Description et objectifs du cours
Transcription
Description et objectifs du cours
Université Paris Diderot Octobre-Décembre 2013 M1 Sociologie et anthropologie MÉTHODES QUANTITATIVES (1ER SEMESTRE) Description et objectifs du cours Qui produit des statistiques, et pour quoi faire ? Comment évaluer la fiabilité des différents types de données quantitatives ? Qu’est-ce qui distingue les « statistiques » des sociologues des « chiffres » mobilisés par les militant-e-s, ou les journalistes ? L’objectif de ce cours est de développer la capacité à rechercher, lire et utiliser des données statistiques avec un regard critique. À partir d’études de cas liés à vos spécialités de recherche, le cours sera plus particulièrement attentif aux enjeux sociaux et politiques qui président à la production et aux usages des enquêtes quantitatives. Il s’agira ainsi de mieux connaître les principaux producteurs de données quantitatives pertinentes pour les différentes spécialités de ce master, mais aussi de s’interroger sur les usages des statistiques dans les rapports de pouvoir, en se familiarisant avec différents débats tout autant politiques que scientifiques concernant la catégorisation statistique et la quantification des phénomènes sociaux. L’un des objectifs du premier semestre sera ainsi de prendre du recul face aux usages « profanes » des statistiques, en s’intéressant aux manières dont des acteurs sociaux non spécialistes de statistiques (journalistes, militants, agents de police, entreprises…) produisent ou utilisent des données quantitatives. Nous reviendrons au fur et à mesure sur les principales étapes de la production et du traitement des données quantitatives, sur les différentes catégories de données quantitatives. Des exercices permettront de s’initier à l’ouverture et au traitement d’une base de données issue d’un questionnaire sociologique, ainsi qu’à la lecture de différents types de traitements statistiques. L’objectif du second semestre sera de savoir lire de manière efficace et critique un article de sociologie quantitative portant sur le thème de votre mémoire principal, c’est-à-dire d’être en mesure d’en comprendre et d’en discuter à grands traits les hypothèses, la méthodologie, la pertinence sociologique, et les principales conclusions. Pré-requis : - Ce cours annuel ne présuppose pas de connaissances statistiques préalables. - S’appuyant prioritairement sur des exemples français, ce cours suppose une connaissance minimale de la société française contemporaine. Dans le cas contraire, voir bibliographie générale pour des recommandations spécifiques. - Ce cours suppose une familiarité minimale avec la sociologie. Pour les étudiant-e-s n’ayant pas suivi de formation en sociologie avant le master, voir bibliographie générale pour des recommandations spécifiques. Ce document contient : - les informations pratiques sur le cours - les modalités d’évaluation - le programme prévisionnel du cours - la bibliographie générale 1 Informations pratiques Enseignante : Courriel : Permanence : Béatrice de Gasquet [email protected] sur rendez-vous ; de préférence les lundi après-midi. Salle de cours : Horaires1 : bât. Olympe de Gouges, salle 249 (2e étage ; salle informatique de l’UFR) Groupe 1 : Mardi, 13h-15h Groupe 2 : Mardi, 15h-17h Groupe 3 : Mardi 17h-19h Groupe 4 : Lundi, 11h-13h semaines du 30 septembre ; du 14 octobre ; du 21 octobre ; du 4 novembre ; du 18 novembre ; du 2 décembre. Semaines de cours : ENT/Didel : http://didel.script.univ-paris-diderot.fr/claroline/course/index.php?cid=47TC4001 L’inscription sur l’espace numérique de travail est indispensable pour ce cours. En cas de difficulté d’accès à un ordinateur, une imprimante, ou internet, contactez votre enseignante. Connectez-vous régulièrement pour toutes les mises à jour d’ordre pratique !! Travail personnel et modalités d’évaluation Participation en classe, lecture des textes, exercices en classe La valeur du cours dépend pour une part importante de votre présence et de votre participation. En cas de souci particulier concernant l’assistance au cours, je vous recommande de prendre rendez-vous avec moi pour en discuter. En particulier, votre lecture des textes est cruciale pour nous tous – efforcez-vous d’en avoir une lecture active (c’est-à-dire aussi sélective !), qui vous permet d’arriver en classe avec des questions, des réactions, des commentaires. Pour chaque séance (sauf la première), un forum de discussion est ouvert sur Didel pour réagir sur le texte à lire. Vos réactions ne doivent pas être longues (5-10 lignes) peuvent prendre diverses formes : - ce