CADRE DES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN

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CADRE DES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN
CADRE DES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN
AFRIQUE ET LISTE D’INDICATEURS PRELIMINAIRE
Version finale révisée
Mersie Ejigu
mars 2011
Rapport établi pour la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Le présent rapport ne reflète pas
nécessairement le point de vue de la Commission économique pour l’Afrique
Traduction non-révisée
Table des matières
Page
Acronymes et abréviations..................................................................................................................... ii
Glossaire des principaux termes ............................................................................................................ iii
1.
Objet et méthodologie................................................................................................................... 1
2.
Rappel et contexte......................................................................................................................... 3
3.
Fondement conceptuel des indicateurs du développement durable .............................................. 8
4.
Évaluation et mesure du développement durable ......................................................................... 13
5.
Indicateurs du développement durable: mettre à profit les connaissances
et les pratiques disponibles ........................................................................................................... 15
6.
Identification, sélection, organisation, et utilisation des indicateurs du
développement durable ................................................................................................................. 25
7.
Principaux indicateurs du développement durable pour l’Afrique ............................................... 48
8.
Suivi et évaluation des indicateurs du développement durable de l’Afrique................................ 71
9.
La voie à suivre ............................................................................................................................. 72
Références.............................................................................................................................................. 75
i
Traduction non-révisée
Acronymes et abréviations
BAD
CCNUCC
CEA
CEDEAO
CER
CIPD
CMAE
COMESA
CRDI
CUA
DSRP
EIE
FAO
FEM
IDH
IGAD
MAEP
NEPAD
OCDE
OMD
OMT
ONG
ONUDI
OUA
PAM
PIB
PNB
PNUD
PNUE
SADC
SCN
UA
UE
UICN
UMA
UNICEF
Banque africaine de développement
Convention–cadre des Nations Unies sur le changement climatique
Commission économique pour l’Afrique
Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest
Communauté économique régionale
Conférence internationale sur la population et le développement
Conférence des Ministres africains de l’environnement
Marché commun d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe
Centre de recherche pour le développement international
Commission de l’Union africaine
Documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté
Évaluation de l’impact sur l’environnement
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Fonds pour l’environnement mondial
Indice de développement humain
Autorité intergouvernementale pour le développement
Mécanisme africain d’évaluation par les pairs
Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique
Organisation de coopération et de développement économiques
Objectifs du Millénaire pour le développement
Organisation mondiale du tourisme
Organisation non gouvernementale
Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
Organisation de l’Unité africaine
Programme alimentaire mondial
Produit intérieur brut
Produit national brut
Programme des Nations Unies pour le développement
Programme des Nations Unies pour l’environnement
Communauté de développement d’Afrique australe
Système de comptabilité nationale
Union africaine
Union européenne
Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources
Union du Maghreb Arabe
Fonds des Nations Unies pour l’enfance
ii
Traduction non-révisée
Glossaire des principaux termes
Biens d’équipement: somme des machines, équipements et structures (y compris l’infrastructure),
notamment les terrains urbains, qui ne sont pas considérés comme des ressources naturelles (Banque
mondiale 2005).
Capital humain: somme des connaissances, compétences et savoir faire de la population, notamment
l’infrastructure institutionnelle du pays ainsi que le capital social—le degré de confiance au sein de la
population d’une société donnée et sa capacité d’œuvrer collectivement pour atteindre des objectifs
communs (Banque mondiale 2005).
Capital naturel: somme des ressources non renouvelables (pétrole, gaz naturel, charbon et ressources
minérales), terres arables, terres de parcours, zones boisées (notamment les zones d’exploitation des
produits ligneux et non ligneux), et les zones protégées (Banque mondiale 2005).
Développement durable: développement qui « répond aux besoins des générations actuelles sans
compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs » (Commission Brundtland
1987).
Evaluation de la sécurité environnementale: analyse critique du changement de l’environnement et
de ses effets sur le bien-être et le comportement sociéconomique et politique et la coéxistence pacifique
de la population dans une zone géographique donnée (communauté, région, nation, corridor de
transport ou écosystème).
Evaluation stratégique de l’environnement: « processus systématique et continu d’évaluation au
stade le plue précoce de la qualité de l’environnement et des conséquences des visions nouvelles et des
projets de développement prévus par les initiatives en matière de politiques, de planification ou de
programmes visant à assurer la pleine intégration des aspects biophysique, économique, social et
politique. » (OECD 2005)
Programme: série d’activités organisées avec des objectifs et des investissements définis à réaliser
dans le cadre des politiques et plans pertinents d’une communauté, d’un pays ou d’une région (PAES).
Sécurité humaine: protection contre des ruptures soudaines et dommageables des conditions de vie
habituelles, touchant les foyers, l’emploi ou les communautés (PNUD 1994).
Transformation économique: changement de la structure d’une économie au fil du temps, en passant
de l’économie de subsistance, à l’industrialisation puis à la société industrielle, voire même post
industrielle (Dictionnaire Oxford).
Valeur ajoutée: résultat de la transformation des matières premières et des produits agricoles aux fins
d’exportation et de consommation locale qui accroît la valeur du produit par rapport à celle qu’il avait
au premier stade de sa production (SDIFA).
Viabilité de l’environnement: gestion des ressources naturelles et de l’environnement qui répond aux
besoins de la génération actuelle sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à
leurs propres besoins.
Viabilité sociale: on entend par viabilité sociale l’amélioration continue du bien-être humain grâce à
l’accès à la santé, à la nutrition, à l’éducation, au logement et à un emploi rémunérateur, et au maintien
d’une participation effective à la prise de décisions au profit des différentes générations. (d’après Maler
et Munasinghe 1996)
iii
Traduction non-révisée
1.
Objet et méthodologie
1.1
Objet
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a initié le présent travail sur le cadre des indicateurs
du développement durable en application de la décision du Sommet mondial pour le développement
social de « favoriser le développement durable en encourageant une intégration équilibrée des aspects
économique, social et environnemental du développement durable. » Il fait également suite à la
demande de l’Assemblée générale de « prendre des mesures pour assurer l’application et le suivi
effectifs des résultats du Sommet mondial pour le développement social » et au chapitre 40 d’Action 21
qui « invite les pays et les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales de
mettre au point des indicateurs du développement durable et d’harmoniser leurs efforts en ce sens afin
de mettre en place une base solide pour la prise de décisions à tous les niveaux. » C’est ainsi que la
CEA a publié, en 2008, le Rapport sur le développement durable de l’Afrique: Gestion des ressources
terrestres pour le développement durable et le Rapport sur le développement durable de l’Afrique:
Examen quinquennal de l’application des résultats du Sommet mondial pour le développement durable
en Afrique.
Comme le précisent les termes de référence, le principal objectif de ce travail consiste à « mettre au
point un cadre pour les indicateurs du développement durable pour l’Afrique et d’établir un recueil
d’indicateurs » couvrant tous les aspects (économique, social, environnemental et institutionnel) du
développement durable afin de:
•
Contribuer à une évaluation efficace de l’état du développement durable en Afrique et
sensibiliser le public sur les différentes tendances et appuyer les mesures aux plans de la
politique et de la gestion qui visent à encourager et renforcer le développement durable
dans la région;
•
Servir d’instrument pour « évaluer et suivre systématiquement les progrès réalisés en
matière de développement durable à l’échelle régionale » et, plus précisément, « réaliser
l’évaluation de la première partie du 4e Rapport sur le développement durable en
Afrique » et des rapports suivants pour situer et analyser de manière précise l’état du
développement durable dans la région et mettre en lumière la contribution des forêts, de la
biodiversité, de la biotechnologie, du tourisme et des montagnes à la croissance et au
développement durables de la région, et
•
Orienter l’élaboration de cadres similaires par les États membres et les CER afin de
favoriser l’intégration des principes de viabilité à l’élaboration, à l’exécution et au suivi
des politiques, stratégies et programmes de développement nationaux et sous régionaux,
notamment les stratégies pour la réduction de la pauvreté.
Afin d’atteindre tous ces objectifs, le présent cadre propose de définir le contexte en matière
d’institutions et de grandes orientations nécessaire pour la mise au point des indicateurs du
développement durable; clarifie la base conceptuelle, définit les liens entre les aspects économique,
social, environnemental et institutionnel du développement durable; organise et classe les indicateurs
de manière systématique et présentent leurs principales caractéristiques; établit les critères
d’identification et de choix; et propose des directives aux fins d’amélioration et de perfectionnement.
Traduction non-révisée
1.2
Méthodologie
Les activités ci-après ont été menées tout au long du processus d’élaboration du présent cadre pour les
indicateurs du développement durable:
•
Examen de la documentation du système des Nations Unies sur le développement durable
et les indicateurs y afférents, notamment la Commission du développement durable et le
Département des affaires économiques et sociales, la CEA, la Division de statistique de
l’ONU, les indicateurs du développement humain du Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD), les indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD), les indicateurs du Global environment Outlook du Programmes
des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Africa Environment Outlook, la
Convention sur la biodiversité, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification, la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique,
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), IUCN-The
World Conservation Union, l’Institut international du développement durable, le Fonds
mondial pour la nature (WWF), le World Resources Institute (WRI), l’indice de viabilité
environnementale (ESI 2005) établi par les universités Yale et Columbia, l’indicateur de
gouvernance de la Banque mondiale (GRICS), le Rapport mondial sur la corruption de
Transparency International, l’indice de performance environnementale (ESI 2006),
l’indice de vulnérabilité environnementale (EVI3004), l’empreinte écologique
(ECOLFOOT), et l’indice du bien-être. Cet examen contribuera à identifier les indicateurs
pertinents et appropriés susceptibles d’être adaptés à l’échelle de l’Afrique.
•
Entretiens avec les experts de la CEA, de la CUA, de l’Agence de planification et de
coordination du NEPAD de l’UA, de la Banque africaine de développement (BAD) et les
auteurs du Rapport sur le développement durable en Afrique.
•
Discussions avec des experts réputés dans le cadre de réunions restreintes, de
conversations téléphoniques et au moyen de messages électroniques.
•
Élaboration du cadre des indicateurs et de la liste initiale des indicateurs du
développement durable pour l’Afrique à partir du cadre.
•
Examen de la disponibilité des données et des lacunes en la matière, évaluation des
besoins en matière de qualité et de capacités et formulation de recommandations pour
produire les données nécessaires.
•
Informations en retour fournies par les participants à l’atelier de validation.
Il convient de noter que tout travail sur les indicateurs de développement durable n’est pas de nature
ponctuelle. C’est un processus continu qui consiste à examiner et réexaminer les indicateurs au niveau
national, sous régional, régional et mondial; à tirer les enseignements voulus, à améliorer et affiner
périodiquement les indicateurs aux plans de la couverture et de la qualité.
Le schéma ci-dessous présente le processus proposé pour la mise au point du cadre et de la liste des
indicateurs du développement durable avec la participation des pays membres et des institutions
partenaires de la CEA.
2
Traduction non-révisée
Cadre des indicateurs du développement durable africain et processus
d’élaboration de la liste des indicateurs
Note conceptuelle
Informations en retour
des Institutions
partenaires
Note conceptuelle
acceptée
Préparation de la deuxième édition
du cadre des indicateurs du
développement durable et liste des
indicateurs (projections sur l’avenir)
Projet de cadre des indicateurs
du développement durable
Essai des indicateurs dans
certains pays
Information en retour des
institutions partenaires
Projet révisé de cadre des
indicateurs du
développement
Publication et lancement officiel
du cadre des indicateurs du
développement durable
Cadres des indicateurs du
développement durable
révisé
Liste d’indicateurs
Atelier de validation
Projet de liste des
indicateurs
Figure 1: Cadre des indicateurs africains du développement durable et processus d’élaboration
des indicateurs
2.
Rappel et contexte
La question de l’évaluation du développement durable et la nature des indicateurs à utiliser à cet effet a
suscité d’intenses débats depuis que le rapport Brundtland a mis en avant la notion de développement
durable en 1987. Dans sa publication phare intitulée « Our common future » (notre avenir commun), la
Commission définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins de
la génération actuelle sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres
besoins. » Le développement durable est censé atteindre trois objectifs interdépendants: croissance
économique, bien-être social et équité et protection de l’environnement de manière intégrée et
équilibrée qui nécessite des institutions réactives et opérationnelles, ce qui constitue le quatrième aspect
du développement durable.
On peut affirmer sans risque de se tromper que la notion de développement durable n’est pas une idée
nouvelle, aussi bien en Afrique que dans le reste du monde. Les êtres humains ont cohabité
3
Traduction non-révisée
harmonieusement avec la nature pendant des millénaires en dépit de leur dépendance, ou de
l’épuisement, des ressources naturelles pour leur survie. En ce qui concerne l’Afrique, on estime que la
destruction des espèces et des écosystèmes s’est produite durant la période coloniale et surtout après la
seconde guerre mondiale avec la cupidité des entreprises et la mauvaise gestion des ressources
naturelles.
« Durant les 50 dernières années, les hommes ont modifié l’écosystème plus rapidement et plus
profondément que durant toute l’histoire de l’humanité » (Millennium Ecosystem Assessment 2005).
Parmi ces changements rapides, on peut citer la perte irrémédiable du couvert végétal, la rareté de l’eau
(quantité et qualité), la dégradation des sols et la perte de fertilité et une érosion générale de la base des
ressources naturelles dont de nombreux africains dépendent pour leur survie. Conjugués à la pauvreté
rampante, à l’accroissement de la population, aux catastrophes naturelles, à la faiblesse de la base
technique, ces changements sont également à l’origine de la vulnérabilité au risque climatique. Le
changement et la variabilité climatiques compromettent tous les efforts que déploie l’Afrique en vue du
développement durable et exacerbent, par la même occasion, les tensions et l’instabilité politiques
(ADF VII, 2010).
La notion de durabilité suppose que les ressources naturelles utilisées doivent être remplacées par un
volume égal (quantité et qualité) pour compenser les pertes. Il est toutefois intéressant de noter les
différents aspects relatifs à l’origine de cette notion ou de celle de développement durable qui influent
sur l’élaboration des indicateurs. Keiner (2006) a écrit que « la notion de développement durable est
apparue en 1713 dans les sciences de la forêt lorsque Carlowitz a préconisé un équilibre entre la
croissance des arbres et leur exploitation. » D’autres situent l’origine de cette notion au fondateur de
l’écologie, Ernst Haeckel, qui a dit que l’écologie était une science et la base des systèmes sociaux et a
souligné que la société devait s’adapter à l’équilibre du monde naturel (Ramphal 1992).
L’idée du développement durable pourrait même remonter à l’époque de la Grèce antique lorsque
Aristote a écrit que les biens communs (eau, air, forêts, etc.) étaient les moins biens entretenus. Les
gens ont tendance à prendre soin des ressources qui leur appartiennent. Le plus souvent, les biens
communs deviennent la « propriété de personne », sachant que les gens les exploitent sans se soucier de
les remplacer. Dans sa théorie « tragedy of the commons » (tragédie des biens communs), Garett
Hardin a attiré l’attention du monde entier en 1968 pour avoir interprété de la meilleure manière qui
soit la pensée d’Aristote. Diamond (2005) attribue la chute des grandes civilisation humaines à la
mauvaise gestion du bien commun (environnement). Cependant, la mesure dans laquelle un bien
commun connaîtra la « tragédie des biens communs » dépend de la culture, des institutions et des
modes de gestion. À titre d’exemple, Ostrom (1990) affirme que les utilisateurs des ressources
communes ont réussi, dans différents endroits du monde, à les exploiter de manière durable par le biais
des institutions locales et d’un système d’auto régulation qui définit clairement les droits et les devoirs
des personnes et des groupes. En fait, les institutions africaines ont une longue et prestigieuse histoire
en matière de bon fonctionnement, de bonne gouvernance et de régulation, mais elle sont aujourd’hui
sérieusement menacées en raison de l’évolution de la situation et des perspectives politiques qui ont
abouti à la centralisation du pouvoir.
À l’échelle continentale, les problèmes d’environnement et, par conséquent de développement durable,
ont été évoqués pour la première fois dans la Convention de Londres de 1900 sur la protection des
animaux, oiseaux et poissons sauvages d’Afrique qui vise à prévenir la destruction aveugle de la faune
sauvage (PNUE 2003). L’autre accord phare est la Convention africaine sur la conservation de la nature
et des ressources naturelles qui a été adoptée en 1968, à Alger, par l’Organisation de l’unité africaine
(OUA). Cette convention préconise de « conserver, d’exploiter et de développer les ressources
4
Traduction non-révisée
naturelles, en particulier la terre, l’eau, la flore et la faune, sur des bases scientifiques » afin de
répondre aux besoins de la société (PNUE 2003). La Convention africaine révisée sur la conservation
de la nature et des ressources naturelles (Convention de Maputo), qui a été adoptée en 2003, à Maputo,
sous les auspices de l’OUA, traite des questions d’envergure continentale, notamment la gestion
durable de la terre et l’aménagement du territoire, l’eau, l’air et les ressources biologiques, vise à
intégrer les stratégies de conservation et d’amélioration de la gestion de l’environnement aux
aspirations liées au développement socioéconomique. À travers son projet d’accord multilatéral sur
l’environnement (MEA), la Commission de l’Union africaine a entrepris de mettre au point un guide
pratique pour favoriser la ratification de cette Convention. En dépit de ces efforts, les problèmes
d’environnement actuels auxquels l’Afrique demeure confrontée prouvent que ces deux conventions
essentielles ne sont pas encore appliquées.
Outre les enseignements tirés des actions antérieures visant à encourager le développement durable, le
Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le programme Action 21, le Plan
d’action de Johannesburg, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les trois
conventions de Rio (biodiversité, désertification et changement climatique) montrent bien que
l’Afrique est à même de servir de cadre général pour l’élaboration des indicateurs.
L’un des objectifs essentiels du NEPAD consiste à « mettre l’Afrique sur la voie de la croissance et du
développement durables » à travers l’élimination de la pauvreté, la consolidation de la paix et la
préservation de l’intégrité et de la diversité des écosystèmes, et plus particulièrement ses ressources
forestières. Axé sur la « maîtrise et la gestion par l’Afrique », le NEPAD préconise un nouveau
partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale, ainsi que le renforcement de l’intégration
du continent à l’économie et au commerce mondiaux sur la base du « passage du continent de la
condition de fournisseur de matières premières à celui de transformateur de ses propres ressources
naturelles. » Le NEPAD affirme clairement que les pays africains auront pour mission de rétablir et de
maintenir la paix, de prévenir et de gérer les conflits, de renforcer la démocratie et les droits de
l’homme à travers les mesures ci-après: i) mettre au point des normes claires en matière de
responsabilité, de transparence et de gouvernance participative ; ii) rétablir et maintenir la stabilité
macroéconomique ; iii) revitaliser et élargir le système d’éducation, de formation technique et de santé;
et iv) renforcer le rôle des femmes dans le développement économique et social. Actuellement, le suivi
des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du NEPAD se fait toujours au moyen
d’indicateurs classiques compartimentés et sectoriels.
En ce qui concerne le côté positif, de nombreux pays africains adhèrent de plus en plus à l’idée du
développement durable comme le montre une récente étude de la CEA portant sur 16 pays. Tous ces
pays ont entrepris d’élaborer et d’appliquer des stratégies nationales de développement durable, même
s’il existe des différences dans l’intérêt accordé aux quatre aspects du développement durable (Division
de la sécurité alimentaire et du développement durable - CEA 2010). Les pays appliquent de plus en
plus les principes de la gestion rationnelle, de la bonne gouvernance et de la participation et de
l’implication de toutes les parties intéressées (Division de la sécurité alimentaire et du développement
durable). L’un des enseignements de ce processus est que le renforcement de l’intégration des aspects
économique, social et environnemental du développement durable nécessite la mise au point
d’indicateurs ou indices précis pour évaluer les progrès réalisés sur la voie du développement durable.
Le Rapport sur le développement durable de l’Afrique: gestion des ressources terrestres pour le
développement durable, publication phare de la CEA, examine de manière approfondie la notion de
développement durable, l’importance des indicateurs, ainsi que le travail accompli en la matière au
niveau mondial. Le Rapport sur le développement durable de l’Afrique: examen quinquennal de
5
Traduction non-révisée
l’application en Afrique des résultats du Sommet mondial pour le développement durable approfondit
la question et évalue la manière dont l’accroissement de la population, les activités économiques et les
modes de consommation, la faiblesse des politiques et des institutions ont eu des effets négatifs sur
l’environnement qui se sont traduits par une dégradation grave et accélérée de l’environnement
parallèlement à une faible intégration des questions environnementales à la prise de décisions en
matière de développement. Dans sa conclusion, le rapport fait état de sérieuses contraintes et
d’obstacles sur la voie du développement durable et du maintien de la croissance économique
enregistrée durant ces dernières années en Afrique. Il souligne par ailleurs l’importance vitale des
indicateurs du développement durable ainsi que la nécessité de mettre l’accent sur l’évaluation de l’état
du développement durable dans les pays lors de l’élaboration des indicateurs.
Au niveau mondial, tous les pays africains, en leur qualité de membres de l’Organisation des Nations
Unies, sont responsables de l’application d’Action 21, de la Déclaration de principes pour la gestion
durable des forêts et du Plan d’action de Johannesburg. Sous le slogan « sauver la terre », Action 21 et
les déclarations et plans d’action ultérieurs destinés à le mettre en œuvre appellent à un changement
radical de l’ordre des priorités des pouvoirs publics et des citoyens dans la manière de mener leurs
activités quotidiennes, notamment le mode de vie, la nourriture, les déplacements et la communication
de telle sorte à protéger l’environnement et assurer une exploitation durable et responsable des
ressources naturelles. La Commission du développement durable de l’ONU, qui a été instituée pour
assurer le suivi de l’application d’Action 21, a mis au point une liste détaillée d’indicateurs qui
constitue à la fois le socle et l’échafaudage du cadre et de la liste des indicateurs du développement
durable présentés dans le présent document.
Outre Action 21, les trois conventions phares relatives à l’environnement mondial, à savoir la
Convention des Nations Unies sur la biodiversité, la Convention sur le changement climatique et la
Convention sur la lutte contre la désertification, en plus de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs
du Millénaire pour le développement (OMD), que tous les pays africains ont signés, influent largement
sur la forme et le contenu du travail sur les indicateurs. De nombreux pays africains ont signé la
Convention de Stockholm sur les polluants organique persistants, la Convention de Bâle sur le contrôle
des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination, ainsi que la Convention
de Vienne pour la protection de la couche d’ozone et le Protocole de Montréal sur les substances qui
appauvrissent la couche d’ozone, autant d’instruments qui ont servi à l’élaboration du cadre envisagé.
La Convention sur la biodiversité vise à préserver la diversité biologique, à assurer l’exploitation
rationnelle de ses composantes et à favoriser le partage juste et équitable des avantages de cette
exploitation. La plupart des pays africains ont élaboré des stratégies et des plans d’action nationaux
dans le domaine de la biodiversité pour contribuer à appliquer la Convention à l’échelle nationale.
Toutefois, ces stratégies et plans d’action demeurent dans une grande mesure non appliqués (Ejigu
2001).
En 2002, la Conférence des parties de la Convention sur la biodiversité a fixé des objectifs en matière
de biodiversité à réaliser à l’horizon 2010 (biomes, habitats et écosystèmes; espèces et populations; et
diversité génétique aux niveaux mondial, régional et national (Secrétariat de la Convention). Les
objectifs consistent à i) réduire les principales menaces à la biodiversité, notamment les invasions
d’espèces étrangères, le changement climatique, la pollution et la modification des habitats; ii)
maintenir l’intégrité des écosystèmes pour renforcer le bien-être humain et écologique, et iii) protéger
le savoir, les innovations et les pratiques traditionnels. Au Sommet sur la biodiversité qui s’est tenu
récemment à Nagoya (octobre 2010), les Parties ont fixé des objectifs précis, consistant notamment à :
i) « réduire d’au moins 50% et, si possible, rapprocher de zéro le taux de perte des habitats naturels,
6
Traduction non-révisée
notamment les forêts » ; ii) conserver « 17% des zones terrestres et des plans d’eau et 10% des zones
marines et côtières » ; iii) (à l’intention des pouvoirs publics) « restaurer au moins 15% des zones
dégradées » et iv) prendre des mesures spéciales pour réduire les pressions sur les récifs de corail.
