Brochure Forum - Radio
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Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Lorraine Vaillancourt Nem SOUS LA DIRECTION DE Nouvel Ensemble Moderne Nem Nem Du 18 octobre au 13 novembre 2004 Nem Nem Concerts les 10, 11 et 13 novembre Nem SALLE CLAUDE-CHAMPAGNE, MONTRÉAL Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem Nem 7 Nem Nem Nem Nem Nem Nem 7eNem FORUM INTERNATIONAL DES JEUNES COMPOSITEURS Nem Sept univers à travers Nem Nem sept jeunes créateurs Nem Guilherme Carvalho BRÉSIL / Julien Bilodeau CANADA / Yun Du CHINE / Derek Johnson ÉTATS-UNIS NemHaapamäki FINLANDE / Laurent Torres FRANCE / Ondrej Adamek RÉPUBLIQUE TCHÈQUE Sampo Nem Nem Nem Nem Nem Nouvel Ensemble Moderne 2 Musiciens du NEM Équipe Alain Giguère*, violon Johanne Morin, violon Brian Bacon*, alto Catherine Perron, violoncelle Yannick Chênevert, contrebasse Guy Pelletier*, flûte Julie Sirois-Leclerc, hautbois Simon Aldrich, clarinette Martin Carpentier, clarinette Michel Bettez*, basson Jocelyn Veilleux, cor Lise Bouchard*, trompette Patrice Richer, trombone Jacques Drouin*, piano Julien Grégoire*, percussion * membres fondateurs Lorraine Vaillancourt directrice artistique et générale Claire Métras directrice administrative Jacques Drouin adjoint à la direction artistique Nicolas Martin directeur de production Alain Beauchesne adjoint à la production Chloé Vitoux directrice des communications et du marketing Nancy Guyon responsable du développement international Dominique Olivier responsable du programme François Couture traducteur MUSICIEN INVITÉ David Martin, trombone Isabelle Brien, Agence Station bleue relationniste Folio et Garetti conception graphique Latitude 45, Barbara Scales agent Martin Boucher, Chantal McNeil webmestres Membres du Conseil d’administration Maître Robert Lebeau, président Lorraine Vaillancourt, vice-présidente Maître Chantal Desjardins, secrétaire Jean-Charles Petitclerc, administrateur Réjean Poirier, administrateur Jocelyn Veilleux, administrateur Le NEM Fondé en 1989 par la pianiste et chef d’orchestre Lorraine Vaillancourt, le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) est un orchestre de chambre de 15 musiciens qui propose une interprétation convaincante des musiques d’aujourd’hui, en leur accordant le temps et l’attention qu’elles méritent. Son répertoire reflète la variété des esthétiques, s’ouvre à la musique de tous les continents et consacre une place importante à la création. Ses concerts, ses répétitions ouvertes au public et ses rencontres avec les créateurs sont des moments d’échange et de réflexion privilégiés. Founded in 1989 by pianist and conductor Lorraine Vaillancourt, the Nouvel Ensemble Moderne (NEM) is a chamber orchestra of 15 musicians giving convincing performances of comtemporary music and affording it the time and attention it deserves. Their repertoire reflects the range of current aesthetics, embraces the music of every continent and places special value on new works. Their concerts, open rehearsals and encounters with the creators of today’s music are unique opportunities for exchange and reflection. Le Nouvel Ensemble Moderne remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des arts de Montréal, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, la Faculté de musique de l’Université de Montréal et Espace musique de RadioCanada, pour leur soutien à la réalisation de cet événement. Forum 2004 tient à remercier spécialement les organismes et individus suivants : John Rea, Frans van Rossum, Luis de Pablo et Sandro Gorli, du jury international. Marie-Thérèse Lefebvre et Michel Longtin, professeurs, Isabelle Fleury, étudiante, responsables des stages universitaires. Tim Brady, Sean Ferguson, Jonathan Goldman, Hugues Leclair, Isabelle Panneton et Mario Paquet, animateurs. Le Conseil international de la musique de l’Unesco, les étudiants en direction d'orchestre Sabatino Vacca, Airat Ichmouratov et Cristian Germán Gort, le Cercle des étudiants compositeurs (Ceco) de l’Université de Montréal et tous les bénévoles et amis du NEM. L’équipe technique ainsi que tout le personnel de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.Toutes les personnes qui, à titre personnel, ont aidé à faire connaître Forum 2004. Merci également aux membres du conseil d’administration du NEM et à tous les hôtes qui rendent possible l’accueil des participants à cet événement, ainsi qu’aux écoles participantes. Votre appui généreux renouvelle constamment la vitalité du NEM. 4 LORRAINE VAILLANCOURT, chef d’orchestre et directrice artistique 5 LIZA FRULLA, ministre du Patrimoine Canadien 6 LINE BEAUCHAMP, ministre de la Culture et des Communications 7 GÉRALD TREMBLAY, maire de Montréal 8 MARYVONNE KENDERGI, porte-parole officielle de Forum 2004 9 RÉJEAN POIRIER, doyen de la Faculté de musique de l’Université de Montréal 10 11 CHRISTIANE LEBLANC, directrice, Espace musique de Radio-Canada Horaire Programme 12 Concert du 10 novembre 13 Concert du 11 novembre 14 Concert gala du 13 novembre Candidats 16 ONDREJ ADAMEK JULIEN BILODEAU 20 GUILHERME CARVALHO 22 SAMPO HAAMÄKI 24 DEREK JOHNSON 26 LAURENT TORRES 28 YUN DU 30 Jury international 32 Une question aux compositeurs de Forum 2004 34 Animateurs 36 8e Forum international des jeunes compositeurs Du 13 au 26 mars 2006 Sommaire 18 3 Lorraine Vaillancourt MOT DE LA CHEF D’ORCHESTRE ET DIRECTRICE ARTISTIQUE Deux mois de travail intense auprès de la relève (compositeurs, interprètes) à travers les Rencontres de musique nouvelle du Domaine Forget, la session Voix Nouvelles de Royaumont (France), les classes de maître autour du Pierrot Lunaire au Conservatoire d’Allessandria (Italie) se concluent ici en beauté avec ce 7e Forum ou se coitoieront pendant un mois les 7 compositeurs choisis, les musiciens du NEM et son équipe, les étudiants et les professeurs de la Faculté de musique, et le public. C’est un rendez-vous avec le talent, l’intelligence, la passion, le savoir faire, l’imagination. Si la musique savante a difficilement « pignon sur rue » aujourd’hui, les jeunes compositeurs sont pourtant, partout sur la planète, nombreux et éloquents. Il faut leur donner la parole et sauvegarder les espaces qui leur sont consacrés. Direction artistique Ondrej Adamek, Julien Bilodeau, Guilhermo Carvalho, Yun Du, Derek Johnson, Sampo Haapamaki, Laurent Torres vous invitent à découvrir leur musique. 4 A two-month period of intensive work with the up-and-coming generation of composers and musicians, during the Rencontres de musique nouvelles at the Domaine Forget, the Voix Nouvelles semester in Royaumont (France), and the masterclasses on Pierrot Lunaire at the Allessandria Conservatory (Italy) is reaching its conclusion with this 7th Forum, where the 7 selected composers, the musicians and the team of the NEM, the students and teachers at the Music Faculty, and the audience will all be coming together for one month. This rendezvous is about talent, intelligence, passion, know-how, and imagination. Despite the fact that it is difficult for serious music to make itself noticed nowadays, all around the world we find numerous talkative young composers. We must let them have their say and preserve the tribunes devoted to them. Bon Forum ! Ondrej Adamek, Julien Bilodeau, Guilhermo Carvalho, Yun Du, Derek Johnson, Sampo Haapamaki, and Laurent Torres are inviting you to discover their music. Lorraine Vaillancourt Have a nice Forum! Directrice artistique du Nouvel Ensemble Moderne qu’elle a fondé en 1989, la pianiste et chef d’orchestre Lorraine Vaillancourt s’est produite régulièrement, depuis une trentaine d’années, avec divers ensembles d’ici et d’ailleurs. Elle a assuré la création d’un grand nombre d’œuvres tant au piano qu’au pupitre. Founder and artistic director of the Nouvel Ensemble Moderne since 1989, pianist and conductor Lorraine Vaillancourt has performed regularly over the past 30 years with various ensembles in Canada and abroad. She has been responsible for the premieres of many new works, both as a pianist and a conductor. Membre fondateur de la société de musique nouvelle Les Événements du Neuf (1978-1989), elle est professeure titulaire à la Faculté de musique de l’Université de Montréal où elle dirige l’Atelier de musique contemporaine depuis 1974. Lorraine Vaillancourt a également contribué à la fondation de CIRCUIT, revue nord-américaine de musique du XXe siècle. La qualité de son travail a maintes fois été soulignée, ici comme à l’étranger. Ainsi, sous sa direction, l’enregistrement de l’œuvre de Hugues Dufourt, Erewhon, avec le prestigieux ensemble alsacien, Les Percussions de Strasbourg, s’est mérité en 2000 la plus haute distinction accordée par l’industrie internationale du disque, le Grand Prix Charles-Cros (prix du Président de la République de France). Lorraine Vaillancourt siège au Conseil des arts et des lettres du Québec depuis 2001. A founding member of the new music society Les Évènements du Neuf (l978-1989), she has been conducting, since 1974, the Atelier de musique contemporaine at the Faculty of Music of the Université de Montréal where she is a professor with tenure. Lorraine Vaillancourt also participated in the founding of CIRCUIT (North America’s 20th century music publication). Member of the Royal Society of Canada, YWCA Woman of Distinction 2000 and Chairperson of the Board of the Conseil québécois de la musique from 1998 to 2001, Lorraine Vaillancourt currently sits on the Board of Directors of the Conseil des arts et des lettres du Québec. In 2000, the Erewhon recording of the French composer, Hugues Dufourt, with the renowned ensemble Les Percussions de Strasbourg under the direction of Lorraine Vaillancourt, was awarded the highest recognition of the international recording industry, the Grand Prix Charles-Cros (The Republic of France President’s award). Ministère du Patrimoine canadien J’aimerais saluer tous ceux et celles qui prennent part à la 7e édition du Forum international des jeunes compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne. Un monde sans musique serait un monde sans couleur et sans saveur. La musique nous fait voir le monde d’une multitude de façons. Elle nous enrichit et nous inspire. C’est grâce au travail des compositeurs et des interprètes si nous pouvons vivre en musique. Ce forum réunit les musiciens du Nouvel Ensemble Moderne et sept jeunes compositeurs du monde dans un processus d’exploration musicale unique en son genre. On ne saurait trouver meilleure façon de favoriser la création et la diffusion d’œuvres musicales canadiennes et étrangères. À titre de ministre du Patrimoine canadien, j’aimerais féliciter toutes les personnes qui rendent possible cette rencontre. Je remercie tous les artistes qui partagent avec nous les fruits de leur travail créateur. Bon Forum ! Greetings to all those participating in the 7th Forum international des jeunes compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne. A world without music would be a world without colour and flavour. Music makes us see the world in a variety of ways. It enriches and inspires us, and lets us experience the music thanks to the work of the composers and performers. This Forum brings together musicians from the Nouvel Ensemble Moderne, as well as seven young composers, to explore a unique musical process. What better way to create and broadcast Canadian and foreign musical works. As Minister of Canadian Heritage, I would like to congratulate everyone who made this gathering possible. Thank you to all the artists who share the fruits of their creative labours. Enjoy the Forum ! Canada Liza Frulla Ministre du Patrimoine Canadien Minister 5 Ministère de la Culture et des Communications La création musicale est affaire de rigueur et de passion. Elle passe par la fièvre du travail d’exploration et de répétition, avant d’atteindre sa plénitude lors de la prestation publique qui lui donne tout son sens. Le Forum international des jeunes compositeurs offre à des talents issus des quatre coins du monde l’occasion de faire naître leurs œuvres dans une ambiance d’échanges et d’ouverture. La musique et son rayonnement universel en sont les grands gagnants. J’en félicite chaleureusement le Nouvel Ensemble Moderne et sa fondatrice madame Lorraine Vaillancourt qui, depuis quinze ans, organise cet événement musical d’envergure. Je souhaite un agréable et fructueux séjour aux compositeurs invités. Je leur souhaite également le meilleur des succès lors des concerts qui couronnent ce mois consacré à la musique et aux différentes étapes qui mènent à son achèvement. Bon Forum à toutes et à tous ! Writing music takes hard work and passion. It starts with a love for exploration and practice, and culminates in the public performance that was the whole purpose all along. The International Forum for Young Composers offers young talents from around the world the opportunity to give life to their work in a friendly, open environment. Music and its universal popularity come out the winners. I warmly congratulate the Nouvel Ensemble Moderne and its founder Ms Lorraine Vaillancourt, who has been organizing this leading musical event for fifteen years. I wish all the composers an enjoyable, productive stay. I also wish them the best of success in the concerts that will crown this month of music, and in all the steps that go into them. Enjoy the Forum! Québec Line Beauchamp Ministre de la Culture et des Communications Minister of Culture and Communications 6 Montréal Les jeunes sont plein de talents. Il est de notre responsabilité de leur offrir les moyens de nous les faire connaître. C’est pourquoi je suis heureux de souhaiter la bienvenue à Montréal à tous ceux et celles qui viennent participer à la 7e édition du Forum international des jeunes compositeurs 2004. Comme le