BR OAD WAY - Inwebo|FTP

Transcription

BR OAD WAY - Inwebo|FTP
003
NUKE MAGAZINE | N°9
Edito Café Rouge
by mr Mo
Dans quel Etat j’erre ? On se demande ce qui se passe dans notre pays et quel avenir il nous
réserve vu tout ce qui se passe autour de nous. Il y a quelques années on disait que ne pas voter
peut provoquer un Président grave… et bien aujourd’hui on a voté et on l’a… le Saint Graave ! Une
bien belle dictature démocratique se met en place pour creuser un sillon déjà bien présent entre
une élite qui s’enrichit bel et bien, quitte à perdre quelques milliards d’euros en boursicotage, et
nous autres pauvres rejetons d’une société qui prétend se lever tôt pour gagner plus de sueurs
et de coups chaque matin ! La culture dite alternative, underground est en danger, la société du
spectacle en pleine action, on privilégie les paillettes, les effets d’annonces, les cocktails, les
mensonges… On abroge progressivement les dispositifs d’aide à l’emploi pour les associations,
les aides diverses tous secteurs confondus diminuent, sauf pour financer le démantèlement
d’entreprises… Rien de nouveau mais tout s’accélère. Vivre en France devient de plus en plus
difficile quand vous êtes un amoureux de la vie, de ses débordements, d’une envie éternelle de
faire la fête, sans que l’on vienne vous arrêter car trop de bruit, car trop de vie…Exister au sens
rabelaisien du terme devient un crime, faire profil bas tel un mineur de fond devient la norme à
respecter. On met des lignes blanches sur les routes, merci de ne pas dépasser sinon vous êtes un
K de société, on va vous couper les K… alors évadez-vous un moment à la lecture avec ce Nuke 9
rédigé par le collectif Jarring Effects, enfin pour ceux qui ont encore la capacité de lire des mots
qui s’enchaînent, afin de créer le sens d’une vie trashée par l’espoir. Notre avenir est incertain, des
loups nous guettent, on compte sur vous en K de Koup dur… j’oubliais les élections municipales !
votez pour le plus con comme ça vous ne serez pas déçu !
Sommaire
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P004 - EZ3kiel
P008 - Brain Damage
P010 - R;ZatZ
P012 - L’Oeuf Raide
P014 - Fumuj
P016 - B R OAD WAY
P018 - Von Magnet
P020 - Karlit&Kabok
P022 - REVO
P024 - PLAYDOE/BEN SHARPA
P025 - News from CapeTown
P026 - CD1D
P027 - L’Oeil de Mo
P028 - Chroniques
P032 - Bloc Notes
P033 - JFX on the Road
P034 - JFX Studio
Direction Editoriale Jérome Flayac
Direction Artistique opti
Ont Participé à ce Numéro
Monsieur Mo, Opti, Mr Géronte, Loïc,
Aude, Réverand Coconut, Gio, Lenfant,
Pia, Aurore, Jean Berry, Aurélie, Nico,
Steph, _kaptain, RasJark
Large Up
Café Rouge, Best Bagels, Messaoud,
Os X Leopard, Pink Floyd, Rémy Bricka,
SPECIAL LARGE UP TO VAL
Contact Régie Pub
[email protected]
Jarring Effects Label
4 rue Camille Koechlin
69100 Villeurbanne
Tél. : +33(0)8 70 72 50 29
www.jarringeffects.net
004
NUKE MAGAZINE | N°9
EZ3kiel - Battlefield
by opti & mr géronte
art by yann ‘iradian’ n’guema
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Au bord des fleuves de Babylone, Dieu choisit EZ3kiel pour être son prophète ; au bord de fleuves
conduisant à une noirceur sans fin. A l’inverse des autres prophètes, EZ3kiel apporta alors lumière
et espérance à un peuple qui se sentait abandonné, de quoi affronter le long et douloureux champ
de bataille qui se dressait devant lui.
Battlefield, nouvel album d’EZ3kiel nous offre cette lumière, et nous fait traverser ténèbres et
tourments sans jamais afficher la volonté de nous y laisser seuls et démunis. Cette traversée sur
onze morceaux, durant laquelle souffle un vent glacé, cinglant et enneigé nous fait contempler
misère des peuples et obstination, destruction et reconstruction.
Mais ne vous attendez pas à savoir de quoi nous vous parlons, vous sous-estimeriez le potentiel de
surprise de ce disque : définitivement rock, EZ3kiel fait partir en éclats d’obsidienne les préjugés
que Naphtaline pouvait laisser planner. Non leur musique n’a jamais été définissable, jamais leur
inspiration n’a cédé devant un compromis artistique ou la recherche d’une identité lisse et bien
rangée. Guitares tranchantes, grosses basses, batteries indus et métal, tous les éléments sont
réunis au service d’un son énorme, d’une dynamique incroyable. Les morceaux évoluent sans
cesse, réinventant thèmes et structures, poussant l’exercice jusqu’au grindcore...Ce choix donne
un caractère foncé et mystérieux à ce nouveau disque d’EZ3kiel. Le groupe s’y révèle obscur et
énigmatique, soulevant toujours, au milieu d’une ambiance digne des Chants de Maldoror, le voile
de l’espoir dans des mouvements mélodiques d’une intensité poignante.
C’est début février, à l’Astrolabe d’Orléans, que la version Live de Battlefield a été préparée dans
les moindres détails et ainsi redéployer toute l’énergie contenue dans l’album. Côté vidéo, des
heures durant, le quatuor a défriché et expérimenté de nouveaux dispositifs capables de faire
le lien entre l’image et le son. A l’instar de Naphtaline où le quatuor avait lancé un pont vers
l’interactivité, c’est maintenant sur scène qu’EZ3kiel s’essaye à de nouveaux contacts avec le
public : pendant le concert, un ballon truffé de capteurs sonores se ballade au gré des envies de la
foule, la musique saccadée et aléatoire qui en découle vient alors immédiatement se caler sur la
musique jouée sur scène, imparable! Yann N’Guema a entièrement conçu un logiciel permettant au
groupe de s’affranchir de l’image auparavant diffusée à partir d’un DVD. Désormais, les animations
-principalement issues de Naphtaline- prennent vie au gré de la musique, par le biais de capteurs
disposés ça et là dans la salle et dans les instruments.
EZ3kiel franchit une étape supplémentaire dans l’excellence, réussissant à immerger totalement
le public dans leur univers poétique et si singulier.
005
NUKE MAGAZINE | N°9
Battlefield - Pochette double LP édition limitée
Battlefield - Pochette digisleeve cd
NUKE MAGAZINE | N°9
006
EZ3kiel - Interview
par Jean Berry
Avec Battlefield, le désormais quatuor tourangeau tourne la page soyeuse de Naphtaline
en revenant à un son plus brut, réussissant une alliance pas si improbable entre Pink
Floyd, DJ Shadow et Nine Inch Nails. Les explications de Mathieu (batterie) et Joan
(machines).
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Cet album est
radicalement différent
du précédent, comment
l’avez-vous composé ?
D’abord on vient de passer
à une formation à quatre,
avec Stephane Babiaud qui
vient de nous rejoindre. Il
joue essentiellement de la
batterie, des percus, c’est
un multi instrumentiste.
Yann (N’Guema, le bassiste,
ndlr) travaillait sur des
installations, il n’a pas été très
présent sur l’enregistrement.
Donc on a plutôt composé à
trois.
C’est de la recherche, comme
toujours, mais cette fois on
est plutôt parti d’éléments
joués, par rapport aux albums
précédents, où la musique
était vraiment composée
aux machines. On cherchait
les idées en jouant, on les
enregistrait, puis on a rajouté
des couches.
Ceci explique-t-il ce son
un peu plus brut, plus
rock ?
Il y a ça, il y a aussi le fait
qu’on sortait des berceuses,
et qu’on avait envie de faire
quelque chose d’encore
différent... Et puis c’est un
album qu’on a beaucoup
plus pensé live. Il y a eu le
manque de temps aussi, on a
commencé à trouver la patte
début septembre, au mois
d’octobre on entrait en studio,
il fallait que ça aille assez
vite... C’était aussi une façon
de travailler plus rapide.
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Ces conditions vous ont
permis de gagner en
énergie et spontanéité ?
On avait rarement travaillé
aussi vite, et c’est vrai que
ça donne une autre couleur
à l’album. Et puis Joan est
beaucoup repassé à la guitare,
qu’il avait complètement
délaissée sur les albums
précédents. Forcément
ça amène une couleur un
peu plus rock. De manière
générale on est plutôt parti de
morceaux joués, auxquels on
a rajouté la matière ‘machines’
par la suite. Pas sur tous les
morceaux, il y a eu différents
modes de composition, mais
ça s’est fait essentiellement
comme ça, et dans l’esprit
c’était ce qui nous tenait à
cœur dès le départ.
Après Naphtaline, ce
disque instrumental
vous a-t-il permis
d’entrer dans votre
musique avec plus de
liberté ?
On a toujours été libre de faire
ce qu’on voulait... D’ailleurs
avec Jarring c’est ce qu’on a
toujours aimé, le label nous
a suivi et laissé une liberté
totale sur tous les projets
qu’on a pu leur proposer.
Naphtaline a été assez long à
mettre en place parce qu’on
a un peu cassé notre façon
de composer, notre recherche
aussi, puisque dès le départ
on avait enlevé le basse/
batterie.
Que vous apporte le fait
de passer à quatre ?
Au départ c’était plus pour
le live, on voulait qu’il y ait
moins de machines... Enfin
pas moins de machines, mais
moins de choses séquencées,
pour être plus libres dans le
déroulement des morceaux.
Se dire qu’il y aurait un début
et une fin, mais qu’au milieu
on pourrait faire un peu
ce qu’on veut, en bouclant
certaines choses, en étant
moins contraints par le
temps. Steph, qu’on connaît
depuis longtemps, a une
approche plus académique
de la musique, héritée
du Conservatoire, il sait
harmoniser, il peut jouer de
la basse, de la batterie, du
vibraphone, du clavier... C’est
un peu notre Rémy Bricka à
nous.
Peux-tu évoquer la
construction de certains
morceaux, le choix des
titres ?
Volfoni’s revenge par exemple
est une relecture du morceau
qui ouvrait Naphtaline. C’est
vraiment une référence à une
musique de film, les Volfoni
sont les deux frangins dans
Les Tontons Flingueurs... C’est
une base, une mélodie qu’on a
vraiment développée comme
s’il y avait une séquence
cinématographique. On est
parti d’un thème simple, qu’on
a habillé à notre façon, avec
des cuivres en l’occurrence.
Sur les précédents albums, on
avait invité beaucoup de gens
avec des cordes, violons et
violoncelles...
NUKE MAGAZINE | N°9
007
Sur ce morceau ce sont des
amis de l’orchestre de la
Compagnie du Coin qui sont
intervenus, c’était un choix
de notre part, on voulait plus
de cuivres. Mais on a un peu
détourné ces instruments, en
enregistrant plusieurs notes
qui formaient un accord, avant
de les assembler. Au final,
c’est comme si on avait un
orchestre de cinq trompettes,
cinq sax et cinq trombones,
et on a tenté de faire quelque
chose d’original autour de ça.
On a vraiment utilisé les
instruments acoustiques
comme un sampler, comme
si on les avait sur une touche,
un peu comme sur un orgue...
A l’inverse, pour certains
morceaux on ne réfléchit au
titre qu’ensuite, une fois qu’on
a l’ensemble de l’album et
son ambiance, pour essayer
de trouver quelque chose de
cohérent.
Le morceau super speed
s’appelle Firedamp, ce qui
signifie coup de grisou,
comme dans les mines, parce
qu’il sonne un peu comme une
déflagration, une explosion.
Il fait également référence
à la pochette, qui est assez
noire, avec des cendres, du
charbon...
Le dernier morceau, Wagma,
fait lui référence à une espèce
de grosse vague, un tsunami
qui déferlerait sur la plage.
/////////////////////////////////
Parlez-nous de vos
invités sur ce disque...
Il y a Blurum 13 qui est
intervenu (sur Watch the
Eyes), d’ailleurs c’est la
première fois qu’on fait une
collaboration comme ça, sans
voir la personne, puisqu’il
est aux Etats-Unis et que ça
s’est fait par internet. Ensuite
il y a eu tout le collectif de
la Compagnie du Coin pour
les cuivres : c’était à Tours et
on a enregistré dans notre
local, entre nous, avant de
retravailler le son en studio.
Et puis il y a Narrow
Terence, qu’on a découvert
au Printemps de Bourges,
avec un ancien membre de
Daau. Ils sont intervenus
sur un morceau (Spit on the
Ashes), uniquement au chant.
D’ailleurs on prévoit une
création avec eux, à Agen,
comme on avait fait avec
Daau, et travailler en commun
trois ou quatre morceaux de
leur set, et trois ou quatre du
nôtre. Il y a aussi un morceau
avec Daau, qu’on jouait sur
la deuxième tournée Versus
et qui n’avait jamais été
enregistré (The Montagues
and the Capulets)... On s’est
dit que ce serait bien de le
mettre en boîte. Roel Van
Camp, leur accordéoniste,
est présent sur un autre
morceau (The Wedding). Et
enfin un autre ami de Tours
qui est venu faire un peu de
bottle-neck et de guitare folk
(sur Coal Flake), c’est Gérald
Bouvet, dit Générald.
On dit souvent que les
musiques électroniques
sont dénuées de
message, ce qui n’est
pas forcément le cas.
Qu’en est-il chez vous ?
Quelles sont vos
intentions ?
L’intention principale c’est de
permettre aux gens,de sortir
un peu de leur quotidien... Il
n’y a pas vraiment de message
politique. C’est plutôt ce
qu’on vit nous, tous les jours,
dans notre vie personnelle,
qui est retranscrit dans notre
musique. Chaque personne y
verra des choses différentes.
L’interprétation est assez
libre, chacun ressent les
choses selon son parcours,
sa culture... C’est ce qu’on
essaie de faire depuis le début
avec Ez3kiel, préserver notre
liberté, faire ce qui nous passe
par la tête sur le moment. Et
on pense que ça se ressent
dans notre musique, il n’y a
pas vraiment de référence
type.
Vous allez retrouver la
scène, ça fait un petit
moment...
Ca fait deux ans qu’on n’a
pas tourné, on est super
content de recommencer en
février. Après la construction
de l’album, c’est un peu
l’aboutissement de pouvoir
le présenter en concert, où
on peut également montrer
l’aspect visuel de notre
travail. On a monté le groupe
pour faire de la scène, on a
commencé par ça et c’est
comme ça qu’on s’est fait
connaître... On essaie de
prendre ce que chacun peut
faire dans Ez3kiel et de tout
mettre dans notre live.
Justement, après
l’épisode Naphtaline,
il y a eu un nouveau
travail visuel spécifique
sur cet album ?
Comme sur chaque disque,
bien sûr. On a travaillé sur
Naphtaline pendant deux
ans, c’est long, et ça a permis
à Yann de vraiment se poser
pour trouver de nouvelles
techniques relatives à l’image.
Ca a été décliné sur des
installations. Le but c’est
d’amener ces images en live
d’une façon complètement
nouvelle.
Naphtaline a permis à
Yann d’aller plus loin. Il a
énormément progressé en
terme de programmation, les
images ne vont plus forcément
être fixes et figées comme
auparavant, et il y aura une
vraie interactivité entre le
son et l’image. Pour l’instant
on ne sait pas encore trop où
on va, il reste du travail de ce
côté-là, mais les outils ont
été testés, et ça va beaucoup
évoluer par rapport aux lives
de Barb4ry et de Handle, pour
lesquels on avait gardé le
même format. On va franchir
un cap sur ce point, avec
de nouvelles techniques de
projection.
