pare-feu
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Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique LA SECURITE D'UN RESEAU ? La sécurité d'un réseau est un niveau de garantie que l'ensemble des machines du réseau fonctionnent de façon optimale et que les utilisateurs des dites machines possèdent uniquement les droits qui leur ont été octroyés. Il peut s'agir : - d'empêcher des personnes non autorisées d'agir sur le système de façon malveillante - d'empêcher les utilisateurs d'effectuer des opérations involontaires capables de nuire au système - de sécuriser les données en prévoyant les pannes - de garantir la non-interruption d'un service On distingue généralement deux types d'insécurité : l'état actif d'insécurité c'est-à-dire la non-connaissance par l'utilisateur des fonctionnalités du système, dont certaines pouvant lui être nuisibles (par exemple la non-désactivation de services réseaux non nécessaires à l'utilisateur) l'état passif d'insécurité c'est-à-dire lorsque l'administrateur (ou l'utilisateur) d'un système ne connaît pas les dispositifs de sécurité dont il dispose Le but des agresseurs Les motivations des agresseurs que l'on appelle communément "pirates" peuvent être multiples : • l'attirance de l'interdit • le désir d'argent (violer un système bancaire par exemple) • le besoin de renommée (impressionner des amis) • l'envie de nuire (détruire des données, empêcher un système de fonctionner) • Procédé des agresseurs • Le but des agresseurs est souvent de prendre le contrôle d'une machine afin de pouvoir réaliser les actions qu'ils désirent. Pour cela il existe différents types de moyens : • l'obtention d'informations utiles pour effectuer des attaques • utiliser les failles d'un système • l'utilisation de la force pour casser un système • Comment se protéger ? • se tenir au courant • connaître le système d'exploitation • réduire l'accès au réseau (firewall) • réduire le nombre de points d'entrée (ports) • définir une politique de sécurité interne (mots de passe, lancement d'exécutables) • déployer des utilitaires de sécurité (journalisation) Firewall (pare-feu) Chaque ordinateur connecté à internet (et d'une manière plus générale à n'importe quel réseau informatique) est susceptible d'être victime d'une attaque d'un pirate informatique. La méthodologie généralement employée par le pirate informatique consiste à scruter le réseau (en envoyant des paquets de données de manière aléatoire) à la recherche d'une machine connectée, puis à chercher une faille de sécurité afin de l'exploiter et d'accéder aux données s'y trouvant. Cette menace est d'autant plus grande que la machine est connectée en permanence à internet pour plusieurs raisons : La machine cible est susceptible d'être connectée sans pour autant être surveillée ; La machine cible est généralement connectée avec une plus large bande passante ; 1 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique La machine cible ne change pas (ou peu) d'adresse IP. Ainsi, il est nécessaire, autant pour les réseaux d'entreprises que pour les internautes possédant une connexion de type câble ou ADSL, de se protéger des intrusions réseaux en installant un dispositif de protection. Qu'est-ce qu'un pare-feu? Un pare-feu (appelé aussi coupe-feu, garde-barrière ou firewall en anglais), est un système permettant de protéger un ordinateur ou un réseau d'ordinateurs des intrusions provenant d'un réseau tiers (notamment internet). Le pare-feu est un système permettant de filtrer les paquets de données échangés avec le réseau, il s'agit ainsi d'une passerelle filtrante comportant au minimum les interfaces réseau suivante : une interface pour le réseau à protéger (réseau interne) ; une interface pour le réseau externe. Le système firewall est un système logiciel, reposant parfois sur un matériel réseau dédié, constituant un intermédiaire entre le réseau local (ou la machine locale) et un ou plusieurs réseaux externes. Il est possible de mettre un système pare-feu sur n'importe quelle machine et avec n'importe quel système pourvu que : La machine soit suffisamment puissante pour traiter le traffic ; Le système soit sécurisé ; • Aucun autre service que le service de filtrage de paquets ne fonctionne sur le serveur. • Dans le cas où le système pare-feu est fourni dans une boîte noire « clé en main », on utilise le terme d'« appliance ». • Fonctionnement d'un système pare-feu Un système pare-feu contient un ensemble de règles prédéfinies permettant : • D'autoriser la connexion (allow) ; • De bloquer la connexion (deny) ; • De rejeter la demande de connexion sans avertir l'émetteur (drop). • L'ensemble de ces règles permet de mettre en oeuvre une méthode de filtrage dépendant de la politique de sécurité adoptée par l'entité. On distingue habituellement deux types de politiques de sécurité permettant : • soit d'autoriser uniquement les communications ayant été explicitement autorisées : "Tout ce qui n'est pas explicitement autorisé est interdit". • soit d'empêcher les échanges qui ont été explicitement interdits. La première méthode est sans nul doute la plus sûre, mais elle impose toutefois une définition précise et contraignante des besoins en communication. Le filtrage simple de paquets Un système pare-feu fonctionne sur le principe du filtrage simple de paquets (en anglais « stateless packet filtering »). Il analyse les en-têtes de chaque paquet de données (datagramme) échangé entre une machine du réseau interne et une machine extérieure. 