Roubaix - Cerema Nord
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Roubaix - Cerema Nord
Anticiper les effets d’un relogement sur la mobilité quotidienne et la pratique de l’espace urbain Proposition d’indicateurs à partir d’une enquête portant sur le PRU de Tourcoing Working paper Texte tiré d'une communication à la « Journée d’étude pluridisciplinaire sur les mobilités résidentielles », 2 décembre 2010, Clersé, Université de Lille 1, Ville de Roubaix. Joël Meissonnier, Chargé de recherches Equipe de Recherche Associée "Analyse de la mobilité" (INRETS/CETE) Centre d'Etudes Techniques de l'Equipement / Nord-Picardie Département "Transport-Mobilité", Groupe "Mobilités et territoires" 2, rue de Bruxelles (Bureau 405) BP 275 59019 Lille cedex France Tel : [+33] (0)3.20.49.61.34 Fax : [+33] (0)3.20.53.15.25 [email protected] La politique de rénovation urbaine menée par la ville de Tourcoing avec le soutien de l'ANRU s'est donnée les moyens d'une réelle synergie entre les bailleurs sociaux, les bailleurs privés, les services municipaux et l'Etat. L'étude dont sont tirés les résultats ici présentés a été menée auprès de ménages concernés par un relogement, par le CETE Nord-Picardie, sur commande de la DDTM 59. Le parti-pris méthodologique s'est porté sur un protocole d'enquête qualitatif et compréhensif afin d’entrer au cœur de quelques expériences vécues de relogement. Une quinzaine de ménage (au total vingt cinq personnes adultes) ont été rencontrées. Si cet échantillon peut être qualifié de diversifié (en âge, sexe, type d'activité) il ne saurait être qualifié de représentatif. Le choix des ménages interrogés s'est prioritairement porté sur ceux dont le relogement présentait un caractère complexe ou urgent autant dans le parc privé que dans le parc social. Le principe d'une enquête en deux temps a été choisi. A une vague d'entretiens pré-relogement (phase 1) réalisée en avril / juin 2010 succèdera une vague d'entretiens post-relogement (phase 2) qui aura lieu en février/mars 2011, lorsque de nouvelles routines se seront installées. Une enquête en deux temps... La première vague d'entretiens a eu pour objectif de mettre en lumière les principales problématiques de mobilité auxquelles sont confrontés les ménages des quartiers concernés par la politique de la ville de Tourcoing par une analyse des pratiques et compétences de déplacement existantes afin de mieux les prendre en compte au moment du relogement. Il s'agissait également d'améliorer les questionnaires sociaux pré-relogement en intégrant davantage de questions relatives à la mobilité quotidienne. La seconde phase d'enquête doit permettre de dire si les facteurs de mobilité (proximité, accessibilité et offre modale notamment) ont été pris en considération dans le choix résidentiel que font les ménages, parmi les différentes propositions de relogement qui leur sont faites. Il s'agira également de rendre compte de l'évolution des pratiques à la suite de ce relogement. Quelle est l'évolution des itinéraires, des choix modaux, des repères spatiaux, des territoires fréquentés ? Quelles sont les difficultés rencontrées pour s'orienter dans l'espace, pour rallier certaines destinations fréquentes, pour se rendre en centre-ville et sur les lieux d'approvisionnement du ménage ? Le déménagement affecte généralement les conditions des déplacements quotidiens des ménages. Même locale, cette mobilité résidentielle implique parfois de nouveaux itinéraires, nouvelles routines, nouveaux repères ou nouveaux modes de transport venant modifier les niveaux et conditions d'accessibilité. Si elle n'est évidente pour personne [Desjeux, Monjaret, Taponier, 1998], cette transition résidentielle est d'autant plus délicate pour les ménages que nous avons rencontrés. Il nous faut souligner l’acuité toute particulière avec laquelle les bouleversements des repères socio-spatiaux générés par le déménagement se posent... • lorsqu'il concerne des ménages vivant en logements sociaux (le plus souvent modestes ou précaires) dont la remise en question des routines réclame un effort considérable. • lorsqu'il a été décrété – et non choisi – dans le cadre d'une politique de rénovation urbaine menée par une collectivité territoriale dotée d'un PRU (Projet de Rénovation Urbaine). Quelques témoignages... Mme G dit, en sanglots : « Nous on était bien ici, on n'a rien demandé ! ». Pour Mme G, la perspective du relogement est une 'montagne' insurmontable qui viendra remettre en question l'ensemble des routines auxquelles elle semble attachée. Elle a également très peur qu'on lui propose d'être relogée dans un logement beaucoup plus cher. C'est donc l'incertitude qui est génératrice d'angoisse, plus que le fait de devoir déménager. Ne pas savoir où et quand se produira l'événement la perturbe : « J'ai besoin de savoir, moi ! On nous a dit... on sait qu'on en a encore au maximum jusqu'à la fin de l'année. Mais je n'ai pas envie d'apprendre où je serai relogée au dernier moment ». Pour elle, le relogement, c'est une fuite dans un inconnu anxiogène. Mme G souffre de la charge mentale générale que lui inflige l'idée de devoir déménager. On notera cependant que si elle « était bien ici », cela ne signifie guère qu'elle se sent affectivement attachée à son logement. Cela semble d'ailleurs être rarement le cas : certains logements ne peuvent être regrettés tant ils sont délabrés voire insalubres. Dans ces cas, les relogements sont mêmes attendus avec impatience et sont vécus très positivement. Mme F, par exemple, nous montre l'état avancé de moisissure de sa salle de bain qu'elle pense être à l'origine d'un asthme développé par ses enfants, son conjoint et elle-même. Mme D, qui prétend payer 2000 € d'électricité par an, ne sera pas fâchée de quitter un logement très mal isolé qui implique des factures énergétiques très importantes : « Il fait très froid l’hiver, même quand la chauffage est à fond ». La plupart des ménages ne s'étonnent pas qu'on leur propose de déménager. Ils sont prévenus de longue date et ne s'investissent plus du tout dans leur logement actuel. Monsieur E dit : « Ça fait plus de 10 ans qu'on parle de détruire le quartier ». Même si le déménagement n'a pas été une initiative de leur part, la plupart des ménages semble l'avoir intégré et s'être adaptés à cette donnée. Désormais, ils comptent beaucoup sur les propositions de relogement qui leur seront faites. Quelques personnes souhaitent quitter Tourcoing pour la périphérie immédiate. Pour elles, c'est l'occasion de quitter l'urbanisation dense et de s'isoler mais ils ne demandent pas à aller vivre très loin (Bondues, Lincelles...). L'essentiel des ménages souhaitent toutefois rester à Tourcoing, et parfois dans le même quartier. Cet élément est important à prendre en considération ; un relogement trop lointain pourrait être mal vécu par ces ménages. Il y a également une opposition presque unanime à rejoindre un nombre restreint de quartiers HLM stigmatisés : Pont-Rompu, La