A Réseaux de nouvelle génération en Europe

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A Réseaux de nouvelle génération en Europe
Réseaux de nouvelle génération en Europe – Le haut débit en 2011 et au-delà
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Le haut débit en 2011 et au-delà
A
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Réseaux de nouvelle génération en Europe
Le haut débit en 2011 et au-delà
A
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Réseaux de nouvelle génération en Europe
Principales conclusions
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Résumé
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Vision du marché du haut débit de nouvelle génération
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Développement du marché du haut débit de nouvelle génération
1.1 Abonnés et pénétration
1.2 Services et applications
1.3 Bande passante
1.4 ARPU
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Environnement concurrentiel 2011 – Développement de scénarios
1.5 Scénario A1 : Évolution vers l’intégration (domination du fixe)
1.6 Scénario A2 : Évolution vers l’intégration (domination du mobile)
1.7 Scénario B : Transfert de valeur
1.8 Scénario C : Environnement subventionné
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Chapitre 2
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La notion de réseaux de nouvelle génération
Les motivations des entreprises pour passer aux NGN
2.1 Moteurs stratégiques du DSL
2.2 Moteurs stratégiques du HFC
2.3 Moteurs stratégiques du FTTH
2.4 Moteurs stratégiques du sans-fil
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Modèles et développement des NGN
2.5 Modèle d’infrastructure d’accès du
2.6 Modèle d’infrastructure d’accès du
2.7 Modèle d’infrastructure d’accès du
2.8 Modèle d’infrastructure d’accès du
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DSL
HFC
FTTH
sans-fil
Chapitre 3
Evaluation de la concurrence NGN
3.1 Indicateurs de comparaison technologique
3.2 Comparaison de la compétitivité des différentes infrastructures
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Chapitre 4
Politiques publiques et recommandations réglementaires
4.1 Introduction
4.2 Des évolutions de marché qui influent sur les politiques
et la réglementation
4.3 Une tendance à la dérèglementation : vers une concurrence durable
4.4 Phase de migration vers les NGN :
politique et recommandations en matière de réglementation
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Annexe A
Méthodologie
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Annexe B
Définitions et abréviations
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Annexe C
A propos d’Arthur D. Little
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Annexe D
Contacts
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Le haut débit en 2011 et au-delà
Chapitre 1
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Principales conclusions
1. Les réseaux de nouvelle génération (Next Generation Networks, NGN) sont des
réseaux très haut débit caractérisés par leur architecture évolutive, leur mobilité
intégrée sans interruption, leur compatibilité quadruple play et des services haut de
gamme.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
2. Après des années de commoditisation et de déclin de l’ARPU (revenu moyen par
utilisateur), les réseaux de nouvelle génération offriront de nouvelles possibilités de
croissance au marché du haut débit.
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3. D’ici 2010-2012, la plupart des pays européens (y compris les retardataires) auront
atteint un taux de pénétration du haut débit de 80-90 % des foyers. Le potentiel de
croissance supplémentaire viendra surtout des services additionnels, qui connaîtront
une croissance de 30 % en moyenne d’ici 2011
4. La bataille pour le client se passera sur le front des contenus et des services, et non
sur celui de l’accès. Les offres multiple play évolueront en termes de qualité, de disponibilité, de convergence et de mobilité et constitueront le principal facteur de croissance vers des niveaux supérieurs de bande passante d’ici 2011.
5. On s’attend à une croissance des services haut débit innovants, des services video haut
de gamme (HD, DVR et VOD) et des services de la convergence fixe/mobile. En plus
des fournisseurs de services et des opérateurs d’infrastructure classiques, de nouveaux
acteurs « over-the-top » comme Google, Yahoo, MSN, Apple/iPod, etc. devraient
profiter de cette croissance.
6. Entre opérateurs convergents et nouveaux acteurs, la concurrence sera très forte, ainsi
que le jeu d’alliances. Le marché se consolidera et convergera.
7. Les NGN en Europe reposeront sur trois architectures d’infrastructures : le VDSL,
le câble et le FTTH. Les plans de déploiement des nouvelles technologies d’accès
sont déjà prêts et indiquent la voie pour l’Internet très haut débit. Plusieurs extensions sans-fil occuperont un rôle essentiel dans ce déploiement, formant ainsi de véritables « grappes NGN » autour de chacune de ces infrastructures.
8. Le temps que ces infrastructures mettront pour atteindre le stade de « réseau de nouvelle génération » ne dépendra pas de leur débit ou de leur largeur de bande (ces derniers répondront entièrement à la demande du marché en matière de débit jusqu’à
2011 et au-delà), mais davantage de leur capacité à intégrer une offre de service et à la
développer, en veillant à la rendre accessible « n’importe où et n’importe quand ».
9. Même si tous les réseaux sont dans une position concurrentielle équivalente et qu’on
ne peut distinguer de vainqueurs clairs, on constate que:
a. Le VDSL devrait dominer du fait de son extensibilité plus importante
b. Le câble excellera dans les services vidéo haute définition de nouvelle génération
c. Le FTTH sera surtout déployé à une échelle régionale ou locale, à condition de
pouvoir proposer davantage qu’un débit important.
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10. Les architectures haut débit existantes devront obligatoirement être mises à niveau
et migrées vers les NGN. Elles devront :
a. Proposer de la convergence fixe/mobile, améliorer l’extensibilité de leur bande
passante et leur QoS
b. Répondre au défi du triple et du quadruple play, et faire face à la vive concurrence
des fournisseurs « over-the-top » (Google, Yahoo, MSN, Apple/iPod etc.).
12. Le subventionnement des réseaux urbains FTTH par l’État dans des zones où la concurrence est déjà importante pourrait se révéler préjudiciable. À l’heure actuelle, les
motifs de ces subventions sont plus politiques qu’économiques. Une large majorité
de ces initiatives sont loin du niveau requis d’intégration et n’ont pas une taille suffisante pour être compétitives au niveau national. Pour que ces réseaux soient viables,
les opérateurs historiques doivent faire alliance avec eux, les racheter (dans les limites autorisées par la réglementation et l’état de la concurrence), ou construire leur
propre infrastructure FTTH.
13. La migration vers les NGN est cependant une condition préalable à la croissance.
Avant d’envisager d’investir à grande échelle dans les NGN, les opérateurs d’infrastructure ont besoin de s’assurer que les politiques des pouvoirs publics préserveront
la proposition de valeur inhérente au business model des opérateurs intégrés.
14. Toute politique nouvelle en matière de NGN en Europe devra trouver un équilibre
entre, d’une part, autoriser un certain niveau de dérèglementation afin de stimuler les
investissements, tout en préservant les acquis de la politique traditionnelle, et d’autre
part, maintenir le niveau de concurrence entre les infrastructures, issu du cadre réglementaire existant.
Le haut débit en 2011 et au-delà
11. L’objectif des politiques de déploiement du haut débit de nouvelle génération devrait
être de maximiser les opportunités de croissance du marché. A mesure que les éléments de réseaux, les plateformes d’accès et les services deviennent plus modulaires
et plus standard, de nouvelles sources de revenus apparaissent, comme le confirme la
tendance à la stabilisation de l’ARPU haut débit après des années de diminution et
de commoditisation du marché.
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A
Résumé
Quel avenir pour le haut débit ? Le cabinet de conseil Arthur D. Little a réalisé, pour
la publication « Liberty Global Policy », une revue objective des évolutions actuelles de
ce que l’on appelle génériquement « le marché du haut débit de nouvelle génération ».
Les résultats de cette étude devraient intéresser tous les acteurs majeurs du marché, qui
s’interrogent sur les évolutions du haut débit à court et moyen terme, sur le rôle des autorités de régulation et sur les prochaines décisions à prendre.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Le marché continue de croître et offre des opportunités à de
nouveaux entrants
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Le haut débit devient peu à peu le principal moyen d’accès à Internet. D’ici 2010 - 2012,
bon nombre de pays (y compris les retardataires) atteindront un taux de pénétration par
foyer de 80 à 90 %. Le potentiel additionnel de croissance des revenus, dont la moyenne
atteindra 30 % en Europe de l’Ouest d’ici 2011, proviendra majoritairement des services
additionnels.
Le nombre d’abonnés au haut débit a augmenté de façon impressionnante ces dernières
années et cette croissance devrait se prolonger pour atteindre des valeurs à deux chiffres
sur la plupart des principaux marchés internationaux. En nous appuyant sur le modèle
développé par Arthur D. Little, nous estimons l’ensemble des revenus du marché mondial du haut débit à 75 milliards de dollars US en 2006. Ces revenus devraient dépasser
les 145 milliards de dollars d’ici 2010. Cette croissance rapide incite fortement les acteurs
des autres industries à rentrer sur le marché du haut débit.
Le haut débit fournit également des opportunités attractives pour de nouveaux entrants
attirés par un nombre de clients en croissance continue (environ 200 millions de ménages
dans le monde actuellement). Sur certains marchés, le nombre de clients haut débit pourrait dépasser le nombre des ménages en raison du taux de pénétration élevé des dispositifs mobiles/sans-fil ayant des capacités haut débit. Les nouveaux entrants ont développé
des business models innovants qui challengent ceux des acteurs déjà établis et qui les
obligent à repenser leurs stratégies.
La bataille pour le client se passera sur le front des
contenus et des services, et non sur celui de l’accès
La croissance du haut débit s’inscrira dans des environnements concurrentiels variés,
selon les pays considérés. Les Pays-Bas, la Suisse et la France vont présenter la croissance
la plus rapide en Europe. Dans les pays « matures », la concurrence ne se fera plus sur
les tarifs et le débit mais sur les contenus et la convergence des services. L’ARPU actuel
dans le secteur des télécommunications est aujourd’hui de 50 EUR/mois par client (voix
et data fixes et mobiles). Il devrait augmenter de seulement 0,8 % par an jusqu’à 2010,
dont 2 % attribués aux contenus et aux services en 2006. L’ARPU haut débit continue
de diminuer (au moins en Europe), tandis qu’en Asie, la baisse se stabilise. Cette stabilisation devrait atteindre l’Europe d’ici 2008-2009.
L’offre multiplay évoluera en termes de qualité, de disponibilité, de convergence et de
mobilité et constituera le principal facteur de la croissance des besoins en débit d’ici
2011. Le terme « haut débit » couvrira un large éventail de domaines de services, avec
des débits allant de 1 Mbit/s à 100 Mbit/s. Néanmoins, nous pensons que les offres de
débit les plus élevées dépasseront à moyen terme les besoins des utilisateurs et les capacités des fournisseurs de services à leur délivrer du contenu et des services. La demande
A
Les services haut débit de nouvelle génération se caractérisent par un accès de plus en
plus souvent basé sur IP via des plateformes convergentes à accès multimode (fixe et
mobile). La vente conjointe des services aura un impact sur la croissance des revenus,
mais sera surtout indispensable pour réduire le taux de résiliation. De même, la concurrence s’intensifiera sur les offres multiplay intégrées sans-fil. Elles incluront la téléphonie groupée, dont la qualité ira en s’améliorant (y compris la visiophonie), des services
audio/vidéo personnalisés (télévision haute définition, diffusion, IP-TV, services vidéo/
audio à la demande, magnétoscope numérique PVR, guide électronique de programmes
EPG, etc.), ainsi qu’un accès Internet haut débit. Nous pensons que les clients demanderont une flexibilité toujours plus grande pour leur permettre de créer leur propre pack
de services en tout lieu et à tout moment.
De nouveaux services à valeur ajoutée tels que le transfert d’appel (fonction follow-me),
la personnalisation, le partage des fichiers, etc. continueront de se développer, et seront
probablement dominés dans un premier temps par les acteurs Internet dits « Web 2.0 ».
Toutefois, aucun de ces services ne devrait être très répandu d’ici 2011. Néanmoins, le
rôle de ces nouveaux acteurs, d’abord aux États-Unis puis en Europe, est peut-être le
plus facteur le plus incertain dans l’avenir du haut débit. Ils pourraient en effet concurrencer sérieusement les business models des opérateurs traditionnels. Google, par exemple, renforce ses ressources Internet aux États-Unis pour soutenir son énorme potentiel
de traitement de l’information, afin de s’assurer une position de force dans les négociations avec les opérateurs réseaux. Google veut garantir un débit le plus élevé possible
pour le contenu qu’il propose sur Internet. Les opérateurs réseaux de leur côté cherchent à développer de nouvelles techniques de gestion du trafic pour améliorer leur qualité de service vis-à-vis de l’utilisateur final et le fournisseur de contenu. Un tel scénario
peut-il également se réaliser en Europe ?
Il faut rappeler que les revenus et les bénéfices des opérateurs télécom dépendent encore
largement des services d’accès bas débit (voix, SMS), qui ne constituent pas une source de
revenus directs pour les nouveaux acteurs du marché. Si ces nouveaux entrants offraient
des services bas débit à grande échelle pour compléter leur offre et compléter leurs services et applications, ils pourraient porter un coup fatal aux opérateurs de réseaux leaders.
Ces derniers doivent donc choisir entre développer de nouvelles voies de collaboration
avec les nouveaux acteurs qui puissent être mutuellement bénéfiques, ou les combattre
directement sur leur propre terrain, ce qui aurait d’énormes implications sur la culture
et l’organisation qu’ils devront mettre en place.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
de débit pour les services et applications de nouvelle génération n’augmentera pas de
façon exponentielle malgré toute la publicité faite actuellement autour du haut débit. Les
facteurs principaux de la future demande de débit sont les services vidéo pour l’aspect
divertissement et les services de recherche sur fichiers vidéo pour l’aspect information et
transaction. Comme la majorité des utilisateurs du haut débit ne disposent que d’un débit
de moins d’1 Mbit/s, la migration vers des débits plus élevés n’est pas envisagée dans un
avenir immédiat. Elle s’effectuera de façon plus évidente dans quelques années. Sur la
plupart des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche la majorité de la demande
en 2011 sera dans la gamme des 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30 à 50 % des
ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10 % au maximum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Une analyse des besoins de débit
pour les flux montant et descendant (upload/download) relatifs à la nouvelle génération
de services haut débit montre qu’un débit de 8 Mbit/s en flux montant et de 50 Mbit/s
en flux descendant sera suffisant d’ici 2011 et pourra être fourni par les réseaux HFC et
DSL.
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En Europe, la situation des câblo-opérateurs est beaucoup plus hétérogène que celle des
opérateurs télécom car leurs forces et leurs faiblesses, leur environnement réglementaire, leur histoire et un certain nombre d’autres variables concurrentielles sont extrêmement variables d’un pays à un autre.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Les opérateurs convergents et les nouveaux acteurs vont
mener une lutte intense, mais ils devront aussi coopérer. Le
marché doit se consolider et converger
Depuis quelques années, l’industrie parle beaucoup de l’arrivée de la convergence et des
médias convergents. Aujourd’hui, la convergence commence à jouer un rôle important
dans les développements futurs du marché. Ce sont à la fois les services et les réseaux
d’accès qui convergeront, en raison de la demande croissante de services accessibles en
tout lieu et à tout moment. La capacité de répondre à cette demande sera un facteur
essentiel pour fidéliser la clientèle.
La convergence provoquera une compétition intense et, inévitablement, une consolidation « convergente » du secteur. La pression sur les prix sera donc intensifiée et les marges déclineront dans un premier temps. Mais, progressivement, le secteur devrait se stabiliser.
Les opérateurs d’infrastructure existants doivent concentrer leurs efforts pour fournir
un accès intégré et homogène tout en restant attentifs aux stratégies et aux tactiques des
acteurs innovants des autres industries. Chaque opérateur se trouvera face à un choix,
soit tenter de conclure des partenariats avec de nouveaux acteurs performants, soit réorienter sa propre activité et se donner les capacités de bénéficier de nouvelles sources de
revenus, tout en repoussant les assaillants par des procédures réglementaires, des innovations marketing et des techniques de gestion du débit.
En 2011, les caractéristiques du marché du haut débit dépendront des changements
qui auront eu lieu dans l’environnement concurrentiel. Arthur D. Little estime que le
marché évoluera vers la convergence et la consolidation. Dans ce contexte, nous avons
développé trois scénarios qui illustrent les différentes directions que le secteur pourrait
prendre :
 « Évolution vers l’intégration » (les opérateurs sont en position dominante) ;
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 « Transfert de valeur » (les fournisseurs de contenu/de services et les acteurs Internet sont en position dominante) ;
 « Environnement subventionné » (les entreprises publiques entrent en concurrence
avec le marché privé).
Jusqu’ici, rien n’indique quel scénario ni quel business model s’imposera au final et la
lutte pour le partage du portefeuille clients promet d’être intense entre les opérateurs et
les nouveaux fournisseurs de services. Il faut voir notamment dans quelle mesure le risque de désintermédiation est vraiment réel, alors que ce scénario ne semble pas vraiment
réaliste à moyen terme. Les scénarios seront très différents d’un opérateur à l’autre, en
fonction de la nature de leurs décisions stratégiques individuelles et de la réussite de leur
mise en œuvre. Les entreprises de téléphonie et les câblo-opérateurs n’ont pas un destin commun écrit à l’avance.
Le scénario d’un environnement subventionné, avec un engagement de la puissance publique, est très peu probable et ne serait pas logique économiquement à l’échelle européenne. De plus, un tel scénario risque à terme de ralentir le développement du marché car
il oblige les acteurs majeurs à réduire leurs marges, au lieu de créer une situation équitable.
A
Selon nous, les mieux placés pour dominer le paysage concurrentiel en 2011 sont les
opérateurs « convergents », notamment les opérateurs historiques majeurs d’aujourd’hui
qui pourraient proposer une plus large palette de services et élargir leur couverture
géographique. De nombreux faits soutiennent cette hypothèse. D’un côté, les opérateurs de téléphonie fixe tendent à compléter leurs offres par des services mobiles, tandis
que les opérateurs de téléphonie mobile tentent de gagner un accès au haut débit fixe.
Par ailleurs, plusieurs fournisseurs de contenu développent des business models MVNO
(Mobile Virtual Network Operator, opérateur de réseau mobile virtuel) pour créer des
plateformes qui leur permettent de délivrer leur contenu.
D’un autre côté, pour fidéliser leurs clients, les opérateurs auront tendance à offrir du
contenu spécifique. Ils pourront aussi choisir d’ouvrir leurs réseaux à des fournisseurs de
services sélectionnés afin d’améliorer leur niveau de service.
La convergence et la consolidation devraient en théorie créer des opportunités de synergies en matière de marketing, d’approvisionnement en équipement et en contenu, de
R&D, d’opérations, ainsi que de fonctions liées au suivi administratif. Le niveau de ces
synergies dépendra de l’engagement de la haute direction des entreprises concernées,
telles que France Telecom, British Telecom, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefónica et
potentiellement Liberty Global. Les autres acteurs importants (Telenor, Telecom Italia,
KPN, Swisscom, Telekom Austria, etc.) sont susceptibles d’être rachetés ou de créer des
partenariats résistants.
Les réseaux de nouvelle génération qui seront déployés dans
les années à venir permettront de répondre aux besoins des
utilisateurs feront face à la croissance escomptée, mais
aucune technologie d’accès ne sera prédominante
Lorsque nous parlons des réseaux de nouvelle génération, nous faisons référence à
l’évolution progressive des réseaux traditionnels à liaison commutée et des réseaux de
diffusion (respectivement pour la voix et la vidéo) vers des réseaux multiservices à commutation de paquets basés sur le protocole Internet.
On associe généralement le terme « réseaux de nouvelle génération » (NGN) aux
réseaux futurs des opérateurs historiques de télécommunications. Toutefois, Arthur D.
Little pense que la notion de NGN devrait être étendue pour couvrir non seulement les
opérateurs historiques de télécommunications, mais également tous les opérateurs haut
débit (infrastructure) considérés comme des concurrents importants pour ce qui concerne :
 les implications de la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour chaque
opérateur d’un point de vue technologique (mise à niveau) et les investissements correspondants ;
 les raisons qui motivent le choix d’investir dans un NGN du point de vue des facteurs
de stratégie d’entreprise relatifs à chaque infrastructure (câble, télécommunications,
FTTH, sans-fil) afin d’anticiper l’évolution future du marché du haut débit ;
 le choix d’un moment et d’un point d’entrée prometteur
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Les acteurs Internet tels que Google, Yahoo, eBay, Apple/iPod et Microsoft ne se contenteront pas de mettre sous pression les entreprises DSL pour accélérer le développement de la prochaine génération de services haut débit chez celles-ci. Ils deviendront
également des partenaires incontournables dans le développement du haut débit de
demain.
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Réseaux de nouvelle génération en Europe
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Cette théorie d’Arthur D. Little repose sur l’hypothèse qu’il n’existe pas de définition
unique et universelle d’un NGN, et que ce concept peut être interprété de façon différente par chaque opérateur, actuel ou futur, d’infrastructure haut débit. Ainsi, les différences au niveau des échéanciers technologiques et des objectifs de stratégie d’entreprise
se retrouveront au niveau des NGN concurrents présentant des technologies et des arguments publicitaires uniques (APU) différents. Nous pensons que des services similaires
seront proposés sur trois plateformes concurrentes (DSL, HFC et FTTH) pour un haut
débit ultraperformant présentant des différences minimes en termes de caractéristiques
et de spécificités. L’utilisateur ne percevra quasiment pas la différence entre les différents
produits. Toutefois, le coût du déploiement des améliorations réseau du point de vue de
l’opérateur varie significativement, notamment en termes d’extensibilité. Cependant, des
signes laissent supposer que les améliorations envisagées pour FTTH, VDSL2 (20-100
Mbit/s en téléchargement) et EuroDOCSIS3.0 (jusqu’à 400 Mbit/s en téléchargement)
permettraient de répondre au moins jusqu’en 2011 aux besoins en tout débit. Par conséquent, la notion de NGN est multidimensionnelle, et non unidimensionnelle ou exclusivement basée sur les avancées technologiques.
Quelques points clés relatifs aux réseaux haut débit de nouvelle génération ont ici besoin
d’être précisés :
 les réseaux haut débit de nouvelle génération offriront la mobilité et la mise à disponibilité en continu de services pour l’utilisateur ;
 les réseaux haut débit isolés vont évoluer progressivement vers des réseaux de nouvelle génération multiples, sans-fil et accessibles en tout lieu ;
 toutefois, les opérateurs doivent choisir avec attention le moment de mettre à jour
les réseaux d’accès ou d’étendre leur capacité de transmission et les serveurs de contenu.
Le passage aux NGN permettra de fournir de nouveaux services sur Internet. Il permettra donc aux utilisateurs de choisir séparément leur fournisseur de services et leur fournisseur de connectivité. Ils disposeront ainsi de davantage de liberté et de flexibilité pour
sélectionner les offres des différents fournisseurs de services et créer ainsi leur propre
« pack de services dynamique ». Cette désintermédiation potentielle exercera forcément
une pression additionnelle sur les prix, ce qui obligera les opérateurs à revoir sérieusement leurs futurs business models et à ajouter des aspects innovants à leurs réseaux (par
ex. l’approvisionnement dynamique, la garantie de la qualité des services (QoS), etc.).
L’indifférenciation progressive des accès réseaux marque l’arrivée d’une nouvelle ère
de l’industrie des télécommunications convergente, qui annonce une transformation
sans précédent de l’industrie actuelle. Le terme « haut débit » couvrira, pour les NGN,
un large éventail de domaines de services qui ira, en termes de débit, de 1 Mbit/s à
100 Mbit/s.
Toutefois, nous pensons que l’offre maximale de débit finira par dépasser les besoins de la
grande majorité des utilisateurs et, à moyen terme, les fournisseurs de services ne seront
pas en mesure de répondre à cette capacité par du contenu et des services suffisants.
Actuellement, nous ne pensons pas qu’une technologie unique puisse être universellement
supérieure aux autres en matière d’approvisionnement futur en produits et services haut
débit. L’avantage concurrentiel d’une technologie sur une autre dépend des scénarios
d’usage : le point fort du réseau HFC réside dans ses services d’émission haut débit avec
les services IP interactifs additionnels, tandis que la technologie xDSL est mieux implantée en Europe (mais pas aux EU ou en Inde) en tant qu’infrastructure d’accès basée sur
l’IP pour répondre aux services à la demande. Les câblo-opérateurs doivent être extrême-
A
ment attentifs aux services convergents et réfléchir sérieusement au développement
d’une stratégie mobile si ce n’est déjà fait. Les réseaux d’accès sans-fil ne sont pas directement en concurrence avec les NGN fixes en raison de leurs capacités limitées, mais les
NGN fixes qui offrent un accès sans-fil disposeront d’un sérieux avantage sur les réseaux
autonomes fixes. Même si, dans les 3 à 4 années à venir, les opérateurs devront inévitablement investir dans le développement des réseaux FTTX (ou au moins FTTC), aucun
plan commercial technique ou financier ne sera proposé de façon claire dans les prochaines années. Le phénomène Web 2.0, qui se caractérise par un rôle croissant accordé
au contenu généré par l’utilisateur, soulève une question intéressante. Si la tendance persiste, de plus en plus d’utilisateurs risquent de demander un transport haut débit symétrique plutôt qu’asymétrique, ce que fournissent le plus souvent les services actuellement
basés sur l’ADSL et le modem câble.
Le Groupe des régulateurs européens (ERG) a adopté cette année un rapport sur les
principes de réglementation des réseaux de nouvelle génération (NGN), qui place ainsi
les débats sur la réglementation des NGN au cœur des problématiques de 2006. Pour
tous les acteurs du marché, l’anticipation des développements dans le domaine réglementaire constitue un élément essentiel de leurs stratégies concurrentielles.
Du point de vue consommateur, il y a certains aspects auxquels l’utilisateur final est particulièrement attentif, comme le degré de concurrence, l’interopérabilité, l’ouverture
des plateformes et une forte flexibilité en matière d’offres bundlées. Il existe également
certaines dispositions que les utilisateurs souhaitent éviter: les jardins clos (« walled gardens »), les goulots d’étranglement (« bottlenecks ») et les situations de dépendance à
l’égard des technologies ou d’opérateurs spécifiques.
La réglementation est l’étape logique pour évoluer des situations monopolistiques vers la
concurrence. Dès que les marchés réglementés commencent à croître, l’intensité concurrentielle s’accélère. À ce moment, le régulateur peut intervenir et prendre des mesures de
dérèglementation. Cette étape n’a été, en revanche, franchie de manière significative que
dans un nombre réduit de marchés matures, comme les États-Unis, Singapour et HongKong. La dérèglementation peut également être un instrument efficace pour garantir à
long terme l’intérêt des utilisateurs de nombreux marchés européens.
À l’heure actuelle, plusieurs autorités de régulation expérimentent différentes approches
dans toute l’Europe.
Nous pensons que chaque approche doit s’inscrire dans une politique équilibrée basée
sur une compréhension approfondie des dynamiques de marché du haut débit de nouvelle génération, et favoriser au maximum son développement.
Avant de voir les opérateurs d’infrastructure réaliser des investissements massifs dans
les NGN, ces derniers ont d’abord besoin de s’assurer que les politiques des pouvoirs
publics préserveront la proposition de valeur inhérente au modèle des opérateurs intégrés. Cela signifie qu’ils n’envisageront pas de se fixer des obligations de vente au détail
ou en gros qui risqueraient d’entraîner une désintermédiation et un transfert de valeur
disproportionné vers les fournisseurs de services indépendants, opérant au niveau de la
couche d’application. Un équilibre pourrait être atteint en promouvant les accords commerciaux tels que ceux portants sur la qualité de service (« QoS ») entre les fournisseurs
d’infrastructure et les fournisseurs « over the top » (ainsi nommés parce que leurs ser-
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Les pouvoirs publics doivent stimuler une transition de
marché en faveur des NGN
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Réseaux de nouvelle génération en Europe
vices sont transmis sur l’infrastructure des propriétaires du réseau, profitant du débit
proposé par ces derniers) pour offrir des produits haut débit innovants.
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L’hypothèse d’une dérèglementation semble être le meilleur moyen d’accélérer les
investissements européens dans les NGN. Le « concept de l’échelle », qui implique
l’instauration de régimes complexes de régulation de la concurrence, ne semble pas fonctionner de façon optimale pour la plupart des marchés haut débit Européens. Par ailleurs, l’idée sous-entendue derrière l’approche américaine de « laissez faire », à savoir
que les forces du marché et les changements technologiques contrebalancent à terme la
puissance de marché des acteurs dominants, semble prendre davantage corps en Europe,
compte tenu de la vitesse de déploiement de l’IP et des changements concurrentiels sur le
marché du haut débit de nouvelle génération. Toutefois, la situation varie considérablement entre les pays Européens. En particulier, l’intensité concurrentielle entre les câbloopérateurs et les entreprises de téléphonie peut, selon les pays, s’avérer inexistante ou
à l’inverse, très forte. Les régulateurs pourront être amenés à intervenir plus fortement
afin de stimuler davantage la concurrence entre câblo-opérateurs si cette dernière se
révèle insuffisante, et à mettre en avant par exemple le besoin de spectres de fréquence
adaptés et de conditions d’investissement attractives en matière de haut débit sans-fil.
Résultat attendu de la révision actuelle du cadre de réglementation – Partout en
Europe, le cadre de réglementation est depuis longtemps défavorable à l’investissement
dans les réseaux d’accès locaux. Comme l’indique plus loin ce rapport, plusieurs marchés
présentent une pénétration insuffisante des infrastructures haut débit locales concurrentes. L’Ofcom a été critiqué pour avoir mis en place une politique qui soutient en théorie la concurrence basée sur les réseaux, mais encourage en réalité la concurrence basée
sur les services. Cette situation se retrouve dans d’autres pays de l’UE. Cette dernière
est d’autant plus préoccupante que la migration vers les NGN est également un problème d’investissement. Un cadre réglementaire qui offre un large espace pour la concurrence basée sur les services ne favorise pas un environnement propice aux investissements d’infrastructure. Les opérateurs de réseaux mobiles préfèreront conserver le statu
quo, avec un marché concurrentiel, qui est prévisible et qui leur est favorable. La réglementation dans l’UE restera donc largement influencée par la concurrence basée sur les
services et l’investissement dans les télécommunications européennes se maintiendra en
deçà des niveaux américains ou asiatiques. Les fournisseurs de services survivront donc
plus longtemps dans l’UE et ne favoriseront par l’émergence de services innovants ni
de débits supérieurs, portés par les réseaux existants. Les règles d’interconnexion entre
les réseaux basés sur IP et les réseaux PSTN peuvent influencer la faisabilité des business models qui dépendent de la puissance du marché de chaque réseau. La convergence
fixe/mobile va réorganiser la structure de l’industrie vers davantage de consolidation et
une puissance de marché accrue pour les acteurs intégrés. La télévision par câble risque
également d’être affaiblie par l’IP-TV (baisse déjà ressentie à Hong-Kong).
D’après ce que nous venons de voir, nous conseillons aux régulateurs d’adopter les quatre
propositions suivantes pour encourager la migration vers les NGN haut débit :
 Stimuler une transition vers les NGN conforme aux principes du marché ;
 Limiter l’aide du gouvernement pour les NGN aux cas de réelle défaillance du marché ;
 Stimuler la progression de la concurrence basée sur les infrastructures NGN ;
 Elargir les méthodes de définition des marchés de l’Union européenne – « Thinking
Outside the Box (Penser au-delà des limites) ».
A
Chapitre 1
Vision du marché du haut débit de
nouvelle génération
Quelle nouvelle direction le marché du haut débit va-t-il prendre ? Dans ce chapitre,
nous esquissons notre vision du marché du haut débit de nouvelle génération. Cette
vision repose sur des développements actuels du marché et s’inspire d’un large éventail
de scénarios qui mettent en évidence les défis que chaque infrastructure haut débit devra
relever pour rester compétitive.