Chaque pays s’engage à fixer des objectifs nationaux en fonction du Plan stratégique et de ses priorités
et capacités nationales. Les progrès accomplis sur la voie de ces objectifs et le suivi des tendances de
l’état de l’environnement en Afrique sont évalués périodiquement dans les revues « Global
Biodiversity Outlook » et « Africa Environment Outlook ».
Pratiquement tous les pays africains ont élaboré des plans d’action nationaux de lutte contre la
désertification, dans le cadre de la Convention sur la lutte contre le désertification, avec pour objectif
essentiel la lutte contre la désertification et l’atténuation des effets de la sécheresse, en particulier en
Afrique, à travers la remise en état, la conservation et la gestion durable des terres et des ressources
pour améliorer le bien-être de la population et des écosystèmes (Assemblée générale de l’ONU 1994).
Les Parties à la Convention ont établi un plan stratégique de dix ans (2008-2018) qui préconise des
politiques et pratiques durables pour la gestion des terres et de l’eau, une meilleure préparation et des
mesures d’adaptation pour réduire la vulnérabilité des populations et des écosystèmes à la sécheresse et
à la variabilité climatique.
On a constaté un engagement politique et une unité de vue conséquents dans l’examen des questions
liées au changement climatique dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur le
changement climatique, notamment avant et après la Conférence de Copenhague. L’objectif premier de
cette Convention, qui a été publiée en même temps que le programme Action 21 en 1992, consiste à
« stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui permet de
prévenir les interventions dangereuses de l’homme dans le changement climatique » (Assemblée
générale des Nations Unies 1992). L’Afrique affiche le plus faible taux d’émissions par habitant mais
demeure la région du monde la plus vulnérable au risque climatique. En raison de la forte dépendance
des économies africaines à l’égard des ressources naturelles, les effets du changement climatique
touchent tous les secteurs et toutes les régions. D’après certaines projections, « dans certains pays
africains, le rendement de l’agriculture pluviale pourrait diminuer de 50% d’ici 2020 » (IPPC 2007) et
« entre 75 et 250 millions de personnes seront exposées à un stress hydrique croissant du au
changement climatique » (IPCC 2008). Le changement et la variabilité du climat constituent un énorme
problème pour l’Afrique s’agissant de ses aspirations en matière de développement durable. La position
africaine commune sur le changement climatique, matérialisée par la Déclaration de Nairobi sur le
processus africain de lutte contre le changement climatique, qui constitue l’un des piliers de
l’élaboration des indicateurs du développement durable, vise notamment à: i) « intégrer les mesures
d’adaptation au changement climatique aux plans, politiques et stratégies aux niveaux national et
régional; » ii) « assurer une adaptation efficace au changement climatique dans les domaines de l’eau,
de l’agriculture, de la santé, de l’infrastructure, de la biodiversité et des écosystèmes, des forêts, de la
gestion urbaine, du tourisme, de la sécurité alimentaire et énergétique et de la gestion des ressources
marines et côtières; » et iii) « mettre l’Afrique sur la voie du développement à faibles émissions de
carbone. »
Les pays africains ont adhéré, dès le départ, aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
fixés par l’Assemblée du Millénaire dans sa Déclaration du Millénaire adoptée en 2000 qui constitue
un cadre accepté à l’échelle mondiale pour la réduction de la pauvreté et le bien-être social et
environnemental. Pendant près d’une décennie, les stratégies nationales de réduction de la pauvreté ont
remplacé les plans de développement à moyen terme en tant qu’instruments d’orientation et de gestion
du développement économique et social de nombreux pays africains. Ces stratégies de réduction de la
pauvreté ont intégré les objectifs particuliers des OMD, notamment l’élimination de la pauvreté
7
Traduction non-révisée
extrême et de la faim; l’éducation primaire pour tous, l’égalité entre hommes et femmes et la viabilité
de l’environnement. Autant de thèmes que le présent cadre doit prendre en compte et refléter.
Toutefois, en ce qui concerne la croissance économique et les questions environnementales, la mise ne
œuvre de ces stratégies a été limitée, ce qui a amené certains pays à lancer des plans de développement
et de reconstruction quinquennaux.
La présente étude sur les indicateurs du développement durable en Afrique s’appuiera sur ces efforts
tout en veillant à ce que les indicateurs correspondent aux conditions macroéconomiques et sectorielles
particulières et aux préoccupations du continent en matière de politiques et d’institutions. La plupart
des pays africains ont les mêmes problèmes : i) forte dépendance des ressources naturelles pour la
subsistance et l’exportation; ii) pauvreté rampante et insécurité alimentaire; iii) dégradation des sols et
des terres et perte de biodiversité; iv) conflits armés; v) faible taux d’alphabétisation; vi) forte
prévalence du VIH/sida et du paludisme; vii) forte vulnérabilité à la sécheresse et aux variations
climatiques; viii) faible productivité technique; et ix) fragilité du processus démocratique. Cette
similitude des conditions économiques, sociales; politiques et techniques dans les différents pays
africains pourrait faciliter l’élaboration des indicateurs du développement durable à l’échelle du
continent et leur utilisation efficace au niveau national. Tout en prévoyant une marge suffisante pour
les variations en fonction des différentes situations et politiques en matière de développement, le cadre
des indicateurs du développement durable vise à combler les lacunes en mettant au point un ensemble
complet d’indicateurs qui couvrent tous les aspects du développement durable tout en mettant en relief
les liens d’interdépendance.
3.
Fondement conceptuel des indicateurs du développement durable
Il ne fait pas de doute qu’avec son rapport « Our Common Future, » la Commission Brundtland a
popularisé la notion de développement durable et l’a fait accepter en tant que paradigme du
développement. La principale réponse mondiale à l’appel de la Commission a été la tenue, en 1992,
soit cinq années plus tard, de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement
(Sommet de Rio). La Déclaration finale et le programme d’action (Agenda 21), ainsi que les
Conventions historiques (biodiversité et changement climatique) ont inauguré une nouvelle ère pour
l’assimilation et la mise en œuvre du développement durable. Le Sommet mondial pour le
développement durable de 2002, s’appuyant sur les résultats de la première décennie d’Action 21, a
jeté de nouvelles bases pour la poursuite du développement durable.
Depuis que la notion de développement durable est apparue sur la scène mondiale, de nombreux efforts
ont été déployés pour la définir et redéfinir, et même pour aboutir à un autre paradigme de
développement, mais sans succès. Des efforts considérables ont également été faits pour décrire le
développement durable et mettre en valeur le caractère intégré et équilibré des trois piliers que sont la
croissance économique, le bien-être social et la protection de l’environnement. Cependant, la nature
dynamique et multiforme des liens d’interdépendance a compliqué la tâche, même si beaucoup ont fini
par utiliser la pyramide ci-dessous au lieu de la triple hélice appliquée dans certains cas.
8
Traduction non-révisée
Croissance économique
Bien-être social
Gouvernance
Protection de l’environnement
Figure 2: Pyramide du développement durable et ses trois piliers
La pyramide montre que les trois piliers du développement durable, à savoir la croissance économique,
le bien-être social et la protection de l’environnement ont une égale importance. Ils sont indissociables
et doivent être appréhendés de manière intégrée et équilibrée. Ce caractère indissociable suppose un
compromis inévitable (le plus souvent à court terme) entre la croissance économique, la protection de
l’environnement et le bien-être social qui doit être géré de manière prudente. En fait, le développement
durable est un processus continu d’intégration, d’équilibre, de négociation et de gestion des compromis.
Il n’a pas de fin comme le montrent les deux flèches sur les côtés de la pyramide. Au centre de la
pyramide on trouve la gouvernance qui représente les « institutions » ajoutée plus tard par la
Commission du développement durable en tant que quatrième aspect du développement durable.
À la base du volet économique du développement durable on retrouve la définition du revenu de Hicks
et la notion d’exploitation optimale et efficace des ressources rares pour répondre aux besoins de la
population.1 Ainsi, la théorie économique est passée de la notion de répartition efficace à celle de
l’utilisation efficace des ressources et trois formes de richesse sont apparues, à savoir le capital naturel,
le capital humain et le capital produit (Banque mondiale 2005).
En expliquant ces trois formes de richesse, les auteurs affirment que le « capital humain » ou
« intangibles » constitue la part la plus importante de la richesse (Banque mondiale 2005). Le capital
intangible comprend la valeur des institutions évaluée par la primauté du droit, les compétences et le
savoir faire de la main d’œuvre, la liberté dont disposent les gens pour travailler sans aucune menace,
l’accès à un système judiciaire efficace, des droits de propriété équitables et clairs, le degré de
confiance entre les membres de la société et leur capacité à travailler ensemble pour des objectifs
communs (Banque mondiale 2005). Dans les pays moins développés, les auteurs soulignent également
que le capital naturel représente un quart de la richesse totale. On voit donc bien l’importance capitale
de la conservation et de l’exploitation durables des écosystèmes et des ressources naturelles, non
seulement comme moyen, mais aussi comme un objectif du progrès économique et social durable.
Ainsi, certains modèles de croissance économique ont également été modifiés pour prendre en compte
les changements environnementaux et sociaux induits que les modèles de croissance économique
1
Le revenu de Hicks fait référence à la définition de Hicks (1946) qui affirme que le revenu est « la valeur maximale qu’une
personne peut consommer en une semaine tout en espérant maintenir à la fin de la semaine le niveau de bien-être qu’elle
avait au début. » La notion de « bien-être » a été interprétée comme signifiant que la consommation doit être assurée dans le
temps et que le revenu sera équivalent à la consommation durable maximale. (Voir Brekke, 1997)
9
Traduction non-révisée
classiques considéraient comme non quantifiables et, par conséquent, sans valeur. Des efforts
considérables ont été déployés et se poursuivent encore pour évaluer le coût social et environnemental
de l’investissement et de la croissance de la production. L’évaluation de la production et de la demande
totales (estimation du PIB), qui se fondait habituellement sur une notion de flux (un arbre n’a de valeur
que lorsqu’il est coupé et intégré au processus de production) recouvre à présent la notion de stock qui
valorise les forêts, les terres fertiles, la biodiversité et les ressources en eau douce et évalue les
changements au niveau de ces différentes ressources, autrement dit leur dégradation ou leur
amélioration en quantité et en qualité.
L’aspect social du développement durable concerne la composante humaine (capital humain) en
particulier la préservation des différentes cultures, de la diversité, du pluralisme et de la participation
effective de la base à la prise de décisions (Maler et Munasinge 1996). L’équité au sein et entre les
différentes générations demeure un aspect essentiel de la dimension sociale de la durabilité. La
durabilité sociale est évaluée en vérifiant si tous les citoyens d’une société donnée ont accès à des
normes minimales en matière de subsistance, de sécurité, de droits de l’homme, de satisfaction des
besoins essentiels et d’avantages, notamment l’accès à des services de santé et d’éducation abordables
à l’endroit et au moment voulus. La dimension sociale du développement durable comprend également
la possibilité pour les citoyens de bénéficier d’un emploi rémunérateur, d’apporter une contribution
productive à la société et de recevoir en retour une compensation juste et équitable (Reed 1996). Sen
approfondie la question en affirmant que « le développement durable ne consiste pas seulement à
maintenir nos niveaux de vie, mais plutôt nos libertés, notamment la liberté…pour nous et la prochaine
génération d’accéder à un niveau de vie au moins égal au notre, la liberté de choisir la taille de sa
famille et …accorder de l’importance aux objectifs autres que nos propres niveaux de vie (par exemple
la préservation de certaines espèces) » (Sen 2001).
La dimension environnementale consiste à maintenir la stabilité des systèmes biophysiques à travers la
conservation et l’exploitation et la gestion durables des ressources naturelles. La question centrale ici
concerne la préservation de « l’élasticité et de la capacité dynamique de ces systèmes de s’adapter au
changement, plutôt que la conservation d’un état statique idéal » (Munasinghe 1996).
« L’environnement », longtemps appréhendé par beaucoup dans son acception la plus étriquée
(conservation des arbres et des principaux mammifères), est désormais de plus en plus considéré
comme un domaine qui recouvre la totalité des ressources biophysiques et des services et fonctions des
écosystèmes, des conditions et facteurs externes qui touchent au développement et à la survie de toutes
les espèces, notamment les êtres humains. Il concerne également la relation entre les êtres humains et la
nature et la manière dont ils influent l’un sur l’autre.
L’intérêt croissant accordé à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique en tant
qu’objectif politique mondial; la conservation de la biodiversité en tant que dimension du
développement; et l’importance que les organisations en charge de la conservation commencent à
accorder à certaines questions comme la réduction de la pauvreté, annoncent le passage de la
conservation des espèces à la préservation de l’intégrité et de la diversité des écosystèmes, l’homme
étant au centre de toutes les préoccupations. En fait, la notion de biodiversité a permis aux décideurs de
prendre en charge de manière intégrée les questions de l’amélioration des moyens de subsistance et la
conservation des espèces, des gènes et des écosystèmes. Les avantages économiques, sociaux,
culturels, pédagogiques, ludiques et écologiques de la biodiversité sont largement reconnus et des
efforts sont déployés au niveau mondial pour leur conférer une valeur monétaire.
L’environnement est également de plus en plus reconnu en tant que facteur essentiel de la sécurité et de
la stabilité nationales et, par conséquent, sa gestion est considérée comme une stratégie de règlement
des conflits et de consolidation de la paix. L’initiative du NEPAD en matière d’environnement
10
Traduction non-révisée
recouvre les aspects ci-après: lutte contre la désertification, conservation des zones humides, contrôle
des espèces étrangères invasives, gestion du littoral, lutte contre le réchauffement planétaire, mise en
place de zones de conservation transfrontalières, gouvernance environnementale et questions connexes
liées aux institutions, aux politiques, aux aspects juridiques, à la planification, à la formation, au
financement et au renforcement des capacités (UA 2001). Les principaux problèmes environnementaux
qui limitent l’intégrité et la stabilité des systèmes biophysiques sont la pollution, le déboisement, la
dégradation des sols et, de manière générale, la perte de la biodiversité. La dégradation de
l’environnement menace tous les aspects du bien-être humain (PNUE 2007), notamment les moyens de
subsistance, la santé humaine, la migration, l’insécurité et les conflits.
S’il est vrai que l’intégration des « institutions », en tant que quatrième dimension du développement
durable, par la Commission spécialisée de l’ONU constitue un jalon important dans la théorisation et la
mise en œuvre du développement durable, il reste que, dans le contexte africain, le terme
« gouvernance » serait plus approprié. La gouvernance est souvent considérée comme le ciment qui lie
les piliers économique, social et environnemental et permet de traduire le développement durable dans
les faits. C’est aussi l’un des domaines essentiels du NEPAD qui recouvre les cinq aspects ci-après:
gouvernance politique, environnementale, démocratique et gouvernance d’entreprise.
La gouvernance est une vaste notion qui recouvre les institutions, les politiques, les coutumes, les
réseaux relationnels, les lois et les structures qui régissent et régulent la communauté et les biens
communs, la primauté du droit, la participation effective au développement, la transparence et
l’obligation de rendre compte dans tous les processus, le respect des citoyens et de leurs droits, la
légitimité de l’État, l’accès aux connaissances, à l’information et à l’éducation et l’émancipation
politique des citoyens pour renforcer la durabilité. Les politiques et les institutions identifient ceux qui
ont accès aux ressources naturelles et les autres et définissent comment et quand ces ressources sont
exploitées, gérées et protégées. Les droits des personnes, des groupes et des organisations en ce qui
concerne une ressource donnée peuvent varier et être inégaux, mais ils doivent être institutionnalisés si
l’ont veut que les ressources naturelles soient exploitées de manière durable. La mauvaise gouvernance
et la gestion irrationnelle accélèrent la dégradation de l’environnement, engendre l’inefficacité et des
pertes de productivité, aggravent la marginalisation sociale et favorisent l’accumulation des griefs qui
risquent d’entraîner des conflits armés.
Le NEPAD met en cause « les défaillances dans la conduite des affaires publiques, la corruption et la
mauvaise gouvernance » pour justifier le marasme socioéconomique de l’Afrique et souligne « qu’il ne
saurait y avoir de développement en l’absence d’une véritable démocratie, du respect des droits de
l’homme, de la paix et de la bonne gouvernance. » Il préconise donc une gouvernance économique,
politique, démocratique et d’entreprise rationnelle, notamment l’institutionnalisation des engagements
pris à différents niveaux. Dans le cadre de l’élaboration des indicateurs, la Commission du
développement durable a intégré certaines questions comme la prise de décisions intégrée, le
renforcement des capacités; la science et la technique; la sensibilisation et l’information du public; les
conventions et la coopération internationales; le rôle de la société civile; et les cadres législatifs en tant
qu’indicateurs institutionnels. Cependant, le présent cadre africain des indicateurs du développement
durable va au delà de ces questions et recouvre des aspects plus larges de la gouvernance, de la paix et
de la sécurité liés au développement pour tenir compte des aspirations et préoccupations de la région
exprimée par le NEPAD.
En bref, le développement durable est une processus de croissance et d’amélioration continues des
niveaux de vie, de la qualité de la vie, de la productivité, du bien-être de la population aux plans de
l’éduction, de la culture et de la politique, parallèlement à la préservation des ressources
environnementales tant du point de vue de la quantité qu’à celui de la qualité. On peut donc
11
Traduction non-révisée
l’appréhender comme une amélioration du bien-être économique, social et environnemental; une bonne
gouvernance; un développement des capacités humaines; la libération de la faim, des privations et des
menaces personnelles; la création de conditions propices permettant aux citoyens d’être créatifs,
d’utiliser leur ingéniosité et de se libérer de toute forme d’insécurité découlant de la marginalisation
sociale, du stress environnemental, de la pollution, de la sécheresse et de la désertification. Pour le
décideur politique, le développement durable signifie que les gains économiques doivent être
appréhendés en fonction du bien-être socioculturel de la population et de la préservation de l’intégrité
et de la diversité de la nature et de ses ressources. De même, il faut considérer les gains sociaux et la
conservation de l’environnement en fonction des avantages et des coûts économiques.
La notion de développement durable n’a pas été épargnée par les problèmes. En dépit de son élégance
conceptuelle et de son attrait politique, elle a été taxée d’opaque, excessivement théorique, trop
agrégative, très anthropocentrique et insouciante de la perte de liberté pour l’homme due à la protection
excessive de l’environnement (Sen 2001). Certains l’ont même considérée comme un luxe pour
l’Afrique, un continent aux prises avec des problèmes de survie, comme la famine, les réfugiés et les
conflits armés.
Pourtant, le développement durable n’est rien de plus qu’un mouvement continu vers un processus de
développement, d’amélioration, de changement et de transformation intégré et équilibré à court, moyen
et long terme à tous les niveaux de la société. Le développement durable n’a pas de fin. Il impose
d’agir sur le court, le moyen et le long terme de manière synchronisée, de sorte que les activités à
moyen terme s’appuient sur les activités à court terme et les actions à long terme complètent les
interventions à court et moyen termes. Il intègre également une approche flexible qui permet de
commencer par l’un ou l’autre problème essentiel de développement, notamment la réduction de la
pauvreté, la préparation aux catastrophes, l’accumulation de devises, ou le développement de
l’agriculture, de l’industrie et des industries extractives. La lutte contre les modes de consommation et
de production intenables et la transformation des comportements économique et sociaux, notamment
les pratiques agricoles extensives et la dépendance excessive de l’aide alimentaire pourraient également
servir de bons points de départ du processus de développement durable. Ce qu’il faudrait, c’est de
renforcer chaque point d’entrée par des programmes d’investissement robustes pour favoriser la
croissance économique, la transformation technique, l’amélioration du bien-être social, la
diversification des échanges commerciaux, le tourisme durable et le maintien des services et des
fonctions des écosystèmes. En fait, la généralisation et la mise en œuvre sur le terrain du
développement durable est un impératif politique, économique, social et environnemental pour
l’Afrique. Les potentialités pour la croissance et la transformation économiques socialement et
écologiquement durables existent bel et bien.
Les indicateurs contribuent à détecter et évaluer les changements à tous les niveaux du développement
durable, à mesurer leur influence réciproque, ainsi que les liens de causalité. Ces indicateurs doivent
refléter les progrès, ou les reculs, en matière de développement durable du point de vue des résultats et
de processus pour encourager les mesures de politique générale et les efforts concertés de tous les
secteurs de la société. Les indicateurs du développement durable facilitent l’analyse des causes de
l’absence de durabilité, notamment les politiques et les comportements humains afin d’aboutir à des
mesures visant à lever les contraintes et ouvrir la voie à un développement équilibré et intégré. L’une
des études sur ces indicateurs (Holdren et al., 1992) est arrivée à la conclusion suivante:
« …la liste de ce que l’on ne sait pas et de ce que l’on doit savoir pour remédier de manière complète
et rigoureuse à l’absence de durabilité est très longue. Dans le même temps, il y a un grand risque de
12
Traduction non-révisée
tomber dans le piège du scientifique en préconisant une recherche approfondie sans avoir suffisamment
mis en valeur ce que l’on sait déjà et les conséquences qui en découlent. »
Aussi, il faudrait évaluer systématiquement et périodiquement les progrès, ou les reculs, en matière de
développement durable pour produire suffisamment de connaissances afin de faciliter la prise de
décisions. Le présent cadre des indicateurs du développement durable envisage l’évaluation
(économique, sociale, environnementale et au plan de la gouvernance) comme un instrument à double
usage pour: i) comprendre les conditions particulières de l’Afrique et ses problèmes de développement
à partir desquels les indicateurs seront mis au point et ii) utiliser efficacement les indicateurs pour
déterminer la position de la région sur la voie du développement durable.
4.
Évaluation et mesure du développement durable
L’évaluation du développement durable fait partie intégrante de l’élaboration des indicateurs du
développement durable. Elle facilite la détermination des conditions initiales du développement
durable, mesure les changements dans le temps et l’espace, identifie les moteurs du changement
(déclencheurs et amplificateurs), recense les actions et les réactions (réponses), ou effet d’entraînement,
et intègre tous les acteurs au processus. En fait, l’un des évènements majeurs de la période qui a suivi la
CNUED a été l’évolution de la notion « d’évaluation », tant au niveau théorique que pratique, en
passant d’un outil pour « détecter les défauts » (inspection) à un instrument qui facilite la prise de
décisions, l’apprentissage et la réflexion. D’abord fondée sur l’évaluation technique et quantitative des
résultats (produits et impacts), elle a évolué vers des évaluations qualitatives participatives (processus).
Ces efforts ont été renforcés par un engagement croissant à créer une culture de l’évaluation et à
institutionnaliser les évaluations en tant que parties intégrantes de l’élaboration des politiques et de la
planification.
En plus de l’analyse des coûts et des avantages, les responsables du développement disposent d’un
éventail d’outils d’évaluation parmi lesquels: l’évaluation de l’impact sur l’environnement, l’évaluation
stratégique de l’environnement, l’évaluation de la sécurité de l’environnement; l’évaluation du risque
environnemental, l’évaluation de la pauvreté, les évaluations de la biodiversité, l’évaluation de la
vulnérabilité, l’évaluation de l’écosystème du Millénaire et l’évaluation durable. Tous ces instruments
visent un même objectif: soutenir les politiques et programmes de développement en temps voulu pour
favoriser et réaliser le développement durable, ce qui correspond à l’objectif des indicateurs de
développement durable.
L’évaluation de l’écosystème du Millénaire2 est peut-être la plus grande et la plus importante entreprise
couvrant l’ensemble de la planète. Elle a permis d’avoir une idée générale de l’état des différents
écosystèmes, des causes de leur dégradation et de ses conséquences sur le bien-être humain et le
développement économique, ainsi que sur les options possibles pour préserver l’intégrité et la diversité
des écosystèmes et de leurs contributions au développement durable et à la satisfaction des besoins de
la population. Elle a été effectuée avec la participation des pouvoirs publics, du secteur privé, des
organisations non gouvernementales et des scientifiques et a considérablement influé sur la coopération
internationale pour le développement et sur les relations entre pays.
