BR OAD WAY - Inwebo|FTP
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BR OAD WAY - Inwebo|FTP
003 NUKE MAGAZINE | N°9 Edito Café Rouge by mr Mo Dans quel Etat j’erre ? On se demande ce qui se passe dans notre pays et quel avenir il nous réserve vu tout ce qui se passe autour de nous. Il y a quelques années on disait que ne pas voter peut provoquer un Président grave… et bien aujourd’hui on a voté et on l’a… le Saint Graave ! Une bien belle dictature démocratique se met en place pour creuser un sillon déjà bien présent entre une élite qui s’enrichit bel et bien, quitte à perdre quelques milliards d’euros en boursicotage, et nous autres pauvres rejetons d’une société qui prétend se lever tôt pour gagner plus de sueurs et de coups chaque matin ! La culture dite alternative, underground est en danger, la société du spectacle en pleine action, on privilégie les paillettes, les effets d’annonces, les cocktails, les mensonges… On abroge progressivement les dispositifs d’aide à l’emploi pour les associations, les aides diverses tous secteurs confondus diminuent, sauf pour financer le démantèlement d’entreprises… Rien de nouveau mais tout s’accélère. Vivre en France devient de plus en plus difficile quand vous êtes un amoureux de la vie, de ses débordements, d’une envie éternelle de faire la fête, sans que l’on vienne vous arrêter car trop de bruit, car trop de vie…Exister au sens rabelaisien du terme devient un crime, faire profil bas tel un mineur de fond devient la norme à respecter. On met des lignes blanches sur les routes, merci de ne pas dépasser sinon vous êtes un K de société, on va vous couper les K… alors évadez-vous un moment à la lecture avec ce Nuke 9 rédigé par le collectif Jarring Effects, enfin pour ceux qui ont encore la capacité de lire des mots qui s’enchaînent, afin de créer le sens d’une vie trashée par l’espoir. Notre avenir est incertain, des loups nous guettent, on compte sur vous en K de Koup dur… j’oubliais les élections municipales ! votez pour le plus con comme ça vous ne serez pas déçu ! Sommaire ////////////////////////////////// P004 - EZ3kiel P008 - Brain Damage P010 - R;ZatZ P012 - L’Oeuf Raide P014 - Fumuj P016 - B R OAD WAY P018 - Von Magnet P020 - Karlit&Kabok P022 - REVO P024 - PLAYDOE/BEN SHARPA P025 - News from CapeTown P026 - CD1D P027 - L’Oeil de Mo P028 - Chroniques P032 - Bloc Notes P033 - JFX on the Road P034 - JFX Studio Direction Editoriale Jérome Flayac Direction Artistique opti Ont Participé à ce Numéro Monsieur Mo, Opti, Mr Géronte, Loïc, Aude, Réverand Coconut, Gio, Lenfant, Pia, Aurore, Jean Berry, Aurélie, Nico, Steph, _kaptain, RasJark Large Up Café Rouge, Best Bagels, Messaoud, Os X Leopard, Pink Floyd, Rémy Bricka, SPECIAL LARGE UP TO VAL Contact Régie Pub [email protected] Jarring Effects Label 4 rue Camille Koechlin 69100 Villeurbanne Tél. : +33(0)8 70 72 50 29 www.jarringeffects.net 004 NUKE MAGAZINE | N°9 EZ3kiel - Battlefield by opti & mr géronte art by yann ‘iradian’ n’guema //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Au bord des fleuves de Babylone, Dieu choisit EZ3kiel pour être son prophète ; au bord de fleuves conduisant à une noirceur sans fin. A l’inverse des autres prophètes, EZ3kiel apporta alors lumière et espérance à un peuple qui se sentait abandonné, de quoi affronter le long et douloureux champ de bataille qui se dressait devant lui. Battlefield, nouvel album d’EZ3kiel nous offre cette lumière, et nous fait traverser ténèbres et tourments sans jamais afficher la volonté de nous y laisser seuls et démunis. Cette traversée sur onze morceaux, durant laquelle souffle un vent glacé, cinglant et enneigé nous fait contempler misère des peuples et obstination, destruction et reconstruction. Mais ne vous attendez pas à savoir de quoi nous vous parlons, vous sous-estimeriez le potentiel de surprise de ce disque : définitivement rock, EZ3kiel fait partir en éclats d’obsidienne les préjugés que Naphtaline pouvait laisser planner. Non leur musique n’a jamais été définissable, jamais leur inspiration n’a cédé devant un compromis artistique ou la recherche d’une identité lisse et bien rangée. Guitares tranchantes, grosses basses, batteries indus et métal, tous les éléments sont réunis au service d’un son énorme, d’une dynamique incroyable. Les morceaux évoluent sans cesse, réinventant thèmes et structures, poussant l’exercice jusqu’au grindcore...Ce choix donne un caractère foncé et mystérieux à ce nouveau disque d’EZ3kiel. Le groupe s’y révèle obscur et énigmatique, soulevant toujours, au milieu d’une ambiance digne des Chants de Maldoror, le voile de l’espoir dans des mouvements mélodiques d’une intensité poignante. C’est début février, à l’Astrolabe d’Orléans, que la version Live de Battlefield a été préparée dans les moindres détails et ainsi redéployer toute l’énergie contenue dans l’album. Côté vidéo, des heures durant, le quatuor a défriché et expérimenté de nouveaux dispositifs capables de faire le lien entre l’image et le son. A l’instar de Naphtaline où le quatuor avait lancé un pont vers l’interactivité, c’est maintenant sur scène qu’EZ3kiel s’essaye à de nouveaux contacts avec le public : pendant le concert, un ballon truffé de capteurs sonores se ballade au gré des envies de la foule, la musique saccadée et aléatoire qui en découle vient alors immédiatement se caler sur la musique jouée sur scène, imparable! Yann N’Guema a entièrement conçu un logiciel permettant au groupe de s’affranchir de l’image auparavant diffusée à partir d’un DVD. Désormais, les animations -principalement issues de Naphtaline- prennent vie au gré de la musique, par le biais de capteurs disposés ça et là dans la salle et dans les instruments. EZ3kiel franchit une étape supplémentaire dans l’excellence, réussissant à immerger totalement le public dans leur univers poétique et si singulier. 005 NUKE MAGAZINE | N°9 Battlefield - Pochette double LP édition limitée Battlefield - Pochette digisleeve cd NUKE MAGAZINE | N°9 006 EZ3kiel - Interview par Jean Berry Avec Battlefield, le désormais quatuor tourangeau tourne la page soyeuse de Naphtaline en revenant à un son plus brut, réussissant une alliance pas si improbable entre Pink Floyd, DJ Shadow et Nine Inch Nails. Les explications de Mathieu (batterie) et Joan (machines). ///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Cet album est radicalement différent du précédent, comment l’avez-vous composé ? D’abord on vient de passer à une formation à quatre, avec Stephane Babiaud qui vient de nous rejoindre. Il joue essentiellement de la batterie, des percus, c’est un multi instrumentiste. Yann (N’Guema, le bassiste, ndlr) travaillait sur des installations, il n’a pas été très présent sur l’enregistrement. Donc on a plutôt composé à trois. C’est de la recherche, comme toujours, mais cette fois on est plutôt parti d’éléments joués, par rapport aux albums précédents, où la musique était vraiment composée aux machines. On cherchait les idées en jouant, on les enregistrait, puis on a rajouté des couches. Ceci explique-t-il ce son un peu plus brut, plus rock ? Il y a ça, il y a aussi le fait qu’on sortait des berceuses, et qu’on avait envie de faire quelque chose d’encore différent... Et puis c’est un album qu’on a beaucoup plus pensé live. Il y a eu le manque de temps aussi, on a commencé à trouver la patte début septembre, au mois d’octobre on entrait en studio, il fallait que ça aille assez vite... C’était aussi une façon de travailler plus rapide. ///////////////////////////////// Ces conditions vous ont permis de gagner en énergie et spontanéité ? On avait rarement travaillé aussi vite, et c’est vrai que ça donne une autre couleur à l’album. Et puis Joan est beaucoup repassé à la guitare, qu’il avait complètement délaissée sur les albums précédents. Forcément ça amène une couleur un peu plus rock. De manière générale on est plutôt parti de morceaux joués, auxquels on a rajouté la matière ‘machines’ par la suite. Pas sur tous les morceaux, il y a eu différents modes de composition, mais ça s’est fait essentiellement comme ça, et dans l’esprit c’était ce qui nous tenait à cœur dès le départ. Après Naphtaline, ce disque instrumental vous a-t-il permis d’entrer dans votre musique avec plus de liberté ? On a toujours été libre de faire ce qu’on voulait... D’ailleurs avec Jarring c’est ce qu’on a toujours aimé, le label nous a suivi et laissé une liberté totale sur tous les projets qu’on a pu leur proposer. Naphtaline a été assez long à mettre en place parce qu’on a un peu cassé notre façon de composer, notre recherche aussi, puisque dès le départ on avait enlevé le basse/ batterie. Que vous apporte le fait de passer à quatre ? Au départ c’était plus pour le live, on voulait qu’il y ait moins de machines... Enfin pas moins de machines, mais moins de choses séquencées, pour être plus libres dans le déroulement des morceaux. Se dire qu’il y aurait un début et une fin, mais qu’au milieu on pourrait faire un peu ce qu’on veut, en bouclant certaines choses, en étant moins contraints par le temps. Steph, qu’on connaît depuis longtemps, a une approche plus académique de la musique, héritée du Conservatoire, il sait harmoniser, il peut jouer de la basse, de la batterie, du vibraphone, du clavier... C’est un peu notre Rémy Bricka à nous. Peux-tu évoquer la construction de certains morceaux, le choix des titres ? Volfoni’s revenge par exemple est une relecture du morceau qui ouvrait Naphtaline. C’est vraiment une référence à une musique de film, les Volfoni sont les deux frangins dans Les Tontons Flingueurs... C’est une base, une mélodie qu’on a vraiment développée comme s’il y avait une séquence cinématographique. On est parti d’un thème simple, qu’on a habillé à notre façon, avec des cuivres en l’occurrence. Sur les précédents albums, on avait invité beaucoup de gens avec des cordes, violons et violoncelles... NUKE MAGAZINE | N°9 007 Sur ce morceau ce sont des amis de l’orchestre de la Compagnie du Coin qui sont intervenus, c’était un choix de notre part, on voulait plus de cuivres. Mais on a un peu détourné ces instruments, en enregistrant plusieurs notes qui formaient un accord, avant de les assembler. Au final, c’est comme si on avait un orchestre de cinq trompettes, cinq sax et cinq trombones, et on a tenté de faire quelque chose d’original autour de ça. On a vraiment utilisé les instruments acoustiques comme un sampler, comme si on les avait sur une touche, un peu comme sur un orgue... A l’inverse, pour certains morceaux on ne réfléchit au titre qu’ensuite, une fois qu’on a l’ensemble de l’album et son ambiance, pour essayer de trouver quelque chose de cohérent. Le morceau super speed s’appelle Firedamp, ce qui signifie coup de grisou, comme dans les mines, parce qu’il sonne un peu comme une déflagration, une explosion. Il fait également référence à la pochette, qui est assez noire, avec des cendres, du charbon... Le dernier morceau, Wagma, fait lui référence à une espèce de grosse vague, un tsunami qui déferlerait sur la plage. ///////////////////////////////// Parlez-nous de vos invités sur ce disque... Il y a Blurum 13 qui est intervenu (sur Watch the Eyes), d’ailleurs c’est la première fois qu’on fait une collaboration comme ça, sans voir la personne, puisqu’il est aux Etats-Unis et que ça s’est fait par internet. Ensuite il y a eu tout le collectif de la Compagnie du Coin pour les cuivres : c’était à Tours et on a enregistré dans notre local, entre nous, avant de retravailler le son en studio. Et puis il y a Narrow Terence, qu’on a découvert au Printemps de Bourges, avec un ancien membre de Daau. Ils sont intervenus sur un morceau (Spit on the Ashes), uniquement au chant. D’ailleurs on prévoit une création avec eux, à Agen, comme on avait fait avec Daau, et travailler en commun trois ou quatre morceaux de leur set, et trois ou quatre du nôtre. Il y a aussi un morceau avec Daau, qu’on jouait sur la deuxième tournée Versus et qui n’avait jamais été enregistré (The Montagues and the Capulets)... On s’est dit que ce serait bien de le mettre en boîte. Roel Van Camp, leur accordéoniste, est présent sur un autre morceau (The Wedding). Et enfin un autre ami de Tours qui est venu faire un peu de bottle-neck et de guitare folk (sur Coal Flake), c’est Gérald Bouvet, dit Générald. On dit souvent que les musiques électroniques sont dénuées de message, ce qui n’est pas forcément le cas. Qu’en est-il chez vous ? Quelles sont vos intentions ? L’intention principale c’est de permettre aux gens,de sortir un peu de leur quotidien... Il n’y a pas vraiment de message politique. C’est plutôt ce qu’on vit nous, tous les jours, dans notre vie personnelle, qui est retranscrit dans notre musique. Chaque personne y verra des choses différentes. L’interprétation est assez libre, chacun ressent les choses selon son parcours, sa culture... C’est ce qu’on essaie de faire depuis le début avec Ez3kiel, préserver notre liberté, faire ce qui nous passe par la tête sur le moment. Et on pense que ça se ressent dans notre musique, il n’y a pas vraiment de référence type. Vous allez retrouver la scène, ça fait un petit moment... Ca fait deux ans qu’on n’a pas tourné, on est super content de recommencer en février. Après la construction de l’album, c’est un peu l’aboutissement de pouvoir le présenter en concert, où on peut également montrer l’aspect visuel de notre travail. On a monté le groupe pour faire de la scène, on a commencé par ça et c’est comme ça qu’on s’est fait connaître... On essaie de prendre ce que chacun peut faire dans Ez3kiel et de tout mettre dans notre live. Justement, après l’épisode Naphtaline, il y a eu un nouveau travail visuel spécifique sur cet album ? Comme sur chaque disque, bien sûr. On a travaillé sur Naphtaline pendant deux ans, c’est long, et ça a permis à Yann de vraiment se poser pour trouver de nouvelles techniques relatives à l’image. Ca a été décliné sur des installations. Le but c’est d’amener ces images en live d’une façon complètement nouvelle. Naphtaline a permis à Yann d’aller plus loin. Il a énormément progressé en terme de programmation, les images ne vont plus forcément