démontre éloquemment les initiateurs de cet événement, Montréal est une métropole culturelle qui valorise la créativité. Je profite de l’occasion pour remercier le Nouvel Ensemble Moderne, sous la direction de Lorraine Vaillancourt, ainsi que ses partenaires, la Faculté de musique de l’Université de Montréal, la Société RadioCanada et le Conseil international de la musique de l’UNESCO, de mettre en commun leurs ressources pour nous offrir la possibilité d’explorer de nouveaux territoires musicaux. La Ville de Montréal, par l’entremise de son Conseil des arts, est heureuse de soutenir leur travail. Nos meilleurs vœux de succès accompagnent les jeunes compositeurs. Young people are full of talent. It is our responsibility to offer them a channel through which to express that talent. This is why I am happy to welcome to Montréal all those who are taking part in the 7th edition of the 2004 International Young Composers Forum. As the organizers of this event have so eloquently shown, Montréal is a cultural centre that puts great value on creativity. I also wish to take this opportunity to thank the Nouvel Ensemble Moderne, under the direction of Lorraine Vaillancourt, as well as its partners, the music faculty of the Université de Montréal, Radio-Canada, and the UNESCO International Music Council, for having pooled their resources to offer us this opportunity to explore new musical territories. The City of Montréal, through its Arts Council, is happy to support their work. Our best wishes for success go with these young composers. Montréal Gérald Tremblay Le maire / Mayor 7 Maryvonne Kendergi, porte-parole de Forum 2004 J’ai à nouveau la joie et la fierté d’être associée à « la belle aventure » qu’est le Forum international des jeunes compositeurs. Je voudrais noter une fois de plus ce qui me paraît toujours aussi actuel : cette belle aventure va se vivre ici, au Canada, lieu singulier d’Amérique du Nord; au Québec, lieu de recherche et en recherche; à Montréal, deuxième ville francophone du monde, où la langue de travail est le français. Mais on sait y être courtois et polyglotte. Montréal est heureuse d’accueillir encore cette fois des compositeurs de trois continents : les Amériques, l’Asie, et l’Europe. À ces rencontres s’ajoutent des activités de tous genres, dont les « causeries autour d’un repas » à partager entre compositeurs, interprètes et public de formations et de générations différentes, mais tous animés par la même curiosité attentive à « l’autre ». Quatre semaines pleines de découvertes auxquelles je « nous » convie chaleureusement. Me faisant l’interprète de celles et ceux qui se joindront à nous, sur les lieux ou par la voie des médias, je dis MERCI à Lorraine Vaillancourt, chef inégalable, animatrice infatigable, et à sa généreuse équipe / dans les sons et l’administration / du Nouvel Ensemble Moderne. « Bon vent dans les voiles sonores de Forum 2004 ». Porte-parole Maryvonne Kendergi Porte-parole officielle de Forum 2004 Professeure émérite de l’Université de Montréal, d.h.c. en musique de l’université McGill, Membre de la Société royale du Canada 8 As Forum’s “grandmother”, I can only reafirm my pride and joy in being a part of the marvellous adventure that is the International Forum for Young Composers. And, as I did before, allow me to point out that it seems more fitting than ever that this adventure is happening in this unique place in North America; in Quebec, a place of research and of searching; in Montreal, the world’s second largest French-speaking city, where the language of works is French, but where we know how to be courteous and multilingual as well. Montreal is pleased to welcome composers from North and South America, Asia, Australia and Europe. Along these meetings, there are activities of all kinds, including lunch-time get-togethers where we can share our thoughts and experiences with composers, performers and audiences of different backgrounds and generations, all motivated by the same curiosity for what the other has to say. Four weeks full of discovery lie ahead, and we are all cordially invited to participate. On behalf of those who will be joining us, both on side and through the media, I would like to THANK Lorraine Vaillancourt, an incomparable conductor and tireless champion of new music, and the Nouvel Ensemble Moderne’s generous musical and administrative teams. I would like to wish “smooth musical sailing” to Forum 2004. Faculté de musique de l’Université de Montréal C’est aussi une occasion pour les étudiants de notre faculté de s’immerger dans le processus de création de diverses façons. En effet, Forum 2004 comporte un volet pédagogique important. Des travaux de recherche avec crédits seront encadrés par les professeurs Lorraine Vaillancourt (pour les interprètes), Michel Longtin (pour les compositeurs) et Marie-Thérèse Lefebvre (pour les musicologues). De plus, le professeur Robert Leroux a pris une nouvelle initiative cette année en invitant certains compositeurs à son cours Musique et musiciens actuels. Notre faculté est fière d’être associée à cet événement de grande envergure sur la scène montréalaise musicale. Tous ceux qui s’intéressent à la création pourront profiter des nombreuses activités qui rempliront les prochaines semaines. Le foisonnement des idées, les échanges, les entrevues, les analyses et les travaux d’interprétation nourriront chez tous les participants une véritable conscience du geste de création. La Faculté de musique de l’Université de Montréal rend hommage au Nouvel Ensemble Moderne, ensemble en résidence, pour sa contribution à l’avancement de la connaissance et de la reconnaissance de l’acte de création en milieu universitaire. Réjean Poirier Doyen / Dean The Faculté de musique de l’Université de Montréal is delighted to welcome another edition of the Nouvel Ensemble Moderne’s International Forum for Young Composers. For one month, seven composers, from as many countries, will have the opportunity to create, discuss and debate ideas with performers and colleagues, as well as share their experience with the community. All works completed during the event will be performed in public. It is a great experience for these young creators. It is also an opportunity for the students of our faculty to immerse themselves in the creative process through various ways. Indeed, Forum 2004 includes a significant educational program that allows students to conduct research work for credit. These projects are overseen by professors Lorraine Vaillancourt (for performers), Michel Longtin (for composers) and Marie-Thérèse Lefebvre (for musicologists). Also, a new initiative by Professor Robert Leroux will allow some composers this year to take part in his Musique et musiciens actuels course. Our faculty is proud to be associated with this event of great calibre on the Montreal music scene. Anyone interested in the creative process will benefit from the numerous activities planned for the coming weeks. The profusion of ideas, discussions, interviews, analysis and performances will ignite in every participant a better comprehension of the creative act. The Faculté de musique de l’Université de Montréal pays tribute to the Nouvel Ensemble Moderne, Ensemble in Residence, for its contribution to the advancement of knowledge and recognition of the creative act in a university environment. Université de Montréal La Faculté de musique de l’Université de Montréal se réjouit d’accueillir une nouvelle édition du Forum international des jeunes compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne. Sept compositeurs, venus d’autant de pays, pourront, pendant un mois, créer, échanger avec les interprètes, débattre avec des collègues et partager leur expérience avec la communauté. Toutes les œuvres achevées durant ce stage seront jouées en concert. Il s’agit d’une expérience formidable pour ces jeunes créateurs. 9 Forum 2004 : 7e année de partenariat Un mois de création et d’effervescence musicale, un mois qui réunit sept artistes et sept pays, un mois pour échanger et pour créer… La radio de Radio-Canada est très fière de participer au 7e Forum international des jeunes compositeurs, en collaboration avec la Faculté de musique de l’Université de Montréal et le Conseil international de la musique (UNESCO), parrain de l’événement. Depuis le début des Forums, en 1991, la radio publique a commandé et diffusé sur ses ondes nombre d’œuvres importantes du patrimoine musical contemporain. Au moment où la radio de Radio-Canada crée une nouvelle radio, Espace musique, cette collaboration essentielle se poursuit pour alimenter ses ondes en œuvres et en productions uniques. Cette année, les concerts de Forum 2004 seront diffusés à notre antenne et offerts aux 72 pays membres de la prestigieuse Union Européenne de Radio-Télévision dans le cadre de l’événement « Montréal, cité de la musique 2004 ». Une vitrine exceptionnelle pour les artistes de Forum! Espace musique est fière de faire connaître à un large public le riche milieu musical d’ici et d’ailleurs ainsi que les grands événements musicaux internationaux. La radio publique remplit ainsi une mission fidèle à ses valeurs : proximité, présence accrue dans différents milieux, diffusion de talents. Radio-Canada Je souhaite un excellent Forum à tous les participants et vous donne rendez-vous à l’antenne d’Espace musique. 10 Christiane LeBlanc Directrice / director Espace musique Radio de Radio-Canada Forum 2004: Seven Years of Partnership A month of musical creativity and excitement, a month bringing together seven artists from seven countries, a month to exchange ideas and create . . . Radio de Radio-Canada is proud to be part of the 7th International Forum for Young Composers, in partnership with the Université de Montréal Faculty of Music and the International Music Council (UNESCO), the event’s sponsor. Since the first Forum in 1991, public radio has commissioned and broadcast a number of important works forming part of our modern musical heritage. Arriving just as Radio de Radio-Canada is creating a new music network, Espace musique, this essential partnership will provide a host of unique works and productions for its airwaves. This year, Forum 2004 concerts will be broadcast on our network and made available to the 72 member countries of the prestigious European Broadcasting Union as part of the “Montréal, cité de la musique 2004” event. It will be an outstanding showcase for Forum artists! Espace musique is proud to acquaint a wide audience with the vibrant musical scene at home and abroad, as well as major international music events. In doing so, public radio fulfills a mission in keeping with its values: proximity, greater presence in diverse milieus, and talent exposure. I wish all participants an excellent Forum and invite you to tune in to Espace musique. Candidats Guilherme Carvalho BRÉSIL / Julien Bilodeau CANADA / Yun Du CHINE / Derek Johnson ÉTATS-UNIS Sampo Haapamäki FINLANDE / Laurent Torres FRANCE / Ondrej Adamek RÉPUBLIQUE TCHÈQUE Mardi 2/11 09 h 00 - 12 h 00 12 h 00 - 13 h 30 13 h 30 - 16 h 30 17 h 00 - 18 h 30 Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE I Causerie - Autour d’un repas : ÉTATS-UNIS II Répétition publique : FRANCE I Mini-forum d’analyse : BRÉSIL IV Répétition publique : BRÉSIL et CHINE I Causerie - Autour d’un repas : BRÉSIL II Répétition publique : CHINE I Mini-forum d’analyse : ÉTATS-UNIS IV Mercredi 20/10 09 h 30 - 12 h 30 12 h 30 - 14 h 00 14 h 00 - 17 h 00 17 h 00 - 18 h 30 Répétition publique : FINLANDE I Causerie - Autour d’un repas : FINLANDE II Répétition publique : BRÉSIL I Mini-forum d’analyse : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE IV Mercredi 3/11 09 h 30 - 12 h 30 12 h 30 - 14 h 00 14 h 00 - 17 h 00 17 h 00 - 18 h 30 Jeudi 21/10 09 h 30 - 12 h 30 12 h 30 - 14 h 00 14 h 00 - 17 h 00 17 h 00 - 18 h 30 Répétition publique : CANADA III Causerie - Autour d’un repas : CANADA III Répétition publique : FRANCE III Mini-forum d’analyse : CHINE IV Jeudi 4/11 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : ÉTATS-UNIS et RÉPUBLIQUE TCHÈQUE III 14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : FINLANDE III Vendredi 22/10 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : BRÉSIL III 14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : ÉTATS-UNIS III Vendredi 5/11 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : CANADA I 14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : CANADA et FINLANDE I Mardi 26/10 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : FRANCE I 13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique : CHINE I Lundi 8/11 09 h 30 - 12 h 30 12 h 30 - 14 h 00 14 h 00 - 17 h 00 17 h 00 - 18 h 30 Mercredi 27/10 09 h 30 - 12 h 30 12 h 30 - 14 h 00 14 h 00 - 17 h 00 17 h 00 - 18 h 30 Répétition publique : CANADA I Causerie - Autour d’un repas : FRANCE II Répétition publique : BRÉSIL I Mini-forum d’analyse : CANADA IV Jeudi 28/10 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE III 12 h 30 - 14 h 00 Causerie - Autour d’un repas : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE II 14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : FINLANDE III 17 h 00 - 18 h 30 Mini-forum d’analyse : FINLANDE IV Vendredi 29/10 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : ÉTATS-UNIS I 14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : ÉTATS-UNIS I Répétition publique : CHINE et BRÉSIL III Causerie - Autour d’un repas : CHINE II Répétition publique : FRANCE III Mini-forum d’analyse : FRANCE IV Mardi 9/11 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique FINLANDE et CANADA I 13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique RÉPUBLIQUE TCHÈQUE et ÉTATS-UNISI Mercredi 10/11 14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I 