Projet : Quelle Tunisie en 2040?

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Projet : Quelle Tunisie en 2040?
Projet : Quelle Tunisie en 2040?
Année universitaire : 2013/2014
Travail élaboré par :
Senata Kone
Aziza Bahri
Samah Ouederni
Hajer Aguir
Hafeth Souab
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Sommaire
Introduction générale
Chapitre 1 : Le volet économique
Section 1 : rétrospective économique
Section 2 : prospective économique de 2040
Chapitre 2: Volet social
Section 1 : Partie rétrospective
Section 2 : Prospective sociale de 2040
Chapitre 3 : Volet politique
Section 1 : Partie rétrospective
Section 2 : Prospective politique de 2040
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Chapitre 4 : Volet culturel
Section 1 : Partie rétrospective
Section 2 : Prospective culturelle de 2040
Chapitre 5 : Volet environnemental
Section 1 : Partie rétrospective
Section 2 : Prospective environnementale de 2040
Conclusion générale
Bibliographie et Webographie
Annexes
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Introduction générale
Depuis 2011, la patrie est secouée par des troubles sociopolitiques et économiques. Mais il n’ya pas que du mauvais dans cette situation car le
proverbe « A quelque chose malheur est bon » est plus que vrai dans le contexte Tunisien. En effet la révolution du 14janvier 2011, survenu
suite à une impasse politique, les Tunisiens et le gouvernement ont pris conscience de l’importance de la société civile car, a démontré que le sort
du pays est aux mains du peuple.
De ce fait le projet de Tunisie 2040 est une opportunité pour nous, capital humain et jeunesse d'aujourd'hui d'imaginer le futur et peut être de
changer le cours des choses dans notre cher pays. Par ailleurs, nous donner la chance d'exprimer nos attentes et nos perceptions quant à la Tunisie
d’hier, d’aujourd’hui et de demain, nous a motivé, responsabilisé, et impliqués dans l'imagination des scénarios possibles dans l'avenir. Cette
prise de parole que l’on nous accorde marque, un pas de plus vers une Tunisie démocratique.
Notre travail s’articule au tour de cinq axes principaux (Economie, Social, Politique, et Culture Environnement). Néanmoins, nous avons choisi
l'économie comme axe centrale, autour duquel va s'articuler les différents autres axes. Pour ce qui est des relations internationales, nous avons a
essayé de le traiter, non pas comme une partie à part entière, mais comme une partie intégrante de chaque axe.
La question que nous nous sommes posée est : Quel bilan peut-on dresser en matière de la situation économique, sociale, politique, culturelle et
environnementale ? Et quelle tournure possible en 2040 ?
Pour répondre à cette problématique, nous avons jugé bon de repartir notre analyse sur cinq chapitres, allant respectueusement de l’économie,
du social, de la politique et de la culture à l’environnement. Chaque chapitre est subdivisé en deux sections, la première est relative au à la
rétrospective (bilan) et le second à la prospective ou futur possible.
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Chapitre 1 : Volet économique
Dès son indépendance en 1956, Habib Bourguiba devient le premier président de l’Etat Tunisien. Son gouvernement tente alors l’expérience
coopérative dans le domaine agricole dans les années 1960. Cette dernière se caractérise par une collectivisation de la production nationale. La
coopérative qui s’inscrivait dans une logique marxiste sera abandonnée au profit du protectionnisme qui profitera aux exportations, dès les
années 1969. A partir de 1972, l’Etat lance des mesures pour inciter les investisseurs privés dans le secteur industriel, cette décision aura pour
effet d’accroître les exportations et donc le PIB. Cependant, il faut trouver une solution au déficit public qui se creuse et la dette extérieure qui a
atteint les 65,9% du PIB national. Sollicités, la Banque mondiale et le Fond monétaire internationale(FMI) propose, à la Tunisie en 1987, le
programme de réforme économique et d’ajustement structurel(ERSAP), qui comporte plusieurs clauses dont celle de tendre vers l’économie
libérale, notamment par la réduction des taxes douanières. Dans sa volonté de libéraliser l’économie, une série de mesures voit jour, avec pour
buts l’intégration de l’économie mondiale, le renforcement de la compétitivité des entreprises, le développement des infrastructures et la
cohésion sociale en 1997,la croissance et l’emploi, en 2002…etc.
La révolution « de jasmin » survenue principalement pour des raisons d’inégalités économiques (chômage, disparités régionales…), sociales
(exclusion sociale) marque une page inoubliable dans l’histoire de la Tunisie. L’année 2011 se caractérise par de profonds bouleversements,
politiques économiques et sociaux. Néanmoins, dans cette partie, nous nous focaliserons sur le volet économique. Paradoxalement, l’année 2011
marque un pas vers la liberté et la démocratie, mais également, le début du cauchemar économique. Après, près de 25ans de croissance
régulière, l’économie tunisienne, vit les jours les plus sombres de son histoire. En effets ,alors que l’on célèbre encore la liberté d’expression,
fraîchement acquise, l’économie, elle, bat de l’échelle, pire elle est au bord de l’agonie Et les conséquences ne manquent pas à l’appui : récession
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économique avec une chute record du taux de croissance, chômage massif des jeunes diplômés, inflation, , dépréciation du dinar tunisien par
rapport à l’euro et au dollar américain, déficit budgétaire, déficit des opérations courantes en hausse et endettement public extérieur qui est de
55,3%en 2013, aggravation du déséquilibre régional…Etc. L’intérêt de se pencher sur la question économique est vital en cette période de crise
et de récession économique dans le pays. Cependant, par manque de temps et d'expertise pour faire une analyse complète, nous avons fais le
choix de nous intéresser à l’un des problèmes majeurs, à savoir la croissance qui nous semble être la clé d’ouverture de plusieurs portes.
La question qui se pose alors : Quel état des lieux peut-on dresser en terme de croissance économique? Et quel issu possible pour la Tunisie de
2040 ? Pour répondre à la problématique, nous analyserons dans une première section, l’évolution du taux de croissance, pour ensuite
diagnostiquer les causes probables et les éventuels impacts sur d’autres variables dans un second temps et enfin, dans une seconde section, nous
nous intéresserons au futur possible de la croissance en 2040.
Section 1 : Partie prospective
Analyse rétrospective du taux de croissance
2000
P.I.B réel
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
34187,6 35625,3 36236,9 38186,3 40330,7 41981,0 44238,6 46991,2 49218,9 50994,0 52833,9 52710,1 54866,2 56407,3
Taux de croissance du P.I.B
réel
4,2
1,7
5,4
5,6
4,1
5,4
6,2
4,7
3,6
3,6
-0,2
4,1
2,8
Source du tableau : Données de l’INS
6
Taux de croissance du P.I.B réel
7,0
6,2
6,0
5,4
5,0
4,0
5,6
5,4
4,7
4,2
4,1
4,1
3,6
3,6
3,0
2,8
2,0
1,7
1,0
0,0
-0,2
-1,0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
En prenant l’année 2000 comme année de base nous pouvons analyser l’évolution du taux de croissance du PIB réel sur treize années.
En effet, le taux de croissance est positif, de l’ordre de 4,2% en 2001.L’année suivante par contre, ce taux connait une baisse considérable, il est
alors de 1,7%, soit une baisse de 2,5points par rapport à l’année précédente. L’explication de cette chute spectaculaire peut résider dans le
manque de pluie et les attentats du 11septembre 2001, qui ont perturbé l’économie mondiale.
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Cependant les deux années qui suivront (2003 et 2004) se révèleront sous des jours meilleurs puisque cette période constitue une période de
bonne performance économique. En effet cette période se caractérise non seulement par une croissance assez régulière (de l’ordre de 5,5% en
moyenne), mais également par des taux de croissances plus élevés que ceux des années précédentes. L’année 2005 marque un essoufflement du
taux de croissance qui sera de 4,1%, dû à une croissance négative du secteur agricole(céréales et huile d’olive)qui a connu une pénurie de pluie,
et du secteur textile, habillement et cuir et la Tunisie occupe la 77è place dans le classement mondiale la pratique des affaires (indice Doing
Business de la Banque mondiale).Le chômage, reste très élevé, cependant, touchant ainsi14% de la population active. La croissance reprend de
l’élan et s’améliore considérablement l’année suivante (5,4%), grâce à une reprise du niveau habituel de la production agricole et à la solidité des
services (qui occupe alors la 1ère place) et de la production industrielle. Bien que les indicateurs macroéconomiques affichent une bonne
performance, la lenteur des réformes structurelles et l’ouverture économique et politique fait hisser la Tunisie à la 80ème place(soit une perte de
3places par rapport à 2005) du classement mondiale de la pratique des affaires (indice Doing Business de la Banque mondiale). La Tunisie doit,
alors, faire face à des défis de taille, comme le climat des affaires et de l’investissement, la gouvernance économique et politique, et la fragilité
du système bancaire et financier ou encore l’accélération de l’inflation (indice des prix à la consommation passe de 2 en 2005 à 4,5en 2006) qu’il
convient d’améliorer au plus vite. En termes de croissance, l’année 2007, s’inscrira dans la lignée de ses prédécesseurs et bien mieux, elle sera
une année d’excellence, celle de la meilleure performance dans toute l’histoire économique de la Tunisie des années 2000, Elle réalisera ainsi le
taux record de croissance de 6,2%. en 2007. Notons que l’expansion économique entre 2006 et 2007 est favorisée par un accroissement de la
production agricole et par une reprise de l’industrie manufacturière hors textiles et surtout à la dynamique du secteur des télécommunications.
Les secteurs stratégiques sont désormais, les industries à haute valeur ajoutée (les industries chimiques et biochimiques et les agro-industries), les
nouvelles technologies de l’information et de la communication, le secteur des industries mécaniques et électriques, le secteur textile, de la soustraitance, les autorités tentent également de renforcer les cultures agricoles dont les quotas européens restent insuffisants (huile d’olive, biocultures).
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Mais le début de la crise des subprimes, aux Etats-Unis en 2007 se répercutera légèrement sur l’économie tunisienne en 2008, diminuant le taux
de croissance de 1,5 point par rapport à l’année d’avant. La crise devenue mondiale à partir de 2008, affectera sévèrement l’activité bancaire
mondiale et par conséquent les économies nationales. Mais les répercutions en Tunisie sont moins violentes car l’économie Tunisienne n’est pas
totalement intégrée à l’économie mondiale, mais le pays vit une échéance suite à l’entrée libre des produits industriels sur le territoire. Par
conséquent le taux de croissance chute alors de 1,1point et se maintenir à 3,6% durant 2009 et 2010. Mais c’est l’année 2011, avec -0,2% de taux
de croissance qui restera celle du record de la pire performance dans les esprits et dans les manuels d’histoire. Cette année se caractérise par, la
révolution qui a conduit à la chute du régime en place. Inutile de préciser que, les troubles sociaux internes et le conflit en Libye, ont contribué
aggravé la situation économique et à renchérir le nombre de chômeurs. Au niveau mondial, la crise continue de ravager. Néanmoins une reprise
spectaculaire de 4,1% en 2012, soit une augmentation de 3,9points par rapport à 2011 qui redonne de l’espoir aux Tunisiens. Nous aurions aimé
nous pencher sur l’origine de cette hausse, mais en vain, nous n’avons pas eu l’information. Néanmoins nous croyons que l’origine réside dans le
recrutement massif dans le secteur public ou encore dans l’augmentation des salaires qui s’est opérée. Cependant cette reprise devient plus timide
l’année suivante en chutant à 2,8%. Nous pouvons donc penser que des perspectives de reprises sont possibles.
Après avoir analysé le taux de croissance, nous nous étudierons les origines des faiblesses de la croissance et ses conséquences sur le chômage,
l’inflation et l’investissement.
Il existe de nombreuses faiblesses dans l’économie tunisienne. Cependant nous nous concentrerons sur celles qui concernent la croissance. En
effet la lenteur de la croissance économique, peut s’expliquer par deux contraintes majeures, selon l’étude réalisée par la BAD, le Gouvernement
tunisien et le Gouvernement des Etats-Unis (Vers un nouveau modèle économique pour la Tunisie, 2013):
 Absence d’institutions ou d’un Etat de droit, en faveur de la transparence dans la dépense publique, de la protection des droits de
propriété, de la liberté d’investissement, de l’innovation. Jusque là c’est l’Etat de corruption (avec 48 sur 100 au test d’intégrité globale),
notamment avec le régime déchu, qui a prévalu.
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 Les charges administratives et règlementaires liés à l’emploi des travailleurs, empêche le développement des entreprises, qui peinent à
réaliser des économies d’échelle, ou encore à être compétitives sur le marché international. Ce n’est pas tout, cet obstacle favorise aussi
le développement du secteur informel où les employeurs cherchent à contourner les lois (ex : la non déclaration de salaires).
Les implications de la faible croissance sur l’emploi, l’inflation et l’investissement privé
 La faiblesse de la croissance contribue à l’accroissement du nombre de chômeurs, ceux de l’intérieur du pays notamment. En
2010, le chômage touchait 29,7% des 20-24 ans contre 24,2% chez les 25-29ans et 13%de la population active (selon l’étude
conjointe menée par la BAD, le Gouvernement Tunisien et les
USA ( Vers un nouveau modèle économique pour la
Tunisie,2013). Il s’agit donc d’un chômage qui touche particulièrement les jeunes diplômés, ce qui laisse croire que les causes
sont liées à la possibilité d’une inadéquation entre les formations et les exigences du marché du travail. Si ce chômage persiste, il
ya des risques d’enflammer la colère, de nouveau. En outre,cet accroissement du chômage peut s’expliquer aussi par, le chômage
technique c’est-à-dire la baisse des charges à travers les restructurations structurelles, effectuées par les entreprises pour survivre
dans un environnement aussi incertain que le contexte tunisien.
 L’absence de croissance suffisante a entraîné une dévaluation du dinar tunisien par rapport à l’euro et au dollar, ce qui n’a pas
manqué d’influer sur l’inflation (qui est de 4,444% en 2013). Malgré une légère augmentation des salaires après 2011, le pouvoir
d’achat des ménages n’a pas augmenté à cause du rythme accéléré de l’inflation, baissant ainsi le pouvoir d’achat des ménages et
entraînant l’appauvrissement des classes les plus modestes. On parle alors de stagflation pour désigner une situation où coexistent