NUKE MAGAZINE | N°9
008
Brain Damage - Short Cuts
Words by Martin / artwork by
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Short cuts est une référence plus ou
moins directe au fameux Commercial
album de The Residents (1980). A
l’image du mythique groupe américain,
Brain Damage développe ici une
rélexion sur l’urgence, la frustration
et l’intensité : tout devra être dit en
un minimum de temps. Pour cela,
aucun des 24 titres de ce projet ne
dépassera la durée de deux minutes.
Une orientation pour le moins atypique
pour ce groupe, toujours estampillé
electro-dub, même si la palette de
styles représentés ici s’est encore
élargie par rapport aux albums
précédents.
On passe progressivement d’un folk
psychédélique floydien, à une sorte
d’électro-techno minimale, via un
trip-hop énigmatique, sans oublier
le dub digital qui a contribué à faire
la réputation du duo lors des deux
premiers albums. Si une fois de plus,
on retrouve Brain Damage là où on
ne l’attendait pas, certains choix
restent néanmoins constants, comme
celui de préserver le côté cérébral et
ambient des expérimentations studio,
en opposition à l’énergie brute et
sensorielle des concerts. Sur scène,
les morceaux volontairement amputés
de ce projet-zapping seront plus
développés dans le temps...
Brain Damage
Short Cuts
Sortie le 10 Mars
Comme à son habitude, Brain Damage
s’entoure également d’une pléiade
d’invités et d’intervenants vocaux. A
l’instar de leur précédent album, le
«spoken word» est encore présent
dans “Short Cuts” où se côtoient pas
moins de sept langues. On retrouve
l’«invité permanent», Black Sifichi, le
Real Fake MC, leur ami Mohammed
El Amraoui ou encore l’américain
Giovanni Mark. On découvre également
des artistes que le duo a croisé lors de
ses récentes tournées dans les pays
de l’Est comme Priest Maken (Joint
Venture Sound system - Pologne),
Asmir Sabic du groupe Vuneny
(Bosnie). On note enfin la présence
d’Angeline Bouille, chanteuse lyrique
aux multiples facettes, et l’étonnante
fraîcheur apportée par Lamija, fillette
de 6 ans, native de Sarajevo.
009
NUKE MAGAZINE | N°9
Interview
by opti
Hello Brain Damage. Refaisons le point : depuis 1999, le
projet enfile perles sur perles, partant d’un dub très teinté
pour arriver aujourd’hui à un album difficile à qualifier.
Heureux du parcours ?
Et comment ! Déjà quatre albums, un maxi, deux compils de
remixes, des centaines de dates, en France et à l’étranger,
d’innombrables rencontres. Nous jouissons par ailleurs d’une telle
liberté au sein de ce projet depuis près de 10 ans, que nous serions
bien niais de nous en plaindre. J’en profite pour remercier tous ceux
qui nous ont aidés de près ou de loin toutes ces années. Tous ceux
qui nous ont fait confiance.
Comme ‘Spoken Dub Manifesto’ le laissait supposer, votre
univers musical s’est rempli de multiples sources sonores,
alliant prises de son déviantes et traitement numériques. Il
me semble même y avoir entendu le son d’une balle de ping
pong...
Nous continuons en effet de nous efforcer de soigner le côté
personnel de nos sources. A défaut d’emprunter des samples à
droite à gauche, nous jouons la plupart des instruments nous
mêmes. Nous avons cependant fait une nouvelle fois appel à Roméo
Monteiro, percussioniste plus qu’inventif. C’est lui qui par exemple,
s’est permis d’ouvrir un piano, de poser des bouts de métaux sur
les cordes, et d’y faire rouler, en effet, une balle de ping pong, tout
en plaquant des accords sur les touches. Les sonorités obtenues
sont d’une extrême richesse, et peu entendues, finalement. Autre
exemple : nous avons enregistré le lancé nerveux d’une toupie
« chantante » dans un bol tibétain. Le but étant d’obtenir des
sonorités à la fois harmonieuses, et peu conventionnelles ! Je vous
laisse imaginer le plaisir qu’on a pris à faire ce genre de choses. J’en
parlerais des heures, mais…
Les voix sont moins présentes ici que sur votre précédent
projet, qui leur était plus ou moins dédié, mais tout aussi
intenses. Comment se passent les rencontres et les sessions
de travail avec des artistes aussi éloignés et différents ?
Ce fût déjà le cas pour l’album précédent : il y a une histoire
spécifique pour chaque collaboration. Dans ce cas, bon nombre de
rencontres ont eu lieu quand nous étions sur la route, en particulier
à l’étranger. L’une des séances les plus touchantes a été celle
réalisée avec Lamija, fillette de six ans, à Sarajevo. La petite fût si
étonnée d’entendre sa voix dans le casque qu’on lui a mis sur les
oreilles, qu’elle s’est mise à parler dans le micro pendant un laps
de temps relativement conséquent, avec une spontanéité et une
fraîcheur plus que ravissantes.
Finalement vous vous éloignez de plus en plus du dub
classique. Quelles sont vos influences les plus importantes ?
Le truc… c’est que … il faut bien l’avouer … nous écoutons de moins
en moins de dub, et de musique electro de manière général. Je crois
que … les machines, en particulier, commencent à nous lasser un
tantinet, et nous revenons vers les choses plus « humaines » que
nous apprécions avant même de commencer Brain Damage.
Depuis un moment, nous écoutons principalement des groupes ou
chanteurs de folk, parfois très “roots”, ou alors plus expérimentaux.
Comment envisagez vous les
versions issues de “Short
Cuts” sur scène ? Aura-t-on
toujours droit à un bon Brain
Booster ?
Les versions de “Short Cuts”
seront évidement développées
en concert,c’était l’un des buts
du projet.
Concernant la scène, je vais
essayer d’être clair. Nous allons
continuer à évoluer dans cette
schyzophrénie qui nous pousse
à faire des albums très calmes,
et des concerts explosifs :
Attendez vous à des avalanches
de kicks et de basses énormes.
Peut-être plus que jamais.
Brain Booster ? Faut voir…
Des projets dans les tuyaux ?
Des tonnes ! Je n’en parle pas
ici, parce que c’est un peu tôt…
Le mot de la fin ?
Il me semble qu’on va une
nouvelle fois dire de cet album
qu’il constitue un virage pour
nous. Or, je crois que j’entends
ça à chaque fois que nous
faisons un truc, et ce quasiment
depuis nos débuts ! Je crois
que ces effets de surprise sont
souvent dus à une série de
choix de notre part ainsi qu’au
fait que nos albums et nos lives
soient si différents. A chaque
fois, nous pouvons justifier
ces choix et les assumer,
mais ce n’est pas de tout
repos. Pourtant, nous avons le
sentiment que c’est bel et bien
ce qui forme notre identité,
même si je peux comprendre
aisément que l’on peut s’y
perdre parfois.
Je pense vraiment que c’est
ce qui fait que le projet est
toujours vivant à l’heure
actuelle. C’est très agréable
enfin de nous suprendre nous
même, et de ne pas savoir de
quoi demain sera fait.
NUKE MAGAZINE | N°9
010
R;ZatZ - Will We Cross The Line ?
by Géronte
photo by Gabrielle Culand / dubbed by opti
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R;ZATZ est une artiste multicasquettes. Ingénieur du son
du studio Jarring Effects,
membre du trio Kinokik,
productrice de titres avec
Akufen (High Tone) ou Fisto (La
5ème Kolonne-...), elle aura
pris du temps pour donner
naissance à ce premier disque
concept, aux allures de BO de
film sombre et dramatique.
R;Zatz a également profité de
ce premier album pour inviter
quelques amis rencontrés
sur sa route ; -Carbon Copies
(Picore), Takeshi Yoshimura
(Azian Z), G Bart (Reverse
Engineering)- pour produire
cette chimère évasive,
onirique, hors du temps et des
modes.
Au travers des différents
intervenants vocaux, “Will we
Cross the Line?” nous propose
également un petit tour du
monde.
Les mots, qu’ils soient en
arabe, japonais ou anglais
résonnent comme autant de
berceuses, pas si étrangères
que ça à notre propre vécu.
A la croisée du trip-hop
synthétique («Nothing’s
still something» feat
Carbon Copies), abstract
hip-hop ethnique («All
communications are dead»)
ou électro breaké («Love to
death»), R;Zatz nous livre sa
vision de son monde, sombre
et phobique. Une batterie
sèche et froide constamment
en rupture fait écho à un
monde en recherche de sens,
de gravité. Puis la musique se
fait bruitiste pour être au plus
proche de l’humain et de sa
voix. Car le monde d’R;Zatz est
résolument sans frontières.
Au dos de ces images sonores
se cache une réalisatrice à
fleur de peau qui finalement
après la mécanique des
machines et les hurlements
nous laisse accéder à une
féminité touchante. Mais
il ne s’agit sans doute que
d’humanité.
R;ZatZ
Will We Cross The Line ?
Sorti le 25 Fevrier
NUKE MAGAZINE | N°9
011
Petite Interview entre filles
by Mono & Val
Tu es ingé son du studio
Jarring Effects depuis
2002, comment as-tu
rencontré l’équipe du label
? Quel a été ton parcours
auparavant ?
J’ai rencontré les gens du label
par les High Tone. J’étais en
formation de son quand Rico m’a
proposé de développer le studio
de Jarring Effects, et mes oreilles
par la même occasion. Avant
ça, j’étais étudiante en sciences
humaines, mais j’avais déjà mon
ordi pour faire de la musique et on
organisait quelques soirées.
Tu as travaillé avec
beaucoup d’artistes en tant
que technicienne, est ce
que l’envie de réaliser ton
propre album est récente ?
Oui, elle est assez récente. Disons
que ça fait dix ans que je bidouille
dans ma chambre, et cela doit faire
deux ans que je me suis dit « tiens
si je faisais mon album ». Car il y a
deux ans, j’ai commencé à faire de
la scène seule et avec Kinokik, la
confiance est venue. Du coup ma
musique a pas mal évolué, savoir
qu’on va la graver change vraiment
la perception que l’on en a.
Ton expérience d’ingé
son t’a t-elle aidée pour
la composition ? As tu été
influencée par un album en
particulier ?
Oui, surtout que j’ai pu mixer
mon album seule. Ça m’a aidée
à structurer les morceaux, mais
l’album aussi. Et puis j’ai appris
le langage très rationnel de la
musique : temps, notes, etc. Ca
m’a aidée à recadrer un instinct
un peu décalé... Tous les albums
m’ont appris quelque chose, j’ai eu
la chance de croiser de très bons
musiciens (mais pas que...) dans
plein de styles différents et même
si ces styles ne me parlaient pas, il
y avait à piocher dans tout, pareil
pour les techniciens.
La couleur dominante de
l’album est assez sombre,
orageuse et angoissante
parfois, on sent pourtant
que l’éclaircie est proche.
Ce jeux de clair-obscur
et de constrastes parfois
violents était il conscient
ou totalement spontané ?
Les deux. Disons que le côté
sombre est spontané, c’est ce que
j’écoute, c’est ce que je fais le plus
facilement. Mais avec un peu de
recul, je n’avais pas envie d’être
monolithe : j’avais envie d’une
touche de douceur et de sérénité.
J’avais surtout envie d’espoir,
j’essaie d’être optimiste.
Il y a plusieurs invités
sur ce premier album,
peux-tu nous parler d’eux
? T’être entourée de ces
différents invités, était
ce simplement un choix
artistique, ou une sorte
d’appui supplémentaire,
une manière de te rassurer
avant de franchir la ligne
(...) ?
Tout d’abord, il y a Akufen qui m’a
aidée du premier jour de mon
apprentissage jusqu’au moment
des arrangements et des choix
définitifs des morceaux. Pour les
autres, ce sont tous des amis,
certains rencontrés en studio. On
peut retrouver G-Bart de Reverse,
Paul et Mathieu de Kaly, Fab et
Greg de High Tone, Fred de Fumuj,
Marilou chanteuse indépendante,
Carbon copies de Picore, Gabrielle
de Kinokik, Takeshi de AzianZ ,
Sofiane de Jarring et bien sûr,
Sopot. Il y a aussi Anna Bayle qui a
peint la pochette de l’album, mise
en forme par Carbon Copies.
Je ne suis pas instrumentiste (un
peu de synthé), j’ai de la chance
d’être entourée et soutenue. Je
crois de toute façon qu’on ne peut
rien faire seule.
Tu pars bientôt en
tournée en France puis en
Europe de l’Est, comment
appréhendes tu ton live ?
Quelle forme aura-t- il ?
Sur scène je serai avec Takeshi
Yoshimura, qui sera à la basse
essentiellement, et aussi de
temps en temps à la guitare
et au chant. Les morceaux
vont donc évoluer du fruit de
cette collaboration. Et puis il
y a Mathieu Jouffre qui fait de la
vidéo. On me dit souvent que ma
musique est «cinématique», c’est
lui qui va en faire le film.
Quoi de neuf au JFX Studio
depuis le déménagement ?
Quels sont les projets en
cours et à venir ?
Le déménagement a vraiment fait
évoluer le studio, avant mobile ou
dans une petite pièce, maintenant
il a trois cabines de prises, une
régie et surtout il est fixe. Donc il
y a plus de projets, il tourne sans
cesse, je suis très contente. Le
prochain disque sera celui de Revo
« artefacts », qui sort en mai sur le
label. Ensuite on devrait accueillir
des africains, puis Woodish Band
de Lille et Lyaz de Roanne. Et en
octobre, nos amis bosniens de
Sopot reviennent. Ça nous permet
de rencontrer des gens de tout
horizon, tout en faisant les artistes
du label : ça bouillonne. Enfin si
ça vous intéresse, on a un blog:
jarringeffects.net/jfxstudio avec
photos, son et tout. Et le numéro
est le 06 74 73 39 33, il y a de la
disponibilité.
Le milieu musical est assez
masculin..., comment ça
se passe au quotidien pour
une grande nana comme
toi ?
Ce n’est pas simple, c’est sûr.
Les techniciens que je côtoie me
montrent une franche confiance,
et souvent m’encouragent dans les
moments de doute, je n’ai jamais
ressenti de sexisme de leur part.
Avec certains musiciens c’est
différent, je sens parfois que l’on
ne me fait pas confiance de la
même manière, qu’il faut que je
prouve plus. Si j’étais un homme
je serais sûrement plus crédible.
Des fois, c’est tout simplement
désespérant. Mais mon milieu est
relativement ouvert sur la place
de la femme (Jarring continue à
me faire confiance à mon poste) et
puis j’ai suffisament de caractère
pour continuer. Et je crois que nous
les filles on appréhende les choses
différemment et que dans le son
on a plein de choses à apporter.
Un coup de gueule ? Un
coup de coeur ?
Un coup de gueule : la place de
la femme dans la société ici et
maintenant, on refera un nuke
spécial femmes pour en parler,
non? Un coup de coeur : vraiment
Jarring Effects, parce qu’on essaie
de faire les choses autrement,
d’avoir d’autres rapports, avec plus
ou moins de réussite certes, mais
toujours sincèrement.
NUKE MAGAZINE | N°9
012
L’Oeuf Raide - Are You Eggsperienced ?
by Stef
photo by herveAll
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Sorti le 12 Novembre
Depuis 2005 et « Dans le
même panier », L’Oeuf Raide
n’avait rien fixé sur support,
hormis des contributions pour
High Tone ou Le Peuple de
L’Herbe entre autres. Chose
faite avec ce troisième album.
Comme d’habitude, on ne doit
pas s’attendre à écouter une
suite aux précédents opus
mais bien le troisième carnet
de voyage de Fred. C’est bien
ce côté imprévisible et libre
qui fait la force du bonhomme.