que vous avez appris dans le texte, ce qui vous le plus intéressé-e ; - les points de méthode utiles dans le texte ; - ce qui vous a surpris-e ou choqué-e dans le texte ; - ce qui vous paraît manquer dans le texte (contexte social ou politique absent, faible réflexivité de l’auteur-e…) - ce à quoi le texte vous a fait penser (lien avec d’autres cours, d’autres auteur-e-s ; comparaison avec d’autres objets…) ; - ce que le texte vous suggère par rapport à votre sujet de mémoire ; - ce que vous n’avez pas compris (mais ne vous bornez pas à dire « je n’ai pas compris la page 41 »… : dites aussi ce que vous pensez avoir compris) - vous pouvez aussi bien sûr réagir à ce que les autres étudiant-e-s ont écrit (courtoisement). Ces réactions ne sont pas seulement pour le groupe : elles vous permettent aussi de constituer vos « notes de lectures » sur les textes. Dans votre travail final et peut-être dans votre mémoire, vous mobiliserez peut-être l’un de ces textes comme une comparaison possible avec votre sujet, ou comme un exemple de réflexion méthodologique dont vous vous inspirez. Pour les étudiant-e-s non francophones : n’ayez pas peur de participer aux forums, l’enjeu n’est pas de juger de la qualité de l’écriture ; vous pouvez éventuellement participer en anglais. Si malgré tout vous n’osez pas participer au forum de discussion, déposez votre contribution sur Didel dans la rubrique « travaux », où je suis la seule à pouvoir la lire. 1 La composition des groupes est indiquée sur Didel. 2 Pour ce qui concerne l’évaluation, votre note de participation sera fonction de la régularité de votre participation sur Didel et comptera pour 10% de votre note finale. Évaluation de fin de semestre : travail sur les usages des données quantitatives Deux types de travaux au choix Sujet I. Analyse sociologique d’un document, centrée sur les usages sociaux des statistiques. Durant l’ensemble du semestre, vous préparerez progressivement une analyse de document qui sera à rendre pour le lundi 20 décembre (sur Didel dans la rubrique « Travaux »). L’objectif final est de réfléchir de manière critique (et constructive !) aux usages sociaux, militants, et politiques des statistiques. Pour cela, vous devrez produire le commentaire sociologique d’un document mobilisant des données quantitatives (environ 10 pages). Le document que vous choisissez d’étudier au premier semestre ne doit pas être signé par un-e statisticien-ne « professionnel », mais par un-e journaliste, un-e militant-e, une association, une administration, une entreprise… Par exemple : un blog féministe sur les violences faites aux femmes ; un site associatif sur la progression du racisme ; un article de presse sur la consommation d’antidépresseurs en France ; un tract syndical sur les inégalités de salaire en France ; un article de la presse juive sur la progression des mariages entre juifs et non juifs, etc. Structure indicative du travail final (environ 10 pages) : Dans une introduction, présenter la thématique générale dans laquelle s’inscrit le document que vous analysez, la nature de ce document (article de presse, site internet associatif, tract…), et résumez-le brièvement (en 5 à 10 lignes). Justifiez rapidement pourquoi il vous paraît intéressant à analyser. Dans une première partie, essayez de situer de manière critique le document dans son contexte : lien avec un contexte politique et social particulier ? position sociale de l’auteur-e par rapport à cette thématique ? Analysez les interactions dans lesquelles ce document s’inscrit (répond-t-il, implicitement ou non, à d’autres acteurs ? est-il ouvert aux commentaires ?) Dans une deuxième partie, identifier les données quantitatives mobilisées dans ce document et commenter l’usage qui en est fait. Les sources quantitatives sont-elles présentées clairement ? Connaît-on la méthode de l’enquête, les personnes qui l’ont commandée ? Comment les statistiques sont-elles présentées et commentées ? Précise-t-on quelles ont été les conditions de production de ces chiffres ? Donne-t-on les outils pour aller vérifier les chiffres cités ? Les données sont-elles simplement décrites, ou servent-elles à défendre une thèse particulière ? Sont-elles utilisées pour justifier une revendication, pour dénoncer une injustice, pour demander un changement politique ? etc. Proposer une conclusion concernant le degré de neutralité de cet usage des statistiques. Joindre le document analysé. Le travail final sera noté sur 20 en fonction des critères suivants : - sur 5 : forme (rédaction, normes typographiques et bibliographiques…) et qualité du processus