Contrat de mariage - Haut-Rhin

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Contrat de mariage - Haut-Rhin
LUNDI17NOVEMBRE2014 P
CHUCHOTEMENTS
RÉFORME TERRITORIALE
Contrat de mariage
Les socialistes chargent
l’UMP et l’UDI
C’est un courrier très politique que
les sénateurs socialistes Patricia
Schillinger (Haut-Rhin) et Jacques
Bigot (Bas-Rhin) viennent d’envoyer aux maires alsaciens. S’ils
relatent les débats parlementaires
sur la réforme territoriale, les deux
élus dénoncent surtout « la stratégie fermée» de l’UMP et de l’UDI
alsaciennes, qui a conduit, selon
eux, à la grande région. Patricia
Schillinger et Jacques Bigot notent d’abord que la grande région
a été « soutenue et revendiquée
par des amis politiques des sénateurs UMP et UDI ». Ils regrettent
ensuite que leur amendement
pour l’Alsace-Lorraine n’ait pas
trouvé une majorité au Sénat. Et
de faire part aux maires de leur
« grande déception, car si l’UMP et
l’UDI alsaciennes nous avaient
suivis dans notre stratégie constructive et non fermée, l’issue
désormais prévisible d’une dilution de notre région dans un vaste
ensemble auquel nous n’adhérons
pas aurait pu être évitée ».
Alors que l’Assemblée va probablement revoter la fusion à trois, la Région Alsace met les dernières virgules à son
projet « Alsace 2030 ». Un paradoxe qu’assument les élus majoritaires (UMP, UDI et indépendants) et les écologistes
qui estiment que les fruits de ce « remue-méninge » seront de toute façon utiles. (Dessin de Yannick Lefrançois).
Collectif issu de différents courants politiques (EELV, PS, PRG,
MoDem, UDI, UMP, Bougeons les
lignes), Alsace Unie a écrit aux
577 députés français avant qu’ils
examinent en seconde lecture le
projet de loi sur la carte des régions. Il leur rappelle que le « conseil d’Alsace préfigure la suppression d’une partie des
départements annoncée par
l’exécutif pour 2020 » et que si
l’Alsace veut rester dans ses
contours actuels, « ce n’est ni par
dogmatisme, ni par repli identitaire, mais uniquement pour faire
aboutir le processus de conseil
d’Alsace qui permet de rendre la
région plus forte, ce qui est ni plus
ni moins que l’ambition du texte ».
HISTOIRE
Quand Gérald Dahan
piégeait Adrien Zeller
À l’occasion de son passage à
Colmar, Gérald Dahan a rappelé
que la première personnalité
politique qu’il a piégée était
Adrien Zeller ; c’était en avril 2004.
L’imitateur, qui officiait alors sur
la radio Rire et chansons, s’était
fait passer pour Nicolas Sarkozy. Il
lui a proposé un poste de secrétaire d’État dans le nouveau gouvernement, ce que le président du
conseil régional a immédiatement
refusé. Il a aussi décliné un ministère à part entière. « Il avait très
mal pris la diffusion de l’enregistrement », se rappelle Gérald
Dahan. «Il m’avait menacé d’un
procès. Pourtant, il présentait
plutôt le visage d’un politique
intègre, de quelqu’un qui ne veut
pas laisser tomber sa région. »
Gérald Dahan.
PHOTO DNA
RUBRIQUE DE FRANCK BUCHY
ET JACQUES FORTIER
ÉNERGIE
Trois centrales
dans la grande région
Une région Alsace – Lorraine –
Champagne-Ardenne aurait
trois centrales nucléaires : celle
de Fessenheim (mise en service
en 1977), celle de Chooz dans
les Ardennes (deux réacteurs
datés 1996 et 1997) et celle de
Nogent-sur-Seine (mise en
service en 1988-89). Si l’éventuelle fermeture de la première
fait couler beaucoup d’encre, si
la première tranche de la
deuxième (1967) est en déconstruction, la troisième ne semble
pas dans le collimateur. Mais en
1987, un livre avait imaginé un
accident majeur dans cette
centrale à 110 km de Paris :
Tchernobyl-sur-Seine d’Hélène
Crié et Yves Lenoir. À relire pour
les écologistes alsaciens.
