Sur l`application des méthodes d`approximations
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Sur l`application des méthodes d`approximations
J OURNAL DE MATHÉMATIQUES PURES ET APPLIQUÉES E RNEST L INDELÖF Sur l’application des méthodes d’approximations successives à l’étude des intégrales réelles des équations différentielles ordinaires Journal de mathématiques pures et appliquées 4e série, tome 10 (1894), p. 117-128. <http://portail.mathdoc.fr/JMPA/afficher_notice.php?id=JMPA_1894_4_10_A3_0> Article numérisé dans le cadre du programme Gallica de la Bibliothèque nationale de France http:// gallica.bnf.fr/ et catalogué par la Cellule MathDoc dans le cadre du pôle associé BnF/CMD http:// portail.mathdoc.fr/ GALLICA/ DES APPUC~TION ~r /~<c~M~ ~~e~e ~r~ MÉTHODES D\PPROXIMA.T!ONS (les /~Aof/c~' ~t?~o~~ rcc//c.? ~M/<~ ~~v~ PAR SUCCESSIVES. 11~ ~cc~/<~ <7'e/?~ M ERNESTUNDELOF La présente étude a pour but de donner une exposition succincte de Luméthode d'approximations successives de M. Picard en tant qu'elle supplique aux équations différentielles ordinaires ( ). Je commence par démontrer, d'une manière très simple, qu'il ne peut y avoir qu'un seul système d'intégrales de nos équations prenant des valeurs initiales données. Les conditions dans lesquelles je me place sont assez générales; ainsi je ne suppose pas l'existence des dérivées des fonctions qui figurent dans les seconds membres (les équations étant réduites à la forme normale). Puis j'expose la méthode de M. Picard avec la modification que j'y ai apportée dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences (séance du 26 février i8()~). A la fin j'applique la méthode exposée à la démonstration d'un théorème connu de M. Poincaré concernant les équations différentielles dépendant d'un paramètre arbitraire. SM~ théorie des équations aux dérivées partielles (' ) E. Ptc~RD, ~o<re et la méthode des approximations de ~fa!< successives, Chap. V (Journal et Journal de l'École /~a~M~ Polytechnique, 1890). Sur l'application des méthodes d'approximations ~MCceMï~M /~M~e certaines équations ~~e/'e/t~'c~/e~ ordinaires, 1 Chap. (JoM/o~ de j~~e/yM:~Me~. ï8~3). Journ. de (4' série), tome X. Fasc. II, 18;)~. i6 M 8 E. LINDELÔF. i. Considérons le système des équations différentielles Nous supposons que les fonctions/ /a, tinues pour les valeurs réelles de ~c, y,, y3, les intervalles soient finies et concomprises dans étant des nombres positifs. /r,, A~, Nous allons d'abord démontrer qu'il ne peut exister qu'un système d'intégrales des équations (i), continues dans un intervalle et prenant les valeurs y*~ '? P~~ x ==~o' en existe deux tels systèmes d'intégrales effet, qu'il Supposons, APPLICATION DES MÉTHODES D ~APPROXIMATIONS SUCCESSIVES. !I() 120 E. LINDELÔF. Soit A une quantité positive plus petite que et p. E la plus grande valeur de la fonction ~*(a.') dans l'intervalle (a?c~'o+A) et ~'0 -+-A, (A, ~A)la valeur de x correspondant à ce maximum. On aura <~cc /e r~M~<x<o6<<?~M Aa~. Donc c~ ~Mt e.y~ co~c~o/~ seul de satisfaisant U ne il ne peut exister exister qu'un qu\m seul système d'intébrales d~intégrales de (i) satisfaisant MllX aux c. Q. r. ]). condiuons posées, 3. Considérons toujours le système ( i), en faisant sur les fonctions mêmes hypothèses qu'au début du numéro précé./n ,/2? "s dent. Pour former effectivement les intégrales de ce système qui se réduisent ay~ '"?~ pour ~=.y,)) on aura, d'après la méthode de M. Picard, a former n suites de fonctions les constantes d'intégration étant déterminées en sorte qu'on ait, APPLICATION DES MÉTHODES D'APPROXIMATIONS SUCCESSIVES. 121 Ces inégalités subsisteront tant que les courbes y~ resteront comprises dans les intervalles (2), soit pour .r. .r a~-t- p(p~a). Pour ces valeurs de x les séries (4) seront uniformément convergentes, leurs termes successifs étant plus petits que ceux de la série exponentielle Il s'ensuit que, dans ledit intervalle de x, ces séries représentent i22 E. LINDELÔF. les intégrales cherchées du système (t). On aura, en effet, à partir d'une certaine valeur K de k, qui aura lieu dans l'intervalle (~+ p) de x et pour k ~> K. Le premier membre étant indépendant de K et pouvant d'autre part., pour des valeurs assez grandes de K, être rendu plus petit qu'une quantité positive quelconque, quelque petite qu'elle soit, il s'ensuit qu'on aura identiquement Les fonctions Y~ Y~ Y~ représentent donc bien les intégrales cherchées du système (t) lorsque x reste dans l'intervalle (;z\ .x'+ p). (c. Q. F. D.). 3. Occupons-nous maintenant du domaine de convergence des séries que nous venons de former. Il s'agit de trouver une expression pour la quantité désignée plus haut par p. APPLICATION DES METHODES D'APPROXIMATIONS SUCCESSIVES. 