Mercredi 5 mai Franz Schubert Die schöne Müllerin Fra nz S ch ube rt
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Mercredi 5 mai Franz Schubert Die schöne Müllerin Dans le cadre du cycle Planète Terre Du mardi 4 mai au jeudi 3 juin Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Franz Schubert | Die schöne Müllerin | Mercredi 5 mai Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Cycle Planète Terre « L’âme de l’homme ressemble à l’eau : venue du ciel, elle monte au ciel, et doit de nouveau descendre sur la Terre, dans une éternelle alternance. » Ainsi s’ouvre le Chant des esprits sur les eaux de Goethe, mis en musique par Schubert, que l’on est surpris et enchanté de trouver cité sur Internet dans nombre de pages consacrées aux questions environnementales. À l’heure où la volonté humaine de domination de la Nature par la technique détruit l’équilibre de la planète et épuise ses ressources, ce cycle de concerts nous rappelle que les musiciens ont toujours su prêter l’oreille aux voix de la Nature. Ce goût pour la Nature s’est particulièrement développé dans les arts quand, vers le XVe siècle, l’Europe est devenue plus urbaine que rurale, passage de la campagne à la ville dont rendra compte ici la confrontation des Quatre Saisons de Vivaldi aux citadines Saisons de Buenos-Aires de Piazzolla. Le besoin urbain de retrouvailles avec la Nature est clairement airmé par le titre du premier mouvement de la Symphonie «Pastorale» de Beethoven : Éveil d’impressions joyeuses en arrivant à la campagne. Cette symphonie s’inscrit dans la longue tradition de la pastorale : ce genre littéraire, très en vogue du XVe au XVIIIe siècle, narre les amours de bergers mythologiques vivant dans une nature idéale et intacte, qu’aucune civilisation n’a encore corrompue, et dont la représentation, avec ses vertes prairies et ses doux zéphyrs, est davantage régie par les règles et conventions du genre que par une observation de la nature réelle. Dans la Sixième Symphonie de Beethoven, comme dans les Quatre Saisons, aucun élément de cette nature de convention ne manque : prés leuris, doux ruisseaux, gazouillis des oiseaux, chants de pâtres, danses paysannes au son de la musette, etc. Acis et Galatée de Haendel nous ofre la quintessence de ce genre : les amours du berger et de la nymphe, contrariées par le géant Polyphème, igure de la démesure, peuvent se lire comme une allégorie d’un fragile équilibre écologique. La valeur centrale de la pastorale, c’est la paix, s’opposant aux valeurs guerrières de la tragédie et de l’épopée : nulle rumeur des batailles ne vient troubler cette nature vierge et paisible, et c’est bien une célébration de la paix que nous donne par exemple à entendre le début de la Pastorale de Beethoven, où la répétition incessante d’une même formule mélodique donne une impression de calme et d’immobilité qui contraste avec les conlits traversant les autres symphonies du compositeur. Jusqu’à Beethoven, la relation de l’homme avec la Nature demeure distante, de l’ordre du respect magique, et les valeurs que l’artiste célèbre dans la Nature sont universelles ; en revanche, pour les Romantiques, la Nature devient la conidente des sentiments individuels, si bien que le narrateur de La Belle Meunière de Schubert fait du ruisseau son conseiller et son « ami murmurant », qui lui servira de linceul et veillera sur lui lorsqu’il se sera donné la mort par désespoir amoureux. La