18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Portrait II 20 h 00 - 22 h 00 Concert I Jeudi 11/11 14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I 18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Portrait II 20 h 00 - 22 h 00 Concert I Samedi 13/11 14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I 18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Table ronde II 20 h 00 - 22 h 00 Grand Concert Gala I Légende des salles I II III IV - salle Claude-Champagne foyer de la salle Claude-Champagne B-484 B-421 Horaire Mardi 19/10 09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : CHINE I 13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE I 17 h 00 Cocktail d’ouverture : II 11 Mercredi 10 novembre / Wednesday, november 10 18 h / 6 p.m. Portrait John Rea rencontre Sandro Gorli / John Rea meets Sandro Gorli 20 h / 8 p.m. Premier concert de Forum 2004 / Forum 2004 first concert Nouvel Ensemble Moderne Sous la direction de Lorraine Vaillancourt / Lorraine Vaillancourt, conductor Claire-Mélanie Sinnhuber [FRANCE-SUISSE] Hiss (2004) Julien Bilodeau À coups (2004) [CANADA] Concert 1 - 10 novembre ENTRACTE 12 Derek Johnson [ÉTATS-UNIS] Frozen Light (2004) Guilherme Carvalho Topologie faible (2004) [BRÉSIL] Œuvre « HORS FORUM » Claire-Mélanie Sinnhuber [FRANCE-SUISSE, 1973[ Étudie la composition avec Sergio Ortega, Allain Gaussin et Ivan Fedele avant d’entrer en 2001 au Conservatoire National Supérieur de Paris où elle étudie avec Frédéric Durieux, Luis Naon, Yann Geslin et Tom Mays, s’initie à l’acoustique, à l’orchestration et obtient un 1er prix d’analyse en juin 2003. Elle a été jouée au festival Musica à Strasbourg (petite, 2001), l’ensemble Aleph a créé a...h dans plusieurs villes d’Europe (20022003), elle a écrit pour le théâtre, la danse et le documentaire. Elle a travaillé à Acanthes avec l’ensemble Accroche note (je ne, 2002), a écrit pour l’académie d’été 2003 du quatuor Habanera (eau forte pour douze saxophones). Collaboration avec la classe de flûte traversière de Patrice Bocquillon de l’ENM de Ville d’Avray pour le prix de juin 2004, où a été joué ajour pour flûte et électronique en temps réel; la pièce sera reprise en 2005 en concert par Patrice Bocquillon (ensemble FA). Elle est boursière de la SACEM en 2002, 2003 et de la fondation Meyer en 2004 et elle a été retenue pour suivre le cursus annuel de composition de l’Ircam (2004-2005). Hiss (2004) pour quatuor à cordes Hiss : chuinte, glisse et siffle le whistle s’ébouriffe Claire-Mélanie Sinnhuber Julien Bilodeau Derek Johnson Guilherme Carvalho La résine sur le crin accroche le métal et le boyau, puis glisse dans l’échancrure de l’éclisse, ... et se plisse. Corde sèche, corde libre, essaim, filament, vent. Claire-Mélanie Sinnhuber NOTE : Œuvre créée lors de la session Voix Nouvelles à Royaumont, le 2 octobre dernier. Les concerts de Forum 2004 sont enregistrés par Espace musique, la nouvelle radio musicale de Radio-Canada (100,7 FM à Montréal), et seront diffusés dans le cadre de l'événement « Montréal, cité de la musique 2004 » le dimanche 28 novembre à 22 h sur les ondes d'Espace musique ainsi qu'auprès des 72 pays membres de la prestigieuse Union Européenne de Radio-Télévision. RÉALISATION DE L'ENREGISTREMENT Laurent Major RÉALISATION-COORDINATION Odile Magnan DIRECTION D'ESPACE MUSIQUE Christiane LeBlanc Jeudi 11 novembre / Thursday, november 11 18 h / 6 p.m. Portrait Frans van Rossum rencontre Luis de Pablo / Frans van Rossum meets Luis de Pablo 20 h / 8 p.m. Second concert de Forum 2004 / Forum 2004 second concert Nouvel Ensemble Moderne Sous la direction de Lorraine Vaillancourt / Lorraine Vaillancourt, conductor Sampo Haapamäki Fresh (2004) [FINLANDE] Yun Du [CHINE] Impeccable Quake (2004) ENTRACTE [RÉPUBLIQUE TCHÈQUE] Sinuous Words (2004) Laurent Torres [FRANCE] Duo concertante (2004) Sampo Haapamäki Yun Du Ondrej Adamek Laurent Torres Les concerts de Forum 2004 sont enregistrés par Espace musique, la nouvelle radio musicale de Radio-Canada (100,7 FM à Montréal), et seront diffusés dans le cadre de l'événement « Montréal, cité de la musique 2004 » le dimanche 28 novembre à 22 h sur les ondes d'Espace musique ainsi qu'auprès des 72 pays membres de la prestigieuse Union Européenne de Radio-Télévision. RÉALISATION DE L'ENREGISTREMENT Laurent Major RÉALISATION-COORDINATION Odile Magnan DIRECTION D'ESPACE MUSIQUE Christiane LeBlanc Concert 2 - 11 novembre Ondrej Adamek 13 Samedi 13 novembre / Saturday november 13 18 h / 6 p.m. Table ronde / Panel discussion INVITÉS / GUESTS Frans van Rossum, John Rea, Luis de Pablo, Sandro Gorli ANIMATION Mario Paquet Concert 3 - 13 novembre 20 h / 8 p.m. Concert gala Forum 2004 / Gala concert Nouvel Ensemble Moderne Sous la direction de Lorraine Vaillancourt / Lorraine Vaillancourt, conductor Oeuvres sélectionnées par le jury international et choix du public / Works selected by international jury and public’s favourite 14 Concert Gala Ondrej Adamek [RÉPUBLIQUE TCHÈQUE / CZECH REPUBLIC, 1979] Ondrej Adamek Ondrej Adamek, né à Prague, étudie d’abord la composition au Conservatoire de sa ville natale, puis à l’Académie de musique de cette même ville. Depuis 2000, il travaille au Conservatoire de Paris, où il étudie la composition, la musique électroacoustique, l’orchestration, l’improvisation, les musiques indienne et iranienne. De juin à août 2000 et en janvier 2001, il est boursier du centre Acanthes et effectue trois stages à l’IRCAM. En avril 2002, il obtient une bourse de l’UNESCO pour une résidence avec la compagnie de danse contemporaine Gaara à Nairobi. Il obtient également le prix IMEB - Bourges 2003 et le prix Métamorphoses (Musique et RechercheBelgique 2002), ainsi que le prix de la radio hongroise en 2004. Il compose des pièces instrumentales aussi bien qu’électroacoustiques, et travaille avec la danse et le théâtre contemporain. 16 Ondrej Adamek first studied composition at the Prague Conservatory and later at the Prague Academy of Music. Since 2000, he is working at the Paris Conservatory, where he studies composition, electroacoustic music, orchestration, improvisation, Indian music and Iranian music. He received three grants from the Acanthes Centre for three courses at the IRCAM, in June and August 2000 and in January 2001. In April 2002 he received a UNESCO grant for a residency at the Gaara Contemporary Dance Company in Nairobi. He received the IMEB Award (Bourges, 2003), the Métamorphoses Award (Musique et Recherche, Belgium, 2002) and the Hungarian Radio Award (2004). He writes instrumental and electroacoustic pieces, and collaborates in the fields of contemporary dance and theatre. [RÉPUBLIQUE TCHÈQUE / CZECH REPUBLIC, 1979] Sinuous Words L’obscurité envahie par la lumière, la voix interne perturbée par un cri, l’hésitation écrasée par le perpétuel, la respiration coupée par des souffles. J’ai travaillé avec un enregistrement d’un vieillard de la Nouvelle Calédonie bercant un bébé. J’ai transcrit également une prière tchèque. Ondrej Adamek Obscurity invaded by light, The inner voice perturbed by a scream, Hesitation crushed by the Perpetual, Breathing interrupted by breaths. I have worked with the recording of an old man from New Caledonia rocking a baby to sleep. I have also transcribed a Czech prayer. Sinuous Sinuous Words Words 17 Julien Bilodeau [QUÉBEC, 1974] Le compositeur Julien Bilodeau commence très jeune son apprentissage musical (piano et guitare) pour ensuite se diriger vers la composition instrumentale et audionumérique, l’analyse musicale et la philosophie. Il a terminé ses études supérieures au Conservatoire de Musique de Montréal en mai 2003, cumulant deux prix avec grandes distinctions à l’unanimité dans les classes de composition et d’analyse musicale de Serge Provost. Julien Bilodeau Il a participé à différents stages de musiques nouvelles tels que celui du Domaine Forget (Canada), Voix nouvelles de la Fondation Royaumont (France), le stage informatique de l’IRCAM, le cursus en informatique musicale et composition du Centre de Création Musicale Iannis Xenakis (CCMIX) et le Stockhausen-Courses Kürten (Allemagne). Dans le cadre de ce dernier stage, Julien Bilodeau a eu l’occasion de travailler auprès des compositeurs Pascal Dusapin, Luca Franscesconi, Brian Ferneyhough, Johannes Schöllorn, Fausto Romitelli, Martin Matalon et Karlheinz Stockhausen, celui-ci lui ayant donné accès à ses archives pour compléter l’analyse intégrale de l’œuvre Inori. 18 La musique de Julien Bilodeau a été interprétée par plusieurs ensembles : L’erreur de type 27 (Québec), l’ensemble Scalène (Montréal), l’Hexacorde (Montréal), le Nouvel Ensemble Moderne (Montréal), l’orchestre du Conservatoire de musique de Montréal (direction : Louis Lavigueur), l’ensemble S:i.c. (France), la Pluma de Hu (France) et l’orchestre de la Francophonie Canadienne (direction : Jean-Philippe Tremblay). L’ensemble parisien l’tinéraire lui a fait la commande d’une œuvre pour ensemble et dispositif électronique qui sera créée à l’abbaye de Royaumont en septembre 2005. Julien Bilodeau a en outre été boursier du Conseil des arts du Canada, de la Fondation Vin-art, de la fondation Wilfrid-Pelletier et du Fond québécois pour la recherche sur la société et la culture (fqrsc). Il a participé au colloque « Les espaces de la voix » organisé par le CRILQ, et il a donné des conférences à l’Université Laval et au CCMIX. C’est en ces lieux qu’il effectuera une résidence en tant que compositeur et conférencier à l’hiver 2005. Composer Julien Bilodeau was born in Quebec City in 1974. He took his first piano lessons at the age of 6, then moved on to the guitar before turning to (instrumental and digital) composition, music analysis and philosophy. He completed his post-graduate studies at the Conservatoire de Musique de Montréal in May of 2003, earning himself two unanimous prizes with great honors in Serge Provost’s composition and music analysis classes. Bilodeau has taken a number of training courses in new music, including at the Domaine Forget (Canada), Voix nouvelles de Royaumont (France), the IRCAM’s computer course, the courses in computer music and composition of the Center for the Creation of Music Iannis Xenakis (CCMIX) and the Stockhausen Courses in Kürten (Germany). He had the opportunity to work with composers Pascal Dusapin, Luca Franscesconi, Brian Ferneyhought, Johannes Schöllorn, Fausto Romitelli, Martin Matalon and Karlheinz Stockhausen. The latter granted him access to his archives in order to complete a thorough analysis of the work Inori (available at the library of the Conservatoire de Musique de Montréal). Several ensembles have performed the music of Julien Bilodeau: L’erreur de type 27 (Québec), the Scalène Ensemble (Montréal), L’Hexacorde (Montréal), the Nouvel Ensemble Moderne (Montréal), the Conservatoire de musique de Montréal Orchestra (conductor: Louis Lavigueur), the S:i.c. Ensemble (France), La Pluma de Hu (France) and the Francophonie Canadienne Orchestra (conductor: Jean-Philippe Tremblay). Upcoming is a work for ensemble and electronic device commissioned by the Parisian ensemble L’Itinéraire, to be premiered at the Royaumont abbey in September of 2005. [QUÉBEC 1974] Julien Bilodeau received grants from the Canada Council for the Arts, the Vin-art Foundation, the Wilfrid Pelletier Foundation and the Fond québécois pour la recherche sur la société et la culture (fqrsc), among others. He took part to the symposium "Les espaces de la voix" hosted by the CRILQ and has lectured at the Université Laval and the CCMIX. He will be in residency at the latter, as a composer and lecturer, in the winter of 2005. À coups La deuxième rencontre, avec un deuxième compositeur, Raphaël Cendo, s’est naturellement transformée en amitié. Nés à la même époque, les deux musiciens échangent et partagent la même affection pour Romitelli et ils se rejoignent dans leurs idées sur la nouvelle musique : « libérons-nous ! ». Ces deux nouveaux visages apparus dans la vie de Julien ont fait émerger « l’atmosphère des À coups ». Le compositeur plonge en lui-même et tente à son tour de faire acte de sincérité, à l’abri des diktats et des étiquettes. Maintenant, pourquoi ne pas essayer de faire sa connaissance et d’y trouver, peut-être, son côté rock ? À coups nous propose une expérience « presque analogue à celle d’une montagne russe imaginaire très rapide, furieuse, vers la gauche, brusquement à droite, très sonore, jonchée d’à coups… ». Geneviève Desrape et Lina Beaulieu À coups is the result of two encounters, two sister sources of inspiration. In September of 2003, at the Royaumont Abbey, France, Julien met the composer Fausto Romitelli (1963-2004). He finds the Italian artist carried away by a kind of simplicity and selfhonesty verging on some kind of purity of the being. “I was touched by Romitelli’s uncommon sincerity.” After attending the premiere of his videopera An index of metal, Julien was able to grasp the extent of the fusion existing between the man and his music. The second encounter also involved a composer, Raphaël Cendo, and evolved naturally into a friendship. Contemporaries, the two musicians share a similar affection for Romitelli and certain ideas about new music: “Let’s free ourselves!” These two new faces entering Julien’s life gave birth to “the atmosphere found in À coups.” The composer dives into his inner self and attempts a similar act of sincerity, away from any diktat or label. Now, why not try to get to know him and, maybe, find his “rock” side? The experience offered by À coups “is almost akin to a very fast, furious imaginary roller coaster ride – to the left, sharp turn to the right, filled with sounds and full of jolts...” À coups À coups À coups est née de deux rencontres, de deux inspirations qui se sont avérées sœurs. En septembre 2003, à l’Abbaye de Royaumont en France, Julien fait la connaissance de Fausto Romitelli, compositeur. L’artiste italien est porté par une simplicité et une honnêteté envers lui-même qui confine à une sorte de pureté de l’être. « J’ai été touché par la sincérité rare de Romitelli ». Lorsqu’il assistera à la création de son vidéopéra An index of metal, Julien prendra la mesure de la fusion existant entre l’homme et sa musique. 