mintz j”rusalemn paris - Philharmonie de Paris

Transcription

mintz j”rusalemn paris - Philharmonie de Paris
François Gautier
président
Brigitte Marger
directeur général
L’Académie Rubin de Jérusalem et le Conservatoire de Paris
Tout musicien de cette fin de siècle est appelé à pratiquer son art dans le monde
entier : cette priorité internationale se concrétise pour l'Académie Rubin de
Jérusalem et le Conservatoire de Paris par le biais de programmes d'échanges
et de projets conjoints avec plus de trente partenaires en Europe, en Asie et en
Amérique, favorisant ainsi non seulement l'apprentissage mais également l'insertion professionnelle.
Le partenariat privilégié entre l'Académie et le Conservatoire a déjà permis de
réaliser plusieurs projets conjoints d'orchestre et de musique de chambre. Dans
le cadre de la saison Israël au miroir des artistes, nous offrons la possibilité à nos
meilleurs étudiants de faire un travail intensif d'orchestre de chambre sous la
direction de l'un des plus grands musiciens de notre temps. Se produire au
Théâtre de Jérusalem et à la cité de la musique devant des publics variés donne
à ce projet sa véritable dimension internationale et d'insertion professionnelle,
ce dont nous nous réjouissons.
Avner Biron
directeur de l’Académie Rubin de Jérusalem
Marc-Olivier Dupin
directeur du Conservatoire de Paris
jeudi
22 octobre - 20h
salle des concerts
@pFelix Mendelssohn
Symphonie pour orchestre à cordes n° IX, en ut
majeur « La Suisse »
grave/allegro, andante, scherzo, allegro vivace
durée : 30 minutes
Concerto pour violon, en ré mineur (1822)
[allegro molto], andante, allegro
durée : 23 minutes
entracte
Franz Schubert
Rondo pour violon et orchestre à cordes, en la
majeur, D 438
adagio, allegro giusto
durée : 14 minutes
Antonín Dvorák
Sérénade pour cordes, en mi majeur, op 22
moderato, tempo di valse, scherzo, larghetto, finale
durée : 28 minutes
Shlomo Mintz, direction, violon
Orchestre du Conservatoire de Paris
Orchestre de l’Académie Rubin de Jérusalem
coproduction cité de la musique, Conservatoire de Paris
concert donné dans le cadre du programme culturel Israël
au miroir des artistes coordonné par l’AFAA avec le soutien
du ministère des Affaires étrangères et du département des
affaires internationales du ministère de la Culture et de la
Communication
avec le soutien d’Air France et de la fondation CIGALE
(Centre international du Geste et des Arts de l’Ecoute) sous
l’égide de la fondation du Judaïsme français
concert enregistré par Radio classique
Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
Felix Mendelssohn
Symphonie n° IX,
en ut majeur
« Viens et éveille tous les esprits ailés qui sommeillent
depuis si longtemps là-dedans. Sois mon David et
que ton jeu chasse loin de moi les mauvais songes. »
Ainsi s'exprimait Goethe dans une lettre adressée à
Felix Mendelssohn qu’il avait connu en octobre 1821,
par l'intermédiaire de Carl Friedrich Zelter. Ce dernier,
ami de Goethe et directeur de l’Académie de chant de
Berlin, avait en effet remarqué les dons précoces du
jeune Felix et s'était empressé de le présenter au
poète de Weimar. Son école avait pour mission de
familiariser les enfants avec les œuvres chorales classiques et de les initier aux règles du contrepoint.
Mendelssohn avait mis à profit les leçons du maître
dans ses premiers essais de composition musicale
tels que la Sonate pour violon en fa majeur, une cantate nuptiale et les deux petits opéras Amour de Soldat
et Les comédiens ambulants, représentés dans la
maison familiale. C'est également lors de ces concerts
privés que le jeune Mendelssohn avait fait donner les
Symphonies pour orchestre à cordes, ayant la chance
d'avoir à sa disposition les musiciens de la Chapelle
de la Cour de Berlin. Ces concerts qui devaient constituer un terrain d'expérience inestimable, rencontrèrent un tel succès que le jeune artiste fut amené à
composer, au cours des trois années, douze symphonies, dont la moitié dans la seule année 1821. La
Symphonie n°9 en ut majeur sera achevée le 12 mars
1823. Elle soutient la comparaison avec certaines
œuvres de jeunesse de Mozart dont elle partage le
caractère direct du langage et les inspirations de gaîté
joyeuse. Le Trio du troisième mouvement comporte un
thème que le jeune Felix avait recueilli lors d'un voyage
en Suisse, d’où le surnom donné à cette symphonie.
