dossier de presse - Artistic Athévains
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dossier de presse - Artistic Athévains
Portrait d’une femme Michel Vinaver mise en scène Anne-Marie Lazarini assistant à la mise en scène Bruno Andrieux musique Hervé Bourde décor et lumières François Cabanat costumes Dominique Bourde avec Jocelyne Desverchère (Sophie Auzanneau) Bruno Andrieux Jacques Bondoux Gérald Chatelain Cédric Colas David Fernandez Claude Guedj Sylvie Herbert Isabelle Mentré Michel Ouimet Arnaud Simon et la voix de Michel Vinaver création Les Athévains Mais qui est Sophie Auzanneau ? Sur Xavier Bergeret, tous les témoignages s’accordent. On ne peut que faire l’éloge de ce garçon : affectueux, droit, simple. Il aimait Sophie, elle le trompait, ne l’aimait pas, semble-t-il. A moins qu’elle ne se soit mise à l’aimer lorsqu’il a commencé à se détacher d’elle ? Fait divers. Une étudiante en médecine tue son ex-amant et camarade de faculté. L’appareil de justice se met en marche. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Qui est-elle ? Entre l’accusée et la Cour d’assises, un jeu ne se joue pas. La machine théâtrale de la justice patine. Elle tourne, mais à vide. Tout se passe comme s’il y avait, chez Sophie Auzanneau, un refus, ou une incapacité, à se couler dans le rôle qu’on lui demande de tenir. Quelque chose de réfractaire au théâtre. Michel Vinaver, 25 août 1986 Contact presse Les Athévains : Marie-Hélène Brian téléphone : 01 42 81 35 23 - fax : 01 42 81 45 27 - [email protected] calendrier : les 28 et 29 janvier 2010 au Théâtre des Sources / Fontenay-aux-Roses le 9 février 2010 au Théâtre du Passage / Neuchâtel, Suisse du 17 au 20 mars 2010 au Théâtre des deux rives / Centre Dramatique Régional de Haute Normandie, Rouen du 23 mars au 1er avril 2010 au TOP, Théâtre de l’Ouest Parisien / Boulogne Billancourt du 6 au 10 avril 2010 à La Criée / Théâtre National de Marseille du 20 au 30 avril 2010 à la Comédie de Genève, Suisse coproduction Théâtre des Quartiers d’Ivry / Centre Dramatique National du Val de Marne, en préfiguration Après avoir monté Les Travaux et les Jours, puis accueilli au théâtre Artistic Athévains ses vrais premiers pas de metteur en scène, Anne-Marie Lazarini retrouvera Michel Vinaver à travers son texte sans doute le plus énigmatique. Il y a longtemps qu’elle demandait les droits de Portrait d’une femme à Michel Vinaver. Celui-ci, pour des raisons personnelles, qui relèvent sans doute de l’écriture de cette pièce, n’avait jamais autorisé qu’elle soit représentée en Île de France. Le temps et le souvenir des complicités passées ont fait leur œuvre pour que Michel Vinaver accepte finalement que Les Athévains jouent cette pièce dans deux théâtres de banlieue. Il faudra donc découvrir Portrait d’une femme dans l’une de ses escales proches ou lointaines : Fontenay-aux-Roses, Neuchâtel, Rouen, Boulogne, Marseille ou Genève… Il ne faut pas préciser les choses imprécises car alors elles deviennent précises et ce n’est pas leur vocation. William Shakespeare Chaque pièce est un chantier de fouilles. Michel Vinaver C’est une enquête, c’est une énigme, c’est un parcours de fouilles. Au départ, un fait divers en 1953, un procès célèbre, celui de la jeune Pauline Dubuisson qui a tué son amant. Trente ans plus tard, Michel Vinaver se sert des mots utilisés dans le prétoire pour écrire le canevas de sa pièce. Mais ce nouveau procès est en trompe-l’œil, une « réalité » aussitôt contaminée par la fiction : des instantanés, des fragments de la vie de Sophie (Pauline) qui surgissent dans le cours implacable de la justice, comme les petits morceaux d’un puzzle à reconstituer. Alors, un paysage se dessine, fait de réalités contradictoires, d’accidents, de chemins de traverse, de sentiers détournés prenant peu à peu la forme d’une spirale. Cet état fragmentaire, c’est celui de Sophie, étrangère au monde et à elle-même, comme L’Etranger de Camus ou Lol V Stein de Duras. Et si Sophie ne joue pas le jeu, refuse son rôle d’accusée, la justice subitement se grippe. Face à ce personnage opaque et passif, le système s’enraye. L’écriture sera ici le matériau essentiel de la mise en scène, l’écriture « insoluble » de Vinaver qu’on ne peut ni manipuler ni escamoter, mais écriture comme révélateur de sens. Laissons se constituer peu à peu le tissu du texte, continuellement en train de se construire. A la mise en scène d’éclairer les différents éléments du puzzle et savoir qu’à la fin, reconstruit, il trouvera sa vie propre et proposera le « portrait d’une femme » dans ce lieu trouble où se reflète et prend forme l’opacité du monde. Anne-Marie Lazarini A l’exception de Portrait d’une femme… Lorsque Michel Vinaver écrit Mémoire sur mes travaux, il revient sur les douze pièces qui composent alors son répertoire et dont Portrait d’une femme, publiée en 1986, est la dernière. L’auteur y observe les « constantes » et les « contrastes » qui se sont jusqu’ici dessinés au fil de son oeuvre. Lorsque Michel Vinaver évoque sa dernière pièce, on ne peut qu’être frappé de la façon récurrente qu’elle a de « faire exception »… [ A une exception près — Portrait d’une femme se situe dans les années 50, soit un tiers de siècle avant son écriture — l’action de chaque pièce est exactement contemporaine du moment où elle s’écrit. ] Ecrits sur le théâtre 2, page 59 [ A l’exception de la dernière en date, Portrait d’une femme, qui est d’un seul tenant, et d’A la renverse, qui est en deux blocs chacun d’une seule coulée, chaque pièce se présente comme une série de segments finis. ] Ecrits sur le théâtre 2, page 77 De même, lors d’un entretien avec Jean-Loup Rivière, en 1987 : [ Jamais je ne pourrais dire que je vais faire une pièce où l’amour sera la chose importante. Je ne peux pas faire ça. Je fais une pièce et je m’aperçois, au fur et à mesure de l’avancement du travail, que l’amour est en diffusion dans la matière textuelle, mais, sauf peut-être dans ma toute dernière pièce, Portrait d’une femme, personne ne peut dire des mots d’amour, ne peut faire des déclarations d’amour, ni