de demain. 19 Des années de « vaches maigres » pour la presse en France ? 20 Selon une étude du cabinet de conseil en stratégie OC&C Strategy Consultants - étude publiée quelques jours avant le début de la crise économique et financière d’octobre 2008 - la presse écrite payante française devrait globalement passer dans le rouge dès 2010-2011 et pourrait accuser une perte de 700 à 800 millions d'euros à l'horizon 2015. "Depuis des années, la presse écrite s'est contentée d'un modèle économique peu performant. Aujourd'hui, elle dispose d'une faible marge de manœuvre pour prendre les options stratégiques qui s'imposent afin de préparer les années à venir", préviennent les auteurs de l'étude. Si, de 2000 à 2007, le secteur de la presse écrite payante en France (presse quotidienne d'informations générales, presse payante d'annonces, presse magazine grand public) a vu son chiffre d'affaires global stagner autour de 8 milliards d'euros (-0,4%), la diffusion a diminué de 2% par an, une érosion compensée par une "augmentation régulière" du prix de vente au numéro (+2,3% entre 2002 et 2007). Les revenus publicitaires du secteur ont progressé moins vite que le reste du marché et ont commencé à décliner avec l'arrivée d'Internet. En outre, les spécificités du système français en matière d'impression et de diffusion pèsent sur la rentabilité du secteur en entraînant un surcoût de l'ordre de 300 millions d'euros, selon les auteurs de l'étude. Ainsi, selon les auteurs, 20 à 25% des investissements publicitaires français pourraient se faire sur Internet à l'horizon 2015. De plus, migration progressive des petites annonces vers le web devrait entraîner une chute des revenus de la presse quotidienne régionale, dont le chiffre d'affaires passerait de 2,74 milliards d'euros en 2007 à 2,47 milliards d'euros en 2015. Globalement, l'évolution des revenus publicitaires devrait faire plonger le secteur dans le rouge dès 2010-2011 avec en perspective de l'ordre de 700 à 800 millions d'euros de pertes en 2015, prévoit l'étude. Les coûts éditoriaux devront donc s'amortir sur de nombreux supports et les groupes médias doivent rapidement se constituer un portefeuille Internet avant que les acteurs étrangers ne le fassent, estiment-ils. Or globalement, la presse française est faible face aux groupes de médias européens, avec trois groupes parmi les vingt premiers (Lagardère 5e, Groupe Hersant Media 18e et La Vie-Le Monde 19e). En outre, sa migration sur Internet est "moins avancée que celle des groupes anglais et allemands", préviennent les auteurs, selon lesquels les groupes 21 français doivent lancer des acquisitions au plus vite pour construire leur portefeuille Internet. Des groupes plurimedias en sauveteurs ? Commandés par l'Etat, rédigés par des commissions parlementaires ou émanant d'instituts privés, plusieurs rapports récents proposent des remèdes à la crise de la presse. Avec au moins une idée en commun : la constitution de grands groupes plurimédias. Intitulé "Les médias et le numérique", le rapport de Danielle Guazzi s'intéresse plus particulièrement aux bouleversements qu'entraîne la révolution numérique pour les entreprises traditionnelles de médias, notamment la concurrence que représente pour la presse quotidienne les sites d'information sur le net. Le rapport Giazzi, qui ne formule pas moins de huit objectifs et 34 recommandations, considère comme "essentielle" l'existence de "grands groupes plurimédias". Il y a urgence, a-t-elle écrit, "à faire sauter les verrous qui empêchent les grands groupes de médias français à devenir de grands groupes plurimédias mondiaux, entraînant avec eux tout le secteur des industries culturelles". En octobre 2007, la commission des Affaires culturelles du Sénat, dans un rapport qui s'interrogeait sur la "mort annoncée" de la presse quotidienne d'information, proposait aussi de "favoriser la constitution de groupes plurimédias en ajustant les règles anti-concentration" pour aider les quotidiens à entrer dans l'univers numérique. La commission prônait "l'assouplissement du régime anticoncentration plurimédias en autorisant les groupes français et européens à détenir un quotidien et ce, quels que soient leurs actifs". De façon plus nuancée, un rapport sur "La presse au défi du numérique" remis le 19 février 2007 au ministère de la Culture et de la Communication et signé notamment par l'ancien président de France Télévisions Marc Tessier, recommandait lui aussi "de promouvoir les approches et les fonctionnements plurimédias" : face aux géants de l'Internet, les groupes de presse français apparaissent souvent trop petits et trop désarmés sur le plan financier pour véritablement faire face à cette nouvelle concurrence et éviter qu'elle n'aboutisse à une dégradation dangereuse de leur situation financière" notaient les auteurs. A cet égard, l'Institut Montaigne parvenait déjà aux mêmes conclusions dès l'été 2006, dans un rapport hardiment intitulé "Comment sauver la presse quotidienne d'information", auquel se référent d'ailleurs parfois les rapports ultérieurs. Parmi 11 propositions constituant, selon l'Institut, "un véritable 22 plan Marshall" pour sauver la presse, figurait en bonne place la réforme du dispositif anticoncentration "pour permettre la constitution de groupes plurimédias". 23 Le diagnostic sévère du groupe III des Etats généraux de la presse écrite 24 1. L’offre globale de médias augmente plus vite que leur consommation. L’offre mondiale de contenus médiatiques augmente à un rythme annuel de 30 % que la consommation ne peut suivre. Le nombre des chaînes de télévision a triplé en Europe dans les dix dernières années, le nombre des magazines a quadruplé en vingt-cinq ans. Chaque jour, le Web grandit de 1,5 million de pages. Partout, audiences et annonceurs répondent à cette abondance par la fragmentation: l’attention portée à un média en particulier diminue, qu’il s’agisse d’un apport d’audience ou de publicité. Le « rendement » d’un média par unité d’audience est partout en baisse. Robert Picard/Jönköping International Business School, Jönköping University. 2. Les annonceurs poursuivent leur retrait des médias. La publicité traditionnelle sous forme de vente d’espace dans les médias ne représente plus qu’un tiers des dépenses des annonceurs. Ceux-ci se tournent de plus en plus vers le marketing direct, la sponsorisation, l’évènementiel ou le marketing personnel. Se produit du coup un découplage de l’information et de la publicité qui constitue un tournant historique. Ce sont les consommateurs qui apportent aujourd’hui la part majeure dans le chiffre d’affaire des entreprises de média, en raison notamment des dépenses d’équipement. Pour un Euro dépensé par un annonceur, on en compte sept dépensés par l’audience aux Etats-Unis, cinq en Europe. Le marché de la communication dépend de la demande et non plus d’une offre financée par la publicité. Robert Picard/Jönköping International Business School, Jönköping University. 3. La hausse continue de la consommation de médias va de pair en France avec une dispersion des audiences entre titres et supports. L’offre de médias est en hausse, la fréquence des contacts entre l’audience et les médias aussi, mais ces deux tendances s’inscrivent dans une dynamique de comportement unique : l’addition de médias. L’audience se disperse de plus en plus au sein de l’offre de supports et de titres qui lui est faite. Les lecteurs de magazine ne sont pas moins nombreux, mais ils reviennent moins souvent vers chacun des titres d’une offre devenue plus large ; les lecteurs de quotidiens se distribuent sur une double gamme (payant et gratuit) ; les 15-24 ans diversifient les supports numériques pour accéder à un même contenu vidéo. Cette fragmentation de l’audience entraîne un second effet : la polarisation qui revient à se cantonner à quelques titres sur chacun des supports. A l’élargissement de l’offre, l’audience répond en se fragmentant. 25 Source AEPM Somme des LDP. Médiamétrie – Global TV. 4. L’accès classique aux médias (TV, radio, imprimé) est minoritaire chez les 15-24 ans français. Les « autres pratiques multimédias » (ordinateur, téléphone mobile, baladeur multimédia, jeux vidéos, etc.) constituent 50,3 % des contacts avec les médias des 15-24 ans français, contre 29,5 % pour l’ensemble de la population. Pour les trois médias classiques pris dans leur ensemble, la rupture générationnelle est réelle. Médiamétrie – Media In Life – Lundi-Dimanche JanvFév 2006, 2007 et 2008, 00h-24h. Ensemble 13 ans et plus 5. Les déplacements quotidiens sont l’occasion d’une consommation de médias et de loisirs numériques où le téléphone l’emporte désormais sur l’imprimé. Pour trois Français sur quatre les déplacements quotidiens sont une occasion de contact avec les médias et les loisirs numériques, un moment où la radio reste leader : 55 % de pénétration au sein de cette population « médiavore » en mouvement. Mais de 2007 à 2008, les positions relatives de l’imprimé et du téléphone se sont inversées. La pénétration de l’imprimé chute de 21,6 à 19 % tandis que le téléphone explose de 19 à 32,4 %. Le support téléphonique mobile dépasse le média écrit dans la consommation nomade. Médiamétrie – Media In Life – Lundi-Dimanche JanvFév 2006, 2007 et 2008, 00h-24h. Ensemble 13 ans et plus 6. La baisse de diffusion payante des médias imprimés est une tendance française avérée qui recouvre des réalités diverses. La diffusion de la presse écrite payée subit une érosion amorcée bien avant la montée en puissance d’Internet. Actuellement, elle baisse en moyenne de moins de un pour cent par an. La tendance vaut pour la PQN, la PQR et la presse magazine, mais dans le détail, les situations sont diverses. A nombre de titres constant, les news progressent en diffusion ; les féminins régressent, malgré l’augmentation du nombre des titres. La PQN est en croissance quand on ajoute les gratuits à sa diffusion. Au total, la tendance baissière du « papier payant » est majoritaire, durable et continue. Données OJD 7. La presse imprimée est devenue une dépense mineure dans le budget d’un ménage français. Le budget consacré aux médias (2.272 Euros par an) représente 8,5 % des dépenses d’un ménage. Plus du tiers est alloué à la téléphonie fixe et mobile, loin devant l’audiovisuel et Internet. A la différence de ces supports, la presse imprimée n’exige pas d’achats d’équipements : 172 Euros par an d’abonnements et 26 d’achats au numéro mobilisent donc moins de 8 % de tout le budget médias. Pour les Français, le déclin de l’imprimé est une réalité devenue visible dans leur économie domestique. Médiamétrie - Observatoire des dépenses médias et multimédias – Vague Mai-Juin 2008 8. La recette publicitaire de la presse payante s’installe dans une croissance négative. Deux décennies de hausse des recettes publicitaire de la presse écrite, en dépit d’une perte de parts de marché au profit de la télévision, s’achèvent par un mouvement de recul. Depuis 2004, avec la montée en puissance de la publicité sur Internet, la presse écrite payante facture moins les annonceurs, en France, comme aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Une tendance neuve s’est installée. Données Irep 9. Les quotidiens gratuits ont la plus grande affinité avec le lectorat français de 15 à 49 ans. La presse quotidienne la plus récente (créée à partir de 2002) a le plus fort taux d’affinité avec le lectorat de 15 à 49 ans. Dans ce domaine, la PQN a un résultat neutre (affinité de 100 environ) tandis que la PQR affiche un fort déficit, notamment chez les 15-34 ans. Mais elle garde une pénétration bien plus forte que ses rivales. De là, l’inconfortable alternative vécue par les quotidiens français : toucher peu de monde avec un fort taux d’affinité, ou toucher beaucoup de monde avec peu d’affinité. EPIQ/LNM/07/08. EuroPQN/ EPIQ 10. Le gros consommateur de médias écrits ne se cantonne pas, en France, à un support unique. Une lecture forte de quotidiens est corrélée avec un comportement actif sur Internet. De même, une lecture forte de magazines est corrélée avec un comportement actif sur Internet. Plus largement, l’intérêt pour la presse d’information générale et politique se combine avec un comportement plus actif que la moyenne sur le média Internet. Après s’être étendu aux magazines, l’intérêt pour la vie publique et spécialement la vie politique, le creuset original de la presse quotidienne, s’est donc à nouveau étendu, cette fois au média Internet. EPIQ/LNM/07/08. EuroPQN/ EPIQ 11. Le média Internet continue de croître en France, en pénétration et en utilisation. Internet progresse désormais à un rythme plus modéré : la population d’internautes est en hausse de 5 % sur un an. La barre des 60 % de Français de 11 ans et plus se connectant au moins une fois par mois a été franchie à l’été 2008. Le temps passé sur Internet atteint 25h et 3mn par mois au premier semestre, contre moins de 19 heures il y a trois ans. Les 15-24 ans frôlent l’heure de connexion quotidienne (29h 38 mn par mois). L’activité des internautes ne s’arrête pas à la consommation, elle s’étend désormais à la production et à la redistribution de contenus. 27 Médiamétrie//NetRatings - Domicile et / ou lieu de travail – indicateur intitulé PC time 12. Le smartphone possède un potentiel de bouleversement complet de la consommation de médias. La définition du « smartphone » (un téléphone doté d’un système d’exploitation sophistiqué et une connexion confortable au réseau Internet) fait l’objet de débats, mais sa capacité de « disruption » est constatée partout. Sur les marchés où il pénètre, ses utilisateurs (ceux du modèle Iphone d’Apple en sont l’exemple) modifient fortement leur consommation de médias. Modification des parts respectives sédentaire/nomade ; apparition de demandes nomades fortes ; transfert de connexions Internet du PC vers le téléphone, etc. Le choc Internet du mobile peut rivaliser en impact avec celui connu sur le PC, d’autant plus que la pénétration du téléphone mobile a beau rester faible en France (83 %), elle l’emporte largement sur celle d’Internet. Forrester Research Technographics surveys 2008 13. La recette publicitaire tirée d’un visiteur unique est vingt fois moindre que celle d’un lecteur. La diversité de la tarification du display sur Internet (5 à 9 euros en CPM pour le branding, 0,5 euro pour le ROI) s’inscrit dans une gamme de prix sans commune mesure avec celle du papier. Le revenu publicitaire fourni chaque année par un visiteur unique mensuel varie de 1 à 3 euros, contre 20 à 60 euros pour un lecteur de presse écrite. La différenciation des univers industriel et numérique est inscrite dans leurs recettes. Chiffres nets IRP/ chiffres bruts TNS redressés. Etude Aegis Media 14. Google est au cœur des sessions sur Internet et sa vente de publicité en tire parti. 85 % des sessions sur Internet incluent en France l’utilisation du moteur de recherche Google. La page de résultats de Google provoque dans 30 % des cas un clic sur les liens AdWords placés en colonne de droite. Ce dispositif, complété par la vente en régie des liens AdSense, permet à Google de capter 90 % de la valeur dans la publicité à ciblage contextuel. Une position dominante s’est créé dans les usages et n’est pas contestée sur le marché. Données et estimations Aegis Media 28 Les Français et Internet 29 Au cours du premier trimestre 2008 et pour la première fois, la part de foyers équipés d’Internet en France a dépassé les 50%. Ils étaient moins d’1 sur 3 voici trois ans. 13,5 millions de foyers sont désormais connectés à Internet en France, soit une augmentation de 15% par rapport au premier trimestre 2007. Le développement des connexions se ralentit toutefois : l’augmentation était de + 19% en 2007 et de + 24% en 2006. En juillet 2008, 31,8 millions de personnes âgées de 11 ans et plus se sont connectées à Internet au cours du dernier mois soit 62% de la population. La population internaute poursuit sa progression : on compte 5% d’internautes supplémentaires par rapport à juin 207. En juillet 2008, 26 405 000 internautes, soit plus de 95% des internautes domicile, sont connectés en haut débit à domicile. Cette population d’internautes progresse encore de 15% par rapport à juillet 2007 Au début du 2ème semestre 2008, plus d’un foyer français sur 2 (54,2%) a accès à Internet soit 14,1 millions de foyers contre 12 millions (46,6%) au 2ème trimestre 2007, soit une progression de 2 046 000 foyers (+17%) par rapport au 2ème trimestre 2007. Si l’on observe de plus près les catégories de populations, on constate que les foyers dont le chef de famille a 65 ans et plus présentent un décalage en termes d’équipement Internet, par rapport à la moyenne de la population : à peine plus d’1 foyer sur 5 (21,6%) dont le chef de famille a 65 ans et plus a accès à Internet. Toutefois, ce sont eux qui se sont le plus équipés au premier trimestre 2008 : le nombre des foyers « seniors » équipés de l’Internet a augmenté de plus d’un tiers (34%). 75 % des cadres supérieurs disposent d’une connexion Internet à domicile, contre seulement 24 % des ouvriers, 21 % des retraités et 13 % des non diplômés. Il en va de même pour l’ordinateur : 83 % des titulaires de revenus supérieurs à 3 100 euro mensuels sont équipés, contre seulement 31 % des personnes percevant moins de 1 500 euro. Tout le monde n’a donc pas également accès aux outils informatiques. Cependant, un rattrapage est en cours depuis 3 ans. Beaucoup de chemin reste à parcourir pour que ces nouveaux services numériques soient équitablement répartis au sein de la population : les personnes disposant de moins de 2300 euro mensuels représentent 63 % de la population et ne détiennent aujourd’hui que 45 % des connexions à Internet et 51 % du parc de micro-ordinateurs. 30 Pourtant, tout montre aujourd'hui qu'Internet est devenu un réflexe quotidien pour les internautes de France et intègre toutes les pratiques de la vie courante : faire ses courses, regarder la télévision, écouter la radio, chercher un emploi... Près de 8 internautes sur 10 (77,2%) se connectent tous les jours ou presque (contre 73,6% en 2006). Le temps qu’ils passent sur le net atteint presque une heure par jour (52 minutes). La poussée du haut débit (ADSL et câble) et la souplesse qu’il offre contribuent fortement à ces habitudes. Faire des achats en ligne est une pratique de plus en plus développée : les acheteurs en ligne sont 87% de plus qu’il y a 3 ans. 19,8 millions d’internautes ont déjà acheté en ligne au 4ème trimestre 2007. Ils sont désormais près de quatre Français sur dix à avoir acheté sur Internet, contre trois sur dix voici seulement 1 an. En parallèle - et ceci explique cela 62,3% des internautes ont confiance dans l’achat en ligne - contre 47,5% voici trois ans. Si Internet est de plus en plus un vecteur de communication ou de mise en relation avec notamment, les outils webmail et la messagerie instantanée, 2007 a marqué un nouveau tournant avec le phénomène des réseaux sociaux qui permettent, au-delà de la simple fonction de communication, de rester en contact et partager avec d'autres en fonction de ses intérêts, passions, opinions, engagements. De plus, en décembre 2007, plus d’un internaute sur deux (51,6%) a consulté un blog. Au cours de cette même année, le nombre de bloggeurs a atteint 5 millions : + 24% en un an. Au cours des 6 dernières années, le nombre d’internautes a presque doublé : 62% des français de plus de 15 ans sont désormais internautes, ils n’étaient que 34% en 2002. Cette croissance s’est accélérée au cours des 12 derniers mois, après une stabilisation observée l’année dernière. Les internautes sont de plus en plus nombreux à disposer d’une connexion Internet au sein-même de leur foyer : 93% des internautes se sont connectés depuis leur domicile au cours des 30 derniers jours (84% il y a deux ans). Le domicile renforce ainsi sa position par rapport aux autres lieux d’accès : le lieu de travail (39%), la connexion chez des proches (22%), le lieu d’études (12%) et les lieux publics (6%). Véritable « couteau suisse » au cœur de la vie quotidienne, Internet répond aujourd’hui à quatre principaux usages, en dehors de la consultation des mails : • La recherche de services : informations pratiques (météo, trafic…), recherchées par 77% des internautes au cours des 30 derniers jours, opérations ou consultations bancaires (64%), démarches administratives (44%), écoute de la radio en ligne (43%), 31 • • • téléchargement de logiciels (29%), réalisation de transactions boursières (7%) Le suivi de l’actualité : recherche d’informations liées à l’actualité (74%), suivi d’un événement en direct (21%) La communication : messagerie instantanée (57%), échange de photos avec d’autres internautes (33%), partage des fichiers avec d’autres internautes (25%), participation à des forums (22%), commentaires sur des blogs (20%), téléphoner en ligne (16%), jeu en direct en réseau (16%), participation à des chats (15%), télévision en ligne (14%) Les loisirs : visualiser des bandes annonces de cinéma (40%), consulter un blog (38%), consulter des vidéos en ligne (37%), télécharger de la musique MP3 (23%), télécharger des vidéos/films (16%), télécharger des jeux (15%) Au cours des deux dernières années, les plus fortes progressions sont observées sur les usages suivants : consulter des vidéos en ligne, suivre des événements en direct, regarder la télévision, réaliser des transactions boursières et rechercher de l’information liée à l’actualité. Les seuls usages en retrait sont liés à une dilution des jeunes dans la population internaute (liée à la « démocratisation » de l’outil) : participation aux chats, échange de photos avec d’autres internautes. Les réseaux sociaux : un phénomène en plein développement Les réseaux sociaux ( Facebook, MySpace, Copainsdavant… ) correspondent à un véritable phénomène de société, avec 52% des internautes déclarant les fréquenter – ne serait-ce que rarement – et 33% les fréquentant « souvent ou de temps en temps ». L’intérêt de ces réseaux sociaux est revendiqué par 41% des internautes, qui les trouvent « très » ou « assez » utiles. Les visiteurs de ces réseaux sociaux ont un profil caractéristique par rapport à l’ensemble des internautes : plus jeunes (61% de 15-34 ans vs 46% pour l’ensemble des internautes) et avec un lien fort avec Internet : plus assidus (59% se connectent plusieurs fois par jour vs 47%) et plus actifs (46% ont un blog ou un site personnel vs 31%, 71% utilisent les messageries instantanées vs 57%, 35% téléchargent de la musique ou de la vidéo vs 26%). L’Internet mobile s’impose progressivement sur certains usages L’Internet mobile correspond désormais à une vraie réalité, avec 53% des internautes équipés d’un téléphone mobile permettant d’accéder à Internet. Ils sont 15% à s’être connectés à l’Internet mobile au cours des 30 derniers jours. 32 En deux ans, le profil de ces mobinautes s’est renforcé sur les 35-49 ans (26% vs 23%) et les CSP+ (40% vs 35%). Lorsqu’ils utilisent l’Internet mobile, c’est essentiellement pour les chats–mails-SMS, les services pratiques (météo, trafic routier…) et la recherche d’actualité. Sont consultés dans une moindre mesure les annuaires, les jeux, le téléchargement de logos/sonneries/images, les finances et les blogs. 33 Des appétences diverses en Europe. 34 Stimulé par la demande croissante de services web 2.0, Internet talonne de près la télévision dans toute l’Europe (Source Mediascope Europe 2007- 5 Décembre 2007) Principaux constats : • • • • 169 millions de personnes sont aujourd’hui connectées dans 10 pays européens. Avec une moyenne de 12,7 heures passées en ligne chaque semaine, les internautes français figurent parmi les premiers utilisateurs d’Internet. Chez les Européens de 16-24 ans, la télévision est pour la première fois reléguée à la deuxième place : 82 % d’entre eux déclarent utiliser Internet entre 5 et 7 jours par semaine. 