présentation par l`Association de Gestion des Etablissements
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présentation par l`Association de Gestion des Etablissements
Numéro spécial les petits frères des Pauvres Association de Gestion des Établissements UN COMBAT CONTRE L’ISOLEMENT Depuis plus de cinquante ans, les petits frères des Pauvres accompagnent des personnes âgées. Au tournant des années 1980, est venue s’ajouter la génération des 50-65 ans en situation de précarité. P rintemps 1946. L’élan généreux d’Armand Marquiset distribuant des repas aux personnes âgées les plus pauvres du quartier de l’église SaintAmbroise à Paris, ne cesse d’étonner. Plus que de la nourriture, c’est son af fection, son attention profonde qu’Armand Marquiset apporte à des personnes isolées et sans ressources. Il dira plus tard : « Avons-nous donné des fleurs avant le pain ? » « Interrogation sur la nature du besoin, sur le désir, sur l’attention qu’on prête à l’“autre”, sur le respect qu’on lui porte 1. » Les petits frères des Pauvres privilégient la qualité des relations humaines et un profond respect de l’autre lorsqu’ils rendent visite régulièrement à des personnes âgées et les emmènent en vacances dans les « châteaux du bonheur », fêtent Noël et Pâques avec elles, hébergent et orientent les personnes sans emploi et sans domicile fixe... « Le symbole des fleurs, n’est pas celui du superflu mais de l’essentiel 1. » « Si tu as deux morceaux de pain, mange l’un, vends l’autre et achète des jacinthes pour nourrir ton être 1. » La priorité des équipes petits frères est de veiller à ce que les personnes accompagnées restent maîtres de leur vie, chez elles, le plus longtemps possible. A cette fin, les petits frères sont à leurs côtés dans la vie quotidienne. Des lieux d’hébergements temporaire, transitoire et prolongé ont été créés (voir pages suivantes) pour leur venir en aide, en relation avec les différents partenaires sociaux. Reconnue d’utilité publique, l’association, repose sur les donateurs qui apportent fidèlement leur indispensable contribution et sur les équipes de bénévoles. Ces derniers donnent leur temps et leur énergie qui se concrétisent par un engagement ponctuel ou régulier. Ils sont épaulés par des salariés qui assurent avec eux la pérennité des relations engagées et la transmission du projet associatif. L’action des petits frères s’inspire de principes intangibles tels que la valeur unique et irremplaçable de chaque personne humaine et sa dignité. Leur action fondée sur l’accompagnement, ou l’écoute personnalisée, permet la valorisation des capacités et du potentiel enfoui de chacun. Chaque personne est un être en devenir. Aussi, relation fraternelle et recherche d’une « qualité de vie » sontelles au cœur de leur mission. Alexandre à Nantes. La chaleur de l’accompagnement petits frères lui offre une présence continue. Photo Eric Dexheimer/Editing Server 1 La Soif de servir, Michel Christolhomme, Fayard, 1998. INNOVER POUR MIEUX ACCUEILLIR Héberger dans toute la noblesse du terme, offrir le gîte et le couvert, offrir la chaleur d’un accueil respectueux et attentif, vivre une relation fraternelle : telle est la généreuse ambition des établissements regroupés au sein de la nouvelle association PFP-AGE. P FP-AGE », ce sigle désigne en réalité une initiative destinée à rassembler toutes les équipes de bénévoles et de salariés qui font vivre les établissements d’hébergement des petits frères des Pauvres (PFP) : l’Association de gestion des établissements (AGE). Il fallait remédier à la dispersion des moyens et des ressources au sein des douze associations qui ont vu le jour en une vingtaine d’années. La nouvelle association a pour mission de mettre en œuvre le projet des petits frères des Pauvres au sein des établissements d’accueil, en offrant un support technique et en valorisant les expériences et les initiatives locales. Le conseil d’administration, élu par l’assemblée générale, se réunit tous les trimestres et une équipe nationale de salariés a été constituée pour mener à bien cette politique. Et pour innover, invitation est faite à chaque équipe de se ressourcer. Ainsi se concrétise l’idée, chère aux A Pothières en hiver, accueil temporaire rime avec convivialité. Ma demeure Les terres qui entourent ma demeure sont plus belles depuis le jour où il m’a été donné de voir des visages que je ne connaissais pas. Tout est plus beau. Tout est plus beau. Et la vie est pleine de gratitude. Ces hôtes qui sont les miens Ont rendu splendide ma demeure. Poème eskimo, tiré de l’album La Cour couleurs, (Ed. Rue du monde, La Poésie) équipes petits frères d’Ile-de-France, de renforcer la coordination entre les unités d’hébergement et les fraternités, implantées dans les grandes villes de France. Il en résulte, notamment à la résidence d’hébergement temporaire Gautier-Wendelen (Paris XIXe), un travail plus approfondi sur le