Brochure Forum - Radio

Transcription

Brochure Forum - Radio
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Lorraine Vaillancourt
Nem
SOUS LA DIRECTION DE
Nouvel Ensemble Moderne
Nem
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Du 18 octobre
au 13 novembre
2004
Nem
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Concerts
les 10, 11 et 13 novembre
Nem
SALLE CLAUDE-CHAMPAGNE, MONTRÉAL
Nem
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7
Nem
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7eNem
FORUM INTERNATIONAL DES JEUNES COMPOSITEURS
Nem
Sept
univers à travers
Nem
Nem
sept
jeunes créateurs
Nem
Guilherme Carvalho BRÉSIL / Julien Bilodeau CANADA / Yun Du CHINE / Derek Johnson ÉTATS-UNIS
NemHaapamäki FINLANDE / Laurent Torres FRANCE / Ondrej Adamek RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Sampo
Nem
Nem
Nem
Nem
Nem
Nouvel Ensemble Moderne
2
Musiciens du NEM
Équipe
Alain Giguère*, violon
Johanne Morin, violon
Brian Bacon*, alto
Catherine Perron, violoncelle
Yannick Chênevert, contrebasse
Guy Pelletier*, flûte
Julie Sirois-Leclerc, hautbois
Simon Aldrich, clarinette
Martin Carpentier, clarinette
Michel Bettez*, basson
Jocelyn Veilleux, cor
Lise Bouchard*, trompette
Patrice Richer, trombone
Jacques Drouin*, piano
Julien Grégoire*, percussion
* membres fondateurs
Lorraine Vaillancourt directrice artistique et générale
Claire Métras directrice administrative
Jacques Drouin adjoint à la direction artistique
Nicolas Martin directeur de production
Alain Beauchesne adjoint à la production
Chloé Vitoux directrice des communications et du marketing
Nancy Guyon responsable du développement international
Dominique Olivier responsable du programme
François Couture traducteur
MUSICIEN INVITÉ
David Martin, trombone
Isabelle Brien, Agence Station bleue relationniste
Folio et Garetti conception graphique
Latitude 45, Barbara Scales agent
Martin Boucher, Chantal McNeil webmestres
Membres du Conseil d’administration
Maître Robert Lebeau, président
Lorraine Vaillancourt, vice-présidente
Maître Chantal Desjardins, secrétaire
Jean-Charles Petitclerc, administrateur
Réjean Poirier, administrateur
Jocelyn Veilleux, administrateur
Le NEM
Fondé en 1989 par la pianiste et chef d’orchestre Lorraine Vaillancourt, le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) est un
orchestre de chambre de 15 musiciens qui propose une interprétation convaincante des musiques d’aujourd’hui, en leur
accordant le temps et l’attention qu’elles méritent. Son répertoire reflète la variété des esthétiques, s’ouvre à la musique
de tous les continents et consacre une place importante à la création. Ses concerts, ses répétitions ouvertes au public et
ses rencontres avec les créateurs sont des moments d’échange et de réflexion privilégiés.
Founded in 1989 by pianist and conductor Lorraine Vaillancourt, the Nouvel Ensemble Moderne (NEM) is a chamber
orchestra of 15 musicians giving convincing performances of comtemporary music and affording it the time and attention
it deserves. Their repertoire reflects the range of current aesthetics, embraces the music of every continent and places
special value on new works. Their concerts, open rehearsals and encounters with the creators of today’s music are unique
opportunities for exchange and reflection.
Le Nouvel Ensemble Moderne remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des arts de Montréal,
le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, la Faculté de musique de l’Université de Montréal et Espace musique de RadioCanada, pour leur soutien à la réalisation de cet événement.
Forum 2004 tient à remercier spécialement les organismes et individus suivants :
John Rea, Frans van Rossum, Luis de Pablo et Sandro Gorli, du jury international. Marie-Thérèse Lefebvre et Michel Longtin, professeurs, Isabelle Fleury,
étudiante, responsables des stages universitaires. Tim Brady, Sean Ferguson, Jonathan Goldman, Hugues Leclair, Isabelle Panneton et Mario Paquet,
animateurs. Le Conseil international de la musique de l’Unesco, les étudiants en direction d'orchestre Sabatino Vacca, Airat Ichmouratov et Cristian
Germán Gort, le Cercle des étudiants compositeurs (Ceco) de l’Université de Montréal et tous les bénévoles et amis du NEM. L’équipe technique ainsi
que tout le personnel de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.Toutes les personnes qui, à titre personnel, ont aidé à faire connaître Forum
2004. Merci également aux membres du conseil d’administration du NEM et à tous les hôtes qui rendent possible l’accueil des participants à cet événement, ainsi qu’aux écoles participantes. Votre appui généreux renouvelle constamment la vitalité du NEM.
4
LORRAINE VAILLANCOURT, chef d’orchestre et directrice artistique
5
LIZA FRULLA, ministre du Patrimoine Canadien
6
LINE BEAUCHAMP, ministre de la Culture et des Communications
7
GÉRALD TREMBLAY, maire de Montréal
8
MARYVONNE KENDERGI, porte-parole officielle de Forum 2004
9
RÉJEAN POIRIER, doyen de la Faculté de musique de l’Université de Montréal
10
11
CHRISTIANE LEBLANC, directrice, Espace musique de Radio-Canada
Horaire
Programme
12
Concert du 10 novembre
13
Concert du 11 novembre
14
Concert gala du 13 novembre
Candidats
16
ONDREJ ADAMEK
JULIEN BILODEAU
20
GUILHERME CARVALHO
22
SAMPO HAAMÄKI
24
DEREK JOHNSON
26
LAURENT TORRES
28
YUN DU
30
Jury international
32
Une question aux compositeurs de Forum 2004
34
Animateurs
36
8e Forum international des jeunes compositeurs
Du 13 au 26 mars 2006
Sommaire
18
3
Lorraine Vaillancourt
MOT DE LA CHEF D’ORCHESTRE ET DIRECTRICE ARTISTIQUE
Deux mois de travail intense auprès de la
relève (compositeurs, interprètes) à travers les
Rencontres de musique nouvelle du Domaine
Forget, la session Voix Nouvelles de
Royaumont (France), les classes de maître
autour du Pierrot Lunaire au Conservatoire
d’Allessandria (Italie) se concluent ici en
beauté avec ce 7e Forum ou se coitoieront
pendant un mois les 7 compositeurs choisis,
les musiciens du NEM et son équipe, les étudiants et les professeurs de la Faculté de
musique, et le public.
C’est un rendez-vous avec le talent, l’intelligence, la passion, le savoir faire, l’imagination.
Si la musique savante a difficilement « pignon
sur rue » aujourd’hui, les jeunes compositeurs
sont pourtant, partout sur la planète, nombreux et éloquents. Il faut leur donner la parole
et sauvegarder les espaces qui leur sont consacrés.
Direction artistique
Ondrej Adamek, Julien Bilodeau, Guilhermo
Carvalho, Yun Du, Derek Johnson, Sampo
Haapamaki, Laurent Torres vous invitent à
découvrir leur musique.
4
A two-month period of intensive work with the
up-and-coming generation of composers and
musicians, during the Rencontres de musique
nouvelles at the Domaine Forget, the Voix
Nouvelles semester in Royaumont (France),
and the masterclasses on Pierrot Lunaire at
the Allessandria Conservatory (Italy) is reaching its conclusion with this 7th Forum, where
the 7 selected composers, the musicians and
the team of the NEM, the students and teachers at the Music Faculty, and the audience will
all be coming together for one month.
This rendezvous is about talent, intelligence,
passion, know-how, and imagination.
Despite the fact that it is difficult for serious
music to make itself noticed nowadays, all
around the world we find numerous talkative
young composers. We must let them have their
say and preserve the tribunes devoted to them.
Bon Forum !
Ondrej Adamek, Julien Bilodeau, Guilhermo
Carvalho, Yun Du, Derek Johnson, Sampo
Haapamaki, and Laurent Torres are inviting
you to discover their music.
Lorraine Vaillancourt
Have a nice Forum!
Directrice artistique du Nouvel Ensemble Moderne
qu’elle a fondé en 1989, la pianiste et chef
d’orchestre Lorraine Vaillancourt s’est produite
régulièrement, depuis une trentaine d’années, avec
divers ensembles d’ici et d’ailleurs. Elle a assuré la
création d’un grand nombre d’œuvres tant au piano
qu’au pupitre.
Founder and artistic director of the Nouvel Ensemble
Moderne since 1989, pianist and conductor Lorraine
Vaillancourt has performed regularly over the past 30
years with various ensembles in Canada and abroad.
She has been responsible for the premieres of many
new works, both as a pianist and a conductor.
Membre fondateur de la société de musique nouvelle
Les Événements du Neuf (1978-1989), elle est professeure titulaire à la Faculté de musique de
l’Université de Montréal où elle dirige l’Atelier de
musique contemporaine depuis 1974. Lorraine
Vaillancourt a également contribué à la fondation de
CIRCUIT, revue nord-américaine de musique du XXe
siècle.
La qualité de son travail a maintes fois été soulignée,
ici comme à l’étranger. Ainsi, sous sa direction,
l’enregistrement de l’œuvre de Hugues Dufourt,
Erewhon, avec le prestigieux ensemble alsacien, Les
Percussions de Strasbourg, s’est mérité en 2000 la
plus haute distinction accordée par l’industrie internationale du disque, le Grand Prix Charles-Cros (prix du
Président de la République de France).
Lorraine Vaillancourt siège au Conseil des arts et des
lettres du Québec depuis 2001.
A founding member of the new music society Les
Évènements du Neuf (l978-1989), she has been conducting, since 1974, the Atelier de musique contemporaine at the Faculty of Music of the Université de
Montréal where she is a professor with tenure.
Lorraine Vaillancourt also participated in the founding of CIRCUIT (North America’s 20th century music
publication).
Member of the Royal Society of Canada, YWCA Woman
of Distinction 2000 and Chairperson of the Board of the
Conseil québécois de la musique from 1998 to 2001,
Lorraine Vaillancourt currently sits on the Board of
Directors of the Conseil des arts et des lettres du
Québec. In 2000, the Erewhon recording of the French
composer, Hugues Dufourt, with the renowned ensemble Les Percussions de Strasbourg under the direction
of Lorraine Vaillancourt, was awarded the highest
recognition of the international recording industry, the
Grand Prix Charles-Cros (The Republic of France
President’s award).
Ministère du
Patrimoine canadien
J’aimerais saluer tous ceux et celles qui
prennent part à la 7e édition du Forum international des jeunes compositeurs du Nouvel
Ensemble Moderne.
Un monde sans musique serait un monde
sans couleur et sans saveur. La musique
nous fait voir le monde d’une multitude de
façons. Elle nous enrichit et nous inspire.
C’est grâce au travail des compositeurs et
des interprètes si nous pouvons vivre en
musique.
Ce forum réunit les musiciens du Nouvel
Ensemble Moderne et sept jeunes compositeurs du monde dans un processus d’exploration musicale unique en son genre. On ne
saurait trouver meilleure façon de favoriser la
création et la diffusion d’œuvres musicales
canadiennes et étrangères.
À titre de ministre du Patrimoine canadien,
j’aimerais féliciter toutes les personnes qui
rendent possible cette rencontre. Je remercie
tous les artistes qui partagent avec nous les
fruits de leur travail créateur.
Bon Forum !
Greetings to all those participating in the 7th
Forum international des jeunes compositeurs
du Nouvel Ensemble Moderne.
A world without music would be a world without colour and flavour. Music makes us see
the world in a variety of ways. It enriches and
inspires us, and lets us experience the music
thanks to the work of the composers and
performers.
This Forum brings together musicians from
the Nouvel Ensemble Moderne, as well as
seven young composers, to explore a unique
musical process. What better way to create
and broadcast Canadian and foreign musical
works.
As Minister of Canadian Heritage, I would like
to congratulate everyone who made this
gathering possible. Thank you to all the
artists who share the fruits of their creative
labours.
Enjoy the Forum !
Canada
Liza Frulla
Ministre du Patrimoine Canadien
Minister
5
Ministère de la Culture
et des Communications
La création musicale est affaire de rigueur
et de passion. Elle passe par la fièvre du
travail d’exploration et de répétition, avant
d’atteindre sa plénitude lors de la prestation
publique qui lui donne tout son sens. Le
Forum international des jeunes compositeurs offre à des talents issus des quatre
coins du monde l’occasion de faire naître
leurs œuvres dans une ambiance d’échanges et d’ouverture. La musique et son
rayonnement universel en sont les grands
gagnants.
J’en félicite chaleureusement le Nouvel
Ensemble Moderne et sa fondatrice madame
Lorraine Vaillancourt qui, depuis quinze ans,
organise cet événement musical d’envergure. Je souhaite un agréable et fructueux
séjour aux compositeurs invités. Je leur
souhaite également le meilleur des succès
lors des concerts qui couronnent ce mois
consacré à la musique et aux différentes
étapes qui mènent à son achèvement.
Bon Forum à toutes et à tous !
Writing music takes hard work and passion.
It starts with a love for exploration and
practice, and culminates in the public
performance that was the whole purpose all
along. The International Forum for Young
Composers offers young talents from
around the world the opportunity to give life
to their work in a friendly, open environment.
Music and its universal popularity come out
the winners.
I warmly congratulate the Nouvel Ensemble Moderne and its founder Ms
Lorraine Vaillancourt, who has been organizing this leading musical event for fifteen
years. I wish all the composers an enjoyable, productive stay. I also wish them the
best of success in the concerts that will
crown this month of music, and in all the
steps that go into them.
Enjoy the Forum!
