L`horizon bleu

Transcription

L`horizon bleu
L'horizon bleu
Auteur: Dorothée Piatek
Illustrateur: Yann Hamonic
Dossier préparé à partir:
http://www.petitapetit.fr/images/hb_pedago.pdf
http://www.curiosphere.tv/guerre14_18/index.htm
http://www.crdp.ac-creteil.fr/TELEMAQUE/COMITE/epistolaire.htm
http://www.ien-brest6.ac-rennes.fr/Dossiers/Projet%20cycle%203%202006-2007.doc
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/primaire/primaire_ini.html
http://tice67-nord.site.ac-strasbourg.fr/TICE/tice/activites/guerre1418.htm
Sommaire
- L'auteur
- Bibliographie
- L'album
- Le style épistolaire
- L'Histoire
- Annexes
- Bibliographie guerre 14-18
L'auteur
Dorothée Piatek: Dorothée Piatek est née à Haubourdin en 1969; graphiste de métier et
écrivain le reste du temps. L'horizon bleu est son premier livre. Elle vit àRouen.
L'illustrateur
Yann Hamonic: Illustrateur, vit à Bordeaux.
Bibliographie
L'horizon bleu
Ed Petit à Petit 2002
Illustré par Y. Hamonic
Le cercle d'or
T1 L'empreinte de la
Mandragore
Ed Petit à Petit 2003
Illustré par Y. Hamonic
T2 L'arcane des justes
Ed Petit à Petit 2003
Illustré par Y. Hamonic
T3 Le baiser de paix
Ed Petit à Petit 2004
Illustré par Y. Hamonic
Le marchand de parapluie
Ed Petit phare 2006
Je marchais malgré moi dans
les pas du diable
Ed Petit à Petit 2006
Le secret du phare
Ed Averbode 2006
L'allumeur de rêves
Ed Petit phare 2006
Le prince aux grands pieds
Ed Petit à Petit 2007
L'ALBUM
Résumé
Pierre et Marie ont chacun une vingtaine d’années et viennent de se marier en ce mois
de juin 1914.
Pierre est instituteur à Haubourdin, une petite ville du nord de la France et Marie l’aide à
faire la classe ; mais la chaude ambiance estivale cède bientôt la place à des nouvelles
angoissantes : l’Allemagne et la France entrent en guerre et tous les hommes de 18 à 48
ans sont mobilisés.
Peu de temps après, Pierre part pour le front et Marie reste seule pour s’occuper des
écoliers.
Commence alors une très longue période de séparation où dans Haubourdin occupée
par les Allemands, les problèmes d’approvisionnement en nourriture et les réquisitions de
maisons sont le lot quotidien des habitants.
Les années de guerre passant, les conditions de vie des combattants et le moral de
Pierre se détériorent au fil des attaques inutiles et des permissions qui n’arrivent pas.
Heureusement, deux amis sont là pour soutenir le soldat : Gabriel et Henry dont il avait
fait la connaissance au Service National.
Lors d’une contre-offensive, Pierre est blessé et doit passer plusieurs mois à l’hôpital
sans que Marie puisse lui rendre visite.
Et les atrocités continuent avec la mort d’Henry, la désertion de Gabriel (qui se révèle
finalement être un espion allemand) et Pierre qui est fait prisonnier.
Il parviendra cependant à s’enfuir avec l’aide de Gabriel, qui réapparaît de manière
totalement surprenante.
A présent libre, Pierre, traumatisé par tout ce qu’il a vécu, n’ose pas renter chez lui et ne
le fera qu’après plusieurs semaines d’errance, au moment de l’Armistice.
Le titre:
Le bleu horizon est une couleur gris bleu utilisée pour les uniformes des troupes
métropolitaines françaises de 1915 à 1935, date à laquelle elle est remplacée par le kaki.
La couleur bleue horizon est une référence à la ligne bleue des Vosges.
Historique
En 1914, l'armée française est équipée de capotes de couleur dite "gris de fer bleuté" et
de pantalons et képi de couleur dite "garance" nom de l'élément de teinture. Très visibles
de loin, ces uniformes sont totalement inadaptés aux nouvelles armes que sont les
mitrailleuses, les soldats se faisant abattre en grand nombre à distance.
Le commandement français, averti sur la nécessité pour ses soldats d'arborer des
couleurs discrètes, ne choisissent pas le kaki, mais le bleu horizon. On pense en effet
qu'un soldat se voit d'abord de loin, donc près de la ligne bleue du ciel. Ces uniformes
sont produits dès 1914, et distribués à partir de fin 14 /début 1915. Les troupes coloniales
et la légion étrangère sont elles dotées d'uniformes jaune moutarde.
Le bleu horizon devient rapidement le symbole du "poilu" de la Première Guerre
mondiale. La chambre bleue horizon, en 1919, composée de conservateurs soucieux de
« faire payer l'Allemagne », est affublée de ce surnom.