de jalousie, ni de haine, ça n’est pas possible, ça se passe autrement. ] Ecrits sur le théâtre 2, page 113 Michel Vinaver dira de King et d’ « elle », bien plus tard, lors de son auto-interrogatoire II (1998) : Sa plus proche parente est Portrait d’une femme. Les deux, et elles deux seulement, se situent à une époque autre que celle de leur écriture ; mettent en scène des faits s’étant produits réellement, des personnes ayant existé réellement. Elles deux sont traversées par une énigme. Qui ne se résout pas. Dans les deux cas l’énigme réside dans un personnage central… Qui ne se pose pas de questions. Etranger aux questions qu’on lui pose, ou qu’on voudrait lui poser. (Ecrits sur le théâtre 2, page 236) photos Antoine Vitez Petite histoire de la pièce Dubuisson Pauline : née 1927. Assassine son amant Félix Bailly (étudiant en médecine), qui allait se marier, le 17/03/1951. Condamnée aux travaux forcés à perpétuité le 20/11/1953, libérée en 1959, se suicide le 22/09/1963. (QUID 2007) Portrait d’une femme : un titre comme celui d’un tableau, et, à l’origine, comme matériau, ce fait divers des années cinquante ou plus précisément les comptes rendus que le chroniqueur judiciaire Jean-Marc Théolleyre a fait du procès dans Le Monde en 1953. Cette année-là, Michel Vinaver conserve chacune des éditions du journal relatant l’événement, avec dans l’idée que cette histoire le rattrapera un jour. Trente ans plus tard, l’écrivain en fait le point de départ du tissage de sa pièce, et s’impose la consigne d’intégrer aux dialogues tous les propos cités dans cette série de reportages : ceux des juges, des témoins, des avocats ou de l’accusée. L’un des fils de l’intrigue serait donc l’ « avancée » discontinue du procès. Mais toutes les citations extraites des comptes rendus sont l’occasion pour l’auteur d’en croquer les situations d’origine et de leur faire croiser l’histoire principale. Le résultat en est un portrait éclaté de Sophie Auzanneau, la Pauline Dubuisson de Michel Vinaver, composé de fragments de son quotidien saisis sur une période de six années environ et faisant irruption sur la scène du tribunal. Les répliques se succèdent et les situations s’emmêlent, les plaidoiries des avocats semblant donner écho aux propos de la logeuse, des amoureux ou de l’armurier. Les multiples visages de Sophie Auzanneau surgissent tandis que la machine judiciaire est en marche qui les broie tous parce qu’il ne doit en rester qu’un : celui d’une femme (insaisissable, « le diable au corps ») qui a froidement et par intérêt assassiné son amant (un étudiant en médecine de bonne famille). Un regard ironique se pose sur la mécanique impitoyable du procès et nous révèle ces fragments de vie comme les grains de sable qui auraient pu l’enrayer. A l’époque le public se déchaîne… — « Assis au parterre, entassé sur les marches, debout dans les moindres recoins et installé jusqu’aux tables des journalistes, le public attend l’ouverture de cette audience, qu’il espère à grand spectacle. Certains ont piétiné depuis le matin devant les grilles du palais, d’autres sont allés jusqu’à glisser 100 francs dans la main de l’huissier pour avoir un droit d’entrée. Maintenant la salle est pleine, bruissante, papotante, avec sa grande rumeur énervée. Et devant le box encore vide trente photographes, alignés comme un peloton d’exécution, attendent. » (Le Monde, samedi 19 novembre 1953) — et le procureur réclame la peine capitale. Les surréalistes, « face à la meute », prennent fait et cause pour la meurtrière, dénonçant « l’état de sujétion dans lequel l’homme persiste outrageusement à tenir la femme ». Et Pauline Dubuisson, à l’issue du procès se serait inquiétée : « Pourrai-je continuer mes études de médecine ? ». Trente ans plus tard, Michel Vinaver, esquisse par touches successives, le magnifique portrait kaléidoscope de cette femme, et met en doute la machine qui l’a condamnée : qui jugeait-on cette année-là ? qui était cette femme qui avait autant de visages que le procès comptait de témoins ? devait-elle se confondre avec le tableau monstrueux qu’en faisait l’accusation ? ellemême aurait-elle su se définir ? « Je me livre en aveugle au destin qui m’entraîne. » Portrait d’une femme en quelques pièces… Jean-Marc Theolleyre (Le Monde, 27 octobre 1963) Si l’on en croit l’acte d’accusation, le crime reproché à Pauline Dubuisson, qui comparaît demain mardi devant la cour d’assises de la Seine, n’est pas l’acte irréfléchi d’une femme jalouse : il faudrait y voir une savante préméditation. Décortiqué, analysé par une longue instruction, le fait divers du 17 mars 1951 est devenu aujourd’hui l’inquiétante histoire d’une jeune fille au caractère insaisissable qui aurait tué par orgueil, par égoïsme ou égocentrisme bien plus que par dépit amoureux. Mais dans quelle mesure ce personnage reconstitué au hasard des cotes d’un dossier correspond-il à la véritable Pauline Dubuisson ? Le déroulement de l’audience permettra-til d’y apporter quelques retouches ? Fera-t-il apparaître une créature plus humaine, plus sensible qu’on ne le dit ? Là sera le véritable intérêt, d’autant plus que Pauline Dubuisson se prépare à plaider non coupable. A la veille des débats on voit donc en elle une fille amorale, éprise d’aventures, une calculatrice dont on ne compte plus les amants. Son mobile aussi déconcerte, si bien que l’accusation ne semble pas être parvenue à le cerner d’une façon précise. Michel Vinaver (propos recueillis par Barbara Métais-Chastanier L’énigme, l’enquête, Agôn) J’avais dans un carton d’archives les numéros du Monde où figurent les comptes rendus de ce procès. Je les avais conservés, ficelés, avec l’idée que ce serait un rendez-vous pour plus tard. De 1953 à 1984, j’ai su que j’avais un rendez-vous avec Pauline Dubuisson. Rendez-vous que je tiendrais ou ne tiendrais pas. Je me suis donné pour consigne, dans l’écriture de Portrait d’une Femme, de ne pas chercher d’autres sources que les comptes rendus parus dans Le Monde. Et l’autre consigne que je m’étais donnée était d’inclure et d’insérer dans la pièce tout propos