Nés de la mère du monde
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Nés de la mère du monde
Nés de la mère du monde Un téléfilm de Denise Chalem Avec Irène Jacob, Marthe Villalonga, Michel Aumont, Jérôme Kircher et la participation de Danièle Lebrun 22.30 samedi 10 mai 2003 Contact presse ARTE : Virginie Doré / Florence Bouché - 01 55 00 70 46 / 48 / [email protected] / [email protected] Contact presse CIPANGO : Arnaud Gachy / 06 86 58 81 72 Retrouvez les dossiers de presse en ligne sur www.artepro.com Nés de la mère du monde Accoucher à la fois d’un bébé et d’un livre n’est pas forcément chose aisée, surtout quand on a perdu son père et largué sa culture d’origine… Irène Jacob illumine l’écran dans le rôle d’une jeune mère et romancière, perdue quelque part entre Paris, Le Caire et Marseille. Chaque fois que Clara va voir sa mère qui habite la banlieue, elle emprunte invariablement la même autoroute qui surplombe un cimetière, celui où son père repose depuis dix ans. Elle ne s’y est jamais arrêtée pour lui « rendre visite ». Or, ce jour-là, brutalement, elle s’engage au milieu des allées à la recherche d’une tombe dont elle a oublié jusqu’au souvenir de son emplacement. Pourquoi ? Est-ce parce qu’elle va bientôt accoucher de son premier enfant et que la peur la saisit à l’idée de n’avoir rien à lui transmettre ? Est-ce parce que Pierre, son éditeur, lui a demandé d’écrire un livre sur ses origines et que des souvenirs enfouis rejaillissent à son insu? Le destin met Odette sur sa route. Odette habite Marseille et découvre le visage de cette jeune romancière dans un magazine. Elle s’aperçoit aussi qu’elles sont nées toutes les deux au Caire. Clara ressemble étrangement à un certain David qu’Odette a connu trente ans auparavant en Egypte. Elle décide alors de « tout » lui raconter sur une cassette de magnétophone qu’elle envoie à Paris chez l’éditeur comme une bouteille à la mer. Clara la reçoit, l’écoute et part voir Odette. Cette rencontre va bouleverser bien des choses dans sa vie… 2 LISTE ARTISTIQUE Irène Jacob ..............................................................Clara Marthe Villalonga...................................................Odette Michel Aumont ........................................................Isaac Danièle Lebrun ........................................................Mère de Clara Jérôme Kircher.......................................................Marc Jérôme Pouly...........................................................Joseph frère de Clara Pablo Valero.............................................................Joseph 12 ans Henri-Jean Servat ..................................................Pierre Philippe Séjourné ...................................................Père de Clara Abdel Halis ...............................................................Mourad Arthur Dupont..........................................................le jeune homme du lycée Judith Sizé................................................................la jeune fille du lycée Louise Vincent ........................................................la vieille dame Maude Rayer............................................................Irène Galazzo Fabrice Deville ........................................................Rico Eric Hémon...............................................................Oncle Albert Yves Gourvil.............................................................M.Galazzo Yveline Hamon ........................................................l’infirmière Susan Barniské.......................................................Bella Alban Deprez ...........................................................le danseur LISTE TECHNIQUE Réalisation.................................................................... Denise Chalem 1erè assistante réalisatrice ............................................. Carole Amen Image........................................................................... Roger Dorieux Son............................................................................... Philippe Donnefort Décors.......................................................................... Valérie Leblanc Costumes..................................................................... Charlotte David Maquillage / Coiffure .................................................... Paskale Guegan Montage....................................................................... Jacqueline Herbeth Directeur de la production........................................... Didier Langlade Producteur délégué ..................................................... Jacques Dercourt Producteur exécutif...................................................... Philippe Perrin Direction de l’Unité Fictions d’ARTE France ............... Pierre Chevalier Une coproduction ........................................................ Cipango, ARTE France Avec la participation de .............................................. France 2 France – 1h35 Photos du dossier de presse : Bernard Barbereau / France 2 Cipango et Pierre Olivier Callede /Gamma 3 LA REALISATRICE Denise Chalem Denise CHALEM a suivi une formation de comédienne au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dans la classe d’Antoine Vitez. Elle joue d’abord pour le cinéma dans La côte d’amour de Charlotte Dubreuil (1982) ainsi qu’au théâtre dans Les misérables de Robert Hossein (1982). Parallèlement, elle débute une carrière d’auteur. Elle écrit une première pièce de théâtre, A cinquante ans elle découvrait la mer (1980), mise en scène par Gabriel Garran au Petit Odéon et une seconde en 1986, Selon toute ressemblance, qu’elle met en scène et interprète ; suivront Couki et Louki sont sur un bateau, puis des scénarios pour la télévision En 1990, elle reçoit le Prix Arletty pour l’ensemble de son œuvre dramatique. En 2002, elle est nommée aux « Molières » pour son rôle dans Conversations avec mon père. Parallèlement, elle continue à jouer au cinéma pour des réalisateurs tels que Bruno Nuytten Camille Claudel (1989), Bertrand Blier Un, deux, trois soleil (1993), Trop belle pour toi (1989) ou Frédéric Schoendoerffer Scènes de crime (2000). Denise Chalem a également fait de nombreuses apparitions à la télévision. Nés de la mère du monde est son premier long métrage de fiction en tant que réalisatrice. INTERVIEW DE DENISE CHALEM Vous êtes actrice, auteur, metteur en scène de théâtre. Passer à la réalisation était un prolongement naturel ? En tant que comédienne, j’ai souvent tourné pour la télévision et le cinéma. Au bout d’un moment, instinctivement, on finit par apprivoiser la caméra. On comprend mieux comment on est filmé. Le déclic s’est fait sur le tournage de La Crèche, une série de 6 x 52mn, réalisée par Jacques Fansten, dans laquelle j’avais le rôle principal. Pendant plusieurs mois, nous avons été dans un espace clos, huit heures par jour, et là, à force d’observer ce que faisaient les techniciens autour de moi, j’ai senti que j’étais prête. Comment est née l’histoire de votre téléfilm ? D’une anecdote qui m’est arrivée. Au début des années 80, j’ai joué au théâtre ma première pièce, À cinquante ans elle découvrait la mer, qui a été un beau succès public et critique. TF1 m’avait alors demandé d’écrire un scénario pour un téléfilm, qu’a réalisé Charlotte Dubreuil. Je jouais le rôle d’une fille qui, de retour d’un voyage aux U.S.A., constate que sa mère est morte pendant son absence. Lors de la diffusion, une femme qui habite Marseille regarde le film, prend mon histoire au pied de la lettre et pense que je suis devenue orpheline. Lorsque le générique de fin se déroule, elle voit que nous portons le même nom. Elle est sûre d’avoir connu mon père au Caire dans les années 50/60. Elle décide alors d’enregistrer sur une cassette audio ce qu’elle appelle « L’histoire de mes origines ». Elle envoie cette cassette à la chaîne qui me la transmet. C’était un enregistrement assez truculent, plein de petits détails sur les rues du Caire ; on l’entendait aussi s’engueuler avec son mari, se faire du café turc… J’ai été très émue. 4 Avez-vous eu envie d’aller plus loin et d’en savoir davantage sur elle ? Oui et lorsque j’ai eu l’occasion d’aller à Marseille pour jouer en tournée La double incon stance de Marivaux avec Daniel Auteuil, je l’ai appelée. J’ai été accueillie comme une princesse par elle et toute sa famille : elle avait cuisiné toute la nuit une multitude de plats égyptiens. Mais notre relation s’est arrêtée là et je suis repartie vers ma vie. Des années plus tard, j’ai eu envie de rendre hommage à cette femme et de raconter ce qui aurait pu se passer pour moi si j’avais poursuivi notre histoire. Le film débute là où moi, je me suis arrêtée. Comment Marthe Villalonga est-elle devenue Odette ? J’ai écrit et mis en scène à la Gaité Montparnasse ma seconde pièce Selon toute ressem blance, où Marthe jouait le rôle principal. Depuis, une grande amitié est née entre nous et nous avions envie de retravailler ensemble. Lorsque ce projet a germé, elle m’a beaucoup aidée. Son Égypte à elle, c’est l’Algérie et je lui ai volé beaucoup de choses pour son personnage, qui ne ressemble pas vraiment à la véritable Odette. J’avais envie que l’on ait sa faconde, cette manière d’être extravertie qu’elle a sur une scène et cette pudeur et cette profondeur qu’elle a dans la vie. Que l’on sente toujours l’émotion percer sous le rire. J’ai utilisé aussi