“Are You eggsperienced ? “ se
révèle dans le clin d’oeil à sir
Jimi bien plus qu’au niveau
du titre. De là à dire que cet
album est psychédélique, il
n’y a qu’un pas que certains
pourront franchir allègrement.
Il s’agit bien en tout cas d’une
ouverture de laboratoire,
fermé depuis longtemps au
public, rempli de tubes à
essai qui vont vous exploser
à la tête, vous faire faire le
yoyo entre downtempo léché
et breaks puissants. Cello’s
Stripping vient chatouiller
notre oreille interne avec
ses aigus-scalpels comme
le très progressif Waving
Feedback, distordu à souhait.
Des univers sombres tels que
Crack her hand...Naaat ou
Panier de Crabe - où Fisto de
Sofa So Good vient poser son
flow percutant - à la légèreté
funk de Meeting With A Funky
Angel, cet album nous balade
sur des montagnes russes.
Des morceaux comme Swing
Spasmodique, qui apparaît
comme une respiration jazz,
ou Uncut Daintiness, où Fred
nous prouve que la dentelle
ne vient pas que de Douvres
ou de Calais mais de ses
machines aussi, sont là pour
le démontrer. L’Oeuf nous
rappelle qu’il n’est pas venu de
nulle part, mais bien du rock,
en reprenant sa guitare pour
envoyer un petit bijou 70’s
avec dans le rôle du crooner,
Eric Aldea de Zëro (From
Beyond Graceland). Ce qui est
certain dans cet album, où
l’on passe d’une piste à l’autre
du trip hop cinématique au
breakbeat et à la jungle, c’est
qu’il n’est pas possible de dire
que l’on s’ennuie. Une nouvelle
fois, L’Oeuf Raide nous offre
un opus très riche en couleurs
et styles, faisant fi de toute
mode et de tout courant. C’est
bien là sa véritable marque de
fabrique.
NUKE MAGAZINE | N°9
013
Interview
by Lenfant
Troisième album, qu’est
ce que ça fait? On a enfin
trouvé son identité? Sa
marque de fabrique? Si oui,
comment la définirais tu?
Qu’est ce qu’on retrouve
des deux autres, et qu’est
ce qu’on ne retrouve
surtout pas?
Ben, ça fait toujours plaisir de
sortir un nouveau disque, de
voir comment les gens vont
l’appréhender, c’est un moyen
de faire entendre ce qu’on fait.
Quant au live, c’est vraiment
différent. Perso, je ne cherche
pas à faire passer autant de
finesses que sur disque. Sur
scène, ce qui prime, c’est
l’énergie, l’efficacité brute et
l’échange qui peut en découler.
Quand on produit un disque, on
peut prendre le temps, essayer
des tonnes de solutions avant
d’en choisir une, se permettre
tout ce qu’on veut parce que
c’est « notre bébé ». En général,
celui qui achète un disque
ne l’écoute pas qu’une fois
et c’est bien que tout ne soit
pas découvert à la première
écoute. Concernant mon
identité, je pensais en fait déjà
en avoir une ! Pour ce qui est
de la définir, je dirais que c’est
un genre de hiphop-triphopbreakbeat-mélodico-tendu.
Pour être franc, je me fous
de ce qui est marqué sur
l’étiquette, disons que je fais ce
qui me plaît. En tout cas je suis
plutôt ouvert musicalement.
Quant à la différence avec mes
deux premiers albums, ils
sont à la fois tous différents
et tous pareils. Les morceaux
viennent de notre état d’esprit
au moment où l’on compose.
Grosse nouveauté, tu
as collaboré avec des
chanteurs (Fisto de Sofa
So Good et Eric Aldéa de
Bastard et Zëro), pourquoi
avoir attendu si longtemps
? Pourquoi maintenant ?
Pourquoi eux ?
“Vorfreude ist die schönste
freude”, j’apprends l’allemand
en ce moment et toute
occasion de réviser est bonne
à prendre. En gros, ça veut dire
que ce qui précède la joie est
mieux que la joie elle-même,
alors, c’est peut-être pour ça.
Ça faisait un moment que
j’avais envie de voix sur
certains de mes morceaux.
Avant d’attaquer les mixes
de “Are you Eggsperienced ?”,
j’avais branché une chanteuse
dont je tairais le nom, et qui
m’a mis un vent. Du coup,
j’avais deux titres que j’aimais
bien et qui se retrouvaient
exclus du disque par manque
de voix. Au moment où on
mixait « Are You… », Eric était
lui aussi chez nous en train de
mixer l’album de Zëro.
Je lui ai alors fait une
proposition qu’il ne pouvait
refuser : jouer à Elvis pendant
ses récrés. Au passage, je suis
particulièrement content parce
que je suis très fan de Deity
Guns et de Bästard. Quant
à Fisto, on s’est rencontrés à
la même période. J’étais allé
voir une bonne amie à moi qui
s’essaye à la scène (héhé),
et qui était accompagnée ce
soir là par le Stéphanois. J’en
ai profité immédiatement et
lui ai volé SON chanteur, qui a
pondu un texte en deux jours...
J’ai presque perdu une amie
ce soir là, mais j’y gagnais un
texte en français qui me plaît
énormément.
Comment l’Oeuf Raide
compose t-il un album ? Dis
moi tous tes secrets...
Le secret, c’est qu’il n’y a pas
de secret. Pour faire rapide, je
fais des morceaux quand ça me
prend, et ceux que je préfère,
je les mets sur un disque, c’est
con hein ? Le dernier opus,
par exemple, correspond à
trois périodes distinctes de
création. Mon instrument de
prédilection est le sampler.
Je passe des nuits à faire des
samples, et j’adore ça, au point
d’en faire qui ne me serviront
jamais !
Sinon j’ai mon Nordlead et
mon MS20, de la guitare, de la
basse... Ca dépend de l’humeur.
Si j’ai la flemme, je vais plutôt
prendre une guitare ou faire
des scratches que de me
lancer dans la programmation
du Clavia. Des collaborations,
oui, hormis les deux pré-citées,
des fidèles (Twelve), des rares
(une cousine qui joue du
violoncelle et que j’ai samplée
dans tous les sens) et même
une inespérée (le chanteur
d’un des groupes les plus funky
boss de la planète qui joue du
sax sur « Meeting with a funky
angel »…)
On the road again avec
papa tanguo charly ?
Quelques dates à annoncer
? Un numéro à appeler en
cas d’urgence?
Le mieux pour se tenir au
courant des dates, c’est
d’aller voir sur mon myspace
(même si c’est entre les
mains de méchants maîtres
du monde, ça reste pratique,
mais c’est vrai qu’il est de
meilleur goût de surfer sur
myspace en buvant un café
label Max Havelaar, ou d’avoir
une pétition pro-Bové ouverte
dans un autre onglet) ou sur
le site de Jarring qui s’occupe
du tour. Papa Tanguy Charlo,
comme d’hab travaille ses
petites images pour éblouir le
public pendant que Carlos aux
lumières nous éblouit nous.
D’autres réponses à des
questions imaginaires?
Ok, alors qu’est-ce que je
répondrais à notre cher
président si suite à une
altercation verbale à l’occasion
d’une manifestation des
artistes électro, il me lançait
un « Oh p’tite tarlouze,
descends si t’es un homme,
allez dépêche, viens te friter » ?
Ben, je sais pas… Mais putain,
ça me ferait marrer qu’il se
ridiculise à ce point. (quelque
chose me dit qu’il va pas que
nous faire rire…)
NUKE MAGAZINE | N°9
014
Fumuj - The robot & the chinese shrimp
by Géronte
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Le trio tourangeau avait
suscité un enthousiasme peu
commun avec “Monstrueuse
Normalité”, leur premier album
sorti en 2005. Un disque
composite, véritable fusion
côtoyant dub, trip-hop et
rock, dont la singularité et
l’audace avait provoqué une
belle surprise. Deux ans après,
Fumuj revient avec “The Robot
And The Chinese Shrimp”.
Matthieu au clavier, Pierre aka
MC Miscellaneous au micro,
sont venus renforcer la team,
pour un résultat résolument
énergique, où rock fusion
et hip hop ont rarement fait
aussi bon ménage. Un rouleau
compresseur taillé pour le
live, laissant une immense
marge de manoeuvre au
MC pour développer son
flow accrocheur et acéré,
soutenu par des textes tour
à tour vindicatifs (We live in),
NUKE poétiques
28/11/07(tic11:24
Page
1
toc tic toc),
mais
aussi festifs et funky à l’image
des Beastie Boys.
Ne cantonnons pas pour
autant “The Robot and The
Chinese Shrimp” à un simple
brûlot où guitare et hip hop
auraient trouvé un heureux
compromis.
Au delà de l’énergie évidente
qui se dégage des onze
morceaux, Fumuj continue
comme à son habitude à
composer des mélodies
flamboyantes. « Full of
entertainment » titre
éblouisssant de beauté
symphonique et de puissance
rock pourrait être le fruit
d’une rencontre incertaine
entre Goran Bregovic et
Ennio Morricone. “17 or 18
I guess” semble quant à
lui possédé par une force
obscure, mâtinée de cuivres
et de guitares effervescentes.
Laissez vous happer, puis
cajoler et tentez d’attraper en
plein vol ce projectile qui vous
est lancé à pleine vitesse.
WATCHA CLAN
DIASPORA H I - F I
A MEDITERRANEAN CARAVAN
NU ALBUM OUT 17/03/08
Plongez-vous dans le monde
de Fumuj, en empruntant cet
itinéraire riche et étrange
jalonné par ces onze titres.
A la fin du voyage, peut-être
aurez vous l’impression d’être
enfin arrivés à l’essentiel...
FUMUJ
The Robot & The Chinese Shrimp
Sortie le 24 Mars 2008
NUKE MAGAZINE | N°9
015
Interview
by Mr Geronte
Salut les gars, un petit
retour en arrière sur votre
jeune carrière ?
Cinq ans ont passé depuis
la formation de fumuj. Après
le premier album sorti en
2005 et la tournée qui a
suivi, deux autres personnes
nous ont rejoints. On voulait
notamment s’affranchir
des séquences imposées
et ainsi avoir plus de liberté
sur scène. Mathieu s’occupe
désormais des machines et
MC Miscellaneous développe
notre univers avec des
mots… Avec cet album on a
accentué ce qui existait dans
Monstrueuse Normalité tout
en nous dirigeant vers plus
d’efficacité.
The Robot and The Chinese
Shrimp. Voilà un nom
d’album bien mystérieux...
Tout comme fumuj : Un
contraste permanent entre
l’électronique (the robot) et
l’organique (the shrimp). On a
toujours aimé le mélange des
machines et des instruments.
On sent que vous avez
mis l’accent sur l’énergie,
avec le duo basse batterie
très en avant. Comment
composez-vous au sein de
Fumuj ?
Le process de création n’a pas
changé depuis nos débuts,
les morceaux naissent de
l’ordi. Le duo basse-batterie
saute en effet à la figure à la
première écoute parce qu’on
a voulu que l’album dégage
ce côté énergique et efficace.
En revanche si vous l’écoutez
en profondeur vous entendrez
beaucoup de subtilités
à discerner. La grosse
différence avec ce disque
vient du fait qu’on a décidé
de se passer des séquences
pour qu’ en concert, on
puisse jouer les morceaux
librement. Les titres, même
les plus électroniques, ont
été enregistrés en condition
live. C’est ensuite qu’on a
retravaillé les prises avec
l’aide de Fred Norguet…
L’album a été mixé par
Fred et masterisé par
Mike Marsh à l’exchange
studio de Londres. Quelles
tonalités ont-ils apporté
dans l’identité finale de
l’album ?
Il faut préciser que Fred a
aussi enregistré l’album. En
fait ça faisait un moment
qu’on voulait travailler avec
lui. Il avait d’ailleurs mixé
deux morceaux sur le premier
album, ça nous paraissait
donc logique de se tourner
vers lui pour le second. C’est
une personne de talent en
qui on a eu confiance tout
au long de la production.
Quant à Mike Marsh, tout
est parti de Romain qui a
bossé indirectement pour lui
dans le passé. Fort de cette
expérience, on a décidé de lui
confier le mix de Fred Norguet
dont on était particulièrement
content. La grande force de
ces gens là réside dans le fait
qu’ils utilisent leur énorme
talent pour nous pousser plus
loin … toujours plus loin et
dans le bon sens !
L’arrivée de MC
Miscellaneous donne une
touche Hip Hop évidente à
certains titres. Comment
s’est faite la rencontre et
l’intégration de ce nouvel
artiste au sein de Fumuj ?
Fred notre bassiste, joue aussi
dans d’autres groupes. Il a
rencontré Miscellaneous lors
d’une répèt et il a flashé. On a
alors organisé une rencontre
et tout s’est fait vite : quelques
jams, quelques bières et tout
a collé sans vraiment qu’on
se pose de questions. A la
manière d’Andree, (rencontré
via myspace et qui pose sur
Full of Entertainment). Tout
naturellement, Miscellaneous
a pris place au sein du groupe
et le résultat est là.
Les textes sont assez
vindicatifs, plutôt clairs
quant au message
politique...
Certains textes sont actuels,
caustiques, d’autres plus
poétiques (tic toc tic toc).
D’ailleurs si vous écoutez les
paroles vous verrez que l’on
ne prend pas de position :
c’est plus un constat et il faut
reconnaître que le monde
actuel est bien étrange !
(We Live In) Les paroles sont
d’ailleurs disponibles sur
notre site : fumuj.free.fr
Votre musique se nourrit
de multiples influences,
quels sont les groupes qui
vous ont marqués ?
D’une manière générale on est
fans du mouvement fusion
et hip hop des années 90
(RATM, Cypress Hill, Fishbone,
P-Funk...) Dernièrement le
ALIVE2007 des Daft Punk nous
a bien scotchés, ou encore
Edan, EYEDEA, Big Pun, jedi
mind tricks…
Depuis l’enregistrement
de votre premier album
au JFX Studio, vous êtes
restés plutôt proches du
crew lyonnais.
Nous avons passé cinq
semaines en 2003 dans le
premier studio de Jarring
Effects. On a même vécu la
finalisation de la cabine de
prises batterie et la pose de la
console ! Les gens de Jarring
passaient régulièrement pour
faire des petits coucous ou
nous préparer de petites
réjouissances culinaires. On
logeait juste au dessus du
studio, dans les premiers
locaux de JFX rue Adamoli.
Forcément, ça crée des liens.
Je trépigne d’impatience
à l’idée de vous revoir sur
scène. Comment envisagez
vous ce tout nouveau set ?
On est actuellement en
résidence, on travaille dur
et on l’envisage plutôt bien…
Tout est basé sur l’énergie et
l’efficacité.
Qu’est ce que vous faîtes
pour les vacances ?
Rien de prévu pour le moment
à part trainer dans les bars…
vous pouvez suggérer des
idées sur notre myspace.
www.myspace.com/fumuj
016
NUKE MAGAZINE | N°9
B R OAD WAY - Enter the automaton
by Clara & Mono
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Après la très belle aventure avec le side-project The John Venture, rencontre improbable entre «le folk
postmoderne d’Angil et l’electronica hybride de B R OAD WAY», concrétisée par un album éponyme
(sorti en octobre 2006) acclamé par la presse (Inrockuptibles, France Inter, Arte, Magic, etc.) et une
tournée de plus de trente dates (France, Suisse et Italie avec Sole, El-P, Beat Assaillant,...), le quatuor
stéphanois B R OAD WAY a retrouvé la route du studio pour nous livrer “Enter The Automaton”, son
deuxième album. Succédant au très ambiant “06:06 am” sorti en juin 2005, ce deuxième album marque
un virage certain pour B R OAD WAY. On gardait le souvenir d’un groupe flirtant avec l’electronica de
Boards of Canada, avec des mélodies, certes, mais très rarement au premier rang... une vision de la pop
à l’école de My Bloody Valentine en quelque sorte... En entrant dans leur automate, on (re)découvre un
groupe dans le vrai sens du terme, où les machines cèdent la place au chant, au piano, aux guitares ou
encore à la contrebasse.