58 % des internautes français utilisent la messagerie instantanée et 54 % se connectent à des sites de réseaux sociaux, devançant de loin leurs homologues Européens. L’Italie, la Suède et la France : une longueur d’avance sur la moyenne européenne Avec ses internautes déclarant passer en moyenne 12,7 heures par semaine sur Internet, la France est en troisième place du temps passé en ligne 1 , derrière l’Italie (13,6 heures/semaine) et la Suède (13 heures/semaine). La moyenne européenne se situe, elle, à 11,9 heures/semaine. Les internautes français les plus friands du net occupent également la troisième place derrière les Italiens et les Suédois : 32 % des internautes hexagonaux passent plus de 16 heures en ligne/semaine, contre 37 % chez les Italiens et 36 % chez les Suédois. On compte ainsi plus de 48 millions d’utilisateurs fans d’Internet en Europe. Internet devance la télévision chez les jeunes et augmente sa popularité chez les seniors et les femmes Pour la première fois, les 16 à 24 ans européens pensent utiliser Internet plus souvent qu’ils ne regardent la télévision : 82% d’internautes utilisent Internet entre 5 et 7 jours par semaine, contre seulement 77% de téléspectateurs qui regardent la télévision avec la même régularité (baisse de 5% par rapport à l’année dernière). Les 16-24 ans passent également 10% plus de temps à surfer sur Internet qu’à regarder la télévision. Près de la moitié (48%) déclarent qu’Internet est directement responsable du fait qu’ils regardent moins la télévision. La popularité d’Internet chez les Européens de plus de 55 ans et les femmes a également joué un rôle décisif dans son expansion. Depuis 2006, 35 le nombre de personnes de plus de 55 ans utilisant Internet chaque semaine a augmenté de 12%. Quant aux femmes, l’augmentation a été de 8%. Les internautes français, très friands de la messagerie instantanée et les réseaux sociaux • Ils figurent parmi les premiers utilisateurs de la messagerie instantanée : 58% déclarent y avoir recours au moins une fois par mois, contre une moyenne européenne de seulement 32%. • Les réseaux sociaux restent également très à la mode : avec 54% d’internautes communiquant via des réseaux sociaux au moins une fois par mois, la France est loin devant la moyenne européenne, qui n’est que de 42%. • Les internautes Français apprécient également le partage d’informations en ligne : 31% échangent leurs points de vue dans des forums, contre 26% en moyenne pour l’Europe. • Le nombre d’internautes français qui regardent la télévision, des films ou des clips vidéo en ligne a également augmenté de 146% par rapport à 2006, très comparable à la moyenne européenne de 150%. Ce phénomène est accéléré par la pénétration croissante du haut débit, 89% des internautes français disposant désormais de ce type de connexion (moyenne européenne 81%). Internet, outil quotidienne incontournable de la vie • • • • • 83% des internautes européens interrogés ont déclaré ne pas pouvoir vivre sans au moins une activité en ligne, confirmant ainsi à quel point Internet fait désormais partie intégrante de leur quotidien : 32% des internautes affirment ne pas pouvoir se passer de la messagerie électronique, 96% admettent moins pratiquer une autre activité à cause d’Internet En France comme dans tous les autres pays européens de cette étude, à l'exception du Royaume-Uni, le pourcentage d’internautes délaissant une autre activité à cause d’Internet a augmenté de 100% ! 71% des internautes français pensent délaisser les autres médias pour Internet : 51% admettent regarder moins la télévision, 39% lire la presse écrite et 30% écouter la radio moins fréquemment. Sérieux potentiel des services web 2.0 Dans le cadre de son étude Mediascopie, l’EIAA a également demandé aux internautes européens pourquoi ils n’utilisent pas Internet pour certaines tâches. La principale raison invoquée a été que cela ne leur semblait pas utile. Il est intéressant de constater que seul un petit nombre d’internautes (moins de 10%) considèrent ces tâches trop complexes. En fait, lorsqu’il leur ait demandé pourquoi ils ne créent pas de contenu pour le partager sur des sites tels que Flickr et YouTube, 36 12% déclarent ne pas même connaître l’existence de ce type d’activité en ligne. Cela montre bien le potentiel de ces services et la nécessité pour ces sites de s’adresser à un public plus large. 37 Vous avez dit convergence ? 38 La révolution numérique a donné naissance à un outil hybride, provenant à la fois de la téléphonie, de la télévision, de la radio et de l'informatique : l'Internet. Elle a aussi provoqué convergence des technologies, des médias, des contenus, de nouveaux modèles économiques, bouleversant les systèmes de pensées traditionnelles et leur impact sur les stratégies des médias. La convergence technologique définit l'évolution d'un ensemble de procédés, ayant initialement des fonctionnalités distinctes, vers des technologies qui se synchronisent. La technologie numérique qui permet maintenant de stocker différents types de contenu (audio, vidéo, texte) dans le même format et de le diffuser au moyen de multiples technologies comme l'ordinateur, le téléphone mobile, la télévision... Ainsi, un seul produit présente les fonctionnalités de tous les autres. Aujourd'hui, un outil comme le PDA permet de cumuler toutes les technologies numériques (textes, musiques, vidéos, Internet...), avec un stockage important et un prix compétitif. La convergence des médias désigne l'élimination des barrières d'entrée, dans les Technologies de I'information, les télécommunications, les médias et l'électronique grand public, pour créer un large secteur convergent. La convergence du contenu concerne la présentation et l'utilisation du contenu, facilitées par la grande souplesse que procure le numérique, pour diffuser les mêmes contenus sur divers supports et de diverses manières. La même information est ainsi déclinée sur plusieurs médias. La convergence technologique et la convergence du contenu sont à l'origine d’immenses changements dans la production, le marketing des produits, les services d'informations et de communications. Cette combinaison forme une convergence économique qui crée une véritable industrie des nouvelles techniques de l'information et de la communication, associant les télécommunications, la radiodiffusion, la technologie de l'information et l'électronique grand public. La convergence a donc une influence sur l'évolution des médias traditionnels. Les évolutions technologiques ont modifié l'environnement du secteur obligent aussi les médias « traditionnels » à s’adapter à ces nouvelles tendances. Mais l’évolution est si rapide que, s’il est possible de cerner les signes avantcoureurs des nouveaux comportements des consommateurs et des médias, d’en dégager quelques tendances, il n'est pas cependant pas facile de dire avec précision quelle sera la forme exacte des médias de demain. 39 Près de 27 millions de convergents media en France une progression de 14% par rapport à la dernière vague. L’Observatoire de la Convergence Media (Ipsos) a continué, en 2008, à suivre l’évolution des comportements des Français face aux nouveaux modes de consommation des media. Après une vague qualitative, le baromètre quantitatif met en avant l’engouement des internautes pour la catch up TV. Les internautes continuent également à écouter la radio en direct sur des supports numériques. La plus forte progression concerne les contenus TV avec 28% de nouveaux convergents. La vague Printemps 2008 de L’Observatoire de la Convergence Media, réalisée du 13 au 27 mai 2008 auprès d’un échantillon représentatif de 4 005 internautes, montre que les internautes sont 26.9 millions à avoir consommé un contenu media sur support numérique au cours des 3 derniers mois et s’il l’on prend en compte les articles sur les sites de presse, ce chiffre atteint 28.2 millions. En un an, la convergence media a séduit près de 6 millions de nouveaux adeptes. Augmentation significative convergents TV et Vidéo du nombre de La radio reste le premier media en convergence ; 2/3 des internautes ont consommé de manière convergente un programme de radio (en direct, en streaming ou en podcast) au cours des 3 derniers mois. Ce qui représente 20,6 millions d’individus soit 15 millions d’individus ont, en effet, consommé un contenu de télévision en convergence au cours des 3 derniers mois. Cette progression est portée par l’écoute en streaming. La catch up TV, type d’offre sur laquelle les chaînes de télévision se concentrent, évolue de façon significative soit +7 points ; 37% des internautes contre 30% lors de la dernière vague. C e t t e consommation reste néanmoins complémentaire à la consommation traditionnelle ; pour 61% des convergents TV, il s’agit de rattraper un programme qui a été diffusé sur le petit écran. Par ailleurs, la Vidéo, en dehors des sites de télévision reste un succès et continue à progresser. 56% des internautes ont visionné un contenu vidéo en dehors des sites de chaînes au cours des 3 derniers mois. Ce phénomène touche maintenant 17.7 millions d’individus. La lecture de la presse en version électronique (édition pdf) rassemble 6,3 millions de personnes. Si l’on intègre la lecture d’articles sur des sites de presse, ce sont 16.8 millions d’individus qui sont concernés. 40 Chaque media a ses propres moments d’écoute privilégiés La consommation de la radio en convergence étant soutenue par le direct, les moments d’écoute sont répartis tout au long de la journée avec une préférence pour le matin, entre 6h et 9h et à partir de 18h. La consommation de la Télévision étant prioritairement délinéarisée, elle est plus volontiers regardée en fin de journée et en soirée. Ce qui est aussi le cas de la Vidéo. Pour chaque type de contenu, son media de prédilection Même si la musique et l’actualité sont des thématiques que l’on retrouve dans tous les media en termes de type de contenu, le journal télévisé est le contenu le plus consommé en TV (23%), les contenus musicaux sont en tête pour la Radio (52%) et les vidéos réalisées par les internautes sont les plus consultés sur les sites hors TV (28%). La liberté de consommation reste l’atout majeur des offres en convergence media Les internautes sont 36% à déclarer que le choix du moment de fréquentation est un véritable bénéfice de la convergence. Ce bénéfice qui était déjà le plus important lors de la dernière vague progresse encore et de manière significative. Par ailleurs, 32% des individus déclarent que cela leur permet de rattraper un programme manqué. Les internautes reconnaissent toutefois que l’offre manque de clarté et qu’ils ne sont pas suffisamment informés des nouveautés : 21%d’entre eux disent en effet qu’il y a trop d’offres et qu’ils ne s’y retrouvent plus (en progression de 4 points par rapport à la vague précédente) et seulement 13% déclarent connaître les nouvelles offres en convergence. Cette méconnaissance profite aux portails. Ils sont visités pour regarder des programmes de télévision par les internautes qui pensent que les contenus ne sont pas sur les sites des chaînes (48%). La TMP n’est pas encore disponible mais les internautes savent déjà ce que c’est… Alors que la Télévision Mobile Personnelle n’est pas encore disponible, cette nouvelle offre atteint déjà un taux de notoriété de 58%. 30% des internautes se disent intéressés et seulement 4% très intéressés. L’offre et ses modalités ne sont pas encore assez claires et concrètes pour susciter un intérêt fort. La convergence influe positivement sur l’image des media qui proposent des offres La modernité et l’intégration des nouvelles possibilités apportées par les évolutions technologiques 41 apparaissent comme les traits majeurs des media qui proposent des offres en convergence. 92% des internautes ont en effet affirmé que les media qui proposent une offre en convergence sont en phase avec leur époque. De plus, les internautes encouragent les marques media à poursuivre leur développement en reconnaissant leur légitimité dans cette démarche à 80%. Télécharger la thèse HEC d'Alexandre Cabanis sur le sujet… 42 Podcasting et « intermedialité » 43 Le terme « podcasting » est né de la combinaison de « iPod » (le baladeur MP3 commercialisé par Apple) et de « broadcasting ». Il s’agit d’un système de diffusion et d'agrégation de contenus audios ou vidéos destinés aux baladeurs, tels que l'IPod. En ajoutant les technologies nécessaires au téléchargement automatique de fichiers audio et vidéo, le « podcasting » a été véhiculé par les blogs qui permettaient à leurs auteurs de publier euxmêmes leurs fichiers audios ou vidéos ; le « podcasting » permet maintenant de télécharger automatiquement l'écrit, l'audio, la vidéo dans les ordinateurs personnels et les baladeurs. On peut maintenant distinguer des blogs de toutes formes : les « audioblogs » ou des « videoblogs » proposant des contenus audios et/ou vidéos. Contrairement aux idées reçues, le podcasting n’est pas l’unique moteur du renouvellement et de la multiplication des contenus. Mais il reste un acteur indirect puissant ,puisque le mode de consommation découlant du podscating, la mobilité alliée à la flexibilité, induit une plus grande liberté de consommation. Les médias traditionnels n’ont pas mis longtemps à se rendre compte du profit qu’ils pourraient tirer de cette pratique issue d’une micro communauté d’internautes amateurs. L’enjeu était de réussir le transfert d’un modèle communautaire à un modèle commercial quantitativement davantage, et de manière plus ciblée qualitativement. Ce qui s’est passé sur le site d’Europe 1 est particulièrement instructif. Celui-ci propose des podcasts et des vidéo podcasts en deux types de contenus : les programmes diffusés sur les ondes (podcast) et une sélection de petits films dévoilant les coulisses de la radio (podcast vidéo). On constate que curieusement la place de l’image est centrale puisque à ces coulisses podcastables s’ajoute la possibilité de voir ce qui se passe dans les studios d’enregistrement au moyen de webcams branchées 24h sur 24. Il y a donc une appropriation de l’image par la radio, traditionnellement le média du son ; l’image étant le domaine réservé de la télévision. Ce glissement du son à l’image n’est pas anodin car il confronte les journalistes à de nouvelles exigences : la mise en visibilité. Libre à eux ensuite de ne pas en tenir compte, mais outre le fait de devoir adopter un ton radiophonique, ils risquent d’être tentés de surveiller leur posture. On peut alors se demander dans quelle mesure ces nouvelles exigences, normalement liées au métier de l’image, ne vont pas influencer la mise en parole et la diction des professionnels de radios. On peut aussi faire l’hypothèse que cette mise en ligne des coulisses de la 44 station par webcams s’inscrit dans le même cadre que les podcasts vidéos qui donnent aussi accès au cœur des studios d’enregistrement. Les influences du podcasting sont donc nombreuses et tiennent une place centrale de l’élargissement des possibilités médiatiques. Ce phénomène induit une redistribution des contenus et compétences : on assiste à une contamination des sphères professionnelles, observable dans les autres domaines médiatiques son enchaînement intrinsèque à l’image, elle a pris le parti de développer des contenus audio. Ce phénomène induit une redistribution des contenus et compétences : on assiste à une contamination des sphères professionnelles, observable dans les autres domaines médiatiques. L’ « intermédialité » est donc une des caractéristiques principales du podcasting. Progressivement, les médias s’approprient ce mode de diffusion et ne se limitent donc plus à transférer leurs contenus habituels sur leurs seuls supports d’origine. Si on prend l’exemple de la chaîne de télévision Arte, c’est une pionnière en matière de webradio : malgré Ce glissement d’un média à un autre a été aussi observé sur le site de Télérama : il a été le premier en France à proposer une web radio en podcasting. Les journalistes de presse écrite se livrent donc à un exercice radiophonique : le média de l’écrit se met à produire du son…. 45 On demande de la vidéo… 46 La vidéo à la demande (VàD) ou vidéo sur demande (VsD), plus souvent abrégée en VoD (de l’anglais Vidéo on Demand) est une technique de diffusion de contenus vidéo numériques bidirectionnelle (interactive) offerts ou vendus par les réseaux câblés, comme Internet, ou les réseaux non câblés, comme la téléphonie 3G. La vidéo à la demande se développe depuis le début des années 2000 suite à l’explosion des accès très haut débit proposés aux particuliers. Son principe basé sur une diffusion unicast, est une évolution logique des technologies broadcast, du style Payper-view (« TV à la carte »). Plus souple pour les clients, qui s’affranchissent des horaires de diffusion, cette technologie est en contrepartie plus gourmande en ressources réseau. Ceci explique que son développement soit intimement lié à l’augmentation de la bande passante des réseaux. À l’aide d’un décodeur numérique ou d’un ordinateur, l’utilisateur peut commander des films ou des émissions de télévision qui sont stockés sur des serveurs. L’utilisateur dispose d’un temps de location prédéterminé (généralement 24 heures) pour le film ou l’émission qu’il a commandé et à l’aide de sa télécommande il dispose des mêmes fonctions qu’un magnétoscope, notamment la pause, l’avance ou le recul rapide. Ces contenus sont généralement payants, facturés à l’unité ou par le biais de forfaits. Pour exemple, un site commercial de VoD permet de louer ou d’acheter des vidéos comme des dessins animés, des films de cinéma ainsi qu’un contenu dit « adultes » pour un public majeur. Ces services sont dits « immatériels » et sont régis en France par les articles L. 111- 1, L .113-3 et L. 121-18 et suivants du Code de la consommation et aux articles 1369-1 et 1369-2 du Code civil. L’utilisation de vidéo à la demande peut se faire sur n’importe quel système pouvant accéder à du streaming vidéo et le visualiser. À l’origine accessible uniquement par des ordinateurs de type PC, on assiste au début du XXIe siècle à la multiplication d’outils spécialisés acceptant ce type de prestation : - Les media center, qui sont des systèmes multimédia « de salon » destinés à regrouper les différents systèmes déjà existants : lecteur DVD, décodeur/tuner hertzien /satellite, lecteur MP3, magnétoscope numérique. Ils ont les caractéristiques des PC multimédias, avec plus d’ergonomie. 47 - - - Les téléphones compatibles 3G, qui sont des hybrides entre un téléphone classique et un PDA : accès aux réseaux haut débit (comme l’UMTSen Europe), 'grand' écran, accès Wi-Fi/Bluetooth/WLAN p o u r la connexion à Internet et à des périphériques multimédia, système d’exploitationsupportant des lecteurs multimédia. Les consoles de jeux de septième génération, qui s’adaptent pour obtenir les fonctionnalités d’un Media Center : X Box 360, Wii, PlayStation 3 en sont des exemples. Egalement suivant la configuration de regarder en direct les chaînes de télévision et de mettre en pause la lecture. La vidéo à la demande est aussi utilisée en interne dans les espaces collectifs (sociétés, hôpitaux, prisons, hôtels etc.). Cette technique permet à un utilisateur de visionner un film sur un ordinateur ou une télévision (par l’intermédiaire d’une set top box) connecté sur le réseau informatique du lieu. Cela peut permettre pour reprendre ultérieurement celle-ci à l’endroit précis de la pause (Timeshifting). Au niveau logiciel applicatif, un certain nombre de lecteurs multimédia payants ou gratuits existent, en fonction du système d’exploitation, et des fonctionnalités demandées. Une des caractéristiques importante est la gestion des droits numériques (ou DRM pour Digital Right Management) : dans le cadre de contenus non libres de droits, ce système associé à des lecteurs tels que le Lecteur Windows Media ou Lecteur Divx Player permet de garantir le respect du copyright. Ce système fonctionne avec des formats de numérisation et de cryptage propriétaires tels que Windows Media Video ou DivX. Ce système peut permettre par exemple de limiter la copie ou le visionnage sur plusieurs machines, et est utilisé par les organismes de diffusion de contenus payant (par exemple le CoDec DivX est utilisé par l’INA en France). Concernant les méthodes de diffusion, on peut distinguer deux modes de fonctionnement : - mode pull : le système de visionnage lit un flux vidéo sur un serveur distant, c’est ce qu’on appelle également le streaming. - mode push : le téléchargement du document vidéo s’effectue sur un support de stockage (disque dur), c’est ce que l’on appelle le podcasting. Selon une étude publiée par l’Observatoire européen de l’audiovisuel, 142 services de VoD payante étaient opérationnels en Europe, fin 2006. Selon une étude NPA Conseil publiée en décembre 2006, la VoD devrait représenter 339 millions d’euros en 2011, (contre 16,9 millions en 2006) dont 334 millions pour la VoD sur TV par ADSL. 48 Les principaux acteurs de VoD sont les fournisseurs d’accès Internet, les chaînes de télévision, les webmarchands de produits culturels et quelques plates- formes indépendantes ou institutionnelles comme l’INA en France, et les espaces collectifs de diffusion sur des réseaux interne. 49 The Power of Video ! 50 La vidéo est un secteur aujourd’hui en plein boom pour disséminer des contenus. Elle devient aussi de plus en plus professionnelle. TV contre web TV ? Bebo (3ème réseau social mondial) qui a ouvert ses pages aux producteurs professionnels de vidéos, après ManiaTV qui a fermé ses 3.000 chaînes de contenus UGC (produites par le public) pour se tourner aussi vers les producteurs professionnels (BusinessWeek – dec 2007) C’est la « délinéarisation » de la télévision. Les contenus vidéo peuvent être désormais visionnés sur le web, sur son écran d’ordinateur, sur un mobile ou dans des jeux vidéo. Un seul chiffre ? 