Au début du siècle, la guerre des Boers a attiré l'attention de la plupart des états-majors
du monde sur la nécessité de réformer l'habillement militaire. Toutes les grandes
puissances en tirent effectivement les conséquences, sauf la France. Cette réforme
concerne les couleurs qui doivent être moins voyantes, mais également la coupe de
l'uniforme et son paquetage. Le fantassin français est non seulement trop repérable, mais
il est aussi quelque peu empêtré.
Il est bon de signaler que si l'uniforme n'a pas subi de modifications, les Français ont
réfléchi à la question. On est même surpris d'apprendre qu'entre 1903 et 1914, il y a eu
en France plus d'essais de nouvelles tenues de couleurs neutres (gris bleu, beige bleu ou
encore réséda) que dans n'importe quel autre pays. Mais aucune réforme n'est suivie
d'adoption. Les seules instructions fermes ne datent que du 27 juillet 1914, mais c'est
trop tard. Elles ne seront appliquées qu'après la bataille de la Marne, en septembre 1914.
L'uniforme " bleu horizon " existe déjà en août 1914… mais reste dans les cartons.
Au lendemain de la victoire de la Marne, l'état-major part donc à la recherche d'une tenue
plus appropriée. Son choix se porte finalement sur un drap bleu, dont il reste à
déterminer la nuance. Une teinture à base d'indigo est finalement élue pour donner le
fameux bleu horizon. Ce drap est en réalité un mélange de laine blanche (35%), de laine
bleue foncée (15%) et de laine bleue claire (50%).
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L'illustration
« L’horizon bleu » est un album, illustré par Yann Hamonic dans un style dont le trait
rappelle Hergé et l’expressionnisme de la mise en couleur, Münch. En effet, les visages
des personnages ont tous un petit air de Tintin, visages ronds, yeux, bouches et nez faits
d’un point ou d’un trait. Mais le bleu sombre de la nuit, le gris boueux de la pluie, le rouge
sang des bombes évoquent toutes les souffrances de la guerre. (extrait d'un article de
Marine Dormion)
LE STYLE EPISTOLAIRE
- Pourquoi des lettres à l’époque ?
- Quels moyens actuels pour communiquer ?
• Etude de différents types de lettres pour construire la silhouette de la lettre et
écrire :
• des mels vers l’école de la ville de Kiel
• des lettres à des correspondants
Activités :
 en lecture.
. activité de tri :
-
Reconnaître des lettres authentiques et des lettres fictives : recherche de points
communs
Lettres fictives : faire le tri entre des échanges épistolaires réalistes ( ceux de l’album )
et des échanges totalement imaginaires
Effectuer un tri plus large des différents types de courrier : lettres personnelles, cartes
postales, lettres officielles, administratives, mèl…
•
émetteur
Elaborer une grille de lecture des récits épistolaires
destinataire
Date ou époque
lieu
Motivation de
la lettre
Foncti Relati
on de
on
la
entre
lettre émett
eur et
destin
ataire

Etablir la carte d'identité ou la silhouette d'une lettre
Lieu et date
Formule amicale
Corps de la lettre
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Formule de politesse
Signature
. à partir de l’album :
Activités sur l’illustration et le contenu :
-
Comparer le ton de la lettre et l’illustration
Comparer les différentes lettres de l’album, s’il s’agit d’un même émetteur, analyser
son évolution psychologique dans le temps
Déterminer les fonctions de la correspondance : rapport avec l’intime, le besoin de
parler, la confiance.
Dans cet album, la correspondance épistolaire permet de donner des nouvelles générales, de
suivre les évènements, de percevoir l’évolution psychologique et mentale des principaux
personnages.
-
-
en écriture et production
Ecrire à un élève absent pour « raconter » les évènements de la classe en variant le
ton de la lettre : sérieux, comique, en colère…
Imaginer la réponse à une des lettres de l’album ( par exemple celle de la page 19)
Ecrire à une ville allemande en utilisant le courrier électronique ( Kiel ville jumelée)
pour découvrir l’Allemagne d’aujourd’hui.
Ecrire, en fin d’étude, le résumé de l’album, en s’aidant des tableaux construits sur la
structuration du récit ( voir ci – dessous )
 autour de la structuration du récit
Identifier les caractéristiques de la situation initiale
Le(s) personnage(s) principal(aux)
Le(s) lieu(x)
Le temps
-
Construire le schéma narratif de l’album
Etat initial
Etat initial
Transformations
Actions / événements
Dates
Été 1914
Août 1914
Octobre 1914
Noël 1914
lieux
commune
déclaration de
d'Haubourdin guerre
les allemands
occupent
Haubourdin
Hiver 1914
époques
départ des
troupes pour le
front
les allemends ...
réquisitionnent
personnages Pierre et
Elisabeth
Pierre
Contexte
Gaieté
Stupeur
Humiliation
Euphorie
Emotion
Peur
atmosphère
ton des
lettres
Mariage des
2 héros
gaieté,
bonheur
Etat
final
H. Cuvelier
Inconscience
Quelques lettres remarquables de l’album.