plan de l’accompagnement des personnes âgées. L’association facilite cette coordination. A terme, la création de PFP-AGE devrait également permettre une meilleure synergie entre les établissements. Car les présidents et les responsables d’unité sont appelés à se réunir régulièrement pour confronter leurs expériences et définir leurs orientations. Conséquence attendue de ces innovations : un meilleur accueil des personnes hébergées, une collaboration plus efficace entre tous pour un plus grand confort matériel et moral. Il en résulte une réelle prise en compte des désirs et des aspirations de chacun pour un hébergement fraternel. héberger loger habiter Accueil temporaire LES CLÉS DU SUCCÈS L’hiver à la campagne, le jardin est en sommeil. C’est le moment de se retrouver avec d’autres pour affronter les rigueurs du climat et de la solitude. L’accueil temporaire vient en aide aux personnes âgées pour leur redonner goût à la vie. Et à Paris, c’est tout au long de l’année… P asser le cap d’une convalescence... Faire face à un hiver long et rigoureux... Etre aidé à surmonter un veuvage... Soulager un peu ses propres enfants qui aimeraient « souffler » quelques jours ou quelques semaines... Sans solution concrète apportée à ces problèmes de la vie courante, bien des personnes âgées se retrouvent, un jour ou l’autre, placées en maison de retraite. Pour aider au soutien à domicile, les petits frères des Pauvres proposent un accueil temporaire. A savoir : un hébergement, pendant les mois d’hiver, pour une durée de deux jours à cinq mois. Pourquoi l’hiver ? « Si vieillir chez soi est le souhait du plus grand nombre, l’hiver c’est plus difficile, explique Armel Blanchard, président du bureau de la maison Ker Péheff de Damgan (Morbihan). Le jardin est en sommeil, les sorties sont réduites au strict nécessaire, les visites de la famille, des amis et même des voisins sont plus espacées et les tâches quotidiennes deviennent pénibles. » Et ne parlons pas de certaines maisons mal chauffées... Pour permettre aux personnes âgées de passer le laps A Damgan, on peut passer l’hiver entouré et les plus dépendants peuvent préparer leur départ en maison de retraite. de temps nécessaire à leur « remise en forme » et de se ressourcer, les petits frères des Pauvres proposent un accueil dans de belles demeures (voir ci-dessous la présentation de huit maisons d’accueil) au sein de petites unités de quinze à trente résidents. Autre expérience tentée avec succès par les Fraternités Paris-Ouest et Saint-Maur : proposer à des personnes en précarité issues du monde rural, ou attirées par la vie à la campagne, un séjour temporaire au cœur de l’hiver à l’abbaye de la Prée (Indre) ou à Gigny (Saône-et-Loire). Et l’été ? L’été, ces maisons accueillent des groupes de personnes en vacances, accompagnés par des équipes de bénévoles. Seule exception à la règle, la résidence Gautier-Wendelen, (Paris XIXe) ouvre l’accueil temporaire toute l’année, pour une durée maximale de trois mois. Les personnes reçues déterminent avec les responsables la durée de leur séjour. Quelques semaines ou quelques mois sont vite passés. Pas le temps de s’installer. « Psychologiquement, on est dans une tout autre dynamique qu’en maison de retraite, analyse Armel Blanchard. Ici, chacun sait qu’il retrouvera ensuite son “chez soi”. » On évite, dans la mesure du possible, toute forme d’assistanat. Le règlement intérieur d’Accueil en Albret, à Nérac (Lotet-Garonne), incite chacun à « faire travailler son esprit et son corps » en proposant des séances de gymnastique douce, de la marche, de la lecture, des jeux de société, et… la participation à des tâches collectives telles que mettre le couvert, desservir la table... Et l’on peut y lire en guise de conclusion : « Ainsi, vous repartirez rajeunis et regonflés. Un tremplin pour reprendre goût à la vie. ZOOM SUR HUIT MAISONS D’ACCUEIL Situées dans des cadres privilégiées, huit maisons accueillent de manière temporaire des personnes âgées. Tout est fait pour favoriser leur confort maximal dans un climat de convivialité où priorité est donnée aux relations interpersonnelles. Jully-lès-Buxy (Saône-et-Loire) Cette belle maison de maître située dans un grand parc au milieu des vignes propose vingt-huit chambres. Avantage : les liens sont maintenus toute l’année entre les personnes âgées et l’équipe de bénévoles via un suivi téléphonique. Pothières-Amitié (Côte d’Or) Jully-lès-Buxy, 71390 Buxy. Tél. : 03 85 92 11 32 Pothières-Amitié, 21400 Chatillon-sur-Seine. Tél. : 03 80 81 92 52 La poésie ne manque pas dans cette ancienne abbaye située en bord de Seine, où, dit-on, Jeanne d’Arc a dormi. Dans ce lieu doté d’un certain charme, qui ne comprend que dix-neuf chambres, intimité rime avec convivialité. Charmanon (Rhône) Dans un cadre verdoyant, au pied des monts du Lyonnais et au cœur du bourg fortifié de Grézieu-la-Varenne, cette belle demeure propose