Bourgogne, Croix-Rouge... Le relogement constitue donc un enjeu très fort pour ces ménages. On se situe dans un enchevêtrement de contraintes variées, complexes à saisir, qui font que toute localisation n'est pas équivalente à une autre et qu'entre les divers choix qui seront proposés, de longues tractations seront probablement nécessaires avant d'atteindre un compromis. Pour les ménages, le logement n'est pas une question anodine, il apparaît incontestablement comme un enjeu fort, mais complexe. En effet, à l'issue de nos investigations, il nous semble que seule une approche compréhensive, fine et complète, à l'aide d'entretien « en profondeur » d'une à deux heures, permette de prendre en considération cette complexité des problèmes de déplacement rencontrés par les ménages relogés. Pourquoi ce regard « individualisé » sur chaque situation paraît-il incontournable ? Parce que d'un ménage à l'autre, les aptitudes à la mobilité sont très variables ; parce que toute localisation n'est pas équivalente à une autre ; parce que nous sommes face à un enchevêtrement de contraintes variées et différentes pour chaque ménage ; parce qu'au sein d'un même ménage il n'y a pas toujours consensus sur les préférences de relogement ; et puis parce que les projets de vie évoluent rapidement (séparations, décès, naissance...) et d'un mois sur l'autre, les souhaits de relogement peuvent évoluer. Toutefois, dans le cadre d'un accompagnement social, il faut souligner le caractère irréaliste (en moyens matériels et humains) que revêt une investigation aussi poussée par les travailleurs sociaux auprès de chacun des 600 ménages à reloger sur la seule question de la mobilité quotidienne. C'est de cet irréductible constat d'impuissance qu'est née la proposition 'd'indicateurs'. La question que se posent les travailleurs sociaux étant de savoir si, oui ou non, un ménage doit faire l'objet d'un accompagnement approprié dans le cadre du relogement, nous avons, par induction, isolé trois paramètres qui se sont révélés déterminants pour qualifier la mobilité des ménages enquêtés. Ils s'agit des trois principales sources de handicaps socio-spatiaux rencontrés à l'occasion de notre enquête compréhensive. Si ces trois indicateurs ne permettent que d'avoir un aperçu succinct de la mobilité d'un individu, leur intérêt vient de ce qu'ils permettent de déduire rapidement si cette mobilité risque de constituer un point problématique après le relogement, ou pas. • Le degré d'exploitation des potentiels de déplacement disponibles • Le rayon d'action spatial sur lequel se répartissent les activités de l'individu • Le niveau d'autonomie dont l'individu fait preuve Ces trois paramètres peuvent être conçus comme des indicateurs qualitatifs, sans échelle analogique rigoureuse. Ils ne se prêtent pas à une quantification tangible et objective mais ils invitent plutôt à une hiérarchisation relative et subjective. Concrètement, on ne saura pas dire si un individu est ou n'est pas autonome ; mais on peut facilement dire, à l'issue d'un rapide entretien, s'il donne des signes d'autonomie plus ou moins nombreux qu'un autre individu. Le croisement de ces trois indicateurs semble permettre d'identifier rapidement les situations sociales les plus critiques, celle où une « aide à la mobilité » est requise. Une déficience sur l'un des indicateurs permet d'alerter le travailleur social et de lui donner le sens que doivent prendre des investigations plus poussées de sa part. En pratique, le degré d'exploitation des potentiels de déplacement disponibles renvoie aux choix modaux : Quelle est l'étendue des choix modaux possibles d'un individu ? Quelle est la connaissance de l'existence de ces choix ? Les compétences requises pour avoir un choix modal sont-elles là ? Que fait-il de cette possibilité de choix entre différentes alternatives 1 ? Pour faire de ce paramètre un indicateur, les travailleurs sociaux, demanderont évidemment les véhicules à disposition et, selon les ménages et les 1 On est très proche de « l'ensemble des facteurs définissant la potentialité à être mobile dans l'espace » que Vincent Kaufmann [2004] nomme motilité, à ceci près que l'auteur, inscrivant la notion dans le cadre globalisant de l'analyse bourdieusienne en termes de capitaux, y ajoute des dimensions peu tangibles comme « l'aspiration à la sédentarité ou à la mobilité ». contextes d'entretien, ils s’enquerront de la localisation de l'arrêt de bus le plus proche, de la connaissance des horaires des bus qui y passent, de la possibilité de parcourir un itinéraire à pied ou encore de la compétence à faire du vélo... L'imagination de certains individus afin d'exploiter tous les potentiels de déplacement à disposition est parfois surprenante. Au nombre des destinations de déplacement qui reviennent dans la presque totalité de nos entretiens, le centre commercial de Roncq (Auchan) se trouve incontestablement au premier plan. En théorie, le centre commercial est desservi par 3 lignes de bus qui traversent aussi Tourcoing mais, en pratique, il faut s'astreindre à 600 / 800m de marche à pied pour rejoindre l'entrée du centre commercial (malheureusement conçu pour une accessibilité automobile exclusive ce que ne dément pas le développement récent du concept Auchan Drive). En outre, les autobus qui desservent le centre commercial n'ont pas particulièrement été conçus pour le transport de bagages encombrants. Certaines personnes, telle Mme F, faute de véhicule approprié, choisissent le taxi pour revenir du centre commercial avec leurs courses ; un comportement qui, au regard de son budget très limité, permet de prendre la mesure du problème posé. Mais le comportement de Mme F illustre aussi l'intensité du travail de recherche de solutions modales alternatives, sa tentative d'exploiter toutes les solutions à sa disposition. Monsieur E est un adepte du covoiturage entre collègues, une solution bien pratique pour des périodes d'intérim. Toutefois, cette option a été murement réfléchie et mise en balance avec d'autres : « [Pour aller de Tourcoing à Lesquin...] il y a un train... le premier il part à [il se souvient de l'heure] mais c'est trop tard pour être à Lesquin à 7h. Sinon, il y a la solution de prendre le métro jusqu'à 4 cantons puis le bus. Mais vous voyez, même le 317E, il part des 4 cantons à 7h15... c'est trop tard. - C'est impressionnant... vous connaissez tous les horaires de train et de bus par cœur ? - Non... mais quand je travaillais à Avelin, c'était le bus que je prenais. Je m'en souviens. Et puis le train... c'est parce que je me suis renseigné... Vous savez il faut bien trouver des solutions. Moi, je les regarde toutes. Bon, les premiers jours, sur un nouveau poste, il faut prendre la voiture, c'est sûr. Ensuite, on parle, on prend des renseignements sur toutes les solutions de transport possibles. Et puis là, ben c'est un gars qui m'a dit que lui, il venait tous les jours en voiture de Tourcoing. En plus, il habite juste à côté. Alors je lui ai proposé qu'on