cité, par qui que ce soit. De ne pas choisir. De ne pas sélectionner. Je crois qu’il y avait une opacité du procès et du personnage qui me fascinait. […] Donc ce n’était pas une enquête sur les modalités du meurtre mais sur la personne de Pauline Dubuisson et de ceux qui l’entouraient, l’avocat, le juge… De qui s’agissait-il ? Jean-Marc Theolleyre (Le Monde, 20 novembre 1953) Ce n’est pas un grand procès que celui de Pauline Dubuisson, mais c’est peut-être un procès significatif. A le suivre on y éprouve le sentiment que seul le théâtre peut donner autant que la cour d’assises une impression de convention. Tout au long de l’interrogatoire on pouvait songer à la phrase de Malraux dans Les Conquérants : « Juger c’est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l’on comprenait on ne pourrait plus juger. » A vrai dire il est bien difficile de comprendre Pauline Dubuisson. Elle a contre elle un passé trop remuant, une sentimentalité trop précoce. […] La justice préfère des êtres frustres, plus malléables. Celui-ci dégage une impression de sécheresse. Physiquement la pâleur du visage aux pommettes osseuses, le léger bleuissement des paupières, cette expression exsangue qu’elle a dans ses instants de repos, la nervosité des doigts qui s’accrochent, animés d’un intense frémissement, au box, en font une tragédienne douloureuse. A côté de cela la jeunesse, la maladresse de certains propos, une obstination désespérée à vouloir être crue pour se faire croire, laissent deviner l’inexpérience. SOPHIE. — Regarde Il va faire beau aujourd’hui Ça sera la plus belle journée Savoir aimer aimer peut-être Que ça s’apprend j’ai tellement Envie d’aimer Me LUBET. — Vous n’avez pas à déterminer s’il y a eu crime ni qui est le criminel depuis les aveux passés par l’accusée ces questions nous sont épargnées Vous avez à trancher les deux seules questions de la préméditation et des circonstances atténuantes et sur ces deux questions votre réponse découlera de l’intime conviction que vous vous serez forgée sur le mobile du crime La défense fait dans le flou et le nébuleux Elle essaie de séduire moi je démontrerai XAVIER. — C’est ça que j’aime c’est toi que je veux SOPHIE. — Je te fais du mal XAVIER. — Ta première nuit avec moi Tu m’as dit que je te faisais mal Me LUBET. — Je prouverai que le seul mobile du crime est l’intérêt Michel Vinaver, Portrait d’une femme Jean-Marc Theolleyre (Le Monde, 22/23 novembre 1953) Ainsi en trente minutes magistrats et jurés ont pensé qu’ils avaient tout compris, tout deviné de cette fille qu’ils ont vue en tout et pour tout pendant trois après-midis entre deux gendarmes. Justice est faite… Les formes ont été respectées : il y a eu une plaidoirie de la partie civile, un réquisitoire, une plaidoirie de la défense. Les arguments se sont opposés comme s’affrontent deux équipes dans un match. Maintenant c’est fini. Pauline Dubuisson s’en est allée vers l’expiation. La salle s’est vidée, les commentaires sont allés bon train : on a éteint les lumières. Demain personne n’y songera plus. Pauline Dubuisson, lettre au président Jadin Sophie Auzanneau, dans Portrait d’une femme de Michel Vinaver Je suis obligée de vous écrire dans le noir car je ne veux pas allum er les veilleuses. Que M . et M m e Bailly m e pardonnent, s’ils le peuvent. Qu’ils aient pitié de maman. Pardon pour tout ce que j’ai fait. Je regrette infiniment de l’avoir tué. M ais je ne veux pas me soumettre à une justice manquant à ce point de dignité. Je me refuse à être jugée devant une foule qui me rappelle les foules hurlantes de la Révolution. Il m’aurait fallu un huis clos. Je suis contente de jouer ce tour à ceux qui s’occupent de mettre les décors en place. … et autres matériaux La spirale, c’est une forme ouverte, c’est l’éloignement d’un point tout en restant aussi proche que possible de son point de départ ; c’est comme une oscillation qui ne revient jamais au même point… Cela tourne autour d’un même point, mais en s’en écartant de plus en plus… Si vous avez un son qui a une certaine hauteur, c’est à dire répétition d’une forme d’onde qui frappe le tympan, alors, en modifiant légèrement cette forme d’onde à chaque répétition, on s’écartera de plus en plus du son originel. Ce qui veut dire qu’on obtient ainsi une sorte de spirale. Cela correspond, d’une manière plus générale, abstraite, à une idée ou à un point dans l’espace, dont vous vous écartez progressivement tout en conservant la liaison avec lui. Il se produit ainsi un changement progressif et continu, qui est un facteur très important en esthétique, qu’elle soit musicale ou autre… Le déterminisme et l’indéterminisme se rejoignent par le truchement de cette idée fondamentale qu’est la spirale. Iannis Xenakis in Mes appétits, Michel Vinaver - revue Europe avril 2006 L’entrée du Christ à Bruxelles, James Ensor 1889 Notes sur la mise en scène Anne-Marie Lazarini dirigera onze comédiens qui, comme l’a voulu Michel Vinaver, interpréteront les dix-sept personnages. L’un de ses soucis sera de tisser sa mise en scène en restant au plus près du texte et des indications scéniques. Partir de la spirale, d’un mouvement permanent qui entraîne la pensée, les choses de la pensée, les chocs de la pensée. Tisser les fragments de vie de Sophie comme les méandres du cerveau. Nouer, enchevêtrer, mais aussi démêler les fils qui vont, comme une toile d’araignée, construire le spectacle. Tous les acteurs en scène, mais jamais en attente de jeu, toujours présents et mouvants comme des pensées obsessionnelles. Inscrire ces mouvements dans un espace précis (le quadrillage) mais ouvert puisque multiple. Donner au spectateur l’illusion que l’histoire se construit dans l’instant, sous ses yeux et qu’il est dans l’événement à la même minute que les autres personnages, Sophie, ou le tribunal, comme les jurés dans un procès. Suivre au plus près la construction de l’écriture de Michel Vinaver. C’est l’écriture elle même qui entraîne la machine. Rendre lisible pour le spectateur la complexité de cette écriture tout en lui faisant accepter que le spectacle ne se constitue