Numérologie chiNoise - Éditions Quintessence

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Numérologie chiNoise - Éditions Quintessence
Nicol
a s
PETIT
N u m é ro lo g i e
chinoise
© 2015 - Éditions Quintessence
Rue de la Bastidonne - 13678 Aubagne Cedex - France
Tél. (+33) 04 42 18 90 94 - Fax (+33) 04 42 18 90 99
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Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
ISBN 978-2-35805-171-2
À ma femme Nathalie, mon âme sœur
Que d’attente avant de te retrouver.
« Connais-toi, toi-même et tu connaîtras les Dieux et l’univers. »
Socrate.
Je tiens à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui
ont croisé mon chemin de vie y apportant leur pierre pour que
celui-ci soit plus doux.
Ma femme Nathalie pour ses encouragements dans les
moments de doute, pour son amour si pur et revigorant, Danièle
Sauvet, ma première lectrice assidue, Isabelle Laading qui me
montra le chemin, toute l’équipe pédagogique de l’école de
médecine chinoise, les arts du Tao à Nice, dont Josette Chapellet,
Jean Marie Giaume, Isabelle Ganem qui transmettent leurs
connaissances avec tant de bonté et de passion ainsi que tous
les élèves de cette école qui feront sans aucun doute de très bons
médecins chinois.
Je tenais aussi à remercier tous ces auteurs qui ont enrichi
mon cœur et mon âme à travers leurs merveilleux écrits, le
docteur Soulier si subtile et riche dans son approche de la
symbolique, Annick de Souzenelle pour ses merveilleux écrits,
Marc Alain Ouaknin pour sa profondeur d’âme, Michel Odoul
pour ces ouvrages éveillant le grand public, madame Rochat de
la Vallée pour sa connaissance si profonde de la culture chinoise,
le docteur Natacha Campbell pour son approche si intelligente
des maladies « nouvelles ».
Merci à vous tous.
Que les vents vous portent là où vous le souhaitez.
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Préface
Les paroles d’un sage se sont glissées dans mes oreilles un beau
jour de juin.
Cet homme habite le toit du monde, au Ladakh et en
vous rapportant ces paroles je lui rends hommage et dépose
humblement ses mots sur cette page pour qu’ils ne s’envolent pas.
« Notre vie s’arrêtera un jour ou l’autre, vieillir et tomber malade
font partie de la nature.
La mort rend la vie plus intéressante et plus belle.
Si on ne mourait pas on ne saurait pas le bonheur d’être en
bonne santé et la vie n’aurait pas de valeur. Être malade joue un
rôle très important on sait alors la chance que l’on a de guérir.
Tomber malade n’est pas une mauvaise chose, contrairement à
ce que tout le monde dit : “C’est positif”. »
Urgyan Rikjen
(Amchi) Moine médecin.
« Ne fondez pas votre croyance sur la force des traditions, même
si elles ont été honorées par de nombreuses générations et en
beaucoup de lieux.
Ne croyez pas une chose parce que beaucoup de gens en parlent.
Ne vous fiez pas à la force des antiques légendes.
Ne croyez rien qui relève de la seule autorité de vos maîtres ou
des prêtres.
Après enquêtes, croyez ce que vous avez expérimenté et qui
vous semble raisonnable. »
Kalama Sutta.
Bouddha.
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Les origines
Du Tao aux cinq éléments
Le Tao, le Yi King
« Il y avait quelque chose d’indéterminé
avant la naissance de l’univers.
Ce quelque chose est muet et vide.
Il est indépendant et inaltérable.
Il circule partout sans se lasser jamais.
Ne connaissant pas son nom,
Je le dénomme “Tao”. »
Lao Tseu.
Le Nei-Jing nous indique que « dans les temps anciens, les gens
comprenant le Tao, se modelaient sur le Yin et le Yang ».
Le Tao Të King attribué à Lao Tseu est le texte fondateur du
taoïsme, une philosophie chinoise née il y a deux mille cinq cents
ans.
Le Tao Të King se présente sous la forme d’une série d’aphorismes
et de métaphores.
