Nos conseils pour défiscaliser sans
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Nos conseils pour défiscaliser sans
mercredi 7 octobre 2015 LE FIGARO L'ÉVÉNEMENT 30 18 MILLIARDS DE HAUSSES D’IMPÔTS En quatre ans, entre 2011 et 2014, les recettes de l’impôt sur le revenu ont augmenté de près de 18 milliards d’euros. Les 10 % les plus aisés ont supporté les trois quarts de ces hausses. La frénésie fiscale a pris fin l’an dernier. Le projet de budget pour 2016, qui sera voté d’ici à la fin de l’année, prévoit enfin une pause fiscale. Mais pour autant, aucune baisse d’impôt n’est prévue l’an prochain pour les classes moyennes supérieures et aisées. IMPÔT SUR LE REVENU Qui paie l’impôt ? PART DE L’IMPÔT SUR LE REVENU ACQUITTÉ PAR LES DIFFÉRENTS FOYERS FISCAUX, en % Foyers fiscaux Impôt sur le revenu 10 % paient 67 % 1% 30 % 0,1 % 10 % 10 000 euros C’est le plafond des niches fiscales. Seuls les Sofica et les investissements dans les DOM-TOM bénéficient, d’un plafonnement à 18 000 euros. Nos conseils pour défiscaliser sans De nombreux produits financiers permettent de réduire l’impôt sur le revenu que vous Mais tous ne sont pas forcément rentables. FCPI, FIP, SCPI Pinel, Sofica : ce qu’il faut AURÉLIEN FERRON, VALÉRIE VALIN-STEIN ET FRÉDÉRIQUE SCHMIDIGER FISCALITÉ Comme chaque fin d’année, nos boîtes aux lettres se remplissent de propositions d’investissements pour réduire de manière plus ou moins importante nos impôts. La traque à la défiscalisation a ainsi commencé. Pour autant, la phobie de certains contribuables envers l’impôt peut les pousser à investir sans réfléchir au-delà de l’avantage fiscal, pour finalement se retrouver avec une opération économiquement désastreuse, où la perte peut être bien plus importante que l’économie d’impôt réalisée. Il existe, heureusement, certains produits financiers qu’il est encore possible de souscrire et qui peuvent offrir, outre l’avantage fiscal, une certaine rentabilité. À condition toutefois de les sélectionner avec soin. Les conseils de la rédaction du Particulier pour réduire votre impôt sans prendre de risques inconsidérés avec votre épargne. dans les PME Investir via les FCPI et FIP critères d’innovation pour les FCPI ou géographiques pour les FIP. Des entreprises parfois jeunes, pas toujours rentables et dont la pérennité n’est en rien garantie. Quelles sont les performances de ces produits ? Pour le savoir, et en l’absence de données publiques, nous avons reconstitué l’évolution de 540 fonds de 35 sociétés de gestion pour des produits commercialisés de 2000 à 2010 (l’évolution de ceux lancés plus récemment n’étant pas suffisamment fiable pour être prise en compte). Les résultats sont très contrastés. 50 % des produits arrivés à échéance ne sont pas parvenus à terminer dans le vert. Mais grâce au coup de pouce fiscal (25 % de réduction, à l’époque), 75 % ont cependant rapporté (ou pourraient rapporter, pour ceux qui ne sont pas encore liquidés) plus de 2 % net par an, et 20 % des produits plus de 8 %. Notre sélection : Alto Invest, Isatis Capital, Omnes Capital ou Truffle Capital pour leurs FCPI et Ixo Private Equity côté FIP constituent les sociétés de gestion à la fois performantes, régulières et qui cherchent à restituer le plus rapidement possible les sommes investies par les épargnants. dans l’immobilier Défiscaliser pour quelques milliers d’euros Durée de détention : plus de 9 ans en moyenne Avantage fiscal : 4 320 € maximum pour un couple. Durée de détention : 15 à 20 ans Avantage fiscal : de 12 à 21 % du montant investi avec une SCPl Pinel et de 11 à 15 % avec une SCPI Malraux. Performances aléatoires, frais de gestion prohibitifs, blocage de son épargne pendant de longues années… Des handicaps qui n’ont, pourtant, pas découragé les 97 000 épargnants ayant investi l’an dernier 763 millions d’euros dans des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et fonds d’investissement de proximité (FIP), selon une étude AficAFG. À 50 %, ces sommes ont servi à diminuer l’impôt sur le revenu (investir dans ces produits peut également permettre, sous certaines conditions, de réduire son ISF). Montant de la réduction : 18 % des sommes investies, dans la limite de 12 000 € placés (24 000 € pour un couple). Soit une réduction maximale de 2 160 € pour une personne seule (4 320 € pour un couple). Un investissement long et risqué. Pour obtenir cet avantage fiscal, il faut s’engager à conserver vos fonds au moins 5 ans. Mais, en réalité, la durée de détention est beaucoup