guide des stations forestières des Aspres
Transcription
guide des stations forestières des Aspres
Ce document a été réalisé par le Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon ◆ en collaboration avec Louis Thouvenot, technicien à la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt des Pyrénées-Orientales ◆ avec la participation d’Antoine Lafont, élève technicien supérieur « Gestion forestière » à l’école forestière des Barres, à Nogent-sur-Vernisson ◆ à partir du catalogue de “Typologie forestière des Aspres”- Francine Auvray Inventaire forestier national - 1987 ◆ avec l’appui financier de l’Union Européenne dans le cadre du Programme de développement rural (PDR) et de la Région Languedoc-Roussillon ◆ le travail a été coordonné par Benoît Lecomte, ingénieur au CRPF du Languedoc-Roussillon. ◆ les photographies ont été réalisées par Maurice Cavet, Olivier Lalfert, Christophe Bolchert, et Benoît Lecomte. Ce guide a été élaboré à partir ◆ d’une relecture et d’une légère simplification du catalogue de typologie forestière en fonction de la répartition géographique des forêts privées dans les Aspres et des différents objectifs que peuvent envisager les propriétaires forestiers, ◆ d’un travail de terrain pour la description des peuplements (observations et mesures) sur les différents types de station, selon un échantillonnage dirigé par les caractéristiques écologiques des Aspres et les descriptifs de stations figurant dans le catalogue. Une synthèse de ces informations a été réalisée pour ◆ traduire en termes simples les caractéristiques écologiques des types de station, ◆ éventuellement regrouper ou diviser les stations d’après des critères de potentialités forestières, Nous remercions tous les techniciens qui nous ont aidés dans ce travail ainsi que tous les propriétaires qui nous ont accueillis dans leur forêt. ◆ présenter le plus clairement possible les formations végétales associées à ces stations ou groupes de stations, et les assortir de conseils de gestion, ◆ rédiger une clé facile à utiliser, même pour un non-spécialiste. 1 Sommaire Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3 Présentation générale des Aspres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4 Qu’est-ce qu’une station forestière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6 Quelques conseils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9 Clé de détermination des stations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10 Les stations forestières dans les Aspres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15 Mini-guide de sylviculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 43 Mini-flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 50 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 59 Provenances des plants et zones de récolte recommandées . . . . . . . . . . . . . . page 63 2 Avant-propos Les forêts des Aspres ont deux caractéristiques majeures : pour la plupart, elles sont embroussaillées et fragiles. Cette fragilité est surtout due à leur sensibilité aux incendies qui est liée, bien entendu, au climat méditerranéen. Celui-ci concerne la plus grande partie du massif : à la chaleur et la sécheresse d’été s’ajoute la tramontane qui peut attiser les feux naissants et leur faire prendre une ampleur catastrophique. Ce fut le cas en 1976, année funeste qui restera dans toutes les mémoires (12 000 hectares détruits). Une particularité des basses Aspres est la présence abondante du Chêne-liège, élément essentiel du patrimoine naturel. Cette essence parfaitement adaptée aux conditions naturelles a un rôle de tout premier plan à jouer dans l’aménagement de l’espace et la prévention des incendies. Le propriétaire forestier des Aspres doit donc réussir le difficile exercice de gérer sa propriété en conciliant plusieurs objectifs : d’une part la production de matériaux (bois, liège... ) procurant un revenu et d’autre part la protection contre l’incendie. C’est pourquoi le guide des stations forestières des Aspres, élaboré par le Centre régional de la propriété forestière, est particulièrement bienvenu. Agréable à consulter et facile à utiliser, il aidera le propriétaire dans ses choix de gestion. C’est un nouvel outil qui contribuera sans aucun doute à rendre aux forêts des Aspres, et en particulier aux suberaies auxquelles je suis particulièrement attaché, beauté environnementale et rentabilité économique. Jacques Arnaudiès Président de l’Institut méditerranéen du liège 3 Généralités Les Aspres : entre plaine et montagne n n Ruis nterran e la Ca e Fontcou s e au d v e r te le R é a r t MONT HELENE n s n Montauriol MONTNER s n n n n Llauro e ech le T Vivès n i vès V le R iu n LE BOULOU e p Am Taulis ièr n e Taillet Valmagne d da cor n r la P almè T n le le N Oms St Marsal Tresserre n se a uis . Riv E R Passa ona Calmeilles n Tordères M Chapelle Ste Anne Fourques e Car atg n n Castelnou n Boule d'Amont LON THUIR ud Glorianes Camelas eC R i vière d as t e l n o u n e St Ju td lia ren Tor enell le G im Casefabre s ulè n de Glorianes ière Riv Joch iv 4 n n la R Le prieuré de Serrabonne dominant la vallée du Boulès : un relief rude et escarpé St Michel de Llotes Rigarda FL Les Aspres sont limitées (voir carte) : - au nord, par la vallée de la Têt, - à l’est, par la plaine du Roussillon, - au sud, par la vallée du Tech, - au nord-ouest par la ligne de crêtes qui, depuis la chapelle Sainte Anne, se dirige vers le nord, séparant la vallée de la Lentilla de la vallée de Glorianes, - au sud-ouest, par la ligne de crêtes qui, depuis la chapelle Sainte-Anne, se dirige vers l’est (« Serrat Palaté »). La limite plonge ensuite vers le sud, passant par SaintMarsal et Taulis avant de suivre la rivière de Saint-Marsal puis la rivière Ample pour rejoindre le Tech. n Bouleternère n SIL Corbère les Cabanes N Les paysages sont généralement des pelouses et garrigues sur calcaire, des maquis (Cistes, Ajonc et Bruyère arborescente), des suberaies et des chênaies vertes sur schistes. A l’ouest, en limite du Conflent et du Vallespir, apparaissent le Châtaignier, le Hêtre et les landes à Callune, Fougère aigle et Genêt à balais. la Têt CO Les Aspres s’étendent de 100 mètres d’altitude en limite de la plaine du Roussillon à 1 347 mètres à la chapelle Sainte-Anne, point culminant, en bordure du Conflent. L’altitude s’élève progressivement de l’est vers l’ouest et du nord au sud. Le massif se présente comme une série de crêtes parallèles et de croupes arrondies, surplombant des versants aux pentes généralement fortes. Les vallées ont globalement une orientation nord-ouest/sud-est. Les versants sont entaillés de ruisseaux temporaires au régime torrentiel. PLAINE DU R OUS le B o La région des Aspres est située au centre du département des Pyrénées-Orientales. Elle correspond aux contreforts orientaux du massif du Canigou et fait la transition entre ce massif et la plaine du Roussillon. L’origine de son nom donne une bonne idée générale de la région : « Aspres » viendrait du latin « asper » qui a donné âpre, aspérité et signifie « accidenté », « abrupt », « escarpé » mais aussi « rude », « rigoureux ». n St Jean Pla de Corts n AMELIE LES BAINS VA LL n CERET ESPIR Les Aspres : ce guide n’est utilisable qu’à l’intérieur de ce périmètre. Le pic Saint-Martin apparaît derrière des collines sèches Généralités Une forêt sèche, constituée surtout de Chêne vert et Chêne-liège Quelques monuments mégalithiques et toponymes pré-romains attestent d’une présence humaine ancienne dans les Aspres. Plusieurs écrits romains font état d’une forêt de caractère tempéré, depuis le Canigou jusqu’à la Méditerranée. Jusqu’au 10ème siècle, la