présentation par l`Association de Gestion des Etablissements

Transcription

présentation par l`Association de Gestion des Etablissements
Numéro spécial
les petits frères des Pauvres
Association de Gestion des Établissements
UN COMBAT
CONTRE L’ISOLEMENT
Depuis plus de cinquante ans, les petits frères des Pauvres
accompagnent des personnes âgées. Au tournant des années 1980,
est venue s’ajouter la génération des 50-65 ans en situation
de précarité.
P
rintemps 1946. L’élan généreux
d’Armand Marquiset distribuant des
repas aux personnes âgées les plus
pauvres du quartier de l’église SaintAmbroise à Paris, ne cesse d’étonner.
Plus que de la nourriture, c’est son
af fection, son attention profonde
qu’Armand Marquiset apporte à des
personnes isolées et sans ressources. Il
dira plus tard : « Avons-nous donné des
fleurs avant le pain ? » « Interrogation sur
la nature du besoin, sur le désir, sur
l’attention qu’on prête à l’“autre”, sur le
respect qu’on lui porte 1. »
Les petits frères des Pauvres privilégient
la qualité des relations humaines et un
profond respect de l’autre lorsqu’ils
rendent visite régulièrement à des
personnes âgées et les emmènent en
vacances dans les « châteaux du
bonheur », fêtent Noël et Pâques avec
elles, hébergent et orientent les
personnes sans emploi et sans domicile
fixe... « Le symbole des fleurs, n’est pas
celui du superflu mais de l’essentiel 1. »
« Si tu as deux morceaux de pain, mange
l’un, vends l’autre et achète des jacinthes
pour nourrir ton être 1. » La priorité des
équipes petits frères est de veiller à ce que
les personnes accompagnées restent maîtres
de leur vie, chez elles, le plus longtemps
possible. A cette fin, les petits frères sont à
leurs côtés dans la vie quotidienne.
Des lieux d’hébergements temporaire,
transitoire et prolongé ont été créés (voir
pages suivantes) pour leur venir en aide,
en relation avec les différents partenaires
sociaux. Reconnue d’utilité publique,
l’association, repose sur les donateurs qui
apportent fidèlement leur indispensable
contribution et sur les équipes de
bénévoles. Ces derniers donnent leur
temps et leur énergie qui se concrétisent
par un engagement ponctuel ou régulier.
Ils sont épaulés par des salariés qui
assurent avec eux la pérennité des
relations engagées et la transmission du
projet associatif. L’action des petits frères
s’inspire de principes intangibles tels que
la valeur unique et irremplaçable de
chaque personne humaine et sa dignité.
Leur action fondée sur l’accompagnement,
ou l’écoute personnalisée, permet la
valorisation des capacités et du potentiel
enfoui de chacun. Chaque personne est un
être en devenir. Aussi, relation fraternelle
et recherche d’une « qualité de vie » sontelles au cœur de leur mission.
Alexandre à Nantes.
La chaleur de l’accompagnement
petits frères lui offre une présence continue.
Photo Eric Dexheimer/Editing Server
1 La Soif de servir, Michel Christolhomme, Fayard, 1998.
INNOVER POUR MIEUX ACCUEILLIR
Héberger dans toute la noblesse du terme, offrir le gîte et le couvert, offrir la chaleur d’un accueil respectueux et attentif, vivre
une relation fraternelle : telle est la généreuse ambition des établissements regroupés au sein de la nouvelle association PFP-AGE.
P
FP-AGE », ce sigle désigne en réalité
une initiative destinée à rassembler
toutes les équipes de bénévoles et
de salariés qui font vivre les
établissements d’hébergement des petits
frères des Pauvres (PFP) : l’Association
de gestion des établissements (AGE).
Il fallait remédier à la dispersion des
moyens et des ressources au sein des
douze associations qui ont vu le jour en
une vingtaine d’années.
La nouvelle association a pour mission de
mettre en œuvre le projet des petits
frères des Pauvres au sein des
établissements d’accueil, en offrant un
support technique et en valorisant les
expériences et les initiatives locales.
Le conseil d’administration, élu par
l’assemblée générale, se réunit tous les
trimestres et une équipe nationale de
salariés a été constituée pour mener à bien
cette politique. Et pour innover, invitation
est faite à chaque équipe de se ressourcer.
Ainsi se concrétise l’idée, chère aux
A Pothières en hiver, accueil temporaire rime avec convivialité.
Ma demeure
Les terres qui entourent
ma demeure
sont plus belles
depuis le jour
où il m’a été donné
de voir des visages
que je ne connaissais pas.
Tout est plus beau.
Tout est plus beau.
Et la vie est pleine
de gratitude.
Ces hôtes qui sont les miens
Ont rendu splendide
ma demeure.
Poème eskimo,
tiré de l’album La Cour couleurs,
(Ed. Rue du monde, La Poésie)
équipes petits frères d’Ile-de-France, de
renforcer la coordination entre les unités
d’hébergement et les fraternités,
implantées dans les grandes villes de
France. Il en résulte, notamment à la
résidence d’hébergement temporaire
Gautier-Wendelen (Paris XIXe), un travail
plus approfondi sur le plan de l’accompagnement des personnes âgées.
L’association facilite cette coordination.
A terme, la création de PFP-AGE devrait
également permettre une meilleure
synergie entre les établissements. Car les
présidents et les responsables d’unité
sont appelés à se réunir régulièrement
pour confronter leurs expériences et
définir leurs orientations.