2
Évaluation de l’écosystème du Millénaire - Ecosystèmes et bien-être humain: le cadre d’évaluation propose la définition
suivante : i) écosystème – unité fonctionnelle dynamique et complexe de la flore, de la faune et des micro organismes dans
les différents paysages; ii) services des écosystèmes – alimentation, habitat, régulation du climat, filtrage des polluants,
recyclage des nutriments, services culturels; iii) bien-être des écosystèmes – intégrité et diversité de la nature, survie de
l’espèce humaine.
13
Traduction non-révisée
L’évaluation de l’impact environnemental est le plus ancien instrument d’évaluation de
l’environnement qui a été mis au point à la fin des années 60 par l’ Environment Protection Agency des
États-Unis. C’est un processus très structuré pour identifier, prévoir, évaluer et atténuer les
conséquences environnementales et sociales des projets ou activités envisagés. De nos jours, les
évaluations portent sur l’impact social et sont souvent qualifiées d’évaluations de l’impact
environnemental et social. La mise au point de l’évaluation stratégique de l’environnement durant les
quinze dernières années représente une étape importante dans la recherche d’un système pour
l’évaluation des activités de développement. Cet instrument est un processus d’intégration systématique
des préoccupations en matière d’environnement aux politiques, plans et programmes à l’aide d’un
ensemble d’outils, au lieu d’une méthode unique, fixe et prescriptive, comme c’est le cas pour
l’évaluation de l’impact environnemental. L’objectif premier de cette évaluation stratégique consiste à
évaluer les conséquences environnementales des politiques, plans ou programmes proposés et,
inversement, les contraintes imposées au développement par les considérations liées à l’environnement
afin d’influer sur ces politiques et programmes pour intégrer les préoccupations d’ordre
environnemental au stade le plus précoce et le plus approprié de la prise de décisions. Même s’il est
encore aux tous premiers stades de son application en Afrique, cet instrument favorise l’adoption
d’approches flexibles, adaptatives et diversifiées correspondant au niveau et à la portée de la prise de
décisions, aux différents secteurs et aux conséquences sur l’environnement et contribue à renforcer
l’engagement des parties intéressées pour une meilleure gouvernance.
La combinaison des méthodes respectives de l’évaluation de l’impact environnemental et social et de
l’évaluation stratégique de l’environnement (connue sous l’appellation d’évaluation environnementale)
permet pratiquement de traiter les questions de développement durable de manière détaillée. Ce n’est
toutefois pas un instrument parfait. Au nombre des lacunes des méthodes actuelles d’évaluation de
l’environnement, on peut citer notamment: l’absence de prise de conscience et le manque d’appui
politique; la faiblesse des connaissances; l’intérêt excessif pour les préoccupations d’ordre biophysique,
l’orientation technique et le caractère arbitraire; la complexité excessive des problèmes à résoudre
(polluants visibles et invisibles, court et long terme, impacts sur les communautés et à l’échelle
nationale); et inefficacité (perte de biodiversité, inégalité des revenus, pauvreté, changement
climatique, appauvrissement de la couche d’ozone, pertes et pollution des aquifères, etc.) qui rend la
remise en état trop coûteuse (Gibson 2005).
Les méthodes et les processus respectifs de l’évaluation de l’impact environnemental, de l’évaluation
de l’impact social et environnemental et de l’évaluation stratégique de l’environnement ont été
remplacés par certains instruments comme l’évaluation du risque environnemental qui permet
d’estimer la probabilité de changements inattendus et progressifs qui touchent les espèces et les
écosystèmes, notamment les sécheresses graves, le déboisement, les inondations, etc.); l’évaluation de
la sécurité environnementale qui examine le lien entre le changement environnemental, les griefs et
l’instabilité politique ou les conflits; l’évaluation du risque climatique qui mesure le risque encouru par
la population et les écosystèmes par suite du changement et de la variabilité climatiques; l’évaluation
de la vulnérabilité, etc. représentent autant de contributions à l’évaluation des progrès accomplis sur la
voie du développement durable. Presque tous les pays qui ont mis en œuvre des stratégies nationales de
réduction de la pauvreté effectuent des évaluations périodiques de la pauvreté. Ces évaluations ont
contribué à améliorer l’ordre des priorités, le contenu des programmes et la contribution des DSRP au
développement durable.
En dépit des améliorations apportées aux méthodes d’évaluation de l’environnement et de l’affinement
des évaluations de la pauvreté et de la vulnérabilité, le besoin de détecter avec précision et de manière
intégrée les changements dans les domaines économique, social et environnemental a donné une
14
Traduction non-révisée
nouvelle forme à l’évaluation de la durabilité. Ces améliorations se sont également avérées insuffisants
et inefficaces, sachant que les clivages sociaux, la marginalisation économique, la pauvreté, la
vulnérabilité au risque climatique demeurent inchangés (Gibson 2005). Les évaluations de la
vulnérabilité visent à analyser le contexte politique, économique, social et environnemental
(engagement pour la durabilité), à faire participer les principaux acteurs de manière transparente et
engagée, concentrer l’attention sur les réalisations les plus importantes et, surtout, renforcer la maîtrise
nationale des processus et des résultats. Cependant, l’évaluation de la durabilité demeure une tâche
complexe qui doit être menée à un stade très précoce du processus de conceptualisation et de mise au
point.
L’évaluation consiste à mesurer de manière intégrée les changements intervenus au niveau de l’objet à
évaluer, dans ce cas le développement durable ou ses quatre aspects (économie, société, environnement
et gouvernance). Il existe une relation à double sens entre les indicateurs et l’évaluation: les indicateurs
servent à effectuer des évaluations et ces dernières contribuent à produire des indicateurs et influent sur
la nature et la forme des indicateurs. Cependant; l’élaboration des indicateurs a vu sa portée élargie, par
exemple au niveau technique pour: a) évaluer – établir des références et identifier les problèmes; b)
établir des priorités, formuler des plans et programmes – définition des buts et objectifs, élaboration des
plans et programmes – mettre au point; c) définir les relations (matrices des intrants et extrants),
gagnant-gagnants, compromis; et d) suivre la mise en œuvre—suivi, apprentissage et amélioration.
Mais, avant tout, pourquoi avons-nous besoin des indicateurs?
5.
Indicateurs du développement durable: mettre à profit les connaissances et les pratiques
disponibles
5.1
Qu’est-ce que des indicateurs du développement durable et en quoi diffèrent-ils des
indicateurs classiques?
Les indicateurs du développement durables montrent de manière intégrée l’état du bien-être
économique, social et environnemental et les changements intervenus dans un secteur, un système, une
institution, une communauté, un pays, une région ou un continent. Présentés souvent sous forme de
données tabulaires, de graphiques, de textes et de cartes, les indicateurs fournissent des références et
contribuent à évaluer les résultats, c’est à dire la situation actuelle d’un pays, d’un secteur ou d’une
institution par rapport à celle qui était la leur quelques mois ou quelques années auparavant, à
déterminer le sens de la progression; à mesurer le degré de durabilité (intégration des objectifs
économiques, sociaux et environnementaux), à situer l’état d’avancement de la réalisation des buts et
objectifs visés par un secteur ou un pays donné, à identifier les faiblesses et à décider des mesures à
prendre. Les indicateurs facilitent également la définition des objectifs, le suivi de l’application des
plans et programmes, la prise de mesures appropriées en matière d’orientation et de gestion, les
comparaisons entre les différents secteurs, pays ou régions, ainsi que la recherche et l’analyse des
politiques en contribuant à identifier les problèmes. Pour les décideurs politiques, les indicateurs
constituent un instrument de communication très pratique pour évaluer et exprimer l’efficacité relative
(ou la nécessité) des politiques, ainsi que les résultats obtenus par les dirigeants politiques élus
(responsabilité politique). Les indicateurs numériques fournissent souvent aux décideurs les
informations les plus utiles et les plus compréhensibles. En Afrique et dans d’autres pays en
développement où les données sont rares, les informations qualitatives sont indispensables pour
comprendre la situation d’un secteur ou d’une communauté et suivre les progrès accomplis.
Étant donné que le développement durable est la recherche d’un développement intégré et équilibré
dans tous les secteurs, pour toutes les générations et en tous lieux, les indicateurs prennent un caractère
15
Traduction non-révisée
intersectoriel et multiforme, de sorte que les progrès ou les reculs d’un secteur donné sont exprimés en
relation avec les changements dans d’autres secteurs. Parmi ce type d’indicateurs, on peut citer la
croissance économique évaluée à travers les changements du PIB ajustés en fonction de la dégradation
de l’environnement et de l’inégalité des revenus au lieu du PIB ordinaire; le passage du carburant avec
plomb au carburant sans plomb; le ratio de l’énergie renouvelable utilisée à un taux renouvelable par
rapport à l’énergie non renouvelable, au lieu de la consommation totale d’énergie d’un pays donné; et
le pourcentage de terres agricoles en hectares gérés de manière durable au lieu de la surface totale
cultivée.
Les indicateurs du développement durable diffèrent des indicateurs classiques du progrès économique,
social et environnemental en ce qu’ils doivent signaler les forces et les faiblesses des liens entre la
croissance économique, le bien-être social et la protection de l’environnement. Ainsi, le PIB est
universellement utilisé pour évaluer la croissance économique, mais on ne peut pas le considérer
comme un indicateur du développement durable, étant donné qu’il considère, entre autres, l’érosion du
capital naturel ou la dégradation des ressources de l’environnement résultant de l’activité économique
comme un revenu. En d’autres termes, dans le calcul classique de PIB, un arbre en place n’aura de
valeur qu’une fois coupé et intégré au processus de production (ou lorsqu’il génère une activité
économique). Par ailleurs, étant donné que le PIB prend en compte toutes les transactions monétaires,
les activités qui déprécient le capital humain et la qualité de la vie comme la délinquance, le divorce et
les catastrophes naturelles, sont considérés comme des gains économiques. Le PIB augmente
également avec les activités qui polluent l’atmosphère ou les océans et les récifs de corail et les
dépenses engagées par la société pour la remise en état. Au lieu du PIB, on peut considérer comme
indicateur du développement durable l’indicateur du progrès véritable qui permet d’ajuster le PIB en
fonction des changements (dégradation ou amélioration) du capital humain et naturel.
Les indicateurs du développement durable permettent d’évaluer les intrants, les processus, les produits
et les résultats. Les indicateurs des intrants évaluent les ressources (humaines, matérielles et
financières) consacrées à un programme ou une intervention donnés, par exemple, le budget prévu, le
nombre de travailleurs requis, la quantité d’engrais utilisée, etc. Les indicateurs des résultats mesurent
la quantité de biens et services produits, mis sur le marché et consommés. Étant donné que le
développement durable est un processus d’interaction entre les facteurs économiques, sociaux,
écologiques et institutionnel ou politiques, les indicateurs des processus jouent un rôle déterminant
dans l’évaluation des progrès accomplis en matière de durabilité et/ou d’efficacité des services et des
biens des programmes. On peut citer, à titre d’exemple, le degré de participation au développement:
identification des problèmes, établissement des priorités, conception et mise au point d’une stratégie à
long terme, égalité entre les hommes et les femmes, capacités institutionnelles et application des
politiques; et le degré d’appropriation au niveau local.
Les indicateurs du développement durable permettent également d’évaluer les facteurs de pression,
l’état ou la situation, les réactions, les effets ou impacts et les mesures d’atténuation. À titre d’exemple,
dans le domaine de l’eau potable, les indicateurs du développement durable concernent: les ponctions
sectorielles (pourcentage, m3)—mesure du facteur de pression; la consommation d’eau par habitant
(m3) – mesure de l’état ou de la situation; quantité d’eau disponible par habitant (m3) – mesure des
effets ou de l’impact; et augmentation de la proportion de la population ayant accès à l’eau potable
(pourcentage) – mesure d’atténuation.
Les indicateurs du développement durable prennent en compte les besoins des différents secteurs et des
décideurs, notamment dans les institutions politiques, les université et les centres de recherche, des
communautés et de leurs organisations, du secteur privé pour les décisions d’investissement, des
16
Traduction non-révisée
médias et de la communauté internationale du développement. À titre d’exemple, les indicateurs
destinés aux décideurs peuvent servir à identifier les domaines qui posent problème et les maillons
faibles, à établir des références et des objectifs en matière de politiques, à suivre la mise en œuvre et à
organiser les campagnes politiques.
Toutefois, pour pouvoir être exploitées pour la prise de décisions, les données relatives aux indicateurs
doivent être précises, fiables et collectées le plus souvent possible pour faciliter la prise de décisions à
tous les niveaux possibles et en tous lieux. Dans certains domaines, la qualité et la précision des
données statistiques peuvent être plus importantes pour les décideurs que la quantité ou la portée. Dans
d’autres cas, il se peut qu’il faille utiliser les indicateurs qualitatifs ou que la portée des données
statistiques moins précises ait davantage de valeur. Les informations ou données devraient être
disponibles au moment voulu. En Afrique, où les offices nationaux de statistiques sont peu performants
et l’infrastructure économique et sociale limitée, la qualité et la portée des données de base sont
nécessairement faibles. Les processus de prise de décisions devaient donc tenir compte de l’imprécision
des données et des dispositions doivent être prises en conséquence. En fait, il existe une relation étroite
entre la conformité et la fiabilité des données et le niveau de développement technique du pays
concerné. Le type, la qualité et la série d’indicateurs utilisés varient selon que les pays sont développés
ou en voie de développement.
5.2
Évaluation de la performance et suivi du développement durable: principales
nouveautés aux niveau mondial et régional
Plusieurs institutions ont lancé des programmes pour évaluer la performance et le développement
durable, notamment à l’échelle nationale, parmi lesquels on peut citer:
•
L’indicateur du progrès véritable (IPV) – mis au point par la Banque mondiale, cet
indicateur évalue la durabilité du bien-être économique général d’un pays en ajustant le
PIB en fonction des coûts sociaux (délinquance, accidents de la route, transport en
commun, éclatement de la famille, perte du temps de loisirs, sous emploi) et les coûts
environnement (réduction de la pollution domestique, pollution de l’eau et de l’air,
nuisances sonores, pertes de zones humides, perte de terres agricoles, érosion des
ressources non renouvelables, dégâts écologiques à long terme, appauvrissement de la
couche d’ozone et perte des forêts anciennes). L’IPV n’a pas encore été accepté et
appliqué à l’échelle mondiale (Banque mondiale 2005).
•
Épargne intérieure véritable (EIV). L’épargne et l’investissement évalués de manière
classique se fondent sur le revenu en tenant compte de la dépréciation du capital physique
à l’exclusion du capital naturel et humain. Mis au point par la Banque mondiale, cet
indicateur vise à détecter les changements dans toutes les formes de capital: capital
physique (produit en appliquant les compétences et le savoir humains au capital naturel);
capital humain (ensemble des potentialités – capacités productives héritées ou acquises) et
capital naturel (ressources naturelles et services de l’écosystème) (Banque mondiale
2005).
•
Empreint écologique: mesure la durabilité en calculant les besoins de la consommation
humaine de la surface terrestre en additionnant les quantités d’énergie et de ressources
renouvelables, à l’exclusion des minéraux, consommées par une société donnée (du
niveau national à celui de la communauté, du ménage, du secteur ou de l’entreprise). Cette
consommation est ensuite convertie en une unité de surface commune: superficie des
17
Traduction non-révisée
terres productives et de l’espace marin nécessaires pour fournir ces ressources et absorber
le dioxyde de carbone émis par les combustibles fossiles. (Réseau d’empreinte mondial).
•
Indice du développement humain (IDH)—Mis au point par le PNUD, cet indice évalue le
progrès à l’échelle nationale au moyen de trois indicateurs socioéconomiques, à savoir la
longévité, les connaissances et le niveau de vie. Il est souvent utilisé comme substitut au
PIB, même s’il n’est pas encore accepté par l’ensemble de la communauté scientifique et
intégré au niveau national. Il nécessite d’importants investissements dans les offices
nationaux de statistiques pour leur permettre de produire les données requises pour établir
l’indice.
•
Indice de la durabilité environnementale. Élaboré par le Yale University Center for
Environmental Law and Policy (centre du droit et des politiques de l’environnement de
l’université de Yale) et le Center for International Earth Science Information Network
(centre pour le réseau d’information sur les sciences de la terre) de l’université de
Columbia, il sert à estimer la durabilité de l’environnement à travers la capacité des pays à
protéger l’environnement en mesurant « les réserves en ressources naturelles, les niveaux
de pollution passés et présents, les mesures prises pour gérer l’environnement et la
capacité de la société d’améliorer sa performance dans le domaine de l’environnement. »
L’évaluation s’articule autour des cinq thèmes ci-après: systèmes d’environnement,
réduction de la pression sur l’environnement, capacité de la société et des institutions à
relever les défis liés à l’environnement et intendance planétaire.
•
Indicateurs de recherche sur la gouvernance (Governance Research Indicators Country
Snapshot) (GRICS). Mis au point par la Banque mondiale, cet indicateur évalue la
manière dont les « gouvernements » sont choisis, suivis et remplacés; la capacité du
gouvernement à élaborer et appliquer efficacement des politiques rationnelles; et le
respect des citoyens et l’état des institutions qui régissent les relations économiques et
sociales en s’appuyant sur six aspects de la gouvernance: liberté d’expression et
responsabilité; stabilité politique et absence de violence; efficacité des pouvoirs publics,
qualité de la réglementation; primauté du droit; et lutte contre la corruption (Banque
mondiale 2009).
•
Critères pour un tourisme mondial durable. Cet indice, qui a été élaboré par l’OMT et le
Partenariat pour les critères pour un tourisme mondial durable, propose un cadre pour
orienter les nouvelles pratiques en matière de tourisme durable et aide les entreprises, les
consommateurs, les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les
établissements d’enseignement supérieur à faire en sorte que le tourisme soit profitable
aux communautés locales et à l’environnement au lieu de leur être préjudiciable.
D’autres efforts ont également été déployés par différentes organisations pour élaborer des outils pour
suivre les progrès, ou les reculs, enregistrés en matière de développement durable, parmi lesquels on
peut citer:
•
Le baromètre de la durabilité. Mis au point par l’UICN - Union mondiale pour la nature et
le CRDI, cet instrument se fonde sur le principe selon lequel la croissance économique et
le bien-être social et environnemental sont indissociables et font partie intégrante de ce
que les auteurs appellent « l’œuf » du développement durable. Il comprend notamment
une échelle pour mesurer les résultats qui comporte trois mentions (souhaitable,
18
Traduction non-révisée
acceptable, inacceptable) pour vérifier que l’écosystème et le bien-être humain se
soutiennent mutuellement.
•
Tableau de bord de la durabilité: tirant son nom d’un équipement pour automobiles et
présenté sous formes visuelle, cet instrument illustre les relations complexes entre les
questions économiques, sociales et environnementales en indiquant les résultats (progrès
ou recul) en matière de durabilité. Ce tableau de bord présente également l’ensemble des
indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le développement et assure les fonctions ciaprès: évaluation des résultats au moyen d’indicateurs individuels et d’indices généraux;
comparaison entre pays à l’aide de courbes de distribution et de cartes; comparaison avec
des groupes de pays; et analyse de liaison et diagrammes.
•
Comptabilité des ressources naturelles et bilan matières/bilan énergétique. La comptabilité
des ressources naturelles mesure les échanges physiques entre l’économie et
l’environnement et les changements des stocks de matières premières, comme les
minéraux ou le bois, le bilan matières/bilan énergétique enregistre les flux de matières et
d’énergie entre l’environnement et l’économie et le retour à l’environnement sous forme
de pollution et de déchets.
On peut également évaluer les progrès en matière de durabilité au moyen de rapports périodiques sur
les tendances, les changements et l’interaction entre les volets économique, social et environnemental
du développement durable. Le présent cadre des indicateurs du développement durable s’appuiera sur
les trois grandes publications mondiales ci-après: Global Environnement Outlook, African
Environment Outlook, et Global Biodiversity Outlook.
•
La revue African Environment Outlook est une publication phare de l’AMCEN, avec
l’appui du PNUE son institution de tutelle. Publiée pour la première fois en 2002, elle est
devenue la source de données détaillées sur l’environnement et le développement en
Afrique la plus fiable, la plus influente et la plus sûre. Paraissant tous les quatre ans, elle
mesure l’état de l’environnement, des tendances, des menaces, des opportunités et
questions nouvelles au niveau national, sous régional et régional. « Quelques 22 pays et
cinq sous régions ont présenté leur rapport sur les perspectives en matière
d’environnement en utilisant la méthode de l’African Environment Outlook » (PNUE
2006). Grâce à sa liste complète de thèmes, de questions prioritaires, d’indicateurs
avancés, de type d’indicateurs, et à sa bibliographie, cette revue est une référence fiable
pour le présent travail sur les indicateurs du développement durable.
•
Global Environment Outlook. Publication phare du PNUE, cette revue est un rapport
détaillé sur l’état de l’environnement mondial, les tendances, les défis et la voie à suivre
pour améliorer la gestion de l’environnement. Lancée juste après la publication d’Action
21, elle en est à sa cinquième année d’existence et le cinquième numéro devrait paraître en
2012. L’une des caractéristiques qui distingue cette revue est qu’elle utilise un large
éventail de données et une méthode fortement axée sur la participation et la consultation
en faisant appel à des scientifiques de renom, à des experts de l’environnement et à des
décideurs politiques de premier plan dans le cadre d’un réseau bien coordonné de centres
de collaboration.
19
Traduction non-révisée
•
Global Biodiversity Outlook. Cette revue est la principale publication de la Convention
sur la diversité biologique qui en est à son troisième numéro. S’appuyant sur de
nombreuses sources d’information, elle présente l’état et les tendances de la biodiversité et
de l’application de la Convention et propose des stratégies pour lever les obstacles qui
entravent la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, ainsi que le partage
équitable des avantages de l’exploitation des ressources génétiques.
•
Performance Review and Assessment of the Implementation System. Élaboré par la
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, cet instrument sert à
suivre et évaluer l’application de son Plan et du cadre stratégiques décennaux. Il
comprend 18 indicateurs de performance et 11 indicateurs d’impact. Même s’ils
demandent à être affinés, les indicateurs d’impact indiquent les conditions de subsistance
des populations touchées, l’état des écosystèmes et les avantages au niveau mondial
découlant de l’application du Plan stratégique décennal.
Ces mesures et rapports sur les résultats constituent des sources d’information et des indicateurs de
grande valeur. Leur contribution à la mise au point du présent cadre des indicateurs du développement
durable varie en fonction du degré de pertinence pour l’Afrique, de la disponibilité des données, du
niveau d’agrégation et de la facilité d’utilisation. African Environment Outlook est la source
d’information la plus pertinente et la plus importante pour ce travail, mais les deux autres publications
(Global Environment Outlook et Global Biodiversity Outlook) ont également apporté une contribution
non négligeable.
Depuis sa première publication au début des années 90, l’approche globale de l’indice du
développement humain a eu un effet marquant sur la vision du progrès social des praticiens du
développement, des chercheurs et des universitaires. De même, ECOFOOT a largement influé sur la
manière dont les citoyens considèrent leur mode de consommation par rapport aux ressources de la
terre. Il ne fait pas de doute que l’indicateur de la durabilité environnementale et les indicateurs de
recherche sur la gouvernance (GRICS) ont joué un rôle important dans la sensibilisation à l’échelle
mondiale et la comparaison entre les différents pays. Cependant, ces indicateurs n’ont pas été très utiles
pour la prise de décisions en matière de développement à l’échelle nationale. « Au lieu de présenter un
aperçu global du développement durable, nombre de ces indicateurs sont axés sur l’aspect
environnemental du développement durable et de gestion des ressources, par exemple l’empreinte
écologique » (Commission du développement durable 2007). Le présent travail sur les indicateurs du
développement durable vise à mettre au point un cadre d’indicateurs à la fois pertinent et convivial.