y aille ensemble et qu'on partage les frais ». La capacité à exploiter tous les potentiels de déplacement qui s'offre à soi est une donnée fondamentale, surtout lorsque le ménage ne possède qu'un véhicule qu'il faut bien souvent se partager. Mme E explique : « Moi, la voiture, j'en ai besoin pour accompagner les enfants le matin ». Mais le soir, elle quitte le travail bien trop tard pour aller les rechercher. C'est donc Monsieur E, lorsqu'il revient du sien en covoiturage, qui se fait déposer en centre-ville et récupère la voiture : « Il l'utilise pour aller récupérer les enfants le soir. Il vient prendre la voiture qui est garée à côté de mon lieu de travail, en centre ville », dit Mme E. Parfois, un impondérable (une panne) vient se glisser dans cette organisation familiale complexe, ce qui n'est pas rare : « Là, on vient de changer le carburateur », dit Mme E. « C'est sûr que c'est pas une voiture toute neuve... elle a 15 ans ». Dans ces cas, il est bon de pouvoir élargir ponctuellement son champ des potentiels de déplacement. Monsieur E explique : « Allo papa ! Vous connaissez ? (…) [En cas de soucis], mon père vient ». Mme E ajoute : « C'est lui qui vient nous conduire... les enfants à l'école et moi au travail ». Cette exploitation relativement complète de l'ensemble des potentiels de déplacement à disposition est inégale d'une personne interrogée à l'autre. Le jour où sa voiture est tombée en panne, Mme L explique pour sa part : « j'ai appelé ma chef et je lui ai dit : aujourd'hui, je ne viens pas ! », ignorant d’emblée toute solution alternative à sa portée alors même qu'elle dispose de transports en commun pour se rendre sur son lieu de travail. Monsieur K, quant à lui, souffre d'un grave handicap à la main qui le rend inapte à la conduite automobile. Pourtant, il n'envisage aucune autre solution de déplacement... ni la livraison à domicile, ni même les transports en commun, alors même qu'il habite au pied d'une bouche de métro : « Franchement, perso, le métro, je ne m'en sers jamais. Et le bus, je ne me souviens même pas l'avoir pris », dit-il. Par son refus d'envisager l'usage d'autres modes de transport que la voiture, Monsieur K se place lui-même en situation de vulnérabilité. L'évaluation du niveau d'exploitation des potentiels de déplacement est donc une donnée variable à prendre en considération dans l'éventualité d'un accompagnement « mobilité » au moment du relogement. Le rayon d'action spatial sur lequel se répartissent les activités de l'individu renvoie à l'étendue des territoires fréquentés. Cette notion de rayon est moins à comprendre au propre qu'au figuré puisque, on le sait, la vitesse altère la contiguïté de nos territoires 2. Toutefois, quelques questions relatives au lieu de résidence des amis fréquentés, aux lieux d'emplois occupés ou à la localisation de la parenté permettront rapidement aux travailleurs sociaux de distinguer l'individu dont le cadre de vie est limité à la ville de Tourcoing (voire au quartier occupé) de celui qui parvient manifestement à articuler une multiplicité d'échelles spatiales de niveaux différents. Une question simple, par exemple, telle que : « quelle est la destination la plus lointaine que votre voiture ait atteinte ? » permet d'amorcer des anecdotes qui, en filigrane, donnent une idée nette de l'envergure de ce rayon d'action. La représentation selon laquelle une population précaire plus souvent « au chômage » ou plus souvent « en situation d'incapacité physique » aurait moins à se déplacer doit être dépassée. Aujourd'hui, la mobilité est une condition incontournable de la vie quotidienne toutes classes sociales confondues et c'est même un marqueur important du niveau d'insertion qui, d'un point de vue psychologique, participe significativement à la construction identitaire et à l'estime de soi. Etre mobile, c'est « être actif et dynamique », c'est donc avoir correctement intégré l'injonction contemporaine à « se bouger ». Les populations soumises à un risque d'exclusion ou de désaffiliation doivent, encore plus que les autres peut-être, montrer leur adhésion à cette norme, à cette idéologie mobilitaire [Montulet, Mincke, 2010]. Leur mobilité représente un gage de bonne intégration incontournable . Contrairement à une assertion commune, l'entrée dans une période de chômage n'est donc pas synonyme d'une baisse des besoins de déplacement ou d'une mobilité moins automobile. C'est même le contraire qui se produit car une recherche d'emploi active réclame de se rendre chaque jour à des rendez-vous différents en tous lieux de la métropole. Aujourd'hui, montrer que l'on est particulièrement mobile – donc motorisé – entre largement dans la tactique du bon candidat à un emploi. Ce fut le cas pour Mme B qui empruntait les transports en commun pour ses déplacements routiniers domicile-travail jusqu'à ce qu'elle soit licenciée. Dès lors, elle s'est mise à utiliser exclusivement la voiture. L'instabilité professionnelle semble avoir suscité, chez elle, un besoin de se rendre chaque jour dans un lieu différent et une relative impatience (course contre la montre, ne pas perdre de temps) qui participent vraisemblablement de sa préférence nouvelle pour la voiture et de l'élargissement de son rayon d'action spatial. Si Mme D, en revanche, présente une très faible mobilité, c'est moins le fait d'un choix de vie assumé (l'ancrage dans le local) que le signe d'un repli pathologique. Mme D a un rayon d'action extrêmement limité. Elle ne quitte presque jamais son environnement immédiat (quelques centaines de mètres) et ne s'aventure pas même au marché (situé à 150 mètres) pour faire les courses, puisqu'elle y envoie une connaissance. Cette personne se replie sur elle-même : l'immobilité doit donc aussi être prise en compte comme un élément du diagnostic social, comme une manifestation pouvant témoigner d'une angoisse de l'Autre, voire, comme l'entrée dans un processus de désaffiliation. L'angoisse de Mme D s'observe par exemple dans son rapport aux voisins (elle dit n'avoir confiance en personne) ou dans ses craintes plus ou moins fondées (elle a fait intervenir la municipalité pour murer sa cour) : « Ici, on peut facilement être cambriolé. Moi ça ne m'est jamais arrivé mais une fois, il y a des jeunes qui ont escaladé le mur de la cour, là ! Et j'ai appelé la mairie. Ils m'ont ajouté cette planche pour ne plus qu'ils grimpent. (...) Dans le quartier, je ne peux compter sur personne ». Le plus jeune fils de Mme D doit s'astreindre, lui aussi, à un rayon d'action spatial très restreint, contrairement à ses grands frères qui bénéficient d'une liberté spatiale absolue (Mme D ne sait pas dire où se situe son fils aîné au moment de l'enquête). Hormis ses allersretours à l'école, toute sortie dans la rue lui est interdite, même au parc urbain dont l'entrée jouxte la maison de Mme D. Un rayon d'action spatial limité peut donc être le fait d'une contrainte exogène liée à l'âge (dans ce cas là) mais aussi, parfois, liée à la culture (cas de femmes musulmanes assignées à résidences). La notion de rayon d'action spatial apparaît moins abstraite, par contraste, lorsqu'on s'intéresse aux déplacement de Monsieur et Mme E. Ils font partie d'un cercle associatif de bourle. Cette activité sportive, qu'ils pratiquent en famille avec les enfants, les amènent à sillonner la région de part en part, y compris en semaine : « On a un terrain au parc botanique [à Tourcoing], à la rue de Strasbourg. Et puis sinon, on va à Halluin, à Neuville, à Wattrelos, à Wasquehal [pour des marchs] ». Lorsqu'ils ne travaillent pas le WE, ils sortent également « de temps en temps en Belgique ». Et lorsqu'ils rendent visite à leurs familles respectives, il se dirigent vers Calais mais parfois « jusqu'à Valence ». Enfin lorsque les enfants veulent s'aérer, ils ne se contentent pas d'un parc urbain mais vont, grâce à leur voiture, « du côté de Chereng, de 2 Nos territoires sont faits de « pleins » reliés entre-eux mais séparés par de vastes « creux » qui nous demeurent inconnus. La vitesse est à l'origine d'effets tunnel. Sainghin. On sort en campagne, quoi ». Incontestablement, Monsieur et Mme E font état d'une maîtrise de la diversité des échelles spatiales et parviennent aisément à circuler de l'une à l'autre, ce que ne parvient pas à faire Mme D. Le niveau d'autonomie dont l'individu fait preuve renvoie à une évaluation générale des aptitudes d'une part et de la mise en oeuvre par lui-même de ces compétences d'autre part. Les travailleurs sociaux savent généralement bien identifier les diverses formes de déficiences physiques (handicaps moteurs notamment). Toutefois, une mobilité autonome requiert, outre de bonnes conditions physiques, des compétences cognitives complexes. La lecture et la compréhension d'une carte ou même la projection de soi dans l'ailleurs grâce à cet artéfact cognitif [Norman, 1993] relèvent parfois de l'impossible. De plus, avoir des connaissances et des compétences est une chose. Les solliciter à bon escient et par soi-même est une autre. On identifiera ainsi aisément, avec quelques questions appropriées, l'aptitude d'un individu à se déplacer seul et sans aide ou son aptitude à solliciter une aide appropriée au contexte. Est-ce qu'il lui arrive de demander son chemin ? d'utiliser un GPS ? Est-ce qu'il connaît le site Internet Mappy ? Semble-t-il parvenir à situer sa position sur une carte ainsi que des lieux qu'il a l'habitude de fréquenter ? Présente-t-il des signes d'angoisse à l'idée d'être 'perdu' dans l'espace urbain ? Si certaines compétences requises pour atteindre un lieu dans l'espace urbain peuvent paraître de l'ordre de l'évidence, force est de constater que tel n'est pas toujours le cas. On sait bien que nous n'avons pas tous les mêmes facultés d'orientation. Mais bien avant d'évoquer cette capacité d'abstraction cognitive complexe, il convient de mentionner les compétences de base dont la plupart d'entre-nous faisons usage presque quotidiennement (et sans y penser) telles que savoir orienter un plan, savoir situer une position relative sur ce plan, identifier un itinéraire entre deux de ces positions, savoir interpréter un schéma ou croquis, parvenir à visualiser l'espace physique connu d'après la représentation cartographique, faire une recherche d'adresse, connaître sa droite et sa gauche, assimiler des notions géométriques rudimentaires comme parallèle ou perpendiculaire... Une partie des personnes que nous avons interrogées ne maîtrisaient manifestement pas ces compétences de bases qui permettent ensuite de comparer plusieurs itinéraires entre eux et de privilégier, selon le cas, la vitesse, la sécurité, l'agrément ou la distance. Outre la gêne que cette carence peut susciter et qui explique qu'on puisse chercher à la dissimuler, ces défauts de compétences sont d'autant moins simples à mettre en évidence que plusieurs outils technologiques en pallient – plus ou moins – les effets. Par exemple, un système de géolocalisation GPS permet de se diriger avec aisance. S'il peut rendre une certain nombre de personnes plus autonomes, le risque est qu'il devienne « objet prothèse » et qu'il rende d'autres personnes dépendantes : les premiers ont une capacité à situer, à contextualiser ou à relativiser l'information ou le service fourni, ils disposent d'un certain recul par rapport à l'objet technique ; les seconds relèvent d'un rapport de domination à l'objet technique, à savoir que l'individu se fie aveuglément à l'information fournie, ne sait trouver d'alternative en cas de dysfonctionnement et ne parvient pas à avoir le recul nécessaire pour juger de la pertinence de l'usage de l'objet ou du véhicule. Mme L, par exemple, dit : « J'ai le GPS sur le téléphone. Bon, ça me fait souvent faire des détours, mais bon... ». Ces compétences de base Mme N, par exemple, regrette de ne pas les avoir acquises et assimilées. Désormais, elle explique que son fils (de 13 ans) lui est d'une aide précieuse en matière d'orientation : « Mon garçon, il va sur Internet. (…) Lui, il sait se débrouiller avec. Pour notre premier rendez-vous à l'IME, on savait pas comment faire pour y aller. C'est lui qui a trouvé. Il est allé sur Mappy. Une fois qu'on avait trouvé la rue, on a su à quel métro descendre ». Quand sa société d'Interim l'envoie sur une nouvelle mission, Mme N a besoin de s'y rendre « toujours 3 ou 4 jours avant pour repérer ». Et si les enfants de Mme N ne sont pas encore inscrits à un club de football, c'est que, dit-elle : « quand on est arrivé, on ne savait pas y aller. On ne connaissait pas les rues, quoi. On savait pas quel bus prendre et où s'arrêter... alors je ne les avais pas inscrits ». Quant à trouver le bon collège où devait se rendre son second fils, Mme N nous livre un témoignage édifiant par la rudesse qu'une telle épreuve peut constituer. Il mérite d'être relaté intégralement : « Le collège de mon fils... j'ai mis deux jours entiers pour le trouver ! (…) Je suis allée à la mairie en leur disant je suis nouvelle sur Tourcoing, j'aurais besoin qu'on me dise où se situe le collège. Il m'ont dit de m'adresser dans un autre bureau mais surtout, de bien penser à aller m'inscrire sur les listes électorales. Bon, j'ai fait la citoyenne. Je suis allée m'inscrire. Mais c'était pas pour ça que j'étais venue. J'ai cherché le bon bureau et je suis tombée sur une dame pas aimable du tout. Elle m'a dit les noms des collèges à côté de chez moi, mais c'est tous des collèges privés. Et de toutes façons, elle n'a pas su me dire comment j'y allais... On m'a répondu qu'on m'enverrai une assistante sociale... mais bon : elle passe 4 mois après, l'assistante sociale... (…) Le problème, c'est que le collège public, il est à l'autre bout de Tourcoing... J'ai demandé s'il n'y avait pas un collège public plus près. J'ai cherché par moi-même... et j'ai trouvé. Il y en a un tout près de chez nous. Mais ils le détruisent : il doivent le reconstruire. Alors j'ai quand même pris les plans qu'ils distribuent à la