Algérie, entre la guerre et la paix

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Algérie, entre la guerre et la paix
THEMA
Algérie,
entre la guerre et la paix
À l’heure où la politique du président Bouteflika est remise en cause, “Thema” propose trois
enquêtes plongeant au cœur du cauchemar algérien. Avec, en particulier, deux films de la
journaliste algérienne Faouzia Fekiri : sur l’impossible réconciliation (le Rêve de Sisyphe, Fipa d’or
2001) et sur la guerre que continuent de se livrer policiers et islamistes.
20.45-01.05
jeudi 3 mai 2001
Contact presse : Françoise Landesque / Isabelle Courty / Rima Matta - 01 55 00 70 42 / 73 25 / 70 43
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internet : www.arte-tv.com
En partenariat avec
20.45
Le rêve de Sisyphe
Algérie, la réconciliation ?
Documentaire de Faouzia Fekiri (France, 2000-58mn)
Coproduction : ARTE France, NMO, Euripide Productions
Fipa d’or 2001 (catégorie Documentaires de création et essais)
Au moment où se profilait une possible réconciliation, Faouzia Fekiri est partie à la rencontre
des habitants d’un village particulièrement meurtri par la guerre civile. Ici, terroristes repentis
et victimes se retrouvent après huit ans de conflit sanglant. Un document saisissant où
l’espoir côtoie la méfiance.
Oued Hamlil, un village déchiré par huit ans de guerre, situé à 200 kilomètres à l’ouest
d’Alger. Kamel, un garçon de onze ans, fils d’un terroriste mort dans le maquis, sillonne
les rues avec sa sœur Fatima pour mendier la nourriture et l’argent nécessaires à sa
famille. Même si quelques portes s’entrouvrent, ils essuient souvent des refus. Les
villageois ne semblent pas prêts à pardonner les fautes du
père. Revenue des maquis où elle a vécu trois ans, la
famille de Kamel s’est installée dans la maison d’une
“Chaque fois,
tante. Aïcha, la mère, y vit recluse et dans l’inquiétude.
on me vole mon argent
Parfois des pierres sont lancées par des voisins. Il faut
et on me frappe,
dire que le village a été au cœur de la guerre qui opposait
en répétant que mon
les islamistes à l’armée – il en garde de terribles
père est un terroriste,
séquelles. Depuis la trêve des combats en 1997, des
un égorgeur.”
terroristes repentis reviennent au village grâce à la loi
(Kamel)
d’amnistie. Les paysans victimes de massacres et de
pillages, les patriotes – les civils qui combattent toujours
les terroristes récalcitrants – restent méfiants ; d’autres
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sont heureux de retrouver leurs amis désormais repentis. Un climat à la fois tendu et
plein d’espoir, plombé par la misère ambiante, le chômage et les problèmes de
logement auxquels le maire du village a bien du mal à faire face…
Kamel, chef de famille à onze ans,
passe ses journées à mendier
de la nourriture.
Son rêve : devenir enseignant pour
“ne pas faire ce qu’a fait son père”.
L’impossible pardon ?
Depuis le 1er octobre 1997, les hommes de l’AIS (Armée islamique du salut, un bras
armé du FIS) observent une trêve des combats. Avec la loi sur la “concorde civile”,
proposée au vote des Algériens par référendum le 16 septembre 1999, le président
Bouteflika a “formalisé cette trêve en fixant les règles du jeu”. Le 12 janvier 2000, le
président a décrété une amnistie pour tous les maquisards en trêve. C’est lors de ce
moment décisif de la tragédie algérienne que Faouzia Fekiri décide de se rendre dans
un village particulièrement touché par le conflit. Pris entre deux feux – d’un côté les
terroristes qui massacraient et violaient, de l’autre l’armée qui les soupçonnait de
collaboration –, ses habitants ont beaucoup souffert. La réconciliation demandée par
l’État semble donc difficile, voire impossible pour certains… Loin de vouloir faire un
bilan de la guerre, la réalisatrice filme des gens engagés sur la voie difficile du pardon.
Partagés entre la méfiance et l’aspiration à la paix, ils ne peuvent évacuer aussi
facilement la peur, la haine et le mécontentement quant à leurs conditions de vie. Les
armes sont toujours sous le bras, les quolibets et les coups volent sur les enfants des
terroristes, les victimes accusent, les repentis démentent… L’impunité pour les
coupables est-elle le prix à payer pour la paix ? L’État algérien a fait ce choix, approuvé
par la population à 62 %. C’est à la fois courageux et insupportable pour les victimes
– et pour certains maquisards condamnés sur le seul témoignage de repentis.
