Visualiser - Pôle Jeune Public

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Visualiser - Pôle Jeune Public
Dossier Pédagogique
Babayaga
Cie TPO (Italie)
www.polejeunepublic.com
Renseignements
Ce spectacle est accessible à partir de 5 ans.
Danse- Arts numériques
Date des représentations scolaires:
Ce spectacle sera joué en séance scolaire le jeudi 30 et vendredi 31 janvier, le 6 et 7 février
Durée du spectacle : 50 min
Tarifs :
Bénéficiez du tarif scolaire : 8€ / élève avec la carte Enseignant PôleJeunePublic : 15€/ enseignant, valable sur l’année scolaire 2013/2014.
L’enseignant et les accompagnateurs, dans la limite de l’encadrement légal, sont invités.
Groupe (+de 10 personnes) : 8€ / personne si les détenteurs de la carte adhésion ou saison PJP.
Pour tous renseignements, veuillez contacter:
Cyrille Elslander, Eléna Arnaldi ou Camille Ramon au 04.94.98.12.10
Ou par mail [email protected] / [email protected] / [email protected]
Lieu du spectacle :
PôleJeunePublic, le Revest-les-Eaux
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L’équipe
Direction artistique: Davide Venturini e Francesco Gandi
Conception visuelle: Elsa Mersichorégraphie: Paola Lattanzi
Danse: Carolina Amoretti, Sara Campinoti computer engineering: Rossano Monti, Martin Von Gunten
Son: Spartaco Cortesi
Chant: Naomi Berril
Collaboration au texte: Stefania Zampiga
Console: Saulo D’Isita, Massimiliano Fierli
Objets: Livia Cortesi, Massimiliano Fierli
Costumes: Fiamma Ciotti Farulli
Management: Valentina Martini, Francesca Nunziati, Chiara Saponari
Librement inspiré de l’ouvrage “BABAYAGA”,
Illustré par Rébecca Dautremer
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Présentation
Dans le conte de Babayaga la petite Michetta est obligée de quitter sa famille pour aller dans la maison de la terrible sorcière, mais dans son
voyage elle sera aidée par des animaux afin de faire face aux dangers. L’intuition, le courage et sa capacité de se faire aimer par ces
personnages sont les ressources pour gagner ce défi.
L’histoire est représentée sans parole, comme un voyage à travers les paysages émotionnels dans lesquels le jeune protagoniste se trouve
impliqué.
Sur scène, deux danseuses, légères comme deux papillons, guident le public dans les différents milieux de l’histoire, conçues comme des jeux
visuels et musicaux qui permettent aux enfants de comprendre comme, en restant tous unis, la peur et la malice peuvent être vaincues. Le
public, invité à saisir le point de vue de Michetta, peut participer activement, «appelés» par une amulette magique que, en tant que petit ami
invisible, va lui suggérer quoi faire.
Le spectacle est un hommage à l’œuvre de Rébecca Dautremer, une des illustrateurs contemporains les plus populaires pour les enfants.
Lien vidéo :
http://www.tpo.it/htm/works/babayaga/babayaga.htm
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Note d’intention
Le rouge, les papillons ... (où la scène se colore grâce à deux éléments visuels récurrents dans l’univers de Rébecca Dautremer)
Le voyage (ou l’on traverse des milieux naturels mystérieux et fascinants)
La rencontre avec un crapaud (où nous apprenons qu’aller au-delà des apparences peut nous aider à trouver des amis)
La maison de Babayaga (où nous traversons des pièces mystérieuses et dangereuses)
Le chat (où nous apprenons comment apprivoiser un chat hargneux et mauvais)
Babayaga (où les deux danseuses dansent dans la chambre de Babayaga)
La fuite de la maison de Babayaga (où nous traversons un portail fermé et des frondes menaçantes)
La bataille des sons (où les enfants doivent affronter Babayaga dans une forêt magique, ils la piègent «en jouant» tous ensemble)
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Le conte
Le personnage de l’actuelle Babayaga, présent dans de nombreux contes de fées russes, est un archétype de la sorcière, symbole de l’adulte
peureux, avec lequelle les garçons et les filles (en particulier) doivent, malgré eux, se confronter. La version de l’histoire choisie par le TPO est
celle illustrée par Rébecca Dautremer; c’est une version particulièrement intéressante parce qu’elle conserve l’essence de l’ancienne histoire,
mais elle parvient à restituer l’histoire dans un contexte culturel contemporain. Dans l’univers féerique de la trame, nous rencontrons plusieurs
éléments importants: les personnages antagonistes, de la méchanceté et de l’innocence, représentés par l’ogresse et par la petite fille, les
animaux qui les protègent contre les dangers, les épreuves à surmonter et les stratégies pour vaincre une lutte apparemment supérieure à nos
forces. Le conte est représenté comme un voyage à travers plusieurs milieux naturels qui dans ce spectacle deviennent des paysages
« sensibles », dans lesquels agissent trois danseuses et le public.