10 milliards de vidéos ont été visionnées en ligne en décembre ! (ComScore – wsj - mars) Aujourd'hui sur le web, chaque jour "des centaines de millions de vidéos sont regardées, des centaines de milliers sont postées". "Chaque minute, 10 heures de contenus vidéos sont postées en ligne"! Après Youtube qui a ouvert des chaînes, en partage de revenus pub avec de plus grands média audiovisuels, Joost et Hulu sont aussi de nouvelles plates-formes vidéo qui privilégient des contrats pour obtenir des contenus professionnels. A voir aussi le videoplayer de MSNBC qui offre une qualité d’image étonnante. Les émissions sont découpées et des pubs sont intercalées. (BusinessWeek – dec 2007) 75% des internautes en ont regardé en septembre dernier et 61% au moins une fois par semaine, Youtube de Google, représentant près de 30% du total. En moyenne, les gens regardent chaque mois 68 vidéos pendant 181 minutes. Les vidéos de news arrivent en tête (36%), puis les vidéos amateurs (30%), suivis des bandes annonces de films (21%). Même le visionnage de programmes entiers de télévision a doublé d’une année sur l’autre, à 16%. (Comscore – OPA – déc 2007) Les gros Network s’y mettent, même si les business models ne sont pas prêts… Les sites de partage vidéo accueillent de plus en plus volontiers les contenus professionnels. C’est le cas de Intéressant aussi de noter que les moteurs de recherche ont désormais rejoint les réseaux sociaux, comme fournisseurs de trafic aux sites de vidéos. (Hitwis Intelligence – avr 2008) La télévision japonaise NHK va proposer un service de vidéo à la demande en haute définition en décembre. (AFP – avril 2008). AP a désormais sa chaîne sur Youtube. (Beet TV – mars 2008). La BBC est arrivée 3ème derrière Youtube US et Youtube UK. (Hitwise Intelligence – mars 2008) Sur le site du 51 Telegraph.co.uk, les vidéos mises en ligne ont été visionnées 3,4 millions de fois en novembre 2007 par près de 800.000 visiteurs différents. Le quotidien a donc décidé de fortement développer ce secteur au dépend des podcasts. Les chaînes commencent à proposer des épisodes de leurs séries sur le web avant de les diffuser à la télévision. Enfin, aux Etats unis, les vidéos du fameux cycle de conférences TED sont maintenant financées par BMW, celles du réseau de Fora.TV ont un partenariat avec Chevron. BigThink se développe. Charlie Rose (BSP) reformate ses archives en clip de 4mn. 52 Du côté des plate-formes : YouTube, DailyMotion et… Kewego 53 YouTube : un mastodonte Site web d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, visualiser et se partager des séquences vidéos, YouTube a été créé en février 2005 par trois anciens employés de PayPal. Le service situé à San Bruno utilise la technique Adobe Flash pour afficher toutes sortes de vidéos : des extraits de films, d’émissions de télé et des clips de musique, mais aussi des vidéos amateur provenant de blogs par exemple. Le 9 octobre 2006, Google a racheté YouTube pour un montant de $1,65 milliard en nouvelles actions, ce qui constitue la seconde plus grosse opération d'acquisition de Google. Le 30 mai 2007, Apple, en la personne de Steve Jobs, a annoncé que l'Apple TV s'ouvrait à YouTube. À cette occasion, toutes les vidéos de YouTube ont ré-encodées vidéo HD. Grâce au bouche-à-oreille sur le net, YouTube a pu se faire connaître en un temps relativement court. Dans l’objectif de renforcer sa politique d’interdiction de non respect de droits d’auteur, YouTube a fixé une limite de 10 min pour la longueur des vidéos. Depuis juin 2007, l’interface de Youtube est entièrement disponible dans la langue de plusieurs pays : Brésil, Espagne, France, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne et Royaume-Uni. Google a l’intention de renforcer sa position face au concurrent français DailyMotion. Il a également passé certains accords avec des chaînes françaises comme M6 et France Télévision pour pouvoir diffuser légalement certaines vidéos. Google prévoit aussi de produire une version adaptée pour l’Allemagne. D’autres sites contributifs de vidéo existent, mais leur audience demeure très marginale face aux deux géants que représente Youtube et DailyMotion. Sans compter que les vidéos mises en ligne sur ces sites sont ensuite référencées par Google et Googlevidéo, propriétaire de YouTube… Dailymotion : vive la France ! Entrerprise d'origine française offrant un service en ligne de partage et de visionnage de clips vidéos, elle tient la deuxième place au niveau mondial des sites de sa catégorie, juste après YouTube (appartenant à Google) mais bien loin devant Metacafe. Le site web de Dailymotion compte environ 40 millions de pages vues par jour et plus de 3 millions de visiteurs uniques par jour en mai 2007. En outre, ceux-ci importent près de 15 000 nouvelles vidéos par jour. Le nombre d'inscrits s'élève au total à environ 7 millions d'internautes. Dailymotion serait rentable avant 2009 et annonce un chiffre d'affaire de 10 millions d'euros pour 2008. 54 Utilisant la technologie Flash pour diffuser son contenu, il s'en distingue cependant par l'utilisation d'un moteur d'encodage développé en interne et par l'hébergement en interne des contenus proposés. Ce contrôle technologique vient du fait que ses créateurs ont travaillé auparavant chez unhébergeur. Par ailleurs, Dailymotion, contrairement à Youtube, permet de conserver l’aspect stéréophonique de la bande-son des vidéos. Pour organiser l'ensemble des fichiers, Dailymotion fait appel à des catégories (appelés "chaînes"), des mots-clés (comme le fait Flickr, parmi d'autres), ou encore à des groupes. Le site dispose également d'un moteur de recherche interne. Les recherches s'effectuent en tapant des tags, des mots-clés. Les internautes peuvent également laisser leur impression sur les vidéos, grâce à un système de postage de commentaires et donner une note pour chaque vidéo. La qualité HQ existe depuis octobre 2008, la résolution est de 512 x 384 pixels avec 30 images par secondes. Le H.264 est utilisé pour les images et l'AAC à 96 kbs pour le son. Depuis février 2008 des vidéos en 720 pixels de hauteur avec un débit allant de 1,8 à 2,2 Mbs sont classées dans la catégorie HD. Kewego : une startup française (voir dans les compte rendus de visites) 55 Des contenus générés par les utilisateurs 56 Le concept de contenus générés par les utilisateurs, en Anglais User generated content, se réfère à un ensemble de médias dont la matière est principalement soit produite, soit directement influencée par les utilisateurs finaux. Il est opposé au contenu traditionnel produit, vendu ou mis à disposition gratuitement par les entreprises de média traditionnelles. Ce mouvement reflète la démocratisation des moyens de production audiovisuelle grâce aux nouvelles technologies. Parmi ces moyens de plus en plus accessibles à un large public, on peut citer la vidéo numérique, les blogs, le podcasting, la téléphonie mobile ainsi que les Wikis. Dans le domaine de la vidéo, les logiciels de montage sont gratuits ou en opensource. Il existe aussi des possibilités de montage en ligne, par simple interface. Enfin, des versions simplifiées, mais néanmoins très performantes de logiciels professionnels (Première, Final Cut Express, Pinacle) sont maintenant abordables. Des didacticiels de prise en main sont désormais disponibles tant en textes (pdf.) ou même en vidéo-formation. En supplément des ces moyens, le contenu généré par les utilisateurs s'appuie sur de nouvelles licences de droit d'auteur très flexibles, lesquelles diminuent très largement les barrières d'entrée et facilitent la collaboration entre des individus dispersés géographiquement à travers le monde. Le contenu généré par les utilisateurs est considéré par ceux qui le pratiquent comme un moyen pour améliorer leurs compétences, pour s'instruire, pour découvrir et explorer de nouveaux domaines. Le journalisme citoyen en est un exemple (Agoravox). 57 2008 année faste pour la vidéo sur Internet 58 Les chiffres le prouvent La vidéo sur Internet rassemble de plus en plus d'adeptes au fil des mois. Cela se vérifie pour les internautes qui produisent les vidéos et pour ceux qui les visionnent. Pour confirmer cette tendance, il suffit de regarder de plus près les scores enregistrés par le site YouTube, cette plate-forme très populaire d'agrégation et de distribution de contenu vidéo. Selon une étude de la firme de recherche Hitwise, 2,5 milliards de documents vidéo ont été regardés sur YouTube en juin dernier par les internautes. 65000 nouveaux documents vidéo ont été téléchargés sur les serveurs de cette compagnie de San Francisco. Et selon une autre firme de recherche, Nielsen/NetRatings, YouTube a attiré près de vingt millions d'internautes en juin dernier. L'engouement pour le visionnage de vidéos personnelles podcastées (à télécharger) ou streamées (à visionner depuis le web) est donc confirmé. En outre, selon une étude Comscore parue en mai 2008, les internautes américains regardent en moyenne cent minutes de vidéos chaque mois (15 minutes de plus qu'en octobre 2005). Ce sont les jeunes hommes de 25 à 34 ans qui en sont les plus friands : deux heures et vingt minutes chaque mois! Mais que regardent-ils donc?... De plus, 16% de la consommation de vidéo est réalisée durant les heures de "prime time" de la télévision. Le petit écran seraitil menacé par la vidéo en ligne? Les blogs profitent aussi de cette petite révolution. Les internautes qui tiennent un blog y incluent de plus en plus souvent des vidéos personnelles. Selon une étude de Pew Internet & American Life Project, 77% des bloggers américains ont déjà mis en ligne des créations personnelles comme la vidéo. Par ailleurs, 54% de ces mêmes bloggers n'ont jamais mis ces vidéos autre part que sur leur blog personnel. Le blog demeure donc un support privilégié pour le partage de vidéo. Les fonctionnalités du blog ne cessent de croître... Quelques chiffres-clés - - - 2,5 milliards de vidéos ont été regardées en juin sur YouTube 65 000 nouveaux documents vidéo ont été téléchargés sur le serveur de YouTube en juin dernier 100 minutes : c'est le temps que passe les internautes américains chaque mois à regarder de la vidéo 77% des bloggers américains ont déjà mis en ligne leurs créations comme la vidéo 59 L'engouement pour la vidéo sur Internet est manifeste. Il devient de plus en plus facile de réaliser un montage sur son ordinateur ou son mobile à partir de rushes vidéo tournés et de diffuser ce montage grâce à Internet et à ses plates-formes de distribution de contenus vidéo commeYouTube, Dailymotion, Google Video, Yahoo! Video ou le fameux site Wat (We Are Talented"), l'investissement 2.0 de TF1. Face à l'augmentation de l'équipement en haut-débit et en caméraphones, le blog et la vidéo sur Internet ne sont plus l'apanage des "geeks" et des adolescents. Ces sites collaboratifs et communautaires sont autant de lieux d'hébergement gratuits de vidéos personnelles à l'échelle du web. Selon la société Hitwise, YouTube aurait une longueur d'avance sur ses concurrents. Près de 60% de tous les visionnements de documents vidéo sur Internet se seraient faits sur son site. Puis ce serait le site Internet MySpace qui arriverait deuxième dans la consultation de documents vidéo avec 19%. AOL, Google Video, MSN et Yahoo! se divisent le reste, n'étant pas collectivement pas capables d'égaler MySpace ou YouTube. Une offre on ne peut plus variée. Des clips personnels destinés à montrer ses créations, que ce soit un court-métrage ou le dernier gala de danse, des vidéos humoristiques, des séquences filmées avec un téléphone mobile ou bien repiquées à la télévision. Ce qui est le plus consulté en ce moment, notamment sur Dailymotion, c'est le célèbre "coup de boule" de Zidane sur le joueur italien Matterazi. On se souvient aussi de l'interview d'un Johnny Hallyday éméché diffusé initialement sur France 3 Nord-Pas de Calais et qui a bénéficié d'une audience record sur Internet. Si les vidéos sur Internet sont devenues un phénomène mondial, en quelles langues sontelles le plus souvent diffusées? On ne dispose pas encore de statistiques concernant les documents vidéo eux-mêmes, mais grâce au site Technorati, il est possible d’avoir aperçu des langues les plus utilisées dans la blogosphère. La langue la plus usitée est le japonais (37%) puis vient l'anglais (31%) et le chinois (17%). Le français est encore loin derrière: avec seulement 4 % des blogs en langue française. Et il suffit de se rendre sur la plateforme YouTube pour constater que, là encore, les vidéos en japonais et en langue anglaise trustent les premières places... 60 Les Français particulièrement friands de vidéos en ligne. 25 millions de personnes (81 % de l'audience Internet française totale) en France ont regardé un total de 2,3 milliards de vidéos en ligne pendant le mois de mai 2008 Les sites de Google, grâce YouTube.com (qui représente vidéos regardées sur ce groupe représenté 28 % de toutes visionnées en France. à la popularité de 97 % du total des de sites en mai), ont les vidéos en ligne Malgré cette position de leader parmi les sites de vidéo en France, c'est dans ce pays que les sites Google enregistrent leur plus basse part de marché parmi les quatre autres pays dans lesquels comScore Video Metrix existe : Ils ont représenté 45 % au Royaume-Uni, 44 % au Canada, 38 % en Allemagne et 34 % aux États-Unis. La part de marché inférieure des sites de Google en France par rapport aux autres marchés reflète, en partie, la force du site vidéo français Dailymotion.com, qui s'est placé au second rang avec une part très respectable de 16 % des vidéos regardées. Les sites du Groupe TF1 (1,5%), de Microsoft (0,8%) et de Yahoo! (0,5%) obtiennent respectivement la troisième, quatrième et cinquième place. 61 Classement des sites de vidéo en ligne en France en termes de nombre de vidéos regardées (Mai 2008) Total France - Internautes âgés de 15 ans et plus, Domicile et Travail Source : comScore Video Metrix. Classement basé sur des sites à contenu vidéo ; hors réseaux de serveurs vidéos. La vidéo en ligne inclut à la fois le streaming et la vidéo à téléchargement progressif. L'usage à partir d'ordinateurs publics comme dans les cybercafés ou à partir de téléphones portables ou d'assistants numériques personnels n'est pas inclus. Sites Vidéos (000) Parts (%) des vidéos Total Internet Sites Google Dailymotion.com Groupe TF1 Sites Microsoft Sites Yahoo! Megavideo.com Sites Orange Fox Interactive Media Sites AlloCiné Sites Iliad/Free.fr 2 334 344 650 251 361 957 34 954 19 816 10 943 10 473 10 383 7 882 7 685 7 624 100,0 27,9 15,5 1,5 0,8 0,5 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 62 Classement des sites de vidéo en ligne en France classés en nombre de spectateurs uniques (Mai 2008) Total France - Internautes âgés de 15 ans et plus, Domicile et Travail Source : comScore Video Metrix. Classement basé sur des sites à contenu vidéo ; hors réseaux de serveurs vidéos. La vidéo en ligne inclut à la fois le streaming et la vidéo à téléchargement progressif. L'usage à partir d'ordinateurs publics comme dans les cybercafés ou à partir de téléphones portables ou d'assistants numériques personnels n'est pas inclus. Sites uniques (000) Spectateurs Total Internet Sites Google Dailymotion.com Sites Microsoft Groupe TF1 Fox Interactive Media Sites AlloCiné Sites Iliad/Free.fr Sites Orange France Televisions Sites Amazon Il a été aussi possible de constater sur ce même mois de mai 2008 que : - Les spectateurs de vidéo en ligne français tous confondus ont regardé un total de 137 millions d'heures de vidéo. - 12,2 millions de spectateurs ont regardé 629 millions de vidéos sur YouTube.com (52 vidéos par spectateur). Nombre de vidéos par spectateur 25 168 12 508 10 340 6 506 5 015 2 348 1 750 1 677 1 425 1 380 1 379 - - 92,8 52,0 35,0 3,0 7,0 3,4 4,4 4,5 7,3 4,5 2,5 La durée moyenne de ces vidéos en ligne était de 3,5 minutes. 3,2 millions d'abonnés de téléphonie mobile ont utilisé leur téléphone pour regarder une vidéo en France. 47,5 % d’entre eux étaient âgés de moins de 25 ans. 79,5 % du total des internautes français a regardé des vidéos en ligne. 63 Si huit internautes sur dix regardent de la vidéo en streaming en France, cela indique que ce type d'usage devient l'un des usages fondamentaux de Internet, au même titre que la recherche d'information, le courrier électronique ou l'achat en ligne. Le Canada montre une énorme activité de consultation de vidéo en ligne Parmi les cinq pays actuellement reportés par comScore Video Metrix l'activité vidéo a atteint un record inégalé au Canada, où 19 millions d'internautes ont regardé une vidéo en ligne au mois de décembre, représentant 89 % de la population en ligne totale âgée de 15 ans ou plus. Le Royaume-Uni suit avec 87 %, puis la France avec 84 % et l'Allemagne avec 81%. La pénétration était légèrement moindre aux États-Unis, où l’activité vidéo atteint 78 % de la population internaute totale. Le public de la vidéo en ligne au Canada a regardé plus de vidéos que dans n'importe quel autre pays reporté, avec une moyenne de 112 vidéos par utilisateur pour le mois de décembre, suivi par le Royaume-Uni avec 108 vidéos par spectateur, l'Allemagne avec 92 vidéos par spectateur et la France 89. Encore une fois, l'activité aux États-Unis était légèrement moindre, arrivant à une moyenne de 77 vidéos par spectateur au mois de décembre. Visualisation de vidéo en ligne – Détail pays par pays* Classé suivant le pourcentage de Reach de la population internaute âgée de 15 Décembre 2007 - comScore Video Metrix Total des personnes uniques consultant Nombre de Vidéos des vidéos en ligne moyen par Nombre de Vidéos Pays (000) (000) spectateur Canada 19,047 2,137,074 112 U.K. 28,686 3,092,867 108 France 24,063 2,138,802 89 Allemagne 27,321 2,514,039 92 États-Unis 124,362 9,509,544 77 ans et plus % Reach sur Population internaute 89% 87% 84% 81% 78% 64 Les Sites Google sont en tête dans tous les pays reportés Une majorité des consultations de vidéos se faisant sur YouTube.com, la propriété Google sites est en tête du classement des sites de consultation de vidéos en ligne dans les pays concernés. Toutefois, au-delà de cela il existe de très fortes performances de la part d'acteurs locaux clés, avec les sites BBC classés second au Royaume-Uni, Dailymotion.com classé second en France, et Vivendi également classé second en Allemagne. Les sites Microsoft sont parmi les cinq premiers sites vidéo aux États-Unis, au U.K. et au Canada, mais pas en France ou en Allemagne. Classement des 5 principales Propriétés de sites vidéo dans tous les pays concernés par Video Metrix * Classé en fonction du nombre total de vidéos (000) regardées par des spectateurs uniques, âgés de 15 ans et plus**- Décembre 2007 - comScore Video Metrix États-Unis Canada U.K. France Allemagne Google Sites Google Sites Google Sites Google Sites Google Sites Fox Interactive Media Microsoft Sites BBC Sites Dailymotion.com Vivendi Yahoo! Sites CTVglobemedia Microsoft Sites Groupe TF1 ProSiebenSat1 Sites Viacom Digital Yahoo! Sites Yahoo! Sites Sites Amazon Clipfish.de Microsoft Sites Dailymotion.com Fox Interactiv Media Yahoo! Sites Fox Interactiv Media *Le trafic issu des ordinateurs publics comme dans les cybercafés ou à partir de téléphones portables ou d’assistants numériques personnels n’est pas inclus. ** Univers sur les 2 ans et plus disponible aux États-Unis et au Canada, sur les 15 ans et plus au U.K., en France et en Allemagne. Ce rapport examine les univers des personnes âgées de 15 ans et plus à travers tous les pays concernés pour fournir des données comparables. 65 L’émergence des web TV 66 On désigne par webTV tout site Internet dont le contenu est à dominante vidéo. Les web TV sont à distinguer des télévisions classiques diffusées via les bouquets ADSL sur MaligneTV ou via la FreeBox (voir plus loin). "chaînes" originales sur le net sont plus rares et si la webTV connaît aujourd'hui un fort regain d'intérêt, en France et dans le monde, c'est grâce au développement accéléré des sites de vidéo participatifs. Les pionniers Les premières webTVs sont apparues aux États-Unis, dès qu'il a été facile de diffuser de la vidéo sur Internet, c'est-à-dire lorsque la société Real Networks, fondée en 1993, a mis gratuitement son logiciel de streaming à disposition des internautes. En France, les premières utilisations de la vidéo sur Internet ont été professionnelles. La première diffusion vidéo en direct sur Internet en Europe a eu lieu en Septembre 1997 lors du Congrès Mondial Endocardiologie à Sienne, Italie. Après l’éclatement de la bulle Internet en 2001, Canalweb pionnière fulgurante en France à la fin des années 90 doit déposer son bilan, faute de modèle économique viable en septembre 2001. D'autres sociétés ont été pionnières sur le créneau grand public : Nouvo.com et alatele.com. Elle subiront le même sort. Seule la plate-forme OC-TV.net (Jacme & Patricia Gaudas) créée en 1999 est encore en ligne. Les chaînes originales sur le web sont en revanche souvent très complètes et offrent un contenu riche et varié aux internautes. Entre autres, la chaîne 33mag.tv qui offre aux internautes de nombreuses émissions de toutes sortes que ceux-ci peuvent regarder quand ils le veulent. La situation actuelle Aujourd'hui, toutes les chaînes de télévision classiques sont accessibles en ligne, en direct et en vidéo à la demande. Mais depuis l’époque pionnière, les De plus, depuis maintenant 3 ans, de très nombreuses entreprises ont lancés leur webTV, à l'image d'IBM, Adobe (Adobewebtv.com), Vertbaudet, le RC Lens où encore Rotschild. Elles s'appuient sur les plate-formes de Brainsonic, société spécialisée dans les webTV Corporate. De très nombreux sites proposent aussi maintenant leur "chaîne" de télévision et l’on assiste aux premières tentatives de chaînes de télévision grand public uniquement diffusées sur le net, comme par exemple LaTéléLibre, fondée par John-Paul Lepers en utilisant la technologie de Ipod.tv. La conception des années 2000, dans lesquelles une webTV se présentait comme de véritables chaînes télévisuelles est révolu. Aujourd'hui, une webTV est 67 un espace qui intègre une grille de programmes dont la mise à jour des contenus est régulière afin de fidèliser. Cette mise à jour peut être quotidienne, hebdomadaire, bimensuelle ou même mensuelle en fonction des moyens. La web TV implique également que le contenu soit organisé en fonction des différents types de contenus proposés (reportages, actualités, interviews) et présentés dans un environnement homogène permettant à l’internaute de zapper entre les différentes chaînes. montrer sa ville, sa région ou de parler librement des sujets qui nous intéressent. De nombreux portails de TV en ligne existent maintenant. Classées par pays et selon leur thématique, elles offrent un éventail de programmes absolument extraordinaire : actualités, sports, programmes infantiles, documentaires, films, clips de musiques, concerts, météo, shopping sont quelquesuns des thèmes abordés par les TV en ligne du monde entier. Le streaming, ou flux de données, a révolutionné la transmission de l'image et du son à travers Internet. Les 5 continents, toutes les langues, cultures et thèmes sont ainsi désormais représentés : les free TV (tout comme les web radio) envahissent la toile ! Haut débit puis bientôt très haut débit, portails ouverts et logiciels fiables, streaming ou podcasting, tout cela concourt à faire désormais des web TV un mode de consommation de vidéos qui monte actuellement en puissance puisque il permet à chacun de se créer une télévision à la carte. La technologie relativement simple du "broadcast" permet aujourd'hui à tout un chacun de diffuser sa livecam ou ses montages vidéos. Aussi, les web TV sont devenues un excellent moyen de A remarquer aujourd’hui, à titre d’exemple, OmegaTV. Voir aussi RSS One : un portail de WEB TV du monde entier. Chaque jour, des dizaines voire des centaines de télévisions Internet (plus connues comme online TV ou TV en ligne) voient le jour. Celles-ci sont professionnelles ou personnelles, gratuites ou payantes et bien souvent thématiques. 68 Bientôt des TV perso ? 69 Basé sur le même modèle que Youtube ou DailyMotion, Free permet de diffuser de la video grâce à une caméra ou une autre source vidéo, qu'il suffit de brancher directement sur le boîtier télévision du modem Freebox HD par liaison RCA / Svideo. Ce service a été lancé le 28 juin 2007. Pour visionner les chaînes du service TV Perso, il est nécessaire de souscrire un abonnement à Free autorisant la réception des chaînes de télévision. Toutes les Freebox à partir de la v2 sont compatibles pour le visionnage. En revanche, il est indispensable de disposer d'une Freebox v5 (HD) pour émettre des programmes. Il est possible de diffuser en direct ou en différé. Les différents programmes peuvent être catégorisés selon une douzaine de thèmes. Le système permet d'attribuer des notes aux contenus diffusés (de 1 à 5 étoiles), ou de signaler des contenus frauduleux. Il est par ailleurs possible de trier ces contenus selon différents critères, notamment la notation moyenne obtenue. De multiples émissions spontanées sont apparues dès la mise en route du service, confirmant l'esprit communautaire des freenautes. Cet esprit ne s'arrête pas là puisque la communauté est également à l'origine d'outils informatiques de plus en plus avancés permettant la composition d'émissions avec incrustations vidéos, titrages, chat en temps réel, ainsi que différents systèmes de quizz. Une technique souvent utilisée par les utilisateurs de la TV Perso pour améliorer leurs émissions consiste à relier leur ordinateur à la Freebox afin de multiplier les possibilités (lecture de vidéos et de musiques, incrustation de texte, utilisation d'une webcam). Un gratuiciel, InteractiveTV, créé pour l'occasion par un freenaute, propose le mixage de plusieurs sources vidéos et l'incrustation d'effets avancés afin d'améliorer la qualité des émissions. Un an après son lancement, la programmation de TV Perso a déjà énormément gagné en volume, grâce à la participation croissante de la communauté des Freenautes. TV perso a toutes les apparences d'une plate forme de partage de contenus audiovisuels façon Youtube ou Daily Motion. Cependant, on peut identifier trois différences essentielles qui font la nouveauté radicale de TV perso et qui suscitent des pratiques, des comportements et des styles différents de ceux que l'on voit sur les plates formes de vidéo sur Internet. Ces trois différences sont le téléviseur, le territoire et la communauté concernée. 