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CHRONIQUES
STRING THEORY
Auteur : THE SELECTER
Editeur : VOCAPHONE
Année : 2013
SKA
J'aime beaucoup The Selecter. J'adore même. Quand j'étais adolescent, j'étais
amoureux de Pauline Black, c'est dire si je suis objectif.
Il faut pourtant avouer que si leurs deux premiers albums (Too much pressure et Celebrate
the bullet) sont des monuments de ska 2Tone, le reste de leur production sonne aussi creux
qu'un crâne de hooligan un soir de final de Premier League. Mais ça, c'était avant.
Aujourd'hui, seuls Pauline (Ah !) et Arthur 'Gaps' Hendrickson sont encore là. Pourtant, c'est
comme si rien, ou presque, n'avait changé. En 2013, The Selecter a retrouvé le son de
1980. Ce putain de son qu'on croyait disparu à jamais depuis leur premier split et qu'on
retrouve, les cuivres en plus, dans les riffs de guitare, les accords d'orgue Hammond et
jusque dans les breaks de batterie, l'apogée de ce retour en grâce étant sans aucun doute
le titre London's burning qui aurait quasiment pu figurer en face B de leur mythique On my
radio. L'album s'appelle The string theory. Il s'ouvre par une reprise du thème des Avengers
(Chapeau melon et bottes de cuir) dans la plus pure tradition ska, et se referme sur un bon
vieux rocksteady (667 - The neighbour of the beast). Entre les deux, 40 minutes de bonheur
à savourer en stompant. Parole d'ex-skin. L'histoire aurait été parfaite si Neol Devis, le
guitariste historique, avait été là, mais qu'importe. Après avoir été, avec The Specials,
Madness, The Beat et Bad Manners, à l'origine du revival ska en Angleterre en 1979, The
Selecter est en train de vivre, trente-quatre ans après, son propre revival. Et Pauline Black
n'a jamais été aussi belle.
Monster Sacha