population vit d’élevage extensif et de cultures pratiquées dans de simples clairières existantes ou créées dans cette forêt. A partir du 10ème siècle, la population se développe et les besoins augmentent. D’importants déboisements, encouragés par les abbayes, ont lieu. A la place de la forêt, apparaissent des champs de céréales (seigle), des vergers (oliviers, châtaigniers) et des parcours pour les troupeaux essentiellement ovins élevés pour la production de laine. Au cours des 16ème et 17ème siècles, les défrichements s’intensifient pour la diversification des cultures (froment, millet), conséquence d’une forte poussée démographique après 200 ans de déprise qui ont suivi la Peste Noire et le ravage des grandes compagnies, période sombre de la guerre de cent ans. Le bois est utilisé pour la fabrication du charbon de bois qui alimente les forges catalanes, comme en témoignent les « charbonnières », secteurs aplanis de quelques mètres carrés, que l’on retrouve aujourd’hui encore en forêt. A la fin du 18ème et au début du 19ème siècle, les vignes cultivées en terrasses s’étendent. A cette époque, les terres labourables et les bois représentent chacun 1/4 de la surface, l’autre moitié étant vouée aux parcours (garrigues et maquis) utilisés par les troupeaux. Le Chêne-liège commence à être utilisé intensivement. Déjà présent cinq siècles avant notre ère autour de la Méditerranée, il est cultivé pour son écorce depuis fort longtemps. Mais c’est à la fin du 18ème siècle qu’il devient un bien précieux grâce à la généralisation des bouteilles en verre et de leur bouchage avec des bouchons de liège. La fabrication de ces derniers se mécanise et, jusque dans la première moitié du 20ème siècle, les suberaies sont entretenues et le liège est levé et commercialisé. Mais la fin du 19ème siècle marque la fin de l’économie traditionnelle. Le vignoble est anéanti par le phylloxera et sera reconstitué dans la plaine du Roussillon. Les cours de la laine s’effondrent provoquant une crise grave dans l’élevage ovin et la réduction du nombre et de l’effectif des troupeaux. A la place de la vigne, sur les terrasses aménagées, des chênes-lièges sont plantés jusqu’à 450 mètres d’altitude. Après la première guerre mondiale, l’exode rural a fait perdre aux Aspres 60% de leur population en cent ans. Beaucoup de terrains cultivés ou pâturés sont abandonnés. Après la deuxième guerre mondiale, les suberaies sont à leur tour peu à peu abandonnées à cause de la vive concurrence des autres pays producteurs (Espagne, Portugal) et des matériaux synthétiques. Cet abandon des grands espaces profite à la forêt qui s’étend naturellement ou à la friche qui, en se développant, accentue les risques d’incendie. Celui de l’été 1976 qui a parcouru pratiquement tout le massif des Aspres est resté dans les mémoires. Des collines sèches où les mas sont disséminés Une priorité : la prévention des incendies Aujourd’hui, les Aspres sont une région essentiellement agricole et touristique. Au centre du massif, un élevage extensif se maintient, tandis qu’en zone basse, viticulture et arboriculture occupent les terres plates. Le tourisme se développe depuis quelques dizaines d’années grâce à des villages pittoresques (Castelnou), un riche patrimoine bâti (château de Castelnou, prieuré de Serrabonne, nombreuses chapelles et églises). Les caves qui commercialisent les excellents vins produits en bordure basse des Aspres reçoivent également de nombreux visiteurs. La quasi totalité de la forêt appartient à des particuliers. Elle occupe 13 367 hectares soit 51,8% du territoire. Les forêts situées en crête, sur les pentes très fortes ou dans d’autres secteurs sensibles à l’érosion ou aux éboulements représentent 5,5% de la surface forestière. La majeure partie est donc une forêt productrice de bois et autres (liège). Les