de travail (étapes intermédiaires respectées, ajustement aux commentaires, respect du calendrier) - sur 5 : capacité à identifier et à questionner le type de données quantitatives commentées (source des données, échantillon, construction des catégories…) - sur 5 : capacité à situer les statistiques dans leur contexte social et politique - sur 5 : capacité à analyser de manière critique les usages des statistiques, et à mettre en relation ces usages avec leur contexte social Sujet II. Construction de données quantitatives Pour ceux qui souhaitent traiter des données quantitatives dans leur mémoire, vous pouvez ce semestre travailler à la constitution d’une base de données à exploiter. 3 Dans ce cas, pour votre travail final pour le 1er semestre vous me remettrez d’une part une présentation (en 5 à 10 pages) de vos objectifs, de vos sources (en les contextualisant), de vos principaux choix de catégorisation statistique, et d’autre part votre base de données (au format Excel, SPSS ou R). Des indications plus détaillées seront fournies en cours de semestre sur les deux sujets. Dans les deux cas, des étapes intermédiaires sont prévues (cf. calendrier). Contrôle terminal Les cours « méthodes qualitatives » et « méthodes quantitatives » sont conçus pour le contrôle continu puisqu’il s’agit d’un travail méthodologique sur la durée. Les étudiant-e-s en contrôle terminal doivent impérativement contacter les enseignantes en début de semestre, avant le 1er novembre en tout état de cause. Dans le cas du cours « méthodes quantitatives », il existe deux possibilités pour le contrôle terminal. 1) (Recommandé) Même travail que les étudiant-e-s en contrôle continu : Trois conditions à remplir - pour chaque séance : lire le texte obligatoire (disponible en ligne et sur format papier) et participer en ligne au forum de discussion sur le texte ; - prendre rendez-vous avec moi à mi-semestre pour fixer les modalités de votre travail final (entre le 21 octobre et le 10 novembre) ; - rendre votre travail final le 20 décembre (dépôt du fichier sur Didel). OU 2) Partiel en janvier Questions sur les 5 textes obligatoires du semestre ; 1 ou 2 exercices de compétence statistique et documentaire du type de ceux mis en ligne sur Didel pendant le semestre ; 1 question de réflexion sur les liens entre votre sujet de mémoire et les méthodes quantitatives. Attention au plagiat ! Il est rappelé que le plagiat est un cas de fraude, formellement interdit par le règlement de l'Université Paris Diderot [http://step.ipgp.fr/images/a/a8/Reglements_P7.pdf, cf. en particulier articles 6 et 25]. Il peut entraîner la saisie du conseil de discipline et des sanctions pouvant inclure dans certains cas l’annulation du diplôme. En particulier, copier un texte, quelle que soit sa source ou sa longueur, sans utiliser de guillemets ni mentionner sa source, constitue un cas de plagiat. Pour tester vos connaissances sur ce qui est qualifié de plagiat ou non, plusieurs tutoriels et tests en ligne très bien faits sur les sites de bibliothèques universitaires. Quel que soit votre degré de connaissances sur le plagiat, faites-en au moins un ! Cela vous prendra 5 ou 10 minutes maximum pour une vérification indispensable. « Citer ses sources et éviter le plagiat » ; Bibliothèque de l’Université Laval http://www.bibl.ulaval.ca/diapason/plagiat/plagiat.htm « Tutoriel sur le plagiat », Bibliothèque de l’Université Simon Fraser, http://www.lib.sfu.ca/node/11047 « Quiz : intégrité, fraude, plagiat ». Université de Montréal. http://www.integrite.umontreal.ca/quiz/quiz.html « Quiz sur le plagiat ». Faculté des sciences de l’administration, Université Laval, http://www4.fsa.ulaval.ca/cms/accueil/formation/polreglements/plagiat/quizplagiat « Testez vos connaissances sur le plagiat ». Université catholique de Louvain, http://icampus.uclouvain.be/courses/PLA/document/QuizPlagiatAout2012-Web/index.html Plus généralement, vous trouverez dans la bibliographie ci-dessous une rubrique sur la recherche documentaire et sur la présentation des sources bibliographiques. 