le 13eme arrondissement, vers l`atypisme d` « un nouveau musee a
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le 13eme arrondissement, vers l`atypisme d` « un nouveau musee a
http://association-astres.fr/fr/ LE 13EME ARRONDISSEMENT, VERS L’ATYPISME D’ « UN NOUVEAU MUSEE A CIEL OUVERT » THE 13TH ARRONDISSEMENT, TOWARDS THE EXCEPTION OF A « NEW OPEN-AIR MUSEUM » KULLMANN Clotilde Thèse CIFRE Direction : Edith FAGNONI Rattachement universitaire : Laboratoire EA-EIREST - Université Paris1 Panthéon-Sorbonne Rattachement en entreprise : SEMAPA : Société Publique Locale d’Aménagement de Paris [email protected] 06 64 13 87 38 83 avenue de Breteuil 75015 Paris Résumé « Nous essayons de retirer de la tête des gens le « Paris figé » des musées, et de créer un Paris dynamique en développant les fresques murales dans le 13e arrondissement, avec ce projet de la Tour Paris 13. On peut imaginer que ce quartier devienne le Montmartre ou le Montparnasse du début du siècle dernier ». Medhi ben Cheikh1. En octobre 2013, une exposition inédite sur le street art s’est tenue dans un immeuble en attente de démolition dans le 13ème arrondissement de Paris. Cet événement est le fruit de l’expression d’une centaine de street artistes internationaux qui avaient été invités par la Galerie Itinerrance à investir les 36 appartements du bâtiment pendant près d’un an. Largement relayé par la Mairie du 13ème arrondissement et par la presse, le projet « Tour 13 » aurait attiré plus de 20 000 visiteurs en un mois. Historiquement, le street art est un objet éphémère transgressif considéré comme une dégradation de l’espace public parce qu’il s’inscrit de manière illégale sur les murs, le sol, voire le mobilier urbain (les bancs, les lampadaires, etc). Toutefois, cet objet semble se détourner de plus en plus de son statut « alternatif » pour devenir un nouvel objet à la fois artistique et touristique s’inscrivant dans la lignée atypique du « hors des sentiers battus ». L’immeuble de la Tour 13, promis à la démolition, est a priori un support peu remarquable dans un secteur « hors des sentiers traditionnels du tourisme » en marge du centre historique parisien ou des grands pôles récréatifs fréquentés massivement par les publics. Il est situé au sein de la Cité Fulton en cours de requalification dans la Zone d’Aménagement Concerté Paris Rive Gauche, projet engagé en 1991 sur d’anciennes friches ferroviaires dans le 13ème arrondissement de Paris. Notre objectif est de comprendre dans quelle mesure le street art constitue un nouvel objet touristique « hors des sentiers battus ». Quels enjeux sont liés à son institutionnalisation et quelles nouvelles pratiques touristiques pourrait-il générer ? Participe-t-il à une « mise en tourisme » pertinente d’un quartier en mutation, en rupture avec les sentiers traditionnels que sont les centres patrimoniaux ? La question de sa/ses définition(s), de son institutionnalisation et celle des nouvelles pratiques touristiques induites sont donc à explorer. Nous tenterons de répondre à ces interrogations en nous appuyant sur ce nouvel objet, à savoir la Tour 13, et plus largement sur les actions de street art soutenues par la Mairie du 13ème arrondissement de Paris, en faveur de la création d’un véritable « musée à ciel ouvert ». La méthodologie adoptée repose sur la définition et la discussion des termes du sujet afin de saisir la relation dialectique existant entre l’objet street art et le projet urbain. En un sens, le street art pourrait être « l’art du projet urbain ». En effet, les deux sont éphémères car, comme « la ville qui se fabrique sur la ville », le street art est voué à être transformé, remplacé ou à disparaître au cours du temps. De ce propos découle la question des enjeux et des conséquences de la pérennisation de notre objet, en cas de son évolution au service d’une nouvelle forme de tourisme. Ce travail conceptuel a été et continue à être prolongé par un travail d’enquêtes auprès des acteurs du projet de la Tour 13. Une cinquantaine de questionnaires a été menée auprès des visiteurs de l’exposition et plusieurs entretiens semi-directifs ont été conduits auprès des acteurs de l’évènement (galeriste, “street artistes”, habitant). En parallèle, nous avons examiné la manière dont l’évènement a été relayé, d’une part, par la presse et, d’autre part, reçu et approprié par les principales institutions (la Mairie du 13ème arrondissement et la Mairie de Paris, la galerie, l’aménageur, le bailleur social, etc.) et les habitants. Ce premier travail concernant plus largement la stratégie de valorisation du street art dans le 13ème arrondissement, a permis de recenser les interventions menées dans le 13ème arrondissement, leur date de création, leur auteur et leur commanditaire. Pour conclure, le projet de la Tour 13 s’inscrit dans la continuité d’actions street art soutenues par la Mairie du 13ème arrondissement depuis plusieurs années, en tant qu’outil au service d’une nouvelle forme de promotion culturelle et touristique de son territoire. 1 « Tour 13 » : un immeuble dédié au street art éphémère, Interview de Mehdi Ben Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance, Jolpress.com, 01/10/2013. Il s’agit donc ici de saisir la manière dont ce nouvel objet éphémère (la Tour 13) a pu et peut favoriser de nouvelles pratiques, susciter la venue de nouveaux touristes et contribuer à faire connaître l’objet touristique hors des sentiers battus qu’est le street art dans le 13ème arrondissement. Mots-clés : territoire, projet urbain, street art, Tour 13, culture Références Bibliographiques Gravari-Barbas Maria, Aménager la ville par la culture et le tourisme, Le Moniteur, 2013, 159 p. Gresillon Boris, « Ville et création artistique. Pour une autre approche de la géographie culturelle », Annales de géographie, 2/2008 (n° 660-661), p. 179-198. Pacquot Thierry, L’espace public, Paris, Ed. La Découverte, Coll. Repères, 2011