Aspres sont boisées pour 93,6% de feuillus (surtout Chêne vert, Chêne-liège et Chêne pubescent) et pour 6,4% de résineux (surtout Cèdre de l’Atlas et Pin sylvestre). Les chênes produisent essentiellement du bois de chauffage et, pour le Chêne-liège, du liège. Lorsque les jeunes plantations réalisées dans les années 80 entreront en production, elles produiront d’abord du bois d’industrie (pâte à papier) puis du bois d’œuvre pour des utilisations diverses (menuiserie, charpente, etc.). Dans le cadre de la protection contre les incendies, un effort important a porté depuis une vingtaine d’années sur la réhabilitation des suberaies. En 1994, a été créé à Vivès l’Institut méditerranéen du liège (IML) chargé de soutenir les initiatives dans le domaine de la suberaie et du liège, de faire de la recherche appliquée sur les nouvelles méthodes de subériculture et de les développer. Le développement des activités agricoles et forestières est indispensable car elles seules garantissent un aménagement et un entretien des espaces et des paysages montagnards ainsi que le maintien d’une population active dans les villages. 5 Généralités Les stations forestières Une station est une étendue de terrain de superficie variable homogène dans ses conditions de topographie, de climat, de sol et donc de végétation. Topographie, climat et sols Dans les Aspres, le climat est méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers doux. En zone basse, la saison la plus arrosée est l’automne et le creux estival est très marqué. En altitude, la sécheresse d’été s’atténue et le maximum des pluies tombe au printemps. Le climat varie donc essentiellement avec l’altitude. Du nord-est au sud-ouest, l’élévation en altitude provoque : ◆ ◆ un abaissement progressif des températures, une augmentation de la hauteur des précipitations et une modification de leur répartition. Les vents qui soufflent sur la région sont principalement : ◆ la tramontane, de secteur nord-ouest, froid et sec, ◆ la marinade, de secteur sud-est, apportant les masses d’air humides de la Méditerranée. L’opposition de ces vents explique que le sud du massif est plus humide et plus favorable à la végétation que le nord, plus sec et plus fréquemment parcouru par les incendies. En outre, la diversité du relief peut induire localement des variations non négligeables. En particulier, le confinement d’une vallée ou d’une combe procure une situation abritée et une fraîcheur favorable à la végétation. Il en est de même pour un versant exposé au nord par rapport à un versant exposé au sud. La topographie a également une grande influence sur la profondeur et la richesse des sols. En effet, l’eau entraîne les éléments fins depuis le haut jusqu’au bas du versant où ils s’accumulent. Ils peuvent également s’accumuler sur les replats ou dans les combes. Les sols sont donc plus profonds et plus riches dans ces secteurs d’accumulation. A l’inverse, sur les crêtes et en haut de versant les sols sont souvent squelettiques. Grâce à la combinaison des facteurs climatiques et de sol, les stations les plus favorables à la végétation forestière seront les secteurs abrités où la terre peut s’accumuler (combes, bas de versant, replats…). A l’inverse, les stations les moins favorables sont les secteurs exposés où le sol a été érodé (crêtes, hauts de versant, saillants…). Des roches et des sols Les sols résultent de l’altération des roches. Pour les arbres, ils jouent à la fois un rôle de support et de garde-manger. Ils remplissent plus ou moins bien ces 2 rôles selon : Leur profondeur classés d’après leur grosseur. La profondeur du sol correspond à l’épaisseur des éléments fins (« terre arable ») qui reposent sur la roche en place. Toutefois, cette roche présente parfois des fissures comblées par de la terre fine, ce qui permet aux racines des arbres