La Commission impose une amende de 30,96 millions d
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La Commission impose une amende de 30,96 millions d
,3 Bruxelles, le 30 mai 2001 /D &RPPLVVLRQ LPSRVH XQH DPHQGH GH PLOOLRQV G HXURV j 9RONVZDJHQ$* SRXU DYRLU SULVGHVPHVXUHVYLVDQWjLPSRVHUGHVSUL[GHGpWDLO VXUOHPDUFKpDOOHPDQG /D&RPPLVVLRQHXURSpHQQHDGpFLGpG LQIOLJHUXQHDPHQGHGHPLOOLRQV G HXURV j 9RONVZDJHQ$* OH SOXV LPSRUWDQW FRQVWUXFWHXU DXWRPRELOH DOOHPDQG HW HXURSpHQ SRXU DYRLU GRQQp LQVWUXFWLRQ DX[ FRQFHVVLRQQDLUHV 9RONVZDJHQ DOOHPDQGV HQ HW GH IDLUH SUHXYH G XQH ©GLVFLSOLQH GHV SUL[ª HW GH QH SDV YHQGUH OD QRXYHOOH 3DVVDW j GHV SUL[ QHWWHPHQW LQIpULHXUVDXSUL[GHGpWDLOUHFRPPDQGp,OV DJLWGHODVHFRQGHGpFLVLRQSULVH SDUOD&RPPLVVLRQFRQWUH9RONVZDJHQTXLIDLWVXLWHjFHOOHGHMDQYLHU /HVPHVXUHVGHOLPLWDWLRQGHVUHPLVHVRQWSRXUREMHFWLIGHIL[HUOHVSUL[GH GpWDLO HW UHSUpVHQWHQW FH TXH O RQ DSSHOOH XQH UHVWULFWLRQ FDUDFWpULVpH GH OD FRQFXUUHQFH 'H WHOOHV PHVXUHV VRQW FRQWUDLUHV j O DUWLFOH SDUDJUDSKH GX WUDLWp &( TXL LQWHUGLW OHV PHVXUHV GH IL[DWLRQ GHV SUL[ HW LQFRPSDWLEOHV DYHF OH UqJOHPHQW VXU OHV H[HPSWLRQV SDU FDWpJRULH DSSOLFDEOH j OD GLVWULEXWLRQGHVYpKLFXOHVDXWRPRELOHV ,OFRQYLHQWpJDOHPHQWGHQRWHUTX DX FRXUV GHV GHUQLqUHV DQQpHV OHV FRPSDUDLVRQV GH SUL[ RQW PRQWUp TX HQ $OOHPDJQH OHV SUL[ KRUV WD[H GHV QRXYHOOHV YRLWXUHV GH OD PDUTXH 9RONVZDJHQpWDLHQWVHQVLEOHPHQWSOXVpOHYpVTXHGDQVWRXVOHVDXWUHVeWDWV PHPEUHVjO H[FHSWLRQGX5R\DXPH8QL "La décision d'aujourd'hui montre une fois de plus très clairement que la politique de concurrence sert les intérêts des consommateurs. Il s'agit de la première décision relative à des prix de revente imposés, qui confirme la politique rigoureuse poursuivie par la Commission en matière de pratiques de fixation des prix, dans le domaine des restrictions verticales," a déclaré le commissaire européen chargé de la concurrence, M. Mario Monti. Dans la décision de 1998, la Commission avait estimé que Volkswagen et son importateur italien s'étaient opposés à la réexportation de voitures Volkswagen et Audi d'Italie vers d'autres États membres, notamment l'Allemagne et l'Autriche; voir communiqué de presse IP/98/94 du 28 janvier 1998. Cette décision a été largement confirmée par le tribunal de première instance, dans son récent arrêt du 6 juillet 2000; voir IP/00/725 du 6 juillet 2000. L'amende de 102 millions d'euros - ramenée à 90 millions d'euros par le tribunal - est l'une des plus élevées jamais infligée à une seule société. Les mesures de fixation des prix sont également considérées comme une restriction caractérisée de la concurrence à l'article 4, point a), du nouveau règlement général d'exemption par catégorie sur les restrictions verticales (règlement (CE) n° 2790/1999 de la Commission du 22 décembre 1999), qui s'applique à l'ensemble des accords de distribution, à l'exception des accords de distribution des véhicules automobiles, qui relèvent du règlement (CE) n° 1475/95. Voir par exemple le communiqué de presse de la Commission IP/01/227 du 19 février 2001, sur le plus récent rapport sur les prix des véhicules automobiles dans l'Union européenne. ”Malheureusement, cette affaire constitue également un exemple supplémentaire de non-respect du règlement sur les exemptions par catégorie. Les mesures prises par Volkswagen constituent une restriction manifeste de la liberté des concessionnaires à fixer eux-mêmes leurs prix et elles avaient pour objet de modifier leur comportement commercial au détriment non seulement des consommateurs allemands, mais également de ceux d'autres États membres. Ces mesures, qui étaient destinées à maintenir les prix à un niveau artificiellement élevé sur un marché où les prix des voitures neuves sont déjà parmi les plus élevés d'Europe, constituent, de par leur nature même, une infraction très grave aux règles européennes de la concurrence et devront être sanctionnées comme il se doit". M. Monti a également déclaré que la sauvegarde de la liberté des concessionnaires à fixer eux-mêmes leurs prix constituait l'un des éléments importants de l'actuel règlement d'exemption par catégorie des véhicules automobiles, qui vient à expiration l'an prochain. A cet égard, il a fait savoir que la Commission a l'intention de publier ses idées sur le futur régime avant la fin de l'année 2001. Cette affaire contre Volkswagen est basée sur des documents que la Commission a reçus avec une lettre de plainte d'un consommateur, ainsi que dans le cadre des réponses de Volkswagen à des demandes officielles d'information. Ces documents montrent qu'en 1996-1997, Volkswagen avait envoyé plusieurs circulaires à ses concessionnaires allemands, en leur demandant de ne pas vendre la nouvelle VW Passat à des prix sensiblement inférieurs au prix de vente recommandé et/ou de limiter, voire de supprimer, les remises accordées aux clients. Ce modèle a été lancé sur le marché allemand en octobre 1996 (pour la berline) et en juin 1997 (pour la break). Volkswagen a également envoyé plusieurs lettres individuelles à certains concessionnaires à qui elle enjoignait de respecter la