Concerto pour violon, Une année avant la composition de la Symphonie
en ré mineur
pour cordes en ut majeur, Mendelssohn décide de
s'illustrer dans l'un des grands genres de l'histoire de
la musique, le concerto pour soliste. En l'espace de
deux petites années, il compose quatre concertos
pour les deux instruments qu'il pratique lui-même en
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Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
virtuose, le piano et le violon. En 1822, il écrit le
Concerto pour piano en la mineur ; l'année suivante,
deux concertos en ré mineur, l'un pour violon, l'autre
pour piano et violon ; et enfin, en 1824, le Concerto
pour deux pianos et orchestre en mi majeur. C'est la
présence d'Edouard Rietz qui est à l'origine de la
composition du Concerto pour violon en ré mineur.
Professeur du jeune Mendelssohn, de sept ans son
aîné et comme lui fervent admirateur de Bach, Rietz
avait étudié avec Pierre Rode, le grand représentant
de l'école française de violon. Cette précision historique explique sans doute les échos de musique révolutionnaire du premier mouvement ou le caractère
des thèmes du final. Dernière précision d’ordre musicologique : ce Concerto nous est parvenu sous la
forme de deux versions. Un premier manuscrit, qui
comprend deux mouvements, a été donné par la
veuve du compositeur à Ferdinand David, le dédicataire du deuxième Concerto pour violon en mi mineur,
op 64. En 1951, Yehudi Menuhin en a reçu une copie
et s'est chargé de la publier. Le second manuscrit
est probablement postérieur. Offert à Clara Schumann,
il est maintenant conservé à la Deutsch
Staatsbibliotek. En plus de quelques légères différences, il comporte un bref final, de caractère enjoué,
doté d'un thème de rondeau typiquement français.
Franz Schubert
Contrairement à Mendelssohn, Schubert n'a inscrit
Rondo pour violon, D 438 aucun véritable concerto à son catalogue. Les quatre
ouvrages qui peuvent se réclamer d'une écriture
concertante, semblent curieusement jouer à cachecache avec le genre du concerto, le compositeur évitant soigneusement de les désigner comme tels, leur
préférant plutôt les titres de Rondo, Morceau de
concert, Adagio et Rondo, ou Polonaise. Il est également significatif que ces œuvres, composées entre
juin 1816 et septembre 1817, répondent, pour au
moins deux d'entre-elles, à la commande du frère du
compositeur, également musicien et bon violoniste. Le
désintérêt de Schubert pour le genre concertant révèle
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Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
certainement beaucoup de sa personnalité, peu
encline aux démonstrations de virtuosité, par trop
exubérantes. Selon Brigitte Massin, « la musique de
Schubert est finalement l'expression d'un constat
intérieur, elle connaît certes des affrontements, mais
ce sont des luttes et des affrontements avec lui-même,
déchirants parfois, toujours dans un registre intime,
sans cette magnifique extériorisation des concertos de
Mozart, sans cet élargissement épique des affrontements beethovéniens ». A vrai dire, peu de traces de
mélancolie dans le Rondo en la majeur ; il y règne au
contraire une joyeuse humeur qui correspond sans
doute au cadre auquel Schubert destinait l'œuvre,
celle d'une soirée musicale entre camarades, alors
que le compositeur était l'hôte d'un certain monsieur
Watteroth, un bienveillant professeur d’université.
Antonín Dvorák
Sérénade pour cordes
en mi majeur, op. 22
Selon l'imagerie populaire, la sérénade est un concert
nocturne donné sous les fenêtres de quelque belle
que l'on veut honorer ou divertir. Est-ce pour cette raison que Dvorák a offert en cadeau de mariage à sa
jeune épouse la Sérénade pour cordes en mi majeur ?
L'ouvrage, composé au mois de mai 1875, sera créé
à Prague le 10 décembre 1876, sous la direction
d'Adolph Cech. Après avoir fait les délices de l'aristocratie du XVIIIe siècle, ce genre, de modestes proportions, avait disparu au profit de la symphonie, pour
ne retrouver un regain d'intérêt que dans la deuxième
moitié du XIXe siècle, auprès de compositeurs tels que
Brahms, Tchaïkovski, Strauss ou Sibelius. Qu'il écrive
pour grand orchestre ou qu'il se situe dans une sphère
intimiste, Dvorák, lui-même violoniste et altiste, tire le
meilleur parti des cordes pour leurs qualités lyriques.