Québec
Line Beauchamp
Ministre de la Culture et des Communications
Minister of Culture and Communications
6
Montréal
Les jeunes sont plein de talents. Il est de
notre responsabilité de leur offrir les moyens
de nous les faire connaître. C’est pourquoi
je suis heureux de souhaiter la bienvenue à
Montréal à tous ceux et celles qui viennent
participer à la 7e édition du Forum international des jeunes compositeurs 2004.
Comme le démontre éloquemment les
initiateurs de cet événement, Montréal est
une métropole culturelle qui valorise la
créativité.
Je profite de l’occasion pour remercier le
Nouvel Ensemble Moderne, sous la
direction de Lorraine Vaillancourt, ainsi que
ses partenaires, la Faculté de musique de
l’Université de Montréal, la Société RadioCanada et le Conseil international de la
musique de l’UNESCO, de mettre en
commun leurs ressources pour nous offrir la
possibilité d’explorer de nouveaux territoires musicaux. La Ville de Montréal, par
l’entremise de son Conseil des arts, est
heureuse de soutenir leur travail.
Nos meilleurs vœux de succès
accompagnent les jeunes compositeurs.
Young people are full of talent. It is our
responsibility to offer them a channel through
which to express that talent. This is why I am
happy to welcome to Montréal all those who
are taking part in the 7th edition of the 2004
International Young Composers Forum. As
the organizers of this event have so eloquently shown, Montréal is a cultural centre that
puts great value on creativity.
I also wish to take this opportunity to thank
the Nouvel Ensemble Moderne, under the
direction of Lorraine Vaillancourt, as well as
its partners, the music faculty of the
Université de Montréal, Radio-Canada, and
the UNESCO International Music Council, for
having pooled their resources to offer us this
opportunity to explore new musical territories. The City of Montréal, through its Arts
Council, is happy to support their work.
Our best wishes for success go with
these young composers.
Montréal
Gérald Tremblay
Le maire / Mayor
7
Maryvonne Kendergi,
porte-parole de Forum 2004
J’ai à nouveau la joie et la fierté d’être associée à « la belle aventure » qu’est le Forum
international des jeunes compositeurs. Je
voudrais noter une fois de plus ce qui me
paraît toujours aussi actuel : cette belle
aventure va se vivre ici, au Canada, lieu singulier d’Amérique du Nord; au Québec, lieu
de recherche et en recherche; à Montréal,
deuxième ville francophone du monde, où
la langue de travail est le français. Mais on
sait y être courtois et polyglotte. Montréal
est heureuse d’accueillir encore cette fois
des compositeurs de trois continents : les
Amériques, l’Asie, et l’Europe.
À ces rencontres s’ajoutent des activités de
tous genres, dont les « causeries autour
d’un repas » à partager entre compositeurs,
interprètes et public de formations et de
générations différentes, mais tous animés
par la même curiosité attentive à « l’autre ».
Quatre semaines pleines de découvertes
auxquelles je « nous » convie chaleureusement. Me faisant l’interprète de celles et
ceux qui se joindront à nous, sur les lieux ou
par la voie des médias, je dis MERCI à
Lorraine Vaillancourt, chef inégalable, animatrice infatigable, et à sa généreuse
équipe / dans les sons et l’administration /
du Nouvel Ensemble Moderne. « Bon vent
dans les voiles sonores de Forum 2004 ».
Porte-parole
Maryvonne Kendergi
Porte-parole officielle de Forum 2004
Professeure émérite de l’Université de Montréal,
d.h.c. en musique de l’université McGill,
Membre de la Société royale du Canada
8
As Forum’s “grandmother”, I can only reafirm
my pride and joy in being a part of the marvellous adventure that is the International
Forum for Young Composers. And, as I did
before, allow me to point out that it seems
more fitting than ever that this adventure is
happening in this unique place in North
America; in Quebec, a place of research and
of searching; in Montreal, the world’s second
largest French-speaking city, where the language of works is French, but where we
know how to be courteous and multilingual
as well. Montreal is pleased to welcome
composers from North and South America,
Asia, Australia and Europe. Along these
meetings, there are activities of all kinds,
including lunch-time get-togethers where we
can share our thoughts and experiences with
composers, performers and audiences of
different backgrounds and generations, all
motivated by the same curiosity for what the
other has to say. Four weeks full of discovery
lie ahead, and we are all cordially invited to
participate. On behalf of those who will be
joining us, both on side and through the
media, I would like to THANK Lorraine
Vaillancourt, an incomparable conductor and
tireless champion of new music, and the
Nouvel Ensemble Moderne’s generous musical and administrative teams. I would like to
wish “smooth musical sailing” to Forum
2004.
Faculté de musique de
l’Université de Montréal
C’est aussi une occasion pour les étudiants de
notre faculté de s’immerger dans le processus
de création de diverses façons. En effet,
Forum 2004 comporte un volet pédagogique
important. Des travaux de recherche avec
crédits seront encadrés par les professeurs
Lorraine Vaillancourt (pour les interprètes),
Michel Longtin (pour les compositeurs) et
Marie-Thérèse Lefebvre (pour les musicologues). De plus, le professeur Robert Leroux
a pris une nouvelle initiative cette année en
invitant certains compositeurs à son cours
Musique et musiciens actuels.
Notre faculté est fière d’être associée à cet
événement de grande envergure sur la scène
montréalaise musicale. Tous ceux qui s’intéressent à la création pourront profiter des
nombreuses activités qui rempliront les
prochaines semaines. Le foisonnement des
idées, les échanges, les entrevues, les analyses et les travaux d’interprétation nourriront
chez tous les participants une véritable
conscience du geste de création.
La Faculté de musique de l’Université de
Montréal rend hommage au Nouvel Ensemble
Moderne, ensemble en résidence, pour sa
contribution à l’avancement de la connaissance et de la reconnaissance de l’acte de
création en milieu universitaire.
Réjean Poirier
Doyen / Dean
The Faculté de musique de l’Université de
Montréal is delighted to welcome another edition of the Nouvel Ensemble Moderne’s
International Forum for Young Composers. For
one month, seven composers, from as many
countries, will have the opportunity to create,
discuss and debate ideas with performers and
colleagues, as well as share their experience
with the community. All works completed during the event will be performed in public. It is a
great experience for these young creators.
It is also an opportunity for the students of our
faculty to immerse themselves in the creative
process through various ways. Indeed, Forum
2004 includes a significant educational program that allows students to conduct research
work for credit. These projects are overseen by
professors Lorraine Vaillancourt (for performers), Michel Longtin (for composers) and
Marie-Thérèse Lefebvre (for musicologists).
Also, a new initiative by Professor Robert
Leroux will allow some composers this year to
take part in his Musique et musiciens actuels
course.
Our faculty is proud to be associated with this
event of great calibre on the Montreal music
scene. Anyone interested in the creative
process will benefit from the numerous activities planned for the coming weeks. The profusion of ideas, discussions, interviews, analysis
and performances will ignite in every participant a better comprehension of the creative
act.
The Faculté de musique de l’Université de
Montréal pays tribute to the Nouvel Ensemble
Moderne, Ensemble in Residence, for its contribution to the advancement of knowledge
and recognition of the creative act in a university environment.
Université de Montréal
La Faculté de musique de l’Université de
Montréal se réjouit d’accueillir une nouvelle
édition du Forum international des jeunes
compositeurs du Nouvel Ensemble Moderne.
Sept compositeurs, venus d’autant de pays,
pourront, pendant un mois, créer, échanger
avec les interprètes, débattre avec des collègues et partager leur expérience avec la
communauté. Toutes les œuvres achevées
durant ce stage seront jouées en concert. Il
s’agit d’une expérience formidable pour ces
jeunes créateurs.
9
Forum 2004 :
7e année de partenariat
Un mois de création et d’effervescence musicale, un mois qui réunit sept artistes et sept
pays, un mois pour échanger et pour créer…
La radio de Radio-Canada est très fière de
participer au 7e Forum international des
jeunes compositeurs, en collaboration avec la
Faculté de musique de l’Université de
Montréal et le Conseil international de la
musique (UNESCO), parrain de l’événement.
Depuis le début des Forums, en 1991, la radio
publique a commandé et diffusé sur ses
ondes nombre d’œuvres importantes du patrimoine musical contemporain. Au moment
où la radio de Radio-Canada crée une nouvelle radio, Espace musique, cette collaboration essentielle se poursuit pour alimenter ses
ondes en œuvres et en productions uniques.
Cette année, les concerts de Forum 2004
seront diffusés à notre antenne et offerts aux
72 pays membres de la prestigieuse Union
Européenne de Radio-Télévision dans le
cadre de l’événement « Montréal, cité de la
musique 2004 ». Une vitrine exceptionnelle
pour les artistes de Forum!
Espace musique est fière de faire connaître à
un large public le riche milieu musical d’ici et
d’ailleurs ainsi que les grands événements
musicaux internationaux. La radio publique
remplit ainsi une mission fidèle à ses valeurs :
proximité, présence accrue dans différents
milieux, diffusion de talents.
Radio-Canada
Je souhaite un excellent Forum à tous les participants et vous donne rendez-vous à l’antenne d’Espace musique.
10
Christiane LeBlanc
Directrice / director
Espace musique Radio de Radio-Canada
Forum 2004:
Seven Years of Partnership
A month of musical creativity and excitement,
a month bringing together seven artists from
seven countries, a month to exchange ideas
and create . . .
Radio de Radio-Canada is proud to be part of
the 7th International Forum for Young
Composers, in partnership with the Université
de Montréal Faculty of Music and the
International Music Council (UNESCO), the
event’s sponsor.
Since the first Forum in 1991, public radio has
commissioned and broadcast a number of
important works forming part of our modern
musical heritage. Arriving just as Radio de
Radio-Canada is creating a new music network, Espace musique, this essential partnership will provide a host of unique works
and productions for its airwaves.
This year, Forum 2004 concerts will be broadcast on our network and made available to the
72 member countries of the prestigious
European Broadcasting Union as part of the
“Montréal, cité de la musique 2004” event. It
will be an outstanding showcase for Forum
artists!
Espace musique is proud to acquaint a wide
audience with the vibrant musical scene at
home and abroad, as well as major international music events. In doing so, public radio
fulfills a mission in keeping with its values:
proximity, greater presence in diverse milieus,
and talent exposure.
I wish all participants an excellent Forum and
invite you to tune in to Espace musique.
Candidats
Guilherme Carvalho BRÉSIL / Julien Bilodeau CANADA / Yun Du CHINE / Derek Johnson ÉTATS-UNIS
Sampo Haapamäki FINLANDE / Laurent Torres FRANCE / Ondrej Adamek RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Mardi 2/11
09 h 00 - 12 h 00
12 h 00 - 13 h 30
13 h 30 - 16 h 30
17 h 00 - 18 h 30
Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE I
Causerie - Autour d’un repas : ÉTATS-UNIS II
Répétition publique : FRANCE I
Mini-forum d’analyse : BRÉSIL IV
Répétition publique : BRÉSIL et CHINE I
Causerie - Autour d’un repas : BRÉSIL II
Répétition publique : CHINE I
Mini-forum d’analyse : ÉTATS-UNIS IV
Mercredi 20/10
09 h 30 - 12 h 30
12 h 30 - 14 h 00
14 h 00 - 17 h 00
17 h 00 - 18 h 30
Répétition publique : FINLANDE I
Causerie - Autour d’un repas : FINLANDE II
Répétition publique : BRÉSIL I
Mini-forum d’analyse : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE IV
Mercredi 3/11
09 h 30 - 12 h 30
12 h 30 - 14 h 00
14 h 00 - 17 h 00
17 h 00 - 18 h 30
Jeudi 21/10
09 h 30 - 12 h 30
12 h 30 - 14 h 00
14 h 00 - 17 h 00
17 h 00 - 18 h 30
Répétition publique : CANADA III
Causerie - Autour d’un repas : CANADA III
Répétition publique : FRANCE III
Mini-forum d’analyse : CHINE IV
Jeudi 4/11
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : ÉTATS-UNIS et
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE III
14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : FINLANDE III
Vendredi 22/10
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : BRÉSIL III
14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : ÉTATS-UNIS III
Vendredi 5/11
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : CANADA I
14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : CANADA et FINLANDE I
Mardi 26/10
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : FRANCE I
13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique : CHINE I
Lundi 8/11
09 h 30 - 12 h 30
12 h 30 - 14 h 00
14 h 00 - 17 h 00
17 h 00 - 18 h 30
Mercredi 27/10
09 h 30 - 12 h 30
12 h 30 - 14 h 00
14 h 00 - 17 h 00
17 h 00 - 18 h 30
Répétition publique : CANADA I
Causerie - Autour d’un repas : FRANCE II
Répétition publique : BRÉSIL I
Mini-forum d’analyse : CANADA IV
Jeudi 28/10
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE III
12 h 30 - 14 h 00 Causerie - Autour d’un repas :
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE II
14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : FINLANDE III
17 h 00 - 18 h 30 Mini-forum d’analyse : FINLANDE IV
Vendredi 29/10
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : ÉTATS-UNIS I
14 h 00 - 17 h 00 Répétition publique : ÉTATS-UNIS I
Répétition publique : CHINE et BRÉSIL III
Causerie - Autour d’un repas : CHINE II
Répétition publique : FRANCE III
Mini-forum d’analyse : FRANCE IV
Mardi 9/11
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique FINLANDE et CANADA I
13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique RÉPUBLIQUE TCHÈQUE et
ÉTATS-UNISI
Mercredi 10/11
14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I
18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Portrait II
20 h 00 - 22 h 00 Concert I
Jeudi 11/11
14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I
18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Portrait II
20 h 00 - 22 h 00 Concert I
Samedi 13/11
14 h 00 - 17 h 00 Répétition générale publique I
18 h 00 - 19 h 30 Causerie - Table ronde II
20 h 00 - 22 h 00 Grand Concert Gala I
Légende des salles
I II III IV -
salle Claude-Champagne
foyer de la salle Claude-Champagne
B-484
B-421
Horaire
Mardi 19/10
09 h 30 - 12 h 30 Répétition publique : CHINE I
13 h 30 - 16 h 30 Répétition publique : RÉPUBLIQUE TCHÈQUE I
17 h 00
Cocktail d’ouverture : II
11
Mercredi 10 novembre /
Wednesday, november 10
18 h / 6 p.m.