pas dans la linéarité mais dans l’assemblage, le puzzle, les frottements, les interactions des scènes. Anne-Marie Lazarini Notes sur le décor Au sol, un quadrillage délimite les différents espaces du monde extérieur : une chambre (qui sera successivement la chambre de Sophie et celle de Colonna), l’arbre de Sophie sur le terrain des Auzanneau, un café (qui sera tantôt à Lille tantôt à Paris), la boutique de l’armurier et un bureau (celui de Xavier ou du Dr Schlessinger). Tout autour est figuré le tribunal avec les trois hautes colonnes, en haut desquelles siègent ses membres, qui enserrent le plateau. A un second niveau se trouvent le banc où se tiendra l’accusée et celui où paraîtront les témoins. On aura l’impression que les murs de l’arène judiciaire enferment, surplombent et pourraient broyer les espaces extérieurs où se jouent des fragments de la vie de Pauline Dubuisson, où surgissent les événements parfois contradictoires qui l’ont conduite là. Au sol, donc, un quadrillage qui pourra évoquer ce « puzzle » à reconstituer. Ou le tapis d’un jeu de stratégie et de hasard où les personnages progressent à la manière de pions. Une toile d’araignée où se prennent les situations, les instantanés, comme autant de pièces à conviction. L’ensemble pourrait être la figuration d’un espace mental où se seraient engouffrés les fragments de mémoire, une matrice d’où surgirait le portrait d’une femme. Notes d’écriture * Des débuts Impossible de ne pas être abrupt dans les démarrages. Il ne peut pas y avoir d’exposition. La naissance d’une pièce c’est comme une petite explosion atomique. Les mots partent un peu dans n’importe quel sens. C’est que justement, au départ d’une pièce, il n’y a aucun sens. Des personnages Je perçois que ce qui se passe dans mes pièces à l'égard des personnages, c'est qu'ils se révèlent dans leurs manques, mais qu'ils ne sont pas dénoncés, ils échappent à tout épinglage alors qu'on s'attendrait à les voir d'une certaine façon jugés... ils sont. Je vois bien que la clémence est le lieu de mon rapport aux personnages et du rapport des personnages au monde. Du dialogue ... une réplique d'un personnage qui n'est pas du tout en situation dramatique par rapport au personnage dont la réplique précède va pourtant influer sur la situation dramatique en question. Il y a là comme un phénomène de fusion métallurgique. Et c'est également un moyen de distancer en même temps que l'on rapproche. On arrive à signifier, par les résonances de paroles hors situation, des choses sur la situation d'un personnage ou d'un groupe. De l’ironie L’ironie est le mode de connaissance qui se propose lorsque toute possibilité de connaissance paraît sombrer. Elle jette des ponts ici et là dans notre univers discontinu, les seuls ponts qui ne s’effondrent pas sur les bases glissantes et mouvantes où ils s’accrochent, parce qu’ils sont légers, déformables et étirables à l’infini, à peine là… De la peinture abstraite Oui, ça peut évoquer certaine peinture non-figurative, à caractère aléatoire, celle qui semble s'approcher d'un état explosif, Kandinsky des années 1911-1912 par exemple, c'est la réalité avant qu'elle ait pris figure. Et toute la pièce est une poussée vers la figuration. De l'auteur Je serais mieux dans ma peau si j'étais peintre. Je partirais alors de ce qu'il y a de plus indifférencié dans les matières, les formes, les tonalités, les rythmes. C'est du reste avec des peintres, plus qu'avec d'autres écrivains, que je me crée des relations de compagnonnage. Ce sont des peintres, comme Braque quand j'étais adolescent, comme Dubuffet plus tard, comme Rauschenberg, Tapiès, Hantaï ou comme Motherwell récemment que je mobilise pour qu'ils m'accompagnent dans mon itinéraire, et pour qu'ils me rassurent. Je me sentirais mieux peintre, ou bien compositeur de musique. De l'écriture Ma démarche consiste à prendre des éléments de réalité brute, plate, et à les dissocier les uns des autres en les recomposant par la méthode du montage, du collage, de l'assemblage, du lacérage... Ce qui les fait percevoir dans toute leur étrangeté. Là intervient un travail de « frottement » des éléments les uns aux autres, de glissements, d'entrechocs, de bavures, de dérapages, qui utilisent le rythme et la consonance des paroles, des phrases. Une continuité verbale se constitue à partir de la discontinuité des éléments de réalité et provoque des « jointures ironiques » illimitées et imprévues. C'est une manière de déranger l'ordre des choses sans le dénoncer. Du sens L'écriture, c'est ma manière de creuser à la recherche de sens. Chaque pièce est un chantier de fouilles. Mais je ne cherche pas UN sens (au monde, à la vie, etc.). Je cherche à raccorder des choses, avec l'espoir que cela donnera naissance à des bouts de sens et ainsi de suite, d'une façon discontinue et plurielle. Du quotidien Le théâtre ancré dans le quotidien, c’est avant tout une capacité de trouver le plus extrême intérêt à ce qui est le moins intéressant, de porter le quelconque, le tout-venant, au sommet de ce qui importe. N’est-elle pas quelque part de ce côté-là, avec des contours à peine encore dessinés, la forme de subversion adaptée aux formes d’oppression d’aujourd’hui ? * Michel Vinaver, Écrits sur le théâtre tomes 1 et 2, L’Arche Michel Vinaver : PDG, auteur… * Né en 1927 à Paris. Né de parents originaires de Russie, Michel Vinaver suit ses études secondaires aussi bien à Paris, à Cusset, à Annecy qu'à New-York. En 1944-45, à 17 ans, il est engagé volontaire dans l'armée française. Il obtient en 1946 le diplôme de "Bachelor of Art" à Wesleyan University, Middletown, Connecticut, y ayant poursuivi des études de littérature anglaise et américaine. Il abandonne en cours de route un mémoire sur l'écriture de Kafka pour écrire des nouvelles. En 1947, il traduit The Waste Land (La Terre Vague) de T.S. Eliot avant d'écrire un roman, Lataume, que Camus fait publier chez Gallimard. Chez le même éditeur paraît en 1950, L'Objecteur, inspiré de son expérience de l'armée et de la guerre froide, et honoré du prix Fénéon. Après une licence