70 A l'heure de la convergence et du triple play, diffuser une vidéo directement sur le téléviseur, via une box, plutôt que sur Internet, via l'ordinateur, peut sembler une différence plus symbolique que réelle. En l'occurrence c'est le symbole qui est essentiel. Le téléviseur demeure le support naturel et historique de l'image animée, c'est lui qui donne ce qu'on pourrait appeler une «légitimité télévisuelle» au fichier numérique vidéo. Il permet en outre, à ceux qui ne sont pas des natifs du numérique d'accéder aux «contenus auto produits» sans effort particulier, en utilisant leur télécommande. Ce service concerne la France métropolitaine, il se déploie sur le réseau «propriétaire» d'un opérateur de télécommunications français. Contrairement à un Internet « déterritorialisé », le nouveau dispositif permet aux contributeurs l'apprentissage de la responsabilité éditoriale et du respect de la propriété, intellectuelle. Enfin la petite taille de cette communauté, comparée à la communauté mondiale des internautes qui est la cible des Youtube ou Daily Motion devrait donner une offre de contenus à échelle humaine, sans le stress de l'hyper choix et du chaos, qui guette sur Internet. Avec cette nouvelle initiative, le rythme de l'innovation numérique ne se dément pas en France. Premier pays dans l'offre triple play avec une des tarifications les moins chères du monde, en avance dans le haut débit, très en avance dans l'investissement dans la fibre optique, la France est bien positionnée dans l'économie numérique. Mais il ne suffit pas de disposer d'infrastructures et de réseaux à des tarifs raisonnables, de nouveaux services et de nouveaux usages sont en cours de construction pour bâtir la culture numérique qui accompagnera et structurera cette nouvelle économie. 71 Après le web 2.0, la TV 2.0 ? 72 Jusqu’ici l’offre de télévision reposait sur un choix restreint de chaînes, une diffusion en flux linéaire, une audience collective et passive. Dans les prochaines années, à l’instar du web 2.0 participatif, la TV 2.0 pourrait émerger avec des programmes à la demande, adressant une audience individuelle et interactive dans un environnement d'hyper choix. Free a été le premier, en France, à se lancer dans cette aventure. chaînes de télévision, intermédiaires incontournables à ce jour, voient leur position d’agrégateur de programmes et d’audience se fragiliser. C’est pourquoi ils cherchent à nouer des relations directes avec les téléspectateurs. Le service public a par exemple ouvert son « Club France Télévisions », comme un commerçant offrirait des cartes de fidélité à ses clients. La tendance de fond est là. On constate une fragmentation de la consommation avec la montée en puissance des nouveaux entrants de la TNT et des chaînes thématiques, ainsi que l’apparition de nouveaux usages comme la vidéo sur Internet qui vient grignoter le « temps de cerveau disponible » des téléspectateurs les plus jeunes. Dans ce contexte, le maintien des chaînes hertziennes historiques dépendra de leur capacité à fédérer une audience généraliste autour d’événements et à prolonger le territoire de leur marque média sur tous les terminaux numériques. Au-delà de cette dynamique de communication, les diffuseurs doivent à l’avenir accroître leur dimension de média participatif. Objectif : susciter l'adhésion des téléspectateurs et leur fidélité aux programmes sur l’ensemble des plates-formes de distribution digitale (TNT, câble, satellite, ADSL, fibre optique, mobile, VOD, podcast, peer-to-peer légal). La construction de marques média fortes, garantissant des contenus originaux de qualité, est une condition nécessaire mais pas suffisante. L’une des clés de compréhension de ce PAN, le Paysage Audiovisuel Numérique, est le concept de désintermédiation. Plus de 13 millions de foyers sont connectés au haut débit en France. Les producteurs de contenus peuvent proposer directement leurs programmes aux consommateurs en vidéo à la demande sur des sites Internet ou au travers de « box » raccordées aux téléviseurs. Les éditeurs de Une partie de l’enjeu réside dans la capacité de chaque chaîne à nouer une relation d'échange avec son public. Et ce, avant, pendant, et après la diffusion de ses programmes. Un échange qui va se cristalliser dans la « co-production » de contenus entre téléspectateurs et professionnels. Pas financièrement, mais avec leur implication. Car il s’agit de passer d’un modèle de média vertical descendant à un modèle de média collaboratif structuré. Structuré, car il importe que les professionnels entendent conserver la maîtrise 73 du processus de l’éditorialisation. « co-production » et de Vers des télévisions participatives ? Concrètement, en amont de la diffusion, dès la phase de conception d'une émission, d'une œuvre, le public pourra être sollicité dans la prise d'idées. Et cela sous la forme de scripts envoyés, de votes sur le site web ou via le mobile, ou encore avec des vidéos personnelles auto-produites ayant vocation à s'inscrire au cœur même d'un programme. Depuis 4 ans, « Les films faits à la maison » sur Canal+ illustrent cette contribution du public à la grille des programmes. TF1 s’y met aussi. Depuis avril dernier, Jean-Pierre Pernaut diffuse dans son journal télévisé de 13H des reportages amateurs en partenariat avec le site WAT. distribution de vidéo numérique. Dans l'univers digital, le contenu prolonge dans le temps sa relation au public. En post diffusion, une émission peut : - entretenir sa notoriété sur le web, le mobile ou le téléviseur via les « box » - accroître la fidélisation à la marque par une newsletter dédiée - générer des revenus additionnels en vidéo à la demande. Elle continue même à enrichir son contenu périphérique, au fil du temps, si l'on considère sa dimension participative sur le web. Durant la diffusion TV, sur certains formats événementiels ou d'information, le public peut être amené à intervenir dans le programme, donner son avis en direct ou enrichir son expérience utilisateur grâce à des services interactifs. Là aussi, via différents outils de communication (SMS, site web, webcam) ou tout simplement par sa présence active en plateau. Le programme audiovisuel n'est donc plus figé. Il peut dans un environnement communautaire (blogs, forums, sites de partage vidéo) devenir un hypermédia que les téléspectateurs s'approprient, transforment, enrichissent par leurs commentaires, leurs contributions multimédia. Ces « téléspect'acteurs » deviennent les ambassadeurs des contenus télévisés en les recommandant à leurs amis. Chaque chaîne cherche donc maintenant à s'appuyer sur ces prescripteurs qui rivalisent de plus en plus en influence avec les magazines de programmes TV. Enfin, après sa diffusion TV, un programme peut connaître une seconde vie sur d'autres supports : DVD, livre, presse et sur toutes les plateformes de Sans tomber dans le piège de la démagogie ou les excès d’une démocratie participative télévisée, il devient donc essentiel pour les chaînes de « co- 74 produire » leurs programmes avec les téléspectateurs. La valeur d'usage d'un média, avec ses équipes de professionnels, réside dans sa capacité à structurer, promouvoir, éditorialiser des contenus, surtout lorsqu'ils sont générés par des amateurs avec une qualité aléatoire. Avec la montée en puissance du mode participatif, on revalorise le sens premier du mot « média » en lui rajoutant une dimension de communication bidirectionnelle. (Yahoo, MSN, DailyMotion, Eyeka, YouTube, MySpace), qui capteront la valeur de l'interaction avec les téléspectateurs en les abreuvant de programmes. Par leur contact quotidien avec les consommateurs finaux, ces infomédiaires seront à même d’analyser les comportements. Grâce à des outils de CRM et de ciblage, ils pourront influencer la consommation audiovisuelle, en direct ou en différé, et par là même la monétiser. Si la TV 2.0 est clairement une opportunité de renouveau pour les éditeurs de chaînes, encore faut-il qu'ils la saisissent. Sinon, ce seront les nouveaux « infomédiaires », comme les distributeurs de services audiovisuels dématérialisés (Orange, Free, CanalSat, SFR, Joost) ou les sites Internet communautaires Les professionnels du contenu, encore réticents à partager leur savoir-faire et parfois repliés sur leurs corporatismes, n’ont d’autre choix que de s’organiser autour de médias participatifs pour toujours mieux informer, éduquer et divertir leur public. 75 Les micro-télévisions arrivent aussi… 76 Cette forme de diffusion fonctionne depuis bientôt dix ans sur les téléphones portables en Corée et au Japon. Elle a débuté en Europe et Amérique du Nord depuis fin 2006. Deux utilisations : - Extensive et destinée à « tuer le temps », en s’informant ou en se divertissant, durant les périodes d’attentes, que ce soit dans les transports en commun (bus, métro, etc.) ou les lieux publics (rues, gares, aéroports) ou privés (salles d’attente, etc.). - Utilitaire et pour « gagner du temps », en restant au plus près de l’information, même en situation de mobilité mais aussi en utilisant les possibilités d’interactivité pour accéder au moment que l’on choisit à un contenu précis, dans une logique de consommation à la demande. Ce dernier usage qui ne relève pas de la télévision mais des offres à la demande, est actuellement le plus exploré par la commercialisation de l’UMTS. Les formats à privilégier en production sont donc les formats courts (comme c’est le cas pour l’Internet) dont les contenus sont événementiels (flashs d’informations, événements sportifs, flashs météo, informations financières, bandes annonces de films…) mais aussi ludiques (clips musicaux, contenus, dessins animés, programmes courts quotidiens, informations pratiques locales…). Le poids des opérateurs mobiles est important dans le développement de ce marché. Même si d’autres types de terminaux (web, PDA, miniPC, etc) sont amenés à jouer un rôle important, ils disposent d’une base considérable de téléphones mobiles installés et présentant un fort taux de renouvellement permettant d’introduire massivement les récepteurs adéquats dans des délais courts. Ce nouveau marché, en cours d’ouverture, demande des contenus, domaine sur lequel la presse a, indéniablement, sa carte à jouer. 77 11,3 millions de mobinautes potentiels en France 78 La France compte de plus en plus de mobinautes : entre janvier et mars 2008, 11,3 millions de personnes âgées de 11 ans et plus se sont connectées à l’Internet Mobile au cours du dernier mois ; soit 600 000 personnes de plus qu’à la même période en 2007 (Source :Téléphonie et Services Mobiles). partie de la population. En témoigne le profil des mobinautes : près d’1 sur 3 (31,4%) est de catégorie « employé ou ouvrier » en mars-avril 2008 pour 1 sur 5 (20,8%) en septembre-octobre 2007. On définit les mobinautes par leur utilisation, au cours du dernier mois, d’un service ou d’une fonction nécessitant une connexion à l'Internet mobile : services mobiles, e-mail, messagerie instantanée, télévision ou encore téléchargement. Parmi eux, plus de 2 millions ont exclusivement consulté leur mail et 6,9 millions ont consulté l’Internet sans consulter leur mail. La comparaison des résultats du panel de mobinautes en mars-avril 2008 avec la période septembre-octobre 2007 fait apparaître des évolutions significatives. Le téléphone portable est désormais dans quasi toutes les poches et assiste ses propriétaires pour un nombre croissant de tâches du quotidien, notamment dans le cadre de leur travail. E-Commerce, géolocalisation, ticketing, accès à sa boîte mail et à Internet, font partie des principaux usages. En septembre-octobre 2007, les mobinautes se sont connectés à l’Internet mobile en moyenne 6 jours et demi. Un jour de plus en mars-avril 2008 : 7,6 jours de connexion. L’arrivée de nouveaux forfaits mobiles illimités proposés par les opérateurs a probablement contribué à cette progression. Réservé dans les premiers temps à des « early adopters » à fort pouvoir d’achat compte tenu du coût des téléphones et des forfaits, l’Internet mobile est désormais de plus en plus accessible à une large Génération Y : les 13 –29 ans Selon Knowledge Networks, qui publie une étude sur les rapports qu’entretiennent les individus avec leur mobile, c’est évidemment la génération Y - 13-29 ans - qui est la plus friande des multiples fonctions qu’offre leur téléphone. Ils sont plus de trois sur cinq à estimer que plus un combiné embarque d’options, plus il est performant, contre un quart seulement des plus âgés. Ces jeunes utilisateurs – on les appelle encore, en marketing, les Millenials ou Digital Natives - envoient une vingtaine de SMS par jour, et regardent quatre fois plus que leurs aînés la télévision et des vidéos sur leur téléphone. Autant dire que les annonceurs ne doivent pas négliger cette cible, très consommatrice. 79 De plus, selon cette étude, les adeptes du portable, toutes générations confondues, ne sont pas réticents au concept de publicité sur mobile, à condition que celle-ci leur soit bénéfique. Cette multiplication des fonctions est en grande partie due à la généralisation du web sur mobile : un peu plus d’un utilisateur de mobile sur dix se rend désormais sur Internet depuis son combiné et le téléphone portable se positionne de plus en plus comme un véritable complément du web traditionnel, à la fois pour le divertissement et pour la recherche de service. De plus, ceux qui utilisent les fonctions les plus avancées de leur téléphone sont ceux qui consomment le plus de technologies en dehors de celles mobiles. Ainsi les possesseurs d’un téléphone qui regardent ou téléchargent de la vidéo sur celui-ci passent aussi un tiers de plus de temps sur les différents médias que les autres propriétaires d’un combiné. Quand le mobile épouse un besoin collectif : la reliance de la Génération Y La reliance – terme créé par le sociologue Edgar Morin - est issue de la destructuration des groupes traditionnels : famille, partis politiques, syndicats ou communautés religieuses. En compensation, l’individu développe le besoin d’intégrer de nouveaux groupes, qu’il choisit au gré de ses attentes, de ses affinités, etc. À charge pour ces nouveaux groupes de lui apporter aide, conseil et réconfort. Mais évidemment, ces nouveaux réseaux sociaux demandent une assiduité et une multiplicité des relations qu’il faut entretenir alors même que l’on se "nomadise". Comment concilier cette hyper mobilité avec ce besoin d’être hyper connecté ? Grâce au mobile ! Et qui plus est, ces liens sont de plus en plus associés au divertissement (une façon de renforcer leur dimension émotionnelle) ! On adopte beaucoup plus rapidement tout progrès technologique qui les facilite et les enrichit : échanges de vidéo, de musiques, GPS… Le mobile devient donc de plus en plus essentiel et de plus en plus riche dans la vie quotidienne… surtout que ses usages sont poussés par de nouveaux comportements de consommateurs et des tendances sociales de fond. Avec le développement de l’Internet mobile va s’accélérer l’émergence de nouveaux usages, qui apporteront une brique essentielle à l’utilisation du multicanal pour la diffusion et la consommation d’informations ou de loisirs. Même si cette discipline est encore très nouvelle, elle est en train de dépasser le stade expérimental. Des places sont à prendre, en particulier auprès des jeunes consommateurs de nouvelles technologies. 80 Engouement en vue pour les appareils Internet mobile tout une nouvelle catégorie de produits. On peut déjà identifier plusieurs typologies de consommateurs. Le segment des systèmes mobiles dédiés à Internet va connaître une importante croissance ces prochaines années. Une tendance alimentée par l'engouement de certaines catégories de consommateurs pour ces produits. Ainsi, les adeptes du multimédia et les membres de la génération Y (nés entre 1976 et 1994) déjà très présents sur les réseaux sociaux en ligne, devraient être le groupe le plus nombreux à adopter ces technologies, plus particulièrement intéressés par des applications de communication instantanée et de média (16 à 20% des acheteurs potentiels). Le marché émergent des appareils de l'Internet mobile - de type iPhone, Nokia ou Blackberry - est promis à un très bel avenir. Ces produits, qu’ils soient perçus comme outils de travail ou plates-formes de divertissement, devraient très vite voir leur clientèle potentielle s’élargir à de nouvelles catégories d’utilisateurs. Une tendance qui devrait se traduire par une très forte croissance de ce segment au niveau mondial. Le nombre d’appareils Internet mobiles en circulation devrait passer de 3,5 millions aujourd’hui à 19 millions d’ici cinq ans. Il y a peu, imaginer qu’un appareil portable puisse être constamment connecté à Internet était de l’ordre de la science fiction. Mais aujourd’hui, une multitude d’appareils Internet mobiles (Mobile Internet Devices) destinés à un public plus large tendent à populariser Les femmes d’âge moyen et professionnellement actives, ainsi que les utilisateurs d’applications mobiles professionnelles sont également évoqués. Dans ce cadre, les fabricants d’électronique grand public disposant de réseaux de distribution bien établis seront en bonne place pour mener sur ces marchés. Les consommateurs devraient à terme détenir plusieurs appareils mobiles dédiés à des usages spécifiques. Par exemple ceux-ci souhaiteront se doter de systèmes mobiles pour se connecter à Internet, tout en conservant leur téléphone classique. Une prévision à contre-courant de la tendance au tout « convergence technologique » qui ne manque pas de faire réfléchir les constructeurs. 81 De la 3G à la 4G ? 82 La troisième génération (3G) désigne une norme de technologies de téléphonie mobile. Accessible au grand public depuis 2002, elle s'appuie sur la norme Universal Mobile Telecommunications System (UMTS) permettant des débits bien plus rapides qu'avec la génération précédente, le GSM. Les premières applications grand public de la 3G ont été la visiophonie et le visionnage de signal audiovisuel. Et maintenant, le web. 4G (ou 4-G) est l'abréviation de quatrième génération de téléphonie mobile, le successeur de la 3G ( 3egénération ). C'est une dénomination informelle, orientée vers le consommateur, qui regroupe un ensemble de critères de performances : débit (de l'ordre de 1 Mb/s réel pour le consommateur), qualité de services, etc. Les enjeux commerciaux sont considérables même si les données techniques sont encore difficiles à apprécier. Plusieurs technologies en cours de déploiement peuvent en effet prétendre à cette dénomination : WiMAX ou iBurst. Le fabricant Samsung pourrait prendre de l'avance concernant la 4G, ce dernier ayant réussi à établir une connexion à 100 Mb/s dans un bus se déplaçant à 60km/h. Un opérateur nippon DoCoMo a par ailleurs réussi à transférer des données à 5gb/s lors du test de son futur réseau 4G. Soit 1300 fois plus rapide que le 3.5G lancé au japon en 2006. Ainsi, les téléphones équipés de cette technologie pourront télécharger des films de 2h en moins d’une minute ! Les premiers réseaux 4G devraient ouvrir en 2013. Ils couvriront progressivement l’ensemble des pays industrialisés permettant, grâce à l’accélération du débit, de nouveaux usages, services et profits. 83 Révolution Iphone et Nokia N 96 84 Il est impossible de ne pas évoquer l’Iphone et les dernières générations de Nokia, tant ils ont été évoqués au cours de cette étude. Si l’Internet était déjà disponible sur des produits nomades, il apparaît, dans son ergonomie comme dans sa technicité comme des produits révolutionnaires qui ne manqueront pas d’ouvrir le marché et de stimuler la concurrence. Il sont surtout, pour chaque utilisateur, des outils de consultation « in te hand » du web et du mail, mais également des outils personnels de production de contenus si l’on en juge par les multiples applications possibles (photo, vidéo, son). L’IPhone Il s’agit d’un smartphone qui combine les usages d’un téléphone mobile, d'un terminal Internet mobile, d’un assistant personnel et d’un baladeur numérique. Parmi les fonctionnalités qui démarquent l'iPhone des produits concurrents figurent une interface constituée d'un écran tactile multipoint, remplaçant les boutons ou claviers traditionnels, des détecteurs de lumière et de proximité pour optimiser la batterie de l'appareil et verrouiller l'utilisation du clavier tactile lorsqu'il est porté à l'oreille, un écran large dont le visionnement en mode paysage est automatiquement détecté via un dispositif gyroscopique lorsque l'utilisateur fait pivoter l'appareil et la représentation graphique de la boîte de messagerie vocale. Le lancement de l'iPhone apparaît comme une «révolution» comparable à celle des innovations technologiques que représentèrent respectivement en 1984 et 2001 deux autres produits d'Apple, le Macintosh et l'iPod. L'iPhone 3G reprend presque la même architecture que la première mouture avec en plus le support de la 3G pour accélérer le débit Internet et un GPS fonctionnant avec Google Maps. L'innovation majeure de l'iPhone est la possibilité de pouvoir interagir tactilement avec l'écran à travers une interface qui permet d'utiliser deux doigts simultanément et qui a été reconnue comme très intuitive. Cela se traduit par un taux d'utilisation très important de la fonction navigation (>90 %) à la différence d'autres terminaux mobiles équipés de la fonction navigation. L'iPhone peut être considéré comme un iPod à écran large. En effet, il lit les mêmes formats multimédias (musiques, livres audios, podcasts, clips vidéos, films, séries télévisées, photos). Il permet également l'accès à une version optimisée de YouTube. Il peut également accéder à une version simplifiée de l'iTunes Store, permettant de rechercher le magasin en ligne, 85 d'écouter des extraits musicaux, d'acheter et télécharger de la musique ainsi que des podcasts. connexion USB 2.0 haut débit ou disponible en ligne grâce à la prise en charge des réseaux WLAN et 3G+. Les Nokia N96, N97, N98 Il prend aussi en charge les formats vidéo les plus courants comme MPEG-4, Windows Media Video et Flash Video. Véritable outil convergent, il associe des options téléphoniques et multimédia qui permettent la prise et la lecture de vidéos de qualité DVD, la prise de photos de haute qualité et leur géoréférencement ou leur téléchargement en ligne grâce à une connexion Internet haut débit… Le Nokia N96 peut stocker jusqu’à 40 heures de contenu vidéo, transféré depuis un PC à l’aide d’une Il permet de réaliser des vidéos de qualité à 30 images par seconde ainsi que des photos nettes et précises grâce à l’appareil photo 5 mégapixels autofocus avec objectif Carl Zeiss et double flash LED. Le Nokia N97 est en cours de commercialisation, le N 98 est, paraît-il, déjà annoncé… 86 E-learning et micro-learning 87 La définition de l'apprentissage en ligne (e-learning) donnée par l'Union Européenne est : « utilisation des nouvelles technologies multimédias de l’Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant d’une part l’accès à des ressources et à des services, d’autre part les échanges et la collaboration à distance ». Il concerne la formation continue, l’enseignement supérieur mais aussi la formation en entreprise. Ainsi, l’ e-learning est un assemblage, tant de pratiques pédagogiques que de technologies éducatives qui existaient, et dont le développement proviendrait de l’explosion de la Toile(2000/2001) avec son potentiel d’ubiquité. L'apprentissage en ligne est donc une spécialisation de l'apprentissage à distance (ou formation à