Conséquence attendue de ces innovations :
un meilleur accueil des personnes
hébergées, une collaboration plus
efficace entre tous pour un plus grand
confort matériel et moral. Il en résulte
une réelle prise en compte des désirs et
des aspirations de chacun pour un
hébergement fraternel.
héberger
loger
habiter
Accueil temporaire
LES CLÉS
DU SUCCÈS
L’hiver à la campagne, le jardin est en
sommeil. C’est le moment de se retrouver
avec d’autres pour affronter les rigueurs
du climat et de la solitude. L’accueil
temporaire vient en aide aux personnes
âgées pour leur redonner goût à la vie.
Et à Paris, c’est tout au long de l’année…
P
asser le cap d’une convalescence... Faire face à un
hiver long et rigoureux... Etre aidé à surmonter un
veuvage... Soulager un peu ses propres enfants qui
aimeraient « souffler » quelques jours ou quelques
semaines... Sans solution concrète apportée à ces problèmes
de la vie courante, bien des personnes âgées se retrouvent,
un jour ou l’autre, placées en maison de retraite.
Pour aider au soutien à domicile, les petits frères des
Pauvres proposent un accueil temporaire. A savoir : un
hébergement, pendant les mois d’hiver, pour une durée
de deux jours à cinq mois. Pourquoi l’hiver ? « Si vieillir
chez soi est le souhait du plus grand nombre, l’hiver c’est
plus difficile, explique Armel Blanchard, président du
bureau de la maison Ker Péheff de Damgan (Morbihan).
Le jardin est en sommeil, les sorties sont réduites au strict
nécessaire, les visites de la famille, des amis et même des
voisins sont plus espacées et les tâches quotidiennes
deviennent pénibles. » Et ne parlons pas de certaines
maisons mal chauffées...
Pour permettre aux personnes âgées de passer le laps
A Damgan, on peut passer l’hiver entouré et les plus dépendants
peuvent préparer leur départ en maison de retraite.
de temps nécessaire à leur « remise en forme » et de
se ressourcer, les petits frères des Pauvres proposent
un accueil dans de belles demeures (voir ci-dessous la
présentation de huit maisons d’accueil) au sein de
petites unités de quinze à trente résidents.
Autre expérience tentée avec succès par les Fraternités
Paris-Ouest et Saint-Maur : proposer à des personnes en
précarité issues du monde rural, ou attirées par la vie à
la campagne, un séjour temporaire au cœur de l’hiver à
l’abbaye de la Prée (Indre) ou à Gigny (Saône-et-Loire).
Et l’été ? L’été, ces maisons accueillent des groupes de
personnes en vacances, accompagnés par des équipes de
bénévoles. Seule exception à la règle, la résidence
Gautier-Wendelen, (Paris XIXe) ouvre l’accueil temporaire
toute l’année, pour une durée maximale de trois mois.
Les personnes reçues déterminent avec les responsables
la durée de leur séjour. Quelques semaines ou quelques
mois sont vite passés. Pas le temps de s’installer.
« Psychologiquement, on est dans une tout autre dynamique
qu’en maison de retraite, analyse Armel Blanchard. Ici,
chacun sait qu’il retrouvera ensuite son “chez soi”. » On
évite, dans la mesure du possible, toute forme d’assistanat.
Le règlement intérieur d’Accueil en Albret, à Nérac (Lotet-Garonne), incite chacun à « faire travailler son esprit
et son corps » en proposant des séances de gymnastique
douce, de la marche, de la lecture, des jeux de société,
et… la participation à des tâches collectives telles que
mettre le couvert, desservir la table... Et l’on peut y lire
en guise de conclusion : « Ainsi, vous repartirez rajeunis
et regonflés. Un tremplin pour reprendre goût à la vie.
ZOOM SUR HUIT MAISONS D’ACCUEIL
Situées dans des cadres privilégiées, huit maisons accueillent de manière temporaire des personnes âgées.
Tout est fait pour favoriser leur confort maximal dans un climat de convivialité où priorité est donnée aux relations
interpersonnelles.
Jully-lès-Buxy (Saône-et-Loire)
Cette belle maison de maître située
dans un grand parc au milieu des vignes
propose vingt-huit chambres.
Avantage : les liens sont maintenus toute
l’année entre les personnes âgées et
l’équipe de bénévoles via un suivi
téléphonique.
Pothières-Amitié (Côte d’Or)
Jully-lès-Buxy, 71390 Buxy.
Tél. : 03 85 92 11 32
Pothières-Amitié, 21400 Chatillon-sur-Seine.
Tél. : 03 80 81 92 52
La poésie ne manque pas dans
cette ancienne abbaye située en bord de
Seine, où, dit-on, Jeanne d’Arc a dormi.
Dans ce lieu doté d’un certain charme,
qui ne comprend que dix-neuf chambres,
intimité rime avec convivialité.
Charmanon (Rhône)
Dans un cadre verdoyant, au pied des
monts du Lyonnais et au cœur du bourg
fortifié de Grézieu-la-Varenne, cette belle
demeure propose une trentaine de places
de novembre à avril, ainsi qu’en août.
A noter : l’habilitation aide sociale.