libre de Lettres à la Sorbonne, il est embauché en 1953 comme cadre stagiaire dans la Société Gillette France à Annecy. Trois mois plus tard, il est nommé chef du service administratif. C'est en 1955 qu'il vient au théâtre. Gabriel Monnet, qui dirige à Annecy un stage national d'art dramatique amateur, lui commande une pièce. Michel Vinaver écrit Les Coréens. Mais Gabriel Monnet doit renoncer à mettre en scène Les Coréens, interdite par le Ministère de la Jeunesse et des Sports dont il dépend. La pièce est créée successivement par Roger Planchon à Lyon en 1956 et par Jean-Marie Serreau en 1957 à Paris : cette double création connaît un certain retentissement : alors que la presse de droite et ou traditionaliste se répand en imprécations, le reste de la presse salue la naissance d'un auteur dramatique qui pourrait prendre la relève de Beckett, Adamov, Ionesco... Pourtant, malgré le succès des Coréens, les deux pièces écrites dans la foulée, Les Huissiers et Iphigénie-Hôtel attendent, l'une 23 ans, l'autre 18 ans avant d'être créées respectivement par Gilles Chavassieux à Lyon et par Antoine Vitez à Paris. En 1958, Michel Vinaver adapte, sur commande de Jean Vilar pour le Théâtre National Populaire, La Fête du cordonnier de Thomas Dekker. La pièce est représentée au TNP en 1959 dans une mise en scène de Georges Wilson. Suit, de 1959 à 1969, une période de silence littéraire. Il ne cesse en revanche de progresser au sein de la société Gillette et de développer des politiques audacieuses de marketing, une démarche alors toute nouvelle en Europe. Nommé PDG de Gillette Belgique (40 employés), il est promu PDG de Gillette Italie en 1964 (300 employés), puis PDG de Gillette France (1000 employés). Il lance entre autres la crème à raser et la lotion après rasage de marque Gillette, le rasoir Techmatic, la lame Gillette Bleue Extra... En 1969, il revient à l'écriture avec Par-dessus bord (pièce à 60 personnages, 25 lieux, et correspondant à 7 heures de représentation) que Roger Planchon met en scène au TNP de Villeurbane dans une version abrégée en 1973. Charles Joris la monte dans sa version intégrale en 1983 en Suisse. Le monde du travail fournit la matière première de cette pièce comme plus tard dans La Demande d'emploi, Les Travaux et les jours ou A la renverse. De 1969 à 1980, il s'illustre à nouveau dans sa carrière d'entrepreneur en négociant l'acquisition de la société S.T. Dupont par Gillette. Il est président de cette société pendant 8 ans, est à l'origine des instruments à écrire S.T. Dupont et étend le marketing des briquets jetables Cricket à tous les marchés occidentaux. Il devient ensuite délégué général pour l'Europe du groupe Gillette. Après une incursion dans le monde de la littérature pour enfants avec la publication en Castor Poche des Histoires de Rosalie en 1971, commence une période d'intense activité dans l'écriture dramatique : il écrit La Demande d'emploi, créée en 1973 par Jean-Pierre Dougnac, puis en 1976, ce sont successivement Dissident, il va sans dire et Nina, c'est autre chose, créées dans un même spectacle, sous le titre Théâtre de Chambre par Jacques Lassalle dans des décors et des costumes de Yannis Kokkos au Théâtre de l'Est Parisien en 1978, (Prix Lugné-Poe et prix de la meilleure création française décerné par le Syndicat de la Critique). Suivent l'écriture en 1977 de Les Travaux et les jours créée en 1979 par Alain Françon dans un décor d'Ernest Pignon-Ernest, puis celle de A la renverse en 1979 créée par Jacques Lassalle en 1980 dans une scénographie et des costumes de Yannis Kokkos, et celle de L'Ordinaire en 1981 pour laquelle il collabore à la mise en scène avec Alain Françon au Théâtre national de Chaillot (1983). Il traduit également du russe Le Suicidé de Nicolaï Erdman et Les Estivants de Gorki pour la ComédieFrançaise dans des mises en scène de Jean-Pierre Vincent et de Jacques Lassalle. Dans les années 80, il quitte Gillette et les affaires et prend un rôle actif dans la réflexion autour de l'écriture dramatique et de l'acte théâtral. Il publie Ecrits sur le théâtre (Ed. de l'Aire, 1982), devient professeur associé à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris III, crée au sein du Centre national des lettres une commission Théâtre dont il assure la présidence durant 4 ans et engage une enquête sur l'état de l'édition théâtrale publiée par Actes Sud sous le titre : Le Compte-rendu d'Avignon, des mille maux dont souffre l'édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l'en soulager. De 1987 à 1991, il est professeur d'études théâtrales à l'université de Paris VIII et lance chez Actes Sud en 1992 la collection Répliques qui publie le texte intégral de pièces classiques ou contemporaines accompagné d'un important dossier pédagogique et dramaturgique. Il publie également dans la même collection Ecritures dramatiques (1993), ouvrage théorique réunissant 28 analyses d’œuvres théâtrales issues du séminaire qu'il a conduit entre 1982 et 1991 aux universités de Paris III et Paris VIII, ouvrage repris plus tard dans la Collection Babel. Entre temps, il écrit Les Voisins en 1984 (Alain Françon, scénographie Yannis Kokkos, 1986), et Portrait d'une femme (création mondiale en traduction anglaise en 1995 et création française par Claude Yersin en 2003, au Nouveau théâtre d’Angers). Viennent ensuite L'Emission de télévision (Jacques Lassalle, Yannis Kokkos, 1990), Le Dernier Sursaut (Michel Didym, 1993), King (Alain Françon, 1999), L'Objecteur (Claude Yersin, 2003), 11 septembre 2001. Il traduit Jules César de Shakespeare (Claude Stratz, 1990) et Le Temps et la chambre de Botho Strauss ( P. Chéreau, 1991). Quelques grandes re-créations avec LesTravaux et les jours par Anne-Marie Lazarini en 2001, Les Voisins par Alain Françon en 2002, Nina, c'est autre chose par Gilles Chavassieux en 2002. En 1986, l'ensemble de ses pièces jusqu'alors publiées par Gallimard, l'Arche, l'Aire et la revue Théâtre Populaire paraît chez Actes Sud dans une édition complète en deux volumes. Ses pièces sont en outre traduites dans de nombreuses