Il n’a pas créé de religion, mais a juste déclaré : « Le Tao qui
peut être dit n’est pas le vrai Tao », ayant juste indiqué à ses
disciples : « Sois avare de tes paroles et les choses s’arrangeront
d’elles-mêmes. »
Ainsi on raconte que Lao Tseu aimait se promener très tôt le
matin accompagné d’un de ses voisins pour marcher en silence
avant le lever du jour.
Un jour, le voisin avait un invité à la maison qui voulut aussi
venir. La marche fut longue et l’invité ne se sentant pas trop à
l’aise avec ce silence se décida à parler, lorsque le soleil se leva, il
dit : « Quel soleil magnifique… Regardez ! »
Plus tard dans la journée, Lao Tseu dira à son voisin : « S’il
te plaît, ne ramène plus jamais ce bavard de nouveau, il parle
vraiment trop ! »
Lao Tseu n’a écrit aucun livre.
Et pourtant il existe le fameux
Tao Të King qui est habituellement traduit par « livre de la voie
et de la vertu ».
La légende nous indique que lorsque la situation
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numérologie chinoise
politique se dégrada en Chine, Lao Tseu décida de se retirer et de
passer la frontière, monté sur un bœuf noir.
Un garde-frontière lui aurait alors demandé de laisser un
manuscrit pour le laisser passer.
Et c’est ainsi qu’il aurait écrit le Tao Të King, bizarrement, ce
texte ne comporte qu’environ dix mille idéogrammes tenant
sans problème sur une seule page d’un de nos quotidiens.
Il s’est créé ensuite une longue tradition de maîtres taoïstes,
les deux plus connus étant certainement : Lie-Tseu et Tchouang
Tseu.
Cette voie taoïste est à la base aujourd’hui des pratiques comme
le tai-chi, le qi gong ou encore le feng shui pour harmoniser les
énergies du macro et microcosme.
Les arts énergétiques inspirés du Tao favorisent la libre
circulation du Chi dans notre corps. Ainsi les blocages
disparaissent, l’esprit s’apaise, l’être rayonne.
La Voie du Tao est acquise par le non-agir (wu ji).
Il ne s’agit en aucun cas de ne rien faire, mais il s’agit d’acquérir
le calme intérieur qui fait que dans l’action, dans le mouvement,
il n’y a en réalité aucun « agissant ».
Ainsi à l’origine on trouve le Tai Yi, l’invisible, le non manifesté
(wu ji).
Pour le manifesté il faut qu’il y ait polarisation : Du un naît le
deux, Yin et Yang.
Il ne faut pas voir dans le Yin et le Yang quelconque opposition,
mais au contraire une complémentarité.
Le Tao, prononcé Dào en mandarin, est basé sur le principe du
Yin et du Yang qui se nourrissent l’un l’autre et sont les polarités
complémentaires d’une même énergie.
Le mouvement perpétuel entre ces deux polarités est à l’origine
de l’impermanence.
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les origines
La genèse des huit trigrammes à partir du Tai Ji
乾 兑
Qian
離 震
Dui
Li
Grand Yang
Zhen
Petit Yang
巽
坎 艮 坤
Xun
Kan
Gen
Petit Yin
Yang
Kun
Grand Yin
Yin
Le Yin/Yang est voie du Ciel/Terre, corde maîtresse et mailles
(lois et principes, gang ji) des dix-mille êtres, père et mère des
changements et transformations, enracinement et commencement
de la vie et de la mort, demeure des esprits lumineux (intelligence
spirituelle, shen ming).
Le Yang clair s’élevant au ciel et le Yin trouble retournant à la
Terre, le Ciel/Terre connaît les effets du mouvement et du repos
et les intelligences spirituelles en composent l’ensemble de lois
et principes directeurs. Ainsi par naissance, croissance, récolte,
ensevelissement, tout parvient à son terme et recommence.
Qian
Le Yin et le Yang
Li
Dui
Li
Zhen
Xun
Kan
Kun
Xun
Zhen
Dui
Gen
Qian
Gen
Kun
Kan
Les plus anciennes mentions du Yin et du Yang remontent
probablement aux livres des mutations plus connus sous le nom
de Yi King.