2 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Ainsi, les paquets de données échangée entre une machine du réseau extérieur et une machine du réseau interne transitent par le pare-feu et possèdent les en-têtes suivants, systématiquement analysés par le firewall : adresse IP de la machine émettrice ; adresse IP de la machine réceptrice ; type de paquet (TCP, UDP, etc.) ; numéro de port (rappel: un port est un numéro associé à un service ou une application réseau). Les adresses IP contenues dans les paquets permettent d'identifier la machine émettrice et la machine cible, tandis que le type de paquet et le numéro de port donnent une indication sur le type de service utilisé. Le tableau ci-dessous donne des exemples de règles de pare-feu : Règle Action IP source IP dest Protocol Port source Port dest 1 Accept 192.168.10.20 194.154.192.3 tcp any 25 2 Accept any 192.168.10.3 tcp any 80 3 Accept 192.168.10.0/24 any tcp any 80 4 Deny any any any any any Les ports reconnus (dont le numéro est compris entre 0 et 1023) sont associés à des services courants (les ports 25 et 110 sont par exemple associés au courrier électronique, et le port 80 au Web). La plupart des dispositifs pare-feu sont au minimum configurés de manière à filtrer les communications selon le port utilisé. Il est généralement conseillé de bloquer tous les ports qui ne sont pas indispensables (selon la politique de sécurité retenue). Le port 23 est par exemple souvent bloqué par défaut par les dispositifs pare-feu car il correspond au protocole Telnet, permettant d'émuler un accès par terminal à une machine distante de manière à pouvoir exécuter des commandes à distance. Les données échangées par Telnet ne sont pas chiffrées, ce qui signifie qu'un individu est susceptible d'écouter le réseau et de voler les éventuels mots de passe circulant en clair. Les administrateurs lui préfèrent généralement le protocole SSH, réputé sûr et fournissant les mêmes fonctionnalités que Telnet. Le filtrage dynamique Le filtrage simple de paquets ne s'attache qu'à examiner les paquets IP indépendamment les uns des autres, ce qui correspond au niveau 3 du modèle OSI. Or, la plupart des connexions reposent sur le protocole TCP, qui gère la notion de session, afin d'assurer le bon déroulement des échanges. D'autre part, de nombreux services (le FTP par exemple) initient une connexion sur un port statique, mais ouvrent dynamiquement (c'està-dire de manière aléatoire) un port afin d'établir une session entre la machine faisant office de serveur et la machine cliente. Ainsi, il est impossible avec un filtrage simple de paquets de prévoir les ports à laisser passer ou à interdire. Pour y remédier, le système de filtrage dynamique de paquets est basé sur l'inspection des couches 3 et 4 du modèle OSI, permettant d'effectuer un suivi des transactions entre le client et le serveur. Le terme anglo-saxon est « stateful inspection » ou « stateful packet filtering », traduisez « filtrage de paquets avec état ». Un dispositif pare-feu de type « stateful inspection » est ainsi capable d'assurer un suivi des échanges, c'est-à-dire de tenir compte de l'état des anciens paquets pour appliquer les règles de filtrage. De cette manière, à partir du moment où une machine autorisée initie une 3 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique connexion à une machine située de l'autre côté du pare-feu; l'ensemble des paquets transitant dans le cadre de cette connexion seront implicitement acceptés par le pare-feu. Si le filtrage dynamique est plus performant que le filtrage de paquets basique, il ne protège pas pour autant de l'exploitation des failles applicatives, liées aux vulnérabilités des applications. Or ces vulnérabilités représentent la part la plus importante des risques en terme de sécurité. Le filtrage applicatif Le filtrage applicatif permet de filtrer les communications application par application. Le filtrage applicatif opère donc au niveau 7 (couche application) du modèle OSI, contrairement au filtrage de paquets simple (niveau 4). Le filtrage applicatif suppose donc une connaissance des protocoles utilisés par chaque application. Le filtrage applicatif permet, comme son nom l'indique, de filtrer les communications application par application. Le filtrage applicatif suppose donc une bonne connaissance des applications présentes sur le réseau, et notamment de la manière dont elle structure les données échangées (ports, etc.). Un firewall effectuant un filtrage applicatif est appelé généralement « passerelle applicative » (ou « proxy »), car il sert de relais entre deux réseaux en s'interposant et en effectuant une validation fine du contenu des paquets échangés. Le proxy représente donc un intermédiaire entre les machines du réseau interne et le réseau externe, subissant les attaques à leur place. De plus, le filtrage applicatif permet la destruction des en-têtes précédant le message applicatif, ce qui permet de fournir un niveau de sécurité supplémentaire. Il s'agit d'un dispositif performant, assurant une bonne protection du réseau, pour peu qu'il soit correctement administré. En contrepartie, une analyse fine des données applicatives requiert une grande puissance de calcul et se traduit donc souvent par un ralentissement des communications, chaque paquet devant être finement analysé. Par ailleurs, le proxy doit nécessairement être en mesure d'interpréter une vaste gamme de protocoles et de connaître les failles afférentes pour être efficace. Enfin, un tel système peut potentiellement comporter une vulnérabilité dans la mesure où il interprète les requêtes qui transitent par son