de descendre plus bas, dans la roche. Ils prospectent ainsi plus de volume et peuvent tirer partie des réserves hydriques profondes. Plus l’épaisseur de terre arable est importante et plus la roche est fissurée, plus les arbres peuvent : ◆ s’enraciner convenablement, ◆ trouver la quantité d’eau et d’éléments minéraux indispensables à leur croissance. La hauteur des arbres à un âge donné (sauf quand ils sont très jeunes) est un bon indicateur de la richesse du sol sur lequel ils poussent : plus les arbres sont hauts, plus le sol est fertile. L’argile : constituant le plus fin, elle retient l’eau et les éléments minéraux. Mais présente en trop forte proportion, elle forme des sols compacts, asphyxiants et peut gêner la pénétration des racines dans le sol. Pour la reconnaître : mouillée, l’argile colle aux doigts (consistance de pâte à modeler). Si vous pouvez faire un boudin en roulant la terre entre les doigts puis un anneau avec ce boudin, il y a beaucoup d’argile dans le sol (plus de 30%). Leur texture Le sable : c’est un constituant assez grossier. Ses grains ne sont pas liés entre eux et leur taille peut atteindre 2 mm. Il ne retient C’est la proportion de constituants élémentaires du sol (argile, limon, sable) 6 Le limon : bien que plus grossier que l’argile, il fait aussi partie des constituants fins. Il retient l’eau et les éléments minéraux. Tassé il peut être très compact et asphyxiant et gêner la pénétration des racines dans le sol. Pour le reconnaître : écrasé entre les doigts, le limon est doux (consistance du talc). Il laisse une poussière sur les doigts. pas l’eau ni les éléments minéraux. Mais il est aéré et peut faciliter la pénétration des racines s’il n’est pas trop sec. Pour le reconnaître : les grains de sable grattent sous les doigts et les plus gros sont nettement visibles. Les éléments plus grossiers que le sable sont qualifiés de graviers (jusqu’à 1 cm) et de cailloux (plus de 1 cm). Leur présence diminue le volume du sol prospectable par les racines mais peut aussi avoir un effet bénéfique sur la circulation de l’eau. Un bon sol est composé d’une proportion harmonieuse de tous ces constituants pour à la fois retenir l’eau et les éléments minéraux, laisser circuler l’air et favoriser la pénétration des racines. Toutes les combinaisons entre les différents constituants sont possibles. C’est pourquoi on parle de texture sablo-limoneuse, limonoargileuse, etc. Toutefois, c’est l’assemblage de ces particules entre elles (structure du sol) qui va avoir une grande influence sur la croissance des arbres. Généralités Leur structure C’est l’architecture géométrique que prennent les différents éléments du sol entre eux. En effet, un bon sol comprend aussi des vides, même peu visibles à l’œil, où circulent l’air et l’eau. Ces vides sont les artères vitales du sol où s’effectuent les échanges entre les Les roches dont ils sont issus racines, l’air et les éléments solides du sol. La qualité des mottes de terre (agrégats) est un critère de qualité : trop dure, elle est compacte ; trop friable, elle ne retient pas d’éléments. Mais si elle forme des grumeaux fins, c’est un bon indice de fertilité. La répartition des différentes roches dans les Aspres est donnée de façon simplifiée par la carte ci-après. Vous pouvez l’utiliser pour savoir globalement sur quelles roches repose votre propriété. Pour plus de précision, il faut utiliser une carte géologique. Les schistes Cette roche couvre la majeure partie des Aspres. Elle se délite en feuillets plus ou moins minces pour donner des sols riches en limons et en sables mais elle peut aussi être dure et difficilement altérable (phyllades). La profondeur des sols, dont dépend leur qualité, peut donc être très variable et irrégulière. Si le plan de schistosité de la roche (c’est à dire l’inclinaison des feuillets