Développement d’un
scénario – Environnement
concurrentiel
Abonnés & Pénétration
La croissance continue du marché
offre des opportunités à ses
nouveaux acteurs
« Intégration »
Domination du fixe ou du mobile
Services & Applications
La bataille pour la clientèle se
déroulera en termes de contenu et
de services, et non d’accès à
l'Internet
Débit
La demande de capacité ne va
pas exploser en Europe dans les 5
prochaines années
ARPU
Les revenus moyens continuent de
diminuer, mais devraient se
stabiliser en 2008/2009
« Transfert de valeur »
Les nouveaux acteurs des autres
industries définissent les directions des
activités des télécommunications et du
service haut débit
« Environnement subventionné »
Des entreprises publiques et des
opérateurs partenaires public-privé
entrent massivement sur le marché
Impératifs stratégiques
� Investissements dans la R&D
et le contenu
� Amélioration des
infrastructures et partenariats
� Consolidation de l’industrie
� Exclusivité du contenu
� Modèle d’entreprise
transformation en média
� Partenariats intelligents
� Amélioration des
infrastructures pour résister à
la concurrence
� Réduction des coûts devant
les capacités subventionnées
Services et applications – La nouvelle génération de services haut débit se caractérise par la disponibilité des services d’accès haut débit via les plateformes convergentes à accès multimodes (fixes et mobiles), ainsi que par le potentiel de business models
commerciaux très innovants. Les services vidéo joueront un rôle majeur dans le processus d’accélération de la tendance multimédia via toutes les infrastructures. « Tout réussir
dès la première fois » est essentiel : les fournisseurs de l’IP-TV et d’autres futurs services
doivent éviter à tout prix les problèmes technologiques ou de qualité, car cela pourrait
entraîner un revers pour tous les opérateurs des télécommunications dans leur course
contre les fournisseurs de programmes vidéo traditionnels telles les entreprises de câble
TV. À Taiwan par exemple, l’absence de contenu attractif a considérablement réduit le
nombre d’abonnés prévu par Chunghwa. Les exploitants d’infrastructures existants doivent concentrer leurs efforts pour fournir un accès intégré et continu tout en restant
attentifs aux stratégies et aux tactiques des acteurs innovants des autres industries. Ils
devront ainsi choisir entre tenter de conclure des partenariats avec des acteurs étrangers performants et réorienter leur propre activité et se donner les capacités de bénéficier des nouvelles sources de revenus en ligne, tout en repoussant les assaillants par des
procédures réglementaires, des initiatives de vente et de marketing et des techniques de
gestion du débit. Les principales innovations en matière de services vidéo sont attendues
des fournisseurs de services travaillant sur la couche application tels que Google, Yahoo,
Apple/iPod et Microsoft, qui exploitent ainsi leur expérience Internet. Les services de
géolocalisation et les contenus auto-générés pourraient exiger une capacité d’exportation
très fortement accrue. En effet, le contenu stocké (qu’il soit téléchargé ou enregistré par
PVR/RVP) doit pouvoir être accessible via toutes les connexions haut débit. Le développement rapide de ces fonctions pourrait entraîner des incertitudes et des perturbations
dans l’industrie des télécommunications, même s’il n’est pas encore certain que de tels
services seront disponibles à grande échelle avant 2011.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Développement du marché
11
Réseaux de nouvelle génération en Europe
12
Abonnés et pénétration – Le haut débit est en passe de devenir le principal moyen
d’accès à Internet. D’ici 2010-2012, un certain nombre de pays (même les plus retardataires) avec des taux de pénétration de 80 à 90 % pour les foyers connectés via des plateformes fixes ou sans-fil pourront considérer l’accès haut débit comme un service accessible partout. Un autre facteur de croissance potentielle vient des nouveaux abonnés.
Une croissance de 30 % supplémentaires parmi les foyers est attendue dans tous les pays
benchmarkés d’Europe de l’Ouest et du Nord, la Norvège (taux de pénétration additionnel de 32 %), l’Allemagne (32 %) et le Royaume Uni (31 %) se plaçant au dessus de la
moyenne. La fracture technologique actuelle en termes d’utilisateurs du haut débit a tendance à se maintenir à son niveau actuel, avec une influence limitée des réseaux FTTH
et mobiles haut débit. Concernant le FTTH, les entretiens avec certains acteurs de
l’industrie confortent nos estimations de moins de 5 % de déploiement du FTTH haut
débit, le plus souvent dans les zones à équiper, affichant des paramètres économiques
favorables. Avec un taux de pénétration du FTTH estimé à 13 % en 2011, la Norvège
fait figure d’exception. Dans le secteur du haut débit, nous prévoyons un maximum de 10
% de substitution par le mobile dans des pays particulièrement développés en haut débit
mobile et disposant de bandes passantes fixes inférieures à 10 Mbit/s. Le mobile pourra
également constituer un réseau complémentaire. Tous les téléphones mobiles disposeront d’une capacité haut débit.
Services et applications – La nouvelle génération de services haut débit se caractérise
par la disponibilité des services d’accès haut débit à travers des plateformes d’accès convergentes multimodes (fixes et mobiles), ainsi que par un potentiel élevé en nouveaux
business models rémunérateurs. Les services vidéo joueront un rôle majeur dans ce processus d’élargissement du multimédia à toutes les infrastructures. « Tout réussir dès la
première fois » est essentiel : les fournisseurs de l’IP-TV et d’autres futurs services doivent éviter à tout prix les problèmes technologiques ou de qualité, car ils pourraient
entraîner un revers pour les opérateurs des télécommunications dans leur course avec les
fournisseurs de programmes vidéo traditionnels, tels que les entreprises de télévision par
câble. À Taiwan, par exemple, l’absence de contenu attractif a considérablement réduit
le nombre d’abonnés prévu par Chunghwa. Les opérateurs d’infrastructures existants
doivent concentrer leurs efforts pour fournir un accès intégré et continu tout en restant
attentifs aux stratégies et aux tactiques des acteurs innovants des autres industries. Ils devront ainsi choisir entre conclure des partenariats avec des acteurs étrangers performants
ou alternativement, réorienter leur propre activité et se donner les capacités de bénéficier de nouvelles sources de revenus en ligne, tout en repoussant les nouveaux entrants
par des procédures réglementaires, des initiatives marketing audacieuses et une gestion
complexe de la bande passante. Les principales innovations en matière de services vidéo
sont attendues des fournisseurs de services travaillant sur la couche d’application tels que
Google, Yahoo, Apple/iPod et Microsoft, qui capitalisent ainsi sur leur expérience Internet. Les services de géolocalisation et les contenus auto générés pourraient potentiellement exiger une capacité de flux de connexion montante fortement accrue, puisque ce
contenu de stockage (qu’il soit téléchargé ou enregistré par PVR/RVP) est généralement
sollicité par les consommateurs disposant de connexions haut débit. Un développement
rapide dans cette direction pourrait entraîner de fortes incertitudes et ruptures dans
l’industrie des télécommunications, même s’il n’est pas encore certain que de tels services seront lancés à grande échelle avant 2011.
Bande passante – Le terme « haut débit » couvrira dans les réseaux de nouvelle génération un nombre important de niveaux de services allant, en termes de débit, de 1 Mbit/s à
100 Mbit/s. Néanmoins, nous pensons que les offres de débit les plus importantes dépasseront à moyen terme les attentes des utilisateurs et la capacité des fournisseurs de services à leur délivrer du contenu et des services. La demande de débit pour la nouvelle
A
ARPU – Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) du haut débit continue de diminuer en
Europe, tandis qu’en Asie, la baisse se stabilise. Les facteurs essentiels pour la croissance
du revenu moyen ne sont pas l’accès, mais la vente croisée et les offres convergentes. Les
opérateurs d’infrastructures réaliseront de nouveaux revenus en développant, à partir du
haut débit, des services à valeur ajoutée et des services basés sur l’IP, ainsi qu’en passant
des accords commerciaux de qualité de service (QoS) avec des fournisseurs de services
d’application, aboutissant à de nouvelles possibilités de segmentation des clients (haut
débit à la demande). Ces nouveaux services représentent le principal moyen d’éviter une
banalisation supplémentaire du marché du haut débit. Les câblo-opérateurs devraient
pouvoir augmenter quelque peu les revenus moyens pour les services de télévision payante, mais ce ne sera pas suffisant pour les placer au-dessus de 55-75 euros, à l’exception
des revenus générés par la minorité d’utilisateurs grands consommateurs. Une chose est
sûre, la bataille pour le partage des revenus moyens va s’intensifier et dépendra du scénario industriel retenu (entre convergence ou transfert de valeur), ainsi que des services
et du contenu mis à la disposition par les différents acteurs.
L’évolution rapide de l’environnement des télécommunications pourrait entraîner d’ici
2011 des changements significatifs au sein de la chaîne de valeur. Que ce soit au niveau
des infrastructures ou des services, les acteurs de l’industrie des télécommunications et des
autres industries sont prêts à gagner des parts de marché sur les leaders établis du haut
débit (c’est-à-dire les titulaires et les opérateurs historiques). Par conséquent, les opérateurs du haut débit ne peuvent s’autoriser aucun retard pour remettre à jour les infrastructures ni pour évoluer vers les services convergents. L’inaction n’est pas une solution !
Développement de scénarios – Environnement concurrentiel
Le développement d’une vision objective du haut débit pour l’année 2011 dépend fortement des changements de l’environnement concurrentiel. Nous avons pris en compte
cette incertitude pour développer quatre scénarios afin de mieux illustrer notre évaluation du futur. Dans le scénario A1, les opérateurs des télécommunications sont aux commandes, tandis que dans les scénarios A2, le nombre de conducteurs et de véhicules est
bien plus important. Dans les scénarios B et C en revanche, l’industrie des télécommunications devient potentiellement un passager sans aucun privilège :
 Scénario A1–Évolution vers l’intégration (domination du fixe))
Les opérateurs fixes « gagnent des clients » grâce à leurs offres de communication
entièrement convergentes et à leurs solutions de divertissement.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
génération de services et d’applications n’augmentera pas de façon exponentielle malgré
toute la publicité faite actuellement. Les facteurs majeurs de demande de bande passante
sont les services vidéo pour l’aspect divertissement et les services permettant la recherche
sur fichiers vidéo pour l’aspect information et transaction. Comme la majorité des utilisateurs du haut débit ne disposent que d’une bande passante de moins d’1 Mbit/s, la migration vers des bandes passantes plus élevées n’est pas envisagée dans un avenir immédiat.
Elle deviendra plus évidente dans quelques années. Les Pays-Bas devraient être en tête
de la demande des abonnés au haut débit, avec un peu plus de 50 % souhaitant une connexion de 6 à 30 Mbit/s. La plupart des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche
auront en 2011 des demandes maximales de 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30
à 50 % des ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10
% au maximum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Une analyse des besoins
de bande passante en sens montant et descendant pour les nouveaux services haut débit
montre qu’un débit de 8 Mbit/s vers l’amont et de 50 Mbit/s vers l’aval sera suffisant d’ici
2011 et pourra être fourni par les réseaux HFC et DSL.
13
 Scénario A2 – Évolution vers l’intégration (domination du mobile)
Les opérateurs exclusivement mobiles entrent massivement sur le marché du haut
débit et s’attribuent une large part de la valeur commerciale, ce qui aboutit à un environnement dominé par le mobile mais encore convergent.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
 Scénario B – Transfert de valeur
L’industrie des télécommunications est intégrée à un terrain plus vaste et les nouveaux acteurs des autres industries (Google, Yahoo, eBay, Apple/iPod, Microsoft,
Nintendo, etc.) définissent les directions des activités des télécommunications et du
service du haut débit.
14
 Scénario C – Environnement subventionné
Des entreprises publiques et des opérateurs partenaires public-privé entrent massivement sur le marché, étendent des réseaux de communication extensifs, souvent subventionnés par les villes et les gouvernements locaux pour entrer en concurrence, sur
un marché libéralisé, avec les infrastructures traditionnelles du haut débit existantes.
Les scénarios décrits ci-dessus produisent différentes combinaisons de gagnants et de perdants dans un environnement dominé par le haut débit. Leurs caractéristiques spécifiques
ont différentes implications pour les acteurs du marché dans la mesure où ils tentent
d’identifier et d’exploiter les lacunes stratégiques, pour influencer à leur faveur l’issue
du scénario. Nous considérons le scénario A « Convergence » comme le plus probable,
suivi par le scénario B « Transfert de valeur », puis par le C « Environnement subventionné ».
Scénario A1 – Évolution vers l’intégration (domination du fixe) : Dans ce scénario,
les opérateurs fixes « disposent de leurs abonnés » grâce à leurs offres de communication entièrement convergentes et à leurs solutions de divertissement. Les acteurs qui
dominent ce scénario sont importants et disposent d’une capacité financière et opérationnelle suffisante pour proposer des solutions « tout en un » (opérateurs historiques,
câblo-opérateurs). La motivation principale de ces acteurs est d’élargir leur activité de
base grâce à la valeur ajoutée d’autres marchés (p.ex. les télécommunications mobiles ou
la télévision pour les opérateurs historiques et la téléphonie pour les câblo-opérateurs).
D’autres acteurs peuvent intervenir dans ce scénario en signant des « partenariats intelligents » avec les acteurs dominants (p. ex. les producteurs de contenu), en développant
un secteur niche (p. ex. les acteurs mobiles no-frills, qui proposent des services de base à
des prix réduits) ou encore en se retirant du marché (p. ex. les petits opérateurs fixes qui
n’ont pas su s’imposer sur le terrain de la convergence et qui vendent leur principal actif,
leurs clients, à des acteurs consolidés majeurs).
Scénario A2 – Évolution vers l’intégration (domination du mobile) : Dans ce scénario, les opérateurs exclusivement mobiles entrent massivement sur le marché du haut
débit et s’attribuent une large part de la valeur commerciale, ce qui aboutit à un environnement dominé par le mobile mais encore convergent. Le scénario est dominé par
les opérateurs exclusivement mobiles d’aujourd’hui qui disposent d’une puissance financière et opérationnelle suffisante pour investir le segment fixe à grande échelle. Le premier objectif de ces acteurs est d’étendre leurs services aux plateformes d’infrastructures
fixes (p. ex. DSL, HFC) afin de fournir de plus hauts débits. La motivation principale de
ces opérateurs est de croître en s’attribuant la valeur des autres marchés (p. ex. les télécommunications fixes, la télévision). D’autres acteurs peuvent intervenir dans ce scénario
en signant des « partenariats intelligents » avec les acteurs dominants (p. ex. les producteurs de contenu), en développant un secteur niche (p. ex. les acteurs exclusivement
fixes) ou encore en se retirant du marché (p. ex. les petits opérateurs mobiles qui disposent pas d’un alignement stratégique approprié et deviennent la cible d’acquisitions par
des concurrents).
A
Scénario C – Environnement subventionné : Des entreprises publiques et des partenariats public-privé (PPP) entrent sur le marché et déploient des réseaux de communication extensifs souvent subventionnés par les villes et les collectivités locales. Ils élargissent leur assise et se concentrent sur les services intégrés triple play et sur le premier
niveau de la chaîne de valeur du haut débit. Ces opérateurs utilisent les réseaux FTTH
du dernier kilomètre pour raccorder l’abonné. Le scénario est dominé par plusieurs intéressés (entreprises publiques, villes, sociétés de logement, investisseurs privés et fournisseurs de la technologie par fibres). Les motivations de chacun diffèrent considérablement. L’objectif des entreprises publiques est d’accroître leurs revenus en s’attribuant
la valeur des entreprises de télécommunications. Les investisseurs privés espèrent un
retour sur investissement, tandis que les sociétés de logement tentent d’élever la valeur
de leurs biens. Pour des raisons politiques, les gouvernements locaux et les villes cherchent à renforcer l’économie locale en plaçant leur région ou ville à une position remarquable en termes de capacité et de couverture des réseaux en fibres, ainsi qu’en termes
d’options d’accès haut débit pour les PME, les ménages, les touristes et les institutions
(publiques).
Ce scénario est le moins souhaitable en raison du rôle majeur que les gouvernements devront jouer en intervenant directement pour élargir le marché et du manque d’expérience
dont disposent de telles entreprises pour respecter les règles de la concurrence sur des
marchés risqués. Il est peu probable que des réseaux FTTH subventionnés parviennent
à se maintenir économiquement après les phases pilotes. Néanmoins, dans la première
phase du développement des NGN par des fournisseurs d’infrastructures traditionnels,
qui concernera probablement dans un premier temps les grandes zones métropolitaines, la concurrence des réseaux fibre locaux subventionnés par les villes pourrait avoir
un impact significatif sur l’environnement concurrentiel. Les situations les plus favorables sur le long terme au scénario C sont limitées à certaines zones géographiques où
ces réseaux fibre pourraient répondre à une demande que les opérateurs réseaux commerciaux ne peuvent traiter rapidement. Les réseaux seraient ainsi mis à la disposition
des fournisseurs de services et d’applications sur une base concurrentielle et attractive en
termes temporels et économiques.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Scénario B – Transfert de valeur : Dans ce scénario, le marché est dominé par une
nouvelle génération d’acteurs. Les sources de revenus sont fragmentées, ce qui oblige à
renoncer au modèle de clientèle traditionnel. Le scénario est dominé par de nouveaux
acteurs orientés vers le service et des fournisseurs de contenu (p. ex. Google, Yahoo,
Apple/iPod et Microsoft) qui exploitent leurs actifs actuels en s’appropriant la chaîne de
valeur des télécommunications et en la présentant comme un simple élément du portefeuille global de services et de capacités qu’ils offrent à leurs clients. Ces nouveaux
acteurs utilisent les opérateurs existants comme un moyen d’accéder aux clients, voire ils
développent eux-mêmes des infrastructures performantes (p. ex. Google, aux EU, via le
projet WiFi à San Francisco). L’accès Internet devient une matière première tandis que
le choix et le comportement des clients sont motivés par le contenu et les services proposés. Les opérateurs historiques DSL quittent peu à peu leur siège conducteur pour
celui de passager (et ne dominent rien ou presque depuis la banquette arrière). Tel est
par exemple le cas pour les entreprises américaines Vonage, Novus et Shaw Communications. La motivation principale de ces nouveaux acteurs est d’accroître leurs revenus
en s’attribuant la valeur des opérateurs du haut débit traditionnels et surtout en créant
de nouveaux marchés pour le contenu et des business models innovants qui reposent sur
des sources de revenus autres que la bande passante (publicité et pourcentage sur la valeur des transactions de personne à personne). Ce scénario aboutira sur une consolidation massive des opérateurs réseaux, impliquant une réduction significative de leur nombre et des marges potentielles.
15
Développement du marché du haut débit de nouvelle
génération
Quels défis les infrastructures du haut débit devront-elles relever pour rester compétitives ? Nous esquisserons dans ce chapitre les principales caractéristiques du futur
marché du haut débit de nouvelle génération :
 développement des services/applications et des besoins correspondants en termes de
bande passante et d‘interactivité ;
 développements de l’ARPU pour chaque type de service et de connectivité ;
Réseaux de nouvelle génération en Europe
 entrée sur le marché de nouvelles plateformes convergentes haut débit, ainsi que des
fournisseurs de services d’applications, augmentant le risque de désintermédiation
pour les opérateurs réseaux ;
16
 évolution de la demande des clients et des exigences qui reflète la convergence des plateformes d’accès (la vitesse seule n’est plus l’aspect essentiel de l’argumentaire concurrentiel, le consommateur exige de la qualité de service, un regroupement de la connectivité et des services, un approvisionnement continu des services et un accès disponible
en tout lieu).
1.1 Abonnés et pénétration
Pleins gaz – le moteur de la croissance du haut débit tourne
à plein régime
Croissance actuelle – Les Pays-Bas, la Norvège, la Suisse et la France sont les marchés
les plus dynamiques en termes de croissance du haut débit, ce qui se traduit par un taux
de pénétration particulièrement élevé. En 2005, le taux de pénétration de ces pays a augmenté de 13 à 16 %, plus ou moins comme en 2004. Le taux de pénétration atteint au
cours des neuf premiers mois de l’année 2005 était supérieur à celui atteint au cours des
neuf premiers mois de 2004, comme dans la plupart des autres pays européens.
Croissance future – Aucun retournement de situation concernant la croissance du haut
débit n’est encore apparu en Europe, alors que le marché devrait atteindre sa maturité
dans les années à venir. Plusieurs facteurs continuent de soutenir cette croissance positive
surprenante : une baisse considérable des prix, une offre de bande passante plus élevée,
de grandes opérations de marketing, des offres spéciales et des innovations supplémentaires dans le secteur des services. Une croissance de 11 % chaque année jusqu’en 2008
puis de 6 % jusqu’en 2011 est prévue sur l’ensemble du marché du haut débit en Europe
occidentale
Taux de pénétration futurs – Nous prévoyons que des pays tels que la Suisse, la Suède
et la Norvège atteindront un taux de pénétration des ménages de plus de 90 % d’ici 2011,
tandis que les Pays-Bas pourraient surpasser tous les autres marchés européens et atteindre sur la même période un taux de presque 100 %. Ces taux de pénétration remarquablement élevés pourront être atteints grâce aux trois tendances majeures suivantes :
 Premièrement, le nombre croissant d’ordinateurs personnels, notamment les portables ;
 Deuxièmement, l’introduction d’appareils supplémentaires compatibles avec le haut
débit pour l’IP-TV ;
 Troisièmement, la demande permanente de packs haut débit pour les logements privés provenant des petits entrepreneurs.
A
Augmentation du pourcentage de pénétration
Augmentation du pourcentage de pénétration
(% des ménages)
Commentaires
18%
16%
14%
Moyenne
11%
12%
10%
8%
Moyenne
6%
6%
4%
2%
0%
2003
2004
2005
Royaume Uni
Suède
E 2006
E 2007
Suisse
Norvège
E 2008
France
Allemagne
E 2009
E 2010
Pays-Bas
Autriche
Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little
« Nous pensons que le taux de pénétration de 50 % généralement prévu pour 2008
en Europe occidentale est sous-estimé. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
Base des abonnés haut débit – En termes de base d’abonnés, l’Allemagne, le RoyaumeUni et la France sont largement en tête du marché européen du haut débit. À la fin de
l’année 2005, l’Allemagne, qui dispose du plus grand marché du haut débit en Europe,
comptait à elle seule plus de 11 millions d’abonnés.
Phases de développement du haut débit en 2005
Pénétration du haut débit fin 2005
80%
Concurrence
des prix
60%
Concurrence des
infrastructures
Danemark 53%
Suisse 53%
Singapour 50%
Norvège 48%
Belgique 48%
Japon 47%
0%
Pays de référence
Concurrence des
infrastructures
France
RU
Suède
Concurrence
des prix
Phases du développement
de la large bande
croissant
14.0%
mature
19.0%
11.0%
14.0%
16.0%
14.0%
Norvège
des
ventes en gros
Chine 11%
République tchèque 10%
Malaisie 8%
Croatie 7%
émergeant
Suisse
Suède 42%
USA 40%
France 40%
RU 38%
Concurrence
Autriche 35%
Italie 31%
Portugal 30%
Allemagne 30%
Espagne 24%
2005
Pays-Bas
Concurrence
des services et
innovations
40%
Concurrence
des prix
2004
Pays-Bas 61%
Taiwan 61%
Concurrence des
infrastructures
20%
Augmentation du
pourcentage de pénétration
(% des ménages)
Corée 78%
Hong Kong 78%
12.0%
13.0%
15.0%
12.0%
12.0%
9.0%
Allem agne
9.0%
6.0%
Austriche
9.0%
6.0%
Autres pays intégrés à ce graphique
Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little
Facteurs de croissance de la pénétration – Les pays d’Europe occidentale présentent
différents schémas concurrentiels : concurrence en termes d’infrastructure, de prix ou
d’innovations dans le secteur des services. Des entretiens avec des experts de l’industrie
montrent que chaque marché est porté par un schéma concurrentiel dominant, tandis que
les autres schémas sont également présents, mais revêtent une importance moindre. Aux
Pays-Bas, par exemple, la concurrence s’applique principalement sur les prix pour le consommateur final, tandis qu’en France, les offres de services sont déjà fortement influencées
par la demande d’innovations telles que les services convergents et l’IP-TV. À long terme,
au fur et à mesure de la maturité des marchés du haut débit, nous pensons que la tendance
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
20%
� Le pourcentage de
pénétration devrait
progressivement décroître
d’ici 2011, avec la
stabilisation de la croissance
et la saturation des marchés
� L’Autriche et l’Allemagne
n’ont pas encore atteint leur
phase de croissance
principale en raison du
ralentissement de la
pénétration en 2005
� Déclaration d’un expert
suisse : « La pénétration
devrait augmenter en 2006
et en 2007 au même rythme
qu’en 2005, aucun
ralentissement n’est prévu
actuellement »
17
générale favorisera les innovations dans le secteur des services, permettant aux clients
d’expérimenter des services sur HFC, DSL, voire FTTH, similaires à la TV numérique.
« Dans les années à venir, la concurrence des tarifs (pour une connectivité basique)
évoluera vers une concurrence sur la bande passante avec services intégrés. Le facteur déterminant de la compétitivité d’un accès haut débit sera la disponibilité des
services et du contenu, et non les capacités de l’infrastructure. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Aucune révolution technologique en vue
Des changements généraux en termes de technologie – Aucun changement rapide
en termes de technologies d’accès n’est prévu sur les marchés européens du haut débit
dans les années à venir. Les opérateurs DSL et HFC se sont positionnés comme les leaders du haut débit, en étendant leur territoire par d’importants moyens de marketing qui
leur ont permis d’imposer leur marque et d’obtenir la reconnaissance des abonnés. Néanmoins, les opérateurs historiques disposent d’une puissance commerciale bien inférieure
dans le haut débit que sur les autres segments des télécommunications. Un opérateur historique dispose normalement de plus de 85 % des parts de marchés dans le secteur du
bas débit et possède sa base de clients sur ces lignes, tandis que sur le marché du haut
débit, les parts de marché atteignent en moyenne 46 %, selon nos estimations de 2005.
Comme la majorité des utilisateurs du haut débit ne disposent que d’une bande passante
de moins d’1 Mbit/s, la migration vers des bandes passantes plus élevées n’est pas envisagée dans un avenir immédiat. Elle deviendra plus évidente dans quelques années. La plupart des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche auront en 2011 des demandes
maximales dans la gamme des 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30 à 50 % des
ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10 % au maximum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Les exigences du haut débit de nouvelle génération peuvent être remplies par les réseaux HFC et DSL.
Parts des technologies (% des abonnés)
DSL
Autriche
18
Pays-Bas
France
Suisse
Suède
Allemagne
Royaume
Uni
Norvège
HFC
FTTH
Commentaires
Autre
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
E2011
E2008
2005
0%
20%
40%
60%
80%
100%
� L’Allemagne et la France disposeront de plus de 80 %
d’abonnés DSL et de moins de 15 % de parts HFC
� La Suède atteindra 13 % de parts FTTH en 2011, se
plaçant ainsi au premier rang
� La Norvège devrait acquérir 10 % de parts FTTH,
principalement aux dépens du DSL
� En Suisse, les parts du HFC restent au même niveau
� Les autres technologies incluent l’accès sans fil fixe et par
satellite
� Déclaration d’un expert suisse : « Nous attendons une
croissance de la pénétration de 80 % à 90 % sur le long
terme. Bien sûr, nous discutons régulièrement de notre
expansion, bien que l’écart avec les opérateurs historiques
se maintienne »
� Déclaration d’un expert autrichien : « Le mobile risque
d’augmenter d’un tiers en 2011 mais le FTTH jouera
toujours un rôle mineur. Le HFC pourrait atteindre 20 % et
le DSL 40 % »
� L’Autriche a connu une forte croissance du DSL en 2005 et
devrait la maintenir, puisque la croissance y a surtout lieu
dans les zones rurales dominées par le DSL
Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little
DSL contre HFC – Nous pensons de façon générale que la technologie d’accès DSL
devrait rester dominante en termes d’abonnés, avec plus de 60 % des parts des technologies en 2011. La part du HFC devrait se maintenir au même niveau dans la plupart des
pays. Nous ne prévoyons pas un transfert significatif de la technologie DSL vers le HFC,
même dans les pays disposant de réseaux câblés sous-développés comme l’Allemagne.
A
Impact du FTTH – D’après les développements actuels et les entretiens avec les experts,
nous pensons que le FTTH n’atteindra pas une part de marché considérable dans la plupart des pays, notamment en raison d’une situation économique défavorable et de problèmes prévisibles liés aux déploiements déjà entrepris localement. Toutefois, des exceptions se présenteront. Dans les pays scandinaves par exemple, les entreprises publiques
ont acquis près de 200 000 abonnés FTTH en 2005, ce qui nous amène à penser que ce
modèle alternatif pourrait se développer (au moins dans certains pays) et atteindre 13 %
des parts de marché en Norvège d’ici 2011 et environ 5 % en Suède.
1.2 Services et applications
Évolution du triple play – Les services haut débit actuels sont définis par les trois
pointes du triangle « Triple Play » : accès Internet haut débit, téléphonie et télévision
numérique. Le triple play a dépassé le stade du phénomène de mode pour devenir une
offre standard qui touche toutes les catégories de fournisseurs de services.
« Notre produit de base était le groupement du haut débit et de la télévision. Puis
nous avons lancé la voix et désormais 90 % de nos nouveaux abonnements comprendront également la téléphonie. »
(Citation tirée d’un entretien avec un câblo-opérateur)
Dans les années à venir, le triple play deviendra un facteur important de croissance de
la bande passante et évoluera en termes de qualité, de disponibilité, de convergence et
de mobilité. Une nouvelle génération de services convergents permettra de modifier de
façon significative l’équilibre actuel du marché des télécommunications. Un fournisseur
de services convergents devrait pouvoir offrir une valeur utilisateur plus élevée tout en
restant compétitif par rapports aux acteurs déjà existants. Le quotidien des abonnés en
sera modifié dans le sens où l’information et les divertissements seront disponibles à tout
moment et en tout lieu.
Développement futur de la téléphonie – On peut supposer que la téléphonie atteindra très bientôt le statut de « commodité », notamment en raison de l’érosion des prix
introduite par le développement de la voix sur IP. Les packs VoIP à prix fortement discountés, désormais largement répandus en Europe, constituent une menace croissante
pour les opérateurs traditionnels basés sur la voix, car ils cannibalisent l’essentiel de la
valeur existante sur ce marché.
« La voix deviendra progressivement un revenu sans bénéfice et la seule concurrence
possible repose sur les services à valeur ajoutée tels que l’IP-TV. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
Développement futur de la télévision – En 2011, la télévision sera dominée par la
norme HDTV, qui offre une multitude de possibilités de divertissements. Les chaînes
HDTV seront proposées par les câblo-opérateurs et les acteurs des télécommunications,
à l’instar de ce qui s’est produit pendant la Coupe du monde de football 2006.
« La norme HDTV ne devrait pas atteindre une large échelle avant la fin 2007. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs du haut débit)
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Triple play – une offre tendance devenue standard.
Le développement repose sur les plateformes d’accès
convergentes et sur les nouveaux acteurs du marché
19
Développement futur de l’accès Internet – L’accès Internet restera un produit clé
pour les opérateurs car de nombreux utilisateurs continueront de solliciter un contenu
Internet libre. Il bénéficiera d’améliorations en termes de rapidité de flux montant et
descendant, offrant progressivement de nombreux nouveaux services et applications.
Évolution du triple play d’ici 2011
Hier
(avant 2006)
Aujourd’hui
(2006)
Téléphonie Téléphonie
(VoIP simple, basse
qualité)
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Télévision
Vidéo sur Internet
(taille timbre-poste)
Audio sur Internet
Demain
(2011)
Téléphonie/
Visiophonie
Téléphonie/Visioph
onie
TV/Vidéo à la
demande/Audio
TV/Vidéo à la
demande/Audio
Accès Internet à
moyen débit
Accès Internet à
haut débit
(plein écran, qualité
XGA/VGA)
(qualité TV)
(qualité HD)
(qualité TVHD)
(qualité FM)
Accès
Accès Internet à
bas débit
Demande
de débit
>1 Mbit/s
< 10 Mbit/s
Commentaires
� Les services triple play vont
évoluer significativement
d’ici 2011 en termes de
qualité et de disponibilité
� La téléphonie basique
devrait évoluer vers la
visiophonie
� La télévision sera dominée
par la norme TVHD
permettant le groupement
de solutions de
divertissement
� L’accès connaîtra des
améliorations progressives
en termes de débit, ce qui
permettra de proposer
divers services et
applications
> 10 Mbit/s
Source : Arthur D. Little
Fournisseurs de services potentiels – Les futurs fournisseurs de services haut débit
ne se limiteront pas forcément aux acteurs traditionnels déjà existants. Actuellement, le
marché du haut débit est divisé entre les opérateurs fixes et mobiles, qu’il s’agisse ou non
d’opérateurs historiques. À l’avenir, nous pensons que quatre groupes d’acteurs offriront
des services convergents passant par l’infrastructure des télécommunications :
 les opérateurs de lignes fixes DSL et câble (p. ex. France Telecom, UPC) ;
 les opérateurs mobiles (p. ex. Vodafone, T-mobile) ;
 les acteurs Internet/contenu (p. ex. Yahoo, Google, Apple/iPod, Microsoft, Warner
Bros.)
 les fabricants (p. ex. Nokia, Cisco, Apple).
20
Le stade de développement de ce marché – Les opérateurs fixes et mobiles étendent
déjà leur domaine d’activités afin de se positionner au mieux pour offrir des services convergents, tandis que les acteurs Internet/contenu établissent de nombreux partenariats
pour assurer la disponibilité de leurs contenus les plus importants. En lançant des consoles de jeux pouvant accéder à Internet via la technologie WiFi, Nintendo constitue
l’exemple typique d’un fabricant qui crée sa place sur la chaîne de valeur des télécommunications. Davantage d’appareils hors ligne pourront prochainement accéder à l’Internet
mobile. L’un des exemples majeurs est bien sûr Apple avec sa gamme d’iPod et ses projets de téléphone mobile.
Des applications de nouvelle génération enrichiront
l’expérience des utilisateurs
Les applications basées sur la vidéo et le contenu écrit par l’utilisateur deviennent
essentiels – En plus des services « triple play », une grande variété d’applications utilisant la technologie haut débit viendront enrichir l’expérience des utilisateurs d’ici 2011.
Ces applications pourront être proposées par des opérateurs du haut débit traditionnels
ou par des acteurs de nouvelle génération. Elles incluent par exemple les services de mes-
A
sagerie instantanée/de collaboration, les plateformes de partage de contenu et les jeux
interactifs. Ces applications peuvent être classées par catégories : « communication »,
« information » et « style de vie ».