Charmanon, 3, Grande-Rue, Grézieu-la-Varenne,
69290 Craponne. Tél. : 04 78 44 83 33
Gautier-Wendelen (Paris XIXe)
Située dans un quartier très vivant, près
des Buttes-Chaumont, cette résidence
de petite taille ouvre sur un jardin privatif.
Elle propose un accueil temporaire
à longueur d’année et comprend
dix-sept chambres.
A noter : l’habilitation aide sociale.
Résidence Gautier-Wendelen, 11, rue Mélingue,
75019 Paris. Tél. : 01 53 72 82 82
Ker Péheff (Morbihan)
A 400 mètres de la mer, à Damgan,
près du golfe du Morbihan, Ker Péheff
ressemble vraiment à une maison de
vacances, avec vingt-quatre chambres.
Ambiance familiale et intégration
à la vie locale garanties.
Ker Péheff, rue de la Plage, 56750 Damgan.
Tél. : 02 97 41 18 40
La Prée (Indre)
Gigny (Saône-et-Loire)
Non loin des bords de Saône, un petit
château où il fait bon vivre propose vingtsix chambres de style ancien, dotées de
tout le confort voulu. Ambiance conviviale
assurée (voir le témoignage de Robert
Clere page 3).
Gigny, 71240 Gigny-sur-Saône.
Tél. : 03 85 44 76 32
Au cœur du Berry, l’ancienne abbaye
cistercienne du XIIe siècle est un havre de
beauté. Un lieu privilégié de cinq hectares
pour tous les amoureux de la tranquillité,
avec dix-neuf chambres.
A noter : l’habilitation aide sociale.
La Prée, 36100 Segry. Tél. : 02 54 03 44 44
Le Saumont (Lot-et-Garonne)
Dans la région du bon vin, près d’Agen,
au pays d’Henri IV et des mousquetaires,
une demeure somptueuse avec un grand
parc, qui devrait bientôt inclure
un parcours de santé, offre vingt-cinq
chambres pour passer l’hiver.
A noter : l’habilitation aide sociale.
Le Saumont, 47600 Nérac. Tél. : 05 53 97 12 51
Les maisons de vacances
PFP-AGE rassemble également les équipes des dix-neuf
maisons de vacances des petits frères des Pauvres
qui, depuis plus de cinquante ans, accueillent les
personnes accompagnées en séjours de vacances.
Responsables d’unité, cuisiniers, agents polyvalents,
jardiniers… tous veillent à accueillir le plus
confortablement possible les vacanciers de tous âges,
accompagnés par les Fraternités et les associations
des Amis des petits frères. A la mer, à la campagne,
ou encore situées à proximité de grandes villes, les maisons
de vacances offrent un cadre exceptionnel aux équipes
de bénévoles venues des quatre coins du monde
pour vivre de grands moments de partage fraternel.
Rolle, en Suisse, une des dix-neuf maisons de vacances AGE-PFP, est un vrai havre de paix.
héberger
loger
habiter
QU’EN PENSENT-ILS ?
Une personne âgée, une salariée et un bénévole nous font part de leur expérience concernant l’hébergement temporaire.
UNE CHANSON POUR GIGNY
Robert Clere, 84 ans, veuf, pensionnaire
provisoire de Gigny (Saône-et-Loire)
«
C’est ma fille qui a insisté pour
que je passe à Gigny les mois d’hiver
les plus froids, de fin novembre
à fin mars, car j’habite une maison à
la campagne mal chauffée.
Gigny, c’est un petit château, c’est
vraiment joli. Nous sommes accueillis
par un personnel très qualifié.
Personnellement, j’ai été très marqué par
la directrice qui s’inquiétait toujours de
savoir si nous étions à l’aise et si nous
avions tout le confort désiré. Car Gigny
n’est pas médicalisé. Personne n’est en
blouse blanche, mais le personnel peut
nous aider pour des soins élémentaires
et des infirmiers passent régulièrement,
si nécessaire. J’ai aimé retrouver à table
les mêmes voisins. Il faut dire que nous
n’étions pas plus de trente.
J’ai pu discuter avec le personnel,
très proche de nous et nous avons fêté
des anniversaires. Comme je joue de
l’accordéon, j’ai composé une chanson
sur Gigny et tous l’ont chantée avec moi.
Ce qui m’a plu aussi, c’est que nous
avions tous de belles chambres avec
des glaces, des garnitures de cheminée
en marbre et des plafonds ouvragés, et
que nous avions aussi un ascenseur, très
pratique pour se déplacer. Depuis, j’ai
reçu une carte postale de la directrice.
Ça m’a fait vraiment plaisir. Preuve que
le personnel s’intéresse encore à nous,
même après notre départ.
»
Sur l’air de la Java bleue
« C’est la vie en bleu,
la plus belle qui passe
où s’écoulent les jours
entre les repas et les jeux,
dans un décor de rêve et de chambres somptueuses,
on se laisse bien dorloter et choyer.
C’est tout ce que l’on veut.
Parmi le personnel qui ne pense qu’à notre bien,
des femmes exceptionnelles
tous les jours veillent sur nous... »
Parmi les activités proposées par certaines maisons d’accueil,
des rencontres intergénération. Photo Martine Franck
ACCROÎTRE L’AUTONOMIE
Sylvie Chanson, responsable de la maison
Ker Péheff à Damgan (Morbihan),
salariée depuis dix-sept ans
«
D’une manière générale, tout est fait
pour que les résidents se sentent
le mieux possible. Les salariés forment
une équipe motivée qui « tourne » bien.
