Marc André-Dalbavie
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Marc André-Dalbavie
Marc André-Dalbavie (1961) Ces dix dernières années ont vu Marc André-Dalbavie émerger comme leader parmi la jeune génération des compositeurs français. Né en 1961 à Neuilly-surSeine, il débute sa formation musicale à l’âge de six ans. Agé d’une vingtaine d’années, il entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Durant ces années d’études, il obtient plusieurs premiers prix. En 1984, il étudie avec Franco Donatoni à Sienne, et en 1985, il entre au département de la Recherche Musicale de l’Institut de Coordination Acoustique /Musicale (IRCAM) où il s’initie à la synthèse numérique et à la composition assistée par ordinateur. En 1987, il suit les cours de direction de Pierre Boulez. Au début des années 90, il est à Berlin, invité par le D.A.A.D. (Académie Allemande d’Austauschdienst) et en 1994, il obtient le prix de Rome. Sa première grande création à Paris, Diadèmes, fut commandée par l’État français et jouée au Centre Georges Pompidou en 1986 sous la direction du compositeur. Depuis, ses œuvres ont été entendues dans le monde entier. En 1988, Pierre Boulez dirigeait Diadèmes à l’Académie de Musique de Brooklyn à New York. Ces dernières années, l’œuvre a été jouée par le London Sinfonietta au Queen Elizabeth Hall, à la Philharmonie de Los Angeles, au Festival d’Helsinki sous la direction d’Esa-Pekka Salonen, à Moscou, Londres, Berlin, Tokyo... En 1994, l’oeuvre de Marc-André Dalbavie, Seuils, est jouée au Festival de Salzbourg sous la direction de Pierre Boulez. En 1995, une œuvre pour chœur d’hommes et orchestre, Offertoire, est jouée par l’Orchestre Philharmonique d’Israël et en 1996, son Concerto pour violon est créé à Donaueschingen, en Allemagne, par l’Orchestre National de France avec Eiichi Chijiiwa. En 1997, Marc-André Dalbavie a été nommé professeur d’orchestration au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il a récemment obtenu le prix de composition Salzburger «Österfestpiele» organisé par l’Orchestre Philharmonique de Berlin, a vu la création de son opéra Correspondances à Mulhouse, en France, ainsi que celle d’une autre de ses œuvres, Non-Lieu, pour chœur de femmes et ensemble instrumental, à Stuttgart, en Allemagne. En décembre 1998, Marc-André Dalbavie a été nommé par USA Today’s le «Meilleur Jeune Compositeur» de l’année. L’Orchestre de Cleveland l’institue son «Daniel Lewis Fellow» à la fin de cette même année. Comme part de cette nouvelle relation, il sera compositeur en résidence de l’Orchestre pour une période de deux ans. L’Orchestre lui a également passé commande de plusieurs nouvelles œuvres. L’une de ces œuvres sera ensuite reprise par l’Orchestre Symphonique de Chicago pour la saison 2000/2001 sous la direction de Pierre Boulez. Mai 1999 : son Concerto pour orchestre, The Dream of the Unified Space, est créé par l’Orchestre de Minnesota sous la direction de Eiji Oue. Marc-André Dalbavie a aussi récemment composé pour la clarinettiste Sabine Meyer, un concerto pour clarinette, cor de basset et orchestre, Antiphonie, créé par le Rheinischer Philharmonie Staatorchester, en Allemagne. En 2000, il est en résidence à l’Orchestre de Minneapolis où pour le Festival d’été, est créée son œuvre Sextine Cyclus par la soprano Joanna Mongiardo et l’Orchestre de Minneapolis. Le compositeur lui-même dirige cette œuvre. En 2001, à Paris : création de Mobiles, une œuvre pour chœur et ensemble instrumental par l’Ensemble InterContemporain et le chœur de chambre Accentus. Marc-André Dalbavie est alors en résidence à l’Orchestre de Paris pour quatre saisons. A cette occasion, l’Orchestre crée en France Concertate il suono, et commande une nouvelle œuvre pour orchestre au compositeur, Color qui sera créée à New-York au Carnegie Hall sous la direction de Christoph Eschenbach en 2002. Marc-André Dalbavie s’est vu décerner par le Ministère de la Culture et de la Communication le grade de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres au titre de la promotion du 1er janvier 2004. Son langage musical : Il s’est intéressé, dès 1982, avec quelques compositeurs de sa génération aux potentialités de la musique spectrale, celles offertes notamment par la redéfinition du timbre et la notion de processus. Il a enrichi ces techniques à l’aide de procédés polyphoniques et rythmiques, complétés par des principes de récurrence, intégré des phénomènes d’hétérogénéïté grâce à l’électronique, et exploité les applications de l’informatique musicale et de l’acoustique. Si les années 1980 ont été pour lui celles du timbre et de la couleur (Miroirs Transparents, Diadèmes…), les années 1990 ont été celles de l’espace, du lieu et du contexte. Seuils marque le début de cette période, puisque l’électronique est disposée autour du public et que le texte poétique utilisé renvoie à l’espace dans lequel il intervient. Cette œuvre marque aussi le début d’une collaboration avec l’écrivain Guy Lelong, poursuivie avec deux autres pièces de concert (Non-lieu et Mobiles) et le spectacle musical Correspondances, conçu avec le plasticien metteur en scène Patrice Hamel. L’utilisation d’instruments baroques relie le Concertino à une pièce du XVIIe siècle (Curtain Tune de M. Locke). L’Offertoire pour chœur d’hommes et orchestre symphonique suggère des espaces virtuels simulés par l’écriture du chœur. Son Concerto pour violon inaugure une série d’œuvres pour orchestre spatialisé. Dans Non-lieu, la scène étant totalement vide, les 4 chœurs de femmes et l’ensemble instrumental sont répartis dans la salle autour du public. The Dream of the Unified Space, écrit pour l’Orchestre de Minneapolis, Antiphonie, double concerto pour clarinette et cor de basset, pour l’Orchestre du Rhin-Palatinat, et Concertate il suono, pour l’Orchestre de Cleveland, développent ce travail sur le déplacement du son dans l’espace. Enfin, Mobiles, pour chœur et orchestre, spécialement conçu pour la salle de la Cité de la musique à Paris, commence par de fausses conversations de public, mêlées au son de l’orchestre en train de s’accorder. Sa résidence auprès de l’Orchestre de Paris l’a conduit à se réapproprier l’orchestre symphonique. Cette démarche, qu’il partage avec d’autres compositeurs de sa génération, a pour but d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’écriture symphonique, afin de constituer un répertoire qui intègre l’orchestre au sein de la modernité. En témoignent Color, Ciaccona et, plus récemment, The Rocks under the Water, écrit à l’intention de l’Orchestre de Cleveland pour un bâtiment de l’architecte Frank O. Gehry.