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21.50
Débat
Avec Yasmina Khadra (écrivain), Djillali Hadjadj (journaliste), Michel Lüders (journaliste,
Die Zeit) et Miloud Brahimi (avocat, sous réserve).
Suite du débat à 23.25
22.20
Algérie,
mon amour, Algérie pour toujours
Documentaire de Philippe Nahoun et Djillali Hadjadj
(France, 2000-1h03mn)
Coproduction : ARTE France, Boyard Production
D’Alger la Blanche au désert saharien, Djillali Hadjadj et Philippe Nahoun sont partis à
la rencontre des habitants d’un pays gangrené par la misère et la corruption.
“Aujourd’hui l’Algérie n’a plus de secrets, l’Algérie est ouverte aux mondes extérieurs
et la vie reprend.” Prenant cette affirmation à la lettre, Djillali Hadjadj et Philippe Nahoun
sont partis à la découverte des problèmes quotidiens des Algériens. Les témoignages
qu’ils ont recueillis mettent en lumière des situations paradoxales et absurdes, loin de
l’image habituelle renvoyée vers l’Occident.
Le gâchis
Ce film pose la question du décalage entre l’état réel de l’Algérie et ce que le pays
pourrait être. Onzième pays producteur de pétrole et de gaz naturel, dotée d’un soussol riche en uranium, diamants, cuivre et or, l’Algérie ne parvient pas à sortir de sa
détresse. Comment une “démocratie populaire” au passé si glorieux, une nation si
proche de l’Europe a-t-elle pu précipiter les hommes et les femmes qui l’ont forgée dans
la misère la plus noire ? Y a-t-il un gouvernement en Algérie ? Un road-movie original et
consternant qui pointe les aberrations d’un système gangrené par la corruption depuis
trop longtemps.
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23.55
Le glaive
et le croissant
Documentaire de Faouzia Fekiri
(France, 2000-52mn)
Coproduction : ARTE France,
Euripide Productions, NMO
Pour la première fois, une caméra pénètre au cœur du cauchemar algérien. Guidée par
un islamiste armé et un policier, Faouzia Fekiri entre au maquis et suit les opérations
antiterroristes, afin de mieux cerner une guerre sans lignes de front.
Après une élection présidentielle controversée et des promesses de paix, la violence
continue en Algérie. Depuis la rupture du processus électoral, le 11 janvier 1992, les
affrontements entre les groupes armés et les forces de sécurité ont fait plus de 100 000
morts. Partie à la rencontre de Youcef, un maquisard du GIA , et de Salim, un inspecteur
des brigades spéciales de lutte contre le terrorisme, Faouzia Fekiri tente de comprendre
le processus de cette guerre “secrète”. Elle interroge les deux hommes sur leur
organisation, leurs méthodes d’action, et les suit dans leur vie quotidienne. Des camps
d’entraînement secrets au retour à la vie “normale” pour l’un ; des interrogatoires aux
opérations antiterroristes pour l’autre…
Au cœur du cauchemar
Pour la première fois, une caméra pénètre dans les deux camps de cette guerre dont
l’opacité est accentuée par la désinformation, la délation et l’infiltration. Les unités
spéciales de lutte contre le terrorisme et la police scientifique algérienne ont ouvert
leurs portes à une équipe de télévision. Faouzia Fekiri a ainsi vécu dans une caserne
et a suivi les policiers sur le terrain nuit et jour pendant un mois. La réalisatrice a
également été acceptée dans les camps retranchés au fond des maquis du GIA où
elle a vécu parmi eux, seule, quatre jours et quatre nuits. Issus de la même culture et
du même milieu social, les deux
protagonistes expliquent leurs choix
(diamétralement opposés) et décrivent
leur manière de procéder. Au delà de
l’évocation du racket et des guerres
fratricides, Youcef révèle les raisons de
sa reddition et parle du regard qu’il
porte sur les victimes. Salim reconnaît
à visage découvert et sans tabous les
bavures policières, la méfiance de la
population. Un documentaire unique
qui révèle les dessous d’une guerre
sanglante, avec en exclusivité le
procès d’un groupe important du GIA
et des interviews de l’émir en chef de la
Ligue islamique du Djihad et de la
Dâwa.