Cet album pourrait d’ailleurs trouver sa place dans l’écurie Anticon,
avec une influence certaine de groupes comme le Velvet Underground,
Radiohead ou Sigur Ros. Son univers alterne entre un côté intimiste
et mélancolique («Automatons», «Letters in Hearts») et un aspect
plus frontal et énergique («Stop Motion», «High Treason»). Quant à la
vidéo, elle suit également et tout naturellement l’évolution des trois
musiciens, se concrétisant notamment par l’intégration de la couleur et
d’un jeu plus rythmique, précipitant l’auditeur dans une alternance de
sensations diverses, de l’euphorie à la mélancolie... Fidèles à leur univers
cinématographique développé sur “06:06am” tout en faisant une plus
large place à leurs influences pop (instruments acoustiques, chant), les
membres de B R OAD WAY nous convient à une nouvelle odyssée sur des
terres encore inexplorées. Gageons qu’à l’instar de The John Venture, ce
voyage ne vous laissera pas indemne… Tout comme leur projet - présenté
les 5, 6 et 7 mai, en plein air, place Jean Cocteau à Saint-Etienne - où
B R OAD WAY
après 1 mois de travail commun avec les comédiens du théâtre la
Enter The Automaton
Comédie de Saint-Etienne, les 4 musiciens de B R OAD WAY joueront une
Sortie le 07 Avril 2008
création musicale en direct, mis en scène par Jean-Claude Berutti.
NUKE MAGAZINE | N°9
017
Interview
by opti
Salut B R OAD WAY,
une petite présentation
pour ceux qui ne vous
connaîtraient pas encore ?
Jan : Hello, B R OAD WAY
est né en 2003 suite à une
rencontre à la Fabrique (lieu
de résidence pluri-culturel)
entre FABB (voix), JAN
(machines), GIO (platines)
et VJ Raize (vidéo), notre 1er
album “06:06 am” est sorti en
juin 2005 et après quelques
expérimentations nous
sortons notre 2ème album
“Enter The Automaton” en avril
prochain avec un format plus
pop et plus acoustique que le
précédent...
Vous avez eu un parcours
assez particulier entre
votre premier album et
Enter The Automaton
(John Venture, Deschannel,
etc...), en quoi cela a-t-il
influencé son écriture ?
Jan :En fait pas mal de
titres étaient écrits avant
l’expérience de John Venture,
pour les autres morceaux
l’influence a été de travailler
avec plus d’intervenants
(trombones, contrebasse...)
ce qu’on ne faisait pas avant...
quant au magnifique album
de Deschannel “They Know
Nothing, They Recite...”, on
le sort sur notre label “6am”,
d’ailleurs quelques surprises
sont à venir avec cet artiste,
collectif oblige !!!!!!!!!!
B R OAD WAY c’est bien sur
disque mais c’est superbe
en live. Parlez-nous un peu
de l’aspect scénique du
projet.
Jan :Oui on joue beaucoup
sur la frustration sur disque,
le fait de faire monter couche
par couche sans jamais faire
exploser le truc, en live on
peut se permettre de se faire
plaisir à se laisser aller...
de plus c’est autre chose de
découvrir les videos de Vj
Raize sur écran en live que sur
une petite télé en DVD ...
Gio : Je rajouterais que sur
scène, on a un fonctionnement
plus Live, forcément, mais
du coup beaucoup plus
proche de celui d’un groupe
de rock. Depuis le début
de cette aventure, nous
travaillons vraiment à trouver
techniquement le moyen
d’être le plus libre possible
et ainsi de moins dépendre
de la rigidité qu’imposent les
machines... ça nous permet
d’avoir la possibilité de faire
des concerts différents à
chaque fois, de passer plus
de temps sur telle ou telle
partie, ou d’avoir des temps
d’improvisation. Il s’agit
toujours d’une expérience
unique, tant pour nous
que pour le public, et ce en
fonction de l’ambiance, de la
scène, et des gens qui sont
là ...
Cette musique est
vraiment personnelle,
on y sent des clins d’oeil
extrêmement variés, allant
de la pop de Radiohead
aux expérimentations de
Stochausen. Qu’est-ce qui
vous influence vraiment ?
Jan : Tout nous influence,
on vient tous les quatre
d’univers très differents alors
effectivement ça passe de
Radiohead à Stockhausen
en passant par Anticon et K
records... A part la variété
française tout est intéressant
musicalement...
Une des particularités de
B R OAD WAY est l’absence
de batterie sur scène,
comment palliez-vous cette
absence ?
Jan : Eh bien non on ne pallie
plus l’absence d’un batteur,
en fait j’etais batteur avant
de toucher aux machines, on
n’avait pas utilisé la batterie
sur le 1er album car on voulait
explorer des territoires
inconnus, on y revient de
manière post rock, on pourrait
presque dire post electro, du
coup on ne se prive plus d’une
rythmique jouée live mais
on a toujours nos quelques
rythmiques bidouillées à
partir de craquements de
jacks, de bugs de dvd, etc.
Comment fonctionne votre
processus d’écriture ?
Jan : J’amène la base et on
bosse tous ensemble comme
un groupe de rock, même la
video est faite au local de
répète... Toutes les bases
de compo du premier album
étaient sur machines, sur le
deuxième toutes les bases
viennent d’instruments
acoustiques (piano, guitare...)
les machines ne sont là que
pour l’arrangement, ce qui
explique cette telle difference
entre les deux albums...
La video tient un grand
rôle dans vos productions,
autant que dans vos
prestations scéniques.
Comment en êtes-vous
arrivés à attribuer cet
espace aux images ?
Jan : VJ Raize considère
vraiment la vidéo comme
un instrument de musique
et comme je te disais on
compose tous ensemble, ça
serait enlever le guitariste
à un groupe de rock s’ il ne
faisait pas partie de nos
productions et prestations...
Vj Raize : On aime apporter
une lecture visuelle à la
musique de B R OAD WAY.
Vos projets préferés du
moment ?
Jan : THEE MORE SHALLOWS
sans hésiter dernière sortie
Anticon et ouais j’crois qu’
c’est tout sinon j’vais t’parler
des années 70...
Le mot de la fin ?
VJ Raize : Télécharger c’est
découvrir, acheter c’est
soutenir (ça doir devenir une
philosophie de vie si on veut
une diversité culturelle dans
ce pays) >>> cd1d.com
018
NUKE MAGAZINE | N°9
Von Magnet - Ni prédateur, ni proie
by Türb & Reverend Coconut
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Depuis septembre 2007, le catalogue Jarring Effects se tourne résolument vers l’international et la réhabilitation
discographique de certains projets passionnants que ce soit l’electro/ethnique de Filastine repéré à l’étranger
par DJ Rupture , le hip-hop singulier des artistes sud-africains du label African Dope ou « Stealth » le nouvel
album du mythique Scorn. C’est sur cette lancée que nous sortons le 19 mai prochain « Ni prédateur, ni proie »
le nouveau et 11ème joyaux de Von Magnet, collectif français à géométrie variable fondé autour de Phil Von et
Flore qui produit un son à la croisée de l’électro, de l’indus, et des musiques orientales ou flamenco et exerce
son art scénique pluridisciplinaire à travers le monde depuis 1985. Von Magnet se considère plutôt comme une
troupe d’artistes Cyber-gitans qu’un simple groupe de musique. En effet, ses membres portent une philosophie
d’entité nomade, développent systématiquement une continuité conceptuelle entre la création d’un disque et
le spectacle s’y associant et intègrent toujours la cohabitation des langages comme fondamentaux de leurs
prestations scéniques (langage musical, théâtral, chorégraphique et visuel).
Après s’être autoproclamé de style « Electroflamenco » dès la fin des années 80 en faisant la synthèse entre
l’utilisation des échantillonneurs et l’expression rythmique et corporelle du flamenco, Von Magnet va jongler
d’albums passionnants en créations scéniques thématiques durant toute la décennie 90 avec entre autre
« Computador », « La Centrale Magnétique », « Cosmogonia », « El Grito », « Mezclador » ou le plus récent et
Soufi « El Planeta ». C’est à cette période que la famille Von Magnet grandit avec les apports de producteur de
Norscq (moitié du duo iconoclaste Superstoned signée chez Jarring Effects pour un maxi en 2003), la sensibilité
rythmique de Mimetic, les incursions acoustiques de Sigmoon (multi-instrumentiste entre autre soufi), Frank
Dematteis (virtuose violoniste) ou Sabine Van Den Oever (guitare flamenco) et les visuels de Servovalve.
Après «De l’aimant », dernier album sorti en 2005, significatif de leurs premiers amours électro flamenco et
faisant écho au premier opus « El Sexo Surealista » sorti en 1987, Von Magnet (dont le line up actuel est Phil Von,
Flore Magnet, Def et Mimetic) se love à présent dans la noirceur langoureuse de « Ni prédateur ni proie ». La
tragédie sensuelle fait place à la tragédie humaine entre orient et occident. Au coeur de la tourmente se mêlent
percussions massives (avec l’intervention magistrale des Gnawas de Fès) et nappes lynchiennes nimbées de
drames cinématiques. Les voies profondes de Phil Von et Flore Magnet , adorateurs des mots et du langage,
nous emmènent encore une fois vers la dualité de l’être, l’âme soumise et indomptable, puisque nous ne sommes
victimes que de nous mêmes. Ce dernier opus plus obscur que les précédents assume toute son essence entre
les mains alchimistes de Norscq (production, mix) pour un résultat incroyable qui laisse présager d’une version
live tout simplement hors-normes.
L’occasion rêvée de revenir avec son fondateur, Phil Von, sur l’épopée Von Magnet, la genèse de « Ni prédateur, ni
proie » et ce que nous réserve la troupe sur scène pour les mois à venir…
“Ni prédateur ni proie” / Sortie le 19 Mai
NUKE MAGAZINE | N°9
019
Interview
Déjà 23 ans que l’entité Von
Magnet déploie son art total
à travers le monde. Comment
perçois-tu ces années de
création et de spectacle?
Le projet Von Magnet fut d’abord
une nécessité vitale ou la mise
en chair d’un rêve en attente
de matérialisation. Depuis son
lancement, il s’est construit
pierre par pierre comme une
aventure humaine au long cours
qui colle à la peau ou l’identité
de plusieurs existences. Bien que
pressés souvent par l’urgence
de création, nous avions ce
sentiment d’être embarqués dans
un voyage sur le long terme. Il
fallait poursuivre inlassablement
une quête erratique dont chaque
épisode peint un reflet de nos vies,
rencontres, voyages, passions.
Chaque histoire, album ou
spectacle est un espace temps
particulier à la fois en phase
avec le monde et nos désirs.
Aujourd’hui pas de nostalgie, pas
de passéisme ; nous contemplons
le chemin parcouru comme un
magnifique mélange d’humanités,
une continuelle prise de risques et
une humble tentative artistique
parallèle hors des circuits
marchands et des recettes
stylistiques.
Votre nouvel album “Ni
Prédateur, Ni Proie” semble
s’intéresser au déchirement
contemporain entre les cultures
orientales et occidentales, peuxtu nous en dire un peu plus sur
sa genèse et les motivations à
la base de cette thématique?
Je crois que nous sommes tout
simplement (et heureusement)
encore et toujours des êtres
sensibles, nous pleurons ou
ressentons de la rage lorsque nous
apprenons quotidiennement que
des attentats sont commis ou
que des femmes ou des enfants
sont abattus par les conflits
empiriquement envenimés de
vengeance. Nous ne souhaitons
pas tiédir d’indifférence. Ces
évènements, même banalisés
froidement par les médias, nous
touchent profondément. Le
problème Moyen Oriental bien sûr
parait totalement inextricable,
mais nous sommes persuadés
que ce qui se passe là-bas a des
répercussions sur notre petit
monde Occidental surprotégé
et choyé et que nous devons
en assumer une partie des
responsabilités – historiquement
et politiquement. Nous réagissons
à notre manière, avec le filtre du
miroir poétique,
d’un regard peut-être totalement
inutile mais brûlant et sincère.
Nous avions écrit un texte sur
l’album “Mezclador” intitulé
“ Ni Prédateur Ni Proie” et ce
titre avec ce qu’il insinue ou
suggère ne cesse depuis de nous
poursuivre. Au delà de l’écran
“guerre de religions” - qui n’est
que la partie “promotionnelle” du
problème Nord/Sud - comment
se positionner aujourd’hui dans
un monde où tout nous dicte
de choisir un camp ? Un monde
masculin qui élimine les faibles
et sépare brutalement les
différences. C’est là le thème de
cet album.
Ce nouvel album semble
encore plus industriel, oriental
et tribal dans les sonorités.
Peux-tu nous parler de sa
mise en oeuvre au niveau des
compositions ainsi que des
sessions studio en compagnie
de votre fidèle producteur
Norscq ?
En effet le thème abordé est
“grave” et nous devions le
cristalliser autour d’un concept
musical clair et fort. Nous
voulions des rythmes implacables
qui privilégient l’utilisation de
percussions orientales mais
aussi “forcer” la cohabitation
de cet univers avec des samples
symphoniques, une acidité
industrielle et une âpreté de
discours. Ici respirent ensemble
le propre et le sale, le doux et
le brutal, l’intellect et l’animal…
le prédateur et la proie. Nous
avions cette vision d’un disque
dangereux comme si l’on dansait
sur un champ de mines. Avec Flore
nous imaginions cette fois peu de
nos propres voix chantées - afin
d’éviter le pathos ou l’illustration
émotionnelle - mais plutôt la
mise en exergue de personnages
cinématographiques, de tensions
ou contrastes et de flux de
sensations. Une actrice turque et
un musicien kurde avec qui nous
avons travaillé à Izmit ont participé
directement ou indirectement à
deux titres. Norscq a tout de suite
adhéré au projet du disque et a
apprécié les compositions. Nous
comptions sur son jugement et
son regard acéré afin d’infliger “an
edge”, re-sculpter et radicaliser
nos morceaux lors de la phase du
mixage.
Depuis toujours, au-delà d’un
simple groupe, Von Magnet
préfère l’idée de troupe et de
collectif dont les membres
habitent parfois très loin les
Von Magnet préfère l’idée
de troupe et de collectif dont
les membres habitent parfois
très loin les uns des autres?
Comment parvenez-vous à faire
exister le projet sous cette
forme? Quels avantages et
difficultés peut-on trouver dans
ce cas de figure?
La difficulté est de travailler par
salves avec des interruptions, il est
difficile de soutenir une continuité
et peut-être dans ce sens sommes
nous moins productifs. Le côté
positif est que chacun de nous
s’échappe dans ses propres
diversions ou aventures artistiques
en solitaire ou avec d’autres
compagnies, ce qui enrichit
inévitablement les retrouvailles,
intensifie la force de notre relation
et de notre collaboration.
Pour ses créations live, Von
Magnet nous gratifie de
spectacles exceptionnels qui
combinent intelligemment
musique, poésie, chorégraphies
amplifiées, scénographie et
vidéo.Que nous réservent cette
fois-ci les déclinaisons live de
“Ni Prédateur Ni Proie” ?
Nous essayons souvent de
remettre en question le rapport
frontal entre la scène et le
public, de le réinventer à notre
manière afin de servir l’idée de
notre performance. Notre projet
scènographique pour Ni Prédateur
Ni Proie est limpide mais extrême,
il parle de “murs” et de “failles”
ainsi nous coupons la salle
et séparons arbitrairement le
public. Nous utilisons un double
système vidéo en transparence;
la vidéo étant à la fois une
source cinématographique et
un générateur de présence
insoupçonnable comme un autre
miroir. Le mode du spectacle
est délibérément théâtral,
déstabilisant ainsi les repères
codifiés du “concert”.