plus longue : 9 ans et 7 mois, en moyenne, pour les produits arrivés aujourd’hui à échéance ! Et surtout, cet investissement est risqué. Au moins 70 % de ces fonds doivent en effet être investis dans des sociétés non cotées en Bourse (ou sur un marché non réglementé tel qu’Alternext) et respectant des Pinel dans le neuf, Malraux ou « déficit foncier » dans l’ancien : acheter un bien neuf ou à rénover donne droit à des avantages fiscaux. Réaliser cette opération en direct nécessite du temps, un budget conséquent et comporte des risques (impayés, notamment). Investir dans des sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI) dites « fiscales » permet d’éviter ces écueils. Les mêmes avantages fiscaux qu’en direct. Avec les SCPI fiscales, vous bénéficiez d’avantages similaires à ceux obtenus en investissant en direct. À savoir une réduction d’impôt de 12 à 21 % du montant investi avec une SCPl Pinel et de 22 ou 30 % des dépenses de travaux (elles représentent environ 50 % du montant de la part) avec une SCPI Malraux. Avec une SCPI « déficit foncier », vous pourrez déduire jusqu’à 10 700 € de votre revenu imposable. Atout supplémentaire, vous profitez de l’avantage fiscal dès la souscription (en réalisant un Pinel en direct par exemple, vous ne défiscalisez qu’à partir de l’année d’achèvement de l’immeuble). La modicité du ticket d’entrée – on peut y entrer dès 1 500 € - est le premier avantage des SCPI. Cela les rend accessibles à tous les budgets mais ce n’est pas le seul atout. De plus, les sociétés de gestion investissant dans des logements et des communes différentes, vous mutualisez les risques. « Il est possible d’atteindre un deuxième niveau de mutualisation en achetant des parts de SCPI gérées par des sociétés différentes », explique même Philippe Vergine, directeur général de Primaliance. Notre sélection : ❚ SCPI Pinel : Allianz Domidurable 3 (Immovalor Gestion), Ciloger Habitat 5 (Ciloger), Multihabitation 9 (La Française AM), Urban Vitalim (Urban Premium) ; ❚ SCPI Malraux : Urban Prestigimmo (Urban Premium), Reximmo Patrimoine 4 (Amundi) ; ❚ SCPI « déficit foncier » : Amundi Défi Foncier (Amundi), Urban Pierre 3 (Urban Premium). 763 millions d’euros investis dans les FCPI en 2014 Investir dans le cinéma grâce aux Soficas Durée de détention : 5,5 à 6,5 ans en moyenne Avantage fiscal : 36 % du montant investi. Les Soficas (sociétés de finance- ments de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel) fêtent leurs 30 ans. Le dispositif qui offre aux investisseurs une réduction d’impôt de 36 % du montant investi (avec une mise minimale de 5 000 €) a fait ses preuves. Il consiste à devenir actionnaire de sociétés qui investissent dans des films (priorité étant donnée aux premiers et seconds films, à petits budgets), des téléfilms mais aussi de l’animation, des séries ou des documentaires. Avec, à la clé, un rendement annualisé qui varie de 2,5 % à 6 % (cette performance étant toutefois très exceptionnelle), après le remboursement du capital, qui intervient en général après 5,5 à 6,5 ans. Les performances des Soficas dépendent étroitement du taux de l’avantage fiscal octroyé aux investisseurs, les Soficas ne restituant jamais l’intégralité des sommes investies. Or, la réduction d’impôt a été réduite de 48 % à 36 % depuis 2012. Les Soficas devront donc rembourser au moins 64 % de leur mise aux souscripteurs pour qu’ils ne perdent pas d’argent. « Les Sofica ont diversifié leurs investissements pour limiter Les premières SCPI Pinel viennent d’être lancées Elles offrent une réduction d’impôt dès la souscription, sur une période de 9 ou 12 ans. Quand on change les dispositifs d’investissement locatif trop souvent, plus personne ne s’y retrouve et les ventes s’en ressentent. SYLVIA PINEL SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO ANNE BODESCOT [email protected] IMMOBILIER Dans le vaste monde des SCPI, une petite niche est occupée par celles qui proposent, avantage fiscal à l’appui, d’investir dans les logements neufs. Après le flop des SCPI Duflot qui ont peiné à collecter auprès des épargnants 25 millions d’euros par an, les SCPI Pinel semblent mieux parties. Elles profitent du regain d’intérêt des Français pour ce dispositif d’incitation fiscale remanié et assoupli par la nouvelle ministre du Logement. Cinq ont été déjà lancées (chez La Française, Ciloger, Urban Premium, Intergestion et Allianz), et leurs promoteurs comptent sur les atouts du nouveau dispositif fiscal (moins contraignant et