mairie : le plan de la ville, le plan des bus. Mais quand vous connaissez pas, c'est pas facile. A l'école, ils apprennent un peu à se débrouiller avec ça... alors c'est mon fils qui l'a trouvé, le collège. On a trouvé l'arrêt de bus le plus proche sur le plan Transpole et on a pu aller voir ». Incontestablement, Mme N est vulnérable faute de maîtrise des compétences d'orientation adéquates, signes d'une autonomie très réduite. Elle dit encore : « C'est difficile sans information. (…) J'aimerais bien qu'on me dise jusqu'où on peut aller avec le métro, le bus ou à pied. Par exemple, vous me parliez de Roubaix. Moi, je n'y suis jamais allée... parce que, à quel métro descendre ?... je ne sais pas bien. Ou quel bus prendre?... je ne sais pas bien. En plus avec les [quatre] enfants derrière... Pourtant, ils m'ont demandé plusieurs fois d'aller à Roubaix. Mais comme je ne connais pas, je ne serais pas rassurée ». Mme N a une connaissance lacunaire de l'espace urbain, une connaissance faite de quelques lieux reconnus et fréquentés qu'elle parvient mal à relier entre eux. Elle ignore tant la physionomie que l'ordre de grandeur de ces « trous », tels des terra incognita, qui séparent un lieu connu d'un autre. Elle dit encore : « [Pour aller à Pôle emploi], je le ferais bien à pied mais je ne sais pas comment y aller... par où passer. [Mais] je sais y aller en métro ». Le Pôle emploi en question est à une station de métro seulement et il serait tout aussi aisé de s'y rendre à pied. Mais quand les compétences font défaut, la principale logique d'accès consiste à préférer les itinéraires que l'on connaît et que l'on maîtrise, même s'ils ne sont pas optimaux et qu'ils supposent d'acheter un titre de transport. Le cas de Mme N est loin d'être représentatif de l'ensemble de la population étudiée. Toutefois, il doit alerter les travailleurs sociaux et les amener à ne pas présumer que les compétences d'orientation, d'abstraction et de projection que l'aisance spatiale requiert (conformément à l'injonction contemporaine à être mobile) sont nécessairement acquises, maîtrisées, assimilées et partagées par tous. A l'issue de ce premier niveau d'investigation permettant au travailleur social d'établir un « bilan mobilité » en posant des questions ciblées (annexe 1) afin de situer la position des individus rencontrés sur chacun de ces trois indicateurs, une part significative des ménages dont la mobilité ne présente pas de difficulté majeure pourra être écartée, leur relogement ne risquant pas a priori d'être une épreuve insurmontable. Pour l'autre partie des ménages, une « aide à la mobilité » peut être très concrètement mise en place lorsqu'une carence ou une déficience sur l'un des 'indicateurs' se confirme (après une investigation plus poussée à l'aide de questions complémentaires). Lorsque le degré d'exploitation des potentiels de déplacement est jugé faible, le travailleur social pourrait demander à ce que le relogement s'accompagne d'une information relative aux diverses alternatives modales à disposition, et d'une sensibilisation à la performance et à la pertinence de chacune. => Présentation de l'offre TC alentour (bus, tram, métro) en fonction des probables destinations des membres du ménage. Information relative au co-voiturage et à l'auto-partage. => Précision des horaires de la ligne ou des lignes de TC alentours selon les destinations, les jours de la semaine et les périodes de l'année. => Présentation des accès possibles au nouveau quartier : routiers / autoroutiers mais aussi pistes et voies cyclables, situation des bouches de métro les plus proches et itinéraire piéton pour les rallier, explicitation de l'itinéraire le plus simple et/ou le plus agréable pour se rendre au centre-ville. Lorsque le rayon d'action spatial sur lequel se répartissent les activités de l'individu est jugé étroit par le travailleur social, on veillera à proposer un relogement dans un périmètre très proche, afin de minimiser la désorientation des membres du ménage et que certains « repères » soient conservés. L'assistance pourrait prendre différentes formes selon l'intention de l'individu d'accroître ou non son rayon d'action spatial : => On peut orienter, par exemple, les personnes qui veulent accroître leur rayon d'action vers une auto-école sociale et les aider dans les démarches nécessaires à l'obtention d'un financement partiel du permis de conduire tout en les informant des coûts cachés qu'engendrent une voiture (assurance, entretien...). Ces individus qui font part de leur intention de se former et d'accroître leur rayon d'action spatial pourraient bénéficier d'une présentation de l'échelle spatiale qu'ils ne maîtrise pas encore : comment se rendre et s'orienter à Roubaix ? à Lille ? dans l'agglomération ? dans la région ? => Pour les autres, on peut envisager des présentations concrètes de la position relative des aménités urbaines : se rendre au centre-ville depuis l'ancien logement / depuis le nouveau logement : quelle différence ? se rendre au supermarché ou au magasin discount le plus proche depuis l'ancien logement / depuis le nouveau logement : quelle différence ? L'école primaire, le collège et le lycée sont-ils les mêmes ou non ? Les 'pôle emploi' et CAF de rattachement sont-ils les mêmes ou non ? Enfin, lorsque le niveau d'autonomie a été jugé faible par le travailleur social, celui-ci pourrait demandé à ce que l'individu en question bénéficie d'un accompagnement personnalisé. => Cet accompagnement peut se traduire par la fourniture d'une représentation schématique personnalisée et égo-centrée des diverses accessibilités auxquelles l'individu peut prétendre sous forme de fiches (ex: nom de l’arrêt de bus le plus proche, photo de cet arrêt, chemin à parcourir pour s'y rendre, nom des lignes de TC qui le desservent, trottoir sur lequel se placer pour aller dans telle ou telle direction, principaux lieux/centres d’intérêt desservis, horaires à cet arrêt, principaux tarifs et documents à fournir pour en bénéficier, numéros de téléphone à composer pour tout renseignement...). => Cet accompagnement peut également prendre la forme de parcours pratiques : accompagner une première fois la personne peu autonome vers la pharmacie, le centre commercial, la mairie... afin qu'elle s'approprie son nouvel environnement de vie et qu'elle s'imprègne des itinéraires qui lui deviendront bientôt familiers. Conclusion S'inscrivant dans une politique institutionnelle de rénovation urbaine, le relogement est une forme de mobilité résidentielle particulière. Elle s'adresse à un public qui peut présenter de sérieux handicaps à la mobilité quotidienne, mais pas de manière systématique, ce qui compromet toute approche globale et implique une approche plus individualisée. Dans un univers où la mobilité, plus qu'une norme, devient injonction... voire une idéologie (pour reprendre les termes de Montulet et Mincke [2010]), il convient d'identifier ces handicaps afin d'y apporter une réponse appropriée sous peine