Page 11
Lettre des enfants à leur instituteur
Début de la guerre
Page 15
Lettre de Pierre à Elisabeth
La guerre et ses réalités : la désolation
Illustration noire et épurée
Page 19
Lettre de Pierre à Elisabeth
Peur de la mort, épuisement
Page 27
Lettre de Pierre aux élèves
Page 33
Lettre de l’infirmière à Elisabeth
Page 41
Lettre d’Elisabeth à Pierre
Page 44
Lettre de Pierre à Elisabeth
La vie pendant la guerre et dans les tranchées
Mélange de courage et de désespoir
Pierre est blessé. Lettre pour rassurer sa
femme.
Lettre descriptive, précise à caractère
d’information officielle
Lettre pour informer Pierre de la vie du côté
paix
Lettre écrite des tranchées
Lettre de désespoir, de peur, de révolte.
Illustration marquée par la dominante du rouge
symbole des flammes, des combats.
L'HISTOIRE
autour de l’Histoire : La guerre 1914 / 1918.
-
Les grandes dates( travail sur la chronologie ), les lieux, les personnages
A partir des lettres, du récit et des illustrations, découvrir :
 le contexte de cette guerre
 la vie des soldats dans les tranchées
 les combats menés
 les réalités de cette guerre…
-
Le vocabulaire spécifique
Rappel historique
Guerre et démocratie : L’exemple de la guerre de 14-18
La Grande guerre fait l’objet d’études extrêmement nombreuses dès l’après conflit
(étudiées dans le livre d’Antoine Prost et Jay Winter, Penser la Grande guerre, un essai
d’historiographie, Point Histoire, 2004). Elle fait aujourd’hui l’objet de polémiques
historiographiques très lourdes qui font écho à une réflexion épistémologique plus large
sur histoire et mémoire, histoire et témoignages oraux. Elle montre aussi comment les
historiens abordent aujourd’hui le temps court, l’événement, intégré à un temps plus long,
le siècle ou au moins le demi-siècle, et intègrent l’apport d’autres sciences sociales
comme l’anthropologie pour faire une étude de la guerre centrée non plus sur le récit des
batailles mais sur l’homme au coeur des violences de guerre. C’est une histoire de
l’homme, des hommes dans la guerre, de leurs liens avec le commandement, la famille,
les autres, leurs souffrances, leurs peurs.
Je vous propose dans le cadre du sujet qui est le nôtre aujourd’hui, guerre et démocratie,
de saisir un moment de cet effroyable conflit, l’entrée en guerre, pour comprendre ce qui
furent les enjeux de ce moment précis et comment les historiens tentent de le saisir par le
biais de nouvelles sources.
Trois points :
- L’entrée en guerre (rappel).
- Les polémiques sur la question autour du concept de culture de guerre.
- Ce qui est en jeu autour de ces polémiques.
L’entrée en guerre
Contrairement à la vulgate longtemps établie, l’entrée en guerre, en à peine une semaine
de toute l’Europe, fut une immense surprise.
Rappelons que ce qui enclenche le processus est l’assassinat de l’archiduc héritier de
l’empire austro-hongrois, François Ferdinand, le 28 juin 1914. Pour profiter de l’émotion
les Austro-Hongrois auraient pu réagir très vite. Mais, malgré un accord immédiat de leur
allié allemand, ils mirent presque un mois pour rédiger un ultimatum adressé à la Serbie
le 23 juillet. Ce retard est du à l’opposition hongrois le comte Tisza, qui redoutait non pas
un conflit avec la Serbie mais ses conséquences, en particulier l’afflux massif du nombre
de Slaves dans l’Empire, pour lui déjà trop nombreux. Il fallut 15 jours pour vaincre sa
résistance. Prise de court la Russie n’aurait pas eu le temps de réagir, d’autant qu’elle
n’était pas très enclin à s’engager dans un nouveau conflit dans les Balkans. Avec les
jours qui passent l’état d’esprit change et l’indignation en Russie grandit quand la Serbie
est menacée. D’autant que l’enquête prouve presque immédiatement qu’elle n’a rien à se
reprocher dans l’assassinat du Duc. Alors qu’elle accepte tout ou presque de l’ultimatum
autrichien, l’Autriche ne s’arrête pas là et rompt ses relations diplomatiques avec elle le
23 juillet et lui déclare la guerre le 28. Le Tsar après avoir longtemps hésité et changé
plusieurs fois d’avis, se laisse arracher l’ordre de mobilisation générale le 30 juillet à 16
heures. Quoi qu’il en ait pensé, il ne peut résister à la pression des généraux, soutenus
par le très vif nationalisme de la fraction de l’opinion publique qui pouvait se faire
entendre, l’aristocratie, la bourgeoisie et même les classes populaires urbaines.
L’irréparable est alors commis. Pour l’Etat-major allemand qui entre en scène et aussi
pour l’opinion allemande, la menace russe fait figure d’un chiffon rouge. Et l’irréparable
est d’autant plus commis q’un conflit avec la Russie impliquait un conflit avec la France.