Le Web 1.0 reflétait une époque où les gens pensaient qu’une entreprise de logiciels (p.
ex. Netscape) pourrait revendiquer le leadership de l’industrie. Le Web 2.0 reflète au
contraire une époque où les gens se rendent compte que le leadership dans l’industrie
informatique est passé de ces entreprises traditionnelles à un nouveau type d’entreprises
de services Internet. De nos jours, Internet est de plus en plus utilisé comme un moyen
de communication ouvert présentant un aspect social plus important. Il existe de nombreuses « entreprises - Web 2.0 » dont beaucoup participent avec succès à cette évolution et s’adaptent en fonction (voir le tableau ci-dessous).
Entreprises « Web 2.0 »
Exemples
BitTorrent
ESPN Mobile
Disney Mobile
IAC Interactive
AOL
Akamai
Yahoo
Google
Verizon
Sprint-Nextel, MSO
Joint Venture
� Groove Mobile
� etc.
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
Le haut débit en 2011 et au-delà
Web 2.0 – Le terme « Web 2.0 » est souvent employé dans un sens erroné. Il s’agit d’un
concept sans limites claires, dont le principe consiste à regrouper des contributions le plus
souvent décentralisées. Internet y est considéré comme une plateforme informatique, à
part entière, fournisseur d’applications web, plutôt que comme une structure de diffusion de contenu. Les principes de base sont le partage, l’ouverture à tous, la flexibilité et la
décentralisation. Du point de vue sociétal, le Web 2.0 constitue un changement de modèle
qui reflète les évolutions actuelles de la société vers davantage de liberté d’expression,
d’individualisme et de mise en avant de soi.
21
1.3 Bande passante
La demande de capacité ne connaîtra pas de croissance
exponentielle en Europe dans les cinq prochaines années,
les offres « bundlées » et l’ubiquité d’accès renforceront
l’attractivité des produits haut débit.
Approvisionnement actuel en bande passante – Les opérateurs ont augmenté en
permanence l’offre de bande passante dans le but de stabiliser les revenus moyens par
utilisateur. Jusqu’à présent, la bande passante disponible était toujours supérieure aux
besoins des applications. En 1995, la bande passante maximale disponible en Europe était
d’environ 64 kbit/s, puis de 0,5 Mbit/s en 2000 et de 1,5 Mbit/s en 2002. Aujourd’hui,
la vitesse maximale offerte est de 20 Mbit/s dans les pays benchmarkés, tandis que les
opérateurs se concentrent sur des produits d’entrée bas débit de 1 Mbit/s. Par ailleurs,
A
le bénéfice marginal, soit l’augmentation de valeur entraînée par chaque augmentation
de débit significative, baisse systématiquement. Toutefois, comme le développement des
applications et les besoins de débit correspondant ne nécessitent pas une forte augmentation des services de connexion haut débit actuellement disponibles, les opérateurs devront trouver de nouveaux moyens d’améliorer l’attractivité de leurs produits via le bundle des offres et l’ubiquité d’accès.
Offres de débit maximales et minimales
20/2Mbit/s
20Mbit/s
24/1Mbit/s
20/1Mbit/s
18/0,8Mbit/s
16/0,5Mbit/s
Réseaux de nouvelle génération en Europe
10Mbit/s
6/0,6Mbit/s
6/0,768Mbit/s
5Mbit/s
2Mbit/s
0.5Mbit/s
5/0,3Mbit/s
4/0,256Mbit/s
1,5/0,256Mbit/s
1,5/0,256Mbit/s
384/128kbit/s
375/128kbit/s
512/128kbit/s
300/100kbit/s
Pays-Bas
150/50kbit/s
128/128kbit/s
Suisse
France
Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little – Août 2006
Débit descendant/montant
Demande globale de bande passante – Les applications standards de navigation, de
messagerie électronique, de messagerie instantanée et de peer-to-peer peuvent fonctionner correctement avec une capacité de téléchargement de 2 à 3 Mbit/s. Cette capacité
peut normalement suffire pour plusieurs utilisateurs dans un même foyer. L’accès à un site
Internet ne demande pas plus de 200 kbit/s et les échanges moyens sont encore en dessous de 1 GB par mois. En outre, la valeur client d’une bande passante supérieure en flux
descendant décroit de manière proportionnelle par rapport à cette progression, puisque
l’utilisateur ne perçoit plus les différences de débit pour des applications basiques. Ainsi,
après avoir augmenté leur capacité, de nombreux abonnés diminuent à nouveau leur
demande de débit et reviennent à des packs offrant des vitesses moindres afin de réduire
leurs coûts. Cette tendance se retrouve sur de nombreux marchés européens.
22
Évolution de la demande de débit
Sens
montant
Sens descendant
Moteurs de capacité
actuelle et future
Navigation & Messagerie
TVHD
Contenu personnel/
Partage de données P2P
VoIP
Demande
actuelle
Demande
future
Demande
future
0,2-1 Mbit/s
0,2-5 Mbit/s
2 Mbit/s
–
8-10 Mbit/s
0,5 Mbit/s
0,2-1 Mbit/s
0,2-5 Mbit/s
2 Mbit/s
< 0,5 Mbit/s
< 1 Mbit/s
< 1 Mbit/s
0,2-1 Mbit/s
2 Mbit/s
3 Mbit/s
< 1 Mbit/s
< 1 Mbit/s
< 1 Mbit/s
Audio, Webradio, Podcast
< 0,5 Mbit/s
< 0,5 Mbit/s
< 0,5 Mbit/s
Conférence vidéo
0,2-1 Mbit/s
2 Mbit/s
3 Mbit/s
Home Monitoring
0,2-1 Mbit/s
2 Mbit/s
0,5 Mbit/s
– **
< 5 Mbit/s
< 0,5 Mbit/s
3- 8 Mbit/s*
< 50 Mbit/s
< 8 Mbit/s
Jeux interactifs
Messagerie instantanée
Impôts en ligne/
Administration etc.
Demande moyenne par
ménage
Commentaires
� La TVHD demandera tout
d’abord le plus de capacité, une
chaîne nécessitant 8-10 Mbit/s
en MPEG-4. Un grand utilisateur
recevant simultanément 3
chaînes ne demandera pas plus
de 30 Mbit/s pour la TVHD
� La vitesse actuelle en upload
représente environ 15 % de la
capacité en download
� Avec 50 Mbit/s en download
moyen en 2011, environ 8 Mbit/s
seraient destinés à l’upload
(approvisionnement)
� La demande future dans le sens
montant pourrait être
parfaitement délivrée par les
réseaux DSL et HFC
Source : Ericsson, Alcatel, Arthur D. Little ; *) D’après les offres standard actuelles KPN (3 Mbit/s) et UPC (8 Mbit/s)
**) Aujourd’hui :principalement la navigation
A
Développement futur de la bande passante – Des entretiens avec des experts de
l’industrie montrent que la majorité des abonnés de la plupart des pays auront encore en
2008 des débits allant jusqu’à 6 Mbit/s. Cela pourrait se maintenir ansi jusqu’en 2011.
Néanmoins, des packs offrant des capacités bien plus élevées seront disponibles pour les
gros utilisateurs. Nous prévoyons également que les demandes seront différentes d’un
pays à l’autre. Les abonnés hollandais pourraient par exemple demander des débits de
plus de 6 Mbit/s en 2011. En effet, comme la pénétration du haut débit est plus avancée,
une demande de bande passante plus élevée pourrait être plus précoce.
Répartition des abonnés par segments de débit
NL
80%
60%
2005
57 %
40%
0%
80%
60%
43 %
42 %
1%
30 %
8%
0%
FR
60%
80%
0%
1–6
Mbit/s
1%
0%
6–30
Mbit/s
30–100
Mbit/s
<1
Mbit/s
52 %
18 %
1–6
Mbit/s
1%
0%
49 %
15 %
0%
33 %
1%
29 %
<1
Mbit/s
6%
66 %
0%
84 %
60%
0%
30 %
0%
33 %
11 %
20%
64 %
20 %
9%
31 %
40%
8%
8%
66 %
20%
AT
0%
58 %
40%
0%
32 %
2%
71 %
20%
Commentaires
52 %
35 %
0%
62 %
40%
80%
2011
20 %
20%
CH
2008
6–30
Mbit/s
4%
30–100
Mbit/s
27 %
13 %
<1
Mbit/s
8%
1–6
Mbit/s
6–30
Mbit/s
30–100
Mbit/s
� Bien que des offres de
débit de plus de 6 Mbit/s
soient disponibles, la
demande devrait rester
dans le segment des 1 à 6
Mbit/s jusqu’en 2011
� La demande moyenne des
abonnés néerlandais
devrait dépasser 6 Mbit/s
d’ici 2011 car la pénétration
est plus avancée et la
demande de plus de débit
devrait être plus précoce
� Déclaration d’un expert
néerlandais : « En 2008, 20
Mbit/s seront suffisants
alors que d’ici 2011, la
demande sera plus proche
des 30 à 50 Mbit/s »
Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little
« En 2008, 20Mbit/s seront suffisants aux Pays-Bas. Mais d’ici 2011, la demande
sera plus proche des 30 à 50 Mbit/s. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
Approvisionnement futur en bande passante – Grâce aux projets d’amélioration des
infrastructures et des mesures d’optimisation des réseaux, il devrait être assez facile de
répondre aux futurs besoins de bande passante. Les experts du marché indiquent clairement que la bande passante disponible dépassera les besoins des applications prévues
pour demain, répétant ainsi le schéma d’origine.
« La plupart des utilisateurs disposeront d’une bande passante de 1 à 6 Mbit/s en
2008 et en 2011, mais la part des abonnés à 6 à 30 Mbit/s devrait augmenter. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Les moteurs de la bande passante – L’évolution de la capacité haut débit sera principalement entraînée par les services TV et vidéo. Une chaîne HDTV devrait nécessiter 8
à 10 Mbit/s grâce à la technique de compression MPEG-4, ce qui donne 30 à 50 Mbit/s
par foyer pour 4 chaînes et une connexion Internet haut débit. D’autres applications non
vidéo nécessitent une moindre capacité de téléchargement. Les besoins des entreprises
de petite taille seront équivalents à ceux d’un foyer, tandis que les exigences spécifiques
des gros clients seront traitées par des opérateurs de services professionnels comme c’est
déjà le cas aujourd’hui. Les services de type « Follow-Me », qui permettent aux données
stockées sur des appareils fixes à domicile d’être accessibles sur les équipements mobiles
des utilisateurs, demanderont bien plus de capacités de téléchargement montant car les
données stockées (créées par l’utilisateur, téléchargées ou enregistrées sur PVR) seront
acheminées vers tout lieu disposant d’une connexion haut débit.
23
1.4 ARPU
ARPU : une lueur au bout du tunnel ?
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Tendances antérieures du développement de l’ARPU pour le haut débit – Si l’on
considère les revenus moyens par utilisateur du haut débit uniquement, on constatera
que, ces dernières années, la tendance est à la baisse dans toute l’Europe. Les revenus
moyens de l’accès haut débit ont diminué parallèlement à la croissance de la pénétration du marché, ce qui reflète la sensibilité des prix pour l’accès de base sur les marchés
matures. Le revenu moyen lié à l’accès Internet est par conséquent largement plus élevé
sur les marchés embryonnaires.
Les moteurs de l’ARPU pour le haut débit – Les revenus moyens du haut débit ont
été fortement touchés par foyer ; en Europe. L’évolution des prix de vente varie considérablement d’un pays à l’autre, mais la tendance à la baisse des prix continue. Les pays
qui présentent la plus forte baisse en 2005 sont l’Allemagne (32 %), le Royaume Uni (25
%), les Pays-Bas (15 %) et l’Espagne (12 %). Conséquence de la baisse des prix, les abonnés obtiennent plus d’avantages à moindre coût. La bande passante augmente fortement
sur de nombreux marchés sans entraîner un surcoût pour l’utilisateur et les appels illimités depuis un fixe sont de plus en plus souvent proposés contre un forfait mensuel bas ou
sont inclus dans le forfait haut débit mensuel. En France, les abonnés disposent également de 90 chaînes TV « gratuites ». Quoi qu’il en soit, cette évolution semble particulièrement bénéfique pour le client.
Développement de l’ARPU pour le haut débit
ARPU total pour le haut débit (accès, trafic et SVA) en
PPP-EUR ; ajusté au niveau des prix des pays
Commentaires
60
Autriche
Suisse
Pays-Bas
France
Hong Kong
50
40
Belgique
RU
Suède
UE
30
Allemagne
Japon
20
Nb d’années après
le lancement de la
large bande
10
24
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
� Des entretiens avec des
experts de l’industrie
montrent que l’ARPU
devrait se stabiliser d’ici
2008/2009 sur la plupart
des marchés
� Un expert néerlandais :
« Nous pensons que le
déclin de l’ARPU se
stabilisera en 2008 grâce
aux SVA »
� Un expert suisse : « Les
offres TV vont
augmenter l’ARPU mais
n’influenceront pas le
résultat net car les coûts
du contenu sont souvent
élevés (p. ex. les droits
numériques)
Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little; Les drapeaux indiquent la position des pays (nb d’années après le lancement
du haut débit, p. ex. les EU ont lancé le haut débit en 1994 et sont actuellement (2006) dans leur 12ème année)
Prévisions de l’ARPU dans le haut débit – À l’avenir, les revenus moyens exclusifs
du haut débit connaîtront une baisse constante, passant à 15-25 euros par foyer ; en
revanche, les revenus des offres haut débit fixes multiple-play et liées aux services tels
que l’accès haut débit, la vidéo, la TV, les jeux et la téléphonie) augmenteront en permanence, atteignant ainsi un revenu moyen global de 55 à 75 euros d’ici 2011. La plupart
des experts de l’industrie, qui partagent une vision plutôt conservatrice des revenus moyens du haut débit, partagent cette thèse.
« Il n’existera pas d’application vedette, mais la TV offrira un bon potentiel de
revenus. Sur le long terme, nous pensons que l’ARPU atteindra environ 45 à
70 euros. Nous attendons cette nouvelle tendance à la hausse pour 2008. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
A
Deux études de cas montrent différentes évolutions de l’ARPU. Iliad/Free a réussi à
relever son ARPU grâce à des services à valeur ajoutée (SAV), tandis que les revenus de
KDG, qui n’a développé aucune offre similaire, ont baissé.
Développement de l’ARPU total du haut débit
KDG – DE
ARPU mensuel en EUR
35
30,10
30
30,60
Commentaires
ARPU mensuel en EUR
32,20
31,10
35
30
25
25
20
20
15
15
10
10
5
5
27,60
26,51
25,84
25,85
22,50
0
0
T1 2005
T2 2005
T3 2005
T4 2005
� Iliad propose des SVA tels que l’IPTV
et la VoD et son ARPU devrait croître
� La croissance de l’ARPU d’Iliad
s’explique pour une part par
l’augmentation des utilisateurs de
SVA, et par une plus grande utilisation
par les abonnés existants
T4 2004 T1 2005 T2 2005 T3 2005 T4 2005
� Bien qu’Iliad opère sur
le marché français très
concurrentiel, les SVA
ont permis d’accroître
son ARPU
� KDG ne propose pas
encore une offre
intégrée de SVA et son
ARPU est en baisse
depuis 2005
� L’ARPU de KDG a baissé au cours
des 5 derniers trimestres
� Les SVA n’ont pas encore pu stabiliser
l’ARPU de KDG car l’offre VoIP n’est
disponible que depuis la mi-2005
Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little
Dépenses totales en télécommunications – Si l’on observe le marché global des télécommunications dans les pays benchmarkés (incluant la voix, les données et tout autre
contenu/TV pour les opérateurs fixes et mobiles), on constatera que les revenus moyens
par tête générés actuellement sont d’environ 50 euros par mois. Bien que la convergence
apporte de nouvelles opportunités dans le secteur des services, la croissance prévue du
marché des télécommunications ne devrait atteindre que 3,1 % par an d’ici 2011 en raison de la baisse attendue dans les segments traditionnels (p. ex. la voix fixe).
Le haut débit en 2011 et au-delà
Iliad – FR
Étude de cas
Revenus moyens par habitant en Europe
Euro
Commentaires
– 2010) = 3,1%
CAGR* (2005
70
60
50
40
30
20
10
0
2005
2006
Voix fixe
P2P & Internet mobile
Câble TV (analogue+numérique)
2007
2008
Voix mobile
IP TV & contenu fixe
DTH numérique (satellite)
2009
2010
P2P & Internet fixe
TV & contenu mobile
� Substitution fixe-mobile
continue en raison de
la réduction des taux
mobiles (p. ex. en
Allemagne, Espagne)
� Fort développement du
haut débit nomade et
mobile
� Augmentation du
partage de la valeur
avec les fournisseurs
Internet et de contenu
� Services nouveaux ;
services existants plus
accessibles
Source : Exane BNP Paribas, Analyse d’Arthur D. Little ; 2006 ; *) Compound Annual Gross Rate : Taux de croissance annuelle composé
A
25
Environnement concurrentiel 2011 –
Développement de scénarios
La vision du haut débit pour l’année 2011 dépendra des changements anticipés dans un
environnement de concurrence. Nous avons pris en compte cette incertitude pour développer trois scénarios qui illustrent les différentes directions que l’industrie pourrait prendre. La réalisation de scénarios est un exercice structuré qui donne une image claire de
la complexité et de l’incertitude du futur. Nous espérons ainsi aider les entrepreneurs
et les investisseurs à mieux anticiper les risques, les opportunités et les conséquences de
leurs actes :
Implications stratégiques des scénarios
A
A1
Expérience de
l’utilisateur
B
Évolution vers l’intégration
Domination du fixe
� Nouveaux produits
Implications
stratégiques pour les
opérateurs actuels
Réseaux de nouvelle génération en Europe
L’environnement des télécommunications subit une transformation massive (aussi bien
quantitative que structurelle) : les excès des investissements frénétiques de la fin des
années 1990 font désormais partie du passé et les investisseurs adoptent des business
models entièrement nouveaux. Les opérateurs du haut débit ne peuvent accepter un
retard au niveau de l’amélioration des infrastructures, ni le développement lent des services convergents. En termes d’infrastructures et de services, les acteurs des autres industries sont prêts à reprendre des parts de marchés aux opérateurs du haut débit existants.
convergents, éloignés de
l’approche centrée sur l’accès
� Services continus
� 1 plateforme pour connecter
plusieurs appareils
d’utilisateur final (mobile,
console de jeux, appareil
photo numérique, caméra
vidéo, etc.)
Transfert de valeur
C Environnement
subventionné
A2 Domination du mobile
� La baisse des prix de la voix
et des données mobiles
stimule le trafic mobile
� Davantage de services
mobiles provenant d’un plus
grand nombre d’acteurs
offensifs (p. ex. Disney
MVNO)
� Investissements dans la R&D et les droits sur le contenu
� Révision du modèle d’entreprise actuel pour s’adapter au futur
environnement des services convergents
� Infrastructure améliorée/complétée ou partenariats pour
améliorer le plan d’action général
� Transformation en entreprise TI/IP
� Consolidation de l’industrie autour de quelques grands acteurs de
contenu convergent
� Monde centré sur le contenu
� Contenu en téléchargement
� Débit plus important et
subventionné
descendant depuis des
moteurs de recherche
(Google, Yahoo) ou des
générateurs de contenu
� Accès sans fil depuis des
réseaux en patchwork
(sources alternatives)
� Fournisseurs d’accès local
� Exclusivité du contenu
� Amélioration massive des
(période de temps,
modérateur)
� Révision des modèles
d’entreprise, passage
d’opérateur à entreprise
« média » riche en contenu
� Partenariat intelligent (avec
des acteurs Internet, des
entreprises média, etc.)
plus nombreux
� Désintermédiation potentielle
entre les fournisseurs d’accès
et les fournisseurs de
services
infrastructures existantes pour
faire face au débit
subventionné. Bénéfices
réduits
� Scission de l’activité d’accès ?
� Réduction des coûts et
réorganisation pour améliorer
la compétitivité
Source : Arthur D. Little
26
1.5 Scénario A1 : Évolution vers l’intégration
(domination du fixe)
La revanche de la téléphonie fixe
Expérience de l’utilisateur – L’expérience de l’utilisateur sera bien plus attractive que
l’expérience actuelle basée sur l’accès et offrira un style de vie complètement nouveau.
L’objectif majeur des opérateurs n’est pas seulement de proposer une offre de produits
groupés, mais aussi de fournir des services continus (« seamless »). La connectivité IP est
assurée par une seule plateforme et permet l’accès à de multiples appareils d’utilisateurs
finaux. Ainsi, les abonnés ont accès à une vidéo depuis une télévision fixe installée à
leur domicile et peuvent passer directement sur un appareil mobile lorsqu’ils quittent
l’endroit, tout en continuant de regarder la vidéo. Les photos prises à partir d’un appareil
mobile ou d’un appareil photo numérique peuvent également être téléchargées automatiquement sur le disque dur personnel dès que la personne entre dans la maison, tandis
A
que le même appareil informe l’utilisateur de ses nouveaux e-mails et lui demande quel
appareil activer pour effectuer une lecture simultanée. Ce ne sont que quelques exemples
caractéristiques de ce scénario qui témoignent des changements qui pourraient apparaître au niveau de l’utilisateur.
Importance du contenu – Le contenu est un important facteur de compétitivité dans
ce scénario et appartiendra (dans une certaine limite) aux principaux opérateurs des télécommunications. Les acteurs des télécommunications semblent gagner toujours plus de
droits sur le contenu majeur et tentent de l’exploiter sur toute la gamme de leurs plateformes d’accès haut débit fixe, de mobile, de TV payante, etc. (voir le graphique suivant
pour les accords sur le contenu récents) :
Accords sur le contenu récents – Exemples choisis
Étude de cas
Accords sur le contenu actuels
Type de
contenu
Opérateur
Commentaires
Belgacom
Droits du football
sur IPTV
36 millions d’euros pour obtenir les droits de diffusion pendant 3 ans des matchs des 18 clubs de la ligue belge. Belgacom a lancé
l’IPTV via le réseau ADSL en juin 2005.
TIM
TV en direct
TIM diffuse en qualité télévision les trois chaînes TV de Mediaset et le football pour cinq ans à compter de 2006.
Vodafone
TV mobile
TV mobile, lancée en novembre 2004. La TV mobile Vodafone propose 15 chaînes en ligne et 4 chaînes en direct.
Mobistar
TV mobile
Mobistar a signé un contrat avec Belgian Business Television pour diffuser la TV via les téléphones portables.
Orange
TV mobile
Orange offre 18 chaînes TV.
BT
IPTV
BT prévoit d’offrir la télévision et la vidéo à la demande d’ici l’été 2006. Selon BT, les essais devaient commencer début 2006.
BT
TV mobile
BT développe un produit mobile (BT Livetime) permettant de diffuser la TV mobile et le GSM sur un seul appareil basé sur la
norme Diffusion audio numérique (DAB).
Viatel
Droits du football
Grâce à un partenariat avec Chelsea, Viatel offre des services à large bande qui incluent l’accès à tous les matchs de football de
Chelsea.
Hutchison
Droits du football
Services de football incluant les moments forts en vidéo, des alertes par sms, l’actualité des clubs, des alertes vidéos pour les buts,
des entretiens avec les entraîneurs, des avant-première vidéos et des analyses. Moments forts de la Ligue des champions de
l’UEFA et contenu de football, Sky Sports et Football 365.
Proximus
TV mobile
Donne accès à CNN, Euronews EN, Euronews FR, FashionTV, JIM, RTL-TVI, TLB, Trace TV, Vitaya et VTM depuis septembre
2005.
Vodafone
TV mobile
Vodafone et l’émetteur par satellite BSkyB ont annoncé le lancement le 8 novembre 2005, via le réseau 3G de Vodafone, d’un
service de télévision mobile comprenant 19 chaînes.
Vodafone
Droits du football
Un accord de trois ans pour sponsoriser la Ligue de champions de l’UEFA à compter du 1er juillet 2006. Vodafone peut fournir des
alertes vidéos des buts, les moments forts en vidéo, des packs avant-première, ainsi qu‘un texte officiel détaillé et des services.
Source : Deutsche Bank
Implications stratégiques – Pour ce scénario, les acteurs ont besoin d’investir dans
la R&D et dans les droits sur le contenu pour repenser leur business model actuel
pour se mettre en adéquation avec le futur environnement convergent. Les réseaux et
l’infrastructure en général doivent être adaptés aux nouveaux besoins des abonnés. La
diversité croissante des services caractérisée par ce scénario ne peut être gérée sur une
seule plateforme traditionnelle. Par conséquent, la capacité à exploiter les solutions fixes/
mobiles offrant un accès continu au contenu devient un facteur stratégique de la concurrence. Il devient essentiel d’offrir un spectre de fréquence supplémentaire et d’obtenir
des capacités grâce à des technologies efficaces sur ces plateformes, afin de répondre aux
besoins des clients à domicile et en-dehors.
Preuve – Il existe de vraies différences entre le premier et le second scénario : dans le
second scénario, les opérateurs mobiles « disposent du client » en leur offrant des solutions de communication et de divertissement entièrement convergentes. Par exem-
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Impact sur le marché – L’impact de ce scénario sur l’ensemble du marché du haut
débit sera considérable. Généralement, les offres de services s’améliorent nettement en
termes de quantité, de qualité et de prix, tandis qu’augmente la demande de nouveaux
services et de vitesses de haut débit. Les consommateurs sont prêts à payer pour des services numériques attractifs toujours plus nombreux, en rajoutant des packages premium
et interactifs à leur abonnement de base. Par conséquent, les taux de pénétration de la
TV numérique et du haut débit devraient croître rapidement, tandis que le prix moyen
par service devrait continuer de baisser. Les tarifs sont le plus souvent basés sur des tarifs
forfaitaires groupés qui ne dépendent pas directement de l’usage individuel.
27
ple, la « Live box » et le « Live Phone » de France Telecom permettent aux utilisateurs
d’interconnecter plusieurs appareils personnels en continu. Le « Home Access Point »
de Telecom Italia offre un accès sans-fil pour faire converger les services à domicile. Le
« Blue phone » de British Telecom fournit une solution de voix entièrement intégrée, qui
est devenue l’un des services convergents les plus reconnus sur le marché. « Blue phone »
est une application de convergence fixe-mobile tandis que la convergence décrite dans le
reste du paragraphe renvoie davantage aux divertissements et à la convergence des télécommunications. Une preuve supplémentaire de ce scénario est apportée par la fusion de
NTL et de Virgin, qui a permis à l’opérateur de ligne fixe NTL d’acquérir l’opérateur
MVNO Virgin pour entrer sur le marché mobile.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
France Telecom : Concept de convergence totale
Le concept de la Livebox*
Livephone : le premier téléphone sur Internet
Image de la caméra
WiFi disponible
depuis le téléphone
portable
master
USB
Étude de cas
Imprimante
partagée
disponible
depuis tous les
PC
� Le premier téléphone haut débit avec
connexion sans fil reliée à la Livebox qui
signale les nouveaux emails et actualise
automatiquement la liste de contacts
Wanadoo
� Accès à du contenu utile sans mettre en
marche l’ordinateur
Livebox®
Téléchargement
d’images depuis
votre téléphone
portable vers cotre
album photo Internet
La musique via
votre réseau
directement sur
votre chaîne Hi-Fi
LivePhone
Source : Arthur D. Little ; *) France Telecom prévoit de vendre 12 millions de Liveboxes d’ici 2008
1.6 Scénario A2 : Évolution vers l’intégration
(domination du mobile)
Le mobile prend finalement l’avantage
28
Différences entre le premier et second scénario – Il existe de vraies différences entre
le premier et le second scénario : dans le second scénario, les opérateurs mobiles « disposent du client » en leur offrant des solutions de communication et de divertissement
entièrement convergentes. Toutefois, ils commencent à exploiter leurs réseaux de grande
capacité en offrant autant de trafic que possible (p. ex. via les cartes de données mobiles).
Par rapport au premier scénario, cela retarde l’avènement de services entièrement convergents. Tandis que le premier scénario fait évoluer la valeur commerciale entre les
réseaux, le second scénario conduit à une lutte acharnée pour le trafic entre les opérateurs fixes et mobiles.
Preuve – Il existe déjà des preuves de l’« Évolution vers l’intégration » sur les marchés
actuels : les opérateurs mobiles majeurs pénètrent le marché du haut débit fixe et analysent les options de dégroupage des boucles locales. Le groupe Vodafone a, par exemple, annoncé en avril 2006 la création d’un service commercial dédié aux services convergents. Parallèlement, O2 a étudié l’option du dégroupage, ce que confirme la réponse
à l’appel d’offres de l’opérateur par le fabricant Fujitsu. Enfin, depuis 2005, l’entreprise
belge Mobistar a acquis le DSLAM d’Alcatel et se diversifie vers le DSL en dégroupant
la boucle locale.
A
Extension des opérateurs mobiles vers le haut débit fixe
Conséquence
� Les stratégies LLU permettent
aux opérateurs mobiles de
fournir des services
convergents, ce qui serait
impossible en revendant le
DSL des opérateurs historiques
� Les acteurs mobiles ont deux
options pour pénétrer le
marché LLU :
– Développer leurs propres
capacités haut débit et
s’appuyer sur leur marketing
– Acquérir puis investir dans
des fournisseurs de services
haut débit basés sur le LLU
Exemples
Vodafone a annoncé la
création en avril 2006
d’un service dédié aux
services convergents
Simultanément, O2 a
étudié l’option LLU, le
fabricant Fujitsu lui en
vantant les avantages
Depuis 2005,
l’entreprise belge
Mobistar a acquis le
DSLAM d’Alcatel et se
diversifie vers le DSL en
dégroupant la boucle
locale
Source : Light Reading, Company Information, Arthur D. Little
Vodafone évolue vers le haut débit fixe ?
Captures d’écran
Étude de cas
Commentaires
� Vodafone a annoncé en avril
2006 la création d’un nouveau
service intitulé « New
Businesses and Innovation »
� Ce service sera consacré aux
services convergents et IP
afin de trouver de nouvelles
sources de revenus
� Cela signifie pour certains
analystes que Vodafone
revendrait des services haut
débit dégroupés dans un pack
fixe/mobile
� D’autres pensent que
Vodafone pourrait tenter
d’acquérir des spécialistes du
haut débit fixe pour s’assurer
immédiatement une position
sur le marché DSL
Le haut débit en 2011 et au-delà
Situation
� Tout comme les opérateurs
fixes, les opérateurs
exclusivement mobiles doivent
offrir des services de
télécommunications
convergents
� Deux facteurs motivent ce
besoin : la demande de
convergence des utilisateurs et
la pression exercée par les
investisseurs pour plus de
croissance
� Les acteurs exclusivement
mobiles doivent définir des
scénarios de services
convergents et trouver des
alternatives pour générer des
revenus autres que les services
sans fil conventionnels
Source : Light Reading, Company Information, Arthur D. Little
1.7
Scénario B : Transfert de valeur
La domination mondiale des Google et autres Yahoo ?
Expérience de l’utilisateur – Dans le scénario « Transfert de valeur », l’expérience de
l’utilisateur est centrée sur le contenu ; l’accès devient une matière première et les opérateurs jouent je rôle d’un « pipeline ». Le moyen de gagner des clients est d’offrir du contenu exclusif et extensif (p. ex. vidéo, musique et jeux) ; les principaux droits sur le contenu sont détenus par la nouvelle génération des acteurs du marché. Le marché sera
fragmenté car il est très peu probable qu’un seul fournisseur arrive à obtenir les droits sur
tous les contenus. Des acteurs Internet tels que Google, Yahoo, Apple/ippon et Microsoft se placeront comme revendeurs de contenu et gagneront certains droits tels que la
Coupe du monde de football et les courses de Formule 1. Les studios hollywoodiens tels
que Paramount ou Universel pourraient également distribuer leurs superproductions
directement via Internet, ce qui entraînerait la désintermédiation et le contournement
des vendeurs traditionnels.
A
29
Universal Pictures : download-to-own
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Commentaires
30
Les préférences des consommateurs et le développement du marché
actuel indiquent que les modèles « download-to-own » pourraient prendre
de l’importance dans le futur environnement du haut débit
� Universal Pictures lancera un
service de download-to-own
de films au RU en mai 2006
� À terme, les 6 500 films du
catalogue Universal
pourraient être disponibles
� Les autres portails connus
sont Movielink (premier
producteur de film aux EU) et
In2Movies (Warner Bros)
� Une étude menée par
Goldmedia en avril 2006
montre que les
consommateurs préfèrent
acquérir du contenu plutôt
que simplement consommer
du contenu (comme pour la
vidéo à la demande)
Source : Golem, CNN, Arthur D. Little
Tendances majeures – Deux tendances majeures de ce « monde du contenu »
sont observées autour des services on-the-go (instantanés) et du contenu généré par
l’utilisateur. « On-the-go » signifie que les utilisateurs peuvent accéder à leur contenu
personnel en tout endroit du monde en utilisant les services de téléchargement montant basés sur IP. La « Sligo » (de Slang Media) constitue déjà un moyen éprouvé de
distribuer la TV en direct et du contenu enregistré depuis le domicile d’un utilisateur
dans le monde entier vers n’importe quel point d’accès haut débit. Le partage du contenu signifie que les abonnés partagent toutes sortes de contenu (p. ex. audio, vidéo) via
des applications dédiées. Aujourd’hui, l’introduction massive du partage vidéo pair à pair
(peer-to-peer) constitue un progrès majeur dans le partage des services et présente un
potentiel de marché considérable. Ces deux tendances majeures résulteront par un plus
grand intérêt pour le flux montant.