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numérologie chinoise
Le Yi Jing, également orthographié Yi King est un livre chinois
très particulier dont le titre est couramment traduit par « Livre
des mutations » ou « Classique des changements ».
Son élaboration date du début du premier millénaire avant l’ère
chrétienne (époque des Zhou occidentaux).
Il occupe une place fondamentale dans l’histoire de la pensée
chinoise et peut être considéré comme un traité unique en son
genre, dont la finalité est de décrire les états du monde et leurs
évolutions par une série de soixante-quatre figures numériques
appelées hexagrammes, chacun symbolisant un état et ses
transitions possibles.
Ce manuscrit, inclassable, n’est ni un livre révélé tels la Bible
ou le Coran, ni un poème épique tel L’Iliade ou Le Ramayana, ni un
chemin de méditation tel le livre des morts tibétains, ni discours
logique comme La République de Platon.
Le Yi Jing observe les changements quotidiens, saisonniers,
annuels, incessants.
Il ne souhaite pas expliquer quoi que ce soit de l’univers, ni
cause, ni finalité, ni révélation, il affirme juste avec force « la vie
qui engendre la vie, c’est cela le changement ».
Historiquement, de nombreuses écoles de pensées ont vu le
jour pendant la période des royaumes combattants (47 à 221 avant
J.-C.) dont l’école Ying Yang, ou parfois appelé école naturaliste,
interprétant la nature dans une optique positive, pour le bien de
l’homme en accord avec la nature et non dans le but de la soumettre.
Plus tard, des adaptations ont été proposées, en particulier sous
les dynasties des Song, des Ming et des Qing afin de proposer un
socle unitaire de la pensée chinoise (nature, morale, ordre social,
astrologie…).
Il ne faut donc pas s’étonner si les deux branches de la
philosophie chinoise, le confucianisme et le taoïsme, ont ici leurs
communes racines.
Les hexagrammes sont des figures basées sur la combinaison de
six traits dont chacun peut prendre l’une de ces deux formes : le trait
plein (Yang) et le trait redoublé (Yin). Ces deux formes elles-mêmes
se subdivisent en deux catégories : trait naissant et trait mutant.
À chaque hexagramme a été ajouté ultérieurement un commentaire comportant des indications sur la qualité de l’état concerné.
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les origines
La littérature chinoise attribue la composition du Yi King à
quatre saints personnages : Fo Hi, le roi Wen, le duc de Tchéou fils
du roi Wen et Confucius.
Fo-Hi, figure mythique, est le représentant de l’ère de la chasse,
de la pêche et de l’invention de la cuisson. Il est souvent désigné
comme l’inventeur des trigrammes.
Les huit trigrammes primitifs portent des noms qu’on ne
retrouve nulle part dans la langue chinoise et proviennent d’un
monde que l’on pourrait qualifier d’antédiluvien.
Fuxi, considéré comme le saint dont parle une phrase du
commentaire Shiyi : « Du Fleuve [jaune] est sortie une image et de
la [rivière] Luo un livre, un saint les a imités. »
Yu le Grand, fondateur de la dynastie Xia, est parfois aussi
identifié au saint ; c’est à son époque que les soixante-quatre
hexagrammes au grand complet sont rassemblés dans le Lian
Shan (succession de montagnes).
Il s’agit du premier des trois livres des mutations mentionnés
par le Zhouli.
Il commençait par l’hexagramme montagne, qui représenterait
deux montagnes superposées, d’où son nom.
Fuxi et Yu sont censés avoir reçu leur inspiration d’hexagrammes
dessinés sur une tortue ou un cheval (Fuxi, image du Fleuve jaune)
et d’un livre porté par une tortue (Yu, livre de la Luo).
L’avènement de la dynastie Shang fut l’occasion d’une nouvelle
lecture des hexagrammes concrétisée dans le deuxième livre des
mutations, le Gui Cang (retour et engrangement) débutant par
l’hexagramme Terre (kun), que le nom du livre évoque.