Le plan Schlieffen, établi depuis une quinzaine d’années, pour éviter une lutte sur deux
fronts qui risquait de lui être mortelle, prévoyait que l’armée allemande devait d’abord
éliminer l’armée française, ce qu’elle estimait pouvoir faire en à peu près 6 semaines,
avant de se retourner contre l’armée russe réputée plus lente à se mobiliser. Depuis
1912, le président de la République, Raymond Poincaré avait décidé de tout subordonner
au renforcement d’un alliance avec la Russie, et qui liait la France sans véritable
contrepartie. La Russie venait de mobiliser sans en consulter la France. Mais la France
avait-elle un autre choix, puisque le commandement allemand, incapable de mettre en
place un autre plan, refusa de se plier au souhait de Guillaume II, qui le 28 juillet, aurait
voulu que soit suspendue l’attaque contre la France, il jugeait la guerre austro-serbe
injustifiée à la suite de l’acceptation presque complète de l’ultimatum par les Serbes. Le
1er août presque à la même heure la France et l’Allemagne mobilisaient. Le 1er
l’Allemagne déclare la guerre à la Russie et le 3 à la France, mais dès le 2, les troupes
allemandes ont pénétré au Luxembourg et sommé la Belgique de laisser passer ces
divisions.
L’attitude des Anglais très en retrait pendant la crise changea avec l’envahissement de la
Belgique. Le 4 août elle entre aussi dans le conflit.
Malgré des négociations fiévreuses, des centaines de télégrammes d’une capitale à
l’autre, rien y fit. La guerre commençait.
Pour les causes de la guerre je renvoie aux livres nombreux édités dernièrement du fait
de la question d’histoire contemporaine au CAPES notamment les sociétés en guerre,
1911-1946, collectif, Armand Colin, 2003. PH Burrin, A. Prost, JJ Becker...
Le contexte européen de darwinisme social : mécanisme de sélection appliquée aux
relations internationales et conduit à une acceptation du risque de guerre (on voit le côté
positif de cette sélection, rajeunissement de la population par la guerre, régénération et
changement des élites). Cette vision déforme la vision de la réalité chez les dirigeants
allemands. Peur de la Russie qui grandit sans cesse. L’axiome de la lutte finale entre le
slavisme et le germanisme conduit les dirigeants allemands à voir dans le conflit austroserbe un enjeu vital pour la survie de l’Allemagne. D’autant que la notion de « grande
puissance » entre en jeu. Les dirigeants allemands ont peur d’être considérés comme
des « mous ». La presse qualifiait Guillaume de « timide, valeureux poltron ». Les
blessures narcissiques sont alors ressenties d’autant plus douloureusement.
L’histoire de la Première guerre mondiale illustre parfaitement le bien-fondé de la formule
inscrite dans le Préambule de la constitution de l’Unesco : « Les guerres prennent
naissance dans l’esprit des hommes ».
Il faut donc tenter de comprendre l’état d’esprit de l’époque pour saisir l’émergence du
drame.
Mais ce sujet est aujourd’hui enjeux de lourdes polémiques.
Les polémiques autour de la question de la culture de guerre
Une polémique a vu le jour depuis quelques années entre l’équipe de chercheurs de
l’historial de Péronne (Stéphane Audoin-Rouzeau, Anette Becker, Jean-Jacques Becker,
John Horne, Christophe Prochasson …) et un historien montpelliérain Frédéric Rousseau
tour du concept de culture de guerre, en particulier du consentement des soldats. Les
uns sont partisans du fait que la culture de guerre expliquerait le consentement des
soldats. Frédéric Rousseau lui réfute totalement cette perspective.
Qu’est-ce que l’on entend par « culture de guerre » :
Le concept réunit toutes les représentations forgées avant, pendant, après le Premier
conflit mondial, héroïsation, démonisation de l’ennemi jusque dans la littérature et les
jouets pour enfants, association de la foi patriotique et de la foi en Dieu, degré d’adhésion
des combattants à ces valeurs collectives (consentement ou contrainte), usure des
mobilisations initiales, diversité des raisons de combattre et de tenir (patriotisme, défense
du sol et du foyer, camaraderie des tranchées) et valeur des témoignages utilisées.
La question qui agite donc les historiens est donc très simple :
Pourquoi les combattants ont-ils tenu ?
Cette question n’est pas centrale pour les historiens anglo-saxons, mais elle tient lieu
dans le débat français une place centrale depuis une petite dizaine d’années.
Pour Stéphane Audoin-Rouzeau et Anette Becker (2000) la culture de guerre donne au
conflit sa signification profonde (lutte contre le barbare, sentiment national, haine contre
l’autre) et permet le consentement. Etroitement liée à la violence qui l’explique et qu’elle
explique, dans une sorte de causalité circulaire, cette culture de guerre est une grande
poussée venue d’en bas, beaucoup plus que le produit d’institutions comme la presse, le
gouvernement…
Elle aurait unifiée l’ensemble de la nation, front et arrière solidaire, pendant la durée du
conflit et ainsi assurée la victoire, ce qui lui donne une place centrale et éminente dans
l’interprétation de la guerre.
Pour ces historiens les défections furent marginales, les désertions minimes ainsi que les
mutineries. En fait la guerre de 14 serait une sorte de croisade exterminatrice.