distance), un concept plus général qui inclut entre autres les cours par correspondance et tout autre moyen d'enseignement en temps et lieu asynchrone. On peut en effet définir une formation en ligne selon deux axes : - L'axe de l'espace formateur - apprenant. o lorsque le professeur donne un cours devant ses étudiants, on parle de formation présentielle. o lorsque le formateur n'est pas en contact avec l'apprenant, on parlera de formation à distance ou de formation distancielle. - L'axe du temps de la communication. o Si la communication est directe, immédiate, on parle d'outil synchrone. C'est le cas du professeur face à ses étudiants mais aussi lors d'une séance de "chat" ou une visioconférence. o Lorsqu'un délai existe entre une question et sa réponse on parle d'outil asynchrone. C’est le cas du forum, et du courrier électronique. Dans cette typologie de formation, celui qui apprend suit sa session d'apprentissage en ligne entièrement à distance. Il n'interagit pas directement en vis-à-vis avec le ou les formateurs. Il peut néanmoins bénéficier de tutorat à distance via des outils de type webconferencing, forum, chat, téléphone, email, mais aussi de documents disponibles en ligne ou téléchargeables. Dans ce cadre, le micro-learning est une modalité de formation ou apprentissage en séquence courte de 30 secondes à 3 minutes, utilisant texte, images et sons. Ce processus fait souvent appel à des interactions avec du micro-contenu et est inclus soit 88 dans des structures d’apprentissage en ligne, soit dans des structures particulières telles que des blogs. Le micro-learning est généralement défini selon la durée prévue d'une tache d’apprentissage (telle que répondre à une question, mémoriser ou rechercher une information. On estime que la durée d'une tâche typique de micro-learning va de quelques secondes jusqu'à 15 minutes mais il peut également signifier un processus consécutif de courtes tâches d’apprentissage. Plus généralement, on utilise le terme de microlearning pour décrire la méthode utilisée par un nombre croissant de personnes pour s’instruire de manière informelle à l'aide de technologies basées sur le web 2.0 et le wireless. Quelques exemples de micro-learning - Un économiseur d'écran qui propose à l’utilisateur de résoudre des tâches simples après un certain temps d’inactivité. Un questionnaire à choix multiples envoyé par SMS sur un téléphone portable. - Le mot du jour, envoyé par mail ou utilisant un flux RSS. 89 Réveiller les intranets… 90 Selon le cabinet Comscore, le nombre de vidéos vues sur Internet a dépassé le nombre de requêtes dans les moteurs de recherche. Preuve s’il en fallait encore que la consommation de vidéo s’impose comme un usage à part entière, désormais incontournable pour l’entreprise. (03/09/2008) Vidéo et Intranet : pour quoi faire ? L'entreprise doit prendre en compte des utilisateurs et notamment les jeunes talents sur lesquels elle souhaite capitaliser - qui ont intégré dans leur comportement la consommation de vidéo, que ce soit par plaisir, pour s'informer ou se former. Se dire que le collaborateur a mieux à faire, c'est à la fois se priver de moyens de communication top down ou bottom up efficaces et rentables - nous y reviendrons - mais c'est aussi donner de l'entreprise une image conservatrice et frileuse déphasée par rapport aux attentes d'une nouvelle génération, qu'on l'appelle « Y » ou non... Ne pas ignorer les obstacles Toutes les entreprises qui ont commencé à mettre en oeuvre de la vidéo sur des scénarios Intranet - et contrairement au message de la plupart des fournisseurs de plates-formes - arrivent toutes au même constat : c'est complexe. Une complexité qui demande de prendre le sujet à bras le corps suffisamment tôt pour initier une courbe d'expérience et avancer par itérations simples. Le chantier incontournable : l'infrastructure C'est sûrement le moins drôle, le moins visible, le plus complexe et pourtant le plus incontournable. Si le parc machines n'est pas adapté, si l'infrastructure réseau ne suit pas la mise en oeuvre de la vidéo est de fait compromise. Dans cet exercice, la DSI joue un rôle naturel et normal de protection des « tuyaux » vis-à-vis des applications métier. Le spectre du réseau qui s'écroule et qui paralyse l'entreprise a de quoi refroidir. Un dialogue avec la DSI est de fait essentiel, d'autant que les solutions au problème existent. Citons parmi elles : la mise en place en interne d'un mini CDN (Content Delivery Network) à base de serveurs de cache (même simple) pour éviter les goulets d'étranglement ; la restriction de serveurs de diffusion à un nombre simultané d'utilisateurs limité, l'étalement des promotions des vidéos en interne (mailing fractionné, bannières tournantes à fréquence limitée, etc.). Le parc de machines doit naturellement disposer de cartes son et de haut-parleurs ou de casques. Ce n'est 91 pas toujours le cas. Offrir à ses collaborateurs un casque à quelques euros peut être une initiative très bien perçue (notamment pour les équipes en open space), tout comme la mise à disposition de machines bien équipées en libre service, dans des salles de réunion, pour des collaborateurs ne disposant pas de PC, comme c'est souvent le cas dans la grande distribution par exemple. Il est fréquent de voir des chantiers de vidéo sur intranet démarrer avec les vœux du président. Chantier qui a l'avantage d'ouvrir bien des portes du coté de l'infrastructure et de la DSI. Mais qui a aussi l'inconvénient d'être un exercice particulièrement périlleux pour le PDG, notamment s'il est mené en solo face caméra. Seuls des habitués de ce genre d'exercice s'en sortent avec les honneurs - et encore, tant le sujet est difficile. Mieux vaut commencer par exemple par des points trimestriels faits par le directeur commercial à destination de ses forces de vente sur le terrain ou par l'annonce de faits importants (résultats financiers ou autre), en mode « interview ». L'usage de powerpoints synchronisés peut à ce titre constituer un excellent support. On privilégiera un contenu mis à disposition « on demand » (en différé donc) plutôt qu'un vrai live (diffusion en direct), si on débute dans ce type d'exercice. En revanche, une fois rodé, le live avec session de questions - réponses à la fin sera naturellement collaborateurs. très apprécié par les Dans tous les cas, l'accompagnement éditorial préalable au tournage et la conduite de l'interview par un professionnel jouent un rôle déterminant dans le rendu. L'avantage de ce type de communication est de garantir de bout en bout la complétude et l'exactitude du message que l'on souhaite faire passer. La vidéo va aussi trouver toute son efficacité dans la présentation en interne des métiers de l'entreprise (notamment des métiers de terrain), dans le suivi des grands événements de l'entreprise et dans son quotidien, bref dans tout ce que le texte seul peut difficilement faire passer, à commencer par les émotions, le « pouls » de l'entreprise. L'implication des collaborateurs dans ces formats corporate, y compris Films décalés, clip dubs ou autres productions est un formidable levier pour la reconnaissance de l'individu dans l'entreprise. Informer et former. Les possibilités en la matière sont nombreuses. Trois semblent parmi les plus performantes et les plus rentables : 92 - - - La couverture d'une formation de type « Intervenant avec diapos PowerPoint » sous forme d'un webcast accessible on demand, la vidéo et les diapos étant synchronisées avec une table des matières. Le coût unitaire de production de ce type de contenu est aujourd'hui si faible que son usage commence à être systématisé chez les entreprises qui ont perçu le levier possible, à commencer par le secteur bancaire. Donner la possibilité aux collaborateurs de revoir tranquillement la formation à laquelle ils ont assisté, mais surtout donner la possibilité aux absents d'accéder - certes avec moins d'interactivité - à la formation, à la parole de l'expert, bien au-delà de ce que peut amener un simple slideshow, créent une valeur qui rend dérisoire le coût de création du support. intéressants, car il permet de capter la connaissance tacite de l'entreprise, mais aussi l'un des plus difficiles à mettre en oeuvre. Il suffit de jeter un coup d’œil à YouTube pour s'en convaincre : les utilisateurs regardent des vidéos, publient des vidéos qu'ils ont enregistrées sur leur télévision ou qui leur ont été envoyées. Rarement des vidéos qu'ils ont conçues eux-mêmes. En entreprise, l'exercice est encore plus complexe car le sentiment d'être jugé, observé par ses pairs et sa hiérarchie constitue souvent un inhibiteur fort. Ceux qui craignent de mettre en ligne ce type de plate-forme par peur des dérapages se trompent : le risque n'est pas d'avoir des contenus inappropriés, c'est de ne pas avoir de contenus du tout. Le succès d'une plateforme UGC en intranet passe notamment par : - l'identification de « leaders » qui vont être les locomotives de la plate-forme, les « reporters » internes. Equipés de petites caméras à disque dur et d'un logiciel de publication ultra simple vers la plate-forme UGC, ils vont interviewer en interne ou en externe sur les thématiques qui les passionnent. Une formation (même très courte) sur les basiques de l'interview (d'un point de vue éditorial ou technique) est fortement recommandée. - La possibilité pour les utilisateurs de publier autre chose que des vidéos. Diaporamas par L'interview d'un expert de l'entreprise en mode « 3 questions à » : rapide et simple à produire, il permet de faire monter en compétences les collaborateurs de l'entreprise simplement et sans les mobiliser pour une formation spécifique : c'est le micro-learning. La communication pyramidale et en réseaux déclinés en entreprise C'est à la fois l'un des domaines d'application les plus 93 exemple (façon Slideshare), billets, mais aussi photos. Bon nombre de métiers ont un savoirfaire qui se transmet par la photo plus que par le texte. Dans la grande distribution, les photos des bonnes pratiques en matière de rayonnage (en interne ou chez la concurrence) sont des informations clés qui se matérialisent par des photos et non par du texte. Ces supports (diaporamas ou photos) ont l'avantage pour les collaborateurs d'être beaucoup plus simples à produire que des vidéos. - L'animation éditoriale de la plate-forme par un administrateur qui va mettre en valeur des contenus publiés, gérer la newsletter, et qui aura aussi pour charge d'alimenter la plateforme en contenus lors d'un « passage à vide » en matière de publications. - Bon nombre d'intranets se réduisent à de simples portails déshumanisés. L'usage de la vidéo, que ce soit dans un scénario de communication corporate top-down, de formation ou de partage 2.0 de la connaissance constitue une formidable opportunité de « réveiller » les intranets endormis… 94 Vidéo et e-marketing 95 La vidéo occupe une place de plus en plus importante dans l'e-marketing. Avec la généralisation du haut débit, elle est désormais un outil auquel ont recours de plus en plus d'entreprises à la fois en communication interne et externe. Sur les sites des marques, la vidéo permet clairement de générer du trafic et de fidéliser l'internaute. En interne, les entreprises passent au support multimédia : les assemblées générales et discours du président peuvent désormais être mis en ligne, via l'intranet de la société notamment. Côté budget, le Net cumule beaucoup d'avantages pour la production vidéo : interactivité, réactivité et surtout des coûts de production moindres. Le secteur regroupe essentiellement deux types de métier : producteur et diffuseur. Le marché de la production vidéo interactive est encombré avec les sociétés de production publicitaire en acteurs majeurs. En suivant la tendance du web 2.0, elles se sont lancées dans la production vidéo en ligne, créant même des départements spécialisés. C'est le cas de Première Heure (Buzzman et Milk), Quad Production, qui proposent toutes de la production de films web. Même basculement au sein des sociétés de production de films d'entreprise, telles Capa Entreprises ou Bluebird Productions. Hier des DVD et aujourd’hui de la vidéo en podcasting ou en streaming. Une troisième famille se dégage : celles des « pure players » arrivées sur le marché après l'explosion de la bulle Internet en 2000. Ces sociétés ont directement investi la production sur les nouveaux écrans (web, téléphone mobile ou baladeur vidéo). C'est le cas de start-up comme Loadings, Prod Interactive ou E-magineurs qui assurent conseil éditorial auprès des entreprises et production audiovisuelle web. Certaines agences interactives ont également intégré une équipe de production en interne, au-delà de leur activité de conseil. Duke ou Kassius ont ainsi sauté le pas. Côté diffusion, un acteur domine le marché : BeamTV. Spécialisée dans l'archivage numérique des spots publicitaires, cette société permet aux agences d'avoir accès à une vidéothèque de leurs productions et éléments de création. Un archivage d'autant plus utile face à la profusion de matière vidéo produite par les entreprises, aussi bien en interne qu'en externe. Les animations en format Flash ont révolutionné le marché, rendant le visionnage accessible à 90 % des ordinateurs. Les marques ont compris que mettre du contenu vidéo sur leurs sites leur permettait de 96 drainer de l'audience. Mais des freins demeurent à lever. Certains foyers ne sont pas équipés, des entreprises ne le sont encore qu'en moyen ou bas débits, ce qui empêchent toujours le visionnage de vidéos sur les ordinateurs. coûts de production de films web, mais au prix d'une qualité proche de l'image cinématographique. Avec, dans son sillage, une créativité de plus en plus libérée par le Net et allant jusqu'à la multiplication des « web TV » d'entreprise comme celle, par exemple, lancée par Leroy-Merlin. Autre enjeu du marché : la haute définition. Cette évolution inévitable du format vidéo devrait relever les Le Top 50 des sites prescripteurs de services et de publicités La population internaute de référence est la population des « internautes dernier mois âgés de 11 ans et + », soit les individus s’étant connectés à Internet au cours des 30 derniers jours quel que soit leur lieu de connexion : domicile, travail, autres lieux (chez des amis, ,parents…), les lieux d’études (universités, écoles, bibliothèques, …), les lieux publics (cybercafés), ainsi que les ordinateurs en libre-service ou partagés sur le lieu de travail. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Google MSN/Windows Live Orange Yahoo! PagesJaunes L’Internaute Magazine eBay YouTube PriceMinister Voila Dailymotion Skyrock La Redoute CommentCaMarche.net Doctissimo 26 999 000 18 914 000 17 678 000 14 267 000 14 258 000 12 571 000 11 546 000 10 382 000 8 690 000 8 586 000 8 118 000 7 783 000 7 600 000 7 055 000 6 869 000 97 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 45 aufeminin.com France Televisions 3 Suisses Overblog 01net AlloCine Alice FR Le Figaro Le Journal du Net TF1 (WAT) Tom's Guide SFR Le Monde Clubic.com lastminute.com Mistergooddeal Cityvox CANAL + LeGuide.com Shopping.com Caradisiac Tele Loisirs Marmiton.org NRJ jeuxvideo.com RATP Tom's Games 20 minutes Expedia Boursorama.com 2xMoinsCher.com 6 6 5 5 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 423 209 979 842 674 539 543 282 096 066 006 629 562 551 415 380 279 229 060 043 970 934 855 830 757 723 662 645 485 451 451 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 98 47 48 49 50 seloger.com Easyvoyage Nouvelobs.com Alapage 2 2 2 2 423 422 312 200 000 000 000 000 A noter Les quatre portails, agrégateurs de contenus, en tête : 1 Google 2 MSN/Windows Live 3 Orange 4 Yahoo! Les sites de partages de Video dans le 1er quart : 8 YouTube 11 Dailymotion 8 sites médias dont 4 titres de presse seulement 17 France Televisions 23 Le Figaro 25 TF1 (WAT) 28 Le Monde 33 CANAL + 37 Tele Loisirs 39 NRJ 43 20 minutes 49 Nouvelobs.com Les autres sites sont des services spécialisés (voyages, enchères, VPC, 26 18 17 14 999 914 678 267 000 000 000 000 10 382 000 8 118 000 6 209 000 4 282 000 4 066 000 3 562 000 3 229 000 2 934 000 2 830 000 2 645 000 2 312 000 bourse, informatique, etc…) 99 La vidéo Flash La technologie Flash permet la création d'animations et peut être utilisée dans la mise en place d'une stratégie de marketing viral. - Très rapide à visualiser compte tenu de tous les éléments graphiques qu'elle comporte, une animation Flash se charge au fur et à mesure de la lecture - Possibilité de mise en place d'une interactivité avec l'internaute. - Mise en place d'un habillage sonore - Intégration de vidéos en streaming - Apporte du mouvement dans la navigation sur un site web - Intégration de flux de données via XML Les avantages La technologie Flash permet, aujourd'hui, d'intégrer des vidéos dont les intérêts sont multiples : - Portabilité de cette technologie - Qualité de l'image (taux de compression) - Intégration dans une charte graphique sans donner une impression de "fenêtre" - Possibilité de diffusion TV (création d'un spot à moindre coût) Les contraintes - Les sites Internet donnent trop souvent une place proéminente au graphisme des pages et à la surenchère technique qui régulièrement l'accompagne, le tout au détriment du contenu. - Un site uniquement en flash amène des contraintes en terme de référencement (visibilité dans les moteurs de recherches). Pourquoi du Flash ? - Rendre un site plus attractif - Susciter l'envie, le rêve chez l'internaute - Mettre en valeur produits, services, technologies. 100 Produire pour le web 101 Les sites web sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à être axés autour d'une vidéo, voire d'une série de mini-films. De plus, des sites dédiés à la présentation d'un nouveau produit font la part belle au rich média et ont recours aux films d'animation, avec des images de synthèse ou en 3D. De plus en plus de sites d’informations utilisent la vidéo dans leurs pages. Les vertus de divertissement et de buzz liées au format vidéo ne sont plus à démontrer, au regard de la croissance du nombre d'e-pub vidéos désormais produites. De plus, un autre constat s'impose : les sites de marque en direction du grand public deviennent de plus en plus des sites médias. Ils entrent dans une démarche de fidélisation de leur audience, impliquent une création de contenus, de divertissement et d'information. A l'instar des Fournisseurs d’accès Internet (FAI) qui ont bien intégré ce changement en termes de marketing et de communication, voici quelques exemples parmi de très nombreux autres : - - Danone réalise, par exemple, une webTV sur le thème de la nutrition et publie de véritables émissions sur ce site. La Société Générale a développé une plateforme didactique de vidéos interactives à destination du grand public pour vulgariser les concepts généraux sur le thème des stock options. - La Fnaim présente des actualités en images, et réalise des réponses d'experts sur des sujets pointus. Cette attractivité de la vidéo sur le web est vérifiée par le nombre de clics, sur la progression des audiences au jour le jour, et sur le nombre d’inscriptions en ligne ou de dépôts de coordonnées personnelles. En ce qui concerne la forme des contenus vidéo à présenter, il convient de privilégier les formats courts d'1 minute 30 à 3 minutes, sur des sujets très anglés et précis. La tendance est à la consommation de beaucoup d'images rapidement vues. Les coûts de fabrication se sont réduits ces dernières années. Ce niveau de prix s'explique par le fait que le tout numérique permet de réaliser des tournages pour le web avec un matériel plus léger (DVCam) ou même téléphones portables qui permettent des productions vidéo moins onéreuses. La production d’une vidéo pour le web n'impose plus un banc de montage professionnel : un simple PC avec une carte d'acquisition et un logiciel de montage 102 suffisent et permettent un processus de production simplifié. Cependant, si les modes de consommation de la vidéo évoluaient sur le Net, les internautes pourraient en effet progressivement préférer la consultation de vidéo en plein écran ou en HD d'ici quelques années, ce qui risquerait de faire rapidement grimper les prix. 103 Vidéo légère 104 Ecriture : Choix du sujet, Définition de l’angle de traitement Choix des intervenants et préparation des questions Définition sommaire du plan de tournage (lieu, situation, coupe, son) Tournage : • Prise de vue (cadrage, mouvements, coupe) • Lumière et colorimetrie (naturelle, artificielle) • Prise de son • Conduite de l’Itw (reformulation, casting oral, etc) Montage : • Dérushage, digitalisation et gestion des rushes • Montage proprement dit • Corrections colorimétriques et étalonnage éventuel • Génériques et titrages • Commentaires et musique • Mixage son La post production : • Le rendu et la compression • Les exportations • La finalisation • Le transfert DV ou export MPEG. • Gravure sur DVD ou mise en ligne. 1 minute de vidéo nécessite en temps-homme : - 1 jour de préparation et tournage - 1 heure de montage et de post production. Des métiers qui ont évolué Avec le perfectionnement et la miniaturisation progressifs des moyens de tournage et de montage, la grande révolution à la télévision des années 90 a été le remplacement progressif des équipes traditionnelles des journaux télévisés par une seule personne à la fois journaliste, cameraman et preneur de son : le journaliste reporter d’image (J.R.I.). Des plans de formation ont été mis en place avec l’invention d’un nouveau terme : le journaliste à compétences complémentaires (JCC.). Ainsi, les journalistes purent suivre une formation d’une année à l’image et au montage, de même que les JRI actuels peuvent suivre une formation de rédacteur. Ces formations longues et extrêmement contrôlées furent destinées à former des journalistes TV aux multiples compétences. La pratique est maintenant d’envoyer de plus en plus un JCC seul sur des sujets magazines. Une telle évolution est-elle nécessaire pour les journalistes de la presse écrite ? Il est très vraisemblable que oui (voir en fin de l’étude). 105 Rich-Media et Web-Reportage 106 La vidéo simple sur Internet ne suffit déjà plus … Il faut désormais qu'elle soit accompagnée de documents (textes, graphiques, incrustations, habillages sonores) pour rendre la communication encore plus interactive. C’est le Rich Media qui profite de la généralisation du haut débit, des formats de compression améliorés, mais aussi de la diffusion croissante des plugs-in type Java ou Flash permettant la visualisation facile d'animations visuelles. Ce principe d'interaction entre l'utilisateur et le contenu est de plus en plus adopté. L’e-publicité fait appel au rich media. Car il permet d'enrichir considérablement les bannières publicitaires sur Internet. Cette logique créative séduit de plus en plus les annonceurs : selon une étude réalisée par Advirtising.com et le cabinet américain eMarketer, la croissance annuelle du rich media dans la publicité sur le web devrait atteindre une croissance annuelle de 22% au cours de ces trois prochaines années. L'e-learning représente actuellement la seconde application de ce concept. Quoi de plus interactif que de synchroniser le discours en vidéo du formateur à l'aide de documents ou de graphiques ? Cela permet ainsi d'approfondir et de mieux comprendre encore. Le webreportage : l'une des applications pour la presse du rich media. Il s’agit d’une approche transversale de l'information (un reportage complété de vidéos, photos, sons...). Ce type de reportage commence à se développer sur Internet. Les sites lagrandeaventure.fr et Géo webreportage sont de bons exemples de cette nouvelle utilisation du Rich Media. Cette conception et cette pratique du journalisme sur le web s'inscrivent dans la grande tradition du journalisme écrit, photographique et télévisuel. La valeur ajoutée de cette approche et de cette technique consiste à savoir affecter chaque donnée importante de son enquête au mode d'expression le mieux adapté. Le journaliste devient architecte-réalisateur d'un objet médiatique qui est le reportage en rich média. Celui-ci est sans doute porteur d’avenir pour trois raisons : 1 - De plus en plus cherchent l'information sur le web. Or, le rich media correspond aux usages des internautes puisqu'il s'agit en quelque sorte de surfer dans un sujet. 