Toutefois par soucis de flexibilité
nous prévoyons de mettre en
œuvre une version de Ni Prédateur
Ni Proie purement concert qui
nous permettra de jouer dans les
lieux peu susceptibles d’accueillir
la version performance.
Le mot de la fin ?
Il n’y a pas de solution au désir de
vivre l’absolu, à part tuer ce désir
ou être tué par lui
NUKE MAGAZINE | N°9
020
Karlit&Kabok
Musik d’ascenceur pour kages d’eskalier
by Thomas Prian
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Quelques années après
leur formation, Karlit et
Kabok ont déjà écumé
les scènes de la plupart
des salles de la région
lyonnaise et de certains
des meilleurs festivals en
France (Festival De Marne,
Garorock, Les Authentiks,
etc). Les morceaux diffusés
sur leur site ont circulé sur
le net comme une traînée
de poudre, l’anecdote les a
même amenés sur la page
d’accueil de Dailymotion
et dans les chroniques du
magazine Entrevue !
Dire que ce premier album
est attendu semble donc
inutile pour tous ceux qui
ont croisé leur début de
route, et la bonne nouvelle
c’est que le disque est
une bombe à la hauteur
de ce que tout le monde
attendait !
L’arme atomique de
Karlit&Kabok, c’est un
sens de la formule
qui tue et un humour
hardcore d’un impact
immédiat. Parvenant
systématiquement à
être hilarants en trois
phrases, voire en trois
mots, ces deux agitateurs
en profitent pour tout
destroyer autour d’eux,
des teufeurs aux flics en
passant par leurs propres
copines. Ainsi, leur premier
disque regorge de tubes
en puissance, dignes
des influences que l’on
reconnaît chez le duo,
telles que les Svinkels,
ou Stupelip... Mais les
Karlit&Kabok ont d’autres
balles dans le chargeur,
et savent être sérieux et
réalistes en s’armant de
quelques chansons moins
rigolardes, douces et
amères, où leurs formules
acérées décrivent une
société malgré tout
déprimante et inquiétante,
qui exclut toujours
une bonne partie de sa
jeunesse. Mais attention,
ils n’en oublient pas
pour autant de railler
allègrement les glandeurs
en galère perpétuelle, à qui
ils souhaitent de tout leur
coeur «une petite vie réglo,
et peut-être même un jour,
gagner au Banco». Comme
quoi ces deux trublions
sont probablement de vrais
punks qui ne s’enferment
pas pour autant dans un
cliché mille fois déjà vu.
C’est aussi là l’originalité
de Karlit&Kabok, cette
rare dérision, qui fait
un bien fou, .... et qui
donne l’impression qu’on
attendait ce disque depuis
des années.
Karlit&Kabok
Musik D’ascenceur
pour Kages d’Eskalier
Sortie le 07 Avril 2008
NUKE MAGAZINE | N°9
021
Interview Kroisée
by Aurelie
L’idée est simple : deux protagonistes,
Karlit, jeune éphèbe de 28 ans, chômeur de profession, hétéroseksuel, célibataire, spécialisé dans
le kri, le chant, le rap et l’ironie notamment sur sa vie d’okxidental white trash.
Kabok, gentleman ekstraordinaire de 29 ans, oteur otodidakt, otonome ,ostensiblement athé,
orthographikement otiste ,outrageuzment open-minded, doté d’une vision ophtalmologikement
oblik donk otomatikement optimale.
La kestion est simple aussi : « keskil peuvent bien penser d’eux, de leur groupe et de leur
gloire naissante ? » L’interview se passe donk entre eux deux, l’un pose une kestion à l’autre et
inversement. Soyez prêts!...
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KABOK :
Keskiki? Komment fafa ?
KaRLiT : Ca fafa kofi kofa.
KaRLiT :
C ki karlit, c ki kabok, c koi c
surnoms?
KABOK : C’est moi! avek un
pote... Et on choizit pas ses
surnoms!!
KABOK :
Ki c’est k’ékrit les lyrikx?
KaRLiT : J’ai envie de te dire
ça dépend. Autant des fois,
c’est moi, autant des fois c’est
l’autre. Personnellement,
j’ai un moyen mnémoteknik
imparable: kan ça rime bokou,
c’est pas mwa.
KaRLiT :
Ki c’est ki fait les instrus?
KABOK : Alors, c’est dingue
ke tu m’poses cette kestion
paskeu j’en ai aukune idée.
Entooka c’est pas moi, j’te
promets... Ca m’regarde pas
toutes ces histoires!...
KABOK :
Komment tu définirais le son
K&K?
KaRLiT : Si t’ékoutes bien
l’album, tu verras ke dans la
chanson 7, ça dit “un style
korosik, un son à la tetris,
au mikro kom un trizomik
overdozé”. Bah c’est un peu
ça. Mais pas ke.
KaRLiT :
- Keske c’est pour toi
“envoyer du gros”?
KABOK : J’kroi k’c’est
avant tout un état d’esprit,
une remise en kestion
permanente, une perpétuelle
recherche de fraicheur dans
l’unik but de s’faire plaisir...
C’est ça k’est bon! Après,
si les gens kiffent... on est
refait! Ceci dit, si tu m’avais
demandé: “c’est koi pour
toi être assureur militant?
t’aurais obtenu exaktement la
même réponse...
KABOK :
Koncernant vos chansons,
j’ai envie de te demander:
“Pourkoi les gens ki aiment
sont-ils toujours un peu les
mêmes?” ou pas?
KaRLiT : J’kroi k’c’est
avant tout un état d’esprit,
une remise en kestion
permanente, une perpétuelle
recherche de fraicheur dans
l’unik but de s’faire plaisir...
ou pas?
KaRLiT :
Est-ce ke par hazard tu
trouverais pas ke kom titre
d’album, “MusikD’Ascenceu
rPourKagesD’Eskalier” c’est
kan mème pas mal niveau
kompromis entre“VautMie
uxEnRireKeS’EnFoutre” et
“KoncertoPourDétraqués”
KABOK : Sincèrement? Grave!
D’autant plus ke c’est Samy
(le WebMastaKilla) ki a trouvé
le titre, c’est donk un oeil
extérieur et pour le koup c’est
bien vu! Kom dirait JeanJean
(l’ingé son): “c’est impekable!”
Ou kom dirai Dj Toosharien:
“C’est rien d’le dire!”
Ou kom dirai, avek un
enthousiasme non dissimulé,
Nestor Kéa notre nouveau Dj
”Pourkoi pas?”
KABOK :
Ca a kommencé komment et
kan et pourkoi k&k? (c’est ça
ki veulent savoir les gens!! le
reste y s’en branle!)
KaRLiT : En fait on avait tenté
plusieurs fois de faire un
groupe rock (genre un peu rock
fusion), mais faut un batteur,
un mek à la guitare puis à la
basse, faut un lokal...
ça fait un peu bokou au niveau
logistik (faut un agenda, un
stylo, une mémoire...).
Mais un jour, j’ai su me servir
d’un sékenceur. Et là, c’est le
drame.
KaRLiT :
Tu cherches kekchoz?
KABOK : Oui je recherche de
la chaleur humaine, paskeu
pour moi cette aventure
musikale c’est avant tout
des renkontres...pardon
j’m’égare un peu, eskeu tu
pourrais m’indiker “L’Orifice du
Tourisme” ?
KABOK :
Sinon si t’étais un fruit ou un
légume tu serais plutôt goofy
ou regular? (tapadétaz?)
KaRLiT : PTDR ! J’me LOL
dessus!!! Si on te demande, tu
diras k’t’en sais rien.
NUKE MAGAZINE | N°9
022
REVO - Artefacts/..
by Mr Géronte & Réverend Coconut
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Depuis deux ans, Revo irradie
le grand ouest de ses bombes
sonores. De nombreux
concerts qui ont permis aux
deux potes Morlaisiens de
peaufiner leur art, une fusion
géniale et sans concession
d’électronique et de guitares
acérées qu’ils figent enfin sur
un premier album, le biennommé « Artefacts/... ». Un
album qui brouille les pistes
et brise les conventions. En
franc-tireur de l’electro et
du rock, le duo recherche,
expérimente et déstabilise
l’auditeur, confrontant
ambiances électroniques
subtiles et ombrageuses, à
des montées en puissance
vertigineuses sur fond de
guitares noise. De fait, on
ne sait plus trop où est le
rock, où est l’electro dans
« ArteFacts/... », et alors?
Bafouant les conventions
établies, les 12 morceaux
alambiqués et narratifs
dévoilent au fur et à mesure
la bande son d’une série
noire futuriste. Dès les trois
premiers titres, la navette «
Artefacts/... » propulse
l’auditeur dans les méandres
d’une électronique ciselée et
tendue traversée d’éclairs de
guitares et de boucles
de synthé météorites
(«mcmlxxx» «wire» «evil
raid») Les secousses
opèrent sans relâche jusqu’à
l’atterrissage sur une contrée
post-industrielle fascinante
et inquiétante plantant le
décor de la seconde partie
de l’album. Plus qu’un simple
groupe electro-rock, Revo
s’intéresse à la narration.
Sa musique pourtant
instrumentale, ne peut se
départir d’images et de
sensations, ce qui la rend si
nécessaire et précieuse. Ce
brillant premier essai nous
rappelle combien le sens,
l’émotion et la profondeur sont
des données indispensables
à la survie d’un disque sur la
longueur...
C’est aussi par ses concerts
que Revo s’est fait connaître.
Sur scène, le duo machine/
guitare livre un set intense,
télescope le public et déroule
le scénario d’un voyage
sonique entêtant.
Le duo prépare d’ailleurs
une tournée en compagnie
des angevins de IDEM et des
bretons de HortenV3 pour le
second semestre 2008 à ne
rater sous aucun prétexte.
Vous pourrez constater la
déflagration sonore dont
est capable de faire preuve
l’intrépide duo. Avec tous
ces projets sur le feu, il était
grand temps de s’entretenir
avec Gaëtan et Mario, les deux
protagonistes, géniteurs de la
bête Revo.
REVO
Artefacts/..
Sortie le 05 Mai 2008
NUKE MAGAZINE | N°9
023
Interview
by opti
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Bonjour Revo, merci d’être
venus de si loin. Pouvezvous nous présenter le projet
et son parcours jusqu’ici?
Salut, donc ça fait deux ans
qu’on existe environ, et un peu
plus d’un an qu’on tourne...
On vient du Finistère, du coup
nos dates sont jusqu’à présent
dans le grand ouest... C’est un
duo guitare/machine. Qualifier
notre style musical nous paraît
difficile, mais pour aller au plus
simple, on peut parler d’électro/
noise/8bits...
Comment s’est passée la
rencontre avec Jarring ?
On connaissait déjà Jarring et
les groupes qu’il représentait
depuis un bon bout de temps...
Après avoir enregistré notre
démo, on a décidé de l’envoyer
au bureau... On s’est dit qu’on
avait rien à perdre, mais on n’y
croyait pas vraiment...Par la
suite on leur a proposé de venir
nous voir à “Astropolis” en Août
dernier et ils ont accepté, du
coup ils nous ont programmés
sur le “Riddim Collision”.
Pour ce premier album, votre
univers musical est très
cohérent. Etait-ce conscient
ou est-ce un instantané
d’une période dans la vie du
groupe ?
Dans un premier temps on a
commencé par des sons très
ambient, on ne pensait pas
vraiment monter sur scène
avec ce projet. Ensuite le style
a évolué sans vraiment de ligne
directrice, et on est arrivé à ce
résultat. D’ailleurs ce premier
album est un concentré des
diverses étapes de notre
évolution...
Comment composez-vous
vos morceaux ?
C’est en général des idées qui
viennent en tête (des riffs, des
sons) qu’on retranscrit au
mieux par le biais de notre
séquenceur. A partir de là la
structure globale se réalise
très rapidement. Ensuite on
pose “délicatement” (héhé...) la
guitare, et au final on peaufine
le tout en enlevant ou ajoutant
des sons, breaks etc...
Quelles sont vos influences,
musicales ou autres ?
Elles sont assez diverses...
On vient à l’origine de la
scène “noise”... du coup on a
gardé ces vieilles influences
comme “Sonic Youth”,”Blonde
Red Head”au premier rang
.On a écouté beaucoup de
groupes comme “Refused”
“Tool”, “Deftones”, “The jesus
Lizard” etc..Finalement ça
fait “peu” de temps qu’on
écoute de l’électro, mais
des artistes comme “Aphex
Twin”,”Squarepusher”,”Amon
Tobin” ou “Boards of Canada”
nous ont convaicu de passer
aux machines. Le cinéma aussi
nous influence pas mal...
Autrement un bruit de marteaupiqueur ou d’un pigeon qui
braille peut très bien nous
lancer sur un riff...
Enfin des guitares brutes
dans l’electro ! Avec des
groupes comme Battles ou
EZ3kiel, on sent le retour à
une guitare très rock autour
de structures électroniques.
Qu’en pensez-vous ?
Cool!!! Ca fait du bien de sentir
des bonnes grattes ; sans sentir
un retour en arrière, sans que
ce soit un “revival” POP comme
on peut en subir tous les jours
à la radio ou en soirée. Battles
propose vraiment quelque
chose de différent et d’assez
unique en son genre...On adore.
En live, les morceaux se
réinventent, le son évolue
et s’accompagne de vidéos
assez particulières. Ditesnous en plus.
En effet, en live le son peut
devenir assez “sauvage”,
les vidéos sont, c’est vrai,
particulières.On démarre
avec quelque chose de plutôt
contemplatif (plans fixes,
paysages, etc...) et ensuite,
l’ambiance se corse... Les
vidéos deviennent plus
étranges (des prises de sang,
des zombies)...La particularité
de ces vidéos c’est que ce
sont vraiment des clips, des
réalisations “maison”. On ne
parle pas de VJing.
La tournée s’annonce bien.
Parlez-nous de l’équipe qui
vous entoure.
Oui...On devrait être sur pas
mal de festivals cet été, c’est
cool, on va retrouver la scène,
ça nous manque déjà.Sinon
l’équipe se compose de Flo
qui est notre ingé son... Frank
O est notre réalisateur vidéo,
Guillaume aux lights et Aurore
pour le Booking.
De quelles productions
Jarring vous sentez-vous le
plus proche ?
EZ3kiel, leur univers nous parle
beaucoup, ça peut se sentir
quelques fois dans REVO...Ils
nous ont beaucoup marqués.
Pour leurs rythmiques et leur
son, Interlope nous a pas mal
influencé aussi
Votre pire souvenir ? Le mot
de la fin ?
Un concert pour une soirée
étudiante “Médecine”... C’est
des fous. Le thème c’était
S/M (???), on faisait encore
des morceaux “Ambient”... Au
bout de 3 tracks, il nous ont
demandé d’arrêter pour mettre
un bon vieux Michel Sardou...
Brrrrr!!!
Le mot de la fin... Enfin!
024
NUKE MAGAZINE | N°9
South Africa News & Feedback
by Mr Géronte
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PLAYDOE
Nous sortions Cape Town Beats il y a tout juste 5 mois, coffret regroupant deux albums du producteur Sibot et
un sampler concocté par nos soins. L’accueil de cette initiative a été plutôt chaleureuse à en croire les belles
chroniques tombées ça et là dans la presse, les nombreuses playlists radios et de certains dj’s reconnus comme
Amon Tobin, Ghislain Poirier, ou Mary Anne Hobbs (BBC).