D’autres historiens au contraire, Rémy Cazals et Frédéric Rousseau (Histoire des
combattants européens, 1999), ont souligné le réseau des contraintes entre lesquelles
les combattants étaient tenus : le poids des autorités, la crainte des gendarmes et des
conseils de guerre, dont la main savait être lourde. La force de l’attente de l’arrière. Le
patriotisme ne pèse guère dans l’analyse : les combattants ont tenu parce qu’ils ne
pouvaient faire autrement, parce qu’ils étaient obligés de tenir. Pour eux ce n’est pas la
question du consentement qu’il faut poser mais bien celle de l’obéissance. Et la défense
de la thèse du consentement s’accompagne d’une occultation systématique des
contraintes imposées aux combattants.
Pourtant à l’oppression subie à l’avant s’ajoute la pression de l’arrière. « Imagine-t-on le
regard des parents, de l’épouse, des enfants, des voisins, pour le cas où un déserteur
aurait réussi à passer les lignes, les barrages des gendarmes, les contrôles de police et à
rentrer dans son village ? Etait-il si facile de déserter pendant cette guerre ? ». (14-18, le
cri d’une génération, p. 145). Il apparaît donc une multitude d’autres facteurs que le
sentiment national pour expliquer la longue ténacité des poilus. Parmi ceux-ci le lien
maintenu avec l’arrière, par la correspondance et les permissions, est souvent citée. Il ne
faut pas la sous-estimer mais dans la correspondance, la guerre vécue, réelle, est
souvent tue ; il y circule largement une guerre mythique qui permet aux uns et aux autres
de supporter l’insupportable. Il faut ajouter l’esprit de camaraderie, le poids su sens du
devoir, celui de la culture de l’obéissance. Y intégrer aussi la culture de l’époque sur le
partage des tâches entre femmes et hommes : bien peu contestent ouvertement le fait
d’être à l’avant, alors que les femmes demeurent à l’arrière.
Mais si les combattants ont tenu c’est parce qu’ils n’avaient pas le choix. Beaucoup de
sources le montrent comme Norton Cru, Eugène Lemercier (Lettres de guerre, 1916),
Jean Pottecher (lettres d’un fils, 1926), Georges Bonnet (L’âme du soldat, 1917).
La querelle est donc vive qu’on en juge :
« Le chercheur doit-il s’interdire d’exploiter certains témoignages au prétexte que tel ou
tel auteur avait tel ou tel engagement politique avant et pendant la guerre ? Doit-il en
disqualifier d’autres au prétexte qu’après guerre l’évolution personnelle de leurs auteurs
ne correspond plus aux canons actuels du politiquement correct ? ». (R Cazals, F
Rousseau, 14-18, le cri d’une génération, p. 149).
Des enjeux épistémologiques derrière cette querelle
Premier enjeu : la question des sources. Certains historiens écartent des témoignages
que les autres jugent décisifs. Après Hayden White et le Linguistic turn, après Alain
Corbin et l’histoire des représentations, on sait qu’il est impossible de prendre les
témoignages à leur valeur faciale sans s’interroger sur la façon dont ils sont structurés,
préformés par les visions de leurs auteurs. L’histoire intime des combattants passe par
une réflexion sur la construction même des témoignages sur lesquelles elle repose.
Deuxième enjeu : la réflexion que les historiens mènent sur les acteurs dans l’histoire.
Acteur temps, acteur espace, acteur événement, et donc ici surtout acteur homme au
singulier et au pluriel. Quelle place donner à l’homme dans un destin plus global en
particulier des guerres. Quelle marge de manoeuvre, quelle inflexion du cours de
l’histoire ? On peut renvoyer cette réflexion au renouvellement de l’approche de l’histoire
politique et culturelle depuis maintenant une petite trentaine d’années.
Troisième enjeu et il est en lien direct avec le sujet, guerre et démocratie.
Les historiens dans leurs recherches notamment sur la logistique de la guerre permet de
rendre compte du glissement de l’historiographie, qui voit dans le mode de collaboration
des élites militaires et politiques la clé du développement d’initiatives stratégiques
pendant la guerre.
Les raisons de l’arrivée au commandement de Pétain ont été analysées par Guy
Pedroncini en 1974 : le remplacement de Nivelle n’est pas seulement une conséquences
de l’échec du Chemin des Dames, mais aussi le résultat de profonds conflits politiques
qui n’ont pas été étouffés par la guerre (Voir Becker). C’est aussi le thème du livre plus
récent de Fabienne Bock (2002) sur le parlementarisme de guerre, où elle montre
l’affirmation progressive d’un droit de regard des législateurs en matière stratégique,
tactique et opérationnelle. Le travail de ces commissions parlementaires, leur rôle dans le
développement par exemple de l’artillerie lourde, dont les services du ministère de la
guerre sous-estimaient l’importance, suggèrent que le déplacement du pouvoir des
assemblées législatives à l’exécutif, et du pouvoir civil au pouvoir militaire, qui s’est
produit dans la plupart des pays belligérants, a été efficacement contrecarré en France,
et par des moyens qui avaient une signification pour la façon dont la guerre était menée.
Plus globalement, sans écarter la dimension culturelle d’un conflit, les historiens de la
Grande Guerre, réintroduisent les dimensions politiques et sociales, en interrogeant la
problématique de l’Etat en guerre, notamment sa dimension disciplinaire.