forêt est le lieu naturel privilégié des Romantiques, et le cor, lié au thème de la chasse, l’instrument sylvestre par excellence : dans les Waldszenen (Scènes de la forêt), le piano de Schumann fait retentir maintes sonneries de cors de chasse, qui feront écho à celles qui ouvrent le Freischütz de Weber ou terminent le Quatrième Concerto pour cor de Mozart. Bien loin de la paix et du merveilleux de la Pastorale, la nature romantique est sombre, inquiétante, marquée par le mystère et le fantastique : c’est la Gorge-aux-Loups du Freischütz, ou le Lieu maudit des Scènes de la forêt. 2 Si le Romantisme nous est proche aujourd’hui encore, c’est parce qu’il établit un rapport problématique entre l’homme et la Nature, rapport quasi fusionnel, mais sur lequel semble peser une sourde menace mutuelle, que rappelle L’Oiseau Prophète des Scènes de la forêt : « Prends garde, et reste éveillé, en alerte ! ». La igure ambiguë du chasseur est emblématique : hôte privilégié de la forêt, il court sans cesse le risque de la démesure, et peut, comme Kaspar dans Der Freischütz, vendre son âme au diabolique « chasseur noir ». Est-ce un hasard si, dans La Belle Meunière, c’est un chasseur qui se pose en rival du meunier et conduit à la mort celui qui incarne, à travers la roue de son moulin, une relation paciiée entre la nature et la technique ? L’imitation des bruissements de la nature a toujours stimulé l’inventivité des compositeurs : audaces quasi bruitistes vivaldiennes, complexité rythmique inouïe de l’évocation beethovénienne de l’orage… Mais ce désir d’imiter la nature trahit aussi celui de s’en rendre maître : la virtuosité est une recherche de l’absolue maîtrise et du dépassement des limites techniques. En écrivant que « la popularité de la Symphonie “Pastorale” est faite du malentendu qui existe assez généralement entre la nature et les hommes », Debussy s’inscrit dans un mouvement qui, impressionnistes en tête, rejette toute représentation conventionnelle et imitative pour prôner une attention véritable à la nature réelle, fondée, notamment, sur l’observation de la lumière, thème des œuvres les plus contemporaines présentées ici, comme Lichtbogen de Kaija Saariaho. Anne Roubet 3 MARDI 4 MAI – 20H Georg Friedrich Haendel Acis and Galatea New London Consort Philip Pickett, direction Ed Lyon, ténor (Acis) Joanne Lunn, soprano (Galatea) Michael George, baryton-basse (Polyphemus) Joseph Cornwell, ténor (Damon) Andrew King, ténor (Coridon) Faye Newton, soprano (une bergère) Jelena Kordić, contralto (une bergère) Simon Grant, baryton-basse (un berger) MeRcReDI 5 MAI – 15H jeuDI 6 MAI – 10H jeuDI 6 MAI – 14H30 SPECTACLE JEUNE PUBLIC Si la terre... MeRcReDI 5 MAI – 18H30 ZOOM SUR UNE ŒUVRE DIMAncHe 9 MAI – 14H30 CONCERT-PROMENAdE Franz Schubert Die schöne Müllerin Terres et déserts Hélène Pierrakos, musicologue MeRcReDI 5 MAI – 20H Franz Schubert Die schöne Müllerin Nathalie Stutzmann, contralto Inger Södergren, piano espace musique du monde Terre d’Amériques Axel Lecourt, musicien Pour les enfants Atelier musique du monde pour les jeunes de 7 à 14 ans et leur famille. Inscription sur place. espace XVIIe siècle Terre d’Afrique : voyage musical au Congo Amour et Christian Makouaya, conteurs musiciens jeuDI 6 MAI – 20H Bent Sørensen Tunnels de lumière – Commande de l’Ensemble intercontemporain, création Kaija Saariaho Solar Lichtbogen George Benjamin At First Light Anouk Ganzevoort, mise