discipline des prix pour ce nouveau modèle et qu'elle menaçait de représailles légales, telles que la résiliation de leur contrat de concessionnaire, au cas où ils ne se soumettraient pas à ces instructions. Avant d'envoyer ces lettres, Volkswagen s'était rendu compte qu'un certain nombre de concessionnaires allemands avaient proposé ce nouveau modèle à la vente à des prix inférieurs au prix de vente recommandé. Volkswagen a tenté de justifier ses mesures en prétendant qu'elles étaient nécessaires tant pour soutenir la rentabilité de ses concessionnaires que pour préserver l'image de marque du nouveau modèle qui, d'après Volkswagen, serait ternie par la politique de prix pratiquée par certains concessionnaires. Les mesures de fixation des prix sont incompatibles avec l'article 81, paragraphe 1, point a), du traité CE et elles figurent également sur la "liste noire" de l'article 6, paragraphe 1, point 6, du règlement n° 1475/95, qui est le règlement d'exemption par catégorie applicable à la distribution et au service après-vente des véhicules automobiles, qui dispose que l'exemption ne s'applique pas dès lors que OH FRQVWUXFWHXU UHVWUHLQW GLUHFWHPHQW RX LQGLUHFWHPHQW OD OLEHUWp GX GLVWULEXWHXU GH GpWHUPLQHUOHVSUL[HWUHPLVHVORUVGHODUHYHQWHGHVSURGXLWVFRQWUDFWXHOV. Cette disposition interdit les accords qui ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l'intérieur du marché commun et qui sont susceptibles d'affecter le commerce entre États membres. 2 Le règlement affirme ainsi le droit des consommateurs européens à obtenir des prix compétitifs des concessionnaires, y compris des remises appropriées. Les mesures adoptées par Volkswagen, et mises en œuvre pendant près de trois ans, étaient susceptibles de maintenir et de renforcer une zone de prix artificiellement élevés pour le nouveau modèle VW Passat en Allemagne. Au cours de cette période, les consommateurs étaient donc susceptibles de payer des prix plus élevés pour la Volkswagen Passat, un modèle dont les ventes en Allemagne ont atteint environ 400 000 unités au cours des trois années en question. Ces mesures étaient également de nature à réduire les exportations privées hors d'Allemagne et à augmenter les importations privées vers l'Allemagne. Les mesures prises par Volkswagen avaient pour objet de fixer les prix de revente et d'éliminer ainsi un élément essentiel de la concurrence pour les concessionnaires: la possibilité de vendre des voitures neuves avec remises. Dans la mesure où les concessionnaires accordent normalement des remises aux clients qui achètent des voitures neuves, les instructions de Volkswagen peuvent être considérées comme un effort destiné à éliminer ou à restreindre la concurrence par les prix en contraignant les concessionnaires à s’écarter de ce qui aurait été leur comportement commercial normal. Ces mesures, qui concernaient l'ensemble des concessionnaires Volkswagen allemands, étaient non seulement destinées à restreindre la concurrence intramarque entre les concessionnaires Volkswagen allemands, mais également entre les concessionnaires Volkswagen en Allemagne et à l'étranger. Outre la qualité du service, la possibilité de vendre à leurs propres prix de revente constitue l'outil le plus important dont disposent les concessionnaires pour se faire concurrence. Les mesures en cause constituent donc une intervention sérieuse dans la concurrence et, de ce fait, une infraction très grave aux règles de concurrence. La VW Passat est un modèle très populaire en Allemagne, particulièrement si on la compare à d'autres modèles du même segment. Toutes ces considérations corroborent la conclusion selon laquelle les mesures adoptées par Volkswagen ont entraîné une restriction sensible de la concurrence par les prix. Au moment de déterminer le montant de l'amende, la Commission a tenu compte du fait que l'infraction concernait un modèle (en deux versions) sur la totalité de la gamme de produits Volkswagen. Toutefois, ce modèle représentait une grande partie des ventes sur un segment sur lequel la demande est forte en Allemagne. Les circulaires ont été adressées à l'ensemble des concessionnaires allemands du réseau VW et ont donc porté sur l'ensemble des ventes de la VW Passat en Allemagne. En ce qui concerne la portée géographique de l'infraction, la Commission estime qu'elle a eu des répercussions essentiellement dans un État membre (Allemagne) qui représente une grande partie de l'ensemble des ventes de véhicules automobiles dans l'Union européenne. Elle est également susceptible d'avoir eu des effets sur les consommateurs d'autres États membres. Compte tenu de tous ces éléments, la Commission considère qu'aux fins de la détermination du montant de l'amende, l'infraction doit être considérée comme "grave". En outre, la Commission a considéré, entre autres, comme circonstance aggravante le fait que Volkswagen, dans sa première circulaire, avait demandé aux concessionnaires de lui envoyer des copies de l'ensemble des publicités des autres concessionnaires Volkswagen "ne respectant pas la discipline des prix". 3