4 Calendrier prévisionnel du premier semestre Introduction : Le raisonnement sociologique peut-il se passer des méthodes quantitatives ? (semaine du 30 septembre) Objectif de la séance : - notions d’épistémologie des sciences sociales - situer les usages sociologiques des données quantitatives parmi d’autres usages possibles - savoir-faire : lire et construire une série temporelle Documents vus en cours : Tableaux extraits du Suicide de Durkheim et de La Distinction de Bourdieu. Articles de presse sur le suicide et sur les repas. Lectures recommandées pour aller plus loin : Selz, Maillochon, Le raisonnement statistique en sociologie : chap. « Parlez-vous statistique(s) ? » et « Attentes, illusions, lucidité » Baudelot, Christian et Roger Establet (2001). Durkheim et le suicide. Paris: Presses Universitaire de France (coll. Philosophies). [une lecture vivement recommandée pour (re)découvrir Durkheim de façon ludique] Berthelot, Jean-Michel (dir.) (2001). Epistémologie des sciences sociales. Presses Universitaire de France (coll. Premier Cycle) : chapitre 5, « les sciences du social ». Masson, Faire de la sociologie, chap. « Les Héritiers » À qui servent les statistiques ? Les statistiques dans leur contexte politique (semaine du 14 octobre) Objectif de la séance : - bref historique des liens entre politique et statistiques - importance de la contextualisation sociale et politique dans la construction des données quantitatives - Savoir-faire : ouvrir une base de données simple avec un tableur de type Excel ; questionner sa construction et ses usages ; trier les données ; calculer des moyennes ; rechercher des corrélations par une représentation graphique ou par un tri croisé. Première étape intermédiaire pour votre travail final : Rédiger ½ page environ sur la manière dont vous pourriez travailler sur l’usage des statistiques en lien avec votre sujet de mémoire. Joindre si possible un document ou plus (presse, documents associatifs, matériau de terrain, extrait d’entretien…) que vous pourriez analyser dans cette perspective. À déposer sur Didel dans la rubrique travaux + apporter une version imprimée. Lire : Simon, Patrick (2008). « Les statistiques, les sciences sociales françaises et les rapports sociaux ethniques et de « race » ». Revue française de sociologie, vol. 49, n°1, p. 153-162. N’oubliez pas de partager votre réaction à ce texte sur le forum ! Lectures recommandées Singly, Le questionnaire en sociologie : chapitre 1 « pourquoi produire des chiffres ? » Beck, François (2005). « Dénombrer les usagers de drogues : tensions et tentations », Genèses, n°58. Quantifier, p. 72-97. 5 Kateb, Kamel (1998). « La gestion statistique des populations dans l’empire colonial français ». Histoire & mesure, vol. XIII, n°1/2. Compter l’autre, p. 77-111. Brousse, Cécile (2005). « Définir et compter les sans-abri en Europe : enjeux et controverses ». Genèses, vol. 58, n°1). Quantifier, p. 48-71. Nivière, Delphine (2005). « Négocier une statistique européenne : le cas de la pauvreté ». Genèses, vol. 58, n°1, p. 28-47. Schor, Paul (2005). « Des mobilisations de pur prestige ? La contestation des classifications ethniques du recensement fédéral aux États-Unis (1850-1940) ». Revue internationale des sciences sociales, n° 183. Agir contre le racisme et la discrimination, p. 97-109. Tissot, Sylvie (2004). « Identifier ou décrire les « quartiers sensibles » ? Le recours aux indicateurs statistiques dans la politique de la ville ». Genèses, no54. Quantifier, p. 90-111. Garcia, Sandrine et Sabine Montagne (coord.) (2011). Dossier « L’évaluation : contextes et pratiques ». Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 189, n°4. Qui produit des données quantitatives ? Statistique publique et statistique privée (semaine du 21 octobre) Objectifs de la séance : - distinction entre les types de données quantitatives (corpus ou registre versus enquête), comparaison de leurs avantages et inconvénients - différence entre statistique privée et publique - connaître le cadre juridique de la statistique publique en France ; débattre des liens entre statistique publique et démocratie (indépendance, secret statistique, diffusion des statistiques …) - savoir-faire : identifier les sources statistiques d’articles de presse par une recherche en ligne. A lire : Penissat, Étienne (2009). « Mesure des conflits, conflits de mesure. Retour sur l’histoire des outils de quantification des grèves ». Politix, n° 86, p. 51-72. Autres lectures recommandées Lebaron, L’enquête quantitative en sciences sociales, toute la première partie Chenu, Lesnard, La France dans les comparaisons internationales, chap. 12 « La protection des données individuelles en France et la recherche en sciences sociales » Selz, Le raisonnement statistique en sociologie, chap. « Analyse secondaire », section « Accéder aux données » Masson, Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945. Blondiaux, Loïc (1998). La fabrique de l’opinion : une histoire sociale des sondages. Paris: Seuil. Bourdieu, Pierre (1984). « L’opinion publique n’existe pas ». In Questions de sociologie. Paris: Minuit, p. 222-235. Mettre