en espace Stephan Choner, lumières Geneviève Laloy, chant, paroles et musiques Philippe Laloy, saxophone, lûtes, voix, Ensemble intercontemporain arrangements musicaux Susanna Mälkki, direction Vincent Noiret, contrebasse, voix Paul Prignot, guitares, voix 4 espace XVIIIe siècle Steppe d’Asie centrale Talasbek Asemkulov : l’art du luth dombra kazakh MARDI 11 MAI – 20H Dj Spooky Terra Nova - Sinfonia Antarctica Paul d. Miller / dJ Spooky That Subliminal Kid Alter Ego Walter Roccaro, piano Aldo Campagnari, violon Francesco dillon, violoncelle Aj Weissbard, designer visuel V-factory, Andrea Bianchi, Matteo Massocco, vidéo Du MARDI 4 MAI Au JEuDI 3 JuIN MARDI 18 MAI – 20H jeuDI 20 MAI – 20H jeuDI 27 MAI – 20H Antonio Vivaldi Les Quatre Saisons Astor Piazzolla Les Quatre Saisons de Buenos Aires carl Maria von Weber Ouverture du Freischütz Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour cor n° 4 Ludwig van Beethoven Symphonie n° 6 « Pastorale » Robert Schumann Waldszenen op. 82 Nachtstücke op. 23 jean Sibelius Sonate op. 12 Cinq Pièces op. 85 Cinq Pièces op. 114 Les dissonances david Grimal, violon, direction MeRcReDI 19 MAI – 20H Antonio Vivaldi Concerto pour deux violons et violoncelle RV 578a Concerto pour lûte « La Tempesta di Mare » RV 433 Concerti a quattro RV 128 Concerti a quattro RV 114 Concerto pour violon RV 372 Concerto pour lûte « La Notte » RV 439 Concerto pour violon « L’Inverno » RV 297 Gli Incogniti Amandine Beyer, direction musicale, violon Alba Roca, violon Flavio Losco, violon Ottavia Rausa, alto Marco Ceccato, violoncelle Roberto Bevilacqua, violone Francesco Romano, théorbe Anna Fontana, clavecin, orgue Manuel Granatiero, traverso La Chambre philharmonique Emmanuel Krivine, direction david Guerrier, cor MARDI 25 MAI – 20H In der Natur Alain Planès, piano MeRcReDI 2 juIn – 15H MeRcReDI 2 juIn – 16H30 jeuDI 3 juIn – 9H30 jeuDI 3 juIn – 11H SPECTACLE JEUNE PUBLIC Franz Schubert Lieder pour voix soliste et pour chœur 86 centimètres orchestrés par Johannes Brahms, Max Reger, Anton Webern… Yann Nedelec, contralto, comédien Éric Recordier, contrebasse, musique Ensemble Orchestral de Paris Boualem Bengueddach, Accentus marionnettiste Laurence Equilbey, direction Alice Laloy, mise en scène Judith Gauthier, soprano Jane Joyet, scénographie Renata Pokupić, mezzo-soprano Marianne delayre, costumes Werner Güra, ténor 5 MeRcReDI 5 MAI – 20H Salle des concerts Franz Schubert Die schöne Müllerin Nathalie Stutzmann, contralto Inger Södergren, piano Ce concert est surtitré. Fin du concert vers 21h30. 6 Franz Schubert (1797-1828) Die schöne Müllerin [La Belle Meunière] D 795 1. Das Wandern [Le Voyage] 2. Wohin? [Vers où ?] 3. Halt! [Halte !] 4. Danksagung an den Bach [Remerciements au ruisseau] 5. Am Feierabend [Le Soir après le travail] 6. Der Neugierige [Le Curieux] 7. ungeduld [Impatience] 8. Morgengruss [Salut matinal] 9. Des Müllers Blumen [Les Fleurs du meunier] 10. Tränenregen [Pluie de larmes] 11. Mein! [Mienne !] entracte 12. Pause [Pause] 13. Mit dem grünen Lautenbande [Avec le ruban vert du luth] 14. Der Jäger [Le Chasseur] 15. Eifersucht und Stolz [Jalousie et ierté] 16. Die liebe Farbe [La Couleur chérie] 17. Die böse Farbe [La Couleur mauvaise] 18. Trockne Blumen [Fleurs séchées] 19. Der Müller und der Bach [Le Meunier et le ruisseau] 20. Des Baches Wiegenlied [La Berceuse du ruisseau] Composition : mai-septembre 1823. Publication en cinq cahiers de