plus attractif que le Duflot) pour séduire les souscripteurs. La réduction d’impôt est attractive (18 % de l’investissement étalés sur 9 ans pour certaines SCPI, 21 % sur 12 ans pour d’autres), et elle commence à s’appliquer l’année de l’achat des parts (même si les logements n’ont pas encore été acquis par la SCPI). Mieux, l’avantage fiscal est calculé sur la valeur totale de la souscription, et non sur 95 % comme c’était le cas auparavant. « Les SCPI Pinel devraient collecter 100 millions d’euros », estime Arnaud Dewachter, le délégué général de l’Aspim, l’association professionnelle des gérants de SCPI, loin encore des SCPI Scellier « qui collectaient près d’un milliard d’euros par an auprès des épargnants », ajoute-il. Les investisseurs savent bien sûr que le placement a ses contraintes. « La SCPI trouve les logements, les loue 9 ans, puis les revend pour rembourser les souscripteurs. La durée de placement est donc plutôt de 14 ans minimum », précise Marie-Christine Jouannet Arnaud, directrice des produits immobilier habitation de La Française REM. L’horizon de placement est plus long encore pour les SCPI qui prévoient 12 ans de location. Il est traditionnellement très difficile de réussir à revendre les parts avant la dissolution de la SCPI. À La Française, le rendement locatif attendu, hors avantage fiscal, pendant la durée de l’investis- La durée de placement pour l’épargnant est de 14 ans minimum MARIE-CHRISTINE JOUANNET ARNAUD (LA FRANÇAISE REM) sement avoisine 2,5 % par an, nets de frais de gestion, mais avant impôt. Ce dernier peut toutefois être neutralisé, les premières années du moins, si l’acquisition des parts de SCPI se fait à crédit, puisque les intérêts d’emprunt sont déductibles des revenus fonciers. Certaines SCPI ciblent clairement la région parisienne. « Investir en province est plus délicat. Certains marchés locatifs, même dans les grandes villes comme Lyon ou Lille, sont plus fragiles », précise Marie-Christine Jouannet Arnaud. Aux investisseurs qui s’inquiéteraient encore des contraintes imposées par la loi Pinel sur le choix des locataires ou le montant des loyers, ce gestionnaire rappelle que la SCPI Borloo du groupe, gérée avec des obligations régle- LE FIGARO mercredi 7 octobre 2015 L'ÉVÉNEMENT s danger Des réductions d’impôt plafonnées VIVIANE CARTAIRADE paierez l’an prochain. savoir pour faire les bons choix. La phobie envers l’impôt ne doit pas pousser à investir sans réfléchir au-delà de l’avantage fiscal, afin de ne pas se retrouver avec une opération économiquement désastreuse. ANDREY POPOV/FOTOLIA les risques et compenser la baisse de l’avantage fiscal, avec l’accord du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), l’une de nos autorités de tutelle, qui a assoupli certaines de nos contraintes », affirme Serge Hayat, président de l’Association de représentation des Sofica (ARS). Le cinéma français se porte bien et le marché des séries, en pleine explosion, est très prometteur. Les performances des Soficas devraient donc se maintenir et rester attractives comparées à la rémunération des autres placements peu ou pas risqués. » Notre sélection : privilégiez les produits gérés par Cinémage, Palatine Étoile et Cofinova. Investir outre-mer Durée de détention : 5 ans Avantage fiscal : jusqu’à 60 000 €. Investir outre-mer reste l’un des moyens les plus efficaces pour réduire son impôt sur le revenu. En investissant 10 000 € avant le 31 décembre 2015, il est possible de diminuer l’impôt payé en 2016 de 11 150 à 20 000 €, selon l’investissement réalisé. La rentabilité de l’opération (de 11,5 % à 20 %) re- pose exclusivement sur la réduction d’impôt obtenue et est ainsi quasi immédiate. Derrière cette apparente simplicité se cache un montage complexe : les contribuables métropolitains deviennent associés pendant au moins cinq ans de sociétés gérées par des cabinets de défiscalisation (monteurs). Ceux-ci financent grâce aux sommes collectées des équipements ou des logements sociaux outre-mer, loués à des entrepreneurs ou à des bailleurs sociaux (HLM) ultramarins qui les exploitent pendant au moins cinq ans et auxquels ils sont ensuite cédés pour un euro symbolique. Trois types d’opérations sont proposés : le financement d’équipements courants (mise minimale de 2 500 € et rentabilité de 12 à 20 %), le financement de gros équipements soumis à l’agrément du ministère des Finances (mise minimale de 10 000 € et rentabilité de 12 à 15 %) ou enfin le financement de logements pour des bailleurs