biais. Ainsi, il est recommandé de dissocier le pare-feu (dynamique ou non) du proxy, afin de limiter les risques de compromission. Notion de pare-feu personnel Dans le cas où la zone protégée se limite à l'ordinateur sur lequel le firewall est installé on parle de firewall personnel (pare-feu personnel). Ainsi, un firewall personnel permet de contrôler l'accès au réseau des applications installées sur la machine, et notamment empêcher les attaques du type cheval de Troie, c'est-à-dire des programmes nuisibles ouvrant une brêche dans le système afin de permettre une prise en main à distance de la machine par un pirate informatique. Le firewall personnel permet en effet de repérer et d'empêcher l'ouverture non sollicitée de la part d'applications non autorisées à se connecter. Les limites des firewalls Un système pare-feu n'offre bien évidemment pas une sécurité absolue, bien au contraire. Les firewalls n'offrent une protection que dans la mesure où l'ensemble des communications vers l'extérieur passe systématiquement par leur intermédiaire et qu'ils sont correctement configurés. Ainsi, les accès au réseau extérieur par contournement du firewall sont autant de failles de sécurité. C'est notamment le cas des connexions effectuées à partir du réseau interne à l'aide d'un modem ou de tout moyen de connexion échappant au contrôle du parefeu. De la même manière, l'introduction de supports de stockage provenant de l'extérieur sur des machines internes au réseau ou bien d'ordinateurs portables peut porter fortement préjudice à la politique de sécurité globale. Enfin, afin de garantir un niveau de protection maximal, il est nécessaire d'administrer le pare-feu et notamment de surveiller son journal d'activité afin d'être en mesure de détecter les tentatives d'intrusion et les anomalies. Par ailleurs, il est recommandé d'effectuer une veille de sécurité (en s'abonnant aux alertes de sécurité des CERT par exemple) afin de modifier le paramétrage de son dispositif en fonction de la publication des alertes. 4 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique La mise en place d'un firewall doit donc se faire en accord avec une véritable politique de sécurité. Notion de cloisonnement Les sytèmes pare-feu (firewall) permettent de définir des règles d'accès entre deux réseaux. Néanmoins, dans la pratique, les entreprises ont généralement plusieurs sous-réseaux avec des politiques de sécurité différentes. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de mettre en place des architectures de systèmes pare-feux permettant d'isoler les différents réseaux de l'entreprise : on parle ainsi de « cloisonnement des réseaux » (le terme isolation est parfois également utilisé). Architecture DMZ Lorsque certaines machines du réseau interne ont besoin d'être accessibles de l'extérieur (serveur web, un serveur de messagerie, un serveur FTP public, etc.), il est souvent nécessaire de créer une nouvelle interface vers un réseau à part, accessible aussi bien du réseau interne que de l'extérieur, sans pour autant risquer de compromettre la sécurité de l'entreprise. On parle ainsi de « zone démilitarisé » (notée DMZ pour DeMilitarized Zone) pour désigner cette zone isolée hébergeant des applications mises à disposition du public. La DMZ fait ainsi office de « zone tampon » entre le réseau à protéger et le réseau hostile. Les serveurs situés dans la DMZ sont appelés « bastions » en raison de leur position d'avant poste dans le réseau de l'entreprise. La politique de sécurité mise en oeuvre sur la DMZ est généralement la suivante : Traffic du réseau externe vers la DMZ autorisé ; Traffic du réseau externe vers le réseau interne interdit ; Traffic du réseau interne vers la DMZ autorisé ; Traffic du réseau interne vers le réseau externe autorisé ; Traffic de la DMZ vers le réseau interne interdit ; Traffic de la DMZ vers le réseau externe refusé. La DMZ possède donc un niveau de sécurité intermédiaire, mais son niveau de sécurisation n'est pas suffisant pour y stocker des données critiques pour l'entreprise. Il est à noter qu'il est possible de mettre en place des DMZ en interne afin de cloisonner le réseau interne selon différents niveaux de protection et ainsi éviter les intrusions venant de l'intérieur. 5 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Virus Un virus est un petit programme informatique situé dans le corps d'un autre, qui, lorsqu'on l'exécute, se charge en mémoire et exécute les instructions que son auteur a programmé. La définition d'un virus pourrait être la suivante : « Tout programme d'ordinateur capable d'infecter un autre programme d'ordinateur en le modifiant de façon à ce qu'il puisse à son tour se reproduire. » Le véritable nom donné aux virus est CPA soit Code Auto-Propageable, mais par analogie avec le domaine médical, le nom de "virus" leur a été donné. Les virus résidents (appelés TSR en anglais pour Terminate and stay resident) se chargent dans la mémoire vive de l'ordinateur afin d'infecter les fichiers exécutables lancés par l'utilisateur. Les virus non résidants infectent les programmes présents sur le disque dur dès leur exécution. Le champ d'application des virus va de la simple balle de ping-pong qui traverse l'écran au virus destructeur de données, ce dernier étant la forme de virus la plus dangereuse. Ainsi, étant donné qu'il existe une vaste gamme de virus ayant des actions aussi diverses que variées, les virus ne sont pas classés selon leurs dégâts mais selon leur mode de propagation et d'infection. On distingue ainsi différents types de virus : Les