19 Guilherme Carvalho [BRÉSIL / BRASIL, 1974] Guilherme Carvalho est violoncelliste et compositeur. Il réalise ses études instrumentales à l’Ecole de Musique de Brasília (EMB), sous la direction de Ataíde de Mattos. Dans cet établissement, il participe à plusieurs formations de musique de chambre et fonde, en 1998, le Quatuor Antunes, dédié au répertoire brésilien du XXe siècle pour quatuor à cordes. Ses études de composition débutent à Brasília avec Jorge Antunes, et il est depuis 2000 étudiant à l’Université de Paris VIII —sous la direction de Horacio Vaggione—, où il prépare son doctorat sur les « représentations musicales d’idées mathématiques ». Cette recherche, qui intègre dans son parcours musical sa formation préalable comme mathématicien, lui valut d’être le lauréat de la bourse Aguirre-Basualdo, de la Chancellerie des Universités de Paris, en 2002. Depuis 2003, il est membre du groupe PRISMA de recherche internationale en musique. Guilherme Carvalho [BRÉSIL / BRASIL 1974] 20 Il reçoit en 2001 une commande de l’association Densité 93, pour laquelle il compose Open path-connected sets. Il est lauréat du Prix International de Composition de l’ILAMS, en 2002, avec Teorema de Gelfond-Schneider, et du premier Prix de Composition Cláudio Santoro, en 2003, avec la pièce cos(t)+i.sen(t). En 2004, il compose au Centro Tempo Reale, à Florence, la pièce oãi-va. Il est également récipiendaire du Prix Rodolfo Halffter de composition au Mexique, avec la pièce orchestrale _=0 (h-barra igual a zero). Il joue du violoncelle au sein de La Pluma de Hu Ensemble, groupe dédié à la création et à la recherche instrumentales. Cellist and composer, Guilherme Carvalho was born in 1974. He studied at the Music School of Brasília (Escola Música de Brasília, or EMB), under Ataíde de Mattos. While at this institution, he took part to several chamber music groups and, in 1998, founded the Antunes Quartet, devoted to the string quartet repertoire of 20th-century Brazil. He began to studied composition in Brasília with Jorge Antunes. Since 2000, he pursues his studies with Horacio Vaggione at the University of Paris VIII, where he works on his Ph.D. on “ Musical Representations of Mathematical Ideas ”. This research integrating his musical activities with his background as a mathematician earned him an Aguirre-Basualdo fellowship from the Chancellerie des Universités de Paris in 2002. Since 2003, he is a member of the international music research group PRISMA. In 2001, he received a commission from the association Densité 93, for which he wrote Open path-connected sets. He won the International Composition Prize of the ILAMS in 2002 with Teorema de GelfondSchneider and the first Cláudio Santoro Composition Prize in 2003 with cos(t)+i.sen(t). In 2004, he wrote the piece oãi-va at the Centro Tempo Reale, in Florence. He also won the Rodolfo Halffter Composition Prize in Mexico, with the orchestral piece _=0 (h-barra igual a zero). He is pursuing his career as a cellist in the La Pluma de Hu Ensemble, a group devoted to premiering new works and instrumental research. Topologie faible Guilherme Carvalho I chose the title of this piece [which translates to “Weak Topology” (translator’s note)] for the associations it can provoke in a mathematician’s mind, but first and foremost for the associations it will conjure up in the minds of those who will not make the direct relation to mathematics. Indeed, “weak topology” is a well-defined expression in functional analysis, but surely little known beyond that field. Nevertheless, the word “topology” seems relatively easy to fit in a semantic field that looks familiar to us, since its etymology holds no mystery (topos-logos). Serving as a backdrop for the unfolding of the piece is a confusion between hints of definitions and the idea of a specific family of open sets which make specific functions continuous (the “true” definition of weak topology). So, for me, the piece is about continuity, weakenings, directionality and objects guessed rather than clearly seen. Locally, almost every musical material or object is presented several times, with more or less variations, at more or less regular intervals: the exhaustion of one gesture can draw attention on it and hide the unfolding of a new harmony; a complex surface rhythmic or harmonic feature can hint at a more “familiar” universe; an evolution can make itself tangible in order to clarify the direction taken by the musical discourse. Globally, the management of musical time becomes the main concern of the work. Each of the five sections is structured with temporal integration in mind: a synthesis in a logical (nonchronological) time of the musical information garnered throughout the piece up to that point. It is a way to take the listener by the hand at some points, to rekindle the attention (and the tension) and lead the progress of the piece to the next stage. Topologie faible Topologie faible Le titre de cette pièce a été choisi pour les associations qu’il peut provoquer chez un mathématicien mais aussi, et surtout, pour celles qu’il suscitera chez ceux qui ne feront pas de lien direct entre lui et les mathématiques. En effet, « topologie faible » est une expression bien définie en analyse fonctionnelle, mais certainement peu connue en dehors de ce domaine. Néanmoins, le mot topologie semble s’insérer assez facilement dans un champ sémantique qui peut nous paraître familier, son étymologie même ne recèle aucun mystère (topos-logos). C’est un enchevêtrement entre des soupçons de définitions et l’idée d’une famille particulière d’ensembles ouverts qui rend continues certaines fonctions particulières (la « vraie » définition de topologie faible) qui sert de fond au déroulement de cette œuvre. Il y a ainsi été question, pour moi, de continuité, d’affaiblissements, de « directionnalité » et d’objets plus soupçonnés que vus clairement. Les matériaux et objets musicaux sont presque tous présentés plusieurs fois, plus ou moins variés, à des intervalles plus ou moins réguliers pour chacun : l’épuisement d’un geste peut attirer sur lui l’attention et masquer le déploiement d’une nouvelle harmonie ; une complexité rythmique ou harmonique de surface peut laisser deviner un monde plus « familier » ; une évolution peut se faire sentir pour rendre plus claire la direction que prend le discours musical. Globalement, c’est la gestion du temps musical qui devient la préoccupation principale de l’œuvre. Chacune des cinq sections est construite en visant une intégration temporelle : une synthèse dans un temps logique (non-chronométrique) des informations musicales accumulées jusque-là au long de la pièce. C’est une façon de prendre l’auditeur par la main à certains moments, pour renouveler l’attention (et la tension) et mener le déroulement de l’œuvre à une étape suivante. 21 Sampo Haapamäki [FINLANDE / FINLAND, 1979] Sampo Haapamäki poursuit des études en composition à l’Académie Sibelius d’Helsinki depuis 1998, d’abord avec Tapio Nevanlinna (1998-2002), puis avec Veli-Matti Puumala (2002 à aujourd’hui). Il a suivi les classes de maître de Magnus Lindberg, Luca Francesconi, Nöel Lee, Jouni Kaipainen et Esa-Pekka Salonen. Sampo Haapamäki En 2003, il a été finaliste au Concours de composition Reine Elisabeth à Bruxelles et s’est mérité le second prix au concours de composition de l’Association of Baltic Academies of Music (ABAM). Sa pièce Signature, pour orchestre de chambre, fait partie de la sélection du prix Gaudeamus 2004. 22 Haapamäki est également actif comme pianiste; il interprète surtout ses propres œuvres. Depuis 2000, il est membre actif de la Ears Open Society et, depuis 2001, membre de la Society of Finnish Composers. Ses œuvres ont été interprétées, entre autres, par l’Ensemble NYYD (chef d’orch. : Olari Elts), l’Ensemble Nordlys, John-Edward Kelly, Bob Versteegh, Susanne et Veli Kujala, le California Wind Orchestra (chef d’orch. : Les Lehr), OlliPekka Tuomisalo, Risto-Matti Marin, Hanna Kinnunen, Sampo Haapamäki, Mikko Kauppinen, l’UMO Jazz Orchestra (chef d’orch. : Kirmo Lintinen), Miika Jämsä, l’Academic Wind Band de l’Université d’Helsinki (chef d’orch. : Janne Ikonen), l’Ensemble de musique contemporaine de Moscou. Les œuvres de Sampo Haapamäki ont été présentées dans les festivals suivants : Klangspuren 2003 (Autriche), Time of Music 2003 (Finlande), Novelum 2003 (France), Ung Nordisk Musik 2001 (Danemark), 2002 (Islande) et 2003 (Norvège), EUROPAMUSICALE 2004 (Allemagne), Musica Nova 2003 et 2004 (Finlande). Parmi ses œuvres en travail, on trouve une nouvelle pièce pour le +Ensemble et une autre pour l’Ensemble Linea. Sampo Haapamäki has studied composition at the Sibelius Academy in Helsinki from 1998 onwards, under the direction of Tapio Nevanlinna (1998-2002) and Veli-Matti Puumala (2002-). He has taken masterclasses with Magnus Lindberg, Luca Francesconi, Nöel Lee, Jouni Kaipainen and Esa-Pekka Salonen. He was finalist at the Queen Elisabeth Competition for Composition in Brussels (2003) and was awarded Second Prize at the Competition for Composers organized by the Association of Baltic Academies of Music (ABAM, 2003). His work Signature for chamber orchestra was selected for the Gaudeamus Prize 2004. Haapamäki is also active as a pianist, mostly performing his own works. He has been an active member of the Ears Open Society since 2000 and a member of the Society of Finnish Composers since 2001. Works by Sampo Haapamäki have been performed at following selected festivals: Klangspuren 2003 (Austria), Time of Music 2003 (Finland), Novelum 2003 (France), Ung Nordisk Musik 2001 (Denmark) & 2002 (Iceland) & 2003 (Norway), EUROPAMUSICALE 2004 (Germany), Musica Nova 2003 & 2004 (Finland). Haapamäki´s works have been performed by NYYD Ensemble (Olari Elts cond.), Nordlys Ensemble, John-Edward Kelly, Bob Versteegh, Susanne and Veli Kujala, The California Wind Orchestra (Les Lehr cond.), Olli-Pekka Tuomisalo, Risto-Matti Marin, Hanna Kinnunen, Sampo Haapamäki, Mikko Kauppinen, UMO Jazz Orchestra (Kirmo Lintinen cond.), Miika Jämsä, Academic Wind Band of Helsinki University (Janne Ikonen cond.), Moscow Contemporary Music Ensemble. [FINLANDE / FINLAND 1979] Some works in progress: new works for the +Ensemble and for the Linea Ensemble. Fresh On aborde fréquemment les harmonies en quarts de tons d’un point de vue spectral, mais j’ai préféré y appliquer les principes de la théorie des classes de hauteur. J’ai aussi utilisé la technique spectrale basée sur le concept d’un accord qui présente la même fréquence entre chacune de ses parties constituantes. Cette technique permet d’étaler métaphoriquement un son sur de grands accords spectraux, pas à pas. Il m’est apparu intéressant d’envisager l’idée d’une harmonie spectrale dans l’harmonie en lien avec les concepts fondamentaux du son et du bruit, et cela est devenu le moteur de la structure générale de l’œuvre. Par exemple, on peut faire passer les instruments à cordes d’un ordinario à un molto sul ponticello, d’un ordinario à une pression de l’archet, et ainsi de suite. Avec les vents, on peut passer d’une note à un son de souffle. Avec les cuivres, on peut passer d’une note à un bourdonnement. Dans cette pièce, « l’univers des sons » et « l’univers des bruits » se mesurent l’un à l’autre et, en bout de ligne, l’un éclipsera l’autre. Sampo Haapamäki Jam sessions between a normal piano and electric piano tuned a quarter tone higher have changed my harmonic world. I am not referring to the way of using harmonic material, rather the harmonic material itself. During the sessions I developed a fondness for the interval between a minor and a major second. This interval, 1.5 (a minor second, for instance, being 1.0) is one of the most prominent intervals in the work. There is a kind of "theme" which is based on intervals 0.5, 1, and 1.5. The four basic chords in the work are based on the intervals 1.5, 2.5, 5.5 and 6.5. It is very common to approach the quartertone harmonies from the spectral point of view, but I found it more interesting to apply principles offered by pitch-class theory. Also I used the spectral technique based on the idea of a chord in which the frequencies between its constituent parts are the same. With this technique it is possible to figuratively spread out one tone to wide spectral chords, step by step. Somehow I found it interesting to think of the idea of this spectral harmony in linked harmony in relation to the idea of the basic concepts of actual tones and noise, and that became a driving force for the overall form. For example, with string instruments you can go from ordinario to molto sul ponticello, from ordinario to bow pressure, and so on. With winds you could go from tone to an air sound. With brass you could go from tone to a buzz sound. The "tone" world" and the "noise world" compete throughout, one ultimately eclipsing the other. Fresh Fresh Mon univers harmonique a été transformé par une série de séances d’improvisation entre un piano électrique accordé un quart de ton plus haut et un piano normal. Je ne fais pas référence à la façon d’utiliser le matériau harmonique, mais au matériau harmonique en soi. Pendant ces séances, j’ai développé un goût particulier pour l’intervalle situé entre la seconde mineure et la seconde majeure. Cet intervalle de 1,5 (la seconde mineure ayant une valeur de 1,0) occupe une place prépondérante dans cette œuvre. Il y a en quelque sorte un “ thème ” construit sur les intervalles 0,5, 1 et 1,5. Les quatre accords de base de la pièce sont construits à partir des intervalles 1,5, 2,5, 5,5 et 6,5. 