d'échec de la démarche globale de rénovation des quartiers sensibles. Pour cela, il convient de donner aux travailleurs sociaux en contact direct avec la population relogée, les moyens (en temps) et les outils adéquats pour traiter chaque ménage de manière différenciée. Nous plaidons pour la réalisation de « bilan mobilité » avant le relogement qui s'articuleraient autour de 3 axes prépondérants pour identifier les difficultés prévisibles : - Le degré d'exploitation des potentiels de déplacement disponibles - Le rayon d'action spatial sur lequel se répartissent les activités de l'individu - Le niveau d'autonomie dont l'individu fait preuve A l'issue de ce bilan, diverses procédures de remédiation aux problèmes sont à concevoir et il paraît crucial de se donner les moyens de leur mise en oeuvre. Ce constat ouvre donc sur des questions concrètes et pratiques autant qu'urgentes : à qui échoie cette mission ? Faut-il compter sur les travailleurs sociaux de la ville, sur les référents sociaux du bailleurs ? Bibliographie Ballet Jean-Christophe, Clavel Robert, 2007, Le covoiturage en France – Etat des lieux et perspectives, Lyon, CERTU. Berger Martine, Brun Jacques, 2006, Mobilités résidentielles, navettes et recompositions des systèmes résidentiels en région parisienne, Certu-PUCA, coll "recherches", n°167. Blumenberg Evelyn, Smart Michael, « Travel In the ’Hood: Ethnic Neighborhoods and Mode Choice », proposition de communication à la 88ème conférence annuelle du Transportation Research Board, working paper http://www.uctc.net/research/papers/891.pdf Chevallier M., 2002, Usage & accès à l’automobile pour les ménages à faibles ressources, Rapport de Recherche PUCA-PREDIT, mars 2002, http://portail.documentation.developpementdurable.gouv.fr/documents/dri/PREDIT0059.pdf Desjeux Dominique, Monjaret Anne, Taponier Sophie, 1998, Quand les Français déménagent - Circulation des objets domestiques et rituels de mobilité dans la vie quotidienne en France - , Paris, PUF. Donzelot Jacques, 2006, La ville à trois vitesse, Rapport d'étude PUCA, http://rp.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca/arguments/ville_3vitesses.pdf Fol Sylvie, 2009, La mobilité des pauvres, Paris, Belin, « Mappemonde ». Gibout Christophe, Toupin Frédéric, 2000, Mobilité subie - déplacements choisis, Les cas de "sur-mobilité" contrainte en région tourangelle, Rapport pour le ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement – PUCA. Jouffe Yves, 2007, Précaires mais mobiles, tactiques de mobilité des précaires flexibles et nouveaux services de mobilité, thèse de doctorat de l'IUP sous la direction de MarieHélène Massot et Francis Godard. Kaufmann Vincent, Pattaroni Luca, 2007, « Mobilités » in EspacesTemps.net, avril 2007, http://www.espacestemps.net/document2244.html Kaufmann Vincent, 2004, « La mobilité comme capital ? » in Bertrand Montulet, Vincent Kaufmann (éds.), Mobilités, fluidité libertés ?, Bruxelles, Publications des facultés universitaires Saint Louis, pp. 25-41. 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Les questions surlignées en orange nous semblent plus importantes parce qu'elles participent significativement à renseigner l'un des trois indicateurs. INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES Équipement du ménage (nombre) • Voiture ? • Vélo ? • Abonnement métro / bus ? • Abonnement SNCF ? • Trottinette/skate/rollers ? • Autres ? Penser à tenir compte : - des moyens de transport à disposition occasionnellement - des moyens de transport qui pourraient être à disposition si les conditions de stationnement le permettaient. - des moyens de transport en état de fonctionnement seulement. Degré d'exploitation des potentiels Compétences dans le ménage : • Qui sait conduire ? • Qui a le permis (actuellement valide) ? • Qui sait faire du vélo ? • Qui sait conduire une moto/scooter ? • Qui est autonome et qui a besoin d'être accompagné ? Il est important de ne pas déduire trop vite les Niveau compétences des personnes à l'aune des véhicules d'autonomie possédés. Une personne qui n'a pas de vélo sait peut être en faire et en a peut être déjà fait. Et si elle n'en a pas à disposition, l'explication peut simplement venir d'une difficulté de stationnement. Informations préliminaires INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES Stationnement voiture • Box privé couvert ? • Emplacement réservé non couvert ? • Emplacement non réservé privé ? • Sur la voie publique ? Il semble important de prendre en considération le niveau de vulnérabilité du véhicule. Certains sont neufs et chers et attirent davantage la convoitise que d'autres, ce qui peut expliquer l'importance relative d'un garage ou d'un emplacement sécurisé. Stationnement deux-roues (motorisé ou non) • A l'intérieur du logement ? • Emplacement approprié sécurisé ou non ? • Emplacement approprié couvert ou non ? • Sur la voie publique ? Lorsque le deux-roues est stationné à l'intérieur du logement, il convient de demander à quel endroit précisément : dans un couloir ? sur un balcon ? dans le salon ? Budget déclaré - variables à prendre en compte : • Type de financement du véhicule personnel (voiture – vélo – deux roues motorisé) et degré d'avancement des remboursements. • Assurances (voiture – deux roues motorisé) • Carburants (voiture – deux roues motorisé) • Frais de stationnement (voiture – deux roues motorisé – vélo) • Contraventions • Participation aux frais de - Il est souvent complexe pour certaines personnes d'évaluer les frais engendrés par leur véhicule. Une aide est souvent requise. - Lorsque l'on s'intéresse au prix du stationnement, il convient d'être attentif à toutes les formes de stationnement, y compris le stationnement illicite. Certains ménages ne payent jamais à l'horodateur mais s'attendent à recevoir mensuellement une ou deux contraventions. C'est un mode de fonctionnement comme un autre qui est à prendre en considération sans jugement. - Les questions relatives au stationnement ne concernent pas uniquement le stationnement résidentiel mais également le stationnement pour aller travailler (quelles difficultés, quel coût), pour aller au centre-ville etc… - Les prêts contractés pour financer un véhicule sont INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR • • • • covoiturage Abonnements (Transpôle – SNCF – TEC ?) Péages (principalement autoroutiers) Participation de l'employeur aux frais de déplacement Bénéfice d'une tarification sociale pour l'accès aux TC (Transpôle – SNCF) REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES parfois des prêts bancaires. Il faut toutefois être attentif à l'éventualité de prêts informels familiaux. - L'enquête fait apparaître un certain nombre de cas de ménages qui auraient droit à une tarification sociale pour l'accès aux TC mais qui n'en ont pas connaissance. Une information à ce sujet est importante. Pratiques de déplacement actuelles Insertion / participation à la vie locale. Sous la forme d'une conversation informelle, l'enquêteur