mars à août 1824 par Sauer et Leidesdorf. Durée : 1 heure environ. « J’espère avec coniance qu’il pourra se trouver une âme semblable à la mienne, qui saisira les mélodies glissées sous les mots et qui me les restituera » : ainsi écrit Wilhelm Müller, l’auteur du cycle poétique de La Belle Meunière, dans son journal dès 1815. Deux ans après avoir achevé le recueil, en 1822, il coniera au musicien berlinois Bernhard Josef Klein : « mes lieder aboutissent seulement à une moitié de vie, une vie de papier en noir et blanc, jusqu’à ce que la musique les anime du soule de la vie, ou plus encore, alors que celui-ci sommeille en eux, l’appelle et le réveille. » Si Schubert avait su que Müller voyait d’un bon œil la réappropriation de ses poèmes par les musiciens, peut-être l’aurait-il contacté pour lui ofrir les œuvres qu’il avait inspirées ; ce ne fut pas le cas : Müller mourut un an avant le compositeur (en 1827) sans en rien savoir. 7 Schubert avait-il peur de réitérer la déception vécue avec Goethe, son poète favori, qui ignora de toute sa superbe son envoi de 1816, lui préférant un Reichardt ou un Zelter ? Toujours est-il qu’avec Wilhelm Müller, il rencontre en 1823 le troisième de ses poètes préférés, après l’étoile inaccessible (environ 70 Goethe-Lieder) et après l’ami cher (une quarantaine de lieder sur des textes de Johann Mayrhofer). C’est à lui qu’il consacrera une bonne part de sa production lyrique des dernières années, essentiellement à travers ses deux cycles – car l’on ne peut pas parler de cycle à propos du Schwanengesang, écrit d’août à octobre 1828 – de La Belle Meunière, publiée en 1824, et du Voyage d’hiver de 1827. Il est aisé de comprendre ce qui attire Schubert dans les poèmes de son contemporain : c’est un même univers que les deux hommes partagent, nourri du Wandern, ce voyage cher au cœur allemand qui se voit parfois transformé en douloureuse errance, fait d’une nature relet de l’âme et façonné par cette proximité entre l’amour et la douleur dont témoigne aussi le fameux texte schubertien de 1822 intitulé Mon rêve (« Voulais-je chanter l’amour, cela m’entraînait à la douleur ; voulais-je chanter la douleur, cela me menait à l’amour »). Pour conter tout ceci dans La Belle Meunière, point de narrateur extérieur, mais la voix du garçon meunier, le double de Müller (car Müller, en allemand, signiie meunier). C’est lui qui parle dans presque tous les lieder, coniant au lecteur les désirs et les peines dont la meunière ne sait rien ; ce qui rend son « efacement » dans le n° 20, La Berceuse du ruisseau, d’autant plus marquant. La rencontre de ces deux subjectivités, celle du poète et celle du musicien, s’unissant intimement au travers de la igure du meunier, se fait sous le signe de la simplicité. « Je crois avoir trouvé dans vos poèmes la sonorité pure et la simplicité vraies auxquelles j’ai toujours aspiré. […] Seul vous, Wilhelm Müller, vous me restez, avec votre fraîcheur et votre originalité juvéniles », écrira Heinrich Heine au poète en 1826. (Que l’on y songe un peu avant de taxer ces poèmes de médiocrité…) Face à cette écriture, Schubert abandonne les recherches formelles et le dramatisme de lieder comme Gruppe aus dem Tartarus ou Der Zwerg au proit d’un ton fait de naturel et de sobriété, privilégiant la forme strophique (pure dans 8 lieder sur 20, une proportion importante) et les harmonies claires ; il retrouve par là quelque chose de l’idéal