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Rédigé le 19/09/2011
L’univers viticole décrypté via le prisme du cinéma
A travers le film "Tu seras mon fils", le réalisateur Gilles Legrand se plonge dans la
problématique de la succession au sein d’une exploitation viticole et évoque le délicat
rapport père-fils qui en résulte. Le film sera projeté au cinéma de Matour, samedi 1er
octobre prochain, en présence du réalisateur Gilles Legrand, pour un échange avec
l'assistance.<br>
On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants. Tel pourrait être le pitch du dernier opus de Gilles Legrand. Propriétaire d’un
prestigieux vignoble à Saint-Émilion, Paul de Marseul a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Ce dernier
est un vigneron exigeant et passionné, qui ne supporte pas l’idée que son rejeton puisse un jour lui succéder. Il rêve de
quelqu’un de plus talentueux, de plus charismatique... L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur, va bouleverser la vie de la
propriété. Paul de Marseul tombe littéralement en fascination devant cet enfant idéal. S’établissent alors de bien étranges
relations entre pères et fils.<br><br><span class='inter'><center>Le vin n’est pas vain !</center></span>Le 1er octobre
prochain, le cinéma de Matour proposera la projection du film de Gilles Legrand intitulé "Tu seras mon fils". Un rendez-vous
proposé par Ciné Matour qui a déjà invité, par le passé, Patrice Leconte. Cette opération permettra au réalisateur d’échanger
à partir de 21 h 15 avec le public. Place sera ensuite laissée à un repas convivial du type fin de vendanges. Avec, bien
évidemment, la dégustation de différents vins de la région. Membre de Ciné Matour, Pascal Chantier est également celui qui a
permis la venue du réalisateur puisqu’il était photographe de plateau sur le film qui s’est tourné en septembre et octobre
dernier au château du Clos Fourtet. « <i>Il y avait de très belles photos à réaliser, avant et pendant les vendanges, des
couleurs extrêmement variées. Ce fut également l’occasion pour moi de découvrir un produit vivant. Notamment lors des
dégustations de vins proposées en soirée par le réalisateur</i> ».<br>De son côté, Gilles Legrand avait depuis un certain
temps la volonté de réaliser un film dans l’univers du vin. « <i>Pour cela, il me fallait trouver un sujet en adéquation. Je me
suis beaucoup promené dans le Bordelais et en Bourgogne</i> ». Influencé par des films tels que "Into the wild" ou
"Mondovino", le réalisateur fait le choix de braquer sa caméra sur une problématique de la profession : la succession. «
<i>Pour moi, cela avait de la résonance. La transmission du savoir et du patrimoine est quelque chose de compliqué, qui peut
même déchirer les familles</i> ».<br><br><span class='inter'><center>De la Bourgogne au Bordelais</center></span>Alors
qu’il souhaitait au départ tourner en Bourgogne, le réalisateur ne trouve pas chaussure à son pied. Ce qui lui vaut de traverser
la France et de se poser à Saint-Émilion. « <i>J’ai adoré l’univers viticole de la Bourgogne, mais je n’y ai pas trouvé le décor
qui me convenait. Les propriétés étaient plus adaptées dans le Bordelais. La viticulture bourguignonne est une viticulture de
village alors que, dans le Bordelais, il y a un domaine ou un château tous les deux cents mètres </i>». Gilles Legrand a
visiblement davantage joué sur le ressenti et ses impressions au moment de concocter son scénario. « <i>Je me suis
beaucoup promené. J’ai observé, j’ai regardé les gens travailler. J’ai essayé de donner une image belle et pure. Pour l’aspect
psychologique des personnages, j’ai discuté avec les vignerons</i> ». Un film qui aura aussi permis à Gilles Legrand de vivre
pleinement sa passion pour le vin. « <i>Je suis allé dans des domaines d’exception qui ne connaissent pas de problème de
commercialisation. Je suis conscient que ce n’est pas forcément le cas ailleurs. L’excellence a un prix. Faire du vin est un art.
J’ai l’impression que certains vignerons restent sur de vieux codes. Mais je ne me pose pas en juge, je suis juste un
cinéaste</i> ».<br><br><span class='inter'><center>Après le drame la comédie</center></span>Un cinéaste qui aura
l’occasion d’aller à la rencontre du public du côté de Matour et de partager avec lui sur son œuvre. « <i>C’est intéressant
d’avoir un retour. C’est plutôt sympathique. Ce sera une belle occasion de parler des relations entre un père et son fils</i> ».
Un rendez-vous placé sous le sceau de la convivialité et de la découverte des vins locaux. Une fin plus qu’agréable de la
promotion pour Gilles Legrand qui, pour l’instant, n’a encore qu’une idée très vague de son emploi du temps futur. « <i>Mes
projets sont encore flous à l’heure actuelle. C’est dur de faire un film. Et c’est long. "Tu seras mon fils" a occupé trois années
de mon emploi du temps. J’ai envie de changer de genre à chaque fois. Dès lors, j’aimerai faire quelque chose de plus léger,
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sans doute une comédie</i>... »<br><i>Au cinéma de Matour, samedi 1er octobre à 19 h 30. Tarifs : 19 € (repas et projection
adultes), 16 € (repas et projection scolaires et retraités), 14 € (repas et projection moins de 12 ans), 5,80 € (projection plein
tarif) et 4,80 € (projection tarif réduit). Pour tout renseignement, tél. : 06.74.78.42.73.</i><br><div class='encadre'><span
class='encadre_titre'>Gilles Legrand en bref</span>Ayant débuté sa carrière dans le cinéma en étant assistant réalisateur,
Gilles Legrand devient ensuite producteur. Il fonde sa société, <i>Epithète film</i>, avec laquelle il produit les films de Patrice
Leconte, de Philippe Lioret ou encore de Yves Angelo. En 2004, il passe à la réalisation. Avec, à la clé, des films tels que
"Malabar Princess" et "La jeune fille et les loups". Deux œuvres qui n’ont pas forcément convaincu les critiques de cinéma.
Dès lors, Gilles Legrand retourne à la production, mais l’envie le tenaille toujours de repasser derrière la caméra. Ce qu’il fait
en 2010 en se lançant dans ce difficile exercice avec "Tu seras mon fils". Un film qui rassemble un casting de premier ordre
avec Niels Arestrup, Lorànt Deutsch et Patrick Chesnais.</div><div class='encadre'><span class='encadre_titre'>Anne
Parent<br>« <i>La transmission n’est jamais facile</i> »</span><b>[texte_encadre]Travaillant avec sa sœur Catherine sur le
domaine familial à Pommard, Anne Parent considère qu’il n’est jamais aisé de transmettre un domaine viticole à ses
enfants.</b><br>« <i>J’ai vu le film "Tu seras mon fils". Il y a de magnifiques images, mais aussi des propos très justes sur la
problématique de la transmission. Avec ma sœur, nous avons dix années devant nous avant que cela se mette en place. S’il
ne faut surtout pas mettre la pression sur nos enfants, il ne faut pas non plus qu’ils considèrent que tout est acquis d’avance.
Ils doivent d’abord vivre leur vie, avoir une bonne vision du monde qui nous entoure ainsi qu’une réelle ouverture d’esprit. Il
faut donc trouver le parfait équilibre entre le fait de susciter l’intérêt des enfants et ne pas leur mettre une pression inutile</i>
».</div>
Régis Gaillard
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