Cette richesse d'invention mélodique s'accompagne
d'une savante élaboration, des liens thématiques
conférant une unité remarquable à l'ouvrage. On reconnaîtra ainsi dans le final des échos du quatrième mouvement et du moderato initial.
Barbara de Pol
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Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
biographies
Shlomo Mintz
fait partie des violonistes
et altistes les plus accomplis de sa génération. Né
à Moscou en 1957, sa
famille émigre deux ans
plus tard en Israël. Il y
étudie avec Ileona Feher,
célèbre pédagogue hongroise de réputation
internationale. A onze
ans, il joue sous la direction de Zubin Mehta avec
l'Orchestre philharmonique d'Israël, puis sur les
conseils d'Isaac Stern et
grâce à la Fondation
Israël-Amérique, il poursuit ses études à la
Juilliard School de New
York dans la classe de
Dorothy Delay. Il fait ses
débuts à Carnegie Hall en
1973 avec l'Orchestre de
Pittsburg sous la direction
de William Steinberg, et
commence à se produire
en Europe à partir de
1976. Il est acclamé par
le public et reconnu par la
presse pour son sens
musical, son style et sa
technique. Il joue régulièrement sous la direction
de Giulini, Abbado, Levi,
Barenboïm, Mehta,
Dorati, Sanderling,
Celibidache, Maazel,
Dutoit, Muti... avec
l'Orchestre national de
France, les orchestres de
Paris, Berlin, Vienne,
Munich, Dresde, SaintPétersbourg,
Philadelphie, Chicago,
New York, Atlanta... en
Europe, aux États-Unis et
au Japon. De 1989 à
1993, soucieux d'apporter sa contribution à la vie
musicale en Israël, il
ajoute à ses activités de
violoniste celle de chef
d'orchestre permanent de
l'Orchestre de Chambre
d'Israël, dont il élargit le
répertoire et qui, grâce à
lui, se place au rang des
orchestres internationaux.
Il a fait avec cet orchestre
des tournées aux ÉtatsUnis, en Europe, et s'est
produit dans plusieurs
festivals internationaux.
De 1994 à 1998, Shlomo
Mintz est directeur musical de l'Orchestre
symphonique de
Limbourg. Il se produit en
tant que soliste avec
l'Orchestre national de
France, l'Orchestre philharmonique Tchèque, les
orchestres philharmoniques de
Saint-Pétersbourg, Oslo,
Munich, Dresde, Berlin,
New York, Pittsburg et
Atlanta sous la direction
de Dutoit, Albrecht,
Jansons, Ehrling,
Sinopoli, Muti, Maazel,
Levi ; il se produit également en tant que chef et
soliste avec les orchestres
symphoniques de
Stuttgart, Moscou,
Barcelone et les
orchestres de chambre
de Padova, Lausanne et
Mannheim. Il donne aussi
des récitals avec Itamar
Golan ou Georges
Pludermacher à Paris,
Berlin, Milan, Turin,
Amsterdam, Rome,
Ravinia, et joue en trio
avec Itamar Golan et Matt
Haimovitz. En 19971998, il se produit en solo
notamment avec le
National Symphony à
Carnegie Hall avec
l’Orchestre national
d’Espagne et l’Orchestre
philharmonique d’Israël. Il
fait des tournées en
Europe avec Hans Vonk
et l’Orchestre de la Radio
de Cologne et au Japon
avec l’Orchestre symphonique de la NHK de
Tokyo. Il joue sur un violon Guarneri del Gesù, et
sur un alto CarloGiuseppe Testore de
1696.
notes de programme | 7
Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
Conservatoire de Paris
Fondé en 1795 dans la
ferveur de la Révolution
française, le
Conservatoire résulte de
la fusion de l'École de
chant et de déclamation,
fondée par Gossec en
1784, et de l'Institut
National de Musique,
fondé par Sarrette en
1792 et destiné à former
les instrumentistes à vent
de la Garde Nationale.
Dès l'origine, les 600 étudiants de l'établissement
bénéficiaient d'une scolarité gratuite tout en étant
formés à tous les aspects
de l'art musical. Soucieux
de garantir l'homogénéité
et la qualité de l'enseignement technique et
stylistique, le
Conservatoire développe
au XIXe siècle d'importantes méthodes
pédagogiques, qui servent toujours de base
pour l'apprentissage instrumental dans de
nombreux pays. Il crée
également une bibliothèque et rassemble une
collection d'instruments,
qui se trouve aujourd’hui
au musée de la musique.