vers sont des virus capables de se propager à travers un réseau Les chevaux de Troie (troyens) sont des virus permettant de créer une faille dans un système (généralement pour permettre à son concepteur de s'introduire dans le système infecté afin d'en prendre le contrôle) Les bombes logiques sont des virus capables de se déclencher suite à un événement particulier (date système, activation distante, ...) Depuis quelques années un autre phénomène est apparu, il s'agit des canulars (en anglais hoax), c'est-à-dire des annonces reçues par mail (par exemple l'annonce de l'apparition d'un nouveau virus destructeur ou bien la possibilité de gagner un téléphone portable gratuitement) accompagnées d'une note précisant de faire suivre la nouvelle à tous ses proches. Ce procédé a pour but l'engorgement des réseaux ainsi que la désinformation. Antivirus Un antivirus est un programme capable de détecter la présence de virus sur un ordinateur et, dans la mesure du possible, de désinfecter ce dernier. On parle ainsi d'éradication de virus pour désigner la procédure de nettoyage de l'ordinateur. Il existe plusieurs méthodes d'éradication : La suppression du code correspondant au virus dans le fichier infecté ; La suppression du fichier infecté ; La mise en quarantaine du fichier infecté, consistant à le déplacer dans un emplacement où il ne pourra pas être exécuté. Détection des virus Les virus se reproduisent en infectant des « applications hôtes », c'est-à-dire en copiant une portion de code exécutable au sein d'un programme existant. Or, afin de ne pas avoir un fonctionnement chaotique, les virus sont programmés pour ne pas infecter plusieurs fois un même fichier. Ils intègrent ainsi dans l'application infectée une suite d'octets leur permettant de vérifier si le programme a préalablement été infecté : il s'agit de la signature virale. Les antivirus s'appuient ainsi sur cette signature propre à chaque virus pour les détecter. Il s'agit de la méthode de recherche de signature (scanning), la plus ancienne méthode utilisée par les antivirus. Cette méthode n'est fiable que si l'antivirus possède une base virale à jour, c'est-à-dire comportant les signatures de tous les virus connus. Toutefois cette méthode ne permet pas la détection des virus n'ayant pas encore été répertoriés par les éditeurs d'antivirus. De plus, 6 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique les programmeurs de virus les ont désormais dotés de capacités de camouflage, de manière à rendre leur signature difficile à détecter, voire indétectable : il s'agit de "virus polymorphes". Certains antivirus utilisent un contrôleur d'intégrité pour vérifier si les fichiers ont été modifiés. Ainsi le contrôleur d'intégrité construit une base de données contenant des informations sur les fichiers exécutables du système (date de modification, taille et éventuellement une somme de contrôle). Ainsi, lorsqu'un fichier exécutable change de caractéristiques, l'antivirus prévient l'utilisateur de la machine. La méthode heuristique consiste à analyser le comportement des applications afin de détecter une activité proche de celle d'un virus connu. Ce type d'antivirus peut ainsi détecter des virus même lorsque la base antivirale n'a pas été mise à jour. En contrepartie, ils sont susceptibles de déclencher de fausses alertes. Types de virus Les virus mutants En réalité, la plupart des virus sont des clones, ou plus exactement des «virus mutants», c'est-à-dire des virus ayant été réécrits par d'autres utilisateurs afin d'en modifier leur comportement ou leur signature. Le fait qu'il existe plusieurs versions (on parle de variantes) d'un même virus le rend d'autant plus difficile à repérer dans la mesure où les éditeurs d'antivirus doivent ajouter ces nouvelles signatures à leurs bases de données. Les virus polymorphes Dans la mesure où les antivirus détectent notamment les virus grâce à leur signature (la succession de bits qui les identifie), certains créateurs de virus ont pensé à leur donner la possibilité de modifier automatiquement leur apparence, tel un caméléon, en dotant les virus de fonction de chiffrement et de déchiffrement de leur signature, de façon à ce que seuls ces virus soient capables de reconnaître leur propre signature. Ce type de virus est appelé «virus polymorphe» (mot provenant du grec signifiant «qui peut prendre plusieurs formes»). Les rétrovirus On appelle « rétrovirus » ou « virus flibustier » (en anglais bounty hunter) un virus ayant la capacité de modifier les signatures des antivirus afin de les rendre inopérants. Les virus de secteur d'amorçage On appelle « virus de secteur d'amorçage » (ou virus de boot), un virus capable d'infecter le secteur de démarrage d'un disque dur (MBR, soit master boot record), c'est-à-dire un secteur du disque copié dans la mémoire au démarrage de l'ordinateur, puis exécuté afin d'amorcer le démarrage du système d'exploitation. Les virus trans-applicatifs (virus macros) Avec la multiplication des programmes utilisant des macros, Microsoft a mis au point un langage de script commun pouvant être inséré dans la plupart des documents pouvant contenir des macros, il s'agit de VBScript, un sous-ensemble de Visual Basic. Ces virus arrivent actuellement à infecter les macros des documents Microsoft Office, c'est-à-dire qu'un tel virus peut être situé à l'intérieur d'un banal document Word ou Excel, et exécuter une portion de code à l'ouverture de celui-ci lui permettant d'une part de se propager dans les fichiers, mais aussi d'accéder au système d'exploitation (généralement Windows). Or, de plus en plus d'applications supportent Visual Basic, ces virus peuvent donc être imaginables sur de nombreuses autres applications supportant le VBScript. Le début du troisième millénaire a été marqué par l'apparition à grande fréquence de scripts Visual Basic diffusés par mail en fichier attaché (repérables grâce à leur extension .VBS) avec un titre de mail poussant à ouvrir le cadeau empoisonné. Celui-ci a la possibilité, lorsqu'il est ouvert sur un client de messagerie Microsoft, d'accéder à l'ensemble du carnet d'adresse et de s'autodiffuser par le réseau. Ce type de virus est appelé ver (ou worm en anglais). 