Lors du règne du dernier des Shang vers l’an 1143 avant J.-C., le
roi Wen de Zhou tira les hexagrammes et aboutit à un classement
qui mettait l’hexagramme ciel (qián) en tête : c’était l’annonce
d’un changement dynastique. Il rédigea une explication pour
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numérologie chinoise
chaque hexagramme, les Guacis. Zhou Gong, frère du roi Wu,
acheva l’ouvrage en rédigeant les Yaocis, explications ligne par
ligne des différents hexagrammes.
Le Yi Jing est le troisième et le seul restant des livres des
mutations cités par le Zhouli, les deux premiers ayant disparu
sous les Han.
On attribue à Confucius de la période des Printemps et des
Automnes le commentaire Shiyi (dix ailes), aussi appelé Yizhuan
(commentaire du Yijing) à partir de Han Wudi.
Le Yi Jing et le Shiyi, inséparables en Chine, forment le Zhou Yi.
Le Zhou Yi aurait échappé à l’autodafé ordonné par Qin
Shihuang grâce à Li Si qui l’aurait classé par ruse dans les livres de
médecine et de divination.
Cette explication, qui cherche à atténuer son aspect utilitaire,
représente l’opinion des lettrés voulant avant tout y voir un
ouvrage philosophique et confucéen.
Le Yi Jing a d’ailleurs été inclus dans les cinq classiques
constituant la base de l’éducation des lettrés.
Ce sont des missionnaires jésuites qui ramenèrent le Yi King
en Europe, mais peu de personnes furent intéressées par cette
sagesse venue d’Orient.
À noter que le symbole bien connu du Yin et du Yang est à l’origine
rouge et noir symbole de la création de l’univers par l’eau et le feu.
Les jésuites ont, en 1664, recoloré ce symbole en blanc et noir
couleur plus « adaptée » au concept du bien et du mal…
Il y a deux mille cinq cents ans, Confucius indiquait : « S’il m’était
accordé de vivre des années supplémentaires, je les consacrerais à
l’étude du Yi King. »
Le Yin et le Yang
Le symbole même du Tao (le tae ji) résume à lui seul le concept
Yin/Yang.
Le cercle comprend deux parties, une rouge (ou blanche), l’autre
noire.
Chacune des parties contient un petit cercle de la couleur opposé.
La partie claire correspond au Yang, la partie sombre, elle, au Yin.
Les deux petits cercles eux rappellent qu’il ne peut y avoir de
Yin sans Yang, ni Yang sans Yin.
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les origines
Ce symbole est aussi mouvement, le Yang engendre le Yin qui
lui-même engendre le Yang.
Le Yin peut muter en Yang et inversement.
Yin et Yang existent par dualité.
L’un ne peut exister sans l’autre et inversement.
En fait, tous les phénomènes existants peuvent être décrit via
ce système : les saisons, le jour et la nuit, le chaud, le froid, les
phénomènes vibratoires, électroniques…
Étymologiquement, les deux caractères Yin 陰 et Yang 陽
forment un couple très ancien lié à la nature.
Sur une colline, l’un montre une accumulation de nuages,
l’autre un soleil montant.
Le sens premier est donc le versant ombrageux en d’autres termes
l’ubac pour le Yin et le versant ensoleillé, l’adret pour le Yang.
Froid et chaleur, nuit et jour, alternance des saisons, ils
représentent le double aspect du souffle (Qi) indissociable,
opposés et complémentaires.
Le Yin devient le principe de l’ombre, de la féminité, de la
réception, du repos, de la passivité.
Le Yang devient le principe de lumière, d’action, de chaleur, de
masculinité, de l’agressivité.
Couple entremêlé, rien n’est jamais totalement lumière, et
pourrait-on définir la lumière sans l’ombre ?
Yin et Yang sont opposés et complémentaires, n’existant que
l’un par rapport à l’autre.
Ainsi, l’expression usuelle « être Yang » ou « être Yin » ne peut
se concevoir seule, je suis Yang ou Yin par rapport à, toute autre
conception est erronée.
Au Ciel, Yang suprême s’il en est, on trouve le soleil, mais aussi la
lune, la pluie (Yin) vient du ciel (Yang), mais aussi la germination
(Yang) vient de la Terre (Yin).