être fixes et figées comme auparavant, et il y aura une vraie interactivité entre le son et l’image. Pour l’instant on ne sait pas encore trop où on va, il reste du travail de ce côté-là, mais les outils ont été testés, et ça va beaucoup évoluer par rapport aux lives de Barb4ry et de Handle, pour lesquels on avait gardé le même format. On va franchir un cap sur ce point, avec de nouvelles techniques de projection. NUKE MAGAZINE | N°9 008 Brain Damage - Short Cuts Words by Martin / artwork by //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Short cuts est une référence plus ou moins directe au fameux Commercial album de The Residents (1980). A l’image du mythique groupe américain, Brain Damage développe ici une rélexion sur l’urgence, la frustration et l’intensité : tout devra être dit en un minimum de temps. Pour cela, aucun des 24 titres de ce projet ne dépassera la durée de deux minutes. Une orientation pour le moins atypique pour ce groupe, toujours estampillé electro-dub, même si la palette de styles représentés ici s’est encore élargie par rapport aux albums précédents. On passe progressivement d’un folk psychédélique floydien, à une sorte d’électro-techno minimale, via un trip-hop énigmatique, sans oublier le dub digital qui a contribué à faire la réputation du duo lors des deux premiers albums. Si une fois de plus, on retrouve Brain Damage là où on ne l’attendait pas, certains choix restent néanmoins constants, comme celui de préserver le côté cérébral et ambient des expérimentations studio, en opposition à l’énergie brute et sensorielle des concerts. Sur scène, les morceaux volontairement amputés de ce projet-zapping seront plus développés dans le temps... Brain Damage Short Cuts Sortie le 10 Mars Comme à son habitude, Brain Damage s’entoure également d’une pléiade d’invités et d’intervenants vocaux. A l’instar de leur précédent album, le «spoken word» est encore présent dans “Short Cuts” où se côtoient pas moins de sept langues. On retrouve l’«invité permanent», Black Sifichi, le Real Fake MC, leur ami Mohammed El Amraoui ou encore l’américain Giovanni Mark. On découvre également des artistes que le duo a croisé lors de ses récentes tournées dans les pays de l’Est comme Priest Maken (Joint Venture Sound system - Pologne), Asmir Sabic du groupe Vuneny (Bosnie). On note enfin la présence d’Angeline Bouille, chanteuse lyrique aux multiples facettes, et l’étonnante fraîcheur apportée par Lamija, fillette de 6 ans, native de Sarajevo. 009 NUKE MAGAZINE | N°9 Interview by opti Hello Brain Damage. Refaisons le point : depuis 1999, le projet enfile perles sur perles, partant d’un dub très teinté pour arriver aujourd’hui à un album difficile à qualifier. Heureux du parcours ? Et comment ! Déjà quatre albums, un maxi, deux compils de remixes, des centaines de dates, en France et à l’étranger, d’innombrables rencontres. Nous jouissons par ailleurs d’une telle liberté au sein de ce projet depuis près de 10 ans, que nous serions bien niais de nous en plaindre. J’en profite pour remercier tous ceux qui nous ont aidés de près ou de loin toutes ces années. Tous ceux qui nous ont fait confiance. Comme ‘Spoken Dub Manifesto’ le laissait supposer, votre univers musical s’est rempli de multiples sources sonores, alliant prises de son déviantes et traitement numériques. Il me semble même y avoir entendu le son d’une balle de ping pong... Nous continuons en effet de nous efforcer de soigner le côté personnel de nos sources. A défaut d’emprunter des samples à droite à gauche, nous jouons la plupart des instruments nous mêmes. Nous avons cependant fait une nouvelle fois appel à Roméo Monteiro, percussioniste plus qu’inventif. C’est lui qui par exemple, s’est permis d’ouvrir un piano, de poser des bouts de métaux sur les cordes, et d’y faire rouler, en effet, une balle de ping pong, tout en plaquant des accords sur les touches. Les sonorités obtenues sont d’une extrême richesse, et peu entendues, finalement. Autre exemple : nous avons enregistré le lancé nerveux d’une toupie « chantante » dans un bol tibétain. Le but étant d’obtenir des sonorités à la fois harmonieuses, et peu conventionnelles ! Je vous laisse imaginer le plaisir qu’on a pris à faire ce genre de choses. J’en parlerais des heures, mais… Les voix sont moins présentes ici que sur votre précédent projet, qui leur était plus ou moins dédié, mais tout aussi intenses. Comment se passent les rencontres et les sessions de travail avec des artistes aussi éloignés et différents ? Ce fût déjà le cas pour l’album précédent : il y a une histoire spécifique pour chaque collaboration. Dans ce cas, bon nombre de rencontres ont eu lieu quand nous étions sur la route, en particulier à l’étranger. L’une des séances les plus touchantes a été celle réalisée avec Lamija, fillette de six ans, à Sarajevo. La petite fût si étonnée d’entendre sa voix dans le casque qu’on lui a mis sur les oreilles, qu’elle s’est mise à parler dans le micro pendant un laps de temps relativement conséquent, avec une spontanéité et une fraîcheur plus que ravissantes. Finalement vous vous éloignez de plus en plus du dub classique. Quelles sont vos influences les plus importantes ? Le truc… c’est que … il faut bien l’avouer … nous écoutons de moins en moins de dub, et de musique electro de manière général. Je crois que … les machines, en particulier, commencent à nous lasser un tantinet, et nous revenons vers les choses plus « humaines » que nous apprécions avant même de commencer Brain Damage. Depuis un moment, nous écoutons principalement des groupes ou chanteurs de folk, parfois très “roots”, ou alors plus expérimentaux. Comment envisagez vous les versions issues de “Short Cuts” sur scène ? Aura-t-on toujours droit à un bon Brain Booster ? Les versions de “Short Cuts” seront évidement développées en concert,c’était l’un des buts du projet. Concernant la scène, je vais essayer d’être clair. Nous allons continuer à évoluer dans cette schyzophrénie qui nous pousse à faire des albums très calmes, et des concerts explosifs : Attendez vous à des avalanches de kicks et de basses énormes. Peut-être plus que jamais. Brain Booster ? Faut voir… Des projets dans les tuyaux ? Des tonnes ! Je n’en parle pas ici, parce que c’est un peu tôt… Le mot de la fin ? Il me semble qu’on va une nouvelle fois dire de cet album qu’il constitue un virage pour nous. Or, je crois que j’entends ça à chaque fois que nous faisons un truc, et ce quasiment depuis nos débuts ! Je crois que ces effets de surprise sont souvent dus à une série de choix de notre part ainsi qu’au fait que nos albums et nos lives soient si différents. A chaque fois, nous pouvons justifier ces choix et les assumer, mais ce n’est pas de tout repos. Pourtant, nous avons le sentiment que c’est bel et bien ce qui forme notre identité, même si je peux comprendre aisément que l’on peut s’y perdre parfois. Je pense vraiment que c’est ce qui fait que le projet est toujours vivant à l’heure actuelle. C’est très agréable enfin de nous suprendre nous même, et de ne pas savoir de quoi demain sera fait. NUKE MAGAZINE | N°9 010 R;ZatZ - Will We Cross The Line ? by Géronte photo by Gabrielle Culand / dubbed by opti //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// R;ZATZ est une artiste multicasquettes. Ingénieur du son du studio Jarring Effects, membre du trio Kinokik, productrice de titres avec Akufen (High Tone) ou Fisto (La 5ème Kolonne-...), elle aura pris du temps pour donner naissance à ce premier disque concept, aux allures de BO de film sombre et dramatique. R;Zatz a également profité de ce premier album pour inviter quelques amis rencontrés sur sa route ; -Carbon Copies (Picore), Takeshi Yoshimura (Azian Z), G Bart (Reverse Engineering)- pour produire cette chimère évasive, onirique, hors du temps et des modes. Au travers des différents intervenants vocaux, “Will we Cross the Line?” nous propose également un petit tour du monde. Les mots, qu’ils soient en arabe, japonais ou anglais résonnent comme autant de berceuses, pas si étrangères que ça à notre propre vécu. A la croisée du trip-hop synthétique («Nothing’s still something» feat Carbon Copies), abstract hip-hop ethnique («All communications are dead») ou électro breaké («Love to death»), R;Zatz nous livre sa vision de son monde, sombre et phobique. Une batterie sèche et froide constamment en rupture fait écho à un monde en recherche de sens, de gravité. Puis la musique se fait bruitiste pour être au plus proche de l’humain et de sa voix. Car le monde d’R;Zatz est résolument sans frontières. Au dos de ces images sonores se cache une réalisatrice à fleur de peau qui finalement après la mécanique des machines et les hurlements nous laisse accéder à une féminité touchante. Mais il ne s’agit sans doute que d’humanité. R;ZatZ Will We Cross The Line ? Sorti le 25 Fevrier NUKE MAGAZINE | N°9 011 Petite Interview entre filles by Mono & Val Tu es ingé son du studio Jarring Effects depuis 2002, comment as-tu rencontré l’équipe du label ? Quel a été ton parcours auparavant ? J’ai rencontré les gens du label par les High Tone. J’étais en formation de son quand Rico m’a proposé de développer le studio de Jarring Effects, et mes oreilles par la même occasion. Avant ça, j’étais étudiante en sciences humaines, mais j’avais déjà mon ordi pour faire de la musique et on organisait quelques soirées. Tu as travaillé avec beaucoup d’artistes en tant que technicienne, est ce que l’envie de réaliser ton propre album est récente ? Oui, elle est assez récente. Disons que ça fait dix ans que je bidouille dans ma chambre, et cela doit faire deux ans que je me suis dit « tiens si je faisais mon album ». Car il y a deux ans, j’ai commencé à faire de la scène seule et avec Kinokik, la confiance est venue. Du coup ma musique a pas mal évolué, savoir qu’on va la graver change vraiment la perception que l’on en a. Ton expérience d’ingé son t’a t-elle aidée pour la composition ? As tu été influencée par un album en particulier ? Oui, surtout que j’ai pu mixer mon album seule. Ça m’a aidée à structurer les morceaux, mais l’album aussi. Et puis j’ai appris le langage très rationnel de la musique : temps, notes, etc. Ca m’a aidée à recadrer un instinct un peu décalé... Tous les albums m’ont appris quelque chose, j’ai eu la chance de croiser de très bons musiciens (mais pas que...) dans plein de styles différents et même si ces styles ne me parlaient pas, il y avait à piocher dans tout, pareil pour les techniciens. La couleur dominante de l’album est assez sombre, orageuse et angoissante parfois, on sent pourtant que l’éclaircie est proche. Ce jeux de clair-obscur et de constrastes parfois violents était il conscient ou totalement spontané ? Les deux. Disons que le côté sombre est spontané, c’est ce que j’écoute, c’est ce que je fais le plus facilement. Mais avec un peu de recul, je n’avais pas envie d’être monolithe : j’avais envie d’une touche de douceur et de sérénité. J’avais surtout envie d’espoir, j’essaie d’être optimiste. Il y a plusieurs invités sur ce premier album, peux-tu nous parler d’eux ? T’être entourée de ces différents invités, était ce simplement un choix artistique, ou une sorte d’appui supplémentaire, une manière de te rassurer avant de franchir la ligne (...) ? Tout d’abord, il y a Akufen qui m’a aidée du premier jour de mon apprentissage jusqu’au moment des arrangements et des choix définitifs des morceaux. Pour les autres, ce sont tous des amis, certains rencontrés en studio. On peut retrouver G-Bart de Reverse, Paul et Mathieu de Kaly, Fab et Greg de High Tone, Fred de Fumuj, Marilou chanteuse indépendante, Carbon copies de Picore, Gabrielle de Kinokik, Takeshi de AzianZ , Sofiane de Jarring et bien sûr, Sopot. Il y a aussi Anna Bayle qui a peint la pochette de l’album, mise en forme par Carbon Copies. Je ne suis pas instrumentiste (un peu de synthé), j’ai de la chance d’être entourée et soutenue. Je crois de toute façon qu’on ne peut rien faire seule. Tu pars bientôt en tournée en France puis en Europe de l’Est, comment appréhendes tu ton live ? Quelle forme aura-t- il ? Sur scène je serai avec Takeshi Yoshimura, qui sera à la basse essentiellement, et aussi de temps en temps à la guitare et au chant. Les morceaux vont donc évoluer du fruit de cette collaboration. Et puis il y a Mathieu Jouffre qui fait de la vidéo. On me dit souvent que ma musique est «cinématique», c’est lui qui va en faire le film. Quoi de neuf au JFX Studio depuis le déménagement ? Quels sont les projets en cours et à venir ? Le déménagement a vraiment fait évoluer le studio, avant mobile ou dans une petite pièce, maintenant il a trois cabines de prises, une régie et surtout il est fixe. Donc il y a plus de projets, il tourne sans cesse, je suis très contente. Le prochain disque sera celui de Revo « artefacts », qui sort en mai sur le label. Ensuite on devrait accueillir des africains, puis Woodish Band de Lille et Lyaz de Roanne. Et en octobre, nos amis bosniens de Sopot reviennent. Ça nous permet de rencontrer des gens de tout horizon, tout en faisant les artistes du label : ça bouillonne. Enfin si ça vous intéresse, on a un blog: jarringeffects.net/jfxstudio avec photos, son et tout. Et le numéro est le 06 74 73 39 33, il y a de la disponibilité. Le milieu musical est assez masculin..., comment ça se passe au quotidien pour une grande nana comme toi ? Ce n’est pas simple, c’est sûr. Les techniciens que je côtoie me montrent une franche confiance, et souvent m’encouragent dans les moments de doute, je n’ai jamais ressenti de sexisme de leur part. Avec certains musiciens c’est différent, je sens parfois que l’on ne me fait pas confiance de la même manière, qu’il faut que je prouve plus. Si j’étais un homme je serais sûrement plus crédible. Des fois, c’est tout simplement désespérant. Mais mon milieu est relativement ouvert sur la place de la femme (Jarring continue à me faire confiance à mon poste) et puis j’ai suffisament de caractère pour continuer. Et je crois que nous les filles on appréhende les choses différemment et que dans le son on a plein de choses à apporter. Un coup de gueule ? Un coup de coeur ? Un coup de gueule : la place de la femme dans la société ici et maintenant, on refera un nuke spécial femmes pour en parler, non? Un coup de coeur : vraiment Jarring Effects, parce qu’on essaie de faire les choses autrement, d’avoir d’autres rapports, avec plus ou moins de réussite certes, mais toujours sincèrement. NUKE MAGAZINE | N°9 012 L’Oeuf Raide - Are You Eggsperienced ? by Stef photo by herveAll //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Sorti le 12 Novembre Depuis 2005 et « Dans le même panier », L’Oeuf Raide n’avait rien fixé sur support, hormis des contributions pour High Tone ou Le Peuple de L’Herbe entre autres. Chose faite avec ce troisième album. Comme d’habitude, on ne doit pas s’attendre à écouter une suite aux précédents opus mais bien le troisième carnet de voyage de Fred. C’est bien ce côté imprévisible et libre qui fait la force du bonhomme. “Are You eggsperienced ? “ se révèle dans le clin d’oeil à sir Jimi bien plus qu’au niveau du titre. De là à dire que cet album est psychédélique, il n’y a qu’un pas que certains pourront franchir allègrement. Il s’agit bien en tout cas d’une ouverture de laboratoire, fermé depuis longtemps au public, rempli de tubes à essai qui vont vous exploser à la tête, vous faire faire le yoyo entre downtempo léché et breaks puissants. Cello’s Stripping vient chatouiller notre oreille interne avec ses aigus-scalpels comme le très progressif Waving Feedback, distordu à souhait. Des univers sombres tels que Crack her hand...Naaat ou Panier de Crabe - où Fisto de Sofa So Good vient poser son flow percutant - à la légèreté funk de Meeting With A Funky Angel, cet album nous balade sur des montagnes russes. Des morceaux comme Swing Spasmodique, qui apparaît comme une respiration jazz, ou Uncut Daintiness, où Fred nous prouve que la dentelle ne vient pas que de Douvres ou de Calais mais de ses machines aussi, sont là pour le démontrer. L’Oeuf nous rappelle qu’il n’est pas venu de nulle part, mais bien du rock, en reprenant sa guitare pour envoyer un petit bijou 70’s avec dans le rôle du crooner, Eric Aldea de Zëro (From Beyond Graceland). Ce qui est certain dans cet album, où l’on passe d’une piste à l’autre du trip hop cinématique au breakbeat et à la jungle, c’est qu’il n’est pas possible de dire que l’on s’ennuie. Une nouvelle fois, L’Oeuf Raide nous offre un opus très riche en couleurs et styles, faisant fi de toute mode et de tout courant. C’est bien là sa véritable marque de fabrique. NUKE MAGAZINE | N°9 013 Interview by Lenfant Troisième album, qu’est ce que ça fait? On a enfin trouvé son identité? Sa marque de fabrique? Si oui, comment la définirais tu? Qu’est ce qu’on retrouve des deux autres, et qu’est ce qu’on ne retrouve surtout pas? Ben, ça fait toujours plaisir de sortir un nouveau disque, de voir comment les gens vont l’appréhender, c’est un moyen de faire entendre ce qu’on fait. Quant au live, c’est vraiment différent. Perso, je ne cherche pas à faire passer autant de finesses que sur disque. Sur scène, ce qui prime, c’est l’énergie, l’efficacité brute et l’échange qui peut en découler. Quand on produit un disque, on peut prendre le temps, essayer des tonnes de solutions avant d’en choisir une, se permettre tout ce qu’on veut parce que c’est « notre bébé ». En général, celui qui achète un disque ne l’écoute pas qu’une fois et c’est bien que tout ne soit pas découvert à la première écoute. Concernant mon identité, je pensais en fait déjà en avoir une ! Pour ce qui est de la définir, je dirais que c’est un genre de hiphop-triphopbreakbeat-mélodico-tendu. Pour être franc, je me fous de ce qui est marqué sur l’étiquette, disons que je fais ce qui me plaît. En tout cas je suis plutôt ouvert musicalement. Quant à la différence avec mes deux premiers albums, ils sont à la fois tous différents et tous pareils. Les morceaux viennent de notre état d’esprit au moment où l’on compose. Grosse nouveauté, tu as collaboré avec des chanteurs (Fisto de Sofa So Good et Eric Aldéa de Bastard et Zëro), pourquoi avoir attendu si longtemps ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi eux ? “Vorfreude ist die schönste freude”, j’apprends l’allemand en ce moment et toute occasion de réviser est bonne à prendre. En gros, ça veut dire que ce qui précède la joie est mieux que la joie elle-même, alors, c’est peut-être pour ça. Ça faisait un moment que j’avais envie de voix sur certains de mes morceaux. Avant d’attaquer les mixes de “Are you Eggsperienced ?”, j’avais branché une chanteuse dont je tairais le nom, et qui m’a mis un vent. Du coup, j’avais deux titres que j’aimais bien et qui se retrouvaient exclus du disque par manque de voix. Au moment où on mixait « Are You… », Eric était lui aussi chez nous en train de mixer l’album de Zëro. Je lui ai alors fait une proposition qu’il ne pouvait refuser : jouer à Elvis pendant ses récrés. Au passage, je suis particulièrement content parce que je suis très fan de Deity Guns et de Bästard. Quant à Fisto, on s’est rencontrés à la même période. J’étais allé voir une bonne amie à moi qui s’essaye à la scène (héhé), et qui était accompagnée ce soir là par le Stéphanois. J’en ai profité immédiatement et lui ai volé SON chanteur, qui a pondu un texte en deux jours... J’ai presque perdu une amie ce soir là, mais j’y gagnais un texte en français qui me plaît énormément. Comment l’Oeuf Raide compose t-il un album ? Dis moi tous tes secrets... Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secret. Pour faire rapide, je fais des morceaux quand ça me prend, et ceux que je préfère, je les mets sur un disque, c’est con hein ? Le dernier opus, par exemple, correspond à trois périodes distinctes de création. Mon instrument de prédilection est le sampler. Je passe des nuits à faire des samples, et j’adore ça, au point d’en faire qui ne me serviront jamais ! Sinon j’ai mon Nordlead et mon MS20, de la guitare, de la basse... Ca dépend de l’humeur. Si j’ai la flemme, je vais plutôt prendre une guitare ou faire des scratches que de me lancer dans la programmation du Clavia. Des collaborations, oui, hormis les deux pré-citées, des fidèles (Twelve), des rares (une cousine qui joue du violoncelle et que j’ai samplée dans tous les sens) et même une inespérée (le chanteur d’un des groupes les plus funky boss de la planète qui joue du sax sur « Meeting with a funky angel »…) On the road again avec papa tanguo charly ? Quelques dates à annoncer ? Un numéro à appeler en cas d’urgence? Le mieux pour se tenir au courant des dates, c’est d’aller voir sur mon myspace (même si c’est entre les mains de méchants maîtres du monde, ça reste pratique, mais c’est vrai qu’il est de meilleur goût de surfer sur myspace en buvant un café label Max Havelaar, ou d’avoir une pétition pro-Bové ouverte dans un autre onglet) ou sur le site de Jarring qui s’occupe du tour. Papa Tanguy Charlo, comme d’hab travaille ses petites images pour éblouir le public pendant que Carlos aux lumières nous éblouit nous. D’autres réponses à des questions imaginaires? Ok, alors qu’est-ce que je répondrais à notre cher président si suite à une altercation verbale à l’occasion d’une manifestation des artistes électro, il me lançait un « Oh p’tite tarlouze, descends si t’es un homme, allez dépêche, viens te friter » ? Ben, je sais pas… Mais putain, ça me ferait marrer qu’il se ridiculise à ce point. (quelque chose me dit qu’il va pas que nous faire rire…) NUKE MAGAZINE | N°9 014 Fumuj - The robot & the chinese shrimp by Géronte //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Le trio tourangeau avait suscité un enthousiasme peu commun avec “Monstrueuse Normalité”, leur premier album sorti en 2005. Un disque composite, véritable fusion côtoyant dub, trip-hop et rock, dont la singularité et l’audace avait provoqué une belle surprise. Deux ans après, Fumuj revient avec “The Robot And The Chinese Shrimp”. Matthieu au clavier, Pierre aka MC Miscellaneous au micro, sont venus renforcer la team, pour un résultat résolument énergique, où rock fusion et hip hop ont rarement fait aussi bon ménage. Un rouleau compresseur taillé pour le live, laissant une immense marge de manoeuvre au MC pour développer son flow accrocheur et acéré, soutenu par des textes tour à tour vindicatifs (We live in), NUKE poétiques 28/11/07(tic11:24 Page 1 toc tic toc), mais aussi festifs et funky à l’image des Beastie Boys. Ne cantonnons pas pour autant “The Robot and The Chinese Shrimp” à un simple brûlot où guitare et hip hop auraient trouvé un heureux compromis. Au delà de l’énergie évidente qui se dégage des onze morceaux, Fumuj continue comme à son habitude à composer des mélodies flamboyantes. « Full of entertainment » titre éblouisssant de beauté symphonique et de puissance rock pourrait être le fruit d’une rencontre incertaine entre Goran Bregovic et Ennio Morricone. “17 or 18 I guess” semble quant à lui possédé par une force obscure, mâtinée de cuivres et de guitares effervescentes. Laissez vous happer, puis cajoler et tentez d’attraper en plein vol ce projectile qui vous est lancé à pleine vitesse. WATCHA CLAN DIASPORA H I - F I A MEDITERRANEAN CARAVAN NU ALBUM OUT 17/03/08 Plongez-vous dans le monde de Fumuj, en empruntant cet itinéraire riche et étrange jalonné par ces onze titres. A la fin du voyage, peut-être aurez vous l’impression d’être enfin arrivés à l’essentiel... FUMUJ The Robot & The Chinese Shrimp Sortie le 24 Mars 2008 NUKE MAGAZINE | N°9 015 Interview by Mr Geronte Salut les gars, un petit retour en arrière sur votre jeune carrière ? Cinq ans ont passé depuis la formation de fumuj. Après le premier album sorti en 2005 et la tournée qui a suivi, deux autres personnes nous ont rejoints. On voulait notamment s’affranchir des séquences imposées et ainsi avoir plus de liberté sur scène. Mathieu s’occupe désormais des machines et MC Miscellaneous développe notre univers avec des mots… Avec cet album on a accentué ce qui existait dans Monstrueuse Normalité tout en nous dirigeant vers plus d’efficacité. The Robot and The Chinese Shrimp. Voilà un nom d’album bien mystérieux... Tout comme fumuj : Un contraste permanent entre l’électronique (the robot) et l’organique (the shrimp). On a toujours aimé le mélange des machines et des instruments. On sent que vous avez mis l’accent sur l’énergie, avec le duo basse batterie très en avant. Comment composez-vous au sein de Fumuj ? Le process de création n’a pas changé depuis nos débuts, les morceaux naissent de l’ordi. Le duo basse-batterie saute en effet à la figure à la première écoute parce qu’on a voulu que l’album dégage ce côté énergique et efficace. En revanche si vous l’écoutez en profondeur vous entendrez beaucoup de subtilités à discerner. La grosse différence avec ce disque vient du fait qu’on a décidé de se passer des séquences pour qu’ en concert, on puisse jouer les morceaux librement. Les titres, même les plus électroniques, ont été enregistrés en condition live. C’est ensuite qu’on a retravaillé les prises avec l’aide de Fred Norguet… L’album a été mixé par Fred et masterisé par Mike Marsh à l’exchange studio de Londres. Quelles tonalités ont-ils apporté dans l’identité finale de l’album ? Il faut préciser que Fred a aussi enregistré l’album. En fait ça faisait un moment qu’on voulait travailler avec lui. Il avait d’ailleurs mixé deux morceaux sur le premier album, ça nous paraissait donc logique de se tourner vers lui pour le second. C’est une personne de talent en qui on a eu confiance tout au long de la production. Quant à Mike Marsh, tout est parti de Romain qui a bossé indirectement pour lui dans le passé. Fort de cette expérience, on a décidé de lui confier le mix de Fred Norguet dont on était particulièrement content. La grande force de ces gens là réside dans le fait qu’ils utilisent leur énorme talent pour nous pousser plus loin … toujours plus loin et dans le bon sens ! L’arrivée de MC Miscellaneous donne une touche Hip Hop évidente à certains titres. Comment s’est faite la rencontre et l’intégration de ce nouvel artiste au sein de Fumuj ? Fred notre bassiste, joue aussi dans d’autres groupes. Il a rencontré Miscellaneous lors d’une répèt et il a flashé. On a alors organisé une rencontre et tout s’est fait vite : quelques jams, quelques bières et tout a collé sans vraiment qu’on se pose de questions. A la manière d’Andree, (rencontré via myspace et qui pose sur Full of Entertainment). Tout naturellement, Miscellaneous a pris place au sein du groupe et le résultat est là. Les textes sont assez vindicatifs, plutôt clairs quant au message politique... Certains textes sont actuels, caustiques, d’autres plus poétiques (tic toc tic toc). D’ailleurs si vous écoutez les paroles vous verrez que l’on ne prend pas de position : c’est plus un constat et il faut reconnaître que le monde actuel est bien étrange ! (We Live In) Les paroles sont d’ailleurs disponibles sur notre site : fumuj.free.fr Votre musique se nourrit de multiples influences, quels sont les groupes qui vous ont marqués ? D’une manière générale on est fans du mouvement fusion et hip hop des années 90 (RATM, Cypress Hill, Fishbone, P-Funk...) Dernièrement le ALIVE2007 des Daft Punk nous a bien scotchés, ou encore Edan, EYEDEA, Big Pun, jedi mind tricks… Depuis l’enregistrement de votre premier album au JFX Studio, vous êtes restés plutôt proches du crew lyonnais. Nous avons passé cinq semaines en 2003 dans le premier studio de Jarring Effects. On a même vécu la finalisation de la cabine de prises batterie et la pose de la console ! Les gens de Jarring passaient régulièrement pour faire des petits coucous ou nous préparer de petites réjouissances culinaires. On logeait juste au dessus du studio, dans les premiers locaux de JFX rue Adamoli. Forcément, ça crée des liens. Je trépigne d’impatience à l’idée de vous revoir sur scène. Comment envisagez vous ce tout nouveau set ? On est actuellement en résidence, on travaille dur et on l’envisage plutôt bien… Tout est basé sur l’énergie et l’efficacité. Qu’est ce que vous faîtes pour les vacances ? Rien de prévu pour le moment à part trainer dans les bars… vous pouvez suggérer des idées sur notre