Portrait
John Rea rencontre Sandro Gorli /
John Rea meets Sandro Gorli
20 h / 8 p.m.
Premier concert de Forum 2004 /
Forum 2004 first concert
Nouvel Ensemble Moderne
Sous la direction de Lorraine Vaillancourt /
Lorraine Vaillancourt, conductor
Claire-Mélanie Sinnhuber
[FRANCE-SUISSE]
Hiss (2004)
Julien Bilodeau
À coups (2004)
[CANADA]
Concert 1 - 10 novembre
ENTRACTE
12
Derek Johnson [ÉTATS-UNIS]
Frozen Light (2004)
Guilherme Carvalho
Topologie faible (2004)
[BRÉSIL]
Œuvre « HORS FORUM »
Claire-Mélanie Sinnhuber
[FRANCE-SUISSE, 1973[
Étudie la composition avec Sergio Ortega, Allain Gaussin et Ivan
Fedele avant d’entrer en 2001 au Conservatoire National Supérieur
de Paris où elle étudie avec Frédéric Durieux, Luis Naon, Yann
Geslin et Tom Mays, s’initie à l’acoustique, à l’orchestration et
obtient un 1er prix d’analyse en juin 2003.
Elle a été jouée au festival Musica à Strasbourg (petite, 2001),
l’ensemble Aleph a créé a...h dans plusieurs villes d’Europe (20022003), elle a écrit pour le théâtre, la danse et le documentaire. Elle
a travaillé à Acanthes avec l’ensemble Accroche note (je ne, 2002),
a écrit pour l’académie d’été 2003 du quatuor Habanera (eau forte
pour douze saxophones). Collaboration avec la classe de flûte traversière de Patrice Bocquillon de l’ENM de Ville d’Avray pour le prix
de juin 2004, où a été joué ajour pour flûte et électronique en temps
réel; la pièce sera reprise en 2005 en concert par Patrice Bocquillon
(ensemble FA).
Elle est boursière de la SACEM en 2002, 2003 et de la fondation
Meyer en 2004 et elle a été retenue pour suivre le cursus annuel de
composition de l’Ircam (2004-2005).
Hiss (2004)
pour quatuor à cordes
Hiss : chuinte, glisse
et siffle
le whistle s’ébouriffe
Claire-Mélanie Sinnhuber
Julien Bilodeau
Derek Johnson
Guilherme Carvalho
La résine sur le crin accroche le métal et le boyau,
puis glisse dans l’échancrure de l’éclisse,
... et se plisse.
Corde sèche, corde libre,
essaim,
filament, vent.
Claire-Mélanie Sinnhuber
NOTE : Œuvre créée lors de la session Voix Nouvelles à Royaumont,
le 2 octobre dernier.
Les concerts de Forum 2004 sont enregistrés par Espace musique, la nouvelle
radio musicale de Radio-Canada (100,7 FM à Montréal), et seront diffusés dans
le cadre de l'événement « Montréal, cité de la musique 2004 » le dimanche
28 novembre à 22 h sur les ondes d'Espace musique ainsi qu'auprès des 72 pays
membres de la prestigieuse Union Européenne de Radio-Télévision.
RÉALISATION DE L'ENREGISTREMENT Laurent Major
RÉALISATION-COORDINATION Odile Magnan
DIRECTION D'ESPACE MUSIQUE Christiane LeBlanc
Jeudi 11 novembre /
Thursday, november 11
18 h / 6 p.m.
Portrait
Frans van Rossum rencontre Luis de Pablo /
Frans van Rossum meets Luis de Pablo
20 h / 8 p.m.
Second concert de Forum 2004 /
Forum 2004 second concert
Nouvel Ensemble Moderne
Sous la direction de Lorraine Vaillancourt /
Lorraine Vaillancourt, conductor
Sampo Haapamäki
Fresh (2004)
[FINLANDE]
Yun Du [CHINE]
Impeccable Quake (2004)
ENTRACTE
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE]
Sinuous Words (2004)
Laurent Torres [FRANCE]
Duo concertante (2004)
Sampo Haapamäki
Yun Du
Ondrej Adamek
Laurent Torres
Les concerts de Forum 2004 sont enregistrés par Espace musique, la nouvelle
radio musicale de Radio-Canada (100,7 FM à Montréal), et seront diffusés dans
le cadre de l'événement « Montréal, cité de la musique 2004 » le dimanche
28 novembre à 22 h sur les ondes d'Espace musique ainsi qu'auprès des 72 pays
membres de la prestigieuse Union Européenne de Radio-Télévision.
RÉALISATION DE L'ENREGISTREMENT Laurent Major
RÉALISATION-COORDINATION Odile Magnan
DIRECTION D'ESPACE MUSIQUE Christiane LeBlanc
Concert 2 - 11 novembre
Ondrej Adamek
13
Samedi 13 novembre /
Saturday november 13
18 h / 6 p.m.
Table ronde / Panel discussion
INVITÉS / GUESTS
Frans van Rossum,
John Rea,
Luis de Pablo,
Sandro Gorli
ANIMATION
Mario Paquet
Concert 3 - 13 novembre
20 h / 8 p.m.
Concert gala Forum 2004 /
Gala concert
Nouvel Ensemble Moderne
Sous la direction de Lorraine Vaillancourt /
Lorraine Vaillancourt, conductor
Oeuvres sélectionnées par le jury international et choix du public /
Works selected by international jury and
public’s favourite
14
Concert
Gala
Ondrej Adamek
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE /
CZECH REPUBLIC, 1979]
Ondrej Adamek
Ondrej Adamek, né à Prague, étudie d’abord
la composition au Conservatoire de sa ville
natale, puis à l’Académie de musique de cette
même ville. Depuis 2000, il travaille au
Conservatoire de Paris, où il étudie la composition, la musique électroacoustique, l’orchestration, l’improvisation, les musiques indienne
et iranienne. De juin à août 2000 et en janvier
2001, il est boursier du centre Acanthes et
effectue trois stages à l’IRCAM. En avril 2002,
il obtient une bourse de l’UNESCO pour une
résidence avec la compagnie de danse
contemporaine Gaara à Nairobi. Il obtient
également le prix IMEB - Bourges 2003 et le
prix Métamorphoses (Musique et RechercheBelgique 2002), ainsi que le prix de la radio
hongroise en 2004. Il compose des pièces
instrumentales aussi bien qu’électroacoustiques, et travaille avec la danse et le théâtre
contemporain.
16
Ondrej Adamek first studied composition at
the Prague Conservatory and later at the
Prague Academy of Music. Since 2000, he is
working at the Paris Conservatory, where he
studies composition, electroacoustic music,
orchestration, improvisation, Indian music
and Iranian music. He received three grants
from the Acanthes Centre for three courses at
the IRCAM, in June and August 2000 and in
January 2001. In April 2002 he received a
UNESCO grant for a residency at the Gaara
Contemporary Dance Company in Nairobi.
He received the IMEB Award (Bourges, 2003),
the Métamorphoses Award (Musique et
Recherche, Belgium, 2002) and the
Hungarian Radio Award (2004). He writes
instrumental and electroacoustic pieces, and
collaborates in the fields of contemporary
dance and theatre.
[RÉPUBLIQUE TCHÈQUE /
CZECH REPUBLIC, 1979]
Sinuous Words
L’obscurité envahie par la lumière,
la voix interne perturbée par un cri,
l’hésitation écrasée par le perpétuel,
la respiration coupée par des souffles.
J’ai travaillé avec un enregistrement d’un vieillard de la Nouvelle Calédonie bercant un bébé.
J’ai transcrit également une prière tchèque.
Ondrej Adamek
Obscurity invaded by light,
The inner voice perturbed by a scream,
Hesitation crushed by the Perpetual, Breathing
interrupted by breaths.
I have worked with the recording of an old man
from New Caledonia rocking a baby to sleep.
I have also transcribed a Czech prayer.
Sinuous
Sinuous Words
Words
17
Julien Bilodeau
[QUÉBEC, 1974]
Le compositeur Julien Bilodeau commence très
jeune son apprentissage musical (piano et guitare)
pour ensuite se diriger vers la composition instrumentale et audionumérique, l’analyse musicale et
la philosophie. Il a terminé ses études supérieures
au Conservatoire de Musique de Montréal en mai
2003, cumulant deux prix avec grandes distinctions à l’unanimité dans les classes de composition et d’analyse musicale de Serge Provost.
Julien Bilodeau
Il a participé à différents stages de musiques nouvelles tels que celui du Domaine Forget (Canada),
Voix nouvelles de la Fondation Royaumont
(France), le stage informatique de l’IRCAM, le cursus en informatique musicale et composition du
Centre de Création Musicale Iannis Xenakis
(CCMIX) et le Stockhausen-Courses Kürten
(Allemagne). Dans le cadre de ce dernier stage,
Julien Bilodeau a eu l’occasion de travailler auprès
des compositeurs Pascal Dusapin, Luca
Franscesconi, Brian Ferneyhough, Johannes
Schöllorn, Fausto Romitelli, Martin Matalon et
Karlheinz Stockhausen, celui-ci lui ayant donné
accès à ses archives pour compléter l’analyse
intégrale de l’œuvre Inori.
18
La musique de Julien Bilodeau a été interprétée
par plusieurs ensembles : L’erreur de type 27
(Québec), l’ensemble Scalène (Montréal), l’Hexacorde (Montréal), le Nouvel Ensemble Moderne
(Montréal), l’orchestre du Conservatoire de
musique de Montréal (direction : Louis Lavigueur),
l’ensemble S:i.c. (France), la Pluma de Hu (France)
et l’orchestre de la Francophonie Canadienne
(direction : Jean-Philippe Tremblay). L’ensemble
parisien l’tinéraire lui a fait la commande d’une
œuvre pour ensemble et dispositif électronique qui
sera créée à l’abbaye de Royaumont en septembre 2005.
Julien Bilodeau a en outre été boursier du Conseil
des arts du Canada, de la Fondation Vin-art, de la
fondation Wilfrid-Pelletier et du Fond québécois
pour la recherche sur la société et la culture (fqrsc).
Il a participé au colloque « Les espaces de la voix »
organisé par le CRILQ, et il a donné des conférences à l’Université Laval et au CCMIX. C’est en
ces lieux qu’il effectuera une résidence en tant que
compositeur et conférencier à l’hiver 2005.
Composer Julien Bilodeau was born in Quebec City
in 1974. He took his first piano lessons at the age of
6, then moved on to the guitar before turning to
(instrumental and digital) composition, music analysis and philosophy. He completed his post-graduate studies at the Conservatoire de Musique de
Montréal in May of 2003, earning himself two unanimous prizes with great honors in Serge Provost’s
composition and music analysis classes.
Bilodeau has taken a number of training courses in
new music, including at the Domaine Forget
(Canada), Voix nouvelles de Royaumont (France),
the IRCAM’s computer course, the courses in computer music and composition of the Center for the
Creation of Music Iannis Xenakis (CCMIX) and the
Stockhausen Courses in Kürten (Germany). He had
the opportunity to work with composers Pascal
Dusapin, Luca Franscesconi, Brian Ferneyhought,
Johannes Schöllorn, Fausto Romitelli, Martin
Matalon and Karlheinz Stockhausen. The latter
granted him access to his archives in order to complete a thorough analysis of the work Inori (available
at the library of the Conservatoire de Musique de
Montréal).
Several ensembles have performed the music of
Julien Bilodeau: L’erreur de type 27 (Québec), the
Scalène Ensemble (Montréal), L’Hexacorde
(Montréal), the Nouvel Ensemble Moderne (Montréal), the Conservatoire de musique de Montréal
Orchestra (conductor: Louis Lavigueur), the S:i.c.
Ensemble (France), La Pluma de Hu (France) and
the Francophonie Canadienne Orchestra (conductor: Jean-Philippe Tremblay). Upcoming is a work
for ensemble and electronic device commissioned
by the Parisian ensemble L’Itinéraire, to be premiered at the Royaumont abbey in September of
2005.
[QUÉBEC 1974]
Julien Bilodeau received grants from the Canada
Council for the Arts, the Vin-art Foundation, the
Wilfrid Pelletier Foundation and the Fond québécois
pour la recherche sur la société et la culture (fqrsc),
among others. He took part to the symposium "Les
espaces de la voix" hosted by the CRILQ and has
lectured at the Université Laval and the CCMIX. He
will be in residency at the latter, as a composer and
lecturer, in the winter of 2005.
À coups
La deuxième rencontre, avec un deuxième compositeur, Raphaël Cendo, s’est naturellement transformée
en amitié. Nés à la même époque, les deux musiciens
échangent et partagent la même affection pour
Romitelli et ils se rejoignent dans leurs idées sur la
nouvelle musique : « libérons-nous ! ». Ces deux nouveaux visages apparus dans la vie de Julien ont fait
émerger « l’atmosphère des À coups ». Le compositeur plonge en lui-même et tente à son tour de faire
acte de sincérité, à l’abri des diktats et des étiquettes. Maintenant, pourquoi ne pas essayer de faire
sa connaissance et d’y trouver, peut-être, son côté
rock ? À coups nous propose une expérience
« presque analogue à celle d’une montagne russe
imaginaire très rapide, furieuse, vers la gauche,
brusquement à droite, très sonore, jonchée d’à
coups… ».