De la question de la droite et de la gauche
Depuis l’apparition de la macrobiotique définit par Georges
Oshawa et Michio Kushi dans les années 1970, force est de
constater que la gauche, la droite, le yin, le yang, ciel postérieur et
intérieur sont parfois malmenés.
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numérologie chinoise
Afin de revenir aux fondamentaux, revenons à notre fermier des
premiers temps en Chine.
Pour lui la terre est plate et le ciel est vouté, en conséquence le
Yang est rond, le Yin est carré.
Le ciel empli d’étoiles sert aux calendriers et donc marque le
temps, la terre parsemée de parcelles carrées correspond à l’espace.
Le soleil se lève à l’est (yang), se couche à l’ouest (yin).
En astrologie chinoise, les points cardinaux sont établis en
regardant le sud, l’est se trouve ainsi à gauche (yang), l’ouest à
droite (yin).
Dans la première partie du Nei Jing, le Su Wen (questions
simples), il est écrit « l’est représente le Yang, l’ouest le Yin. À
l’ouest et au Nord, il y a insuffisance de ciel (yang), c’est pourquoi
l’oreille gauche entend mieux que la droite, l’œil gauche voit
mieux que le droit ; à l’est et au sud il y a insuffisance de Terre,
c’est pourquoi la main droite est plus forte que la gauche, le pied
droit est plus fort que le pied gauche ».
Cette convention s’appliquant cela va de soi au niveau du ciel
postérieur (après la naissance) et est inversé au niveau du ciel
antérieur (avant la naissance).
Le plus simple pour se souvenir est de mettre son visage au sud,
votre gauche sera à l’est là où le soleil se lève avec le Yang.
En outre il est intéressant de noter que les idéogrammes pour
gauche et droite portent en leur sein les liens entre Yin et Yang.
L’idéogramme pour la gauche contient le concept du travail (yang)
et la droite comprend une bouche (qui se nourrit de la Terre Yin).
Pour la plupart des auteurs occidentaux :
Le côté gauche (cerveau droit) est en rapport avec le féminin, la
mère, l’intuition.
Le côté droit (cerveau gauche) est en rapport avec la masculinité,
le père, la raison.
Cette manière de voir se calque de manière parfaite avec la
physiologie du cerveau presque trop bien selon moi (récemment le
Pr Hugues Duffau, dans la revue Brain à remis en cause l’existence
de l’aire de Broca, l’aire de la parole).
Le problème vient du fait que dans la pratique bon nombre de
thérapeutes observent souvent des effets inversés, à savoir des
problèmes situés à droite ramènent souvent à des conflits avec
l’élément féminin et inversement.
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les origines
C. G Jung, qui a étudié le Yi King en profondeur, nous fournit
peut-être une explication à explorer avec le concept d’animus/
anima qui se rapproche du concept du Yin/Yang.
En effet, chacun de nous possède en lui les deux polarités. Or,
nos sociétés ont une tendance certaine à nous pousser vers une
seule de ces polarités rejetant l’autre partie qui reste dans l’ombre
(le petit garçon joue au foot, la petite fille à la poupée).
Je serais tenté de dire que tout comme le Yin et le Yang qui
ne peuvent exister sans l’autre, l’animus/l’anima suivent le même
chemin.
Nous voici donc obligés de chercher en nous cette part d’ombre
nécessaire pour définir notre lumière que souvent nous recherchons
à travers notre partenaire via ses qualités ou ses défauts.
La difficulté vient du fait que nous ne souhaitons pas voir notre
part d’ombre.
Ainsi un problème sur notre partie droite du corps nous
ramènerait non pas à la partie masculine (la partie lumière,
explorée), mais à notre féminin (l’ombre, la partie invisible).
Rappelez-vous que :
Le Yin précède le Yang.
Lorsque le Yin est à son maximum, il décroît laissant place
au Yang et inversement.
Yin et Yang purs n’existent pas, chacun porte en lui le
germe de l’autre.
La succession de ces deux forces crée le mouvement : c’est
l’impermanence.
Le fondement de la théorie du Yin/Yang tient en quatre points :
L’opposition
Yin et Yang sont opposés et complémentaires (chaud/froid ;
ciel/terre) ; c’est dans cette opposition relative que l’on trouve la
force motrice de tous les changements.