une trentaine de places de novembre à avril, ainsi qu’en août. A noter : l’habilitation aide sociale. Charmanon, 3, Grande-Rue, Grézieu-la-Varenne, 69290 Craponne. Tél. : 04 78 44 83 33 Gautier-Wendelen (Paris XIXe) Située dans un quartier très vivant, près des Buttes-Chaumont, cette résidence de petite taille ouvre sur un jardin privatif. Elle propose un accueil temporaire à longueur d’année et comprend dix-sept chambres. A noter : l’habilitation aide sociale. Résidence Gautier-Wendelen, 11, rue Mélingue, 75019 Paris. Tél. : 01 53 72 82 82 Ker Péheff (Morbihan) A 400 mètres de la mer, à Damgan, près du golfe du Morbihan, Ker Péheff ressemble vraiment à une maison de vacances, avec vingt-quatre chambres. Ambiance familiale et intégration à la vie locale garanties. Ker Péheff, rue de la Plage, 56750 Damgan. Tél. : 02 97 41 18 40 La Prée (Indre) Gigny (Saône-et-Loire) Non loin des bords de Saône, un petit château où il fait bon vivre propose vingtsix chambres de style ancien, dotées de tout le confort voulu. Ambiance conviviale assurée (voir le témoignage de Robert Clere page 3). Gigny, 71240 Gigny-sur-Saône. Tél. : 03 85 44 76 32 Au cœur du Berry, l’ancienne abbaye cistercienne du XIIe siècle est un havre de beauté. Un lieu privilégié de cinq hectares pour tous les amoureux de la tranquillité, avec dix-neuf chambres. A noter : l’habilitation aide sociale. La Prée, 36100 Segry. Tél. : 02 54 03 44 44 Le Saumont (Lot-et-Garonne) Dans la région du bon vin, près d’Agen, au pays d’Henri IV et des mousquetaires, une demeure somptueuse avec un grand parc, qui devrait bientôt inclure un parcours de santé, offre vingt-cinq chambres pour passer l’hiver. A noter : l’habilitation aide sociale. Le Saumont, 47600 Nérac. Tél. : 05 53 97 12 51 Les maisons de vacances PFP-AGE rassemble également les équipes des dix-neuf maisons de vacances des petits frères des Pauvres qui, depuis plus de cinquante ans, accueillent les personnes accompagnées en séjours de vacances. Responsables d’unité, cuisiniers, agents polyvalents, jardiniers… tous veillent à accueillir le plus confortablement possible les vacanciers de tous âges, accompagnés par les Fraternités et les associations des Amis des petits frères. A la mer, à la campagne, ou encore situées à proximité de grandes villes, les maisons de vacances offrent un cadre exceptionnel aux équipes de bénévoles venues des quatre coins du monde pour vivre de grands moments de partage fraternel. Rolle, en Suisse, une des dix-neuf maisons de vacances AGE-PFP, est un vrai havre de paix. héberger loger habiter QU’EN PENSENT-ILS ? Une personne âgée, une salariée et un bénévole nous font part de leur expérience concernant l’hébergement temporaire. UNE CHANSON POUR GIGNY Robert Clere, 84 ans, veuf, pensionnaire provisoire de Gigny (Saône-et-Loire) « C’est ma fille qui a insisté pour que je passe à Gigny les mois d’hiver les plus froids, de fin novembre à fin mars, car j’habite une maison à la campagne mal chauffée. Gigny, c’est un petit château, c’est vraiment joli. Nous sommes accueillis par un personnel très qualifié. Personnellement, j’ai été très marqué par la directrice qui s’inquiétait toujours de savoir si nous étions à l’aise et si nous avions tout le confort désiré. Car Gigny n’est pas médicalisé. Personne n’est en blouse blanche, mais le personnel peut nous aider pour des soins élémentaires et des infirmiers passent régulièrement, si nécessaire. J’ai aimé retrouver à table les mêmes voisins. Il faut dire que nous n’étions pas plus de trente. J’ai pu discuter avec le personnel, très proche de nous et nous avons fêté des anniversaires. Comme je joue de l’accordéon, j’ai composé une chanson sur Gigny et tous l’ont chantée avec moi. Ce qui m’a plu aussi, c’est que nous avions tous de belles chambres avec des glaces, des garnitures de cheminée en marbre et des plafonds ouvragés, et que nous avions aussi un ascenseur, très pratique pour se déplacer. Depuis, j’ai reçu une carte postale de la directrice. Ça m’a fait vraiment plaisir. Preuve que le personnel s’intéresse encore à nous, même après notre départ. » Sur l’air de la Java bleue « C’est la vie en bleu, la plus belle qui passe où s’écoulent les jours entre les repas et les jeux, dans un décor de rêve et de chambres somptueuses, on se laisse bien dorloter et choyer. C’est tout ce que l’on veut. Parmi le personnel qui ne pense qu’à notre bien, des femmes exceptionnelles tous les jours veillent sur nous... » Parmi les activités proposées par certaines maisons d’accueil, des rencontres intergénération. Photo Martine Franck ACCROÎTRE L’AUTONOMIE Sylvie Chanson, responsable de la maison Ker Péheff à Damgan (Morbihan), salariée depuis dix-sept ans « D’une manière générale, tout est fait pour que les résidents se sentent le mieux possible. Les salariés forment une équipe motivée qui « tourne » bien. Je note l’importance de la cuisine familiale pour nos