5.3
Caractéristiques des bons indicateurs
La question de savoir quels sont les bons indicateurs, ou indicateurs rationnels, du développement
durable a été largement débattue. Cependant, on s’accorde de plus en plus sur les caractéristiques
communes à tous les bons indicateurs, à savoir la pertinence, la fiabilité, la cohérence, la rentabilité et
la disponibilité. Ainsi, dans sa publication intitulée « Indicateurs du développement durable: directives
et méthodologies d’octobre 2007 » troisième édition, la Commission du développement durable a
présente neuf caractéristiques d’un indicateur de qualité:
•
Portée essentiellement nationale ;
•
Capables d’évaluer les progrès en matière de développement durable ;
20
Traduction non-révisée
•
Limités en nombre, mais non exhaustifs et adaptables aux besoins futurs ;
•
Pouvant couvrir Action 21 et tous les aspects du développement durable ;
•
Compréhensibles, clairs et sans ambiguïté ;
•
Conçus de manière rationnelle;
•
Exprimant, autant que possible, un consensus international ;
•
Faciles à élaborer par les autorités des différents pays ; et
•
Fondés sur des données d’un bon rapport coût/efficacité et de qualité reconnue.
À titre d’exemple, le rapport sur le développement durable de la CEA utilise les critères ci-après:
•
Facilité d’évaluation ;
•
Disponibilité ;
•
Utilité ;
•
Sensibilité ;
•
Facilité d’utilisation ;
•
Fiabilité ;
•
Validité ;
•
Pertinence au plan de politiques et rentabilité.
On peut ajouter à cette liste les caractéristiques ci-après3 de ce que l’on considère comme de bons
indicateurs :
3
•
Représentent ou couvrent les parties les plus importantes du secteur ou problème
considéré ;
•
Indiquent les tendances à terme et les différences entre les lieux et les groupes humains ;
•
Intersectoriels: l’indicateur reflète les progrès, ou le recul, en matière de croissance
économique dans le contexte des changements environnementaux et sociaux ou la
protection de l’environnement et les changements sociaux dans le contexte des facteurs
économiques ;
•
Cohérents: pleinement intégrés, adaptés et/ou choisis par les organisations nationales en
fonction de la situation.
Voir http://www.sustainablemeasures.com/Indicators/index.html
21
Traduction non-révisée
Il est évident que tous les critères susmentionnés sont importants. Pour les besoins de la présente étude,
on utilisera les critères ci-après:
•
Pertinence par rapport au développement durable (indique l’état, évalue les progrès, la
planification et la gestion et reflète les progrès, ou le recul, en matière de croissance
économique dans le contexte des changements environnementaux et sociaux ou la
protection de l’environnement et les changements sociaux dans le contexte des facteurs
économiques;
•
Efficacité – fournit des données essentielles représentant ou couvrant tous les aspects du
des questions, secteurs ou problème de développement durable;
•
Fiabilité – confiance dans les données fournies;
•
Compréhensibles pour les profanes, clairs, sans ambiguïté et rationnels au plan théorique;
•
Disponibilité– accessibles à l’endroit et au moment voulus et fondés sur des données
facile à obtenir permettant la collecte d’informations complémentaires pour combler les
éventuelles lacunes en temps opportun et à un coût raisonnable;
•
Indication des tendances à terme et des différences entre les lieux et les groupes humains;
et
•
Cohérents avec les pratiques actuelles des institutions multinationales de développement
et de financement et celles de nombreux pays
5.4
Sources des indicateurs: données qualitatives
Où pouvons-nous trouver ces indicateurs? C’est l’une des questions essentielles qui se posent lors de
l’élaboration des indicateurs. Les données de base constituent la source de la plupart des indicateurs et
sont généralement obtenues comme suit:
•
Documents administratifs – les autorités nationales et locales (municipalités), ministères
de l’agriculture, de l’environnement, de la santé du transport et de l’énergie; services des
douanes, banques commerciales et centrales pour les importations et les exportations.
•
Enquêtes de terrain et/ou recensements – généralement organisés par un service de
statistiques. Par exemple, les recensements de la population, les enquêtes sur le revenu et
les dépenses des ménages, les enquêtes sur la production agricole, les enquêtes
industrielles, etc. constituent autant de sources importantes d’indicateurs. Les enquêtes et
les recensements réalisés par les offices centraux de statistiques s’appuient, dans la plupart
des cas, sur une méthodologie scientifique rationnelle et universellement reconnue qui
assure la fiabilité des données. Il est également possible d’obtenir ce type de données à
partir de séries chronologiques à mesure que les offices centraux de statistiques effectuent
des enquêtes périodiques.
•
Organismes de cartographie et de télédétection – fournissent des cartes et des images
prises par satellite.
22
Traduction non-révisée
•
Organisations internationales – données climatiques, termes de l’échange, investissement
direct étranger.
•
Études d’évaluation et recherche de terrain – même si elles sont, le plus souvent
ponctuelles, les études effectuées par des chercheur individuels, des instituions
universitaires, des centres de recherche, des organisations de la société civile et, dans
certains cas, le secteur privé, sont d’importantes sources de données.
Il va de soi que les chiffres sont des outils efficaces pour transmettre des messages et relater un
évènement. C’est ainsi que des chiffres placés sur des tableaux et des graphiques peuvent raconter, en
un clin d’œil, une histoire s’étalant sur plusieurs générations. Toutefois, en Afrique où les données
statistiques sont rares, il est courant de tomber sur des secteurs et des institutions dont les activités de
suivi de la planification et des programmes sont paralysées par l’absence de données. L’une des règles
empiriques de l’élaboration des indicateurs consiste à ne jamais renoncer. Il faut tout faire pour
compléter les indicateurs qualitatifs par des indicateurs généraux et des indicateurs qualitatifs. Ces
derniers sont aussi importants que les indicateurs quantitatifs.
Ainsi, la planification participative, l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques et, en général,
la prise de décisions en matière de développement dans le cadre de laquelle les boucles de rétroaction
sont maintenue en état de fonctionner, sont des indicateurs vitaux. Comme on l’a vu plus haut, le
développement durable est un processus continu qui vise à i) améliorer la croissance, le niveau de vie,
la qualité de la vie, la productivité et le bien-être de la population dans les domaines de l’éducation, de
la culture, et de la politique; et ii) à assurer l’équité au sein et entre les générations, rechercher des
stratégies mutuellement bénéfiques, à renforcer les partenariats, à faire des compromis prudents,
notamment en sacrifiant les intérêts à court terme au profit d’avantages à long terme plus importants,
tout en maintenant et en améliorant la quantité et la qualité des ressources de l’environnement.
D’aucuns prétendent que la mesure effective du développement durable, aussi complexe qu’elle puisse
être, peut être inutile et qu’il faut plutôt suivre les progrès accomplis en la matière à l’aide d’indicateurs
généraux.
5.5
Utilisation du cadre et des indicateurs élaborés au niveau mondial
Durant les deux décennies écoulées, le système des Nations Unies et d’autres organisations ont
beaucoup travaillé sur le développement durable à l’échelle mondiale. Le chapitre 40 d’Action 21
encourage les pays, les organisations gouvernementales et non gouvernementales à élaborer et
identifier des indicateurs du développement durable, à harmoniser leurs efforts aux niveaux régional et
mondial et à fonder la prise de décisions en matière de développement sur des données précises et
fiables et des informations rationnelles.
La Commission du développement durable de l’ONU, qui est l’institution la plus autorisée s’agissant
des questions du développement durable, a publié en 2007, la troisième édition du document intitulé
« Indicateurs du développement durable: directives et méthodologies »; Cette dernière série
d’indicateurs est le résultat « des essais, de l’application et de l’utilisation à grande échelle des deux
précédentes séries d’indicateurs du développement durable dans de nombreux pays » (Commission du
développement durable de l’ONU 2007). Ce document identifie les quatre cadres suivants:
•
Impulsion-état-impact-réaction. Ce cadre montre les relations de cause à effet, la manière
dont les différents facteurs influent les uns sur les autres et facilite le choix des facteurs à
prendre en compte et des indicateurs à utiliser. Les indicateurs de la pression ou de
23
Traduction non-révisée
l’impulsion montrent les processus ou les activités qui influent de manière positive ou
négative sur le développement durable comme, par exemple, le changement climatique ou
les droits de propriété, alors que les indicateurs de l’état reflètent l’état de la pauvreté, des
forêts, des récifs de corail, etc.. Les indicateurs de réaction montrent comment les
autorités, les communautés et les citoyens réagissent aux facteurs de pression et, surtout,
comment ils se comportent face aux conséquences négatives et aux évènements positifs et
aux décisions qu’ils ont prises. La Commission du développement durable a mis fin à
l’utilisation de ce cadre car « il ne permet pas de prendre en compte les relations
d’interdépendance complexes entre les différentes questions; le classement des indicateurs
(impulsion, état et réaction) est souvent ambiguë; il comporte des incertitudes en ce qui
concerne les liens de causalité; et il ne met pas suffisamment en valeur les relations entre
les indicateurs et les questions de politique générale » (UNCSD 2007).
•
Cadres fondés sur les questions ou les thèmes. Mis au point depuis quelques années et très
largement utilisés, ces cadres consistent à classer et grouper les indicateurs en fonction de
différentes questions ou thèmes liés au développement durable en tenant compte de la
pertinence au plan des politiques. Ils contribuent à « lier les indicateurs aux processus et
objectifs en matière de politique » (ONU 2007); à transmettre « un message clair et direct
aux décideurs et à faciliter la communication avec le public et sa sensibilisation », à suivre
les progrès en matière de développement durable et sont « suffisamment flexibles pour
ajuster les nouvelles priorités et les objectifs en matière de politiques au fil du temps ».
(ONU 2007).
•
Cadres fondés sur le capital. Ces cadres sont conçus pour « calculer la richesse nationale
en tant que fonction de la somme des différents types de capital et de leurs interactions,
notamment le capital financier et les biens d’équipement produits, ainsi que les capitaux
naturel, humain, social et institutionnel » (ONU 2007). Ces cadres facilitent permettent de
déterminer facilement la manière dont se déroule le développement et sa durabilité, de
recenser les ressources disponibles et la manière dont elles doivent être gérées. Cependant,
ces cadres ne sont peut-être pas tout à fait adaptés à l’Afrique où les données sont
insuffisantes, « étant donné qu’ils exigent que toutes les formes de capital soient
exprimées dans les mêmes termes, en général des termes monétaires » (ONU 2007).
•
Cadres de comptabilité. Ils servent à calculer le total des biens et services produits par un
pays, par exemple le produit intérieur brut, à partir des données obtenues des sources
primaires, des enquêtes (production agricole, dépenses des ménages). La Commission de
statistique de l’ONU, institution mondiale spécialisée reconnue qui a mis au point le
Système de comptabilité nationale (SCN) pour estimer le PIB, le PNB, l’épargne et
l’investissement nationaux, vient d’élaborer le Système de comptabilité intégrée
environnementale et économique (SCEE).
Le SCEE prend en compte l’érosion de l’environnement lors de l’estimation de la production et de la
demande et comprend les comptes exprimés en termes monétaires et physiques. Il permet également de
« mettre en place une base de données commune à partir de laquelle on peut produire de manière
constante, quelques uns des indicateurs du développement durable les plus communs dans les domaines
économique et environnemental » (Commission du développement durable 2007). « Plusieurs pays
utilisent ce système qui va être proposé en tant que norme statistique internationale » (Commission du
développement durable2007). En Afrique, notamment en Tanzanie, en Ouganda, en Afrique du Sud, en
Éthiopie et en Namibie, on a commencé à évaluer les services et les fonctions de l’écosystème et à
24
Traduction non-révisée
estimer les pertes des forêts, de la biodiversité et de la fertilité des sols comme point de départ de
« l’écologisation » du PIB, même si ce n’est pas encore à l’échelle du gouvernement.
S’il est vrai que le travail de la Commission du développement durable est le résultat de plusieurs
années de débats, de recherche sur le terrain, de mise à l’essai des indicateurs élaborés antérieurement,
la question essentielle qui reste posée est de savoir si l’approche thématique susmentionnée est le
meilleur moyen de mettre en lumière le lien entre les différents secteurs, notamment celle de la
poursuite intégrée du développement durable, du bien être social et de la protection de l’environnement
dans le contexte africain.
Dans les chapitres précédents, on a jeté les bases pour la production d’indicateurs à même de refléter
les relations entre les différents secteurs à travers la combinaison de plusieurs cadres modifiés fondés
respectivement sur le rapport impulsion-état-impact-réaction ou sur des questions ou thèmes précis.
Bien entendu, l’Afrique n’a pas à se lancer dans un processus coûteux pour élaborer des indicateurs. Il
s’agit plutôt de: a) procéder à une analyse approfondie de la situation, des problèmes, des besoins et des
aspirations en matière de développement durable; b) d’identifier et d’adapter les indicateurs pertinents
mis au point par le système des Nations Unies et d’autres organisations internationales ; c) élaborer de
nouveaux indicateurs en cas de besoin; d) établir une liste d’indicateurs du développement durable pour
l’Afrique; e) tester ces indicateurs au niveau régional et les affiner en fonction des enseignements tirés;
et f) favoriser et appuyer la mise au point de tels indicateurs à tous les niveaux.
6.
Identification, sélection, organisation, et utilisation des indicateurs du développement
durable
Il n’existe pas encore d’indicateur du développement durable unique, de sorte que l’identification, la
sélection et l’organisation des indicateurs du développement durable pose d’énormes problèmes et a
fait l’objet d’intenses débats durant les deux dernières décennies. Cela dit, la Commission du
développement durable et les secrétariats des conventions multilatérales déploient des efforts louables
pour élaborer et affiner des indicateurs dans leurs domaines respectifs que l’Afrique pourrait mettre à
profit. À titre d’exemple, la Commission du développement durable a mis au point des indicateurs
d’impact fortement axés sur le développement durable pour évaluer la dégradation des sols qui seront
utilisés pour élaborer des indicateurs détaillés relatifs au thème « terre ». La Convention sur la diversité
biologique a affiné son cadre des indicateurs et mis au point un programme pour aider les pays à
élaborer des systèmes de suivi et des indicateurs aux niveaux national et sous régional.
Examen de la complémentarité des indicateurs et de la nécessité de leur efficacité en tant que suite,
étant donné que chacun d’eux a ses limités.
On s’accorde cependant à reconnaître que les principaux processus ci-après sont à prendre en compte :
•
Assurer une synergie effective des notions et des indicateurs ;
•
Définir clairement les indicateurs à utiliser pour ;
•
Elaborer des cadres conceptuels ;
•
Sélectionner les indicateurs et déterminer les thèmes, les sous thèmes, ainsi que les
indicateurs essentiels et les autres.
25
Traduction non-révisée
6.1
Assurer une synergie effective entre les notions et les indicateurs.
L’identification et la sélection des indicateurs nécessitent des connaissances solides en matière de
développement durable: l’assimilation de la notion d’indicateurs durables et de durabilité, le type
d’indicateurs à utiliser, les sources d’indicateurs et l’objet de l’évaluation et des mesures. En fait, le
type, le nombre et la combinaison des indicateurs sont dictés par la notion et les pratiques du
développement durable. De toute évidence, des efforts considérables ont été déployés pour transformer
la notion de développement durable en actions concrètes et évaluer les changements intervenus dans ce
processus intégré. Cependant, on continue d’organiser de nombreux indicateurs du développement
durable en fonction des secteurs ou des thèmes, ce qui aboutit à une compartimentation et à une rupture
entre la notion de développement durable et le jeu d’indicateurs utilisé.
Dans certains cas, la sélection des indicateurs se fait en fonction de considérations pratiques et de la
disponibilité et des indicateurs du développement ordinaire sont utilisés comme indicateurs du
développement durable. C’est ainsi que la méthode classique des flux utilisée pour calculer le PIB sert
d’indicateur du développement durable; avant même que l’approche postérieure à Action 21 préconise
la combinaison des méthodes des flux et des stocks, cette dernière servant à mesurer les changements
dans le stock du capital naturel (par exemple l’augmentation ou la diminution du couvert forestier
(déforestation).
Compte tenu de l’absence de données sur la valeur ajoutée totale des biens et services (PIB) estimée au
moyen de la méthode de comptabilité du développement durable (verte), nombreux sont ceux qui se
hâtent de conclure que les chiffres classiques du PIB constituent de bons indicateurs supplétifs, et
justifient ainsi leur utilisation, ce qui a amené les dirigeants politiques à penser que les taux de
croissance du PIB constituaient des progrès en matière de développement. C’est ce qui a, peut-être,
compromis les efforts visant à introduire et appliquer à grande échelle la méthode de comptabilité
écologique, en dépit de la nouvelle notion apparue sur la scène mondiale juste après l’adoption
d’Action 21.
6.2
Définir clairement à quoi doivent servir les indicateurs.
On peut utiliser les indicateurs pour:
•
Evaluer les progrès accomplis en matière de développement durable en mesurant les
changements de la situation économique, sociale, environnementale et au plan de la
gouvernance du pays, ainsi que les contraintes et les opportunités, les politiques, les plans
et programmes en matière de développement et les liens d’interdépendance, les
compromis et/ou les complémentarités entre les facteurs économiques, sociaux,
environnementaux et de gouvernance, afin d’établir des références et diagnostiquer les
problèmes.
•
Appuyer les politiques et les réformes juridiques et institutionnelles pour favoriser le
développement durable ou éliminer les sources des modes de consommation et de
production non durables.
•
Formuler des plans, stratégies, et programmes à court, moyen et long terme—en
définissant les priorités, les objectifs et les échéances, notamment des stratégies de
réduction de la pauvreté et des stratégies sectorielles, en particulier le développement
26
Traduction non-révisée
agricole et industriel durable, l’éducation et la santé, les pratiques durables dans
l’industrie extractive, le tourisme, etc.
•
Gérer le développement - définir les relations (matrices des intrants et extrants), les
avantages mutuels et les compromis; analyser les coûts et avantages économiques et
financiers, établir des normes relatives aux relations
•
Améliorer la gouvernance, notamment le renforcement de la décentralisation et de la
participation des citoyens et la démocratisation
•
Communication publique– faire connaître les réalisations, ainsi que les succès et les
échecs à l’échelle nationale et à celle des communautés.
•
Suivi et évaluation– surveillance, apprentissage et amélioration au moyen des indicateurs
quantitatifs et généraux
•
Faire état des résultat de la mise en œuvre des engagements mondiaux auxquels le pays a
souscrit, notamment les objectifs du Millénaire pour le développement, les accords
multilatéraux sur l’environnement, la santé et l’éducation pour tous, le respect des droits
de l’homme, la réduction de la pollution, la préservation de l’intégrité et de la diversité des
écosystèmes, etc.
La liste susmentionnée énumère les utilisations possibles des indicateurs, mais il faut savoir qu’un
indicateur peut servir plusieurs objectifs. Ainsi, les indicateurs de portée nationale, comme le PIB
ajusté en fonction des pertes environnementales et de l’inégalité des revenus, peuvent être utilisés à
toutes les fins citées plus haut. Les indicateurs de la dégradation des forêts, des pertes de fertilité ou
d’amélioration des sols, de l’utilisation des engrais, etc. sont tout à fait appropriés au niveau local ou
communautés.
6.3
Élaboration de cadres conceptuels.
Les cadres facilitent la prise de décisions pour l’identification et le choix des indicateurs, notamment la
direction des efforts, ce qu’il faut évaluer, les attentes et la manière d’utiliser les indicateurs. Ces cadres
conceptuels montrent comment une institution ou un pays envisage le développement durable, et ses
principaux aspects, les liens d’interdépendance et l’interaction entre les différents volets et la manière
de classer les thèmes par ordre de priorité et de les évaluer.
La nature du cadre à élaborer et utiliser doit, avant tout, refléter les réalités économiques, sociales et
environnementales, notamment les données techniques, les menaces et les opportunités de croissance.
Dans ces conditions, il faudra élaborer un cadre des indicateurs du développement durable qui constitue
la synthèse des cadres cités plus haut. Ainsi, le cadre fondé sur l’impulsion, la situation, la réaction est
pertinent et efficace et facilite la compréhension de la relation de cause à effet, contribue à situer
l’impact de la gouvernance et indique aux décideurs la direction dans laquelle ils doivent axer leurs
efforts. Le schéma ci-dessous illustre le cadre conceptuel fondé sur la pression, la réaction, l’effet et
l’atténuation, qui est proposé pour élaborer les indicateurs africains du développement durable en
association avec la méthode thématique. Il s’agit d’une version modifiée du cadre fondé sur
l’impulsion, la situation, l’impact et la réaction utilisé initialement par la Commission du
développement durable.
27
Traduction non-révisée
Le cadre conceptuel présenté ci-dessous s’appuie sur le principe selon lequel dans les économies
fortement dépendantes des ressources naturelles, ce qui est le cas de la plupart des pays africains, la
manière dont les ressources naturelles sont utilisées et gérées aux fins de subsistance est influencée par
les facteurs de pression, en l’occurrence le changement climatique, l’accroissement de la population,
les droits de propriété, les marchés, les connaissances, la technologie et l’infrastructure économique et
sociale
Les consommateurs de ressources naturelles et les décideurs réagissent à ces facteurs de pression en
adoptant différentes stratégies aux niveau des ménages et des communautés et au niveau national
portant sur les changements dans l’exploitation des terres; l’empiètement sur les terres marginales; la
dégradation des forêts et des zones humides, la réduction de la superficie des terres de parcours et,
parfois, le déplacement des établissements humains. Dans une situation marquée par la faiblesse des
connaissances, des capacités techniques et de la gouvernance, les mesures de riposte entraînent, le plus
souvent, une perte de moyens de subsistance, une augmentation de la pauvreté, l’érosion de la
légitimité de l’État qui est considéré comme n’ayant pas réussi à fournir à la société les biens et
services dont elle a besoin, l’aggravation de l’insécurité, la migration massive (le plus souvent forcée)
et les troubles à l’ordre public. C’est à ce niveau que les gouvernements rationnels envisagent de
prendre des mesures d’atténuation comprenant notamment l’élaboration de stratégies de développement
durable, d’instruments, d’une politique d’investissement, le renforcement des connaissances, de
l’éducation et de la santé et de renforcer les capacités humaines et institutionnelles qui influeront sur la
manière d’exploiter les ressources naturelles.