sociaux (mise minimale de 10 000 € et rentabilité de 11,5 à 15 %). Surtout, le dispositif est le seul à permettre de défiscaliser bien au-delà du plafonnement des niches fiscales de 18 000 €. La réduction d’impôt peut atteindre (pour un contribuable ayant l’intégralité de ce plafond disponible) 40 909 € pour le financement d’équipements courants, 52 941 € pour des équipements agréés et 60 000 € pour le financement de logements sociaux. En contrepartie, le véritable risque est de subir un redressement fiscal si le montage ne respecte pas les très nombreuses contraintes réglementaires. La sanction dans ce cas est lourde puisque le contribuable perd les sommes investies, rembourse sa réduction d’impôt, subit une majoration de 10 % de l’impôt et acquitte des pénalités de retard. Notre sélection : privilégiez les monteurs les plus expérimentés (Ecofip, Fipromer, Ingepar, Infi, Inter Invest, Outremer Finance) pour sécuriser vos investissements. À noter en cette fin d’année la commercialisation par Fipromer (groupe Bred) d’une opération de rénovation de l’hôtel Méridien de Nouméa (agréée par Bercy et visée par l’Autorité des marchés financiers), offrant une rentabilité de 13,63 %. Si vous avez investi 240 000 € en Pinel, vous pouvez déduire jusqu’à 4 800 € par an pendant la durée de l’engagement (six ou neuf ans) ME LE QUINTREC, AVOCATE À PARIS Les avantages fiscaux sont plafonnés à 10 000 € par foyer depuis 2013. Cette règle a été conçue pour limiter le gain annuel en impôt apporté par les opérations défiscalisantes initiées par le contribuable. Toutes ne sont pourtant pas visées. « Les avantages fiscaux qui diminuent le revenu imposable (déficits fonciers, en particulier celui lié aux monuments historiques qui n’est pas limité, épargne retraite, pensions alimentaires, etc.) ne s’imputent pas dans le plafonnement. Pour les contribuables dont le taux marginal d’imposition est élevé (41 ou 45 %), le pouvoir défiscalisant est plus avantageux qu’avec n’importe quel taux de réduction d’impôt », calcule Natacha Le Quintrec, avocate à Paris, spécialisée en droit fiscal. Seules les dépenses ouvrant droit à réduction ou crédit d’impôt sont concernées, mais, là encore, pas toutes. « Par exemple le versement d’une prestation compensatoire, les dons aux associations, etc. échappent au plafonnement. Et surtout, les frais engagés pour restaurer un immeuble dans le cadre de la loi Malraux (22 ou 30 % des charges retenues dans la limite de 100 000 euros) en sont totalement exclus », poursuit Me Le Quintrec. Et pour complexifier le tout, le plafond de 10 000 € qui concerne notamment les investissements locatifs, les souscriptions de FCPI et de FIP, les chèques emploi service et les travaux est porté à 18 000 € pour les investissements outre-mer et les Soficas. D’où un calcul compliqué de ses droits. « Le principe est le suivant : les avantages fiscaux soumis au plafonnement sont pris en compte pour leur montant imputable sur l’année d’imposition. Par exemple, si vous avez investi 240 000 € en Pinel, vous pouvez déduire jusqu’à 4 800 € par an de votre impôt pendant la durée de l’engagement (six ou neuf ans). Un montant à garder en tête au moment d’engager d’autres dépenses ouvrant droit à réduction d’impôt pour que celles-ci procurent l’économie attendue », explique Anne-Marie Papadopoulo, avocate fiscaliste à Paris. Dernière précision : les réductions d’ISF n’entrent pas dans le calcul du plafonnement. D’où l’intérêt de répartir les avantages fiscaux entre ses déclarations. ■ 31 RAS-LE-BOL FISCAL Selon l’Institut Molinari, un think-tank libéral franco-belge, les Français travaillent plus de la moitié de l’année pour payer leurs impôts. Leur « libération fiscale » intervient le 29 juillet seulement. Ce calcul très médiatique est jugé « trompeur, partial et dangereux » par le syndicat Solidaires finances publiques. Indicateur ou pas, le sujet impôts est devenu très sensible pour beaucoup de contribuables. Le gouvernement le sait et espère « effacer le ras-le-bol fiscal ». mentaires plus strictes encore, « est la meilleure de toutes celles que nous avons lancées dans le logement neuf ». Les locataires ont été bien ciblés. Satisfaits de leurs loyers - dans le marché, mais raisonnables -, ils restent longtemps, limitant travaux et frais de relocation, et font peu défaut, ce qui réduit les frais de contentieux. ■ Moins contraignantes et plus attractives que le Duflot, les SCPI Pinel bénéficient d’un regain d’intérêt. FRANÇOIS BOUCHON/LE FIGARO