du Volkslied, ce chant populaire que Müller lui-même avait en tête au moment de jeter sur le papier ces « poèmes d’un corniste ambulant », comme les appelle la page de titre de l’édition de 1820. Pour la première fois, Schubert compose un véritable cycle, un Zyklus von Liedern – peut-être une alternative aux tentatives scéniques (c’est aussi l’époque du travail sur l’opéra Fierrabras, qui ne sera pas créé avant 1897), comme Brahms le fera plus tard avec ses Romances de Maguelonne ? Plus que dans les recueils, notamment autour de Goethe, qu’il avait réunis pour la publication, il faut chercher un précédent du côté du premier cycle « historique », An die ferne Geliebte de Beethoven, composé en 1816. Ici, la construction est plus lâche, l’ensemble plus long également (20 pièces au lieu de 6) ; mais l’unité proposée par les poèmes de Wilhelm Müller, que Schubert utilise dans leur quasi-totalité, transparaît aussi bien dans le jeu sur les tonalités, qui réunit les lieder par blocs de deux, trois ou cinq, que dans les igures mélodiques ou dans les dessins aquatiques du piano. Ces derniers, liés au ruisseau, élément central de la dramaturgie dessinée par le cycle (c’est lui qui mènera le jeune homme à la meunière, c’est lui qui le bercera d’une onde 8 consolatrice), courent d’un lied à l’autre, tour à tour enchanteurs, attirants ou bouillonnants, et dessinent un il conducteur en résonance avec les sentiments du héros. C’est donc tout logiquement que La Belle Meunière s’ouvre sur une idée de luidité où se rejoignent le chant du ruisseau qui fait tourner les roues du moulin et l’appel du voyage qui pousse le meunier : une association que continueront d’explorer les deux lieder suivants, qui achèvent de mettre en place le décor, aussi bien psychologique que musical. Ce Halt! (n° 3), apparemment décidé dans son joyeux ut majeur, laisse parfois entendre l’incertitude au détour d’une phrase. Les huit lieder suivants voient s’épanouir l’amour du meunier pour la meunière, dans une douceur que l’émotion vient parfois emporter de son lot ; ainsi dans Am Feierabend, où le jeune homme s’agace de sa propre passivité, dans Ungeduld, où l’on comprend que l’enthousiaste déclaration d’amour ne franchit pas les lèvres du soupirant, ou dans Mein!, où la conquête imaginaire le fait chanter d’une voix tour à tour haletante ou mélismatique. Avec une Pause (n° 12) qui porte bien son nom, où le meunier-poète conie sa diiculté à chanter encore (un thème qui nourrira à nouveau la Winterreise et notamment le inal et dépouillé Der Leiermann, un thème aussi très cher à Heine, que Schubert mettra en musique au soir de sa vie), commence un cycle dans le cycle, consacré à la couleur verte : celle qu’aime la bien-aimée (n° 13), celle du chasseur, le rival heureux accompagné de ses fanfares (n° 14 et 15), la liebe Farbe (n° 16) qui convoque des images de mort en si mineur, la böse Farbe (n° 17) en un si majeur faussement décidé. Ne reste plus qu’à chanter l’épilogue ; mais aux glas, dorénavant omniprésents, se mêle bientôt la douceur du ruisseau, dans les bras duquel la mort se fait consolation. « Gute Nacht » : voilà consommé le si germanique adieu au monde (que l’on se souvienne de Papageno…). Écho au souhait de bonne nuit de la meunière aux travailleurs dans le n° 5, écho aussi du premier lied, c’est ce « Gute Nacht » qui ouvrira, quatre ans plus tard, la Winterreise, témoignant de l’inscription profonde, dans