Les images de Rébecca Dautremer aident à s’immerger dans le milieu visuel de l’histoire, en capturant de nombreuses nuances, couleurs,
paysages et surtout un point de vue qui s’inspire à un plan subjectif, dans lequel les enfants peuvent suivre le conte en ayant le point de vue de
Michetta, le petit protagoniste de l’histoire.
Stefania Zampiga (auteure)
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TPO et le théâtre interactif
Les performances du TPO, créées par une équipe d’auteurs capables d’utiliser plusieurs langages (théâtre, danse, arts visuels) sont
principalement caractérisés par l’utilisation de projections d’images en grand format et par des paysages scénographiques qui font usage de
technologies interactives. La scène est conçue comme un environnement dynamique et réactif qui engage le public dans des actions
individuelles ou de groupe et est équipée de capteurs (caméras, lumières infrarouges et micros) qui permettent soit aux interprètes soit au
public de moduler des sons ou d’interagir avec les images à travers le mouvement ou la voix.
Grâce à ces technologies, il est possible de créer des environnements théâtraux «sensibles» où les enfants peuvent explorer la scène et
découvrir ainsi qu’elle répond à leurs actions.
Le résultat est donc une relation active entre eux et l’environnement, un dialogue avec l’espace, les formes et les sons. Ces interactions
deviennent alors une expérience artistique dynamique et immersive. Le rôle des interprètes dans les spectacles du TPO a une valeur
particulière, les danseuses peignent ou jouent de la musique en utilisant le corps ou le mouvement grâce aux effets interactifs, mais surtout
elles invitent les enfants à entrer en contact avec l’espace et les aident à l’explorer théâtralement à travers l’utilisation du corps et des yeux.
Francesco Gandi, Davide Venturini (direction artistique)
Elsa Mersi (conception visuelle) Spartaco Cortesi (son)
Rossano Monti (engineering)
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La scénographie
Pour la mise en scène de la Babayaga la Cie TPO a travaillé sur l’idée que le point de vue de Michetta, le protagoniste, et représente le thème
principal autour duquel est tourné le récit: tous les enfants comme Michetta, assimilant son point de vue, vivent l’histoire à travers ses yeux.
Aucun texte donc, seulement des images, de la musique et un thème de fond: agir “ensemble” pour surmonter les difficultés que l’histoire
présente.
Pour favoriser cette approche, la Cie a développé un objet luminescent, une amulette crée en collaboration avec Rebecca Dautremer, à donner
à chaque enfant. L’amulette contient un capteur et crée un code intuitif: quand il s’allume les enfants sont appelés de monter sur scène et
d’agir avec les danseuses.
Compagnia TPO
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Quelques pistes à explorer...
En amont, il existe deux types de préparation à la représentation : la première dépendant de l'expérience du théâtre des élèves en général (les
lieux, les métiers, le comportement à adopter lorsqu'on voit un spectacle, etc) et la deuxième plus spécifique portant sur le spectacle luimême. Aussi, quelques pistes d’activités proposées ci-dessous vont pouvoir vous aider à préparer l' « avant » spectacle.