langues. Un recueil de quatre de ses pièces en traduction italienne est publié chez Costa e Nolan en 1984. Methuen publie en 1997 un recueil de neuf de ses pièces en traduction anglaise. *(Biographie du site de la Chartreuse) …metteur en scène En 2006, Michel Vinaver a lui-même mis en scène deux de ses pièces : À la renverse joué soixante fois au théâtre Artistic Athévains et Iphigénie Hôtel au Théâtre des Amandiers de Nanterre, cette dernière en collaboration avec Gilone Brun. Michel Vinaver entre au répertoire de la Comédie-Française en 2008 avec L’Ordinaire, pièce écrite en 1981 et qu’il met en scène avec Gilone Brun. …Bibliographie Deux éditeurs, Actes Sud et L’Arche, se sont associés pour publier, entre 2002 et 2005, son Théâtre complet. œuvres ROMANS THEATRE COMPLET, nouvelle édition en 8 volumes parus chez L’ARCHE et ACTES SUD Vol.1 : Les Coréens, Les Huissiers, ACTES SUD 2004 Vol.2 : Iphigénie Hôtel, Par-dessus bord, ACTES SUD 2003 Vol.3 : La Demande d’emploi, Dissident, il va sans dire, Nina, c’est autre chose, Par-dessus bord, L’ARCHE, 2004 Vol. 4 : Les Travaux et les jours, A la renverse, L’ARCHE, 2002 Vol. 5 : L’Ordinaire, Les Voisins, ACTES SUD, 2002 Vol. 6 : Portrait d’une femme, L’Emission de télévision, ACTES SUD, 2002 Vol. 7 : Le Dernier Sursaut, King, La Fête du cordonnier, ACTES SUD 2005 Vol. 8 : L’Objecteur, 11 septembre 2001, Les Troyennes (d’après Euripide), L’ARCHE, 2003 PIECES Théâtre complet, ACTES SUD, Arles (en coédition avec L'AIRE, Lausanne), 1986, 2 volumes Lataume, GALLIMARD, Paris, 1950 L'Objecteur, GALLIMARD, Paris, 1951 LITTERATURE ENFANTINE Histoires de Rosalie, CASTOR POCHE, Paris, 1981 TRAVAUX CRITIQUES Écrits sur le théâtre 1 et 2, L'ARCHE, 1998 Écritures dramatiques (sous la direction de), ACTES SUD, Arles, 1998 TRADUCTIONS, ADAPTATIONS (non comprises dans la nouvelle édition) Gorki, Les Estivants, COMEDIE FRANÇAISE, collection du Répertoire, 1983 Erdman, Le Suicidé, L'AVANT-SCENE, 1984 Shakespeare, Jules César, ACTES SUD, 1990 Botho Strauss, Le Temps et la chambre, L’ARCHE, 1991 Botho Strauss, (avec B. Grinberg) Viol, L’ARCHE, 2005 L’équipe artistique de Portrait d’une femme (11 acteurs, distribution en cours) L’équipe habituelle d’Anne-Marie Lazarini sera rejointe par de nouveaux venus. En particulier, parce qu’elle se fond parfaitement dans l’image qu’en a l’auteur, Jocelyne Desverchère, actrice reconnue dans le cinéma français, sera Sophie Auzanneau. Jocelyne Desverchère Elle a été formée par Corinne Blue, Noémie Lvovsky, Lionel Coffinet, Grégoire Ingold, Jack Waltzer avant d’entrer à l’Ecole du Passage. Elle a beaucoup travaillé pour le cinéma, avec, entre autres, Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Olivier Assayas, Lyèce Boukhitine, Orso Miret. On l’a vue récemment dans Les Petites Vacances d’Olivier Peyon, Pas douce de Jeanne Waltz, J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnell et Le Voyage aux Pyrénées d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Elle est apparue dans de nombreux court-métrages et productions de la télévision. Elle a reçu les prix d’interprétation Emergence 2002, Jeune talent Cannes 1998, Prix d’interprétation féminine du Festival de Clermont Ferrand. Elle a elle-même réalisé un court métrage, Je suis amoureuse, et participe, avec la collaboration de Valérie DuhamelManns, à l’écriture d’un long métrage Je suis ta fille. Au théâtre, on a pu la voir dans Les Lois de l’hospitalité d’Olivia Rosenthal, mise en scène Marie Vialle, Les Avides de Violette Villard et Exit de Valérie Duhamel-Manns, mises en scène Carlo Brandt, Est-ce que tu m’aimes ? de R.D. Land, mise en scène Redjep Mitrovista au Festival D’Avignon In 1998, La Plage de Roland Dubillard, mise en scène Sophie Duprez et Il pleut, si on tuait papa maman de Yves Navarre mise en scène Françoise Crétu. Bruno Andrieux Après une formation de théâtre à Strasbourg (Conservatoire de région) et à Saint-Etienne (Ecole du Centre Dramatique), il a travaillé pour de nombreux metteurs en scène : Daniel Benoin, Hans Peter Cloos, Louis Bonnet, Michel Dubois… Il a joué sous la direction d’Anne-Marie Lazarini dans L’Habit vert de Robert de Flers et Gaston Caillavet, Ici ou ailleurs de Robert Pinget, Mariage(s) composé de Hyménée de Gogol et La Noce de Tchekhov et Mère Courage et ses enfants de Brecht. Tout récemment il a joué dans Le Roi malgré lui d’Emmanuel Chabrier mis en scène par Laurent Pelly, L’Avare de Molière mis en scène par Daniel Benoin. Jacques Bondoux Comédien depuis 1972, il a travaillé principalement avec Jacques Livchine au Théâtre de l’Unité durant cinq années (de L’Avare & Co à la 2CV théâtre), Pierre Tapet (Les Chaussures de Mme Gilles, Pierrot Gardien de l’Ordre), Jean-Louis Benoît au Théâtre de l’Aquarium (Une Nuit à l’Elysées) et aussi Gérard Darier, Patrice Douchet, Yvan Morane, Hervé Colin, Christian Dente, et Jean Maisonnave pour qui il a joué récemment Oncle Vania... Il a joué dans plusieurs spectacles d’Anne-Marie Lazarini : Mathusalem d’Yvan Goll, Vassa Geleznova de Maxime Gorki, La Station Champbaudet d’Eugène Labiche, L’Habit vert Robert de Flers et Gaston de Caillavet, Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver, Labiche en 3 actes d’Eugène Labiche, Mariage(s) composé de Hyménée de Gogol et La Noce de Tchékhov. Au cinéma et à la télévision, il a tourné avec notamment Bertrand Tavernier, Philippe Labro, Laurent Bouhnik, Jean-Loup Hubert, Patrick Jamain, Elisabeth Rappeneau… Il a mis en scène pour la Sentimentale Compagnie : Emma Bovary, d’après Flaubert, Platonov de Tchékhov, Les Grosses rêveuses de Paul Fournel, Lettres Amoureuses d’une Dame à un Cavalier d’Edme Boursault, La Confession Impudique de Junichirö Tanizaki et Parle moi de Pascale Roze… Gérald Chatelain Il a été formé au Théâtre des Amandiers de Nanterre et a suivi les enseignements de Pierre Debauche, Antoine Vitez, Christian Dente, puis, à l’Institut d’Etudes Théâtrales, ceux de Bernard Dort et Jacques Lassalle. Comme comédien, il a travaillé avec Christian Dente, Mireille Franchino, Catherine Dasté, Françoise Pillet, Dominique