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Faouzia Fekiri
Journaliste-Réalisatrice
DISTINCTIONS
2001 : FIPA d’Or (Documentaire de création) à la 14 quatorzième édition du FIPA
à Biarritz pour le film : « Le rêve de Sisyphe. Algérie, la réconciliation ? »
1997 : Grand Prix JEAN LOUIS CALDERON au 12 ème Festival International du
Scoop et du Journalisme (Angers) pour le document vidéo: « Algérie, une femme dans
la guerre ».
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
2001 : Réalisation de deux documentaires de 52 minutes : « Le rêve de Sisyphe.
Algérie, la réconciliation ? » et « Le Glaive et le Croissant. Décryptage d’une guerre »
pour EURIPIDE Productions, ARTE et NMO.
2001 : Emission spéciale Algérie sur Fr 3 en coproduction avec EURIPIDE
Productions. Réalisation du documentaire : « Algérie : Autopsie d’un massacre »
2000 : Canal +, réalisation de trois JT : « Les combattants des maquis de Médéa »
1992 /2001 : Journaliste-reporter et réalisatrice TV :
- Chaînes françaises : FR 2 (Envoyé Spéciale) ; FR 3 (La Marche du Siècle et JT) ;
M6 (Zone Interdite), Canal + (Nul Part Ailleurs, L’Autre Journal, Le Vrai Journal et C’est
Ouvert le Samedi).
- Chaînes étrangères : CBS news (60 minutes) ; RTBF (news) ; SRC (news TV
canadienne).
1990/1998 : Journaliste et réalisatrice pour des magazines radio :
- En France : RFI et France Culture
- A l’étranger : Radio Canada (Journal Parlé et Emission « Dimanche Magazine ») ;
BBC (Magazines) ; Radio Suisse Romande et RTBF - radio.
1989 /1992 : Correspondante à Paris de journaux algériens :
Quotidien d’Algérie », « El Djazira » et l’hebdomadaire « Le Jeudi d’Algérie ».
« Le
1985/1998 : Journaliste-reporter de la presse écrite :
Magazine VSD ; Jeune Afrique Magazine et Jeune Afrique (l’hebdo), Tribune
d’Octobre.
FORMATION
1986 : Diplôme de troisième cycle en Sciences Politiques - Paris
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Philippe Nahoun
TÉLÉVISION
Soirée Thématique Algérie - ARTE
Algérie mon amour, Algérie pour toujours, 63’
1995-2000 Réalisateur pour Metropolis, Magazine culturel hebdomadaire francoallemand - ARTE :
Journaliste Reporter Image pour ARTE Infos - département culture :
Festival du théâtre Européen à Strasbourg, Festival de Danse de Biarritz, Billie Holliday à
l’Espace Kiron, Exposition au Musée de l’Arsenal, Casablanca, etc.
1997-2001 Constitution d’un fonds Voyages et Personnages du XXIè siècle
Archéologie et Moyen Orient - Syrie, Jordanie, Liban
Archéologie et Art Moderne en Chine + Hong Kong
Mexique - Brésil - Indonésie…
D’une œuvre à l’autre avec : Marta Pan — Jean-Bernard Metais — Marc Meneau — Irène
Frain — Tomek Kawiak — Gérard Brand — Sergei — Luc-François Granier
1997“ Günter Grass ” (48’), documentaire pour la série Un Siècle d’écrivains “ La Plume et le burin ”, 70ème anniversaire de Günter Grass (45’) - ZDF
1992-1995 Mise en place pour ARTE de l’Unité Soirée Thématique dirigée par PierreAndré Boutang
RÉALISATION DE SOIRÉES THÉMATIQUES (1992-96)
“ Ionesco ” (2 x 26’), “ Créer en URSS ” (2 x 52’), “ Regard sur les USA (90’),
“Journée internationale contre le Sida ” (4 x 26’),“ L’Ile Suisse ” (2 x 52’),
“L’Enigme Pompidou” (75’), “ Les Chercheurs d’OVNI ” (2 x 52’ et plateau 40’)
VIDÉO CASSETTES ET PROGRAMMES INSTITUTIONNELS
1995 Le Nucléaire civil ou militaire ?, Magazine de la Communauté Européenne, ‘.
1994 Notre Dame de Chartres, 8 ème centenaire de la cathédrale, 75 ‘.
Les Peuples Italiques, Musée Rath de Genève et Fondation Bismarck à Paris, 26’.