123 ta4 E. LINDELÔF. soient intégrables dans le même intervalle de x. Les deux expressions que nous venons de trouver pour le domaine de convergence des séries (~) seront encore valables pour les nouvelles séries, à cette différence près qu'on aura à remplacer M. par la valeur absolue maxima des fonctions pour les valeurs de x comprises dans l'intervalle (~'o, x,, + a). 4. On peut indiquer des cas étendus où le domaine de convergence des séries (~) est encore plus large. Ainsi, considérons l'équation la fonction f (x, y) étant finie, continue et positive pour -r <~a7, .y ayant une valeur finie quelconque; de plus, dans les mêmes intervnHes,/(a~~) va toujours en décroissant lorsque y croît; enfin, à tout domaine fini compris entre les droites x == ~'o et ==.y, e, E étanl une quantité positive si petite qu'on voudra, il correspond un nombre positif tel qu'on ait méthode des a~~ro~/M~~o/M ~McccM~<?~sera t/o//bM/ me/~e/z~ co/!p<?/<?/~c ~/M~<?/<?(~y, s), quelque petite E. soit la que quantitépositive En effet, on aperçoit facilement que, dansFintervalle~o– s), les courbes~, y;}, seront tout entières comprises entre les deux courbes yo ~ty~ finies et continues elles-mêmes dans ledit intervalle. Il existe donc un nombre k valable pour toutes ces valeurs de x; c'est le nombre k relatif à l'aire comprise entre ~o,~ e la droite x = x, s. La démonstration s'achève comme dans le n" 2. APPLICATION DES MÉTHODES D'APPROXIMATIONS SUCCESSIVES. 125 Il en est de même si la fonction f (x, y), au lieu de décroître, va toujours en croissant lorsque y croit, pourvu que l'intégrale dont il s~agit soit finie et continue dans l'intervalle (xo ~)~s étant. une quantité positive si petite qu'on voudra. S. Pour terminer, je vais appliquer la méthode des approximations successives à la démonstration d'un théorème de M. Poincaré ('). Cette application a déjà été faite par M. Picard (~). Seulement, en faisant usage de la seconde limite de convergence que j'ai introduite dans le n° 3, je pourrai éviter une transformation dont se sert M. Picard pour se débarrasser des termes du premier ordre. TnÉoRÈME. <M Considérons le système des c~M~~o~ différen- les intégrales <x~ec< t e~ de ce système, :/x~7'<x~ ~a/ï~M~ s'annulant avec ~<e~e, lorsqu'on ~or~~M~o~ y fait /en< = soient et contio. Nous fisupposons que les fonctions 6~(t) finies ~M<?s t reste dans l'intervalle lorsque et que, pour les mêmes ~a~M~ soient développables e~ séries suivant les puissances entières et positives de (~) Les Méthodes /ïOM(~~e~de la ~fgM~~MCce/e~e, t. I, p. 58-6i. (~) Comptes y'e/ï~K~de l'Académie des Sciences, séance du 9 avril 1894. Journ. de Math. (4' série), tome X. Fasc.II, tSg~. 17 126 E. LINDELÔF. tl nous faut supposer encore que, lorsque t, varie depuis zéro jusqu'à P(t, ) et Q(t, ) aient des limites inférieures, p et 7~ différentes de zéro (' ). Ces conditions supposées remplies, les intégrales de (6) s'annulant pour t = 0 seront développables en séries suivant les puissances entières et positives de [JL,ces séries étant convergentes lors~MC p~ 1 resteau-dessous d'une CCr~~C limite, t ayant une valeur quelconque dans l'intervalle (7). < ayant une valeur quelconque dans l'intervalle (~); d'ailleurs fonctions s'annuleront identiquement lorsqu'on y fait les (~) Il est facile de former des fonctions fi pour lesquelles cette dernière condition n'est pas remplie. Ainsi, par exemple, la fonction est bien développable suivant les puissances de p., .a?i,.r:, < ayant une valeur quelconque dans l'intervalle (y), mais le domaine où converge cette série tend vers zéro lorsque t tend vers 2 APPLICATION DES MÉTHODES D'APPROXIMATIONS SUCCESSIVES. les variables restant dans les intervalles considérés. Cela posé, appliquons la méthode des approximations la recherche des intégrales du système 12~ successives à 128 E. LINDELÔF. APPLICATION DES MÉTHODES D'APPROXIMATIONS. seront uniformément convergentes et représenteront les intégrales cherchées pour les valeurs de et de t comprises dans les intervalles Or, M(p') tendra évidemment vers zéro en même temps que p'. Dès lors, il existe un nombre p~ tel que, pour p'<~p~, la seconde des limites (8) sera plus grande que la première et, par suite, on pourra affirmer que les séries ~({~ t) convergent uniformément dans tout l'intervalle o–~ <~ pg. Les termes de ces séries pourvu qu'on ait étant d'ailleurs des fonctions holomorphes de pour ~<~p, on en en se un théorème bien connu de M. Weierconclut, reportant à strass (~), que les fonctions ~(pL, t) et, par suite, les intégrales cherchées du système (6), sont développables en séries suivant les puisces séries étant convergentes pour sances entières et positives de ) ~)<~P2, la variable t ayant une valeur quelconque dans l'intervalle C.Q.F.D. (O––<(,). (') ~M<ï/«/~e~ ~M~ofc/' ~M/o/~e~/cA/'e 1 (BerUn, 1886), p. ~S.