en mots pour quantifier (1) : la production des enquêtes, de la conception du questionnaire jusqu’aux variables (semaine du 4 novembre) Objectifs - connaître les grandes étapes de production d’une enquête - connaître les principaux organismes de statistique publique en France en fonction des thématiques - à partir d’exemples, identifier les processus de construction de l’objet dans des enquêtes quantitatives 6 - savoir-faire : s’orienter sur un site de statistique publique ; télécharger le questionnaire d’une enquête ; comprendre la structure d’un questionnaire, le lien avec le dictionnaire des codes, les filtres ; analyser un tableau croisé extrait de cette enquête. Deuxième étape intermédiaire pour votre travail final (Dans le cas d’une analyse de document) En 2 pages environ, présentez et contextualisez le document choisi pour votre travail final. Dans quel contexte social/politique/professionnel ce document a-t-il été produit ? Qui sont les auteur-e-s du document ? Quel intérêt ont-ils/elles à utiliser des données quantitatives sur ce thème ? (Dans le cas d’une constitution de base de données) En 2 pages environ, présentez et contextualisez la source (corpus ? base de données existante ? questionnaire ?) à partir de laquelle vous allez constituer votre base de données. Lire Crenner, Emmanuelle, Olivier Donnat, France Guérin-Pace, Frédérique Houseaux, et Isabelle Ville (2006). « L’élaboration d’une enquête quantitative sur la construction des identités ». Economie et statistique, n°393-394, p. 7-18. Lectures recommandées Singly, Le questionnaire, chap. 2 et 3 sur la conception du questionnaire Selz, Le raisonnement statistique en sociologie, chap. « Analyses qualitative et quantitative » Chenu, Lesnard, La France dans les comparaisons internationales, chap. 3 « Croyances religieuses et systèmes de valeurs » Bué, Jennifer, Thomas Coutrot, Nicole Guignon, et Nicolas Sandret (2008). « Les facteurs de risques psychosociaux au travail ». Revue française des affaires sociales, n° 2-3, p. 45-70. Jaspard, Maryse et l’équipe ENVEFF (2001). «Nommer et compter les violences envers les femmes : une première enquête nationale en France ». Population & sociétés, n° 364. Mettre en mots pour quantifier (2) : La construction sociale des catégories statistiques (semaine du 18 novembre) Objectifs - comprendre l’influence du contexte social sur la construction des données quantitatives - à partir d’exemples, discuter de la construction historique de catégories statistiques aujourd’hui stabilisées et plus ou moins passées dans le sens commun (comme le chômage ou l’activité professionnelle) - à partir d’exemples, comprendre la complexité de la catégorisation d’un phénomène social (comme les professions), et sa portée sociale - savoir-faire : ouvrir une base de données ; repérer individus et variables ; utiliser le dictionnaire de codes d’une enquête ; faire un tri à plat ; *utiliser les pondérations pour faire un tri croisé. Lire : Fouquet, Annie (2004). « L’invention de l’inactivité ». Travail, Genre et Sociétés, n°11, p. 4762. [tout ce n° de TGS est consacré au genre des statistiques] Lectures complémentaires Selz, Le raisonnement statistique en sociologie, chap. « des faits sociaux à leur catégorisation » ; « la catégorisation » ; « la base de données » 7 Amossé, Thomas (2004). « Professions au féminin : représentation statistique, construction sociale ». Travail, Genre et Sociétés, n°11. Jaspard, Maryse et Dominique Fougeyrollas-Schwebel (1990). « Critique féministe des statistiques. Jalons pour une confrontation européenne ». Les cahiers du GRIF, vol. 45, n°1, p. 137-148. Martin, Clément, et Patrick Simon (2006). « Comment décrire la diversité des origines en France? ». Population et sociétés, 425, juillet 2006. Penissat, Étienne et Jay Rowell (2012). « Note de recherche sur la fabrique de la nomenclature socio-économique européenne ESeC ». Actes de la recherche en sciences sociales, n° 191-192, p. 126-135. Pierru, Emmanuel et Alexis Spire (2008). « Le crépuscule des catégories socioprofessionnelles ». Revue française de science politique, Vol. 58, n°3, p. 457-481. Moreau Caroline, Nathalie Bajos, Jean Bouyer, et l’équipe Cocon. « De la confusion de langage à l’oubli : la déclaration des IVG [interruptions volontaires de grossesse] dans les enquêtes quantitatives en population générale ». Population, Vol. 59, n°3, p. 503-518. Bejin, André (1993). « La masturbation féminine en France: Un exemple d’estimation et d’analyse de la sous-déclaration d’une pratique ». Population, vol. 48, n°5. Sexualité et sciences sociales: les