myspace. www.myspace.com/fumuj 016 NUKE MAGAZINE | N°9 B R OAD WAY - Enter the automaton by Clara & Mono //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Après la très belle aventure avec le side-project The John Venture, rencontre improbable entre «le folk postmoderne d’Angil et l’electronica hybride de B R OAD WAY», concrétisée par un album éponyme (sorti en octobre 2006) acclamé par la presse (Inrockuptibles, France Inter, Arte, Magic, etc.) et une tournée de plus de trente dates (France, Suisse et Italie avec Sole, El-P, Beat Assaillant,...), le quatuor stéphanois B R OAD WAY a retrouvé la route du studio pour nous livrer “Enter The Automaton”, son deuxième album. Succédant au très ambiant “06:06 am” sorti en juin 2005, ce deuxième album marque un virage certain pour B R OAD WAY. On gardait le souvenir d’un groupe flirtant avec l’electronica de Boards of Canada, avec des mélodies, certes, mais très rarement au premier rang... une vision de la pop à l’école de My Bloody Valentine en quelque sorte... En entrant dans leur automate, on (re)découvre un groupe dans le vrai sens du terme, où les machines cèdent la place au chant, au piano, aux guitares ou encore à la contrebasse. Cet album pourrait d’ailleurs trouver sa place dans l’écurie Anticon, avec une influence certaine de groupes comme le Velvet Underground, Radiohead ou Sigur Ros. Son univers alterne entre un côté intimiste et mélancolique («Automatons», «Letters in Hearts») et un aspect plus frontal et énergique («Stop Motion», «High Treason»). Quant à la vidéo, elle suit également et tout naturellement l’évolution des trois musiciens, se concrétisant notamment par l’intégration de la couleur et d’un jeu plus rythmique, précipitant l’auditeur dans une alternance de sensations diverses, de l’euphorie à la mélancolie... Fidèles à leur univers cinématographique développé sur “06:06am” tout en faisant une plus large place à leurs influences pop (instruments acoustiques, chant), les membres de B R OAD WAY nous convient à une nouvelle odyssée sur des terres encore inexplorées. Gageons qu’à l’instar de The John Venture, ce voyage ne vous laissera pas indemne… Tout comme leur projet - présenté les 5, 6 et 7 mai, en plein air, place Jean Cocteau à Saint-Etienne - où B R OAD WAY après 1 mois de travail commun avec les comédiens du théâtre la Enter The Automaton Comédie de Saint-Etienne, les 4 musiciens de B R OAD WAY joueront une Sortie le 07 Avril 2008 création musicale en direct, mis en scène par Jean-Claude Berutti. NUKE MAGAZINE | N°9 017 Interview by opti Salut B R OAD WAY, une petite présentation pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ? Jan : Hello, B R OAD WAY est né en 2003 suite à une rencontre à la Fabrique (lieu de résidence pluri-culturel) entre FABB (voix), JAN (machines), GIO (platines) et VJ Raize (vidéo), notre 1er album “06:06 am” est sorti en juin 2005 et après quelques expérimentations nous sortons notre 2ème album “Enter The Automaton” en avril prochain avec un format plus pop et plus acoustique que le précédent... Vous avez eu un parcours assez particulier entre votre premier album et Enter The Automaton (John Venture, Deschannel, etc...), en quoi cela a-t-il influencé son écriture ? Jan :En fait pas mal de titres étaient écrits avant l’expérience de John Venture, pour les autres morceaux l’influence a été de travailler avec plus d’intervenants (trombones, contrebasse...) ce qu’on ne faisait pas avant... quant au magnifique album de Deschannel “They Know Nothing, They Recite...”, on le sort sur notre label “6am”, d’ailleurs quelques surprises sont à venir avec cet artiste, collectif oblige !!!!!!!!!! B R OAD WAY c’est bien sur disque mais c’est superbe en live. Parlez-nous un peu de l’aspect scénique du projet. Jan :Oui on joue beaucoup sur la frustration sur disque, le fait de faire monter couche par couche sans jamais faire exploser le truc, en live on peut se permettre de se faire plaisir à se laisser aller... de plus c’est autre chose de découvrir les videos de Vj Raize sur écran en live que sur une petite télé en DVD ... Gio : Je rajouterais que sur scène, on a un fonctionnement plus Live, forcément, mais du coup beaucoup plus proche de celui d’un groupe de rock. Depuis le début de cette aventure, nous travaillons vraiment à trouver techniquement le moyen d’être le plus libre possible et ainsi de moins dépendre de la rigidité qu’imposent les machines... ça nous permet d’avoir la possibilité de faire des concerts différents à chaque fois, de passer plus de temps sur telle ou telle partie, ou d’avoir des temps d’improvisation. Il s’agit toujours d’une expérience unique, tant pour nous que pour le public, et ce en fonction de l’ambiance, de la scène, et des gens qui sont là ... Cette musique est vraiment personnelle, on y sent des clins d’oeil extrêmement variés, allant de la pop de Radiohead aux expérimentations de Stochausen. Qu’est-ce qui vous influence vraiment ? Jan : Tout nous influence, on vient tous les quatre d’univers très differents alors effectivement ça passe de Radiohead à Stockhausen en passant par Anticon et K records... A part la variété française tout est intéressant musicalement... Une des particularités de B R OAD WAY est l’absence de batterie sur scène, comment palliez-vous cette absence ? Jan : Eh bien non on ne pallie plus l’absence d’un batteur, en fait j’etais batteur avant de toucher aux machines, on n’avait pas utilisé la batterie sur le 1er album car on voulait explorer des territoires inconnus, on y revient de manière post rock, on pourrait presque dire post electro, du coup on ne se prive plus d’une rythmique jouée live mais on a toujours nos quelques rythmiques bidouillées à partir de craquements de jacks, de bugs de dvd, etc. Comment fonctionne votre processus d’écriture ? Jan : J’amène la base et on bosse tous ensemble comme un groupe de rock, même la video est faite au local de répète... Toutes les bases de compo du premier album étaient sur machines, sur le deuxième toutes les bases viennent d’instruments acoustiques (piano, guitare...) les machines ne sont là que pour l’arrangement, ce qui explique cette telle difference entre les deux albums... La video tient un grand rôle dans vos productions, autant que dans vos prestations scéniques. Comment en êtes-vous arrivés à attribuer cet espace aux images ? Jan : VJ Raize considère vraiment la vidéo comme un instrument de musique et comme je te disais on compose tous ensemble, ça serait enlever le guitariste à un groupe de rock s’ il ne faisait pas partie de nos productions et prestations... Vj Raize : On aime apporter une lecture visuelle à la musique de B R OAD WAY. Vos projets préferés du moment ? Jan : THEE MORE SHALLOWS sans hésiter dernière sortie Anticon et ouais j’crois qu’ c’est tout sinon j’vais t’parler des années 70... Le mot de la fin ? VJ Raize : Télécharger c’est découvrir, acheter c’est soutenir (ça doir devenir une philosophie de vie si on veut une diversité culturelle dans ce pays) >>> cd1d.com 018 NUKE MAGAZINE | N°9 Von Magnet - Ni prédateur, ni proie by Türb & Reverend Coconut //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Depuis septembre 2007, le catalogue Jarring Effects se tourne résolument vers l’international et la réhabilitation discographique de certains projets passionnants que ce soit l’electro/ethnique de Filastine repéré à l’étranger par DJ Rupture , le hip-hop singulier des artistes sud-africains du label African Dope ou « Stealth » le nouvel album du mythique Scorn. C’est sur cette lancée que nous sortons le 19 mai prochain « Ni prédateur, ni proie » le nouveau et 11ème joyaux de Von Magnet, collectif français à géométrie variable fondé autour de Phil Von et Flore qui produit un son à la croisée de l’électro, de l’indus, et des musiques orientales ou flamenco et exerce son art scénique pluridisciplinaire à travers le monde depuis 1985. Von Magnet se considère plutôt comme une troupe d’artistes Cyber-gitans qu’un simple groupe de musique. En effet, ses membres portent une philosophie d’entité nomade, développent systématiquement une continuité conceptuelle entre la création d’un disque et le spectacle s’y associant et intègrent toujours la cohabitation des langages comme fondamentaux de leurs prestations scéniques (langage musical, théâtral, chorégraphique et visuel). Après s’être autoproclamé de style « Electroflamenco » dès la fin des années 80 en faisant la synthèse entre l’utilisation des échantillonneurs et l’expression rythmique et corporelle du flamenco, Von Magnet va jongler d’albums passionnants en créations scéniques thématiques durant toute la décennie 90 avec entre autre « Computador », « La Centrale Magnétique », « Cosmogonia », « El Grito », « Mezclador » ou le plus récent et Soufi « El Planeta ». C’est à cette période que la famille Von Magnet grandit avec les apports de producteur de Norscq (moitié du duo iconoclaste Superstoned signée chez Jarring Effects pour un maxi en 2003), la sensibilité rythmique de Mimetic, les incursions acoustiques de Sigmoon (multi-instrumentiste entre autre soufi), Frank Dematteis (virtuose violoniste) ou Sabine Van Den Oever (guitare flamenco) et les visuels de Servovalve. Après «De l’aimant », dernier album sorti en 2005, significatif de leurs premiers amours électro flamenco et faisant écho au premier opus « El Sexo Surealista » sorti en 1987, Von Magnet (dont le line up actuel est Phil Von, Flore Magnet, Def et Mimetic) se love à présent dans la noirceur langoureuse de « Ni prédateur ni proie ». La tragédie sensuelle fait place à la tragédie humaine entre orient et occident. Au coeur de la tourmente se mêlent percussions massives (avec l’intervention magistrale des Gnawas de Fès) et nappes lynchiennes nimbées de drames cinématiques. Les voies profondes de Phil Von et Flore Magnet , adorateurs des mots et du langage, nous emmènent encore une fois vers la dualité de l’être, l’âme soumise et indomptable, puisque nous ne sommes victimes que de nous mêmes. Ce dernier opus plus obscur que les précédents assume toute son essence entre les mains alchimistes de Norscq (production, mix) pour un résultat incroyable qui laisse présager d’une version live tout simplement hors-normes. L’occasion rêvée de revenir avec son fondateur, Phil Von, sur l’épopée Von Magnet, la genèse de « Ni prédateur, ni proie » et ce que nous réserve la troupe sur scène pour les mois à venir… “Ni prédateur ni proie” / Sortie le 19 Mai NUKE MAGAZINE | N°9 019 Interview Déjà 23 ans que l’entité Von Magnet déploie son art total à travers le monde. Comment perçois-tu ces années de création et de spectacle? Le projet Von Magnet fut d’abord une nécessité vitale ou la mise en chair d’un rêve en attente de matérialisation. Depuis son lancement, il s’est construit pierre par pierre comme une aventure humaine au long cours qui colle à la peau ou l’identité de plusieurs existences. Bien que pressés souvent par l’urgence de création, nous avions ce sentiment d’être embarqués dans un voyage sur le long terme. Il fallait poursuivre inlassablement une quête erratique dont chaque épisode peint un reflet de nos vies, rencontres, voyages, passions. Chaque histoire, album ou spectacle est un espace temps particulier à la fois en phase avec le monde et nos désirs. Aujourd’hui pas de nostalgie, pas de passéisme ; nous contemplons le chemin parcouru comme un magnifique mélange d’humanités, une continuelle prise de risques et une humble tentative artistique parallèle hors des circuits marchands et des recettes stylistiques. Votre nouvel album “Ni Prédateur, Ni Proie” semble s’intéresser au déchirement contemporain entre les cultures orientales et occidentales, peuxtu nous en dire un peu plus sur sa genèse et les motivations à la base de cette thématique? Je crois que nous sommes tout simplement (et heureusement) encore et toujours des êtres sensibles, nous pleurons ou ressentons de la rage lorsque nous apprenons quotidiennement que des attentats sont commis ou que des femmes ou des enfants sont abattus par les conflits empiriquement envenimés de vengeance. Nous ne souhaitons pas tiédir d’indifférence. Ces évènements, même banalisés froidement par les médias, nous touchent profondément. Le problème Moyen Oriental bien sûr parait totalement inextricable, mais nous sommes persuadés que ce qui se passe là-bas a des répercussions sur notre petit monde Occidental surprotégé et choyé et que nous devons en assumer une partie des responsabilités – historiquement et politiquement. Nous réagissons à notre manière, avec le filtre du miroir poétique, d’un regard peut-être totalement inutile mais brûlant et sincère. Nous avions écrit un texte sur l’album “Mezclador” intitulé “ Ni Prédateur Ni Proie” et ce titre avec ce qu’il insinue ou suggère ne cesse depuis de nous poursuivre. Au delà de l’écran “guerre de religions” - qui n’est que la partie “promotionnelle” du problème Nord/Sud - comment se positionner aujourd’hui dans un monde où tout nous dicte de choisir un camp ? Un monde masculin qui élimine les faibles et sépare brutalement les différences. C’est là le thème de cet album. Ce nouvel album semble encore plus industriel, oriental et tribal dans les sonorités. Peux-tu nous parler de sa mise en oeuvre au niveau des compositions ainsi que des sessions studio en compagnie de votre fidèle producteur Norscq ? En effet le thème abordé est “grave” et nous devions le cristalliser autour d’un concept musical clair et fort. Nous voulions des rythmes implacables qui privilégient l’utilisation de percussions orientales mais aussi “forcer” la cohabitation de cet univers avec des samples symphoniques, une acidité industrielle et une âpreté de discours. Ici respirent ensemble le propre et le sale, le doux et le brutal, l’intellect et l’animal… le prédateur et la proie. Nous avions cette vision d’un disque dangereux comme si l’on dansait sur un champ de mines. Avec Flore nous imaginions cette fois peu de nos propres voix chantées - afin d’éviter le pathos ou l’illustration émotionnelle - mais plutôt la mise en exergue de personnages cinématographiques, de tensions ou contrastes et de flux de