CINÉMA
1986 Melmoth l’Homme errant, de Charles Robert Maturin, adaptation.
1984 Le Chant de l’amour triomphant, de Tourgeniev, adaptation.
1981 Fil, Fond, Fosfor, film tourné à la Villa Medicis à Rome, 35 mm couleur dolby
stéréo, 80’, Film français de la Semaine Internationale de la Critique au Festival de
Cannes 1981.
1978 Grand Prix de Rome de cinéma.
1976 Une Fille unique, 35 mm noir et blanc, 110’, Film français de la Semaine
Internationale de la Critique au Festival de Cannes 1977.
LES PLANCHES ET DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CAMÉRA
1992 Une Journée au Luxembourg, de Jean Baronnet.
1989 Histoire du caporal, de Jean Baronnet.
1987 Tabataba, de R. Rajaonarivelo.
1985 Poèmes asolins, de Georg Brintrup.
1981 Dramaturge de Peter Chatel : Bent au Théâtre de Paris
1978 Aurélien (Aragon), le personnage d’Aurélien, 3 x 75’, TF1.
1973-1975 Dramaturge de Rainer-Werner Fassbinder au Theater-am-Turm, Francfort.
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Djillali Hadjadj
Djillali Hadjadj, né en 1952, à Paris, de parents immigrés militants de l’indépendance, rentre en
Algérie un an avant la libération de son pays. Médecin de formation, il s’intéresse plus
particulièrement à l’économie de la santé et de la sécurité sociale et participe aux luttes contre
la torture après les massacres de 1988.
En 1993, il prend la plume dans Le Matin puis dans El Watan, pour dénoncer la détérioration de
la santé publique. Il enquête sur un scandale lié à l’achat de scanners par l’État algérien, puis,
élargissant son champ d’investigation, devient un spécialiste reconnu des affaires de corruption.
Cette reconnaissance ne sera pas sans effet personnel puisqu’elle lui vaudra de nombreux
démêlés, notamment judiciaires, avec le pouvoir. Son action a finalement contribué à placer la
question de la corruption sur le devant de la scène politique.
En février 1999, il publie Corruption et démocratie en Algérie, à La Dispute éditeurs. “ Du
journalisme d’investigation, du journalisme courageux, du journalisme engagé, et en même
temps une enquête remarquable…”, disait de ce livre, Philippe Caloni sur France Culture en juin
1999. Le succès de cette première édition et les articles qu’il publie alors dans la presse
française servirent de prétexte aux actionnaires d’El Watan pour le congédier.
Il est aujourd’hui un militant anti-corruption au niveau international, notamment en Afrique, tout
en poursuivant son travail d’investigation sur les milieux de la corruption et sur l’état social de
l’Algérie dans le quotidien Le Soir d’Algérie et en France, en particulier dans Le Monde
diplomatique.
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À paraître en librairie le 11 avril 2001
CORRUPTION ET DÉMOCRATIE EN ALGÉRIE
de Djillali HADJADJ
LA DISPUTE Editeurs
Rien ne semble pouvoir libérer l'Algérie d'une crise qui s'éternise. Violence, intégrisme, répression, misère : tous
les maux s'y conjuguent, et les explications généralement avancées peinent à rendre compte de ce blocage.
Ce livre en propose une : le développement effréné de la corruption qui gangrène de nombreuses sphères de
la vie sociale, notamment le pouvoir politique à ses divers niveaux, l'armée qui le contrôle, et bien sûr
l'économie.
Au terme de plus des sept années de travail, ponctuées par les révélations contenues dans de nombreux
articles de presse, Djillali Hadjadj propose ici une synthèse des résultats de son enquête.
Sommaire :
Première partie : Une histoire marquée depuis l'indépendance par la corruption. De l'indépendance à la
disparition de Boumédiene ; De Chadli à Boudiaf, l'alibi de la transition.
Deuxième partie : Deux systèmes mafieux : la mafia de la santé, la mafia de l'agroalimentaire.
Troisième partie : Politiques de la corruption :
mécanismes du pillage, la politique bloquée, l'irruption
de l'information, l'issue démocratique.
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