par rapport à la surface du sol) n’est pas parallèle au sol, les racines des arbres pénètrent bien souvent entre les feuillets, surtout si ceux-ci sont minces, ce qui agrandit d’autant le volume prospecté. Les schistes s’altèrent d’abord en cailloux plats Le calcaire Il est surtout présent autour du Mont Hélène, du Montner, aux environs de Castelnou et dans quelques petits massifs près de Camélas, Corbère-les-Cabanes, Bouleternère, Llauro, Oms... Pour le reconnaître de façon certaine, on utilise sa propriété de faire effervescence au contact de l’acide chlorhydrique (à utiliser dilué à 1/10ème). Le calcaire peut être dur. Dans ce cas il s’altère très peu et la dalle rocheuse affleure. Toutefois, cette dalle peut être fissurée et les fissures peuvent être colmatées par de la terre fine ce qui permet aux arbres de s’enraciner. Lorque le calcaire s’altère, il donne des sols profonds et riches de texture fine (argile et limon). Une roche dure souvent affleurante Les matériaux détritiques du Pliocène Ils sont présents au nord-est du massif (entre Thuir et Castelnou) et surtout au sud-est (à l’est d’une ligne Céret-Vivès-Fourques). Ces matériaux sont formés par des débris de roches arrachés aux Pyrénées. On trouve donc une grande variabilité de faciès selon leur origine. Les éléments durs (gneiss, calcaires durs, granite) ont donné principalement des galets rongés, parfois recimentés en conglomérats. Les parties fines issues des schistes et des marnes ont donné des argiles qui, sous des climats chauds et humides, sont devenues rouges. Ces sols sont très secs en été, extrêmement sensibles à l’érosion et peuvent présenter des phénomènes de toxicité pour les arbres liés à la présence d’aluminium Des matériaux issus de l’érosion des montagnes Les autres matériaux Localement, les rivières ont déposé des alluvions formant des sols profonds et fertiles. Par ailleurs, aux environs d’Oms, de Calmeilles et de Caixas, la porphyrite, roche éruptive verdâtre ou ocreuse, à l’aspect parfois rongé par l’érosion, est visible en quelques endroits. 7 Généralités Géologie simplifiée du massif des Aspres Carte réalisée à partir du catalogue “Typologie Forestière des Aspres”. F. Auvray - IFN - 1987 PLAINE DU R OUS SIL Corbère les Cabanes Bouleternère n n Rigarda n THUIR Camelas Joch Alluvions du Quaternaire n n Casefabre n LON Calcaire Castelnou n n Porphyrite Matériaux détritiques du Pliocène Glorianes n Schistes Boule d'Amont n CO n Montauriol n Tordères N FL E n N n T St Marsal Oms Llauro n n Vivès n n Taillet LE BOULOU n CERET VA LL ESPIR AFFLEUREMENT DE PORPHYRITE PRES D’OMS Echelle 1 : 50.000 N° 1090 - “Rivesaltes” N° 1096 - “Céret” (à paraître) l es almeil eC ud a e iss n Mas Mas Cané ière Riv s d'Om ◆ Ru Cartes géologiques auxquelles se référer pour la région des Aspres : n Mas Plagnole n n OMS n 8 Mas Cantuern Delon Généralités Quelques conseils Ce document est utilisable seulement dans les Aspres (voir limites sur la carte en page 4). Les termes techniques définis dans le lexique sont également adaptés aux seules situations rencontrées dans cette région naturelle. Dans les fiches de station ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ Les plantes notées sont celles que l’on trouve le plus fréquemment. Elles ne sont pas obligatoirement caractéristiques. On ne les trouvera pas forcément toutes au même endroit, surtout si une même station correspond à différents stades d’évolution de la végétation. Les diamètres des arbres indiqués sont mesurés à 1,30 mètre du sol. Les objectifs préconisés sont ceux qui ont paru incontournables mais ils ne sont pas exhaustifs et ne préjugent pas des autres options que le propriétaire peut éventuellement choisir, dans les limites imposées par la loi en matière de conservation, de protection et de mise en valeur des forêts. La pente est