23 Derek Johnson [ÉTATS-UNIS / UNITED STATES 1976] Derek Johnson Né à Boulder, dans le Colorado, Derek Johnson a commencé à étudier le piano alors qu’il avait sept ans et la guitare à dix ans. Le compositeur a amorcé sa formation académique en tant que guitariste électrique au Collège Columbia de Chicago, mais il s’est rapidement tourné vers la composition, obtenant son baccalauréat à Columbia (1998) et sa maîtrise à l’université d’Indiana (2001). Il a étudié la composition avec William Russo, David Dzubay, Don Freund, Sydney Hodkinson, Sven-David Sandström et Claude Baker, en plus d’assister aux classes de maître de Karl Aage Rasmussen, Richard Wernick, Lewis Spratlan, Christopher Rouse, Aaron Jay Kernis, Tristan Murail, Besty Jolas et David Lang. Ses compositions lui ont mérité des récompenses de la BMI et de l’ASCAP. Derek Johnson a aussi enseigné à mi-temps au département de musique du Collège Columbia de Chicago, ainsi qu’à l’université d’Indiana, à titre d’instructeur associé. Il est présentement inscrit au doctorat à l’École de musique de l’université d’Indiana à Bloomington. 24 A native of Boulder, Colorado, Derek Johnson began musical studies at the piano at age seven, and guitar at age ten. The composer originally began his college training as an electric guitarist at Columbia College Chicago, but quickly turned his creative pursuits to composition, receiving a BA at Columbia (1998) and a MM at Indiana University (2001). He has studied composition with William Russo, David Dzubay, Don Freund, Sydney Hodkinson, Sven-David Sandström and Claude Baker, in addition to masterclasses with Karl Aage Rasmussen, Richard Wernick, Lewis Spratlan, Christopher Rouse, Aaron Jay Kernis, Tristan Murail, Besty Jolas and David Lang. His compositions have received honors from BMI and ASCAP. Derek Johnson has also served as part-time faculty for the music department of Columbia College Chicago and as Associate Instructor of Composition at Indiana University. Currently, he is a doctoral student at the Indiana University School of Music in Bloomington. [ÉTATS-UNIS / UNITED STATES 1976] Frozen light Peu après avoir appris que j’étais invité à composer une pièce pour Lorraine Vaillancourt et le Nouvel Ensemble Moderne, j’ai rendu visite à ma sœur et à son mari au Utah et j’ai eu droit à une fantastique journée de ski. N’ayant pas skié depuis mon enfance, cette journée sur les pentes a éveillé en moi une joie intérieure incroyable et un sentiment de communion avec la nature qui m’avait manqué pendant mon « exil » dans le Midwest américain. Je sortais alors d’un exil créatif, une longue période pendant laquelle j’ai mis en chantier beaucoup plus de pièces que j’en ai terminées. Inspiré à la fois par l’invitation du NEM, le souvenir renouvelé de l’ivresse de la montagne et ma détermination à rallumer mon feu créatif, je me suis attelé à l’écriture de la pièce Frozen Light. Dernièrement, ma réflexion musicale porte de plus en plus sur le rythme harmonique et le rythme métrique; comment ces deux éléments évoluent dans le cadre d’une pièce et, en particulier, comment ils peuvent le faire séparément tout en conservant une interrelation dynamique et significative. J’ai été surtout inspiré par le travail d’Elliott Carter et de György Ligeti, bien que, étonnamment, les règles rythmiques utilisées pour Frozen Light doivent plus au groupe rock suédois Meshuggah. Cette formation s’attaque à la polyrythmie à l’aide d’une « recette » remarquable qui consiste à garder « en place » des figures rythmiques répétitives asymétriques à l’aide de phrases symétriques plus vastes. La musique progresse suivant une pulsation stable qui effectue des cycles d’une façon apparemment conventionnelle, alors que les figures à l’intérieur de cet espace « pair » sont fortement « impaires », ce qui confère à la musique une sorte de syncope et de momentum très particuliers. On pourrait comparer ce procédé à une série de fenêtres teintées carrées qui, bien que de côtés proportionnellement égaux, sont remplies de morceaux de verre coloré aux formes étranges formant une image composite. Une élaboration de cette « recette » est utilisée de manière systématique, dans toute la pièce, pour déterminer les changements de tempo des forces harmoniques et rythmiques. Les figures rythmiques et les progressions harmoniques sont constamment recyclées, mais la perspective entre ces deux objets musicaux se déplace toujours. La prétention musicale du non-alignement soigneusement régulé rappelle le lit de rivière d’Héraclite : « On ne peut jamais entrer deux fois dans la même rivière ». Au cœur de cette mouvance, on trouve les instruments eux-mêmes, dont les interrelations sont aussi en évolution constante. Tels les personnages d’un film ou d’une pièce de théâtre, les musiciens se rapprochent, se séparent, travaillent seuls ou unissent leurs forces. Une coalition particulièrement importante s’établit entre les percussions et le piano, alors qu’ils passent graduellement d’une position de fond sonore miroitant à l’avant-scène dans la coda, en passant par un stade impitoyablement agressif. La pièce est structurée en deux grand blocs interreliés, chacun d’une durée d’environ dix minutes. La première section présente surtout des musiques rapides, alors que la seconde consiste en des musiques lentes. Les titres apparaissant sur la partition dessinent en quelque sorte une carte de l’œuvre : prologue | Ia. Chaconne - Ib. Interruption/Continuation – Ic. Épicentre | IIa. – IIb. | Coda – épilogue. Alors que je travaillais à terminer Frozen Light, ma copine Chantale a reçu un coup de fil de sa sœur, Marie-Hélène, qui lui a appris que son fiancé, Micah, avait été enlevé en Iraq. Micah et Marie-Hélène se trouvaient alors en Iraq pour tourner un documentaire sur les sites archéologiques menacés dans les zones de guerre. Pendant ces jours difficiles, j’ai écrit au haut de la partition encore incomplète, en signe d’amour et d’espoir : « dédié à Micah Garen et Marie-Hélène Carleton, pour célébrer leur retour sains et saufs ». Heureusement, cette dédicace s’y trouve toujours. Derek Johnson Shortly after receiving the news that I had been invited to write a piece for Lorraine Vaillancourt and the Nouvel Ensemble Moderne, I enjoyed a fantastic day of skiing while visiting my sister and her husband in Utah. Since I had not skied since my childhood, the day spent on the mountain awoke an incredible inner joy and kinship with nature that I had missed while living in “exile” in the Midwestern United States. At the time, I was also coming out of a period of creative exile: a long stretch where the pieces I had started greatly out numbered those finished. Inspired by the NEM’s invitation, the lasting exhilaration of flying down the ski slope, and a determination to rekindle my creative fire, I set out to compose the piece Frozen Light. Recently, my musical thought has been increasingly preoccupied with harmonic and metric rhythm, how both evolve over the structure of a piece, and, especially, how both can do so independently while still maintaining a meaningful and dynamic relationship with each another. I have been particularly inspired by the work of Elliott Carter and György Ligeti, though, surprisingly, the rhythmic procedures used in Frozen Light are perhaps most influenced by the Swedish rock band Meshuggah. They use a remarkable “formula” for handling polyrhythm, in which repeating asymmetrical rhythmic patterns are held “in place” by larger symmetrical phrases. The music progresses with a steady pulse that cycles in a seemingly conventional way, while the patterns inside this “even” space are elaborately “odd”, giving the music a special kind of syncopation and thrust. This process could be likened to a series of square stained-glass windows that, though equal in proportion at their edges, are filled-in with strangely shaped pieces of colorful glass to make up their composite image. Throughout the entire piece, an elaboration of this “formula” is employed in a systematic way to govern the changing speeds of the harmonic and rhythmic forces. Though there is a constant recycling of rhythmic figures and harmonic progressions, the perspective between these musical objects is always shifting. The musical conceit of carefully controlled non-alignment calls to mind Heraclitus’ riverbed: “You can’t step twice into the same river”. At the heart of this state of flux are the instruments themselves, whose relationship to each other is also dynamically evolving. Similar to characters in a movie or play, the musicians are in the process of coming together, breaking apart, working alone and joining forces. A particularly important union takes place between the percussion and piano, as they gradually move from being a low shimmering background, through a ruthlessly aggressive middle period, to become the high sparkling foreground in the coda. The form of the piece is cast in two large, connected sections, each roughly ten minutes in length. The first section is primarily made up of fast music, while the second contains mostly slow music. The headings in the score might provide a good “roadmap” for the listener: prologue | Ia. Chaconne - Ib. Interruption/Continuation – Ic. Epicenter | IIa. – IIb. | Coda – epilogue. While working towards completing Frozen Light, my girlfriend, Chantal, received a call from her sister, Marie-Hélène, informing her that her fiancé, Micah, had been kidnapped in Iraq. Both Micah and Marie-Hélène were in Iraq, filming a documentary about archeological sites at risk inside war zones. During those difficult days, I wrote at the top of my then unfinished score “dedicated to Micah Garen and Marie-Hélène Carleton, in celebration of their safe return” as a gesture of love and hope. Thankfully, the dedication remains. Frozen Light Frozen Light 25 Laurent Torres [FRANCE, 1975] Laurent Torrès est né à Paris en 1975. Parallèlement à des études de musicologie à Paris-IV Sorbonne, il étudie l’écriture, l’analyse, l’orchestration et la composition au C.N.R. d’Aubervilliers-la Courneuve, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris — où il obtient plusieurs prix—, notamment auprès d’Emmanuel Nunes, Frédéric Durieux et Michaël Levinas. Par ailleurs, il participe aux cours de Brian Ferneyhough, Brice Pauset et Stefano Gervasoni à Royaumont-Voix nouvelles 2001 où il travaille avec l’ensemble vocal les jeunes solistes, et participe également aux cours d’Helmut Lachenmann au Centre Acanthes-1999. Il a été finaliste de l’International Gaudeamus Music Week Competition 2001 pour sa pièce d’ensemble d’où la chute était partie (2000). Il suit le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 2003-2004. Il obtient une commande d’état en 2004 pour sa pièce Lamentoso avec l’ensemble L’Instant-donné. In parallel to his studies in musicology at Paris-IV Sorbonne, he studies writing, analysis, orchestration and composition at the C.N.R. of Aubervilliers-la Courneuve, and later with Emmanuel Nunes, Frédéric Durieuz and Michaël Levinas (among others) at the Conservatoire National Supérieur de Musique of Paris, where he won several awards. He has attended master classes by Brian Ferneyhough, Brice Pauset and Stefano Gervasoni at Royaumont-Voix nouvelles 2001, where he worked with the vocal ensemble Les Jeunes Solistes, and master classes by Helmut Lachenmann at the Centre Acanthes-1999. He was a finalist at the 2001 International Gaudeamus Music Week Competition with his ensemble piece D’où la chute était partie (2000). Laurent Torres He pursued degree courses in composition and computer music at the IRCAM in 20032004. 26 In 2004, he received a state commission for his piece Lamentoso with the L’Instantdonné Ensemble. [FRANCE 1975] Duo Concertante Duo Concertante est une œuvre en deux versions, Duo Concertante I, pour violon, violoncelle et Ensemble, et Duo Concertante II, pour Violon, Violoncelle et électronique en temps réel. Dès lors, la non nécessité de l’électronique, en dehors de représentations du timbre et de l’espace, qu’elle peut, seuls, régir en propre, m’a conduit nécessairement vers l’écriture d’une version instrumentale pour ensemble, qui fut même prévalente dans l’ordre de la composition. Continuant mes interrogations actuelles depuis Récit Secret pour orchestre de chambre (2003), mon travail sur le rythme harmonique, organisé autour d’une succession dynamique de variations d’une même grille, tend ici vers une alternance de suspensions et de mouvements. L’ensemble est organisé à l’image du duo concertant : il est divisé en deux groupes (droite et gauche), chaque groupe étant divisé en plusieurs sous-duos ; un second duo de cordes est quant à lui projeté en fond de scène. Duo Concertante exists in two versions: Duo Concertante I, for Violin, Cello & Ensemble, and Duo Concertante II, for Violin, Cello & Real-time Electronics. The circumstances surrounding this twin project are numerous and relate to my personal experiences as I had to write a piece for instrument and electronics. The main reason being that it became blatantly obvious to me – and the recent history of this music proves it – that it is impossible to contemplate composing for electronics without simultaneously, or even beforehand, thinking in terms of the usual (and resolutely more and more non-historical) categories of music composition, i.e. harmony and rhythm, both separately and in their most complex combinations. Consequently, the unnecessity of electronics, outside the representations of timbre and space, the only elements they can truly manage, led me to write an instrumental version for ensemble, which actually came first in the order of composition. Pursuing the same recent interrogations, as featured in Récit Secret, for Chamber Orchestra (2003), my work on rhythm/harmony, structured over a dynamic string of variations on a single grid, here leans toward a shift between suspensions and displacements. Laurent Torres Duo The ensemble is organized following the representation of the duo concertante: it is split into two groups (right and left), each group subdivided into several subduos; a second string duo is cast as a backdrop. Concertante Duo Concertante Les circonstances de ce projet double sont multiples et liées à mon expérience personnelle, alors que je devais écrire une pièce pour instrument et électronique. La raison principale étant qu’il m’est apparu absolument manifeste – l’histoire récente de cette musique le prouve –, qu’il est impossible d’envisager une écriture de l’électronique sans réfléchir dans le même temps, voire préalablement, aux catégories usuelles (et décidément de plus en plus non-historique) de l’écriture musicale que sont l’harmonie et le rythme, aussi bien séparément que dans leurs combinaisons les plus complexes. 