7 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Les vers Un ver informatique (en anglais worm) est un programme qui peut s'auto-reproduire et se déplacer à travers un réseau en utilisant les mécanismes réseau, sans avoir réellement besoin d'un support physique ou logique (disque dur, programme hôte, fichier, etc.) pour se propager; un ver est donc un virus réseau. Le fonctionnement d'un ver dans les années 80 La plus célèbre anecdote à propos des vers date de 1988. Un étudiant (Robert T. Morris, de Cornell University) avait fabriqué un programme capable de se propager sur un réseau, il le lança et, 8 heures après l'avoir laché, celui-ci avait déjà infecté plusieurs milliers d'ordinateurs. C'est ainsi que de nombreux ordinateurs sont tombés en pannes en quelques heures car le « ver » (car c'est bien d'un ver dont il s'agissait) se reproduisait trop vite pour qu'il puisse être effacé sur le réseau. De plus, tous ces vers ont créé une saturation au niveau de la bande passante, ce qui a obligé la NSA à arrêter les connexions pendant une journée. Voici la manière dont le ver de Morris se propageait sur le réseau : Le ver s'introduisait sur une machine de type UNIX il dressait une liste des machines connectées à celle-ci il forçait les mots de passe à partir d'une liste de mots il se faisait passer pour un utilisateur auprès des autres machines il créait un petit programme sur la machine pour pouvoir se reproduire il se dissimulait sur la machine infectée et ainsi de suite Les vers actuels Les vers actuels se propagent principalement grâce à la messagerie (et notamment par le client de messagerie Outlook) grâce à des fichiers attachés contenant des instructions permettant de récupérer l'ensemble des adresses de courrier contenues dans le carnet d'adresse et en envoyant des copies d'eux-même à tous ces destinataires. Ces vers sont la plupart du temps des scripts (généralement VBScript) ou des fichiers exécutables envoyés en pièce jointe et se déclenchant lorsque l'utilisateur destinataire clique sur le fichier attaché. Comment se protéger des vers ? Il est simple de se protéger d'une infection par ver. La meilleure méthode consiste à ne pas ouvrir "à l'aveugle" les fichiers qui vous sont envoyés en fichier attachés. Ainsi, tous les fichiers exécutables ou interprétables par le système d'exploitation peuvent potentiellement infecter votre ordinateur. Les fichiers comportant notamment les extensions suivantes sont potentiellement susceptible d'être infectés : exe, com, bat, pif, vbs, scr, doc, xls, msi, eml Sous Windows, il est conseillé de désactiver la fonction "masquer les extensions", car cette fonction peut tromper l'utilisateur sur la véritable extension d'un fichier. Ainsi un fichier dont l'extension est .jpg.vbs apparaîtra comme un fichier d'extension .jpg ! Ainsi, les fichiers comportant les extensions suivantes ne sont pas interprétés par le système et possèdent donc un risque d'infection minime : txt, jpg, gif, bmp, avi, mpg, asf, dat, mp3, wav, mid, ram, rm Il est courant d'entendre dire que les fichiers GIF ou JPG peuvent contenir des virus. En effet, tous les fichiers peuvent contenir un morceau de code informatique véhiculant un virus; pour autant le système devra préalablement avoir été modifié par un autre virus pour être capable d'interpréter le code contenu dans ces fichiers ! 8 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Pour tous les fichiers dont l'extension peut supposer que le fichier soit infecté (ou pour les extensions que vous ne connaissez pas) n'hésitez pas à installer un antivirus et à scanner systématiquement le fichier attaché avant de l'ouvrir. Voici une liste plus complète (non exhaustive) des extensions des fichiers susceptibles d'être infectés par un virus : Extensions 386, ACE, ACM, ACV, ARC, ARJ, ASD, ASP, AVB, AX, BAT, BIN, BOO, BTM, CAB, CLA, CLASS, CDR, CHM, CMD, CNV, COM, CPL, CPT, CSC, CSS, DLL, DOC, DOT DRV, DVB, DWG, EML, EXE, FON, GMS, GVB, HLP, HTA, HTM, HTML, HTA, HTT, INF, INI, JS, JSE, LNK, MDB, MHT, MHTM, MHTML, MPD, MPP, MPT, MSG, MSI, MSO, NWS, OBD, OBJ, OBT, OBZ, OCX, OFT, OV?, PCI, PIF, PL, PPT, PWZ, POT, PRC, QPW, RAR, SCR, SBF, SH, SHB, SHS, SHTML, SHW, SMM, SYS, TAR.GZ, TD0, TGZ, TT6, TLB, TSK, TSP, VBE, VBS, VBX, VOM, VS?, VWP, VXE, VXD, WBK, WBT, WIZ, WK?, WPC, WPD, WML, WSH, WSC, XML, XLS, XLT, ZIP Les chevaux de Troie On appelle « Cheval de Troie » (en anglais trojan horse) un programme informatique effectuant des opérations malicieuses à l'insu de l'utilisateur. Le nom « Cheval de Troie » provient d'une légende narrée dans l'Iliade (de l'écrivain Homère) à propos du siège de la ville de Troie par les Grecs. La légende veut que les Grecs, n'arrivant pas à pénétrer dans les fortifications de la ville, eurent l'idée de donner en cadeau un énorme cheval de bois en offrande à la ville en abandonnant le siège. Les troyens (peuple de la ville de Troie), apprécièrent cette offrande