Google – On peut observer que Google (ainsi que d’autres acteurs Internet) risque de
perturber le secteur des télécommunications, non pas parce que ces derniers s’imposent
face aux opérateus DSL, mais parce qu’ils ont des raisons de s’impliquer eux-mêmes
directement dans la fourniture de services de télécommunications, qu’elles soient purement agressives (afin d’augmenter leurs rôles dans l’esprit et le comportement des clients)
ou défensives (inquiétudes vis-à-vis des intentions des opérateurs DSL de défavoriser le
trafic qui dessert leurs services de base). Pour Google, les services de télécommunications
ne constitueraient qu’une application Internet en plus, davantage un complément ou un
facilitateur, permettant d’élargir ou d’enrichir ses services de base, qu’une source majeure
de revenus supplémentaires. Google risque ainsi, presque par inadvertance, de perturber
les sources de revenu et de réduire les marges des opérateurs DSL.
Web 2.0 – Le terme « Web 2.0 » a déjà été introduit précédemment dans ce rapport.
Avec le Web 2.0, Internet est considéré comme une plateforme informatique, à part
entière, fournisseur d’applications web, plutôt que comme une structure de diffusion de
contenu. Les principes de base sont le partage, l’ouverture à tous les participants, la flexibilité et la décentralisation. D’un point de vue sociétal, le Web 2.0 constitue un changement de modèle qui reflète les évolutions actuelles de la société vers davantage de liberté, d’individualisme, de mise en avant de soi, etc. Le Web 2.0 reconnaît le changement
et l’usage d’Internet dans la direction d’une communication ouverte présentant un caractère social plus marqué. Il est essentiel de comprendre la tendance Web 2.0 car elle ajoute
de nombreux éléments nouveaux à la dimension du contenu généré par l’utilisateur, à
l’importance de la capacité de flux montant haut débit et de l’accès sans-fil en tous lieux.
A
Services « Web 2.0 » – catégories possibles
�
�
�
�
�
Mashup et filtres
Agrégation d’actualités
Radio « sociale »
Éditeur collaboratif
Réseaux sociaux
Partage de vidéos
�
�
�
�
�
Le web top
�
�
�
�
�
Sites Wiki et tableurs en ligne
Calendrier en ligne
Gestion de projets en ligne
Traitement de texte en ligne
Messagerie en ligne
Lecteur de feeds
Mashup de recherche
Moteur de recherche d’emploi
Moteur de recherche de blogs
Mashup de biens immobiliers
Le nouveau téléphone
� Logiciel open-source de
téléphonie
� Logiciel de téléphonie par Internet
� Logiciel de gestion de la présence
� Technologie de voix en pair-à-pair
Sous le capot
Multi catégories
� Distributeur de TV sur Internet
� Base de données de contacts
professionnels
� Marketing RSS par adhésion
� Plateforme pour les logiciels
d’entreprise en ligne
� Outils de blogage
� Combinaisons de plateformes,
de communautés, de moteurs de
recherche, de services de
téléphonie, de services de
messagerie, etc.
Acteurs de niches
Acteurs majeurs
Pour disposer d’une image plus précise de la position actuelle des services et des acteurs
de Web 2.0, nous avons défini six catégories :
1. Média social : La nouvelle culture du Web favorise la création de contenu par les utilisateurs. La preuve en est les quelque 30 millions de blogs existants et les 70 millions de
photos disponibles sur Flickr.com. En un clic de souris, chacun peut devenir journaliste,
photographe ou DJ. Le public, plus d’un milliard de personnes reliées par le Web, est en
train de créer un nouveau type de média social pour ses propres besoins. Cela permet en
retour la création de centaines d’entreprises Web 2.0 prometteuses.
2. Applications Web hybrides et filtres (« Mashup and Filters ») : Alors que nous
évoluons vers le Web 2.0, certains des sites les plus fréquentés contribueront au « mash
up » – c’est-à-dire au mélange et à l’harmonisation – des contenus / applications provenant d’autres zones du Web ou joueront le rôle d’un « filtre » pour trier les montagnes
d’informations désormais disponibles. Ces entreprises utilisent le contenu déjà présent
sur le Web comme point de départ, puis l’améliorent en mettant en place une nouvelle
organisation.
3. Le nouveau téléphone : Depuis près d’un siècle, l’association du téléphone et de la
voix telle que nous la connaissons a pu fonctionner à grande échelle grâce à un fil en
cuivre très fin. Désormais, les fournisseurs de services sont capables de convertir la voix
en petits paquets Internet et de les laisser circuler sur des connexions rapides, reprenant
ainsi l’expérience traditionnelle de la voix sans dépenser des centaines de millions dans
les infrastructures. Tout le matériel requis se limite à des ordinateurs puissants mais peu
onéreux équipés de logiciels spécialisés. Le Web 2.0 sera le téléphone de demain, offrant
ainsi un terrain propice pour de nouveaux entrepreneurs.
4. Le Webtop : Les applications basées sur le navigateur Web sont la grande tendance
du moment. Une application phare ne demande plus d’employer des centaines de programmateurs, se tuant à la tâche pour produire des millions de lignes de code. Plusieurs
entreprises Web 2.0 disposent de moins de 10 ingénieurs et peuvent, avec un peu de créativité, créer rapidement de nouveaux sites Internet populaires. Ce qui a changé, c’est la
façon dont les applications Internet fonctionnent aujourd’hui de façon presque aussi continue que les programmes utilisés sur le bureau avec le signal audio, la vidéo et la fonction glisser-déposer intégrés.
5. Sous le capot : Un nombre croissant d’entreprises se proposent comme plateformes
basées sur Internet sur lesquelles construire d’autres logiciels et activités ou dévelop-
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Média social
non exhaustif
31
pent des outils basiques qui permettent de disposer de certaines des principales caractéristiques Web 2.0.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
6. Multicatégories : Les entreprises multicatégories combinent plusieurs ou toutes les
catégories mentionnées ci-dessus – ces entreprises sont normalement une des grandes
entreprises Internet internationales.
32
Toutes les tendances incluses dans le Web 2.0 touchent certains services intelligents
présentant une grande valeur ajoutée pour le consommateur, qui font toujours augmenter l’effet communauté. Ainsi, les opérateurs ont la possibilité d’inclure et de faciliter
de tels services dans leur portefeuille produits, voire de développer et de commercialiser
de tels services innovants comme des moyens de prendre des mesures de verrouillage et
de génération de trafic pour l’utilisateur. L’écosystème Web 2.0 a déjà créé un volume
important de contenu (blogs, podcasts sur iTunes, vidéos sur youtube.com, etc.) et il ne
fait qu’augmenter. La preuve provient des journeaux, qui diffusent déjà des vidéos youtube sur leur portail de contenu. De telles tendances doivent être étudiées soigneusement
car elles décident de la stratégie de partenariat à adopter.
Implications stratégiques – Pour le scénario « Transfert de valeur », les acteurs actuels
du haut débit doivent soit se positionner en tant qu’acteurs du contenu de nouvelle
génération, soit réduire leur business model pour devenir de plus petits fournisseurs
d’accès. L’impact de ce scénario sur le marché global du haut débit sera immense. Le risque de désintermédiation et le modèle « dumb pipe » vont obliger les opérateurs actuels
du haut débit à ouvrir leurs nouvelles sources de revenus potentiels par des accords commerciaux de QoS entre les opérateurs réseaux et les fournisseurs over-the-top, ce qui
entraînera sur une segmentation supplémentaire de la clientèle. De façon générale, le
contenu offert aux clients s’améliore considérablement en termes de quantité, de qualité et de prix. La diversité du contenu augmente largement pour répondre à toutes les
demandes de divertissement des clients. Les utilisateurs dépensent de l’argent pour des
contenus exclusifs et premium, tandis que le prix moyen de l’accès haut débit est en baisse
et devient un service de base. Les taux de pénétration du haut débit s’accroissent fortement, tandis que le prix moyen par service diminue. De façon générale, l’infrastructure
ne jouera qu’un rôle mineur car ce scénario pour le haut débit repose sur les services et
non les réseaux. Toutefois, la convergence est bien moins générale que dans les deux premiers scénarios. Les concepts de fréquence et de capacité autorisées par des technologies
efficaces ne sont pas essentiels, contrairement à la propriété du contenu.
Preuve – Les preuves de ce scénario émergent déjà sur les marchés actuels : une nouvelle génération d’acteurs renforce son assise dans les télécommunications. Par exemple,
la capacité de Yahoo à signer des accords exclusifs au niveau global (p. ex. l’émission en
direct de Howard Stern) a déjà amené un nombre important de téléspectateurs devant
leur écran d’ordinateur. Les studios hollywoodiens, même s’ils hésitaient à vendre leurs
superproductions sur Internet dans le passé, mettent en place des portails « downloadto-own » (copie non limitée dans le temps) de plus en plus connus du public (p. ex. Warner Bros, Universal).
A
Yahoo : Nouvelle activité de contenu
Étude de cas
� 6,4 millions de sources vidéos en direct au 16-12-2005
� Détient le record du plus grand nombre de spectateurs d’émissions
web simultanés (> 350 000)
� Des millions d’offres de produits de marque hors ligne
� 580 millions occasions de voir (ODV) en ligne sur plus de 20 services
Y! (Valeur de 2,4 millions de dollars US)
� 75 millions ODV PR
� Produits 12+ Y! inclus au site Howard Nation
Source : Arthur D. Little
1.8 Scénario C : Environnement subventionné
Dans le scénario « Environnement subventionné », les déploiements du FTTH se développent en Europe sous forme de micro réseaux régionaux et locaux, constituant ainsi
souvent un doublon avec l’infrastructure haut débit déjà présente sur les marchés où un
ou plusieurs opérateurs réseaux haut débit fixes sont déjà actifs. Deux modèles génériques existent pour l’exploitation de ces réseaux :
 Dans le modèle « Vente en gros », les opérations réseaux passives et actives, ainsi que
l’approvisionnement en services sont séparés en trois couches autonomes.
 Dans le modèle « Vente au détail », le processus général se trouve principalement
entre les mains d’un unique opérateur intégré
Le haut débit en 2011 et au-delà
� Mission
– Fournir la solution vidéo la plus globale et la plus sécurisée pour
offrir un maximum de valeur aux utilisateurs, aux éditeurs et aux
publicitaires
� Stratégie
– Élaborer un sommaire détaillé et ouvert permettant aux utilisateurs de
trouver et d’utiliser la vidéo, encourageant les éditeurs à partager,
promouvoir, protéger et monétiser la vidéo et donnant aux publicitaires
un moyen d’atteindre le public et d’élargir leur audience
� Objectifs
– Devenir n°1 des solutions de recherche de vidéos en ligne via des
mesures de parts de marché, de couverture, d’importance et d’actualité
En Europe, les municipalités et les entreprises publiques de l’énergie impliquées dans
l’installation du FTTH déploient le plus souvent le modèle de vente en gros, ce qui signifie que le processus « end-to-end » est divisé entre les différentes parties prenantes
(« stakeholders »), avec une séparation claire entre accès et services.
Expérience de l’utilisateur – L’expérience de l’utilisateur ne changera pas vraiment,
contrairement aux trois premiers scénarios. L’environnement des services ne devrait pas
évoluer significativement pour deux raisons : premièrement, il n’existe aucun véritable
moteur en termes d’innovation des services (comme c’est le cas actuellement avec les
câblo-opérateurs et les opérateurs historiques ; deuxièmement, les réseaux FTTH subventionnés n’offrent aucun accès convergent, mais se contentent d’approvisionner les
services « triple play » via une connexion fixe. Le bénéfice pour le client n’est pas évident. En raison de leur portée généralement régionale ou locale, ces réseaux sont moins
attractifs pour les fournisseurs de services qui distribuent du contenu ou développent des
applications à des prix compétitifs et qui exploiteraient largement le potentiel d’un bande
passante d’une connexion en fibre de bout en bout (« end to end »).
Implications stratégiques – Dans le scénario « Environnement subventionné »,
les opérateurs d’infrastructure existants doivent réagir par de larges programmes
d’amélioration pour rester compétitifs : en effet, la plus grande capacité de bande passante favorisée par les partisans du FTTH donne le sentiment que la compétitivité du haut débit de nouvelle génération s’organisera uniquement autour de la capacité. L’impact des câblo-opérateurs et des entreprises titulaires est clairement négatif car
A
33
Réseaux de nouvelle génération en Europe
ils risquent d’être obligés d’investir dans des améliorations de la capacité avant que la
demande ne se fasse ressentir, ainsi que de perdre des revenus potentiels en raison des
clients qui tardent à souscrire des abonnements à ces nouveaux services à valeur ajoutée ou résilient leur abonnement pour se tourner vers les réseaux FTTH subventionnés.
Les acteurs existants risquent de perdre leurs parts de marché, et seront obligés de réduire leurs coûts et de prendre des mesures de réorganisation. L’impact global sur les revenus et les bénéfices dépendra de l’étendue des déploiements de fibre indépendants. Pour
des raisons de coûts, ces déploiements risquent de se limiter aux zones urbaines densément peuplées. Dans les zones où la concurrence s’intensifie de la part des autres acteurs
d’infrastructures (notamment les réseaux du câble TV), les entreprises titulaires envisagent de déployer des réseaux de fibres proches de leurs abonnés, afin de leur proposer
des vitesses de haut débit supérieures grâce à la technologie VDSL.
Arguments – Les arguments en faveur du scénario « Environnement subventionné »
se trouvent sur les marchés actuels : en effet, un nombre croissant de grandes villes et
d’entreprises publiques européennes se sont préparées à la mise en œuvre des réseaux de
microfibres.
Initiatives FTTH de différents types d’acteurs
Répartition
7,8%
Opérateurs historiques
Opérateurs alternatifs/fournisseurs
de services
Internet
Sociétés de logement & autres
Nombre d’acteurs
(Juin 2006)
Municipalités/Entreprises publiques
majeures
11,2%
13,8%
67,2%
Municipalités/
Entreprises
publiques
majeures
78
Sociétés de
logement &
autres
16
Opérateurs
alternatifs/
fournisseurs de
services Internet
13
Opérateurs
historiques
9
Total
116
Source : Idate
34
Grâce aux partenariats public-privé ou aux entreprises publiques, les municipalités prennent nettement la tête des réseaux FTTH construits en Europe. Par exemple, la ville
d’Amsterdam a annoncé son intention d’installer dans toute la ville un réseau FTTH
(« Citynet ») qui connecterait 40 000 foyers lors de la première phase de développement. La ville de Vienne a également commencé à développer un réseau de fibres municipal. Wien Strom, une entreprise publique détenue par la ville, agit comme un fournisseur de vente en gros et propose ce réseau de fibres aux fournisseurs de services Internet
et autres fournisseurs de services pour offrir dans les foyers des services triple play. De
récents communiqués de presse indiquent que le déploiement de 50 000 foyers a débuté
au printemps 2006. D’ici la fin projet, 950 000 foyers et 70 000 PME seront connectés
aux réseaux (100 % des foyers).
Malgré les bonnes intentions à l’origine des réseaux FTTH subventionnés, on peut se
demander si cette volonté de favoriser la concurrence subventionnée sur le marché du
haut débit est vraiment positive ; certaines études de cas (p. ex. la Suède et les Pays-Bas)
semblent montrer que leur impact économique est négatif.
A
FTTH à Amsterdam – Pays-Bas
Étude de cas
Commentaires
Plus de 75 fournisseurs de
services proposant des
réseaux ouverts
Fournisseurs de
services
Interface
standard
BBned a été choisi devant
KPN pour gérer le réseau de
fibres et fournir une
connectivité fédératrice
Fournisseur de
vente en gros
Interface
standard
Glasvezelnet Amsterdam
prévoit de déployer le FTTH
à Zeeburg, ostwatergraafsmeer et Osdorp. Van den
Berg Infrastructuren (BAM) et
Draka Comteq Telecom
installent le réseau de fibres
Fournisseur
d’accès réseau
passif
� Les conseillers municipaux de la ville d’Amsterdam
prévoient de mettre en œuvre la première phase du réseau
FTTH de la ville en 2006 en reliant 40 000 foyers
� La construction devrait commencer au 2e semestre 2006 et
durer 18 mois
� Les coûts de 30 millions d’euros seront pris en charge par
la ville, cinq sociétés de logement et ING
� L’entreprise aura recours aux capacités de vente en gros et
aux services opérationnels de BBned ainsi qu’aux
composants technologiques de Cisco
� Le réseau FTTH devrait s’étendre aux 420 000 foyers et
PME de la capitale
� Le « Smart Digging » comme la pose des câbles avec les
services collectifs sera mis en œuvre aussi souvent que
possible (méthode de proche en proche)
� La ville déclare ne pas subventionner ni gérer le projet
selon le « principe d’investissement de l’économie de
marché »
� D’autres initiatives FTTH sont lancées aux Pays-Bas (p. ex.
Rotterdam, Nuenen)
FTTH à Vienne – Autriche
Étude de cas
Commentaires
Captures d’écran
Fournisseurs
de services en
accès libre
Fournisseur de
contenu en
accès libre
Services
municipaux
Fournisseurs de
services Internet
en accès libre
Approvisionnement
en services
Agrégation Ethernet
Site de
l’utilisateur
Portail de sélection du service
� Vienne a annoncé des plans FTTH pour plusieurs
années – le déploiement pour 50 000 foyers
commencera fin 2006
� 950 000 foyers et quelque 70 000 PME seront reliées
au réseau d’ici la fin du projet (100 % des ménages)
� Le réseau sera une plateforme ouverte offrant un
accès à tous les utilisateurs dans des conditions
identiques
� Comme WienEnergie dispose d’un bon savoir-faire
dans les projets pilotes, la société lancera la première
phase de construction (50 000 foyers) d’ici fin 2006 –
indépendamment des discussions avec d’autres
acteurs du marché
� Des négociations avec des propriétaires de biens
immobiliers importants sont déjà en cours
� Un autre projet FTTH autrichien qui éveille l’intérêt du
pays est prévu dans la ville de Ried
Cas de la Suède : Au vu d’une chute des revenus de la ligne fixe et de la pénétration
mobile de près de 100 %, les fournisseurs de services de télécommunications scandinaves
sont obligés de chercher de nouvelles opportunités de croissance. L’industrie a adopté
une stratégie triple play pour saisir le potentiel de croissance du marché du haut débit et a
ajouté une offre TV à son portefeuille traditionnel de services. En conséquence, tous les
opérateurs ont développé de nouvelles capacités ou amélioré leurs réseaux pour fournir
des packs de services attractifs à des prix compétitifs en adoptant de nouvelles technologies qui permettent de réduire les coûts de production par octet. Par ailleurs, d’autres
capacités d’infrastructures alternatives sont développées par des entreprises de télévision
par câble, des distributeurs locaux d’électricité ainsi que des programmes de développement municipaux et régionaux (p. ex. Stokab). Toutes ces initiatives ont conduit à une
situation de surcapacité massive du haut débit sur le marché, ce qui aboutit finalement à
une baisse significative des prix
Par ailleurs, si l’on considère les cinq dernières années de déploiement de réseaux de
Haut Débit en Suède, on constate qu’un grand nombre de réseaux FTTH ont été principalement financés par les finances publiques. Ces déploiements ont été concentrés
sur des zones géographiques plus petites et n’ont pas eu pour ambition d’étendre une
couverture de Haut Débit au niveau national pour les foyers Suédois. Seules certaines
régions ont été équipées avec des réseaux de Très Haut Débit, proposant des largeurs de
bande de 20 à 100 Mbit/s, à des prix subventionnés. En ce qui concerne les besoins des
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Aperçu
35
Réseaux de nouvelle génération en Europe
utilisateurs en termes de largeur de bande passante et de services, ces derniers étaient
largement comblés par la largeur de bande offerte par les connexions FTTH.
36
Ainsi, ces offres ont abouti progressivement à une érosion des prix continue et à une
demande de largeur de bande supérieure même en dehors des zones FFTH. Les opérateurs privés FTTH et les autres opérateurs de Haut Débit, auraient continué à investir massivement dans des réseaux Haut Débit de nouvelle génération avec la perspective d’une baisse continue des prix, qui n’aurait pas permis la viabilité du business model
à long terme. C’est pourquoi les opérateurs et les opérateurs de câble ont arrêté leurs
investissements. Conséquence d’une politique publique d’accès Haut Débit à bas prix, la
plupart des opérateurs FTTH ont fait faillite et ont été rachetés par les principaux opérateurs historiques et les câblo-opérateurs, à l’exemple de Telenor rachetant Bredbandsbolaget (B2). Après cette vague de consolidation sur les deux dernières années, la Suède
manquait d’une infrastructure haut débit national et était devenu un marché relativement
économiquement difficile, peu favorable à de futures dépenses d’infrastructure.
Cette situation présente des implications stratégiques importantes : L’investissement
dans les infrastructures alternatives (coaxiale, fibre ou cuivre) entraîne des coûts irrécupérables. L’objectif du propriétaire est de couvrir ses coûts variables, qui sont marginaux. La lutte pour les offres triple play compétitives ressemble au jeu du « gagnant
remporte la mise » : les services offerts sont similaires et indépendants de la technologie sous-jacente. L’opérateur/la technologie gagnant(e) récupère l’ensemble des sources
de revenus des abonnés, tandis que les autres réseaux risquent de perdre le trafic et leurs
revenus, et de devenir inutiles. Une concurrence tarifaire féroce risque ainsi de se mettre
en place. Les développements décrits ont déjà entraîné une consolidation au sein de
l’industrie et la concurrence s’intensifie :
 TeliaSonera (acteur dominant du marché) : les partenaires Telia et Sonera ont été
obligés de se séparer d’actifs de la télévision par câble afin que l’autorité de régulation concernée donne son approbation à la fusion. Plus récemment, le groupe TeliaSonera a été cité dans les médias suédois car il prévoit de mettre en œuvre dans les
cinq années à venir un réseau NGN entièrement basé sur l’IP (fixe et mobile).
 ComHem (troisième acteur du marché) : l’entreprise de câble TV a été acquise
par le fonds d’actions privé EQT, totalement contrôlé par Investor, qui, en retour,
participe à hauteur de 40 % à 3, une start-up mobile de 3e génération. ComHem
était le premier fournisseur à proposer des solutions « triple play » en octobre 2004.
Depuis, une guerre du « triple play » a confronté ComHem, Bredbandsbolaget/Bostream (le second acteur du marché) et GlocalNet.
 Télé2 : souffrant d’un accès insuffisant à une plateforme d’accès haut débit compétitive, Télé2 a pénétré le marché en mars 2005 grâce à un accord avec Telenor visant
à dégrouper ses produits ADSL pour 35 % des ménages suédois. Il devrait tout mettre en œuvre pour gagner des parts de marché.
L’économie des réseaux FTTH sans subvention semble par conséquent très faible. Le fait
que le principal fournisseur indépendant de services triple play via les réseaux FTTH, à
savoir Fastweb en Italie, ait stoppé le déploiement de son réseau de fibres, est à cet égard
très illustratif. Fastweb élargit désormais son réseau par des lignes dégroupées DSL, car
la baisse des coûts sur les lignes de boucles locales dégroupées rendent les connexions de
fibres « end to end » économiquement inintéressantes. Environ 35 % des clients de Fastweb sont actuellement connectés via le FTTH.
L’aspect économique de la viabilité sur le long terme des réseaux FTTH subventionnés
semble également peu intéressant, vu le degré de concurrence actuelle et future entre les
A
infrastructures haut débit existantes. Dans le cas de la ville d’Amsterdam, la concurrence
sur le marché de l’accès haut débit entretenue par les opérateurs alternatifs est intense ;
elle l’est également au niveau du marché interentreprises de l’accès par fibres.
En dehors de Priority Telecom (UPC) et KPN, de nombreuses entreprises de services
Tarifs contre offres haut débit fixe – Amsterdam
Tarif de l’accès haut débit
(Euro/mois)
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
Débit (Mbit/s) sens descendant
� 6 fournisseurs proposent 60
offres d’accès haut débit
différentes (mars 2006)
– 4 revendeurs
– 4 propriétaires de réseaux
– 2 propriétaires de boucle
locale
� Au moins 250 points d’accès
sans fil commerciaux dans la
ville fournissent un accès haut
débit sans fil
� 4 possibilités d’émission :
UPC/Câble, Satellite,
Digitenne, fournisseurs
d’IPTV (p. ex. Télé2),
fournisseurs de DTT tels que
KPN-TV et Scarlet TV
� Au moins 5 fournisseurs de
connexions par fibre fixes
avec leur propre réseau
Source : Arthur D. Little Research, www.2surf.nl : basé sur 1054 EC ; mars 2006
locaux concurrentiels disposent de leur propre réseau de fibres à Amsterdam, desservant d’importants utilisateurs professionnels directement dans les parcs d’activités
d’Amsterdam. Plus de 10 fournisseurs haut débit sérieux sont en concurrence à Amsterdam. Tous disposent d’un réseau principal qui suit le boulevard périphérique de la ville,
l’A10, reliant tous les parcs d’activités majeurs. De plus, les bâtiments publics tels que les
écoles, les universités, les hôpitaux universitaires et les bibliothèques d’Amsterdam reçoivent une attention toute spécifique de la part des opérateurs.
Le haut débit en 2011 et au-delà
Commentaires
Aperçu des parcs d’activités et des zones
industrielles dans la région d’Amsterdam
Principales CLECs* à Amsterdam
37
� Plus de 10 fournisseurs de haut débit sérieux
sont en concurrence à Amsterdam
� Tous disposent d’un réseau principal qui suit le
boulevard périphérique de la ville, l’A10, reliant
tous les parcs d’activités majeurs
Zones industrielles et parcs d’activités
Source : Arthur D. Little Research ; *) Entreprises de services locaux concurrentiels
A
Chapitre 2
La notion de réseaux de
nouvelle génération
On associe généralement l’expression « réseaux de nouvelle génération » (NGN) aux
réseaux futurs des opérateurs historiques de DSL. Toutefois, Arthur D. Little estime que
la notion de NGN doit être étendue pour englober non seulement les opérateurs historiques mais également tous les opérateurs (d’infrastructure) haut débit considérés comme
des concurrents importants pour ce qui concerne :
Réseaux de nouvelle génération en Europe
 Les implications de la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour chaque opérateur d’un point de vue technologique (mise à niveau), et les investissements
correspondants ;
38
 Les raisons qui motivent le choix d’investir dans un NGN du point de vue des facteurs de stratégie d’entreprise relatifs à chaque infrastructure (câble, télécommunications, FTTH, sans-fil) afin d’anticiper l’évolution future du marché du haut débit ;
 Le choix d’un moment et d’un point d’entrée prometteur.
Cette théorie d’Arthur D. Little repose sur l’hypothèse qu’il n’existe pas une définition
unique et universelle d’un NGN. Chaque opérateur, actuel et futur, d’infrastructure haut
débit en a une interprétation différente. Les différences au niveau des échéanciers technologiques et des objectifs stratégiques d’entreprise se retrouveront au niveau des réseaux
de nouvelle génération en compétition, promouvant des technologies et des arguments
publicitaires uniques (APU) différents. Par conséquent, la notion de NGN est multidimensionnelle et non unidimensionnelle, ou exclusivement basée sur les avancées technologiques.
Les technologies DSL et HFC devraient poursuivre leur domination du marché de
l’infrastructure haut débit tandis que dans certains cas, les technologies sans-fil introduiront le complément important de la mobilité, et soutiendront l’extension de services fixes
dans les zones où une infrastructure filaire n’est pas viable économiquement. Le rôle du
FTTH se concentrera dans les quelques années à venir sur les zones non encore équipées (nouveaux bâtiments et zones d’habitation) et sur des initiatives locales et régionales.
Cependant, selon certains indices, les mises à niveau prévues des infrastructures pour intégrer le FTTH, le VDSL2 (20-100 Mbit/s descendants) et l’EuroDOCSIS 3.0 (jusqu’à 200
Mbit/s descendants) pourraient excéder les besoins de débit au moins jusqu’en 2011.
Moteurs stratégiques des opérateurs historiques de DSL et échéancier du passage au NGN – En rapprochant la fibre optique des foyers, les opérateurs historiques
et alternatifs surmontent les difficultés techniques de la technologie xDSL. On s’attend
à ce que l’ADSL2+ et le VDSL2 couvrent plus de 50 % des foyers dans la plupart des
pays d’ici trois ans. En raison de structures de coûts peu favorables, le déploiement du
FTTH, piloté par des analyses économiques visant des retours sur investissement long
terme supérieurs, jouera un rôle limité dans les zones non équipées et un rôle marginal
dans les zones déjà équipées (constructions existantes). Au niveau du réseau dorsal, les
opérateurs historiques de DSL migreront peu à peu vers un réseau de nouvelle génération (NGN) par paquets, auquel on accèdera, pour tous les types de service, via un accès
IP xDSL unifié. Les principales technologies d’accès seront l’ADSL2+ dans les zones
rurales et le VDSL2 dans les zones urbaines concurrentielles, où l’infrastructure d’accès
en cuivre existante des opérateurs sera mise à profit.
Les offres de télévision et de contenu sont un moyen pour les opérateurs historiques de
contre-attaquer face aux offres triple play du câble et de se différencier sur le marché
du DSL. Ces opérateurs portent de plus en plus leur attention sur les droits du football,
A
Moteurs stratégiques du HFC et échéancier du passage au NGN – Les capacités élevées de transmission des réseaux à câble coaxial ont permis aux câblo-opérateurs
d’introduire une variété croissante de services de télécommunications et de divertissement. Les services numériques (télévision payante, haut débit, pay per view, téléphonie
par câble, etc.) sont responsables de la croissance du revenu moyen par abonné sur le
câble aux Etats-Unis tandis que le marché des abonnés au service de base du câble est
saturé. En Asie, les opérateurs poursuivent la même stratégie en recherchant des moyens d’accroître leur revenu sur les marchés saturés. En raison de l’amélioration constante
des technologies, le passage des services analogiques tels que la télévision et la radio aux
nouveaux services numériques s’est accéléré. Aujourd’hui, les câblo-opérateurs peuvent
proposer la quasi-totalité des types de services numériques.
Il existe trois manières principales de mettre à niveau les réseaux câblés, qui peuvent être
déployés en parallèle :
 mise à niveau en fonction des améliorations à venir de la norme EuroDOCSIS ;
 réduction de la taille des segments (nombre d’abonnés desservis par un nœud) ;
 et réallocation de la bande passante.
En Asie, les principaux changements constatés semblent être d’une part, le passage aux
services numériques afin de stimuler le revenu et de réduire le taux de désabonnement,
et d’autre part, le passage à la télévision numérique afin de libérer de la bande passante.
La flexibilité et l’extensibilité élevées des réseaux permettront aux câblo-opérateurs de les
adapter aux demandes des clients et de prioriser les offres de produit correspondant. Une
des fenêtres d’opportunité sera l’introduction simplifiée et plus rapide de la radiodiffusion par TVHD, fondée sur la structure partagée d’accès média et une réallocation aisée
de la bande passante sur la ligne. L’obligation pour un trop grand nombre d’abonnés de
partager la capacité disponible totale du réseau d’accès coaxial pourrait constituer un
facteur de limitation des services des câblo-opérateurs (tels que la vidéo à la demande et
l’accès à Internet). Un autre facteur est la réglementation de la disponibilité des canaux
analogiques qui limite sévèrement l’efficacité des câblo-opérateurs en Europe.
Moteurs stratégiques du FTTH et échéancier du passage au NGN – En Europe,
le déploiement du FTTH est principalement le fait du service public, des municipalités
et des associations de construction et de gestion de logements sociaux, pour lesquels le
retour sur investissement à court terme n’est pas une préoccupation de premier ordre.
En Asie et aux Etats-Unis, il est plus souvent commandé par des partenariats commerciaux et public/privé. Cependant, le déploiement du FTTH en Europe se cantonnera à des zones locales ou régionales et à l’exception de la Norvège (13 %), en 2011
il n’excédera pas 5 % des foyers dans les pays benchmarkés. L’impact du déploiement
(subventionné) du FTTH est très incertain, mais il pourrait entraîner une baisse des
prix (ex : baisse de 50 % du revenu moyen par abonné au Japon) et une augmentation
du débit, avec pour conséquence, déjà observée en Suède et au Japon, une consolidation
de l’industrie. En général, le FTTH fournira ces prochaines années une surcapacité car
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
jusqu’alors domaine réservé des médias. Alors qu’ils investissent dans les contenus, les
enchères pour les droits de diffusion du football national sont aujourd’hui beaucoup plus
encombrées. Deutsche Telekom (DT), Belgacom, Telenor, Telecom Italia et British Telecom (BT) ont tous acheté des droits récemment : DT a acquis les droits de multidiffusion
IP de la Bundesliga pour la somme de 50 millions d’euros, contre 200 millions dépensés
par Arena pour les droits du câble ; Canal Digital (groupe Telenor) a créé une coentreprise de football ; Belgacom a obtenu les droits du football belge ; KPN a créé Club TV,
une chaîne transmise par IPTV ; BT a fait un premier pas avec l’acquisition des droits du
« quasi-direct » avec BSkyB; enfin, PT Multimedia possède les droits pour le Portugal.
39
aucun service ne nécessitera des débits si élevés. Si sur le long terme, la pénétration de
la fibre optique dans les foyers devrait malgré tout augmenter de manière continue, c’est
malgré l’absence de besoin du FTTH pour fournir ces services.