Geneviève Desrape et Lina Beaulieu
À coups is the result of two encounters, two sister
sources of inspiration. In September of 2003, at the
Royaumont Abbey, France, Julien met the composer
Fausto Romitelli (1963-2004). He finds the Italian
artist carried away by a kind of simplicity and selfhonesty verging on some kind of purity of the being.
“I was touched by Romitelli’s uncommon sincerity.”
After attending the premiere of his videopera An
index of metal, Julien was able to grasp the extent of
the fusion existing between the man and his music.
The second encounter also involved a composer,
Raphaël Cendo, and evolved naturally into a friendship. Contemporaries, the two musicians share a
similar affection for Romitelli and certain ideas about
new music: “Let’s free ourselves!” These two new
faces entering Julien’s life gave birth to “the atmosphere found in À coups.” The composer dives into his
inner self and attempts a similar act of sincerity,
away from any diktat or label. Now, why not try to get
to know him and, maybe, find his “rock” side? The
experience offered by À coups “is almost akin to a
very fast, furious imaginary roller coaster ride – to
the left, sharp turn to the right, filled with sounds and
full of jolts...”
À coups
À coups
À coups est née de deux rencontres, de deux inspirations qui se sont avérées sœurs. En septembre 2003,
à l’Abbaye de Royaumont en France, Julien fait la
connaissance de Fausto Romitelli, compositeur.
L’artiste italien est porté par une simplicité et une
honnêteté envers lui-même qui confine à une sorte
de pureté de l’être. « J’ai été touché par la sincérité
rare de Romitelli ». Lorsqu’il assistera à la création
de son vidéopéra An index of metal, Julien prendra la
mesure de la fusion existant entre l’homme et sa
musique.
19
Guilherme Carvalho
[BRÉSIL / BRASIL, 1974]
Guilherme Carvalho est violoncelliste et
compositeur. Il réalise ses études instrumentales à l’Ecole de Musique de Brasília
(EMB), sous la direction de Ataíde de
Mattos. Dans cet établissement, il participe
à plusieurs formations de musique de
chambre et fonde, en 1998, le Quatuor
Antunes, dédié au répertoire brésilien du
XXe siècle pour quatuor à cordes. Ses
études de composition débutent à Brasília
avec Jorge Antunes, et il est depuis 2000
étudiant à l’Université de Paris VIII —sous la
direction de Horacio Vaggione—, où il prépare son doctorat sur les « représentations
musicales d’idées mathématiques ». Cette
recherche, qui intègre dans son parcours
musical sa formation préalable comme
mathématicien, lui valut d’être le lauréat de
la bourse Aguirre-Basualdo, de la Chancellerie des Universités de Paris, en 2002.
Depuis 2003, il est membre du groupe
PRISMA de recherche internationale en
musique.
Guilherme Carvalho
[BRÉSIL / BRASIL 1974]
20
Il reçoit en 2001 une commande de l’association Densité 93, pour laquelle il compose
Open path-connected sets. Il est lauréat du
Prix International de Composition de
l’ILAMS, en 2002, avec Teorema de
Gelfond-Schneider, et du premier Prix de
Composition Cláudio Santoro, en 2003,
avec la pièce cos(t)+i.sen(t). En 2004, il compose au Centro Tempo Reale, à Florence,
la pièce oãi-va. Il est également récipiendaire du Prix Rodolfo Halffter de composition au Mexique, avec la pièce orchestrale
_=0 (h-barra igual a zero). Il joue du violoncelle au sein de La Pluma de Hu Ensemble,
groupe dédié à la création et à la recherche
instrumentales.
Cellist and composer, Guilherme Carvalho
was born in 1974. He studied at the Music
School of Brasília (Escola Música de
Brasília, or EMB), under Ataíde de Mattos.
While at this institution, he took part to several chamber music groups and, in 1998,
founded the Antunes Quartet, devoted to
the string quartet repertoire of 20th-century
Brazil. He began to studied composition in
Brasília with Jorge Antunes. Since 2000, he
pursues his studies with Horacio Vaggione
at the University of Paris VIII, where he
works on his Ph.D. on “ Musical Representations of Mathematical Ideas ”. This
research integrating his musical activities
with his background as a mathematician
earned him an Aguirre-Basualdo fellowship
from the Chancellerie des Universités de
Paris in 2002. Since 2003, he is a member
of the international music research group
PRISMA.
In 2001, he received a commission from the
association Densité 93, for which he wrote
Open path-connected sets. He won the
International Composition Prize of the
ILAMS in 2002 with Teorema de GelfondSchneider and the first Cláudio Santoro
Composition
Prize
in
2003
with
cos(t)+i.sen(t). In 2004, he wrote the piece
oãi-va at the Centro Tempo Reale, in
Florence. He also won the Rodolfo Halffter
Composition Prize in Mexico, with the
orchestral piece _=0 (h-barra igual a zero).
He is pursuing his career as a cellist in the
La Pluma de Hu Ensemble, a group devoted to premiering new works and instrumental research.
Topologie faible
Guilherme Carvalho
I chose the title of this piece [which translates to
“Weak Topology” (translator’s note)] for the associations it can provoke in a mathematician’s
mind, but first and foremost for the associations it
will conjure up in the minds of those who will not
make the direct relation to mathematics. Indeed,
“weak topology” is a well-defined expression in
functional analysis, but surely little known beyond
that field. Nevertheless, the word “topology”
seems relatively easy to fit in a semantic field that
looks familiar to us, since its etymology holds no
mystery (topos-logos).
Serving as a backdrop for the unfolding of the
piece is a confusion between hints of definitions
and the idea of a specific family of open sets
which make specific functions continuous (the
“true” definition of weak topology). So, for me, the
piece is about continuity, weakenings, directionality and objects guessed rather than clearly seen.
Locally, almost every musical material or object is
presented several times, with more or less variations, at more or less regular intervals: the
exhaustion of one gesture can draw attention on it
and hide the unfolding of a new harmony; a complex surface rhythmic or harmonic feature can
hint at a more “familiar” universe; an evolution
can make itself tangible in order to clarify the
direction taken by the musical discourse.
Globally, the management of musical time
becomes the main concern of the work. Each of
the five sections is structured with temporal integration in mind: a synthesis in a logical (nonchronological) time of the musical information
garnered throughout the piece up to that point. It
is a way to take the listener by the hand at some
points, to rekindle the attention (and the tension)
and lead the progress of the piece to the next
stage.
Topologie
faible
Topologie faible
Le titre de cette pièce a été choisi pour les associations qu’il peut provoquer chez un mathématicien mais aussi, et surtout, pour celles qu’il
suscitera chez ceux qui ne feront pas de lien
direct entre lui et les mathématiques. En effet,
« topologie faible » est une expression bien
définie en analyse fonctionnelle, mais certainement peu connue en dehors de ce domaine.
Néanmoins, le mot topologie semble s’insérer
assez facilement dans un champ sémantique qui
peut nous paraître familier, son étymologie même
ne recèle aucun mystère (topos-logos).
C’est un enchevêtrement entre des soupçons de
définitions et l’idée d’une famille particulière
d’ensembles ouverts qui rend continues certaines
fonctions particulières (la « vraie » définition de
topologie faible) qui sert de fond au déroulement
de cette œuvre. Il y a ainsi été question, pour moi,
de continuité, d’affaiblissements, de « directionnalité » et d’objets plus soupçonnés que vus
clairement. Les matériaux et objets musicaux
sont presque tous présentés plusieurs fois, plus
ou moins variés, à des intervalles plus ou moins
réguliers pour chacun : l’épuisement d’un geste
peut attirer sur lui l’attention et masquer le
déploiement d’une nouvelle harmonie ; une complexité rythmique ou harmonique de surface peut
laisser deviner un monde plus « familier » ; une
évolution peut se faire sentir pour rendre plus
claire la direction que prend le discours musical.
Globalement, c’est la gestion du temps musical
qui devient la préoccupation principale de l’œuvre. Chacune des cinq sections est construite en
visant une intégration temporelle : une synthèse
dans un temps logique (non-chronométrique) des
informations musicales accumulées jusque-là au
long de la pièce. C’est une façon de prendre l’auditeur par la main à certains moments, pour
renouveler l’attention (et la tension) et mener le
déroulement de l’œuvre à une étape suivante.
21
Sampo Haapamäki
[FINLANDE / FINLAND, 1979]
Sampo Haapamäki poursuit des études en
composition à l’Académie Sibelius d’Helsinki
depuis 1998, d’abord avec Tapio Nevanlinna
(1998-2002), puis avec Veli-Matti Puumala
(2002 à aujourd’hui). Il a suivi les classes de
maître de Magnus Lindberg, Luca Francesconi, Nöel Lee, Jouni Kaipainen et Esa-Pekka
Salonen.
Sampo Haapamäki
En 2003, il a été finaliste au Concours de composition Reine Elisabeth à Bruxelles et s’est
mérité le second prix au concours de composition de l’Association of Baltic Academies of
Music (ABAM). Sa pièce Signature, pour
orchestre de chambre, fait partie de la sélection du prix Gaudeamus 2004.
22
Haapamäki est également actif comme
pianiste; il interprète surtout ses propres
œuvres. Depuis 2000, il est membre actif de la
Ears Open Society et, depuis 2001, membre
de la Society of Finnish Composers. Ses
œuvres ont été interprétées, entre autres, par
l’Ensemble NYYD (chef d’orch. : Olari Elts),
l’Ensemble Nordlys, John-Edward Kelly, Bob
Versteegh, Susanne et Veli Kujala, le California
Wind Orchestra (chef d’orch. : Les Lehr), OlliPekka Tuomisalo, Risto-Matti Marin, Hanna
Kinnunen, Sampo Haapamäki, Mikko Kauppinen, l’UMO Jazz Orchestra (chef d’orch. :
Kirmo Lintinen), Miika Jämsä, l’Academic
Wind Band de l’Université d’Helsinki (chef
d’orch. : Janne Ikonen), l’Ensemble de musique contemporaine de Moscou.
Les œuvres de Sampo Haapamäki ont été
présentées dans les festivals suivants :
Klangspuren 2003 (Autriche), Time of Music
2003 (Finlande), Novelum 2003 (France), Ung
Nordisk Musik 2001 (Danemark), 2002
(Islande) et 2003 (Norvège), EUROPAMUSICALE 2004 (Allemagne), Musica Nova 2003 et
2004 (Finlande).
Parmi ses œuvres en travail, on trouve une
nouvelle pièce pour le +Ensemble et une autre
pour l’Ensemble Linea.
Sampo Haapamäki has studied composition
at the Sibelius Academy in Helsinki from 1998
onwards, under the direction of Tapio
Nevanlinna (1998-2002) and Veli-Matti
Puumala (2002-). He has taken masterclasses
with Magnus Lindberg, Luca Francesconi,
Nöel Lee, Jouni Kaipainen and Esa-Pekka
Salonen. He was finalist at the Queen
Elisabeth Competition for Composition in
Brussels (2003) and was awarded Second
Prize at the Competition for Composers
organized by the Association of Baltic
Academies of Music (ABAM, 2003). His work
Signature for chamber orchestra was selected
for the Gaudeamus Prize 2004.
Haapamäki is also active as a pianist, mostly
performing his own works. He has been an
active member of the Ears Open Society since
2000 and a member of the Society of Finnish
Composers since 2001.
Works by Sampo Haapamäki have been performed at following selected festivals:
Klangspuren 2003 (Austria), Time of Music
2003 (Finland), Novelum 2003 (France), Ung
Nordisk Musik 2001 (Denmark) & 2002
(Iceland) & 2003 (Norway), EUROPAMUSICALE 2004 (Germany), Musica Nova 2003 &
2004 (Finland).
Haapamäki´s works have been performed by
NYYD Ensemble (Olari Elts cond.), Nordlys
Ensemble, John-Edward Kelly, Bob Versteegh,
Susanne and Veli Kujala, The California Wind
Orchestra (Les Lehr cond.), Olli-Pekka
Tuomisalo, Risto-Matti Marin, Hanna Kinnunen, Sampo Haapamäki, Mikko Kauppinen,
UMO Jazz Orchestra (Kirmo Lintinen cond.),
Miika Jämsä, Academic Wind Band of Helsinki
University (Janne Ikonen cond.), Moscow
Contemporary Music Ensemble.
[FINLANDE / FINLAND 1979]
Some works in progress: new works for the
+Ensemble and for the Linea Ensemble.
Fresh
On aborde fréquemment les harmonies en quarts
de tons d’un point de vue spectral, mais j’ai
préféré y appliquer les principes de la théorie des
classes de hauteur. J’ai aussi utilisé la technique spectrale basée sur le concept d’un accord
qui présente la même fréquence entre chacune de
ses parties constituantes. Cette technique permet
d’étaler métaphoriquement un son sur de grands
accords spectraux, pas à pas.
Il m’est apparu intéressant d’envisager l’idée
d’une harmonie spectrale dans l’harmonie en lien
avec les concepts fondamentaux du son et du
bruit, et cela est devenu le moteur de la structure
générale de l’œuvre. Par exemple, on peut faire
passer les instruments à cordes d’un ordinario à
un molto sul ponticello, d’un ordinario à une pression de l’archet, et ainsi de suite. Avec les vents,
on peut passer d’une note à un son de souffle.
Avec les cuivres, on peut passer d’une note à un
bourdonnement.
Dans cette pièce, « l’univers des sons » et
« l’univers des bruits » se mesurent l’un à l’autre
et, en bout de ligne, l’un éclipsera l’autre.
Sampo Haapamäki
Jam sessions between a normal piano and electric
piano tuned a quarter tone higher have changed my
harmonic world. I am not referring to the way of
using harmonic material, rather the harmonic
material itself. During the sessions I developed a
fondness for the interval between a minor and a
major second. This interval, 1.5 (a minor second, for
instance, being 1.0) is one of the most prominent
intervals in the work. There is a kind of "theme"
which is based on intervals 0.5, 1, and 1.5. The four
basic chords in the work are based on the intervals
1.5, 2.5, 5.5 and 6.5.
