Boston Pizza est une institution partout au Canada. D`ici 18 mois
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Boston Pizza est une institution partout au Canada. D`ici 18 mois
Boston Pizza est une institution partout au Canada. D’ici 18 mois, elle a l’intention d’ouvrir 15 restaurants au Québec et de supplanter St-Hubert dans le cœur des Québécois. Serez-vous cuisse ou pizza? Boston Pizza is a Canadian institution. Within the next 18 months, it plans to open 15 restaurants in Quebec and replace St-Hubert in the hearts of Quebecers. Will you choose chicken or pizza? BOSTON PIZZA se pointe au Québec PAR DIANE BÉRARD André Poitras et Joe Rahal sont beaux-frères. Le premier, un Québécois pure laine, a fait carrière dans l’assurance. Le second, un Ontarien, a introduit la bannière Krispy Kreme au Canada. Depuis le 13 septembre dernier, vous pouvez les voir tous les jours au 1231, boulevard des Promenades, à SaintBruno. Tout comme les quelque 600 clients quotidiens de cette franchise Boston Pizza, qu’ils ont achetée comptant pour 600 000 dollars. Un investissement qu’ils jugent tellement rentable qu’au moment où vous lirez ces lignes, « les beaux-frères » seront probablement propriétaires d’une seconde franchise Boston Pizza. Pourquoi diable ce duo est-il prêt à investir 1,2 million de dollars dans une chaîne qu’aucun Québécois ne connaît, dans un marché aussi difficile que la restauration? Surtout que parmi toutes les provinces canadiennes, c’est le Québec qui a le taux de faillite de restaurants (1,7 %) le plus élevé. Vous ne connaissez probablement pas Boston Pizza, mais Joe Rahal, lui, sait deux ou trois choses sur cette entreprise. À 17 ans, il était serveur à la succursale de Thunder Bay. Làbas, comme dans le reste du Canada, Boston Pizza est une institution. Avec 220 établissements, près de 30 millions de clients, 20 000 employés et des ventes de 500 millions de dollars au Canada (elle possède aussi 40 établissements aux États-Unis), Boston Pizza est le plus gros joueur dans sa catégorie, la restauration décontractée (casual dining). BOSTON PIZZA wants a slice of Quebec BY DIANE BÉRARD André Poitras and Joe Rahal are brothersin-law. The first, a died-in-the-wool Quebecer, is in the insurance business. The second, an Ontario man, introduced Krispy Kreme to Canada. Since September 13, you can see him every day at 1231 boulevard des Promenades in Saint-Bruno, as do the 600 or so daily customers of this Boston Pizza franchise, which they bought for $600,000 cash. They believe this investment will be so profitable, by the time you read this article, the "brothers-in-law" will probably own a second Boston Pizza franchise. Why on earth is this pair ready to invest $1.2 million in a chain that is unknown to Quebecers, particularly in a market as difficult as the restaurant trade? Especially since Quebec has the highest restaurant failure rate (1.7%) of all the Canadian provinces. You probably don't know Boston Pizza, but Joe Rahal knows a thing or two about the company. At 17, he was a waiter at the Thunder Bay location. There, like in the rest of Canada, Boston Pizza is an institution. With 220 locations, nearly 30 million customers, 20,000 employees and sales of $500 million in Canada (it also has 40 locations in the United States), Boston Pizza is the top player in the category of casual dining. Casual dining includes service at the La restauration décontractée suppose un table, in a theme-based restaurant service à la table, dans un restaurant (chicken for St-Hubert, sports for La thématique (le poulet pour St-Hubert, le sport Cage aux sports, Italian food for Pacini, pour La Cage aux sports, les mets italiens and ribs for Bâton Rouge), with a bill pour Pacini, les côtes levées pour Bâton between $10 and $20 per person before Rouge); avec une addition qui varie entre 10 taxes. The staff consists mainly of young et 20 dollars par personne avant taxes. Le waiters, rather than experienced