Juste avant la représentation, l’enseignant peut rappeler les codes de vision d’un spectacle et les règles à suivre. Il peut attirer l’attention des
élèves sur certains points du spectacle (les décors, la lumière, la musique, le jeu des personnages).
10 CONSEILS POUR DEVENIR UN BON SPECTATEUR :
AVANT
1.
Durant le trajet et en attendant l’entrée dans la salle de spectacle, je me prépare en me rappelant : le nom et le genre du spectacle, je
vais rentrer dans un lieu pas comme les autres où il fera sombre avec un espace réservé aux artistes où je n’irai pas.
2.
Avant l’entrée en salle, je pense à éteindre mon téléphone et à passer aux toilettes si j’en ai besoin. Je fais le vide : je ne suis plus à
l’école, ni dans la cour de récréation, ni à la maison. Je suis prêt à recevoir le spectacle car c’est pour moi que les artistes vont jouer.
PENDANT
3.
Je rentre dans la salle calmement et m’installe confortablement dans mon fauteuil. La lumière s’éteint : je ne « manifeste » pas. Cela
serait dommage de commencer dans l’agitation : mieux vaut savourer l’instant.
5. Je n’ai pas le droit de grignoter, de faire du bruit : c’est fragile un spectacle. Les artistes et les autres spectateurs ont eux aussi droit à leur
confort. On pourrait les déconcentrer.
6.
Je ne parle pas à mes voisins, ni aux artistes sauf s’ils m’y invitent. Ce que j’ai envie de dire sur le spectacle, je le garde dans ma tête
jusqu’à la fin de la représentation. Je le dirai après, à mes copains, mon professeur ou ma famille.
APRES
7. J’évite les jugements trop rapides et trop brutaux : « super », « génial », « c’était nul »… J’essaye d’abord de retrouver tout ce que j’ai vu,
entendu, ressenti, compris.
8. Je peux garder une trace de ce moment particulier en écrivant, en dessinant, en parlant avec les adultes ou mes camarades.
9. Aller au spectacle c’est accepter d’être surpris, dérouté, de ne pas en retenir tous la même chose. Je peux garder pour moi les choses très
personnelles que j’ai ressenties ou ma façon d’avoir compris le spectacle, même si ce n’est pas celles des autres.
10. Si j’ai pris du plaisir, si j’ai appris quelque chose grâce au spectacle, je me promets de revenir et d’amener des camarades qui ne savent pas
encore comme c’est bien !
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Du conte à la scène
Les contes véhiculent une culture populaire venue de la tradition orale et possèdent un aspect intemporel, souvent sans localisation précise.
Leurs origines rejoignent celles des mythes et des légendes aux motifs universels. C'est pourquoi on les retrouve, avec des variantes et des
transformations, dans de nombreux pays (en Inde, en Arabie mais aussi en Chine, en Afrique...). Avec des grands, on pourra ainsi souligner le
fait qu'il n'existe pas une seule origine d'un conte, mais souvent, plusieurs versions comportant des éléments qui diffèrent. Les contes
populaires français ont été collectés et fixés à l'écrit par des auteurs tels que Perrault (17ème siècle), puis les frères Grimm, mais avaient déjà à
l'époque, subi des transformations, des évolutions de bouche à oreille. On peut donc dire que tous sont déjà des "variantes". Hans Christian
Andersen (19ème siècle), quant à lui, a écrit cent-soixante-quatre contes, imprégnés de romantisme et associant le merveilleux à l'ironie.
Empruntant des idées aux contes populaires qui lui fournissent un point de départ, ses contes mettent en scène des rois, des reines réels ou
légendaires, des animaux, des plantes, des créatures imaginaires (sirènes et fées) et des objets magiques. Il ne cherche pas à être moralisateur.