Moteurs stratégiques du sans-fil et échéancier du passage au NGN – Le sans-fil
est un complément inhérent aux réseaux haut débit fixes ; il ajoute l’élément de mobilité
nécessaire aux zones à forte demande de débit. Les réseaux sans-fil devraient cannibaliser
le haut débit filaire dans certaines zones géographiques tandis qu’ils devraient permettre
son extension dans d’autres zones non rentables par ailleurs. Trois normes mobiles en
concurrence accéléreront la dynamique de mise à niveau technique :
Réseaux de nouvelle génération en Europe
 la norme de la famille UMTS évoluera, d’abord en HSPA puis en norme LTE (Évolution sur le long terme) dès 2009/10 pour finalement prendre en charge des débits
pouvant atteindre jusqu’à 100 Mbit/s ;
 la norme CDMA EVDO évoluera par paliers au fil des révisions pour atteindre des
pics de débit oscillant entre 70 et 200 Mbit/s en 2009/2010 (Rev. C/Phase 2) ;
 le WiMax évoluera vers une mobilité totale avec un débit de 50 Mbit/s et plus (norme
802.16e).
D’ici 2011, ces trois normes mobiles concurrentes prendront en charge des débits
théoriques de 70-200 Mbit/s. Le débit réel pour les particuliers restera cependant inférieur à 10 Mbit/s, en raison des limitations techniques des combinés et du partage des
capacités. Outre les normes mobiles sans-fil mentionnées plus haut, le Wifi, et notamment les réseaux maillés ont beaucoup gagné en popularité ces dernières années. À Taipei, la pénétration du Wifi atteint 50 %. À Hong-Kong et à Singapour, les pouvoirs publics investissent dans des réseaux sans-fil à l’échelle de la ville. De manière similaire, les
Etats-Unis comptent toujours davantage de villes équipées, particulièrement sous forme
de réseaux maillés.
Bas débit
Mobile
+ transfert
intercellulaire
40
2G/2,5G
GSM/GPRS
Haut débit
3G
UMTS
HSxPA
Nomade
Besoins de débit
attendus pour 2011 :
50 Mbit/s
802.16e (WiMAX)
Accès satellite
802.11b/g (WLAN)
sans-fil
FTTH
Fixe
Euro
DOCSIS 3.0
EuroDOCSIS 2.0
ISDN
0,1
ADSL
1
ADSL
2+
10
VDSL
VDSL
2
*
**
100
500
1 000
Mbit/s
*) EuroDOCSIS 3.0, à venir : 200 Mbit/s max. descendants, 100 Mbit/s montants ; **) VDSL2, à venir : 100 Mbit/s max. descendants et 100 Mbit/s
montants ; Source : Analyse d’Arthur D. Little, UPC, KPN
Les motivations des entreprises pour passer aux NGN
Qu’est-ce qui motive les acteurs clés à décider, à un certain moment, de se diriger vers
ou d’investir dans un réseau de nouvelle génération ? Dans ce chapitre, nous anticiperons l’évolution à venir du marché du haut débit en analysant la manière dont les acteurs
du marché répondent aux moteurs stratégiques économiques propres relatifs à chaque
infrastructure (opérateur historique de DSL, HFC, FTTH et sans-fil).
A
2.1 Moteurs stratégiques du DSL
Évolution des réseaux de télécommunications vers les NGN – Les opérateurs historiques de DSL ont hérité de plusieurs réseaux existants pour divers types d’offre de services (réseau TDM voix ; réseaux de données tels qu’ATM, SDH, DWDM, FR, et X.25 ;
réseaux IP ; etc.), dont les coûts d’exploitation sont élevés et la capacité d’intégration de
nouveaux types de services limitée. Les réseaux par paquets étant plus souples et offrant
désormais la possibilité de mettre en œuvre la QoS (avec par ex. la norme MPLS), le
remplacement des réseaux obsolètes a déjà commencé. Cette évolution est résumée au
chapitre « Les réseaux de nouvelle génération » (NGN).
Dans le réseau d’accès, les opérateurs historiques de DSL resteront fidèles aux
infrastructures existantes – Les opérateurs historiques s’attacheront à mettre à niveau
l’infrastructure cuivre existante afin d’y développer les réseaux d’accès haut débit à
l’épreuve du temps (min. ADSL, max. VDSL2 avec FTTN/C). Une raison en est la
pression exercée par les investisseurs pour générer un flux de trésorerie disponible (orienté donc vers des retours sur investissement à plus court terme) ; une autre en est que
ces mises à niveau seront tout à fait adaptées aux services de nouvelle génération (ex. :
IPTV). Certains de ces opérateurs, tels que KPN, Bell, Telenor et BT choisiront le
FTTH pour les zones non équipées mais feront évoluer les infrastructures existantes
dans les zones équipées. Quelques opérateurs comme la Deutsche Telekom réaliseront
ces prochaines années des investissements agressifs afin de mettre à niveau leur réseau
d’accès (budget prévu : 3 milliards d’euros) via FTTN et VDSL2.
Le haut débit en 2011 et au-delà
Grâce à une diminution du nombre d’éléments réseaux et à une mise en place souple
de nouvelles plateformes de services, les réseaux unifiés par paquets réduiront les coûts
d’exploitation. Ces mesures bénéficieront aussi aux services mobiles et constitueront en
outre la prochaine étape vers la convergence fixe/mobile (FMC). Afin d’apporter ces services au client, l’accès IP haut débit via le xDSL gagnera à l’avenir en importance.
2.2 Moteurs stratégiques du HFC
De la télévision aux réseaux de télécommunications et de divertissement – Les
capacités élevées de transmission des réseaux coaxiaux ont permis aux câblo-opérateurs
d’introduire progressivement un nombre croissant de services de télécommunications
et de divertissement. Cela a démarré avec l’ajout de signaux numériques bidirectionnels à la télévision analogique en streaming permettant l’arrivée de nouveaux services
comme l’Internet et la voix haut débit. La technologie ayant continué de s’améliorer,
la transition des services analogiques (tels que la télévision et la radio) vers de nouveaux services numériques s’est accélérée ; aujourd’hui, presque tous les types de services numériques peuvent être fournis par les câblo-opérateurs. Un facteur de limitation
pourrait être la nécessité pour un trop grand nombre d’abonnés de se partager la capacité
totale du réseau d’accès coaxial. La restriction la plus importante semble cependant être
l’obligation réglementaire d’offrir la télévision analogique, sans quoi un débit suffisant
serait déjà disponible. Les câblo-opérateurs américains et asiatiques bénéficient d’un
avantage concurrentiel dans la mesure où la longueur des boucles locales DSL utilisées
par les opérateurs historiques de télécommunications sont plus longues qu’en Europe,
ce qui entrave les performances de ses principaux acteurs en termes de vitesse du haut
débit. Un nouvel avantage du câble est également la possibilité d’introduire en une fois
la TVHD auprès d’un grand nombre d’abonnés grâce à la simplicité de réallocation de
capacité sur le réseau câblé.
A
41
Utilisation supplémentaire du potentiel élevé du câble coaxial – Le réseau d’accès
des opérateurs de HFC présente une bonne évolutivité. Plusieurs mesures, d’une part
en augmentant et en optimisant la capacité disponible du dernier 1,5 km de ligne coaxiale et d’autre part en augmentant la densité des nœuds de fibres (FTTN) à l’endroit où
les câbles coaxiaux sont connectés, amèneront un accroissement sensible de la capacité
en haut débit. Toute augmentation du nombre de noeuds entraîne automatiquement une
augmentation du débit car il permet de partager les tailles de segments et de réduire le
nombre d’abonnés par segment de câble sur une même ligne d’accès coaxiale partagée.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
2.3 Moteurs stratégiques du FTTH
42
Déploiement de l’infrastructure d’accès fibre – L’infrastructure fibre optique pourrait gagner en importance à long terme tandis qu’à moyen terme elle restera partiellement
déployée de manière éparpillée dans les zones non équipées. Cependant, l’avenir de la fibre
optique et son impact économique restent douteux. Certaines initiatives locales ont conduit à des déploiements de fibre basés sur des programmes politiques. L’Europe compte
au moins 13 parties prenantes de tout type intéressées par le FTTH, allant des collectivités locales aux associations de construction et de gestion de logements sociaux en passant
par les opérateurs télécom et les fournisseurs de services existants. Ces parties prenantes du
FTTH semblent motivées par des préoccupations de développement local et par le désir
de contrôle des politiciens locaux. Un soutien financier est toutefois incertain.
2.4 Moteurs stratégiques du sans-fil
Rôle futur du sans-fil – Le sans-fil gagnera en importance sans pour autant remplacer
les technologies filaires pour les services à débit élevé. Il restera donc un réseau dédié
et d’extension, particulièrement pour les services à fort débit tels que les services vidéo.
Il peut être intégré à une infrastructure fixe ou prendre en charge la mobilité si la fonctionnalité de transfert intercellulaire est incluse. Particulièrement sur les marchés où la
demande de services Internet haut débit se maintiendra entre 1 et 4 Mbit/s, les produits sans-fil entraîneront une substitution du type de produits correspondant. En 2010,
les appareils mobiles (cartes PCMCIA, combinés, modems mobiles et puces incorporées
des ordinateurs portables) prendront uniquement en charge les hauts débits n’excédant
pas 10 Mbit/s, et ce malgré la disponibilité de normes mobiles dépassant les 100 Mbit/s.
Nous restons toutefois d’avis que le débit devrait rester inférieur à 10 Mbit/s en raison
des limitations techniques des combinés et au partage des capacités.
Modèles et développement des NGN
Quelles implications aura la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour
chaque opérateur ? Dans ce chapitre, nous abordons cette question depuis la double perspective de la technologie et de sa mise à niveau, et de celle du niveau d’investissement
requis.
2.5 Modèle d’infrastructure d’accès du DSL
Technologie d’accès dominante des opérateurs historiques de DSL – Plus simple et
moins cher à déployer que le VSDL2, l’ADSL2+ sera la technologie dominante des prochaines années. Dans les zones rurales notamment, les opérateurs historiques de DSL
A
pourront se contenter de passer de l’ADSL à l’ADSL2+. Le déploiement de la couverture du VDSL2, qui se concentrera principalement sur les zones urbaines, conduira à des
offres de débit de l’ordre de 100 Mbit/s par foyer. Avec pour conséquences, la réduction
de la longueur des boucles d’accès, une meilleure attractivité financière ainsi qu’une intensification de la concurrence, en raison principalement de la pénétration élevée du câble.
Technologie future adaptée à chaque zone
Central téléphonique
Technologies cuivre
Armoire
(Noeud/Trottoir)
Client
ADSL
ADSL2+
Zones
rurales
FTTN/FTTC
VDSL2
Tout optique
FTTP/H
Technologie
actuelle marché
de masse
Technologie la
plus récente
actuellement
déployée
Commentaire
Transition sélective future
Zones
urbaines
Zones
non équipées
Il n’existe actuellement que des projets
pilotes pour le VDSL2 et la fibre n’est
déployée que sur des zones limitées
� Du fait du schéma
concurrentiel, l’échéancier
de Telco diffère souvent
entre les zones rurales et
urbaines
� Le FTTH n’est généralement déployé que dans les
zones non équipées. Raison
: le léger surcoût par rapport
à une nouvelle infrastructure
cuivre
� Zones rurales : l’ADSL2+
sera surtout employé pour
son faible coût face au
VDSL2 et à sa longueur de
boucle supérieure (qui réduit
le débit de VDSL2 jusqu’au
niveau de l’ADSL2+)
Commentaire : rouge : fibre ; jaune : cuivre ; FTTN: fibre jusqu’au noeud ; FTTC: fibre jusqu’au trottoir ; FTTH: fibre jusqu’au
domicile ; FTTP: fibre jusqu’aux locaux
Capacités du xDSL – Des méthodes de modulation plus efficaces et un meilleur usage
du spectre de fréquence avec le VDSL2 permettent des vitesses d’accès extrêmement
élevées via le fil de cuivre. L’effet de ces méthodes étant optimisé avec l’utilisation de
boucles de faible longueur, les noeuds d’accès (DSLAMs) requièrent souvent d’être situés
plus près du client (FTTC/N), ce qui peut nécessiter des investissements supplémentaires significatifs. Avec des boucles plus longues, le VDSL2 perd son avantage face à
l’ADSL2+ comme le montre le graphique ci-après :
Le haut débit en 2011 et au-delà
Transition actuelle
Performances du VDSL2
Débit descendant en Mbit/s
250
DS ADSL2+ (2.2 MHz)
DS VDSL1 (12 MHz)
DS VDSL2 (30 MHz)
100 Mbit/s
symétriques dus à
une bande passante AWGN/-140dBm/Hz/ANSI-TP1
de 30MHz à < 500 m
200
Une performance améliorée
du milieu de gamme par
codage Trellis/Viterbi et
entrelaceur convolutif
générique
150
100
Performance longue
portée de type ADSL
par codage Trellis et
suppression d’écho
50
Commentaires
� La norme VDSL2, baptisée ITU-T G.993.2 a
été autorisée le 27 mai 2005 – la ratification
est en cours
� Cette norme combine trois caractéristiques
essentielles d’un déploiement de masse
réussi :
– Une portée accrue de la boucle à grande
distance (type ADSL)
– Des débits extrêmement élevés sur les
boucles courtes
– Des fonctionnalités QoS sophistiquées,
ex. : double latence
� Code en ligne DMT* : bénéficie du DSM**
0
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
Portée/m
� Compatibilité amont avec l’ADSL2+
(compatibilité spectrale)
Sources : Telenor, analyse d’Arthur D. Little ; Comment:aires * Discrete Multitone (multitonalité discrète) ; **Dynamic Spectrum Management (gestion
dynamique du spectre) ; FTTC: fibre jusqu’au trottoir ; FTTN: fibre jusqu’au noeud
Comme le débit dépend fortement de la longueur du fil de cuivre, les situations de
départ pour la mise à niveau des réseaux d’accès sont très variables selon le pays. Par
A
43
exemple, la longueur moyenne d’un fil de cuivre aux Etats-Unis est d’environ 3,5 km ;
en Europe, elle est d’environ 1,6 km ; une mise à niveau des technologies DSL est donc
moins séduisante, en termes de débit accessible, aux Etats-Unis qu’en Europe. Dès lors,
l’introduction de services haut débit y nécessitera des investissements plus importants.
Comme certains investissements doivent de toute façon être réalisés afin de rapprocher
la fibre de l’abonné, beaucoup d’opérateurs aux Etats-Unis ont choisi d’entrée de jeu la
technologie Fibre-To-The-Premises (FTTP) afin de se démarquer de leurs concurrents
(voir sur le graphique suivant une comparaison des longueurs de lignes) :
Comparaison des longueurs de ligne d’accès
Longueurs de ligne en Europe
Longueurs de ligne aux États-Unis
Réseaux de nouvelle génération en Europe
partage de lignes en %
partage de lignes en %
100
100
90
90
80
80
70
70
60
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
10
0
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
0
1
2
3
4
5
6
7
8
longueur en km
9
11
12
Source : Analyse d’Arthur D. Little, newstreetresearch
Études de cas d’opérateurs historiques DSL qui se concentrent sur les zones non
équipées – British Telecom (BT) continuera d’utiliser l’ADSL (2/2+) comme technologie d’accès à son offre haut débit dans les zones équipées ; elle commencera à déployer
le FTTH dans certaines zones non équipées spécifiques en 2007.
BT – Le FTTH dans les zones à construire
Évolution du réseau
44
10
longueur en km
Étude de cas
Commentaires
� À compter de 2007, BT commencera le déploiement
du FTTH dans les zones non équipées ; dans les
zones équipées, elle restera fidèle à la technologie
ADSL
� La seule chose qui pourrait pousser BT à déployer le
FTTH dans les zones équipées serait la pression
exercée par les câblo-opérateurs
� L’ADSL2 sera la principale technologie d’accès (66 %),
devant l’ADSL2+ (33 %) en raison d’un coût attendu
supérieur de l’ADSL2+
� British Telecom commencera en 2008 la construction
de son réseau du 21ème siècle basé sur IP
� Ce réseau prendra en charge toute sorte de
technologies d’accès
� À très long terme, un accès fibre est prévu
En raison du faible coût différentiel de la fibre par rapport au cuivre dans les zones non équipées, BT passera au FTTH
aux alentours de 2007. Dans les zones équipées, elle restera fidèle au cuivre avec l’ADSL (2/2+)
Sources : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par BT, entretien Arthur D. Little, mars 2006
Bell Canada ne déploiera la fibre optique que dans les zones non équipées tandis qu’elle
recourra à l’extension de son réseau cuivre dans les zones équipées, exploitant ainsi son
avantage de coûts.
A
Bell – Cuivre dans les zones équipées, fibre ailleurs
zones équipées
50-100 Mbit/s
3 000-4 000 €
Solution
préférée,
protection à
long terme
(2010)
Solution
préférée,
déploiement
rapide et
rentable
(2015)
22-25 Mbit/s
9001 200 €
(2010)
(2015)
Infrastructure
400-500 €
FTTN
50-100 Mbit/s
1 300-1 500 €
Infrastructure
22-25 Mbit/s
Commentaires
zones non équipées
Coût par abonné haut débit
FTTP
Cuivre
Coûts d’une première installation
NGDLC
FTTN
Fibre
FTTP
Étude de cas
� Introduire le FTTP dans les zones équipées
revient beaucoup plus cher à Bell (3 000-4 000
€/abonné) que de l’introduire dans les zones
non équipées (1 300-1 500 €/abonné)
� En raison des coûts et des temps de
déploiement beaucoup plus élevés, Bell
Canada a décidé de renoncer au FTTP dans
les zones équipées
� Bell Canada déploie le FTTP dans les zones
non équipées car les coûts différentiels y sont
plus faibles et la technologie de la fibre optique
est sûre à long terme
� Les coûts devraient baisser
Source : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par Bell, juin 2005 ; NGDLC : Next Generation Digital
Loop Carrier, équipement de raccordement de la boucle locale de nouvelle génération
L’opérateur historique norvégien « Telenor » est un autre exemple d’opérateur télécom qui tente de réduire ses risques d’investissement en restant fidèle à l’infrastructure
cuivre existante le plus longtemps possible. La stratégie de Telenor est également de ne
prévoir la technologie fibre-to-the-customer que dans certaines zones non équipées car
l’infrastructure cuivre, moins coûteuse, lui permet également de délivrer son portefeuille
de produits. Avec cette stratégie, Telenor s’attend à couvrir moins de 20 % de son réseau
norvégien en 2011 avec le FTTB (fibre jusqu’à l’immeuble) et le FTTH (fibre jusqu’au
domicile) (voir le graphique ci-après) :
Prévisions de couvertures technologiques
de Telenor
ADSL
ADSL2+
VDSL2
FTTB/H
Étude de cas
80%
Augmentation de
la couverture
ADSL
60%
40%
0%
DSL rentable, ex. :
Reach-Extended
ADSL
Couverture ADSL
actuelle
VDSL2 : fibre dans
des tuyaux
existants reliés à
des équipements
de rue
20%
1re phase du
déploiement du
VDSL2
Aujourd’hui
0-2 ans
2de phase du
déploiement du
VDSL2
1-3 ans
Commentaire
Autre technologie
100%
FTTB/H
zones non équipées
2-5 ans
VDSL2 : fibre dans
des nouveaux
tuyaux reliés à des
équipements de rue
FTTB/H dans des
zones rénovées
� Pas de déploiement
agressif de l’accès fibre
(FTTP)
� Le portefeuille de produits
de Telenor ne nécessite
pas d’accès fibre pour les
années à venir
� La pénétration de la fibre
n’est beaucoup plus forte
qu’en Suède grâce à
l’acquisition par Telenor de
« Bredbandsbolaget » et à
l’emploi d’offres fibre «de
gros »
� Le VDSL2, principale
technologie d’accès pour la
clientèle haut de gamme
(FTTN)
> 5 ans
Source : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par Telenor, entretien Arthur D. Little, mars 2006
2.6 Modèle d’infrastructure d’accès du HFC
Nouvelle norme EuroDOCSIS 3.0 – Une mesure importante sera l’introduction de
la plateforme du modem câble EuroDOCSIS 3.0 en 2007/8, qui multipliera le débit par
4 environ par rapport à EuroDOCSIS 2.0 pour atteindre 200 Mbit/s par canal (voir tableau ci-après) :
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Bell Canada veut progressivement augmenter la vitesse et viser en premier les
zones les plus rentables. Elle étendra son investissement au fur et à mesure.
45
Développement d’EuroDOCSIS
EuroDOCSIS 1.0
EuroDOCSIS 1.1
Internet haut débit
Services progressifs
VoIP
Vidéoconférence
Services commerciaux
Services d’itinérance
Vidéo de divertissement
�
�
�
�
Modem câble
Téléphonie VoIP (MTA)
Passerelle résidentielle
Visiophone
Appareils mobiles
Adaptateur IP
�
Mbit/s/canal
Gbit/s/noeud
40
5
Mbit/s/canal
Mbit/s/noeud
10
80
EuroDOCSIS 2.0
EuroDOCSIS 3.0
Services
�
�
�
�
�
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Équipement de l’abonné
46
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
�
Débit descendant
40
5
40 (50*)
5
200
6,3
10
80
30
170
100
450
Débit montant
Commentaires
� La spécification est encore à l’état
de brouillon
� Une solution intermédiaire à large
bande de Cisco (groupage de
canaux descendants) pourrait être
mise en place au 3ème trimestre
2006 dans les zones très
concurrentielles
� La mise en place d’EuroDOCSIS
3.0 est attendue pour 2008/2009
� EuroDOCSIS 2.0 délivre un débit
montant de 30 Mbit/s par canal et de
170 Mbit/s par noeud
� EuroDOCSIS 3.0 délivre un débit
montant de 100 Mbit/s par canal et
de 450 Mbit/s par nœud, et un débit
ascendant de 200 Mbit/s par canal
et de 6.3 Gbps par nœud (basé sur
256QAM)
* Commentaire : là où le QAM 256 est déjà en place ; Source : entretien avec Arthur D. Little
Mesures concernant la modulation et la taille des segments – Une autre mesure
est le passage de la modulation QAM 64 à QAM 256, qui peut déjà être mis en œuvre
dans les réseaux EuroDOCSIS plus anciens et qui permet d’augmenter le débit par canal
d’environ 40 Mbit/s à 50 Mbit/s. Le réseau d’accès câblé étant commun, une façon très
efficace d’accroître le débit est de réduire la taille des segments, c’est-à-dire le nombre
d’abonnés partageant une même ligne coaxiale. Il suffit pour cela de diviser les nœuds de
fibres. On peut connecter à un nœud de fibres jusqu’à 8 câbles avec leurs amplificateurs
de groupe. Reste qu’à diviser par deux le nombre de foyers desservis par un nœud en doublant le débit total partagé, on double également les coûts d’accès partagés par abonné.
Réorganisation du spectre de fréquences – Puisque le spectre de fréquences total
du câble coaxial est partagé par de nombreux services analogiques et numériques (TV,
radio, voix, Internet haut débit, etc.), la réaffectation des fréquences de la bande passante
a des répercussions notables sur la capacité disponible par produit et dès lors, sur la configuration de l’offre de produits. Ceci va de pair avec des conflits stratégiques entre ces
groupes de services. Les autorités de régulation, en imposant le maintien de services tels
que la télévision analogique pour les quelques années à venir, ont également une influence. Réduire graduellement le nombre de canaux vidéo analogiques jusqu’à leur arrêt
complet permettra cependant de libérer de la capacité pour de nouveaux services novateurs (voir figure ci-dessous) :
Réduction du nombre de canaux TV analogiques
Spectre de fréquences
5-65 MHz Bande de
FM
montants
garde
Vidéo
analogique
Vidéo
5-65 MHz Bande de
FM
garde
analogique
montants
5-65 MHz Bande de
montants
garde
5
65
+/-3 bits/s/Hz
180 Mbit/s
IP
88
Commentaires
IP
autres TV num.
autres…
Fréquence (MHz)
+/-6 bits/s/Hz
4.8 Gbps
TV num.
860
� Une grande partie de la bande descendante est
actuellement utilisée par la vidéo analogique héritée
� Une réduction progressive du nombre de canaux
télévisés de 38 à environ 6 en 2011 libérera de
nouveaux canaux pour d’autres services tels qu’IP
(l’arrêt total de la télévision analogique est impossible
dans de nombreux pays pour raisons réglementaires)
� Ces canaux analogiques consomment plus de bande
passante que les canaux numériques
� L’éventail de la VoD passera de 40 canaux supportés
simultanément à 216 environ
� La TVHD sera mise en place mi-2006 (à l’occasion de
la Coupe du monde de football) avec le MPEG-4 (> 8
Mbit/s par flux)
L’attribution des fréquences du spectre aux différents services est critique pour la
définition de ces services
Source : entretiens Arthur D. Little, mars 2006
A
Cette souplesse de réallocation du spectre de fréquences permettra aux câblo-opérateurs d’introduire facilement la TVHD dans la ligne d’accès coaxiale, leur fournissant un
avantage concurrentiel dû à la hausse de la demande de TVHD et à la baisse des prix de
l’équipement correspondant attendus.
Agrégation de canaux – Grâce à l’agrégation de plusieurs canaux EuroDOCSIS en un
seul canal virtuel à haut débit, les câblo-opérateurs peuvent continuer d’augmenter leur
capacité IP (voir diagramme ci-dessous) :
Agrégation de canaux
Canaux
agrégés
40 Mbit/s DS
40 Mbit/s DS
40 Mbit/s DS
CMTS
160 Mbit/s vers 1
ou plusieurs
foyers
40 Mbit/s DS
Modem câble
� Sans agrégation de canaux, un modem
câble unique ne peut accéder qu’à un seul
canal et ne peut donc recevoir plus de 40
Mbit/s (avec EuroDOCSIS 2.0)
� L’agrégation de canaux autorise des débits
plus élevés par la création d’un « canal
logique » unique composé de plusieurs
canaux 6 MHz
� Le modem câble doit donc être capable de
recevoir des données depuis plusieurs
canaux 6 MHz installés en parallèle et de
remettre les paquets de données dans
l’ordre dans lequel le CMTS les a reçues
� L’agrégation de canaux accroît le débit
entre un modem câble et un CMTS en
envoyant des paquets simultanément sur
plusieurs flux. Elle utilise un algorithme
souple fonctionnant par paquets, qui met en
commun la capacité de plusieurs canaux
montants ou descendants afin d’obtenir le
même débit qu’un canal large bande
Source : Motorola ; CMTS : Cable Modem Termination System, équipement terminal sur un réseau de type câble ; DS : DOCSIS
Étude de cas tout-IP : Essent Kabelcom – Une solution différente de EuroDOCSIS
consiste à employer Ethernet sur le câble coaxial et de fournir à l’abonné des services
tout-IP. Cette offre est basée sur un réseau Ethernet de bout en bout qui ne prend pas en
charge les services analogiques. Exemple : Essent Kabelcom, qui procède déjà à Boxmeer
aux Pays-Bas à des expérimentations de technologie ETTH (Ethernet jusqu’à l’abonné)
avec des connexions 10 Mbit/s. Essent Kabelcom veut désormais déployer une solution
d’accès résidentiel basée sur ETTH et une infrastructure coaxiale 100 Mbit/s, permettant des solutions IP triple play (voir figure ci-dessous) :
Essent Kabelcom
Étude de cas
� Essent Kabelcom a déjà offert l’ETTH avec des
connexions de 10 Mbit/s lors d’une expérimentation sur le
réseau câblé de Boxmeer aux Pays-Bas
� Les abonnés au câble utilisent leur connexion existante et
se passent d’un modem pour accéder à Internet à une
vitesse symétrique de 100 Mbit/s
� L’ETTH sur câble est une alternative aux solutions
DOCSIS et EuroDOCSIS. Le système ETTH est un
réseau Ethernet de bout en bout qui supporte les
solutions IP Triple Play
� L’offre inclut des produits pour le transport de données
Ethernet à très grandes vitesses (jusqu’à 100 Mbit/s)
entre le noeud optique et les emplacements stratégiques
de l’installation câble coaxiale (dite « Mini-POPs »)
� L’offre actuelle d’Essent Kabelcom contient des solutions
pour la télévision et la radio analogiques et numériques,
Internet haut débit, des services téléphoniques et des
applications d’entreprise
Source : Informations sur l’entreprise Essent, Teleste
Étude de cas : Cablecom – La concurrence dans le secteur de l’infrastructure haut
débit oblige l’opérateur suisse Cablecom à devenir l’un des premiers opérateurs euro-
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Commentaires
47
péens à déployer la technologie EuroDOCSIS 3.0. Cette initiative est due à la structure
du marché suisse, particulièrement concurrentielle dans la mesure où la Suisse est l’un
des pays où la pénétration du haut débit est la plus élevée. Cablecom désire également
renoncer dès que possible aux services analogiques afin de ne faire passer que des services
numériques de bout en bout sur son réseau d’accès câblé. Cette approche est globalement en ligne avec celle de tous les câblo-opérateurs concernant l’avenir du tout numérique, où la capacité de transmission théorique élevée via les câbles coaxiaux autorisera les
services qui nécessitent des débits élevés (>6 Gbits).
Cablecom – Échéancier technologique
Étude de cas
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Échéancier
48
Commentaires
Aujourd’hui
2007/2008
EuroDOCSIS 2.0
EuroDOCSIS 3.0
2011 ?
Arrêt de la
télévision
analogique(*)
Réduction du nombre de
canaux vidéo analogiques
� Le signal de la télévision analogique sera
éteint à l’avenir, mais l’arrêt total est soumis à
réglementation
� Quelques canaux analogiques ont déjà été
éteints
� Les futurs réseaux seront numériques de bout
en bout
� Les premiers déploiements d’EuroDOCSIS 3.0
sont attendus pour début 2007
� Le HFC a une capacité de 50-100 Mbit/s
� Le VDSL2 a une capacité comparable au HFC
Le cell-splitting coûte cher aux opérateurs mais beaucoup moins qu’un déploiement
du FTTH ; si on y ajoute l’introduction de EuroDOCSIS 3.0, Cablecom est paré pour
la concurrence à venir dans le haut débit
Source : entretien Arthur D. Little, mars 2006 ; (*) commentaire : selon dispositions réglementaires
2.7 Modèle d’infrastructure d’accès du FTTH
Comparatif de coûts entre déploiement de la fibre optique et infrastructure
d’accès traditionnelle – Puisque des infrastructures d’accès cuivre et pour de nombreux
pays, des infrastructures coaxiales sont déjà déployées et accessibles à l’abonné, l’analyse
de rentabilité du déploiement de la fibre optique appelle une approche différente : les
opérateurs comparent les coûts du déploiement de nouveaux réseaux d’accès fibre avec
ceux d’une mise à niveau des réseaux existants. Déployer la fibre optique revenant deux
fois plus cher que mettre les réseaux coaxiaux et cuivre au niveau des nouvelles technologies, le FTTH ne peut être une option séduisante que dans des zones non équipées (voir
diagrammes ci-dessous) :
Comparatif des coûts
Dépense d’investissement par abonné
Coût total du FTTH
EUR
1 400
100%
Fibre
1 300
1 200
1 200
1 122
DSL via
nouveau
cuivre
1 000
1 000
95%
990
800
600
mise à
niveau
réseau HFC
53%
DSL via
cuivre
existant
44%
400
200
0%
20%
0
40%
60%
80%
100%
KPN
Fastweb
Visiongain
(source : entretien
KPN, 2006)
(source : Idate
2006)
(source:
Visiongain 2005)
Source : Communications today
A
Verizon
(source :
Verizon 2005)
Les coûts de câblage (ex. : à l’intérieur des bâtiments) constituent une part importante
des coûts de déploiement du FTTH. Ils peuvent beaucoup varier selon la condition des
bâtiments.
Répartition des coûts du FTTH
Exemples choisis
Câblage
entre les
bâtiments
Gamme de coûts des composants par foyer
Convertisseur
fibre (ONT)
50-100
Câblage au
sein des
bâtiments
Équipement
privé
d’abonné
(ONT)
150-350
Réseau
urbain fibre
100-200
500-600
250-300
350450
Commutation
optique
en EUR
en EUR
0
200
400
600
800
0
100
200
300
400
500
Source : Ventura Team LLP, janvier 2006 ; ONT : Optical Network Termination (terminaison de réseau à fibre optique)
Modèles FTTH – Deux modèles d’accès pour le FTTH coexistent : le modèle « de
gros » et le modèle « de détail ». Dans le modèle « de gros », l’exploitation des réseaux
et l’approvisionnement de services sont distincts tandis que dans le modèle « de détail »,
un opérateur unique assume toute la responsabilité. En règle générale, les collectivités
locales, les municipalités et les associations de construction et de gestion de logements
sociaux optent pour le modèle « de gros » : les opérateurs historiques de DSL ou les
fournisseurs d’accès à Internet peuvent délivrer leur portefeuille de produits à l’abonné
via l’infrastructure fibre optique ; dans ce scénario, les collectivités locales et autres n’ont
pas besoin de construire des gammes de produits et d’acquérir l’expertise correspondante
mais se consacrent uniquement à mettre en place l’infrastructure fibre de base.