à priori inoffensive et la ramenèrent dans les murs de la ville. Cependant le cheval était rempli de soldats cachés qui s'empressèrent d'en sortir à la tombée de la nuit, alors que la ville entière était endormie, pour ouvrir les portes de la cité et en donner l'accès au reste de l'armée ... Un cheval de Troie (informatique) est donc un programme caché dans un autre qui exécute des commandes sournoises, et qui généralement donne un accès à l'ordinateur sur lequel il est exécuté en ouvrant une porte dérobée (en anglais backdoor), par extension il est parfois nommé troyen par analogie avec les habitants de la ville de Troie. A la façon du virus, le cheval de Troie est un code (programme) nuisible placé dans un programme sain (imaginez une fausse commande de listage des fichiers, qui détruit les fichiers au-lieu d'en afficher la liste). Un cheval de Troie peut par exemple • voler des mots de passe ; • copier des données sensibles ; • exécuter tout autre action nuisible ; • etc. Pire, un tel programme peut créer, de l'intérieur de votre réseau, une brêche volontaire dans la sécurité pour autoriser des accès à des parties protégées du réseau à des personnes se connectant de l'extérieur. Les principaux chevaux de Troie sont des programmes ouvrant des ports de la machine, c'est-à-dire permettant à son concepteur de s'introduire sur votre machine par le réseau en ouvrant une porte dérobée. C'est la raison pour laquelle on parle généralement de backdoor (littéralement porte de derrière) ou de backorifice (terme imagé vulgaire signifiant "orifice de derrière" [...]). Un cheval de Troie n'est pas nécessairement un virus, dans la mesure où son but n'est pas de se reproduire pour infecter d'autres machines. Par contre certains virus peuvent également être des chevaux de Troie, c'est-à-dire se propager comme un virus et ouvrir un port sur les machines infectées ! 9 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Détecter un tel programme est difficile car il faut arriver à détecter si l'action du programme (le cheval de Troie) est voulue ou non par l'utilisateur. Les symptômes d'une infection Une infection par un cheval de Troie fait généralement suite à l'ouverture d'un fichier contaminé contenant le cheval de Troie (voir l'article sur la protection contre les vers) et se traduit par les symptômes suivants : • • • • activité anormale du modem, de la carte réseau ou du disque: des données sont chargées en l'absence d'activité de la part de l'utilisateur ; des réactions curieuses de la souris ; des ouvertures impromptues de programmes ; des plantages à répétition ; Principe du cheval de Troie Le principe des chevaux de Troie étant généralement (et de plus en plus) d'ouvrir un port de votre machine pour permettre à un pirate d'en prendre le contrôle (par exemple voler des données personnelles stockées sur le disque), le but du pirate est dans un premier temps d'infecter votre machine en vous faisant ouvrir un fichier infecté contenant le troyen et dans un second temps d'accèder à votre machine par le port qu'il a ouvert. Toutefois pour pouvoir s'infiltrer sur votre machine, le pirate doit généralement en connaître l'adresse IP. Ainsi : • soit vous avez une adresse IP fixe (cas d'une entreprise ou bien parfois de particuliers connecté par câble, etc.) auquel cas l'adresse IP peut être facilement récupérée • soit votre adresse IP est dynamique (affectée à chaque connexion), c'est le cas pour les connexions par modem ; auquel cas le pirate doit scanner des adresses IP au hasard afin de déceler les adresses IP correspondant à des machines infectées. Se protéger contre les troyens Pour se protéger de ce genre d'intrusion, il suffit d'installer un firewall, c'est-à-dire un programme filtrant les communications entrant et sortant de votre machine. Un firewall (littéralement pare-feu) permet ainsi d'une part de voir les communications sortant de votre machines (donc normalement initiées par des programmes que vous utilisez) ou bien les communications entrant. Toutefois, il n'est pas exclu que le firewall détecte des connexions provenant de l'extérieur sans pour autant que vous ne soyez la victime choisie d'un hacker. En effet, il peut s'agir de tests effectués par votre fournisseur d'accès ou bien un hacker scannant au hasard une plage d'adresses IP. Pour les systèmes de type Windows, il existe des firewalls gratuits très performant : ZoneAlarm Tiny personal firewall En cas d'infection Si un programme dont l'origine vous est inconnue essaye d'ouvrir une connexion, le firewall vous demandera une confirmation pour initier la connexion. Il est essentiel de ne pas autoriser la connexion aux programmes que vous ne connaissez pas, car il peut très bien s'agir d'un cheval de Troie. En cas de récidive, il peut être utile de vérifier que votre ordinateur n'est pas infecté par un troyen en utilisant un programme permettant de les détecter et de les éliminer (appelé bouffetroyen). C'est le cas de The Cleaner, téléchargeable sur http://www.moosoft.com. Liste des ports utilisés habituellement par les troyens Les chevaux de Troie ouvrent habituellement un port de la machine infectée et attendent l'ouverture d'une connexion sur ce port pour en donner le contrôle total à d'éventuels pirates. Voici la liste (non exhaustive) des principaux ports utilisés par les chevaux Troie (origine : Site de Rico) : 10 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique 11 WinCrash 23 – Chapitre TTSI (Tiny Telnet Server) Partie VII La sécurité informatique Ajan, Antigen, Email Password Sender, Happy99, Kuang 