dite : - faible si elle est inférieure à 10%, - moyenne si elle est comprise entre 11% et 25%, - assez forte si elle est comprise entre 26% et 50%, - forte si elle est comprise entre 51% et 100%, - très forte si elle est supérieure à 100%. La pierrosité exprime la proportion de graviers et de cailloux dans le sol. Elle est dite : - faible si le volume de sol occupé par les graviers et cailloux est inférieur à 20% du volume total de sol, - moyenne si le volume de sol occupé par les graviers et cailloux est compris entre 20 et 50% du volume total de sol, - forte si le volume de sol occupé par les graviers et cailloux est supérieur à 50% du volume total de sol. ◆ ◆ La proportion de roches apparentes est exprimée en pourcentage de la surface totale recouverte par ces roches, sur une portion de versant. La profondeur du sol est dite : - faible si elle est inférieure à 30 cm (sol peu profond), - moyenne si elle est comprise entre 30 et 50 cm (sol moyennement profond), - forte si elle est supérieure à 50 cm (sol profond). Pour connaître la correspondance avec les stations initiales du catalogue de typologie, voir l’encadré ci-dessous : ◆ Station 1 : intègre 8 et 10 ◆ Station 2 : intègre 6 et 11 ◆ Station 3 : 2a, 2b, 2c ◆ Station 4 : 1a, 1b, 1c ◆ Station 5 : 4 ◆ Station 6 : 3 ◆ Station 7 : 5 partie ◆ Station 8 : 5 partie ◆ Station 9 : 7a partie, 7b partie ◆ Station 10 : 7a partie, 7b partie ◆ Station 11 : 9b ◆ Station 12 : 9a ◆ Station 13 : 13 partie ◆ Station 14 : 12 ◆ Station 15 : 13 partie En fin de document figurent ◆ ◆ ◆ un guide de sylviculture très simple donnant, par objectif, les différentes interventions possibles. Il répond à la question « Que faire dans ces peuplements ? » des planches botaniques pour aider à la détermination des principales espèces (le nom de ces espèces apparait en caractères italiques), un lexique des termes forestiers où sont définis tous les termes techniques qui apparaissent en caractères italiques dans le texte. La clé a été testée et utilisée par des professionnels mais il est toujours possible que des cas particuliers posent des problèmes qui n’ont pas été pris en compte. Si vous rencontrez des difficultés dans l’utilisation de la clé, n’hésitez pas à nous en informer. 9 Clé Carte de localisation des matériaux détritiques du Pliocène dans les Aspres Extrait de la carte IGN Série verte N°72 © IGN Paris - 2001 Autorisation N° 32.019 Limite du massif des Aspres 10 Limite des secteurs à matériaux détritiques du Pliocène Clé Clé de détermination des stations forestières Attention ◆ ◆ Pour entrer dans la clé Procéder méthodiquement en commençant par le A puis progresser dans l’ordre (B puis C, etc.). Pour entrer en A Le vallon doit comporter un cours d’eau principal. Un ravin secondaire peut faire partie de cette station s’il est situé à plus de 500 mètres d’altitude. Les autres ravins qui entaillent les versants à des altitudes inférieures ne sont pas compris dans cette station. Haut de versant Tête de vallon Crête large Bas de versant Terrasses de culture Vallée Saillant de versant Replat Rentrant de versant (combe) Terrasses alluviales ◆ Pour entrer en C L’acide chlorhydrique (dilué à 10%) doit faire effervescence sur les cailloux préalablement cassés et sur la terre fine débarrassée des fragments de roche. ◆ Pour entrer en D Se reporter à la carte ci-contre pour voir si vous vous trouvez sur matériaux détritiques du Pliocène qui se reconnaissent grâce à leur couleur rouge et à leurs cailloux roulés. ◆ Les limites altitudinales peuvent varier (jusqu’à 50 mètres) selon l’exposition des versants. Elles peuvent notamment augmenter sur versant exposé au sud. ◆ La définition des pentes figure en page 9. ◆ La position topographique sera appéciée selon le schéma ci-dessus. ◆ La dominance ou la présence de la végétation doit être apréhendée sur un large secteur (partie de versant homogène en altitude et exposition). Dans le cas de parcelles reboisées artificiellement avec des essences exotiques, ces caractéristiques sont à apprécier sur la végétation indigène. 