28
Traduction non-révisée
Réactions
(négatives/positive)
Facteurs de
pression
Changement
climatique
Accroissement de
la population
Droits de propriété
Marchés
Connaissances
Technologie
Infrastructure
Capital humain et
social: culture;
Capital naturel:
terres, forêts, air
eau, minéraux
ressources,
énergétiques
Stratégies de
développement
durable, instruments,
Politique
d’investissement,
connaissances,
Technologie,
Éducation / santé;
Capacités (humaines,
institutionnelles)
Gouvernance
Participation,
Politiques,
institutions
Efficacité de l’Etat
Faible taux d’investissement/
changement dans l’exploitation
des terres/ empiètement sur les
terres marginales/ dégradation
des forêts et des zones humides, /
réduction de la superficie des
terres de parcours/ déplacement
des établissements humains,
innovation (gestion de
l’agriculture et des ressources
naturelles
Perte de moyens de
subsistance, pauvreté
Désespoir
Erosion de légitimité
de l’État; insécurité
humaine ;
Migration massive (le
plus souvent forcée)
Effets/impacts
Atténuation/amélioration
Diagramme 4 :
Cadre conceptuel indiquant les conséquences économiques, sociales et
environnementales de l’exploitation des ressources naturelles sous l’effet des
facteurs de pression
Le cadre montre également comment la gouvernance (participation des citoyens, politiques,
institutions, capacités de réalisation de l’État, etc.) influe sur les facteurs de pression, la manière dont
les citoyens, les communautés et l’État réagissent à ces facteurs et la mesure dans laquelle les mesures
de riposte se répercutent sur les moyens de subsistance et la formation sociale, ainsi que les mesures
d’atténuation requises. Dans des conditions marquées par la faiblesse de la gouvernance et de l’État, la
manière dont les citoyens et la communauté réagissent aux facteurs de pression entraîne souvent une
perte de moyens de subsistance, l’érosion de capacités de riposte, des privations sociales et
économiques et des déplacements de population. En revanche, une direction politiques forte et des
États capables peuvent intervenir en temps opportun pour inverser la tendance et renforcer le
développement durable.
a) Indicateurs du développement durable montrant les changements dans les facteurs
de pression. Le deuxième encadré ci-dessus montre les facteurs de pression, parmi lesquels: le
changement climatique, les facteurs biophysiques, l’accroissement de la population, les droits de
propriété et les institutions et les techniques qui influent sur l’exploitation et la gestion des ressources
29
Traduction non-révisée
(terres, forêts, eau, etc.). L’environnement physique (topographie, gradient et longueur des pentes et
climat) ont un effet direct, indépendant de la volonté de l’homme, sur le comportement des
consommateurs de ressources naturelles. Les changements démographiques par rapport aux ressources
naturelles, les droits de propriété et les institutions juridiques, le niveau de connaissances et de
technologie (notamment le savoir autochtone) et le développement des marchés influent également sur
la prise de conscience, les mesures incitatives, les contraintes dans l’exploitation des ressources, la
productivité et les relations sociales.
b) Indicateurs du développement durable relatifs aux mesures de riposte. On s’accorde à
reconnaître que la dégradation de l’environnement découle des décisions individuelles et/ou collectives
prises en réaction aux changements réels ou supposés de la vulnérabilité au risque climatique, de
l’environnement biophysique, de la taille de la population, de la technologie, des institutions, de la
situation du marché et de la politique publique. Les mesures individuelles peuvent se traduire par des
changements du mode d’exploitation des terres et des pratiques de gestion et d’investissement. Les
mesures à l’échelle communautaire peuvent consister à modifier la superficie des terres de parcours, les
règles régissant l’utilisation et le transfert des ressources communes, ainsi que la répartition des
bénéfices. Ces changements dans l’état des ressources influent sur la productivité, les moyens de
subsistance et les structures sociales.
c) Indicateurs du développement durable relatifs aux effets ou impacts. Les effets ou
impacts des mesures de riposte indiquées plus haut reflètent les conséquences des changements dans
l’exploitation des ressources naturelles (mauvaise gestion, comportement et pratique entraînant la
dégradation), l’évolution des établissements humains et l’érosion des capacités de riposte. Comme c’est
le cas dans un scénario « malthusien » classique, ces ripostes se traduisent par la perte de moyens de
subsistance, la pauvreté, l’insécurité humaine, une vulnérabilité accrue au risque climatique et aux
catastrophes naturelles, une hausse du chômage réel ou déguisé et une plus grande exposition aux
risques liés à la consommation qui entraîne des famines massives périodiques et, en fin de compte,
l’affaiblissement de la légitimité de l’État. L’aggravation de l’insécurité humaine est la conséquence
cumulée de l’insécurité alimentaire, sanitaire, politique, économique, environnementale et
communautaire (PNUD 1994) et découle généralement d’une compétition acharnée pour des ressources
rares qui entraîne, à son tour, la perte des moyens de subsistance, la baisse des niveaux de
consommation, l’érosion des capacités de riposte et des mouvements de population de grande ampleur.
d) Indicateurs du développement durable relatifs aux mesures d’atténuation. Une fois
que les citoyens et les communautés auront épuisé leurs capacités de riposte, c’est à l’État qu’il
incombe en premier lieu de modifier le cours des évènements en prenant des mesures d’atténuation.
Ces mesures peuvent consister à élaborer des politiques et stratégies de développement durable, des
instruments et des politiques d’investissement, à améliorer les connaissances, l’éducation et la santé, à
renforcer les capacités humaines et institutionnelles et à consolider la coopération internationale pour le
développement.
e) Indicateurs du développement durable relatifs aux changements dans les politiques,
les institutions et la gouvernance de manière générale. Les indicateurs du développement durable
ont des fonctions multiples: élaboration des politiques, préparation de plans et programmes;
établissement des priorités de développement; suivi de l’application des politiques, plans et
programmes ; mise en œuvre des engagements internationaux; comparaisons entre pays; évaluation de
la responsabilité politique, etc. En fait, il existe une relation à double sens entre l’élaboration des
politiques et les indicateurs. Les politiques définissent le type d’indicateurs à mettre au point et les
indicateurs renseignent sur le succès et les échecs des politiques. On s’accorde également à reconnaître
30
Traduction non-révisée
que la gestion et l’exploitation rationnelles tut autant que la mauvaise gestion et la surexploitation des
ressources naturelles et leur dégradation inévitable découlent des décisions individuelles et/ou
collectives prises en réponse aux changements de la politique publique ou à son absence. La
gouvernance, ou politique publique, joue donc un rôle essentiel dans l’encouragement des
investissements dans la terre, le renforcement des institutions pour innover et créer de nouvelles
techniques et l’instauration des conditions nécessaires pour favoriser les stratégies de subsistance
conformes à l’objectif de développement durable.
f)
Indicateurs du développement durable reflétant les changements dans le capitalrichesse. Les mesures d’atténuation prises pour modifier la qualité et la quantité du capital humain et
naturel et le capital produit sont reflétée par des indicateurs composites, par exemple l’indicateur du
progrès véritable ou du PIB ajusté en fonction des pertes environnementales et de l’inégalité des
revenus. D’autres indicateurs composites, notamment l’ECOFOOT (empreinte écologique), l’indice de
la durabilité environnementale et l’indice de la performance environnementale relèvent de cette
catégorie.
6.4
Sélection et définition des thèmes, sous thèmes, indicateurs de base et autres
indicateurs
Deux facteurs influent sur le choix et la définition des thèmes et des indicateurs/. Il s’agit des réalités
économiques, sociales, environnementales et en matière de gouvernance, des engagements mondiaux et
régionaux et des actions planifiées d’une part, et de la notion et de l’agenda du développement durable,
de l’autre.
La situation socioéconomique et environnementale générale de l’Afrique peut être décrite comme suit:
prédominance d’une agriculture de subsistance faiblement mécanisée; faible niveau d’industrialisation;
taux d’accroissement démographique et d’urbanisation élevés, forte vulnérabilité au risque climatique,
large dépendance de l’énergie de la biomasse; accès limité aux services d’éduction et de santé; grave
dégradation de l’environnement; rareté croissante de l’eau ; fragilité de la démocratie; et faible
réactivité institutionnelle et technique. On entend dire un peu partout que l’Afrique est la région la plus
pauvre du monde avec près de 40% de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté et un tiers
souffrant de sous alimentation. L’Afrique est également confrontée au problème de « la non
diversification des exportations, aux contraintes qui pèsent sur l’offre, au faible niveau d’intégration
sous régionale et continentale et aux pénuries alimentaires rampantes » (CEA et UA 2009)
C’est dans ce contexte que le NEPAD vise à « éliminer la pauvreté en Afrique et à mettre les pays
africains, individuellement et collectivement, sur la voie d’une croissance et d’un développement
durables pour mettre un terme à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation »
(OUA/UA 2001). C’est aussi dans ce contexte qu’il faut élaborer le programme et les indicateurs de
développement durable de l’Afrique.’’
Si le développement durable consiste à œuvrer de manière intégrée et équilibrée en faveur de la
croissance économique, du bien-être social et de la protection de l’environnement, les thèmes et les
indicateurs de base seront les changements dans les ressources, les facteurs de pression, les mesures de
riposte, les effets/impacts ou les mesures d’atténuation qui reflètent l’interaction entre les trois
dimensions du développement durable. Cette définition peut être illustrée, comme l’a fait Segnestam
(2000) par le schéma ci-après:
31
Traduction non-révisée
Croissance économique
Bien-être social
Indicateurs de base du
développement durable
Indicateurs de base du développement
durable
Durabilité socioéconomique
Économico-environnementale
Protection de l’environnement
Socio-environnementale
Diagramme 4 : Indicateurs du développement durable, durabilité socioéconomique, indicateurs de la
durabilité économico-environnementale et socio-environnementale.
Les thèmes et indicateurs de base du développement durable de l’Afrique sont indiqués en vert foncé à
l’endroit où les trois dimensions du développement durable se recoupent et reflètent en même temps les
préoccupations prioritaires ou aspirations de la région, telles qu’indiquées par le NEPAD et les
Conventions mondiales signées par les pays africains.
Les 20 thèmes ci-après ont été choisis en fonction des opportunités et des problèmes de développement
actuels de l’Afrique et des critères proposés indiqués plus haut, notamment:
•
La pertinence ;
•
L’efficacité ;
•
La facilité d’assimilation ;
•
La conformité avec les pratiques actuelles des institutions de développement et de
financement multilatérales.
Thèmes :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Transformation économique et
macroéconomie
Pauvreté
Gouvernance
Alimentation et agriculture
Santé et nutrition
Équité sociale (femmes, jeunes,
groupes vulnérables)
Éducation, formation et culture
Démographie
Terres
Forêts
Eau douce
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Biodiversité
Énergie
Infrastructure, science et
technologie
Risques naturels et anthropiques
Changement et variabilité
climatiques
Paix et sécurité
Océans, mers et zones côtières
Modes de consommation et de
production durables
Partenariat mondial pour le
développement
32
Traduction non-révisée
Le tableau ci-dessous présente une liste des principaux thèmes du développement durable qui reflètent
les opportunités et les problèmes actuels de l’Afrique. Il indique également les relations entre ces
thèmes, les trois dimensions du développement durable et les engagements régionaux et mondiaux
auxquels les pays africains ont souscrit.
33
Traduction non-révisée
Tableau 2 : Principaux thèmes pour l’Afrique et situation
Thèmes
Principaux aspects du
développement durable
Croissance
BienProtection de
économique
être
l’environnement
social
Transformation
économique et
macroéconomie
Pauvreté
Gouvernance
Alimentation et
agriculture
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
Santé et nutrition
Équité sociale
(femmes, jeunes,
groupes vulnérable)
Éducation,
formation et culture
Démographie
Terres
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
Forêts
9
9
9
Eau douce
9
9
9
Biodiversité
9
9
9
Énergie
Risques naturels et
anthropiques
9
9
9
9
9
9
Changement et
variabilité
climatiques
Infrastructure,
9
9
9
9
9
9
Engagements
nationaux, régionaux et
mondiaux
Plans de développement
nationaux, NEPAD,
OMD, NEPAD
MAEP, NEPAD, OMD,
OMD, NEPAD,
Programme africain
général pour le
développement de
l’agriculture
OMD, NEPAD
Plate-forme de Beijing
Chartes de la femme et
de l’enfant de l’UA
OMD, NEPAD
CIPD, OMD, NEPAD
Convention des Nations
Unies sur la lutte contre
la désertification, AEO
NEPAD, Convention
africaine sur la nature et
les ressources naturelles,
Convention sur la
diversité biologique,
Convention des nations
Unies sur la lutte contre
la désertification, IPF
Vision africaine sur l’eau,
Convention sur la
diversité biologique,
Ramsar
Convention sur la
diversité biologique,
Convention africaine sur
la nature et les ressources
naturelles, AEO
NEPAD
Stratégie UA/NEPAD de
réduction des risques de
catastrophe
CCNUCC, OMD position
africaine commune sur le
changement climatique
NEPAD, Plan d’action de
Thème de la
Commission
du
développement
durable
modifié
9
9
X
9
X
9
9
9
9
9
9
X
9
9
X
34
Traduction non-révisée
science et
technologie
Océans, mers et
zones côtières
Johannesburg
9
9
9
Modes de
consommation et de
production durables
9
9
9
Paix et sécurité
9
9
9
Partenariat mondial
pour le
développement
9
9
9
9
Convention sur la
diversité biologique,
NEPAD, Charte africaine
du transport maritime de
Durban, Conventions
d’Abidjan et de Nairobi
Plan d’action de
Johannesburg, cadre
décennal africain pour les
programmes relatifs aux
modes de consommation
durables, Conventions sur
les substances et les
déchets chimiques
9
NEPAD
NEPAD, OMD
OMC, Accords ACP,
Consensus de Monterrey,
Déclaration de Paris,
Action 21 et Plan
d’action de Johannesburg
X
9
On trouvera ci-après l’explication et la justification du choix des principaux thèmes.
a) Transformation économique et macroéconomie. Ce thème fait suite à l’appel du NEPAD visant
à transformer les économies des pays africains en les faisant passer de la condition de producteurs
et d’exportateurs de matières premières à celui de transformateurs, à renforcer la valeur ajoutée, à
diversifier les exportations et à mettre en place des capacités de production industrielles pour
alimenter le secteur de l’agriculture en intrants techniques (engrais, machines et équipement,
produits chimiques agricoles, etc.).
Actuellement, l’Afrique ne participe qu’à hauteur de 2,7% au commerce mondial (2007), elle
demeure, pour l’essentiel, un exportateur de produits de base et le pétrole brut et les minéraux
représentent près de 70% des exportations totales, tandis que l’agriculture et les produits
manufacturés constituent les 30% restants (CEA 2009). Le rapport de la CEA souligne également
que « les importations de l’Afrique représentaient 2,5% du total mondial en 2007 et qu’elles ont
augmenté de 24% durant la même année ». Plus inquiétante encore est la structure des importations
qui sont constituées essentiellement de produits manufacturés (68% du total), de combustibles et de
produits miniers (15,4%) et de produits agricoles (4%) (CEA 2009). Sur les dix premiers
exportateurs africains (81,5% des exportations totales du continent en 2007), 60% sont des
exportateurs de pétrole (CEA 2009).
L’absence de diversification des exportations, la faiblesse de la participation au commerce mondial
et la prédominance des produits manufacturés dans la facture des importations montrent à
l’évidence qu’il est indispensable de revoir les stratégies et les priorités des politiques de
développement du continent, notamment les domaines ciblés par le NEPAD, afin de répondre à
35
Traduction non-révisée
l’appel de ce dernier pour la « transformation ». Pour ce faire, il faut accorder la priorité à
l’industrialisation et œuvrer à transformer les ressources naturelles pour répondre aux besoins de la
population en produits manufacturés. La transformation suppose également l’élargissement du
marché et le renforcement des investissements à travers l’intégration régionale et la diversification
des exportations en augmentant la part des produits transformés dans les exportations totales.
Le passage d’une agriculture de subsistance extensive à des processus de production intensive
dépendra, dans une grande mesure, du secteur de l’industrie. L’industrialisation ne consiste pas à
développer les industries manufacturières, mais à transformer une activité économique ou un
secteur, comme celui de l’agriculture, pour passer des méthodes de production de subsistance
traditionnelles à un système de production de biens et services moderne, efficace, à forte valeur
ajoutée et non nocif pour l’environnement. Elle suppose également le développement et le
renforcement des liens en amont et en aval et les liens latéraux de l’agriculture et des autres
secteurs productifs.
Il n’existe pas de précédent historique d’un pays qui s’est sorti de la pauvreté avant de
s’industrialiser. S’il est vrai que les stratégies de développement visant à réduire la pauvreté sont
importantes, la croissance durable, la transformation technique, le bien-être social et même la
protection de l’environnement, dépendent d’un solide programme d’industrialisation. Une étude
réalisée en 2006 par la CEA a constaté que les stratégies de réduction de la pauvreté avaient permis
« d’améliorer la prise en charge de la pauvreté, la participation active des parties intéressées,
l’intérêt accordé aux questions de gouvernance et de mettre en place un cadre plus approprié pour
gérer l’aide et assurer la cohérence avec le NEPAD,…mais qu’elles comportaient des lacunes en ce
qui concerne la croissance économique et l’emploi » (CEA 2010). En ce qui concerne l’élaboration
de ces stratégies, « on n’a pas accordé suffisamment d’attention aux processus nationaux à plus
grande échelle et aux organisation politiques, notamment les parlements, en se préoccupant, dans
une grande mesure, de rechercher l’assentiment du FMI et de la Banque mondiale » (CEA 2010).
Avec l’avènement des technologies vertes moins nocives pour l’environnement, l’Afrique a une
occasion unique de réaliser une industrialisation fondée sur des technologies propres et d’éviter les
problèmes d’environnement auxquels les pays développés ont été confrontés. Certains pays
africains sont déjà sur la voie de l’industrialisation grâce à des plans de développement bien conçus
qui ont intégré, ou remplacé, les stratégies de réduction de la pauvreté en tant qu’instruments
essentiels d’orientation et de gestion des économies nationales.
La création de richesses et la transformation économique consistent à renforcer le capital produit, le
capital humain et le capital naturel (couvert végétal, forêts, terres arables, fertilité des sols,
ressources en eau et services et fonctions de l’écosystème) qui demeure une source de subsistance
primordiale pour une majorité d’africains).
b) Pauvreté. La réduction de la pauvreté est un objectif vital au niveaux mondial (et l’un des Objectifs
du Millénaire pour le développement), régional (NEPAD) et national (stratégies nationales de
réduction de la pauvreté). « Les taux de pauvreté demeurent élevés dans le centre, l’Est, le Sud et
l’Ouest du continent, en dépit des taux de croissance impressionnants enregistrés ces dernières
années » (ONU 2008).
La « Pauvreté » est aussi l’un des thèmes des indicateurs du développement durable et des
directives et méthodologies de la Commission du développement durable (2007). Les directives
classent la pauvreté comme suit: revenu (proportion de la population vivant en deçà du seuil
36
Traduction non-révisée
national de pauvreté, soit un dollar É.-U. par jour); inégalité des revenus (ratio ou part du revenu
national du plus fort au plus faible quintile); assainissement (proportion de la population disposant
d’une installation sanitaire améliorée); eau potable (proportion de la population disposant d’une
source d’eau améliorée); accès à l’énergie (part des ménages sans électricité ou autres services
énergétiques modernes et pourcentage de la population utilisant les combustibles solides pour la
cuisine); et conditions de vie (proportion de la population urbaine vivant dans des bidonvilles).
Dans le cas de l’Afrique, où la pauvreté est essentiellement rurale et où la majorité de la population
tire sa subsistance de petits lopins de terre morcelés, la pauvreté semble étroitement liée, non
seulement à la disponibilité et à la productivité de la terre, mais aussi à la capacité des ménages à
faire face aux risques environnementaux (notamment le risque climatique); au maintien des services
de l’écosystème pour appuyer les systèmes agricoles de subsistance et aux sources de l’insécurité
individuelle (notamment l’accès limité à la justice). « Un ménage rural éthiopien sur cinq dispose
de moins de 0,8 hectare par personne » ce qui ne permet de produire qu’à peine plus de la moitié
des besoins calorifiques quotidiens d’une personne, compte tenu des techniques actuellement
utilisées pour la production de céréales dans ce pays. (Teklu et al., 2003). La cartographie de la
pauvreté montre qu’elle est plus marquée dans les villages caractérisés par une topographie et des
sols de mauvaise qualité, une pluviométrie faible et irrégulière, une forte densité de la population et
un accès limité au marché (Elizabeth 1997).
Il faut ajouter à cela la manière dont les pauvres voient leur avenir. De fait, la manière d’envisager
l’avenir et d’appréhender les vulnérabilités aux catastrophes et aux risques naturels et anthropiques
à court et à long terme est aussi importante que leur état de pauvreté actuel. On peut définir la
« vulnérabilité » d’une personne comme étant « le risque de devenir pauvre ou de le rester »
(Christiaensen et Subbarao 2004). L’agression de l’environnement et la dégradation des sols
aggravent aussi bien la vulnérabilité réelle, ou ressentie, à la pauvreté et à la famine aux niveaux
individuel et communautaire. À titre d’exemple, « durant la grave famine éthiopienne de
1984/1985, les ménages qui ont déclaré avoir souffert le plus durement ont continué à enregistrer
une baisse de croissance annuelle par habitant de deux à trois pour cent entre 1989 et 1997 par
rapport à ceux qui ont le moins souffert de la famine » (Banque mondiale 2005). Ainsi, les
indicateurs du développement durable concernant la pauvreté doivent rendre compte aussi bien de
l’état réel de la pauvreté rurale (perte de fertilité des sols et accès aux terres productives) que de la
manière dont la population envisage l’avenir (capacités de réaction renforcées aux niveau
individuel, communautaire et étatique). La présente étude préconise d’intégrer la fertilité des sols,
les pertes de biodiversité, la dégradation de l’intégrité et de la diversité de l’écosystème en tant
qu’indicateurs de la pauvreté. Il s’agit pour les Ministres des finances de faire état des succès en
matière de réduction de la pauvreté parallèlement aux changements de la fertilité des sols et de la
biodiversité.
c) Gouvernance. On entend ici par gouvernance les politiques et les institutions ; la primauté du droit,
l’autonomisation politique de la population, le respect des droits de l’homme, l’accès à la justice, la
transparence et l’obligation de rendre compte, l’efficacité et l’efficience du secteur public, la
légitimité de l’État, l’accès aux connaissances et à l’information, les lois et les structures qui
régissent et réglementent la vie communautaire, notamment la gestion et l’utilisation des biens
communs, et les attitudes et valeurs qui renforcent la responsabilité, la solidarité et la tolérance.
Comme on l’a vu auparavant, la gouvernance est le quatrième pilier du développement durable et
influe sur le bien-être sociétal, économique, social et environnemental à travers l’espace et les
générations. Elle englobe la gouvernance économique, politique, démocratique et d’entreprise dont
37
Traduction non-révisée
fait état le NEPAD et a inclus la gouvernance environnementale, la capacité de l’État à sérier les
besoins de la société et à les satisfaire, à appliquer les politiques et à négocier les accords
économiques et commerciaux bilatéraux. On peut résumer les principales caractéristiques de la
gouvernance comme suit:
•
Obligation de rendre compte à tous les niveaux ;
•
Responsabilité, notamment pour la préservation de l’intégrité et de la diversité de
l’écosystème et la gestion durable des biens communs ;
•
Transparence, notamment l’accès sans contrainte et en temps voulu aux connaissances et à
l’information ;
•
Participation ;
•
Réactivité (aux besoins de la population et à leurs valeurs culturelles) ;
•
efficacité (capacité à appliquer les politiques et la réglementation) ;
•
Sécurité juridique des droits de propriété ;
•
Primauté du droit ;
•
Accès équitable à la justice ;
•
Stabilité institutionnelle ;
•
Réactivité au développement durable, notamment la capacité à formuler des politiques, à
dégager les ressources financières et humaines nécessaires et à agir pour préserver
l’intégrité et la diversité de la nature.
En Afrique, la gouvernance se distingue par l’autorité exercée par les institutions traditionnelles,
notamment la famille, qui a joué un rôle vital et efficace dans la gestion des biens communs et leur
exploitation, ainsi que le règlement des différends. Si l’autorité de l’État repose sur la structure et la
capacité d’exécution de son système juridique, ces institutions traditionnelles disposent de l’autorité
morale et d’une réputation d’efficacité. Ainsi, le respect et l’utilisation efficace des mécanismes
traditionnels de gestion des ressources et de règlement des différends est un aspect important de la
bonne gouvernance.
d) Alimentation et agriculture. En dépit de son énorme potentiel de ressources naturelles, l’Afrique
est confrontée à une insécurité, voire une crise, alimentaire chronique. La quantité et la qualité des
denrées produites, la manière dont elles sont produites, commercialisées, préparées et consommées
est étroitement liée au bien-être économique, social et environnemental de la société et en constitue
le reflet. La plus grande partie des denrées provient de l’agriculture de subsistance qui se caractérise
par une faible productivité, une grande vulnérabilité au risque climatique, une faible technicité, le
morcellement des terres et une forte sensibilité à l’érosion des sols et de l’eau. De nos jours, « les
pays africains sont, pour la plupart, des importateurs nets de produits alimentaires et la hausse des
prix s’est traduite par une détérioration des termes de l’échange et une dépendance accrue de l’aide
alimentaire pour un grand nombre d’entre eux » (CEA 2009). L’un des objectifs essentiels du
38
Traduction non-révisée
NEPAD est « d’assurer la sécurité alimentaire pour tous et de renforcer l’accès des pauvres à une
alimentation et une nutrition suffisantes. » Étant donné que les ménages pauvres dépensent plus de
60% de leur revenu pour la nourriture (CEA 2009), la sécurité alimentaire suppose une
transformation structurelle, non seulement du secteur agricole, mais aussi de celui de l’industrie
(transformation et fourniture d’intrants agricoles), de l’infrastructure économique (transport, réseau
routier, commercialisation, etc.), de l’infrastructure sociale (éducation, vulgarisation, services de
santé) et de la culture alimentaire.