CONSEIL GÉNÉRAL
Cherchez la femme
Le groupe socialiste du conseil
général du Bas-Rhin, dans sa
tribune libre du magazine Tout
le Bas-Rhin, fustige les partis
(UMP et UDI) qui n’ont envoyé
dans le département qu’une
femme au Sénat sur quatre
élus. Ils accusent leurs adversaires politiques d’une « stratégie concertée pour faire échec à
la parité ». Et ils signent des
noms des huit élus PS du conseil général : sept hommes et
une femme…
Patricia Schillinger et
Jacques Bigot. PHOTO DNA
Le dernier plaidoyer
d’Alsace Unie
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POSTURES
MURMURES
Œnophile
Comptes de campagne
HUGUES FOURAGE, député (PS)
DANS LE PROJET DE LOI SUR LES RÉGIONS, un petit article intéresse
de Vendée, a été la « voix » du
groupe socialiste à la commission des lois mercredi. Il a
poussé au retour de la région
Alsace – Lorraine – ChampagneArdenne. Il a blagué, estimant
qu’on pouvait « marier le champagne et le gewurztraminer ».
« Pas dans le même verre »,
a-t-il ajouté, « ce serait faire
honte au champagne ». Pas sûr
que ce propos soit apprécié dans
le vignoble alsacien.
tous les candidats aux départementales de mars prochain. Il raccourcirait, par exception à la loi commune, la période de surveillance en
amont de l’élection. En principe sont interdits les dons aux candidats
un an avant, et la promotion des réalisations de sa collectivité six
mois avant. Le compte de campagne démarre un an avant le scrutin.
L’incertitude sur la date des départementales, fixées d’abord en
mars 2014, puis en mars 2015 – avec une hésitation pour les reporter
à décembre 2015 – a compliqué la donne. La loi raccourcirait donc ces
périodes à une date encore à choisir : le Sénat parle de fin octobre,
l’Assemblée de mi-septembre.
Signataire ?
FRANCIS HILLMEYER a été bien
embêté de retrouver son nom
sous deux amendements au
projet de loi sur les régions, l’un
pour un Grand Est à deux,
l’autre à trois ! Erreurs matérielles, rectifiées en commission des
lois, mais pas d’emblée sur
Internet, ce qui fait que le député UDI, favorable à l’Alsace seule,
s’est fait chambrer et même
accuser sur les réseaux sociaux.
Fédérateur
Premier à avoir soutenu le
député-maire de Drancy,
THIERRY SPEITEL est le grand
gagnant de la victoire de JeanChristophe Lagarde à la présidence de l’UDI. Le maire de
Sigolsheim, président de Force
européenne démocrate (FED) du
Haut-Rhin, le microparti de
Lagarde, a mené une campagne
active pour son candidat. Il
souhaite que les candidats aux
prochaines élections soient
validés par les militants.
PHOTO DNA – VALÉRIE WALCH
La musique et les mœurs
CURIEUX RAPPROCHEMENT, au
lendemain du festival des « Sacrées Journées de Strasbourg ».
Sur le panneau qui annonce
encore l’ensemble vocal Oreya
d’Ukraine a été collée une affiche
annonçant les chœurs de l’armée
russe. Coexistence pacifique, au
moins sur cette place, pendant
qu’à l’Est de l’Ukraine, on croit
de moins en moins à des lendemains qui chantent.
CONTRAT DE PLAN
Une légère embellie ?
Les cloches de Bâle
Place Saint-Thomas à
Strasbourg, mercredi
12 novembre.
JEAN-MARIE BELLIARD, patron
PHOTO DNA – LAURENT RÉA
par le pape Secrétaire pour les relations avec
les États, c’est-à-dire ministre des Affaires
étrangères du Saint-Siège. Le prélat britannique a été, de 2000 à 2004, observateur
permanent auprès du Conseil de l’Europe à
Strasbourg. Premier dossier sur sa table : le
déplacement du pape François à Strasbourg
le 25 novembre…
■ Laurent Furst a eu la mauvaise surprise
de constater que le ministre de l’Agriculture
a répondu à une de ses questions écrites sur
les accidents du travail en forêt avec des
statistiques « France entière sauf Alsace et
Moselle ». Un comble, quand on sait que le
député maire UMP de Molsheim est un
ardent défenseur d’une Alsace seule.