waiters, personnel se compose surtout de jeunes and most locations belong to chains. serveurs plutôt que de serveurs de métier, et They are in separate buildings so they la plupart des établissements appartiennent à can be noticed, since they serve as des chaînes. Ils se trouvent dans des édifices advertising for the brand. Families, séparés pour qu’on puisse les remarquer, car couples, adolescents, retired people – ils servent de publicité pour la marque. everybody goes to this type of restaurant. Familles, couples, adolescents, retraités, tout And there is plenty of choice. However, le monde fréquente ce type de restaurant. Et there are fewer chains in Quebec (30% of le choix ne manque pas. Toutefois, on trouve locations) than in the rest of Canada moins de chaînes au Québec (30 % des (38%). "There are opportunities for établissements) que dans le reste du Canada growth," commented Jill Holroyd, Vice(38 %). « Il existe donc des possibilités de President of Research and croissance », commente Jill Holroyd, viceCommunications for the Canadian présidente recherche et communications pour Restaurant and Foodservices Association. la Canadian Restaurant and Foodservices Association. This is what attracted Boston Pizza. Don't be fooled by the name – it is a Canadian Et c’est ce qui a attiré Boston Pizza. Ne vous chain. In fact, it's a blended family, as its fiez pas au nom, il s’agit d’une chaîne founder, Gus Agioritis, describes: "a canadienne. En fait, elle résulte d’un joyeux Canadian company with an American métissage, comme le décrit son fondateur, name, founded by a Greek immigrant and Gus Agioritis : « une société canadienne serving Italian food!" portant un nom américain, fondée par un immigrant grec et servant des mets italiens For cities like Thunder Bay, Salmon Arm !» (British Columbia) or Fort MacMurray (Alberta), Boston Pizza is more than a Pour des villes comme Thunder Bay, Salmon restaurant – it's the heart of community Arm (Colombie-Britannique) ou Fort life. Members of the Chamber of MacMurray (Alberta), Boston Pizza est plus Commerce meet at noon, parents bring qu’un restaurant, c’est le cœur de la vie their children after a hockey game and, at sociale. Les membres de la Chambre de night, young college students invade the commerce s’y réunissent le midi, les parents bar to watch TV and have a few pitchers y amènent leurs enfants après la partie de of beer. The kitchen, which is open until hockey et, le soir, les jeunes du collège 2:00 a.m., satisfies the cravings of party envahissent le bar pour regarder le télé et animals. caler quelques pichets de bière. La cuisine, ouverte jusqu’à deux heures du matin, assouvit les fringales des joyeux fêtards. MIKE CORDOBA, chef de la direction de Boston Pizza MIKE CORDOBA, Chief Executive Officer of Boston Pizza CHEZ BOSTON PIZZA, LA NOURRITURE REPRÉSENTE 25,14 % DES COUTS TOTAUX PAR RAPPORT À 37,7 % CHEZ SES CONCURRENTS CANADIENS. AT BOSTON PIZZA, FOOD REPRESENTS 25.14% OF TOTAL COSTS VERSUS 37.7% FOR ITS CANADIAN COMPETITORS. Chez Boston Pizza, les repas servis à des familles représentent le moitié des ventes, ceux servis à de jeunes de 19 à 34 ans, le tiers de ses ventes, et les commandes à emporter et la livraison constituent le reste, soit 12,6 %. Même si le menu propose plus de 100 plats, la pizza et les pâtes rapportent la moitié des ventes. La table d’hôte du midi, par exemple, propose quatre plats de pâtes et deux pizzas pour inciter les clients à choisir ce genre de plats, très économiques à produire. En restauration les marges sont minuscules : 3,8 % (avant taxes) des ventes au Québec et 2,4 % (avant taxes) des ventes au Canada. Chez Boston Pizza, la nourriture représente 25,14 % des coûts totaux, comparativement à 37,7 % chez ses concurrents canadiens. Pourquoi ? Parce qu’acheter des pâtes et des ingrédients pour pizzas revient moins cher que d’acheter du poulet ou des côtés levées, tout simplement. Et aussi parce que sa taille permet à Boston Pizza de négocier des conditions plus qu’avantageuse auprès de ses nombreux fournisseurs. Au-delà, le concept Boston Pizza n’est pas magique. Il repose sur une formule homogène, établie exclusivement en banlieue ou dans de petites municipalités. 