veillera à connaître, pour chaque membre du ménage : • les lieux d'étude et/ou de travail • les lieux d'achat (quotidiens, festifs) • les lieux associatifs (association culturelle, religieuse ou sportive) ? • les lieux de divertissement et d'agrément (parcs, bistrots, café internet, lèche vitrine dans une galerie commerçante ou dans un grand magasin...) • les ancrages géographiques familiaux - L'enquête sociale doit être l'occasion de faire parler Rayon d'action autant de membres du ménage que possible. Cela permet spatial d'identifier des contradictions, de situer les conflits, de disposer d'une diversité de points de vue. - Les lieux d'étude et/ou de travail peuvent être réguliers ou changeants (intérim), uniques ou multiples. C'est important de le savoir précisément. - Pour chacune de ces destinations, il est bon de demander le mode de transport qui a été utilisé « la dernière fois qu'on s'y est rendu ». Cela permet de replonger l'enquêté dans un vécu concret et précis qui fait émerger des anecdotes, des difficultés rencontrées ce jour là (et pas en général) et qui permet à l'enquêteur de mieux comprendre concrètement le contexte de vie du ménage. INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES • la localisation des centres administratifs de rattachement (administrations importantes : mairie, pôle emploi, CAF ou ASSEDIC essentiellement). Lorsqu'il y a irrégularités des pratiques de déplacement, il convient d'en connaître les raisons : • Stages ? • Alternances / formations ? • Recherche d'emploi ? • Intérim ? • Contrats précaires / avenir professionnel incertain ? • Enfants en garde partagée ? Le choix du stage, de l’intérim est-il influencé par / tributaire d’un moyen de déplacement ? L'entretien doit permettre d'évaluer si le choix des modes de transport est plus ou moins contraint dans le ménage. • Pour se rendre à XXX (à adapter selon le contexte), y a-t-il un choix entre plusieurs modes de transport à disposition ? Pour qui ? • Le cas échéant, est-ce que les membres du ménage mettent à profit ce choix modal à leur disposition : ◦ occasionnellement ? ◦ régulièrement ? ◦ dans certaines circonstances - La marche à pied est un des moyens de déplacement Degré les plus importants pour certains ménages modestes (et d'exploitation paradoxalement quasi-inexistant pour plusieurs de ceux des potentiels qui sont parvenus à investir dans une voiture). Il convient de ne pas oublier de prendre en compte ce moyen et de bien comprendre le type d'usage que chacun des membres du ménage en fait. - Il est utile de comprendre si c'est la destination qui détermine le mode ou si le mode est devenu une évidence (ne faisant pas l'objet d'un questionnement pour savoir si c'est le plus adapté). - Dans ce dernier cas, en vient-on à ce que le mode détermine la destination (ex : préférer la grande surface parce qu'il y a un parking pour la voiture)? Y a-t-il situation de dépendance à un mode de transport ? INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES Les difficultés de déplacement rencontrées : • pas de permis • pas de véhicule • pas de garage / difficultés à trouver une place de stationnement ◦ près du logement ◦ près d'un lieu de travail ou d'étude • pas d'accès au métro • pas d'accès aux autres TC • pas d'horaires TC appropriés L'enquête doit mettre en évidence les difficultés et carences actuelles des ménages (en terme de compétence, d'accessibilité, de motorisation ou d'encombrement) afin d'en tenir compte dans l'accompagnement social comme dans la proposition de relogement. Niveau d'autonomie Les difficultés 'propres' (spécifiques à la personne) : • Ralentissement lié à l'âge • Pas rassuré (sentiment d'insécurité) • Bagages : encombrement / difficultés pour porter • Enfants en bas âge • Handicap réclamant des aménagements particuliers ◦ lit médicalisé – RDV médicaux à heures fixe ? ◦ seuils de portes adaptés à un Les habitants des quartiers « défavorisés » ont, en moyenne, plus de problèmes de santé que le reste de la population. Or, parfois, les personnes interviewées ne parlent pas de ces problèmes spontanément bien qu’ils les handicapent dans leurs déplacements quotidiens. Il est donc important de poser clairement ces questions même si la personne semble à première vue en bonne santé. (difficultés pour se garer, grève, panne...) ? Approche par les difficultés vécues INFORMATIONS À RECUEILLIR ◦ ◦ ◦ ◦ REMARQUES fauteuil logement de plein pied ou sans marche taille appropriées des pièces indication braille informations sonores ascenseur... Attentes : La pertinence des items de cette question ne vaut qu'en Aide au passage du permis de fonction des éventuels problèmes exprimés plus haut. conduire ? Aide à l'acquisition d'un véhicule ? Sécurisation des espaces publics ? De meilleurs services TC : Fréquence plus importante ? Amplitude horaire plus importante ? Sécurité dans les TC ? Informations sur les offres TC à proximité du logement ? sur les tarifs et horaires des TC ? Autres attentes : co-voiturage transport à la demande auto-partage développement des Vélopoles mise en place d'un Vélib lillois... ? INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES Territoires L'entretien permettra d'estimer l'étendue spatiale des pratiques du quotidien. Une première approche peut se faire par mode, en demandant à chacun des membres du ménage : • à pied, jusqu'où va-t-on ? • en TC urbains, jusqu'où va-t-on ? • en moto/scooter, jusqu'où va-ton ? • en train, jusqu'où va-t-on ? • en voiture, jusqu'où va-t-on ? • à vélo, jusqu'où va-t-on ? Ce travail n'a pas l'ambition d'obtenir des réponses Rayon d'action exhaustives (il y a nécessairement des oublis) mais plutôt spatial d'obtenir une idées des échelles spatiales auxquelles les membres du ménage évoluent. Une autre approche consiste à aborder Là encore, l'objectif est moins d'obtenir une réponse la question de l'échelle des distances complète qu'une réponse qui donne une indication du par les réseaux sociaux fréquentés. rayon d'action spatial maîtrisé et connu. • Pour rendre visite à de la famille : jusqu'où va-t-on le plus loin ? Racontez votre dernière occasion d'y aller... • Pour rendre visite à des amis... • Pour recherche un emploi... • Pour aller faire des courses... Il est intéressant de connaître la façon dont le ménage se situe dans l'espace urbain. Les membres du ménage considèrent-ils que leur logement actuel est : ◦ dans le centre ? Cette situation relative au centre est déterminante : - symboliquement, elle donne un indice sur l'intégration du ménage dans la vie locale (est-ce que spontanément on s'inclue dans la vie tourquennoise ou est-ce qu'on s'en exclue ?) - physiquement, elle permet de disposer d'un référentiel Rayon d'action spatial INFORMATIONS À RECUEILLIR ◦ proche du centre ? ◦ loin du centre ? REMARQUES afin de pouvoir interpréter les jugements subjectifs du ménage (sur ce qui paraît « loin » relativement à ce qui paraît « proche »). Parvenir à ce que les personnes interrogées s'expriment