hôtes. C’est le rôle du personnel de cuisine de faire en sorte que les pensionnaires mangent « comme chez eux » tout en veillant à la qualité de l’alimentation. Les pensionnaires aiment donner leurs idées, faire partager leurs goûts et aident volontiers à éplucher les légumes. Nous allons prochainement leur proposer un atelier « cuisine » pour qu’ils puissent exercer leurs talents et continuer d’accomplir les gestes de la vie quotidienne. Un autre point me paraît intéressant : nous travaillons avec des partenaires locaux. Une équipe de huit bénévoles, parmi d’autres activités régulières, proposent des animations dans diverses associations. En participant à la Fête de la musique, en ouvrant nos locaux à une école maternelle qui a organisé une exposition sur l’environnement…, nous permettons à Ker Péheff de s’intégrer pleinement à la vie locale. Et les personnes âgées ont tout à gagner de cette ouverture et de nouvelles possibilités de rencontres. A Damgan, nous devons aussi faire face à un phénomène récent : un tiers de nos résidents, très dépendants, sont déjà inscrits en maison de retraite, en attente de voir une place se libérer. Pour cette raison, nous commençons à travailler avec la maison de retraite voisine, lors de rencontres et de temps d’animation communs. Nous faisons en sorte que leur départ se passe le mieux possible parce qu’ils y auront été préparés. Et les liens ne sont pas coupés avec eux puisque nous allons leur rendre visite régulièrement. » ENCOURAGER L’ESPRIT D’INITIATIVE Patrice Remusat, bénévole et président d’Accueil en Albret, le conseil de maison du Saumont (Lot-et-Garonne) « Nous faisons tout pour « animer » nos résidents. Les bénévoles sont là pour éviter qu’ils ne se laissent aller… Notre ancien président, Edmond Valay, médecin et gérontologue, porte sur les personnes âgées un regard dynamique, et les bénévoles sont là pour solliciter les résidents. Lorsque quelqu’un s’ennuie, l’un d’entre nous l’accompagne pour une balade dans le parc. Nous leur proposons aussi des ateliers : de coiffure, de peinture, d’habillage de poupées et certains, ainsi, se découvrent des talents cachés. Un projet nous tient à cœur : aménager un parcours de santé dans le parc, en lien avec différents partenaires sociaux. Ce parcours de santé serait aussi ouvert à d’autres groupes de personnes âgées du voisinage. Une manière de favoriser les rencontres avec nos pensionnaires. Lorsque les personnes âgées parviennent à progresser, à dépasser un peu leurs limites, elles sont heureuses. En résumé, nous mettons tout en œuvre pour que les gens soient accueillis comme des princes et qu’ils fassent le plein d’énergie et de vitalité avant de repartir chez eux. » LOGEMENTS TRANSITOIRES : UNE CHAMBRE A SOI Les petits frères des Pauvres ont mis sur pied des propositions innovantes en matière de logements provisoires, sortes de « passerelles », entre hébergement d’urgence et habitat autonome. D idier, 55 ans, dispose d’une chambre avec télévision au foyer-hôtel Eugène-Carrière à Paris, ouvert à trente résidents de passage. C’est pour lui une première étape pour sortir du cauchemar. La vie de Didier a basculé à son retour en métropole, en 1999, après qu’il eut perdu son emploi de journaliste à Mayotte. Un passage cauchemardesque dans un foyer d’urgence, où une assistante sociale lui donne les coordonnées des petits frères. Didier contacte la fraternité Saint-Maur à Paris, qui vient en aide aux personnes de 50 ans et plus en situation de précarité. « Eve-Marie, ma référente m’a trouvé un hôtel dans le XIX e, se souvient-il. J’y suis resté trois mois avant d’aller à Eugène-Carrière. C’est provisoire, conclut-il. Mais le provisoire dépend de nos ressources. » Aujourd’hui, Didier touche le RMI et tente de trouver un emploi, un sport plutôt ardu dans un secteur professionnel où les places sont chères. S’il « reste concentré sur [sa] recherche de boulot », Didier n’aspire qu’à une chose : « avoir suffisamment de ressources pour chercher autre chose », à savoir un studio. « Dès que j’aurais trouvé un travail régulier avec un salaire qui tombe chaque mois, je pourrais être locataire », espère-t-il. A Eugène-Carrière, Didier a une chambre indépendante, mais il partage une cuisine et une salle de bain avec deux autres personnes. Ce qui ne manque pas de poser quelques problèmes de cohabitation, que Dominique Armati, responsable du foyerhôtel du XVIIIe arrondissement, « toujours disponible », s’emploie à aplanir. Didier reste en contact avec Eve-Marie, sa « référente ». Il se propose de s’occuper de la bibliothèque du Relais SaintMaur, le « lieu de vie » ouvert aux personnes suivies par la fraternité. « Il est quand même plus évident de vivre dans ce foyer-hôtel plutôt que d’être confronté à la solitude d’une chambre d’hôtel. On ne se sent pas lâché dans la nature », conclut-il. UN CONTRAT D’HÉBERGEMENT Pour les personnes en précarité, qui ont