Il convient de faire la distinction entre l’insécurité alimentaire chronique, qui est due à des facteurs
structurels, notamment la pauvreté et la dégradation de l’environnement, et l’insécurité alimentaire
transitoire, qui découle des catastrophes naturelles ou d’autres chocs subis par le système de la
production alimentaire. L’état de la sécurité alimentaire des ménages, qui est un indicateur essentiel
du développement durable, est le résultat d’interactions complexes entre la pauvreté, l’emploi, les
biens, le statut social, la faim, la malnutrition et de nombreuses stratégies de survie souvent
changeantes. La sécurité alimentaire est la condition préalable à la réalisation du développement
durable.
On s’accorde de plus en plus à reconnaître à travers le monde qu’il faut améliorer de manière
stratégique et durable la sécurité alimentaire et plusieurs initiatives en ce sens ont été lancées par
l’Union africaine, l’Organisation des Nations Unies et les organisations intergouvernementales
régionales et sous régionales. Toutefois, les stratégies nationales d’investissement dans l’agriculture
diffèrent et certains pays mettent l’accent sur l’agriculture commerciale et la mécanisation qui
menacent les forêts naturelles restantes et expose le sol à une utilisation massive de fertilisants
importés, alors que l’on se rend de plus en plus compte que les systèmes de production agricole
durables à petite échelle et l’utilisation limitée des fertilisants chimiques et des pesticides
constituent le moyen le plus rapide d’augmenter la productivité, de réduire la pauvreté et d’assurer
la sécurité alimentaire.
e) Terres. Elles sont la plus importante ressource naturelles du continent qui revêt une importance
sociale, culturelle et historique considérable. La terre est la principale ressource qui sert aux
cultures et au pâturage et fournit l’énergie des ménages. Cependant, durant les décennies écoulées,
la surface agricole utile s’est rétrécie sous l’effet du changement climatique et des phénomènes
extrêmes comme la sécheresse ; la perte du couvert végétal ; la distorsion des droits de propriété et
des pratiques foncières ; des pratiques d’exploitation et de gestion intenables et des établissements
humains non planifiés. La dégradation des terres en Afrique se caractérise par une érosion
croissante des sols, l’extraction des nutriments du sol ; la baisse de fertilité, la pollution
agrochimique et la tendance continue à la désertification. Dans les plaines arides et semi arides où
prédomine le pastoralisme itinérant extensif, les communautés pastorales voient leurs terres de
parcours rétrécir par suite de la conversion de larges étendues en surfaces agricoles irriguées et de
l’empiètement des agriculteurs sédentaires environnants sur les zones de pâturage habituelles des
éleveurs. Dans ces zones, les conflits au sujet des rares terres de parcours de l’eau sont de plus en
plus fréquents.
Même si elle n’est pas pratiquée à grande échelle, l’agriculture irriguée a également été mal gérée,
ce qui a aggravé les problèmes d’inondation, d’envasement et de salinisation. Les ressources
forestières et naturelles de l’Afrique, qui faisaient la fierté de l’Afrique, sont menacées par des
pratiques culturales intenables, et souvent illégales, l’insécurité foncière, l’empiètement des
populations et les conflits liés à l’utilisation des terres. Ces problèmes sont aggravés par la tendance
récente à la commercialisation de l’agriculture africaine à travers des concessions à grande échelle,
39
Traduction non-révisée
qui ont des effets environnementaux et sociaux considérables en raison de la faiblesse des
politiques et des institutions, de la dispersion des petits paysans, de la pratique de la monoculture,
qui favorise l’utilisation abusive d’engrais et de produits chimiques, de la pollution des sols et de
l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
f) Forêts. Les forêts occupent une place particulièrement importante dans le bien-être économique,
social et culturel de l’Afrique. Elles constituent des sources vitales pour la production de nourriture,
d’énergie et de matériaux de construction, la création d’emploi, le commerce local et international
et le renforcement de l’identité culturelle. Elles fournissent également des services essentiels pour
l’environnement, notamment la lutte contre l’érosion des sols et de l’eau, la dégradation de
l’environnement, le régulation de la variabilité climatique, la conservation des lacs, des zones
humides et des systèmes d’eau douce.
Les forêts représentent, en moyenne, 6% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, soit le taux le
plus élevé du monde (PNUE 2003). Dans les parties occidentale, centrale et orientale du continent
qui bénéficient d’un couvert forestier considérable, la contribution de la forêt au bien-être
économique et social de la population est très importante. En Afrique centrale, le bassin du Congo
abrite la deuxième plus grande forêt tropicale pluviale du monde (PNUE 2006) dont l’écosystème
fournit des services et des fonctions d’importance vitale, notamment la régulation du cycle
hydrologique de nombreux pays africains.
La surface couverte par les forêts a diminué de 3% dans les parties centrale, orientale, australe et
occidentale du continent et l’augmentation de la proportion de la population ayant accès à l’eau
potable et à l’assainissement est bien en deçà du taux requis pour atteindre les objectifs fixés pour
2015 (CEA et UA 2009). Le secteur forestier africain est aujourd’hui sérieusement menacé par la
confusion dans les droits de propriété, la faiblesse des institutions, la mauvaise gestion, l’absence
de prise de conscience, l’indigence des connaissances scientifiques et le caractère non prioritaire
(intérêt virtuel) du reboisement. Même lorsque le reboisement a été correctement effectué, on a
parfois planté des espèces exotiques (pins et eucalyptus) pour remplacer le couvert forestier local.
La gestion et la conservation durables des forêts constituent donc de véritables piliers du
développement durable en Afrique.
g) Éducation, formation, et culture. Le terme éducation recouvre les cycles primaire, secondaire et
supérieur et l’enseignement extra scolaire (cours pour adultes et éducation communautaire), l’accès
à un enseignement de qualité et l’utilisation rationnelle des cadres, notamment ceux de la diaspora.
La formation, quant à elle, désigne toutes les activités de formation professionnelle et
perfectionnement. La notion de culture renvoie aux attitudes, valeurs (individuelles, familiales et
communautaires), objectifs et pratiques (art, musique, langue et littérature orale) qui caractérisent
l’Afrique, notamment les mécanismes complexes d’adaptation aux catastrophes; les réseaux
sociaux et le système de la famille élargie; les institutions traditionnelles pour le règlement des
conflits et la gestion des biens communs (forêts, pâturages et terres)
L’éducation, la formation et la culture influent sur le bien-être économique, social et
environnemental, ainsi que sur la gouvernance dans toutes les sociétés.
« Combler le fossé dans le domaine de l’éducation » est l’un des principaux objectifs du NEPAD.
L’éducation est reconnue comme étant un droit fondamental et un instrument efficace pour
favoriser et réaliser le développement durable. Pour l’Afrique, où le progrès sur la voie du
développement durable consiste à sortir de la pauvreté, à accélérer la croissance économique et la
40
Traduction non-révisée
transformation technologique, à inverser le processus de dégradation de l’environnement et à
préserver l’intégrité de l’écosystème, etc., l’éducation revêt une importance capitale. Elle contribue
à améliorer le bien-être social de la nation, notamment la santé, à élargir l’assiette fiscale et à
l’évènement d’une société plus dynamique.
NEPAD vise à « scolariser tous les enfants dans le cycle primaire d’ici à 2015. » En dépit des
progrès accomplis depuis l’indépendance, les taux de scolarisation dans tous les cycles demeurent
les plus faibles du monde. Près de 40% des africains de plus de 15 ans et 50% des femmes de plus
de 25 ans sont illettrés. Le taux de scolarisation dans le cycle supérieur, essentiel pour la
transformation des économies africaines, qui était de 1% au début des années 60, ne dépasse pas
5% (Bloom, Canning, and Chan 2005).
« Inverser le processus de fuite des cerveaux » est l’un des Objectifs du NEPAD. La fuite des
cerveaux (scientifiques, ingénieurs, médecins et spécialistes des sciences sociales) est l’un des plus
graves problèmes auxquels l’Afrique est confrontée. « La part de l’Afrique dans la production
scientifique mondiale est tombée de 0,5% à 0,3% et le continent ne compte que 20 000
scientifiques, soit 3,6% du nombre total mondial » (CEA 2000). La CEA précise également que
« l’Afrique a perdu 60 000 cadres (médecins, maître de conférence, ingénieurs, etc.) entre 1985 et
1990 et continue à en perdre 20 000 par an » (CEA 2000).
La fuite des cerveaux engendre d’énormes pertes économiques, financières, matérielles et sociales.
La perte de spécialistes, qui ont été formés pendant deux décennies ou plus, représente non
seulement une perte d’investissement considérable dans l’enseignement supérieur, mais aussi une
menace pour les systèmes économiques et sociaux. Elle détruit les espoirs de la population et
annihile l’effet multiplicateur de la formation, sachant que les cadres moins qualifiés qui restent
dans le pays prennent en main la formation de la génération suivante. En outre, « pour combler le
vide laissé par la fuite des cerveaux, l’Afrique emploie 150 000 cadres expatriés qui lui coûtent
4 milliards de dollars des États-Unis par an » (CEA 2000).
h) Santé et nutrition. Le terme santé est utilisé ici conformément à la définition de l’OMS, c’est à
dire un état de bien-être physique et mental total. Le principe I de la Déclaration de Rio souligne
que « l’être humain est au centre des préoccupations en matière de développement durable. Il a
droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature » (PNUE 1992). La santé est à la fois
un moyen et une fin du développement. C’est une question intersectorielle qui touche à tous les
aspects du développement durable. Le mauvais état de santé de la population, la malnutrition, la
pauvreté, les modes de consommation malsains, la pollution et la dégradation de l’environnement
sont autant de signes d’un développement non durable.
L’Afrique est aujourd’hui confrontée à de gigantesques défis: l’espérance de vie moyenne est de 46
ans seulement. Le VIH/sida et le paludisme sont les deux principales causes de mortalité (OMS
2005). D’après l’OMS, on compte environ 5 500 décès par jour dus au sida. Sur les 850 000 décès
dus au paludisme enregistrés dans le monde en 2008, 85% se sont produits en Afrique.
i) Equité sociale. On entend généralement par équité sociale un accès juste et équitable aux
ressources, à l’emploi, à l’éducation et aux services de santé; la pleine participation à la vie
politique et culturelle de la communauté; la jouissance et l’exercice des libertés fondamentales;
ainsi qu’un accès juste et équitable aux moyens de subsistance (nourriture, énergie et emploi) et à la
justice. Étant donné que certains de ces aspects ont été abordés dans le cadre d’autres thèmes,
l’équité sociale concerne essentiellement l’équité entre les hommes et les femmes (participation et
41
Traduction non-révisée
autonomisation des femmes), l’équité entre les générations (communication effective avec les
jeunes et participation de ces derniers) et les groupes vulnérables.
En Afrique, la place des femmes et des jeunes, aussi bien en tant que moteurs et bénéficiaires du
développement durable est importante. La participation effective de ces deux groupes (équité
sociale) est donc une question intersectorielle qui influe sur tous les aspects du développement
durable. En dépit des progrès visibles dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la lutte
contre le VIH/sida, de l’emploi et de la participation à la prise de décisions politique, « les femmes
africaines souffrent encore des pires formes de marginalisation et d’exclusion des bienfaits de la
récente reprise de la croissance en Afrique » (CEA et UA 2009).
j) Energie. La situation de l’Afrique dans ce domaine se caractérise par une production et une
consommation limitées et une forte dépendance à l’égard de l’énergie classique de la biomasse,
alors que le continent regorge de richesses énergétiques inexploitées. L’Afrique consomme 5,7% de
l’énergie consommée dans le monde, alors même qu’elle dispose de l’un des plus gros potentiels
techniques pour le production d’énergie renouvelable avec ses énormes ressources solaires,
éoliennes et de la biomasse. Le potentiel hydroélectrique et géothermique demeure pratiquement
inexploité (à peine 7% pour l’hydroélectricité et 0,6% pour la géothermie). En raison de sa
proximité avec l’équateur, la moyenne d’ensoleillement annuel de l’Afrique est la plus forte du
monde. Un éventuel indicateur du développement durable dans le domaine de l’énergie mesurerait
à la fois le flux (utilisation des énergies durables) et le stock (potentiel technique).
La production et l’utilisation de l’énergie de la biomasse et de l’éléctricité se caractérisent par
d’importants gaspillages. L’intensité énergétique, qui mesure l’efficacité énergétique de l’économie
d’un pays, autrement dit la quantité d’énergie utilisée par unité de production (PIB) est
généralement élevée en Afrique. La pollution intérieure due à l’utilisation de la biomasse
traditionnelle constitue également un sérieux problème de santé. L’énergie de la biomasse
traditionnelle, utilisée sous forme de bois massif, de brindilles et d’excréments de bovins représente
plus de 97% de l’énergie consommée par les ménages. Cette surexploitation de la biomasse
forestière a contribué à la déforestation et à la perte de la diversité biologique. Pour l’Afrique,
l’énergie est une question économique, sociale et environnementale. Ainsi, un meilleur accès aux
sources d’énergie modernes dans les zones rurales aura un effet immédiat sur le bien-être des
enfants, étant donné que les mères utiliseront le temps auparavant consacré à la collecte du bois
pour prendre soin de leur progéniture.
k) Démographie: La population est à la fois la plus importante ressource de l’Afrique et la principale
bénéficiaire du développement. Les taux d’accroissement de la population, la pyramide des âges, la
fécondité, la mortalité et la migration influent sur le bien-être sociétal, économique, social et
environnemental.
La population de l’Afrique a atteint le milliard d’habitants en 2009 (FNUAP 2009) et s’accroît à un
rythme de 2,3% par an. Plus de 70%, soit près de 700 millions de personnes, ont moins de trente
ans (FNUAP 2009). Cette masse de jeunes pose d’énormes problèmes socioéconomiques,
notamment dans l’éducation, la santé, l’emploi et le logement, mais constitue également, si elle est
bien prise en main, un réservoir considérable pour l’innovation, la croissance économique et la
transformation technologique.
Le fort taux d’accroissement de la population conjugué à un important flux migratoire vers les
zones urbaines, font que l’Afrique affiche actuellement le plus fort taux d’urbanisation au monde.
42
Traduction non-révisée
De nombreuses villes africaines, mal conçues et faiblement équipées peinent à satisfaire la demande
de plus en forte pour les services. Une partie importante de la population urbaine vit dans des
habitations de fortune, souvent sans système d’assainissement et sans accès à l’eau potable en plus
des problèmes de santé de plus en plus graves.
l) Biodiversité. Le terme « biodiversité » est un diminutif de la diversité biologique que la
Convention sur la diversité biologique définit ainsi: « variabilité des organismes vivants de toutes
origines, notamment les écosystèmes terrestres, marins et autres systèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie; y compris la diversité au sein des espèces et entre elles
et entre les écosystèmes ». Plus simplement, la biodiversité désigne le nombre, la variété et la
variabilité de tous les organismes vivants (espèces), leurs gènes et leurs écosystèmes. La notion de
biodiversité inclue également les forêts mais, compte tenu du rôle vital que jouent les forêts dans la
vie et la formation sociale en Afrique, on jugé qu’il fallait accorder un intérêt particulier aux forêts
et aux écosystèmes forestiers.
L’évaluation de l’écosystème du Millénaire définit l’écosystème comme « un complexe dynamique
de communautés végétales et animales et de micro-organismes et un environnement non vivant qui
interagissent en tant qu’unité fonctionnelle. Les êtres humains font partie intégrante des
écosystèmes » (Évaluation de l’écosystème du Millénaire 2003). Durant les années écoulées, la
conservation de la nature a évolué, en passant de la notion de conservation des espèces à celle
d’exploitation durable de la biodiversité et de préservation de l’intégrité et de la diversité des
écosystèmes. Les écosystèmes assurent les services et les fonctions ci-après: fourniture de
nourriture et d’eau; maintien du cycle hydrologique, fonction de régulation des inondations et des
maladies; fonctions culturelles, notamment les bienfaits spirituels et ludiques; et fonction d’appui,
notamment le recyclage des nutriments. À l’heure actuelle, « la principale cause de la perte de
biodiversité en Afrique est la perte des habitats qui se poursuivra probablement durant le premier
tiers du XXIè siècle » (PNUE 2006).
La biodiversité a, de tout temps, caractérisé l’histoire, la culture et l’organisation sociale de
l’Afrique. « les paysages agricoles entretenus par les agriculteurs et les éleveurs en appliquant les
pratiques adaptées aux conditions locales permettent à la fois de maintenir une grande diversité
génétique végétale et animale et de favoriser le maintien d’une biodiversité sauvage distincte »
(secrétariat de la Convention sur la diversité biologique 2010). Cependant, la cupidité des
entreprises d’une part, et la forte croissance démographique, ainsi que l’échec des politiques durant,
et surtout après, la période coloniale, de l’autre, ont modifié considérablement les pratiques
traditionnelles de gestion des forêts et le tissu socioéconomique rural. « la superficie du couvert
forestier a diminué de 3% dans les parties centrale, orientale, australe et occidentale de l’Afrique »
(CEA et UA 2009). En outre, « entre 2000 et 2010, les forêts d’Afrique et d’Amérique du Sud ont
enregistré les plus fortes pertes nettes » (Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique
2010). La réduction de la déforestation et des pertes de biodiversité a des effets positifs sur la
réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la disponibilité de l’énergie, la transformation
économique, le bien-être social et permet d’atténuer l’ampleur du changement climatique en
renforçant la capacité d’adaptation des sociétés humaines et des écosystèmes.
m) Eau douce. Ce terme désigne toutes les eaux de surface (rivières, torrents, lacs et zones humides)
et les eaux souterraines. La quantité, la qualité et la disponibilité de l’eau douce influent sur le bienêtre économique, social et écologique de toute société. Si l’Afrique peut s’enorgueillir de posséder
d’abondantes ressources en eau douce et de grands fleuves et lacs (Congo, Nil, Zambèze et Niger et
lac Victoria), elle demeure le deuxième continent le plus sec du monde après l’Australie. La rareté
43
Traduction non-révisée
de l’eau constitue dores et déjà une contrainte majeure au développement. L’eau douce est
inégalement répartie, sachant que près d’un tiers des ressources hydriques se trouvent dans le bassin
du Congo qui abrite moins d’un dixième de la population du continent. Un nombre croissant de
fleuves et de lacs d’eau douce commencent à s’assécher prématurément à cause du changement
climatique (sécheresses récurrentes et augmentation de la température) et la salinisation consécutive
à l’érosion des sols. Enfin, l’accroissement rapide de la population et le déplacement des
établissements humains, notamment à cause des guerres et de l’instabilité politique et des
phénomènes climatiques extrêmes, se sont traduit par une exploitation accrue des ressources
disponibles.
On estime qu’un pays a besoin d’au moins 2 400 m3 d’eau renouvelable par habitant pour son
développement industriel, mais de nombreux pays, notamment ceux de la Corne de l’Afrique ne
disposent pas de cette quantité. Cette pénurie d’eau aura de sérieuses répercussions sur la
production alimentaire, le maintien des écosystèmes, la consommation humaine et domestique et le
développement. Bien évidemment, la disponibilité de l’eau n’est qu’un moyen. Par contre, sa
gestion efficace revêt une importance capitale. En effet, il existe des pays de par le monde qui
disposent de ressources beaucoup moins abondantes qui ont réussi à assurer un approvisionnement
suffisant pour répondre aux besoins de leur population et de leur développement, grâce à une bonne
gestion de leur potentiel.
n) Changement et variabilité climatiques. La forte dépendance des ressources naturelles, dans un
contexte marqué par une pauvreté rampante et de faibles capacités techniques et institutionnelles, a
fait de l’Afrique le continent le plus vulnérable au changement climatique. Les effets du
changement et de la variabilité climatiques touchent tous secteurs et toutes les régions. Le secteur
agricole, qui constitue la première source de subsistance pour de nombreux pays africains, est
sensible au changement et à la variabilité climatiques. En venant s’ajouter aux problèmes que
constituent la faible fertilité des sols, les ravageurs, les maladies des plantes et l’accès limité à la
technologie, aux marchés et à l’infrastructure, le changement et la variabilité climatiques ont des
effets négatifs sur la vie quotidienne de la population, notamment en ce qui concerne le choix et la
période des cultures, la nature des élevages, le lieu de résidence, l’habitat, le bien-être général, les
attitudes et les espérances. Durant les années de bonne pluviométrie, la prospérité est au rendezvous mais, durant les cycles de sécheresse, la population doit faire face à l’adversité, aux privations,
à la frustration, à la famine et, parfois même, opter pour le déplacement.
Le changement et la variabilité climatiques se manifestent à travers divers phénomènes, notamment
des sécheresses aussi graves que fréquentes, des inondations, des changements de la pluviométrie,
des hausses de températures, des pénuries d’eau croissantes, une réduction de la nappe phréatique,
l’assèchement des rivières et des puits, la disparition des lacs, les pertes de zones humides et la
recrudescence ainsi que l’apparition et la réapparition des maladies, en particulier le paludisme et
les maladies à transmission hydrique et l’aggravation des déficits de la balance des paiements, étant
donnée que la plus grande partie des exportations est constituée de produits agricoles. Dans les pays
côtiers, la hausse du niveau de la mer risque d’entraîner la disparition des masses terrestres, le
déplacement des populations et une diminution des quantités d’eau douce disponibles provoquée
par la salinisation des nappes et des estuaires. Outre ses effets sur l’environnement et l’économie, le
changement climatique a des conséquences négatives sur la structure et les relations sociales, la
culture et la sécurité humaine.
Il convient de noter que, même si les émissions de carbone de l’Afrique sont faibles par rapport à
celles du reste du monde, l’intensité de carbone des économies africaine est plutôt forte. L’Afrique
44
Traduction non-révisée
se doit donc de la réduire et, ce faisant faciliter la transition vers une économie à faibles émissions
de carbone. Les indicateurs du développement durable relatifs au changement et à la variabilité
climatiques comprendront donc les effets économiques, sociaux et environnementaux ainsi que les
progrès accomplis en matière d’adaptation et d’atténuation.
o) Risques naturels et anthropiques. Outre les catastrophes naturelles à progression lente, comme la
sécheresse, plusieurs pays africains sont menacés par les inondations, les séismes, les éruptions
volcaniques, les tornades, les tempêtes et les cyclones. Tous ces risques naturels se répercutent sur
le bien-être économique, l’organisation sociale, la nature des établissements humains et le bien-être
environnemental de nombreux africains.
p) Infrastructure, science et technologie. Il s’agit là d’un domaine prioritaire essentiel du NEPAD.
L’infrastructure et les marchés désignent la disponibilité et l’accessibilité des services de transport
et de communication essentiels qui permettent à la population de se déplacer d’un point à un autre
pour leur travail, mener une vie productive et satisfaire leurs besoins quotidiens fondamentaux,
notamment le logement, l’eau, l’éducation et les services de santé. Il s’agit aussi de la possibilité
d’accéder aux marchés pour vendre ou acheter des produits, à la technologie, aux résultats de la
recherche, aux réseaux et aux moyens de partager les connaissances et les expériences. L’existence
de marchés opérationnels et faciles d’accès influent sur les moyens de subsistance, les relations
sociales et le bien-être, ainsi que les rapports aux ressources naturelles. Dans plusieurs pays
africains, la population doit parcourir de longues distances pour se rendre au marché dans un
environnement marqué par la faiblesse de l’infrastructure, un cadre juridique et réglementaire
inefficace et un accès limité ou inexistant aux moyens financiers et autres formes d’appui.
À l’instar de l’infrastructure, la science et la technologie sont non seulement vitales pour le
développement durable, mais elles doivent prendre le pas sur les autres secteurs. Au sens de la
présente étude, on entend par science et technologie une meilleure assimilation de la science, la
capacité d’identifier, de choisir, d’adapter et de développer la technologie.
q) Océans, mers, et côtes. L’Afrique dispose d’un riche environnement marin comprenant les océans
atlantique et indien, la mer méditerranée et la mer rouge. La biodiversité de la zone côtière,
notamment les prairies marines et les zones humides, que l’on retrouve le long de nombreuses
côtes, constituent d’importantes sources de subsistance pour de nombreux africains. Elle abrite
également des habitats pour les animaux marins et des sanctuaires pour certaines espèces qui
représentent d’importantes sources de devises (tourisme) et fournissent des services et fonctions liés
à l’écosystème. On a également découvert des réserves considérables de pétrole au large des côtes,
comme c’est le cas dans le delta du Niger, tandis que les dunes de sable et les sédiments des fonds
marins de la côte atlantique de l’Afrique du Sud et de la Namibie contiennent des alluvions
diamantifères et les côtes du Mozambique sont riches en titane et en zirconium (AMCEN 2009).