Lorsque la personne a des difficultés à exprimer une opinion, il peut être utile de commencer une phrase et de lui demander de la terminer. • Le métro, c'est... ? • Le train, c'est... ? • La voiture, c'est... ? • Le vélo, c'est... ? • Le bus, c'est... ? Les ménages précaires peuvent être impressionnés par l'enquêteur ou déstabilisés par l'enquête dont la forme n'est pas conventionnelle (pas de case à cocher) et peuvent se réfugier dans le silence. Il est utile, dans ce cas, de ramener l'entretien à une conversation à bâton rompu. Pour cela, sans pour autant sortir du sujet, on peut demander à la personne interrogée d'exprimer ses représentations à l'aide de ce genre de questions très ouvertes. Si, malgré tout, la personne interrogée ne parvient pas à s'exprimer, lui demander de raconter les dernières fois : • qu'elle a conduit une voiture / qu'elle a été conduite en voiture • qu'elle a eu besoin de rechercher un stationnement • qu'elle a utilisé un vélo • qu'elle a utilisé les TC... Accompagnements / entraide Services obtenus pour se rendre quelque part : • Entre amis / au sein de la communauté ? Aborder la question de l'entraide est important car dans les milieux modestes la mobilité repose souvent sur la solidarité. Il est important de pouvoir estimer si le fait de compter sur la solidarité est accidentel (en cas de grève, INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR • Entre voisins ? • Au sein de la famille ? REMARQUES INDICATEURS RENSEIGNES de panne) ponctuel (en cas de mauvais temps) ou structurel (co-voiturage pour se rendre au travail). Services rendus pour se rendre quelque part : • Entre amis / au sein de la communauté ? • Entre voisins ? • Au sein de la famille ? Orientation et technologies Outil d'orientation à disposition (possession, compréhension, usage) • Cartes routières ? • Plans de réseaux ? • GPS ? Sites Internet (connaissance, disponibilité, usage pour s'orienter) • Mappy ? • Google map ? Avenir Cette question s'est avérée capitale pour comprendre le Niveau niveau d'aptitude à l'orientation spatiale des personnes d'autonomie interrogées. Au sein d'une population précaire, on rencontre : - des cas d'analphabétisme/illettrisme, ce qui handicape sérieusement les déplacements. - des cas d'incapacité à s'orienter dans l'espace (position relative des lieux les uns par rapport aux autre), ce qui prive d'une vision cohérente de l'espace urbain) - des cas d'incapacité à se projeter sur un support abstrait (la carte, le plan), ce qui rend difficile la mise en correspondance d'un positionnement sur le support et d'un positionnement concret dans l'espace physique. Attention : les personnes déclarent souvent savoir s’orienter sur un réseau, savoir faire un recherche d’itinéraire sur internet etc… reconnaître qu’on a des difficultés à s’orienter n’est pas facile. Il ne faut donc pas hésiter à « faire parler » l’interviewé sur des anecdotes vécues pour déceler d'éventuelles difficultés à s’orienter. INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES Aspirations cadre de vie : Il est important d'alerter la personne enquêtée sur le fait qu'exprimer ses souhaits ne vaut pas garantie de • Vivre plus proche de satisfaction. (personne/lieu)... ? • Vivre plus loin de (personne/lieu)... ? (=> quartiers à exclure) • Véhicule, plus... ? • Déplacements, plus... ? Aspirations logement : • Logement plus... ? • Immeuble plus... ? • Quartier plus... ? • Ville plus... ? Relogement Logement actuel • Si ascenseur : important ? • Si RDC : important ? • Si qualifié de « central » : important ? • Si proche des TC : important ? • Si garage : important ? • Si facile à se garer dans la rue : important ? • Ce qu'on risque de regretter ici, c'est... La question de l'éventuel regret de la situation actuelle s'est avérée très féconde. Elle a permis d'identifier clairement les ménages qui souhaitent ardemment et rapidement quitter leur situation actuelle et les ménages qui se seraient volontiers passé de ce déménagement. Futur logement • Quel quartier a été Il est bon de revenir une seconde fois sur les aspirations relatives et respectives (au sein du ménage) de proximité – ou d'éloignement – d'une personne ou d'un lieu. En INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR demandé? • Pourquoi ? REMARQUES effet, la question posée plus haut ne donne généralement lieu qu'à des réponses partielles. En questionnant de manière détaillée l'importance de la proximité d'un hôpital, • Importance de la proximité (ou de d'une école, d'un commerce... on projette l'enquêté dans un futur très concret. l'éloignement) ? ◦ des parents ◦ d'un ex-conjoint... ◦ des amis ◦ de l'école ◦ du lieu de travail / étude ▪ temps maximal estimé/souhaité ▪ modes de transport envisagé pour y accéder ◦ d'activités sportives et culturelles ◦ d'activités religieuses ◦ d'administrations (pôle emploi, CAF, mairie de Tourcoing...) ◦ de commerces ▪ temps maximal estimé/souhaité ▪ mode de transport envisagé pour y accéder ◦ des transport en commun ▪ Quel arrêt de bus idéal ? ▪ Quelle station de métro idéale ? ▪ Quel temps de marche à INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES pied maximal ? ◦ d'une route ou autoroute ◦ d'espaces verts (enfants, animaux) ◦ de centres de soins ou hôpitaux • Importance de se garer facilement ? ◦ Emplacement public ou privé ? ◦ Couvert ou ouvert ? • Type de logement demandé ? ◦ type : individuel / collectif ◦ taille ◦ choisi en fonction de la configuration : ▪ étage ▪ orientation / ensoleillement ▪ bruit ▪ nombre de logements dans l'immeuble Vérifications Pour s'assurer qu'il n'oublie rien d'important l'enquêteur peut se demander, en fin d'entretien : • s'il parvient à estimer le plus ou moins bon niveau d'exploitation par le ménage de l'offre de transport à disposition. • s'il parvient à estimer le rayon d'action spatial – ou l'ampleur des territoires fréquentés – par les membres du ménage. • s'il parvient à évaluer le degré d'autonomie (gestion des emploi du temps, orientation dans INDICATEURS RENSEIGNES INFORMATIONS À RECUEILLIR REMARQUES l'espace...) de chacun des membres du ménage. Enfin, il doit pouvoir dire quelles sont les mesures les plus importantes à prendre en compte pour permettre une meilleure mobilité des personnes du ménage interrogé. • Besoin d'une plus grande proximité de... • Besoin de véhicules • Besoin de traductions / alphabétisation • Besoin d'aide à l'orientation, à la lecture de plans et de cartes • Besoin d'accompagnements vers les destinations principales pour les premiers déplacements depuis le nouveau logement (vers l'école, la mairie, la CAF, les ASSEDIC...) • Besoin de services d'aide à la personne particuliers (livraison de repas à domicile, transport à la demande par minibus Handipole...) • Besoin spécifique lié à des problèmes de santé handicapants les déplacements (relogement dans un logement de plein pied, au premier étage, avec ascenseur, à proximité immédiate d’un médecin, d'un arrêt de TC...) INDICATEURS RENSEIGNES