Directeur Financier d`Euro Disney
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Directeur Financier d`Euro Disney
Mark Stead Directeur Financier d’Euro Disney «Notre nouvelle situation financière nous rend plus libres dans nos choix d’investissements stratégiques» Le groupe spécialisé dans l'exploitation du site de Disneyland Resort Paris a connu une année 2012 historique avec une forte hausse de la fréquentation, boostée par les événements liés à son 20ème anniversaire. Euro Disney revient par ailleurs sur l’évolution de sa dette. Quel bilan faites-vous de l’exercice 2012 d’Euro Disney ? Mark Stead : 2012 a été une année historique sur deux points. Ainsi, notre chiffre d’affaires a affiché une performance équivalente à celle de 2008, avant la crise ; par ailleurs 2012 a vu le refinancement de toute notre dette bancaire. Le chiffre d’affaires a augmenté d’environ 3,4%, à un niveau de pré-crise. Mais c’est surtout l’accélération de notre performance, au cours du deuxième semestre, qui est impressionnante. Ainsi, la progression du chiffre d’affaires de nos activités touristiques, pendant les six premiers mois de l’année a été de 1%, elle a été ensuite de 4% au troisième trimestre puis de 6% au quatrième trimestre, avec une hausse de 8% pour le seul mois de septembre. Ces chiffres reflètent l’impact très positif des événements liés à notre 20e anniversaire, lancés début avril. En 2012, nous avons accueilli 400,000 visiteurs de plus qu’en 2011, ce qui représente quasiment la population d’une ville comme Lyon intra-muros. Nos visiteurs ont augmenté leur dépense de 30 centimes dans les parcs et de 12.50 euros dans les hôtels. Au total, depuis le début de la crise, le niveau de dépense dans nos hôtels a augmenté de 20 euros. Cela est lié à la hausse du prix de nos chambres, qui est la résultante des investissements effectués dans les hôtels, et à une dépense plus forte en marchandises et en restauration. Ce chiffre montre que la stratégie entreprise au début de la crise, basée sur l’investissement dans l’expérience de nos visiteurs, porte ses fruits. Nous avons vite compris – fin 2008/début 2009 – que la seule façon d’être sûr de sortir plus fort de la crise était de continuer à investir. Ces investissements portent plus sur le niveau d’expérience de nos visiteurs. Ils concernent l’aspect visuel de nos parcs mais aussi la rénovation complète de tous nos hôtels, commencée en 2010, et qui va durer sept ans. Ce sont des investissements qui sont tournés vers le long terme, mais qui ont un retour très immédiat. Récemment, nous avons achevé la rénovation de l’un de nos hôtels, le Séquoia Lodge. Les mesures de satisfaction réalisées auprès de nos visiteurs montrent que celle-ci a augmenté depuis la rénovation même si dans le même temps, le prix des nuitées vendues a augmenté, du fait de l’amélioration de la qualité de cet hôtel. La progression du chiffre d’affaires annuel générée par cette hausse de prix représente quasiment l’investissement réalisé dans cet hôtel. 1 Concernant le refinancement du groupe, quelles opérations ont été effectuées durant l’exercice ? M. S. : Historiquement, notre dette bancaire a toujours été assez élevée. Cette opération a permis de refinancer intégralement la dette par The Walt Disney Company. Elle nous a également permis de devenir propriétaire de tous nos actifs. Egalement, la majorité de nos actifs était détenue par les banques en crédit baux, nous avons levé des options intégrées dans ces crédits baux et racheté tous nos actifs. Ainsi, pour la première fois de notre histoire, nous sommes maintenant propriétaires de l’ensemble de nos actifs. Nous avons par ailleurs réduit le taux de notre endettement, d’environ 1%. Enfin, nous avons diminué, pour les cinq années à venir, soit une période qui va être très importante pour le groupe, les remboursements de notre dette de 225 millions d’euros par rapport à ce qui était prévu initialement.. Cela constitue un surplus de trésorerie, que nous pourrons utiliser pour continuer à investir dans la qualité de nos actifs. Notre nouvelle situation financière nous rend ainsi plus libres dans nos choix d’investissements stratégiques. Nous sommes en train d’étudier un plan de transformation de notre entreprise sur les cinq ans à venir, avec des investissements portant sur le développement d’attractions, des investissements visant à augmenter la capacité d’accueil, d’autres destinés à améliorer l’expérience des visiteurs dans nos parcs et d’autres, importants, qui concerneront nos systèmes informatiques. The Walt Disney Company a récemment annoncé un changement assez profond, par l’utilisation de nouvelles technologies, pour améliorer l’expérience des visiteurs dans leurs parcs. Nous étudions des choses similaires de notre coté. De nouvelles attractions majeures sont-elles en vue pour 2014 ? M. S. : L’ouverture d’une nouvelle attraction, basée sur un film Disney, est prévue pour l’été 2014. La montée en puissance de la fréquentation du parc s’est-elle poursuivie sur le début du nouvel exercice ? M. S. : La tendance positive de la fréquentation s’est poursuivie sur le premier trimestre de l’exercice par rapport au premier trimestre 2012, même en tenant compte d’un décalage des vacances de Noël. Par ailleurs, notre chiffre d’affaires total a augmenté de 2.5% à 327 millions d’euros. La visibilité – même limitée –sur le reste de l’année, est plutôt positive. Envisagez-vous une amélioration de la rentabilité du groupe en 2013 ? M. S. : Le refinancement de notre dette bancaire va permettre une réduction des charges financières d’environ 13 millions d’euros. Ainsi, notre position sera meilleure qu’en 2012. Par ailleurs, si les tendances que nous observons depuis le début de l’exercice en cours se poursuivent, nous espérons une amélioration du résultat en 2013. ----Propos recueillis par Jean-Christophe Rolland www.charts.fr 2