Côté public, les concerts mémorables de Sibot et Spoek au Festival Riddim Collision, à La Java (Paris) et aux
quatre coins de la France, ont mis tout le monde d’accord, démontrant au public hexagonal que ces énergumènes
étaient autant à l’aise en studio que sur scène. Fort de ce premier succès, c’est tout logiquement que Jarring
Effects sortira en avril prochain le premier Maxi Vinyle de Playdoe, projet réunissant Sibot et Spoek Mathambo.
Le happy duo fluo break hop sera d’ailleurs ce printemps en France pour enflammer les Dancefloor, avec en
ligne de mire un passage attendu au Festival « Nuits Sonores » aux côtés de Dj Krush, Cut Chemist et Antipop
Consortium, rien que ça !
Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Ben Sharpa planche quant à lui sur son nouvel album. Déjà
présent sur la compile Cape Town Beats avec le vénéneux « into the black », le jeune MC de Johanesburg « qui
monte » en Afrique du Sud continue ses expérimentations sonores en compagnie des producteurs Sibot et
Milanese (Warp, Planet Mu). Deux bonnes adresses en matière de productions bancales et déviantes. Un maxi
verra le jour chez Jarring Effects avant l’été.
Le duo Sweat X (Marcus Wormstorm & Spoek Mathambo) travaille également de pied ferme sur son premier
album. Une tournée est d’ores et déjà calée en Europe (Londres, Milan, ...) sur le mois de mars avec un passage à
Lyon le 06 mars prochain ainsi qu’une date parisienne dans le très hype Social Club le 07 Mars.
Pour se tenir informer de cette scène en pleine ébullition voici quelques liens :
www.myspace.com/fuckplaydoe // www.myspace.com/bensharpa // www.myspace.com/sweatx
NUKE MAGAZINE | N°9
025
RIDDIM COLLISION X
by Ras’Jark
10 ans déjà, de High Tone à µ-ziq, d’Amon Tobin à Young Gods, de Scorn à Von Magnet... 10 ans que le festival
défend la collision des rythmes, le croisement des styles, le métissage des genres.. 10 ans de rencontres, de
découvertes... Malgré des périodes difficiles et pas mal de coups durs, le rendez-vous annuel de l’association à
toujours su rebondir et conserver ses principes fondateurs pour vous présenter une certaine idée de la musique.
Alors big up à tous ceux qui ont de près ou de loin permis la réalisation de ce festival durant toutes ces années !!
Pour cette édition anniversaire, on remonte les chapiteaux au sud de Perrache et on vous propose cinq jours de
concerts du 17 au 21 septembre 2008.
Au pré-menu, une nouvelle soirée dédiée aux Sound System Dub ainsi que deux créations exclusives avec les
rencontres sur scène d’Ez3kiel et Hint, et celle d’Uzul Prod et Dokhandeme. Choc des genres... et pourtant...
terriblement complémentaires. Cette dixième édition proposera également plusieurs conférences autour de
la musique, de la création à la diffusion, tout en abordant les problématiques actuelles rencontrées par de
nombreuses structures.
Bref, le tout mijote tranquillement mais sûrement, le résultat sera sans doute à point début mai. Suivez donc les
infos sur http://jarringeffects.net dans les temps qui viennent pour bien planifier votre rentrée !
JFX Bits
Petite piqure de rappel à tous ceux et celles qui n’auraient pas encore découvert ce beau projet
qu’est JFX Bits. Réunissant des projets de Jarring ou proches du collectif, ces deux compiles en
libre téléchargement sont un excellent moyen de tenir vos oreilles informées de ce qui se passe
dans l’alternative électronique française.
Le troisième volume est lancé, sortie prévue pour la fin du printemps 2008.
http://jarringeffects.net/jfxbits
http://jarringeffects.net/jfxbits2
NUKE MAGAZINE | N°9
026
cd1d.com / prochaines sorties
[email protected]
by _kaptain
COSMOS 70 | VOICES | Bee Records | CD DIGIPACK | 16 Avril 2008
Au fil des douze titres se retrouvent voix synthétiques entêtantes, atmosphères analogiques
et rythmes énergiques, assemblés dans une architecture résolument mélodique. «Voices»
est un album d’électronique qui résonne et se fredonne, proche de la pop de Air, de la finesse
de Boards Of Canada ou des constructions tourmentées de Plaid. Aérien et dense à la fois, «
Voices » est une invitation au voyage, croisière cosmique parsemée de quelques tempêtes,
qui en tout cas arrive à bon port.
1er album de Cosmos 70, electro pop, « Demandez à Air de faire du Boards Of Canada sans
leur matos de luxe et dix ans de moins… » Tsugi Mag
cosmos.70.free.fr
NHX | “II” | DTC RECORDS | CD | 19 Mars 2008
Cinq ans après un premier disque live débordant d’énergie, NHX nous livre son album studio
composé et arrangé par Gaël Horellou (Cosmik Connection, Dual Snake). On retrouve la
fougue des musiciens Yoann Serra (Organics), Emmanuel Borghi et Philippe Bussonnet (One
Shot, Magma). Jazz, dub, electro, drum’n’bass... la fusion de NHX est entièrement consacrée
au dancefloor !
www.dtcrecords.org/nhx
BARTH | CUCHILLO | ICI D’AILLEURS | CD | Avril 2008
BARTH, toujours aussi fantasque et flamboyant, revient avec CUCHILLO, un troisième
album à son image, irriguée de pop taillée pour les grands espaces et les schizophrènes,
d’énergie surf, de ballades folk nostalgiques, des poursuites en cinémascope, de cordes
mahlériennes, et toujours d’un souffle dub.
www.barthroom.com
MARCEL KANCHE | DOG SONGE | IRFAN | CD | DANS LES BACS
Le titre de ce sixième recueil résonne d’éloquence. On pense d’emblée à Tom Waits et à
Leonard Cohen, à Rain Dogs et à Songs of...Rêve canin ou songe de chien, ces dix titres
oniriques, format classique, consolident pourtant ce qu’il y a déjà de plus solide en matière
de chanson française et d’émotions hexagonales et vraies.
Nimbé d’ambiances mélancoliques, ce disque s’écoute entre chien et loup, mais s’apprivoise
pour l’éternité. Le soir tombe certes, mais le piano bleu, les cordes frottées et le chant
solennel mais toujours charnel de Kanche incitent à des agapes dorées, où convolent
sobriété instrumentale, élégance verbale et onirisme canin.
JULIEN RIBOT | VEGA | ICI D’AILLEURS | CD | Mai 2008
Les précédents albums de JULIEN RIBOT nous avaient permis de découvrir un monde
onirique et mystérieux, bordé par des contrées lynchiennes et burtoniennes, VEGA apporte
plus d’éclairage sur les ambitions musicales d’un artiste polymorphe, en équilibre entre
chansons accessibles et sons novateurs.
www.julienribot.com
Cd1d.com propose dès à présent la vente de musique dématérialisée. Deux formats ont été
sélectionnés pour vous permettre de profiter au mieux de la musique :
- MP3 160 kbps : Le format mp3 étant le plus répandu, la plupart des périphériques
(baladeur, téléphone, autoradio …) seront capables de le lire. De plus un débit de 160 kbps
offre un excellent rapport qualité / poidset permet de télécharger rapidement sa musique et
de la stocker sans problème sur un support limité en espace (clé usb, lecteur mp3 flash …)
- FLAC (Free Lossless Audio Codec) : Le flac est un codec de compression audio qui
n’occasionne aucune perte de qualité. On obtient donc exactement le même son que
celui provenant du cd. Il a néanmoins quelque désavantages, étant plus lourd, donc plus
long à télécharger, il prendra plus de place sur votre support de stockage. De plus, peu de
périphériques peuvent le décoder mais il est facile de le lire depuis un ordinateur.
Ce format intéressera les personnes exigeant une qualité irréprochable, ou souhaitant
convertir leur musique dans le format de leur choix sans se soucier de la qualité de la source.
TELECHARGER
C’EST DECOUVRIR
ACHETER C’EST
SOUTENIR
NUKE MAGAZINE | N°9
027
L’Oeil de Mo²
by Mr Mo
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Cd1d.com souffle ses 3
bougies en ce mois de mars
2008. Une bien belle aventure
qui n’est pas prête de s’arrêter
car faite de bouts de ficelle et
de passion. Partis de la vente
par correspondance, nous
avons lancé fin janvier 2008 le
téléchargement payant sur le
site, en MP3 et en FLAC, sans
protection technique absurde
(DRM), au prix de 9 euros
l’album et 1 euro le track. Nous
sommes tous des aficionados
du vinyle et du disque, mais
on ne peut pas rester les bras
croisés devant l’évolution
des mœurs et des manières
d’écouter (consommer ?)
la musique. Il n’y a pas
d’intermédiaire, c’est de la
vente directe du producteur
à l’auditeur. Et contrairement
à la répression et flicage que
préconise le rapport Olivennes
contre le piratage, et la
gratuité des téléchargements
via une redevance sur les
abonnements internet que
propose la commission Attali
(ça nous rappelle la licence
globale), nous avons besoin
d’exister. Car personne ne
demande notre avis, nous
sommes des artisans laissés
pour compte dans ce monde
de grands médias, en quête
de solutions miracles pour
accaparer un public perdu
au milieu d’offres musicales
gratuites. C’est du business,
point barre. Ou comment se
faire du fric sur le dos des
artistes ! Prenons par exemple
deezer.com qui veut vous faire
croire que le site est en règle
vis-à-vis des artistes et des
labels à l’égard du respect
des droits d’auteurs. Il a fallu
que la SPPF (Société des
Producteurs de Phonogramme
Français) menace de procès
et envois de nombreux
recommandés pour que nos
productions ne soient plus
accessibles à la demande, car
dans ce cas précis, rien n’était
payé par le site.
Alors que pendant de longs
mois nos productions
étaient en écoute totale…Le
seul accord existant porte
sur la Smartradio (radio
en ligne). Vous choisissez
un artiste et la radio vous
propose quelques heures
de musique en rapport avec
votre sélection, de manière
aléatoire. En résumé cela
démontre qu’il faut se battre
et avoir des représentants
de poids pour éviter de se
faire entuber sur le net. C’est
ça l’arnaque actuelle ! Des
sociétés se font du fric sur
le dos de labels et d’artistes,
sans payer à son juste prix
ce qui fait l’intérêt du site (la
musique), on “emprunte” la
matière et bingo : à eux les
dollars ! Tout en vous faisant
croire que tout est en règle,
et qu’un principe de gratuité
existe. Le gratuit de ces
grands marchands n’existe
pas car vos visites sur leurs
sites sont monnayées par de
la pub, sans avoir un profond
respect de notre travail. Cette
boite aurait levé 2 millions
d’euro comme une start-up,
dont 500 000 seraient partis
directement chez Sony-Bmg,
histoire de calmer les avocats
de cette énormé société. Les
géants sont payés et nous
labels indépendants on va se
faire mettre…des implants
car notre taux de kératine
se décatie, j’ai presque plus
de cheveux ! Tout ce que l’on
entend et tout ce que l‘on voit
ce sont ces regroupements
de world companies, les gros
parlant aux gros afin de se
faire du gras sur le jeune
écervelé qui va taxer ses
parents pour se faire payer
un téléphone portable où il
pourra télécharger toutes les
conneries du monde ! A vous
de comprendre…
A contrario est-ce que cd1d
et ses membres doivent
disparaître vu que nous
proposons (en majorité) des
offres payantes ? Acheter
un archaïque CD issu de la
pétrochimie, télécharger un
pauvre mp3 ? Non ! Cd1d.
com ce n’est pas une boite
montée de toutes pièces par
des mécréants en quête de
business, c’est une fédération
de labels sous forme
associative qui se démène
pour exister et se développer,
avec 2 emplois à l’heure
actuelle et un bénévole par
label au minimum. Dans cet
esprit nous cherchons aussi
des développeurs, des plans
d’hébergements pro pour le
site, en bref on cherche à créer
une communauté d’entraide
au travers de cette fédération.
La pérennité de nos structures
ne dépend pas des pouvoirs
publics qui auront tendance à
favoriser une fois encore les
élites SarkostiK de ce secteur
(tel Monsieur Fnac agitateur
irresponsable qui aurait vendu
des dvd pirates dans ses
rayons…). Nous avons besoin
d’un public averti et raisonné,
qui croit à des projets comme
cd1d.com.
Pour info une boutik CD1D.
COM ouvre en mars au sein
des bureaux de Jarring
Effects, vous trouverez ainsi
l’ensemble des références du
site, dans un espace médiacafé super sympa, avec notre
jolie hôtesse d’accueil au doux
nom de Mlle Soso !
A lire : Christophe Espern, un des
cofondateurs de l’initiative EUCD.
Info se penche sur l’avant-projet de
loi Olivennes. Le personnage, aussi
représentant de l’APRIL au Forum des
Droits sur internet, nous éclaire de son
analyse sur ce texte générant aussi une
multitude de problèmes pour les droits
et libertés de chacun.
http://www.pcinpact.com/d-121-1christophe_espern_interview.htm
http://www.numerama.com/
magazine/8657-EXCLUSIF-Avant-projetde-loi-Olivennes-le-texte-complet.html
NUKE MAGAZINE | N°9
028
Chroniques
by Nico
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Compilation
New(Dub)Excursion
Sounds Around
COSMOS 70
Voices
Bee records
FLATMATE
Cobalt EP
Polygohm records
Comme à l’accoutumée, notre
cher confrère le label indé
Cergy-pontoisien Sounds Around
Records, en la personne de Thierry
Arnold, a encore su faire preuve
de bon goût et d’originalité quant
à la sélection de sa troisième
compil’. Toujours le même principe
: exposer une nouvelle facette
d’un courant exploité à toutes les
sauces, parfois à la limite de la
péremption ; en se plaçant sur le
post-dub électro décalé, il relève
largement le défi et nous fait (re)
découvrir sur deux rondelles
une trentaine d’artistes, allant
des Improvisators Dub, Hybrid
Sound System, Fedayi Patcha,
moteurs du mouvement, à d’autres
plus méconnus mais tout aussi
talentueux.
Preuve en est, Uzul Prod,
où guitare sèche et chants
hispaniques se mêlent pour créer
un mix flamenca du plus bel effet,
Vital Riddim, à la rythmique carrée
et efficace qui renoue avec un
vieux dub made in Jamaïca, ou
encore Kanzheon aka Jaqee, ou
l’art de créer un cocon douillet de
05,42 min habillé de mélodica,
xylo, synthé et chants vaporeux.
Un artwork minimal et soigné pour
couronner le tout, vous obtenez
un double album indispensable,
à écouter et réécouter sans
vergogne...
Avis aux fans d’électronica, aux
nostalgiques de l’ère pop-new
wave, aux inconditionnels de
trip-hop psychédélique, Cosmos
70 est pour vous. Le duo lyonnais
Michel Robiche/Didier Blanché
présente enfin son premier long
format intitulé Voices. Fidèles à
leur univers onirique et éthéré,
les compères reviennent fort et
confirment tout le bien qu’on
pensait d’eux. Approfondissant les
recherches sonores déjà entamées
en 2005, “Voices” déploie au
travers de ces 12 titres toute la
sensibilité et la finesse de ce duo
génial. Les nappes synthétiques
et les guitares évanescentes
côtoient à merveille voix filtrées
et bidouillées, (“Microtronic”,
“Song Of Autum”s, “The Passer”)
apportant un format pop à
quelques uns de ces poèmes
cosmiques. A bord de la fusée
Cosmos 70, on rencontre aussi
de merveilleuses compositions
d’électronica oniriques et
aériennes à la manière de leur
cousin Boards Of Canada (“Joan”,
“The Hole). Mais stoppons là
les comparaisons hasardeuses,
Cosmos 70 a simplement
son propre univers, fait de
psychédélisme mélancolique
et intemporel que toute oreille
affutée se doit de découvrir.