chômage et inflation comme c’est le cas de la Tunisie aujourd’hui.
 Le faible taux de croissance est une entrave à l’investissement privé. En effet, il oblige parfois les investisseurs privés à plier
bagage, vers des horizons plus prometteurs.
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Section 2 : Prospective économique en 2040
« Une croissance plus juste et plus solidaire»
La prospectives est un exercice de projection dans le futur afin d’en déduire des futurs possibles d’une situation... Il existe donc plusieurs futurs
possibles pour la Tunisie, allant du pire au meilleur. Nous, avons choisi de rêver du meilleur futur possible pour notre patrie car il n’ya pas plus
vrai que l’adage qui dit qu’ « Une vie sans rêver est une vie vide de sens ».
La Tunisie est un Etat providence. Elle veille tout aussi bien, à la santé de l’économie, qu’au bien-être et à la cohésion sociale. Ce modèle reste
un acquis, un héritage qu’il convient d’améliorer d’avantage, pour palier aux inégalités et assurer la cohésion sociale. Ayant choisi la croissance
comme, vecteur de l’économie en 2040, nous croyons fortement à une reprise économique si le pays réalisait une bonne croissance. De 2002 à
2013, le meilleur taux de croissance réalisé a été de 6,2% (2007) et les prévisions pour l’horizon 2015 se porte à 7% selon le plan d'action du
gouvernement pour 2012.Dans le cadre de notre prospective avec l’espoir que les troubles sociopolitiques en Tunisie, s’apaiseront et que les
conflits qui sévissent dans les sous-régions, ainsi que la crise mondiale prendront fin en 2040.De ce fait, nous prévoyons un taux de croissance
de 7,8% environ. Cette croissance permettra de créer des emplois, de stabiliser les prix et donc d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages et
attirer les investisseurs. Par quels moyens ce scénario peut-il prendre vie ?
Pour parvenir à donner vie à notre rêve, d’une Tunisie, prospère, juste et équitable, nous optons pour un modèle économique axé sur
l’investissement public et privé.
L’intervention publique
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Le secteur privé est semblable à une jungle dans laquelle chacun se préoccupe de son intérêt personnel, au détriment de, ceux de la collectivité.
C’est pourquoi nous croyons profondément que, le seul vrai garant de la justice et de l’équité n’est autre que l’Etat. Et par conséquent, son
intervention ou plutôt, son implication dans l’économie est primordiale.
Pour cela, nous orientons notre modèle d’analyse vers le modèle keynésien, qui nous semble, être un réel moyen de sortie de crise aujourd’hui.
D’où l’idée de repenser, voir de reconsidérer le rôle de l’Etat dans l’économie. L’idée est qu’en période de crise ou récession économique,
investisseurs et ménages ont peur. Les premiers, ont peur d’investir et les second, de consommer, ce qui ce traduit par une absence d’offre et de
demande. Dans ce cas, l’Etat doit investir pour soutenir la demande effective. Les investissements publics ont démontré leur efficacité aux EtatsUnis pendant la crise de 1929 avec la reforme du « New deal » qui était un programme de financements publics, destiné à lancer de grands
travaux. Mais avant toute choses, il est souhaitable que l’Etat cherche à reconquérir la confiance, qui jusque là a été perdue à cause des pratiques
vicieuses comme la corruption et autres. Pour regagner de la légitimité et inspirer la confiance il faut que les dirigeants, soient des hommes de
valeur, des hommes intègres avec de forts principes éthiques et un sens accru de la justice et de l’équité. En bref, des hommes qui croient
profondément au bien fondé de l’instauration d’un Etat de droit en Tunisie.
Investir pour soutenir la demande
Dans un contexte de difficulté économiques pour le public et le secteur privé, une coopération, voir mieux, un partenariat public-privé permettra
de soutenir la demande. A moyens terme, ce partenariat, relancera de nombreuses entreprises, avec un partage des coûts et des risques liés aux
investissements entre les partenaires. L’investissement permettra d’accroître les moyens de production et donc aura la productivité afin de rendre
les entreprise plus compétitives (compétitivité prix et compétitivité hors prix) au niveau régional et international.
Le regard des entreprises Tunisiennes a toujours été porté vers l’extérieur, particulièrement vers l’UE. Ce qui semble être une bonne chose que de
s’intéresser aux concurrents, surtout quand ceux-ci sont meilleurs que nous. Pendant les six dernières années, le volume des échange avec l’UE a
pratiquement été de 14,7milliards d’Euros contre 7,5 milliards dès la signature l’’accord d’association avec l’UE, signé en 1995.On remarque
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donc que le volume a doublé. Néanmoins le volume des produits agricoles exportés (huile d’olive, agrumes, pommes de terre, fleurs, abricots..)
vers cette zone reste marginal à cause du quota insuffisant de ces produits. En cause, une insuffisance de production, un coût élevé de transport
pour certains produits, le nom respect des normes…etc. Les entreprises Tunisiennes doivent non seulement produire plus et mieux. Cette
performance passe par l’investissement dans l’innovation et dans les capacités productives.
En devenant performantes, les entreprises pourraient exporter plus efficacement vers leurs principaux partenaires internationaux sans négliger la
zone maghrébine .L’intégration maghrébine est à ne pas négliger car certains pays du Maghreb comme la Libye et l’Algérie, représente un
potentiel important. Et les entreprises Tunisiennes gagneraient vraiment à se tourner vers ces marchés sur lesquels, elles seront plus compétitives
que sur le marché Européen.
En somme, l’ouverture et l’intégration de l’économie Tunisienne à l’échelle mondiale est un avantage, mais c’est également un cadeau
empoisonné. Nous disons donc oui à l’ouverture car on ne peut vivre en autarcie, à moins d’avoir une économie totalement intégrée, mais nous
disons non à l’ouverture totale. C’est pourquoi cette ouverture doit être limitée, comme cela été le cas jusque là.
Investir pour soutenir le développement
Avec un rôle décisif dans le développement de nos sociétés, l’investissement public ou privé, est indispensable à l’activité économique, en
permettant de maintenir ou d’accroître la quantité de capital mobilisable et en étant un facteur d’accroissement de la productivité. Il peut jouer un
rôle social en permettant le développement de l’emploi à condition qu’il ne soit pas tourné vers la rentabilité financière immédiate. Il doit joue un
rôle clef dans la transition vers un nouveau modèle de développement. Avec l’explosion du chômage, et donc la main d’œuvre abondante
l’investissement serait plus intéressant s’il s’effectue dans les secteurs qui ont un potentiel de création d’emploi élevé.
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Part des emplois par secteur :
Part des emplois par 1984
1994
2004
2010
secteur
Agriculture
27,9
21,5
16,3
17,7
Industrie
20,1
19,9
19,6
18,4
16,1
13,9
14,7
14,6
35,9
44,7
49,4
49,3
Manufacturière
Industrie non
manufacturière
Services
Source: adapté de « Vers un nouveau modèle économique pour la Tunisie » Etude conjointe réalisée la BAD, le Gouvernement de Tunisie et le
Gouvernement des Etats-Unis en 2013
Nous remarquons alors que les secteurs qui créent le plus d’emploi sont : les services, l’industrie manufacturière et l’agriculture.
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Un tourisme plus juste
La Tunisie a fait le choix de se positionner en tant que pays touristique. Depuis, le tourisme est devenu un secteur vital pour elle. A cet effet, elle
a alloué les ressources nécessaires pour se doter d’une infrastructure (hébergement, activités, sites touristiques…etc.) qui se concentre en majorité
dans les régions côtières au détriment des autres régions. Le tourisme équitable c’est le tourisme qui profite à toutes les régions en toute équité.
Investir sur tout le territoire, pour une plus grande attractivité des régions les plus reculées. Exploité le potentiel de tout le pays, peut se faire à
travers la création d’un véritable ministère du tourisme intérieur. Le rôle de ce dernier serait de recenser tout d’abord, les spécificités des
différentes régions, villes, collectivités du pays en fonction notamment, des saisons. Ensuite repérer ou recenser les ménages qui ont la volonté et
la capacité de faire de leurs maisons, des maisons d’hôtes, pour recevoir les touristes, non pas à titre privé mais à titre public. Pour illustrer cette
vision, une famille dans une région spécifique pourrait accueillir des touristes pour diverses raisons : pour la découverte de la gastronomie de la
région, pour l’art (artisanat, musique et danses traditionnelles), pour les sites de loisirs qu’offre la région ou la ville (plages, musées, monuments,
désert…etc.).Par ailleurs pour encourager et valoriser cette activité le ministère du tourisme intérieur pourrait développer des labels de
certifications de services d’accueil de touristes, pour les ménages qui offrent les meilleurs services. Pour les régions où il existe soit une
insuffisance, ou, soit une absence d’infrastructures(hôtels, restaurants),il faudrait en construire, l’objectif étant d’exploiter le potentiel touristique
de chaque région et d’insérer ces dernières dans le programme de relance économique et de développement régional. Les zones plus arides
comme le sud devraient faire l’objet d’une attention particulière. A moyens et long terme, cette activité créera de l’emploi et donc de la
croissance, mais surtout, elle offrira, un revenu stable pour les ménages les moins qualifiés ou très peu qualifiés des régions de l’intérieur .Ce qui
contribuerait à atténuer les inégalités de revenu, d’attractivité et donc aura pour effet d’améliorer le niveau de vie.
Il est aussi possible que la Tunisie de 2040 soit un pays qui diversifie également, son offre en matière de tourisme. En effet la Tunisie attire de
plus en plus de touristes d’Afrique subsaharienne, de Lybie, et d’Europe pour des raisons médicales (chirurgie esthétique, soins dentaire).Le
tourisme médical est un secteur d’activité en plein croissance, dans lequel l’investissement serait porteur de perspectives d’embauches. La crise
en Europe, frappe de plein fouet les retraités, car cette dernière a renchéri le coût de la vie. Ces derniers, rencontrent parfois des difficultés pour
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vivre décemment avec leurs pensions de retraites. Ils choisissent alors de quitter les mégalopoles à la recherche de meilleurs conditions de vie.
Par conséquent le tourisme résidentiel, présente une opportunité très intéressante qui passe passent par la création de services spécifiques pour
les seniors comme les maisons de retraites, la santé, la livraison des courses à domicile ou encore les logements.
Un commerce agricole plus équitable
Les exportations agricoles Tunisiennes (huiles d’olives, agrumes…) ne sont pas compétitives au niveau international, parce que les quantités
produites restent insuffisantes, et que certaines normes ne sont pas respectées comme la traçabilité. Ceci explique le fort pouvoir de négociation
de l’acheteur sur les agriculteurs. Pour remédier à cette pratique, qui ne permet pas de rémunérer le producteur à sa juste valeur, seuls des
coopératives ou une instance intermédiaire entre les producteurs et les acheteurs. Il serait souhaitable que cette instance soit étatique car l’équité
et la justice sociale font partir de son rôle. L’objectif est de permettre aux agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail pour éviter de
faire d’eux, des travailleurs pauvres. Ainsi donc, l’Etat pourrait créer un organisme semblable à l’office des céréales pour les agrumes et aux
produits agricoles, dont les quotas restent insuffisants. En plus de la solidarité, cette action va générer de l’emploi. Toujours est-il qu’une
question subsiste : Comment faire face à ces nouvelles normes d’exportation qui mettent en péril nos produits agricoles comme la traçabilité
aujourd’hui ?
Investir pour une industrie agro-alimentaire valorisant les produits locaux
En effet la Tunisie, est un pays céréalier qui s’est plus positionné comme exportateur de céréales brutes. Alors qu’il existe un réel potentiel
pour développer des produits locaux qui valorisent le savoir-faire tunisien. Car nous sommes nombreux à nous plaindre des prix des grandes
marques de céréales que l’on trouve dans les rayons de nos supermarchés. Alors pourquoi ne pas investir pour ce positionné sur le marché
céréalier du petit déjeuné de qualité? Nous insistons sur la qualité car il ne faut pas non plus que ce soient des sous produits. En effet les
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céréales locales (comme grains d’or) ont une teneure élevée en sucre et en sel, qui remet en cause la teneur en céréales et l’apport en fibre, et
évidemment la santé des consommateurs. L’idée de ce créneau de qualité va, en plus de générer de l’emploi, générer de la valeur ajoutée. De
plus, il permettra à tous les Tunisiens de payer moins pour l’un des trois repas de la journée, et de préserver la santé des consommateurs.
Les centres d’appels (Call center)
Ces dernières années, la Tunisie a assisté à un développement spectaculaire de la sous-traitance dans le domaine des services. Le domaine des
centres d’appels étant très dynamique, il représente une niche très porteuse. En effet, malgré, les différentes polémiques sur le travail dans ces
centres, ceux-ci représente une capacité importante d’absorption de la main d’œuvre, surtout celle des jeunes. Il serait profitable d’investir ou
d’encourager l’entrepreneuriat dans ce type de services.
Investir dans une niche technologique
Il est incontestable que l’essor technologique que connait ce 21ème siècle n’est pas prêt de s’arrêter. Il est donc important pour la Tunisie, qui ne
détient pas d’avantage compétitif en matière de technologie aujourd’hui, de se spécialiser dès maintenant dans une niche technologique comme
l’a fait le Brésil pour les télécommunications et dans l’énergie électrique dans les années 1994 avec le plan Réal. Aujourd’hui, il est puissant en
matière de technologie, capable même de concurrencer l’Italie ou l’Espagne.
Les trésors de la poubelle !
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Qui peut être insensible à toute cette masse de déchets ménagers qui squattent les rues et ruelles de tous les quartiers aujourd’hui ? Au delà de la
dimension environnementale, les déchets ménagers peuvent être une niche susceptible de générer de l’emploi. Longtemps dénigrés, les déchets
ne sont pas si méchants au fond ! Ils présentent même, un potentiel qui peut être une source de revenu et par conséquent, une source de création
d’emploi. En effet, le secteur des déchets est très peu ou mal connu alors qu’il renferme des opportunités réelles d’emploi comme le tri