Je note l’importance de la cuisine
familiale pour nos hôtes. C’est le rôle
du personnel de cuisine de faire en sorte
que les pensionnaires mangent « comme
chez eux » tout en veillant à la qualité
de l’alimentation. Les pensionnaires
aiment donner leurs idées, faire partager
leurs goûts et aident volontiers à
éplucher les légumes. Nous allons
prochainement leur proposer un atelier
« cuisine » pour qu’ils puissent exercer
leurs talents et continuer d’accomplir
les gestes de la vie quotidienne.
Un autre point me paraît intéressant :
nous travaillons avec des partenaires
locaux. Une équipe de huit bénévoles,
parmi d’autres activités régulières,
proposent des animations dans diverses
associations. En participant à la Fête de
la musique, en ouvrant nos locaux à
une école maternelle qui a organisé
une exposition sur l’environnement…,
nous permettons à Ker Péheff de
s’intégrer pleinement à la vie locale.
Et les personnes âgées ont tout à gagner
de cette ouverture et de nouvelles
possibilités de rencontres.
A Damgan, nous devons aussi faire face
à un phénomène récent : un tiers de nos
résidents, très dépendants, sont déjà
inscrits en maison de retraite, en attente
de voir une place se libérer. Pour cette
raison, nous commençons à travailler
avec la maison de retraite voisine, lors
de rencontres et de temps d’animation
communs. Nous faisons en sorte que leur
départ se passe le mieux possible parce
qu’ils y auront été préparés. Et les liens
ne sont pas coupés avec eux puisque
nous allons leur rendre visite
régulièrement.
»
ENCOURAGER
L’ESPRIT D’INITIATIVE
Patrice Remusat, bénévole et président
d’Accueil en Albret, le conseil de maison
du Saumont (Lot-et-Garonne)
«
Nous faisons tout pour « animer »
nos résidents. Les bénévoles sont là pour
éviter qu’ils ne se laissent aller…
Notre ancien président, Edmond Valay,
médecin et gérontologue, porte sur les
personnes âgées un regard dynamique,
et les bénévoles sont là pour solliciter
les résidents. Lorsque quelqu’un s’ennuie,
l’un d’entre nous l’accompagne pour une
balade dans le parc. Nous leur proposons
aussi des ateliers : de coiffure, de peinture,
d’habillage de poupées et certains, ainsi,
se découvrent des talents cachés.
Un projet nous tient à cœur : aménager
un parcours de santé dans le parc, en lien
avec différents partenaires sociaux.
Ce parcours de santé serait aussi ouvert
à d’autres groupes de personnes âgées
du voisinage. Une manière de favoriser
les rencontres avec nos pensionnaires.
Lorsque les personnes âgées parviennent
à progresser, à dépasser un peu leurs
limites, elles sont heureuses. En résumé,
nous mettons tout en œuvre pour que les
gens soient accueillis comme des princes
et qu’ils fassent le plein d’énergie
et de vitalité avant de repartir chez eux.
»
LOGEMENTS TRANSITOIRES : UNE CHAMBRE A SOI
Les petits frères des Pauvres ont mis sur pied des propositions innovantes en matière de logements provisoires,
sortes de « passerelles », entre hébergement d’urgence et habitat autonome.
D
idier, 55 ans, dispose d’une chambre avec télévision
au foyer-hôtel Eugène-Carrière à Paris, ouvert à
trente résidents de passage. C’est pour lui une
première étape pour sortir du cauchemar. La vie de Didier a
basculé à son retour en métropole, en 1999, après qu’il eut
perdu son emploi de journaliste à Mayotte. Un passage
cauchemardesque dans un foyer d’urgence, où une
assistante sociale lui donne les coordonnées des petits
frères. Didier contacte la fraternité Saint-Maur à Paris, qui
vient en aide aux personnes de 50 ans et plus en situation
de précarité.
« Eve-Marie, ma référente m’a trouvé un hôtel dans le XIX e,
se souvient-il. J’y suis resté trois mois avant d’aller à
Eugène-Carrière. C’est provisoire, conclut-il. Mais le
provisoire dépend de nos ressources. »
Aujourd’hui, Didier touche le RMI et tente de trouver un
emploi, un sport plutôt ardu dans un secteur professionnel
où les places sont chères. S’il « reste concentré sur [sa]
recherche de boulot », Didier n’aspire qu’à une chose :
« avoir suffisamment de ressources pour chercher autre
chose », à savoir un studio. « Dès que j’aurais trouvé un
travail régulier avec un salaire qui tombe chaque mois, je
pourrais être locataire », espère-t-il. A Eugène-Carrière,
Didier a une chambre indépendante, mais il partage une
cuisine et une salle de bain avec deux autres personnes. Ce
qui ne manque pas de poser quelques problèmes de
cohabitation, que Dominique Armati, responsable du foyerhôtel du XVIIIe arrondissement, « toujours disponible »,
s’emploie à aplanir.
Didier reste en contact avec Eve-Marie, sa « référente ». Il
se propose de s’occuper de la bibliothèque du Relais SaintMaur, le « lieu de vie » ouvert aux personnes suivies par la
fraternité. « Il est quand même plus évident de vivre dans ce
foyer-hôtel plutôt que d’être confronté à la solitude d’une
chambre d’hôtel. On ne se sent pas lâché dans la nature »,
conclut-il.