sensations. Une actrice turque et un musicien kurde avec qui nous avons travaillé à Izmit ont participé directement ou indirectement à deux titres. Norscq a tout de suite adhéré au projet du disque et a apprécié les compositions. Nous comptions sur son jugement et son regard acéré afin d’infliger “an edge”, re-sculpter et radicaliser nos morceaux lors de la phase du mixage. Depuis toujours, au-delà d’un simple groupe, Von Magnet préfère l’idée de troupe et de collectif dont les membres habitent parfois très loin les Von Magnet préfère l’idée de troupe et de collectif dont les membres habitent parfois très loin les uns des autres? Comment parvenez-vous à faire exister le projet sous cette forme? Quels avantages et difficultés peut-on trouver dans ce cas de figure? La difficulté est de travailler par salves avec des interruptions, il est difficile de soutenir une continuité et peut-être dans ce sens sommes nous moins productifs. Le côté positif est que chacun de nous s’échappe dans ses propres diversions ou aventures artistiques en solitaire ou avec d’autres compagnies, ce qui enrichit inévitablement les retrouvailles, intensifie la force de notre relation et de notre collaboration. Pour ses créations live, Von Magnet nous gratifie de spectacles exceptionnels qui combinent intelligemment musique, poésie, chorégraphies amplifiées, scénographie et vidéo.Que nous réservent cette fois-ci les déclinaisons live de “Ni Prédateur Ni Proie” ? Nous essayons souvent de remettre en question le rapport frontal entre la scène et le public, de le réinventer à notre manière afin de servir l’idée de notre performance. Notre projet scènographique pour Ni Prédateur Ni Proie est limpide mais extrême, il parle de “murs” et de “failles” ainsi nous coupons la salle et séparons arbitrairement le public. Nous utilisons un double système vidéo en transparence; la vidéo étant à la fois une source cinématographique et un générateur de présence insoupçonnable comme un autre miroir. Le mode du spectacle est délibérément théâtral, déstabilisant ainsi les repères codifiés du “concert”. Toutefois par soucis de flexibilité nous prévoyons de mettre en œuvre une version de Ni Prédateur Ni Proie purement concert qui nous permettra de jouer dans les lieux peu susceptibles d’accueillir la version performance. Le mot de la fin ? Il n’y a pas de solution au désir de vivre l’absolu, à part tuer ce désir ou être tué par lui NUKE MAGAZINE | N°9 020 Karlit&Kabok Musik d’ascenceur pour kages d’eskalier by Thomas Prian //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Quelques années après leur formation, Karlit et Kabok ont déjà écumé les scènes de la plupart des salles de la région lyonnaise et de certains des meilleurs festivals en France (Festival De Marne, Garorock, Les Authentiks, etc). Les morceaux diffusés sur leur site ont circulé sur le net comme une traînée de poudre, l’anecdote les a même amenés sur la page d’accueil de Dailymotion et dans les chroniques du magazine Entrevue ! Dire que ce premier album est attendu semble donc inutile pour tous ceux qui ont croisé leur début de route, et la bonne nouvelle c’est que le disque est une bombe à la hauteur de ce que tout le monde attendait ! L’arme atomique de Karlit&Kabok, c’est un sens de la formule qui tue et un humour hardcore d’un impact immédiat. Parvenant systématiquement à être hilarants en trois phrases, voire en trois mots, ces deux agitateurs en profitent pour tout destroyer autour d’eux, des teufeurs aux flics en passant par leurs propres copines. Ainsi, leur premier disque regorge de tubes en puissance, dignes des influences que l’on reconnaît chez le duo, telles que les Svinkels, ou Stupelip... Mais les Karlit&Kabok ont d’autres balles dans le chargeur, et savent être sérieux et réalistes en s’armant de quelques chansons moins rigolardes, douces et amères, où leurs formules acérées décrivent une société malgré tout déprimante et inquiétante, qui exclut toujours une bonne partie de sa jeunesse. Mais attention, ils n’en oublient pas pour autant de railler allègrement les glandeurs en galère perpétuelle, à qui ils souhaitent de tout leur coeur «une petite vie réglo, et peut-être même un jour, gagner au Banco». Comme quoi ces deux trublions sont probablement de vrais punks qui ne s’enferment pas pour autant dans un cliché mille fois déjà vu. C’est aussi là l’originalité de Karlit&Kabok, cette rare dérision, qui fait un bien fou, .... et qui donne l’impression qu’on attendait ce disque depuis des années. Karlit&Kabok Musik D’ascenceur pour Kages d’Eskalier Sortie le 07 Avril 2008 NUKE MAGAZINE | N°9 021 Interview Kroisée by Aurelie L’idée est simple : deux protagonistes, Karlit, jeune éphèbe de 28 ans, chômeur de profession, hétéroseksuel, célibataire, spécialisé dans le kri, le chant, le rap et l’ironie notamment sur sa vie d’okxidental white trash. Kabok, gentleman ekstraordinaire de 29 ans, oteur otodidakt, otonome ,ostensiblement athé, orthographikement otiste ,outrageuzment open-minded, doté d’une vision ophtalmologikement oblik donk otomatikement optimale. La kestion est simple aussi : « keskil peuvent bien penser d’eux, de leur groupe et de leur gloire naissante ? » L’interview se passe donk entre eux deux, l’un pose une kestion à l’autre et inversement. Soyez prêts!... //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// KABOK : Keskiki? Komment fafa ? KaRLiT : Ca fafa kofi kofa. KaRLiT : C ki karlit, c ki kabok, c koi c surnoms? KABOK : C’est moi! avek un pote... Et on choizit pas ses surnoms!! KABOK : Ki c’est k’ékrit les lyrikx? KaRLiT : J’ai envie de te dire ça dépend. Autant des fois, c’est moi, autant des fois c’est l’autre. Personnellement, j’ai un moyen mnémoteknik imparable: kan ça rime bokou, c’est pas mwa. KaRLiT : Ki c’est ki fait les instrus? KABOK : Alors, c’est dingue ke tu m’poses cette kestion paskeu j’en ai aukune idée. Entooka c’est pas moi, j’te promets... Ca m’regarde pas toutes ces histoires!... KABOK : Komment tu définirais le son K&K? KaRLiT : Si t’ékoutes bien l’album, tu verras ke dans la chanson 7, ça dit “un style korosik, un son à la tetris, au mikro kom un trizomik overdozé”. Bah c’est un peu ça. Mais pas ke. KaRLiT : - Keske c’est pour toi “envoyer du gros”? KABOK : J’kroi k’c’est avant tout un état d’esprit, une remise en kestion permanente, une perpétuelle recherche de fraicheur dans l’unik but de s’faire plaisir... C’est ça k’est bon! Après, si les gens kiffent... on est refait! Ceci dit, si tu m’avais demandé: “c’est koi pour toi être assureur militant? t’aurais obtenu exaktement la même réponse... KABOK : Koncernant vos chansons, j’ai envie de te demander: “Pourkoi les gens ki aiment sont-ils toujours un peu les mêmes?” ou pas? KaRLiT : J’kroi k’c’est avant tout un état d’esprit, une remise en kestion permanente, une perpétuelle recherche de fraicheur dans l’unik but de s’faire plaisir... ou pas? KaRLiT : Est-ce ke par hazard tu trouverais pas ke kom titre d’album, “MusikD’Ascenceu rPourKagesD’Eskalier” c’est kan mème pas mal niveau kompromis entre“VautMie uxEnRireKeS’EnFoutre” et “KoncertoPourDétraqués” KABOK : Sincèrement? Grave! D’autant plus ke c’est Samy (le WebMastaKilla) ki a trouvé le titre, c’est donk un oeil extérieur et pour le koup c’est bien vu! Kom dirait JeanJean (l’ingé son): “c’est impekable!” Ou kom dirai Dj Toosharien: “C’est rien d’le dire!” Ou kom dirai, avek un enthousiasme non dissimulé, Nestor Kéa notre nouveau Dj ”Pourkoi pas?” KABOK : Ca a kommencé komment et kan et pourkoi k&k? (c’est ça ki veulent savoir les gens!! le reste y s’en branle!) KaRLiT : En fait on avait tenté plusieurs fois de faire un groupe rock (genre un peu rock fusion), mais faut un batteur, un mek à la guitare puis à la basse, faut un lokal... ça fait un peu bokou au niveau logistik (faut un agenda, un stylo, une mémoire...). Mais un jour, j’ai su me servir d’un sékenceur. Et là, c’est le drame. KaRLiT : Tu cherches kekchoz? KABOK : Oui je recherche de la chaleur humaine, paskeu pour moi cette aventure musikale c’est avant tout des renkontres...pardon j’m’égare un peu, eskeu tu pourrais m’indiker “L’Orifice du Tourisme” ? KABOK : Sinon si t’étais un fruit ou un légume tu serais plutôt goofy ou regular? (tapadétaz?) KaRLiT : PTDR ! J’me LOL dessus!!! Si on te demande, tu diras k’t’en sais rien. NUKE MAGAZINE | N°9 022 REVO - Artefacts/.. by Mr Géronte & Réverend Coconut //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Depuis deux ans, Revo irradie le grand ouest de ses bombes sonores. De nombreux concerts qui ont permis aux deux potes Morlaisiens de peaufiner leur art, une fusion géniale et sans concession d’électronique et de guitares acérées qu’ils figent enfin sur un premier album, le biennommé « Artefacts/... ». Un album qui brouille les pistes et brise les conventions. En franc-tireur de l’electro et du rock, le duo recherche, expérimente et déstabilise l’auditeur, confrontant ambiances électroniques subtiles et ombrageuses, à des montées en puissance vertigineuses sur fond de guitares noise. De fait, on ne sait plus trop où est le rock, où est l’electro dans « ArteFacts/... », et alors? Bafouant les conventions établies, les 12 morceaux alambiqués et narratifs dévoilent au fur et à mesure la bande son d’une série noire futuriste. Dès les trois premiers titres, la navette « Artefacts/... » propulse l’auditeur dans les méandres d’une électronique ciselée et tendue traversée d’éclairs de guitares et de boucles de synthé météorites («mcmlxxx» «wire» «evil raid») Les secousses opèrent sans relâche jusqu’à l’atterrissage sur une contrée post-industrielle fascinante et inquiétante plantant le décor de la seconde partie de l’album. Plus qu’un simple groupe electro-rock, Revo s’intéresse à la narration. Sa musique pourtant instrumentale, ne peut se départir d’images et de sensations, ce qui la rend si nécessaire et précieuse. Ce brillant premier essai nous rappelle combien le sens, l’émotion et la profondeur sont des données indispensables à la survie d’un disque sur la longueur... C’est aussi par ses concerts que Revo s’est fait connaître. Sur scène, le duo machine/ guitare livre un set intense, télescope le public et déroule le scénario d’un voyage sonique entêtant. Le duo prépare d’ailleurs une tournée en compagnie des angevins de IDEM et des bretons de HortenV3 pour le second semestre 2008 à ne rater sous aucun prétexte. Vous pourrez constater la déflagration sonore dont est capable de faire preuve l’intrépide duo. Avec tous ces projets sur le feu, il était grand temps de s’entretenir avec Gaëtan et Mario, les deux protagonistes, géniteurs de la bête Revo. REVO Artefacts/.. Sortie le 05 Mai 2008 NUKE MAGAZINE | N°9 023 Interview by opti //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Bonjour Revo, merci d’être venus de si loin. Pouvezvous nous présenter le projet et son parcours jusqu’ici? Salut, donc ça fait deux ans qu’on existe environ, et un peu plus d’un an qu’on tourne... On vient du Finistère, du coup nos dates sont jusqu’à présent dans le grand ouest... C’est un duo guitare/machine. Qualifier notre style musical nous paraît difficile, mais pour aller au plus simple, on peut parler d’électro/ noise/8bits... Comment s’est passée la rencontre avec Jarring ? On connaissait déjà Jarring et les groupes qu’il représentait depuis un bon bout de temps... Après avoir enregistré notre démo, on a décidé de l’envoyer au bureau... On s’est dit qu’on avait rien à perdre, mais on n’y croyait pas vraiment...Par la suite on leur a proposé de venir nous voir à “Astropolis” en Août dernier et ils ont accepté, du coup ils nous ont programmés sur le “Riddim Collision”. Pour ce premier album, votre univers musical est très cohérent. Etait-ce conscient ou est-ce un instantané d’une période dans la vie du groupe ? Dans un premier temps on a commencé par des sons très ambient, on ne pensait pas vraiment monter sur scène avec ce projet. Ensuite le style a évolué sans vraiment de ligne directrice, et on est arrivé à ce résultat. D’ailleurs ce premier album est un concentré des diverses étapes de notre évolution... Comment composez-vous vos morceaux ? C’est en général des idées qui viennent en tête (des riffs, des sons) qu’on retranscrit au mieux par le biais de notre séquenceur. A partir de là la structure globale se réalise très rapidement. Ensuite on pose “délicatement” (héhé...) la guitare, et au final on peaufine le tout en enlevant ou ajoutant des sons, breaks etc... Quelles sont vos influences, musicales ou autres ? Elles sont assez diverses... On vient à l’origine de la scène “noise”... du coup on a gardé ces vieilles influences comme “Sonic Youth”,”Blonde Red Head”au premier rang .On a écouté beaucoup de groupes comme “Refused” “Tool”, “Deftones”, “The jesus Lizard” etc..Finalement ça fait “peu” de temps qu’on écoute de l’électro, mais des artistes comme “Aphex Twin”,”Squarepusher”,”Amon Tobin” ou “Boards of Canada” nous ont convaicu de passer aux machines. Le cinéma aussi nous influence pas mal... Autrement un bruit de marteaupiqueur ou d’un pigeon qui braille peut très bien nous lancer sur un riff... Enfin des guitares brutes dans l’electro ! Avec des groupes comme Battles ou EZ3kiel, on sent le retour à une guitare très rock autour de structures électroniques. Qu’en pensez-vous ? Cool!!! Ca fait du bien de sentir des bonnes grattes ; sans sentir un retour en arrière, sans que ce soit un “revival” POP comme on peut en subir tous les jours à la radio ou en soirée. Battles propose vraiment quelque chose de différent et d’assez unique en son genre...On adore. En live, les morceaux se réinventent, le son évolue et s’accompagne de vidéos assez particulières. Ditesnous en plus. En effet, en live le son peut devenir assez “sauvage”, les vidéos sont, c’est vrai, particulières.On démarre avec quelque chose de plutôt contemplatif (plans fixes, paysages, etc...) et ensuite, l’ambiance se corse... Les vidéos deviennent plus étranges (des prises de sang, des zombies)...La particularité de ces vidéos c’est que ce sont vraiment des clips, des réalisations “maison”. On ne parle pas de VJing. La tournée s’annonce bien. Parlez-nous de l’équipe qui vous entoure. Oui...On devrait être sur pas mal de festivals cet été, c’est cool, on va retrouver la scène, ça nous manque déjà.Sinon l’équipe se compose de Flo qui est notre ingé son... Frank O est notre réalisateur vidéo, Guillaume aux lights et Aurore pour le Booking. De quelles productions Jarring vous sentez-vous le plus proche ? EZ3kiel, leur univers nous parle beaucoup, ça peut se sentir quelques fois dans REVO...Ils nous ont beaucoup marqués. Pour leurs rythmiques et leur son, Interlope nous a pas mal influencé aussi Votre pire souvenir ? Le mot de la fin ? Un concert pour une soirée étudiante “Médecine”... C’est des fous. Le thème c’était S/M (???), on faisait encore des morceaux “Ambient”... Au bout de 3 tracks, il nous ont demandé d’arrêter pour mettre un bon vieux Michel Sardou... Brrrrr!!! Le mot de la fin... Enfin! 