la psyché schubertienne, de l’amalgame entre voyage et mort, réunis autour de l’idée d’adieu. Angèle Leroy 9 nathalie Stutzmann des prochains mois, on pourra Eliot Gardiner à la tête de son Considérée comme une des plus les entendre en récital à Paris, en orchestre, l’Orchestre Révolutionnaire grandes voix et une des personnalités Espagne, aux Pays-Bas. A la scène, et Romantique, à Paris, à l’Opéra musicales les plus marquantes de Nathalie Stutzmann incarne les Comique. En 2011, à l’occasion du notre époque, Nathalie Stutzmann premiers rôles des opéras de Haendel, 100e anniversaire de la mort de possède un vaste répertoire qui mais aussi l’Orfeo de Gluck, le Gustav Mahler, Sir Simon Rattle s’étend des passions et oratorios Ring de Wagner (Erda), ou encore a invité Nathalie Stutzmann pour des périodes baroque, classique la Fledermaus de Strauss. Nathalie chanter la Symphonie n° 3, à Berlin, et romantique aux œuvres du XXe Stutzmann a enregistré plus de 75 Londres et Amsterdam (février 2011) siècle. Elle travaille régulièrement disques, dont une grande partie puis la Symphonie n° 8 (septembre avec les plus grands chefs, Riccardo pour RCA, sa maison de disques 2011) à Berlin. Toujours dans le cadre Chailly, Christoph Eschenbach, Sir depuis 1991, mais également de cette célébration, elle chantera John Eliot Gardiner, Mariss Jansons, pour Philips, EMI, DGG. Parmi ses la Symphonie n° 3 à Munich sous Marc Minkowski, Seiji Ozawa, Sir nouveautés discographiques 2009 la direction de de Mariss Jansons Simon Rattle… Elle se produit avec citons : Schubert Die schöne Müllerin à Munich, à la tête du Bayerische les orchestres les plus prestigieux avec Inger Södergren, (Calliope), Rundfunk Orchester. En 2009, comme le Philharmonique de des Cantates de Bach mais aussi Alt Nathalie Stutzmann a créé son propre Berlin, la Dresden Staatskapelle, Rhapsodie de Brahms, tous deux orchestre de chambre parallèlement à le Boston Symphony Orchestra, dirigés par Sir John Eliot Gardiner son activité intense de soliste invitée. l’Orchestre de Paris, le London (SDG), l’Enfant et les Sortilèges de Ravel Elle consacre une partie de sa saison Symphony Orchestra… Après des avec l’Orchestre Philharmonique à la direction de son ensemble, Orfeo études complètes de piano, basson, de Berlin dirigé par Sir Simon Rattle 55, avec lequel elle se produit en tant direction d’orchestre et de musique (EMI), et la Messe en si de Bach avec que chanteuse et chef d’orchestre, de chambre, Nathalie Stutzmann est Marc Minkowski (Naïve), la cantate principalement dans le répertoire du formée pour le chant par sa mère, Von deutscher Seele de Pitzner avec XVIIIe siècle. L’orchestre se produira en Christiane Stutzmann, puis à l’Ecole le Deutsches Symphonie-Orchester France pendant l’automne 2009 dans d’Art lyrique de l’Opéra de Paris, Berlin dirigé par Ingo Metzmacher un programme consacré à Pergolèse, et enin par le baryton allemand (Capriccio). Au cours de cette et en 2010 à Paris, Madrid, Valencia, Hans Hotter. Grande récitaliste, saison, Nathalie Stutzmann sera en Metz dans un programme Vivaldi spécialiste du lied allemand et de concerts à Amsterdam, Bruxelles, et Haendel. L’orchestre Orfeo 55 est la mélodie française, elle se produit Londres, Milan, Washington, Madrid, en résidence à l’Arsenal de Metz. En dans le monde entier avec la pianiste etc…, chantera le rôle de Cornelia plus de nombreux engagements, suédoise Inger