connu la rue, ou failli la connaître, avoir une chambre à soi est le premier pas vers la réinsertion. Voilà pourquoi les petits frères des Pauvres ont mis sur pied des propositions innovantes en matière de logements transitoires, sortes de « passerelles » entre l’hébergement d’urgence et l’habitat autonome. A Eugène-Carrière, les résidents ont une adresse, payent régulièrement un loyer. Ils réapprennent aussi à cohabiter et à gérer le quotidien : « savoir faire ses courses, la cuisine, entretenir sa chambre, toutes choses qu’ils ne peuvent pas faire dans un hébergement d’urgence », explique Jean-Louis Haffray, coordinateur national des actions pauvreté précarité. « Notre projet est de les stabiliser, résume-t-il. Leur demande est toujours la même, habiter quelque part, mais on ne passe pas de la rue au logement. Cela nécessite des étapes transitoires et des réapprentissages plus ou moins rapides. Certains retrouvent très vite les réflexes mais pour d’autres c’est plus dur. » « Ceux qui arrivent ici sont en rupture, dans des situations extrêmement précaires, confirme Renaud Monnin, responsable du pavillon d’hébergement transitoire de Qu’en pensent-ils ? DÉTOUR PAR BEAU-RIVAGE Jean-Claude Rousseau, bénévole à Beau-Rivage, unité d’hébergement transitoire de Nantes (Loire-Atlantique). « Mohamed a travaillé toute sa vie sur les chemins de fer ; un rail lui a écrasé la jambe. Il n’était plus apte à travailler. Comme il ne savait ni lire ni écrire, il n’est pas allé pointer au chômage et il a perdu ses droits, il s’est retrouvé à la rue avec une dette de plus de 30 000 F aux HLM, donc exclu de son logement. Quand on l’a rencontré, il avait 55 ans. Il a fallu lui faire retrouver ses droits aux RMI. On lui a retrouvé un logement avec une aide. Il est maintenant tout à fait autonome. » Norbert, 57 ans. En attendant un logement en HLM, il a habité quelques mois une chambre d’hôtel à Paris. Photo Eric Dexheimer/Editing Server Nantes. Ici, on leur permet de se poser. C’est la condition de base pour qu’ils puissent lâcher du lest, retrouver de l’énergie pour avancer et refaire un projet. » A Beau-Rivage, le contrat d’hébergement est de trois mois renouvelables : « On essaie de compter en mois, pas en semaines ni en jours ni en années. En tout cas moins d’un an », précise le responsable d’unité. Théoriquement, car la réalité est plus fluctuante. L’ancien pavillon des bords de Loire a une capacité d’accueil de neuf personnes. La spécificité du lieu ? « Le fait d’être une maison plutôt qu’un foyer et donc de pouvoir apporter ce cadre de vie plus chaleureux, plus familial, répond sans hésiter Renaud Monnin. La présence quotidienne des bénévoles, qui partagent le repas du soir, favorise d’ailleurs ce climat. » L’équipe – de huit à douze personnes – assure un soutien global des résidents, l’écoute, l’animation, le suivi des dossiers – obtenir le RMI, une retraite ou une pension d’invalidité, ou pour accéder à un futur logement. Malgré la présence de deux salariés, le savoir-faire relationnel indéniable des équipes petits frères, « la réussite ou l’échec, la stabilisation ne sont pas toujours mesurables ». « Vous avez des gens qui retournent à la rue, certains d’entre eux pris par l’alcool n’ont plus la volonté de s’en sortir, confirme Jean-Claude, retraité de 63 ans, bénévole depuis trois ans. Mais d’autres sont là parce qu’ils ont eu un coup dur et partent ensuite vers une maison de retraite... » L’évolution du public visé – davantage d’étrangers, des personnes plus déstructurées qu’auparavant, ou au contraire des individus « qui ont eu des responsabilités professionnelles, et qui ont des capacités culturelles plus importantes » – conduit aujourd’hui à « reconsidérer nos outils de réinsertion sociale », analyse Jean-Louis Haffray. C’est ainsi qu’un projet de résidence sociale de type « hôtel au mois » est à l’étude à Paris, piloté par la fraternité SaintMaur. En résumé, il s’agirait d’un type d’habitat bien plus confortable et moins onéreux qu’un hôtel au mois classique. D’une capacité de vingt à trente chambres équipées d’un bloc kitchenette, il accueillerait des personnes ayant déjà entamé un parcours de réinsertion. « On souhaite qu’elles aient un minimum d’autonomie et que l’accession aux droits soit bien engagée », précise Isabelle Vasseur, permanente de la Fraternité Paris-Sud qui coordonne le projet ainsi que celui d’une résidence sociale de type pension de famille (voir page suivante). Outre la présence d’un personnel sur place, des bénévoles assureront l’animation du lieu et une salle sera mise à la disposition des résidents pour se réunir et accueillir amis et famille. « On prévoit un minimum de services dans la résidence pour favoriser l’intégration dans le quartier, ajoute Isabelle Vasseur. La conception pédagogique est bien avancée, conclut-elle. Il faut maintenant attendre des opportunités immobilières pour réajuster le projet. » Beau-Rivage (Nantes) Ce pavillon des bords de Loire propose neuf places, six en chambres doubles et trois en chambre simple, à des hommes de 50 à 65 ans en précarité, pour une durée de trois mois renouvelables. La présence conjointe des salariés et des bénévoles permet un soutien global des résidents. 