(recyclables et non recyclables), le traitement (recyclage, le compostage pour les déchets biodégradables, qui servira d’engrais) .L’Etat peut donc
investir dans ce secteur, seul ou en partenariat avec le privé pour stimuler une offre d’emploi.
Pour conclure nous rêvons, d’une Tunisie avec une plus grande implication de l’Etat dans l’économie pour deux raisons principales. La première
est de soutenir la demande et le développement en investissant dans les secteurs créateurs d’emplois. La seconde est de garantir le bien-être et la
distribution équilibrée des fruits de la croissance à l’ensemble du territoire Tunisien afin de permettre une plus grande cohésion sociale. Par
ailleurs, le Maghreb et l’Afrique en générale restent des potentiels intéressants dans lesquels les entreprises tunisiennes pourraient s’engager
progressivement. En outre, nous sommes pour une intégration partielle et non totale de la Tunisie dans l’économie mondiale en 2040.
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Chapitre 3 : Volet social
« Le présent porte en son sein le futur »
(Leibnitz)
Section 1 : Partie prospective:
La Tunisie a un emplacement stratégique ce qui lui a permis d'être ouverte sur le monde méditerranéen et de bénéficier d'une position spéciale au
sein de l'aire arabo-musulmane .La population tunisienne ,qui est estimée en 2013 à 10886,5 milliers ,est caractérisée par une grande
homogénéité linguistique et religieuse , ce qui n'est pas le cas pour les pays voisins
. Alors comment est la société tunisienne aujourd'hui ?
Comment elle sera en 2040? Quelles sont ses forces et ses faiblesses? Et quelles sont les opportunités et les menaces de l'environnement qui
pourront avoir un impact sur la société?
Habib Ben Ali Bourguiba, premier président Tunisie, s’est consacré à mettre sur pied un état moderne, par le développement de l'éducation et la
réduction des inégalités entre hommes et femmes, ce qui en fait une exception parmi les autres présidents arabes. C'est grâce aux apports de
Bourguiba qu'on a pu bâtir un pays démocratique dont on peut être fier.
La femme tunisienne doit être reconnaissante à Bourguiba car c'est grâce à lui qu'elle a une place inédite dans la société tunisienne et dans le
monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n’autorisant le mariage que sous
consentement mutuel des deux époux. Le disciple de Bourguiba, Zine el-Abidine Ben Ali, ne remet pas en cause le code du statut personnel, il
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lui a apporté même des modifications qui le renforcent cette politique féministe qui
s’inscrit
nécessairement dans une politique de
modernisation du pays.
Personne ne peut nier que les politiques mises en place depuis 1957 étaient bénéfiques sur plusieurs plans sauf qu'elles étaient très inefficaces
dans d'autres domaines .Ces inégalités et lacunes n'ont pas cessé d'accroître ,ce qui a provoqué la révolution du 14 Janvier 2011, qui est fondée
sur des revendications de dignité ,de lutte contre la pauvreté , de création d'emplois et de développement des régions intérieures. Pour la
répartition des richesses dans le pays par exemple, on constate que la répartition est inéquitable car les régions du Nord et de l'Est sont favorisées
par rapport aux régions du Sud et de l’Ouest. Donc, il est inéluctable pour la réussite du processus de transition en Tunisie, que les bailleurs de
fonds internationaux financent des projets qui visent à satisfaire les attentes du peuple et qui assurent la croissance économique du pays.
Ce qu'on peut noter comme une force dans notre pays, c'est que l’égalité entre homme et femme. Cette dernière a les mêmes droits tel que le
droit de partir à l'école , de travailler , de s'exprimer librement et de conduire sa voiture .La femme tunisienne est arrivée à un bon stade de
maturité ce qui lui a permis, à titre d'exemple, d'utiliser les moyens de contraception modernes d'ou l 'indice synthétique de fécondité ,qui est le
nombre d'enfants que mettrait une femme au cours de sa vie féconde, est de l'ordre de 2, 20 en 2012 .
Pour l'éducation en Tunisie, le taux de scolarisation de 6 à 11 ans est estimé à 98,3% en 2010/2011 et il s'est accroit pour atteindre 99% en
2012/2013, on peut constater que ce taux est élevé ce qui signifie que l'analphabétisme en Tunisie est assez faible, il est même le plus bas du
Maghreb. Et le taux d'abandon dans les écoles primaires est de 1% en 2011/2010.
Un autre constat, suite à la révolution ,nous remarquons un pluralisme syndical dont l'Union Générale Tunisienne du Travail , l'Union Générale
Tunisienne des Etudiants , Confédération Générale des travailleurs Tunisiens , les syndicats de forces de sécurité intérieure et de la douane ,etc.
Les syndicats font partis de la société civile et leur présence est primordiale dans un pays en voie de démocratisation tel que le nôtre et surtout
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durant la période de transition. Lors du dialogue national, des négociations syndicales et des grèves générales, l'UGTT qui est une puissante
centrale syndicale se voit toujours présent comme un acteur incontournable de la scène politique tunisienne.
Quant aux subventions accordées par l'Etat , elles pèsent lourd sur la trésorerie du pays ce qui ne permet pas à l'économie d'investir davantage,
prenons l'exemple de la caisse générale de compensation, qui a pour objectif essentiel de subventionner des produits de base aux plus démunis,
les hydrocarbures et l'électricité .Parmi les produits présents en permanence dans la caisse on peut citer le blé dur, la farine, le papier scolaire, la
semoule et l'huile de soja , etc.
La caisse de compensation a atteint 5514 millions de dinars en 2013, soit 7% du PIB et 20% du budget de l'Etat contre respectivement 5% et
15% en 2012.
Suite à la révolution, l’on a observé une migration excessive du personnel hautement qualifié vers les pays du Golf et le Canada. La fuite des
cerveaux concerne les flux migratoires des scientifiques et des chercheurs, s'installant à l'étranger pour trouver de meilleures conditions de vie,
de travail ou de rémunération. L'effectif de ces sortants entre Mai 2011 et Mai 2012 est de 159961.
En ce qui concerne l'évolution des créations d'emploi, les chiffres sont passés de 78,5 milliers en 2010 à 27,5 milliers en 2013. Une chute
remarquable des fonds destinés à la création d’emploi, alors que l'un des problèmes majeurs du pays est le nombre élevé de chômeurs présents
dans tous les secteurs et surtout dans les régions défavorisées là où les investissements sont presque inexistants ces dernières années. Et le
chômage demeure aujourd'hui la première urgence car avec près de 700.000 chômeurs, le taux de chômage est passé de 13% de la population
active en 2010 à 17%. Ce taux très élevé demeure un handicap pour le processus de développement économique.
Selon le dernier rapport de Transparency International sur la corruption, le classement de la Tunisie a régressé de plus de 15 places depuis
2010.On peut dire que cette régression est dû au fait que le pays est en transition. Mais il est possible de reprocher aussi le manque de volonté
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politique réelle de lutte contre la corruption, à titre d’exemple, la nouvelle constitution n'a pas pris en considération le rôle des corps de contrôle
dans la lutte contre la mauvaise gestion.
Pour le système de retraite tunisien, il est particulièrement financé par répartition. Le système est menacé au cours des prochaines décennies par
le vieillissement démographique qui aura un impact sur son équilibre budgétaire. En Tunisie, les régimes de pension sont gérés, selon le secteur
d'activité , par deux différents organismes qui sont la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale C.N.R.P.S pour le secteur public et la
caisse nationale de sécurité sociale C.N.S.S pour le secteur privé. On prévoit que d'ici quelques années, une faillite de ces organismes. Les
données relatives à l'évolution du solde technique de la C.N.R.P.S dévoilent que les cotisations dépassaient les prestations en 1992. A partir de
2003, le régime général de pension de la CNRPS est déficitaire malgré l'augmentation du taux de cotisation à différentes reprises.
Pour les affiliés à la C.N.S.S, ils sont regroupés selon les branches d'activité parmi lesquelles on peut citer le régime majeur qui est celui des
salariés non agricoles (R.S.N.A). En 1997 , la R.S.N.A réalise un excédent de 49 millions de dinars puis à partir de 2002 le régime entre dans
une phase déficitaire. Donc, le contexte démographique impose aujourd'hui aux systèmes de retraite qui fonctionnent par répartition, de se
réformer pour s'adapter et faire face à cette augmentation aggravée des dépenses de retraite.
Section 2 : Prospective sociale de 2040:
« Pour une Tunisie plus juste et plus solidaire »
D'ici l'année 2040, dans une Tunisie qui sera en pleine croissance nous rêvons d’une répartition des richesses plus équitables et un
développement des régions intérieures donc un rééquilibrage social et régional. Nous rêvons également d’une décentralisation poussée, une mise
en place d’une politique d’aménagement du territoire qui prend mieux en compte l’intérieur du pays mais aussi et surtout des politiques plus
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distributives et plus protectrices des régions les plus défavorisées. Comment mettre en place cette vision ? Cette vision peut se concrétiser à
travers des efforts qui implique la nation entière c’est à dire la société civile, les entreprises et le gouvernement.
Le rôle de la société civile est très important pour construire un pays meilleur, donc, la seule volonté publique ne suffit plus à résoudre les
problèmes et on a opté plutôt pour une approche de démocratie participative qui privilégie le recours aux acteurs de la société civile. Cette action
est un vrai apprentissage de la citoyenneté car le peuple se sent plus responsable, plus engagé et plus mature.
Nous sommes un peuple très solidaire et cette union fait notre force. Nous sommes également un peuple chaleureux et aimable qui accorde une
importance cruciale à la famille. Ces acquis représentent nos racines auxquelles nous ne pouvons nous détacher. En 2040, nous croyons en
société tunisienne qui affectionne la logique collectiviste plutôt que la logique individualiste. C'est vrai qu'avec le progrès technologique, nous
sommes de plus en plus ouverts sur l'occident et nous avons tendance à imiter certaines nouvelles pratiques, mais nous sommes assez attachés à
nos traditions et cultes. Nous devons juste veiller à ne pas dépasser certaines limites car c'est bien d'être ouvert sur l'autre mais ce qui est mieux
c'est de prendre le meilleur et de laisser tomber tout ce qui est incompatible avec notre algorithme culturel et identitaire.
Nous rêvons d’un enracinement de la culture de l’effort dans la société Tunisienne. En effet L'une des pratiques qui est instaurée progressivement
dans notre pays est la culture de l'effort. La liberté de pensée et d'expression ne doit pas être un motif d’anarchie et de comportements
irresponsables tel que les grèves, les manifestations et sit-in...etc. Il faut développer la culture, mieux, l’amour de l’effort, du travail bien fait et
du courage pour construire (chose primordiale aujourd’hui) et devenir une référence culturelle dans la sous-région et dans le monde.
Pour ce qui est de l'éducation qui est une force pour le pays et qui grâce à elle on peut atteindre la maturité souhaitée, les efforts devraient
continuer dans le sens l'amélioration du niveau d'instruction par l'instauration de projets d'apprentissage destinés surtout aux analphabètes et aux
personnes ayant des capacités intellectuelles limitées. Dans le cadre d’un programme de développement régional, il serait souhaitable de procéder
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à la diffusion de la croissance dans les régions surtout du Sud et du centre pour la construction d’établissements primaires et secondaires ainsi
que des campus universitaires.
Pour promouvoir l'égalité régionale sur tout le territoire, des programmes d’investissements dans les infrastructures de hautes technologies
(transports, échangeurs, aéroports, train, parc d’attractions exotiques…) permettront de redorer l’image des régions les plus désavantagées, afin
que celles-ci deviennent plus attrayantes aux yeux des entreprises et les touristes.
Pour remédier aux problèmes de chômage massif qui est de l'ordre de15, 3% en 2013, l’élimination des contraintes liées à l'emploi pour les
employeurs et l'investissement public dans des secteurs qui créent suffisamment d’emplois, va permettre de stimuler la demande à l'égard des
compétences déjà présentes sur le marché. va donc En effet, ce n'est pas en une année, ni en cinq ans que l'économie va créer des emplois à la
hauteur des besoins. Par ailleurs, la solidarité nationale est souhaitée, pour garantir le bien-être des entreprises et de des salariés. Si l’on prend
l'exemple des pays développés, certains ont résolu le problème du chômage par la constitution des allocations sociales et particulièrement
l'assurance-chômage. La Tunisie peut emprunter cette pratique pour réduire le taux de chômage.
De plus ,le vieillissement de la population sera l'un des plus grands défis pour la Tunisie au siècle prochain car la population totale projetée sur
l'horizon de 2039 est de 13014 dont 60,6% entre 15 et 59 ans .Dans le monde, on compte aujourd'hui, c'est à dire en 2014 , plus de 600 millions
de personnes de plus de 60 ans. Ce chiffre devrait doubler d'ici 2025 avec une immense majorité de ces personnes âgées vivant dans les pays en
développement .Une révolution démographique se prépare dans le monde entier et donc la Tunisie aussi connaitra un inversement dans sa
pyramide démographique en 2040 .Ce phénomène est du au progrès sans précédents de la santé publique, la tranche d’âge des plus de 60 ans
croît plus rapidement que n’importe quelle autre, ce que l’on attribue à la fois à l’allongement de la vie et au déclin des taux de natalité .Pour la
Tunisie , l'espérance de vie à la naissance en 2012 est de 73,8 ans , en 2040, cet indice peut arriver même à atteindre 80 ans. La modification de
la pyramide des âges place les gouvernements, les sociétés et les familles du 21eme siècle devant de nouveaux défis, tel est le cas de notre pays
aussi. Parmi les conséquences de ce phénomène, un déplacement de la composition de la population par âge vers un accroissement de la
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population en âge de travailler, l'explosion démographique des jeunes est terminée et commence à décliner, un âge de mariage plus tardif, une
scolarité plus longue à l'école primaire comme au cycle secondaire et une urbanisation croissante.
La longévité est un signe de bonne santé. Le vieillissement est le triomphe de la société moderne. Il reflète une amélioration de la santé dans le
monde mais s’accompagne aussi de difficultés particulières auxquelles tous les pays doivent faire face car lorsque le taux de natalité, l'espérance