Modèles de
marché du FTTH
1
Modèle de gros
2
Modèle de détail
Description
� L’exploitation des réseaux et l’approvisionnement de
services sont clairement répartis entre plusieurs
fournisseurs
� L’accès au réseau est ouvert à tous les fournisseurs de
services selon les mêmes termes
� L’infrastructure est construite puis louée à bail à des
opérateurs de réseau privés qui en assurent l’accès à
des tiers
� La fibre est considérée comme un « service public » au
même titre que l’électricité, l’eau et la voirie
� L’exploitation des réseaux et l’approvisionnement de
services sont dans une même main
� Le réseau n’est que partiellement ouvert (ex. : pour les
applications Internet)
� Les opérateurs télécom utilisent généralement leur
propre infrastructure
� Le réseau est considéré comme un investissement
privé, exploité dans l’attente d’un profit
Illustration
Approvisionne
ment de
services
Approvisionne
ment de
services
Exploitation des
réseaux (réseau
ouvert)
Exploitation des réseaux
& approvisionnement de
services
Source : Analyse d’Arthur D. Little
Au plan mondial, le rôle du FTTH varie selon la situation particulière de chaque pays
considéré. Le FTTH est commercialisé aux Etats-Unis notamment par quelques compagnies de téléphone avec pour principal objectif de différencier leur offre de celle des
câblo-opérateurs. Au Japon, c’est une option d’accès pour la clientèle haut de gamme. En
Europe en revanche, il sert de marque de prestige.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Gamme de coûts du câblage par foyer
49
Rôle du FTTH
Statut du
FTTH
États-Unis
Japon
Europe
« Facteur de différentiation
entre les operateurs »
« Option d’accès de l’opérateur
historique »
« Prestige pour les
municipalités »
� Domination du modèle
� Domination du modèle concurrentiel
� Le FTTH domine le marché
concurrentiel
� Le marché du FTTH rattrape son
retard depuis 2005
� Les opérateurs utilisent le FTTH
afin de se démarquer des câbloopérateurs
Explication
� Le câble domine les marchés du
haut débit (59 % en 2004) mais
l’écart se réduit
� La longueur de la boucle locale US
� Pas d’obligation de dégroupage
pour l’infrastructure FTTx
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Exemples
50
� Déploiements extensifs du FTTH :
Verizon (stratégie clairement axée
FTTH)
� Verizon compte 150 000 foyers
connectés + 3 Mio supplémentaires
au 1er semestre 2006
� 15 Mbit/s coûtent 40 euros/mois
� Domination du modèle ouvert
� Faible couverture du FTTH et 1er
(disponible depuis 2001)
stage de développement
� 4,3 Mio de foyers connectés via le
� De rares cas de FTTH privé
FTTH mi-2005
� La croissance du FTTH excède celle � Des partenariats public/privé
du DSL
attirent l’attention sur la fibre
� Forte concentration de population
� Équilibre des forces du marché
� La plupart des habitants vivent
dans des immeubles
� Une longue « tradition de la fibre »
� Connexion aérienne possible
entre opérateurs historiques et
câblo-opérateurs
� Infrastructures existantes bien
développées (HFC et DSL)
� Incertitude réglementaire
� Déploiements extensifs du FTTH :
� Opérateurs locaux leaders du
NTT, USEN (et divers revendeurs)
� 2,7 Mio de foyers connectés avec
NTT en octobre 2005 (38 mrds
d’euros investis d’ici à 2010)
� 100 Mbit/s coûtent 40 euros/mois
marché du FTTH : Fastweb (Italie)
et Bredbandsbolaget (Suède)
� Fastweb : 793 700 abonnés fin
mars 2006
� 100 Mbit/s coûtent 34 euros/mois
(Bredbandsbolaget, Suède)
Sources : iDate, Heavy Reading, Corning, ING, Arthur D. Little
Étude de cas de FTTH – Fastweb est l’un des opérateurs commerciaux de FTTH
les plus prospères au monde ; il ne se contente plus de déployer la fibre optique mais
utilise le DSL en fonction des diverses conditions locales qui jouent sur la rentabilité
économique du FTTH. Fastweb (anciennement eBiscom), fondé en 1999, est le premier
opérateur haut débit fixe alternatif d’Italie (Milan). Il fournit des services triple play à
tous les segments du marché des particuliers et des entreprises avec son propre réseau de
fibres optiques. Fastweb a complété son réseau de fibres optiques avec l’ULL (dégroupage de la boucle locale) là où la fibre n’était pas rentable. Environ 35 % des abonnés ont
une connexion de fibre optique ; le revenu moyen par abonné, de 903 € par an et par
abonné compte parmi les plus élevés du haut débit européen.
2.8 Modèle d’infrastructure d’accès du sans-fil
Famille UMTS (3GPP) – D’ici 2010, la norme UMTS évoluera, d’abord en HSPA puis
finalement en norme LTE (Super 3G) pour atteindre une capacité d’environ 100 Mbit/s
descendants et 50 Mbit/s montants avec une couche transport basée sur IPv6. La figure
ci-après détaille le développement de la norme 3GPP :
Développement du 3GPP (famille UMTS)
4G?
Super 3G
HSUPA
Status Quo
W-CDMA
2005
� Sens descendant : 144-384
kb/s en ville, 64-144 kb/s en
zone rurale
� Zone de couverture
comparable au GSM
� Capacité des réseaux
généralement double de
celle du GSM
� Généralement, < 0.05 €/Mo
sur tout le réseau
� Temps de latence >200 ms
� Soutien d’applications
ATM/IPv4
HSDPA
2005-06
� Sens descendant : jusqu’à
14 Mbit/s. Généralement
1-1.5 Mbit/s
� Au bord de la cellule, le
débit retombe à celui du
W-CDMA
� Généralement 0.025 €/Mo
sur tout le réseau
2006-07
� Augmentation jusqu’à 50%
du débit W-CDMA dans le
sens montant
� Augmentation de 50-70%
de capacité dans le sens
montant
� Baisse de 20-55% du
retard de communication
par paquet des utilisateurs
de den
2008-15
� Évolution du 3G à l’insti�
�
�
� Temps de latence >100 ms
�
gation des opérateurs, etc.
Changement radical de
stade
– 100 Mbit/s descendants
– 50 Mbit/s montants
– Temps de latence : 10
ms
– Services IP
Réseau d’accès radio basé
sur IPv6
– Gb, lu, …
Avion de transport basé
sur IPv6 (interfaces de
signalisation)
Pilote OFDMA/MIMO :
infrastructure tout-IPv6
2015-17
� Objectifs larges :
– Tout-IP
– 100 Mbit/s mobile
– 1Gbit/s fixe
– TVHD
� OFDMA/MIMO
� Technologies distributives
intégrées et concepts
d’expérimentations au
Japon, en Corée et en Chine
� LTE : Des premières études et un plan de travail doivent être terminés pour juin 2006. Objectif :
développer les normes pertinentes d’ici juin 2007
� Intérêt marqué de l’industrie pour avancer ces échéances et rendre cette technologie opérationnelle d’ici
à 2008
Note : TD-SCDMA ; Edge, Phase 2 ; HSDPA 2 ne sont pas indiqués
A
Famille CDMA (3GPP2) – La technologie CDMA2000 1XEV-DO a été lancée par de
nombreux opérateurs dans le monde dont l’objectif était de répondre rapidement et de
manière rentable à la demande croissante de services haut débit. En Europe de l’Ouest,
la pénétration du 3GPP2 est marginale dû à la prédominance – voire dans certains pays à
l’exclusivité – des réseaux GSM existants (famille 3GPP) et à leur migration vers UMTS/
HSPA. La norme 3GPP2 évoluera de sorte à prendre en charge des pics de débit situés
entre 70 Mbit/s et 200 Mbit/s en 2009/10.
3GPP2 CDMA EVDO
Commentaires
Échéancier
Rel 0
Rév. A
Phase 1
Rév. B
Phase 2
Rév. C
Normalisation par
année
2000
2004
2006
2007
Caractéristiques
clés
Tout-IP,
débit élevé
en liaison
aller
QoS,
débit élevé
en liaison
retour
Nombreux
opérateurs
télécom,
meilleure
performance
par opérateur
Services
clés
Service au
mieux
descendant
(http, VoD,
MoD)
+
+
Comm. à
faible temps
d’attente
(VT, VoIP,
PTC, jeux)
+
+
Multiples
applications
haut débit
+
Applications
haut débit
évoluées
� Les opérateurs de CDMA étendent rapidement la couverture des
zones peu desservies et introduisent des services avancés de
données ; le CDMA fonctionne également avec de basses
fréquences rentables (450 MHz, 800 MHz, 850 MHz)
� Avec « l’évolution vers la phase 2 du 3GPP2 » (également appelée
Révision C) compatible avec le MBWA à grande vitesse,
Qualcomm améliore le chemin 3GPP2 au-delà de la révision B de
l’EV-DO (Multiporteuse CDMA)
Phase 2 du 3GPP2 :
� Compatibilité amont avec les normes EV-DO Rév. 0, A et B
� Des pics de débit et une capacité du système plus élevés
– Les pics de données cibles vont de 70 Mbit/s à 200 Mbit/s,
selon la mobilité, pour la liaison aller et 30 à 45 Mbit/s pour la
liaison retour
– Débit de la couche d’application 60/30 Mbit/s DL/UL
� Mobilité accrue (jusqu’à 250 km/h)
� Produit disponible en 2009/2010
La phase 1 et 2 supportent efficacement tous les services IP à des débits élevés et
peuvent être facilement mises à niveau à partir de réseaux FDD EV-DO existants
Commentaire : statut en janvier 2006, source : Qualcomm, Groupe de développement CDMA
WiMax – Jusqu’à récemment, le déploiement du WiMax était limité à des expérimentations et des projets pilotes. Mi-2006 cependant, le Pakistan a passé une première
commande de norme « e » (dite norme mobile). D’ici la fin de l’année, Motorola aura
déployé un large réseau WiMax dans les trois premières villes pakistanaises.
WiMAX fixe (802.16d)
WiMAX mobile (802.16e)
Norme
IEEE 802.16-2004
IEEE 802.16e
Couche physique (extrait)
256 FFT OFDM
512 FFT SOFDMA
Taille des canaux
3.5 MHz, 7 MHz et 10 MHz
3.5, 5, 7, 10, 20 MHz
Mode duplex
FDD, TDD
FDD, TDD
Couche de convergence
Ethernet (couche 2)
IP (couche 3)
Scénarios d’application
Fixe et Nomade
Portable et mobile
Facteur de forme client
Modem CPE en extérieur, modem de bureau
en intérieur
Carte pour ordinateur portable, USB, miniPCI (pour portable), PDA, combiné
Modulations
64 QAM dans les sens montant et
descendant
64 QAM dans le sens descendant, 16 QAM
dans le sens montant
Fonctions du système
Routage transparent, itinérance Nomade,
auto-installation
Support transfert intercellulaire,
radiomessagerie, mode Veille
Techniques radio obligatoires Diversité émetteur et récepteur,
subchannelisation dans le sens montant
(vagues de certification ult.)
Le haut débit en 2011 et au-delà
EV-DO
AAS, MIMO
Source : Analyse Kapsch/ADL
Comme le 802.16e semble déjà prêt pour recevoir les commandes, le 802.16d n’est plus
une option aujourd’hui pour le déploiement de nouvelles infrastructures, même pour le
haut débit fixe car la norme « e » permet des économies d’échelle et des équipements
privés d’abonnés accessibles et économiques. Tous les principaux distributeurs historiques sont directement passés à cette norme.
A
51
Réseaux de nouvelle génération en Europe
En Corée, dont le marché mobile haut débit est le plus avancé au monde, KDDI et Korea
Telecom (KT) envisagent d’utiliser plusieurs plateformes en parallèle pour, notamment,
réduire les problèmes de capacité. Les deux opérateurs bénéficient d’échéanciers précis (concernant les réseaux et les équipements privés d’abonnés) pour l’intégration du
WiMax à leur stratégie d’accès réseau. Le B3G (« Beyond 3G », technologie multimédia
très grande vitesse) de KDDI fonctionne déjà sur le PDA et sur des appareils combinés
qui prendront en charge l’EVDO Rev. A, le WiMax et le Wifi lors d’expérimentations.
Une combinaison de technologies diffusion individuelle (unicast), multidiffusion (multicast) et haut débit (broadcast) pourrait bientôt permettre à l’utilisateur final de regarder
2 ou 3 vidéos en parallèle sur plusieurs bandeaux, plus le portail dans un seul service continu. KT intègre la même technologie et ajoute même le DMB en parallèle à toutes les
technologies mentionnées plus haut.
Il reste cependant de nombreuses incertitudes quant au spectre ; les Asiatiques par exemple ont d’énormes difficultés à affecter les fréquences. Des doutes existent sur la majeure
partie du marché quant à la bande qu’il faut choisir : 2,4 GHz, 3,4/3,5 ou 3,6 GHz ; les
organismes de réglementation ont des vues très divergentes qui compliquent et rendent
coûteuse l’acquisition de combinés qui prendraient en charge les bandes choisies par ces
organismes.
Développement du WiMAX
4ème trim. 2005
1ers points d’accès
sans fil et EPA 802.16-2004
certifiés par le forum WIMAX
Produits
WiMAX
Fin 2004
2-3ème trim. 2006
1ers points d’accès
1ers jeux de puces
sans fil et CPE pre802.16e
WIMAX
2008
2-3ème 2005
Mi-2007
2ème sem. 2004
1ers assistants
802.16-2004 jeux de
1er jeux de puces
1ers ordinateurs
personnels
802.16-2004
portables compatibles
puces disponibles en
compatibles WiMAX
WiMAX
quantité
Jan 2005
Sélection of
Cetecom Labs
Norme &
procédures
de
certification
Comment
1er sem. 2007
1ers points d’accès et EPA
802.16e certifiés
par le forum WiMAX
1er sem.2006
1ers points
d’accès sans
fil pour des
tests sur le
802.16e
2ème sem. 2006
1ère étape de la
certification du
802.16e
4ème trim.2005
802.16e ratifié
par l’IEEE
Juillet 2004
802.16-2004
ratifié par l’IEEE
2004
Juillet 2005
1ère étpae de la
certification du
WiMAX fixe
2005
2006
2007
2008
� Le WiMAX, très efficace et en
principe moins cher que les
technologies CDMA grâce au
standard ouvert, possède un
fort potentiel de par son
adaptation à la norme 802.16e
� Cependant, le temps de mise
sur le marché est un aspect
critique – par le passé, le
WiMAX n’a pas pu tenir son
échéancier et a perdu du temps
face au CDMA EVDO,
disponible plus tôt que le
HSDPA et au spectre de
fréquence plus souple et qui a
donc pu pénétrer de nombreux
marchés
� Le rôle du WiMAX à l’avenir
dépendra du moment de sa
mise sur le marché et des
économies réalisées avec la
norme 802.16e
Source : Analyse Arthur D. Little
52
Contrairement à KDDI et KT en Corée, StarHub (deuxième opérateur mobile à Singapour) pense que le WiMax n’est pas rentable sur son marché intérieur : en effet, la
pénétration du Wifi y est élevée, les temps de commutation réduits et l’infrastructure
haut débit fixe excellente. En tant qu’opérateur « quadruple play » il prévoit de lancer le
HSDPA et en outre de mettre leur réseau filaire HFC au niveau de la version EuroDOCSIS 3.0 qui paraîtra sous quelques semaines. Cette amélioration permettra à StarHub de
proposer des services 100 Mbit/s ; à ce titre, ils tentent de prévenir tout développement
du FTTH.
En termes strictement d’accès et de pénétration du haut débit mobile, l’Europe est bien
placée. C’est le cas notamment en Autriche, en République tchèque, en Irlande, au Portugal et en Slovaquie, où au moins trois plateformes sont en concurrence (HSDPA,
EVDO, IPW, F-OFDM, etc.) et où les services haut débit mobiles, déjà sur le marché,
bénéficient d’un accueil encourageant.
A
Chapitre 3
Evaluation de la concurrence NGN
Dans le chapitre 3, nous comparons les échéanciers de plusieurs infrastructures haut
débit. Nous essaierons ainsi de fournir un outil permettant de prévoir l’évolution de la
compétitivité d’un certain nombre d’architectures de réseaux concurrents et parfois complémentaires. Nous nous attacherons en particulier à analyser les améliorations et les
voies d’évolution du câble et des réseaux de télécommunications et à étudier les opérateurs travaillant uniquement avec la fibre ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile et
sans-fil, ceci dans le cadre d’un scénario pour le haut débit de nouvelle génération.
Nous avons mis au point deux indicateurs clés permettant de faire des prévisions sur la
compétitivité de différentes technologies de réseaux dans le cadre d’un scénario pour le
haut débit de nouvelle génération :
 architecture / plan de déploiement de l’infrastructure ;
En notant les technologies d’accès (ADSL2+, VDSL2, EuroDOCSIS 2.0, EuroDOCSIS
3.0 et FTTH) en fonction de ces indicateurs, nous pouvons déterminer leur performance
future par rapport à certains facteurs de développement pour les NGN et aux besoins du
marché du haut débit de nouvelle génération, incluant ainsi entre autres :
 la capacité à fournir les produits et les services haut débit (spécifiés) actuels et à venir ;
 l’offre de solutions (spécifiques) de connectivité continue ;
 la capacité à fournir de la QoS.
Pour l’instant, nous ne considérons aucune technologie comme universellement supérieure aux autres pour fournir à l’avenir des produits et des services haut débit. L’avantage
concurrentiel apporté par une technologie dépend de scénarios d’utilisation ; par conséquent, le DSL pourrait devenir la plateforme technologique multiservice et le HFC la
plateforme vidéo dominante. Les points forts du HFC et de son standard, l’EuroDOCSIS
(Data over Cable Interface Specification), sont les services de diffusion haut débit avec
des fonctionnalités IP interactives complémentaires, alors que la technologie xDSL (Digital Subscriber Line) est plus forte en Europe (mais pas aux Etats-Unis ou en Inde) en
tant qu’infrastructure d’accès IP de base avec possibilités de services à la demande. La
compétition entre systèmes d’infrastructure fixe (DSL, HFC et FTTH) stimule la croissance de la capacité et du débit. L’élément clé en matière de compétitivité est donc une
transition rapide d’un service centré sur les réseaux à un accès continu n’importe où et
n’importe quand, puis à des services continus intégrés et convergents. Il y a deux dimensions à la convergence, l’une étant relative à la technologie et l’autre aux services. S’il
est vrai que les opérateurs historiques DSL ont souvent une position solide en matière
de convergence technologique (réseaux fixes et mobiles), c’est aux câblo-opérateurs que
revient l’avantage pour ce qui est de la convergence des services (vidéo, données et voix),
puisqu’ils ont accès à des contenus et disposent d’un avantage relatif en termes de coûts.
Les échéanciers des opérateurs historiques et des câblo-opérateurs en matière de réseaux
devraient être flexibles et adapter étroitement le niveau des investissements en infrastructures en fonction de l’évolution des besoins de débit. Les opérateurs historiques devront
bientôt choisir entre l’ADSL2+ et le VDSL2 pour les zones déjà équipées, et entre le
xDSL et le FTTH pour les zones à équiper. Les câblo-opérateurs, en revanche, devraient
accorder une attention toute particulière aux services convergents, et sérieusement envisager l’élaboration d’une stratégie mobile, si ce n’est déjà chose faite. Pour la plupart des
partenaires, la recherche du retour sur investissement continue d’empêcher que le FTTH
passe du stade des essais à celui du déploiement massif sur le marché. Souvent, voire dans
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
 compétitivité technologique.
53
la plupart des cas, les initiatives locales en matière de FTTH ne paraissent pas viables
économiquement. Puisqu’elles entraînent une surcapacité et sont à l’origine d’une compétition féroce capable de compromettre le retour sur investissement dans le haut débit, elles
pourraient même avoir des effets négatifs sur le développement de ce dernier dans certaines zones. En raison de leurs capacités limitées, les réseaux d’accès sans-fil ne sont pas
directement en concurrence avec les NGN filaires. Cependant, les NGN fixes offrant un
accès sans-fil disposeront d’un avantage concurrentiel face aux réseaux autonomes fixes.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
3.1 Indicateurs de comparaison technologique
54
Nous avons mis au point des indicateurs permettant de faire des prévisions de compétitivité pour plusieurs technologies de réseau dans le cadre de scénarios pour le haut débit
de nouvelle génération pour les catégories « architecture / plan de déploiement de l’infrastructure » et « compétitivité technologique ».
Premier groupe d’indicateurs – Le premier groupe d’indicateurs concerne la catégorie
« architecture / plan de déploiement de l’infrastructure» et couvre le niveau de densité/
pénétration de la fibre, l’extensibilité, l’interopérabilité et la standardisation, le temps de
latence, la couverture, la capacité/le débit supportés, la capacité de bout en bout et le
coût total de possession.
Description & Importance: Architecture / Plan de
déploiement de l’infrastructure
Indicateurs
Description qualitative
Importance
Justification de l’importance
Niveau de densité/
pénétration fibre
Indication, combien d’extrémités du réseau sont connectés
par la fibre.
Une forte densité de pénétration de la fibre permet un
déploiement plus aisé et moins onéreux du FTTP
Extensibilité
Aptitude à s’adapter à l’augmentation ou diminution des
volumes de données échangées/quantités d’utilisateurs,
possibilité d’augmenter ou de diminuer la taille ou la capacité
par incrémentations rentables, avec effet minimal sur les coûts
unitaires et frais d’achat de services complémentaires.
Une meilleure extensibilité mène à plus de flexibilité, en
particulier pour les volumes réduits, ce qui joue également
sur les économies d’échelle
Interopérabilité &
standardisation
L’interopérabilité, qui repose sur la standardisation, garantit au
consommateur un usage flexible de différents appareils
d’utilisateurs finaux et ne dépend donc pas du fournisseur,
contrairement aux technologies propriétaires
La standardisation des technologies entraîne une
diminution des coûts du fait de la concurrence et de la plus
grande variété de composants compatibles
Temps de latence
Pour les transferts d’information en réseau pour lesquels le
facteur temps est critique, le temps de transfert entre source et
destination, ou temps de latence, est essentiel (ainsi, pour les
appels vocaux, il doit être inférieur à 150 ms)
Le temps de latence est particulièrement important pour la
communication interactive, comme dans le cas des
audioconférences ou des visioconférences
Couverture (zones rurales/
urbaines) & échelle
Portée géographique des abonnés au réseau (habituellement
mesurée en pourcentage du nombre total de foyers)
Une couverture élevée entraîne une augmentation du
potentiel clients et de la flexibilité des stratégies marketing
Capacité/débit supportés –
QoS
Il s’agit d’obtenir et de garantir des niveaux de performance
spécifiques et quantifiables dans un réseau partagé. Les
performances peuvent être évaluées par des mesures
physiques sur le réseau, ou en analysant les méthodes utilisées
pour le hiérarchiser et le gérer
Le débit supporté est un facteur très important quand
plusieurs produits partagent en parallèle la même ligne
d’accès. Certains produits ont besoin d’un débit garanti,
d’autres d’un temps de latence court; ainsi, chaque produit
bénéficie des performances qui lui sont nécessaires
Capacité de bout en bout
Performance garantie du réseau de la source au récepteur (en
tenant compte des performances et des éventuels goulots
d’étranglement)
La capacité de bout en bout est cruciale pour les produits
gourmands en capacité et pour lesquels le temps de
latence est un facteur important
Coût total de possession par
abonné
C’est le coût nécessaire pour posséder, faire fonctionner et
entretenir le réseau, rapporté au nombre d’abonnés. Le CTP
inclut les coûts avancés pour le matériel et les logiciels, ainsi
que les coûts d’installation, de formation, d’assistance, de mise
à jour et de réparation
basse
élevée
Définit le retour sur investissement du produit
Niveau de densité/pénétration de la fibre : Ce niveau se rapporte au nombre de points
de périphérie de réseau connectés par la fibre. Une densité de pénétration de la fibre
élevée permet un déploiement FTTP plus aisé et moins onéreux.
Extensibilité : Se réfère à la capacité d’adaptation devant une augmentation ou une diminution des volumes de données échangées et du nombre d’utilisateurs, c’est-à-dire la
possibilité d’augmenter ou de diminuer la taille ou la capacité par incréments rentables
avec un effet minimal sur les coûts unitaires et les frais d’achat de services complémentaires. Une meilleure extensibilité mène à plus de flexibilité, en particulier pour les volumes réduits, ce qui joue également sur les économies d’échelle.
Temps de latence : Le temps de latence est le temps de transfert entre la source et la
destination. Concernant les transferts d’information en réseau pour lesquels le facteur
A
temps est critique, il est essentiel que les délais de transfert soient courts (ainsi, pour les
appels vocaux, le temps de latence, exprimé en ms, devrait être inférieur à 150 ms). Cette
variable joue un rôle très important pour la communication interactive, par exemple dans
le cas des audioconférences ou des visioconférences.
Interopérabilité et standardisation : L’interopérabilité, qui repose sur la standardisation, garantit au client un usage flexible de différents appareils d’utilisateurs finaux et ne
dépend donc pas du fournisseur, contrairement aux technologies propriétaires. La standardisation des technologies entraîne une diminution des coûts du fait de la concurrence
et de la plus grande variété de composants compatibles.
Capacité/débit supportés – Qualité du service : Il s’agit d’obtenir et de garantir des
niveaux de performance spécifiques et quantifiables sur un réseau partagé. Les performances peuvent être évaluées au moyen de mesures physiques sur le réseau, ou en
analysant les méthodes utilisées pour le hiérarchiser et le gérer. Le débit supporté est
un facteur très important quand plusieurs produits empruntent en parallèle la même
ligne d’accès. Certains produits ayant besoin d’un débit garanti et d’autres d’un temps
de latence court, il est important que chaque produit puisse bénéficier des performances
technologiques nécessaires.
Capacité de bout en bout : C’est la performance garantie du réseau de la source au
récepteur, en tenant compte des performances et des éventuels goulots d’étranglement.
Cette capacité de bout en bout est décisive pour les produits gourmands en capacité et
pour lesquels le temps de latence est un facteur important.
Coût total de possession par abonné : C’est le coût nécessaire pour posséder, faire
fonctionner et entretenir le réseau, rapporté au nombre d’abonnés. Le CTP inclut les
coûts avancés pour le matériel et les logiciels, ainsi que les coûts d’installation, de formation, d’assistance, de mise à jour et de réparation. Il détermine le retour sur investissement du produit.
Description & Importance: Compétitivité
technologique
Échéancier technologique
comparaison des
indicateurs de résultats
55
Description qualitative
Importance
Explication de l’importance
Débit réel (sens
montant/descendant)
Quantité d’information ou de données pouvant être
envoyée par un réseau dans une période de temps
donnée. Le débit est habituellement exprimé en bits
par seconde (bit/s), kilobits par seconde (kbit/s) ou
mégabits par seconde (Mbit/s).
C’est un paramètre important pour les services qui
nécessitent la transmission d’un volume important
de données sur de courtes périodes de temps.
Solution d’accès continu
Transfert intercellulaire fluide et sans interruption,
pour les usages mobiles.
Particulièrement important pour que les produits
mobiles soient utilisables.
Capacité à fournir du triple
play et du quadruple play
Capacité à fournir suffisamment de débit et une QoS
suffisante, ainsi que la hiérarchisation du trafic et le
temps de délai nécessaires à ces services.
Directement lié à la capacité et au débit supportés et
à la QoS, puisque ces services nécessitent des
niveaux variés de performance technique garantie.
Temps de mise sur le marché
Temps nécessaire pour passer du concept à la
première livraison d’un produit.
Joue un rôle important pour la compétitivité
(avantage du premier entrant).
Expérience de l’usager/
richesse des fonctionnalités
Expérience qu’un usager/abonné fait d’un produit ou
service. En évaluation de la convivialité, on définit
généralement cette expérience en termes de facilité
d’utilisation. Elle dépasse toutefois le fonctionnement
et la fluidité et inclut la compréhension acquise au
moyen de tous nos sens.
Pour qu’un produit soit accepté et ait du succès, il
est important que l’usager fasse une bonne
expérience.
Personnalisation des services
Capacité à adapter spécifiquement le service aux
besoins individuels.
Permet l’APU (argument publicitaire unique) grâce à
de nouveaux services interactifs.
Coût des CPE/disponibilité
Coût des équipements privés d’abonnés (CPE) et
moment où un CPE standardisé est disponible.
Le moment de disponibilité des CPE et les coûts par
CPE influent beaucoup sur les dates de lancement
et l’avantage du premier entrant.
faible
Le haut débit en 2011 et au-delà
Couverture (zones rurales/urbaines) et échelle : Se réfère à la quantité d’abonnés
résidant dans la portée du réseau (habituellement mesurée en pourcentage du nombre
total de foyers). Une couverture élevée augmente le potentiel client et améliore la flexibilité des stratégies marketing.
élevée
A
Second groupe d’indicateurs – Le second groupe d’indicateurs concerne la catégorie
« compétitivité technologique », et couvre le débit réel, l’existence d’une solution d’accès
continu, la capacité à fournir du « triple play » et du « quadruple play », le temps de mise
sur le marché, l’expérience de l’usager et la richesse des fonctionnalités, la personnalisation des services et le coût et la disponibilité des CPE (équipements privés d’abonné).
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Débit réel (sens montant/descendant) : Quantité d’information ou de données pouvant être envoyée par un réseau dans une période de temps donnée. Le débit est habituellement exprimé en bits par seconde (bit/s), kilobits par seconde (kbit/s) ou mégabits par
seconde (Mbit/s). C’est un paramètre important pour les services qui nécessitent la transmission d’un volume important de données sur de courtes périodes de temps.
56
Solution d’accès continu : Se réfère à un transfert intercellulaire fluide et sans interruption, pour les usages mobiles. Particulièrement important pour que les produits mobiles
soient utilisables.
Capacité à fournir du triple play et du quadruple play : C’est la capacité à fournir
suffisamment de débit et une QoS suffisante, ainsi que la hiérarchisation du trafic et le
temps de délai nécessaires à ces services. Ce paramètre est directement lié à la capacité
et au débit supportés et à la QoS, puisque ces services nécessitent des niveaux variés de
performance technique garantie.
Temps de mise sur le marché : C’est le temps qu’il faut pour passer du concept à la
première livraison d’un produit. Joue un rôle important pour la compétitivité (avantage
du premier entrant).
Expérience de l’usager/richesse des fonctionnalités : Se réfère à l’expérience qu’un
usager/abonné fait d’un produit ou d’un service. Quand il s’agit d’évaluer la convivialité,
on définit généralement cette expérience en termes de facilité d’utilisation. Il faut toutefois remarquer que l’expérience recouvre davantage que le fonctionnement et la fluidité ;
elle inclut la compréhension acquise au moyen de tous nos sens. Pour qu’un produit soit
accepté et ait du succès, il est important que l‘utilisateur soit satisfait.
Personnalisation des services : C’est la capacité à adapter spécifiquement le service aux
besoins individuels. La personnalisation des services permet l’APU (argument publicitaire unique) grâce à de nouveaux services interactifs.
Coût des CPE/disponibilité : Se réfère au coût des équipements privés d’abonnés
(CPE) et au moment où un CPE standardisé est disponible. Le moment de disponibilité des CPE et les coûts par CPE influent considérablement sur les dates de lancement
et sur l’avantage du premier entrant.
3.2 Comparaison de la compétitivité des différentes
infrastructures
En notant les diverses technologies d’accès (ADSL2+, VDSL2, EuroDOCSIS 2.0,
EuroDOCSIS 3.0 et FTTH) en fonction des indicateurs comparatifs mis au point pour
les deux catégories (architecture/plan de déploiement de l’infrastructure et compétitivité
technologique), on montre dans quelle mesure elles répondent aux attentes du marché
pour un certain nombre de facteurs clés de succès des NGN et pour le haut débit de nouvelle génération, selon :
 leur capacité à fournir les produits et les services haut débit (spécifiés) actuels et à venir ;
 leur offre de solutions (spécifiées) de connectivité continue ;
 leur capacité à fournir de la QoS.
A
Evaluation relative technologies d’accès
forte/élevée
faible/basse
Architecture / Plan de déploiement de
l’infrastructure
Techn. « actuelles »
ADSL2+
Euro
DOCSIS 2.0
Technologies « futures »
VDSL 2
Euro
DOCSIS 3.0
FTTH
Evaluation
2006
Niveau de densité/pénétration fibre
Extensibilité
Evaluation
2010
élevée
Interopérabilité & standardisation
(situation actuelle)
Compétitivité
Technologique
Temps de latence
Couverture (zones rurales/urbaines) &
échelle
Capacité/débit supportés
Capacité de bout en bout
Coût total de possession par abonné
(situation actuelle)
Compétitivité technologique
FTTH
VDSL 2
ADSL2+
EuroDOCSIS 3.0
Débit réel (sens descendant et montant)
Capacité à fournir du 3play & du 4play
EuroDOCSIS 2.0
basse
Temps de mise sur le marché situation
actuelle)
Expérience du consommateur/richesse
des fonctionnalités
basse
élevée
Architecture /
Plan de déploiement de
l’infrastructure
Personnalisation des services
LE VDSL2 fait aussi bien que l’EuroDOCSIS 3.0 et le FTTH, mais pas autant que des
services établis comme l’ADSL ou l’EuroDOCSIS 2.0, pour des raisons de disponibilité, de temps de mise sur le marché et de standardisation. Le VDSL2 est très adapté à la
visioconférence du fait de sa capacité importante (non partagée) dans le sens montant ; il
s’adapte parfaitement aux services à la demande (la distance entre la central et l’abonné
étant raccourcie grâce au FTTN).