8, chemin des Bateliers, 44300 Nantes Tél. : 02 40 50 17 18 Eugène-Carrière (Paris) Depuis son ouverture en mai 1989, 360 personnes en attente d’un logement stable ont bénéficié d’une chambre dans le foyer-hôtel, ouvert à trente-six résidents provisoires accompagnés par les équipes des petits frères parisiens. 52, rue Eugène Carrière, 75018 Paris Tél. : 01 42 23 06 08 héberger loger habiter LOGEMENTS PROLONGÉS : L’AUTONOMIE PRÉSERVÉE Alice, 73 ans, est arrivée à La Jonquière en avril 2001. Elle avait pris contact avec l’association quand elle a décidé de quitter son logement du XVIIe arrondissement parisien. Dans la maison gérée par les petits frères, « on est indépendant, mais il y a toujours quelqu’un. Il suffit de sonner et une personne vient. Tous les jours on monte pour le goûter. Et le dimanche les pensionnaires se réunissent, on nous offre le déjeuner », résume-t-elle. « L’intérêt de la Jonquière, explique Marie Mottet, responsable de l’unité, c’est sa formule intermédiaire entre le domicile isolé et la maison de retraite. Le dispositif permet de préserver au maximum l’autonomie de la personne. » être le lieu privilégié où se retissent patiemment des solidarités. C’est le rôle d’Anne-Marie-Blaise, à Paris. Ouverte en juillet 1998, la pension propose quatorze studios à des personnes entre 40 et 65 ans, suivies par les Fraternités parisiennes et le Radeau, association de réinsertion du réseau petits fères. Pour Denise, bénévole « administrative », qui accompagne les résidents depuis l’ouverture, l’appellation « maison de famille » définit parfaitement l’esprit du lieu « parce qu’on y recrée une ambiance familiale qui les aide à repartir », dit-elle. Denise joue les intermédiaires entre l’administration et les résidents, qu’il s’agisse de débrouiller un dossier d’allocation logement ou de recevoir les loyers. Quand une personne arrive, explique-t-elle, c’est important de lui dire : « On vous donne les clés d’un logement dont vous allez être sous-locataire. Vous allez SEUL AVEC D’AUTRES Alice adore lire, ne déteste pas la solitude et, surtout, elle possède cette faculté précieuse : l’art de s’adapter aux situations nouvelles sans se plaindre. Aussi, le changement s’est-il effectué sans heurt. « Je m’habitue facilement avec les gens. Même si j’ai un caractère un peu tranché », avouet-elle dans un sourire tendre qui laisse filtrer toute sa douceur. « On est bien entourés », confirme Alice, en raccrochant le téléphone, après une brève conversation avec l’un des trois bénévoles petits frères qui lui rendent visite et menus service. Alice qui se déplace avec un déambulateur connaît tout le monde et serait prête à jouer les bibliothécaires averties, si les résidents manifestaient un peu plus d’intérêt pour la lecture ! Philosophe, ou résignée, elle conclut : « On ne peut pas être et avoir été, il faut l’accepter quand on vit en communauté, ou alors on ne vient pas ! » Dans le XIX e arrondissement parisien, la résidence Gautier-Wendelen réserve elle aussi vingt-et-un logements groupés à des personnes âgées qui veulent conserver les avantages d’un appartement privé, mais aussi pouvoir parler à quelqu’un, en poussant la porte. Cette formule d’« habitat prolongé », où l’on est chez soi dans une unité de logements groupés a été expérimentée avec bonheur auprès des divers publics des petits frères. Y compris les personnes en précarité. A Paris, la résidence VincentCompoint, par exemple, ou vingt-trois studios accueillent de personnes de plus de 50 ans pour une étape plus ou moins longue, facilite le travail de reprise d’autonomie. Pour les personnes en précarité, se sentir reliées, utiles permet de se revaloriser. La pension de famille peut alors montré leur capacité à vivre de manière autonome dans un logement, mais qui ont peur de cette autonomie et ont besoin à la fois de l’individuel et du collectif. » L’alternative est basée sur la solidarité entre les résidents et les échanges avec le quartier. Avantage : la future résidence introduit la mixité des âges, en réservant quatre studios à des étudiants qui pourraient se mêler à l’équipe d’une vingtaine de bénévoles. Même si ce lieu de séjour est pour certaines personnes leur dernière habitation, la pension de famille est pour la plupart une solution « durable mais non définitive », précise Jean-Louis Haffray. Aux Demeures du Parc, à Nantes, unité d’hébergement prolongé créée en 1990, une douzaine de personnes âgées continuent de vivre chez elle, tout en bénéficiant de l’accompagnement « petits frères ». « S’il fallait résumer d’une phrase notre objectif, ce serait