Les plus grands musiciens français ont fait
leurs études et ont ensei8 | cité de la musique
gné au Conservatoire, et
l’ont dirigé : de Cherubini
à Berlioz, de Debussy et
Ravel à Fauré et de
Messiaen à Boulez. Situé
depuis août 1990 dans
ses nouveaux locaux au
sein de la cité de la
musique, le Conservatoire
de Paris forme des
artistes complets : 1200
étudiants peuvent étudier
la musique classique (instrumentale et vocale), la
composition, la théorie,
l'histoire de la musique, la
musique ancienne, la
pédagogie, les métiers du
son, le jazz, et la danse
classique et contemporaine.
Académie Rubin
de Jérusalem
Elle fut fondée en 1947,
développement d'une
petite école de musique
ouverte en 1934.
L'Académie représente
une importante et unique
source de créativité,
mêlant des éléments juifs
aux courants culturels
d'est et d'ouest. La situation de l’Académie à
Jérusalem la dote d’un
héritage particulier, nourrie par le caractère
spirituel de la ville qui est
une source d'inspiration
pour trois religions monothéistes. Le corps
professoral de l'Académie
ainsi que ses anciens
élèves ont joué un rôle
primordial dans la vie
musicale d'Israël. Les
interactions entre professeurs et étudiants de cinq
continents, aux traditions
très différentes, ont aidé à
la création de nouvelles
formes artistiques. La
venue de talents russes a
également contribué à ce
processus. L'Académie
Rubin est l'unique institution d'enseignement de la
musique et de la danse
en Israël proposant une
formation allant des
classes de débutants jusqu'à l'enseignement
supérieur. Plus de 1500
étudiants composent le
Conservatoire, le lycée
musical et l'Académie
(niveau universitaire). Les
artistes-interprètes, les
compositeurs, les chefs
d'orchestre et les chorégraphes du corps
professoral, souvent
anciens élèves de
l'Académie, sont tous de
renommée internationale.
L'Académie est fière de
pouvoir compter parmi
ses membres associés
honoraires les maîtres
Shlomo Mintz - Jérusalem - Paris
Isaac Stern et Mstislav
Rostropovitch, la chorégraphe Anna Sokolow,
Daniel Barenboïm, Mendi
Rodan, Haim Alexander,
Hassia Levy-Agron, Josef
Tal, Michael SmoiraCohn, et d'avoir eu parmi
ses professeurs invités
des artistes internationaux
comme les compositeurs
Luciano Berio, George
Rochberg et Krzysztof
Penderecki, les pianistes
Claude Frank, Menahem
Pressler, Illona Vincze,
Jeremy Menuhin et Dmitri
Bashkirov, le chef d’orchestre Igor Markevitch,
les chanteurs d'opéra
Jennie Tourel et Vera
Rosza-Nordell, et les chorégraphes Anna Sokolow,
Gertrud Kraus et Ivan
Marko. Institution la plus
prestigieuse de sa nature
en Israël, l'Académie offre
à ses étudiants un grand
choix de formations dans
le domaine musical, de la
musique ancienne et classique au jazz et à la
musique orientale. Le
département chorégraphique offre également
une formation variée et
unique en Israël, incluant
l’étude du mouvement et
de la notation du mouvement.
Orchestres du
Conservatoire de Paris
et de l’Académie Rubin
de Jérusalem
violons
Tania Beltzer (I)
Shiraz Ben-Yehuda (I)
Paul Brie (F)
Itzhak Bukinski (I)
Stéphanie Degand (F)
Tomer Hoffmann (I)
Saskia Lethiec (F)
Catherine Montier (F)
Jan Orawiec (F)
Yishay Racz (I)
Barak Tal (I)
Elena Yaroslavsky (I)
Michael Zuckerman (I)
altos
Devina Cohen (I)
Inès Karsenty (F)
François Mereaux (F)
Yael Patish (I)
Nicolas Peyrat (F)
Alexandre Shoihet (I)
violoncelles
Cédric Conchon (F)
Matthieu Lejeune (F)
Corinne Morris (F)
Ella Toovy (I)
contrebasses
Jean-Olivier Bacquet (F)
Sylvain Le Povost (F)
(F) = France
(I) = Israël
technique
Christophe Gualde
régie générale
Eric Briault
régie plateau
Marc Gomez
régie lumières
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