024 NUKE MAGAZINE | N°9 South Africa News & Feedback by Mr Géronte //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// PLAYDOE Nous sortions Cape Town Beats il y a tout juste 5 mois, coffret regroupant deux albums du producteur Sibot et un sampler concocté par nos soins. L’accueil de cette initiative a été plutôt chaleureuse à en croire les belles chroniques tombées ça et là dans la presse, les nombreuses playlists radios et de certains dj’s reconnus comme Amon Tobin, Ghislain Poirier, ou Mary Anne Hobbs (BBC). Côté public, les concerts mémorables de Sibot et Spoek au Festival Riddim Collision, à La Java (Paris) et aux quatre coins de la France, ont mis tout le monde d’accord, démontrant au public hexagonal que ces énergumènes étaient autant à l’aise en studio que sur scène. Fort de ce premier succès, c’est tout logiquement que Jarring Effects sortira en avril prochain le premier Maxi Vinyle de Playdoe, projet réunissant Sibot et Spoek Mathambo. Le happy duo fluo break hop sera d’ailleurs ce printemps en France pour enflammer les Dancefloor, avec en ligne de mire un passage attendu au Festival « Nuits Sonores » aux côtés de Dj Krush, Cut Chemist et Antipop Consortium, rien que ça ! Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Ben Sharpa planche quant à lui sur son nouvel album. Déjà présent sur la compile Cape Town Beats avec le vénéneux « into the black », le jeune MC de Johanesburg « qui monte » en Afrique du Sud continue ses expérimentations sonores en compagnie des producteurs Sibot et Milanese (Warp, Planet Mu). Deux bonnes adresses en matière de productions bancales et déviantes. Un maxi verra le jour chez Jarring Effects avant l’été. Le duo Sweat X (Marcus Wormstorm & Spoek Mathambo) travaille également de pied ferme sur son premier album. Une tournée est d’ores et déjà calée en Europe (Londres, Milan, ...) sur le mois de mars avec un passage à Lyon le 06 mars prochain ainsi qu’une date parisienne dans le très hype Social Club le 07 Mars. Pour se tenir informer de cette scène en pleine ébullition voici quelques liens : www.myspace.com/fuckplaydoe // www.myspace.com/bensharpa // www.myspace.com/sweatx NUKE MAGAZINE | N°9 025 RIDDIM COLLISION X by Ras’Jark 10 ans déjà, de High Tone à µ-ziq, d’Amon Tobin à Young Gods, de Scorn à Von Magnet... 10 ans que le festival défend la collision des rythmes, le croisement des styles, le métissage des genres.. 10 ans de rencontres, de découvertes... Malgré des périodes difficiles et pas mal de coups durs, le rendez-vous annuel de l’association à toujours su rebondir et conserver ses principes fondateurs pour vous présenter une certaine idée de la musique. Alors big up à tous ceux qui ont de près ou de loin permis la réalisation de ce festival durant toutes ces années !! Pour cette édition anniversaire, on remonte les chapiteaux au sud de Perrache et on vous propose cinq jours de concerts du 17 au 21 septembre 2008. Au pré-menu, une nouvelle soirée dédiée aux Sound System Dub ainsi que deux créations exclusives avec les rencontres sur scène d’Ez3kiel et Hint, et celle d’Uzul Prod et Dokhandeme. Choc des genres... et pourtant... terriblement complémentaires. Cette dixième édition proposera également plusieurs conférences autour de la musique, de la création à la diffusion, tout en abordant les problématiques actuelles rencontrées par de nombreuses structures. Bref, le tout mijote tranquillement mais sûrement, le résultat sera sans doute à point début mai. Suivez donc les infos sur http://jarringeffects.net dans les temps qui viennent pour bien planifier votre rentrée ! JFX Bits Petite piqure de rappel à tous ceux et celles qui n’auraient pas encore découvert ce beau projet qu’est JFX Bits. Réunissant des projets de Jarring ou proches du collectif, ces deux compiles en libre téléchargement sont un excellent moyen de tenir vos oreilles informées de ce qui se passe dans l’alternative électronique française. Le troisième volume est lancé, sortie prévue pour la fin du printemps 2008. http://jarringeffects.net/jfxbits http://jarringeffects.net/jfxbits2 NUKE MAGAZINE | N°9 026 cd1d.com / prochaines sorties [email protected] by _kaptain COSMOS 70 | VOICES | Bee Records | CD DIGIPACK | 16 Avril 2008 Au fil des douze titres se retrouvent voix synthétiques entêtantes, atmosphères analogiques et rythmes énergiques, assemblés dans une architecture résolument mélodique. «Voices» est un album d’électronique qui résonne et se fredonne, proche de la pop de Air, de la finesse de Boards Of Canada ou des constructions tourmentées de Plaid. Aérien et dense à la fois, « Voices » est une invitation au voyage, croisière cosmique parsemée de quelques tempêtes, qui en tout cas arrive à bon port. 1er album de Cosmos 70, electro pop, « Demandez à Air de faire du Boards Of Canada sans leur matos de luxe et dix ans de moins… » Tsugi Mag cosmos.70.free.fr NHX | “II” | DTC RECORDS | CD | 19 Mars 2008 Cinq ans après un premier disque live débordant d’énergie, NHX nous livre son album studio composé et arrangé par Gaël Horellou (Cosmik Connection, Dual Snake). On retrouve la fougue des musiciens Yoann Serra (Organics), Emmanuel Borghi et Philippe Bussonnet (One Shot, Magma). Jazz, dub, electro, drum’n’bass... la fusion de NHX est entièrement consacrée au dancefloor ! www.dtcrecords.org/nhx BARTH | CUCHILLO | ICI D’AILLEURS | CD | Avril 2008 BARTH, toujours aussi fantasque et flamboyant, revient avec CUCHILLO, un troisième album à son image, irriguée de pop taillée pour les grands espaces et les schizophrènes, d’énergie surf, de ballades folk nostalgiques, des poursuites en cinémascope, de cordes mahlériennes, et toujours d’un souffle dub. www.barthroom.com MARCEL KANCHE | DOG SONGE | IRFAN | CD | DANS LES BACS Le titre de ce sixième recueil résonne d’éloquence. On pense d’emblée à Tom Waits et à Leonard Cohen, à Rain Dogs et à Songs of...Rêve canin ou songe de chien, ces dix titres oniriques, format classique, consolident pourtant ce qu’il y a déjà de plus solide en matière de chanson française et d’émotions hexagonales et vraies. Nimbé d’ambiances mélancoliques, ce disque s’écoute entre chien et loup, mais s’apprivoise pour l’éternité. Le soir tombe certes, mais le piano bleu, les cordes frottées et le chant solennel mais toujours charnel de Kanche incitent à des agapes dorées, où convolent sobriété instrumentale, élégance verbale et onirisme canin. JULIEN RIBOT | VEGA | ICI D’AILLEURS | CD | Mai 2008 Les précédents albums de JULIEN RIBOT nous avaient permis de découvrir un monde onirique et mystérieux, bordé par des contrées lynchiennes et burtoniennes, VEGA apporte plus d’éclairage sur les ambitions musicales d’un artiste polymorphe, en équilibre entre chansons accessibles et sons novateurs. www.julienribot.com Cd1d.com propose dès à présent la vente de musique dématérialisée. Deux formats ont été sélectionnés pour vous permettre de profiter au mieux de la musique : - MP3 160 kbps : Le format mp3 étant le plus répandu, la plupart des périphériques (baladeur, téléphone, autoradio …) seront capables de le lire. De plus un débit de 160 kbps offre un excellent rapport qualité / poidset permet de télécharger rapidement sa musique et de la stocker sans problème sur un support limité en espace (clé usb, lecteur mp3 flash …) - FLAC (Free Lossless Audio Codec) : Le flac est un codec de compression audio qui n’occasionne aucune perte de qualité. On obtient donc exactement le même son que celui provenant du cd. Il a néanmoins quelque désavantages, étant plus lourd, donc plus long à télécharger, il prendra plus de place sur votre support de stockage. De plus, peu de périphériques peuvent le décoder mais il est facile de le lire depuis un ordinateur. Ce format intéressera les personnes exigeant une qualité irréprochable, ou souhaitant convertir leur musique dans le format de leur choix sans se soucier de la qualité de la source. TELECHARGER C’EST DECOUVRIR ACHETER C’EST SOUTENIR NUKE MAGAZINE | N°9 027 L’Oeil de Mo² by Mr Mo //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Cd1d.com souffle ses 3 bougies en ce mois de mars 2008. Une bien belle aventure qui n’est pas prête de s’arrêter car faite de bouts de ficelle et de passion. Partis de la vente par correspondance, nous avons lancé fin janvier 2008 le téléchargement payant sur le site, en MP3 et en FLAC, sans protection technique absurde (DRM), au prix de 9 euros l’album et 1 euro le track. Nous sommes tous des aficionados du vinyle et du disque, mais on ne peut pas rester les bras croisés devant l’évolution des mœurs et des manières d’écouter (consommer ?) la musique. Il n’y a pas d’intermédiaire, c’est de la vente directe du producteur à l’auditeur. Et contrairement à la répression et flicage que préconise le rapport Olivennes contre le piratage, et la gratuité des téléchargements via une redevance sur les abonnements internet que propose la commission Attali (ça nous rappelle la licence globale), nous avons besoin d’exister. Car personne ne demande notre avis, nous sommes des artisans laissés pour compte dans ce monde de grands médias, en quête de solutions miracles pour accaparer un public perdu au milieu d’offres musicales gratuites. C’est du business, point barre. Ou comment se faire du fric sur le dos des artistes ! Prenons par exemple deezer.com qui veut vous faire croire que le site est en règle vis-à-vis des artistes et des labels à l’égard du respect des droits d’auteurs. Il a fallu que la SPPF (Société des Producteurs de Phonogramme Français) menace de procès et envois de nombreux recommandés pour que nos productions ne soient plus accessibles à la demande, car dans ce cas précis, rien n’était payé par le site. Alors que pendant de longs mois nos productions étaient en écoute totale…Le seul accord existant porte sur la Smartradio (radio en ligne). Vous choisissez un artiste et la radio vous propose quelques heures de musique en rapport avec votre sélection, de manière aléatoire. En résumé cela démontre qu’il faut se battre et avoir des représentants de poids pour éviter de se faire entuber sur le net. C’est ça l’arnaque actuelle ! Des sociétés se font du fric sur le dos de labels et d’artistes, sans payer à son juste prix ce qui fait l’intérêt du site (la musique), on “emprunte” la matière et bingo : à eux les dollars ! Tout en vous faisant croire que tout est en règle, et qu’un principe de gratuité existe. Le gratuit de ces grands marchands n’existe pas car vos visites sur leurs sites sont monnayées par de la pub, sans avoir un profond respect de notre travail. Cette boite aurait levé 2 millions d’euro comme une start-up, dont 500 000 seraient partis directement chez Sony-Bmg, histoire de calmer les avocats de cette énormé société. Les géants sont payés et nous labels indépendants on va se faire mettre…des implants car notre taux de kératine se décatie, j’ai presque plus de cheveux ! Tout ce que l’on entend et tout ce que l‘on voit ce sont ces regroupements de world companies, les gros parlant aux gros afin de se faire du gras sur le jeune écervelé qui va taxer ses parents pour se faire payer un téléphone portable où il pourra télécharger toutes les conneries du monde ! A vous de comprendre… A contrario est-ce que cd1d et ses membres doivent disparaître vu que nous proposons (en majorité) des offres payantes ? Acheter un archaïque CD issu de la pétrochimie, télécharger un pauvre mp3 ? Non ! Cd1d. com ce n’est pas une boite montée de toutes pièces par des mécréants en quête de business, c’est une fédération de labels sous forme associative qui se démène pour exister et se développer, avec 2 emplois à l’heure actuelle et un bénévole par label au minimum. Dans cet esprit nous cherchons aussi des développeurs, des plans d’hébergements pro pour le site, en bref on cherche à créer une communauté d’entraide au travers de cette fédération. La pérennité de nos structures ne dépend pas des pouvoirs publics qui auront tendance à favoriser une fois encore les élites SarkostiK de ce secteur (tel Monsieur Fnac agitateur irresponsable qui aurait vendu des dvd pirates dans ses rayons…). Nous avons besoin d’un public averti et raisonné, qui croit à des projets comme cd1d.com. Pour info une boutik CD1D. COM ouvre en mars au sein des bureaux de Jarring Effects, vous trouverez ainsi l’ensemble des références du site, dans un espace médiacafé super sympa, avec notre jolie hôtesse d’accueil au doux nom de Mlle Soso ! A lire : Christophe Espern, un des cofondateurs de l’initiative EUCD. Info se penche sur l’avant-projet de loi Olivennes. Le personnage, aussi représentant de l’APRIL au Forum des Droits sur internet, nous éclaire de son analyse sur ce texte générant aussi une multitude de problèmes pour les droits et libertés de chacun. http://www.pcinpact.com/d-121-1christophe_espern_interview.htm http://www.numerama.com/ magazine/8657-EXCLUSIF-Avant-projetde-loi-Olivennes-le-texte-complet.html NUKE MAGAZINE | N°9 028 Chroniques by Nico //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Compilation New(Dub)Excursion Sounds Around COSMOS 70 Voices Bee records FLATMATE Cobalt EP Polygohm records Comme à l’accoutumée, notre cher confrère le label indé Cergy-pontoisien Sounds Around Records, en la personne de Thierry Arnold, a encore su faire preuve de bon goût et