de permettre aux résidents de vivre chez eux jusqu’au dernier moment », explique Marie-Annick Rivière, responsable du lieu. Dans cet ensemble de petits immeubles paisibles bâti par une société HLM, rue Corentin-Bourveau, deux personnes se relaient pour assurer une présence continue de 8 h à 18 h 30. Et le soir, la téléalarme prend le relais. DONNER DU RELIEF A LA VIE L’animation est assurée par une équipe de onze bénévoles, qui offrent leur disponibilité pour faciliter l’intégration des résidents, préserver leur bien-être et éviter qu’ils ne s’isolent. « Notre objectif, explique Marie-Annick Rivière est d’agrandir le réseau de partenaires dans tous les domaines, pour faciliter l’accès aux Louis, arrivé aux Demeures du Parc en 1994. Permettre aux résidents de vivre chez eux jusqu’au dernier moment, c’est le credo de l’unité d’hébergement prolongé de Nantes. services et à l’animation. » Ainsi le Photo Eric Dexheimer/Editing Server partenariat avec une société de location acquérir une certaine liberté qui en contrepartie de matériel médical permet, par exemple, d’installer un nécessitera bien sûr certaines petites implications. » lit médicalisé, dans la journée. A l’étude, la constitution Ici comme ailleurs, les résidents insistent aussi beaucoup d’une équipe de « bénévoles volants » qui pourraient sur la présence du responsable du lieu, véritable pivot de l’après-midi emmener l’un ou l’autre au centre la maison. A Anne-Marie Blaise, certifie Denise, Patrick commercial ou animer un goûter. Et offrir une présence Vanstavel n’a pas son pareil pour susciter une dynamique renforcée pour les personnes hospitalisées de façon que collective, aider chacun à trouver sa place... Toutes ces la solitude ne soit pas trop prégnante. formules de logement en sous-location ont pu voir le jour Marie-Annick Rivière insiste sur cette qualité de présence grâce à la loi Besson (voir lexique, ci-dessous), sont qui permet de donner du relief à la vie et faire en sorte destinées « essentiellement aux personnes qui n’ont pas qu’accompagner une personne jusqu’au bout de la vie les possibilités financière ou morale d’accéder à un prenne pleinement son sens. Ce fut le cas avec Roger, par logement indépendant », explique Jean-Louis Haffray. exemple, décédé récemment, qui avait émis le désir de mourir chez lui. SUSCITER UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE « On s’est vraiment mis en quatre pour coordonner tous les services d’aide avec une présence continue de l’équipe. La formule de pension de famille est si bien éprouvée que D’avoir été là quand il a fermé les yeux nous renforce dans la création d’une deuxième pension de famille est à l’étude, cette conviction de pouvoir, avec une équipe bien soudée, sous l’égide de la Fraternité Paris-Sud. « La résidence accompagner quelqu’un jusqu’au bout », témoigne Mariebalaierait un public plus large, explique Isabelle Vasseur, Annick, qui aimerait impulser d’autres services pour qui coordonne le projet. Elle s’adresse à des personnes accroître les chances de réussite du soutien à domicile isolées entre 50 et 80 ans qui ont eu un parcours difficile, ont des personnes âgées. Qu’en pensent-ils ? Qu’en pensent-ils ? « ON REVIENT LES VOIR ! » LA VIE APRÈS Denise Gondolo, bénévole à la pension de famille Anne-Marie-Blaise « Cette petite dame – appelons-là Monique –, je l’ai rencontrée pour la première fois pour la signature de son contrat de sous-location. Elle était silencieuse, triste comme porteuse de ses malheurs passé. Monique est sous tutelle. A ce titre, la tutelle a l’obligation juridique de signer le contrat de sous-location, mais il est apparu souhaitable d’impliquer Monique comme tout autre locataire sous tutelle, pour lui expliquer que le contrat est bien passé entre elle et nous. Deux ou trois mois après, j’ai revu Monique à la pension de famille. Elle était toute belle, toute fraîche, bien habillée. Je lui ai dit :“Vous avez l’air reposée, détendue” et elle m’a répondu :“Mais maintenant je suis heureuse !”» Jacques Nelson, résident à Vincent-Compoint (Paris) « Les petits frères m’ont pris en charge pendant quatre mois. Après je suis resté à l’hôtel. J’ai quand même poussé un peu à la roue pour arriver ici [à Vincent-Compoint]. C’est une souslocation. C’est pas du tout pareil qu’une location. Si j’arrive à avoir mon logement avec la Fondation Bersabée, j’aurai des droits qui élargiront un peu mon budget. Ça me permettrait de tenir jusqu’au bout. » Vincent-Compoint Cette façade classique d’une rue calme du XVIIIe arrondissement parisien abrite, dans ses vingt-trois logements, des personnes en situation de précarité de 50 à 65 ans. Vincent-Compoint, 7, rue Vincent Compoint, 75018 Paris. Tél. : 01 42 23 16 47 LEXIQUE La Jonquière Rue de la Jonquière, dans le XVIIe arrondissement, seize personnes âgées partagent la vie d’un lieu où chacun est véritablement chez soi tout en bénéficiant