Premier ep pour ce jeune duo
lyonnais. Aux côtés de Major Klemt
et Ohmwerk -que nous avions
chroniqués dans ces colonnes
puis programmés sur le festival
Riddim Collision 9- ils forment le
collectif Polygohm records. Après
plusieurs passages remarqués
sur les scènes lyonnaises au
cours des soirées Temple of Bass,
ils sont prêts à débarquer dans
votre platine, avec un “Cobalt Ep”
aux accents heavy breakstep.
Mélodique et puissante, l’écriture
des 3 tracks que vous trouverez
ici fait vite oublier la production
très digitale. Les Flatmate y
posent les bases de leur musique,
efficace mais aussi sensible et
mouvementée. Un bon gros fuck à
certaines productions dubstep uk
du moment dont l’uniformisation
ne cesse de me faire penser à ce
qui est -hélas- déjà arrivé au petit
monde de la drum’n’bass...
Beaucoup d’énergie et de pistes à
explorer dans cet EP qui fera sans
aucun doute parler de lui.
Mention spéciale pour Bagheera,
surprenant de contrastes, à la fois
rampant et mélancolique.
Très vivement recommandé pour
votre écoute et vos prochains sets
Tracktor :)
Nico
Türb & Reverend Coconut
opti
Téléchargement gratuit ici :
jarringeffects.net/flatmate_ep
NUKE MAGAZINE | N°9
029
ATMOSPHERE
Strictly Leakage
Rhymesayers
BOXCUTTER
GLYPHIC
Planet-µ
KALY LIVE DUB
Fragments
Pias
Duo indie rap malheureusement
méconnu et sous-estimé, Slug
(lyrics) et Ant (producteur) vous
offrent depuis quelques mois
l’occasion de découvrir une partie
de leur talent avec « Strictly
Leakage », album entièrement et
librement téléchargeable depuis le
site de leur label. Pas de révolution
à l’horizon mais un putain de
disque frais et revigorant. Les
11 titres qui jalonnent cet opus
constituent un clin d’oeil non
masqué à l’âge d’or du hip hop,
à coup de boucles groove, soul
et funky. Le ton est donné dès
le premier titre, « YGM », basé
sur un sample d’Albert King déjà
largement exploité, notamment
par Big Daddy Kane. Ça ne
nous rajeunit pas ! La suite de
l’album est dans la même veine,
parfaitement produit par Ant,
qui puise judicieusement dans
la famille STAX (entre autres)
pour élaborer ses loops cuivrés,
supports sonores imparables
pour le flow impeccable de Slug.
En résulte une succession de
titres luxuriants auxquels on
résiste difficilement. Si Jurassic
5, Pharcyde, et autres Tribe
Called Quest sont des groupes
qui bercent encore vos apéros
ensoleillés, parions que «Strictly
Leakage» n’attend que votre
disque dur pour balancer son
déluge de hip hop old school
rafraîchissant. Et comme un
bonheur n’arrive jamais seul,
sachez qu’Atmosphère prépare un
nouvel album pour le 21 avril. Ce
coup-ci il faudra mettre la main à
la poche.
http://www.rhymesayers.com
Avec l’intense micro-intérêt
que le monde de la musique a
développé pour le dubstep cette
année, il semblerait que tout le
monde ait porté le dernier Burial
au sommet des charts indé 2007...
Grossière erreur de ma part ou
irrévérence absolue, je ne vois en
Burial qu’un sombre revival de
la techno minimale saupoudré
de syncopes... Appréciant
particulièrement les instants de
surprise et d’émotion, mon choix
définitif pour l’album de 2007 se
portera sur “Glyphic” de Boxcutter.
Souvenez-vous, il était passé au
Riddim Collision 8, et à l’époque,
son album “Oneiric” posait déjà les
bases d’une production dub d’une
musicalité rare.
“Glyphic” est beau, intense et
narratif. Il représente à lui seul
tout l’espoir que j’ai dans l’avenir
de la production électronique.
Conscient, humble mais
audacieux, Boxcutter touche à la
définition de ce que devrait être
le dub/electro. On ne parle pas de
dubstep ni de breakstep, ni d’IDM,
ni d’electronica. C’est du dub, des
dubs de musique électronique,
composés avec un soin et une
prise de risque qui à eux seuls
valent le détour.
Sortez de chez vous, rendez visite
à votre disquaire et demandez lui
ce disque, bonne occasion de vous
laisser atteindre et d’entendre ce
que l’avenir vous réserve de plus
intéressant...
Au moment où j’écris ces lignes,
un album sous son vrai nom vient
de sortir chez Planet-Mu : Barry
Lynn - Balancing Lakes. Une perle
de plus... vraiment.
A peine débarqué sur nos
platines, ce nouvel album de
Kaly Live Dub se révèle d’emblée
comme brillant et surprenant.
Le quintet lyonnais s’est en
effet affranchi de certaines
recettes (skanks, samples
ethniques) pour accoucher d’une
musique qui laisse le premier
rôle aux cassures rythmiques,
à l’effort harmonique ainsi qu’à
une production claquante et
audacieuse signée Fred Norguet.
“Cluster” ouvre la danse d’un
groove convainquant et convoque
une trame hypnotique addictive.
S’ensuit le massif «Broken Atom»
qui conjugue à merveille basses
ronflantes, montées jouissives,
nappes enivrantes et ciselages
rythmiques electronica. On revient
en contrée electro-dub mais de
manière très enlevée avec « The
Crumb » puis arrive « Magnetic
Dust » véritable pierre angulaire
de l’album où l’émotion domine
à travers un canevas de synthés
et de voix magnifié par une ligne
de guitare aux sons tonitruants.
La suite oscille entre tracks
rebondissantes (l’efficacité du
combiné basse/batterie/sample)
et clins d’œil cinématographiques
pour s’achever sur « Ravemone.exe
», morceau à l’intro dominée par
une scie musicale entêtante avant
de s’engouffrer dans les méandres
d’un breakcore crapuleux et
urbain. Avec « Fragment », Kaly live
Dub se dérobe des préjugés « dub
français » pour offrir une musique
sans cesse plus personnelle, à la
fois violente et raffinée. Mutation
hautement réussie.
Mr Geronte
opti
Türb & Reverend Coconut
NUKE MAGAZINE | N°9
030
IMAGHO
Inside looking out
We are unique recs.
NIC
NIC in dub
Hammerbass
CADENCE WEAPON
Breaking Kayfabe
Big Dada
Jean-Louis Prades a initié ce
projet ambient/guitare acoustique
depuis la fin des années 90.
Egalement membre du duo Baka !
ainsi que du trio noise Sketches of
Pain, notre lyonnais se concentre
désormais uniquement sur cette
entité.
Ou comment la crème des
musiciens post-punk et rockindus, en l’occurence Ted Parsons
(batteur des Swans, Fœtus,
et de tournées Killing Joke et
Godflesh), Keith Levene (ex Public
Image Limited) accompagnés
de musiciens locaux se tourne
vers un dub roots alourdi ? Issu
de l’élaboration du 2ème album
de NIC, le projet NIC in dub
invite quelques génies à donner
leur version de trois sessions
d’enregistrement dudit album.
Ainsi, on côtoie des relectures
plutôt étranges d’artistes de la
sphère underground indus comme
Dälek, JK Flesh (Justin Broadrick
de Godflesh, Techno Animal et
Jesu), Youth (producteur et ex
bassiste de Killing Joke), Spectre,
Dub Gabriel ou l’anglais Mothboy…
Relectures étranges dans le sens
ou chaque artiste a respecté le
feeling dub coloré de la musique
de NIC en apportant une touche
subtile et nécessairement
déviante par des expérimentations
électroniques ingénieuses. Il en
ressort un disque insidieux où les
climats apaisants du reggaedub se trouvent culbutés en
douceur par des motifs poisseux
et chaotiques. Avec une pochette
qui fait clairement référence aux
premiers albums de Killing Joke
et une dédicace au défunt Paul
Raven (bassiste de Killing Joke
et Ministry), cet opus constitue
une expérience de cohabitations
des extrêmes prouvant bien
l’ouverture d’esprit de la scène
indus, ouverture que l’on trouve
plus difficilement dans les sphères
reggae dub.
Récemment venu grossir les
rangs de l’écurie Big Dada,
Cadence Weapon n’en est pas
à son coup d’essai. Déjà sorti
en 2005 au Canada puis aux
Etats Unis, « Breaking Keyfabe »
avait fait pas mal de bruit outre
atlantique, à coup de chroniques
dithyrambiques dans la presse et
les radios spécialisées. A l’écoute
de ce disque, on se dit que ces
éloges sont plus que bien fondées,
et que l’occasion de s’immerger
dans un album hip hop d’une telle
intensité ne nous avait pas été
donnée depuis des lustres. Un
album abouti, où les compositions
riches et turbulentes démontrent
les talents de ce jeune homme âgé
d’à peine 20 ans.
Türb & Reverend Coconut
Mr Geronte
Ce troisième effort ne déroge pas
à la genèse du son Imagho soit un
travail subtil et harmonique sur les
couches de guitares et les drones
afin de restituer une musique
cinématique.
Avec ses dix doigts et quelques
arrangements discrets, Imagho
parvient à insuffler, à coup de
multiplications mélodiques, une
pureté flottante presque palpable.
Nuancé selon les morceaux
de Ukulélé (le surdoué David
Fenech), de saxophone ou de voix
féminine, cet « Inside looking out
», magnifique, vous fera scintiller
les ouirs dans la plénitude d’un
instant choisi.
Türb & Reverend Coconut
Armé d’instrus redoutables,
faites de nappes synthétiques
agressives, de breakbeat
vénéneux, et de turbulences
digitales, le flow de Cadence
Weapon se faufile entre grime et
hip hop survitaminé à l’electro.
Aprés 12 titres furieusement
énergiques, l’album se referme
avec -”Julie Will Jump The Broom”5 minutes d’electro apaisée
pour ainsi abandonner l’auditeur
... un peu abasourdi. Vous le
comprendrez, à l’heure où Antipop
Consortium reprend du service, un
sérieux outsider est en embuscade
et vient donner un sacré coup d’air
frais dans la planète indie hip hop.
NUKE MAGAZINE | N°9
031
BAUHAUS
Go away white
Cooking Vinyl
DOWNLINERS SEKT
The Saltire Wave
Dsekt Records
FUTURE EXPOSED
NEO POP ARTS
IOT RECORDS
Le grand retour discographique
du groupe post-punk/goth/dub/
glam emblématique de ce que le
rock avait de plus aventureux au
début des années 80. Une carrière
éclair commencée en 1979 avec
le cultissime « Bela Lugosi’s Dead
» et achevée par une séparation
faisant suite à leur 4ème opus
« Burning from the Inside » en
1983. Bauhaus revient aujourd’hui
sur le devant de la scène après
deux tournées de reformation
avec un nouvel album « Go away
white ». Enregistré en 18 jours, il
nous ramène directement là où
le groupe nous avait laissé en 83
avec une production assez rêche
et un jeu tendu. D’emblée le côté
glam refait surface avec « Too
much 21st century », « Adrenalin »,
« Undone » où la voix fantastique
de Peter Murphy retrouve toute
sa vigueur « bauhausienne ».
On retiendra aussi les relents
dub de « Endless Summer of… »,
véritable petit frère du tube « She’s
in parties » de 1983. Mais ce qui
nous donne vraiment le sourire à
l’oreille est la deuxième partie de
l’album qui constitue sa phase la
plus expérimentale : un « Saved
» presque dark ambient et les
magnifiques « The dog’s a vapour
» (tout en montée et explosif) et
l’oriental « Zikir ». Au finish, même
si le disque n’atteint que rarement
les sommets d’intensité des
livraisons eighties (une part trop
grande étant accordée à la facette
glam), il se révèle tout de même
passionnant de par ses incursions
en terres expérimentales et c’est
justement dans ce domaine que
Bauhaus a toujours excellé.
MY BLOODY VALENTINE VERSION
2008 !!!
Un de nos projets préferés
sur toute la scène alternative
française vient de frapper un
ENORME coup de plus. On était
tombé amoreux de “Statements
of Purpose”, que nous avions
chroniqué ici même, et c’est avec
un immense plaisir qu’on vous
renvoie sur le site de Downliners
Sekt pour télécharger leur
deuxième album.
Ayant fait le choix de sortir
complètement du circuit habituel
Artiste/Label/Distributeur, le
groupe propose depuis ses débuts
ses créations en téléchargement
libre sur son site web, sous licence
Creative Commons.
Mais ce choix n’est en aucun cas
lié à la qualité du travail accompli.
Cet album est une petite pépite de
noirceur, incroyablement profonde
et narrative. Du premier au dernier
titre, on vit dans à un véritable
roman noir noise/indus, au coeur
duquel l’electro est vraiment au
service de la composition. Une
maturité face aux machines et une
relativisation de leur importance
qui s’exprime tout au long de ce
disque mémorable qui risque fort
de rester un de nos préférés de
l’année 2008. Si le système musical
génèrent ce genre de projets et
aboutissent à une telle pertinence
de propos, il n’y a pas de soucis à
se faire pour le bien-être de nos
oreilles sur les années à venir.
Profitez-en, c’est excellent et
gratuit. Diffusez cette musique et
parlez-en autour de vous, elle le
mérite vraiment...
www.downliners-sekt.com
Après des années d’activisme
«tekno » au sein de différents
sound system, le crew marseillais
n’est jamais rassasié avec des
projets plein la tête. En atteste cet
ovni, « Future Exposed », tout droit
sorti de deux têtes pensantes de la
sphère IOT records.
Türb & Reverend Coconut
opti
Mr Geronte
Cette BD vous transporte en
2070 à Hecaton, immense citée
divisée en deux niveaux où les plus
défavorisés sont contraints de
vivre dans les bas fonds, loin de la
lumière et du confort policé. Dans
ce monde totalement rétrograde et
aseptisé, vous ferez la rencontre
de deux frères gangster et hacker
de haut vol...
Pour accompagner la BD, 16
artistes ont écrit la bande originale
-electro break hip hop- de cette
épopée cyberpunk. Outre cette BD
à lire et à écouter, attardez vous
également sur deux autres projets
audiovisuels du label, témoins
de voyages et de rencontres
musicales en Afrique (African
Expedisound) et en Asie Centrale
(Mongolia Expedisound). On ne
se saurait vous recommander
de soutenir de telles initiatives
basées sur les échanges
artistiques et humains, au delà
de toutes hypes et considérations
mercantiles.
Plus d’infos sur
cd1d.com
iot-records.org
peaceunitylove.free.fr
missionmongolie.blog.lemonde.fr/
NUKE MAGAZINE | N°9
032
Bloc-Notes
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Jarring Effects organise une belle
soirée le 29 avril prochain à Grrrnd
Zero (Rail Théatre-Vaise).
Rappelez vous, Venetian Snares
n’avait pas vu venir au dernier
Riddim Collison, c’est réparé ! Le
canadien partagera la scène avec
les turbulents Mr Hiiiiiiiii ainsi que
Ohmwerk et Majorklemt (Polyghom
Records). Toutes les infos sur
jarringeffects.net
La 4éme édition du festival
Reperkusound organisé par nos
amis Mediatone aura lieu les 25 et
26 avril prochain au Parc des expos
de Lyon. Le collectif lyonnais tape
encore très fort avec une flopée
d’artistes qu’on a envie de (re) voir
sur scène, notamment nos bons
jeunes Karlit & Kabok, Infectious
Groove, Sna-Fu, Sick Of It All,
Le Lutin (yeahhh tolosa), Goldie
ou encore Kaly Live Dub. www.
reperkusound.com
Les Abattoirs de Bourgoin Jallieu
(38) viennent d’annoncer le festival
Electrochoc 3, du 28 mars au 19
avril. Une prog. toujours aussi
allèchante et ambitieuse avec
Scorn, The Bug, Lab°, Dub Trio,
Transglobal Underground, R;Zatz,
EZ3kiel, Dj Rupture, Filastine,
Sibot & Spoek are Playdoe, The
John Venture.. myspace.com/
festivalelectrochoc
La dynamique association
ATTILA basée à Besançon oeuvre
depuis plusieurs années dans la
promotion de la culture hip hop.