2, ProMail trojan, Shtrilitz, 25 Stealth, Tapiras, Terminator, WinPC, WinSpy 31 Agent 31, Hackers Paradise, Masters Paradise 41 Deep Throat 59 DMSetup 79 FireHotcker 80 Executor, RingZero 99 Hidden port 110 ProMail trojan 113 Kazimas 119 Happy 99 121 JammerKillah 421 TCP Wrappers 456 Hackers Paradise 531 Rasmin 555 Ini-Killer, NetAdmin, Phase Zero, Stealth Spy 666 Attack FTP, Back Construction, Cain & Abel, Satanz Backdoor, ServeU, Shadow Phyre 911 Dark Shadow 999 Deep Throat, WinSatan 1002 Silencer, WebEx 1010 à 1015 Doly trojan 1024 NetSpy 1042 Bla 1045 Rasmin 1090 Xtreme 1170 Psyber Stream Server, Streaming Audio Trojan, voice 1234 Ultor trojan port 1234 Ultors Trojan port 1243 BackDoor-G, SubSeven, SubSeven Apocalypse port 1245 VooDoo Doll port 1269 Mavericks Matrix port 1349 BO DLL (UDP) port 1492 FTP99CMP port 1509 Psyber Streaming Server port 1600 Shivka-Burka port 1807 SpySender port 1981 Shockrave port 1999 BackDoor port 1999 TransScout port 2000 TransScout port 2001 TransScout port 2001 Trojan Cow port 2002 TransScout port 2003 TransScout port 2004 TransScout port 2005 TransScout port 2023 Ripper port 2115 Bugs port 2140 Deep Throat, The Invasor port 2155 Illusion Mailer port 2283 HVL Rat5 port 2565 Striker port 2583 WinCrash port 2600 Digital RootBeer port 2801 Phineas Phucker port 2989 RAT (UDP) port 3024 WinCrash port 3128 RingZero port 3129 Masters Paradise port 3150 Deep Throat, The Invasor 12 port 3459 Eclipse 2000 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Qu'est-ce qu'un hoax ? On appelle hoax (en français canular) un courrier électronique propageant une fausse information et poussant le destinataire à diffuser la fausse nouvelle à tous ses proches ou collègues. Ainsi, de plus en plus de personnes font suivre (anglicisé en forwardent) des informations reçues par courriel sans vérifier la véracité des propos qui y sont contenus. Le but des hoax est simple : provoquer la satisfaction de son concepteur d'avoir berné un grand nombre de personnes Les conséquences de ces canulars sont multiples : • L'engorgement des réseaux en provoquant une masse de données superflues circulant dans les infrastructures réseaux ; • Une désinformation, c'est-à-dire faire admettre à de nombreuses personnes de faux concepts ou véhiculer de fausses rumeurs (on parle de légendes urbaines) ; • L'encombrement des boîtes aux lettres électroniques déjà chargées ; • La perte de temps, tant pour ceux qui lisent l'information, que pour ceux qui la relayent ; • La dégradation de l'image d'une personne ou bien d'une entreprise ; • L'incrédulité : à force de recevoir de fausses alertes les usagers du réseau risquent de ne plus croire aux vraies. Ainsi, il est essentiel de suivre certains principes avant de faire circuler une information sur Internet. Comment lutter contre la désinformation ? Afin de lutter efficacement contre la propagation de fausses informations par courrier électronique, il suffit de retenir un seul concept : Toute information reçue par courriel non accompagnée d'un lien hypertexte vers un site précisant sa véracité doit être considérée comme non valable ! Ainsi tout courrier contenant une information non accompagnée d'un pointeur vers un site d'information ne doit pas être transmis à d'autres personnes. Lorsque vous transmettez une information à des destinataires, cherchez un site prouvant votre propos. Comment vérifier s'il s'agit d'un canular ? Lorsque vous recevez un courriel insistant sur le fait qu'il est essentiel de propager l'information (et ne contenant pas de lien prouvant son intégrité), vous pouvez vérifier sur le site hoaxbuster (site en français) s'il s'agit effectivement d'un hoax (canular). Si l'information que vous avez reçue ne s'y trouve pas, recherchez l'information sur les principaux sites d'actualités ou bien par l'intermédiaire d'un moteur de recherche. Les bombes logiques Sont appelés bombes logiques les dispositifs programmés dont le déclenchement s'effectue à un moment déterminé en exploitant la date du système, le lancement d'une commande, ou n'importe quel appel au système. Ainsi ce type de virus est capable de s'activer à un moment précis sur un grand nombre de machines (on parle alors de bombe à retardement ou de bombe temporelle), par exemple le jour de la Saint Valentin, ou la date anniversaire d'un événement majeur : la bombe logique Tchernobyl s'est activée le 26 avril 1999, jour du 13ème anniversaire de la catastrophe nucléaire ... Les bombes logiques sont généralement utilisées dans le but de créer un déni de service en saturant les connexions réseau d'un site, d'un service en ligne ou d'une entreprise ! 13 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Les espiogiciels Un espiogiciel (en anglais spyware) est un programme chargé de recueillir des informations sur l'utilisateur de l'ordinateur sur lequel il est installé (on l'appelle donc parfois mouchard) afin de les envoyer à la société qui le diffuse pour lui permettre de dresser le profil des internautes (on parle de profilage). Les récoltes d'informations peuvent ainsi être : • la traçabilité des URL des sites visités, • le traquage des mots-clés saisis dans les moteurs de recherche, • l'analyse des achats réalisés via internet, • voire les informations de paiement bancaire (numéro de carte bleue / VISA) • ou bien des informations personnelles. Les spywares s'installent généralement en même temps que d'autres logiciels (la plupart du temps des freewares ou sharewares). En effet, cela permet aux auteurs des dits logiciels de rentabiliser leur programme, par