It is very common to approach the quartertone
harmonies from the spectral point of view, but I
found it more interesting to apply principles
offered by pitch-class theory. Also I used the
spectral technique based on the idea of a chord in
which the frequencies between its constituent
parts are the same. With this technique it is possible to figuratively spread out one tone to wide
spectral chords, step by step.
Somehow I found it interesting to think of the idea
of this spectral harmony in linked harmony in
relation to the idea of the basic concepts of actual tones and noise, and that became a driving
force for the overall form. For example, with string
instruments you can go from ordinario to molto
sul ponticello, from ordinario to bow pressure,
and so on. With winds you could go from tone to
an air sound. With brass you could go from tone to
a buzz sound.
The "tone" world" and the "noise world" compete
throughout, one ultimately eclipsing the other.
Fresh
Fresh
Mon univers harmonique a été transformé par
une série de séances d’improvisation entre un
piano électrique accordé un quart de ton plus
haut et un piano normal. Je ne fais pas référence
à la façon d’utiliser le matériau harmonique, mais
au matériau harmonique en soi. Pendant ces
séances, j’ai développé un goût particulier pour
l’intervalle situé entre la seconde mineure et la
seconde majeure. Cet intervalle de 1,5 (la seconde
mineure ayant une valeur de 1,0) occupe une
place prépondérante dans cette œuvre. Il y a en
quelque sorte un “ thème ” construit sur les intervalles 0,5, 1 et 1,5. Les quatre accords de base de
la pièce sont construits à partir des intervalles
1,5, 2,5, 5,5 et 6,5.
23
Derek Johnson
[ÉTATS-UNIS / UNITED STATES 1976]
Derek Johnson
Né à Boulder, dans le Colorado, Derek
Johnson a commencé à étudier le piano
alors qu’il avait sept ans et la guitare à dix
ans. Le compositeur a amorcé sa formation
académique en tant que guitariste électrique au Collège Columbia de Chicago,
mais il s’est rapidement tourné vers la composition, obtenant son baccalauréat à
Columbia (1998) et sa maîtrise à l’université
d’Indiana (2001). Il a étudié la composition
avec William Russo, David Dzubay, Don
Freund, Sydney Hodkinson, Sven-David
Sandström et Claude Baker, en plus d’assister aux classes de maître de Karl Aage
Rasmussen, Richard Wernick, Lewis
Spratlan, Christopher Rouse, Aaron Jay
Kernis, Tristan Murail, Besty Jolas et David
Lang. Ses compositions lui ont mérité des
récompenses de la BMI et de l’ASCAP.
Derek Johnson a aussi enseigné à mi-temps
au département de musique du Collège
Columbia de Chicago, ainsi qu’à l’université
d’Indiana, à titre d’instructeur associé. Il
est présentement inscrit au doctorat à
l’École de musique de l’université d’Indiana
à Bloomington.
24
A native of Boulder, Colorado, Derek
Johnson began musical studies at the piano
at age seven, and guitar at age ten. The
composer originally began his college training as an electric guitarist at Columbia
College Chicago, but quickly turned his creative pursuits to composition, receiving a
BA at Columbia (1998) and a MM at Indiana
University (2001). He has studied composition with William Russo, David Dzubay, Don
Freund, Sydney Hodkinson, Sven-David
Sandström and Claude Baker, in addition to
masterclasses with Karl Aage Rasmussen,
Richard Wernick, Lewis Spratlan, Christopher Rouse, Aaron Jay Kernis, Tristan
Murail, Besty Jolas and David Lang. His
compositions have received honors from
BMI and ASCAP. Derek Johnson has also
served as part-time faculty for the music
department of Columbia College Chicago
and as Associate Instructor of Composition
at Indiana University. Currently, he is a doctoral student at the Indiana University
School of Music in Bloomington.
[ÉTATS-UNIS / UNITED STATES 1976]
Frozen
light
Peu après avoir appris que j’étais invité à composer une pièce pour Lorraine
Vaillancourt et le Nouvel Ensemble Moderne, j’ai rendu visite à ma sœur et
à son mari au Utah et j’ai eu droit à une fantastique journée de ski. N’ayant
pas skié depuis mon enfance, cette journée sur les pentes a éveillé en moi
une joie intérieure incroyable et un sentiment de communion avec la nature
qui m’avait manqué pendant mon « exil » dans le Midwest américain. Je sortais alors d’un exil créatif, une longue période pendant laquelle j’ai mis en
chantier beaucoup plus de pièces que j’en ai terminées. Inspiré à la fois par
l’invitation du NEM, le souvenir renouvelé de l’ivresse de la montagne et ma
détermination à rallumer mon feu créatif, je me suis attelé à l’écriture de la
pièce Frozen Light.
Dernièrement, ma réflexion musicale porte de plus en plus sur le rythme
harmonique et le rythme métrique; comment ces deux éléments évoluent
dans le cadre d’une pièce et, en particulier, comment ils peuvent le faire
séparément tout en conservant une interrelation dynamique et significative.
J’ai été surtout inspiré par le travail d’Elliott Carter et de György Ligeti, bien
que, étonnamment, les règles rythmiques utilisées pour Frozen Light
doivent plus au groupe rock suédois Meshuggah. Cette formation s’attaque
à la polyrythmie à l’aide d’une « recette » remarquable qui consiste à garder
« en place » des figures rythmiques répétitives asymétriques à l’aide de
phrases symétriques plus vastes. La musique progresse suivant une pulsation stable qui effectue des cycles d’une façon apparemment conventionnelle, alors que les figures à l’intérieur de cet espace « pair » sont fortement
« impaires », ce qui confère à la musique une sorte de syncope et de
momentum très particuliers. On pourrait comparer ce procédé à une série
de fenêtres teintées carrées qui, bien que de côtés proportionnellement
égaux, sont remplies de morceaux de verre coloré aux formes étranges formant une image composite.
Une élaboration de cette « recette » est utilisée de manière systématique,
dans toute la pièce, pour déterminer les changements de tempo des forces
harmoniques et rythmiques. Les figures rythmiques et les progressions harmoniques sont constamment recyclées, mais la perspective entre ces deux
objets musicaux se déplace toujours. La prétention musicale du non-alignement soigneusement régulé rappelle le lit de rivière d’Héraclite : « On ne
peut jamais entrer deux fois dans la même rivière ».
Au cœur de cette mouvance, on trouve les instruments eux-mêmes, dont les
interrelations sont aussi en évolution constante. Tels les personnages d’un
film ou d’une pièce de théâtre, les musiciens se rapprochent, se séparent,
travaillent seuls ou unissent leurs forces. Une coalition particulièrement
importante s’établit entre les percussions et le piano, alors qu’ils passent
graduellement d’une position de fond sonore miroitant à l’avant-scène dans
la coda, en passant par un stade impitoyablement agressif.
La pièce est structurée en deux grand blocs interreliés, chacun d’une durée
d’environ dix minutes. La première section présente surtout des musiques
rapides, alors que la seconde consiste en des musiques lentes. Les titres
apparaissant sur la partition dessinent en quelque sorte une carte de l’œuvre :
prologue | Ia. Chaconne - Ib. Interruption/Continuation – Ic. Épicentre | IIa. –
IIb. | Coda – épilogue.
Alors que je travaillais à terminer Frozen Light, ma copine Chantale a reçu
un coup de fil de sa sœur, Marie-Hélène, qui lui a appris que son fiancé,
Micah, avait été enlevé en Iraq. Micah et Marie-Hélène se trouvaient alors en
Iraq pour tourner un documentaire sur les sites archéologiques menacés
dans les zones de guerre. Pendant ces jours difficiles, j’ai écrit au haut de
la partition encore incomplète, en signe d’amour et d’espoir : « dédié à
Micah Garen et Marie-Hélène Carleton, pour célébrer leur retour sains et
saufs ». Heureusement, cette dédicace s’y trouve toujours.
Derek Johnson
Shortly after receiving the news that I had been invited to write a piece for
Lorraine Vaillancourt and the Nouvel Ensemble Moderne, I enjoyed a fantastic day of skiing while visiting my sister and her husband in Utah. Since I
had not skied since my childhood, the day spent on the mountain awoke an
incredible inner joy and kinship with nature that I had missed while living in
“exile” in the Midwestern United States. At the time, I was also coming out
of a period of creative exile: a long stretch where the pieces I had started
greatly out numbered those finished. Inspired by the NEM’s invitation, the
lasting exhilaration of flying down the ski slope, and a determination to
rekindle my creative fire, I set out to compose the piece Frozen Light.
Recently, my musical thought has been increasingly preoccupied with harmonic and metric rhythm, how both evolve over the structure of a piece,
and, especially, how both can do so independently while still maintaining a
meaningful and dynamic relationship with each another. I have been particularly inspired by the work of Elliott Carter and György Ligeti, though, surprisingly, the rhythmic procedures used in Frozen Light are perhaps most
influenced by the Swedish rock band Meshuggah. They use a remarkable
“formula” for handling polyrhythm, in which repeating asymmetrical rhythmic patterns are held “in place” by larger symmetrical phrases. The music
progresses with a steady pulse that cycles in a seemingly conventional way,
while the patterns inside this “even” space are elaborately “odd”, giving the
music a special kind of syncopation and thrust. This process could be
likened to a series of square stained-glass windows that, though equal in
proportion at their edges, are filled-in with strangely shaped pieces of colorful glass to make up their composite image.
Throughout the entire piece, an elaboration of this “formula” is employed in
a systematic way to govern the changing speeds of the harmonic and rhythmic forces. Though there is a constant recycling of rhythmic figures and
harmonic progressions, the perspective between these musical objects is
always shifting. The musical conceit of carefully controlled non-alignment
calls to mind Heraclitus’ riverbed: “You can’t step twice into the same
river”.
At the heart of this state of flux are the instruments themselves, whose relationship to each other is also dynamically evolving. Similar to characters in
a movie or play, the musicians are in the process of coming together, breaking apart, working alone and joining forces. A particularly important union
takes place between the percussion and piano, as they gradually move from
being a low shimmering background, through a ruthlessly aggressive middle period, to become the high sparkling foreground in the coda.
The form of the piece is cast in two large, connected sections, each roughly ten minutes in length. The first section is primarily made up of fast music,
while the second contains mostly slow music. The headings in the score
might provide a good “roadmap” for the listener:
prologue | Ia. Chaconne - Ib. Interruption/Continuation – Ic. Epicenter | IIa. –
IIb. | Coda – epilogue.
While working towards completing Frozen Light, my girlfriend, Chantal,
received a call from her sister, Marie-Hélène, informing her that her fiancé,
Micah, had been kidnapped in Iraq. Both Micah and Marie-Hélène were in
Iraq, filming a documentary about archeological sites at risk inside war
zones. During those difficult days, I wrote at the top of my then unfinished
score “dedicated to Micah Garen and Marie-Hélène Carleton, in celebration
of their safe return” as a gesture of love and hope. Thankfully, the dedication remains.
Frozen Light
Frozen Light
25
Laurent Torres
[FRANCE, 1975]
Laurent Torrès est né à Paris en 1975.
Parallèlement à des études de musicologie
à Paris-IV Sorbonne, il étudie l’écriture,
l’analyse, l’orchestration et la composition
au C.N.R. d’Aubervilliers-la Courneuve, puis
au Conservatoire National Supérieur de
Musique de Paris — où il obtient plusieurs
prix—, notamment auprès d’Emmanuel
Nunes, Frédéric Durieux et Michaël Levinas.
Par ailleurs, il participe aux cours de Brian
Ferneyhough, Brice Pauset et Stefano
Gervasoni à Royaumont-Voix nouvelles
2001 où il travaille avec l’ensemble vocal les
jeunes solistes, et participe également aux
cours d’Helmut Lachenmann au Centre
Acanthes-1999.
Il a été finaliste de l’International Gaudeamus Music Week Competition 2001 pour
sa pièce d’ensemble d’où la chute était partie (2000).
Il suit le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 2003-2004.
Il obtient une commande d’état en 2004
pour sa pièce Lamentoso avec l’ensemble
L’Instant-donné.
In parallel to his studies in musicology at
Paris-IV Sorbonne, he studies writing, analysis, orchestration and composition at the
C.N.R. of Aubervilliers-la Courneuve, and
later with Emmanuel Nunes, Frédéric
Durieuz and Michaël Levinas (among others)
at the Conservatoire National Supérieur de
Musique of Paris, where he won several
awards.
He has attended master classes by Brian
Ferneyhough, Brice Pauset and Stefano
Gervasoni at Royaumont-Voix nouvelles
2001, where he worked with the vocal
ensemble Les Jeunes Solistes, and master
classes by Helmut Lachenmann at the
Centre Acanthes-1999.
He was a finalist at the 2001 International
Gaudeamus Music Week Competition with
his ensemble piece D’où la chute était partie
(2000).
Laurent Torres
He pursued degree courses in composition
and computer music at the IRCAM in 20032004.
26
In 2004, he received a state commission for
his piece Lamentoso with the L’Instantdonné Ensemble.
[FRANCE 1975]
Duo Concertante
Duo Concertante est une œuvre en deux versions,
Duo Concertante I, pour violon, violoncelle et
Ensemble, et Duo Concertante II, pour Violon,
Violoncelle et électronique en temps réel.
Dès lors, la non nécessité de l’électronique, en
dehors de représentations du timbre et de l’espace, qu’elle peut, seuls, régir en propre, m’a
conduit nécessairement vers l’écriture d’une version instrumentale pour ensemble, qui fut même
prévalente dans l’ordre de la composition.
Continuant mes interrogations actuelles depuis
Récit Secret pour orchestre de chambre (2003),
mon travail sur le rythme harmonique, organisé
autour d’une succession dynamique de variations
d’une même grille, tend ici vers une alternance de
suspensions et de mouvements.