6,5 % des Canadiens travaillent dans le secteur de la restauration. C’est vrai qu’une visite chez Boston Pizza n’a rien d’une expérience gastronomique. Mais le repas sera prévisible et agréable, et laissera au client l’impression d’en avoir eu At Boston Pizza, meals served to families represent half of its sales, while those served to young people from 19 to 34 years of age, a third of its sales, and takeout and delivery account for the rest, or 12.6%. Although its menu has over 100 choices, pizza and pasta bring in half of its sales. The table d'hôte at noon, for example, has four pasta dishes and two pizzas to encourage its customers to choose these types of meals, which are very economical to make. In the restaurant trade, margins are very small: 3.8% (before tax) of sales in Quebec and 2.4% (before taxes) of sales in Canada. At Boston Pizza, food represents 25.14% of total costs, compared to 37.7% for its Canadian competitors. Why? Quite simply, it's because buying pasta and ingredients for pizza is less expensive than buying chicken or ribs. Additionally, its size lets Boston Pizza negotiate very advantageous terms with its many suppliers. Beyond this, the Boston Pizza concept is not rocket science. The formula is coherent, with locations exclusively in suburbs or small municipalities. 6.5% of Canadians work in the restaurant trade. A visit to Boston Pizza is not a gastronomic experience, but the meal will be predictable and enjoyable, and will leave the customer feeling they received more for their money than elsewhere – all plus pour son argent qu'ailleurs. Tout cela sans que le franchisé ne se ruine. Ne cherchez plus pourquoi André Poitras et Joe Rahal veulent posséder plus d’une franchise Boston Pizza : ils connaissent ces chiffres. « La composition d’un menu est une science, commente Geoff Wilson, consultant depuis 1989 pour Geoff Wilson and Associates. Il faut choisir à la fois des plats que le consommateur désire et qui rapportent les plus grosses marges. Boston Pizza y arrive très bien. » Cependant, le succès canadien de Boston Pizza lui garantit-il nécessairement un succès québécois ? Peut-on comparer Thunder Bay et Fort MacMurray à Laval et à Saint-Bruno ? « Pas du tout », admet Mike Cordoba, chef de la direction de Boston Pizza, dont le siège social se trouve à Richmond, en ColombieBritannique. « C’est pourquoi nous étudions le marché québécois depuis 2002, continue-til. Les établissements que nous ouvrirons chez vous seront tous adaptés. » « Trop éclairé », « Trop de photos sur les murs », « Un bar trop masculin », « Une façade trop banale », « Des couleurs fades », voilà ce les Québécois, et surtout les Québécoises, ont pensé du concept Boston Pizza original lors des groupes de discussion organisés il y a quelques mois avec l’aide de l’agence de publicité Tam-Tam et de la firme Enzyme Communications. Résultat : au Québec, la moquette et le revêtement des banquettes présentent des couleurs vibrantes, l’éclairage a été adouci, et la façade recouverte de pierre, et les photos de sport se font discrètes dans la section bar. « Vous, les Québécois, vous vivez pour manger, alors que les Canadiens mangent pour vivre ! » lance en boutade Bill Dover, consultant en restauration chez Dover this without the franchisee having to spend a fortune. No wonder André Poitras and Joe Rahal want to own more than one Boston Pizza franchise – they know the figures. "Developing a menu is a science," commented Geoff Wilson, a consultant with Geoff Wilson and Associates since 1989. "You must choose dishes that consumers want and that provide good margins. Boston Pizza does this very well." However, does the Canadian success of Boston Pizza necessarily guarantee