Les zones côtières africaines connaissent également une croissance urbaine et industrielle rapides
(AMCEN 2009), de sorte que la pollution des océans et des villes a pris des proportions critiques.
r) Paix et sécurité. La paix est le bien le plus précieux pour toutes les sociétés. Le développement
durable est plus facile à atteindre dans un climat de stabilité politique, de paix et de sécurité, mais il
contribue également à instaurer la paix et la stabilité. Dans de nombreux pays africains, les conflits
armés demeurent un obstacle majeur au développement. S’il est vrai que l’Afrique a fait des
progrès considérables dans la réduction des conflits frontaliers, les conflits et les tensions internes
et les guerres civiles n’ont pas disparu. Les conflits actuels sont, dans la plupart des cas, des conflits
internes qui tendent à déborder sur d’autres pays avec comme conséquences un grand nombre de
45
Traduction non-révisée
réfugiés et de personnes déplacées dans leur propre pays. L’insécurité, l’instabilité politique et les
conflits ne peuvent être dissociés du processus de gestion de la compétition pour des ressources
rares, notamment les terres agricoles, les terres de parcours et l’eau. Il suffit de rappeler ici les cas
des terres agricoles (Burundi, Zimbabwe et Soudan); les terres de parcours (Nord et Sud de
l’Éthiopie et Karamoja dans la région de l’élevage de bétail de l’Ouganda); de l’eau (Afrique
australe, notamment pour les ressources transfrontalières); les forêts et le bois (ceinture forestière
supérieure en Guinée); les ressources minérales, notamment les diamants, l’or et le pétrole (Nigéria,
Angola et RDC). Par ailleurs, les catastrophes naturelles ont entraîné des déplacements de
populations et des conflits dans la Corne de l’Afrique, au Sahel et en Afrique australe.
Le Rapport sur le développement humain de 1994 cite le bien-être économique, sanitaire, personnel
et communautaire, la liberté politique, l’accès à la nourriture et à l’énergie et l’insécurité
environnementale comme étant des éléments essentiels de la sécurité. La notion de sécurité a ainsi
été étendue aux personnes et aux communautés, même si aujourd’hui encore, la sécurité nationale
est prédominante dans de nombreuses discussions débats de politique générale. Dans le même
temps, la paix a été liée à des considérations plus tangibles, notamment l’absence de famine, de
menaces pour les moyens de subsistance et la protection contre les pertes importantes de revenu, la
vulnérabilité physique, le déplacement, l’insécurité sanitaire, la marginalisation sociale et politique
et l’insécurité environnementale des personnes et des communautés. De fait, la paix et le
développement sont les deux faces d’une même médaille. La paix et la sécurité influent sur le bienêtre économique, social et environnemental de citoyens et méritent d’être considérées comme des
indicateurs du développement durable.
s) Modes de consommation et de production durables. On peut réaliser l’intégration et l’équilibre
de la politique économique, sociale et environnementale soit en prenant en compte les limites
imposées par « l’environnement » et les possibilités qu’il offre (approche axée sur l’offre), soit en
s’appuyant sur la destination finale des biens et services (approche axée sur la demande). La
consommation durable est une notion essentielle de l’approche axée sur la demande. La
consommation personnelle et publique concerne l’utilisation des ressources pour satisfaire les
besoins quotidiens essentiels, à savoir la nourriture, la boisson, l’habillement, les déplacements, les
loisirs, le logement, etc. d’une part, et la sécurité et la défense nationales, de l’autre. Les modes de
consommation expriment notre façon de vivre et notre comportement. Les pays développés et les
nantis d’Afrique ont tendance à « sur consommer » pendant que la majorité de la population est mal
nourrie, analphabète et exposée aux maladies facilement évitables. Les modes de consommation et
de production durables encouragent une utilisation plus efficace des ressources naturelles et la
modification des comportements pour réduire le gaspillage.
L’urbanisation a une grande influence sur ce que l’on consomme, la manière dont on le fait et la
gestion des conséquences de cette consommation (déchets). Près de 347 millions de personnes
(38% des africains) vivaient dans les zones urbaines en 2005, de sorte que l’Afrique est le continent
le plus urbanisé du monde (PNUE 2007). Elle a également le taux d’urbanisation le plus élevé,
sachant que la population des zones urbaines double tous les 20 ans (PNUE 2007). L’urbanisation
rapide et les modes de consommation non durables dans un environnement marqué par une faible
assimilation des techniques ont des conséquences considérables sur le bien-être sociétal,
économique, social et environnemental.
La fragilité de l’environnement africain, l’urbanisation rapide et la consommation croissant
d’énergie, d’eau et d’autres ressources constituent des contraintes majeures qui entravent la
progression sur la voie du développement durable. Ainsi, si la tendance à augmenter la production
46
Traduction non-révisée
alimentaire pour satisfaire la demande croissante est positive en soi, il reste qu’en l’absence de
techniques et de pratiques de gestion modernes, on s’est contenté d’étendre les cultures sur les
terres marginales, notamment les coteaux abrupts et les terres de parcours. Les changements dans
les modes d’exploitation des terres ont limité l’accès à l’eau et entraîné l’érosion des sols et une
réduction des ressources en eau, et favorisé le surpâturage, la détérioration des terres de parcours, la
déforestation et les conflits armés dans certaines régions. Dans le secteur de l’industrie, le projet de
transformation économique nécessite une industrialisation accélérée, avec ce que cela suppose
comme augmentation des émissions de substances nocives et de déchets toxiques dans les zones
urbaines qui dégradent l’environnement, raccourcissent l’espérance de vie et menacent l’intégrité et
la diversité des écosystèmes.
Le tourisme est l’un des secteurs dont la croissance est la plus rapide dans les pays en
développement, notamment en Afrique. D’après l’OMT, entre 1990 et 2007, les recettes provenant
du tourisme international des pays en développement ont augmenté de 506%, contre 170% dans les
pays à revenu élevé. En 2007, l’Afrique a accueilli 5% de l’ensemble des touristes internationaux et
engrangé 3% des recettes totales. Compte tenu de son étendue et de la diversité de ses ressources
touristiques, l’Afrique devrait voir sa part dans le tourisme mondial augmenter considérablement.
S’il est vrai que la contribution du tourisme à l’amélioration des recettes en devises, au
développement de l’économie locale et à la conservation du patrimoine naturel et culturel n’est pas
négligeable, la croissance rapide de cette activité risque, par contre, d’exercer une forte pression sur
ce qui reste des habitats biologiquement diversifiés et des cultures autochtones qui constituent
justement les principales attractions touristiques. Le tourisme durable, qui est une notion de plus en
plus répandue, y compris dans la pratique, doit être largement diffusée pour encourager le tourisme
de masse en Afrique à travers les mesures ci-après: amélioration de la gestion des déchets
(réduction des quantités, réutilisation, recyclage); la réduction de la consommation d’eau et
d’énergie; réduction de la pollution (limitation de l’utilisation des produits chimiques dangereux);
achat de produits non nocifs pour l’environnement; et réduction des émissions de carbone.
Le présent cadre des indicateurs du développement durable a pour but de rendre compte des
comportements et des tendances durables et non durables en matière de consommation afin
d’encourager les mesures visant à assurer la durabilité là où elle n’existait pas. De fait, la
consommation sociétale et la production agricole et industrielle pourraient être considérablement
renforcées tout en protégeant l’environnement et les valeurs sociales.
t) Partenarial mondial pour le développement. La relation de l’Afrique avec le reste du monde
influe positivement ou négativement sur le bien-être économique, social et environnemental de la
région. Premièrement, l’Afrique a signé, entre autres, les OMD, la Convention sur la diversité
biologique, la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, la Convention sur
la lutte contre la désertification et la Convention de Bâle. Elle doit remplir ses obligations au titre
de ces conventions en élaborant des programmes nationaux rationnels et en établissant des
partenariats avec le reste du monde. Deuxièmement, la mondialisation touche tous les secteurs
économiques et agit comme un couteau à double tranchant. Elle crée des opportunités de marché,
facilite l’accès à l’information et à la technologie mais, dans le même temps, l’Afrique risque de
subir les conséquences du libre-échange qui accompagne la mondialisation en raison de la faiblesse
de sa base productive et de son infrastructure. Troisièmement, les exportations des matières
premières sont généralement exonérées de droits, mais les exportations de produits finis et semi
finis sous soumises à différentes barrières tarifaires et non tarifaires. Quatrièmement, la capacité
des pays africains à négocier avec les pays industrialisés, à établir des partenariats mutuellement
bénéfiques et à tirer profit du mouvement mondial reste limitées. En fait, l’Afrique est le dernier
47
Traduction non-révisée
bénéficiaire des possibilités de financement apparues durant la période qui a suivi la CNUED.
Enfin, en raison de sa position géographique, de son faible niveau de développement technique et
de sa forte dépendance des ressources naturelles, l’Afrique est très vulnérable aux risques
climatiques induits par les émissions mondiales de dioxyde de carbone produites en dehors du
continent.
7.
Principaux indicateurs du développement durable pour l’Afrique
Les thèmes du développement durable examinés plus haut seront ventilés en sous thèmes et questions
qui serviront à mettre au point les indicateurs. Les principaux indicateurs du développement durable
reflètent les changements dans les thèmes identifiés ci-dessus et illustrent l’interaction entre les trois
piliers du développement durable. À l’aide d’une matrice d’évaluation des indicateurs, il faudra évaluer
les forces et les faiblesses de chaque indicateur en fonction des critères susmentionnés:
a) L’indicateur est-il adapté au développement durable? Permet-il de rendre compte de la
situation, de contribuer à évaluer les progrès, à formuler des plans et à gérer le développement durable?
Rend-il compte de la croissance ou de la régression économiques dans le contexte des changements
environnementaux et sociaux ou de la protection de l’environnement et des changements sociaux dans
le contexte des facteurs économiques?
b) Est-il efficace ? Ou fournit-il des données essentielles représentant ou couvrant tous les
aspects de la question, du secteur ou du problème de développement durable?
c)
d)
rationnel?
Est-il fiable? Faisons-nous confiance aux données qu’il fournit?
Est-il facilement assimilable par les profanes? Est-il clair, non ambigu et théoriquement
e) Est-il disponible au moment et à l’endroit voulus? Est-il fondé sur des données facilement
accessibles permettant de collecter des informations complémentaires pour combler les lacunes, le cas
échéant, en temps voulu et à un coût abordable?
f)
Indique-t-il les tendances au fil du temps ainsi que les différences entre les endroits et les
groupes de population? Et
g) Est-il conforme aux pratiques actuelles des institutions multilatérales de développement et
de financement et celle de nombreux pays et facilite-t-il la comparaison?
Tous les indicateurs du développement durable, ainsi que les thèmes, sous thèmes, et indicateurs
particuliers doivent être évalués en fonction de ces sept critères. L’analyse ci-dessus des vingt thèmes
du développement durables choisis a suffisamment expliqué que chaque thème correspondait aux
critères applicables. La présente section est consacrée au développement des sous thèmes et à la
relation entre la pression, l’impact et la riposte à partir desquels on élaborera les indicateurs.
48
Traduction non-révisée
Tableau 3 : Thèmes, sous-thèmes, pression-impact-atténuation et indicateurs de base
Thème
Transformation
économique et
macroéconomie
Sous-thèmes / questions
Pression/contraintes
. Richesse totale (naturelle,
humaine et produite)
. Faible niveau et accès
limité à la technologie
. Production et demande
globales ; taux et structure
des investissements ; taux
et sources d’épargne)
. Connaissances limitées
. Valeur ajoutée (part des
produits transformés et
manufacturés dans la
production globale)
. Faiblesse de la politique
et des institutions
. Exportations et
importations (volume et
structure) et balance des
paiements
. Dette extérieure
. Insuffisance de capitaux
d’investissement
. Classe d’entrepreneurs
embryonnaire (esprit
d’entreprise limité)
. Investissements directs
étrangers limités (IDE)
Réponse (négative et
positive)
. Extraction des
ressources
naturelles
Impact
. Dégradation de
l’environnement
. Perte de change
. Pratiques agricoles
extensives
. Exportations axées
sur les matières
premières et les
produits agricoles
. Faible apport des
intrants agricoles
. Dépendance des
importations
proportionnellement
importantes de biens
de consommation
. Cercle vicieux de
faible apport
technologique
. Chômage déclaré
et non déclaré
Atténuation
Indicateurs de base
. Stratégie
d’industrialisation –
transformation des
matières premières
. Part du capital produit et du
capital naturel dans la
richesse totale
. Production nationale
des intrants agricoles
essentiels et de
matériaux de
construction
. Produit intérieur brut par
habitant
. Produit intérieur brut ajusté
à la déforestation et à la
perte de biodiversité
. Intégration régionale
. Part de l’industrie dans la
production globale
. Instauration d’un
climat propice aux
IDE
. Part des investissements
dans le PIB
. Taux d’épargne intérieure
. Financement du
développement
. Part des produits
manufacturés dans les
exportations totales
. Emploi
. Structure des importations
. Intégration économique
régionale
. Part des importations
d’équipements et de
machines industriels dans
les importations totales
. Structure de l’emploi (%)
. Productivité et coûts
unitaires de la main
d’œuvre
Traduction non-révisée
49
Thème
Pauvreté
Sous-thèmes / questions
. Pauvreté monétaire
Pression/contraintes
. Droits de propriété
Réponse
. Famine
Impact
. Famine et misère
. Inégalité des revenus
. Faible niveau
d’instruction
. Bidonvilles urbains
. Marginalisation
économique et
sociale
. Accès à la terre
. Niveau de vie (accès aux
services de base :
logement, eau,
assainissement, santé,
éducation)
. Perceptions
. Possibilités d’emploi
réduites ou inexistantes
. Dépendance de
l’aide alimentaire
. Doléances sociales
et économiques
généralisées
. Faiblesse de la politique
et des institutions
. Main d’œuvre non
productive
importante
. Terres improductives
Atténuation
. Croissance
économique
équitable
Indicateurs de base
. Proportion de la population
vivant en dessous du seuil
national de pauvreté
. Investissement et
financement en
faveur des pauvres
. Ratio de la part du revenu
national du quintile le plus
élevé au quintile le plus bas
. Création d’emplois
. Population dépendante de
l’aide alimentaire
. Amélioration de
l’accès à l’éducation
. Taux de chômage officiel et
réel
. Proportion de la population
urbaine vivant dans des
taudis
. Vulnérabilité aux
changements
climatiques
. Pourcentage de la
population ayant accès à la
terre et aux capitaux
Gouvernance
. Engagement politique et
gouvernance
. Faiblesse des
institutions
démocratiques
. Affaiblissement de
la légitimité de
l’État
. Capacité limitée des
pouvoirs publics à
mettre en œuvre les
politiques
. Développement non
durable
. Gouvernance économique
. Gouvernance sociale
. Gouvernance
environnementale
. Gouvernance d’entreprise
. Perceptions
Traduction non-révisée
. Absence de la primauté
du droit
. Participation
insuffisante du public
. Montée des
doléances
économiques et
sociales
. Corruption
rampante
. Flux
. Cercle vicieux de
la pauvreté et du
sousdéveloppement
. Doléances
économiques et
sociales
. Injustice
. Gouvernance
politique
participative
. Universalité - participation
(grand public et société
civile)
. Gouvernance
économique
responsable
. Efficacité du
développement
. Gouvernance
socialement et
écologiquement
responsable
. Capacité de négociation
internationale
. Degré de responsabilité
. Degré de transparence
. Primauté du droit
50
. Non respect des droits
de l’homme
. Nombre d’affaires
judiciaires liées au foncier
d’investissements
directs étrangers
limité
. Corruption - pourcentage
de personnes ayant versé
des pots de vin
. Accès limité à la justice
. Neutralisation des
institutions
traditionnelles de
résolution des conflits
Thème
Alimentation et
agriculture
Sous-thèmes / questions
. Production alimentaire
Pression/contraintes
. Changement et
variabilité climatiques
Réponse
. Baisse des niveaux
de consommation
Impact
. Pénurie
alimentaire
. Facteurs biophysiques
. Ajustement de la
capacité
d’adaptation
. Aggravation de la
pauvreté et de la
dépendance
. Recours accru à
l’aide alimentaire
. Déplacements de
population et
migrations forcées
. Accès à la nourriture
. Accès à la terre
. Productivité et intrants
agricoles
. Prix des denrées
alimentaires
. Ravageurs et maladies
. Irrigation
. Sécheresse récurrente
Terre
. Importation de
produits
alimentaires
. Propriété et sécurité
foncières
. Accès à la technologie
. Recours accru à
l’aide alimentaire
et distorsion des
priorités de
développement
. Indépendance
alimentaire
. Infrastructure et
marchés
. Dégradation de
l’environnement
. Biosécurité
. Utilisation et statut des
terres
.
. Commercialisation des
produits agricoles
. Accès à la terre et
régime foncier
Traduction non-révisée
. Guerre et conflits
civils
Changement
d’affectation des
terres (%/a, ha/a)
. Systèmes de
production (ha)
. Dégradation des
sols (ha)
Atténuation
. Formulation et mise
en œuvre des
stratégies et plans
nationaux en matière
de sécurité
alimentaire
. Objectifs de
production et de
transformation des
produits alimentaires
. Investissements
agricoles
. Droits de propriété
clairement définis et
juridiquement garantis
Indicateurs de base
. Production alimentaire par
source
. Pourcentage du revenu
consacré à la nourriture
. Part des produits
alimentaires dans les
importations totales
. Part des investissements
agricoles dans le total des
investissements
. Niveau d’utilisation des
pesticides et des engrais
non organiques
. Pratiques
rationnelles de
gestion des terres
. Rendements
agricoles potentiels
. Superficie arable et de
cultures permanentes
. Changement d’affectation
des terres
51
(kcal/ha, t/ha)
. Dégradation des sols
(dégradation chimique et
physique)
.
Dégradation des sols
.
Efficacité de l’utilisation
des engrais
. Désertification
Utilisation des produits
chimiques
Indicateurs de base
. Couvert forestier (ha/type)
.
Thème
Forêts
Sous-thèmes / questions
. Couvert et statut
forestiers
Pression/contraintes
. Déforestation (%/a,
ha/a, %/ naturelle)
Réponse
Impact
. Fragmentation
des forêts (%, ha)
. Remise en état des forêts
Thème
Eau douce
. Gestion durable des
forêts
Sous-thèmes / questions
. Disponibilité de l’eau
(quantité des eaux de
surface et souterraines)
. Dégradation des forêts
. Zone forestière en voie
d’aménagement durable
.
.
.
Atténuation
. Plans d’action pour
l’aménagement
durable des forêts
(A/N)
Qualité de l’eau
Pression/contraintes
Prélèvements d’eau
par secteur (%, m3)
Réponse
Impact
.
Atténuation
Population rurale
ayant accès à
l’eau potable (%)
Intensité de
l’utilisation de l’eau
.
Indicateurs de base
Disponibilité de l’eau
par habitant (m3)
.
Proportion des
ressources en eau totales
utilisées
.
Intensité d’utilisation de
l’eau par activité
économique
. Utilisation de l’eau
. Gestion des ressources
en eau
Biodiversité
. Pêcheries
. Densité de la biomasse
.
Croissance
démographique
.
Dégradation des
sols et des forêts
. Intégrité et diversité des
écosystèmes
.
Pratiques agricoles
extensives
.
Extinction des
espèces locales
. Abondance et diversité
des espèces
.
Espèces
envahissantes
.
Perte du couvert
Écorégions
nécessaires à la
conservation
(ha)
.
Parcs nationaux et
zones protégées
(%, ha)
. Proportion des terres
protégées, total et par
région écologique
.
Taux de la
biodiversité
. Parcs nationaux et zones
protégées soumis gérés
efficacement
. Fragmentation des habitats
. Ressources génétiques
Traduction non-révisée
.
52
. Concessions de terres
accordées dans des zones
de prestige
végétal
. Conservation et gestion
des zones humides
.
État de conservation
(ha)
. Espèces (abondance,
répartition et menaces)
Thème
Changement et
variabilité
climatiques
.
.
.
Sous-thèmes / questions
Variabilité climatique
Vulnérabilité au risque
climatique
Pression/contraintes
. Base économique
réduite
Réponse
. Élévations de la
température
. Dépendance des
ressources naturelles
. Régime et
répartition de la
pluviométrie
Qualité de l’air
. Masse terrestre
importante exposée à
la désertification et à
la sécheresse
. Productivité
agricole
Impact
. Famine
. Déplacement de
populations
. Émissions de gaz
à effet de serre
par habitant
(Tonnes de
carbone)
. Élévation du
niveau de la mer
Atténuation
. Intégration du
changement et de la
variabilité
climatiques à la
politique de
développement
. Adaptation au
changement
climatique
. Atténuation de
l’impact du
changement
climatique
. Technologie
. Connaissances
Santé et nutrition
. Mortalité
. Morbidité
. Fourniture des soins de
santé (accès)
Traduction non-révisée
. Accès limité aux
services et aux
professionnels de la
santé
. Dépendance accrue
de la médecine
traditionnelle /
spirituelle
. Urbanisation rapide
. Affaiblissement de
l’état de santé de la
. Augmentation du
taux de mortalité
. Affaiblissement
des capacités des
ressources
humaines
. Élaboration et mise
en œuvre des
stratégies et plans
d’action nationaux
en matière de santé
. Préservation de la
diversité génétique
Indicateurs de base
. Évolution et tendances de
la température et de la
pluviométrie
. Pourcentage de la
population sous la menace
des événements
météorologiques extrêmes
. Émissions de dioxyde de
carbone (Tonnes par
activité)
. Intensité de carbone
. Pollution de l’air en milieu
urbain
. Pollution de l’air intérieur
due aux combustibles
traditionnels de la
biomasse
. Taux de mortalité des
enfants de moins de cinq
ans
. Espérance de vie à la
naissance
. Amélioration de
53
. État nutritionnel
. Pauvreté
. État de santé et risques,
notamment la pollution
de l’air
. Croissance
démographique
. Assainissement
. Médecine traditionnelle
Thème
Démographie
(dynamique de la
population)
Sous-thèmes / questions
. Croissance
démographique
. Âge et structure de la
population
Éducation,
formation et
culture
. Changement
climatique
. Manque
d’informations
sanitaires
Pression/contraintes
. Taux de fécondité
. Répartition de la
population (rurale,
urbaine)
population
. Baisse de la
productivité
. Automédication
. Dépendance
excessive des
médicaments
(importés) à bas
prix
Réponse
. Apparition et
prolifération de
nouvelles
maladies
. Aggravation de la
malnutrition et
retard de
croissance chez
les enfants
Impact
. Population
pauvre (%)
l’accès aux services
de santé
abordables, à l’eau
potable et à
l’assainissement
. Extension des
services
d’éducation
sanitaire et de
planification
familiale
Atténuation
. Évolution
démographique
selon les
projections (#)
. Pourcentage de la
population ayant accès
aux soins de santé
primaires
. Morbidité due aux
maladies graves
(VIH/sida, paludisme,
tuberculose)
. État nutritionnel (apport
calorique par habitant)
Indicateurs de base
. Taux d’accroissement
démographique
. Ratio de dépendance
. Densité de population
. Indice synthétique de
fécondité
. Répartition des
établissements humains
. Rapport population
urbaine /population rurale
. Mobilité
. Niveau et couverture
éducatifs
. Nombre
d’établissements
scolaires limité
. Qualité de l’éducation
. Accès (équitable et
abordable)
. Alphabétisation
. Formation
professionnelle
(disponibilité et accès)
Traduction non-révisée
. Faible rémunération
des enseignants
. Culture et tradition
défavorables aux
femmes
. Urbanisation rapide
. Pauvreté et
. Prolifération des
écoles de fortune
. Mauvaise qualité
de l’éducation
. Intensification de
la migration
. Fort taux
d’analphabétisme
. Taux d’abandon
scolaire élevé
. Pauvreté
. Progression du
travail des
. Stratégies efficaces
pour la réforme du
système éducatif
. Exode rural
. Taux de scolarisation
bruts et nets dans
l’enseignement primaire
. Augmentation du
budget consacré à
l’éducation
. Taux brut à la dernière
année de l’enseignement
primaire
. Développement de
l’enseignement
pour adultes
. Niveau de scolarisation
dans le secondaire et le
tertiaire
. Décentralisation de
. Taux d’alphabétisation
54
. Fuite / retour des
cerveaux
enfants
malnutrition
. Augmentation de
la criminalité
. Savoir autochtone
l’éducation et
amélioration du
contrôle de qualité
. Jeunes
. Nombre de médecins,
d’ingénieurs et de
scientifiques installés à
l’étranger
. Proportion de femmes
salariées hors du secteur
agricole
. Protection sociale
. Emploi des jeunes
. Préservation de la
culture
Équité sociale
(femmes, jeunes,
groupes
vulnérables)
Énergie
. Pourcentage d’élèves
ayant accès aux
laboratoires scientifiques
. Femmes
. Participation au
développement
. Production énergétique
. Consommation
énergétique
. Population dépendant
de l’énergie de la
biomasse
. Production
hydroélectrique
(total kJ)
. Rendement des
barrages (kW/ha)
. Pourcentage de la
population dépendant de
l’énergie de la biomasse
. Rendement énergétique
. Rendement énergétique
. Intensité énergétique
. Énergie de la biomasse
. Pourcentage de la
population ayant accès à
l’électricité
. Accès à l’électricité
. Énergie renouvelable
Thème
Infrastructure,
science et
technologie
Sous-thèmes / questions
. Routes
. Chemins de fer
. Services aériens
Traduction non-révisée
Pression/contraintes
. Réseau routier (km)
Réponse
Impact
. Répartition de
l’infrastructure
(électricité,
barrages
routes, hôpitaux,
Atténuation
. PIB en
infrastructure (%)
. Part de la production
d’énergie renouvelable
moderne dans l’énergie
totale
Indicateurs de base
. Routes praticables en tout
temps en kilomètres par
habitant
. Nombre de lignes
55
écoles)
. Technologies de
l’information et de la
communication
téléphoniques fixes pour
100 habitants
. Nombre d’abonnés à la
téléphonie mobile (sur 100
habitants)
. Recherche et
développement
. Nombre d’utilisateurs de
l’Internet (sur 100
habitants)
. Innovation et propriété
intellectuelle
. Accès aux marchés
Océans, mers et
côtes
. Gestion de l’écosystème
côtier
. Population des zones
côtières (nombre)
. Environnement marin /
pollution
. Proportion des stocks
de poissons dans des
limites biologiques
sûres
. Mangroves et
surface corallienne
(ha)
. Zones polluées
dans les régions
côtières (ha).