apports d’une enquête, p. 1437-1450. Mettre en mots pour quantifier (3) : La passation d’un questionnaire comme interaction sociale (semaine du 2 décembre) Objectifs - savoir analyser la passation d’une enquête comme une interaction sociale - comparer passation de questionnaire et situation d’entretien - connaître l’organisation du travail dans la production des enquêtes quantitatives (de type sondages et de type statistique publique). Lire : Hugrée, Cédric, Abigaïl-Laure Kern (2008). « Observer des téléenquêteurs. Les paradoxes de la rationalisation de la production statistique ». Genèses, n°72, p. 102-118. Autres lectures recommandées Singly, Le questionnaire, chap. 4 sur la formulation des questions Selz, Le raisonnement statistique en sociologie, chapitre « Enquêter » et « Ce que questionner veut dire » Caveng Rémy (2009). « Inversement des positions et ré-enchantement de l’interaction. La relation d’enquête dans les sondages et les études de marché ». Actes de la recherche en sciences sociales, n° 178, p. 88-97. Houseaux, Frédérique, et Céline Bessière (1997). « Suivre des enquêteurs ». Genèses, 29, p. 100114. Grémy, Jean-Paul, « Questions et réponses : quelques résultats sur les effets de la formulation des questions dans les sondages », Sociétés contemporaines, 1993, n°16, p.165-176. Rendu des évaluations finales : lundi 20 décembre sur Didel (rubrique « Travaux ») 8 Bibliographie générale Les ouvrages en gras sont particulièrement recommandés. Les * signalent des ouvrages plus difficiles. Tous ces ouvrages sont disponibles à la bibliothèque de Paris Diderot (ou en cours de commande). Méthodologie de la recherche Chercher de la documentation est une compétence très transversale mais qui ne va pas de soi. L’apparente accessibilité d’Internet peut parfois donner l’impression que la recherche d’information est au bout des doigts et n’exige pas de méthode particulière. Apprendre à maîtriser la recherche documentaire est l’un des objectifs centraux de tout master. Quels que soient vos thématiques et méthodes, prenez le temps d’apprendre à chercher avec méthode. Les ouvrages et sites suivants peuvent vous y aider, et vous inciter aussi à demander conseil aux personnes dont c’est le métier – les documentalistes. BEAUD, Michel (2006). L’art de la thèse : Comment préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l'ère du Net. La Découverte (coll. Guides repères). [très complet, jusqu’à la soutenance ; inclut notamment des conseils pour améliorer son usage de l’ordinateur.] CASTELLANOS, Maria del Mar (2012). La recherche d'information et le travail documentaire. Nathan (coll. Repères pratiques). [très synthétique, couvre les bases : élaborer une problématique, identifier les sources de documentation, faire une recherche en bibliothèque ou sur internet ; évaluer l’information sur internet ; présenter une bibliographie etc.] InfoSphère. Université du Québec à Montréal. [site d’aide à la recherche documentaire] http://www.bibliotheques.uqam.ca/InfoSphere/sciences_humaines/index.html Cerise : Conseils aux étudiants en recherche d’informations efficace. Tutoriel de l’Urfist de Paris. http://giry.enc.sorbonne.fr/cerise/node/224 Vos principaux outils pour trouver des textes universitaires en ligne : - les outils de la bibliothèque de Paris 7 sur l’intranet (http://bibliotheque.univ-parisdiderot.fr/accueil) - http://www.persee.fr, http://www.revues.org/, www.cairn.info (payant, mais accès gratuit aux articles si vous vous connectez depuis la bibliothèque de Paris 7) archivent la plupart des revues scientifiques francophones - Google scholar (http://scholar.google.fr/) permet de cibler des travaux universitaires Méthodologie en sciences sociales Les deux ouvrages suivants – des incontournables !! – ne sont pas des ouvrages consacrés aux méthodes quantitatives (mais plutôt qualitatives). Cependant, ils sont très utiles sur les différentes étapes de la démarche de recherche en sociologie. Vous y trouverez de plus quelques pages très pertinentes sur les usages des statistiques: BEAUD, Stéphane et Florence WEBER (1998). Guide de l’enquête de terrain : produire et analyser des données ethnographiques. Paris: Découverte (coll. Guides Repères). BECKER, Howard S. (2002). Les ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales. Traduction française par H. Peretz et J. Mailhos. Paris: La Découverte (coll. Guides Repères). Quelques manuels d’introduction si vous n’avez jamais suivi de formation en sociologie auparavant : BERTHELOT, Jean-Michel. (2000). La sociologie française contemporaine. Paris: PUF. CHAMPAGNE, Patrick, Rémi LENOIR, Dominique MERLLIE, et Louis PINTO (1989). Initiation à la pratique sociologique. Paris : Dunod. CORCUFF, Philippe. (2007). Les nouvelles sociologies. Paris: Armand Colin. 