de vie et le taux de fécondité enregistrent de fortes variations, celles-ci se répercutent sur la taille de la population en âge de travailler et donc sur
la main-d'œuvre potentielle en proportion de la population totale. Elles ont également des conséquences sur les investissements dans l'éducation
et dans la formation des travailleurs. On constate aussi que l’ampleur des départs à la retraite liés au vieillissement des effectifs.
Par définition, un syndicat est une association de personnes destinée à la défense de leurs intérêts professionnels communs. Leur présence est
essentielle car ce sont des importants acquis de la
nouvelle Tunisie permettant l’enrichissement de l’action syndicale et d’éviter la
marginalisation et l’exclusion .Donc c'est évident que la Tunisie a insisté sur la nécessité d’assurer le respect total de la liberté syndicale. Mais,
le syndicat ne doit pas dépasser sa mission pour laquelle il a été crée et s'impliquer pleinement dans la vie politique. Pour 2040, nous espérons
un degré de maturité plus important de la part de ces coalitions et un plus grand rôle dans le maintient stabilité socio-politique.
Pour ce qui est de la caisse de compensation, elle est remise en cause par le gouvernement, la population et les politiques .On a compensé les
dépenses de cette caisse le maximum possible par un ajustement des prix. On a par conséquent procédé à un programme de réforme de la caisse
.Sauf que le problème est que le dépassement d'un certain seuil d'augmentation des prix risque entrainer un rejet de la part de la population avec
un risque élevé de mouvements sociaux .Donc, la seule solution est de procéder à des ajustements faibles et périodiques des prix .
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Récapitulons notre vison d’une Tunisie plus juste et plus solidaire en 2040…
Pour sortir le pays de la crise, des sacrifices sont nécessaires de nos jours jusqu'à une trentaine d'années à venir, tel que l'allégement de la caisse
de compensation qui se traduit certainement par des augmentations des prix des produits de base, une augmentation rationnelle des salaires dans
le secteur public et la sensibilisation des citoyens quant à l'utilisation de l'électricité et de l'eau pour éviter le plus possible de gaspillage .
Pour lutter contre la migration du personnel qualifié en Tunisie, accorder des avantages et de meilleurs salaires car la rémunération peut être
perçue comme un facteur de motivation. Nous croyons à un climat social plus adéquat au sein des entreprises tunisiennes avec une amélioration
des conditions de vie dans le pays et une valorisation du potentiel de ces personnes qui constituent une source d'innovation et un avantage
incontestable pour aider la Tunisie à aller vers l'avant . L’investissement dans nos ressources humaines et la valorisation de l'énergie humaine
s’avèrent cruciales pour une meilleure Tunisie en 2040 car on s'est rendu compte que le sort du pays dépend de la maturité, de l'implication et du
degré de formation des tunisiens.
Pour un fort virage en terme social, un nouveau programme de mise à niveau est mis en place , il s’appuie sur un certain nombre de leviers tel
que le développement rapide des infrastructures dans l’intérieur du pays, un fort volontarisme en terme de développement rural, plus d’équité
dans la répartition des ressources . Un nouveau schéma national d’aménagement est mis en place. La décentralisation est très poussée, et un
certain nombre de domaines délégués aux régions tel que la gestion de l’eau et de l’agriculture et la planification de certaines infrastructures.
En 2040, et sous l’impulsion du développement des transports interrégionaux, l’urbanisation gagnera du terrain dans les régions intérieures de la
Tunisie .De plus, un programme d'infrastructure, qui a permis de décloisonner les différentes régions du pays, est mis en place. Ce programme
comporte des ports et des aéroports dans les régions intérieures .C'est grâce à la réalisation des réseaux de connexions ferroviaires et routières
que ce projet a pu voir le jour.
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D'autre part, les efforts en matière d’éducation sont intensifiés avec l'introduction de nouvelles technologies et d'excellentes méthodes
d'enseignement qui font que, quand l'enfant quitte l'école il fera avec regret car il appréciait ses moments de scolarité.
Aussi, les villes sont interconnectées entre elles par le biais des moyens de transport qui facilitent le déplacement et par le bais des technologies
qui rendent la communication plus immédiate et plus facile.
Le tunisien a un revenu moyen meilleur en 2040 ce qui va permettre une élévation du niveau de vie du citoyen et le taux de pauvreté ,qui était
de l'ordre de 3,8 % en 2005 et qui ne dépasse pas 1% en 2040 grâce aux efforts fournis par l'Etat tel que l'octroi de plus d' aides aux familles les
plus nécessiteuses .
La Tunisie a réussit à faire en sorte que la femme soit de plus en plus présente sur le marché du travail. De plus, le chômage de façon général,
et celui des universitaires plus précisément, est de plus en plus en baisse.
Pour préserver la bonne santé de la population, une sensibilisation et une éducation précoce sont mises en place, pour que la consommation de
tabac, d’alcool et de drogues soit en baisse, surtout chez les jeunes.
D'autre part, à travers la production de recherche et la bonne utilisation des technologies, on est devenu une société plus innovante , plus
transparente et plus ouverte.
Pour ce qui est de la corruption en Tunisie, la multiplication des associations qui luttent contre ce phénomène et l'implication de tous les citoyens
afin d'en faire une cause nationale a fait que la corruption est en voie de disparition. La société civile, depuis la révolution, connaît une grande
dynamique et son rôle devient de plus en plus imprégnant.
Par ailleurs, il n'existe pas une voie unique pour réformer les régimes de retraite en Tunisie. Les solutions adoptées dans différents pays sont
variées et ont un seul objectif commun qui est d'augmenter les ressources et de compenser les dépenses des régimes .Tel était le souci du
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gouvernement tunisien aussi qui a cherché à rééquilibrer le système de retraite défaillant. Dans tous les cas de figure , le rééquilibrage du
système de retraite se fait par l'ajustement de l'une de ces trois variables qui sont le niveau relatif de retraite, le taux de cotisations et l'âge de
départ à la retraite .Le gouvernement a choisi d'agir sur l'âge de départ à la retraite pour réajuster la situation, l'âge a été prolongé de 60 ans à 65
ans .
Conclusion
Les responsables ont pu donc apprendre des expériences passées de la Tunisie ainsi que les autres pays. En 2040, on a pu résoudre ou du moins
minimiser la majorité des problèmes sociaux .Cela va permettre à la Tunisie d'arriver à concurrencer les pays industrialisés, car cette relance
sociale a eu un impact direct sur l'économie du pays, qui a son tour a pu engendré une dynamique dans tous les autres secteurs.
La Tunisie rayonne en 2040, elle arrive enfin à reprendre les choses en main.
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Chapitre 3 : Volet politique
Section 1 : Partie rétrospective
Le 17 décembre 2010 n’est pas une date comme les autres. Le 17 décembre restera jamais gravé dans les cœurs des tunisiens et dans les annales
de l’Histoire avec un grand H. c’est a partir de cette date que le peuple tunisien a écrit l’histoire en un temps très court, et par la seule force de
ses convictions démocratiques, a réalisé une révolution pacifique qui fera date dans l’histoire de l’humanité et qui lancera un mouvement
d’émancipation des peuples arabes face a leurs dictateurs . Les slogans lancés au cours de la révolution par le peuple tunisien, et par sa jeunesse
en particulier, ont puisé leurs sources dans les valeurs universelles: liberté, travail, justice et démocratie …etc.
Pour comprendre les raisons qui ont causé le déclenchement de cette révolution et pour imaginer, notre tunisie de 2040 et ses défis futurs nous
avons choisis de faire 50 ans d’analyse rétrospective découpée en 3 grandes parties :
L’époque Bourguiba (Indépendance de la Tunisie et instauration du premier Etat moderne)
A l’indépendance, le pouvoir est rendu au peuple tunisien. Habib Bourguiba est nommé président du Conseil par l’Assemblée Nationale qui a
pour but d'élaborer une nouvelle Constitution. Les réformes se succèdent alors pour mettre en place un Etat moderne et parachever la
souveraineté nationale.
Quelques dates marquantes :
31 mai 1956 : abolition des privilèges des princes et princesses
2 août 1956 : définition du régime juridique de la nationalité
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13 août 1956 : mise en place du Code du statut personnel qui octroie aux femmes, un statut totalement visionnaire dans le monde arabomusulman
6 septembre 1956 : institution de l'Ordre de l'Indépendance
18 juillet 1957 : abolition du régime des habous privés et mixtes représentant plus du tiers des terres cultivables en Tunisie
25 juillet 1957 : abolition de la monarchie par l’Assemblée Nationale et désignation de Bourgiba comme président de la nouvelle république
1er juin 1959 : promulgation de la nouvelle constitution
1962 naît le « socialisme destourien » lorsque le Conseil national du Néo-Destour proclame l'adoption du socialisme
1963, le Néo-Destour adopte le régime du parti unique
1969 : l'expérience de collectivisation forcée se retrouve dans l'impasse. Son échec est reconnu officiellement, la politique socialiste abandonnée.
Le Conseil de la République décide officiellement l'abandon de la collectivisation, le 2 septembre 1969
Entre 1970 et 1981 : est marquée par la libération de l’initiative privée dans un cadre de protectionnisme économique, cette décennie est celle de
la réaffirmation de la prééminence du rendement et de la rentabilité économiques, ce qui entraîne l'accroissement du rythme de la production et la
réalisation d'une vraie embellie économique, surtout durant la première moitié des années 1970.
1978 : Affrontements avec l'Union générale tunisienne du travail durant la grève générale du 26 janvier. Les émeutes font 52 morts et 365
blessés.
1981, le rétablissement du multipartisme et organisation d’élections législatives anticipés
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Entre le 27 décembre 1983 et le 6 janvier 1984 en Tunisie. Les émeutes du pain qui sont des protestations de rue causées par l’augmentation
des prix du pain et des produits céréaliers comme la semoule . Officiellement les affrontements ont faits 70 morts.
1986, le pays passe par une grave crise financière. Bourguiba limoge le Premier ministre Mohamed Mzali et le remplace par Rachid Sfar, pour
rétablir les équilibres économico-financiers
Les dernières années du règne de Bourguiba ont connu une crise politique sociale et économique sans précédent
accompagné par la
dégradation de la santé de Bourguiba et les luttes de succession.
Ben Ali profite de cette situation afin de mener son coup d’Etat en bonne et due forme, il démène alors le président Bourguiba de ses fonctions
en invoquant des raisons médicales.
L’époque Ben Ali
Durant 23 années de règne sans partage, Ben Ali créé un climat sécuritaire de terreur au sein même de la population et envers ceux qui osent
s’opposer a son régime. En parallèle, il favorise une situation de corruption dont les principaux instigateurs sont principalement issus de sa bellefamille.
Voici des dates qui ont marqué l'histoire de la Tunisie :
1988 : signature du Pacte national entre le pouvoir et les principales forces politiques à l'exception des islamistes.
1989:Zine el-Abidine ben Ali est élu président avec 99,27% des voix.
1991:la répression s'abat sur le parti islamiste Ennahda.
1994:candidat unique, le président Ben Ali est réélu avec 99,9% des voix.
1999:troisième réélection de Ben Ali avec 99,4% des suffrages.
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Avril2000: décès de Habib Bourguiba.
Grève de la faim du journaliste contestataire Taoufik Ben Brik.
Avril 2002 : 19 personnes sont tuées dans un attentat contre la synagogue de Djerba, revendiqué par Al Qaïda.
Mai 2002 : un référendum constitutionnel adopté par 99,52% des électeurs autorise le renouvellement sans limite des candidatures à la présidence
de la République.
Septembre 2002 : libération du dirigeant du Parti communiste Hamma Hammami, qui a purgé une peine de onze années d'emprisonnement pour
" appartenance à organisation illégale ".
Octobre 2004 : Ben Ali réélu pour la quatrième fois avec 94,49 % des voix.
Octobre-novembre 2005 : grève de la faim d'opposants, pour la défense des libertés publiques.
Janvier 2007 : des affrontements ont lieu entre les forces de sécurité et un groupe salafiste près de Tunis. A la suite de ces affrontements, la
répression contre les islamistes radicaux s'accentue en Tunisie.
Juin 2008 : émeutes dans la région minière de Gafsa en effervescence depuis plusieurs mois. Les meneurs du mouvement social seront
condamnés à dix ans de prison.
Octobre 2009 : Ben Ali est élu pour la cinquième fois président de la république, avec 89,62% des suffrages.
À partir du 18 décembre 2010, le pays fait face à une violente crise sociale, à la suite du suicide d'un jeune chômeur, Mohamed Bouazizi, par
immolation à Sidi Bouzid. Le mouvement de contestation, dont les revendications sont à la fois sociales et politiques, s'étend ensuite à d'autres
villes du pays.
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La révolution Tunisienne
Elle est initiée par l’immolation de Mohamed Bouazizi, un marchand ambulant de fruits et légumes originaire de la région de Sidi Bouzid, le 17
décembre 2010. Cette action lance un mouvement de contestation qui finit par se propager dans l’ensemble du pays. Les émeutes sont
principalement liés à un contexte social (un taux de chômage élevé dont souffre les jeunes diplômés tunisiens) et politique par rapport à situation
une corruption générale.
Le 14 janvier 2011 annonce la fin du régime de Ben Ali. Ce dernier fuit le pays à bord de son avion privé. Le peuple tunisien est enfin libre
après 23 ans de règne sans partage et de dictature. Il vient de bouleverser l’histoire, pas seulement la sienne, mais aussi celle de tout le monde
arabe ou les dictatures comment à s’écrouler les unes après les autres. Les tunisiens vivent pour la première fois de leur histoire, une période de
transition démocratique
16 janvier 2011 — 17 janvier 2011 : Un gouvernement provisoire, dirigé par Mohammed Ghannouchi, l'ancien Premier ministre de Ben Ali, est
nommé. En partie composé de personnalités de l'ancien régime, il suscite l'indignation de nombreux Tunisiens.
27 février 2011: Le gouvernement de transition est très critiqué. Après plusieurs semaines de contestation, 100 000 personnes descendent dans
les rues de Tunis et poussent Mohammed Ghannouchi à la démission. Il est remplacé par Béji Caïd Essebsi.