Frédéric Rousseau pose ainsi la question :
Comment appelle-t-on généralement un régime qui surveille sa population y compris
dans sa vie privée, qui se préoccupe de la moralité des femmes, qui embrigade toute une
société, enfants compris, qui mobilise tous les hommes et les maintient au front par la
menace de mort, qui censure, interdit et sanctionne toute expression déviante, qui
abreuve ses citoyens d’une propagande omniprésente ? Disons-le : durant cette guerre,
les sociétés européennes ont été sous l’emprise de régimes d’oppression annonçant les
totalitarismes du siècle ; à certains égards on pourrait les qualifier de prot-totalitaires.
Jamais, dans aucun pays, les différents services de l’Etat, plus particulièrement la police,
la gendarmerie et l’armée n’avaient accumulé autant de pouvoir sur les citoyens, ni atteint
ce degré d’efficacité dans le contrôle de la société tout entière…Au-delà de l’histoire de la
Première guerre mondiale, cette réalité doit aussi nous inciter à réfléchir sur la place, le
rôle, le statut de l’institution militaire au sein des sociétés démocratiques d’aujourd’hui.
Comment concilier devoir de défense et citoyenneté ? ». (Ibid, p 155).
Si les sociétés ont subi pendant cette guerre une profonde brutalisation, les pouvoirs
d’Etat n’y ont certainement pas échappé.
Vous le voyez la polémique déclenchée permet de situer quelques enjeux qui vont bien
au-delà de simples querelles historiographiques mais bien sur les fondements même de
ce qu’est l’histoire et revoie à la question que l’on se pose aujourd’hui.
Source: Ac-Montpellier
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=61&ID_dossier=36: les origines de la
grande guerre
http://www.grande-guerre.org/: la première guerre mondiale
ANNEXES
LE 11 NOVEMBRE
Enquête sur Internet
Pour comprendre le 11 novembre
1 Quel est l’événement qui sert de détonateur à la 1ère guerre mondiale ?
……………………………………………………………………………………………………………………….
2 Quelles sont les forces en présence :
TRIPLE ENTENTE
TRIPLE ALLIANCE
3 Classe ces batailles par ordre chronologique en indiquant l’année
Verdun, la Somme, Le chemin des Dames, la bataille de la Marne
Année
Batailles
4 Explique à quoi ont servi les taxis de la Marne
……………………………………………………………………………………………………………………….
5 Donne quelques explications simples sur la guerre des tranchées
……………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………….
7 De quand date l’entrée en guerre des américains ?
……………………………………………………………………………………………………………………….
8 Réfléchis un peu et essaie d’expliquer pourquoi la guerre de 1914/1918 était une guerre mondiale :
……………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………….
9 Quand a été signé l’armistice ? ……………………………………………………………………………….
10 Explique une des conséquences de la guerre de 14 18 pour notre région (l’Alsace).
……………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………….
11 Un petit bilan de la guerre :
La Grande Guerre aura mobilisé un total de …... millions d'hommes et fait plus de ….millions de
morts au combat. À ces morts au combat s'ajoutent …….millions de victimes civiles et plus de …
… millions de blessés.
Extrait de http://tice67-nord.site.ac-strasbourg.fr/TICE/tice/activites/guerre1418.htm
2 documents à comparer
SOUVENIRS DU 11 NOVEMBRE - Souvenirs de Roland Dorgelès
Je l'ai encore dans l'oreille, le chant du Onze novembre.
Des hymnes? La Madelon ?
Mais non, voyons, souvenez-vous :
Ah! Il n'fallait pas, il n'fallait pas
Qu'y aillent ...
Cela fusait des rues comme un rire triomphant, un grand rire de délivrance. La France soulagée l'a
lancée jusqu'au ciel, cette boutade d'un passant reprise par un million de voix: "Il ne fallait pas qu'y
aillent!" ces meurtriers vaincus, et l'on promenait sur les boulevards leurs canons devenus des
joujoux. Cependant, tandis que la foule exultait, je me rappelais les boulevards, quatre ans plus tôt,
quand couraient vers les gares ces cohortes de jeunes gens qui ne reviendraient plus, et au lieu de
chanter, noyé dans cette mer humaine, j'élevais ma pensée vers la funèbre armée qui emplissait la
nuit.
Il fallait qu'ils y aillent ceux-là, ils y étaient allés, et, dans leur troupe immense, je cherchais des
visages, je réclamais tout bas mes morts ... Pas seulement les amis : les autres aussi, surtout les
autres, ces figures effacées dont on n'a pas su le nom, le camarade de corvée qui a pris ton fardeau
quand tes genoux pliaient, celui qui a déchiré ta capote lorsque, pris dans le barbelé, tu allais y
rester, le petit volontaire qui a crié : "Présent!" quand il fallait traverser le tir de barrage pour porter
un ordre d'où dépendait notre sort.
Tu me comprends bien : le frère d'un instant, celui qu'on rencontrait par hasard et qu'on retrouvait,
le lendemain, en travers du boyau, ou couché sur la piste, ses doigts durcis enfoncés dans l'argile
et un dernier rictus lui découvrant les dents ...