d’un environnement adapté et de la présence des bénévoles petits frères. La Jonquière, 26-30, rue de la Jonquière, 75017 Paris. Tél. : 01 42 63 34 53 Résidence Gautier-Wendelen La résidence accueille dans les étages supérieurs du bâtiment et de façon permanente, des personnes âgées aux revenus modestes. C’est une formule de logements groupés avec seize studios et cinq deux-pièces. Résidence Gautier-Wendelen, 11, rue Melingue, 75019 Paris. Tél. : 01 53 72 82 82 FRATERNITES On dénomme ainsi les onze implantations des petits frères des Pauvres, dont le siège est à Paris, installées à Paris et en banlieue parisienne, à Lille, Nantes, Lyon, Marseille, et Toulouse. FONDATION BERSABÉE Créée en 1977, la Fondation achète et aménage différents types de logements destinés aux publics petits frères, loués dans des conditions financières défiant toute concurrence. LES AMIS DES PETITS FRERES DES PAUVRES Cette fédération nationale dont le siège est à Paris regroupe une trentaine d’associations de bénévoles agissant dans des villes où les Fraternités ne sont pas implantées : Angers, Bordeaux, Bourges, Caen, Chalon-sur-Saône, Champcueil, Dijon, Draveil, Elbeuf, Limoges, Le Havre, Les Herbiers, Levallois, Liancourt, Lisieux, Mazamet, Metz, Montargis, Nancy, Pontarlier, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Rouen, Saint-Ouen, Saint-Pierre-du-Perray, Tours, Vallée de la Bruche, Villiers-le-Bel. CHAMP MARIE L’association Champ Marie gère les logements individuels en sous-location pour le compte de la Fondation Bersabée ou de propriétaires privés. LOI BESSON Entrée en vigueur le 31 mai 1990, cette loi légalise la sous-location de logements à des personnes en difficulté par des associations agréées. C’est ainsi que l’association PFP-AGE, créée le 1er janvier 2002 et l’association Champ Marie, créée en 1991 par les petits frères des Pauvres, sont agréées pour sous-louer des logements aux personnes accompagnées. Les petits frères des Pauvres Anne-Marie-Blaise Les Demeures du Parc Au 81, rue Damrémont, dans le XVIIIe arrondissement, la « maison de famille » est ouverte à quatorze résidents entre 50 et 65 ans, leur offrant, dans le cadre d’une sous-location, une proposition de logement durable non définitif. Dans un groupe d’immeubles neufs, d’un paisible quartier nantais, onze personnes âgées habitent des appartements de 50 m2 spécialement conçus pour qu’elles puissent vivre chez elles avec les services de soutien à domicile. Anne-Marie-Blaise, 81, rue Damrémont, 75018 Paris. Tél. : 01 44 92 05 54 Les Demeures du Parc, 28, rue Corentin-Bourveau, 44300 Nantes. Tél. : 02 40 14 40 14 Créée à Paris en 1946 par Armand Marquiset, l’association les petits frères des Pauvres accompagne des personnes souffrant d’isolement, de pauvreté matérielle, de précarités multiples et intervient en priorité auprès des personnes de plus de cinquante ans. Au-delà de l’aide matérielle, les bénévoles, les salariés et les donateurs privilégient la relation fraternelle et l’action collective pour vaincre l’isolement et lutter contre l’exclusion. Les bénévoles réguliers de l’association ont une action d’accompagnement auprès des personnes par : • une relation d’échange et de partage avec des personnes âgées vivant à domicile ou en hébergement collectif (visites, sorties, week-end…) • l’accueil et l’orientation des personnes en situation de précarité (hébergement, aide à la réinsertion, soins médicaux…) • la présence auprès des personnes gravement malades (visites à domicile et à l’hôpital…) Les petits frères des Pauvres comptent plus de 200 salariés et 6 000 bénévoles « réguliers » et « ponctuels ». L’association est membre du comité de la « charte de déontologie des organismes sociaux et humanitaires faisant appel à la générosité du public ». Elle est implantée à Paris, en région parisienne, à Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Toulouse et sur toute la France avec les groupes Amis des petits frères des Pauvres. Actifs également en Allemagne, au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en Irlande et au Mexique, les petits frères des Pauvres sont sont regroupés au sein de la Fédération Internationale des petits frères des Pauvres, reconnue par l’ONU. L’association a été reconnue d’utilité publique en 1981 et a reçu, en 1996, le label Grande Cause nationale. les petits frères des Pauvres – Association de gestion des établissements (PFP-AGE) 4, rue Léchevin – 75011 Paris – Tél. : 01 48 07 53 63 www.petitsfreres.asso.fr Ce dossier a été réalisé par Christine Florence et Martine Perrin. Contribution photographique : Philippe Malaud. Toutes photos DR sauf mention explicite. Maquette atelier Patrix Une structure d’« habitat prolongé » particulièrement pertinente a été expérimentée avec bonheur auprès des divers publics des petits frères. On y est est «chez soi» dans une unité de logements groupés disposant d’un espace de vie convivial.