27 Yun Du [CHINE / CHINA, 1977] La compositrice et pianiste Yun Du a commencé sa formation musicale à quatre ans. Elle s’est mérité plusieurs distinctions : le Concours national des jeunes compositeurs de la Chine (premier prix), le Prix commémoratif Herbert Elwell, le Fonds Jens Aubrey Westengard, le Prix Adelbert W. Sprague, le 3e concours de composition du British and International Bass Forum (catégorie solo), le programme Meet the Composer et la Jerome Foundation de l’American Composers Forum. Ses œuvres sont diffusées à la radio nationale chinoise, à Radio-Shanghai et à la télévision nationale chinoise, en plus d’être jouées dans plusieurs villes chinoises et américaines. Son duo avec et-Cetera est inclus sur Aural Capacity, un disque récemment paru regroupant plusieurs compositeurs d’Oberlin. Vicissitudes No.3 apparaît sur le disque célébrant le 50e anniversaire du conservatoire de Shanghai. Le solo de contrebasse Zigzaggg fera l’objet d’une parution par ISG Publications. Parmi les ensembles à avoir interprété la musique de Yun Du, on compte l’orchestre d’Oberlin, l’International Contemporary Ensemble, l’orchestre de chambre North/South Consonance, le Bang on a Can All-Stars et le Boston Modern Orchestra Project. Parmi ses créations récentes, on compte deux premières new yorkaises : son théâtre musical Zolle et une œuvre pour orchestre de chambre, Vicissitudes No. 3; Sano, pour violoncelle et électroniques (avec Frances-Marie Uitti); et Penetrating au festival Electrolune, à Lunel (France). Dans le but de propager la nouvelle musique, Yun Du a cofondé l’ensemble ICE, dont le ICEFest, tenu à Chicago, a été célébré par la critique. Dans les petites heures de la nuit, elle se transforme en chanteuse, auteurecompositrice et improvisatrice. Yun Du Yun Du est titulaire de diplômes de l’école préparatoire du conservatoire de Shanghai et du conservatoire d’Oberlin. Elle est présentement inscrite au doctorat à l’université Harvard. 28 Yun Du, composer and pianist, began her music training at the age of four. Her works have been broadcast on China’s National Radio Station, Radio-Shanghai, China’s National Television Station, and performed in numerous cities both in China and in the United States. Her duet avec et-Cetera appears on Aural Capacity, a newly released CD of Oberlin composers. Vicissitudes No.3 has been included on the CD commemorating the 50th anniversary of the Shanghai Conservatory, and the contrabass solo Zigzaggg will be published by ISG Publications. Yun Du has received grants and prizes from the China National Young Composer Competition (First Place), the Herbert Elwell Memorial Prize, th Jens Aubrey Westengard Fund, the Adelbert W. Sprague Prize, the 3rd British and International Bass Forum Composition Competition (solo section), Meet the Composer, and the 2003 Jerome Foundation from the American Composer Forum. Ensembles who have performed Yun Du’s music include: the Oberlin Orchestra, the International Contemporary Ensemble, the North/South Consonance Chamber Orchestra, Bang on a Can All-Stars, and the Boston Modern Orchestra Project. Recent premieres include those of two New York premieres of her musical theater Zolle and a chamber orchestra work, Vicissitudes No.3. Frances-Marie Uitti’s premiere of San°, for cello and electronics; and penetrating, premiered at the Electrolune Festival in Lunel, France. [CHINE / CHINA 1977] In order to furthermore evangelize new music, Yun Du is a founding composer of the ICE ensemble, whose ICEFest held in Chicago has received critical acclaim. In the late-night hours she branches out to be a vocalist, songwriter and improviser. Yun Du holds diplomas and degrees from the Preparatory School of Shanghai Conservatory, and Oberlin Conservatory she is currently as a Ph.D candidate at Harvard University. Impeccable Quake the sound that comes out of the back of my head, the familiar music sound home. . . and the energy that sprang out from the bottom of my throat follows me everywhere like a shadow . . . This remembrance and familiarity were so intact and worn-out that they are, to me, senses of nausea . . . They are blinding, the form, the narrative of this explosion. Les sons qui résident dans ma tête, la musique familière qui me ramène à la maison... et l’énergie qui surgit du fond de ma gorge me suit partout comme une ombre... Yun Du Ce souvenir et cette familiarité étaient si inaltérés et si usés qu’ils sont, pour moi, sources de nausée... Qu’ils sont aveuglants, le récit, la forme de cette explosion. Quake Impeccable Quake Impeccable 29 Membres du jury de Forum international 2004 JOHN REA [CANADA] Président du jury Membre permanent John Rea mène une triple carrière de compositeur, de professeur et de producteur de concert. Parmi ses dernières créations, mentionnons une orchestration pour 15 instruments de Sept mélodies de jeunesse de Gustav Mahler (Montréal, 2003); Homme Papillon, pour petit orchestre et Disklavier (Montréal, 2002); Sacrée Landowska, théâtre musical (Montréal, 2001). Son quatuor à cordes Objets perdus écrit pour le Quatuor Arditti (Toronto,1992) lui a valu le Prix Jules-Léger en 1992 ; il recevait ce prix pour la seconde fois. Membres du Jury Depuis 1973, John Rea enseigne la composition et la théorie musicale à la Faculté de musique de l’université McGill, dont il a été le doyen de 1986 à 1991. Membre fondateur de la société de musique nouvelle Les Événements du Neuf (1978-1989), il est aussi membre du comité de rédaction de la revue Circuit musiques contemporaines, et membre du comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). 30 FRANS VAN ROSSUM [PAYS-BAS] Membre permanent Frans van Rossum, né aux PaysBas, a étudié la musicologie à l’université nationale d’Utrecht. Il a occupé les postes de réalisateur principal et de directeur des services de musique contemporaine et de radio expérimentale à la Radio catholique de Hollande. Il a été également directeur de la Fondation Eduard van Beinum et de son Centre international de musique, Queekhoven, à Breukelen, aux Pays-Bas et doyen du département de musique du California Institute of the Arts, près de Los Angeles. Actuellement, il s’attache à promouvoir la musique vivante à la radio en tant que réalisateur à la Public Radio aux États-Unis, et comme membre du Jury d’Ars Acustica, un concours international d’art acoustique radiophonique produit par Radio Cologne (WDR). LUIS DE PABLO [ESPAGNE] Invité pour le jury de Forum 2004 Par ses œuvres et son implication, Luis de Pablo a sorti l’Espagne de l’isolement culturel où l’avait plongé le franquisme. Ses nombreuses activités de conférencier, d’organisateur de concerts ou de conseiller (directeur du festival de Lille en 1982, directeur de la diffusion de la musique contemporaine au ministère de la Culture espagnol (1983), membre du comité pour le projet de l’Opéra-Bastille (1984), etc.), ne l’ont pas empêché de produire une œuvre impressionnante (plus de 130 opus). Récompensé par d’innombrables prix, commandes internationales et concerts monographiques, son œuvre s’est peu à peu dégagée de toute influence, pour trouver dans l’utilisation des traditions musicales non européennes une source d’inspiration harmonique et mélodique originale. Inventif, fantaisiste, poétique, leader de l’école espagnole actuelle, il est aujourd’hui l’une des personnalités les plus marquantes de la musique vivante. SANDRO GORLI [ITALIE] Invité pour le jury de Forum 2004 Invité pour le jury de Forum 2004 Sandro Gorli étudie la composition avec Franco Donatoni, alors qu’il suit une formation universitaire en architecture. Après s’être occupé de recherches au Studio de phonologie de la RAI à Milan, il étudie la direction d’orchestre, d’abord à Milan puis à Vienne avec Hans Swarowsky. En 1977, Gorli devient le chef fondateur de l’ensemble Divertimento, qu’il dirige encore à ce jour. C’est alors le début d’une période intensive de concerts, dans le but de faire connaître la musique contemporaine à travers le monde. Depuis 1990, il est aussi le chef principal de l’ensemble Elision de Melbourne. À ce jour, il a endisqué quatorze fois avec ces deux formations. Il a dirigé l’Orchestra Sinfonica Siciliana lors de la création de la Symphonie Low de Philip Glass. À la tête de l’Orchestra Sinfonica di Milano G. Verdi, il enregistrait récemment deux disques compacts consacrés à la musique de Maderna. Parmi ses œuvres les plus appréciées (et présentées régulièrement en Italie et à l’étranger), on compte Me – Ti , une commande de Bruno Maderna pour l’Orchestre RAI de Milan; Chimera la luce, pour sextuor vocal, piano, chœur et orchestre, créée en 1976 lors du festival Royan, sous la direction de Giuseppe Sinopoli; On a Delphic Reed, pour hautbois et dix-sept musiciens; Il bambino perduto, pour orchestre; Quartetto, pour cordes; Le due sorgenti, pour orchestre de chambre; Super flumina, pour hautbois, alto et orchestre, écrit pour l’édition 1987 du festival Babylon; et Requiem pour chœur mixte a cappella, composé pour La Chapelle Royale, dirigée par Philippe Herrewege (disque compact sur étiquette Harmonia Mundi). Gorli s’est mérité le Prix européen du théâtre musical en 1985 pour son opéra Solo. Son deuxième opéra, Le Mal de lune, a été créé à Colmar et à Strasbourg le 12 mars 1994. Il enseigne présentement la composition au Conservatorio Giuseppe Verdi de Milan. Members of the Forum 2004 International Jury John Rea leads a multifaceted career, being a composer, teacher, administrator and concert producer. Recipient of many prizes and commissions, he has written in a wide variety of genres: chamber music, music theatre, electroacoustic music, incidental music for the theatre, orchestral and vocal works. He studied composition principally at the University of Toronto and Princeton University. Professor of composition, theory, and music history at McGill University since 1973, he was Dean of the Faculty of Music in the years 1986-1991. As to his other cultural activities, he was a cofounder of two music societies in Montreal, Les Événements du neuf; Traditions musicales du monde, continues to work within another one now for more than twenty years, the Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), and has been for twelve years a member of the editorial committee for the music periodical, Circuit. He also gives lectures and has participated in as well as directed several round table discussions on various topics. FRANS VAN ROSSUM [NETHERLANDS] Permanent Member Frans van Rossum, born in the Netherlands, studied musicology at Utrecht’s national university. He has held the positions of producer and director of contemporary music and experimental radio services with Holland’s Catholic Radio; director of the Eduard van Beinum Foundation, and of his International Music Centre, Queekhoven, in Breukelen, in the Netherlands; and dean of the music department of the California Institute of the Arts. Artistic advisor at De Ijsbreker Music Centre in Amsterdam, and president of Creative Consultancy & Productions Services, Frans van Rossum is presently completing a monograph on the life and works of John Cage. Frans van Rossum continues to promote modern music on radio as producer of classical music programmes every Saturday and Sunday on public radio in the United States, and as jury member of Ars Musica, Radio Cologne’s (WDR) international radiophonic acoustic art competition. LUIS DE PABLO [SPAIN] Guest member of the Forum 2004 jury At first a lawyer, Luis de Pablo decided in the late ‘50s to focus solely on music. Along with a few colleagues, he formed in 1958 the group Nueva Música. During the ‘60s, in parallel to his activities as a composer, he began to develop an eventful schedule as a promoter of modern music in his country: public speaker, analyst, translator of Stuckenschmidt’s biography of Schönberg and Webern’s writings (still unpublished in Spain at the time), editor, founder of the “Tiempo y Música” music series in 1959, and founder of the group “Alea” in 1965, the first Spanish electroacoustic studio. He also organized the “Musical Youth” concerts from 1960 to 1963 and a Contemporary Music Biennial starting in 1964. His busy schedule as a lecturer, concert organiser and advisor did not keep him from composing an impressive body of work (over 130 opuses). Awarded countless prizes, international commissions and solo programs, his œuvre gradually detached itself from any and all influences, finding in the use of non-European musical traditions an original source of harmonic and melodic inspiration. SANDRO GORLI [ITALY] Guest member of the Forum 2004 jury Sandro Gorli studied composition with Franco Donatoni, pursuing at the same time