La rencontre entre les deux genres relève d’un très riche phénomène d’interaction. Dans le domaine théorique, le conte et l’opéra à leurs
débuts revendiquent leur « modernité » en s’appropriant le concept de « merveilleux vraisemblable » créé par les théoriciens du théâtre et en
revendiquant une esthétique spectaculaire. Dans le domaine poétique, en mettant en scène des contes à succès, les dramaturges se plient au
difficile exercice de la transposition d’un genre dans un autre. Cependant, loin d’être un simple exercice de style, cette pratique révèle les
principes poétiques communs de deux genres faits pour se rencontrer, notamment le goût de l’autoreprésentation par le bais de
l’encadrement et le rapport essentiel au public. Le lecteur de conte et le spectateur de théâtre sont en effet conviés à un même
« enchantement » et les machines du merveilleux se trouvent être de fort puissantes allégories du pouvoir des fables. Dans le domaine de la
poétique, l’adaptation d’un conte pour la scène relève de la transposition d’un genre dans un autre, une pratique de réécriture qui relève
certes de l’exercice de style, mais permet aussi d’engager une réflexion d’ordre esthétique sur les deux genres concernés, le conte et le
théâtre.
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Les Illustrations de Rebecca Dautremer
Passionnée par la photographie, elle se tourne d'abord vers le design et le graphisme en suivant des cours dans les années 1990 en atelier
préparatoire, puis à l'ENSAD de Paris où elle entame le cursus "Graphisme". C'est pendant ces études que Rébecca Dautremer commence à
travailler en tant qu'illustratrice pour la maison d'édition Gautier-Languereau, où elle effectue de petits travaux tels que la création de
coloriages ou de décalcomanies. Dès sa sortie de l'école, en 1995, la maison d'édition. Gautier-Languereau lui confie l'illustration d'un premier
album, puis d'un second. En parallèle, Rebecca Dautremer commence à travailler pour d'autres éditeurs, et gagne peu à peu en notoriété.
C'est à partir de 2003, avec l'album l'Amoureux qu'elle commence à développer son style, mais c'est grâce à la sortie de Princesses oubliées ou
inconnues en 2004, que Rébecca Dautremer se fait réellement connaître. Elle est l'épouse de Taï-Marc Le Thanh, auteur de plusieurs ouvrages
qu'elle a illustrés.
Inspiration, technique et réalisation
S'inspirant beaucoup de la photographie, du cadrage, des couleurs et de la lumière, Rébecca Dautremer travaille comme une photographe, en
réfléchissant à la composition, à la profondeur de champs, au flou...et essaye de proposer dans ses illustrations plusieurs degrés de lecture, afin
de toucher petits et grands.
Rebecca Dautremer travaille essentiellement à la gouache, texte de l'entretien à grande échelle (110 ou 120%), sur du papier aquarelle. On
retrouve également dans ses illustrations, des collages et des textures photographiques.
En plus de l'illustration jeunesse, Rebecca Dautremer travaille ponctuellement pour de la publicité (parfum Kenzo), et a récemment illustré la
pochette d'album du groupe Milca, parue le 7 mai 2011.
De plus, certains des ses albums, adaptés en pièces de théâtre, l'on amenée à concevoir les costumes et la scénographie d'autres spectacles
(Seule dans ma peau d’âne, mise en scène d'Estelle Savasta).
Elle a également enseigné à l'École Émile-Cohl, à Lyon et a assuré la direction artistique d'un film d'animation : Kérity : la maison des contes.