2 – Aller chercher l'information sur Internet suscite de nouveaux comportements à l'égard de l'information, une appétence pour le magazine, le reportage, l'enquête. Les organes de presse réticents à l'égard du 107 rich media seront obligés d'en produire ou d'en acheter… 3 - Un reportage en rich media coûte moins cher qu'un reportage classique pour une télévision. Cela conduit à la mutation interne de la profession de journaliste: polyvalence, intégration des rédactions, nouveaux métiers comme celui de chercheurvérificateur. On le constate, le riche media permet de nouvelles stratégies éditoriales, des gains de productivité dans la réalisation des reportages et dans leurs modes de diffusion : mise en ligne sur le web, puis seconde vie sur DVD ou en téléchargement. Si l'imprimerie et la photographie sont les modes d'expression privilégiés de la presse écrite, si la vidéo est le mode d'expression privilégié de la télévision, le mode d'expression privilégié du web semble être à l’avenir le rich media. Un exemple de Rich Media ? www.flypmedia.com. Et c’est effectivement totalement nouveau comme concept puisqu’ils n’en sont qu’à leur version beta. Il intègre texte, photos, sons, images, vidéos et blogs. Voir aussi www.perspectv.com : un mûr thématique d’info, de forums de discussion et de blogs. Tout à fait étonnant aussi. Voir aussi le site de Melody Zen TV. Aux Etats-Unis, à l’instar de Rue 89 en France, de nombreux organes de presse en ligne ont maintenant pignon sur rue (ou plutôt sur écran) : Huffington Post, Politico, Daily Beast. A signaler aussi des sites thèmatique comme : Digg, Reddit, Newsvine, Del.icio.us, ClearPolitcs ; ou encore new technology comme TechCrunch, Engadget, Gismodo. Voir aussi Perspectv : un mûr thèmatique d’info, de forums de discussion et de blogs. Tout à fait étonnant. Voir aussi le mur de vidéos de Reuters Il apparaît que dans le domaine de l’écriture plurimedia, du web-reportage et du Rich Media, les médias français sont très en retard. Seuls les sites des télévisions tirent, dans cette écriture, leur épingle du jeu. Avec le développement intensif du haut débit, le marché américain de la publicité en ligne s’est au contraire ouvert de façon radicale au rich-média, consommateur de bande passante. Le rich-média s'accapare aujourd'hui près de 10 % du marché américain de la publicité en ligne. Surtout, ce marché devrait continuer d'afficher aux Etats-Unis une croissance annuelle supérieure à 20 % au cours des trois années à venir. Cette montée en charge du rich-média ne s'explique pas seulement par le développement du haut débit. 108 Ce segment de l'e-pub bénéficie de deux autres alliés, de poids : d'une part la diffusion massive sur les ordinateurs connectés des plug-ins permettant de consommer les animations visuelles (Flash, Java, lecteurs multimédias...), d'autres part, et avant tout, des retours jugés excellents par les annonceurs. Premier indicateur suivi par les annonceurs : le taux de clics. Dans ce domaine, les créations rich-média affichent des taux de plusieurs pourcents, là où les pages traditionnelles (statiques) affichent généralement des taux inférieurs à 0,5 %. Les créations rich-média affichent par ailleurs une grande stabilité du taux de clics en fonction de l'exposition, c'est-à-dire le nombre de fois où l'internaute y est confronté Pour une fréquence d'exposition variant de 1 à 6, le taux de clics moyen varie de 5,3 % à 6,0 %. Autrement dit, le rich-média est efficace pour une exposition faible, et ne "s'use pas" sur des expositions plus élevées. Au-delà du taux de clics, les campagnes rich-média offrent un autre indicateur, jugé tout aussi prometteur par les régies et annonceurs : le taux d'interaction. Certaines campagnes permettent à l'internaute, généralement avec la souris, d'interagir directement avec les créations : jeu, défilement de texte, rotation 3D, relance d'un film... Sur ce point précis, le taux d'interaction moyen enregistré aux Etats-Unis atteint 9,5 % pour un temps passé de 11,3 secondes. En clair, un internaute sur dix passe en moyenne près de 11 secondes à "manipuler" une création rich-média. Des chiffres qui pourraient faire pâlir les autres médias supports, et même la télévision. Dans ce contexte, les annonceurs américains utilisent de plus en plus de rich-média dans leurs campagnes, d'autant que la malléabilité des formats online permet d'intégrer directement Internet dans le mix-média, en déclinant par exemple un spot TV ou un spot radio sur Internet. Pour répondre à cette évolution, les éditeurs de sites américains se sont mis au diapason. Près de 70 % des sites supportent désormais l'intégration de rich-média. 109 Etats-Unis : évolution du marché rich-média Marché rich-média (en millions de dollars) Croissance annuelle du marché rich-média Part de marché du rich-média dans l'e-pub 2003 581 +93,5 % 8,0 % 2004 808 +38,9 % 8,5 % 2005 1.093 +35,3 % 9,5 % 2006 1.407 +28.8 % 10,5 % 2007 1.794 +27,5 % 11,5 % 2008 2.200 +22,6 % 12,5 % Année Sources : Advertising.com, eMarketer, IAB, PwC Etats-Unis : pénétration des extensions rich-média Extension Part des ordinateurs équipés Flash Player 98,2 % Java 87,1 % Acrobat Reader 78,2 % Apple QuickTime Player 59,6 % RealOne Player 58,5 % Schockwave Player 52,7 % ViewPoint Media Player 49,6 % Windows Media Player 42,0 % Sources : Advertising.com, NPD Group, Macromedia 110 Etats-Unis : les formats et techniques publicitaires supportés par les sites Internet Format Part des sites Bannières 87,2 % Rich-média 69,2 % Pop-ups et pop-unders 60,3 % Ciblage contextuel 51,3 % Streaming audio et vidéo 26,9 % Ciblage comportemental 24,4 % Source : Advertising.com 111 Le web reportage, nouvel horizon du journalisme ? 112 Sans aucun rapport avec ce que certains appellent le journalisme citoyen, le web reportage ou reportage multimédia bénéficie de l’expertise du journaliste qui le réalise. Chaque information y est vérifiée, les angles et les interlocuteurs soigneusement choisis. Réalisé avec cette rigueur journalistique, le web reportage devient alors un nouveau moyen de diffuser de l’information avec de nombreux avantages sur les médias traditionnels. 1/Un traitement de l’information transmédias Tout le principe du web reportage repose dans le traitement transversal de l’information. vidéos, photos, animations, textes, sons : tous les médias sont utilisés pour une approche en profondeur de l’information. Ces reportages peuvent être également complétés par des données chiffrées, des articles mais également coulisses ou “making of”, ainsi que les documents rassemblés au cours de l’enquête… 2/Une facilité de réalisation et de diffusion La diffusion sur Internet ne nécessite pas la même qualité d’image que pour une diffusion sur écran large. Le webreporter peut donc travailler avec du matériel léger et peu coûteux (caméra DV, appareil photo, ordinateur portable). À cet avantage économique s’ajoute celui de la rapidité de diffusion. Aujourd’hui, une connexion Internet n’est jamais très loin des coins les plus reculés de la planète. Le web reportage peut donc être mis rapidement en ligne et, par conséquent à la disposition des internautes, quelques jours, voire quelques heures après sa réalisation. 3/Un contact direct avec les destinataires de l’info L’interactivité du web permet aux internautes de réagir, critiquer, commenter les web reportages, voire, en déposant des questions et suggestions, de participer à leur réalisation. Ce contact direct avec le public, ainsi que le making of des sujets qui peuvent figurer dans les “compléments d’information”, apportent la transparence qui manque aujourd’hui parfois aux médias traditionnels. Cette absence de transparence n’est-elle pas l’une des principales raisons de la crise de confiance que traverse aujourd’hui la presse vis à vis de son public. 4/ Une nouvelle forme de journalisme ? Le web reportage est un reportage vidéo adapté au mode de consommation d’Internet. À la différence du téléspectateur, l’internaute consomme de l’information de manière active et non passive. Il choisit de se 113 rendre sur un site en fonction de l’intérêt qu’il représente pour lui et est donc prêt à lui accorder plus d’attention et souvent plus de temps qu’il en donnerait à un programme télévisé. Le webreporter peut donc se permettre plus de liberté. Les interviews peuvent être plus longues, plus approfondies, et les angles moins “vendeurs”. Les questions impertinentes peuvent également être posées, car le web reportage permet de s’émanciper des pressions politiques auxquels sont soumis les organes de presse publics et de la pression des annonceurs qui pèsent sur les organes de presse publics comme privés. Peu coûteux, il ne nécessite pas un grand nombre d’investisseurs. Mais pour que cette nouvelle forme de journalisme perdure, il reste à lui trouver un modèle économique viable tout en lui préservant son indépendance. 114 La vidéo sur les sites des titres de presse 115 L’étude soigneuse des home pages de titres de presse - et ce à travers le monde - montre que plus des trois quarts d’entre eux sont passées au plurimedias : bandeaux publicitaires en Flash, intégration d’une ou plusieurs vidéos en première page, diaporamas ou albums photos, chat en ligne avec une personnalité, possibilité d’écoute de son en streaming. Très peu d’audiopodcasting ou de videopodcasting, sauf sur les sites de radios ou te télévision. L’intégration du texte, du son, de la vidéo et de la photo permettent une interactivité simplifiée par une ergonomie s'appuyant sur l'utilisation d'animations et de ces médias. La capacité du support à synchroniser l'audio et/ou la vidéo avec les autres supports est l'une des caractéristiques en émergence. Les vidéos online s'articulent autour deux axes : - D'une part, la vidéo en push, comme la publicité plus traditionnelle, ou en pull que les internautes peuvent trouver sur les sites de partage vidéo. - De l'autre, une séquence vidéo qui vient s'insérer dans un contenu et qui est donc survolée ou qui s'impose à l'internaute à l'exclusion d'autres contenus. Pour certains titres, les vidéos sont produites ou achetées par le titre lui-même (Le Parisien, le Télégramme de Brest, Le JDD), d’autres reprennent des séquences figurant sur des sites contributifs (Youtube, Dailymotion, Kewego) quand ils n’y créent pas eux-mêmes leur propre « chaîne » (c’est le cas de du Monde pour certaines de ces vidéos sur Daily Motion : on peut y trouver les vidéos précédées de 10 secondes de publicité). D’autres enfin, mettent en ligne une web TV (exemple la web TV d’Associated Press sur le site d’un quotidien en Indes). On le constate, les initiatives web se sont multipliées au sein des journaux et des magazines, une grande partie d'entre eux disposant aujourd'hui de leur portail sur Internet. - Pour les patrons de presse, le web constitue une nouvelle source de revenu, encore renforcée par la vague 2.0 et son lot d'outils de recrutement / fidélisation de lecteurs et de services commercialisables en ligne - web participatif, forums, Tag2D, etc. - Pour les journalistes, les stratégies multisupports sont autant d'opportunités de renforcer les rédactions et de jouer sur les complémentarités : analyse sur le papier / actualité spontanée sur le web ; brève sur le papier / dossier de fond sur le web. Cette tendance à l'interdépendance des supports (cross-media ou rich-media) donne la capacité 116 d'appréhender l'ensemble des supports (web, papier, mobile…) comme autant de composantes d'un média. En formalisant le principe de mise en réseau, le crossmédia semble aujourd'hui ouvrir de nouveaux horizons et de nouvelles perspectives de développement aux dirigeants de groupes de presse (par la monétisation d'une partie de l'audience notamment) comme à leurs rédactions (par la mise en place d'une ligne éditoriale cross-média intégrant les nouveaux outils interactifs). A l'image des publicitaires, le journaliste peut ainsi aujourd'hui fournir du contenu à son lecteur en permanence. Par exemple un article présentant un artiste dans le journal du matin, une vidéo du dernier concert de l'artiste en ligne sur le site dans la journée, reportage photo dans le hors-série sur sa tournée internationale, etc. Ainsi le web, loin d’être l'ennemi du papier semble au contraire une source de valorisation des titres et d'élargissement de l'audience. Enfin, si le logiciel Real a été supplanté voici quelques années avec l’émergence des plates-formes d’échanges vidéos, sa nouvelle version permet maintenant de télécharger et de convertir la plupart des séquences vidéos mises en ligne sur le web (y compris en streaming seulement). Chaque internaute a donc maintenant la possibilité de stocker des vidéos sur son disque dur ou sur son serveur personnel. Et éventuellement de les réimplanter, de les remonter voire de les détourner, sur son propre site, blog, ou de créer sa propre web TV selon ses goûts, intérêts et passions qu’il entend ainsi partager avec d’autres. Ci dessous : la liste des home pages visitées… En hyperliens… 117 QUOTIDIENS - Le Monde - Le Figaro - Libération - 20 Minutes - Aujourd’hui/Le Parisien - La Croix - L'Equipe - Les Echos - La Tribune - L'Humanité HEBDOS - Le Point - L'Express - Journal du Dimanche - Marianne - Le Nouvel Obs - Paris Match - Télérama - Courrier international - Politis - Challenges - Le Nouvel économiste AUTRES - Le Monde Diplomatique - Les Inrocks - Capital - Géo REGIONS - La Charente Libre - Le Télégramme - Ouest France - La Nouvelle République - L'Est Républicain - Le Républicain Lorrain - Le Progrès - La Provence - La Marseillaise - Le Dauphiné - Le Midi Libre - Nice Matin - Sud Ouest - La Montagne - La Dépêche - Les Dernières Nouvelles d'Alsace - L'Alsace - La Voix du Nord - Lyon Capitale - Le Berry Republicain - La Gazette de Montpellier OUTRE-MER - Le Quotidien de La Réunion - Le Journal de l'île de La Réunion - Nouvelles Calédoniennes - Tahiti Presse PRESSE ETRANGERE AFRIQUE SUBSAHARIENNE - Koaci - 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- Europe 1 - Radio France - France Info - France Inter - RFI - RTL Arte iTélé Radio Classique BFM-TV BFM-Radio CNN Euronews France 2 France 3 France 4 France 24 RFO TF1 M6Info.fr 119 Des sites, des chiffres et des groupes… (OJD numérique novembre 2008) 120 Par nombre de visiteurs/mois Groupe Skyrock Groupe Le Monde Groupe Internext Groupe Figaro Nouveaux Medias Groupe Le Nouvel Observateur Groupe Hersant-Media Groupe DI Groupe Ouest France Multimedia Groupe Adenclassifieds Groupe Express-Roularta Groupe Paru Vendu Groupe Le Parisien - Aujourd'hui en France Groupe Télégramme Groupe Sud Ouest Groupe Mondadori France Groupe Logic-Immo Groupe Bayard Groupe Senior planet Groupe La Voix du Nord Groupe La Provence Groupe l'Etudiant Groupe MidiLibre Groupe La Vie Financiere Groupe Nice-Matin Groupe Tele-Animaux 221646133 54682324 34973619 34288496 12568460 10056067 9505728 9186304 8906187 7572197 6392515 5833159 4974653 3082723 2942159 2671478 2627227 2182886 2123292 2001821 1973777 1461749 1081063 963444 588325 6733455511 151452117 156557108 182136069 43071802 93659252 47155397 66400969 53665724 40858976 71572161 22855563 34056407 20338517 13499322 21645606 11008381 14748362 11147718 9517246 10216346 6445693 7902261 8482903 7308824 30.38 2.77 4.48 5.31 3.43 9.31 4.96 7.23 6.03 5.4 11.2 3.92 6.85 6.6 4.59 8.1 4.19 6.76 5.25 4.75 5.18 4.41 7.31 8.8 12.42 121 Par nombre de visites/ pages vues par mois/ ratio Groupe Skyrock 221646133 Groupe Figaro Nouveaux Medias 34288496 Groupe Internext 34973619 Groupe Le Monde 54682324 Groupe Hersant-Media 10056067 Groupe Paru Vendu 6392515 Groupe Ouest France Multimedia 9186304 Groupe Adenclassifieds 8906187 Groupe DI 9505728 Groupe Le Nouvel Observateur 12568460 Groupe Express-Roularta 7572197 Groupe Télégramme 4974653 Groupe Le Parisien - Aujourd'hui en France 5833159 Groupe Logic-Immo 2671478 Groupe Sud Ouest 3082723 Groupe Senior planet 2182886 Groupe Mondadori France 2942159 Groupe La Voix du Nord 2123292 Groupe Bayard 2627227 Groupe l'Etudiant 1973777 Groupe La Provence 2001821 Groupe Nice-Matin 963444 Groupe La Vie Financiere 1081063 Groupe Tele-Animaux 588325 Groupe MidiLibre 1461749 6733455511 182136069 156557108 151452117 93659252 71572161 66400969 53665724 47155397 43071802 40858976 34056407 22855563 21645606 20338517 14748362 13499322 11147718 11008381 10216346 9517246 8482903 7902261 7308824 6445693 30.38 5.31 4.48 2.77 9.31 11.2 7.23 6.03 4.96 3.43 5.4 6.85 3.92 8.1 6.6 6.76 4.59 5.25 4.19 5.18 4.75 8.8 7.31 12.42 4.41 122 Attractivité (pages vues/visteurs) Groupe Skyrock Groupe Tele-Animaux Groupe Paru Vendu Groupe Hersant-Media Groupe Nice-Matin Groupe Logic-Immo Groupe La Vie Financiere Groupe Ouest France Multimedia Groupe Télégramme Groupe Senior planet Groupe Sud Ouest Groupe Adenclassifieds Groupe Express-Roularta Groupe Figaro Nouveaux Medias Groupe La Voix du Nord Groupe l'Etudiant Groupe DI Groupe La Provence Groupe Mondadori France Groupe Internext Groupe MidiLibre Groupe Bayard Groupe Le Parisien - Aujourd'hui en France Groupe Le Nouvel Observateur Groupe Le Monde 221646133 588325 6392515 10056067 963444 2671478 1081063 9186304 4974653 2182886 3082723 8906187 7572197 34288496 2123292 1973777 9505728 2001821 2942159 34973619 1461749 2627227 5833159 12568460 54682324 6733455511 7308824 71572161 93659252 8482903 21645606 7902261 66400969 34056407 14748362 20338517 53665724 40858976 182136069 11147718 10216346 47155397 9517246 13499322 156557108 6445693 11008381 22855563 43071802 151452117 30.38 12.42 11.2 9.31 8.8 8.1 7.31 7.23 6.85 6.76 6.6 6.03 5.4 5.31 5.25 5.18 4.96 4.75 4.59 4.48 4.41 4.19 3.92 3.43 2.77 123 Des sites, des chiffres et des titres… (OJD numérique novembre 2008) 124 Visiteurs/mois Skyrock.com Keljob.com 2670392 13488886 5.05 Logic-immo.com 2529572 19994802 7.9 5.99 Mediadico.com 2451914 8050206 3.28 2.71 Laprovence.com 1976159 9167047 4.64 129728907 4.39 Letudiant.fr 1795231 9659947 5.38 168628411 6.06 Lavoixdunord.fr 1631187 6206480 3.8 22274988 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3942881 4.05 Keljob.com 2670392 13488886 5.05 Tradingsat.com 530260 3633452 6.85 Arte.tv 2673118 13337937 4.99 Midilibre.com 786347 3574290 4.55 Explorimmo.com 1564942 11771397 7.52 Laviefinanciere.com 439468 3504457 7.97 Ouestfrance-immo.com 127 Notretemps.com Medisite.fr 668383 3344304 5 Topsante.com 395178 1483915 3.76 529027 3174833 6 Midiblogs.com 468899 1195230 2.55 Challenges.fr 1102020 3140798 2.85 Explorimmoneuf.com 370394 1051834 2.84 Courrierinternational.com 1157439 3076574 2.66 Talents.fr 283689 1012046 3.57 Femmesplus.fr 459201 3007985 6.55 Lindependant.com 205016 998641 4.87 Jdf.com 655947 2938733 4.48 Fhm.fr 118042 968636 8.21 Kelformation.com 748362 2819580 3.77 Larep.com 172762 905612 5.24 Lux-residence.com 275355 2720902 9.88 Cmonjob.fr 200290 773199 3.86 Radioclassique.fr 427657 2586226 6.05 Lavieimmo.com 137511 764353 5.56 Myfreesport.com 1335182 2502528 1.87 Salonnautiqueparis.com 85068 595258 7 Infotrafic.com 487321 2496868 5.12 Logicimmoneuf.com 153539 522507 3.4 La-croix.com 689932 2403950 3.48 Addxonline.com 46962 487659 10.38 Autojournal.fr 411865 2183688 5.3 Kitrouve.com 59578 423843 7.11 Closermag.fr 364474 2110399 5.79 Canalstars.com 94246 314049 3.33 Radiobfm.com 931350 2051684 2.2 Atelier.fr 177288 292090 1.65 BusinessMOBILE.fr 607577 1817404 2.99 Climamaison.com 89475 272107 3.04 Lavoiximmo.com 120472 1734297 14.4 Sportauto.fr 57029 204245 3.58 Monde-diplomatique.fr 770240 1661673 2.16 webcible.com 30920 124084 4.01 Lavoixemploi.com 152241 1549266 10.18 Pleinevie.fr 43057 84181 1.96 Telestar.fr 430203 1519265 3.53 128 Sport24.com Attractivité Closermag.fr Skyrock.com 220778508 Manpower France Ouestfrance-immo.com 823931 6718521529 18352861 30.43 22.27 Lavieimmo.com Lefigaro.fr Photos-Animaux.com 304833 4821334 15.82 Lavoiximmo.com 120472 1734297 14.4 Paruvendu.fr Ouestfrance-auto.com Clicanoo.com 4843821 62721105 12.95 Letudiant.fr 598151 7611951 12.73 Tvmag.com 4767257 28342867 5.95 364474 2110399 5.79 1399737 8077377 5.77 137511 764353 5.56 22274988 120459868 5.41 971578 5248651 5.4 1795231 9659947 5.38 1548982 8326085 5.38 411865 2183688 5.3 Zonebourse.com 851245 9628540 11.31 Autojournal.fr Addxonline.com 46962 487659 10.38 Lexpress.fr 5278127 27661430 5.24 Larep.com 172762 905612 5.24 Lavoixemploi.com 152241 1549266 10.18 Lux-residence.com 275355 2720902 9.88 Dna.fr 1514117 7906901 5.22 7817635 40013272 5.12 487321 2496868 5.12 2670392 13488886 5.05 Ouestfrance-emploi.com 773950 7501997 9.69 20minutes.fr Nicematin.com 871892 8015442 9.19 Infotrafic.com Regionsjob.com Fhm.fr Laviefinanciere.com Logic-immo.com 3361190 30464902 9.06 Keljob.com 118042 968636 8.21 Notretemps.com 668383 3344304 5 2673118 13337937 4.99 439468 3504457 7.97 Arte.tv 2529572 19994802 7.9 Lesechos.fr 8063733 39833359 4.94 3412118 16631249 4.87 Explorimmo.com 1564942 11771397 7.52 Maville.com Topannonces.fr 3115234 22408267 7.19 Lindependant.com Refleximmo.com Kitrouve.com 205016 998641 4.87 11968812 57005074 4.76 1334141 9540566 7.15 Caradisiac.com 59578 423843 7.11 Lepoint.fr 4786524 22268036 4.65 Laprovence.com 1976159 9167047 4.64 Salonnautiqueparis.com 85068 595258 7 Autoplus.fr 999946 6940217 6.94 Midilibre.com 786347 3574290 4.55 655947 2938733 4.48 Planet.fr Tradingsat.com 1202950 8338178 6.93 Jdf.com 530260 3633452 6.85 Sudouest.com 992708 4393822 4.43 12270204 54247332 4.42 Femmesplus.fr 459201 3007985 6.55 Liberation.fr Cadremploi.fr 3432664 22126952 6.45 01net.com 29557040 129728907 4.39 952081 4062197 4.27 Caisse-epargne.fr 27803541 168628411 6.06 Investir.fr Radioclassique.fr 427657 2586226 6.05 Telepoche.fr 969640 4020452 4.15 Lexpansion.com 974199 3942881 4.05 webcible.com 30920 124084 4.01 Medisite.fr Pagesjaunes.fr 529027 3174833 6 68580541 410624260 5.99 129 Letelegramme.fr Cmonjob.fr 1115596 4466406 4 CNETFrance.fr 1380698 4381856 3.17 2981680 9159288 3.07 89475 272107 3.04 200290 773199 3.86 Rfi.fr 1631187 6206480 3.8 Climamaison.com Kelformation.com 748362 2819580 3.77 BusinessMOBILE.fr 607577 1817404 2.99 Topsante.com 395178 1483915 3.76 Telerama.fr 2680068 7647732 2.85 1102020 3140798 2.85 370394 1051834 2.84 Lavoixdunord.fr Sportauto.fr 57029 204245 3.58 Challenges.fr Talents.fr 283689 1012046 3.57 Explorimmoneuf.com 430203 1519265 3.53 01men.com 3623976 9938249 2.74 4258475 14802449 3.48 Lemonde.fr 47032320 127465933 2.71 1157439 3076574 2.66 468899 1195230 2.55 Telestar.fr Rmc.fr La-croix.com 689932 2403950 3.48 Courrierinternational.com Leparisien.fr 5374716 18532842 3.45 Midiblogs.com 11620252 39827790 3.43 Zdnet.fr 3338444 8026028 2.4 153539 522507 3.4 Lepost.fr 5969873 14264548 2.39 Evene.fr 5957003 20210553 3.39 Radiobfm.com 931350 2051684 2.2 Ouestfrance.fr 4077001 13689467 3.36 Monde-diplomatique.fr 770240 1661673 2.16 Nouvelobs.com Logicimmoneuf.com Canalstars.com 94246 314049 3.33 Pleinevie.fr Mediadico.com 2451914 8050206 3.28 Myfreesport.com Latribune.fr 2971732 9480179 3.19 Atelier.fr 43057 84181 1.96 1335182 2502528 1.87 177288 292090 1.65 130 Vers de nouveaux modèles et processus ? 131 Selon le second "Baromètre des salles de rédaction", une étude menée par Zogby International pour le World Editors Forum, 85 % des rédacteurs en chef sont très optimistes ou assez optimistes en ce qui concerne l'avenir de leurs journaux. Ce pourcentage reste inchangé par rapport à l'an dernier. payantes, alors que 11 % ne se prononcent pas. - La quasi majorité - 44 % - pense que le web sera la plate-forme la plus utilisée pour s'informer dans l'avenir, contre 41 % l'an dernier. 