UN CONTRAT D’HÉBERGEMENT
Pour les personnes en précarité, qui ont connu la rue, ou
failli la connaître, avoir une chambre à soi est le premier
pas vers la réinsertion. Voilà pourquoi les petits frères des
Pauvres ont mis sur pied des propositions innovantes en
matière de logements transitoires, sortes de « passerelles »
entre l’hébergement d’urgence et l’habitat autonome.
A Eugène-Carrière, les résidents ont une adresse, payent
régulièrement un loyer. Ils réapprennent aussi à cohabiter
et à gérer le quotidien : « savoir faire ses courses, la cuisine,
entretenir sa chambre, toutes choses qu’ils ne peuvent pas
faire dans un hébergement d’urgence », explique Jean-Louis
Haffray, coordinateur national des actions pauvreté
précarité. « Notre projet est de les stabiliser, résume-t-il.
Leur demande est toujours la même, habiter quelque part,
mais on ne passe pas de la rue au logement. Cela nécessite
des étapes transitoires et des réapprentissages plus ou moins
rapides. Certains retrouvent très vite les réflexes mais pour
d’autres c’est plus dur. »
« Ceux qui arrivent ici sont en rupture, dans des situations
extrêmement précaires, confirme Renaud Monnin,
responsable du pavillon d’hébergement transitoire de
Qu’en pensent-ils ?
DÉTOUR PAR BEAU-RIVAGE
Jean-Claude Rousseau, bénévole à Beau-Rivage, unité
d’hébergement transitoire de Nantes (Loire-Atlantique).
« Mohamed a travaillé toute sa vie sur les chemins de fer ; un rail
lui a écrasé la jambe. Il n’était plus apte à travailler. Comme il ne
savait ni lire ni écrire, il n’est pas allé pointer au chômage et il a
perdu ses droits, il s’est retrouvé à la rue avec une dette de plus de
30 000 F aux HLM, donc exclu de son logement. Quand on l’a
rencontré, il avait 55 ans. Il a fallu lui faire retrouver ses droits aux
RMI. On lui a retrouvé un logement avec une aide. Il est maintenant
tout à fait autonome. »
Norbert, 57 ans. En attendant un logement en HLM, il a habité quelques mois
une chambre d’hôtel à Paris. Photo Eric Dexheimer/Editing Server
Nantes. Ici, on leur permet de se poser. C’est la condition de
base pour qu’ils puissent lâcher du lest, retrouver de l’énergie
pour avancer et refaire un projet. »
A Beau-Rivage, le contrat d’hébergement est de trois mois
renouvelables : « On essaie de compter en mois, pas en
semaines ni en jours ni en années. En tout cas moins d’un
an », précise le responsable d’unité. Théoriquement, car la
réalité est plus fluctuante. L’ancien pavillon des bords de
Loire a une capacité d’accueil de neuf personnes.
La spécificité du lieu ? « Le fait d’être une maison plutôt
qu’un foyer et donc de pouvoir apporter ce cadre de vie plus
chaleureux, plus familial, répond sans hésiter Renaud
Monnin. La présence quotidienne des bénévoles, qui
partagent le repas du soir, favorise d’ailleurs ce climat. »
L’équipe – de huit à douze personnes – assure un soutien
global des résidents, l’écoute, l’animation, le suivi des
dossiers – obtenir le RMI, une retraite ou une pension
d’invalidité, ou pour accéder à un futur logement. Malgré la
présence de deux salariés, le savoir-faire relationnel
indéniable des équipes petits frères, « la réussite ou l’échec,
la stabilisation ne sont pas toujours mesurables ».
« Vous avez des gens qui retournent à la rue, certains d’entre
eux pris par l’alcool n’ont plus la volonté de s’en sortir,
confirme Jean-Claude, retraité de 63 ans, bénévole depuis
trois ans. Mais d’autres sont là parce qu’ils ont eu un coup
dur et partent ensuite vers une maison de retraite... »
L’évolution du public visé – davantage d’étrangers, des
personnes plus déstructurées qu’auparavant, ou au
contraire des individus « qui ont eu des responsabilités
professionnelles, et qui ont des capacités culturelles plus
importantes » – conduit aujourd’hui à « reconsidérer nos
outils de réinsertion sociale », analyse Jean-Louis Haffray.
C’est ainsi qu’un projet de résidence sociale de type « hôtel
au mois » est à l’étude à Paris, piloté par la fraternité SaintMaur. En résumé, il s’agirait d’un type d’habitat bien plus
confortable et moins onéreux qu’un hôtel au mois
classique. D’une capacité de vingt à trente chambres
équipées d’un bloc kitchenette, il accueillerait des
personnes ayant déjà entamé un parcours de réinsertion.
« On souhaite qu’elles aient un minimum d’autonomie et
que l’accession aux droits soit bien engagée », précise
Isabelle Vasseur, permanente de la Fraternité Paris-Sud qui
coordonne le projet ainsi que celui d’une résidence sociale
de type pension de famille (voir page suivante). Outre la
présence d’un personnel sur place, des bénévoles
assureront l’animation du lieu et une salle sera mise à la
disposition des résidents pour se réunir et accueillir amis et
famille. « On prévoit un minimum de services dans la résidence
pour favoriser l’intégration dans le quartier, ajoute Isabelle
Vasseur. La conception pédagogique est bien avancée,
conclut-elle. Il faut maintenant attendre des opportunités
immobilières pour réajuster le projet. »
Beau-Rivage (Nantes)
Ce pavillon des bords
de Loire propose neuf
places, six en chambres
doubles et trois en chambre
simple, à des hommes
de 50 à 65 ans en précarité,
pour une durée de trois mois
renouvelables.