L’ensemble est organisé à l’image du duo concertant : il est divisé en deux groupes (droite et
gauche), chaque groupe étant divisé en plusieurs
sous-duos ; un second duo de cordes est quant à
lui projeté en fond de scène.
Duo Concertante exists in two versions: Duo
Concertante I, for Violin, Cello & Ensemble, and
Duo Concertante II, for Violin, Cello & Real-time
Electronics.
The circumstances surrounding this twin project
are numerous and relate to my personal experiences as I had to write a piece for instrument and
electronics.
The main reason being that it became blatantly
obvious to me – and the recent history of this
music proves it – that it is impossible to contemplate composing for electronics without simultaneously, or even beforehand, thinking in terms of
the usual (and resolutely more and more non-historical) categories of music composition, i.e. harmony and rhythm, both separately and in their
most complex combinations.
Consequently, the unnecessity of electronics, outside the representations of timbre and space, the
only elements they can truly manage, led me to
write an instrumental version for ensemble, which
actually came first in the order of composition.
Pursuing the same recent interrogations, as featured in Récit Secret, for Chamber Orchestra
(2003), my work on rhythm/harmony, structured
over a dynamic string of variations on a single
grid, here leans toward a shift between suspensions and displacements.
Laurent Torres
Duo
The ensemble is organized following the representation of the duo concertante: it is split into
two groups (right and left), each group subdivided into several subduos; a second string duo is
cast as a backdrop.
Concertante
Duo Concertante
Les circonstances de ce projet double sont multiples et liées à mon expérience personnelle, alors
que je devais écrire une pièce pour instrument et
électronique. La raison principale étant qu’il
m’est apparu absolument manifeste – l’histoire
récente de cette musique le prouve –, qu’il est
impossible d’envisager une écriture de l’électronique sans réfléchir dans le même temps,
voire préalablement, aux catégories usuelles (et
décidément de plus en plus non-historique) de
l’écriture musicale que sont l’harmonie et le
rythme, aussi bien séparément que dans leurs
combinaisons les plus complexes.
27
Yun Du
[CHINE / CHINA, 1977]
La compositrice et pianiste Yun Du a commencé sa formation musicale à quatre ans.
Elle s’est mérité plusieurs distinctions : le
Concours national des jeunes compositeurs
de la Chine (premier prix), le Prix commémoratif Herbert Elwell, le Fonds Jens Aubrey
Westengard, le Prix Adelbert W. Sprague, le
3e concours de composition du British and
International Bass Forum (catégorie solo), le
programme Meet the Composer et la Jerome
Foundation de l’American Composers
Forum. Ses œuvres sont diffusées à la radio
nationale chinoise, à Radio-Shanghai et à la
télévision nationale chinoise, en plus d’être
jouées dans plusieurs villes chinoises et
américaines. Son duo avec et-Cetera est
inclus sur Aural Capacity, un disque récemment paru regroupant plusieurs compositeurs d’Oberlin. Vicissitudes No.3 apparaît
sur le disque célébrant le 50e anniversaire du
conservatoire de Shanghai. Le solo de contrebasse Zigzaggg fera l’objet d’une parution
par ISG Publications. Parmi les ensembles à
avoir interprété la musique de Yun Du, on
compte l’orchestre d’Oberlin, l’International
Contemporary Ensemble, l’orchestre de
chambre North/South Consonance, le Bang
on a Can All-Stars et le Boston Modern
Orchestra Project. Parmi ses créations
récentes, on compte deux premières new
yorkaises : son théâtre musical Zolle et une
œuvre pour orchestre de chambre,
Vicissitudes No. 3; Sano, pour violoncelle et
électroniques (avec Frances-Marie Uitti); et
Penetrating au festival Electrolune, à Lunel
(France).
Dans le but de propager la nouvelle musique,
Yun Du a cofondé l’ensemble ICE, dont le
ICEFest, tenu à Chicago, a été célébré par la
critique. Dans les petites heures de la nuit,
elle se transforme en chanteuse, auteurecompositrice et improvisatrice.
Yun Du
Yun Du est titulaire de diplômes de l’école
préparatoire du conservatoire de Shanghai et
du conservatoire d’Oberlin. Elle est présentement inscrite au doctorat à l’université
Harvard.
28
Yun Du, composer and pianist, began her
music training at the age of four. Her works
have been broadcast on China’s National
Radio Station, Radio-Shanghai, China’s
National Television Station, and performed in
numerous cities both in China and in the
United States. Her duet avec et-Cetera
appears on Aural Capacity, a newly released
CD of Oberlin composers. Vicissitudes No.3
has been included on the CD commemorating the 50th anniversary of the Shanghai
Conservatory, and the contrabass solo
Zigzaggg will be published by ISG
Publications. Yun Du has received grants
and prizes from the China National Young
Composer Competition (First Place), the
Herbert Elwell Memorial Prize, th Jens
Aubrey Westengard Fund, the Adelbert W.
Sprague Prize, the 3rd British and
International Bass Forum Composition
Competition (solo section), Meet the
Composer, and the 2003 Jerome Foundation
from the American Composer Forum.
Ensembles who have performed Yun Du’s
music include: the Oberlin Orchestra, the
International Contemporary Ensemble, the
North/South
Consonance
Chamber
Orchestra, Bang on a Can All-Stars, and the
Boston Modern Orchestra Project. Recent
premieres include those of two New York
premieres of her musical theater Zolle and a
chamber orchestra work, Vicissitudes No.3.
Frances-Marie Uitti’s premiere of San°, for
cello and electronics; and penetrating, premiered at the Electrolune Festival in Lunel,
France.
[CHINE / CHINA 1977]
In order to furthermore evangelize new
music, Yun Du is a founding composer of the
ICE ensemble, whose ICEFest held in Chicago has received critical acclaim. In the
late-night hours she branches out to be a
vocalist, songwriter and improviser.
Yun Du holds diplomas and degrees from the
Preparatory School of Shanghai Conservatory,
and Oberlin Conservatory she is currently as
a Ph.D candidate at Harvard University.
Impeccable Quake
the sound that comes out of the back of my head,
the familiar music sound home. . . and the energy
that sprang out from the bottom of my throat follows me everywhere like a shadow . . .
This remembrance and familiarity were so intact
and worn-out that they are, to me, senses of
nausea . . .
They are blinding, the form, the narrative of this
explosion.
Les sons qui résident dans ma tête, la musique
familière qui me ramène à la maison... et l’énergie
qui surgit du fond de ma gorge me suit partout
comme une ombre...
Yun Du
Ce souvenir et cette familiarité étaient si inaltérés
et si usés qu’ils sont, pour moi, sources de
nausée...
Qu’ils sont aveuglants, le récit, la forme de cette
explosion.
Quake
Impeccable Quake
Impeccable
29
Membres du jury de Forum international 2004
JOHN REA [CANADA]
Président du jury
Membre permanent
John Rea mène une triple
carrière de compositeur, de professeur et de producteur de
concert. Parmi ses dernières
créations, mentionnons une
orchestration pour 15 instruments de Sept mélodies de
jeunesse de Gustav Mahler
(Montréal,
2003);
Homme
Papillon, pour petit orchestre et
Disklavier (Montréal, 2002);
Sacrée Landowska, théâtre
musical (Montréal, 2001). Son
quatuor à cordes Objets perdus
écrit pour le Quatuor Arditti
(Toronto,1992) lui a valu le Prix
Jules-Léger en 1992 ; il recevait
ce prix pour la seconde fois.
Membres du Jury
Depuis 1973, John Rea enseigne
la composition et la théorie
musicale à la Faculté de musique de l’université McGill, dont il
a été le doyen de 1986 à 1991.
Membre fondateur de la société
de musique nouvelle Les Événements du Neuf (1978-1989), il
est aussi membre du comité de
rédaction de la revue Circuit musiques contemporaines, et
membre du comité artistique de
la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ).
30
FRANS VAN ROSSUM
[PAYS-BAS] Membre permanent
Frans van Rossum, né aux PaysBas, a étudié la musicologie à
l’université nationale d’Utrecht. Il
a occupé les postes de réalisateur principal et de directeur des
services de musique contemporaine et de radio expérimentale à
la Radio catholique de Hollande.
Il a été également directeur de la
Fondation Eduard van Beinum et
de son Centre international de
musique, Queekhoven, à Breukelen, aux Pays-Bas et doyen du
département de musique du
California Institute of the Arts,
près de Los Angeles.
Actuellement, il s’attache à promouvoir la musique vivante à la
radio en tant que réalisateur à la
Public Radio aux États-Unis, et
comme membre du Jury d’Ars
Acustica, un concours international d’art acoustique radiophonique produit par Radio
Cologne (WDR).
LUIS DE PABLO [ESPAGNE]
Invité pour le jury de Forum 2004
Par ses œuvres et son implication, Luis de Pablo a sorti
l’Espagne de l’isolement culturel
où l’avait plongé le franquisme.
Ses nombreuses activités de
conférencier, d’organisateur de
concerts ou de conseiller (directeur du festival de Lille en 1982,
directeur de la diffusion de la
musique contemporaine au ministère de la Culture espagnol
(1983), membre du comité pour
le projet de l’Opéra-Bastille
(1984), etc.), ne l’ont pas empêché de produire une œuvre
impressionnante (plus de 130
opus).
Récompensé par d’innombrables prix, commandes internationales et concerts monographiques, son œuvre s’est peu
à peu dégagée de toute influence, pour trouver dans l’utilisation
des traditions musicales non
européennes une source d’inspiration harmonique et mélodique
originale.
Inventif, fantaisiste, poétique,
leader de l’école espagnole
actuelle, il est aujourd’hui l’une
des personnalités les plus marquantes de la musique vivante.
SANDRO GORLI [ITALIE]
Invité pour le jury de Forum 2004
Invité pour le jury de Forum 2004
Sandro Gorli étudie la composition avec Franco Donatoni, alors
qu’il suit une formation universitaire en architecture.
Après s’être occupé de recherches au Studio de phonologie de
la RAI à Milan, il étudie la direction d’orchestre, d’abord à Milan
puis à Vienne avec Hans
Swarowsky.
En 1977, Gorli devient le chef
fondateur de l’ensemble Divertimento, qu’il dirige encore à ce
jour. C’est alors le début d’une
période intensive de concerts,
dans le but de faire connaître la
musique contemporaine à travers le monde. Depuis 1990, il
est aussi le chef principal de
l’ensemble Elision de Melbourne.
À ce jour, il a endisqué quatorze
fois avec ces deux formations.
Il a dirigé l’Orchestra Sinfonica
Siciliana lors de la création de la
Symphonie Low de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestra Sinfonica
di Milano G. Verdi, il enregistrait
récemment deux disques compacts consacrés à la musique de
Maderna.
Parmi ses œuvres les plus
appréciées (et présentées régulièrement en Italie et à l’étranger),
on compte Me – Ti , une commande de Bruno Maderna pour
l’Orchestre RAI de Milan; Chimera la luce, pour sextuor vocal,
piano, chœur et orchestre, créée
en 1976 lors du festival Royan,
sous la direction de Giuseppe
Sinopoli; On a Delphic Reed,
pour hautbois et dix-sept musiciens; Il bambino perduto, pour
orchestre; Quartetto, pour cordes;
Le due sorgenti, pour orchestre
de chambre; Super flumina, pour
hautbois, alto et orchestre, écrit
pour l’édition 1987 du festival
Babylon; et Requiem pour chœur
mixte a cappella, composé pour
La Chapelle Royale, dirigée par
Philippe Herrewege (disque compact sur étiquette Harmonia
Mundi).
Gorli s’est mérité le Prix européen du théâtre musical en 1985
pour son opéra Solo. Son deuxième opéra, Le Mal de lune, a été
créé à Colmar et à Strasbourg le
12 mars 1994.
Il enseigne présentement la
composition au Conservatorio
Giuseppe Verdi de Milan.
Members of the Forum 2004 International Jury
John Rea leads a multifaceted
career, being a composer, teacher, administrator and concert
producer. Recipient of many
prizes and commissions, he has
written in a wide variety of genres: chamber music, music theatre, electroacoustic music, incidental music for the theatre,
orchestral and vocal works. He
studied composition principally
at the University of Toronto and
Princeton University.
Professor of composition, theory, and music history at McGill
University since 1973, he was
Dean of the Faculty of Music in
the years 1986-1991.
As to his other cultural activities,
he was a cofounder of two music
societies in Montreal, Les Événements du neuf; Traditions musicales du monde, continues to
work within another one now for
more than twenty years, the
Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), and
has been for twelve years a
member of the editorial committee for the music periodical,
Circuit. He also gives lectures
and has participated in as well
as directed several round table
discussions on various topics.
FRANS VAN ROSSUM
[NETHERLANDS]
Permanent Member
Frans van Rossum, born in the
Netherlands, studied musicology
at Utrecht’s national university. He
has held the positions of producer and director of contemporary
music and experimental radio
services with Holland’s Catholic
Radio; director of the Eduard van
Beinum Foundation, and of his
International Music Centre,
Queekhoven, in Breukelen, in the
Netherlands; and dean of the
music department of the California Institute of the Arts.
Artistic advisor at De Ijsbreker
Music Centre in Amsterdam, and
president of Creative Consultancy & Productions Services,
Frans van Rossum is presently
completing a monograph on the
life and works of John Cage.
Frans van Rossum continues to
promote modern music on radio
as producer of classical music
programmes every Saturday and
Sunday on public radio in the
United States, and as jury member of Ars Musica, Radio Cologne’s (WDR) international radiophonic acoustic art competition.