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La figure de l’ogresse
Baba Yaga est souvent représentée telle une sorcière unijambiste. (« Baba Yaga Jambe d'Os », en russe : Костяная Нога). Dans la plupart de ses
contes, elle est décrite telle une vieille femme cruelle qui dévore des êtres humains (surtout des enfants) grâce à sa bouche qui s'étire du sol
jusqu'aux portes de l'enfer et garnie de dents d'acier. Toutefois, en dépit de son appétit vorace, elle est maigre tel un squelette. Mal coiffée,
elle ne porte jamais de foulard, ce qui était jadis considéré comme scandaleux par les paysans russes. Effaçant les traces de son balai elle se
déplace dans les airs dans son mortier, ramant de son pilon, (en russe : толкачом погоняет, помелом след « Baba-Yaga siffla son mortier
qui arriva ventre à terre et elle sauta dedans. Jouant du pilon et effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à la poursuite de la petite fille à
travers la campagne. » Elle est capable d'abattre des arbres en les rongeant заметает: « Baba-Yaga essaie d'y entrer, de scier les arbres avec
ses dents. » Son arrivée est souvent annoncée par une tempête et une foule d'esprits l'accompagnent. Baba Yaga possède un chat et des
chiens, chargés de garder sa maison: « La sœur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez BabaYaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux avec ses branches, noue un ruban autour de son tronc. Tu verras une grosse barrière qui grince
et qui voudra se refermer toute seule, mets de l'huile sur ses gonds. Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat
qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon. » Apparaissant parfois comme une jeune et belle femme, elle vieillit d'un an à chaque
question qu'on lui pose. Elle a la possibilité de rajeunir en buvant une décoction de roses bleues parfois apportées par les voyageurs. Dans
certains contes, Baba Yaga a une ou plusieurs filles, bienveillantes ou non. (Les filles de Babayaga Petit Théâtre des Variétes, Paris)
Certains contes évoquent non pas une, mais plusieurs baba yagas : ainsi dans le conte intitulé en français par Lise Gruel-Apert La Fille-roi à la
tresse noire, elles sont trois sœurs, habitant à distance l'une de l'autre.
La maisonnette (« izbouchka ») de Baba Yaga est montée sur des pattes de poule, que la sorcière peut lancer à la poursuite de ses victimes.
Dans le conte Vassilissa-la-très-belle, elle apparaît entourée d'ossements et de crânes « aux yeux ardents ». La maisonnette est souvent
présentée comme trop petite pour son occupante, parfois sans fenêtre ni porte (ce qui peut faire penser à un cercueil). Une formule rituelle
présente la baba Yaga « le nez fiché dans le plafond ». Selon le cas, la maisonnette peut se trouver au-delà d'une rivière de feu, sur le rivage
d'une mer immense, au milieu d'un marais ou même sous terre ; mais généralement, elle se trouve à l'intérieur ou en bordure
d'une forêt sombre et impénétrable.
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La danse et les arts numériques
Les concepts de base des arts visuels et de la danse sont les mêmes : l’espace, le temps, le corps, le mouvement, le geste, le rôle du spectateur,
les changements de point de vue, le rapport d’une forme et d’un fond, la recherche d’une écriture personnelle, ils semblent pourtant différents
à première vue. La danse, éphémère, s’oppose aux arts visuels producteurs d’œuvres le plus souvent pérennes, stables. On assiste rarement
plusieurs fois à la représentation d’une pièce dansée. En général on l’aime, on la rejette sur un seul temps de regard, celui du spectacle, alors
qu’on peut regarder plusieurs fois une œuvre lors d’une visite, réaliser qu’à chaque fois elle est la même et différente. Au spectacle, on reçoit
la danse collectivement, toute la salle est soumise au même rythme ; au musée, on partage le même espace mais chacun est libre de s’y
mouvoir, de dérouler le temps à sa façon.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, s’interroger sur la danse représentée demande à ne pas confondre représentation du mouvement et expression
du mouvement même si le corps s’exprime déjà dans le va-et-vient entre le tableau et le fond de l’atelier que demandent les grands formats, le
corps-à-corps avec la sculpture. Depuis les années 1970, les frontières entre les deux arts s’effacent.
Actuellement une partie de la création plastique, celle des performances, vaut en tant que processus produit dans l’instant, non en tant
qu’objet fini à contempler dans l’éternité.
Découvrir et exploiter les trois principaux usages de la photographie
À l’école : prise de vues, retouche d’images, découverte d’œuvres.
Deux propositions de réalisation d’images de danse :
– style « nature morte » faite à partir d’objets de la danse (tutu, chaussons, etc.) ;
– illustration du mot « danse » obtenue avec son corps ou des objets, sans danser.
On observe, commente des œuvres d’artistes photographes sur ce thème.
On part de ces clichés pour réaliser une production à partir de la juxtaposition de plusieurs
prises de vue avec l’aide d’un logiciel d’images gratuit du type PhotoFiltre. Le but est de réaliser,
avec l’ordinateur, une composition plastique sur la danse. Les étapes de la retouche d’images
sont notées puis testées par d’autres élèves.