d’originalité quant à la sélection de sa troisième compil’. Toujours le même principe : exposer une nouvelle facette d’un courant exploité à toutes les sauces, parfois à la limite de la péremption ; en se plaçant sur le post-dub électro décalé, il relève largement le défi et nous fait (re) découvrir sur deux rondelles une trentaine d’artistes, allant des Improvisators Dub, Hybrid Sound System, Fedayi Patcha, moteurs du mouvement, à d’autres plus méconnus mais tout aussi talentueux. Preuve en est, Uzul Prod, où guitare sèche et chants hispaniques se mêlent pour créer un mix flamenca du plus bel effet, Vital Riddim, à la rythmique carrée et efficace qui renoue avec un vieux dub made in Jamaïca, ou encore Kanzheon aka Jaqee, ou l’art de créer un cocon douillet de 05,42 min habillé de mélodica, xylo, synthé et chants vaporeux. Un artwork minimal et soigné pour couronner le tout, vous obtenez un double album indispensable, à écouter et réécouter sans vergogne... Avis aux fans d’électronica, aux nostalgiques de l’ère pop-new wave, aux inconditionnels de trip-hop psychédélique, Cosmos 70 est pour vous. Le duo lyonnais Michel Robiche/Didier Blanché présente enfin son premier long format intitulé Voices. Fidèles à leur univers onirique et éthéré, les compères reviennent fort et confirment tout le bien qu’on pensait d’eux. Approfondissant les recherches sonores déjà entamées en 2005, “Voices” déploie au travers de ces 12 titres toute la sensibilité et la finesse de ce duo génial. Les nappes synthétiques et les guitares évanescentes côtoient à merveille voix filtrées et bidouillées, (“Microtronic”, “Song Of Autum”s, “The Passer”) apportant un format pop à quelques uns de ces poèmes cosmiques. A bord de la fusée Cosmos 70, on rencontre aussi de merveilleuses compositions d’électronica oniriques et aériennes à la manière de leur cousin Boards Of Canada (“Joan”, “The Hole). Mais stoppons là les comparaisons hasardeuses, Cosmos 70 a simplement son propre univers, fait de psychédélisme mélancolique et intemporel que toute oreille affutée se doit de découvrir. Premier ep pour ce jeune duo lyonnais. Aux côtés de Major Klemt et Ohmwerk -que nous avions chroniqués dans ces colonnes puis programmés sur le festival Riddim Collision 9- ils forment le collectif Polygohm records. Après plusieurs passages remarqués sur les scènes lyonnaises au cours des soirées Temple of Bass, ils sont prêts à débarquer dans votre platine, avec un “Cobalt Ep” aux accents heavy breakstep. Mélodique et puissante, l’écriture des 3 tracks que vous trouverez ici fait vite oublier la production très digitale. Les Flatmate y posent les bases de leur musique, efficace mais aussi sensible et mouvementée. Un bon gros fuck à certaines productions dubstep uk du moment dont l’uniformisation ne cesse de me faire penser à ce qui est -hélas- déjà arrivé au petit monde de la drum’n’bass... Beaucoup d’énergie et de pistes à explorer dans cet EP qui fera sans aucun doute parler de lui. Mention spéciale pour Bagheera, surprenant de contrastes, à la fois rampant et mélancolique. Très vivement recommandé pour votre écoute et vos prochains sets Tracktor :) Nico Türb & Reverend Coconut opti Téléchargement gratuit ici : jarringeffects.net/flatmate_ep NUKE MAGAZINE | N°9 029 ATMOSPHERE Strictly Leakage Rhymesayers BOXCUTTER GLYPHIC Planet-µ KALY LIVE DUB Fragments Pias Duo indie rap malheureusement méconnu et sous-estimé, Slug (lyrics) et Ant (producteur) vous offrent depuis quelques mois l’occasion de découvrir une partie de leur talent avec « Strictly Leakage », album entièrement et librement téléchargeable depuis le site de leur label. Pas de révolution à l’horizon mais un putain de disque frais et revigorant. Les 11 titres qui jalonnent cet opus constituent un clin d’oeil non masqué à l’âge d’or du hip hop, à coup de boucles groove, soul et funky. Le ton est donné dès le premier titre, « YGM », basé sur un sample d’Albert King déjà largement exploité, notamment par Big Daddy Kane. Ça ne nous rajeunit pas ! La suite de l’album est dans la même veine, parfaitement produit par Ant, qui puise judicieusement dans la famille STAX (entre autres) pour élaborer ses loops cuivrés, supports sonores imparables pour le flow impeccable de Slug. En résulte une succession de titres luxuriants auxquels on résiste difficilement. Si Jurassic 5, Pharcyde, et autres Tribe Called Quest sont des groupes qui bercent encore vos apéros ensoleillés, parions que «Strictly Leakage» n’attend que votre disque dur pour balancer son déluge de hip hop old school rafraîchissant. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, sachez qu’Atmosphère prépare un nouvel album pour le 21 avril. Ce coup-ci il faudra mettre la main à la poche. http://www.rhymesayers.com Avec l’intense micro-intérêt que le monde de la musique a développé pour le dubstep cette année, il semblerait que tout le monde ait porté le dernier Burial au sommet des charts indé 2007... Grossière erreur de ma part ou irrévérence absolue, je ne vois en Burial qu’un sombre revival de la techno minimale saupoudré de syncopes... Appréciant particulièrement les instants de surprise et d’émotion, mon choix définitif pour l’album de 2007 se portera sur “Glyphic” de Boxcutter. Souvenez-vous, il était passé au Riddim Collision 8, et à l’époque, son album “Oneiric” posait déjà les bases d’une production dub d’une musicalité rare. “Glyphic” est beau, intense et narratif. Il représente à lui seul tout l’espoir que j’ai dans l’avenir de la production électronique. Conscient, humble mais audacieux, Boxcutter touche à la définition de ce que devrait être le dub/electro. On ne parle pas de dubstep ni de breakstep, ni d’IDM, ni d’electronica. C’est du dub, des dubs de musique électronique, composés avec un soin et une prise de risque qui à eux seuls valent le détour. Sortez de chez vous, rendez visite à votre disquaire et demandez lui ce disque, bonne occasion de vous laisser atteindre et d’entendre ce que l’avenir vous réserve de plus intéressant... Au moment où j’écris ces lignes, un album sous son vrai nom vient de sortir chez Planet-Mu : Barry Lynn - Balancing Lakes. Une perle de plus... vraiment. A peine débarqué sur nos platines, ce nouvel album de Kaly Live Dub se révèle d’emblée comme brillant et surprenant. Le quintet lyonnais s’est en effet affranchi de certaines recettes (skanks, samples ethniques) pour accoucher d’une musique qui laisse le premier rôle aux cassures rythmiques, à l’effort harmonique ainsi qu’à une production claquante et audacieuse signée Fred Norguet. “Cluster” ouvre la danse d’un groove convainquant et convoque une trame hypnotique addictive. S’ensuit le massif «Broken Atom» qui conjugue à merveille basses ronflantes, montées jouissives, nappes enivrantes et ciselages rythmiques electronica. On revient en contrée electro-dub mais de manière très enlevée avec « The Crumb » puis arrive « Magnetic Dust » véritable pierre angulaire de l’album où l’émotion domine à travers un canevas de synthés et de voix magnifié par une ligne de guitare aux sons tonitruants. La suite oscille entre tracks rebondissantes (l’efficacité du combiné basse/batterie/sample) et clins d’œil cinématographiques pour s’achever sur « Ravemone.exe », morceau à l’intro dominée par une scie musicale entêtante avant de s’engouffrer dans les méandres d’un breakcore crapuleux et urbain. Avec « Fragment », Kaly live Dub se dérobe des préjugés « dub français » pour offrir une musique sans cesse plus personnelle, à la fois violente et raffinée. Mutation hautement réussie. Mr Geronte opti Türb & Reverend Coconut NUKE MAGAZINE | N°9 030 IMAGHO Inside looking out We are unique recs. NIC NIC in dub Hammerbass CADENCE WEAPON Breaking Kayfabe Big Dada Jean-Louis Prades a initié ce projet ambient/guitare acoustique depuis la fin des années 90. Egalement membre du duo Baka ! ainsi que du trio noise Sketches of Pain, notre lyonnais se concentre désormais uniquement sur cette entité. Ou comment la crème des musiciens post-punk et rockindus, en l’occurence Ted Parsons (batteur des Swans, Fœtus, et de tournées Killing Joke et Godflesh), Keith Levene (ex Public Image Limited) accompagnés de musiciens locaux se tourne vers un dub roots alourdi ? Issu de l’élaboration du 2ème album de NIC, le projet NIC in dub invite quelques génies à donner leur version de trois sessions d’enregistrement dudit album. Ainsi, on côtoie des relectures plutôt étranges d’artistes de la sphère underground indus comme Dälek, JK Flesh (Justin Broadrick de Godflesh, Techno Animal et Jesu), Youth (producteur et ex bassiste de Killing Joke), Spectre, Dub Gabriel ou l’anglais Mothboy… Relectures étranges dans le sens ou chaque artiste a respecté le feeling dub coloré de la musique de NIC en apportant une touche subtile et nécessairement déviante par des expérimentations électroniques ingénieuses. Il en ressort un disque insidieux où les climats apaisants du reggaedub se trouvent culbutés en douceur par des motifs poisseux et chaotiques. Avec une pochette qui fait clairement référence aux premiers albums de Killing Joke et une dédicace au défunt Paul Raven (bassiste de Killing Joke et Ministry), cet opus constitue une expérience de cohabitations des extrêmes prouvant bien l’ouverture d’esprit de la scène indus, ouverture que l’on trouve plus difficilement dans les sphères reggae dub. Récemment venu grossir les rangs de l’écurie Big Dada, Cadence Weapon n’en est pas à son coup d’essai. Déjà sorti en 2005 au Canada puis aux Etats Unis, « Breaking Keyfabe » avait fait pas mal de bruit outre atlantique, à coup de chroniques dithyrambiques dans la presse et les radios spécialisées. A l’écoute de ce disque, on se dit que ces éloges sont plus que bien fondées, et que l’occasion de s’immerger dans un album hip hop d’une telle intensité ne nous avait pas été donnée depuis des lustres. Un album abouti, où les compositions riches et turbulentes démontrent les talents de ce jeune homme âgé d’à peine 20 ans. Türb & Reverend Coconut Mr Geronte Ce troisième effort ne déroge pas à la genèse du son Imagho soit un travail subtil et harmonique sur les couches de guitares et les drones afin de restituer une musique cinématique. Avec ses dix doigts et quelques arrangements discrets, Imagho parvient à insuffler, à coup de multiplications mélodiques, une pureté flottante presque palpable. Nuancé selon les morceaux de Ukulélé (le surdoué David Fenech), de saxophone ou de voix féminine, cet « Inside looking out », magnifique, vous fera scintiller les ouirs dans la plénitude d’un instant choisi. Türb & Reverend Coconut Armé d’instrus redoutables, faites de nappes synthétiques agressives, de breakbeat vénéneux, et de turbulences digitales, le flow de Cadence Weapon se faufile entre grime et hip hop survitaminé à l’electro. Aprés 12 titres furieusement énergiques, l’album se referme avec -”Julie Will Jump The Broom”5 minutes d’electro apaisée pour ainsi abandonner l’auditeur ... un peu abasourdi. Vous le comprendrez, à l’heure où Antipop Consortium reprend du service, un sérieux outsider est en embuscade et vient donner un sacré coup d’air frais dans la planète indie hip hop. NUKE MAGAZINE | N°9 031 BAUHAUS Go away white Cooking Vinyl DOWNLINERS SEKT The Saltire Wave Dsekt Records FUTURE EXPOSED NEO POP ARTS IOT RECORDS Le grand retour discographique du groupe post-punk/goth/dub/ glam emblématique de ce que le rock avait de plus aventureux au début des années 80. Une carrière éclair commencée en 1979 avec le cultissime « Bela Lugosi’s Dead » et achevée par une séparation faisant suite à leur 4ème opus « Burning from the Inside » en 1983. Bauhaus revient aujourd’hui sur le devant de la scène après deux tournées de reformation avec un nouvel album « Go away white ». Enregistré en 18 jours, il nous ramène directement là où le groupe nous avait laissé en 83 avec une production assez rêche et un jeu tendu. D’emblée le côté glam refait surface avec « Too much 21st century », « Adrenalin », « Undone » où la voix fantastique de Peter Murphy retrouve toute sa vigueur « bauhausienne ». On retiendra aussi les relents dub de « Endless Summer of… », véritable petit frère du tube « She’s in parties » de 1983. Mais ce qui nous donne vraiment le sourire à l’oreille est la deuxième partie de l’album qui constitue sa phase la plus expérimentale : un « Saved » presque dark ambient et les magnifiques « The dog’s a vapour » (tout en montée et explosif) et l’oriental « Zikir ». Au finish, même si le disque n’atteint que rarement les sommets d’intensité des livraisons eighties (une part trop grande étant accordée à la facette glam), il se révèle tout de même passionnant de par ses incursions en terres expérimentales et c’est justement dans ce domaine que Bauhaus a toujours excellé. MY BLOODY VALENTINE VERSION 2008 !!! Un de nos projets préferés sur toute la scène alternative française vient de frapper un ENORME coup de plus. On était tombé amoreux de “Statements of Purpose”, que nous avions chroniqué ici même, et c’est avec un immense plaisir qu’on vous renvoie sur le site de Downliners Sekt pour télécharger leur deuxième album. Ayant fait le choix de sortir complètement du circuit habituel Artiste/Label/Distributeur, le groupe propose depuis ses débuts ses créations en téléchargement libre sur son site web, sous licence Creative Commons. Mais ce choix n’est en aucun cas lié à la qualité du travail accompli. Cet album est une petite pépite de noirceur, incroyablement profonde et narrative. Du premier au dernier titre, on vit dans à un véritable roman noir noise/indus, au coeur duquel l’electro est vraiment au service de la composition. Une maturité face aux machines et une relativisation de leur importance qui s’exprime tout au long de ce disque mémorable qui risque fort de rester un de nos préférés de l’année 2008. Si le système musical génèrent ce genre de projets et aboutissent à une telle pertinence de propos, il n’y a pas de soucis à se faire pour le bien-être de nos oreilles sur les années à venir. Profitez-en, c’est excellent et gratuit. Diffusez cette musique et parlez-en autour de vous, elle le mérite vraiment... www.downliners-sekt.com