Serreau, Michel Raffaelli, Agathe Alexis, Alexis Barsacq, Stefan Meldegg, Slimane Benaïssa, Jean-Claude Penchenat, Lisa Wurmser… Il a mis en scène, entre autres, La Noce chez les petits bourgeois et Grand Peur et misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht, Les Acteurs de bonne foi de Marivaux, Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frish, Le Grain de sable d’Isabelle Janier, Jouliks de Marie Christine Lé Huu, Derrière chez moi de Daniel Soulier, Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac, Les Lettres de Calamity Jane à sa fille… Pour l’opéra : Le Barbier de Séville de Rossini, Les Noces de Figaro de Mozart… Il a dirigé le Théâtre de Chartres et est aujourd’hui directeur du Théâtre des Sources de Fontenay-aux-Roses. Il rejoint Les Athévains pour la première fois comme comédien. Cédric Colas Formé au théâtre par Anatoli Vassiliev, Brigitte Jaques, Daniel Mesguich, Christian Rist, Alain Ollivier, Didier Bezace, Terry Hands… et surtout Michel Galabru, qu’il considère comme son maître et auprès de qui il a joué plus de vingt pièces. Il a interprété plus de cinquante spectacles, notamment sous les directions de : Isabelle Andréani, Jean Bouchaud, Ariane Bourrelier, Michel Fagadau, Michel Galabru, Frédérique Lazarini, Jean-Paul Lucet, Marie-Silvia Manuel, Robert Manuel, Jean-Luc Moreau, Roger Planchon, Anatoli Vassiliev… Parmi les rôles titres : Candide, L’Histoire du Soldat, Britannicus, Dom Juan, Les Fourberies de Scapin, La Tentation de Saint-Antoine… Il a rencontré Anne-Marie Lazarini lors de la création de Mère Courage et ses enfants. David Fernandez Il a fait sa formation dans différentes structures : Conservatoire National de Région de Clermont-Ferrand, Ecole du Centre Dramatique de Saint-Etienne, stage Acting in English dirigé par Christobal Zanartu. Il a notamment travaillé sous la direction de Louis Bonnet, Daniel Benoin, Arlette Allain (Elle lui dirait dans l’île de Margueritte Yourcenar ; Le Cid de Corneille), Béatrice Bompas (Du poil de la Bête ; Genèse d’une culpabilité ; La Tempête de Shakespeare), Laure Seguette (Tri sélectif de Stéphane Castang) ou Bruno Andrieux (Un garçon de chez Very de Labiche) qui sera aussi son partenaire dans le vaudeville de Robert de Flers et Gaston de Caillavet, L’Habit vert, mis en scène par Anne-Marie Lazarini, sous la direction de laquelle il jouera aussi Labiche en 3 actes, Mariage(s) et Mère Courage et ses enfants. Claude Guedj Il a travaillé sous la direction de Jacques Kraemer, Charles Tordjman, Solange Charlot, Jacky Baillard, Michel Dubois, René Loyon. Il a participé à de nombreux spectacles d’Anne-Marie Lazarini, en particulier : Des Petits cailloux dans les poches, lecture imaginaire avec Virginia Woolf, La Ville marine de Jacques Guimet, Le Timide au palais de Tirso de Molina, La Station Champbaudet d’Eugène Labiche, La Puissance des ténèbres de Léon Tolstoï, Frères Volcans d’après Vincent Placoly, L’Habit vert de Robert de Flers et Gaston de Caillavet, George Dandin de Molière, Mariage(s) de Gogol et Tchekhov et plus récemment Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht. Sylvie Herbert Au théâtre elle a été dirigée par Michel Dubois, Gildas Bourdet. On l’a vue dans Hedda Gabler, mis en scène par Roman Polanski. Elle a participé au projet de Frédérique Lazarini La Cabine d’essayage joué au théâtre Artistic Athévains. Avec Anne-Marie Lazarini, elle a joué La Puissance des ténèbres de Léon Tolstoï (1998), Ici ou ailleurs de Robert Pinget (2002), Labiche en 3 actes (2003), Outside/La Vie matérielle de Marguerite Duras (2005) et récemment c’est elle qui a interprété Anna Fierling dans Mère Courage et ses enfants (2008). Au cinéma, elle a travaillé avec Patrice Leconte (Mon meilleur ami, Ridicule, Tandem), Jean-Luc Godard, Laurent Firode, et récemment Josiane Balasko (L’Ex-Femme de ma vie ; Cliente), Gérard Jugnot (Monsieur Batignole), Pierre Jolivet (Le Frère du guerrier), François Dupeyron (Momo)… elle a également beaucoup tourné pour la télévision avec notamment René Allio, Claude Goretta, Marc Rivière ou Dominique Tabuteau, et tout dernièrement Arnaud Sélignac (Aurélien), Jean-Marc Seban (Cordier, Juge et flic), Régis Musset (Les Liens du sang) et Jeremy Loverin (Miss Austen regrets). Isabelle Mentré Elle s'est formée auprès de Jacques Lassalle, Claudia Stavisky et Élisabeth Chailloux. Elle a joué sous la direction d'Agathe Alexis (Clavigo de Goethe), d'Alain Bezu (Oncle Vania d'Anton Tchekhov), de Jean-Louis Benoît (Les Vœux du Président). Elle a déjà participé à plusieurs spectacles d'Anne-Marie Lazarini : Frères Volcans d'après Vincent Placoly (1998), Pluie et vent sur Télumée Miracle d'après Simone Schwarz-Bart (1999), L’Habit vert de Robert de Flers et Gaston de Caillavet (2000), Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver (2000), Ici ou ailleurs de Robert Pinget (2002), Labiche en 3 actes (2003), George Dandin de Molière (2004), et plus récemment Mariage(s) de Gogol et Tchekhov (2006). Elle a aussi réalisé et interprété au théâtre Artistic Athévains le projet Mémoires d’eau un voyage littéraire et musical, au fil des villes d'eau, avec la complicité de Michel Ouimet, Andréa Retz Rouyet et Hervé Bourde. Michel Ouimet Comédien, né à Montréal, il est diplômé de l’Ecole Nationale de Théâtre du Canada. Il a joué au théâtre sous la direction de Philippe Adrien, Gabriel Garran, Jean-Claude Fall, Marcel Maréchal, Laurence Février, Henri Ronse, Jean Lacornerie… On l’a vu récemment au théâtre dans La Chambre noire de Stéphane Olry, mise en scène de l’auteur, Les Emigrés de S. Mrozek, Histoires courtes mais vraies mise en scène de Jeanne Champagne et Jean-Claude Penchenat et tout dernièrement dans la mise en scène d’Agathe Alexis Dans l’ombre de Suzanna Lastreto-Prieto. Sa première collaboration avec Anne-Marie Lazarini s’est faite lors de la création de Mariage(s) composé de Hyménée de Gogol et La Noce de Tchekhov. La même saison, celle-ci lui propose de présenter son adaptation de Préhistoire de Eric Chevillard qu’il joue au théâtre Artistic Athévains, dans