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Faire évoluer la notion de bonne ou mauvaise photo
Auprès des élèves, les rendre capables de justifier certains partis pris artistiques (cadrage, flou…).
Ils réalisent des prises de vue avec un appareil numérique.
À partir d’un choix de photos d’artistes (Laurence Leblanc, Kim Sour, Cambodge 2001 ; ou Vann, Cambodge 2000), ils discutent sur la notion de
photos ratées ou réussies* ! Pourquoi le flou ou un cadrage inhabituel ? Nouvelles prises de photos à partir d’objets apportés par les enfants
pour évoquer la danse.
La consigne est d’illustrer un mot : énergie, mouvement, douceur, rapidité… On trie, commente en fonction du mot, de l’aspect technique et
plastique. Les séances suivantes portent sur la retouche des photos avec un logiciel d’images. On commence par ne proposer que quelques
fonctions : noir/blanc, sépia, recadrage, modification des couleurs, flou...
Les élèves écrivent une légende pour expliquer démarche et intention. La mise en
page fait correspondre photo de départ, d’arrivée, texte explicatif et donne lieu à
une exposition.
De la prise de vue au montage final :
– Prise de vue avec l’appareil, en bougeant légèrement l’appareil lors de
l’obturation.
– Mouvements du danseur dans une bâche plastique transparente.
– Montage avec le logiciel PhotoFiltre®.
– Fichier : ouvrir. Sélection des quatre photos ci-dessus.
– Image : rotation-rotation 90° horaire.
– Image : filtre-couleurs-Raviver les couleurs.
– Image : filtre-couleurs-Effet coucher de soleil ou effet nuit (selon photo).
– Image : réglage-inversion RVB-choix de l’inversion souhaitée.
– Fenêtre : mosaïque horizontale.
– Image : taille des images-réglage pixels.
– Image : encadrement extérieur-choix couleur fond et dimension.
– Clic droit sur l’image à déplacer : copier.
– Clic sur l’autre image. Édition : collage spécial-assembler le collage-choix de la position de l’image.
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Le spectateur –Acteur : le spectacle participatif
Spect-acteur est un mot valise, définissons le :
Ces spectacles d’un nouveau genre qui commencent à naître dans différents domaines invitent les spectateurs à se mêler aux acteurs.
Spectateur, spectatrice (du latin spectator (« observateur »): nom commun
• En général : Celui, celle qui est le témoin oculaire d’un évènement, d’une action, de quoi que ce soit.
• En particulier : Celui, celle qui assiste à un spectacle, à une représentation théâtrale, à un événement sportif, à quelque exercice, à quelque
grande cérémonie ou réjouissance publique.
Artiste : (latin médiéval artista, du latin classique ars, artis, art, technique, subterfuge)
• Personne qui exerce professionnellement un des beaux-arts ou, à un niveau supérieur à celui de l'artisanat, un des arts appliqués immersive
permet alors aux spectateurs-acteurs de vivre une véritable expérience participative.
Participatif, participative : adjectif
• Qui concerne la participation dans une entreprise.
• Qui implique une participation active des protagonistes dans une action, une activité.
Ce paradoxe tient au fait que sans le spectateur, le spectacle théâtral, c'est à dire « [...] toutes formes de spectacle -action dramatique, danse,
performance, mime ou autres- qui placent des corps en action devant un public assemblé », n'a pas lieu d'être et que selon les accusateurs,
« c'est un mal que d'être spectateur » pour deux raisons. Premièrement regarder est le contraire de connaître. Le spectateur se tient en face
d'une apparence en ignorant le processus de production de cette apparence ou la réalité qu'elle recouvre. Deuxièmement, c'est le contraire
d'agir. La spectatrice demeure immobile à sa place, passive. Être spectateur, c'est être séparé tout à la fois de la capacité de connaître et du
pouvoir d'agir. » Le premier débat provient de l'accusation de passivité du spectateur.