Le haut débit en 2011 et au-delà
Coût des CPE/disponibilité
L’EuroDOCSIS 2.0 est légèrement moins bien classé que l’ADSL2+ de par sa couverture moins importante. Ce format autorise des pics de débit élevés pour les services
Internet au mieux (« best effort »), mais ne convient que modérément aux produits à
la demande fonctionnant selon un mode d’accès partagé (même si les limites n’ont pas
encore été atteintes). Le point fort du HFC est son large éventail de produits fournis,
mais de par sa capacité restreinte dans le sens montant, il ne répond pas aux exigences
techniques de la visioconférence.
57
L’ADSL2+ obtient les meilleurs résultats du fait de sa disponibilité et de sa couverture
importante. Il convient aux services en streaming ou à la demande nécessitant un débit
moyen ou élevé (SDTV) car la vitesse de transmission de ligne dépend largement de la
distance entre le central et l’abonné. Il est recommandé pour tous les services liés à la
QoS (comme le VoIP), grâce à une qualité garantie par une ligne d’abonné dédiée.
L’EuroDOCSIS 3.0 fait aussi bien que le VSL et le FTTH sans être au niveau de services établis comme l’ADSL 2+ ou l’EuroDOCSIS 2.0 pour des raisons de disponibilité,
de temps de mise sur le marché et de standardisation. L’EuroDOCSIS 3.0 est très adapté
aux services en streaming gourmands en débit, en raison de la topologie de réseau et d’un
usage optimisé du spectre, d’où une bande passante autorisée très élevée pour l’Internet
à haut débit. Du fait de son infrastructure d’accès partagée, il est moins adapté aux services à la demande à fort débit.
Différences entre l‘evaluation 2006 et l‘evaluation 2010 : Il existe plusieurs différences
entre les indicateurs de l‘evaluation technologique actuelle et ceux de l‘evaluation de
2010 :
 Niveau de densité/pénétration fibre :
La densité fibre pour EuroDOCSIS augmentera à l’avenir ;
 Interopérabilité et standardisation :
Les standards VDSL2 et EuroDOCSIS
seront finalisés/appliqués ;
A
 Couverture (zones rurales/urbaines)
et échelle :
La couverture VDSL2 et FTTH augmentera grâce au déploiement du FTTN/
FTTH ;
Réseaux de nouvelle génération en Europe
 Coût total de possession par abonné : Les coûts élémentaires du VDSL2 et de
l’EuroDOCSIS, ainsi que le coût total de
possession, baisseront ;
 Temps de mise sur le marché
Les temps de mise sur le marché du VDSL2
et de l’EuroDOCSIS 3.0 seront meilleurs
en raison d’une technologie arrivée à
maturité ;
 Coûts des CPE/disponibilité
Les modems EuroDOCSIS 3.0 seront aussi
bon marché que les EuroDOCSIS 2.0 le
sont actuellement, le prix des FTTH
diminuera, mais moins que pour l’EuroDOCSIS, car les économies d’échelle
seront moindres.
Topologie du réseau d’accès – forces et faiblesses spécifiques – Du fait de leurs types
topologiques différents, les réseaux d’accès DSL et HFC ont des forces et des faiblesses
différentes, ce qui a une influence sur le produit proposé. Comme le montre la figure suivante, le réseau d’accès DSL suit une topologie en étoile, où chaque ligne d’abonné est
raccordée au multiplexeur DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer). D’où
l’existence de lignes d’abonné dédiées, indépendantes des autres utilisateurs (à l’exception
des phénomènes d’interférence entre lignes). Comparée à la topologie en étoile du DSL,
la topologie du câble (du nœud fibre aux amplificateurs puis aux modems usagers) ressemble à un arbre dont chaque branche est partagée par plusieurs utilisateurs. Cette infrastructure est donc particulièrement adaptée aux services de diffusion gourmands en débit,
mais propose moins de QoS puisque les lignes sont partagées.
Topologie de l’infrastructure d’accès
Infrastructure d’accès DSL
Infrastructure d’accès câble
Topologie en étoile
Topologie en arbre
Modem DSL
58
HFC
PD
DSLAM
Modem DSL
Lignes cuivre
DOCSIS
CMTS
Sens
descendant
Sens
montant
Modem DSL
EuroDOCSIS
1.0 Modem
câble
EuroDOCSIS
1.0 Modem
câble
256 QAM
EuroDOCSIS
2.0 Modem
câble
DP : Point de distribution, DSLAM : Digital Subscriber Line Access Multiplexer (multiplexeur d’accès de ligne d’abonné numérique) ; CMTS : Cable Modem
Termination System
Coût des équipements privés d’utilisateur (CPE) – Les coûts des CPE sont également un facteur important pour comparer les technologies d’accès. Les coûts actuels
des CPE varient fortement en fonction du standard technologique employé, puisque
les standards traditionnels induisent des prix nettement moins élevés que les standards
innovants. Toutefois, les prix décroissent à mesure du déploiement en masse, principalement en raison des économies d’échelle effectuées. Les CPE de type EuroDOCSIS 3.0
A
coûtent environ 160 euros au départ, à comparer aux 25 euros des EuroDOCSIS 2.0. En
contraste, les coûts unitaires des CPE de type ADSL sont de 35 euros en moyenne, et de
110 euros environ pour les modèles VDSL. Ces coûts influent sur les décisions stratégiques au sujet de la date d’introduction de nouvelles technologies et des services qu’elles
rendent possibles. En effet, certains opérateurs attendent que la production en masse ait
fait descendre le prix à un niveau de CPE normal.
Concordance produits/services et technologies d’accès
Critère
technologique
TV Broadcast
SDTV
TVHD
VoD
SDTV
VoIP
TVHD
Internet
Haut débit
Visioconference
ADSL2+
VDSL2
EuroDOCSIS
2.0
EuroDOCSIS
3.0
Faible concordance
Le haut débit en 2011 et au-delà
Accent mis sur la puissance technologique – En nous basant sur les différences
topologiques déjà décrites et les différentes technologies utilisées, nous avons évalué les
produits haut de gamme des offres triple play à venir selon les critères suivants : capacité
de bout en bout ; retard et temps de latence, diffusion individuelle (unicast), multidiffusion (multicast), capacité de diffusion, QoS, capacité dans le sens montant, disponibilité
et coût des CPE. Ce cadre général de haut niveau a été mis au point par Arthur D. Little
afin de comparer les différents réseaux de nouvelle génération qui sont présentés en détail
dans notre rapport.
Forte concordance
Comme le montre la figure ci-dessus, l’EuroDOCSIS 3.0 et le VDSL2 sont les technologies les plus avancées ; ils répondent aux besoins de quasiment tous les produits évolués
du futur avec toutefois quelques petites nuances : l’EuroDOCSIS dépasse le VDSL2
pour les services de diffusion gourmands en débit (comme la TVHD), et le VDSL2 est
très adapté aux services gourmands en débit et à diffusion individuelle (comme la VoD) et
aux services où la QoS est alliée à une capacité importante dans le sens montant (comme
la visioconférence).
La possibilité d’introduire rapidement et facilement des services de diffusion TVHD
sera pour les opérateurs câble une occasion à saisir, puisque la TVHD, dont les prix sont
appelés à diminuer, a un potentiel de marché important sur les prochaines années.
Fournir des services vidéo de haute qualité – Dans le domaine de la vidéo, les seuls
acteurs proposant des produits de haute qualité sont les fournisseurs d’accès, étant donné
que des services en temps réel de haute qualité nécessitent un stockage sur le réseau propre et qu’Internet regorge pour l’instant de goulots d’étranglement et n’a pas d’assurance
qualité. Les nouveaux fournisseurs de services ne peuvent donc pénétrer le marché qu’au
moyen de partenariats avec les fournisseurs d’accès. Ce genre de services nécessite des
capacités de bout en bout avec QoS, avec pour conséquence une forte charge sur les
réseaux périphériques (surréservation) et le serveur vidéo (voir la figure ci-dessous).
A
59
Structure Internet – Goulots d’étranglement
dialup POP
Baie de
modems
modem
2
Client N°1
Internet
R
R
R
Modem
câble
HFC
2
Client N°2
réseau
R
R
xDSL POP
Modem
DSL
Client N°3
Zone de mémoire
préférée pur du
contenu critique
concernant QoS
(p. ex. VoD)
2
NAP
réseau
R
DSLAM
xDSL
Pas de
contrôle de la
QoS sur
Internet
R
R
1
1
R
NAP
R
CMTS
réseau
R
R
1
tête de réseau
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Commentaires
NAP
réseau
R
1
2
espace de
stockage
centralisé (moins
de garantie QoS)
Connectivité
du fournisseur
de services
limitée
R
1
ferme de serveurs
Contrôle de la QoS d’un opérateur de réseau
2
1
ferme de serveurs
Connectivité
Internet
limitée
1
2
Serveur
Cache
R Routeur
� Des services de grande
qualité ne peuvent être
proposés qu’au sein du
réseau de l’opérateur local
Les facteurs limitants :
� Connectivité Internet de
chaque opérateur domestique
limitée (partage entre tous les
utilisateurs du réseau)
� Pas de garantie de qualité sur
Internet (délai de bout en
bout, instabilité, pas de
hiérarchisation et goulots
d’étranglements)
� Connectivité Internet et
capacités du fournisseur de
services limitées (partage
avec tous les utilisateurs du
service)
POP : point of presence, NAP: network access Point (point d’interconnexion Internet), QoS : quality of service
Afin que les usagers continuent à bénéficier de la large variété de contenu proposée par
Internet, des systèmes leur permettant de télécharger des vidéos sur des serveurs locaux,
en contournant les goulots d’étranglement, feront leur apparition. Les films seront
d’abord téléchargés et stockés sur un serveur média local avant d’être visionnés. Puisqu’il
n’y a aucune garantie de qualité pour ces films (qualité de conversion inégale), ces systèmes dépasseront les besoins plus que nécessaires (par exemple, ceux des passionnés), en
plus de fournir un contenu de divertissement de haute qualité proposé par les fournisseurs d’accès en collaboration avec les groupes média.
60
A
Chapitre 4
Politiques publiques et
recommandations réglementaires
Pour débattre avec pertinence du régime de réglementation le plus adapté pour faciliter
l’évolution du marché européen des communications électroniques vers le haut débit de
nouvelle génération, il faut prendre en compte les points de vue de tous les acteurs du
marché. De fait, des approches différenciées sont peut-être nécessaires pour établir un
équilibre entre risque à l’investissement et incitation réglementaire, qui préserve la concurrence sur les infrastructures dans les zones NGN (y compris l’évaluation de la valeur
du dégroupage de la boucle locale).
Selon les études de marché, la vision du haut débit et la comparaison des technologies,
les problèmes suivants doivent être abordés dans le cadre du débat actuel sur les politiques publiques :
a) Comment stimuler une transition vers les NGN selon les lois du marché
b) Comment limiter l’aide publique pour les NGN aux cas de défaillance flagrante du
marché
Le haut débit en 2011 et au-delà
Quel sera l’impact des politiques publiques et des recommandations réglementaires sur
l’environnement haut débit à l’avenir ? Cette quatrième partie portera tout d’abord sur la
façon dont les politiques, les décisions en matière de réglementation et les initiatives peuvent stimuler l’investissement dans les NGN. Nous nous intéresserons ensuite à différentes manières de permettre une transition vers le haut débit de nouvelle génération selon
les lois du marché. Enfin, nous essaierons d’évaluer l’impact exercé par ces politiques et
réglementations sur les positions concurrentielles des différentes infrastructures de haut
débit les unes par rapport aux autres, ce qui constitue l’une des questions sous-jacentes
de la dernière révision du cadre réglementaire de l’UE (2006). Notre recherche s’appuie
sur l’analyse de marché, la vision du haut débit et la comparaison des technologies.
c) Comment stimuler la concurrence sur les infrastructures NGN
d) Comment élargir l’approche qu’a la Commission Européenne de la définition des
marchés – Penser au-delà des limites (« Thinking out of the Box »)
4.1 Introduction
61
Les hypothèses réglementaires sont un moteur clé du
développement des NGN
Les fournisseurs d’infrastructure haut débit déjà existants, s’ils souhaitent rester compétitifs et anticiper les changements fondamentaux qui affecteront le marché du haut débit
d’ici 2011, devront adapter leurs réseaux de diverses façons.
En prenant les décisions nécessaires en matière d’investissement dans les NGN, les
exploitants d’infrastructure devraient non seulement anticiper sur l’évolution du marché
dans un avenir proche, mais également tenir compte de la politique de réglementation. Le débat sur les politiques publiques et les réglementations en Europe est largement dominé par la question du régime le plus à même de stimuler les investissements
en NGN. La révision imminente du cadre réglementaire communautaire pour les communications électroniques joue un rôle crucial à cet égard. En 2006, le Groupe des régulateurs européens adoptera les conclusions d’un rapport sur les principes de réglementation pour les NGN. Les exploitants d’infrastructure souhaitent un niveau de sécurité
A
juridique harmonisé, qui inspirerait suffisamment confiance pour permettre les investissements considérables nécessaires.
L’UE : différentes expériences en matière d’approches
réglementaires
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Les premières tentatives de stimulation de l’investissement dans les NGN qu’on peut
observer en Europe reflètent un double besoin : d’une part, l’obligation de trouver un
juste équilibre entre dérèglementation et une confiance renforcée dans l’application ex
post du droit de la concurrence d’autre part, la nécessité de préserver les acquis d’une
réglementation ex ante portée par les directives de l’UE (c’est-à-dire, principalement, la
concurrence introduite par le dégroupage de la boucle locale).
62
Notre analyse montre une orientation grandissante vers les NGN. D’ailleurs, certains
opérateurs historiques de télécommunications, dont Belgacom et Swisscom, ont déjà pris
des engagements fermes d’investissement dans ce domaine. La raison en est, entre autres,
l’absence d’obligation réglementaire d’offrir des services de gros à des prix reflétant les
coûts sur les réseaux d’accès mis à niveau. Jusqu’ici, Belgacom n’a pas été obligé de vendre ses services haut débit FTTN en gros. Swisscom opère en Suisse, donc en dehors
de l’UE, et n’est donc pas tenu d’obéir aux réglementations européennes. Il n’a par conséquent aucune obligation légale de dégrouper ses lignes et on ne s’attend pas à ce qu’il
fournisse ses services FTTN en gros.
D’autres opérateurs historiques, évoluant dans des environnements davantage réglementés, en sont encore à tâter le terrain avec leurs autorités de régulation. Ainsi, L’opérateur
télécom néerlandais KPN a mis en place une stratégie « tout IP ». Au vu de ce que la
réglementation sur les lignes non dégroupées de KPN a pu faire naître comme concurrence de la part de FAI solides et indépendants, nous pouvons toutefois nous montrer sceptiques quant à la volonté de l’OPTA (autorité néerlandaise de régulation des
télécommunications) de remettre totalement en question son approche actuelle afin
d’encourager les investissements dans les NGN de KPN. Cela s’appliquerait également
aux NRA (autorités de régulation nationales) de pays où la réglementation a entraîné un
fort niveau de dégroupage de la boucle locale, comme la France, l’Italie ou les pays scandinaves. Pour l’instant, l’OPTA insiste sur l’importance de préserver la variété de produits d’accès à Internet proposée par les fournisseurs passant par les lignes des opérateurs
historiques du fait de la co-localisation et de l’accès par MDF (répartiteur principal).
L’OPTA cherche à éviter que les accords de vente en gros sur les NGN ne deviennent
exclusivement des arrangements entre revendeurs et pourrait envisager de mandater
l’accès par nœuds fibre.
En revanche, au Royaume-Uni, la mise en place de la réglementation sur le dégroupement de la boucle locale a été un échec relatif. Les retards pris par l’opérateur historique BT pour fournir des produits en gros adaptés semblent avoir condamné l’ULL à
un départ au ralenti en comparaison de la France. Mais désormais, BT en est au stage
plus avancé de la mise au point d’une approche réglementaire avec son autorité de régulation. BT s’est mise d’accord avec l’OFCOM pour établir une structure organisationnelle interne appelée « Openreach » afin de garantir la séparation opérationnelle et
l’approvisionnement en produits (de gros) équivalents (pour lui-même et pour ses acheteurs en gros) en vue de maintenir un niveau de concurrence adapté. L’institutionnalisation
des obligations réglementaires par le biais d’une organisation indépendante, dotée de son
propre compte de profits et pertes, au sein du groupe BT, est vue comme une mesure
incitative d’autorégulation destinée à stimuler le développement des NGN. BT n’a
toutefois pas décidé quelle technologie NGN elle implantera.
A
4.2 Des évolutions de marché qui influent sur les politiques
et la réglementation
Nous pensons que toute démarche réglementaire doit reposer sur une politique saine et
une profonde compréhension des lignes de force du marché du haut débit de nouvelle
génération. Notre analyse de la concurrence et de ses moteurs nous a permis de dégager
un certain nombre d’évolutions qui pourraient servir de point de départ à de nouvelles
politiques pour le soutien du développement des NGN et le choix des nouveaux instruments réglementaires.
Même si les réseaux FTTH sont souvent dépeints comme étant les seules infrastructures à l’abri du vieillissement, notre comparaison des indicateurs de ressources
employées et de résultats obtenus en ce qui concerne les technologies d’infrastructures a montré que d’ici 2011, le FTTH, le VDSL2 (télécommunications) et l’EuroDOCSIS 3.0 (câble) seront en mesure de proposer des fonctionnalités similaires.
 Avec la demande de services accessibles en tous lieux, la concurrence sur le triple play passe un cap
Notre analyse des marchés montre que le déploiement en masse du standard IP fera
passer la concurrence sur le « triple play » du stade d’une offre tendance à celui d’une
présence établie (« mainstream ») sur le marché. La principale évolution du marché
du haut débit de nouvelle génération est la demande de services haut débit de nouvelle génération accessibles de façon continue par le biais de plateformes d’accès convergentes. Ceci nécessitera de la part des opérateurs d’infrastructure d’accélérer la
mise en oeuvre de leurs strategies de convergence fixe mobile.
 Le revenu moyen par utilisateur pour le haut débit se stabilisera grâce à des
services à valeur ajoutée
La vente croisée et les offres convergentes, et non l’accès, seront les moteurs de la
croissance de l’ARPU. Les exploitants d’infrastructure trouveront de nouvelles sources de revenus en associant une connectivité haut débit avec des services IP à valeur
ajoutée et grâce à de nouvelles possibilités de segmentation des clients du fait de contrats QoS commerciaux passés avec des fournisseurs de services basés IP (tels que
Yahoo, Google, Apple/iPod et Microsoft).
 Tout ne tournera pas autour du débit
Le principal moteur de la migration vers les réseaux de nouvelle génération n’est pas
le besoin de débit. Selon nos analyses, la majorité des usagers restera dans la fourchette des 1-6 Mbit/s jusqu’à 2008 et même, dans la plupart des pays (à l’exception
des Pays-Bas), jusqu’à 2011. Les prévisions actuelles portant sur l’évolution des services nous permettent d’attendre des besoins en débit supérieurs à 50 Mbit/s dans le
sens descendant et à 8 Mbit/s dans le sens montant.
 Davantage de possibilités d’entrée sur le marché
Alors que les réseaux existants sont étroitement liés à des services spécifiques, avec
des équipements et des BSS/OSS différents créés pour chacun des services, les NGN
peuvent passer par la même plateforme et utiliser des plateformes serveur pour définir les services. La prolifération du standard IP dans les architectures d’accès NGN,
ainsi que dans les flux de transport, donnera aux fournisseurs d’accès par IP indépendants plus de possibilités de pénétration du marché à très bas prix. L’offre et la mise à
disposition de services IP continus peut se faire à travers les couches application IP de
n’importe quelle plateforme fixe ou mobile. Ces acteurs du marché de nouvelle génération n’ont pas besoin, contrairement aux acteurs du marché de la première géné-
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
 Il y aura coexistence et concurrence de plusieurs NGN
63
ration, d’un accès physique au réseau. L’interconnexion des réseaux deviendra donc
moins importante que l’échange de trafic IP.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Les politiques publiques concernant le haut débit de nouvelle génération devraient
rechercher la maximisation des occasions de croissance du marché. De nouvelles sources
de revenus apparaissent à mesure que les éléments de réseaux, les plateformes d’accès et
les services deviennent plus modulaires et plus génériques, comme le confirme la tendance à la stabilisation du revenu moyen par abonné pour le haut débit après des années
de diminution et d’indifférenciation.
Toutefois, avant de pouvoir investir dans les NGN à grande échelle, les opérateurs
d’infrastructure doivent être rassurés dans une certaine mesure sur la capacité des politiques publiques à préserver la proposition de valeur inhérente au business model des
opérateurs intégrés. C’est pourquoi ils n’envisageront pas de se fixer des obligations de
vente au détail ou en gros qui risqueraient d’entraîner une désintermédiation et un transfert de valeur disproportionné vers les fournisseurs de services indépendants, opérant au
niveau de la couche d’application. Un équilibre pourrait être atteint en promouvant les
accords commerciaux tels que ceux portants sur la qualité de service (« QoS ») entre les
fournisseurs d’infrastructure et les fournisseurs « over the top » (ainsi nommés parce
que leurs services sont transmis sur l’infrastructure des propriétaires du réseau, profitant
du débit proposé par ces derniers) pour offrir des produits haut débit innovants. Pour
un bon exemple d’accord Qos, voir l’étude de cas sur Shaw Communications, Vonage et
Novus, au Canada (cf. graphique dessous). Au contraire des États-Unis, où le problème
de l’accès des opérateurs « over-the-top » aux abonnés a poussé certains à réclamer une
réglementation sur la « neutralité Internet » pour empêcher une priorisation du trafic
sur Internet, il nous semble que le niveau élevé de concurrence sur les infrastructures en
Europe exercera une influence stimulante sur le marché.
Concurrence triple play au Canada
Commentaires
� Vonage est un fournisseur VoIP canadien
de premier plan. Il propose 500 minutes
d’appel pour 19,99 dollars canadiens et
les appels illimités pour 39,99 dollars.
64
Étude de cas
� Novus est une société locale fondée en
1996. Elle fournit la télévision par câble et
des services Internet au centre de
Vancouver
� En novembre 2005, Novus et Vonage ont
conclu un partenariat qui autorise Novus
à offrir un pack triple play comportant le
service VoIP de Vonage
Offre triple play
� Shaw Communications Inc. est une
entre prise canadienne de
télécommunications fournissant un
accès Internet haut débit, de la
téléphonie numérique, la télévision
analogique et digitale et des services
VoD
� Même s’il fournit son propre service
VoIP, Shaw recommande à ses
abonnés de faire appel au service
VoIP de Vonage et de payer 10
dollars canadiens en plus pour une
meilleure qualité de service
� Vonage a réussi à faire
alliance avec Novus, une
petite entreprise
nouvellement arrivée sur le
marché de l’accès haut
débit
� Novus opère
principalement à
Vancouver et est largement
financé par Terry Hui, un
magnat de l’immobilier
Offre triple play
Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little
Pour ce qui est de la vente en gros, les revenus actuels des opérateurs (en interconnexion) subissent directement la pression exercée par les réseaux alternatifs haut débit fixes
ou mobiles, qui fournissent des possibilités d’interconnexion IP directe. Les opérateurs
chercheront à conclure des accords d’échange de trafic, tout en respectant les accords
d’interconnexion prévus par la réglementation sur les plateformes déjà existantes. D’autre
part, du fait du peu d’intérêt des fournisseurs « over-the-top » pour l’accès par des réseaux
physiques traditionnels, les problèmes d’accès sont en train de changer de nature.
A
Nous pensons que l’entrée sur le marché est amplement facilitée par la mise en place de
la norme IP. Face à cette situation, il est nécessaire de prendre des mesures favorisant
la dérèglementation pour les NGN, et de se débarrasser des obligations réglementaires
reflétant des impasses structurelles héritées du passé ou des marchés isolés, étroitement
liés aux infrastructures.
4.3 Une tendance à la dérèglementation vers une concurrence
durable
« Nous nous attendons à une très forte accélération de la dérèglementation des
marchés européens dans les années à venir. Les arguments parlant en faveur d’une
dérèglementation sont tout simplement trop nombreux ».
La dérèglementation, qui joue un rôle moteur pour les nouveaux investissements en
infrastructure, est l’un des sujets brûlants dans l’univers des marchés des télécommunications aujourd’hui. Elle fait d’ailleurs l’objet de débats passionnés dans de nombreux
pays, notamment en tant qu’outil pour inciter à l’investissement dans les nouvelles infrastructures comme le VDSL ou le FTTx. Le cadre de réglementation actuel, qui envisage un partage des réseaux des opérateurs historiques, incite assez peu les propriétaires
de réseaux à l’investissement, soit parce que le retour sur investissement est moindre, ou
que la période de paiement est plus longue que prévue.
Les décideurs ont le choix entre mettre en place une réglementation qui préservera la
concurrence sur des marchés statiques, ou déréglementer pour accélérer la concurrence
sur des marchés dynamiques. Toutefois, une évolution vers le marché et la convergence
technologique, telle qu’elle est prévue en Europe dans les années à venir, a plus de chance
de se produire sur des marchés dynamiques. Augmenter les incitations à l’investissement
dans un marché déréglementé crée une dynamique de marché positive, et par conséquent
plus de satisfactions pour le client.
« En augmentant le niveau de concurrence sur les infrastructures, on augmente
le bien-être des abonnés et les opérateurs seraient prêts à investir si leur retour sur
investissement est correct. Il ne faut donc pas que la réglementation gêne l’investissement. »
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
Points de repère internationaux pour une dérèglementation
réussie
Les points de repère internationaux montrent des exemples de dérèglementations
menées avec succès, dont on peut tirer des leçons pour le cas de l’Europe. Des pays
comme les États-Unis (voir figure ci-dessous) ou Hong-Kong ont déjà considérablement
déréglementé leur marché. Les États-Unis, qui ont déjà déréglementé la majeure partie
de leur secteur des télécommunications, sont actuellement les leaders dans ce domaine.
Les investissements dans les infrastructures fibre sont totalement déréglementés, et la
réglementation obligeant les opérateurs historiques à accorder à leurs concurrents l’accès
à l’infrastructure cuivre a été fortement allégée par l’autorité de régulation américaine,
la Federal Communications Commission (FCC), en réaction à la diminution rapide des
investissements dans l’infrastructure de communication filaire ces dernières années. Il
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des
fabricants d’équipement)
65
était en effet à craindre que les États-Unis ne se retrouvent sous-équipés par rapport aux
autres pays en matière de diffusion haut débit, ce qui aurait fait diminuer la compétitivité du pays sur le plan international.
Réseaux de nouvelle génération en Europe
En Europe, l’approche sera différente et visera à préserver le niveau de concurrence
créé par le cadre de réglementation existant. Vu l’importance des investissements nécessaires pour migrer vers les NGN, il sera extrêmement important que les autorités nationales de régulation tiennent compte du profil de risque de ces investissements lors de
l’établissement des tarifs réglementaires dans les cas d’obligations d’accès imposées et destinées à favoriser la concurrence. Pour des informations plus spécifiques sur la dérèglementation, reportez-vous à l’analyse « Deregulation of the Telecom Sector and its Impact
on the Overall Economy » (La Dérèglementation du secteur des télécommunications et
son impact sur l’économie globale » publiée en décembre 2005 par Arthur D. Little.
Débats actuels sur la déréglementation
Pays
EU
Stade de la déréglementation
� Fin des obligations de dégroupage, de partage de
ligne et de co-localisation pour le haut débit
� Pas d’obligation de dégroupage pour les
Contexte/Objectifs
Statut
Réalisée
� Diminution de l’investissement
� Décalage entre les réglementations câble et
télécommunications
infrastructures FTTx à venir
Hong-Kong
� Fin des obligations de dégroupage pour le FTTx
Australie
� Nécessité de permettre l’investissement dans
Réalisée ; fin du
dégroupement
obligatoire en 2008
� Permettre à de potentiels investisseurs de
� Investissements sûrs pour les réseaux
Doit être approuvée
Canada
� Cadre permettant plus de clémence pour les
� La réaction de Bell Canada devant la tarification
En examen, décision en
2006
Allemagne
� « Vacance réglementaire » , c’est à dire tolérance
� Besoin de stimuler l’investissement
Doit être approuvée par
l’UE ; Inclusion dans la
loi allemande des
télécommunications
� Plus d’obligation de fournir des lignes dégroupées
préciser leurs termes et conditions avant
d’investir
services numériques internes à haut débit
� Déréglementation partielle du marché télécom
local
vis-à-vis de l’obligation de dégroupage pour
l’investissement en infrastructure FTTx/VDSL
� Déréglementation des appels internationaux
l’infrastructure de réseau grâce à des rendements
proportionnels au risque encouru
additionnels
et une concurrence féroce
� Sûreté en matière de réglementation
� Perte significative de puissance de marché pour
l'opérateur historique sur le marché de la voix à
l'international
Source : Organismes nationaux de réglementation 2005
Comme le montre l’étude d’un cas américain ci-dessous, les mesures de dérèglementation annoncées par la FCC ont été suivies d’annonces d’investissements non négligeables ; d’abord par les opérateurs historiques en télécommunications, puis par leurs concurrents et les infrastructures alternatives telles que le câble.
66
Décisions FCC
Chronologie déréglementation et réaction des marchés
Mars : le modem câble
déclaré « service
d’information » par la
FCC*
Investissement
Août :
déréglementation
de la fibre jusqu’à
la maison par la
FCC
Août :
déclaration
Verizon
2
Projet Lightspeed : L’objectif est d’atteindre 18 millions
de foyers d’ici 2007/2008 (17 mio FTTN et 1 mio FTTH)
d’environ 4 milliards de dollars + 1 milliard de dollars de
mises en service.
4�
Octobre : annonce
d’investissement de
SBC
3
4
Juin :
déclaration
BellSouth
Octobre : annonce
d’investissement de
Verizon
Objectif : équiper 15 millions de foyers, soit environ
la moitié de la zone couvertes, soit, en FTTH ou en
FTTN d’ici la fin 2008
� Investissement total : 15 à 20 milliards de dollars
� Intention d’embaucher entre 3 000 et 5 000
nouveaux employés d’ici fin 2005
Août : la FCC
déréglemente l’accès
Internet filiaire haut
débit (DSL cuivre)
2005
Octobre :
déclaration SBC
5
� L’investissement cumulé attendu sur trois ans est
Décembre : la FCC introduit
des amendements aux
obligations de dégroupage
2004
1
5�
Octobre : la FCC
confirme la
déréglementation
des connexions
FTTC
2003
Réactions
2002
Février : déréglementation
des obligations nouvelles
pour le FTTx sur les
nouvelle connexions, le
partage de lignes et la colocalisation par la FCC
6
Juin annonce
d’investissement de
BellSouth
Les dépenses en nouvelles
infrastructures sont d’environ 1 milliard
de dollars en 2004 et d’1,3 milliards en
2005
� Installations de FTTC en 2004 :
126 000 ; estimations pour 2005 :
200 000
6�
*La Cour suprême a confirmé en juin 2005 la décision de la FCC sur le câble (cas Brand X ) ; Source : FCC – Moments forts de la période où
Michael K. Powell était à la tête de la FCC (2005) ; communiqués de presse et site de la FCC; Arthur D. Little analysis
A
Annonces d’investissement d’autres acteurs
Annonce
OEN
Détails
OEN prévoit un déploiement FTTH à large échelle à
Houston
… a annoncé des plans de déploiement FTTH pour
1 600 000 foyers à Houston, le 10e plus grand marché
télévisuel aux EU. L’entreprise … prévoit de lancer son
offre de service aux EU décembre 2005
Communiqué de presse, octobre 2005
� OEN prévoit de proposer un service IPTV intégré,
Comcast Aggrandit son infrastructure fibre
Extends National Fiber Infrastructure
… pour fournir de la fibre noire dans les réseaux interbains et métro dans le cadre de l’extension de sa zone
de couverture fibre. Cela permet à Castcom de
disposer d’un réseau haut débit couvrant tout le pays et
améliorable.
Communiqué de presse, 7 décembre 2004
� Accord avec Level 3 pour couvrir sa zone de
Covad Annonce une extension de son réseau en
2004
Covad … a annoncé aujourd’hui son intention d’étendre
sa couverture géographique et humaine pour le DSL,
l’accès aux données et le T1.
Communiqué de presse, 7 Janvier 2004
� Installation d’équipements haut débit additionnels
l’Internet 10 Mbit/s à 100 Mbit/s, la voix, la vidéo à
la demande (VOD) et d’autres services haut débit
� OEN a déclaré avoir reçu des autorisations pour
distribuer par IP plus de 400 chaînes de TV.
couverture
� Extension du réseau incluant la capacité fibre, le
routage et l’équipement optique.
dans environ 200 centraux dans tout le pays, ce qui
porte le réseau national Covad à plus de 2 000
centraux.
� Un agrandissement du réseau d’accès permet à
Covad d’utiliser son réseau d’infrastructure ATM
plus efficacement.
Source : Coupures de presse, analyse Arthur D. Little
Une étude récente menée pour la London School of Economics (Robert W. Crandall,
The Brookings Institutions – « USA Broadband after 10 years of Confusing (and Confused) Regulatory Policy », 25 mai 2006) montre que les investissements des opérateurs
historiques sur les marchés déréglementés comme les États-Unis ou les Canada dépassent ceux effectués sur les marchés très réglementés de l’Union Européenne.