studies in architecture. After undertaking research at the RAI’s Studio of Phonology in Milan, he studied orchestral conducting first in Milan and then in Vienna with Hans Swarowsky. In 1977, Gorli became the founding conductor of the Divertimento Ensemble, which he still conducts, undertaking an intense performance schedule with the aim of spreading contemporary music throughout the world. Since 1990 he has also been the principal conductor of the Elision Ensemble of Melburne. With these two groups he has recorded fourteen CDs. He has conducted the Orchestra Sinfonica Siciliana during the première of the Low Simphony by Philip Glass. Conducting the Orchestra Sinfonica di Milano G. Verdi he recently recorded two CDs with Maderna’s music. Among his most noteable compositions, which are performed regularly in Italy and abroad, are: Me - Ti, commissioned by Bruno Maderna for the RAI Orchestra of Milan; Chimera la luce for vocal sextet, piano, chorus, and orchestra, which was first performed at the 1976 Royan Festival under the direction of Giuseppe Sinopoli; On a Delphic Reed for obœ, and seventeen players; Il bambino perduto for orchestra; Quartetto for strings; Le due sorgenti for chamber orchestra; Super flumina for oboe, viola and orchestra, written for the 1987 Babylon Festival; and Requiem for mixed unaccompanied chorus, written for La Chapelle Royale conducted by Philippe Herrewege (CD Harmonia Mundi). Gorli received the 1985 European Prize for Musical Theater for his opera Solo. His second opera, Le mal de lune, debuted March 12, 1994 in Colmar and Strausburg. Currently, he teaches composition at the Conservatorio Giuseppe Verdi in Milan. Jury Members JOHN REA [CANADA] President of the jury Permanent Member 31 À quelle (s) école (s) compositionnelle (s) pensez-vous appertenir ou devoir quelque chose, en tant que créateurs ? Compositeurs ONDREJ ADAMEK Je ne pense pas appartenir à une seule école. Comme beaucoup de compositeurs d’Europe de l’Est je me sens libre de combiner plusieurs influences très diverses. Je dois certaines choses aux spectralistes français, surtout Gérard Grisey; à des compositeurs travaillant entre le son, le silence et le bruit, particulièrement Sciarrino; à la musique traditionnelle, à la musique électroacoustique, ainsi qu’à des compositeurs qui combinent courageusement les différents esthétiques, comme Heiner Goebels. 32 JULIEN BILODEAU Je conjecture : les concepts d’évolution et de progrès, ceuxlà mêmes qui supposent «une ascension se rapprochant indéfiniment d’un terme idéal» (Sartre), n’ont rien à voir avec la finalité de notre condition humaine. Que ces concepts «soient» en théorie ne détermine nullement leur véracité. L’abscisse temporelle dont nous faisons l’expérience témoigne plutôt de l’existence de rapports, lesquels nous permettent de croire que l’on peut mesurer les choses. Or, l’espace qui loge ces mouvements, mouvements que l’on nomme communément «temps», est absolument indéterminé. Dans ces circonstances, les rapports de force, d’énergie – générations de dualisme dans la pluralité du monde réel –, réalisent une dynamique d’où émerge la beauté, insaisissable. C’est à elle que je dois tout et on peut la sentir partout. Toute Création partage cette genèse fondamentale qui rend superficielle l’évocation de sa possible et théorique appartenance à une identité sociale organisée (école, nation etc..). Concevoir qu’une Création «appartient» à quelqu’un ou quelque chose, c’est peut-être aussi sous-entendre que le sens de l’existence est à notre portée. C’est peut-être aussi détourner le principal intérêt de l’Art, celui de vivre l’expérience esthétique. GUILHERME CARVALHO J’estime que la question de l’appartenance à une école de composition est très difficile pour un compositeur de ma génération. Je ne saurais y répondre avec certitude : j’aurais du mal à énumérer toutes les écoles de composition pertinentes aujourd’hui, et je n’arrive pas à classer clairement plusieurs compositeurs dont la musique m’influence beaucoup (tels Vaggione, Lachenmann et Sciarrino, pour n’en citer que trois). Mais qu’est aujourd’hui une école de composition ? On pourrait dire qu’il s’agit d’un groupe de compositeurs qui emploient une même famille de techniques compositionnelles, qui partagent certains points de vue esthétiques et théoriques sur les matériaux, les formes, peut-être aussi les fonctions, que peut ou doit avoir la (ou leur) musique, et qui produisent des œuvres dans lesquelles on peut, sans trop de mal, déceler ces points communs. Appartenir à une école reviendrait alors à faire usage de certains outils de composition, à se servir de certaines sonorités (en priorité, au moins). Peut-être faudrait-il dire que ce qui caractérise une école soit l’interaction entre les matériaux et formes qu’elle favorise, d’un côté, et les techniques qu’elle emploie, de l’autre. De mon point de vue, la recherche compositionnelle s’appuie sur un dialogue critique avec un héritage musical – les grandes œuvres qui nous ont précédés, et qui demeurent musicalement pertinentes, toutes écoles, époques et origines confondues. Le compositeur d’aujourd’hui doit donc se poser la question des rapports entre matériau, technique, forme, contenu et expressivité (un terme certes connoté, mais que je prends dans l’acception simple de «capacité de transmettre ou de renvoyer à quelque chose» qui donnent à cet héritage sa validité encore aujourd’hui – que peut-on pertinemment employer dans une œuvre nouvelle, et comment cela s’intègret-il au(x) discours musical(aux) que l’on veut produire. Et ceci revient à faire interagir matériaux et formes d’écoles différentes : je ne peux pas me limiter à une seule forme de relation technique-matériaux-formes. Ceci étant dit, je n’élimine en aucun cas la possibilité d’une nouvelle œuvre purement sérielle, spectrale ou stochastique qui soit absolument géniale ; mais il me semble que l’effort à produire pour la réaliser demanderait une sérieuse réduction de l’horizon des possibilités musicales qui s’offrent au compositeur aujour- d’hui. Confronté à la question de l’appartenance à une école de composition, je ne puis que répondre quels sont les compositeurs dont l’œuvre me semble avoir le plus d’influence sur ma musique, et pourquoi : Bach, Webern, Kurtág, pour la concision du discours ; Beethoven, Schubert, Villa-Lobos, R.Strauss, pour la clarté ; Xenakis, Lachenmann, Sciarrino, Vaggione, Grisey, pour l’exploration et le contrôle des sonorités. SAMPO HAAPAMÄKI J’ai inventé une idée quant à l’école à laquelle appartient Fresh (et non pas toutes mes œuvres... en fait, Fresh est très différente de mes autres œuvres...). La réponse, c’est que Fresh est une sorte de « musique timbrale métamoderne », à cause de son monde harmonique entièrement en quarts de tons et de son mélange de notes et de bruits. DEREK JOHNSON Bien que j’aie appris le piano quand j’étais enfant, j’ai vécu mes premières expériences musicales marquantes (et j’ai composé mes premières pièces) en tant que guitariste électrique au sein de divers groupes, pendant mes années de polyvalente et de collège. Ainsi, j’ai abordé tardivement la musique de concert, qu’elle soit classique, romantique, du XXe siècle ou contemporaine. Conséquemment, je suis influencé et constamment fasciné par un large éventail d’esthétiques, vieilles et nouvelles, de l’univers des musiques de concert et d’ailleurs. Dans cet univers des musiques de concert, je suis particulièrement attiré par les compositeurs qui ont su arriver à une synthèse difficile entre l’émotion franche et la stimulation intellectuelle. Au collège, lorsque j’ai commencé à composer sérieusement, j’étais immergé dans les œuvres de Schönberg, de Berg et de Webern, surtout celles datant du premier quart du XXe siècle. Récemment, j’ai puisé une grande inspiration dans les œuvres d’Elliott Carter, de Wolfgang Rihm et de Harrison Birtwistle, bien que György Ligeti ait peut-être exercé sur moi la plus forte influence, non seulement par sa musique sublime, mais aussi par sa curiosité intellectuelle exemplaire. Son ouverture aux influences les plus diverses l’a mené à quelque chose de tout à fait unique. LAURENT TORRES Je vous remercie de me donner la parole. Cependant, et veuillez m’excuser, j’estime qu’il s’agit d’une fausse question. Je m’explique : Les différences produites entre les compositeurs par les simulacres d’écoles, telles qu’elles sont représentées médiatiquement, ne rendent pas compte de ce qui génère aujourd’hui une différence sur le plan de l’écriture, mais du financement de la production musicale, et du rapport à l’idéologie. Ces deux points sont d’ailleurs intrinsèquement liés. L’univers de la musique contemporaine n’est pas, contrairement à certaines époques du passé, constitué d’une somme d’écoles, nationales ou stylistiques. À l’inverse de ce que laisse paraître son image, la musique contemporaine n’est pas ce qu’elle semble être : espace supposé de la libre expression, non aliénée par les nécessités du marché tout puissant, les différences entre pseudo-écoles sont en fait des murs spectaculaires faisant semblant de créer une différence à l’intérieur d’une même idéologie. En Europe continentale, chaque école-supposée n’est plus qu’un label pour justifier une politique culturelle qui prévaut sur l’expression de chaque compositeur. Celui-ci n’est plus le moteur stylistique d’une école, grâce à sa production artistique, mais au contraire l’agent économique, la vitrine d’une idéologie culturelle préexistant à lui, et créée théoriquement par quelques technocrates des départements culturels. On pourrait, bien entendu, développer. Si je n’appartiens, pour revenir à la question, à aucune école, cela n’est même pas non plus par résistance personnelle à la position naïve du compositeur indépendant face à ces forts mouvements idéologiques, résistance qui n’a pas plus d’authenticité puisqu’elle est elle-même rattrapée (puisqu’un seul compositeur suffit pour créer une école) ou étouffée. C’est simplement un fait : je n’appartiens à aucune école, parce que, aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, aucun compositeur n’appartient à une école, parce que le principe même de l’école stylistique ou nationale telle qu’elle a pu exister dans le passé, dans son essence même, n’existe plus, est impossible. As a composer, to what schools do you think you belong or owe something to ? JULIEN BILODEAU I am conjecturing: the concepts of evolution and progress, those very concepts implying “an ascension getting indefinitely closer to an ideal end” (Sartre), have nothing to do with the purpose of our human condition. That these concepts “are” in theory tells us nothing about their veracity. Instead, the temporal abscissa we experience illustrates the existence of connections, which lead us to believe that it is possible to measure things. Yet, the space housing these movements that we commonly refer to as “time,” is absolutely indeterminate. Under these circumstances, the connections between power and energy – generations of dualism within the plurality of the real world – produce dynamics from which an elusive kind of beauty can emerge. I owe it everything and one can feel it everywhere. Any Creation shares this basic genesis that renders the evocation of its possible and theoretical belonging to an organized social entity (school, country, etc.) nothing but superficial. To think of a Creation as “belonging” to someone or something may also be implying that the meaning of life is within our reach. It may also be diverting Art from its main focus: to live the æsthetical experience. GUILHERME CARVALHO I believe the question of belonging to a school of composition is a very difficult one for the composers of my generation. I am unable to answer it with certainty – I could hardly list all the schools of composition that are relevant nowadays, and there are several composers whose music has a strong influence on me and whom I cannot clearly fit into one category or another (like Vaggione, Lachenmann and Sciarrino, to name but three). And what is a school of composition nowadays? One could say that it consists of a number of composers who use the same set of writing techniques, who share certain æsthetical and theoretical points of view on the materials, the forms, maybe also the functions, (their) music can or must take, and who write works in which one can find these common elements without having to look too hard. Thus, belonging to a school would mean to use certain compositional tools, to use certain sounds (first and foremost, at least). Maybe it should be mentioned that what characterizes a school is, on the one hand, the interaction between its preferred materials and forms, and on the other hand the techniques it uses. From my point of view, the compositional research rests on a critical dialogue with the musical legacy – the great works which came before us and remain musically relevant, regardless of schools, eras and origins. Thus, the present-day composer must question the relations between materials, techniques, forms, contents and expressiveness (of course, that word is connoted, but I take it in its basic meaning: ‘the ability to convey or to refer to (something)’) that, still to this day, keep this legacy valid – what can we use in a new work that would be relevant, and how is it integrating to the musical discourse(s) we want to produce. This comes down to making materials and forms from different schools interact together: I cannot limit myself to a single type of techniques/ materials/forms relation. That being said, I am not excluding the possibility that a new, purely serial, spectral or stochastic work couldn’t be absolutely phenomenal, but it seems to me that the effort required to produce such a work would require a severe restriction of the