le fait qu’elle joue magnifiquement du piano, ce que peu de gens savent d’elle. Filmer une femme d’apparence très simple, capable de jouer avec virtuosité et qui s’arrête net pour vous demander si vous avez mangé, m’amusait beaucoup. Pour jouer Clara, votre héroïne, Irène Jacob s’est imposée très vite ? Je souhaitais vraiment avoir deux univers d’actrices qui n’aient rien à voir l’un avec l’autre pour qu’il y ait un choc des cultures, un choc des physiques, un choc des sensibilités aussi. Je ne voulais pas instaurer entre Odette et Clara un rapport mère / fille mais un rapport femme / femme, qui puisse être à la fois brutal et généreux. Comme j’avais déjà choisi Marthe, je ne voulais donc pas pour jouer Clara une actrice de type méditerranéen. J’ai proposé le rôle à Irène, une actrice à la sensibilité à fleur de peau, et elle a tout de suite accepté. Elle venait d’accoucher de son premier bébé et l’histoire la touchait beaucoup. Et qu’une actrice de la qualité de Danielle Lebrun ait accepté de jouer sa mère m’a beaucoup touchée. 5 Comment avez-vous choisi « vos » hommes, Michel Aumont et Jérôme Kircher ? Michel, je l’admire depuis très longtemps. Il a mis au service d’Isaac sa classe naturelle, sa manière singulière, un peu orientale, de faire attention à son apparence mais aussi de cultiver un univers secret fait de lecture, de poésie, de musique, ce qui en fait un contrepoint idéal au personnage d’Odette. Quant à Jérôme, il apporte une anxiété, une tension personnelle sousjacente et une fragilité très intéressante. Les hommes sont essentiels au film. Ils ne sont pas en retrait, ils sont ailleurs, souvent là où les femmes ne les attendent pas. Clara, votre héroïne, vous ressemble-t-elle ? Oui et non. C’est une femme qui écrit. Je souhaitais montrer ce travail qui est tout sauf immobile. Elle est sans cesse en mouvement, hantée par ses pensées, d’où la nécessité de certaines voix off. J’avais aussi envie de traduire à travers son histoire mes interrogations sur la maternité, la transmission d’une culture, les racines, sur les relations parfois difficiles entre les hommes et les femmes. C’est aussi le portrait de femme trentenaire, un peu perdue, que vous offrez… Être une femme aujourd’hui est difficile. On exige beaucoup de nous, bien plus que ce que l’on nous demandait autrefois. Aujourd’hui, les femmes doivent être performantes et sexy au boulot, gentilles et souriantes à la maison, élever avec amour leurs enfants… C’est un combat très dur à mener. C’est pourquoi il me semblait très important de ne pas faire l’impasse sur le regret violent qu’exprime Clara d’être une mère. Elle se dit « Je n’aurais peut-être pas dû, cela ne sert à rien. » On l’a toutes pensé à un moment ou à un autre sans oser l’exprimer de peur d’être mal jugées. Et cela n’a rien à voir avec l’amour qu’on porte à ses enfants. Quels souvenirs conservez-vous de l’Egypte et qu’avez-vous voulu en restituer ? Je suis née au Caire - « La Mère du monde » en arabe qui donne son titre au téléfilm - et nous avons quitté l’Égypte lorsque j’avais cinq, six ans. J’ai conservé quelques souvenirs de cette période-là de ma vie : une balade à dos de chameau avec mon père près des pyramides et les vacances que nous passions chaque été au bord de la Méditerranée, à Alexandrie. Pour ma communauté, la vie alors était facile là-bas, bien plus qu’à Paris. Les gens allaient à l’Opéra, au théâtre, ils étaient raffinés, cultivés, et les enfants avaient dans les familles un vrai droit de cité. Mais ce n’est pas une Égypte de carte postale pour touristes que j’avais envie de donner à partager : je voulais ressusciter des odeurs, des couleurs, une certaine sensualité dans les gestes ainsi qu’une façon poétique et un peu grandiloquente de s’exprimer qu’on retrouve chez Isaac. Enfin, les femmes chantaient beaucoup. Le souvenir des berceuses en arabe… La musique est très présente dans votre film. Pourquoi ? Je voulais que la musique soit un personnage à part entière du film, qu’elle rende compte de l’agitation et des tourments qui ébranlent Clara. J’ai choisi des extraits d’un disque d’un grand musicien, Hugues de Courson, Mozart l’Égyptien. Le mélange qu’il opère dans ses compositions entre l’univers mozartien et les chants et mélodies de la musique traditionnelle égyptienne est comme une passerelle jetée entre l’Occident et l’Orient. Propos recueillis par Christine Guillemeau 6 LES PRINCIPAUX ACTEURS Irène JACOB Irène Jacob débute au cinéma en 1987 dans le film de Louis Malle Au revoir les enfants et la même année, elle joue dans La bande des quatre de Jacques Rivette. Egalement comédienne de théâtre, elle interprète aussi bien le répertoire classique que contemporain.. C’est en 1991 qu’elle est