La présence conjointe des
salariés et des bénévoles
permet un soutien global
des résidents.
8, chemin des Bateliers,
44300 Nantes
Tél. : 02 40 50 17 18
Eugène-Carrière (Paris)
Depuis son ouverture en mai
1989, 360 personnes
en attente d’un logement
stable ont bénéficié d’une
chambre dans le foyer-hôtel,
ouvert à trente-six résidents
provisoires accompagnés
par les équipes des petits
frères parisiens.
52, rue Eugène Carrière,
75018 Paris
Tél. : 01 42 23 06 08
héberger
loger
habiter
LOGEMENTS PROLONGÉS : L’AUTONOMIE PRÉSERVÉE
Alice, 73 ans, est arrivée à La Jonquière en avril 2001.
Elle avait pris contact avec l’association quand elle a
décidé de quitter son logement du XVIIe arrondissement
parisien. Dans la maison gérée par les petits frères,
« on est indépendant, mais il y a toujours quelqu’un.
Il suffit de sonner et une personne vient. Tous les jours on
monte pour le goûter. Et le dimanche les pensionnaires se
réunissent, on nous offre le déjeuner »,
résume-t-elle.
« L’intérêt de la Jonquière, explique Marie
Mottet, responsable de l’unité, c’est sa
formule intermédiaire entre le domicile isolé
et la maison de retraite. Le dispositif permet
de préserver au maximum l’autonomie de la
personne. »
être le lieu privilégié où se retissent patiemment des
solidarités. C’est le rôle d’Anne-Marie-Blaise, à Paris.
Ouverte en juillet 1998, la pension propose quatorze
studios à des personnes entre 40 et 65 ans, suivies par les
Fraternités parisiennes et le Radeau, association de
réinsertion du réseau petits fères. Pour Denise, bénévole
« administrative », qui accompagne les résidents depuis
l’ouverture, l’appellation « maison de famille » définit
parfaitement l’esprit du lieu « parce qu’on y recrée une
ambiance familiale qui les aide à repartir », dit-elle.
Denise joue les intermédiaires entre l’administration et
les résidents, qu’il s’agisse de débrouiller un dossier
d’allocation logement ou de recevoir les loyers.
Quand une personne arrive, explique-t-elle, c’est
important de lui dire : « On vous donne les clés d’un
logement dont vous allez être sous-locataire. Vous allez
SEUL AVEC D’AUTRES
Alice adore lire, ne déteste pas la solitude
et, surtout, elle possède cette faculté
précieuse : l’art de s’adapter aux situations
nouvelles sans se plaindre. Aussi, le
changement s’est-il effectué sans heurt. «
Je m’habitue facilement avec les gens. Même
si j’ai un caractère un peu tranché », avouet-elle dans un sourire tendre qui laisse
filtrer toute sa douceur. « On est bien
entourés », confirme Alice, en raccrochant
le téléphone, après une brève conversation
avec l’un des trois bénévoles petits frères qui lui rendent
visite et menus service. Alice qui se déplace avec un
déambulateur connaît tout le monde et serait prête à
jouer les bibliothécaires averties, si les résidents
manifestaient un peu plus d’intérêt pour la lecture !
Philosophe, ou résignée, elle conclut : « On ne peut pas
être et avoir été, il faut l’accepter quand on vit en
communauté, ou alors on ne vient pas ! »
Dans le XIX e arrondissement parisien, la résidence
Gautier-Wendelen réserve elle aussi vingt-et-un logements
groupés à des personnes âgées qui veulent conserver les
avantages d’un appartement privé, mais aussi pouvoir
parler à quelqu’un, en poussant la porte. Cette formule
d’« habitat prolongé », où l’on est chez soi dans une unité
de logements groupés a été expérimentée avec bonheur
auprès des divers publics des petits frères. Y compris les
personnes en précarité. A Paris, la résidence VincentCompoint, par exemple, ou vingt-trois studios accueillent
de personnes de plus de 50 ans pour une étape plus ou
moins longue, facilite le travail de reprise d’autonomie.
Pour les personnes en précarité, se sentir reliées, utiles
permet de se revaloriser. La pension de famille peut alors
montré leur capacité à vivre de manière autonome dans un
logement, mais qui ont peur de cette autonomie et ont
besoin à la fois de l’individuel et du collectif. »
L’alternative est basée sur la solidarité entre les résidents
et les échanges avec le quartier. Avantage : la future
résidence introduit la mixité des âges, en réservant
quatre studios à des étudiants qui pourraient se mêler à
l’équipe d’une vingtaine de bénévoles.
Même si ce lieu de séjour est pour certaines personnes
leur dernière habitation, la pension de famille est pour la
plupart une solution « durable mais non définitive »,
précise Jean-Louis Haffray.
Aux Demeures du Parc, à Nantes, unité d’hébergement
prolongé créée en 1990, une douzaine de personnes
âgées continuent de vivre chez elle, tout en bénéficiant
de l’accompagnement « petits frères ».