LUIS DE PABLO [SPAIN]
Guest member of the Forum
2004 jury
At first a lawyer, Luis de Pablo
decided in the late ‘50s to focus
solely on music. Along with a few
colleagues, he formed in 1958
the group Nueva Música. During
the ‘60s, in parallel to his activities as a composer, he began to
develop an eventful schedule as
a promoter of modern music in
his country: public speaker, analyst, translator of Stuckenschmidt’s biography of Schönberg and Webern’s writings (still
unpublished in Spain at the
time), editor, founder of the
“Tiempo y Música” music series
in 1959, and founder of the
group “Alea” in 1965, the first
Spanish electroacoustic studio.
He also organized the “Musical
Youth” concerts from 1960 to
1963 and a Contemporary Music
Biennial starting in 1964.
His busy schedule as a lecturer,
concert organiser and advisor
did not keep him from composing an impressive body of work
(over 130 opuses). Awarded
countless prizes, international
commissions and solo programs, his œuvre gradually
detached itself from any and all
influences, finding in the use of
non-European musical traditions
an original source of harmonic
and melodic inspiration.
SANDRO GORLI [ITALY]
Guest member of the Forum
2004 jury
Sandro Gorli studied composition with Franco Donatoni, pursuing at the same time studies
in architecture.
After undertaking research at the
RAI’s Studio of Phonology in
Milan, he studied orchestral conducting first in Milan and then in
Vienna with Hans Swarowsky.
In 1977, Gorli became the founding conductor of the Divertimento Ensemble, which he still
conducts, undertaking an intense performance schedule with
the aim of spreading contemporary music throughout the world.
Since 1990 he has also been the
principal conductor of the Elision
Ensemble of Melburne. With
these two groups he has recorded fourteen CDs.
He has conducted the Orchestra
Sinfonica Siciliana during the
première of the Low Simphony
by Philip Glass. Conducting the
Orchestra Sinfonica di Milano G.
Verdi he recently recorded two
CDs with Maderna’s music.
Among his most noteable compositions, which are performed
regularly in Italy and abroad, are:
Me - Ti, commissioned by Bruno
Maderna for the RAI Orchestra
of Milan; Chimera la luce for
vocal sextet, piano, chorus, and
orchestra, which was first performed at the 1976 Royan
Festival under the direction of
Giuseppe Sinopoli; On a Delphic
Reed for obœ, and seventeen
players; Il bambino perduto for
orchestra; Quartetto for strings;
Le due sorgenti for chamber
orchestra; Super flumina for
oboe, viola and orchestra, written for the 1987 Babylon
Festival; and Requiem for mixed
unaccompanied chorus, written
for La Chapelle Royale conducted by Philippe Herrewege (CD
Harmonia Mundi).
Gorli received the 1985 European Prize for Musical Theater
for his opera Solo. His second
opera, Le mal de lune, debuted
March 12, 1994 in Colmar and
Strausburg. Currently, he teaches composition at the Conservatorio Giuseppe Verdi in Milan.
Jury Members
JOHN REA [CANADA]
President of the jury
Permanent Member
31
À quelle (s) école (s) compositionnelle (s) pensez-vous appertenir ou devoir
quelque chose, en tant que créateurs ?
Compositeurs
ONDREJ ADAMEK
Je ne pense pas appartenir à une
seule école. Comme beaucoup
de compositeurs d’Europe de
l’Est je me sens libre de combiner
plusieurs influences très diverses.
Je dois certaines choses aux
spectralistes français, surtout
Gérard Grisey; à des compositeurs travaillant entre le son, le
silence et le bruit, particulièrement Sciarrino; à la musique
traditionnelle, à la musique électroacoustique, ainsi qu’à des
compositeurs qui combinent
courageusement les différents
esthétiques, comme Heiner
Goebels.
32
JULIEN BILODEAU
Je conjecture : les concepts
d’évolution et de progrès, ceuxlà mêmes qui supposent «une
ascension se rapprochant indéfiniment d’un terme idéal» (Sartre), n’ont rien à voir avec la
finalité de notre condition humaine. Que ces concepts «soient»
en théorie ne détermine nullement leur véracité. L’abscisse
temporelle dont nous faisons
l’expérience témoigne plutôt de
l’existence de rapports, lesquels
nous permettent de croire que
l’on peut mesurer les choses. Or,
l’espace qui loge ces mouvements, mouvements que l’on
nomme communément «temps»,
est absolument indéterminé.
Dans ces circonstances, les rapports de force, d’énergie – générations de dualisme dans la pluralité du monde réel –, réalisent
une dynamique d’où émerge la
beauté, insaisissable. C’est à elle
que je dois tout et on peut la sentir partout. Toute Création partage
cette genèse fondamentale qui
rend superficielle l’évocation de
sa possible et théorique appartenance à une identité sociale
organisée (école, nation etc..).
Concevoir qu’une Création «appartient» à quelqu’un ou quelque
chose, c’est peut-être aussi
sous-entendre que le sens de
l’existence est à notre portée.
C’est peut-être aussi détourner le
principal intérêt de l’Art, celui de
vivre l’expérience esthétique.
GUILHERME CARVALHO
J’estime que la question de l’appartenance à une école de composition est très difficile pour un
compositeur de ma génération.
Je ne saurais y répondre avec
certitude : j’aurais du mal à
énumérer toutes les écoles de
composition pertinentes aujourd’hui, et je n’arrive pas à classer
clairement plusieurs compositeurs dont la musique m’influence
beaucoup (tels Vaggione, Lachenmann et Sciarrino, pour n’en
citer que trois).
Mais qu’est aujourd’hui une école
de composition ? On pourrait dire
qu’il s’agit d’un groupe de compositeurs qui emploient une
même famille de techniques
compositionnelles, qui partagent
certains points de vue esthétiques et théoriques sur les
matériaux, les formes, peut-être
aussi les fonctions, que peut ou
doit avoir la (ou leur) musique, et
qui produisent des œuvres dans
lesquelles on peut, sans trop de
mal, déceler ces points communs. Appartenir à une école
reviendrait alors à faire usage de
certains outils de composition, à
se servir de certaines sonorités
(en priorité, au moins). Peut-être
faudrait-il dire que ce qui caractérise une école soit l’interaction
entre les matériaux et formes
qu’elle favorise, d’un côté, et les
techniques qu’elle emploie, de
l’autre.
De mon point de vue, la
recherche compositionnelle s’appuie sur un dialogue critique avec
un héritage musical – les grandes
œuvres qui nous ont précédés, et
qui demeurent musicalement
pertinentes, toutes écoles, époques et origines confondues. Le
compositeur d’aujourd’hui doit
donc se poser la question des
rapports entre matériau, technique, forme, contenu et expressivité (un terme certes connoté,
mais que je prends dans l’acception simple de «capacité de transmettre ou de renvoyer à quelque
chose» qui donnent à cet héritage
sa validité encore aujourd’hui –
que peut-on pertinemment
employer dans une œuvre nouvelle, et comment cela s’intègret-il au(x) discours musical(aux)
que l’on veut produire. Et ceci
revient à faire interagir matériaux
et formes d’écoles différentes : je
ne peux pas me limiter à une
seule forme de relation technique-matériaux-formes.
Ceci étant dit, je n’élimine en
aucun cas la possibilité d’une
nouvelle œuvre purement sérielle,
spectrale ou stochastique qui soit
absolument géniale ; mais il me
semble que l’effort à produire
pour la réaliser demanderait une
sérieuse réduction de l’horizon
des possibilités musicales qui
s’offrent au compositeur aujour-
d’hui. Confronté à la question de
l’appartenance à une école de
composition, je ne puis que
répondre quels sont les compositeurs dont l’œuvre me semble
avoir le plus d’influence sur ma
musique, et pourquoi : Bach,
Webern, Kurtág, pour la concision du discours ; Beethoven,
Schubert, Villa-Lobos, R.Strauss,
pour la clarté ; Xenakis, Lachenmann, Sciarrino, Vaggione, Grisey,
pour l’exploration et le contrôle
des sonorités.
SAMPO HAAPAMÄKI
J’ai inventé une idée quant à
l’école à laquelle appartient Fresh
(et non pas toutes mes œuvres...
en fait, Fresh est très différente de
mes autres œuvres...). La réponse, c’est que Fresh est une sorte
de « musique timbrale métamoderne », à cause de son monde
harmonique entièrement en quarts
de tons et de son mélange de
notes et de bruits.
DEREK JOHNSON
Bien que j’aie appris le piano
quand j’étais enfant, j’ai vécu mes
premières expériences musicales
marquantes (et j’ai composé mes
premières pièces) en tant que
guitariste électrique au sein de
divers groupes, pendant mes
années de polyvalente et de collège. Ainsi, j’ai abordé tardivement la musique de concert,
qu’elle soit classique, romantique, du XXe siècle ou contemporaine. Conséquemment, je suis
influencé et constamment fasciné
par un large éventail d’esthétiques, vieilles et nouvelles, de
l’univers des musiques de concert et d’ailleurs.
Dans cet univers des musiques
de concert, je suis particulièrement attiré par les compositeurs
qui ont su arriver à une synthèse
difficile entre l’émotion franche et
la stimulation intellectuelle. Au
collège, lorsque j’ai commencé à
composer sérieusement, j’étais
immergé dans les œuvres de
Schönberg, de Berg et de Webern, surtout celles datant du
premier quart du XXe siècle.
Récemment, j’ai puisé une grande inspiration dans les œuvres
d’Elliott Carter, de Wolfgang Rihm
et de Harrison Birtwistle, bien que
György Ligeti ait peut-être exercé
sur moi la plus forte influence,
non seulement par sa musique
sublime, mais aussi par sa
curiosité intellectuelle exemplaire.
Son ouverture aux influences les
plus diverses l’a mené à quelque
chose de tout à fait unique.
LAURENT TORRES
Je vous remercie de me donner
la parole. Cependant, et veuillez
m’excuser, j’estime qu’il s’agit
d’une fausse question. Je m’explique : Les différences produites
entre les compositeurs par les
simulacres d’écoles, telles qu’elles sont représentées médiatiquement, ne rendent pas compte
de ce qui génère aujourd’hui une
différence sur le plan de l’écriture,
mais du financement de la production musicale, et du rapport à
l’idéologie. Ces deux points sont
d’ailleurs intrinsèquement liés.
L’univers de la musique contemporaine n’est pas, contrairement
à certaines époques du passé,
constitué d’une somme d’écoles,
nationales ou stylistiques. À l’inverse de ce que laisse paraître
son image, la musique contemporaine n’est pas ce qu’elle semble être : espace supposé de la
libre expression, non aliénée par
les nécessités du marché tout
puissant, les différences entre
pseudo-écoles sont en fait des
murs spectaculaires faisant semblant de créer une différence à
l’intérieur d’une même idéologie.
En Europe continentale, chaque
école-supposée n’est plus qu’un
label pour justifier une politique
culturelle qui prévaut sur l’expression de chaque compositeur.
Celui-ci n’est plus le moteur stylistique d’une école, grâce à sa
production artistique, mais au
contraire l’agent économique, la
vitrine d’une idéologie culturelle
préexistant à lui, et créée théoriquement par quelques technocrates des départements culturels.
On pourrait, bien entendu, développer. Si je n’appartiens, pour
revenir à la question, à aucune
école, cela n’est même pas non
plus par résistance personnelle à
la position naïve du compositeur
indépendant face à ces forts
mouvements idéologiques, résistance qui n’a pas plus d’authenticité puisqu’elle est elle-même
rattrapée (puisqu’un seul compositeur suffit pour créer une
école) ou étouffée. C’est simplement un fait : je n’appartiens à
aucune école, parce que, aujourd’hui, qu’on le veuille ou non,
aucun compositeur n’appartient
à une école, parce que le
principe même de l’école stylistique ou nationale telle qu’elle a
pu exister dans le passé, dans
son essence même, n’existe
plus, est impossible.
As a composer, to what schools do you think you belong or owe something to ?
JULIEN BILODEAU
I am conjecturing: the concepts
of evolution and progress, those
very concepts implying “an
ascension getting indefinitely
closer to an ideal end” (Sartre),
have nothing to do with the purpose of our human condition.
That these concepts “are” in theory tells us nothing about their
veracity. Instead, the temporal
abscissa we experience illustrates the existence of connections, which lead us to believe
that it is possible to measure
things. Yet, the space housing
these movements that we commonly refer to as “time,” is
absolutely indeterminate. Under
these circumstances, the connections between power and
energy – generations of dualism
within the plurality of the real
world – produce dynamics from
which an elusive kind of beauty
can emerge. I owe it everything
and one can feel it everywhere.
Any Creation shares this basic
genesis that renders the evocation of its possible and theoretical belonging to an organized
social entity (school, country,
etc.) nothing but superficial. To
think of a Creation as “belonging” to someone or something
may also be implying that the
meaning of life is within our
reach. It may also be diverting Art
from its main focus: to live the
æsthetical experience.
GUILHERME CARVALHO
I believe the question of belonging to a school of composition
is a very difficult one for the
composers of my generation. I
am unable to answer it with certainty – I could hardly list all the
schools of composition that are
relevant nowadays, and there
are several composers whose
music has a strong influence on
me and whom I cannot clearly
fit into one category or another
(like Vaggione, Lachenmann
and Sciarrino, to name but
three).
And what is a school of composition nowadays? One could
say that it consists of a number
of composers who use the
same set of writing techniques,
who share certain æsthetical
and theoretical points of view
on the materials, the forms,
maybe also the functions, (their)
music can or must take, and
who write works in which one
can find these common elements without having to look
too hard. Thus, belonging to a
school would mean to use certain compositional tools, to use
certain sounds (first and foremost, at least). Maybe it should
be mentioned that what characterizes a school is, on the one
hand, the interaction between
its preferred materials and
forms, and on the other hand
the techniques it uses.