remarquée pour son rôle dans La Double vie de Véronique de Krzystof Kieslowski qui lui vaut le Prix d’Interprétation Féminine au Festival de Cannes. En 1993, toujours avec Kieslowski, elle joue dans Rouge, rôle pour lequel elle est nominée pour le César de la Meilleure Actrice. On a pu la voir en 1994 dans Par delà les nuages de Michelangelo Antonioni. Sa carrière l’amène à travailler régulièrement avec des réalisateurs étrangers. Elle joue dans Othello d’Oliver Parker (1995) avec Kenneth Branagh, puis avec des réalisateurs tels que Hugh Hudson, Alan Wade, Mike Binder. Plus récemment, elle a joué dans Plus petit que la vie de Rémi Waterhouse (2001). Marthe VILLALONGA Par sa verve et les personnages “hauts en couleurs” qu’elle incarne souvent, Marthe Villalonga a indéniablement imposé sa “griffe” au cinéma français. Elle a tourné avec de nombreux réalisateurs et l’on se souvient plus particulièrement de Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert (1976), Diabolo menthe de Diane Kurys (1977), Nous irons tous au paradis de Yves Robert (1977), Le coup de Sirocco d’Alexandre Arcady (1979), Banzaï de Claude Zidi (1983), Trois hommes et un couffin de Coline Serreau (1985), Ma Saison préférée d’André Téchiné (1992). Plus récemment, on a pu la voir dans Le lait de la tendresse humaine de Dominique Cabrera (2000) aux côtés de Patrick Bruel. A la télévision, on se souvient de son rôle dans Maguy et de la série Docteur Sylvestre (1998-1999). Marthe Villalonga est également une grande comédienne de théâtre où elle joue très régulièrement. Elle est actuellement en tournée en France pour la pièce Soins Intensifs de Françoise Dorin, mise en scène par Michel Roux. Parallèlement, elle publie aux éditions A. Carrière son premier livre intitulé Tout simplement, qui relate son parcours de comédienne de l’anonymat à la popularité. Michel AUMONT Après une formation au Conservatoire National d’Art Dramatique dans les classes de Denis d’Inès et de Debucourt, Michel Aumont obtient un premier prix de Comédie Moderne en 1956. La même année, il est engagé à la Comédie Française dont il est nommé sociétaire en 1965. Il consacre le début de sa carrière exclusivement au théâtre, et interprète notamment Shakespeare, Samuel Beckett, Tchékhov, Jean-Paul Sartre, Sacha Guitry, Yasmina Reza….En 1972, il fait ses débuts à l’écran, tout d’abord à la télévision et ensuite au cinéma sous la houlette de Michel Deville. Il a tourné avec de nombreux réalisateurs dont Bertrand Tavernier, Jean-Jacques Annaud, Laurent Bénégui, Coline Serreau, Christophe Malavoy, Alain Tasma... 7 Jérôme KIRCHER Après une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique sous la direction de Michel Bouquet, de Gérard Desarthe et de Daniel Mesguish, Jérôme Kircher débute sa carrière au théâtre. Depuis 1985, il a joué dans une trentaine de pièces presque toutes issues d’un répertoire contemporain. Au cinéma, il a joué dans Papa est parti maman aussi de Christine Lipinska (1988), dans Les enfants du naufrageur de Jérôme Foulon (1991) et dans 17 fois Cécile Cassard de Christophe Honoré. Il a joué dans plusieurs téléfilms notamment dans Jules et Jim de Jeanne Labrune (1994), et plus récemment dans La croix du Fau de Michel Favart (2001) Clémence de Pascal Chomeil (2002). Prochainement, il jouera dans la nouvelle pièce de Valletti, mise en scène par Eric Almostimo au théâtre National de Chaillot. Danièle LEBRUN Cette très grande comédienne a joué dans de nombreux films et téléfilms. On a pu la voir entre autres au cinéma dans Camille Claudel de Bruno Nuytten (1987), Mayrig de Henri Verneuil (1991), Un héros très discret de Jacques Audiard (1995). Pour la télévision, elle a également joué dans Les Ritaliens de Philomène Esposito (2000). Elle triomphe actuellement au théâtre La Pépinière Opéra avec la pièce Jeux de scène de Victor Haim pour laquelle elle a été nominée aux “Molière” 2003. 8 NOTE DU PRODUCTEUR Il fallait que ce film existe… Le premier film d’une comédienne qui est aussi un auteur de théâtre reconnu a peu de chances de laisser quiconque indifférent. Quand Denise Chalem est venue me voir, après que j’ai lu le texte remis par notre amie commune Marthe Villalonga, il n’y a pas eu d’hésitation : il fallait que ce film existe. Le film serait grave et drôle, très personnel. On allait sortir des sentiers battus. Nous n’avons pas été déçus, ni par la difficulté de l’entreprise, ni par l’originalité et la richesse du résultat. Servi par des acteurs exceptionnels, qui sont totalement entrés dans le jeu de la réalisatrice, le film a été sélectionné en compétition au Festival de Luchon. Il a tour à tour ému et amusé son public. Un joli contact avec ses premiers spectateurs. Jacques Dercourt 9