« S’il fallait résumer d’une phrase notre
objectif, ce serait de permettre aux
résidents de vivre chez eux jusqu’au dernier
moment », explique Marie-Annick Rivière,
responsable du lieu. Dans cet ensemble de
petits immeubles paisibles bâti par une
société HLM, rue Corentin-Bourveau, deux
personnes se relaient pour assurer une
présence continue de 8 h à 18 h 30. Et le
soir, la téléalarme prend le relais.
DONNER DU RELIEF A LA VIE
L’animation est assurée par une équipe de
onze bénévoles, qui offrent leur
disponibilité pour faciliter l’intégration
des résidents, préserver leur bien-être et
éviter qu’ils ne s’isolent. « Notre objectif,
explique Marie-Annick Rivière est
d’agrandir le réseau de partenaires dans
tous les domaines, pour faciliter l’accès aux
Louis, arrivé aux Demeures du Parc en 1994. Permettre aux résidents de vivre chez eux
jusqu’au dernier moment, c’est le credo de l’unité d’hébergement prolongé de Nantes.
services et à l’animation. » Ainsi le
Photo Eric Dexheimer/Editing Server
partenariat avec une société de location
acquérir une certaine liberté qui en contrepartie de matériel médical permet, par exemple, d’installer un
nécessitera bien sûr certaines petites implications. » lit médicalisé, dans la journée. A l’étude, la constitution
Ici comme ailleurs, les résidents insistent aussi beaucoup d’une équipe de « bénévoles volants » qui pourraient
sur la présence du responsable du lieu, véritable pivot de l’après-midi emmener l’un ou l’autre au centre
la maison. A Anne-Marie Blaise, certifie Denise, Patrick commercial ou animer un goûter. Et offrir une présence
Vanstavel n’a pas son pareil pour susciter une dynamique renforcée pour les personnes hospitalisées de façon que
collective, aider chacun à trouver sa place... Toutes ces la solitude ne soit pas trop prégnante.
formules de logement en sous-location ont pu voir le jour Marie-Annick Rivière insiste sur cette qualité de présence
grâce à la loi Besson (voir lexique, ci-dessous), sont qui permet de donner du relief à la vie et faire en sorte
destinées « essentiellement aux personnes qui n’ont pas qu’accompagner une personne jusqu’au bout de la vie
les possibilités financière ou morale d’accéder à un prenne pleinement son sens. Ce fut le cas avec Roger, par
logement indépendant », explique Jean-Louis Haffray.
exemple, décédé récemment, qui avait émis le désir de
mourir chez lui.
SUSCITER UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
« On s’est vraiment mis en quatre pour coordonner tous les
services d’aide avec une présence continue de l’équipe.
La formule de pension de famille est si bien éprouvée que D’avoir été là quand il a fermé les yeux nous renforce dans
la création d’une deuxième pension de famille est à l’étude, cette conviction de pouvoir, avec une équipe bien soudée,
sous l’égide de la Fraternité Paris-Sud. « La résidence accompagner quelqu’un jusqu’au bout », témoigne Mariebalaierait un public plus large, explique Isabelle Vasseur, Annick, qui aimerait impulser d’autres services pour
qui coordonne le projet. Elle s’adresse à des personnes accroître les chances de réussite du soutien à domicile
isolées entre 50 et 80 ans qui ont eu un parcours difficile, ont des personnes âgées.
Qu’en pensent-ils ?
Qu’en pensent-ils ?
« ON REVIENT LES VOIR ! »
LA VIE APRÈS
Denise Gondolo, bénévole à la pension de famille Anne-Marie-Blaise
« Cette petite dame – appelons-là Monique –, je l’ai rencontrée pour la première
fois pour la signature de son contrat de sous-location. Elle était silencieuse,
triste comme porteuse de ses malheurs passé. Monique est sous tutelle.
A ce titre, la tutelle a l’obligation juridique de signer le contrat de sous-location,
mais il est apparu souhaitable d’impliquer Monique comme tout autre locataire
sous tutelle, pour lui expliquer que le contrat est bien passé entre elle et nous.
Deux ou trois mois après, j’ai revu Monique à la pension de famille. Elle était
toute belle, toute fraîche, bien habillée. Je lui ai dit :“Vous avez l’air reposée,
détendue” et elle m’a répondu :“Mais maintenant je suis heureuse !”»
Jacques Nelson, résident
à Vincent-Compoint (Paris)
« Les petits frères m’ont pris
en charge pendant quatre mois.
Après je suis resté à l’hôtel.
J’ai quand même poussé un peu
à la roue pour arriver ici [à
Vincent-Compoint]. C’est une souslocation. C’est pas du tout pareil
qu’une location. Si j’arrive à avoir
mon logement avec la Fondation
Bersabée, j’aurai des droits
qui élargiront un peu mon budget.
Ça me permettrait de tenir
jusqu’au bout. »
Vincent-Compoint
Cette façade classique d’une rue calme
du XVIIIe arrondissement parisien abrite,
dans ses vingt-trois logements,
des personnes en situation de précarité
de 50 à 65 ans.
Vincent-Compoint, 7, rue Vincent Compoint,
75018 Paris. Tél. : 01 42 23 16 47
LEXIQUE
La Jonquière
Rue de la Jonquière, dans le XVIIe
arrondissement, seize personnes âgées
partagent la vie d’un lieu où chacun
est véritablement chez soi tout en
bénéficiant d’un environnement adapté et
de la présence des bénévoles petits frères.