9 mars 2011: Dissolution du RCD (l’ancien parti au pouvoir) et autorisations pour la création de nouveaux partis.
23 octobre 2011 : Les Tunisiens et les Tunisiennes sont appelés aux urnes pour leurs premières élections libres depuis l'indépendance en 1956.
Le parti islamiste Ennahdha obtient la majorité des sièges à la nouvelle Assemblée constituante. Son secrétaire général, Hamadi Jebali, est
nommé Premier ministre. Il forme une coalition gouvernementale avec le Congrès pour la république (CPR) et Ettakatol. L’Assemblée
Constituante élit son président, Mustapha Ben Jaâfar, président du parti Ettakattol..
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11 décembre 2011 : L’Assemblée Constituante adopte le projet de loi constitutive portant organisation provisoire des pouvoirs publics.
12 décembre 2011 : Election de Moncef Marzouki président de la République par les membres de la Constituante.
13 décembre 2011 : Marzouki charge Hamadi Jebali (parti Ennahdha) de constituer un gouvernement.
6 février 2013 : le dirigeant de l'opposition, Chokri Belaïd, est tué par balles à Tunis, ce qui déclenche d'importantes manifestations.
22 février 2013 : Le président Moncef Marzouki charge le ministre de l'Intérieur sortant, Ali Larayedh, de former le prochain gouvernement
après la démission d'Hamadi Jebali
25 juillet 2013 : Mohamed Brahmi, dirigeant de l'opposition de gauche laïque, est assassiné à Tunis. Des dizaines de milliers d'opposants
manifestent contre le gouvernement
6 août 2013 : Le Président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar décide la suspension des travaux de la constituante jusqu’au démarrage du dialogue
national.
3 octobre 2013 : L’UGTT annonce le démarrage, le 5 octobre 2013, du dialogue national.
14 décembre 2013 : Dialogue National : Le choix se porte sur Mehdi Jomaâ pour la présidence du gouvernement
15 décembre 2013: Adoption du projet de loi organique sur la justice transitionnelle
La constitution tunisienne est adoptée le 26 janvier 2014 et promulguée le 10 février de la même année. Il s'agit de la cinquième loi fondamentale
de l'histoire du pays, après le Pacte fondamental de 1857, la Constitution de 1861, la Constitution de 1959 et la loi sur l'organisation provisoire
des pouvoirs publics de 2011.Cette constitution s'inscrit, comme l'affirme son préambule, dans « les objectifs de la révolution, de la liberté et de
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la dignité, révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2011 ». Elle consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l'islam. Pour la
première fois dans le monde arabe est introduit un objectif de parité hommes-femmes dans les assemblées élues.
Section 2 : La prospective politique de 2040
« Pour une Tunisie plus respectueuse des principes démocratiques et de la dignité humaine »
Le 17 décembre 2011 les Tunisiens se sont révoltés pour que les valeurs du travail, de liberté, de justice et de solidarité reprennent leur véritable
sens, ils se sont révoltés contre la corruption généralisée, le chômage galopant, la répression policière, l’absence de liberté et le délaissement
d’une large frange de la population Tunisienne. A travers cette révolte, la population, réclamait plus de justice sociale, de la dignité, plus de
liberté et la rupture avec les systèmes ayant prévalu pendant 23 ans … Des aspirations pour lesquelles nos martyrs ont payé de leurs vies et
qu’on doit concrétiser pour une Tunisie meilleure, une Tunisie pour tous les tunisiens et les tunisiennes …
Notre vision pour la Tunisie 2040 est basée sur 7 grands aspects, qui sont des défis que nous devons relever :
 Une société démocratique et libre et un état de droit basé sur des pouvoirs et des contre-pouvoirs
 Modernisation des principes de gouvernance
 Réduction des fractures régionales et sociales et valoriser le travail
 Combattre la pauvreté et faire accéder tous les Tunisiens à une vie digne
 Assurer une gouvernance saine et un cadre de vie harmonieux.
35
 Une véritable culture environnementale
 Une politique économique en faveur de l’intégration maghrébine et Africaine.
Pour concrétiser La Tunisie de 2040, nous mettrons en place:
Un
régime
démocratique
fondé
sur
la
séparation
des
pouvoirs
et
garantissant
l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et de l’information, la liberté de pensée et de création ainsi que l’alternance pacifique au
pouvoir.
Un régime mixte, composée à la fois de démocratie représentative et de démocratie directe. Dans ce cadre les citoyens élisent leurs représentants
et sont en mesure à travers les différents mécanismes de la démocratie directe de se prononcer sur les décisions qu’ils prennent, et ce tant au
niveau national que local.
La séparation de la religion et de l'état : L’Etat préserve l’identité du peuple tunisien et garantit la liberté de croyance.
L’instauration de mécanismes garantissant l’autonomie, la neutralité, la transparence(comme la vulgarisation des dépenses fiscales par exemple)
et l’efficacité des Institutions en charge du contrôle et de la surveillance.
L'introduction du principe de référendum à tous les niveaux pour consacrer le principe de la participation populaire à la prise de décision.
La préservation et le développement des acquis modernistes, y compris le Code du statut personnel, et les aspects lumineux de notre patrimoine
arabo-islamique et du mouvement de réforme tunisien
Garantir les droits et les libertés publiques et individuelles, notamment ceux relatifs à l’intégrité et à la dignité de la personne, mettre en œuvre
les principes d’égalité entre femmes et hommes.
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L’abolition de la peine de mort et de toutes les sanctions physiques.
Le rejet de toutes formes d’intolérance, de fanatisme, de discrimination, de violence et de tout ce qui est de nature à inciter à la haine entre les
individus, les groupes, les races et les peuples.
L’activation du rôle de la jeunesse et son encouragement à s’engager pleinement dans la vie politique et associative et à y participer activement.
Garantir des quotas de 30 % pour les jeunes dans toutes les instances élues.
Un découpage horizontal de la Tunisie afin de réduire les fractures régionales : un découpage horizontal du territoire en 5 grandes régions. Les
économies de ces nouvelles zones seront plus équilibrées et toutes basées sur les services, le tourisme, l’agriculture et l’industrie, avec des tailles
et des populations voisines et une complémentarité entre les secteurs. Pour permettre un développement cohérent au sein des régions, celles-ci
seront autonomes et bénéficieront d’un programme national d’infrastructure et de logistique adapté.
La création de conseils de districts, dont les membres élus, jouiront d’une autonomie administrative et financière, financée à travers le budget de
l’Etat et la fiscalité locale.
Doter les structures administratives régionales de moyens et de pouvoirs leur permettant d’assumer leurs missions, assurer une coordination entre
elles et définir clairement la responsabilité de leurs différents organes.
Définir des prérogatives de l’administration centrale de l’Etat et organiser sa relation avec les autorités et les institutions régionales.
Usage de la démocratie participative locale et du budget participatif : par lequel la population contribue à définir une partie de la destination des
ressources publiques sur un territoire donné.
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La mise en place d’un système juridique pour lutter contre toute forme de corruption et d’enrichissement illicite, et l’instauration d’une loi fiscale
équitable et équilibrée avec des mécanismes de contrôle précis auxquels tous sont soumis sans discrimination, de manière à améliorer les
prestations des services publics
La promotion de la culture et du domaine artistique (musique, théâtre, livre…), par des projets de spectacles comme ceux du festival de Carthage
en été, mais cette fois pour toutes les saisons.
L a mise en place d’une véritable culture environnementale, à travers la sensibilisation dès le cycle primaire jusqu’à l’université, ainsi que sur le
lieu de travail notamment. A travers également, une règlementation plus stricte des activités polluantes et la promotion de l’usage d’énergies
renouvelables.
Une politique économique en faveur d’une intégration partielle à l’économie mondiale. La consolidation de l’appartenance de la Tunisie à
l’espace arabe, maghrébin et africain, de l’ouverture sur l’espace méditerranéen et sur les pays émergents.
Établir les nouvelles bases de la construction maghrébine et refonder les relations par la création d’un parlement maghrébin élu au suffrage direct
par les populations maghrébines.
Contrer toute ingérence étrangère dans les affaires du pays, réviser les accords et conventions consacrant le suivisme conclus par le régime
déchu, et de se dresser contre toute forme d’atteinte à la souveraineté nationale.
L’encouragement de toutes les causes de libération dans le monde.
Pour conclure, la Tunisie de 2040, est une Tunisie en faveur, des principes démocratiques et humains (libertés individuelles, transparence,
équité…), des causes de l’environnement, de la promotion de la culture Tunisienne et d’une plus grande intégration régionale et Africaine.
38
Chapitre 4 : Volet culturel
« La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié. » Édouard Herriot.
Section 1 : Partie rétrospective
Nous ne pouvons pas concevoir « une Tunisie » sans évoquer sa culture enrichissante et impressionnante. Tout d’abord, il est primordial de
définir ce qu’est la culture : c’est en effet un ensemble de valeurs, des traditions et rituels partagés au sein d’un groupe social ou d’une nation.
Cette conception est aussi synonyme d’apprentissage intellectuel et de divertissement.
Cette culture tunisienne, en efflorescence, est caractérisée par ses traversés mémorables et marquantes des différentes civilisations, entre autre,
l’empire punique mené par l’Etat d’ Homme Hannibal, la domination romaine, les conquêtes vandales, byzantines et Arabes. Ces événements
historiques constituent, par conséquent, la racine de la culture tunisienne. Ce sont les empreintes de ce métissage des civilisations qui confère à la
culture tunisienne sa richesse et surtout son originalité.
Les Tunisiens ont assistés à une évolution de leurs cultures au cours de l’histoire, notamment depuis le 14 Janvier 2011, date de la révolution.
La culture tunisienne est variées et revêt plusieurs dimensions : le tourisme culturel émergeant, le domaine artistique glorifiant, l’artisanat
(Mosaïque, tapis céramiques….la religion musulmane, les medias, la gastronomie, le sport …etc.)
Cependant, par manque de temps et d’expertise, notre analyse se focalisera sur le tourisme culturel et la dimension artistique de la culture.
Problématique : Quelles sont les difficultés actuelles et quel futur possible pour la Tunisie de 2040 ?
39
Dans un premier temps nous aborderons Le tourisme cultures (sites archéologiques, musées désert). Enfin Nous analyserons dans un second
temps, le volet artistique (théâtre, cinéma musique). Nous nous contenterons d’utiliser la méthode SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités,
Menaces) au niveau de chaque variable.
Le tourisme culturel Tunisien: un patrimoine contesté ?
Le tourisme culturel tunisien représente un élément crucial : c’est le vecteur de la découverte des richesses historiques de notre terre tunisienne. Il
s’agit donc en l’occurrence d’un atout historique qui remonte de 3000 ans.
Ce tourisme culturel occupe une place prépondérante au niveau national et international.
Rappelons que le tourisme culturel tunisien représente un patrimoine culturel qui est le reflet des coutumes et des traditions tunisiennes. En
d’autres termes, le tourisme culturel permet de découvrir la Tunisie à travers, ses monuments, son littoral, l’ampleur de son désert… .
Dans un contexte international, la Tunisie a adhéré l’Organisation mondiale du tourisme,(OMC : un organisme spécialisé des Nations Unis) le
1er novembre 1974,. La date d’affiliation tunisienne fut en le 10 Mars 1975.L’OMC a pour principal objectif d’encourager, et de répandre le
tourisme tunisien sous un angle à long terme.
Cette Organisation définit le tourisme culturel comme étant l’ensemble « des mouvements de personnes obéissant à des motivations
essentiellement culturelles telles que les voyages d'études, les tournées artistiques et les voyages culturels, les déplacements effectués pour
assister à des festivals ou autres manifestations culturelles, la visite de sites et de monuments, les voyages ayant pour objet la découverte de la
nature, l'étude du folklore ou de l'art, et les pèlerinages ».
(
Source : Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat Arrimage tourisme et culture, Atelier du 24 mars 2011)
40
Le tourisme culturel tunisien est devenu le meilleur ambassadeur de l’image de la culture et de l’histoire tunisienne dans le monde. Il dépend de
plusieurs variables tout comme les sites archéologiques et les musées, le désert du sud tunisien ainsi que les littoraux.
1/les sites archéologiques et musées en Tunisie:
Il est opportun de préciser que le tourisme tunisien a été confronté à de profonde mutation depuis la Révolution dite « du Jasmin » à la date du
14/01/2011, période d’une nouvelle ère .De ce qui suit, la Tunisie a été marqué par des changements sociopolitiques, économique et culturels.
Dans une perspective prérévolutionnaire, le tourisme tunisien ouvrit ses grandes ailes : selon les statistiques officielles de l’INS, les entrées
annuelles des non résidants en 2010 contribuaient à 6902.8 millions (source : Ministère de l'Intérieur et du Développement Local).Bien entendu,
cette importance numérique reflète le tourisme au sens étroit du terme (balnéaire , culturel, saharien, de santé…) et nous en déduisons un nombre
élevé des visites rendus par les touristes dans ces sites archéologiques.
Héritière des villes grecques, romaines et arabes, la Tunisie se dote d’une multitudes de sites archéologiques émouvants tel que Carthage,
Dougga, Sbeïtla (Kasserine), Bulla Rugia, Utique …Ces sites archéologiques constituent les lieux justifiants les empreintes des différentes
civilisations historiques. C’est tout une découverte élogieuse de tous les temps.
Dans un contexte postrévolutionnaire, nous assistons à une instabilité politique (prenons d’exemple les actes d’attentat échoué le 31/10/2013 d’El
Kantaoui à Sousse) causant la fuite des touristes. Ce genre d’incident amène les touristes à se désintéresser à la découverte des sites fastueux,
voire à ne plus quitter leurs hôtels !
En s’appuyant des statistiques de l’INS (Institut National des statistiques) nous constatons une baisse remarquable en 2012 des entrées annuelles
des non résidents estimées à 5950 millions contre 6902.8 en 2010.
Nous retiendrons, à partir du tableau, ci-joint les principales caractéristiques des patrimoines culturels selon l’analyse SWOT :
41
Forces