de la vente d'informations statistiques, et ainsi permettre de distribuer leur logiciel gratuitement. Il s'agit donc d'un modèle économique dans lequel la gratuité est obtenue contre la cession de données à caractère personnel. Les spywares ne sont pas forcément illégaux car la licence d'utilisation du logiciel qu'ils accompagnent précise que ce programme tiers va être installé ! En revanche étant donné que la longue licence d'utilisation est rarement lue en entier par les utilisateurs, ceux-ci savent très rarement qu'un tel logiciel effectue ce profilage dans leur dos. Par ailleurs, outre le préjudice causé par la divulgation d'informations à caractère personnel, les spywares peuvent également être une source de nuisances diverses : • consommation de mémoire vive, • utilisation d'espace disque, • mobilisation des ressources du processeur, • plantages d'autres applications, • gêne ergonomique (par exemple l'ouverture d'écrans publicitaires ciblés en fonction des données collectées). Les types de spywares On distingue généralement deux types de spywares : • Les spywares internes (ou spywares internes ou spywares intégrés) comportant directement des lignes de codes dédiées aux fonctions de collecte de données. Les spywares externes, programmes de collectes autonomes installés Voici une liste non exhaustive de spywares non intégrés : Alexa, Aureate/Radiate, BargainBuddy, ClickTillUWin, Conducent Timesink, Cydoor, Comet Cursor, Doubleclick, DSSAgent, EverAd, eZula/KaZaa Toptext, Flashpoint/Flashtrack, Flyswat, Gator / Claria, GoHip, Hotbar, ISTbar, Lop, NewDotNet, Realplayer, SaveNow, Songspy, Xupiter, Web3000 et WebHancer Se protéger La principale difficulté avec les spywares est de les détecter. La meilleure façon de se protéger est encore de ne pas installer de logiciels dont on n'est pas sûr à 100% de la provenance et de la fiabilité (notamment les freewares, les sharewares et plus particulièrement les logiciels d'échange de fichiers en peer-to-peer). Voici quelques exemples (e liste non exhaustive) de logiciels connus pour embarquer un ou plusieurs spywares : Babylon Translator, GetRight, Go!Zilla, Download Accelerator, Cute FTP, PKZip, KaZaA ou encore iMesh. Qui plus est, la désinstallation de ce type de logiciels ne supprime que rarement les spywares qui l'accompagnent. Pire, elle peut entraîner des dysfonctionnements sur d'autres applications ! Dans la pratique il est quasiment impossible de ne pas installer de logiciels. Ainsi la présence de processus d'arrière plans suspects, de fichiers étranges ou d'entrées inquiétantes dans la base de registre peuvent parfois trahir la présence de spywares dans le système. 14 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Si vous ne parcourez pas la base de registre à la loupe tous les jours rassurez-vous, il existe des logiciels, nommés anti-spywares permettant de détecter et de supprimer les fichiers, processus et entrées de la base de registres créés par des spywares. De plus l'installation d'un pare-feu personnel peut permettre d'une part de détecter la présence d'espiogiciels, d'autre part de les empêcher d'accéder à Internet (donc de transmettre les informations collectées). Quelques anti-spywares Parmi les anti-spywares les plus connus ou efficaces citons notamment : • Ad-Aware de Lavasoft.de • Spybot Search&Destroy • Plus d'information • WinFixer • Analyse Hijackthis • Spy sheriff • Spy Axe • DSO Exploit 15 Partie VII – Chapitre I La sécurité informatique Les keyloggers Un keylogger (littéralement enregistreur de touches) est un dispositif chargé d'enregistrer les frappes de touches du clavier et de les enregistrer, à l'insu de l'utilisateur. Il s'agit donc d'un dispositif d'espionnage. Certains keyloggers sont capables d'enregistrer les URL visitées, les courriers électroniques consultés ou envoyés, les fichiers ouverts, voire de créer une vidéo retraçant toute l'activité de l'ordinateur ! Dans la mesure où les keyloggers enregistrent toutes les frappes de clavier, ils peuvent servir à des personnes malintentionnées pour récupérer les mots de passe des utilisateurs du poste de travail ! Cela signifie donc qu'il faut être particulièrement vigilant lorsque vous utilisez un ordinateur en lequel vous ne pouvez pas avoir confiance (poste en libre accès dans une entreprise, une école ou un lieu public tel qu'un cybercafé). Keyloggers : logiciel ou matériel Les keyloggers peuvent être soit logiciels soient matériels. Dans le premier cas il s'agit d'un processus furtif (ou bien portant un nom ressemblant fortement au nom d'un processus système), écrivant les informations captées dans un fichier caché ! Les keyloggers peuvent également être matériel : il s'agit alors d'un dispositif (câble ou dongle) intercalé entre la prise clavier de l'ordinateur et le clavier. Se protéger des keyloggers La meilleure façon de se protéger est la vigilance : N'installez pas de logiciels dont la provenance est douteuse, • Soyez prudent lorsque vous vous connectez sur un ordinateur qui ne vous appartient pas ! S'il s'agit d'un ordinateur en accès libre, examinez rapidement la configuration, avant de vous connecter à des sites demandant votre mot de passe, pour voir si des utilisateurs sont passés avant vous et s'il est possible ou non pour un utilisateur lambda d'installer un logiciel. En cas de doute ne vous connectez pas à des sites sécurisés pour lesquels un enjeu existe (banque en ligne, ...) • Si vous en avez la possibilité, inspectez l'ordinateur à l'aide d'un anti-spyware. 16
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