Ah! non, je n'ai pas chanté ... J'aurais dû peut-être, mais les souvenirs me serraient la gorge. Il
défilait trop de fantômes dans ce ciel sans étoiles.
Aujourd'hui encore, en écrivant ces mots désordonnés qui veulent jaillir ensemble, je crois
entendre les clameurs de l'Armistice et je lève les yeux vers la nuit éternelle où passaient les
suppliciés. C'est ce défilé-là qu'auraient dû regarder les survivants.
Entre deux guerres, extrait de Bleu Horizon, Albin Michel, 1949
Roland Dorgelès (1886-1973) est, bien sur, l'auteur du roman le plus populaire autour de la guerre de 14-18 : "Les croix de bois" (Prix Fémina,
1919). Il fût caporal au 39ème R.I.
Tirés de http://dessins1418.free.fr/
Affiche française de 1914
Cartes
L'Europe en 1914 à la veille de la 1ère guerre mondiale
L'Europe en 1923 au lendemain de la 1ère guerre mondiale
tiré de : http://crdp.ac-reims.fr/memoire/bac/1GM/etudes/europe_14_23.htm
BIBLIOGRAPHIE
Littérature pour enfants ayant pour thème la 1ère guerre
mondiale
I -Le récit romancé, tel que pourrait le faire un soldat
Hautmont 14-16 – l'or et la boue, Christophe Lambert, Nathan,
Collection : « Romans de la mémoire », 2002
La rencontre de Casimir Desforges, jeune soldat et de Martin nous montre le quotidien
des soldats, dans les tranchées de Verdun. S’en suit une autre aventure, celle d’une
chasse au trésor, et la recherche d’un butin probablement caché dans les environs,
derrière les lignes ennemies. Arrivés au but, ils s’apercevront que l’or est déjà dérobé.
Casimir n’aura la réponse à ce mystère
que bien des années plus tard…
Frères de guerre, Catherine Cuenca, Castor Flammarion, Collection
Castor poche, 2006
Août 1914, l’Allemagne et la France entrent en guerre et les hommes partent
«la fleur au fusil». Eugène, suivi de son meilleur ami Matthias, parvient à se faire
engager en se vieillissant sur de faux papiers. Très vite, face à la réalité du front
les deux jeunes déchantent. Eugène cache la vérité à sa famille. La mort de
Matthias le rapproche de Lucie, la soeur de son ami, qu'il épouse à son retour de
la guerre.
Il s'appelait le soldat inconnu, d'Arthur Ténor, Gallimard jeunesse,
Collection, Folio junior, 2004.
Sous la forme d'une biographie romancée, l'histoire du soldat inconnu est ici
très bien présentée.
La marraine de guerre, Catherine Cuenca, Hachette jeunesse, Collection
Livre de poche jeunesse, 2001
La correspondance d'un jeune poilu et de sa marraine de guerre entre 1916 et 1918.
II - Les souvenirs du témoin de la période
Zappe la guerre, de PEF, Editions « Rue du Monde », 2004.
Résumé : 80 ans après la Première Guerre mondiale; des soldats sortent du
monument aux morts pour faire le point. Ils rencontrent le monde moderne, la
télévision, un enfant....
C'est un excellent support pédagogique pour appréhender la Grande Guerre et
le relier aux conflits actuels.
Rendez vous au Chemin des Dames – avril 1917, Yves Pinguilly et
Nathalie Girard, éditions Oskar jeunesse, 2007.
Transis de froid dans les tranchées, des soldats participent à l’offensive Nivelle
le 16 avril 1917. Ils sortent vivants de cette attaque si meurtrière sur le plateau
de Craonne. Quand ils apprennent que leurs permissions sont supprimées, ils
décident de « faire la grève des tranchées ».
Ce ouvrage raconte assez bien ces événements et sa mémoire 90 ans plus tard.
Un dossier documentaire (chronologie, textes, vocabulaire) est à la fin comme
dans les livres de cette collection.
III Le thème des fraternisations de Noël 1914 a inspiré deux récits :
Les soldats qui ne voulaient plus se faire la guerre – Noël 1914, Eric
Simard et Nathalie Girard, éditions Oskar jeunesse, 2005.
Résumé : « A mesure que j'avance, je vois mieux à quoi ressemblent nos ennemis.
Le soldat allemand qui s'approche de moi ôte son casque à pointe et je découvre un
jeune homme au visage fatigué, aux cheveux crasseux, tout comme moi. Il me tend la
main. Je tend la mienne en hésitant un peu. Nos paumes se serrent. Ça me fait bizarre
de toucher mon ennemi, celui qui a sûrement tiré sur moi quelques jours plus tôt... ». Sur
le thème du film « Joyeux Noël ».
Le récit est suivi de quelques pages documentaires.
La trêve de Noël, Michaël Morpugo, illustré par Michaël Foreman,
édition Gallimard Jeunesse, 2005.
Ce jour-là, dans les tranchées du front ouest, Jim Macpherson, un jeune soldat
anglais, écrit à sa fiancée pour lui raconter l'incroyable événement qu'il vient de
vivre...