From my point of view, the compositional research rests on a
critical dialogue with the musical legacy – the great works
which came before us and
remain musically relevant,
regardless of schools, eras and
origins. Thus, the present-day
composer must question the
relations between materials,
techniques, forms, contents
and expressiveness (of course,
that word is connoted, but I take
it in its basic meaning: ‘the ability to convey or to refer to
(something)’) that, still to this
day, keep this legacy valid –
what can we use in a new work
that would be relevant, and how
is it integrating to the musical
discourse(s) we want to produce. This comes down to making materials and forms from
different
schools
interact
together: I cannot limit myself to
a single type of techniques/
materials/forms relation.
That being said, I am not
excluding the possibility that a
new, purely serial, spectral or
stochastic work couldn’t be
absolutely phenomenal, but it
seems to me that the effort
required to produce such a
work would require a severe
restriction of the horizon of
musical possibilities available to
the present-day composer.
Faced with the question of
whether I belong to a school of
composition, I can only answer
by listing the composers whose
work I believe has the most
influence on my music, and
why: Bach, Webern, Kurtág, for
the conciseness of their discourse; Beethoven, Schubert,
Villa-Lobos, R. Strauss, for their
clarity; Xenakis, Lachenmann,
Sciarrino, Vaggione, Grisey, for
their explorations and their control over sounds.
SAMPO HAAPAMÄKI
I invented an idea of which
school the work Fresh belongs
to (but not my all works...actually Fresh is quite different from
my other works...). The answer
is that Fresh is some kind of
"meta modern timbre -music"
because of it´s "total" quartertone harmony world and on the
other hand the mixture of tones
and noises.
DEREK JOHNSON
Although I studied the piano
when I was young, my early seminal experience in music, and in
fact my first compositional activity, came playing electric guitar in
various bands through high
school and college. Thus, I came
to concert music, be it classical,
romantic, twentieth-century or
new music, rather late. As a
result I find myself to be influenced and continually fascinated
by a wide variety of aesthetic
outlooks, new and old, in the
concert music world and
beyond.
Within the realm of concert music
I find myself particularly drawn to
those composers who succeed
at finding the difficult synthesis
between being emotionally direct
and technically stimulating.
When I started to compose seriously in college I became very
engaged with the works of
Schoenberg, Berg and Webern,
particularly those works from the
first quarter of the century. More
recently I have found great inspiration from the works of Elliott
Carter, Wolfgang Rihm and
Harrison Birtwistle, though, perhaps, György Ligeti has been the
most influential. Not only for his
wonderful music, but also for the
example he sets as an intellectually curious composer, open to
many diverse influences which
give rise to something utterly
unique.
LAURENT TORRES
Thank you for the opportunity to
voice my opinions, but I don’t
think I can answer this question.
I am sorry, but it is very simple: I
believe the question is wrong.
Let me explain.
The differences introduced between composers by the socalled schools, as represented
by the media, do not illustrate
nowadays what actually differentiates them in regards to their
work, but in regards to the
financing of their music production and their relationship with
the dominating ideology. These
two points are actually intrinsically related. Unlike what was seen
in previous eras, the world of
contemporary music is not the
sum of a number of national or
aesthetical schools. Unlike the
image it shows, contemporary
music is not what it seems to be:
the alleged space of free expression, unconcerned by the necessities of the Almighty Market. The
differences between pseudoschools are in fact spectacular
walls pretending to introduce differences within a single ideology.
In Continental Europe, each
alleged school is nothing more
than a convenient label used to
justify a cultural policy prevailing
over the expression of each
composer. Through his artistic
production, the composer is not
the school’s aesthetical motor
anymore, but its economical
agent, the window of a pre-existing cultural ideology theoretically
created by a handful of technocrats in cultural departments.
Coming back to the question at
hand, if I do not belong to a
school, it is not a form of personal resistance – the naive position
of the independent composer
against these strong ideological
currents is not any more authentic, it is itself recuperated (since a
single composer is enough to
create a “school”). It is simply a
fact: I do not belong to a school,
because nowadays, like it or not,
no composer belongs to any
school, because the very concept of an aesthetical or national
school, as it existed in the past,
in its very essence, does not
exist anymore and is impossible.
Composers
ONDREJ ADAMEK
I don’t think I belong to a single
school. Like several other composers from Eastern Europe, I
feel free to combine highly
diverse influences. So, I owe a
few things to the French Spectralists, Gérard Grisey in particular, to composers who work
between sound, silence and
noise, especially Sciarrino, to
traditional music, electroacoustic
music, and also to composers
who are the most courageous at
combining different aesthetics,
like Heiner Goebels.
33
TIM BRADY
JONATHAN GOLDMAN
ISABELLE PANNETON
MARIO PAQUET
Le compositeur et guitariste Tim
Brady a écrit de la musique dans
une grande variété de genres.
Plusieurs ensembles et organismes en Europe, en Australie
et en Amérique du Nord lui ont
commandé des œuvres, notamment le Winnipeg Symphony
Orchestra, le Nouvel Ensemble
Moderne, la Société de musique
contemporaine du Québec, le
Pittsburgh New Music Ensemble, Esprit Orchestra, Topology
(Brisbane, Australie), INA-GRM
(Radio-France), le Center for
Contemporary Art (Glasgow, UK)
et le quatuor à cordes britannique The Smith Quartet.
Né en 1972, Jonathan Goldman
a fait des études de premier
cycle en philosophie et mathématique à l’université McGill,
avant de se spécialiser en
musicologie. Il obtient une maîtrise et termine actuellement un
doctorat dans cette discipline à
l’Université de Montréal, sous la
direction de Jean-Jacques Nattiez, pour lequel il travaille
également comme assistant de
recherche. Son mémoire de
maîtrise, qui porte sur une petite
œuvre de Pierre Boulez intitulée
Anthèmes, a servi à inaugurer le
site Andante, un grand réseau
internet de musique classique
basé à New York.
Native de Sherbrooke, Isabelle
Panneton a reçu l’essentiel de sa
formation au Conservatoire de
Musique de Montréal où elle a
travaillé, entre autres, l’analyse
et la composition avec Gilles
Tremblay. Par la suite, elle séjourne en Europe où elle étudie avec
Philippe Boesmans et suit les
séminaires de composition offerts par l’IRCAM.
Mario Paquet fait carrière dans
les domaines de la radio et de la
télévision depuis une vingtaine
d’années. Après des études en
communication au cégep de
Jonquière, il entre au service de
Radio-Canada en Saskatchewan à titre d’animaeur d’émissions d’Affaires publiques. Par la
suite, il a travaillé comme reporter culturel à la télévision de
Radio-Canada à Ottawa, puis à
TV Ontario et au consortium de
télévision TV5 à Montréal. De
1989 à 1991, il a été annonceurréalisateur à Radio-Canada
International où il était responsable d’un magazine culturel
diffusé sur ondes courtes sur les
continents européen et africain.
Il a joint la Chaîne culturelle
(maintenant Espace Musique) de
Radio-Canada en 1991 où il a
assumé l’animation de diverses
émissions.
Il dirige l’ensemble de chambre
électroacoustique Bradyworks
et se produit régulièrement en
tant que soliste dans des
événements internationaux.
Animateurs
SEAN FERGUSON
34
Sean Ferguson est né à Fort
Vermilion, petite communauté
du nord de l’Alberta. Depuis
1990, il vit à Montréal, où il a
étudié la composition avec John
Rea à l’université McGill. De
1997 à 2001, il a été membre du
conseil d’administration de la
Société québécoise de recherche en musique, pour laquelle il
a été coordonnateur artistique
de trois festivals de musique
québécoise. Depuis 1999, il est
membre du comité artistique de
la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ).
Sean Ferguson est actuellement
professeur de composition et
directeur du studio de musique
électronique à l’université McGill.
Depuis 1999, il est membre du
comité de rédaction de la revue
Circuit : musiques contemporaines, dont il a signé de nombreux
articles. En tant qu’assistant de
recherche de Jean-Jacques Nattiez, il travaille sur l’édition française de l’Enciclopedia della
musica Einaudi.
HUGUES LECLAIR
Né à Montréal en 1962, Hugues
Leclair suit une formation variée
dans plusieurs institutions du
Québec et de la France : Université Laval, Université de Montréal, Conservatoire National de
Strasbourg, Institut Européen
de chant choral, Conservatoire
National de La Courneuve (Îlede-France). Il détient un baccalauréat en physique, un doctorat
en composition, ainsi que des
prix d’analyse musicale, d’écriture
et d’orchestration. Il est professeur de composition à la Faculté
de musique de l’Université de
Montréal.
Elle compte à son catalogue une
vingtaine d’œuvres qui ont été
diffusées au Canada et en
Europe.
Isabelle Panneton a enseigné au
département de musique de
l’université Concordia de 1987 à
1995. Elle est professeure à la
Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis 1995.
Elle est membre du comité
artistique de la Société de
musique contemporaine du Québec, membre du comité de
rédaction de la revue Circuit :
musiques contemporaines et
membre du conseil d’administration du Conseil québécois de
la musique.
TIM BRADY
HUGUES LECLAIR
ISABELLE PANNETON
MARIO PAQUET
Composer and electric guitarist
Tim Brady has created music in a
wide range of musical genres
and has been commissioned by
ensembles and orchestras in
North America, Europe and
Australia including the Winnipeg
Symphony Orchestra, the Société de musique contemporaine du
Québec, New Music Concerts,
INA-GRM (Radio-France), the
Nouvel Ensemble Moderne, New
Music Concerts (Toronto), the
Pittsburgh New Music Ensemble,
the Topology Ensemble (Brisbane, Australia), the Centre for
Contemporary Art (Glasgow, UK)
and the British string ensemble
The Smith Quartet. He leads the
electroacoustic chamber ensemble Bradyworks, and frequently
performs solo concerts.
Born in Montreal in 1962,
Hugues Leclair attended various
institutions in Quebec and France: Université Laval, Université
de Montréal, Conservatoire National de Strasbourg, Institut
Européen de chant choral,
Conservatoire National de La
Courneuve (Île-de-France). He
obtained a Bachelor’s degree in
physics and a Ph.D. in composition, as well as prizes for
musical analysis, composition,
and orchestration.
Member of the artistic committee
of the Société de Musique
Contemporaine du Québec.
Mario Paquet as been involved
in radio and television for the
past 17 years. After studying
communications at the CEGEP
in Jonquière, he joined RadioCanada in Saskatchewan, where
he hosted public affairs programs. He then worked as cultural reporter with Radio-Canada
television in Ottawa, TV Ontario
and the TV5 television consortium in Montreal. From 1989 to
1991, he was announcer and
producer with Radio-Canada
International, where his responsibilities included a cultural
program broadcast over the
shortware network in Europe
and Africa. He joined the RadioCanada’s Chaîne culturelle (now
Espace Musique) in 1991, where
he hosted a variety of programs.
Born in 1972, Jonathan Goldman
completed a degree in philosophy and mathematics at McGill
University before embarking
upon studies in musicology. He
obtained a Master’s degree and
is currently working towards a
PhD in this field at the Université
de Montréal, under the supervision of Jean-Jacques Nattiez,
with whom he also has a
research assistantship. His Master’s thesis, a detailed study of
the small work Anthèmes by
Pierre Boulez, was used to
inaugurate the New York based
classical music Web site.
Since 1999 he is a member of the
editorial board of the contemporary music journal Circuit:
musiques contemporaines, and
has contributed numerous articles to this publication. As
research assistant to Jean-Jacques Nattiez, Jonathan Goldman
is currently working on the
Enciclopedia della musica Einaudi, scheduled to be published this
year in French by Actes-Sud
(France).
Sean Ferguson was born in Fort
Vermilion, a remote community in
Northern Alberta. He has lived in
Montreal since 1990, where he
studied composition with John
Rea at McGill University. From
1997 to 2001 he was a member
of the administrative committee
of the Société québécoise de
recherche en musique, for whom
he was the artistic coordinator of
three festivals of Quebec music.
Since 1999 he has been a
member of the artistic committee
of the Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ).
Sean Ferguson is currently
Professor of Composition and
co-director of the Electronic
Music Studio at McGill University.
Born in Sherbrooke, Isabelle
Panneton’s formative studies
took place at the Conservatoire
de Musique de Montréal, where
she studied analysis and composition with Gilles Tremblay. She
later studied in Europe with
Philippe Boesmans, and participated in IRCAM’s composition
seminars. Among her works,
approximately twenty pieces
have been broadcast in Canada
and in Europe. In 1985 she was
awarded a Performing Rights
Organisation National Competition prize, and her work Voilage
was chosen to represent Canada
before UNESCO’s International
Tribune.
Isabelle Panneton taught at
Concordia University’s Music
Department from 1987 to 1995.
She has been a professor at the
Université de Montréal’s Faculty
of Music since 1995.
Host
JONATHAN GOLDMAN
SEAN FERGUSON
Member of the editors’ committee of the Circuit journal. Member
of the board of directors of the
Conseil Québécois de la Musique. Full professor at the Université de Montréal’s Faculty of
Music.
35
Du 13 au 26 mars 2006
Musiekcentrum de Ijsbreker, Amsterdam
Les membres du jury international
de Forum 2006 :
John Rea, président
Lorraine Vaillancourt
Cornelius de Bondt
Quatre compositeurs seront choisis et
devront composer une œuvre d’une durée
de 10 à 15 minutes, qui sera créée par le
Nouvel Ensemble Moderne sous la direction
de Lorraine Vaillancourt.
8
e
8
Forum
Forum 2006
international des
jeunes compositeurs
36
Les dossiers doivent parvenir au Nouvel Ensemble Moderne
avant le 28 février 2005
Le Nouvel Ensemble Moderne
200, avenue Vincent-d’Indy
C.P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal (Québec) H3C 3J7
Téléphone : (514) 343-5962
Télécopieur : (514) 343-2443
[email protected]
www.nem.umontreal.ca