31 % citent le journal imprimé (contre 35 % l'an dernier), 12 % le téléphone mobile et 7 % les éditions e-paper. Le reste des rédacteurs en chef est indécis. - 35 % estiment que la formation des journalistes aux nouveaux médias est la priorité numéro un en termes d'investissement dans la qualité éditoriale. - Le recrutement de nouveaux journalistes est cité par 31 % des rédacteurs en chef interrogés, contre 22 % l'an dernier. - Enfin, les deux tiers pensent que l'importance des pages d'opinion et d'analyse va se renforcer. Ce sondage, réalisé en mars 2008 auprès de 704 responsables éditoriaux du monde entier, révèle que : - 86 % des rédacteurs en chef interrogés estiment que l'intégration de la salle de rédaction imprimée et en ligne sera la norme, et 83 % que les journalistes seront amenés à produire du contenu pour tous les médias d'ici cinq ans. - La majorité d'entre eux - 58 % - jugent que la baisse du jeune lectorat est la plus grande menace qui pèse sur l'avenir des journaux. - Les deux tiers pensent que certaines fonctions éditoriales seront sous-traitées, malgré l'opposition fréquente des membres de la salle de rédaction envers ce procédé. - La majorité des rédacteurs en chef - 56 % pensent que l'information sera gratuite dans l'avenir, contre 48 % l'an dernier. Un tiers seulement pense que les nouvelles resteront 132 Compte-rendu des visites 133 Questionnaire utilisé (Entretiens d’une heure environ) Comment vous êtes organisés ? - Personnel et moyens techniques - Synopsis - Tournage - Montage - Mise en ligne Combien de mn de vidéo mises en ligne par semaine ? Quels types de séquences (itw, docu, reportage, archive, rushs ?) Pourquoi avez vous commencé et quand ? Historique… galères… réponse du public. Le coût de ces "services" vidéo en ligne " (personnel, matériel, production). L'audience des séquences mises en ligne : - Combien d’internautes ? - Ce qui marche ? - Ce qui marche moins ? De nouvelles formes d’écriture journalistique sur le web ? Qu’en pensent vos journalistes de formation presse écrite ? Organisation des rédactions desk et web Quel apport pour la notoriété de votre (vos) titre (s) ? Votre vision stratégique : quels développements dans les années à venir ? 134 L’Express – Roularta France Contact : Corinne Denis, directrice des éditions électroniques. Le Groupe Roularta-L’Express a été pionnier et précurseur en matière de vidéo sur le web puisqu’il y a commencé à le faire en 1997 ! Il poursuit cette aventure sur la plupart de ses sites titres…. Il met aujourd’hui environ 50 vidéos en ligne par mois pour l’ensemble des titres du groupe Roularta. Et ceci grâce à une organisation légère et souple : il n’y a que deux techniciens en tournage, montage, mise en ligne et archivage, suivi du matériel. Il est en revanche demandé aux journalistes équipés soit d’un simple téléphone portable soit d’un caméscope familial de fournir 3 types de sujets (pas plus de 3’) : - tournés sans montage. Simple logotisation avant la mise en ligne : il s’agit de mini-itw. - tournés avec un minimum de montage (quelques points seulement) : il s’agit de minireportage. - tournés et montés, mais toujours sur des formats courts. Aux journalistes qui acceptent de tourner, un minimum de formation est donnée : cadrage, lumière, prise de son. Il leur est également demandé d’effectuer un montage sommaire mais propre. Echappe à cette procédure l’édito hebdomadaire de Christophe Barbier, capté par l’un des deux techniciens. Si les rédactions web ne sont pas intégrées aux rédactions print, les imbrications nécessaires fonctionnent néanmoins. Ce choix s’avère judicieux certains sujets ainsi produits ont été repris sur des JT (donc achetés). 135 Aujourd’hui, la vidéothèque de L’Express.fr est l’une des plus riches en France : actualités, politique, économie, media, high tech, culture, style, mode, etc… Il y a également des « sujets décalés » en ligne (récemment à propos des openspace). Le groupe a également noué des partenariats avec l’INA et Arte, en particulier Zoom-in, flux d’actualités en vidéo. Il a aussi lancé des blogs en vidéo sur des thèmes comme la déco, le jardin ou la cuisine. A voir aussi, fonctionnant de la même façon, les sites de l’Expansion et de L’Entreprise. Le groupe n’entend pas vouloir faire de la TV mais du web, c’est à dire de l’image vidéo adaptée au web. Ce qui compte, c’est la pertinence de l’info, sa concision et sa cohérence, que la vidéo apporte un réel plus. C’est pour cette raison qu’il s’efforce de chercher et de créer une écriture spécifique de la vidéo pour le web. Si les photographes sont réticents à se lancer dans la vidéo, les journalistes, une fois les réticences tombées l’acceptent plus facilement. Le résultat est là, car il a été constaté que la présence de vidéos faisait augmenter l’audience et le nombre de pages vues. Si le poste n’est pas équilibré, il apporte un vrai plus sur le plan rédactionnel. Une réflexion est menée pour mettre de cours écrans de pub ou encore de faire sponsoriser certains sujets (c’est déjà le cas pour l’édito de Christophe Barbier). 136 Enfin, des recherches sont en cours pour permettre aux journalistes de tourner et d’envoyer leur sujet en 3G, ceci grâce à un simple téléphone portable, en l’occurrence le tout dernier Nokia N96, tout à fait satisfaisant pour de la web vidéo. Verbatim : « Notre métier, c’est de faire du journalisme, pas de la web TV ». 137 Le Parisien – Aujourd’hui en France Contact : M. Denis Carreaux, rédacteur en chef adjoint en charge du web. Le Parisien a entamé début 2007 une réflexion assez forte sur l’avenir de son site web (projet et axes stratégiques). Car il s’agissait de refonder le site. Début 1999, départ très fort : grosse équipe détachée du journal mais effondrement en raison de l’éclatement de la bulle Internet. Plus aucun journaliste fin 2004. Au début, tout était gratuit. Fin 2004, il a été décidé de rendre presque tout payant : la nouvelle direction ne concevait pas de donner gratuitement en ligne ce que les gens devaient acheter en print. Entre 2004 et 2006, pas de journaliste. Le site était devenu une coquille vide. La reconstruction du site s’est faite à partir de la dynamique de la campagne et de l’élection présidentielle. Une équipe de 12 personnes dont 2 rédacteurs en chef et 2 chefs de service traitant l’actualité en continu au desk a été mise en place en septembre 2007 et renforcée un an plus tard, après signature d’un accord plurimedias permettant la participation de l’ensemble de la rédaction. Tous les journalistes (une douzaine) font, alternativement, du desk et du reportage. Choix de la polyvalence. Ils doivent tourner (caméras HD), monter (Avid) réaliser la prise de son et encoder, faire un papier de 15 à 20 lignes et tagger. La validation éditoriale et technique ainsi que la mise en ligne sont effectuées par la rédaction en chef et l’équipe d’encadrement. 100% des vidéos mises en lignes sur le site sont produites « maison ». Un sujet vidéo n’est jamais seul : il est accompagné d’enrichissements : textes, tags, son éventuellement et de plus en plus. 138 Tous les sujets sont envoyés sur la plate-forme Kewego qui pérennise la disponibilité en ligne. La rédaction en chef souhaite qu’il n’y ait pas trop de décalage entre le titre print et le site web. La ligne éditoriale est la même. Approche pro de la vidéo, même si c’est contraignant, ne pas faire de la vidéo amateur : nécessité absolue de professionnalisme. Il ne s’agit pas d’imiter les JT ou de faire des sujets JT : pas de commentaires mais on raconte une histoire, on rend compte d’un fait à travers les images, les itw. Le choix est donc, quand c’est possible, d’être décalé, de faire un « pas de côté » pour rendre compte autrement d’un fait ou d’une réalité tout en essayant de ne pas faire comme les autres. Il faut compter une journée pour un sujet conçu, tourné et monté (2’ pas plus). Le Parisien met en place progressivement une rédaction plurimédias : alerte sur les informations exclusives ou les scoops. Les journalistes qui le désirent pourront être formés aux outils du plurimedias. En conséquence un gros effort de formation va être fait : tournage, montage, son, blogs. Au début, réticences et freins de la part d’une partie des journalistes parce qu’il fallait aller vite pour rattraper du retard. Parallèlement, lancement de 6 blogs : 1 collectif à la rédaction, les 5 autres selon les centres d’intérêt et les compétences du journaliste avec pour finalité de toujours fournir de l’information. Si dans ce domaine de la vidéo et du web, Le Parisien est dans une logique d’investissement, il ne désespère pas de pouvoir revendre certains sujets et d’arriver rapidement à l’équilibre (vente de sujets, publicité en ligne, etc.). 139 Il entend aussi, progressivement, intégrer aussi le web dans les différents services et ses éditions départementales. Aujourd’hui, après un an et demi de très gros efforts, Le Parisien met chaque jour en ligne sur son site environ 10’ de vidéo (2 à 5 sujets). Ce qui marche : les politiques en « décalé » (exemple : Nadine Morano dansant à l’université des jeunes de l’UMP ou Nicolas Sarkozy au Salon de l’agriculture) ; le foot, en particulier le PSG, la politique, le sport, les faits divers, certains sujets people. Ce qui ne marche pas : lorsque les sujets font trop JT. Car il s’agit de donner aux gens sur le web ce qu’ils ne pourront pas voir ailleurs. Désormais, la vidéo fait partie du site et conduit à revenir sur le site. A faire du buzz aussi (exemple ; « Casse-Toi, pauvre con ! » ou, plus récemment, la sortie de clinique de Rachida Dati (22000 clics en une seule journée). Un site a aussi été créé pour Aujourd’hui en France. Un clone du site du Parisien après avoir enlevé ce qui est trop Paris ou région parisienne. « Il n’était pas pensable qu’un titre de presse existe sans site ». Des recherches sont également faites dans le domaine du téléphone portable et des assistants personnels : systèmes d’alertes, possibilités de visionnage en 3G, e-paper. Verbatim « Dans le web, tout est long, coûteux et difficile » 140 141 Rue 89 Contact : Julien Martin, journaliste et responsable du suivi vidéo. 18 salariés dont 14 journalistes, 2 cadres administratifs et 2 informaticiens. Tous les journalistes ont vocation à être multimédia (écrit, photo, audio, vidéo). 2 référents vidéos au niveau technique. Des dizaines de contributeurs extérieurs : intervenants, experts, journalistes pigistes payés. Mais ! tout ce qui est publié ou mis en ligne sur le site est vérifié et visé par un journaliste. Approche et progression à tâtons concernant la vidéo. Fonds propres : indemnités de départ de Libération. Financement : prêts d’amis de Libération ou re Rue 89, prestations de service en création de sites (Bibliobs, Conseil général de l’Hérault, VIH.org), bandeaux et pavés de pub en flash sur le site (1 millions de visiteurs uniques/mois selon Nielsen Mediametrie, 2milions de visiteurs uniques par mois selon Google Analytic), vente de certaines images à des TV (JT, émissions d’actu, etc.). Enormément de formation en interne. 2 types de réactions parmi les journalistes : certains très attirés d’emblée, d’autres réticents au début mais venu ensuite. Ateliers de formation en interne : cadrage, prise de son, montage (sur Première). Utilisation de petites caméras mini DV : caméscopes familiaux avec, impérativement une prise micro et une prise casque. Captation d’images fixes (photos) à partir de la vidéo. Droits vidéos propriété de Rue89 et non de l’auteur. Si vente d’un sujet : _ de la recette à l’auteur _ à la rédaction ; _ si journaliste pigiste et _ à la rédaction. Les formats : - Interviews, avec questions sur fond noir en incrustations 142 - Reportages « choses vues » sans commentaires : raconter une histoire avec sons et images captés, donner à voir et à comprendre. Rich media : mixage entre un article écrit, un itw au téléphone, d’autres hyperliens internes ou externes au site de Rue89, court sujet vidéo. Utilisation de logiciels libres : - Gimp pour les images ; - OpenOffice pour la suite bureautique - Linux pour le système - Dropal pour le site - Audacity pour le son. Recherche d’une écriture multimédia sur le web en observant ce qui se passe outre Atlantique (Hufftington Post ou Slate.com) 2 vidéos mises en ligne par jour. 1300 vidéos depuis 2 années. Moins de clics sur les vidéos que sur les papiers, mais plus de lectures des papiers liés à une vidéo qui sera regardée ou non. Mises en ligne sur DailyMotion, en compte Pro. Quelques secondes de pub avant la vidéo par DailyMotion. Reprise du son et de l’image de certaines conférences de presse. Reprises libres sur le web, avec citation des sources, de la plupart des grands médias officiels. Ce qui marche bien : les choses vues ; 143 ce qui marche moins les itw ennuyeux. Reprise des infos de Rue 89 par de nombreux blogs (buzz, notoriété) – Droits ouverts. Toutes les vidéos sont logotisées. _ des bloggeurs citent leurs sources si reprise. Autres sites : Eco89, Sexo69, Marseille89. Tous les développements sont possibles sous la marque. Exemple : Sante89, Sport89, Lille89… Mais pas à l’ordre du jour. Des plates-forme de blogs animés par des spécialistes ou des experts (une centaine). De gros blogs alimentés par la rédaction, des spécialistes et des experts. Utilisation parfois d’un téléphone portable comme caméscope (scoop surtout). C’est compatible techniquement. Rue 89 est leader sur son segment, loin devant Agoravox ou Mediapart. Verbatim « La vidéo comme le web c’est toujours un peu galère à cause des difficultés techniques. Pour l’écrit, il n’y a généralement pas de problème, à part une panne de stylo ou de clavier ». 144 Santé-Magazine (Uni-Editions) Contact : M. Ignatio Morales, rédacteur en chef du site Santé Magazine. Avec Santé Magazine, Régal, Maison Créative et Dossier familial, le groupe Uni-Editions, propriété du Crédit Agricole, regroupe près d’1,5M d’acheteurs ou d’abonnés. Son site, dossierfamilial.com, compte 3M de pages vues par mois pour 700 000 visiteurs uniques. Celui de Santé Magazine 1,5M de pages vues par mois pour 400000 visiteurs uniques (statistiques Xiti). Les internautes sont des 25-49 ans très majoritairement. La mise en ligne de vidéos s’est faite courant 2007. Une trentaine de sujets (alimentation, santé, psycho, etc) réalisés au début par deux pigistes professionnels. Mais difficultés car moyens techniques de production insuffisants. Santé Magazine a fait rapidement appel à une société de production (CQFP) spécialisée dans la TV (et non la web TV). Le rédacteur en chef du site définit les sujets, leurs angles, etc. et confie à CQFP le tournage, le montage, le mixage, le titrage et la conformation, encodage. La mise en ligne sur le site. Il s’agit de sujets de 1’30 à 2’00, au format JT, avec un vrai souci de pédagogie. Il s’agit de mini-docus pratiques. Si un sujet pourrait se vendre à l’unité autour de 2000 euros, du fait d’une commande en nombre (une centaine) permet de baisser le coût à 600 euros le sujet. 145 Nécessité de trouver un nouveau format (1’30 – 2’00) qui n’existe pas. Grande demande d’images mais difficulté de trouver des maisons de production vidéo qui aient en plus le sens rédactionnel et journalistique. Aucune vidéo du site n’est mise sur You Tube, DailyMotion ou Kewego : « Ce n’est pas ce que les gens cherchent sur ce type de plate-forme ». Après un an d’expérience, il en ressort qu’un article en ligne avec une vidéo est 5 à 6 fois plus lue que sans (3000 au lieu de 500). A tel point qu’une réflexion est menée pour, de plus en plus, mettre une vidéo avec du texte autour, l’élément central étant la vidéo et le texte venant en complément indispensable, un mixed entre texte et vidéo. En janvier 2009, 130 vidéos en ligne, ce qui a conduit à refondre complètement le site du titre (mise en ligne réalisée mi-décembre 2008). En ce qui concerne les journalistes print, ceux-ci ont eu de nombreuses réticences lentes à faire tomber, avec une réelle crainte de se voir sollicités pour devoir faire à la fois du print et du web. Prochainement, les deux réactions vont être rapprochées pour créer des synergies (partage de l’info puis traitement chacun selon son media print ou web, synergie entre le magazine et le site). Il est trop tôt de tirer les impacts d’un projet encore en cours. Un rejaillissement sur la notoriété du titre et un élargissement du lectorat print ou web sont espérés. Il est envisagé de mettre quelques secondes de publicité payante avant ou après chaque sujet, éventuellement, mais avec prudence, de faire sponsoriser. 146 Verbatim « Nous avons de nouveaux modes d’écriture à imaginer, à créer. Auparavant, on a voulu faire sur le web ce que l’on faisait sur le papier. Puis en vidéo ce que l’on voyait à la TV. Mais l’écriture sur le web est bien différente. En même temps, chacun son métier : ceux qui font du texte, ceux qui font de la vidéo et ceux qui font du web. Mais l’avenir, sur le web, est au Rich-Media. 147 20 Minutes Contact : Cyprien Iov, responsable vidéo du site web. Cyprien Iov est un Native. A 15ans, il ouvre son blog qu’il agrémente progressivement de vidéo en autodidacte. Ayant passé son bac, après quelques mois d’études en faculté d’économie, il est recruté à l’âge de 18 ans comme responsable vidéo du site web de 20 minutes. A la rédaction de 20’, un JRI et un sujet par jour (format inférieur à 3’). Il est équipé d’un petit caméscope avec micro-main et casque d’écoute. Il est parfois accompagné d’un journaliste. Parfois, certains journalistes papiers partent avec une caméra. Le montage est réalisé par le webmaster vidéo sur éditeur Première : plan d’introduction, logotisation, titrage, indexation, mise en ligne. Le développement de la vidéo sur le site de 20’ se fait aussi de manière novatrice. Des "chat" avec des personnalités (comme des ministres, Xavier Darcos ou Xavier Bertrand par exemple) ont été réalisés en utilisant le service vidéo Seesmic, service qui permet d'échanger en vidéo, ce qui est très novateur. Pas de reprise de sujets de Dailymotion ou de Youtube, sauf exception (par linkage). Les vidéos sont insérées au cœur des articles : le sujet du jour (un papier, une photo, une vidéo si elle existe et parfois du son). Ce qui est généralement produit : 148 Des pastilles (courts billets d’humeur) ; Des conférences de presse mises en ligne en plusieurs courtes séquences ; Des sujets réalisés par le JRI ou les journalistes ; Le zapping (vidéos sur Dailymotion reprises ou remontées) ; Nouveaux sujets réalisés à partir d’images reprises sur Dailymotion ; Envoi d’images par les internautes (captation par téléphone portable et envoi à la rédaction web en 3G) ; - Rush témoins : accident, fait divers, choses vues ; - 20’ s’est lancé dans la vidéo sur son site web parce que la direction considère que l’ « explosion » de la vidéo sur le web est une évolution naturelle de celui-ci. Une séquence est vue de 20000 à 30000 fois. Certaines "bonnes" vidéos peuvent dépasser les 100.000 visualisations mais la viralité des sujets est aussi très variable. Ce qui marche le moins bien est ce qui est trop long, pas assez percutant, pas adapté à un public dont l’âge moyen est de 30 ans. Les vidéos en ligne sont logotypées mais peuvent être reprise sur des blogs et sur des sites dans une logique de marketing viral. Dans cette même logique, elles sont également mises sur YouTube en Official Content. Un des développements envisagé est celui de la vidéo en direct par streaming, par exemple la conférence web08 de Loic Le Meur : 1000 personnes en salle, mais près de 1500 sur le web en streaming (service Ustream : branchement d’une caméra sur le site via une connexion Internet puis diffusion en ligne et en direct). 149 De nouvelles formes d’écriture sont en recherche : très multimédias, très proactives et réactives pour montrer toutes les facettes de l’information et principalement ce qui n’est pas possible avec le print seul. Un autre angle est de solliciter la contribution des internautes sur une séquence vidéo puis de synthétiser les réactions en les reprenant de manière journalistique tout en gardant l’interactivité et la participativité. Aujourd’hui, après le site du Monde et celui du Figaro, le site de 20 minutes se situe au 3e rang des quotidiens français. Son succès est le caractère abordable, simple et populaire du traitement des informations. Une version mobile existe également, d’une excellente ergonomie, permettant aussi de voir des vidéos. Une recherche est faite du côté de l’utilisation possible de Nokia 95, 96 et bientôt 97 par la rédaction. Verbatim « L’explosion de la vidéo sur Internet est inévitable. C’est devenu tellement simple, en réalité, qu’il est impossible que cela stagne. Cela ne va donc que se développer… ». 150 Sud Ouest Contact : M. Frédéric Salé, responsable du site web de Sud Ouest La rédaction web, situé au cœur du plateau de la rédaction est constitué de 4 personnes (moyenne d’âge 25-30 ans) entièrement polyvalente : desk, vidéo, audio et html. Ses vidéos sont hébergées chez Kewego. Sud Ouest a été l'un des premiers journaux de la PQR de se doter d’un site web, en 2001. Au fil du temps, il était devenu certes le plus ancien mais aussi le plus vieillot des titres de la PQR. Il a donc été entièrement refondu en 2008 (ouverture le 24 septembre). Comme équipement vidéo : une station de montage (Pinacle) 2 caméras vidéos (caméscope familial HD avec micro externe) Réalisation extrêmement basique : Titre, plan fixe. Le plus souvent des ITW. Peu de reportage. A la différence de la Charente Libre (appartenant au groupe Sud Ouest) pas de JRI pour l’instant. Cependant, il a été constaté sur le site de la Charente Libre que la mise en ligne de vidéos avait fait monter l’audience du site. Actuellement, Sud Ouest met en ligne une vidéo par jour sur son site. 151 Les 4 journalistes du web, ont suivi une très rapide formation au multimédia (Son, cadrage, lumière et montage) Egalement l’animation ou la régulation de blogs. Une grande exigence de polyvalence technique. Le site, créé sous Typo 3, possède des procédures pré configurées qui permettent de recevoir très facilement photos, audios et vidéos. Si la rédaction web est au cœur et au centre de la rédaction Print, elle n’est pas pour autant intégrée. La vidéo n’est pas prioritaire mais elle est considérée comme un outil supplémentaire et complémentaire au service de l’information. Ce moindre investissement en vidéo sur le web s’explique par l’existence de TV7, TV locale la plus regardée de France, propriété du groupe Sud Ouest. Les internautes ont cependant la possibilité d’envoyer leurs propres vidéos sur le web. Il s’agit d’informations locales. Ex : crue, effondrement, accident de la circulation, etc… Mis en place d’un juke-box vidéo en pages d’accueil. Après deux mois d’existence, la rédaction constate que les vidéos du jour sont vues entre 200 et 300 fois en 24 heures. Elles connaissent ensuite une « traîne » plus ou moins longue. Position attentiste actuellement en raison de TV7 bien implantée localement (elle-même concurrencée par Arca TV sur le bassin d’Arcachon) ; Certaines vidéos connaissent une longue « traine » sur le temps quand il s’agit de contenus spécifiques à la région (ex : la tauromachie, le foot, etc…). 152 Il n’est pas actuellement envisagé qu’un journaliste print parte avec une caméra. Eventuellement avec un enregistreur numérique. Le site de Sud Ouest met aussi de l’audio en ligne : extrait d’itw réalisé à l’enregistreur numérique par le journaliste (montage réalisé par les webmaster), faits divers, répondeur des lecteurs. Reprise de sujets sur la plate-forme Kewego par mutualisation des sujets. Avec l’AFP et les autres titres de la PQR (mise en place progressive des procédures et des accords). Achat aussi de contenus multimédias auprès de l’AFP. Le nouveau site a enregistré, avec sa nouvelle formule de septembre 2008, un gain d’audience de 20% environ. 