Celle-ci pourrait découler, entre autre, du fait que l'activité du spectateur, principalement perceptive, est invisible pour autrui et que, pour
ceux de l'autre courant, cette activité doit être manifeste pour lui conférer un caractère actif. En effet, participer est communément défini
comme « prendre part activement à quelque chose ». Cet « activement » est au cœur de la problématique...
L'ambiguïté, et en même temps la spécificité du verbe « participer », tient à ce qu'il contient implicitement l'idée d'action. La même racine «
act », dans les mots action, activité, acte, provient de l'idée d'une manifestation visible. (Peut être faudrait-il trouver un autre mot que celui-ci
pour qualifier les propositions artistiques non traditionnelles, celui-ci sous entendant que la participation n'existe pas en dehors de cela ?).
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Marie Madeleine Mervant Roux choisit la définition du spectateur ci-dessous, prélevée dans le dictionnaire de la langue du 19ème et 20ème
siècle (1789-1960), Trésor de la Langue Française.
1.
a)« Celui, celle qui assiste à une représentation artistique, récréative, à une manifestation sportive, à une cérémonie. » [...]
b) Personne qui assiste à une action qui reproduit les formes, les conditions d'un spectacle par l'émotion, l'intérêt qu'elle suscite. [...]
2.
Celui, celle qui regarde, examine une œuvre d'art. [...]
3.
a) Personne de référence regardant un spectacle, observant ou contemplant une œuvre d'art.
b) Le public, l'assistance, l'auditoire.
Dans cette citation, être spectateur c'est assister et regarder : la figure traditionnelle du spectateur de théâtre, dans le lieu théâtre, est celle
d'une personne immobile, assise et silencieuse, en activité de réception d'un spectacle. L'auteur va défendre la réception comme activité en
tant que telle, par de multiples prélèvements bibliographiques articulant et renforçant son argumentation : le spectateur n'a pas la passivité
apparente dont l'autre camp l'accuse. Il n'est pas étonnant de voir que ces références, dont celles sur « le public et l'activité spectatrice »
datent principalement d'après les années 1980 (45/67 références) car, historiquement, c'est après la grande période de critique du spectacle,
culminant dans les années 1970, que « nait » le spectateur. Ajouté à l'essor du professionnalisme en art par l'institutionnalisation massive des
années 1980 et à celui des sciences humaines, le spectateur est devenu l' « objet d’étude favori de la sémiologie ou de l’esthétique de la
réception », le portant au rang de Sujet à part entière. Avant cela, il ne faisait partie que d'une masse informe nommée « le public ».
Les auteurs, pour le conventionnel ou pour le participatif, conservent un mode d'opposition mettant en avant leur point de vue alors qu'il est
impossible de dissocier perception et action. En effet, ce sont deux éléments d'une même activité.
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Pourquoi un dossier pédagogique ?
Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments pertinents sur le spectacle et la
compagnie qui l’a créé.
Nous vous proposons des pistes pédagogiques sous formes d’ateliers, d’exercices ou d’expériences à réaliser avec votre classe. Nous vous
suggérons également une courte bibliographie qui vous permet d’aller plus loin sur les thèmes ou les sujets abordés par le spectacle.
Nous vous laissons le soin de vous emparer de ces éléments pour sensibiliser les enfants avant le spectacle ou encore pour prolonger
l’expérience après la représentation.
Parce que votre parole est essentielle
Nous souhaitons avoir votre avis, connaitre votre ressenti sur les spectacles que vous êtes venus voir. De plus, le regard que vous portez sur les
propositions artistiques est essentiel. L’équipe du PôleJeunePublic vous invite à partager vos réflexions sur les spectacles.
Vos avis et vos témoignages seront étudiés avec une grande attention.
Afin d’entretenir avec vous une relation toujours plus proche en vue de partager nos idées, nous nous tenons à votre disposition après chaque
spectacle en allant à la rencontre de vos élèves dans les établissements scolaires afin d’échanger vos impressions, répondre à vos
interrogations et engager ensemble de nouvelles perspectives.
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Pour tous renseignements, veuillez contacter :
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