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Institut de physique Actualités scientifiques Un interrupteur électrique de l’aimantation à température ambiante Février 2014 En associant des cristaux de titanate de baryum à un alliage métallique de fer et de rhodium, des physiciens ont réussi pour la première fois à activer ou à supprimer l’aimantation d’un matériau magnétique en appliquant une tension électrique de quelques volts seulement, et cela à la température habituelle de fonctionnement des dispositifs électroniques. Dans la perspective de développer des dispositifs spintroniques à faible consommation, les physiciens cherchent à concevoir des composés dont l’aimantation peut être contrôlée avec une tension électrique. Les matériaux multiferroïques, qui combinent un ordre magnétique et un ordre électrique, ne présentent ces propriétés qu’à très basse température. Pour obtenir ces propriétés à température ambiante, les chercheurs explorent des matériaux composites mariant un matériau magnétique avec un matériau ferroélectrique. C’est ce qu’on réalisé avec succès les physiciens d’une équipe associant des physiciens de l’Unité Mixte de Physique CNRS/Thalès, du Laboratoire de physique des solides - LPS (CNRS/ Univ. Paris-Sud), du laboratoire SPMS, de l’Université de Newcastle et du centre Helmholtz pour les matériaux et l’énergie de Berlin. En associant le titanate de baruym ferroélectrique et un alliage magnétique de fer et de rhodium ils ont réussi à basculer électriquement entre deux types d’ordres magnétiques, juste au-dessus de la température ambiante (370K), et ainsi activer ou supprimer l’aimantation d’un matériau magnétique. Cet interrupteur électrique du magnétisme pourrait permettre à terme de réduire fortement la consommation électrique dans les systèmes pour l’enregistrement et la transmission d’informations basée sur le spin. Ce travail est publié dans la revue Nature Materials. Évolution de la structure magnétique d’une couche de FeRh déposée sur un cristal de BaTiO3 sous l’application d’une tension électrique. A 0V, le BaTiO3 comprend des régions dans lesquelles la polarisation ferroélectrique (flèches blanches) est orientée dans le plan ou hors du plan, correspondant dans le FeRh à des régions ferromagnétiques (rouge ou bleu) et des régions antiferromagnétiques (blanc), respectivement. L’application d’une tension de 50 V oriente globalement la polarisation ferroélectrique hors du plan, et le FeRh devient entièrement antiferromagnétique. © CNRS/Thales & Helmoltz Zentrum Berlin En savoir plus Electric-field control of magnetic order above room temperature, R.O. Cherifi1, V. Ivanovskaya1, L.C. Phillips1, A. Zobelli2, I.C. Infante3, E. Jacquet1, V. Garcia1, S. Fusil1, P.R. Briddon4, N. Guiblin3, A. Mougin2, A.A. Ünal5, F. Kronast5, S. Valencia5, B. Dkhil3, A. Barthélémy1 et M. Bibes1, Nature Materials, doi:10.1038/nmat3870 Contact chercheur Manuel Bibes, Chargé de recherche CNRS Informations complémentaires • • • • • www.cnrs.fr 1 Unité Mixte de Physique CNRS / Thalès 2 Laboratoire de Physique des Solides (LPS d’Orsay) 3 Laboratoire SPMS, Ecole Centrale Paris 4 School of Electrical, Electronic and Computer Engineering, University of Newcastle 5 Hemholtz-Zentrum Berlin für Materialen und Energie Institut de Physique CNRS - Campus Gérard Mégie 3 rue Michel-Ange, 75794 Paris Cedex 16 T 01 44 96 42 53 [email protected] www.cnrs.fr/inp