Après des années d’activisme «tekno » au sein de différents sound system, le crew marseillais n’est jamais rassasié avec des projets plein la tête. En atteste cet ovni, « Future Exposed », tout droit sorti de deux têtes pensantes de la sphère IOT records. Türb & Reverend Coconut opti Mr Geronte Cette BD vous transporte en 2070 à Hecaton, immense citée divisée en deux niveaux où les plus défavorisés sont contraints de vivre dans les bas fonds, loin de la lumière et du confort policé. Dans ce monde totalement rétrograde et aseptisé, vous ferez la rencontre de deux frères gangster et hacker de haut vol... Pour accompagner la BD, 16 artistes ont écrit la bande originale -electro break hip hop- de cette épopée cyberpunk. Outre cette BD à lire et à écouter, attardez vous également sur deux autres projets audiovisuels du label, témoins de voyages et de rencontres musicales en Afrique (African Expedisound) et en Asie Centrale (Mongolia Expedisound). On ne se saurait vous recommander de soutenir de telles initiatives basées sur les échanges artistiques et humains, au delà de toutes hypes et considérations mercantiles. Plus d’infos sur cd1d.com iot-records.org peaceunitylove.free.fr missionmongolie.blog.lemonde.fr/ NUKE MAGAZINE | N°9 032 Bloc-Notes //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Jarring Effects organise une belle soirée le 29 avril prochain à Grrrnd Zero (Rail Théatre-Vaise). Rappelez vous, Venetian Snares n’avait pas vu venir au dernier Riddim Collison, c’est réparé ! Le canadien partagera la scène avec les turbulents Mr Hiiiiiiiii ainsi que Ohmwerk et Majorklemt (Polyghom Records). Toutes les infos sur jarringeffects.net La 4éme édition du festival Reperkusound organisé par nos amis Mediatone aura lieu les 25 et 26 avril prochain au Parc des expos de Lyon. Le collectif lyonnais tape encore très fort avec une flopée d’artistes qu’on a envie de (re) voir sur scène, notamment nos bons jeunes Karlit & Kabok, Infectious Groove, Sna-Fu, Sick Of It All, Le Lutin (yeahhh tolosa), Goldie ou encore Kaly Live Dub. www. reperkusound.com Les Abattoirs de Bourgoin Jallieu (38) viennent d’annoncer le festival Electrochoc 3, du 28 mars au 19 avril. Une prog. toujours aussi allèchante et ambitieuse avec Scorn, The Bug, Lab°, Dub Trio, Transglobal Underground, R;Zatz, EZ3kiel, Dj Rupture, Filastine, Sibot & Spoek are Playdoe, The John Venture.. myspace.com/ festivalelectrochoc La dynamique association ATTILA basée à Besançon oeuvre depuis plusieurs années dans la promotion de la culture hip hop. Elle organise également le Festival des Echanges Urbains dont la seconde édition se tiendra du 1er au 06 avril prochain. Pour l’instant la prog n’est pas confirmée mais on nous promet du lourd! www. echanges-urbains.info/ Le festival le Karnaval Humanitaire, organisé par les élèves de l’Insa de Lyon, se tiendra sous chapiteau du 17 au 22 mars au campus de la Doua, à Villeurbanne. Dans le cadre de la semaine de la solidarité : des conférences, ateliers, défilés, concerts en soutien cette année au Burkina Faso. A cette occasion, Fumuj fêtera la sortie imminente de son nouvel album et partagera la scène avec Fedayi Pacha et nos grands amis de Metastaz le 21 mars ! Plus d’infos sur www.karnaval.fr Nouvelle édition du festival Elektro Circus organisé par nos amis de Fresson. Les festivités auront lieu les 2 et 3 mai prochain à Carpentras (84). Avec entre autres, High Tone, Missil, Paral-lel, Fumuj, The Bug & MC Warrior Queen, Teenage Bad Girls.... Toutes les infos sur www.freesson.com La Reine Mab prépare un nouveau set audiovisuel qui risque de décaper. Le trio fêtera l’an prochain ses 10 ans d’activisme au service de la promotion culturelle, et en attendant nous font saliver avec leur nouveau projet à tendance fusion rock-électro expérimental, mais pas que... A découvrir. myspace.com/lareinemab JFX PARTY III !! Le festival lyonnais Nuits Sonores donne carte blanche à Jarring pour une soirée gratuite (!) dans le cadre des circuits électroniques le 8 mai prochain. L’occasion pour nous de vous offrir une nuit entière de live, de 21h à 6h sur le site SLI à Vaise (Lyon / 9e arr). Avec : EZ3kiel, Broadway, Dälek, Revo, Fumuj, Brain Damage, Dragongaz (Interlope crew) & Dj Fuck. Infos sur www.nuitssonores.com Sortie imminente prévue le 15 mai 2008 sur cd1d.com de l’album Incubo de Mr duc, le premier album de Zeplin Soda ainsi que le très attendu maxi 4 titres du groupe angstrom . myspace.com/ angstrom8 – myspace.com/mrduc – myspace.com/zeplinsoda Le collectif Sonarcotic de Marseille fête cette année ces 10 ans. A cette occasion ils investissent Le Cabaret Aléatoire le 23 mai avec notament Kaly Live Dub et Scorn ainsi que les 06 et 07 juin avec entre-autre T.Raumschmiere ou The Bug feat MC Warrior Queen... Depuis la sortie de “Stealth” en novembre dernier, Mick Harris alias Scorn s’est sérieusement remis le pied à l’étrier puisqu’il vient de sortir un nouveau maxi le 18 février dernier pour le label anglais Combat Records avec le magnifique track “Supermantis”, prévoit un second maxi courant mars pour le label américain recording record ainsi qu’un nouveau né de son projet ambient Lull qu’il avait délaissé il y a dix ans. Outre cette hyperactivité qui ne l’empêche pas de traquer le barbeau avec sa canne à pêche, le maître Ioda du dub-indus a trouvé le temps de préparer un live spécial pour la célèbre émission de Mary Anne Hobbs sur la BBC 1, prépare également une pièce sonore ambient en compagnie de Karl O’Connor pour deux concerts exceptionnels à Londres et Bristol ainsi qu’un live pur Scorn au Festival Bloc Weekender avant de venir bombarder à nouveau notre cher Hexagone de ses basses abrasives et ses caisses claires fracassantes; Plus d’infos sur: www.myspace.com/mjhscorn Egalement au programme, le festival Electroalternativ’set se tiendra sur Toulouse les 06 et 07 juin prochain avec une prog’ electro de tout poil qui comprendra Miss Kittin, The Hacker, Kaly live Dub, The Bug, Scorn, et bien d’autres... Le groupe marseillais Phosphène nous gratifie d’un somptueux premier album baptisé “A call” qui navigue entre trip-hop lancinant, explosions de guitare, expérimentations sonores, voix sensuelle et cordes élegantes pour une musique belle et sombre. Un groupe à suivre de près tant sur disque que sur scène où leur univers semble s’épanouir à merveille avec l’introduction d’installations vidéo singulières pour un show total. Plus d’infos sur: www.phosphere.fr NUKE MAGAZINE | N°9 033 T’as un petit trou dans ton planning ? Viens faire du booking !!! ([email protected]) //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// L’OEUF RAIDE 22/03 : STRASBOURG / Molodoï 05/04 : ANGERS / Festival Z’Echotronic : Chabada 10/04 : NANCY / Azimut854 12/04 : ANNEMASSE / Nuit Blanche à Château Rouge 24/05 : LORIENT / Manège 22/08 : Festival de l’Assotrelle ZÔL 15/03 : CLERMONT:Fd. / Poco Loco 22/03 : STRASBOURG / Molodoï 27/03 : St:NAZAIRE / Life 29/03 : DIJON / Les Tanneries 03/04 : St:NAZAIRE / Life 05/04 : ANGERS / Festival Z’Echotronic : Chabada 10/04 : LAVAL / 6 par 4 à Laval 25/04 : MONTPELLIER / Rockstore 07/05 : MONTAIGU / Fest. Artsonic 15/05 : St:NAZAIRE / Life R;ZATZ 22/03 : GRENOBLE / Eve 05/04 : BOURGOIN / Electrochoc3 10/04 : NANCY / Azimut854 12/04 : ANNEMASSE / Nuit Blanche à Château Rouge 17/04 : EVREUX / L’Abordage 18/04 : ANGOULEME / La Nef 19/04 : POITIERS / ConfortModerne 24/04 : PARIS / Glaz’art 24/05 : LORIENT / Manège 19/06 : MOSTAR DOKHANDEME 14/03 : NANCY / Azimuth854 22/03 : GRENOBLE / Eve 17/05 : FRONTIGNAN / Festipop 30/05 : VILLEURBANNE / Fête de l’Huma SCORN 22/03 : DIJON / La Vapeur 03/04 : POITIERS / Confort Moderne 04/04 : RENNES / Mondo Bizarro 05/04 : BOURGOIN / Electrochoc3 15/05 : STRASBOURG / La Laiterie 16/05 : VITRY / Orange Bleue 23/05 : MARSEILLE / Cabaret Aléatoire 07/06 : TOULOUSE /Electroalternativ KARLIT & KABOK 22/03 : FEURS (42) / Festi’Feurs 12/04 : LAON / Cap Nord Ouest 26/04 : LYON / Repercusound3 17/05 : FRONTIGNAN / Festipop 22/05 : StETIENNE / La Clé d’Voute 23/05 : ANNECY / Brise:Glace 07/06 : CHARLIEU / MJC UZUL PROD. 22/03 : DIJON / La Vapeur 15/05 : STRASBOURG / La Laiterie 16/05 : VITRY / Orange Bleue Sibot & Spoek are PLAYDOE 17/04 : AGEN / Florida 18/04 : PARIS / Nouveau Casino 19/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3 24/04 : MONTPELLIER / Rockstore 28/04 : TOURCOING / Grand Mix 29/04 : NANCY / L’Autre Canal 30/04 : BELFORT / Poudrière 02/05 : AMIENS / Lune des pirates 03/05 : LE HAVRE / Cabaret Electric 05/05 : NANTES / Olympic 06/05 : ANNECY / Brise-Glace 07/05 : POLIGNY / Moulin Brainans 09/05 : LYON / Nuits Sonores 10/05 : MARSEILLE / Cabaret Aléatoire THE BUG 04/04 : MULHOUSE / Noumatrouf 05/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3 03/05 : CARPENTRAS / Electrocircus 29/05 : NANCY / L’Autre Canal 30/05 : PARIS / Nouveau Casino 06/06 : MARSEILLE / Cabaret Aléatoire 07/06 : TOULOUSE / Electroalternativ FILASTINE 29/03 : DIJON / Les tanneries 04/04 : BOURGOIN / Electrochoc3 05/04 : ANGERS / Z’Echotronic 18/04 : PARIS / Nouveau Casino 25/04 : PONCEY / Moulin de Poncey 02/05 : ST PIERRE DE LA REUNION / Nuits Alternatives 03/05 : ST DENIS DE LA REUNION / Nuits Alternatives 10/05: POLIGNY / Moulin Brainans 16/05 : FRONTIGNAN / Festipop 11/07 : MULHOUSE / Festival Bêtes de Scènes BRAIN DAMAGE 08/03 : BOURG EN BRESSE / La Tannerie 14/03 : BELFORT / La Poudrière 15/03 : LES ULIS / Le Radazik 21/03 : TOULOUSE / Le Cap 22/03 : ST ETIENNE / Le Fil 06/04 : CHOLET / Bar’ouf 11/04 : LE CREUSOT / les giboulées 12/04 : FIGEAC / Centre Culturel 08/05 : LYON / JFX Party III 16/05 : MAUREPAS / Café de la plage 17/05 : VAURÉAL / Le Forum 23/05 : GRENOBLE / la bastille 25/05 : LEGANES (Esp) Palestina Solidarity 31/05 : ST AMANS / Le Tortill’Art FUMUJ 15/03 : CASTRES / Le Bolegason 18/03 : PARIS / La Cigale 21/03 : VILLEURBANNE / Karnaval Humanitaire 22/03 : MACON / Cave à Musique 27/03 : BOURG-LES-VAL. / Théâtre le Rhône 28/03 : LARNOD / Le Cylindre 29/03 : BOURGOIN/ Electrochoc3 01/04 : TOURS / Bateau Ivre 02/04 : DIJON / La Vapeur 08/05 : LYON / JFX Party III 24/05 : ANGERS / Tour de Scènes REVO 08/05 : LYON / JFX Party III 23/05 : ANGERS / Tour de Scènes 24/05 : LORIENT / Le Manège BROADWAY 12/03 : FEYZIN / Epicerie Moderne 13/03 : ANNECY / Brise-Glace 18/04 : BOURGOIN / ElectroChoc3 08/05 : LYON / JFX Party 11/05 : StETIENNE / Paroles&Musiques DÄLEK 24/04 : PARIS - Glaz’Art 25/04 : MACON - Cavazik 26/04 : BOURGOIN/ Electrochoc3 28/04 : TOURCOING / Grand Mix 29/04 : NANCY / L’Autre Canal 30/04 : BELFORT / Poudrière 02/05 : AMIENS / Lune des pirates 03/05 : LE HAVRE / Cabaret Electric 05/05 : NANTES / Olympic 06/05 : ANNECY / Brise:Glace 07/05 : POLIGNY / Moulin de Brainans 08/05 : LYON / JFX Party 10/05 : MARSEILLE / Cabaret Aléatoire HIGH TONE 28/03 : ALES / Fest. De la Meuh Folle 29/03 : ANNEMASSE / ChateauRouge 04/04 : LES ULLIS / C.C Boris Vian 05/04 : MARMANDE / Fest. Garorock 11/04 : CAEN / Le Cargo 12/04 : BREST / Le Vauban 18/04 : AURILLAC 19/04 : MERIBEL / Altitude Festival 23/04 : MARSEILLE / Espace Julien 09/05 : ST-NAZAIRE / le VIP 10/05 : BRETIGNOLLE / 7Ème Vague 11/05 : LE HAVRE / Fest. WestPark 13/05 : ANGERS / Le Chabada 14/05 : ORLEANS / l’Astrolabe 15/05 : DIJON / la Vapeur 16/05 : CHALON/SAONE / La Péniche 17/05 : BOURG EN B. / la Tannerie 29/05 : NANCY / L’Autre Canal 30/05 : TULLE / Fest Europavox 31/05 : ST QUENTIN / Tour prend l’air 27/06 : MOUTIERS / Les Festiv’été NUKE MAGAZINE | N°9 034 JFX Studio L'EXPERIENCE DE JARRING EFFECTS AU SERVICE DE VOTRE PROCHAIN DISQUE MATERIEL 90 m2 / 3 cabines de prises et 2 régies PREAMP&COMP Langevin / Manley / Tubetech / Focusrite / Neumann / TL audio / DBX MAGNETOS G5 Apple / DAT Tascam / STUDER A80 CONSOLES ACTIVITES ENREGISTREMENT LIVE OU STUDIO MIX / PRE-PRODUCTION MASTERING / MIX AUDIO DVD PREMIX LIVE MACHINE SYSTEMES CONTACT MICROS JARRING EFFECTS 13 rue René Leynaud 69001 Lyon FRANCE MIDAS Venice320 / AMEK Recall 32 (tranches NEVE) MOTU AUDIO / Pro Tools HD 2 AKG / Shure / Neumann / Senheiser / Röde Le studio est ouvert à tous, avec ou sans votre technicien. 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EZ3kiel B R OAD WAY DÄLEK REVO FUMUJ BRAIN DAMAGE DRAGONGAZ + DJ Fuck EZ3kiel - Battlefield Tour 08 07/02 ORLEANS (45) / Astrolabe 08/02 LAVAL (53) Festival Foin d’Hiver 09/02 CAEN (14) / Le Cargo 12/02 RENNES (35) / L’Antipode 13/02 ANGERS (49) / Le Chabada 14/02 ST NAZAIRE (44) / Le VIP 15/02 LA ROCHE SUR YON (85) Le Fuzz’Yon 16/02 ANGOULEME (16)La Nef 20/02 BRIANCON (05) MJC Babylone 23/02 TOULON (83) / Oméga Live 29/02 LA ROCHELLE / AYTRE (17) Maison Georges Brassens 01/03 TULLE (19) Les Lendemains qui chantent 07/03 AVIGNON (84) / L’Akwaba 08/03 BOURG EN BRESSE (01) La Tannerie 13/03 ANNECY (74) / Le Brise Glace 14/03 MEYLAN-GRENOBLE (38) L’Hexagone 15/03 VIVIERS (07) Centre Culturel de Viviers 18/03 PARIS (75) / La Cigale 20/03 CLERMONT FERRAND (63) La coopérative de Mai 21/03 CREON (33) Festival Le Festin 22/03 AGEN (47) Le Florida 23/03 MARSEILLE (13) Cabaret Aléatoire 24/03 NICE (06) Au Méditérannée”Acropolis 26/03 COLMAR (68) / Le Grillen 27/03 NANCY (54) / L’autre Canal 28/03 REIMS (51) / La Cartonnerie 29/03 BOURGOIN JALLIEU (38) Les Abattoirs 02/04 DIJON (21) / La Vapeur 05/04 MORLAIX (29) Festival Panorama 10/04 MONTPELLIER (34) Le Rockstore 11/04 ALZONNE (11) Festival Hace Calor 12/04 FIRMINY (42) Festival Air Jeunes 2008 17/04 GENEVE (CH) L’Usine Mapping festival 19/04 BOURGES (18) Printemps de Bourges 23/04 BLOIS (41) / Le Chato’do 26/04 PERPIGNAN (66) La Casamusicale 30/04 NOTRE DAME DE GRAVENCHON (76) / Arcade 03/05 BESANCON (25) / Festival Herbe en zik 08/05 LYON (69) Festival des Nuits Sonores 22/05 ANGERS (49) / Tours de scène 23/05 TOULOUSE (31) / Le Bikini 24/05 BERGERAC (24) / Le Rocksane 31/05 SAINTE MARIE AUX MINES C’est dans la vallée 13/06 ONET LE CHATEAU (12) Skabazac festival 02/07 ORLEANS (45) Festival Jour J 04/07 LA SOUTERRAINE (23) Festival BDcibels 05/07 MONTENDRE (17) Free Music Festival 18/07 BRIOUZE (61) Festival Arts sonic 19/07 BOURNEZEAU (85) Festival le Chant de foire 20/07 AUXERRE (89) Festival aux Zarbs