Södergren. Leurs dans Giulio Cesare de Haendel, Nathalie Stutzmann s’oriente vers une enregistrements de Schumann, aux côtés de Cecilia Bartoli, avec nouvelle activité, à savoir la direction Chausson, Poulenc chez RCA, et Les Arts Florissants dirigés par d’orchestre. Chevalier des Arts et récemment des 3 grands cycles de William Christie, la Passion selon Lettres, Nathalie Stutzmann donne lieder de Schubert chez Calliope saint Matthieu de Bach à La Haye également des cours d’interprétation témoignent de cette collaboration dirigée par Peter Schreier. Au début à travers le monde. intense et exceptionnelle, couronnée de l’été 2010, Nathalie Stutzmann www.nathaliestutzmann.com par de nombreuses distinctions, reprendra la rôle de Geneviève dans telles que la Deutsche Schallplatten Pelléas et Mélisande de Debussy, Inger Södergren Kritik Preis, Japan Record Academy dans une production de Stéphane Née en Suède, la pianiste Inger Award, Grammy Award. Au cours Braunschweig dirigée par Sir John Södergren reçoit une bourse de la 10 Stockholm Royal Academy of Music et encore car elle introduit l’auditeur pour continuer ses études à Vienne dans de rares humeurs. dans la classe de Carlo Zecchi, puis en Inger Södergren reste complètement France avec Nadia Boulanger et détachée des modes et tendances. Yvonne Lefébure. Elle n’a pas peur de proclamer son Elle démarre alors une carrière amour pour le pathétique. Elle se internationale, prouvant qu’elle est permet d’être guidée par son une musicienne dotée d’un talent intuition. L’auditeur n’est pas pris par exceptionnel et original. Inger force, mais il est libre de la suivre dans Södergren fait preuve d’un véritable sa conquête s’il le désire. une attitude lair et d’une grande perspicacité dans qui est précieuse et qui lui vaut ses interprétations d’œuvres de beaucoup de respect. Depuis 1994, grands compositeurs comme elle est également la partenaire de la Beethoven, Schumann et Brahms. Ses contralto Nathalie Stutzmann, avec enregistrements – exclusivement laquelle elle parcourt le monde pour Calliope – ont été salués musical, du Japon à São Paulo en unanimement par les critiques et passant par tous les grands centres couverts de récompenses : Diapason musicaux d’Europe et d’Amérique du d’or, Choc du Monde de la Musique, Nord. Elles ont enregistré (pour RCA Grand Prix du Disque de l’Académie Victor Red Seal) des lieder de Charles-Cros, etc. Ses deux plus Schumann (Japan Record Academy récents enregistrements sont Award) et de Brahms, des mélodies de consacrés à trois sonates de Chausson et de Poulenc. Elle a Beethoven, dont la « Waldstein » et « les entrepris, toujours aux côtés de Adieux », et à un récital Mozart. Inger Nathalie Stutzmann, l’enregistrement Södergren participe aux grands des trois grands cycles de lieder de événements du piano et est l’invitée Schubert. La Winterreise a été publiée de diférentes séries prestigieuses de au printemps 2004, le concerts : à Paris, par Piano**** et Schwanengesang est disponible Les Concerts de la salle Gaveau, mais depuis l’automne 2005 et aussi au Théâtre du Châtelet ; par les Die schöne Müllerin depuis le mois festivals de La Roque-d’Anthéron, de d’octobre 2008, le tout chez Calliope. Radio France et de Montpellier, par le Concertgebouw d’Amsterdam, la Fundação Calouste Gulbenkian à Lisbonne, par le Bunka Kaikan de Tokyo, comme à Londres, Berlin, Milan, Madrid, etc. Le plus grand don