traitement des lesions condylomateuses genitales par l`interferon
Transcription
traitement des lesions condylomateuses genitales par l`interferon
TRAITEMENT DES LESIONS CONDYLOMATEUSES GENITALES PAR L’INTERFERON ALPHA SUBLINGUAL JM DANGOU*, AA KASSE**, M.T. DIENG***, M. DEMBELE** RESUME En pratique gynécologique et en dermato-vénérologie, le diagnostic des infections à PVH ne pose pas de problème majeur, mais par contre son traitement re s t e sujet à controverse. Nous avons réalisé cette étude pour apprécier l’efficacité et la tolérance de l’administration de faibles doses d’Interféron alpha par voie sublinguale (IMMUNOPLEX-N*) dans les infections condylomateuses de la sphère génito-anale. Il s’agit d’une étude prospective ouverte non randomisée au cours de laquelle 29 patients tous sexes confondus ont été indus. Le diagnostic de lésion condylomateuse a été affirmé en dermatologie sur la présence de végétations vénériennes (crêtes de coq) au niveau anogénitale, et, au niveau du col utérin sur la présence de lésions colposcopiques de virose PVH ou de signes cytologiques d’infection à PVH. La prise journalière a été de 400 UI d’Interféron alpha répartis en 2 prises (matin et soir). Ce traitement durera plusieurs semaines avec à intervalle régulier des contrôles clinique et para- clinique. Tous les sujets de sexe masculin présentaient des condylomes acuminés (végétations vénériennes) d’évolution chronique comprise entre 7 mois et 10 ans. Il s’agissait de lésions typiques souvent nombreuses (7 à 10) parfois innombrables, de localisation essentiellement génitale (10 cas), plus rarement anale (2 cas) et intra-urétrale (1 cas). Après deux mois de traitement à la posologie de 400 UI aucun résultat probant n’a été observé les patients ont alors souhaité sortir de l’étude devant l’absence de disparition des symptômes. Nous avons alors opté pour une cryothérapie. Les sujets de sexe féminin étaient 18, inclus sur la base de stigmates de virose PVH à la colposcopie ou au frottis cervicovaginal. Après un mois de traitement 50 % des lésions amorcèrent une régression qui se poursuivit lentement jusqu’à disparition complète à la fin du 4ème mois. Dans 18,75 % des cas aucune amélioration n’a été o b s e rvée sur les lésions cerv i c o - u t é rines au-delà de * Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, CHU A. Le Dantec, Dakar. 4 mois de traitement alors que dans 31,25 % des cas, les lésions avaient régressé avec quelques images résiduelles de virose en fin d’étude. Aucun effet secondaire indésirable n’a été noté suite à l’administration du produit. Il apparaît à la lumière de ces résultats morphologiques et thérapeutiques, qu’au Sénégal, l’immunostimulation par l’Interféron alpha oral (IMMUNOPLEX-N*) est une bonne solution aux problèmes posés par l’infection génitale par le PVH. Mots-clés : condylome, col utérin, Immuoplex-N*. SUMMARY In gynaecological. practice and in dermato-venereology, diagnosis HPV infections is relatively straightforward. However, treatment remains controversial. We carried out this study in order to assess the effectiveness and tolerance of sublingual administration of low doses of Interferon alpha (IMMUNOPLEX-N ®) for condylomatous in the anogenital region. This non-randomised open prospective study included 29 patients fo both sexes. The diagnosis of condylomatous lesions were asserted in derm at o l ogy on the basis of cockscomb ulcers in the anogenital region and, in the uterine cervix region, of colposcopical lesions or cytological signs of HPV infection. One 400 IU dose of interferon alpha was administered daily (200 IU in the morning and 200 IU in the evening). This tre atment lasted seve ral weeks, with reg u l a r clinical and biological controls. All made subjects presented condyloma acuminaturm of chronic evolution between 7 months and 10 years. Numerous (7 to 10) and sometimes countless typical lesions were observed, generally located in the genital region (10 cases) and more rarely in the anal (2 cases) and intra-urethral (1 case) regions. No convincing result could be noted after two months of tre atment at a dosage of 400 IU, wh i ch prompted patients to drop out of the study because of the persistence of symptoms. We subsequently decided ** Institut du Caner, CHU A. Le Dantec, Dakar. *** Service de Dermatologie, CHU A. Le Dantec, Dakar. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5) 260 to use cryotherapy. Eighteen female subjects were included in this study, because they presented HPVrelated stigmas revealed by colposcopical examination or cervico-vaginal smear. After a month of treatment, half of the lesions had begun to recede gradually and all disap p e a red within four months. In 18,75 % of cases, no improvement was observed with respect to fornix uteri lesions after four months of t re atment, while in 31,25 % of cases, lesions had receded with some residual images of viral infection at the end of the study. No undesirable side effects were noted following the administration of the drug. In light of these morpholocical and therap e u t i c results, it appears that, in Senegal, immunostimulation by way of oral interferon alpha (IMMUNOPLEX-N®) is a good solution to problems stemming f rom HPV genital infections, espe cially in the treatment of mucosal lesions. L’OMS estime que dans les pays d’Afrique Occidentale (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, Bénin, Mauritanie, Gambie, Burkina Faso et Iles du Cap-Vert) l’incidence du cancer du col est de 150.000 nouveaux cas par an (1). C’est le cancer le plus fréquent de la femme dans les pays en développement. Au Sénégal 75 % des sujets qui en sont porteurs décèdent de leur maladie à plus ou moins brève échéance. La plupart de ces cancers et de leurs préc u rs e u rs (les dysplasies cervicales) sont associés à des i n fections à Papilloma Vi rus Humain (PVH) comme l’attestent de nombreux travaux de la littérature (2, 3, 4). Les infections à PVH réalisent des lésions condylomateuses du col utérin qui sont illustrées par un ensemble d’altérations aussi bien colposcopiques, que cytologiques et histologiques. Leur relation avec les lésions précancéreuses et les cancers rendent leur traitement capital. Actuellement il existe de nombreuses méthodes thérapeutiques assez disparates allant de l’abstention thérapeutique pure aux méthodes physiques de destruction radicale. Mais aucune d’entre-elles n’est satisfaisante car agissant sur les effets de l’infection et non sur la virose elle-même. Parmi les méthodes médicales, l’immuno-stimulation est une voie qui fait naître de grands espoirs. En effet, les infections virales s’accompagnent d’une baisse de l’immunité à médiation cellulaire ce qui justifie l’utilisation d’In- Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5) JM DANGOU, AA KASSE, M.T. DIENG, M. DEMBELE terféron par voie parentérale dans les infections virales. L’Interféron alpha administré oralement a été trouvé efficace dans différentes affections virales (5, 6, 7, 8, 9). En pratique gynécologique et en dermato-vénérologie, le diagnostic des infections à PVH ne pose pas de problème majeur, mais par contre son traitement reste sujet à controverse. C’est pourquoi nous avons réalisé cette étude pour apprécier l’efficacité et la tolérance de l’administration de faibles doses d’interféron alpha par voie sublinguale (IMMUNOPLEX N*) dans les infections condylomateuses de la sphère génito-anale. PATIENTS ET METHODES Cadre de l’étude Il s’agit d’un essai thérapeutique sous forme d’une étude prospective ouverte non randomisée effectuée au Centre Hospitalier et Universitaire A. Le Dantec de Dakar dans les services de Dermatologie, de Cancérologie (Institut du Cancer) et au Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques. Patients Nous avons inclus de juin 99 à janvier 2000, 29 patients tous sexes confondus. Les critères d’inclusion ont été la présence chez les sujets de lésions condylomateuses des régions ano-génitales et l’accord préalable à la participation à l’essai. Sont exclus de l’étude les enfants, les femmes allaitantes, les femmes enceintes, les malades recevant un autre traitement antiviral, les cas de dyspnée cervico-utérine, les cancers invasifs, les insuffisants rénaux, les patients présentant des signes d’insuffisance cardiaque sévère et d’insuffisance hépato-cellulaire majeure. Méthodes Les tests diagnostics de l’infection virale à P.V.H utilisés ont été : - un examen clinique : recherchant des antécédents pathologiques personnels (uro-génitaux), familiaux, la prise de médicaments, les plaintes et surtout un examen physique de la région ano-génitale associé à celle des autres appareils, - Une colposcopie mettant en évidence des lésions de colpite virale associée à des transformations atypiques de grade I ou II, LE TRAITEMENT DES LESIONS… 261 - Un examen cytologique des sécrétions cervico-vaginales à la recherche de dyskératocytes et de koïlocytes et après la prise médicamenteuse. Cette prise a été biquotidienne. Le diagnostic de lésion condylomateuse a été affirmé en dermatologie sur la présence de végétations vénériennes (crêtes de coq) au niveau ano-génital et au niveau du col utérin sur la présence d’une colpite virale ou de signes cytologiques d’infection à PVH. RESULTATS Pour avoir une population homogène