success in Quebec? Can we compare Thunder Bay and Fort MacMurray to Laval and Saint-Bruno? "Not at all," admitted Mike Cordoba, Chief Executive Officer of Boston Pizza, whose head office is located in Richmond, B.C. "That's why we have been studying the Quebec market since 2002," he continued. "The locations we plan to open in Quebec will be adapted accordingly." "Too much light," "too many photos on the walls," "the bar is too masculine," "the front of the building is too ordinary," "the colours are bland" – this is what Quebecers, particularly women, thought of the original Boston Pizza concept in discussion groups organized a few months ago with the help of the TamTam advertising agency and Enzyme Communications. Therefore, in Quebec, the carpeting and upholstery on the benches will have vibrant colours, the lighting will be softened, the front of the building will be covered with stone, and the sports photos will be displayed more discreetly in the bar area. "You Quebecers live to eat, whereas Canadians eat to live!," joked Bill Dover, Hospitality Consulting depuis 43 ans. Cette blague cache une réalité que les chaînes étrangères ont intérêt à connaître pour réussir au Québec. Et pour être certaine de ne pas se tromper, Boston Pizza a confié son offensive québécoise à un... Québeco-Irlandais du quartier Saint-Jean-Baptiste de Québec. Costaud, jovial et rieur, Wayne Shanahan incarne à merveille la « joie de vivre » québécoise. Boston Pizza est la troisième chaîne étrangère qu’il implante au Québec. On lui doit les pubs O’Toole et la chaîne Jack Astor’s, eux aussi dans le créneau de la restauration décontractée. Son mandat : que les Québécois craquent pour Boston Pizza au point d’être infidèles à l’indélogeable StHubert et d’oublier les Bâton Rouge, Casey’s, Kelsey’s, Mikes, Scores et cie qui poussent comme des champignons dans toutes les banlieues. « LA FORMULE BOSTON PIZZA EST EFFICACE. IL RESTE À VOIR COMMENT CETTE CHAINE CANADIENNE VA CONVAINCRE LES QUÉBÉCOIS DE L’ADOPTER. » Jordan Lebel, professeur à l’école d’hôtellerie de l’Université Cornell, dans l’État de New York Pour séduire les Québécois, Boston Pizza compte sur sa carte de vins. Rappelons-nous que St-Hubert a pris ce virage il y a quelques années en bâtissent une nouvelle carte avec l’aide d’un sommelier. Si vous habitez Thunder Bay, votre Boston Pizza propose sept ou huit vins, très moyens. C’est la norme dans cette catégorie de restaurants où l’on souhaite contrôler l’addition. Mais au Québec, Boston Pizza brise le moule, et les clients de Joe Rahal et d’André Poitras – et de tous les autres franchisés québécois de Boston Pizza – en on 18, plus deux sélections spéciales du patron. Et toutes ces bouteilles a restaurant consultant with Dover Hospitality Consulting for 43 years. This joke hides a reality that foreign chains should know about to succeed in Quebec. And to be sure they don't make a mistake, Boston Pizza entrusted its Quebec offensive to an Irish Quebecer from the Saint-Jean-Baptiste area of Quebec. Strong, jovial and cheerful, Wayne Shanahan personifies the Quebec "joie de vivre" (love of life). Boston Pizza is the third foreign chain he brings to Quebec. We can thank him for the O'Toole pubs and Jack Astor's chain, which are also in the casual dining niche. His mandate is to ensure that Quebecers go wild over Boston Pizza to the point of dropping the unstoppable St-Hubert and forgetting about Bâton Rouge, Casey's, Kelsey's, Mikes, Scores and others that are sprouting like weeds in the suburbs. "THE BOSTON PIZZA FORMULA IS EFFECTIVE. WHAT REMAINS TO BE SEEN IS HOW THIS CANADIAN CHAIN WILL CONVINCE QUEBECERS TO ADOPT IT. Jordan Lebel, professor at the School of Hotel Administration of Cornell University in New York State. Boston Pizza is counting on its wine list to seduce Quebecers. Note that St-Hubert took this avenue a few years ago by working on a new list with the help of a wine waiter. If you live in Thunder