Elle organise également le Festival
des Echanges Urbains dont la
seconde édition se tiendra du 1er
au 06 avril prochain. Pour l’instant
la prog n’est pas confirmée mais
on nous promet du lourd! www.
echanges-urbains.info/
Le festival le Karnaval
Humanitaire, organisé par les
élèves de l’Insa de Lyon, se
tiendra sous chapiteau du 17 au
22 mars au campus de la Doua,
à Villeurbanne. Dans le cadre de
la semaine de la solidarité : des
conférences, ateliers, défilés,
concerts en soutien cette année
au Burkina Faso. A cette occasion,
Fumuj fêtera la sortie imminente
de son nouvel album et partagera
la scène avec Fedayi Pacha et nos
grands amis de Metastaz le 21
mars ! Plus d’infos sur
www.karnaval.fr
Nouvelle édition du festival
Elektro Circus organisé par nos
amis de Fresson. Les festivités
auront lieu les 2 et 3 mai prochain
à Carpentras (84). Avec entre
autres, High Tone, Missil, Paral-lel,
Fumuj, The Bug & MC Warrior
Queen, Teenage Bad Girls.... Toutes
les infos sur www.freesson.com
La Reine Mab prépare un nouveau
set audiovisuel qui risque de
décaper. Le trio fêtera l’an prochain
ses 10 ans d’activisme au service
de la promotion culturelle, et en
attendant nous font saliver avec
leur nouveau projet à tendance
fusion rock-électro expérimental,
mais pas que... A découvrir.
myspace.com/lareinemab
JFX PARTY III !! Le festival lyonnais
Nuits Sonores donne carte blanche
à Jarring pour une soirée gratuite
(!) dans le cadre des circuits
électroniques le 8 mai prochain.
L’occasion pour nous de vous offrir
une nuit entière de live, de 21h à
6h sur le site SLI à Vaise (Lyon /
9e arr). Avec : EZ3kiel, Broadway,
Dälek, Revo, Fumuj, Brain Damage,
Dragongaz (Interlope crew) &
Dj Fuck. Infos sur www.nuitssonores.com
Sortie imminente prévue le 15 mai
2008 sur cd1d.com de l’album
Incubo de Mr duc, le premier
album de Zeplin Soda ainsi que
le très attendu maxi 4 titres du
groupe angstrom . myspace.com/
angstrom8 – myspace.com/mrduc
– myspace.com/zeplinsoda
Le collectif Sonarcotic de
Marseille fête cette année ces
10 ans. A cette occasion ils
investissent Le Cabaret Aléatoire
le 23 mai avec notament Kaly
Live Dub et Scorn ainsi que les
06 et 07 juin avec entre-autre
T.Raumschmiere ou The Bug feat
MC Warrior Queen...
Depuis la sortie de “Stealth” en
novembre dernier, Mick Harris
alias Scorn s’est sérieusement
remis le pied à l’étrier puisqu’il
vient de sortir un nouveau maxi
le 18 février dernier pour le label
anglais Combat Records avec le
magnifique track “Supermantis”,
prévoit un second maxi courant
mars pour le label américain
recording record ainsi qu’un
nouveau né de son projet ambient
Lull qu’il avait délaissé il y a dix
ans. Outre cette hyperactivité qui
ne l’empêche pas de traquer le
barbeau avec sa canne à pêche,
le maître Ioda du dub-indus a
trouvé le temps de préparer un live
spécial pour la célèbre émission
de Mary Anne Hobbs sur la BBC
1, prépare également une pièce
sonore ambient en compagnie de
Karl O’Connor pour deux concerts
exceptionnels à Londres et Bristol
ainsi qu’un live pur Scorn au
Festival Bloc Weekender avant de
venir bombarder à nouveau notre
cher Hexagone de ses basses
abrasives et ses caisses claires
fracassantes; Plus d’infos sur:
www.myspace.com/mjhscorn
Egalement au programme, le
festival Electroalternativ’set
se tiendra sur Toulouse les 06
et 07 juin prochain avec une
prog’ electro de tout poil qui
comprendra Miss Kittin, The
Hacker, Kaly live Dub, The Bug,
Scorn, et bien d’autres...
Le groupe marseillais Phosphène
nous gratifie d’un somptueux
premier album baptisé “A call”
qui navigue entre trip-hop
lancinant, explosions de guitare,
expérimentations sonores, voix
sensuelle et cordes élegantes
pour une musique belle et sombre.
Un groupe à suivre de près tant
sur disque que sur scène où
leur univers semble s’épanouir
à merveille avec l’introduction
d’installations vidéo singulières
pour un show total. Plus d’infos
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NUKE MAGAZINE | N°9
033
T’as un petit trou dans ton planning ?
Viens faire du booking !!!
([email protected])
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L’OEUF RAIDE
22/03 : STRASBOURG / Molodoï
05/04 : ANGERS / Festival
Z’Echotronic : Chabada
10/04 : NANCY / Azimut854
12/04 : ANNEMASSE / Nuit Blanche
à Château Rouge
24/05 : LORIENT / Manège
22/08 : Festival de l’Assotrelle
ZÔL
15/03 : CLERMONT:Fd. / Poco Loco
22/03 : STRASBOURG / Molodoï
27/03 : St:NAZAIRE / Life
29/03 : DIJON / Les Tanneries
03/04 : St:NAZAIRE / Life
05/04 : ANGERS / Festival
Z’Echotronic : Chabada
10/04 : LAVAL / 6 par 4 à Laval
25/04 : MONTPELLIER / Rockstore
07/05 : MONTAIGU / Fest. Artsonic
15/05 : St:NAZAIRE / Life
R;ZATZ
22/03 : GRENOBLE / Eve
05/04 : BOURGOIN / Electrochoc3
10/04 : NANCY / Azimut854
12/04 : ANNEMASSE / Nuit Blanche
à Château Rouge
17/04 : EVREUX / L’Abordage
18/04 : ANGOULEME / La Nef
19/04 : POITIERS / ConfortModerne
24/04 : PARIS / Glaz’art
24/05 : LORIENT / Manège
19/06 : MOSTAR
DOKHANDEME
14/03 : NANCY / Azimuth854
22/03 : GRENOBLE / Eve
17/05 : FRONTIGNAN / Festipop
30/05 : VILLEURBANNE / Fête de
l’Huma
SCORN
22/03 : DIJON / La Vapeur
03/04 : POITIERS / Confort Moderne
04/04 : RENNES / Mondo Bizarro
05/04 : BOURGOIN / Electrochoc3
15/05 : STRASBOURG / La Laiterie
16/05 : VITRY / Orange Bleue
23/05 : MARSEILLE / Cabaret
Aléatoire
07/06 : TOULOUSE /Electroalternativ
KARLIT & KABOK
22/03 : FEURS (42) / Festi’Feurs
12/04 : LAON / Cap Nord Ouest
26/04 : LYON / Repercusound3
17/05 : FRONTIGNAN / Festipop
22/05 : StETIENNE / La Clé d’Voute
23/05 : ANNECY / Brise:Glace
07/06 : CHARLIEU / MJC
UZUL PROD.
22/03 : DIJON / La Vapeur
15/05 : STRASBOURG / La Laiterie
16/05 : VITRY / Orange Bleue
Sibot & Spoek are PLAYDOE
17/04 : AGEN / Florida
18/04 : PARIS / Nouveau Casino
19/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3
24/04 : MONTPELLIER / Rockstore
28/04 : TOURCOING / Grand Mix
29/04 : NANCY / L’Autre Canal
30/04 : BELFORT / Poudrière
02/05 : AMIENS / Lune des pirates
03/05 : LE HAVRE / Cabaret Electric
05/05 : NANTES / Olympic
06/05 : ANNECY / Brise-Glace
07/05 : POLIGNY / Moulin Brainans
09/05 : LYON / Nuits Sonores
10/05 : MARSEILLE / Cabaret
Aléatoire
THE BUG
04/04 : MULHOUSE / Noumatrouf
05/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3
03/05 : CARPENTRAS / Electrocircus
29/05 : NANCY / L’Autre Canal
30/05 : PARIS / Nouveau Casino
06/06 : MARSEILLE / Cabaret
Aléatoire
07/06 : TOULOUSE / Electroalternativ
FILASTINE
29/03 : DIJON / Les tanneries
04/04 : BOURGOIN / Electrochoc3
05/04 : ANGERS / Z’Echotronic
18/04 : PARIS / Nouveau Casino
25/04 : PONCEY / Moulin de Poncey
02/05 : ST PIERRE DE LA REUNION /
Nuits Alternatives
03/05 : ST DENIS DE LA REUNION /
Nuits Alternatives
10/05: POLIGNY / Moulin Brainans
16/05 : FRONTIGNAN / Festipop
11/07 : MULHOUSE / Festival Bêtes
de Scènes
BRAIN DAMAGE
08/03 : BOURG EN BRESSE / La
Tannerie
14/03 : BELFORT / La Poudrière
15/03 : LES ULIS / Le Radazik
21/03 : TOULOUSE / Le Cap
22/03 : ST ETIENNE / Le Fil
06/04 : CHOLET / Bar’ouf
11/04 : LE CREUSOT / les giboulées
12/04 : FIGEAC / Centre Culturel
08/05 : LYON / JFX Party III
16/05 : MAUREPAS / Café de la plage
17/05 : VAURÉAL / Le Forum
23/05 : GRENOBLE / la bastille
25/05 : LEGANES (Esp) Palestina
Solidarity
31/05 : ST AMANS / Le Tortill’Art
FUMUJ
15/03 : CASTRES / Le Bolegason
18/03 : PARIS / La Cigale
21/03 : VILLEURBANNE / Karnaval
Humanitaire
22/03 : MACON / Cave à Musique
27/03 : BOURG-LES-VAL. / Théâtre le
Rhône
28/03 : LARNOD / Le Cylindre
29/03 : BOURGOIN/ Electrochoc3
01/04 : TOURS / Bateau Ivre
02/04 : DIJON / La Vapeur
08/05 : LYON / JFX Party III
24/05 : ANGERS / Tour de Scènes
REVO
08/05 : LYON / JFX Party III
23/05 : ANGERS / Tour de Scènes
24/05 : LORIENT / Le Manège
BROADWAY
12/03 : FEYZIN / Epicerie Moderne
13/03 : ANNECY / Brise-Glace
18/04 : BOURGOIN / ElectroChoc3
08/05 : LYON / JFX Party
11/05 : StETIENNE / Paroles&Musiques
DÄLEK
24/04 : PARIS - Glaz’Art
25/04 : MACON - Cavazik
26/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3
28/04 : TOURCOING / Grand Mix
29/04 : NANCY / L’Autre Canal
30/04 : BELFORT / Poudrière
02/05 : AMIENS / Lune des pirates
03/05 : LE HAVRE / Cabaret Electric
05/05 : NANTES / Olympic
06/05 : ANNECY / Brise:Glace
07/05 : POLIGNY / Moulin de Brainans
08/05 : LYON / JFX Party
10/05 : MARSEILLE / Cabaret Aléatoire
HIGH TONE
28/03 : ALES / Fest. De la Meuh Folle
29/03 : ANNEMASSE / ChateauRouge
04/04 : LES ULLIS / C.C Boris Vian
05/04 : MARMANDE / Fest. Garorock
11/04 : CAEN / Le Cargo
12/04 : BREST / Le Vauban
18/04 : AURILLAC
19/04 : MERIBEL / Altitude Festival
23/04 : MARSEILLE / Espace Julien
09/05 : ST-NAZAIRE / le VIP
10/05 : BRETIGNOLLE / 7Ème Vague
11/05 : LE HAVRE / Fest. WestPark
13/05 : ANGERS / Le Chabada
14/05 : ORLEANS / l’Astrolabe
15/05 : DIJON / la Vapeur
16/05 : CHALON/SAONE / La Péniche
17/05 : BOURG EN B. / la Tannerie
29/05 : NANCY / L’Autre Canal
30/05 : TULLE / Fest Europavox
31/05 : ST QUENTIN / Tour prend l’air
27/06 : MOUTIERS / Les Festiv’été
NUKE MAGAZINE | N°9
034
JFX Studio
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MASTERING / MIX AUDIO DVD
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EZ3kiel - Battlefield Tour 08
07/02 ORLEANS (45) / Astrolabe
08/02 LAVAL (53)
Festival Foin d’Hiver
09/02 CAEN (14) / Le Cargo
12/02 RENNES (35) / L’Antipode
13/02 ANGERS (49) / Le Chabada
14/02 ST NAZAIRE (44) / Le VIP
15/02 LA ROCHE SUR YON (85)
Le Fuzz’Yon
16/02 ANGOULEME (16)La Nef
20/02 BRIANCON (05)
MJC Babylone
23/02 TOULON (83) / Oméga Live
29/02 LA ROCHELLE / AYTRE (17)
Maison Georges Brassens
01/03 TULLE (19)
Les Lendemains qui chantent
07/03 AVIGNON (84) / L’Akwaba
08/03 BOURG EN BRESSE (01)
La Tannerie
13/03 ANNECY (74) / Le Brise Glace
14/03 MEYLAN-GRENOBLE (38)
L’Hexagone
15/03 VIVIERS (07)
Centre Culturel de Viviers
18/03 PARIS (75) / La Cigale
20/03 CLERMONT FERRAND (63)
La coopérative de Mai
21/03 CREON (33)
Festival Le Festin
22/03 AGEN (47)
Le Florida
23/03 MARSEILLE (13)
Cabaret Aléatoire
24/03 NICE (06)
Au Méditérannée”Acropolis
26/03 COLMAR (68) / Le Grillen
27/03 NANCY (54) / L’autre Canal
28/03 REIMS (51) / La Cartonnerie
29/03 BOURGOIN JALLIEU (38)
Les Abattoirs
02/04 DIJON (21) / La Vapeur
05/04 MORLAIX (29)
Festival Panorama
10/04 MONTPELLIER (34)
Le Rockstore
11/04 ALZONNE (11)
Festival Hace Calor
12/04 FIRMINY (42)
Festival Air Jeunes 2008
17/04 GENEVE (CH) L’Usine
Mapping festival
19/04 BOURGES (18)
Printemps de Bourges
23/04 BLOIS (41) / Le Chato’do
26/04 PERPIGNAN (66)
La Casamusicale
30/04 NOTRE DAME DE
GRAVENCHON (76) / Arcade
03/05 BESANCON (25) / Festival
Herbe en zik
08/05 LYON (69)
Festival des Nuits Sonores
22/05 ANGERS (49) / Tours de scène
23/05 TOULOUSE (31) / Le Bikini
24/05 BERGERAC (24) / Le Rocksane
31/05 SAINTE MARIE AUX MINES
C’est dans la vallée
13/06 ONET LE CHATEAU (12)
Skabazac festival
02/07 ORLEANS (45)
Festival Jour J
04/07 LA SOUTERRAINE (23)
Festival BDcibels
05/07 MONTENDRE (17)
Free Music Festival
18/07 BRIOUZE (61)
Festival Arts sonic
19/07 BOURNEZEAU (85)
Festival le Chant de foire
20/07 AUXERRE (89)
Festival aux Zarbs