Dépenses/recettes filiaire (proportion dégroupage
dans les cases)
Dépenses/recettes filiaire 2005
proportion de lignes dégroupées
0,2
0,15
Le haut débit en 2011 et au-delà
Entreprise
exemples
0,1
0,21
0,12
0,01
0,08
TELIA
TDC
DT
T-Italia
BT
Telefónica
0,01-0,02
Europe
0,04
RBOCS
0,16
MTS
0,30
BCE
0,28
TELUS
0,30
KPN
0
FT
0,05
Amérique du Nord
Source : rapports d’exercice des entreprises
Pertinence pour le débat sur la politique NGN en Europe
En raison de différences importantes entre les approches américaine et européenne en
matière de régulation, l’application en Europe d’une méthode à l’américaine n’est guère
envisageable. Ainsi, les États-Unis ont adopté une politique très libérale, arguant que
les conséquences négatives d’une intervention des organismes de régulation dépasseraient celles d’une position dominante. En revanche, l’UE a mis au point un ensemble très élaboré d’obligations réglementaires taillées sur mesure, que les États-membres
ont appliquées avec plus ou moins de succès. L’objectif recherché par ces obligations
était d’empêcher les opérateurs historiques d’abuser de leur position dominante, tout en
encourageant l’investissement dans des infrastructures alternatives. La notion d’« échelle
d’investissement » était l’expression théorique de l’idée selon laquelle les opérateurs
A
67
Réseaux de nouvelle génération en Europe
alternatifs grimpent à l’échelle de l’infrastructure en passant par les cinq formes de concurrence réglementées que sont la revente DSL, l’accès bitstream, l’accès partagé, l’ULL
et le DSL non couplé à un abonnement téléphonique, ou « DSL nu » (avec accès partagé ou bitstream). Il était prévu que ces cinq options se distingueraient par une plus ou
moins grande différenciation de services en comparaison de l’offre des opérateurs historiques, ainsi que par leur potentiel de marge brute (toujours minimale pour la revente,
et maximale pour l’ULL). Un opérateur alternatif devrait toujours être incité à passer
au barreau suivant de l’échelle pour finir par installer sa propre infrastructure. Or pour
l’instant rien ne prouve que les opérateurs alternatifs progressent réellement sur l’échelle
des investissements, sauf en France.
68
« De nombreux concurrents profitant des offres de revente ou d’accès bitstream
(BSA) et présents sur le marché depuis plusieurs années ne font pas les investissements nécessaires pour grimper les échelons »
(Michael Bartholomew, directeur de l’association européenne des opérateurs de réseaux de télécommunications, in Regulatory Frameworks for Promoting the Broadband Market Broadband, World
Forum Europe, octobre 2005)
L’observation montre que les opérateurs alternatifs conçoivent généralement leurs business model économiques autour d’une des cinq options, sans l’intention de monter les
échelons. On s’aperçoit par conséquent que la concurrence se fait généralement sur la
plateforme d’infrastructure existante, et que l’objectif général de ce concept de réglementation ne sera pas atteint.
Toutefois, toutes les politiques NGN futures en Europe chercheront probablement à
préserver les acquis de l’approche traditionnelle et à préserver le niveau de concurrence
sur l’infrastructure qu’elle a créée. La politique de stimulation de l’investissement par la
réglementation devra donc être plus élaborée en Europe qu’aux États-Unis. Cependant,
en Europe, la dérèglementation semble être le meilleur moyen d’accélérer les investissements en NGN. En effet, le « concept d’échelle », qui implique l’instauration de régimes
complexes de régulation de la concurrence, ne semble pas fonctionner de façon optimale
pour la plupart des marchés européens du haut débit. De plus, l’idée implicite derrière
l’approche américaine de « laissez faire », à savoir que les forces du marché et les changements technologiques contrebalancent à terme la puissance de marché des acteurs dominants, semble prendre davantage corps, compte tenu de la vitesse de déploiement de l’IP
et des changements concurrentiels sur le marché du haut débit de nouvelle génération.
On s’attend à ce que la Commission européenne, dans les directives qu’elle publiera à
partir de 2006, propose un allègement léger ou de moyenne ampleur de la réglementation dans le secteur des télécommunications. Le débat sur le bien-fondé de la dérèglementation se fait principalement au niveau la Commission, qui, de l’avis de la plupart des
experts, devrait bientôt apporter une certaine dose de dérèglementation. Ce pronostic
semble confirmé par le fait que des institutions publiques, comme l’OCDE, affirment
depuis longtemps que les investissements dans les technologies de l’information et de la
communication ont un effet positif sur l’ensemble de l’économie.
A
4.4 Phase de migration vers les NGN : politique et
recommandations en matière de réglementation
a) Stimuler une transition vers les NGN conforme aux principes du marché
Il paraît inévitable que les exploitants d’infrastructures dans le haut débit migrent vers les
NGN. La première raison en est que les clients réclament des services accessibles en tout
lieu, la seconde est la vive concurrence des nouveaux acteurs sur le marché, tels Yahoo et
Google, qui travaillent à partir de la couche application et introduisent des services et des
applications haut débit innovants, basés sur la vidéo. Pour les opérateurs historiques de
télécommunications, l’argument le plus irrésistible en faveur des NGN est surtout défensif : en augmentant l’efficacité de leurs réseaux et en se créant de nouvelles occasions de
vente de produits IP en gros et au détail, ils espèrent faire cesser les pertes qu’ils enregistrent sur leurs lignes fixes traditionnelles. Pour les câblo-opérateurs, le passage aux NGN
semble demander moins d’efforts. En effet, les réseaux dont ils disposent actuellement ont
plus de capacité et leurs éléments constitutifs semblent les rendre plus facilement extensibles, même si le partage de capacité rend la gestion du débit relativement ardue. Le problème principal des câblo-opérateurs en matière de concurrence n’est pas d’ordre technologique : c’est la difficulté de proposer une couverture convenable quand on opère au
niveau régional et non pas national comme les autres opérateurs historiques.
Nous ne nous attendons pas à ce qu’une migration vers les NGN conforme au marché
prenne la forme d’une concurrence à part entière entre les infrastructures NGN à l’échelle
des pays avant 2011 (à l’exception peut-être des zones à équiper). Nos analyses nous portent à penser que les opérateurs historiques de télécommunications, par exemple, ne passeront que graduellement aux NGN, en commençant par les zones où la concurrence
des NGN câble est la plus rude, généralement les grandes métropoles. C’est par conséquent au cours de cette phase de migration, où la concurrence sur les NGN n’émergera
que dans des poches locales ou régionales, que les réseaux haut débit subventionnés par
l’État (comme les initiatives fibre jusqu’au domicile aux Pays-Bas ou les réseaux sans-fil
urbains en République Tchèque) exerceront le principal effet de distorsion de la concurrence en retardant les investissements des exploitants d’infrastructure privés. La perspective de devoir être en concurrence avec des services et des réseaux subventionnés change
nettement le profil de risque de la construction de réseaux NGN privés, ce qui augmente
le prix de financement des investissements NGN pour les opérateurs d’infrastructure
haut débit privés. Nous pensons que les réseaux locaux publics, si tant est qu’ils puissent
être un jour viables, ne sauraient le rester au-delà de la phase de migration. De part leur
couverture limitée, ils ne seront pas intéressants pour les fournisseurs de services, puisque
les NGN concurrents installés à plus grande échelle pourront proposer l’accès à une clientèle plus large avec des conditions commerciales plus intéressantes.
b) Limiter l’aide publique aux NGN en cas de défaillance flagrante du marché
Afin de stimuler un passage aux NGN conforme au marché, nous pensons que les politiques publiques et les mesures de réglementation devraient limiter les subventions en
cas de défaillance flagrante du marché. On parle de défaillance du marché quand il est
clair que le marché n’incite pas les fournisseurs d’infrastructure privés à investir dans
l’installation ou la mise à niveau d’infrastructures haut débit permettant aux abonnés
d’une zone donnée d’accéder à des produits haut débit actuels et de nouvelle génération. Comme le montre notre analyse, la plupart des infrastructures haut débit actuelles
sont d’ores et déjà en mesure de fournir le débit nécessaire pour les services de nouvelle
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
Nous nous appuyons sur nos analyses pour recommander que les réglementations et les politiques publiques en matière de NGN reflètent à l’avenir un certain nombre de principes.
69
Réseaux de nouvelle génération en Europe
génération. L’autre argument souvent cité en faveur de l’existence de réseaux financés
par des fonds publics est qu’ils permettent de faire contrepoids à la dépendance des clients vis-à-vis d’offres de services passant par les infrastructures existantes, lesquelles sont
entre les mains de groupes privés. Nous pensons pour notre part que les cas d’abus de
position dominante doivent être résolus par le droit de la concurrence, pas par des aides
publiques. Ces dernières ne doivent être envisagées pour stimuler les NGN que dans les
zones où la concurrence est faible et l’économie statique. Sur les marchés concurrentiels, elles nuiraient aux forces du marché et mettraient un coup d’arrêt à une transition
conforme au marché.
70
c) Stimuler la progression d’une concurrence basée sur les infrastructures NGN
Notre analyse montre que la coexistence de multiples NGN en concurrence sur un
marché du haut débit de nouvelle génération est possible. La comparaison des échéanciers en matière de technologies d’accès montre que les opérateurs de câble et de télécommunications actuels sont prêts à fournir des services haut débit innovants. Même si le
xDSL (technologie d’accès VDSL2) restera prédominant en Europe, le câble (grâce aux
technologies d’accès EuroDOCSIS 3.0) et le FTTH offriront des possibilités similaires.
Bien qu’aucune technologie ne puisse être considérée comme universellement supérieure, les différents scénarios d’utilisation feront émerger les avantages concurrentiels de
chacune d’entre elle ; les possibilités commerciales existent donc pour chaque technologie. Le cadre réglementaire actuel repose sur l’idée que la compétition sur les infrastructures est la meilleure façon d’encourager l’investissement ; et nous pensons qu’il est bon
de continuer ainsi. Nous pensons également que le degré de concurrence autorisée entre
les réseaux de nouvelle génération est réaliste.
d) Elargir les méthodes de définition des marchés de l’Union Européenne –
« Think Out the Box (Penser au-delà des limites) »
La tendance actuelle à la convergence fixe/mobile joue un rôle fondamental dans la
structuration des NGN. Ce changement de modèle sera marqué par le passage de
réseaux haut débit isolés à des réseaux de nouvelle génération multiples, connectés de
façon continue et accessibles de n’importe où, qui aideront les utilisateurs à accroître de plus en plus leur mobilité. Reposant sur une décomposition très pointilleuse des
marchés et des services de télécommunications, le cadre réglementaire actuel et la définition des marchés concernés reflètent les caractéristiques de l’architecture des réseaux
haut débit de première génération et ne tiennent pas compte des changements fondamentaux liés à là convergence fixe/mobile et de la raison d’être des NGN. Au contraire
des réseaux de première génération, qui s’alignaient étroitement sur les services, lesquels
disposaient donc chacun de leurs propres équipements, plateformes de transport et systèmes de soutien, les NGN utiliseront les mêmes plateformes réseau et se serviront de
plateformes serveur pour définir les services. À l’heure où la mobilité devient un facteur
de concurrence crucial pour les réseaux haut débit fixes, il est vain de chercher à évaluer
le pouvoir de marché pour les services de nouvelle génération à l’aune des définitions
de marchés actuelles. En même temps, l’interconnectivité accrue des plateformes technologiques patrimoniales et alternatives et des fournisseurs de service basés sur Internet
qui arrivent sur le marché augmente la substituabilité des services et des réseaux du point
de vue de l’offre et de la demande. Il faudra donc tenir compte d’un plus grand nombre
d’acteurs pour anticiper les niveaux de concurrence et de domination sur les marchés
pertinents de nouvelle génération.
A
Annexe A
Méthodologie
Ce rapport établit, pour la période 2005-2011, une comparaison entre la situation du
haut débit des pays d’Europe de l’Ouest et celle de pays d’Amérique du Nord et d’Asie
ayant fait l’objet d’une étude de cas. Les conclusions et les résultats quantitatifs comme
qualitatifs présentés s’appuient principalement sur trois sources d’informations :
 des entretiens avec des experts ;
 des recherches sur des sources primaires et secondaires ;
Entretiens avec des experts – Afin de mieux comprendre les tendances principales du
marché et les stratégies d’entreprise, Arthur D. Little a organisé des ateliers et plus de 30
entretiens exclusifs dans dix pays différents auprès d’acteurs majeurs situés tout au long
de la chaîne de valeur de l’industrie du haut débit. Nous avons interrogé, entre autres,
des représentants des fournisseurs d’accès, des opérateurs, des fournisseurs de contenu, des fabricants d’équipement et des organismes nationaux de réglementation. Ces
entretiens nous ont apporté un aperçu de première main sur le haut débit, ses défis, ses
perspectives, ses dynamiques, considérés du point de vue des acteurs de cette industrie.
Les entretiens avec les organismes de régulation nous ont aidé à mieux comprendre les
politiques menées actuellement dans différents pays en matière de haut débit, ainsi que
le niveau de concurrence des marchés et l’impact des réglementations sur le développement du haut débit en fonction des conditions.
Recherches sur sources primaires et secondaires – Arthur D. Little a entrepris
une vaste enquête et une analyse approfondie de l’industrie du haut débit sur chacun des marchés nationaux étudiés. À partir de sources officielles, d’éléments inédits et
d’informations diffusées par les entreprises, nous avons réuni une vaste somme de données. Récoltant nos informations aux niveaux régional et national ainsi qu’au sein de des
entreprises, et les assortissant d’une analyse approfondie du marché pour chaque pays
étudié, nous avons établi une description complète des nombres d’abonnés, des coûts
d’accès et des caractéristiques principales du haut débit et testé la véracité des chiffres publiés par les entreprises, ce qui nous a permis de dresser un tableau exhaustif de
l’industrie. Un groupe de chercheurs a été constitué afin de coordonner le travail des
équipes basées dans chaque pays particulier, compiler les analyses par pays et harmoniser
le tout. Ce groupe a également mené une seconde vague d’études de marché pour vérifier les chiffres ainsi consolidés.
Le modèle du marché du haut débit d’Arthur D. Little – Afin de donner une forme
quantitative aux changements qui, nous le pensons, affecteront le marché du haut débit,
Arthur D. Little a construit un modèle basé sur les données du secteur, les dynamiques,
les facteurs de croissance, les moteurs et les inhibiteurs du marché. Il permet de se faire
une idée claire et solide de l’évolution de l’industrie du haut débit sur la période étudiée.
Nous avons soigneusement testé la cohérence de nos hypothèses avec l’évolution actuelle du marché.
Les perspectives individuelles des spécialistes d’Arthur D. Little ont été filtrées au moyen
de délibérations collectives extrêmement rigoureuses ; les analyses produites reflètent
donc les vues de l’ensemble de nos spécialistes.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
 le modèle de marché exclusif Arthur D. Little.
71
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Annexe B
72
Definitions and Abbreviations
3GPP
3rd Generation Partnership Project, projet de collaboration de
3ème génération. Projet commun d’organismes tels que l’ETSI
(European Telecommunications Standards Institute – Europe),
ARIB/TTC (Association of Radio Industries and Businesses/Telecommunication Technology Committee – Japon), CCSA (Chine),
ATIS (Alliance for Telecommunications Industry Solutions - Amérique du Nord) et TTA (Telecommunication Technology Association - Corée du Sud). L’objectif de 3GPP est de produire des spécifications pour les réseaux de téléphonie mobile de 3ème génération
(3G) dans le cadre du projet IMT-2000 de l’International Telecommunications Union (ITU). Les spécifications de 3GPP se basent
sur les spécifications GSM améliorées, plus connues aujourd’hui
sous le nom de système UMTS
3GPP2
3GPP2 est le groupe de standardisation de CDMA2000, qui rassemble les standards 3G basés sur la technologie CDMA 2G
Accès à haut débit
Connexion Internet permanente disposant d’une vitesse d’au moins
256 Ko/s*
ADSL
Asymmetric Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique à
débit asymétrique. Version de DSL la plus fréquemment rencontrée dont la vitesse de téléchargement est plus élevée que la vitesse
d’exportation
ARPU
Average Revenue per User, revenu moyen par utilisateur
ATM
Asynchronous Transfer Mode, mode de transfert asynchrone.
Standard réseau de commutation par cellules utilisant une bande
passante de 25 Mo/s à 622 Mo/s
Câble MSO
Cable Multi Service Operator, exploitant du câble multi système.
Exploitant du câble TV, qui offre le service triple play
Câble, HFC
Hybrid Fibre Coaxial, réseau hybride câble coaxial/fibre. Technologie d’accès à haut débit qui combine la fibre optique et le câble
TV coaxial pour transmettre des données et des programmes vidéo
à haut débit passante pour le raccordement au domicile des particuliers
CAGR
Compound Annual Growth Rate, taux de croissance annuel pondéré
CAPEX
Capital Expenditures, dépenses d’investissement
CDMA, CDMA2000
Code-Division Multiple Access, accès multiple par répartition en
code. Technologie digitale cellulaire qui permet à plusieurs utilisateurs de partager simultanément la même fréquence sur une
bande/un espace donné
Contenu haut débit
Contenu numérique (musique, films, jeux, etc.) disponible via des
réseaux à haut débit dont l’accès, payant, est facturé par le fournisseur au consommateur final
Dispositifs, CPE
Customer Premises Equipment, équipements privés d’abonné.
Équipements à haut débit pour les utilisateurs finaux (p. ex. modem,
routeur, dispositif VoIP ou tout autre équipement qui se trouve sur
le site d’un client
DOCSICS
Data Over Cable Service Interface Specification, norme de modem
câble, spécifiant le transfert de données à haut débit sur réseau câble.
Norme internationale développée par Cable Labs qui définit les conditions d’interface de communications et de soutien d’opération pour
un système de données utilisant le système de télévision par câble
A
Digital Rights Management, gestion des droits numériques
DSL
Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique. Technologie
de transport de données à très haut débit sur une simple ligne de
raccordement téléphonique
DSLAM
Digital Subscriber Line Access Multiplexer, multiplexeur d’accès
DSL. Mécanisme provenant du site principal d’une entreprise de
téléphonie qui redirige de nombreuses lignes DSL vers une seule
ligne ATM haut débit
DVB-T/H
Digital Video Broadcasting – Terrestrial/Handheld, diffusion vidéo
numérique – terrestre/application portable
ELT
Évolution sur le long terme
ETTH
Ethernet To The Home, Ethernet jusqu’à l’abonné. Application
spécifique de Fibre to the premises (FTTP, fibre jusqu’aux locaux)
qui est apparue pour la première fois en 1999 dans un garage de
Palo Alto, California. La technologie FTTP et FTTH (Fibre
to the home, fibre jusqu’à domicile) repose sur une transmission
par fibre optique, tandis que la technologie ETTH envisage une
solution plus globale pour faire évoluer les réseaux du modèle à
commutation de circuits vers un modèle à commutation de paquets
utilisant l’éthernet, contrairement à l’ATM et aux autres normes
concurrentes
EuroDOCSIS
Data Over Cable Service Interface Specification (DOCSIS), norme
de modem câble, spécifiant le transfert de données à haut débit sur
réseau câble. Norme internationale développée par Cable Labs qui
définit les conditions d’interface de communications et de soutien
d’opération pour un système de données utilisant le système de
télévision par câble. Les premières spécifications de EuroDOCSIS
étaient la version 1,0, publiée en mars 1997, avec la révision 1,1 suivant en avril 1999. En raison de la demande croissante de services
symétriques en temps réel tels que la téléphonie IP, EuroDOCSIS
a été révisé une seconde fois pour améliorer les vitesses de transmission montante (depuis l’utilisateur vers Internet) et les capacités
de la qualité du service. La version EuroDOCSIS 2.0 a ainsi été
publiée en janvier 2002. La norme EuroDOCSIS 3.0 apparaîtra
d’ici la fin de l’année 2006
EV-DO, 1XEV-DO
Signifie « EVolution, Data-Only ». Cette norme « 3G », qui appartient à la famille CDMA2000, offre un accès de transmission de
données uniquement (pas de la voix) à un débit très rapide (jusqu’à
2,4 Mo/s)
FBWA
Fixed Broadband Wireless Access, accès sans-fil fixe à haut débit
FCC
Federal Communications Commission, Commission fédérale des
communications
FFT
Fast Fourier Transform, Transformée de Fourier rapide
FMC
Fixed/Mobile Convergence, convergence fixe/mobile
FTTB
Fibre to the building, fibre jusqu’à l’immeuble
FTTC
Fibre To The Curb, fibre jusqu’au trottoir. Renvoie à un système
de télécommunications basé sur des câbles en fibre optique reliés à
une plateforme qui dessert plusieurs clients. Chacun de ces clients
dispose d’une connexion à cette plateforme via un câble coaxial ou
à paire torsadée
FTTH
Fibre to the Home, fibre jusqu’au domicile. Technologie d’accès à
haut débit capable de fournir des vitesses de transfert de données
particulièrement élevées
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
DRM
73
Réseaux de nouvelle génération en Europe
FTTN
Fibre To The Node, fibre jusqu’au nœud. Architecture à haut
débit qui fournit un accès internet et d’autres services à haut débit
en fibre optique jusqu’au nœud puis par VDSL via l’installation
de téléphone existante jusqu’au domicile. Le déploiement de cette
architecture est moins coûteux que la technologie concurrente
FTTP mais n’offre pas la capacité totale du haut débit via la fibre
jusqu’au domicile. Le débit de transfert des données est limité à
25-30 Mo/s
Go
Gigaoctet
GSM
Global System for Mobile Communications, système global pour
les communications mobiles. Norme la plus utilisée dans le monde
pour les téléphones portables (plus d’1,8 milliards d’utilisateurs
dans plus de 210 pays et territoires). La présence généralisée de la
norme GSM permet un roaming (itinérance) international très fréquent entre les opérateurs de téléphones portables, ce qui permet
aux abonnés d’utiliser leur téléphone portable presque partout dans
le monde
HFC
Hybrid Fiber Coaxial (HFC), réseau hybride câble coaxial/fibre.
Terme de l’industrie des télécommunications désignant un réseau
qui combine la fibre optique et le câble coaxial pour créer un réseau
à haut débit. Il est utilisé depuis les années 1990 par les opérateurs
de TV câblée
HSDPA
High Speed Downlink Packet Access, accès par paquets en liaison
descendante haut débit. Protocole de téléphonie mobile également
appelé 3,5G (ou « 3½G »), variation de 3G qui double les capacités du réseau et multiplie par cinq la vitesse de téléchargement de
données
HSPA
High Speed Packet Access, accès haut débit par paquets
IEEE
Institute of Electrical and Electronic Engineers, Institut d’ingénieurs électriciens et électroniciens. Fixe les normes de la gestion
de réseaux, en particuliers les normes 802
IM
Instant Messaging, messagerie instantanée
IP
Internet Protocol, protocole Internet
IPTV
Internet Protocol Television, télévision par protocole Internet
IPv6
Internet Protocol version 6, protocole Internet version 6. Norme
de couche réseau utilisée par les dispositifs électroniques pour
échanger des données via un réseau à commutation par paquets.
Elle prolonge la version 4 du protocole Internet et constitue la
seconde version généralement utilisée
ISP
Internet Service Providers, fournisseurs de services Internet. Fournissent à leurs clients un accès à haut débit, souvent acheté auprès
des fournisseurs de services réseaux
Kbit/s, Mbit/s
Kilobit par seconde, mégabit par seconde
KDGS
Également désigné par Power 93.9. Radio diffusant de la musique
rythmée contemporaine pour le marché de Wichita, Kansas. La
licence est déposée à Andover, Kansas, la radio appartient à Entercom et la fréquence d’émission est 93.9 MHz avec une puissance
d’émission effective de 25 kW
LLU
Local Loop Unbundling, dégroupage de la boucle locale. Processus d’autorisation des opérateurs de télécommunications à utiliser
les connexions téléphoniques par paire torsadée depuis le centre
d’échange téléphonique jusqu’au site du client. La boucle locale
appartient à l’entreprise de services locaux titulaire (ILEC)
74
A
MIMO
Multiple-input multiple-output communications, communications
à entrée et à sortie multiples. En ingénierie électrique, elles renvoient habituellement aux systèmes de communication à antennes
multiples en entrée et en sortie
MoU
Minutes of Use, minutes de téléphonie
MPEG
Moving Picture Experts Group, groupe expert d’images en mouvement
MPEG-4
Élargit MPEG-1 aux objets audio/vidéo, aux contenus en 3D, au
codage en réseau binaire très bas et au support de gestion des droits
numériques. Comprend plusieurs normes vidéo ultraperformantes
récentes (alternatives à la vidéo MPEG-2), notamment l’Advanced
Simple Profile (profil simple avancé) et l’Advanced Video Coding
(codec vidéo avancé)
MPLS
Multiprotocol Label Switching, commutation multiprotocole par
étiquette
NGN
Next Generation Network, réseau de nouvelle génération
NRA
National Regulatory Authorities, autorité de régulation nationale
NSP
Network Service Provider, fournisseur de services réseaux. Possède
et exploite le réseau et fournit un accès à haut débit à ses clients
P2P
Technologie peer-to-peer (p. ex. KaZaA, Gnutella, Overnet)
PCMCIA
Personal Computer Memory Card International Association, nouvelles cartes PC
PDA
Personal Digital Assistant, assistant numérique personnel
PPP
Public Private Partnerships, partenariats public privé
PPV
Pay-per-view, « chaînes à péage »
PSTN
Public Switched Telephone Network, réseau téléphonique commuté public
PWLAN
Public Wireless Local Area Network, réseau WLAN public, hotspot
QAM
Schéma de modulation qui transmet des données en changeant
(modulant) l’amplitude de deux ondes porteuses. Ces deux ondes,
généralement sinusoïdales, sont déphasées de 90°, d’où leur désignation d’ondes porteuses en quadrature et le nom du schéma
QoS
Quality of Service, qualité de service
R&D
Research & Development, recherche & développement
ROI
Return on Investment, retour sur investissement
Satellite Broadband
Broadband access via a satellite, accès à haut débit par satellite
SDH
Synchronous Digital Hierarchy, hiérarchie numérique synchrone
SDTV
Services de diffusion à la demande
Services à haut débit
Services délivrés et payés par les fournisseurs d’accès aux réseaux
à haut débit (p. ex. protection anti-virus, filtre anti-spam, contrôle
parental, etc.)
Taux de désabonnement
Pourcentage de clients qui résilient leur abonnement et se déconnectent d’un service à haut débit
Taux de pénétration
du haut débit
Pourcentage de foyers disposant d’au moins un abonnement haut
débit via une des technologies d’accès à haut débit (DSL, Cable, etc.)
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
MBWA, Mobile Broadband Mobile Broadband Wireless Access, accès sans-fil mobile à haut
débit. Ces systèmes fournissent des débits de transmission de données allant de 384 Ko/s à 4 Mo/s et permettent aux utilisateurs de
circuler dans des zones larges
75
Réseaux de nouvelle génération en Europe
76
TDD
Dispositif de télécommunications pour les sourds
Telco
Entreprise de télécommunications (opérateur de téléphonie traditionnel)
TIC
Technologie de l’information et de la communication, Information
and Communication Technology (ICT)
TIME
Télécommunications, IT, Média & Électronique
Triple Play
Triple Play service, service triple play. Terme de marketing désignant l’offre de trois services. L’Internet haut débit, la télévision
(vidéo à la demande ou diffusion classique) et le téléphone via une
simple connexion à haut débit. Le service triple play repose sur un
business model combiné plutôt que sur des solutions techniques ou
une norme classique
TV
Télévision
TVHD
Télévision à haute définition (High-Definition television, HDTV).
Cela signifie que la résolution des signaux d’émission TV est plus
grande que pour les formats traditionnels (NTSC, SECAM, PAL).
À l’exception de formats analogiques récents proposés en Europe
et au Japon, la TVHD est diffusée numériquement et son introduction coïncide parfois avec l’introduction de la télévision numérique
(DTV)
ULL
Unbundling of Local Loop, dégroupage de la boucle locale
UMTS
Universal Mobile Telecommunications System, système universel de télécommunications mobiles, technologie mobile de 3ème
génération
UMTS
Universal Mobile Telecommunications System, système universel
de télécommunications mobiles. C’est une des technologies de
téléphonie mobile de troisième génération (3G). Elle utilise en
priorité la norme W-CDMA, est normalisée par le 3GPP et constitue la réponse européenne et japonaise aux exigences de l’IMT2000 de l’ITU pour les systèmes de radiotéléphonie cellulaire 3G
USB
Universal Serial Bus, bus série universel
USP
Unique selling proposition, argument publicitaire unique
VAS, SVA
Value added services, services à valeur ajoutée
VDSL
DSL à très haut débit binaire, capable de transférer jusqu’à 52 Mo/s
en téléchargement et 16 Mo/s en transmission montante
VoD
Video on Demand, vidéo à la demande
VOD
Video On Demand, vidéo à la demande
VoIP
Voice over Internet Protocol, voix sur protocole Internet
Web 1.0
Première génération de services disponibles sur le World Wide
Web
Web 2.0
Web 2.0 renvoie généralement à la seconde génération de services
disponibles sur le World Wide Web qui permet la collaboration
et l’échange d’informations en ligne. Contrairement à la première
génération, Web 2.0 fournit aux utilisateurs une approche orientée
davantage sur les applications de bureau que sur les pages web statiques d’origine
WiMax
Worldwide Interoperability for Microwave Access
WLAN, WiFi
Wireless Local Area Network, technologie d’accès à haut débit qui
utilise un spectre de fréquence non licencié
xDSL
xDSL fait référence aux différentes variantes de DSL telles
qu’ADSL, SDSL ou VDSL
A
Annexe C
A propos d’Arthur D. Little
Le pôle Télécommunications, TI, Média & Électronique (TIME) d’Arthur D. Little
est un réseau d’experts de renommée mondiale. Nous proposons une combinaison sans
précédent d’expertise industrielle, de compréhension des technologies sous-jacentes aux
industries numériques et de maîtrise des processus opérationnels qui y ont cours. Le travail de TIME pour des entreprises situées tout au long de la chaîne de valeur suit deux
axes majeurs :
 nous aidons nos clients à accroître leur leadership et à augmenter leur valeur, en révolutionnant leurs stratégies et en différenciant leurs produits et leurs services selon une
approche globale ;
Nous aidons nos clients à mieux comprendre les déterminants stratégiques, opérationnels
et culturels qui impactent leur gestion des technologies, de l’innovation et des indicateurs
financiers, et nous leurs transférons ces compétences afin de leur permettre d’optimiser
leur création de valeur vis-à-vis de leurs partenaires.
Qui sommes nous ?
Arthur D. Little a créé en 1886 le premier cabinet de conseil à Cambridge, au Massachussets (États-Unis). Notre attitude pionnière et innovante, combinée à notre expertise technologique et industrielle et à notre expérience des secteurs concernés, nous permet d’aider nos clients à réaliser une croissance et un gain de valeur extraordinaires.
Nous nous réinventons en permanence depuis 120 ans et faisons profiter nos clients de
toute notre expérience et de nos connaissances sans cesse mises à jour dans les principaux domaines d’activité. Nous approchons chaque mission avec un mélange de curiosité,
de créativité, d’intégrité et de rigueur analytique, ce qui se traduit par des améliorations
rapides et spectaculaires des résultats. Grâce à notre partenariat avec Altran Technologies et Cambridge Consultants Ltd, nous avons accès à un réseau de 16 000 consultants
experts répartis dans plus de 30 agences dans le monde entier.
A
Le haut débit en 2011 et au-delà
 nous les aidons également à améliorer leurs performances et leurs profits en diffusant
de meilleures pratiques dans toute leur entreprise.
77
Annexe D
Contacts
Auteurs du rapport
Konstantinos Apostolatos
Director Benelux
+31 10 2018 817
[email protected]
Karim Taga
Patrick Suter
Managing Director Autriche Project Manager
+43 1 515 41 43
+41 44 722 89 15
[email protected]
[email protected]
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Les directeurs des pôles TIME dans votre zone sont :
78
Allemagne
ASEAN
Autriche
Belgique
Brésil
Corée
Espagne
États-Unis
France
Grande Chine
Italie
Japon
Pays-Bas
Portugal
RU
Scandinavie
Suisse
Venezuela/Colombie
Arno Wilfert
Thomas Kuruvilla
Karim Taga
Jean Fisch
Celso Gonzalez
Sungtae Jun
Eulogio Naz
Jesus Portal
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Les auteurs tiennent à rappeler les contributions de Bertram Boelinger (Allemagne),
Etienne Brumauld des Houlières (France), Sascha Frommhund (Autriche), Morgane
Gaubier (RU), Beat Hangartner (Suisse), Bernhard Nagiller (Autriche), Martyn Roetter
(EU), Markus Schroeter (Suisse), Ashish Sharma (Singapour/États-Unis), Nina Stanek
(Suisse), Jens Wagner (Suisse), et bien d’autres dans le monde entier.
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Réseaux de nouvelle génération en Europe – Le haut débit en 2011 et au-delà
Réseaux de nouvelle génération en Europe
Le haut débit en 2011 et au-delà
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