Faiblesses

Traces de nombreuses
Faible mise en valeur (tel que
civilisations : symbole de
Haidra à Kasserine et Medeina au
l’histoire
Kef)
Poids intellectuels éminent

Absence de guide touristique
(enrichie et élargie notre culture)

Finalités d’habitation :lieu mis en
Architecture massive et redonne
peril( Carthage)(activité humaine)
l’envie de repasser : lieu

Inattention de protection
mémorable

Défaut de financement
Riches et nombreux(plus d’une

Lieux non exploité
centaine de sites dans 24

Sites confrontés à des
gouvernorats).
dégradations environnementales
Opportunités
Menaces

Valeur universelle


Sites inscrits à la liste du
sauvegarde de ces sites provenant
Patrimoine mondiale avec
des organismes internationaux.

Manque de participation à la
Manque d’initiative de contrôle
des communautés internationales
UNESCO
, OMT,
42
PNUD…
Apres cette analyse voici une photo d’un des sites archéologiques en Tunisie délaissé à Zaghouan
43
Source : prise le 27/03/2014 à Zaghouan
Selon un témoignage réalisé le 11/04/2014 avec le Docteur Lotfi Rahmouni, directeur de l’ISHT, il constate que le gouvernement tunisien, après
2011, est vers la bonne voie dans un contexte touristique et ceux ci grâce à des compétences personnelles et professionnelles issues de l’étranger .
Le docteur Lotfi Rahmouni affirme également que l’évolution tunisienne est très rapide dans son ensemble contrairement à l’Europe. Il énonce
une divergence entre ces deux localisations : la question de créativité. « La Tunisie n’invente pas » telle est sa perception.
Les musées archéologiques :
Nous avons affaire dans cette sous section, aux différents musées archéologiques éparpillés en
Tunisie. Ils reflètent le miroir de l’histoire, des civilisations ainsi que la culture tunisoise de
toute ère.
Source : photographie prise le 28/08/2012 à Djerba, musée de Guellala
44
Les musées caractérisent les traditions de chaque région. Cependant, le territoire tunisien possède plusieurs musées archéologiques tout comme
ceux d’El Jam de Kerkouane de Lamta et sans oublier Carthage, bardo, utique et raqqada (Kairouan).
1 : Institut des Hautes Etudes Touristiques de Sidi Dhrif
Forces

Faiblesses
C’est le lieu d’apprentissage

Absence de moyens financiers
efficace des coutumes et de rites

Les jeunes tunisiens se
des différentes régions
désintéressent aux musées => peu
de visites

un rôle éducatif

Prix d’entrée est accessible à
tous

Expositions temporaires

Représente l’identité tunisienne

Absence d’activités,
d’evenements

Manque d’innovation et
restructuration

en matière de « gène » culturels.
Insuffisance de logistique et
défaut d’entretien.

Faible mise en valeur (non
médiatisée)

Fermeture prolongée suite à des
45
attentats ou à des grèves

Manques d’infrastructure (banc,
climatisation, poubelle …)

Peu de qualification en termes de
guide.
Opportunités

Menaces

Absence de circuit de visite du
touriste

Contexte de mondialisation avec
le NTIC.

Digitalisation des musées.

Modernisation avec l’ouverture
46
2/Désert au sud tunisien :
La terre tunisienne occupe le 8ème plus beau pays du monde après la France et avant le Venezuela. (Source : site picturalium.com en 2012).
Le Sahara tunisien nous submerge par sa grandeur : le désert occupe en effet 30% de la superficie du pays sachant que le reste constitue les
régions montagneuses et les plaines fertiles.
Majestueux paysage naturel, la Tunisie procure plusieurs stations désertiques notamment au sud –Ouest du territoire à savoir le Grand Erg
Oriental notamment Sabria étant la plus ancienne oasis renommée du Sahara tunisien et située à 40 km d Douz .
Forces
Faiblesses

Paysage mythique

Au cœur de hautes dunes


monotone
émergentes

Long séjour : sentiment d’ennuie
Diversification artisanale et

Long trajet et manque de vivacité
traditionnels attrayante


Activités peu diversifiée et
Lieu à vocation culturel,
culturelle

Manque de dispositifs en matière
historique, ethnique…
de marketing (publicité et
Culture orientale impressionnante
communication peu conçues)

Service monotone à l’égard des
touristes
47

Programmes archaïques et
inadéquat avec les demandes des
touristes
Opportunités

Lieu en ampleur (George Lucas
Menaces

Contexte géopolitique

Concurrence acharnée (Maroc
séduit par la beauté désertique du
pays dans les épisodes de Star
Turquie)

Wars,, Spielberg en 1980, Roman
l’occident : perte d’identité
Polanski en 1986 à Ksar-Ghilane
…)

Culture modernisée avec
tunisienne

Attractivité de la production
Prix élevé de l’agence de voyage
affectant l’image du pays(
hollywoodienne
dépenses faibles des touristes)

Instabilité politique

décélération de l'activité
touristique mondiale
·
48
Le domaine artistique : Industrialisation culturelle en ambigüité ?
La majorité des tunisiens s’intéressent à cette thématique car cela représente un loisir qui les fascine dans le quotidien. C’est tout un moyen de
distraction, fréquemment limitée, et de représentation dont le but est de faire passer un message ou de traduire un fait, des vices.
Cependant cette industrialisation culturelle couvre plusieurs domaines : le théâtre, le cinéma, musique, littératures, artisanat beaux arts…Nous
nous limiterons aux trois premiers.
1/théâtre et cinéma :
C’était à l’époque d’Ali Bey (1735 à 1746) ou commença l’histoire du théâtre en Tunisie, notamment en 1741.
Il serait intéressant de vous faire part d’un témoignage d’un acteur, metteur en scène et professeur universitaire à l’ISAD (Institut Supérieur
d’Art dramatique), Monsieur Fathi Akari. Cet Homme de théâtre et dramaturge nous apporte sa perception à propos du positionnement théâtral
en Tunisie. Il est auteur de « l’acteur kamikaze et le théâtre impossible » en accentuant sa vision de l’acteur et du théâtre .Il associe une méthode
particulière qui est la déontique (empreint à la médecine à la morale mettant en relief l’éthique de la vie à partir du corps de l’acteur)
La Tunisie a par ailleurs une diversité théâtrale importante et dispose d’une variété d’Hommes de théâtre et donc de bon profils à l’échelle
nationale et internationale.
Simplement, la Tunisie a un souci de financement dans ce domaine en particulier. Il existe des problèmes reliés à l’infrastructure. Prenons
d’exemple l’effondrement d’une partie du hall de la salle du 4 ème Art, situé au centre ville qui a eu lieu le 22/06/20131 . Le nombre de salle de
spectacle est faible et mal reparti dans l’ensemble du pays. La censure est un élément majeur du déclin théâtral avant 2011.
49
Au niveau international, la Tunisie est un pays ouvert sur l’Europe et sur l’Occident. De l’orient d’un assemblage des tendances Orientales
(Egypte, Syrie, Iraq et Liban).
Toutefois, cette terre tunisienne est membre dans l’Institut international du théâtre (IIT) fondé en 1948 et c’est ce qui justifie avec l’Unesco
qu’elle se dote d’une valeur artistique universelle. Voici l’emblème ci-dessous qui constitue une véritable opportunité pour la Tunisie.
Cinéma :
Le cinéma tunisien est mal conçu : par année, le nombre de métrage, court ou long, est assez limité. Sans oublier évidemment le nombre de salle
de cinéma dégénère et sont inégalement repartie dans les 24 gouvernorats !
2/Musique : une instrumentalisation doutée ?
La tunisien se dote d’un patrimoine artistique en efflorescence tant au niveau national qu’à l’international.
Cependant, l’origine de la musique tunisienne remonte à l’époque arabo-berbère et arabo andalou. Le Malouf en est une catégorie musicale dotée
d’une synchronisation traditionnelle nourrie par des langages turcs, berbères et persans.
L’harmonisation tunisienne est aussi synonyme du mezoued(censuré à l’époque de bourguiba) du salhi(poèsie et ambiances de fêtes)et du
stambali.
50
L’ouverture de la Tunisie nous engage dans des tendances de l’occident tel que le Rap, le rock, le reggae et bien d’autres styles musicaux
1 : source : selon le magazine économiste Maghrébin
Forces
Faiblesses


La Musique apaise, améliore la
qualité de vie et soulage l’être
Sur le plan national, pénurie des
salles de conservatoire

humain
Manque d’infrastructures
techniques

Source de détente et de relaxation

Oppression du rap

Scientifiquement, c’est un atout

Déséquilibre entre le nombre de

en matière de concentration en
personnes ayant une carte
stimulant certaines facultés
professionnelle (11000) et la
cognitives.
quantité des diplômés (15%)
Sur le plan national, la Tunisie
dispose de bons profils.
51
Opportunités

Menaces
Festival international de

Carthage : produit culturels
attirants les touristes (attractivité).

Non respect des droits de
propriété intellectuelle

Unesco,
Absence de consommation
musicale tunisienne face à la
compétitivité à l’occident (ce son
des faiblesses
Le domaine artistique est donc un moyen de liberté d’expression et d’émancipation de la pensée jugée excessive après la révolution à travers ces
3 procédés (théâtre, cinéma et musique)
Pour conclure cette première partie, la culture tunisienne se dote de 5 perceptions sensorielles. Cette personnification nous amène à présenter
brièvement ces sens :
1. la vue : représentant le paysage tunisien, le désert, le spectacle, le cinéma..
2. l’ouïe : la mélodie tunisienne soit le malouf, le mezwed
3. le gout : c’est la gastronomie, il s’agit d’une cuisine méditerranéenne(Le brick , Le fricassé, La salade méchouia , tajine
4. l’odorat : le jasmin machmoum, anbar, jasmin…
5. le toucher : sculpture artisanat, les beaux arts
Nous avons cependant soulever selon l’analyse SWOT, les différents handicaps en Tunisie. La réponse est non.
52
Section 2 : Prospective culturelle de 2040
« Le saut du Lion vers l’Olivier »
L’étude de cette analyse « lointaine »nous amène à identifier à et tracer les orientations favorables et bénéfiques en faveur de la culture au sein de
la Tunisie.
L’objectif de cette étude est donc de penser à réanimer cette culture tunisienne authentique de sorte que le peuple tunisien s’accroche à l’espoir
d’une nouvelle Tunisie.
Cette nouvelle identité a apparue lors de la révolution et depuis nous assistons à une démocratisation culturelle.
Quel sera le sort ou le devenir culturel de la Tunisie en 2040 ?
L’année 2040 sera dans 26 ans : Nous aurons l’âge de 50 ans. Sera-t-il encore tôt de penser à l’avenir tunisien ? Il est temps de faire travailler les
méninges dès notre jeune âge tout en en profitant davantage.
En effet, il est donc essentiel de prendre conscience des différents obstacles qu’a rencontré la Tunisie sous une période provisoire afin d’établir
les objections opportun relatifs à une créativité proprement dite.
Cependant la Tunisie possède son identité flagrante par le biais de sa devise qui se présente comme suit : « Liberté, Ordre et Justice ».Cette
devise est inscrite dans la constitution depuis le 1 er juin 1959.
Voici l’emblème propre à la Tunisie ou les armoiries de la Tunisie qui remonte des années 60 soit en 1963 et étant décrite le 2 septembre 1989
dans la loi n°89-72. (Source : Journal Officiel de la République tunisienne, n°60,5-8 septembre 1989, p 1338).
53
Le Lion représente l’Ordre économique, politique, social, culturel et environnemental du pays et par
conséquent il symbolise la force, le pouvoir, ainsi que le gage de l’intelligence et de défense (présence d’une
épée) .En observant cette valeur symbolique, nous constatons que cet animal est immobile et s’apprête à un
fait péjoratif.
Toutefois, «le saut du Lion […]» correspond à la montée, à la progression et aux développements culturels.
Quant à « […] l’olivier », celui-ci est un arbre fruitier cultivé majoritairement que dans les régions ayant un
climat méditerranéen.
Dans un point de vue historiques et économique, rajoutons que l’olivier jouait un rôle crucial dans la mythologie grecque. Selon cette
mythologie, le nom d’Athènes fut attribué à la cité grâce cet arbre lors d’une compétition avec Poséidon. L’économie a apparue grâce à
l’agriculture. Celle ci s’est fondée par une trilogie méditerranéenne (céréale, huile d’olive et vigne) qualifiée comme source vitale chez l’être
humain dans la Grèce Antique. De ce qui suit, l’olivier est alors considéré comme l’une des socles de l’agriculture grecque voire de l’économie.
Dans un contexte rétrospectif, cet arbre ne se voyait pas rentable et manquait de fécondité.
Tandis que dans un horizon lointain, notamment en 2040, le choix de l’olivier sera toujours porteur de prospérité, de victoire, de paix et sagesse
culturelles. Sans oublier, « la Tunisie verte » est alors conçue par l’importance de ses oliviers.
D’autant plus, l’olive n’est l’emblème du berceau de la gestation et l’image de porteur d’espoir d’une culture méditerranéenne. L’olivier
représente donc la victoire culturelle qui ne fane jamais.
54
« Le saut du Lion vers l’olivier » correspond donc au passage d’une vie qui était sans intérêt voire stérile, vers un univers la ou le développement
culturel « sur saute » et en fait un véritable poids intellectuel.
Le développement culturel est issue d’un développement économique : ce dernier est alors source de réussite ou le moteur d’un avancement sur
tous les plans ( politique, social, culturel et environnemental).
En réalité, à ce sujet nous espérons d’ici 2040 atteindre le seuil d’une croissance économique estimé à 8% qui se répercutera à son tour sur le plan
culturel.
Il s’agit donc de prendre conscience au passage d’un pays qui était « en voie de développement », entre autre d’abolir la locution péjorative de
Tiers Monde énoncé par Alfred Sauvy, pour enfin parler de pays développé grâce à son potentiel et sa richesse culturels.
Le tourisme culturel : un patrimoine charismatique en essor :
55
Le tourisme culturel, en 2040, pourra atteindre 10% si l’on met en place des actions susceptibles de garantir le développement durable par le biais
d’activités économiques, sociales et culturelles. Nous pourrons également évoquer la notion de décentralisation culturelle.
1/site archéologiques :
Nous avons affaire à des patrimoines archéologiques relatifs à des régions des centres Ouest :
Plusieurs suggestions pourront être avancées afin de revaloriser ces lieux à l’échelle nationale et internationale .en voici les principales

Contribuer au développement régional en assurant une sensibilisation communautaire et des actions sociales dont le but est de
sauvegarder et de gérer le patrimoine

Pour qu’il y’ai développement régional : il faut sans doute penser à élaborer de nouvelles stratégie, c’est à dire de « benchmarker » entre
les région, de sélectionner les atouts d’un sites et les fonder dans les régions là ou les sites sont délaissés.(exemple Bulla Rugia et
makthar).par conséquent, une concordance et un équilibre entres ces régions dépourvue de gens ainsi que des régions à grandes
importance touristiques

Investir pour réhabiliter les sites archéologiques dont le but est de valoriser ces lieux

Renforcer le système de contrôle des lieux

Développer des activités de service (excursions) en partenariat avec les différentes institutions dont le but est d’assurer une
reconsidération du patrimoine

Favoriser des infrastructures en matière de rénovation

Développer des nouveaux métiers dédiés à cette préservation de richesse patrimoniale (plus de guide touristique, de contrôle …)