. Zone marine menacée par
la pollution
Thème
Sous-thèmes / questions
Pression/contraintes
Réponse
Impact
Risques naturels et
anthropiques
. Vulnérabilité aux risques
naturels et anthropiques
. Fréquence des
catastrophes naturelles
. Population touchée
par les
catastrophes
naturelles
(nombre)
. Pertes
économiques et
humaines dues
aux catastrophes
naturelles (dollars
É.-U., nombre)
. Préparation aux
catastrophes et
prévention
Paix et sécurité
. Paix externe
Traduction non-révisée
.
Tensions et
doléances politiques
. Zones
marines/côtières
protégées (ha)
. Montant brut des dépenses
pour la recherchedéveloppement en
pourcentage du PIB
. Pourcentage de la
population totale vivant
dans les zones côtières
. Instabilité politique
.
Déplacement
interne
Atténuation
. Préparation aux
catastrophes et
prévention
. Proportion des zones
marines protégées
Indicateurs de base
. Pourcentage de la
population vivant dans des
zones à risque
. Zones vulnérables aux
catastrophes naturelles
(ha)
.
Améliorer l'accès
aux ressources
. Pertes humaines et
économiques dues aux
catastrophes
. Sécurité des personnes
56
. Paix interne
.
Doléances sociales et
tensions ethniques
.
Atteinte à
l’environnement
.
Inégalité de l’accès
aux ressources
(perçue ou réelle)
. Sécurité humaine
. Sécurité
environnementale
. Mécanismes de gestion
des conflits
. Immigration
. Instabilité sociale
(négociations
collectives,
troubles à l’ordre
public, grèves)
. Instabilité
économique
(chômage,
pénuries
alimentaires)
.
.
Perturbation du
réseau social
.
Perturbation des
activités
économiques
.
Sous-thèmes / questions
. Consommation
matérielle
Pression/contraintes
Réponse
.
Favoriser la paix
et la sécurité
.
Encourager le
dialogue politique
et économique
.
.
Thème
Modes de
consommation et
de production
durables
Investissements
directs étrangers
limités ou
inexistants
Perspectives
économiques
réduites
.
Réfugiés et
augmentation
des demandes
d’asile politique
.
Impact
Favoriser
l’intégration
politique et
économique
Éliminer la
pauvreté et la
famine
Améliorer la
transparence et la
démocratisation
.
Revitaliser les
.
mécanismes
traditionnels de
règlement des
conflits
Atténuation
. Sécurité communautaire
. Tensions et conflits
frontaliers
. Rébellion armée
. Conflits civils
. Mécanismes de gestion
des conflits (nationaux et
locaux)
. Capacité de l’État à
satisfaire les besoins
sociaux
. Accès à la justice (temps
consacré aux procédures
judicaires)
Indicateurs de base
. Production de déchets
dangereux
. Production et gestion des
déchets
. Traitement et élimination
. Services et sécurité des
transports
. Répartition des passagers
. Passation de marchés
publics
. Passage au carburant sans
Traduction non-révisée
des déchets
par mode de transport
plomb
57
Partenariat
mondial pour le
développement
. Volume et termes de
l'échange
. Déficit du compte courant
en pourcentage du PIB
. Financement externe
. Montant net de l’aide
publique au
développement en
pourcentage du RNB
. Accords multilatéraux
sur l’environnement et
l’économie
. Coopération Sud-Sud
. Investissements directs
étrangers (flux)
. Progrès réalisés dans la
mise en œuvre des
conventions et accords
multilatéraux
Traduction non-révisée
58
Tableau 5 : Évaluation des indicateurs de base du développement durable en fonction des critères élaborés
S – solide ; M – moyen F – faible
Thème/ Sous-thème/ Indicateurs de base du
développement durable
Critères de sélection
Pertinent
Efficace
Fiable
Facile à
comprendre
Disponible
Indique
les
tendances
Cohérent
Transformation économique / production de richesse
Richesse totale
(naturelle, humaine et
produite)
Performance
macroéconomique
Part des capitaux produits dans la
richesse totale
S
S
S
S
F
F
M
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
M
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
Financement du
développement
Produit intérieur brut par habitant
Produit intérieur brut ajusté en
fonction de la déforestation et de la
perte de biodiversité
Part des investissements dans le PIB
Taux d’épargne nationale
Part de l’industrie dans la
production globale
Part des produits transformés
(manufacturés) dans les exportations
totales
Productivité de la population active
et coûts unitaires de main d’œuvre
Exportations et importations
(volume et structure)
Dépendance de l’aide extérieure
Ratio dette extérieure / PIB
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
Intégration
économique régionale
Part des projets transfrontaliers dans
le budget de développement total
S
S
S
S
S
S
S
Valeur ajoutée
Commerce extérieur
Traduction non-révisée
59
Pauvreté
Pauvreté monétaire
Inégalité des revenus
Accès à la terre
Conditions de vie
Perceptions
Dépendance de l’aide
alimentaire
Proportion de la population
vivant en dessous du seuil
national de pauvreté
Ratio de la part du revenu
national du quintile le plus
élevé au quintile le plus bas
Population agricole sans terre
Taux de chômage déclaré et
non déclaré
Proportion de la population
urbaine vivant dans des taudis
Pourcentage de pauvres qui
espèrent un avenir meilleur
Population dépendante de
l’aide alimentaire
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
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S
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F
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F
S
S
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F
S
S
S
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S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
Gouvernance
Gouvernance politique
Gouvernance
économique
Gouvernance sociale
Universalité - participation
(grand public et société civile)
Efficacité du développement
Corruption - pourcentage de
personnes ayant versé des pots
de vin
Droits de propriété clairement
définis et juridiquement
garantis
Degré de responsabilité
Degré de transparence
Primauté du droit
Traduction non-révisée
60
Gouvernance
environnementale
Gouvernance
d’entreprise
Lois et règlements
environnementaux
effectivement appliqués
Mise en œuvre des accords
environnementaux
multilatéraux
Nombre d’affaires judiciaires
liées au foncier
Capacité à attirer les IDE
respectueux du développement
durable
Capacité à mettre en œuvre la
responsabilité d’entreprise,
sociale et environnementale
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
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S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
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S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
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S
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S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
Alimentation et agriculture
. Production
. Production alimentaire par
alimentaire
. Accès à la
nourriture
source
. Pourcentage du revenu
consacré à la nourriture
. Part des produits
alimentaires dans les
importations totales
. Accès à la terre
. Productivité et
intrants agricoles
. Niveau d’utilisation des
pesticides et des engrais
non organiques
. Commercialisation . Accès aux marchés
des produits
agricoles
. Disponibilité des moyens
de transport abordables
Traduction non-révisée
61
Terre
. Régime foncier et
sécurité
. Utilisation et statut . Zones arables et de culture
des terres
permanente
. Changement d’affectation
. Accès à la terre et .
régime foncier
. Dégradation des
sols (dégradation
chimique et
physique)
.
.
.
des terres
Surface cultivée par
ménage
Dégradation
des
sols
(chimique et physique)
Efficacité de l’utilisation
des engrais
Utilisation de produits
chimiques agricoles
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
. Désertification
Forêts
. Couvert forestier
. Couvert forestier (ha/type)
. Remise en état des . Dégradation des forêts
forêts
. Gestion forestière
. Superficie forestière sous
aménagement durable
Traduction non-révisée
62
Eau douce
. Disponibilité de
l’eau (quantité)
. Disponibilité de l’eau par
habitant (m3)
. Qualité de l’eau
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
. Proportion des ressources
. Utilisation de l’eau
totales en eau utilisées
. Intensité de l’utilisation de
l’eau par activité
économique
Biodiversité
. Densité de la
. Proportion totale des terres
biomasse
protégées et par région
écologique
. Parcs nationaux et zones
protégées gérés
efficacement
. Fragmentation des habitats
. Intégrité et
diversité des
écosystèmes
. Abondance et
diversité des
espèces
. Ressources
génétiques
Traduction non-révisée
. Concessions foncières
accordées dans des zones
prestigieuses
. Espèces (abondance,
répartition et menaces)
. Préservation de la
diversité génétique
63
Changement et variabilité climatiques
. Variabilité
. Évolution et tendances des
climatique
températures et de la
pluviométrie
. Pourcentage de la
population exposée aux
phénomènes
météorologiques extrêmes
. Émissions de dioxyde de
carbone (tonnes de
carbone par activité)
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
. Intensité de carbone
S
S
S
S
F
S
S
. Pollution de l’air en milieu
S
S
S
S
F
S
S
urbain
. Pollution de l’air intérieur
due aux combustibles
traditionnels de la
biomasse
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
. Vulnérabilité au
risque climatique
. Qualité de l’air
Santé et nutrition
. Mortalité
. Fourniture de
soins de santé
(accessibilité)
. État nutritionnel
Traduction non-révisée
. Taux de mortalité des
enfants de moins de
cinq ans
. Espérance de vie à la
naissance
. Pourcentage de la
population ayant accès aux
soins de santé primaires
État
nutritionnel
(apport
64
. État de santé et
risques
calorique par habitant)
Morbidité due aux principales
maladies (VIH/Sida,
paludisme, tuberculose
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
Taux d’accroissement de la
population
S
S
S
S
S
S
S
Taux de fécondité
S
S
S
S
S
S
S
Indice de dépendance
S
S
S
S
S
S
S
Rapport population
urbaine/population rurale
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
Démographie (dynamique de la population)
. Croissance
démographique
. Pyramide des âges
. Établissements
humains
. Migration
Exode rural
Éducation, formation, culture
. Niveau
d’éducation
Taux de scolarisation brut et
net dans l’enseignement
primaire
Taux brut à la dernière année
de l’enseignement primaire
Niveau de scolarisation dans le
secondaire et le tertiaire
Traduction non-révisée
65
. Alphabétisation
Taux d’alphabétisation (%)
. Fuite/retour des
cerveaux
Nombre de médecins,
d’ingénieurs et de scientifiques
installés à l’étranger
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
M
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
F
S
S
Équité sociale (femmes, jeunes, groupes vulnérables)
. Femmes
. Jeunes
Pourcentage de femmes
salariées en dehors du secteur
agricole
Taux d’emploi des jeunes
. Sécurité sociale
Énergie
. Production
d’énergie
Énergie totale produite
Rendement énergétique
. Consommation
d’énergie
. Énergie de la Pourcentage de la population
dépendant de l’énergie de la
biomasse
biomasse
. Accès à
l’électricité
. Énergie
renouvelable
Traduction non-révisée
Pourcentage de la population
ayant accès à l’électricité
Part de l’énergie renouvelable
moderne dans la production
totale
66
Infrastructure, science et technologie
. Routes
. Technologies de
l’information et de
la communication
. Recherche développement
Routes praticables en tout
temps en kilomètres par
habitant
Nombre de lignes
téléphoniques fixes pour 100
habitants
Nombre d’abonnés à la
téléphonie mobile sur 100
habitants
Nombre d’utilisateurs
d’Internet sur 100 habitants
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
Montant brut des dépenses
pour la recherchedéveloppement en pourcentage
du PIB
S
S
S
S
M
S
S
Pourcentage de la population
totale vivant dans les zones
côtières
S
S
S
S
M
S
S
S
S
S
S
F
S
M
S
S
S
S
S
S
S
Océans, mers et côtes
. Zones côtières
. Pêcheries
. Environnement
marin / pollution
. Zone marine menacée par
la pollution
. Proportion
de
marines protégées
Traduction non-révisée
zones
67
Risques naturels et anthropiques
. Vulnérabilité aux
risques naturels
. Préparation aux
catastrophes et
prévention
.
Pourcentage de la
population vivant dans des
zones à risque
. Zones vulnérables aux
catastrophes naturelles
(ha)
S
S
S
S
M
S
S
S
S
S
S
M
S
S
S
S
S
S
S
S
S
frontaliers
S
S
S
S
S
S
S
Manifestations
S
S
S
S
S
S
S
Grèves
S
S
S
S
F
S
S
Conflits civils
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
F
S
S
S
S
F
S
F
S
S
S
S
F
S
F
S
S
S
S
F
S
F
. Pertes humaines et
économiques dues aux
catastrophes
Paix et sécurité
. Paix externe
. Tensions et conflits
. Paix interne
. Sécurité humaine
. Sécurité des personnes
. Sécurité communautaire
. Mécanismes de
gestion des
conflits
Traduction non-révisée
. Mécanismes de gestion
des conflits (nationaux et
locaux)
. Capacité de l’État à
satisfaire les besoins
68
sociaux
. Accès à la justice
Temps consacré aux
procédures judiciaires
S
S
S
S
F
S
F
S
S
S
S
F
S
S
S
S
S
S
F
S
F
Modes de consommation et de production durables
. Consommation
matérielle
. Production et
gestion des
déchets
. Traitement et élimination
des déchets
. Production de déchets
dangereux
. Transport
. Répartition des passagers
par mode de transport
. Passage au carburant sans
.
.
.
.
.
.
.
plomb
. Marchés publics
Partenariat mondial pour le développement
. Commerce
Déficit du compte courant en
pourcentage du PIB
S
S
S
S
S
S
S
. Financement
extérieur
Montant net de l’aide publique
au développement en
pourcentage du RNB
Flux des investissements
directs étrangers par secteur
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
. Investissements
directs étrangers
(flux)
Traduction non-révisée
69
. Progrès réalisés dans la
. Accords
mise en œuvre des
multilatéraux sur
conventions et accords
l’environnement
multilatéraux
Traduction non-révisée
70
8.
Suivi et évaluation des indicateurs du développement durable de l’Afrique
Le suivi continu des progrès sur la voie du développement durable est essentiel pour l’élaboration des
indicateurs. En raison du manque de données et de certaines autres contraintes, l’adaptation du tableau
de bord ou du baromètre de la durabilité est peu probable. Les Africains doivent plutôt mettre en place
ce qu'on pourrait appeler le « Dispositif africain de surveillance de la durabilité ».
Le Dispositif africain de surveillance de la durabilité (ASM) s’appuiera sur un ensemble d’indicateurs
qualitatifs et généraux intégrés au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs. Cet ensemble
d’indicateurs pourrait initialement s’inspirer des considérations ci-après:
a. La richesse est-elle créée, préservée et répartie équitablement ?
b. Les services et fonctions écosystèmes sont-ils préservés ?
•
Émissions de gaz à effet de serre
•
Proportion et diversité de l’écosystème naturel, modifié, cultivé ou construit
•
Degré de conversion et de modification des changements de la fertilité des terres intérieures,
risque d’inondation
•
Ampleur et intensité de la pollution marine et de la dégradation de l’habitat
c. La biodiversité est-elle conservée ?
•
La biodiversité du pays est-elle exploitée de manière rationnelle ?
•
Pourcentage du couvert forestier
•
Pourcentage des zones protégées
•
Abondance des principales espèces sélectionnées
d. La quantité / productivité des ressources est-elle maintenue ?
•
Superficies des terres arables et cultivées
•
Changements de la fertilité des sols, risques d’inondations
•
Étendue et gravité de la dégradation des terres
•
L’efficacité économique a-t-elle été améliorée ?
•
Amélioration de la productivité du travail
•
La pauvreté et les inégalités ont-elles été réduites ?
•
Pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté
71
Traduction non-révisée
•
Indice de Gini des inégalités de revenus
e. La pollution est-elle prévenue ?
•
Production de déchets dangereux
•
La santé humaine a-elle été améliorée ?
•
Population ayant accès à l’eau potable
f. La culture est-elle préservée ?
•
Les liens entre l’esprit et la nature sont maintenus
•
Les savoirs et les systèmes autochtones bénéficient d’une attention particulière
g. Le pays respecte-t-il ses engagements internationaux ?
•
NEPAD
•
OMD
•
Accords multilatéraux sur l’environnement
•
Action 21
•
Plan d’action de Johannesburg
h. Partenariat mondial pour le développement
9.
•
NEPAD
•
OMD
•
Accords multilatéraux sur l’environnement
•
Action 21
•
Plan d’action de Johannesburg
•
Engagements liés au financement et au commerce
La voie à suivre
Le présent cadre des indicateurs de développement durable et la liste des indicateurs constituent la
première étape d’un long processus. L'amélioration constante de la couverture et de la qualité des
indicateurs à travers des tests répétés au niveau des pays est nécessaire au renforcement de leur capacité
à orienter les politiques et à suivre les progrès dans le domaine du développement durable. Ce n'est que
72
Traduction non-révisée
lorsque l’ensemble des indicateurs aura été intégré et utilisé efficacement à l’échelle des pays que le
travail accompli en ce sens aura porté ses fruits. Il est toutefois utile de souligner que la mise au point
des indicateurs du développement durable est un processus permanent. Plus un pays progresse sur la
voie du développement économique et social, plus il aura besoin d’indicateurs détaillés.
La réalité africaine actuelle impose de prendre sérieusement en compte les principes ci-après :
a) Pragmatisme. La mise au point des indicateurs de développement durable, aussi vaste et
complexe qu’elle soit, requiert du pragmatisme dans l’indentification, la sélection et l’utilisation des
indicateurs. Ne jamais s’enliser est un principe clé en la matière. Il faut se concentrer sur les politiques
et stratégies essentielles et des indicateurs simples et clairs. Il faut mettre à profit ce qui est disponible,
tout en notant les lacunes pour élaborer une stratégie permettant de les corriger.
b) Élaboration d’une stratégie pour améliorer et affiner en permanence les indicateurs
et les institutionnaliser. Une fois les indicateurs élaborés, il faut prendre les mesures nécessaires pour
les appliquer partiellement ou intégralement à l’échelle du pays, du secteur ou de l’écosystème. Il faut
également prévoir un mécanisme institutionnel pour assurer une application progressive, ainsi qu’un
suivi, une mise à jour et une amélioration continus.
c) Mise en place d’un processus participatif pour l’élaboration et la mise en œuvre. Les
ateliers, à l’instar de l’atelier de validation envisagé, sont des mécanismes permettant de susciter un
intérêt pour les indicateurs et d’obtenir des informations en retour.
d) Sensibilisation permanente. Il convient d’élargir et de renforcer la sensibilisation des
dirigeants politique et de la population sur le développement durable et la durabilité. Un travail
considérable a été accompli pour définir et vulgariser le développement durable en accolant l’épithète
« durable » à presque toutes les activités de développement sans en saisir pleinement la portée, de sort
que l’on a négligé les piliers environnemental et social du développement durable, comme en
témoignent la dégradation accélérée de l'environnement et le dénuement social alors que l'Afrique
affiche fièrement son fort taux de croissance économique en dépit de la crise financière mondiale (CEA
2009). Par ailleurs, nonobstant plus d'une décennie d'expérience, «très peu de pays ont essayé d'intégrer
les questions de développement durable à leurs DSRP» (CEA 2008). Pour ce faire, il faudrait engager
un processus de sensibilisation efficace et permanent sur le développement aux niveaux
communautaire, décisionnel et législatif.
e) Création d’une culture pluridisciplinaire: transcendance des intérêts sectoriels.
L’approche pluridisciplinaire est l’une des principales caractéristiques du développement durable. Elle
exige des décideurs qu’ils appréhendent les programmes économiques du point de vue social et
environnemental, et les programmes sociaux et environnementaux du point de vue économique. Il
s’agit également de gérer les compromis, en particulier à court et moyen terme, en privilégiant l’intérêt
de la société par rapport aux avantages institutionnels ou sectoriels. Bien que cela ne soit pas une tâche
facile, il faut encourager systématiquement la culture de la responsabilité collective et de l’expertise
pluridisciplinaire, ainsi que la culture du « nous » au lieu du « je » qui conditionne, dans une grande
mesure, l’utilisation optimale des indicateurs du développement durable.
f)
Évaluation des progrès dans le domaine du développement durable en fonction de la
demande. Le fait de s’attaquer aux causes des comportements et des pratiques non durables,
notamment les modes de consommation et de production, constitue une étape importante dans la
73
Traduction non-révisée
promotion du développement durable. C’est la raison pour laquelle les modes de consommation et de
production sont considérés comme des thèmes et des indicateurs fondamentaux du développement
durable permettant d’aider l’Afrique à élaborer, planifier et mettre en œuvre les activités
d’investissement et d’exploitation de manière à minimiser les risques et à renforcer la responsabilité
des citoyens, des différents secteurs, de l’État, ainsi que la responsabilité sociale et environnementale
des entreprises.
g) Appropriation nationale et assimilation des indicateurs du développement durable:
Bien que le travail effectué aux niveaux mondial et régional par l’Organisation des Nations Unies et/ou
d'autres institutions constitue un riche réservoir de connaissances et un tremplin pour l’élaboration des
indicateurs du développement durable à l’échelle des pays, la décision finale relative au choix des
indicateurs à utiliser et la manière de les organiser revient aux autorités nationales. L’élaboration et
l’amélioration continue des indicateurs, leur utilisation effective et, bien entendu, l'intégration effective
de tous les aspects du développement durable dépendent de l'engagement des intervenants sur le
terrain. La participation des experts, des décideurs, des groupes de la société civile et des bénéficiaires
contribuera à renforcer l'appropriation nationale des indicateurs, condition préalable à leur
institutionnalisation, et la consécration de la responsabilité collective en ce qui concerne le suivi des
progrès en matière de développement durable.
h) Mise en place des capacités d’identification, de sélection, d’utilisation et
d’amélioration continue des indicateurs. Il faut accorder la priorité au renforcement des capacités des
offices nationaux de statistiques et envisager d’élargir l’éventail des parties intéressées intervenant dans
la prise de décisions, l’évaluation, la planification et la mise au point des programmes aux niveaux des
ressources humaines, des institutions et des secteurs exécutif et législatif.
74
Traduction non-révisée
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