L’interdépendance
Yin et Yang ne peuvent se définir qu’ensemble, liés l’un avec
l’autre (le jour est contraire à la nuit, mais comment définir le jour
s’il n’y a pas de nuit).
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numérologie chinoise
La croissance et décroissance
Yin et Yang croissent et décroissent proportionnellement.
Après avoir atteint leur maximum, les choses, les phénomènes
régressent.
La transformation mutuelle
Avec du temps et des conditions favorables internes et externes,
yin et yang peuvent se convertir en leur contraire.
En résumé, il s’agit de l’union des deux forces dynamiques
et complémentaires engendrant toutes les manifestations du
monde. Sans ce lien il y a retour au vide au non-être.
Le concept du Yin et du Yang va ainsi voir sa concrétisation
dans la théorie des cinq transformations que nous allons aborder.
Les cinq transformations
Feu
Bois
Terre
Eau
Métal
La théorie des cinq mouvements (ou éléments) est un concept
supplémentaire de la théorie du Yin et du Yang.
L’expression « Cinq Éléments » est utilisée depuis longtemps
par les Occidentaux qui pratiquent la médecine chinoise. Certains
y voient une compréhension erronée du terme chinois Wu Xing
qui s’est perpétuée à travers les âges. Wu signifie « cinq », et
Xing signifie « mouvement », « processus », « aller », ou encore
« conduite, comportement ». La plupart des auteurs considèrent
donc que le terme Xing ne peut avoir la signification d’« élément »,
partie constitutive de la Nature, comme on l’entendait dans la
philosophie de la Grèce antique.
Les Cinq Éléments ne sont donc pas des constituants de base de la
Nature, mais cinq processus fondamentaux, cinq caractéristiques,
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les origines
cinq phases d’un même cycle, ou cinq potentialités de changement
inhérentes à tout phénomène.
La théorie des cinq mouvements est plus jeune que celle du Yin/
Yang. En effet les premières mentions de Yin et de Yang remontent
à la dynastie des Zho (environ 1000-770 avant J.-C.), tandis que
les premières références à la théorie des Cinq Éléments datent de
la période des Royaumes Combattants (476-221 avant J.-C.).
Cette théorie est applicable au microcosme comme au
macrocosme et peut définir l’homme et l’univers dans leurs
interactions.
Cette théorie est fondée sur un délicat et subtil équilibre des
forces d’un système entre engendrements et contrôles.
La théorie des Cinq Éléments a été élaborée par la même école
que celle qui a élaboré la théorie de Yin et de Yang, parfois aussi
appelée « École naturaliste ».
Le chef de file de cette école était Zo Yan (environ 350-270
avant J.-C.).
À l’origine, la théorie des Cinq Éléments avait des implications
politiques tout autant que des implications naturalistes.
Les philosophes de cette école étaient tenus en grande estime,
et parfois même craints par les anciens dirigeants chinois, car ils
prétendaient être capables d’interpréter la Nature à la lumière
de Yin, de Yang, des Cinq Éléments, et d’en tirer des conclusions
politiques.
Par exemple, un certain dirigeant était associé à un Élément
particulier et il était indispensable, à chaque cérémonial, de se
conformer à la couleur, à la saison de cet Élément, etc. C’est ainsi
que certains philosophes se sont déclarés capables de prédire la
succession des dirigeants en se réclamant des divers cycles des
Cinq Éléments.
Zo Yan disait : « Chacun des Cinq Éléments est suivi par un
Élément qu’il ne peut conquérir. La dynastie des Shun a gouverné
en vert de la Terre, la dynastie des Xia en vert du Bois, la dynastie
des Shang en vert du Métal, et la dynastie des Zhon en vert du Feu.
Lorsqu’une nouvelle dynastie sera sur le point d’apparaître, le ciel
la signalera aux hommes par des signes d’augure favorable. »
Pendant l’ascension de Huang Ti (l’Empereur Jaune), on a vu
apparaître des vers de terre et des fourmis énormes. Il dit alors :
« Ceci indique que l’élément Terre est ascendant, aussi le jaune
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