Inciter, renforcer et interpeller les organismes internationaux (Unesco, OMT, PNUE …) afin d’élargir des projets communs de long
terme.
56
Musée :
Le musée tunisien en 2040 représentera un taux à la hausse de l’économie nationale. Pour cela, il suffit de mettre en place certaine actions :
 Penser à sensibiliser les jeunes, les impliquer dans un projet de musée en présentant nos traditions
 Favoriser des partenariats événementiels (donne des exemples)
 Dynamiser les expositions avec plus d’activités (création artistiques, jeu-parcours, discussion …)
 Revalorisation des lieux par le biais des jeunes en matière de journées portes ouvertes
 Instaurer des espaces gratuits pour les jeunes uniquement leur permettant un apprentissage continue.
Désert : Un carrefour en pleine méditerranée
Le désert tunisien est tout une richesse naturelle tant au niveau national qu’à l’international.
Dans l’horizon 2040, Nous aimerions voir ce désert réellement exploiter à travers des projets du type industriels c'est-à-dire une étude qui
pourrait rentabiliser le pays. Prenons d’exemples, un projet relatif à des énergies renouvelables (en termes de panneaux solaire, éoliennes) lui
permettant d’occuper une place prépondérante dans un marché mondial en matière d’exportation.
Il s’agit du projet Initiative industrielle Desertec (Dii),
57
Domaine artistique : une industrialisation culturelle à la hausse
Sachant que les industries culturelles représentent 7 % du PIB mondial (source : rapport mondial de l’Unesco 2009), nous souhaitons observer
une Tunisie dotée d’une superpuissance en matière artistique (théâtre, cinéma et musique).De ce qui suit, Je voudrai la voir contribuer à un taux
relatif de 5% du PIB national et ceci à travers des potentialités économiques (investissements à long terme).
Théâtre et cinéma :
Nous constatons déjà plusieurs manifestations positives dans une logique théâtrale. Celle ci prend de l’élan :
Le théâtre est déjà en cours de progression. Il s’agit dans cette photographie d’une tournée théâtrale(le Show) de La firme Nescafé avec la
participation du comédien Jaafar El Guesmi à l’Ecole Supérieure de Commerce.
Source : photographie prise à l’ESC le 16/04/2014
58
Voici les principales actions à mener afin de redresser le domaine théâtral.
 Penser à revitaliser la réhabilitation des salles dans chaque gouvernorat (investissement)
 Penser à cibler les sources de financement (comité d’entreprises, les systèmes associatifs et l’Etat)à l’aide du privé en les convaincant
 Il suffit dans ce cas d’exposer de nouvelles tendances sous une optique théâtrale, de nouvelles imaginations, budgétisations,
structurations, nouveaux circuits …
Nous souhaitons voir, la Tunisie en expansion théâtrale et cinématographique avec l’émergence des Opéras.
Peut on parler dans 26 ans, du slogan « Hollywood, Bollywood ,Nollywood Tuniwood ?
Je préfère qu’elle soit indépendante des deux connotations, et que nous puissions faire de la Tunisie, un miracle cinématographique dans le
Monde.D’après Akeri Fethi , « je veux créer de nouvelles origines « .Par conséquent , nous approprierons une Tunisie ayant sa propre identité
culturelle que nous la nommerons « Tuniwood, Tuniwood et Tuniwood »
Musique :
La musique ouvrira ses ailes en matière de festivité reconnues à Carthage. De nombreuses collaboration et de chartes internationales s’offrirons à
donner un plus value, dans un point de vue économique, (un renforcement avec l’Unesco) à la Tunisie.
Une diversité musicale apparaitra avec l’ouverture occidentale. Prenons l’exemple du rap tunisien qui ne cesse de s’améliorer : dans un horizon
2040, j’estime que ce genre musical aura ses lettres de noblesses et surtout avec cette émancipation de la pensée.
Faudrait sans doute mettre en œuvre certains facteurs clés de réussite:
59

Innover des conservatoires de musique dans chaque gouvernorat

Revaloriser les biens musicaux traditionnels

Plus de chaines et d’émissions télévisées pour dénicher les talents afin d’accorder une opportunité aux jeunes talentueux