■ Bernard Notter, conseiller général sortant
divers droite d’Illzach, et vice-président du
Le préfet de région, Stéphane
Bouillon, est revenu du ministère avec, semble-t-il, de quoi
regonfler quelque peu les enveloppes du contrat de plan,
notamment pour les transports
et la recherche. Ce « rab » permettrait de n’abandonner
aucun des projets, même s’il
faudra en étaler les calendriers…
de la commission Coopération
transfrontalière et décentralisée de la Région, a fait remarquer qu’en
2030, horizon de la démarche du même nom, Bâle serait une « villemonde » et qu’il ne fallait pas la négliger. Entre Paris et Bâle, la grande région va être sacrément tiraillée…
L’UMP bas-rhinoise dans le rouge
LE BUREAU DÉPARTEMENTAL DE L’UMP du Bas-Rhin, réuni samedi, a
constaté l’état délicat de ses finances. C’est une conséquence directe
des soucis de l’UMP nationale, désargentée, qui ne reverse plus que la
moitié des contributions des élus aux départements. Bien qu’elle ait
resserré les boulons, l’UMP du Bas-Rhin est donc dans le rouge. Dans
la même réunion, elle a plaidé une fois encore contre le redécoupage
Valls et pour le conseil unique d’Alsace. Elle a aussi décidé de débattre
des investitures aux départementales de 2015 en décembre, quand on
saura quel sera le périmètre de la future région.
Stéphane Bouillon, préfet de
région.
RÉÉCRITURES
■ Mgr Paul Richard Gallagher a été nommé
Suzanne Kempf, seule femme
du groupe socialiste.
PHOTO ARCHIVES DNA – MICHEL FRISON
conseil général du Haut-Rhin, ne serait plus
enclin à céder sa place aux élections départementales de mars. Problème, le nouveau
découpage des cantons le mettrait en concurrence avec Charles Buttner, si celui-ci
décidait de se représenter sur ses terres.
■ Claude Keiflin, ancien responsable des
pages politiques des DNA, publie Excellence
d’Alsace (Éditions du Signe, 75 €). Ce livre,
illustré de photos de Frantisek Zvardon,
soutenu par la Région Alsace, présente
80entreprises régionales. Il sera présenté le
1er décembre dans le cadre d’un « forum de
l’attractivité ».
■ Nicole Thomas a siégé vendredi, pour la
première fois, à la commission permanente
du conseil régional d’Alsace. L’ancienne
maire de Bischwiller est maintenant vice-
présidente de la Région.
■ Jean-Luc Warsmann, député (UMP) des
Ardennes, fervent partisan de la grande
région Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, a été plutôt discret à la commission
des lois de l’Assemblée. « En ayant le triomphe modeste, il prépare la suite », commente un élu alsacien.
■ Bruno Le Maire, candidat à la présidence
de l’UMP, devrait revenir en Alsace le 21 novembre et tenir une réunion publique à
Strasbourg. Il est notamment soutenu en
Alsace par les députés Antoine Herth et
Sophie Rohfritsch.
■ Mine Günbay, adjointe au maire de Strasbourg, en charge notamment des droits de la
femme, a quitté le parti socialiste. Elle était
quatrième sur la liste de Roland Ries aux
municipales.
AMENDEMENT ALSACE
L’allié de
l’Atlantique-Nord
Le député (UMP) Patrick Hetzel
a eu la surprise d’un appel de
Frédéric Lefebvre, député (UMP)
des Français de l’étranger pour
le Canada et les États-Unis.
Celui-ci voulait cosigner l’amendement qui, pour la réforme
territoriale, permettrait à l’Alsace de rester une région seule.
Explication du député de l’Atlantique-Nord : « Les Alsaciens
de New York m’ont vraiment mis
la pression ! »
TTE-RTE 04