horizon of musical possibilities available to the present-day composer. Faced with the question of whether I belong to a school of composition, I can only answer by listing the composers whose work I believe has the most influence on my music, and why: Bach, Webern, Kurtág, for the conciseness of their discourse; Beethoven, Schubert, Villa-Lobos, R. Strauss, for their clarity; Xenakis, Lachenmann, Sciarrino, Vaggione, Grisey, for their explorations and their control over sounds. SAMPO HAAPAMÄKI I invented an idea of which school the work Fresh belongs to (but not my all works...actually Fresh is quite different from my other works...). The answer is that Fresh is some kind of "meta modern timbre -music" because of it´s "total" quartertone harmony world and on the other hand the mixture of tones and noises. DEREK JOHNSON Although I studied the piano when I was young, my early seminal experience in music, and in fact my first compositional activity, came playing electric guitar in various bands through high school and college. Thus, I came to concert music, be it classical, romantic, twentieth-century or new music, rather late. As a result I find myself to be influenced and continually fascinated by a wide variety of aesthetic outlooks, new and old, in the concert music world and beyond. Within the realm of concert music I find myself particularly drawn to those composers who succeed at finding the difficult synthesis between being emotionally direct and technically stimulating. When I started to compose seriously in college I became very engaged with the works of Schoenberg, Berg and Webern, particularly those works from the first quarter of the century. More recently I have found great inspiration from the works of Elliott Carter, Wolfgang Rihm and Harrison Birtwistle, though, perhaps, György Ligeti has been the most influential. Not only for his wonderful music, but also for the example he sets as an intellectually curious composer, open to many diverse influences which give rise to something utterly unique. LAURENT TORRES Thank you for the opportunity to voice my opinions, but I don’t think I can answer this question. I am sorry, but it is very simple: I believe the question is wrong. Let me explain. The differences introduced between composers by the socalled schools, as represented by the media, do not illustrate nowadays what actually differentiates them in regards to their work, but in regards to the financing of their music production and their relationship with the dominating ideology. These two points are actually intrinsically related. Unlike what was seen in previous eras, the world of contemporary music is not the sum of a number of national or aesthetical schools. Unlike the image it shows, contemporary music is not what it seems to be: the alleged space of free expression, unconcerned by the necessities of the Almighty Market. The differences between pseudoschools are in fact spectacular walls pretending to introduce differences within a single ideology. In Continental Europe, each alleged school is nothing more than a convenient label used to justify a cultural policy prevailing over the expression of each composer. Through his artistic production, the composer is not the school’s aesthetical motor anymore, but its economical agent, the window of a pre-existing cultural ideology theoretically created by a handful of technocrats in cultural departments. Coming back to the question at hand, if I do not belong to a school, it is not a form of personal resistance – the naive position of the independent composer against these strong ideological currents is not any more authentic, it is itself recuperated (since a single composer is enough to create a “school”). It is simply a fact: I do not belong to a school, because nowadays, like it or not, no composer belongs to any school, because the very concept of an aesthetical or national school, as it existed in the past, in its very essence, does not exist anymore and is impossible. Composers ONDREJ ADAMEK I don’t think I belong to a single school. Like several other composers from Eastern Europe, I feel free to combine highly diverse influences. So, I owe a few things to the French Spectralists, Gérard Grisey in particular, to composers who work between sound, silence and noise, especially Sciarrino, to traditional music, electroacoustic music, and also to composers who are the most courageous at combining different aesthetics, like Heiner Goebels. 33 TIM BRADY JONATHAN GOLDMAN ISABELLE PANNETON MARIO PAQUET Le compositeur et guitariste Tim Brady a écrit de la musique dans une grande variété de genres. Plusieurs ensembles et organismes en Europe, en Australie et en Amérique du Nord lui ont commandé des œuvres, notamment le Winnipeg Symphony Orchestra, le Nouvel Ensemble Moderne, la Société de musique contemporaine du Québec, le Pittsburgh New Music Ensemble, Esprit Orchestra, Topology (Brisbane, Australie), INA-GRM (Radio-France), le Center for Contemporary Art (Glasgow, UK) et le quatuor à cordes britannique The Smith Quartet. Né en 1972, Jonathan Goldman a fait des études de premier cycle en philosophie et mathématique à l’université McGill, avant de se spécialiser en musicologie. Il obtient une maîtrise et termine actuellement un doctorat dans cette discipline à l’Université de Montréal, sous la direction de Jean-Jacques Nattiez, pour lequel il travaille également comme assistant de recherche. Son mémoire de maîtrise, qui porte sur une petite œuvre de Pierre Boulez intitulée Anthèmes, a servi à inaugurer le site Andante, un grand réseau internet de musique classique basé à New York. Native de Sherbrooke, Isabelle Panneton a reçu l’essentiel de sa formation au Conservatoire de Musique de Montréal où elle a travaillé, entre autres, l’analyse et la composition avec Gilles Tremblay. Par la suite, elle séjourne en Europe où elle étudie avec Philippe Boesmans et suit les séminaires de composition offerts par l’IRCAM. Mario Paquet fait carrière dans les domaines de la radio et de la télévision depuis une vingtaine d’années. Après des études en communication au cégep de Jonquière, il entre au service de Radio-Canada en Saskatchewan à titre d’animaeur d’émissions d’Affaires publiques. Par la suite, il a travaillé comme reporter culturel à la télévision de Radio-Canada à Ottawa, puis à TV Ontario et au consortium de télévision TV5 à Montréal. De 1989 à 1991, il a été annonceurréalisateur à Radio-Canada International où il était responsable d’un magazine culturel diffusé sur ondes courtes sur les continents européen et africain. Il a joint la Chaîne culturelle (maintenant Espace Musique) de Radio-Canada en 1991 où il a assumé l’animation de diverses émissions. Il dirige l’ensemble de chambre électroacoustique Bradyworks et se produit régulièrement en tant que soliste dans des événements internationaux. Animateurs SEAN FERGUSON 34 Sean Ferguson est né à Fort Vermilion, petite communauté du nord de l’Alberta. Depuis 1990, il vit à Montréal, où il a étudié la composition avec John Rea à l’université McGill. De 1997 à 2001, il a été membre du conseil d’administration de la Société québécoise de recherche en musique, pour laquelle il a été coordonnateur artistique de trois festivals de musique québécoise. Depuis 1999, il est membre du comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). Sean Ferguson est actuellement professeur de composition et directeur du studio de musique électronique à l’université McGill. Depuis 1999, il est membre du comité de rédaction de la revue Circuit : musiques contemporaines, dont il a signé de nombreux articles. En tant qu’assistant de recherche de Jean-Jacques Nattiez, il travaille sur l’édition française de l’Enciclopedia della musica Einaudi. HUGUES LECLAIR Né à Montréal en 1962, Hugues Leclair suit une formation variée dans plusieurs institutions du Québec et de la France : Université Laval, Université de Montréal, Conservatoire National de Strasbourg, Institut Européen de chant choral, Conservatoire National de La Courneuve (Îlede-France). Il détient un baccalauréat en physique, un doctorat en composition, ainsi que des prix d’analyse musicale, d’écriture et d’orchestration. Il est professeur de composition à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Elle compte à son catalogue une vingtaine d’œuvres qui ont été diffusées au Canada et en Europe. Isabelle Panneton a enseigné au département de musique de l’université Concordia de 1987 à 1995. Elle est professeure à la Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis 1995. Elle est membre du comité artistique de la Société de musique contemporaine du Québec, membre du comité de rédaction de la revue Circuit : musiques contemporaines et membre du conseil d’administration du Conseil québécois de la musique. TIM BRADY HUGUES LECLAIR ISABELLE PANNETON MARIO PAQUET Composer and electric guitarist Tim Brady has created music in a wide range of musical genres and has been commissioned by ensembles and orchestras in North America, Europe and Australia including the Winnipeg Symphony Orchestra, the Société de musique contemporaine du Québec, New Music Concerts, INA-GRM (Radio-France), the Nouvel Ensemble Moderne, New Music Concerts (Toronto), the Pittsburgh New Music Ensemble, the Topology Ensemble (Brisbane, Australia), the Centre for Contemporary Art (Glasgow, UK) and the British string ensemble The Smith Quartet. He leads the electroacoustic chamber ensemble Bradyworks, and frequently performs solo concerts. Born in Montreal in 1962, Hugues Leclair attended various institutions in Quebec and France: Université Laval, Université de Montréal, Conservatoire National de Strasbourg, Institut Européen de chant choral, Conservatoire National de La Courneuve (Île-de-France). He obtained a Bachelor’s degree in physics and a Ph.D. in composition, as well as prizes for musical analysis, composition, and orchestration. Member of the artistic committee of the Société de Musique Contemporaine du Québec. Mario Paquet as been involved in radio and television for the past 17 years. After studying communications at the CEGEP in Jonquière, he joined RadioCanada in Saskatchewan, where he hosted public affairs programs. He then worked as cultural reporter with Radio-Canada television in Ottawa, TV Ontario and the TV5 television consortium in Montreal. From 1989 to 1991, he was announcer and producer with Radio-Canada International, where his responsibilities included a cultural program broadcast over the shortware network in Europe and Africa. He joined the RadioCanada’s Chaîne culturelle (now Espace Musique) in 1991, where he hosted a variety of programs. Born in 1972, Jonathan Goldman completed a degree in philosophy and mathematics at McGill University before embarking upon studies in musicology. He obtained a Master’s degree and is currently working towards a PhD in this field at the Université de Montréal, under the supervision of Jean-Jacques Nattiez, with whom he also has a research assistantship. His Master’s thesis, a detailed study of the small work Anthèmes by Pierre Boulez, was used to inaugurate the New York based classical music Web site. Since 1999 he is a member of the editorial board of the contemporary music journal Circuit: musiques contemporaines, and has contributed numerous articles to this publication. As research assistant to Jean-Jacques Nattiez, Jonathan Goldman is currently working on the Enciclopedia della musica Einaudi, scheduled to be published this year in French by Actes-Sud (France). Sean Ferguson was born in Fort Vermilion, a remote community in Northern Alberta. He has lived in Montreal since 1990, where he studied composition with John Rea at McGill University. From 1997 to 2001 he was a member of the administrative committee of the Société québécoise de recherche en musique, for whom he was the artistic coordinator of three festivals of Quebec music. Since 1999 he has been a member of the artistic committee of the Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). Sean Ferguson is currently Professor of Composition and co-director of the Electronic Music Studio at McGill University. Born in Sherbrooke, Isabelle Panneton’s formative studies took place at the Conservatoire de Musique de Montréal, where she studied analysis and composition with Gilles Tremblay. She later studied in Europe with Philippe Boesmans, and participated in IRCAM’s composition seminars. Among her works, approximately twenty pieces have been broadcast in Canada and in Europe. In 1985 she was awarded a Performing Rights Organisation National Competition prize, and her work Voilage was chosen to represent Canada before UNESCO’s International Tribune. Isabelle Panneton taught at Concordia University’s Music Department from 1987 to 1995. She has been a professor at the Université de Montréal’s Faculty of Music since 1995. Host JONATHAN GOLDMAN SEAN FERGUSON Member of the editors’ committee of the Circuit journal. Member of the board of directors of the Conseil Québécois de la Musique. Full professor at the Université de Montréal’s Faculty of Music. 35 Du 13 au 26 mars 2006 Musiekcentrum de Ijsbreker, Amsterdam Les membres du jury international de Forum 2006 : John Rea, président Lorraine Vaillancourt Cornelius de Bondt Quatre compositeurs seront choisis et devront composer une œuvre d’une durée de 10 à 15 minutes, qui sera créée par le Nouvel Ensemble Moderne sous la direction de Lorraine Vaillancourt. 8 e 8 Forum Forum 2006 international des jeunes compositeurs 36 Les dossiers doivent parvenir au Nouvel Ensemble Moderne avant le 28 février 2005 Le Nouvel Ensemble Moderne 200, avenue Vincent-d’Indy C.P. 6128, succursale Centre-ville Montréal (Québec) H3C 3J7 Téléphone : (514) 343-5962 Télécopieur : (514) 343-2443 [email protected] www.nem.umontreal.ca