Bay, your Boston Pizza has seven or eight very average wines. This is the norm in this class of restaurants which aims at keeping the bill low. But in Quebec, Boston Pizza breaks the mould, and customers of Joe Rahal and André Poitras – and of all other Quebec franchisees of Boston Pizza – can choose from 18 sont offertes à 28,95 et 45 dollars pour les deux sélections spéciales. « Au Canada, le vin rapporte 1,5 % de notre chiffre d’affaires, révèle Wayne Shanahan. Au Québec, pour l’instant, il compte pour 5,9 %! « La première semaine, j’ai manqué trois fois de vin. Plus de 4 000 clients ont mangé dans mon restaurant, et ils ont bu 400 bouteilles », relate Christopher Wells, le jeune gérant général du restaurant de Laval, seul établissement corporatif de Boston Pizza au Québec. Heureusement pour lui, il a pour voisin une succursale de la Société des alcools. Après un bon repas bien arrosé, à quoi s’attend un Québécois? À un p’tit dessert ! « Au Québec, on mange plus de desserts au restaurant que n’importe où en Amérique du Nord », révèle Bill Dover. C’est pourquoi le menu québécois de Boston Pizza propose une tarte au sucre (du même fournisseur que StHubert) et un blondin à l’érable. Crise de foi assurée... Tous les experts en restauration consultés s’entendent pour dire que Boston Pizza – dont l’expérience se calcule en décennies, le premier établissement ayant ouvert é Edmonton en 1964 – est un puissant exploitant. Par restaurant semblable, cette chaîne connaît une croissance annuelle de ses revenus supérieure à celle de la plupart de ses concurrents, et ce, depuis 1994. Mais ces mêmes experts soulignent aussi que le Québec compte déjà beaucoup de restaurants : 16 042, « plus par habitant que n’importe où au Canada », souligne Geoff Wilson. Et au Québec, les ventes par restaurant (492 136 dollars) sont inférieures à la moyenne canadienne (614 290 dollars). D’ailleurs, au fil des ans, certaines, chaînes étrangères sont venues, puis reparties, comme Red Lobster, qui réussit pourtant bien ailleurs au Canada et aux États-Unis. wines, plus two special selections by the owner. All of these bottles are offered at $28.95, and $45.00 for the special selections. "In Canada, wine accounts for 1.5% of our sales," reveals Wayne Shanahan. In Quebec, for now, it accounts for 5.9%!". "During the first week, I ran out of wine three times. Over 4,000 customers ate in my restaurant, and they drank 400 bottles," said Christopher Wells, the young general manager of the Laval restaurant, the only corporate location of Boston Pizza in Quebec. Luckily for him, one of his neighbours is an SAQ outlet. After a meal with a nice wine, what do Quebecers expect? A little dessert! "In Quebec, more desserts are eaten in restaurants than anywhere else in North America," revealed Bill Dover. This is why the Boston Pizza menu in Quebec includes a sugar pie (from the same supplier as St-Hubert's) and a Maple Blondie. Gallbladder attack guaranteed... All of the experts in the restaurant trade consulted agreed that Boston Pizza – whose experience spans a few decades, with the first location opening in Edmonton in 1964 – is a strong operator. In comparison to similar restaurants, since 1994, this chain has enjoyed higher annual revenue increases than most of its competitors. However, these same experts also emphasize that Quebec already has many restaurants: 16,042, "more per capita than anywhere else in Canada," stressed Geoff Wilson. In Quebec, sales per restaurant ($492,136) are lower than the Canadian average ($614,290). Furthermore, throughout the years, foreign chains such as Red Lobster have come and gone while doing quite well elsewhere in Canada and in the United States. Boston Pizza aussi a connu sa part d’échecs. Sa première incursion en Ontario, en 1989, a échoué. Même chose pour l’expérience asiatique, à la fin des années 1980. À qui la faute? « Dans les deux cas, nous avons géré à partir du Canada. Pour bâtir une marque