une mise en scène de Jacques Deneux. Puis il y met lui-même en scène Mémoires d’eau, un projet d’Isabelle Mentré et Andréa Retz-Rouyet et Enfance d’après Nathalie Sarraute, par Martine Pascal. Il a récemment retrouvé Anne-Marie Lazarini dans Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht. Arnaud Simon Issu de la promotion 1995 de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du T.N.S., il a également été formé par Pierre Romans dans le cadre d’un stage sur l’Odyssée de Homère. Au théâtre, il a joué sous la direction de Joël Jouanneau (Lève toi et marche d’après Dostoïevski), Jean Lacornerie (Phèdre de Sénèque), Catherine Marnas(L’Héritage de Bernard Marie Koltès), Yves Beaunesne (Yvonne, Princesse de Bourgogne de Gombrowicz et Edgar et sa bonne/Le dossier de Rosafol de Labiche), Christophe Rouxel (L’Echange de Paul Claudel), Alain Milianti (Les Fausses Confidences de Marivaux), Philippe Ulysse (On n’est pas tranquille de Fernando Pessoa) et Jacques Osinski (Le Songe de Strindberg, Don Juan de Molière, Le Conte d’hiver de Shakespeare et tout récemment Woyzeck de Büchner). Au cinéma, on l’a vu dans J’embrasse pas d’André Téchine, L’Âge des possibles de Pascale Ferran, Laissons Lucie faire d’Emmanuel Mouret, Sexes très opposés d’Eric Assous ou Banlieue 13 - Ultimatum de Patrick Alessandrin. Anne-Marie Lazarini Anne-Marie Lazarini occupe différentes foncitons dans la vie théâtrale française. Comédienne, traductrice de russe, elle est essentiellement un metteur en scène reconnu nationalement. Elle a créé la plupart de ses spectacles au théâtre Artistic Athévains qu’elle dirige avec Dominique Bourde et François Cabanat. Dans son théâtre situé au centre de Paris dans un quartier populaire, elle propose une programmation axée sur la découverte de grands textes classiques peu connus ou la création d’auteurs contemporains. Elle accueille des spectacles de metteurs en scène proches de sa démarche artistique. Un axe international, des lectures-découvertes de textes et un travail de rencontres originales avec le public, forment un contrepoint aux spectacles proposés dans la durée. Avec ses acteurs elle a créé une relation particulière, à mi-chemin de la troupe et du groupe de recherche. Ils forment une équipe très présente dans le théâtre où ils ont toute latitude pour réaliser leurs projets et utiliser les équipements. Ses mises en scène : Les derniers Jugaleurs d’Eric Cyrille, Mathusalem ou l’Eternel Bourgeois d’Yvan Goll, Les Mauvais Bergers d’Octave Mirbeau, La Fortune de Gaspard d’après la Comtesse de Ségur (au Théâtre National de Chaillot), Des petits cailloux dans les poches lecture imaginaire avec Virginia Woolf (festival de La Rochelle), Jacques Thibault, d’après Les Thibault de Roger Martin du Gard, Un silence à soi d’après Virginia Woolf, L'Orage d'Alexandre Ostrovski (enregistré pour TF1), Le Deuil éclatant du bonheur prélude à Katherine Mansfield écrit par Monique Fabre, La Ville marine de Jacques Guimet, Les Amoureux de Carlo Goldoni, Le Timide au Palais de Tirso de Molina, La Fille de Rimbaud de Jacques Guimet, Vassa Geleznova de Maxime Gorki, L'Étrange histoire de Peter Schlemihl d'Adalbert Von Chamisso (Création au Théâtre 14 / Jean-Marie Serreau), Le Poids du corps d'Alain Pierremont (Création les Gémeaux / Sceaux - La Coupole / Combs la Ville), Virginia d'Edna O'Brien, (au Théâtre National de Chaillot 1996), La Traviata de Giuseppe Verdi (opéra monté à L’Apostrophe, Scène Nationale de CergyPontoise 2005). Et au théâtre Artistic Athévains remis à neuf en 1996 : La Station Champbaudet d'Eugène Labiche (1996) Éloge du cycle d'Alain Pierremont, Joël Jouanneau et Gilles Costaz (1997) La Puissance des ténèbres de Léon Tolstoï (1998) Frères Volcans de Vincent Placoly (1998) Pluie et vent sur Télumée Miracle d'après Simone Schwarz-Bart (1999) L'Habit vert de Robert de Flers et Gaston de Caillavet (enregistré pour Multivision théâtre) (2000) Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver (2000) Ici ou ailleurs de Robert Pinget (2002) Labiche en 3 actes composé de Mon Isménie, Le Dossier de Rosafol et Les Suites d’un premier lit d’Eugène Labiche [et au Festival des Jeux du théâtre de Sarlat (2003)] George Dandin de Molière (enregistré pour Multivision théâtre) (2004) Outside / La Vie matérielle de Marguerite Duras (2005, reprise en 2006) Mariage(s) composé de Hyménée de Gogol et La Noce de Tchékhov (2005) Le Mariage secret de Domenico Cimarosa (Opéra) [et au Festival d’Auvers sur Oise (2007)] Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht [et au Festival des Jeux du théâtre de Sarlat (2008)] Une chambre à soi de Virginia Woolf (2008) Elle a réalisé pour La Chartreuse de Villeneuve-lès-avignon en 2003, un parcours Vinaver comprenant Les Travaux et les Jours, Les Voisins, Dissident il va sans dire et Nina c’est autre chose. François Cabanat Architecte D.L.G.P., il s'oriente très vite vers la scénographie. Il a conçu les décors de tous les spectacles d'Anne-Marie Lazarini. Il a également travaillé pour Jacky Bailliard, Jean-Pierre Nercam, Viviane Théophilides, Henri Lazarini... Il a élaboré le programme de restructuration du théâtre Artistic Athévains en étroite collaboration avec les architectes Alain Enard et Vincent Poirier. Artiste plasticien, il a présenté plusieurs expositions personnelles, en particulier à la galerie Jacques Casanova. Dominique Bourde Elle dirige avec Anne-Marie Lazarini et François Cabanat le théâtre Artistic Athévains à Paris. Elle a conçu les costumes de tous les spectacles d’Anne-Marie Lazarini. Hervé Bourde Flûtiste de formation puis saxophoniste, il se consacre très vite aux musiques improvisées et se produit notamment aux côtés de Christian Vander, Barre Phillips, John Surman, Bernard Lubat, Henri Texier, JeanFrançois Jenny-Clark, Siegfried Kessler, Marc Perrone. Il a composé la plupart des musiques de scène des spectacles d’Anne-Marie Lazarini pour les Athévains. Au théâtre Artistic Athévains il a également collaboré à des projets de compagnies résidentes.
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