La Jonquière, 26-30, rue de la Jonquière,
75017 Paris. Tél. : 01 42 63 34 53
Résidence Gautier-Wendelen
La résidence accueille dans les étages
supérieurs du bâtiment et de façon
permanente, des personnes âgées
aux revenus modestes. C’est une formule
de logements groupés avec seize studios
et cinq deux-pièces.
Résidence Gautier-Wendelen, 11, rue Melingue,
75019 Paris. Tél. : 01 53 72 82 82
FRATERNITES
On dénomme ainsi les onze implantations des
petits frères des Pauvres, dont le siège est à Paris,
installées à Paris et en banlieue parisienne,
à Lille, Nantes, Lyon, Marseille, et Toulouse.
FONDATION BERSABÉE
Créée en 1977, la Fondation achète et aménage
différents types de logements destinés aux
publics petits frères, loués dans des conditions
financières défiant toute concurrence.
LES AMIS DES PETITS FRERES DES PAUVRES
Cette fédération nationale dont le siège est
à Paris regroupe une trentaine d’associations
de bénévoles agissant dans des villes où
les Fraternités ne sont pas implantées : Angers,
Bordeaux, Bourges, Caen, Chalon-sur-Saône,
Champcueil, Dijon, Draveil, Elbeuf, Limoges,
Le Havre, Les Herbiers, Levallois, Liancourt,
Lisieux, Mazamet, Metz, Montargis, Nancy,
Pontarlier, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Dizier,
Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Rouen,
Saint-Ouen, Saint-Pierre-du-Perray, Tours,
Vallée de la Bruche, Villiers-le-Bel.
CHAMP MARIE
L’association Champ Marie gère les logements
individuels en sous-location pour le compte de
la Fondation Bersabée ou de propriétaires privés.
LOI BESSON
Entrée en vigueur le 31 mai 1990, cette loi
légalise la sous-location de logements à
des personnes en difficulté par des associations
agréées. C’est ainsi que l’association PFP-AGE,
créée le 1er janvier 2002 et l’association
Champ Marie, créée en 1991 par les petits frères
des Pauvres, sont agréées pour sous-louer
des logements aux personnes accompagnées.
Les petits frères des Pauvres
Anne-Marie-Blaise
Les Demeures du Parc
Au 81, rue Damrémont, dans le XVIIIe
arrondissement, la « maison de famille »
est ouverte à quatorze résidents entre
50 et 65 ans, leur offrant, dans le cadre
d’une sous-location, une proposition
de logement durable non définitif.
Dans un groupe d’immeubles neufs,
d’un paisible quartier nantais, onze
personnes âgées habitent des appartements
de 50 m2 spécialement conçus pour qu’elles
puissent vivre chez elles avec les services
de soutien à domicile.
Anne-Marie-Blaise, 81, rue Damrémont,
75018 Paris. Tél. : 01 44 92 05 54
Les Demeures du Parc, 28, rue Corentin-Bourveau,
44300 Nantes. Tél. : 02 40 14 40 14
Créée à Paris en 1946 par Armand Marquiset, l’association les petits frères des Pauvres accompagne
des personnes souffrant d’isolement, de pauvreté matérielle, de précarités multiples et intervient
en priorité auprès des personnes de plus de cinquante ans.
Au-delà de l’aide matérielle, les bénévoles, les salariés et les donateurs privilégient la relation
fraternelle et l’action collective pour vaincre l’isolement et lutter contre l’exclusion. Les bénévoles
réguliers de l’association ont une action d’accompagnement auprès des personnes par :
• une relation d’échange et de partage avec des personnes âgées vivant à domicile ou en
hébergement collectif (visites, sorties, week-end…)
• l’accueil et l’orientation des personnes en situation de précarité (hébergement, aide à la
réinsertion, soins médicaux…)
• la présence auprès des personnes gravement malades (visites à domicile et à l’hôpital…)
Les petits frères des Pauvres comptent plus de 200 salariés et 6 000 bénévoles « réguliers » et
« ponctuels ». L’association est membre du comité de la « charte de déontologie des organismes
sociaux et humanitaires faisant appel à la générosité du public ». Elle est implantée à Paris, en
région parisienne, à Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse et sur toute la France avec les
groupes Amis des petits frères des Pauvres.
Actifs également en Allemagne, au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en Irlande et au
Mexique, les petits frères des Pauvres sont sont regroupés au sein de la Fédération
Internationale des petits frères des Pauvres, reconnue par l’ONU. L’association a été reconnue
d’utilité publique en 1981 et a reçu, en 1996, le label Grande Cause nationale.
les petits frères des Pauvres – Association de gestion des établissements
(PFP-AGE)
4, rue Léchevin – 75011 Paris – Tél. : 01 48 07 53 63
www.petitsfreres.asso.fr
Ce dossier a été réalisé par Christine Florence et Martine Perrin. Contribution photographique : Philippe Malaud. Toutes photos DR sauf mention explicite. Maquette atelier Patrix
Une structure d’« habitat prolongé »
particulièrement pertinente a été
expérimentée avec bonheur auprès
des divers publics des petits frères.
On y est est «chez soi» dans une unité
de logements groupés disposant
d’un espace de vie convivial.