dans un nouveau marché, il faut s’y installer », reconnaît Mike Cordoba. Et étendre sa présence rapidement pour établir sa notoriété. BOSTON PIZZA EN CHIFFRES (fin 2005) 220 restaurants au Canada (dont 4 projetés au Québec) 40 restaurants aux États-Unis 75 employés par restaurant 20 000 employés Croissance des revenus 2004-2005 : 15 % (6 % si l’on exclut les nouveaux établissements) Ventes/restaurant : 2,5 millions de dollars « Vous ne pourrez pas nous manquer. Montréal est une île ; nous serons à l’entrée et à la sortie, à Vaudreuil et à Lachenaie », dit Wayne Shanahan, bien installé au siège social de BP Québec, ouvert depuis avril 2004. Quelque 20 personnes y travaillent, dont un vice-président opérations recruté chez...St-Hubert. « Nous construirons des restaurant en bordure de toutes les autoroutes du Québec. À Saint-Jérôme, la franchise se trouve à 15 mètres de la sortie de la 15. Si vous roulez trop vite, vous allez vous retrouver directement sur une de nos banquettes ! » lance Wayne Shanahan dans un grand éclat de rire. Cet homme peut citer le nombre de véhicules qui circulent sur chacune des autoroutes québécoises. De quoi vous étourdir! Boston Pizza has also had its share of failures. Its first foray into Ontario in 1989 failed. The same is true for its experience in Asia in the late 1980s. Who was to blame? "In both cases, we were managing from Canada. To properly develop a brand in a new market, you have to be on site," acknowledged Mike Cordoba. You also have to expand your presence quickly to build up a reputation. BOSTON PIZZA FIGURES (end 2005) 220 restaurants in Canada (with 4 planned for Quebec) 40 restaurants in the United States 75 employees per restaurant 20,000 employees Increase in revenues 2004-2005: 15% (6% if we exclude the new locations) Sales/restaurant: $2.5 million "You can't miss. Montreal is an island. We will be at both ends, in Vaudreuil and Lachenaie," said Wayne Shanahan, from the head office of Boston Pizza Quebec, which opened in April 2004. Some 20 people work there, including a vicepresident of operations recruited from StHubert. "We will build restaurants along all of the highways in Quebec. In SaintJérôme, the franchise is 15 metres from the Highway 15 exit. If you drive too fast, you will land on one of our benches!," chuckled Wayne Shanahan. This man can tell you how many vehicles travel on each of Quebec's highways. Quite astonishing! No doubt about it, Boston Pizza is a wellPas de doute, Boston Pizza est une machine oiled machine. But this strength can bien huilée. Mais cette force pourrait lui cause it problems, suggested consultant jouer des tours, avance le consultant Christian Latour, professor at the school Christian Latour, professeur à l’école de of tourism and hotel administration at tourisme et d’hôtellerie du Collège Mérici, de Collège Mérici in Quebec. "The success Québec. « La réussite de Boston Pizza repose of Boston Pizza is based on a standard sur une formule standardisée, et les formula, but Quebecers demand unique Québécois réclament des restaurants uniques. Ils recherchent la sécurité et le confort d’une chaîne, assortis de la stimulation qu’apporte la différence. Starbucks, la chaîne de cafés de Seattle, l’a réaliser. Elle a d’abord ouvert des établissements identiques, poursuit Christian Latour. Aujourd’hui, elle est en train de refaire ses devoirs pour donner à chacun de ses restaurants québécois une touche distincte. » St-Hubert, quant à elle, possède à la fois une formule homogène et des établissement personnalisés. Comme celui de Berthierville, dont toute la décoration constitue un hommage à son plus célèbre habitant, Gilles Villeneuve. « Boston Pizza sera-t-elle capable de créer des restaurants thématiques au Lac-Saint-Jean, par exemple ? » continue Christian Latour. restaurants. They want the safety and comfort of a chain, along with the stimulation that difference provides. Starbucks, the coffee chain from Seattle, learned