toutes les femmes ont été examinées par le même investigateur et la colposcopie a été réalisée par le même opérateur. Un seul expert cytologique et anatomo-pathologjque a été désigné durant toute l’étude de façon à garder une uniformité de lecture tant au niveau de l’inclusion que de l’évolution des lésions. Chaque patient inclus s’est vu administré de l’interféron alpha oral (IMMUNOPLEX-N* des laboratoires DISTRIPHARMA sous licence Hoffman-La Roch e, Suisse), comprimé sublingual dosé à 200 UI. La prise journalière était de 400 UI d’Interféron alpha répartis en 2 pri s e s (matin et soir) en respectant scrupuleusement les modalités d’administration du fabricant. Ce traitement durera plusieurs semaines avec à intervalle régulier (tous les mois pendant 4 mois) des contrôles clinique et paraclinique. Des examens biologiques sanguins (transaminases, phosphatases alcalines, créatininémie et numération formule sanguine) ont été réalisés surtout pour apprécier la tolérance biologique du médicament. Les paramètres observés ont été : - la régression des lésions cliniques (signes fonctionnels et physiques), - la régression des anomalies colposcopiques et cytologiques, - les paramètres biologiques. Le médicament IMMUNOPLEX-N* a pour principe actif de l’interféron alpha leucocytaire naturel et stabilisé. C’est un immunostimulateur se présentant dans le commerce sous forme de comprimé dosé à 200 IU. Son administration sublinguale a été accomplie par massage doux du comprimé dans la bouche sous la langue des patients jusqu’à dissolution complète. Les patients sont tenus de garder le produit dissout dans la bouche perdant 4 à 5 minutes avant d’avaler la salive permettant ainsi son absorption par la muqueuse. Ni nourriture, ni liquide ne doivent être absorbé 30 minutes avant Notre population d’étude se composait de 29 sujets dont 11 de sexe masculin et 18 de sexe féminin. 1) Les sujets de sexe masculin Tous les sujets de sexe masculin étaient des militaires de carrière qui présentaient des condylomes acuminés (végétations vénériennes) d’évolution chronique comprise entre 7 mois et 10 ans. Il s’agissait de lésions typiques souvent nombreuses (7 à 10) parfois innombrables, de localisation essentiellement génitale (10 cas), plus ra rement anale (2 cas) et intra-urétral (1 cas). A l’inclusion et au cours du traitement à l’Interféron, le bilan hépatique et l’hémogramme étaient normaux. Après un mois de traitement l’évolution fut stationnaire dans 10 cas, une petite amélioration a été notée chez le patient qui avait une localisation intraurétrale. Dans 3 cas, l’absence d’amélioration et surtout l’accroissement en volume et en nombre des lésions, et sur insistance des patients ont motivé un arrêt du traitement à l’Interféron oral et la prescription d’un traitement physique par cryothérapie. Huit malades ont poursuivi leur traitement pendant un deuxième mois, les tests biologiques sont demeurés normaux. Aucune amélioration clinique n’a été observée et les végétations ont augmenté en volume et en nombre sans toutefois avoir le même profil que les 3 cas précédents. Les patients ont tous souhaités sortir de cette étude devant l’absence de disparition des symptômes. Nous avons alors décidé d’opter pour une cryothérapie. 2) Les sujets de sexe féminin Ils étaient 18, inclus sur la base de stigmates de virose PVH à la colposcopie ou au frottis cervico-vaginal. La répartition en fonction de l’âge est reprise au tableau I. Tableau I - Répartition des sujets en fonction de l’âge Age 20-30 ans 31-40 ans 41-50 ans Femmes 4 9 3 Treize femmes étaient mariées, une célibataire, une divorcée et une veuve. Les résultats de la colposcopie et de l’examen cytologique des frottis cervico-anaux sont repris respectivement aux tableaux II et II. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5) JM DANGOU, AA KASSE, M.T. DIENG, M. DEMBELE 262 Tableau II : Résultats de l’examen colposcopique Colpite virale Condylome acuminé Leucoplasie TAG I Colpite bactérienne Ectropion Polype J0 16 3 3 5 5 1 2 M1 16 2 4 5 6 2 1 M2 14 2 3 4 7 1 1 M3 11 1 2 2 4 - 1 M4 10 1 - 4 4 - 1 TAG I : Transformation atypique de grade I J0 : 1er jour de traitement ; M1, M2, M3 etM4 : après 1, 2, 3 et4 mois de traitement Tableau III : Résultats de l’examen cytologique J0 M1 M2 M3 M4 PVH+ PVH - Inflammation Normal 11 5 5 2 3 1 6 4 2 4 4 2 2 8 2 3 5 4 7 Le tableau IV décrit l’évolution des images de colpite virale au cours du traitement par IMMUNOPLEX-N*. Tableau IV : Evolution des lésions virales à la colposcopie Lésion massive Lésion persistante Lésion régressive Absence de lésion J0 16 (100 %) M1 3 (18,75 %) 3 (18,75 %) 8 (50 %) M2 3 (18,75 %) 3 (18,75 %) 9 (56,25 %) 2 (12,5 %) M3 3 (18,75 %) 8 (50 %) 5 (31,25 %) M4 3 (18,75 %) 5 (31,25 %) 8 (50 %) 3) La tolérance Aucun effet secondaire indésirable n’a été noté suite à l’administration du produit. Les examens biologiques en p a rticulier la fonction hépat i q u e, la fonction rénale et l’hémogramme sont restés normaux durant tout le déroulement de l’essai. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5) DISCUSSION S’il est vrai que dans la littérature certains travaux font état d’une régression spontanée des infections par le PVH, d’autres soulignent leur évolution cyclique avec des phases de diagnostic morphologique positif alternant avec des phases d’éclipses. Les résultats que nous avons obtenus permettent de préciser que l’Interféron alpha sublingual stimule l’immunité et a un effet virucide indirect dans les lésions condylomateuses du col utérin ; après un mois de traitement 50 % des lésions amorcent une régression qui se poursuivra lentement jusqu’à disparition complète à la fin du 4ème mois. Dans 18,75 % des cas aucune amélioration n’est observée sur les lésions cervico-utérines au-delà de 4 mois de traitement alors que dans 31,25 % des cas, les lésions sont régressives avec quelques images résiduelles de virose en fin d’étude. Lorsque les lésions condy l o m ateuses sont cutanées, sous formes de végétations vénériennes deux mois de traitement à la posologie de 400 UI ne permettent pas d’obtenir des résultats probants. Par contre les lésions de la muqueuse urétrale pénienne évoluent favorablement sous traitement. La leucoplasie, la tra n s fo rm ation atypique de grade I (TAG I), l’ectropion et le polype muqueux ne sont pas influencés par le traitement par IMMUNOPLEX-N*. Les infections bactériennes associées sont fréquentes et méritent aussi une prise en charge thérapeutique correcte, parallèlement à celle de la virose. Il apparaît à la lumière de ces résultats morphologiques et thérapeutiques, qu’au Sénégal, l’immuno-modulation par l’Interféron alpha oral est une bonne solution aux problèmes posés par l’infection génitale par le PVH. Face à cette infection sexuellement transmise qui fait le lit du cancer, il est important de pouvoir la combattre à l’aide d’un traitement efficace et surtout faisant preuve d’une innocuité. L’IMMUNOPLEX-N* serait cette solution applicable dans tous les pays en développement où cette infection sévit. D’autres études doivent permettre de revoir les doses administrées qui nous semblent faibles, tout traitement doit être poursuivi pendant au moins 3 mois en y associant obligatoirement le partenaire Nous estimons que les réinfections des femmes par leur part e n a i re généralement port e u r asymptomatique de l’infection est une cause majeure de régression ralentie et de réapparition des lésions. Dans nos sociétés où les ménages polygames sont fréquents le traitement doit intéresser tous les conjoints. LE TRAITEMENT DES LESIONS… 263 CONCLUSION Par cette étude IMMUNOPLEX-N*, démontre son efficacité sur l’infection génitale par le Papilloma virus humain surtout au niveau des lésions muqueuses. Ceci associée à son excellente tolérance en fait un outil de choix dans le traitement médicamenteux des lésions condylomateuses génitales de la femme. Son utilisation à large échelle permettra un traitement des cas, une réduction de la dissémination de la maladie et par voie de conséquence des effets réducteurs sur la néoplasie viro-induite. BIBLIOGRAPHIE 1 - WORLD HEALTH ORGANISATION Control of cancer of the cervix uteri. Bulletin of the World Health Organisation, 1995, 64, 607-618. 2 - MORIN C. MEISEILS A. Human papillomavirus of the uterine cervix. Acta Cyto., 1980, 24, 81-84. 3 - DE BRUX J Epidémiologie, morphologie et évolution des condylomes cervicaux. Gynécologie, 1981, 32, 413-418. 4 - AFOUTOU JM.. AIDIBE M., AUTHONIOZ PH, OUANE I. Lésions virales condy l o m ateuses cerv i c o - u t é rines et isopri n o s i n e : expérience dakaroise. Médecine Digest, 1988, XIV, 6, 54-64. 5 - GARZETTI GG, CIAVATTINI A, ROMANINI CC, GOTERI G, TRANQUILLI AL, MUZZIOLIO M, FABRIS N. Interféron alpha 2b treatment of cervical intra epithelial neoplasia grade 2 : modulation of natural killer cell. Gynecol. Obstect. Invest. 1994, 204-209. 6 - YOUNG AS, CUMNINS JM. The history of Interferon and its use in animal therapy. East African Medical Jouranl, 1990, 67, 7, 107. 7 - YASUDA K., LINO S, et al. Efficacity of low dose oral interferonin chronic viraal hepatitis. Hepathology, 1994, 35, 3351. 8 - WORLD HEALTH ORGANISATION Low dose oral interferon alpha for AIDS. Lancet, 1990, 336, 935. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (5)