IV Le thème des animaux
Bleu, chien soleil des tranchées , Patrick Bousquet, Edition Serpenoise,
1999.
14 millions d'animaux furent enrôlés sous les drapeaux des nations belligérantes durant
la guerre 1914-1918. Ici c’est l'exemple d'un labrador, comme les nombreux chiens
présents sur le front.
V - Un enfant est l'acteur principal, il raconte son quotidien et ses émotions
Le journal d’un enfant pendant la Grande Guerre , Thierry Aprile,
illustrations Nicolas Thers et Nicolas Wintz, éditions «Gallimard
Jeunesse», 2004.
Présenté sous la forme d'un journal richement illustré, ce livre est un bon moyen de
montrer le quotidien des familles des départements occupés par la zone du front. Il est
notamment question de leur exil dans le Sud de la France, mais aussi de la vie difficile
des familles durant la période, avec la mobilisation, des difficultés financières, du
ravitaillement, etc.. De nombreux volets à soulever et à chaque page des informations sur
les thèmes les plus divers. Bon support de lecture.
Quand ils avaient mon âge, Pétrograd, Berlin, Paris, 1914-1918, de
Gilles Bonotaux et Hélène Lasserre, éditions « Autrement Jeunesse ».
L'histoire de trois jeunes garçons et leur quotidien durant la période 1914 à 1918 dans
trois pays d'Europe. Sergueï, à Petrograd, Ernst à Berlin et Émile à Paris.
À travers le regard de ces 3 enfants, les auteurs nous racontent cette Grande Guerre
avec un ton, tour à tour léger ou grave, pour faire comprendre aux enfants d'aujourd'hui
comment d'autres jeunes de leur âge ont vécu ces années de guerre.
La guerre d’Eliane de Philippe Barbeau, Syros
jeunesse, Coll. Tempo, 2004 / Le bonheur d’Eliane, de
Philippe Barbeau, Syros jeunesse, Coll. Tempo, 2006.
Eliane a 6 ans quand éclate la guerre de 1914. C’est l’histoire de cette petite fille dont le
père est mobilisé puis tué au combat. Le deuxième ouvrage montre d’avantage la vie des
familles en deuil après la guerre.
Un troisième volet L’avenir d’Eliane, paru en 2007, raconte l’adolescence d’Eliane dans
les années 20.
L’histoire est un peu triste, mais elle montre aussi le côté plus noir de ce conflit et la
douleur des familles. Il peut de ce point de vue là être moins apprécié des enfants.
V – Des supports pédagogiques variés
Une sélection parmi les ouvrages de vulgarisation ou de la presse pour enfants.
La Première Guerre mondiale (livre / DVD), de Jean-Pierre Verney,
collection « Voir l’Histoire », Editions Fleurus.
Très riche en documents (photos, fac-similés et objets).
Histoires vraies, « La bataille de Verdun », n° 152,édition Fleurus
(cette revue a pour thème de prédilection l’Histoire)
Edité en 2006, ce numéro évoque les soldats et de leur quotidien à Verdun en
1916. Le tout est enrichi de quelques définitions, de jeux (mots croisés) ayant
pour thème 1914-1918.
Les Incollables, La 1ère Guerre mondiale, édition Play Bac, 2006
Ce numéro propose des fiches, enrichies de rubriques en bas de page avec des
mots de vocabulaire. Au centre un « quizz » permet une révision des éléments
à retenir. Le côté ludique est assuré par une double page centrale d'autocollants.
Un numéro similaire existe sur la 2e Guerre mondiale.
La Grande Guerre racontée à mon petit fils, Antoine Prost, éditions du
Seuil, 2005.
Construit sous la forme d'une conversation entre un grand-père et son petit
fils. Antoine Prost historien de renom et spécialiste du sujet explique cette
guerre en répondant aux nombreuses questions de l'enfant : qu'est ce que la
mobilisation? Comment vivaient et mourraient les poilus? Comment fonctionnent les
usines pendant la guerre? Qu'est ce qu'on fait les femmes? Etc.
J'ai vécu la Première Guerre mondiale, Jean-Yves Dana, Bayard
jeunesse Collection « J'ai vécu », 2004. Documentaire à partir de 12 ans.
Destinée aux adolescents, cette collection a pour spécificité de mettre en contact les
jeunes lecteurs avec l'histoire et le monde par le biais de témoignages. Jean-Yves Dana,
journaliste au magazine Okapi a recueilli les témoignages des trois vétérans de la
Grande Guerre. Tour à tour, ils nous content leur vécu, de leur enfance à leur sortie
évoquant la dureté des tranchées, les sentiments de l'époque, leurs blessures, la
fraternité des soldats, la dureté des combats, les conditions d'hygiène épouvantable. Le
documentaire se termine par un dossier historique. Cette liste n’est bien évidemment pas
exhaustive, d’autres ouvrages existent sur ce thème. Cette
bibliographie a pour but de montrer les qualités de certains supports sur lesquels vous
pourrez vous appuyer en classe.
Marie LLOSA
Membre du CRID 1418