9 MILLY, Bruno et Jean-Pierre DELAS (2009). Histoire des pensées sociologiques. Armand Colin (coll. U Sciences sociales). RIUTORT, Philippe (2004). Précis de sociologie. Presses universitaires de France (coll. « Major »). Sur la société française contemporaine (notamment pour les étudiant-e-s n’ayant pas fait leur premier cycle universitaire en France) CASTEL Robert, Louis CHAUVEL, Dominique MERLLIE, Érik NEVEU et Thomas PIKETTY (2007). Les mutations de la société française. Paris, La Découverte (coll. Repères). GALLAND Olivier et Yannick LEMEL (2011). La société française: Un bilan sociologique des évolutions depuis l’après-guerre. Armand Colin. MAURIN Louis (2009). Déchiffrer la société française. Editions La Découverte. Initiation aux méthodes quantitatives en sciences sociales Les manuels suivants ne comprennent pas ou peu de formules mathématiques, et sont centrés sur le lien entre raisonnement sociologique et méthodes quantitatives : *BERTHIER, Nicole (2010). Les techniques d’enquête en sciences sociales. Méthodes et exercices corrigés. Armand Colin. 4e édition. [Recommandé pour les exercices corrigés] BRECHON, Pierre et alii (2011). Enquêtes qualitatives, enquêtes quantitatives. Grenoble: Presses universitaires de Grenoble (coll. Politique). [Plus centré sur les sciences politiques et les sondages ; avec des exercices] EYRAUD, Corine (2008). Les données chiffrées en sciences sociales. Du matériau brut à la connaissance des phénomènes sociaux. Paris : Armand Colin (coll. Cursus Sociologie). GREMY, Jean-Paul (s.d). Introduction à la lecture des tableaux statistiques. 69 p. En ligne sur le site de Sciences humaines : http://www.scienceshumaines.com/textesInedits/Gremy.pdf LEBARON, Frédéric (2006). L’enquête quantitative en sciences sociales : Recueil et analyse des données. Paris: Dunod. [Notamment pour les premiers chapitres, sur les questions générales de méthode et sur les organismes de statistique publique] LEMERCIER, Claire et Claire ZALC (2008). Méthodes quantitatives pour l’historien. La Découverte (coll. Repères). [Très pédagogique et complet.] MARTIN, Olivier (2005). L’analyse de données quantitatives. Armand Colin (coll. 128 Sociologie). [La suite du de Singly : pour exploiter les questionnaires une fois saisis ; pour le 2e semestre surtout] SELZ, Marion et Florence MAILLOCHON (2009). Le raisonnement statistique en sociologie. Paris: Presses Universitaires de France (coll. Licence). SINGLY (de), François (2005). L’enquête et ses méthodes : le questionnaire. Armand Colin (coll. 128). Sur les enquêtes quantitatives dans la sociologie française : CHENU, Alain et Laurent LESNARD (dir.) (2011). La France dans les comparaisons internationales. Guide d’accès aux grandes enquêtes statistiques en sciences sociales. Paris : Presses de Sciences Po (coll. Les Manuels). MASSON, Philippe (2008). Faire de la sociologie. Les grandes enquêtes françaises depuis 1945. Paris: La Découverte (coll. Grands Repères Guides). [Présente la sociologie française non pas à travers des « écoles de pensée » abstraites, mais à travers la diversité des grandes enquêtes empiriques, notamment collectives, en montrant à chaque fois la diversité des méthodes employées (travaux de Touraine, Crozier, Bourdieu, Boltanksi, Latour…)] Les ouvrages suivants présentent des grandes enquêtes statistiques françaises de manière détaillée (méthodologie, principaux résultats) : BAUDELOT, Christian, et Michel GOLLAC (dir.) (2003). Faut-il travailler pour être heureux ? Le bonheur et le travail en France. Fayard. 10 BAJOS, Nathalie et Michel BOZON (2008). Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé. Paris: La Découverte. GUERIN-PACE, France, Olivia SAMUEL, et Isabelle VILLE (dir.) (2009). En quête d’appartenances. L’enquête Histoire de vie sur la construction des identités. INED (coll. Grandes enquêtes). LEFEVRE, Cécile et Alexandra FILHON (dir.) (2005). Histoires de familles, histoires familiales. Les résultats de l’enquête Famille de 1999. t. 156. INED (coll. Les Cahiers de l’INED). Histoire et sociologie des statistiques et de la quantification BLONDIAUX, Loïc (1998). La fabrique de l’opinion : une histoire sociale des sondages, Seuil. BRUNO, Isabelle, et Emmanuel DIDIER (2013). Benchmarking : L’État sous pression statistique. La Découverte. [Passionnant et très accessible, retrace l’histoire récente de l’évaluation quantitative des services publics.] *DESROSIERES, Alain (1993). La politique des grands nombres : Histoire de la raison statistique. La Découverte. [de lecture plus ardue mais vivement recommandé à celles et ceux qui s’intéressent aux croisements entre histoire des statistiques, histoire des sciences, et politique.] *DESROSIERES, Alain (2008). Gouverner par les nombres. L’Argument statistique I. et Pour une sociologie historique de la quantification. L’Argument statistique II. Presses de l’Ecole des mines Revues et numéros spéciaux de revues sur méthodes et quantification - Courrier des statistiques : articles courts sur l’organisation, l’histoire et l’évolution de la statistique en France. En ligne sur le site de l’INSEE. - Histoire et mesure (http://histoiremesure.revues.org/)(en ligne) est consacrée à l’histoire quantitative et aux questions d’histoire des statistiques – avec des dossiers sur guerre et statistiques, statistique et histoire de l’art... - « Statistiques : retour aux sources », n° spécial de Travail, genre et sociétés, n°11, 2004. En ligne sur cairn.info. - « Quantifier », n° spécial de la revue Genèses, n°58, 2005. En ligne sur cairn.info. - « Décrire et compter », n° spécial de la revue Terrains & Travaux, n°19, 2011. En ligne sur cairn.info. - « Chiffres et nombres dans l’argumentation politique », n° spécial de la revue Mots. Les langages du politique, n°100, novembre 2012. En ligne sur cairn.info. Pour trouver des données statistiques sur un thème donné (France) La plupart des revues de sociologie incluent régulièrement des articles quantitatifs. Les revues suivantes (consultables en ligne) font une place relativement importante aux approches quantitatives : Revue française de sociologie ; Revue française de science politique ; Revue française des affaires sociales ; Travail, genre et sociétés… Nous y reviendrons au second semestre. Mais pour trouver des données statistiques précises et à jour, il est parfois plus efficace d’aller à la source. www.statistique-publique.gouv.fr: répertorie un nombre croissant de données statistiques collectées par les services de statistique ministériels et par les instituts de recherche publique (INSEE, INED…) Observatoire des inégalités (www.inegalites.fr): diffuse sous un format pédagogique des données statistiques permettant de mesurer les inégalités de tous ordres en France. http://www.reseau-quetelet.cnrs.fr: répertorie toutes les enquêtes publiques françaises ; donne accès à leur questionnaire, leur méthodologie, et parfois aux données. 11 L’INSEE (www.insee.fr) publie notamment en ligne Insee Première (des 4-pages réguliers, plutôt descriptifs, sur des thématiques précises) et Economie et statistique (des articles approfondis, souvent un peu techniques, mais qui présentent une argumentation fouillée sur une question complexe). Les articles sont à dominante économique, mais une proportion régulière est consacrée aux dimensions sociales. L’INED (www.ined.fr) publie sur le même modèle Populations et sociétés (des synthèses en 4 pages) et Population (plus fouillée). Les services ministériels ont une moindre indépendance dans ce qu’ils publient, mais fournissent régulièrement les résultats de leurs enquêtes sous format bref ou plus détaillé. Vous les trouverez dans les rubriques « publications » sur le site de la DARES (Ministère du Travail), de la DREES (Ministère de la Santé), du DEPS (Ministère de la Culture), de la DEPP (Ministère de l’Éducation nationale), etc. Pour l’immigration, le Ministère de l’Immigration publie « Infos Migrations », qui synthétise les données d’enquêtes françaises sur l’immigration (http://www.immigration.gouv.fr/, puis « Ressources » et « Etudes, statistiques »). Le Ministère de la Justice publie également des études statistiques sur des sujets variés (délinquance, divorces, adoptions…). L’Observatoire de la parité publie quelques repères statistiques mais n’a pas de service statistique propre ; cependant, la plupart des autres instituts statistiques rendent aujourd’hui visibles la dimension de genre dans leurs résultats. Les instituts privés de sondages mettent parfois en ligne des versions abrégées des résultats de leurs sondages passés (par ex. TNS-Sofres). - Quelques repères à l’étranger : Eurostat compile essentiellement des données économiques sur les États de l’UE au Royaume-Uni, l’Office of National Statistics joue un rôle similaire à l’INSEE Statistique Canada est non seulement l’institut national de statistique, mais il propose également des cours de statistique très pédagogiques Aux Etats-Unis, le Census Bureau rend accessible de nombreuses données issues du recensement. 12