Encourager le cursus d’enseignement musical ou de formation

Redresser/fortifier les liens avec d’autres organismes internationaux en matière d’investissements.
Conclusion
Un critère devrait être indispensable : c’est être réaliste .Comme l’affirme Habib Bourguiba lors de son discours en 1967 « je suis un réaliste.
Etre réaliste c’est préférer une reforme modeste qui en permet une autre à un miracle impossible ».La culture tunisienne sera un maillon fort, en
épanouissement sous l’horizon 2040.Elle sera porteur d’espoir d’où le fameux scenario énoncé « le saut du Lion vers l’olivier ». La culture
tunisienne sera le centre d’intérêt et « l’hypothalamus » d’un développement durable. Il s’agit donc de « soutenir la création d’une culture et
d’instaurer une culture de création ».C’est une culture, que la Tunisie s’acheminera, en un 6ème sens soit de clairvoyance.
60
Chapitre 5 : volet environnemental
« La solution des problèmes environnementaux, en Tunisie comme ailleurs, n’est pas l’apanage de l’administration,
mais de la société en général, avec tous les acteurs potentiels possibles ». Mohsen kalboussi
Section 1 : Partie rétrospective
Située, au nord de l’Afrique en bordure de la mer Méditerranée avec une façade maritime de ~1.300 km et séparée de l’Europe par une distance
de 140 km, entre les Longitudes 7° et 12° Est et les Latitudes 32° et 38° Nord, la Tunisie couvre une superficie de 163.610 km2. Le pays est
découpé en 24 gouvernorats, 264 municipalités ou agglomérations urbaines et six régions de planification. La population totale avoisine 10,5
millions d’habitants, concentrée à près de 70% sur le littoral.
Il ya quelques années, On accordait plus attention à la conservation de l’environnement que de nos jours. Aujourd’hui, les questions
d’environnements étaient perçues comme un luxe que ne s’offrent que quelques bourgeois.
Les conditions politiques n’ont jamais permis l’émergence d’un courant qui intègre les problèmes d’environnement spécifiques au pays et
tenterait de leur apporter des solutions concrètes et appropriées ou même innovantes, puis les généraliser par la suite au reste du pays.
De ce fait, il y a quelques années, la Tunisie a eu l’apparition de cet emblème du ministère de l’environnement « Labib » qui veut dire en
tunisien Fennec.
61
En effet, pour expliquer l’apparition de cet animal, il y a 2 raisons : Tout d’abord, on voit bien son côté rieur, filou, afin d’attirer la sympathie des
gens, mais également son côté sévère et sérieux pour montrer qu’on ne blague pas avec l’environnement. Le but est de sensibiliser la population
au respect de l’environnement, en ne jetant pas les déchets n’importe où.
Parler aujourd’hui des problèmes d’environnement, c’est comme prêcher dans un désert. Rien qu’à voir l’accumulation des déchets, des ordures
ménagères, des gravats un peu partout, ça vous donne le tournis. Et pourtant le Tunisien semble s’en accommoder ! C’est facile d’évacuer le
problème en disant que cette laideur, cette défiguration de l’espace public, ces saletés, ces nuisances sont de la responsabilité de tout un chacun.
Elle est d’abord de la puissance publique. En témoignent les monticules de détritus de toute sorte dans les coins et recoins des villes et des
villages, le rejet des eaux usées dans la « nature » par défaut d’entretien des réseaux d’évacuation et des systèmes d’épuration desdites eaux, le
dépôt continu, en toute impunité, le long des voies publiques, de déchets issus des travaux de construction, arrivant jusqu’à gêner la circulation
des uns et des autres. A mon sens, rien ne justifie ce laisser faire qui impacte la vie du Tunisien au quotidien. Sans parler de ses conséquences à
moyen et long terme. Il est vrai que les préoccupations des Tunisiens sont ailleurs mais cela n’exonère pas les services concernés d’accomplir les
missions qui sont les leurs, à l’instar de ceux de la STEG ou de la SONED.
En Tunisie, depuis 3ans maintenant, nous commençons à sentir la pollution, ses effets. Mais ça ne représente rien par rapport à certaines régions
du pays qui en souffrent depuis des décennies, et personne n’a tenté d’arranger la situation.
Prenant pour exemple, la ville de Gabes, ville côtière gâtée par la nature avec son magnifique golf, et pourtant agressée par l’être humain.
D’après des recherches faites par certaines associations environnementales, cette région paraît l’une des villes les plus polluées de la Tunisie.
62
Voici une image de la mer de Gabes
Depuis des années, la Tunisie souffre des inondations causées par les pluies hivernales, dans ce cas on peut prendre comme exemple l’année
dernière Oued Majerda, qui, à cause de son débordement, a provoqué l’isolement de la localité El Griaât. En effet, Oued Majerda est le plus
grand Oued qui existe en Tunisie dont sa source est située en Algérie et dont le lit est principalement sur le territoire de la Tunisie.
Aussi, Les événements les mieux décrits et les mieux connus, pour la plupart encore dans la mémoire des gens, sont ceux enregistrés depuis le
début du siècle passé et notamment après les années 1950. Les inondations de 1969 (tout le pays, et notamment le centre et le Nord), 1973
(moyenne et basse Medjerda), 1982 (Sfax), 1990 (Région de Sidi Bouzid), 1995 (Tataouine), 2003 (Grand-Tunis), 2007 (Sabbalet Ben Ammar),
2009 (Redayef)… sont autant d’épisodes qui marqueront pour longtemps les chroniques hydrologiques du pays.
63
Section 2 : Prospective environnementale de 2040
« Un développement économique c’est bien, mais un développement durable, c’est encore mieux »
D'ici 2040, plusieurs futurs sont possibles pour la Tunisie, bien évidement il faut toujours garder une vision optimiste de notre Tunisie afin
d'atteindre nos objectifs et bien sur afin d'avoir une Tunisie meilleure qu'aujourd'hui.
Nous avons longtemps manqué de respect à la nature, sans que cette dernière ne réagisse. Mais aujourd’hui, elle est plus que jamais décidée à se
faire entendre des hommes, en réagissant de la manière la plus rude : réchauffement climatique avec toutes les implications, la fonte des glaciers,
l’épuisement des ressources non renouvelables...etc. A la manière du colibri, le plus important pour nous c’est d’apporter notre pierre à la
construction de l’édifice qui celui de la protection de notre environnement qui est complètement livré à lui-même depuis la révolution. Pour cela
nous avons choisi de rêver d’un environnement plus sain et plus respecté avec lequel nous pourront cohabiter en toute symbiose.
Le développement des associations environnementales
En 2040, l’un des rêves est de voir se multiplier, les avocats de dame nature. La Tunisie dispose d’espaces verts délaissés. Leur prise en charge
par la société civile à travers les associations, notamment permettra d'avoir plus de zones vertes, qui pourront se transformer en lieux de loisirs
pour les enfants. Pour cela financer des associations de protection de l’environnement et des espaces verts comme « Zvendan Menzah6 » par
exemple, s’avère cruciale, non seulement pour sensibiliser toutes les tranches d’âge, mais également pour développer une vraie culture
environnementale.
64
Une société plus responsable
Tout d'abord, il y a toute une culture qui doit être changée, car aujourd'hui on voit partout, dans les rues, les espaces publics où tout le monde
jette leurs déchets partout. Il faut croire que tout le monde, oui absolument tous contribue à ce carnage, mais la rue n’est pas une poubelle géante
bon sang ! Soyons donc de bons citoyens avec un sens pointu des actes civiques, les plus élémentaires. Même l'application des sanctions sur toute
personne qui ne respecte pas l'environnement et le contrôle jouent un rôle important.
Pour une Tunisie, propre en 2040, , l'introduction de la culture de protection de l'environnement dans les systèmes scolaires, primaire, secondaire,
université et lieux de travail est d’une importance primordiale. Cette action est importante car c'est seulement grâce à cette initiative que nos
générations futures vont changer de comportement.
Parallèlement encourager et mettre sur pied plusieurs campagnes de sensibilisation et de lutte contre la pollution pour que les gens soient plus
conscients de l'aggravation de la situation à laquelle nous nous sommes arrivés aujourd'hui. Cela incitera les gens à prendre conscience des
conséquences de leurs actes sur leur santé, et sur les générations futures. Cette manière de faire, permettra aux Tunisiens de changer de
comportement, tout en étant plus conscients de l'importance de la protection de notre environnement.
Une consommation plus Biologique
En 2040, nous rêvons d’une société qui oriente sa consommation alimentaire et autres vers le BIO. La conjugaison des efforts des citoyens et du
gouvernement dans ce sens est plus vitale pour faire émerger, une véritable culture de consommation BIO. A titre d’exemple, l'Etat Mauritanien a
interdit la circulation des sachets en plastique mais plutôt des sachets qui sont plutôt biodégradables. Nous pouvons faire de même en Tunisie. Ou
65
encore à Pékin, les dirigeants du Métro ont commencé à autoriser à leurs passagers l'option de payer leurs factures avec des bouteilles de
plastique. Ceci aide à la fois à sauver l'environnement et bien évidement permet aux passagers de faire des économies. En effet il s’agit donc
d’une invention qui, à la fois va encourager les gens à ne plus jeter les bouteilles en plastique partout dans la nature mais ça leurs permettraient de
faire des économies
Un gouvernement plus responsable
En effet le gouvernement devrait donner l’exemple à suivre en matière d’environnement. Il doit donc multiplier les actions de grand nettoyage
des rues comme celle survenue en janvier dernier.
Des bénévoles du ministère de l'Environnement se mobilisent pour nettoyer la capitale (crédit photo Webdo - 16-01-2014)
66
Par ailleurs pour éviter les inondations dont souffrent certaines régions chaque année, le gouvernement est amené à révisé et refaire
l'infrastructure de toute la Tunisie, ceci est un projet qui doit être mis en place le plutôt possible.
Faire également des protections individuelles dans les zones à risque (incendis, explosions.Etc.) comme le cas pour Oued Majerda '' cité dans la
partie rétrospective".
Des entreprises plus responsables
Il n’est pas étonnant de voir aujourd'hui les restaurants, Fast Food et autres jeter leurs déchets dans la rue, empêchant les gens et les voitures de
passer par certaines rues. Pire, les entreprises polluent la mer, à travers le pétrole (marées noires), les déchets chimiques et nucléaires.
Nous sommes tous d’accords que les entreprises restent de loin les grands de dame nature, car non seulement le volume de leur pollution est
élevé, mais également plus polluant. Notre rêve est donc de voir les entreprises Tunisiennes ou celles implantées en Tunisie, s’engager dans une
démarche de responsabilité sociétale(RSE). Et ceci à travers les certifications ISO 14000(management environnemental) par exemple.
Cependant, il ne faut pas que ce soit juste du discours, il faut un engagement réel et qui se poursuive dans une logique d’amélioration continue.
Par ailleurs, une entreprise responsable, c’est aussi une entreprise qui accorde de l’importance aux règles d’hygiène et de sécurité de ses salariés.
Toujours dans une démarche de responsabilité sociale et de développement durable, il serait formidable de voir de plus en plus d’entreprises
s’intéresser à des produits conçus selon le principe de l’éco-conception. En effet, adopter une démarche d’éco-conception, c’est concevoir des
produits dont le cycle de vie est allongé dès la conception, c’est-à-dire des produits dont les déchets peuvent servir infiniment, de matières
premières à la fabrication d’autres produits.
67
L’Utilisation d’énergies plus « propres »
Nous rêvons d’un pays qui utilise les énergies renouvelables « et plus propres ».
Par définition, les énergies dites renouvelables sont potentiellement inépuisables. La nature peut les reconstituer assez rapidement, contrairement
au gaz, au charbon et au pétrole, dont les réserves, constituées après des millions d’années, sont limitées. Les énergies solaires, éolienne,
hydraulique, géothermique et de biomasse en sont les formes les plus courantes qu’il serait intéressante d’exploiter. En effet L’énergie solaire
peut être convertie en électricité grâce à des générateurs photovoltaïques capables d’alimenter une multitude d’appareils électriques. L’énergie du
Soleil (lumière, chaleur, rayonnement ultraviolet) peut être transformée en chaleur à l’aide de convertisseurs héliothermiques. La chaleur
produite peut chauffer de l’eau ou l’intérieur de bâtiments.
Nous pouvons exploiter également d’autres moyens de produire de l’énergie. En effet la force du vent et de l’eau en mouvement pour faire
tourner des turbines électriques. Les arbres produisent du bois de chauffage et des matériaux de construction. Les céréales telles que le maïs et le
blé peuvent également, après fermentation, produire de l’éthanol, un combustible que l’on peut utiliser pour alimenter les automobiles.
Trois causes plaident en faveur des énergies renouvelables permet : la sauvegarde de l’environnement, l’épuisement inévitable des ressources
limitées de la planète et les considérations économiques. Les énergies renouvelables ne peuvent pas remplacer dès aujourd’hui toutes les énergies
conventionnelles, mais elles peuvent suppléer l’énergie produite par les services publics et enrichir la gamme des énergies exploitées à l’heure
actuelle.
Conclusion
Le terme d’origine « écodéveloppement » devenu développement durable par la suite, permet de faire cohabiter la croissance et l’environnement
simultanément. Et donc pour 2040, nous rêvons d’une Tunisie plus responsable, plus respectueuse et plus reconnaissante envers son
environnement.
68
Conclusion générale
Dans ce projet , nous a opté pour un scénario ou la Tunisie connaît un croissance équilibrée , c'est le scénario du rose soutenu .Notre vision est
optimiste , nous avons voulu rêver pour sortir le pays de la situation actuelle en rêvant d’une meilleure situation future .Pour cela nous avons
essayé de trouver des solutions raisonnables et réalistes en nous basant sur l'expérience d’autres pays, de l'expérience même de la Tunisie , de son
histoire et de nos propres visions et attentes .
Nous sommes donc est fiers de la Tunisie que nous a imaginé, celle que nous rêvons de voir en 2040. Et pourquoi ne pas voir ce rêve se
concrétiser? Tout est possible, il suffit d'y croire ! Nous sommes conscients que ce rêve est une mission difficile à faire naître. .Mais chacun sait
que les situations les plus pénibles génèrent des ressources exceptionnelles, quand on sait conjuguer l'espoir au pragmatisme et l'ambition à la
clairvoyance. Commençons déjà par valoriser la volonté des hommes et des femmes de ce pays, c'est déjà un grand pas à faire et ce n'est
absolument pas négligeable. Chose importante aussi,
veillons à choisir des dirigeants de valeurs et non des ripoux. Veillons également à
contrôler le travail et à exiger des comptes de ces derniers, car ils restent des humains après tout. Et nous savons tous que nul homme n’est
infaillible. Enfin, soyons unis pour bâtir la Tunisie de demain et sachons que seuls les hommes écrivent l’histoire, écrivons donc la notre en
couleur.
69
Bibliographie et Webographie
Volet économique :
http://ged.u-bordeaux4.fr/ceddt78.pdf Consulté le 21 avril à 14h40
Livre : « Tunisie, l’espoir : Mode d’emploi pour une reprise »(2013) Sous la direction de Elyès Jouini, Editions Cérès
http://www.mdci.gov.tn/fileadmin/Liste_Ouvrages/etudepdf/Lib%C3%A9ralisation%20des%20services.pdf consulté le 30 Mars à 19h34
http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/EBCT.pdf consulté le 28Mars à 22h01
Rapport annuel BCT :http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/Rapport_annuel_francais.pdf
Vers un nouveau modèle économique pour la Tunisie :Déterminer les contraintes majeurs à une croissance généralisées(2013 :
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-andOperations/Vers%20un%20nouveau%20mod%C3%A8le%20%C3%A9conomique%20pour%20la%20Tunisie%20%20Contraintes%20majeures%20%C3%A0%20une%20croissance.PDF
Etude de L’OCDE réalisée en 2007, sur la Tunisie: http://www.oecd.org/fr/pays/tunisie/38581659.pdf
70
Volet social:
http://ries.revues.org/1928
http://www.ins.nat.tn/indexfr.php
http://www.education.gov.tn/index.php?id=548
Rapport final de la stratégie Nationale sur le changement climatique (Octobre 2012)
Projection et perspectives de la population : quel avenir pour la Tunisie ? Dossier documentaire( Octobre 2009)
Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Master Professionnel de Prospective Appliquée M2PA sur les états de santé des tunisiens en 2030
.(Juin 2008)
Avenir des retraites en Tunisie face au vieillissement démographique :Essai de prospective et Analyse comparative : Tahar ABDESSALEM,
Houyem CHEKKI CHERNI
Volet politique:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Tunisie_depuis_1956
Histoire de la Tunisie depuis 1956 — Wikipédia
71
fr.wikipedia.org
nawaat.org/portail/2005/03/22/le-multipartisme-detat-en-tunisie-la-debacle/
http://ettakatol.fr/programme/
http://directinfo.webmanagercenter.com/2013/12/17/revolution-tunisienne-principaux-evenements/
Volet culturel:
Livre :« DEUX SIECLES DE THEATRE EN TUNISIE » de Moncef Charfeddine, les éditions d’Ibn Charaf
Livre :« Decouvrir la tunisie du sud De matmata à tataouine,ksour,jessour et troglodytes »,hedi ben ouezdou
Volet environnemental :
http://www.kapitalis.com/tribune/18549-faut-il-encore-parler-des-problemes-d-environnement-en-tunisie.html
http://eeas.europa.eu/delegations/tunisia/documents/projets/profil_environnemental_tunisie_oct2012_fr.pdf
http://www.baya.tn/2013/09/23/pollution-environnement-santeou-allons-nous/
http://destination-tunis.fr/labib-mascotte-de-lenvironnement
http://www.tunisienumerique.com/tunisie-beja-la-localite-el-griaat-isolee-a-cause-du-debordement-de-loued-medjerda/108678
http://www.anme.nat.tn/anme1/wd1/energies-renouvelables/tout-savoir-sur-les-energies-renouvelables/
72
Annexes concernant le volet social
Tableau 1: Effectifs des sortants entre mai 2011 et mai 2012, selon les régions et le sexe
Nombre
Région
%
Masculin
Féminin
Ensemble
Grand Tunis
8159
7951
16109
Nord Est
10987
7537
Nord Ouest
21138
Centre Est
Masculin
Féminin
Ensemble
Grand Tunis
50,6
49,4
10,1
18524
Nord Est
59,3
40,7
11,6
12651
33789
Nord Ouest
62,6
37,4
21,1
23985
13272
37257
Centre Est
64,4
35,6
23,3
Centre Ouest
24413
9808
34221
Centre Ouest
71,3
28,7
21,4
Sud Est
7897
4074
11971
Sud Est
66,0
34,0
7,5
Sud Ouest
5028
3062
8091
Sud Ouest
62,2
37,8
5,1
101606
58355
159961
Total
63,5
36,5
100,0
Total
Région
Source: Institut National de la Statistique(INS), Enquête Nationale sur la Population et l'Emploi
73
Tableau 2: Effectifs des entrants et des sortants et solde migratoire selon les régions entre mai 2011 et mai 2012
Nombre
Région
Entrants
Sortants
Solde
Grand Tunis
79007
16109
62898
Nord Est
11570
18524
-6953
Nord Ouest
5562
33789
-28227
Centre Est
41794
37257
4537
Centre Ouest
6594
34221
-27626
Sud Est
11393
11971
-577
Sud Ouest
4040
8091
-4051
159961
159961
0
Total
Source: Institut National de la Statistique(INS), Enquête Nationale sur la Population et l'Emploi
‫ توزع إحداثات الشغل‬:4 ‫جدول‬
6002-6002 ‫حسب الجنس‬
74
Tableau 3: Evolution des créations d'emploi selon le
sexe 2006-2013
‫ األلف‬:‫الوحدة‬
Données trimestrielles
Trimestre 2-
Trimestre 4-
Trimestre 1-
Trimestre 2-
‫معطيات ثالثية‬
Trimestre 3Trimestre 42012
2012
Trimestre 1-
Trimestre 2-
Trimestre 3-
Trimestre 4-
6000 -6 ‫ثالثي‬
6000 -4 ‫ثالثي‬
6006 -0 ‫ثالثي‬
6006 -6 ‫ثالثي‬
6006 -2 ‫ثالثي‬
6006 -4 ‫ثالثي‬
6002 -0 ‫ثالثي‬
6002 -6 ‫ثالثي‬
6002 -2 ‫ثالثي‬
6002 -4 ‫ثالثي‬
-7.36
9.31
9.31
993.
139
736
9.3.
9739
12.9
10.3
-6.31
0.3.
963.
9.3.
931
730
9.39
9636
13.0
17.2
-02732
2033
2234
6432
0032
0633
6234
2430
25.9
27.5
2011
2011
2012
2012
2013
2013
2013
2013
‫ذكور‬
‫إناث‬
‫المجموع‬
Unité: le millier
Données annuelles *
* ‫معطيات سنوية‬
année 6002
année 6007
année 6002
année 6003
année 6000
6002 ‫سنة‬
6007 ‫سنة‬
6002 ‫سنة‬
6003 ‫سنة‬
6000 ‫سنة‬
Masculin
993.
7.36
.63.
.937
7739
Féminin
..39
913.
903.
-9939
9039
Total
7234
2036
7032
4232
7232
* : La période de collecte de données pour la série annuelle concerne les mois Avril, Mai et juin de chaque
année
Source: Institut National de la Statistique(INS), Enquête Nationale sur la Population et
l'Emploi
‫ تم اجراء المسوح السنوية‬:*
‫ ماي و‬،‫خالل االشهر أفريل‬
‫جوان من كل سنة‬
‫ المعهد الوطني‬:‫المصدر‬
‫ المسح الوطني حول‬،‫لإلحصاء‬
‫السكان والتشغيل‬
75
‫جدول ‪ :2‬نسبة البطالة‬
‫(‪ )%‬حسب الجنس‬
‫‪Tableau 4:Taux de chômage selon le sexe 2006-2013 - en %‬‬
‫‪6002-6002‬‬
‫‪Données trimestrielles‬‬
‫معطيات ثالثية‬
‫‪Trimestre 2- 2011 Trimestre 4- 2011 Trimestre 1- 2012 Trimestre 2- 2012 Trimestre 3- 2012 Trimestre 4- 2012 Trimestre 1- 2013 Trimestre 2- 2013 Trimestre 3- 2013 Trimestre 4- 2013‬‬
‫ثالثي ‪6002 -4‬‬
‫ثالثي ‪6002 -2‬‬
‫ثالثي ‪6002 -6‬‬
‫ثالثي ‪6002 -0‬‬
‫ثالثي ‪6006 -4‬‬
‫ثالثي ‪6006 -2‬‬
‫ثالثي ‪6006 -6‬‬
‫ثالثي ‪6006 -0‬‬
‫ثالثي ‪6000 -4‬‬
‫ثال ثي ‪6000 -6‬‬
‫ذكور‬
‫‪12,8‬‬
‫‪13,1‬‬
‫‪13,3‬‬
‫‪13,9‬‬
‫‪9.41‬‬
‫‪9949‬‬
‫‪9937‬‬
‫‪9931‬‬
‫‪9.39‬‬
‫‪9.3.‬‬
‫إناث‬
‫‪21,9‬‬
‫‪22,5‬‬
‫‪23,0‬‬
‫‪23,3‬‬
‫‪0940‬‬
‫‪0941‬‬
‫‪0.37‬‬
‫‪0737‬‬
‫‪0.30‬‬
‫‪0639‬‬
‫المجموع‬
‫‪3,51‬‬
‫‪0277‬‬
‫‪0273‬‬
‫‪0272‬‬
‫‪0277‬‬
‫‪0770‬‬
‫‪0732‬‬
‫‪0230‬‬
‫‪0233‬‬
‫‪0232‬‬
‫*‪ :‬تم اجراء المسوح‬
‫السنوية خالل االشهر‬
‫أفريل‪ ،‬ماي و جوان من كل‬
‫سنة‬
‫المصدر‪ :‬المعهد الوطني‬
‫لإلحصاء‪ ،‬المسح الوطني‬
‫حول السكان والتشغيل‬
‫* ‪Données annuelles‬‬
‫معطيات سنوية *‬
‫‪76‬‬
‫‪année 6000‬‬
‫‪année 2009‬‬
‫‪année 2008‬‬
‫‪année 6007‬‬
‫‪année 2006‬‬
‫سنة ‪6000‬‬
‫سنة ‪6003‬‬
‫سنة ‪6002‬‬
‫سنة ‪6007‬‬
‫سنة ‪6002‬‬
‫‪9.31‬‬
‫‪993.‬‬
‫‪9930‬‬
‫‪993.‬‬
‫‪993.‬‬
‫‪Masculin‬‬
‫‪9.31‬‬
‫‪9.3.‬‬
‫‪9.31‬‬
‫‪9.3.‬‬
‫‪9.39‬‬
‫‪Féminin‬‬
‫‪0230‬‬
‫‪0232‬‬
‫‪0634‬‬
‫‪0634‬‬
‫‪0632‬‬
‫‪Total‬‬
* : La période de collecte de données pour la série annuelle concerne les mois Avril, Mai et juin de chaque année
Source: Institut National de la Statistique(INS), Enquête Nationale sur la Population et l'Emploi
77