this. It started by opening identical locations," continued Christian Latour. "Today, it has gone back to the drawing board to give each of its Quebec restaurants a unique touch." St-Hubert has both, a standard formula and customized locations. For example, their location in Berthierville pays tribute to its most famous resident, Gilles Villeneuve. "Will Boston Pizza be able to create theme-based restaurants in Lac-SaintJean, for example?," continued Christian Latour. It is still too early to answer this question. Il est encore bien tôt pour répondre à cette We will have to start by seeing how well question. Voyons d’abord comment la the first generation of Boston Pizza première génération d’établissements locations do in Quebec. "I am very québécois de Boston Pizza tient la route. « Je surprised. I did not expect this at all," suis très étonné. Je ne m’attendais pas du tout confessed Jordan LeBel, a Quebec à ça », avoue Jordan LeBel, un professeur professor who teaches management at the québécois qui enseigne la gestion à l’école School of Hotel Administration at d’hôtellerie de l’université Cornell, dans Cornell University in New York State. l’État de New-York. Dès les premières After spending only a few minutes at the minutes passées à l’établissement de SaintSaint-Bruno location, he was struck by Bruno, il est frappé par les effort consacrés à the attention to aesthetics. "The glassedl’esthétique. « La terrasse vitrée à l’entrée in terrace at the entrance creates a crée une excellente première impression. Et wonderful first impression. Great care dans la salle à manger, on a pris soin de bien was taken to thoughtfully blend textures marier les textures et les couleurs. » and colours." PLUS DE RESTOS AU QUÉBEC … MORE RESTAURANTS IN QUEBEC … … DES ADDITIONS SALÉES EN ALBERTA … SAVOURY ADDITIONS IN ALBERTA QUÉB EC ONTAR IO ALBER TA COLOMBIE – BRITANNI QUE 16 042 22 327 6 996 9 595 Ventes (millions) 7 612 14 658 4 148 Croissance 1,3 % 1,9 % 3,4 % Unités QUEB EC ONTAR IO ALBER TA BRITISH COLUM BIA Units 16,04 2 22,327 6,996 9,595 Sales (millions ) 7,612 14,658 4,148 6,032 6 032 4,8 % Growth 1.3% 1.9% 3.4% 4.8% (20032004) (20032004) Ventes/un ités Taux de faillite 492 136 690 173 718 708 655 155 1,7 % 1,4 % 1,4 % 0,8 % Source: Canadian Restaurant & Foodservices Association Sales/U nits 492,1 36 690,17 3 718,70 8 655,155 Failure Rate 1.7% 1.4% 1.4% 0.8% Source: Canadian Restaurant & Foodservices Association Passons au menu. « Dans sa forme, le menu ressemble à celui de St-Hubert, constate le professeur. On a même une carte à part pour les desserts. Mais, ajoute-t-il, les mets proposés sont plus variés, et on trouve des plats distinctifs comme les « pommes de terre cactus » (des pelures grillées que l’on trempe dans une sauce épicée), la pizza Québécoise (une pizza all-dressed) et le blondin à l’érable, qui rappellent au client qu’il se trouve dans un Boston Pizza et pas chez StHubert ou Kelsey’s. C’est un plus. » Et les plats? « Plutôt bons. » Les notes sont moins élevées du côtés de l’aménagement. « Une grande banquette qui serpente à travers la moitié du restaurant, c’est joli, mais cela empêche d’optimiser le nombre de tables », continue Jordan LeBel. Joe Rahal est d’accord ; il aurait souhaité plus de tables et moins de banquettes. Mais c’est l’aménagement officiel de Boston Pizza. Let's have a look at the menu. "Its style resembles St-Hubert's menu," admitted the professor. "We even have a separate sheet for deserts." "However," he added, "the meals offered are more varied, and it has some unique dishes, such as "Cactus Cut Potatoes" (grilled skins that are dipped in a spicy sauce), the Quebec pizza (an all-dressed pizza) and the Maple Blondie, that remind customers they are at Boston Pizza, not St-Hubert or Kelsey's. That's a plus. What about the food? "Rather good." The score is a bit lower on the layout. "A long bench that snakes through half of the restaurant. It looks nice, but makes it impossible