d’Inger Södergren est peut-être sa capacité à révéler les trésors cachés d’œuvres que l’auditeur pensait bien connaître. Pour la découvrir et la comprendre, on doit l’écouter encore 11 et aussi… > cOnceRTS > SALLe PLeYeL > MÉDIATHÈQue SAMeDI 29 MAI, 20H MARDI 1er juIn, 20H En écho à ce concert, nous vous proposons… Gioacchino Rossini Ouverture de l’Italienne à Alger Felix Mendelssohn Concerto pour violon Gioacchino Rossini Variations pour instruments obligés Franz Schubert Symphonie n° 5 Piotr Ilitch Tchaïkovski Eugène Onéguine jeuDI 23 SePTeMBRe, 20H Georg Friedrich Haendel Le Messie The Sixteen Orchestra of The Sixteen Harry Christophers, direction Rosemary Joshua, soprano Catherine Wyn-Rogers, mezzo-soprano James Gilchrist, ténor david Wilson-Johnson, basse SAMeDI 25 SePTeMBRe, 20H Richard Wagner Lohengrin (extraits) Siegfried (extraits) La Walkyrie (extraits) La Crépuscule des dieux (extraits) Parsifal (extraits) Alexandre Scriabine Poème de l’extase Brussels Philharmonic Michel Tabachnik, direction Torsten Kerl, ténor Pour tout savoir sur la programmation 2010/2011, demandez la brochure à l’accueil et abonnez-vous dès maintenant ! LunDI 7 juIn, 20H Robert Schumann Genoveva Orchestre National de Lyon Chœur de l’Orchestre de Paris Jun Märkl, direction didier Bouture, Geofroy Jourdain, chefs de chœur Anne Schwanewilms, Genoveva Matthias Goerne, Siegfried Matthias Klink, Golo Birgit Remmert, Margarethe >MuSÉe 15 MAI La nuit des musées Exposition Chopin à Paris, l’atelier du compositeur Ouverture exceptionnelle de 19h30 à minuit … de regarder un extrait vidéo dans les « Concerts » : Tränenregen, Die schöne Müllerin orchestré par Anton Webern avec Thomas Quasthof (baryton), le Chamber Orchestra of Europe, Claudio Abbado (direction) enregistré à la Cité de la musique en 2002 (Les concerts sont accessibles dans leur intégralité à la Médiathèque.) … de regarder dans les « dossiers pédagogiques » : Romantisme : Franz Schubert dans les « Repères musicologiques » À la médiathèque … d’écouter avec la partition : Die schöne Müllerin de Franz Schubert par Nathalie Stutzmann (contralto) et Inger Södergren (piano) ou par dietrich Fischer-dieskau (baryton) et Gerald Moore (piano) … de regarder : dietrich Fisher-dieskau dans un récital Franz Schubert : Die schöne Müllerin, Bruno Monsaingeon (réalisateur), Christophe Eschenbach (piano) … de lire : Schubert : Die schöne Müllerin de Susan Youens • Franz Schubert : La Belle Meunière, Le Voyage d’hiver d’Arnold Feil 9 MAI, De 14h30 À 17h30 CONCERT-PROMENAdE Terres et déserts À la découverte des déserts d’Afrique et d’Amérique ainsi que les steppes d’Asie centrale grâce à la musique et aux contes. Avec un atelier autour des instruments du monde pour les 7/14 ans et leur famille. Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Géraldine Bussy et Caroline Déodat Imprimeur FOT | Imprimeur FRANCE REPRO | Licences no 1014849, 1013248, 1013252 Chamber Orchestra of Europe Iván Fischer, direction Julia Fischer, violon Orchestre National du Capitole de Toulouse Chœur du Capitole de Toulouse Tugan Sokhiev, direction Anatoly Galaov, mise en espace Garry Magee, Onéguine Gelena Gaskarova, Tatyana daniil Shtoda, Lensky Anna Kiknadze, Olga Anna Markarova, Madame Larine Elena Sommer, Filippevna Mikhaïl Kolelishvili, Grémine Eduard Tsanga, Zaretski / Le Capitaine François Piolino, Monsieur Triquet Sur le site Internet http:// mediatheque.cite-musique.fr