40000 visiteurs par jours (soit, 1,2M mois) consultent 200 000 pages /jours. La plate-forme de blogs génère à elle seule 10 000 visiteurs par jour. Les bloggeurs mettent de plus en plus souvent maintenant de la vidéo sur leur site. Des bandeaux de pub sont en home page : soit via la régie de Sud Ouest, soit via celle commune à la PQR. Verbatim : « Certes, la vidéo nécessite beaucoup de temps au tournage et au montage et rapporte encore assez peu en terme de clics. Mais elle est devenue de toute manière une figure obligée sur un site titre. » 153 154 Le Télégramme Contacts : Marcel Quiviger, rédacteur en chef Print ; Olivier Clesh, rédacteur en chef web. Le journal Le Télégramme (son nom courant) appartient à la famille Coudurier. Il emploie environ 600 personnes, dont un peu plus de 200 journalistes. Son tirage quotidien est en moyenne de 205 000 exemplaires. Le Télégramme est, à l'heure actuelle, le dernier véritable concurrent d'Ouest-France en Bretagne. C'est aussi l'un des rares quotidiens français dont la diffusion a progressé ces cinq dernières années (meilleure progression nationale de la presse quotidienne régionale en 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008). Le Télégramme est certainement le titre de presse français le plus avancé en matière de multimédia. Cela tient à son histoire propre et à ses gènes : il couvre un territoire de « bout du monde », le Finistère. Il a face à lui un concurrent très présent et très « agressif », Ouest France. Depuis toujours, Le Télégramme a sauté sur les innovations technologiques pour progresser vis à vis de son « confrère ». Ce fut par exemple le passage à la couleur dès 1968. Internet en est un autre. En avril 1996, le Télégramme est l’un des tout-premiers quotidiens français à « mettre en ligne » toutes les nuits son contenu intégral. Le « local » rejoint le « global » : les nouvelles du pays parviennent aux Bretons de New York avant même que l’édition du jour ne soit en kiosque à Quimper ! Mais les ressources publicitaires attendues ne sont pas au rendez-vous. En 2001-2002, après avoir beaucoup investi, le journal rabaisse la toile en attendant de nouvelles perspectives de développement et en se concentrant sur des secteurs rentables comme les annonces d’emploi (Ouestjob.com) ou les locations de vacances (Vacances.com). Les sites letelegramme.com et sailonline.fr restent cependant très consultés. 155 Après une nouvelle formule print, le Télégramme relance son site web en 2004, ce qui abouti à une refonte du site à l’automne 2005 puis, en 2006 au lancement d’une plate forme de blogs gratuits mais hébergé dans l’univers Télégramme. L’architecture des blogs est celle de Blogspirit (actuellement les meilleurs en France). Ces blogs gratuits permettent une fidélisation, une augmentation du trafic et de l’audience. Ils sont aujourd’hui au nombre de 2000. En revanche, il n’existe pas de blog de membres de la rédaction mais tout journaliste peut, s’il le souhaite, ouvrir un blog privé qu’il agrémente et anime selon ses centres d’intérêt ou sa spécialité. En 2007, mise en place d’un JT sur le web de 4 à 6 minutes. Le studio est situé au cœur de la rédaction. Recrutement aussi d’un JRI à temps plein qui aujourd’hui livre 1 à 2 reportages par jour. Ce JT quotidien au cœur de la rédaction Print a été un véritable électrochoc pour l’ensemble des journalistes en faisant venir la vidéo au cœur du journal. Il a de plus été une forte expérience technique, technologique, éditoriale et humaine. Et surtout, la possibilité de publier en ligne presque instantanément. On ne peut passer sous silence la courte vidéo de Sarkozy au Guilvinec. Tourné par le Télégramme et logotisé, il a été mis en ligne sur Dailymotion ou elle a été ensuite vue par 800 000 internautes… Début 2009, 4 postes et demi sont dédiés à la vidéo, non pas dans une logique de substitution du print mais de complémentarité. 130 Nokia N 95 ont été acquis pour équiper chaque journaliste de la rédaction, 30 caméscopes Sony (1 dans chaque bureau local et 1 pour chaque photographe). 2 personnes sont dédiées au montage. L’objectif, en privilégiant l’information, l’actualité, le document, est de créer un flot ininterrompu d’informations livrées de plus en plus rapidement (texte, photo, vidéo) via le web. Les rédactions ne sont ni intégrées ni séparées car l’ensemble de la rédaction (moyenne d’âge 38-40 ans) est devenu multimédia. 156 30 sujets sont actuellement mis en ligne chaque semaine (5 à 6 par jour) tandis que des internautes commencent eux aussi à envoyer leur propre vidéo sous la bannière du Télégramme. Voici un an, le JT web faisait 1800 à 2000 visionnages/jour. Aujourd’hui, les clics vidéos font 30000 à 35000 clics/jour). Cette déclinaison de la vidéo se fait aussi progressivement dans les autres sites partenaires du Télégramme (Télégramme Immo, Bretagne.com, etc…). Le Télégramme a aussi adhéré au pool Kewego avec l’AFP et d’autres titres de la PQR. Verbatim : « Nos lecteurs sont déjà multimédias. C’est donc à leur journal de le devenir aussi : une évolution absolument nécessaire ». 157 Kewego Contact : M. Benjamin Benmoyal, directeur commercial Kewego est une start-up française née après l’éclatement de la bulle Internet. Elle a été créée par les fondateurs de Multimania, racheté par Lycos. Après 7 années d’existence, Kewego se présente comme le N° 1 européen de la création de plateforme vidéo, comme prestataire, en marque blanche. Elle se positionne en B to B tandis que Dailymotion ou You Tube ne sont que des B to see. Ces plate-formes vidéo permettent au client : - de demeurer propriétaire de son contenu ; - d’être totalement « chez lui « en évitant la proximité avec d’autres contenus non souhaitables ni souhaités ; - De mettre des bandeaux de publicité payante; - Permettre une syndication et une mutualisation des contenus. Ces plates-formes fonctionnent ainsi : - Un seul administrateur ; - Pas de serveurs d’hébergement et de stockage chez le client ; - Console de gestion simple et personnalisée ; - Acceptation de tous les formats : mov, flv, mp4, avi : - Module viral permettant d’envoyer la vidéo à des tiers : - Possibilité d’écrire à l’auteur, de noter la vidéo ; - Possibilité de mettre en ligne à distance ; - Protection du contenu et des droits ; 158 - Kewego connaît actuellement 40% de croissance par an. Elle réalise des chaînes internes pour les entreprises (Axa, Leroy Merlin, Areva, Peugeot, Air France… ),organes de presse (M6 , France Télévision, W9, Paris Première, mais aussi l’Equipe , Le Parisien, Le Figaro, Métro, Le Nouvel Observateur, certains portails (orange, lycos, ebay, cityvox, etc…) Cette activité de création de portail sur le web a débuté en septembre 2006. Aujourd’hui, Kewego a créé plus de 2000 portails dans 25 pays et en 13 langues. Ceux-ci permettent à une audience agrégée de 17 millions de visiteurs de voir près de 100 000 000 de vidéos par mois. Les responsables de Kewego observent un basculement progressif de l’audience de la TV vers le web. Mes modes de consommation de vidéos sont en train de changer et selon eux, les sites non équipés d ‘images animées (vidéos, flash, infographie, etc.), sont voués à disparaître progressivement par ringardisation ou par non-réponse à l’appétence du public qui n’a plus seulement envie de lire mais également de visionner. Ce glissement d’audience devrait se poursuivre dans les années à venir, avec un glissement du papier et la TV vers le web et les objets mobiles. Sans détruire les précédents, ces nouveaux médias prennent le pas sur les anciens. L’ouverture du marché sur les mobiles ne fait que commencer. Il devrait exploser dans 2 ans environ avec la généralisation de la 3G et l’arrivée de la 4G. Les contenus vidéos ne se limitent pas à l’info. On constate aussi une explosion de celle-ci dans le domaine des petites annonces : immobilier, automobiles CV, promo de produits sur le web 159 Concernant les sujets mis en ligne, le format idéal ne doit pas excéder les 3’00. Un sujet de deux à trois minutes est actuellement vendu entre 500 et 600 euros. En interne, il peut coûter normalement encore moins. L’AFP, Kewego et la Presse Régionale qui regroupe plus de 30 sites de quotidiens régionaux, vont travailler ensemble pour renforcer l’audience web des titres, et enrichir leur contenu éditorial de vidéos. La consultation lancée conjointement par le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale SPQR et l’Agence France-Presse, a été remportée par Kewego et vise à mettre en place une solution de diffusion et de monétisation de vidéos sur les sites Internet des quotidiens régionaux. Début 2009 seront dotés des solutions de Kewego sous la forme de webcast ou de portails vidéos. Chaque quotidien bénéficiera d’une interface graphique personnalisée et des moyens pour gérer simplement son service selon ses propres objectifs. L’AFP, après le lancement de son département vidéo international en 2007, met aujourd’hui à la disposition de ses partenaires un service de 500 vidéos d’actualité par mois produites par ses 60 unités de production déployées sur les cinq continents. Les Internautes pourront grâce à cette solution accéder gratuitement à un catalogue de vidéos produites par les quotidiens et par l’AFP, qui syndiquera ses contenus sur l’ensemble des sites des quotidiens signataires. 160 Ces services vidéos seront ensuite monétisés sous la forme d’espaces publicitaires classiques, et plus innovants (pré roll, post roll…) afin d’offrir aux annonceurs les dispositifs publicitaires les plus performants et assurer ainsi aux quotidiens de nouveaux revenus publicitaires. Les 9 premiers quotidiens régionaux qui lanceront leur solution seront Le Parisien, La Nouvelle République du Centre-Ouest, La Dépêche du Midi, la Charente Libre, Sud Ouest, Midi Libre et la Voix du Nord, Le Télégramme, La République du Centre. Verbatim : « Aujourd’hui, je peux regarder ce que je veux et quand je le veux ». « Un media papier qui ne prendrait pas le virage et un nouveau relais de croissance avec de la vidéo est, à terme, appelé à disparaître ». 161 Vers une « crossmediatisation » de l’information ? 162 Le crossmedia n'a en réalité rien de vraiment nouveau. Le monde de la publicité utilise cette notion depuis déjà bien longtemps, suivant une logique aujourd'hui encore fondamentale : certes très basiquement, il s'agit pour les annonceurs de faire « entendre » leur message sur différents supports, pas tant pour l'audience cumulée que représente une telle méthode que par volonté de toucher efficacement une cible bien précise. Ainsi, le message est lui-même pensé en fonction de la cible et en s'attachant à respecter les règles de perception des informations, lesquelles sont propres à chaque support (tonalité, fréquence et conditions habituelles de lecture, d'écoute ou de visualisation, etc.) Ces même principes sont devenus incontournables pour les développement de la presse sur le web : 1. les lecteurs du quotidien ou du magazine sontils les mêmes que ceux du web ? 2. quels types d'informations recherchent les internautes ? 3. quels sont les modes de consultation de l'information sur Internet (sites ad-hoc, portails généralistes, sites thématiques, PDF, newsletters, etc.) ? 4. quel est le principe de ces internautes et sur quel format (ordinateur, mobile) ? 5. la gratuité est-elle le seul argument ou sont-ls prêts à payer ? Si l'on en juge par la stratégie développée jusque à présent par bon nombre de quotidiens nationaux ou régionaux, cette approche du crossmedia n’est encore que balbutiante. Dans de très nombreux cas, un site Internet fait simplement office de second support de diffusion d’articles éventuellement enrichis de contenus supplémentaires. Quant à la version téléchargeable en pdf du quotidien, elle entre dans la logique de diffusion du titre. De plus, espérant générer de nouvelles ressources essentiellement publicitaires, la plupart des sites de presse développent parallèlement des services plus ou moins éloignés de la notion d'information : annonces classées, rencontres, emploi... Il est encore prématuré de parler de stratégies crossmedia. Les rédactions font certes de plus en plus de « multimedia », tandis que les services commerciaux expérimentent une forme de crossmedia adaptée à la presse. En revanche, la création de newsletters thématiques ciblées ou la mise en ligne d’annexes, de 163 photos, de sons ou de vidéo constitue un début lorsqu’il ne s’agit pas seulement de reprendre certains articles mais d’offrir des contenus spécifiques ou enrichis pour des cibles clairement définies et sur un ou plusieurs supports eux aussi spécifiques. Dès lors, l’enjeu et l’intérêt d’une stratégie cross-média sont de faire naître de ses interactions, des synergies générant des services à valeur ajoutée. Aujourd’hui, le point de convergence optimal de l’approche cross-média semblerait être la téléphonie de troisième génération communément appelée 3G (GPRS ou UMTS). Grâce à des capacités de transmission pouvant atteindre 2 Mbit/s (contre 9.6 kbit/s pour le GMS), cette technologie offre une large gamme de services intégrant la voix, les données, et les images. Couplée à l'Internet de seconde génération dont le débit peut dépasser 10 Mbit/s (voire 100 Mbit/s au Japon sur les réseaux optiques), la 3G permettra sans doute d'estomper la frontière entre l'Internet fixe et les réseaux mobiles afin d'offrir les mêmes services et contenus que l'Internet et la téléphonie actuels. En attendant la 4G… ! Car l’évolution de plus en plus rapide et prononcée de la radio, la téléphonie, la télévision, l'équipement audio-vidéo et informatique domestique via les réseaux numériques fixes et mobiles effacera dans quelques années les frontières techniques et géographiques de communication entre les différents médias et supports, grâce à la mise en œuvre de passerelles automatiques ne nécessitant plus de mise de configuration complexe préalable pour l'utilisateur. Aussi, la notion même de cross-média devrait s'effacer de plus en plus entre des médias considérés encore aujourd'hui comme distincts, et la distinction se faire de plus en plus sur la nature du contenu plutôt que celle de son support. De plus, de par le monde, les éditeurs de journaux ont commencé à réorganiser leurs rédactions pour répondre aux nouvelles exigences découlant du changement de comportement des lecteurs et des possibilités numériques. Les rédactions sont en effet de plus en plus nombreuses à valoriser davantage les supports numériques par rapport aux produits imprimés, ou même à les traiter à égalité. Les journaux proposent des documents audio et vidéo sur leurs sites web ou par le biais des services mobiles et mettent l’accent sur l’offre interactive, telle que les blogs et les forums de discussion. Ces mutations et cet élargissement de l’offre dans le domaine de l’édition ont inévitablement des répercussions sur les structures et le mode de travail des rédactions. Ce que certains éditeurs de journaux pratiquent depuis quelques années – à l’instar du quotidien danois Nordjyske Stiftstidende, à savoir créer des contenus dans une rédaction intégrée pour tous les supports et dans tous les formats et inclure 164 aussi les contenus générés par le public – n’est mis en application que dans quelques groupes de presse. En 2006, le groupe média Telegraph à Londres a lancé un vaste programme visant à transformer la salle de rédaction traditionnelle en rédaction multimédia. Début 2007, le groupe média Fairfax en Australie a démarré un programme similaire. Par contre, au Shelby Star, un quotidien tirant à 15 000 exemplaires, en Caroline du Nord (EU), le travail cross-média dans la rédaction est une réalité depuis des années. Les transformations que les éditeurs de journaux devront réaliser pour conserver et élargir leur audience à l’avenir ne portent pas en premier lieu sur l’environnement de travail. Les principales transformations se font dans la tête des journalistes. Les médias numériques et les nouveaux formats représentent une large palette de moyens différents par lesquels les journalistes de l’imprimé peuvent présenter l’actualité et s’adresser au plus grand nombre. En partant du principe qu'il n'y a pas un modèle standard d'intégration des rédactions, chaque organe d'information doit sans doute trouver sa propre réponse sur une solide stratégie à long terme, fondée notamment le fait que 82 % des jeunes Européens âgés de 16 à 24 ans consultent Internet alors que 77% seulement regardent la télévision. On constate en effet depuis quelques années une migration des contenus en fonction de l'évolution des audiences. Et lorsqu'ils seront bien implantés dans la vie active, ces jeunes continueront à s'informer sur le web… 165 Quelques points de réflexion… 166 Il n’est pas facile de déduire a priori d’une technologie nouvelle toutes ses utilisations potentielles. Il est cependant possible, en se limitant au seul domaine de l’information, de dresser un premier bilan de la véritable révolution qu’Internet est en train d’accomplir dans le domaine de la production de vidéos et l’économie générale de la communication. Trois remarques préalables… 1. La vidéo et le web ne remplaceront pas presse écrite et audiovisuelle, mais, s’ajoutant à elle, exercent des effets restructuration du champ de production et transmission de l’information. la en de de 2. La puissance de ces nouveaux moyens de communication dépend du nombre de ceux qui y ont accès. Il en est ainsi avec le web qui se généralise et se nomadise. 3. Socialement différenciés, les usages du web obéissent aux lois générales de la diffusion culturelle. Ces usages dépendent de facteurs culturels et sociaux qui invitent à ne pas sous évaluer les usages liés à la productionconsommation de vidéos. Une production-diffusion profondément modifiée. de l’information 1. La vidéo sur le web présente des possibilités techniques nouvelles et spécifiques. En premier lieu, le coût de la diffusion est faible, ce qui le rend matériellement accessible au plus grand nombre la possibilité de créer et/ou de consommer en ligne (site ou blog). 2. Une mise en ligne d’une vidéo sur le web ne coûte que le temps et la compétence de ceux qui la font alors qu’une publication papier a un coût de fabrication (papier et imprimerie) et un coût de diffusion (entre 30 et 40% du prix de la publication) importants. Cependant, la vidéo comme le web sont compliqués : les process technologiques incontournables exigent formation et expertise. 3. La diffusion de vidéos sur le web se distingue de la diffusion sur papier : le web donne à voir presque tout, tout de suite. La réception et la consommation d’informations changent radicalement. 1. Le web donne lieu à de la consommation de vidéo « à la carte ». Chacun se construit son 167 programme en fonction de ses intérêts et de ses demandes (par opposition aux journaux écrits qui chaque jour disent et traitent ce qui, selon eux, est l’information du jour). 2. Emergence aussi de titres de presse exclusivement web où la vidéo tient une place importante (centrale ou illustrative). 3. Emergence de nouvelles écritures web incluant la vidéo. Le rôle et les pratiques de la presse se transforment. 1. Le web bouscule les logiques de production. Des sites autonomes alimentés par des bénévoles, souvent très compétents dans leur domaine, créent de véritables webTV qui concurrencent la presse écrite et audiovisuelle. 2. Les journalistes professionnels tendent à perdre leur monopole de diffusion, c’est-àdire le privilège de décider de ce qui doit être publié et mis en débat dans l’espace public. 3. Désormais, il est possible de tout savoir (ou presque), de faire tout savoir (ou presque) sur le net, y compris ce que des journaux auraient pu censurer ou, à tort ou à raison, refusé de publier. incontournable. Google devenu La production de l’information tend à se faire aujourd’hui quasiment en direct. 1. Cette accélération n’est pas sans conséquences quand on sait les effets que l’information sur un événement peut avoir sur l’événement lui-même et ses suites, dès lors que celle-ci porte non pas sur un événement passé mais sur ce qui est en train de se passer. Ex : vidéo de Montfermeil. 2. Le site web d’un titre n’est pas la version papier en PDF : son caractère immatériel appelle une permanente mise à jour, une réactivité constante, y compris du point de vue vidéo : le choc des images. 3. Le circuit de production d’images vidéos n’est plus celui des networks centralisés mais un univers de plus en plus décentralisé. Plusieurs défis : 1. Dans le vaste univers que constitue Internet et la mise en ligne de vidéos de plus en plus abondantes, une place croissante revient aux plates-formes. Les menaces que la publicité fait peser sur ce système ne sont pas négligeables à moyen terme. Egalement la question des droits 168 de propriété. Les changements de modes de consommation de la native génération aussi. 2. Les tentatives visant à constituer des « médias globaux » dont le web serait l’un des principaux vecteurs adossés à des médias traditionnels risquent de s’avérer puissantes. Rien n’assure non plus que des projets participatifs et interactifs actuellement émergeants et déjà notoires ne soient pas déjà minés pour être ensuite progressivement absorbés dans des logiques commerciales aux contraintes de rentabilité… 3. Si la multiplication des supports n’est pas une garantie de la qualité des informations, elle transforme et aggrave les problèmes de leur vérification. Il faut souligner la nécessaire évolution plurimédias du journalisme professionnel au moment même où son quasimonopole de traitement et de production de l’information est sérieusement ébranlée, comme il ne l’a sans doute jamais été. Une révolution s‘opère sous nos yeux… 169 Bibliographie et ressources documentaires téléchargeables… Il suffit de cliquer sur les hyperliens… 170 Rapports et documents : - La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française – Credoc – décembre 2008. - World association of Newspapers – mai 2008. - Les nouvelles formes de consommation des images – CNC – novembre et décembre 2007. - La complémentarité des nouveaux médias dans l’accès à l’information – Quali Quanti – septembre 2006. - Audiences et Stratégies des acteurs en ligne face aux acteurs traditionnels du marché de la diffusion de contenus - Ineum Consulting – décembre 2006. - Quelle place pour la presse dans le marché publicitaire plurimédia – TNS media intelligence - Juin 2008. - Télévision numérique et mobilité – Cabinet du Premier Ministre – août 2005. - La presse au défi du numérique – Marc Tessier – février 2007. - Les médias et le numériques – Danièle Giazzi – septembre 2008. - L’économie de l’attention – Observatoire mondial des médias – printemps/été 2008. - Comment sauver la presse quotidienne d’information – Institut Montaigne – Août 2006. - Presse et numérique – Jean-Charles Bourdier – 2003. - Se réinventer pour croître : le paradigme de la fragmentation – Mc Kinsey et Company – octobre 2008. - Médias et multimédias 2008 – Médiametrie, octobre 2008. - Consommation de la presse : diffusion et audience – egpe - novembre 2008. - Internet : quels usages ? - Publicis Groupe – octobre 2008. - Consommation de la presse : Fragmentation, substitution - Xavier Dordor(APPM), octobre 2008 - Désintermediation, réseaux et médias Snacking – Eric Sherrer (AFP) – novembre 2008. 171 - Fragmentation des usage – François Mariet (Université Paris Dauphine) – novembre 2008. - Evolution des Dépenses, Equipements et Comportements Médias et Multimédia - Bruno Chetaille, Médiamétrie, octobre 2008. - Comment faire face ? – Frédéric Filloux pour les Egpe – novembre 2008. - TV perso – Marc Rees – juin 2008. - Médias 2007 : la rupture numérique - Benoît Danard – CNC – décembre 2007. - Médias traditionnels et acteurs du Web 2.0 – Alexandre Cabanis – Thèse HEC – décembre 2006 - De nouveaux formats publicitaires pour les marques – Daniel BO (Irep) - juin 2008. - OJD numérique 2008. Sites web : - lejournaldunet.com - comdesmedias.com - cbnews.fr - clubic.com - benchmark.fr - acrimed.org - strategies.fr - generation-nt.com - ojd.com - atelier.fr - techcrunch.com - rollins.fr … et de nombreux autres.