to increase the number of tables," continued Jordan LeBel. Joe Rahal agrees. He would have preferred more tables and fewer benches. But this is the official layout of Boston Pizza. Joe Rahal n’asseoit pas autant de clients qu’il le souhaiterait, mais il se rattrape ailleurs. « Cette chaîne a le don d’obtenir de gros effets avec de petits investissements », constate Jordan LeBel. Prenez les desserts. La serveuse vous les présente tous à la fois – en version styromousse – sur un plateau. « Cela donne l’impression d’être dans un restaurant plus huppé », continue le professeur. Et le gâteau au chocolat est servi dans une grande assiette décorée d’un coulis de chocolat et de caramel. « Pas mal ! s’exclame Jordan LeBel. Vous barbouillez une assiette de sauces au chocolat et au caramel achetées en vrac, qui vous coûtent à peine quelques sous, et voilà ! Le client a Joe Rahal cannot seat as many customers as he would have liked, but he makes up for this in other ways. "This chain has a gift for getting a good bang for the buck," stated Jordan LeBel. Take the desserts for example. The waiter presents them all at once, using styrofoam versions on a platter. "This gives the impression of being in a more upscale restaurant," continued the professor. The chocolate cake is served on a large plate decorated with a chocolate and caramel coulis. "Not bad!," exclaimed Jordan LeBel. "You smear chocolate and caramel sauces on a plate that only cost you a few cents because you purchased in bulk, and there automatiquement une perception de valeur plus grande que la réalité. C’est une façon de vendre le même gâteau qu’ailleurs, mais avec un effet Bang ! » you go! The customer immediately perceives greater value. This lets you sell the same cake as elsewhere, but with greater effect!" « Ce n’est pas le genre de restaurant de restaurant que je fréquente, admet Jordan LeBel. Mais ça me plaît. On reconnaît aux détails que c’est une organisation très professionnelle. » Les habitants de SaintBruno adopteront-ils « leur » Boston Pizza comme l’ont fait ceux de Salmon Arm, en Colombie-Britannique ? « Environ 14 % de la population adopte toutes les nouveautés d'emblée, constate le consultant Christian Latour. Un autre groupe de 6 % essaie tout ce qui est nouveau. Cela fait donc 20 % de la population qui se déplace systématiquement, sans que vous ayez à la solliciter. » Restent 80 % des Québécois; ceux-là, Boston Pizza devra les séduire. Ce mois-ci débute une campagne d’affichage doublée de messages radio. Et Wayne Shanahan est conscient que la partie sera ardue. « Nous ne voulons pas arriver au Québec avec l’image d’une chaîne venue d’ailleurs. Notre concurrent, StHubert, est considéré comme LA chaîne des Québécois. Boston Pizza veut créer la même proximité », résume-t-il. La guerre des tartes au sucre a officiellement débuté. Laquelle remportera la victoire, celle de St-Hubert ou celle de Boston Pizza? "This is not the type of restaurant I go to," admitted Jordan LeBel. "But I like it. You can tell from the details that you are dealing with a very professional organization." Will the residents of SaintBruno adopt "their" Boston Pizza as the residents in Salmon Arm, B.C. did? "Approximately 14% of the population adopt something new right away," observed consultant Christian Latour. Another group of 6% will try anything new. This means that 20% of the population will try it automatically, without having to solicit them." This leaves 80% of Quebecers. These are the ones that Boston Pizza will have to win over. A poster campaign will begin this month accompanied by radio messages. And Wayne Shanahan realizes that it will be tough. "We don't want to come into Quebec with the image of being a chain from somewhere else. Our competitor, St-Hubert, is considered THE chain of Quebecers. Boston Pizza wants to create the same familiarity," he summarized. The battle of the sugar pie has started. Who will win – St-Hubert or Boston Pizza?