11 Clé A- Vous êtes dans un fond de vallon ou de talweg B- Vous êtes sur une terrasse ou un bas de versant à pente faible, tous les deux étant immédiatement voisins d’un talweg C- Les cailloux font effervescence à l’acide chlorhydrique D- Vous êtes sur matériaux détritiques du Pliocène (couleur rouge et cailloux roulés - voir carte en page 10) E- A- } Vous êtes sur schistes Ci-contre Vous êtes dans un fond de vallon ou de talweg. ➤ Station 1 ➤ Station 2 sinon allez en B B- Ci-dessous Vous êtes sur une terrasse ou un bas de versant à pente faible, tous les deux étant immédiatement voisins d’un talweg sinon allez en C C- D- Les cailloux font effervescence à l’acide chlorhydrique (roche carbonatée) ➤ sinon allez en D ➤ ➤ vous êtes à plus de 300 mètres d’altitude ➤ Station 3 ➤ vous êtes à moins de 300 mètres d’altitude ➤ Station 4 ➤ Station 4 vous n’êtes pas en bas de versant ni en rentrant de versant (combe) ➤ vous êtes sur un versant ou sur une croupe ➤ Station 5 ➤ vous êtes dans un vallon ou dans un rentrant de versant (combe), dans un bas de versant ou sur un replat ➤ Station 6 Vous êtes sur des matériaux détritiques du Pliocène (voir carte page 10). sinon allez en E 12 vous êtes en bas de versant ou en rentrant de versant (combe) Clé Vous êtes à moins de ➤ 300 mètres d’altitude Vous êtes entre ➤ 300 et 500 mètres d’altitude ➤ la roche affleure et/ou vous êtes sur un versant à forte pente, en haut de versant ou en crête ➤ Station 7 ➤ vous êtes sur un versant à pente faible à moyenne, sur un replat de versant ou dans un rentrant de versant (combe) ➤ Station 8 ➤ la roche affleure et/ou vous êtes sur un versant à pente forte ou moyenne non terrassé, en haut de versant à pente moyenne à forte, ou sur une crête étroite ➤ Station 9 vous êtes sur un versant à faible pente ou sur un versant terrassé à pente moyenne, ➤ Station 10 ➤ sur un replat de versant, dans un rentrant de versant (combe), sur une crête large ou en bas de versant EVous êtes sur schistes ➤ la roche affleure et/ou vous êtes sur un versant à forte pente, en haut de versant ou sur une crête étroite ➤ vous êtes sur un versant à pente faible à moyenne, sur un replat de versant, dans un rentrant de versant (combe), sur une crête large, sur des terrasses de culture anciennes ou en bas de versant ➤ la roche affleure et/ou vous êtes sur un versant à forte pente, en haut de versant ou sur une crête étroite Vous êtes entre 500 et ➤ 700 mètres d’altitude Vous êtes à plus de 700 mètres d’altitude ➤ Station 11 ➤ Station 12 ➤ Station 13 vous êtes vous êtes sur un dans une combe fraîche versant à pente et le frêne est très présent ➤ Station 14 ➤ faible à ou vous êtes moyenne, dans en tête de vallon dans une lande fraîche ➤ un rentrant de à genêt et fougère versant (combe), sur une crête large ou en bas vous n’êtes ➤ ➤ Station 15 de versant ni dans une combe fraîche ni en tête de vallon 13 « Une particularité des basses Aspres est la présence abondante du Chêne-liège, élément essentiel du patrimoine naturel. » 14 Station1 Fonds de vallée ou de ravin Attention Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Toutes. Position topographique ◆ Fonds de vallées ou de ravin, la plupart du temps encaissés. Localement les vallées peuvent s’ouvrir et les talwegs deviennent ainsi plus accessibles. Expositions ◆ Toutes. Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Capillaire des ânes, Germandrée scorodoine, Ortie royale, Fougère aigle, Ronce, Lierre, Salsepareille, Fragon, Bruyère arborescente, Houx, Noisetier, Arbousier. Chêne vert, Chêne-liège, Chêne pubescent, Frêne commun, Châtaignier, Merisier, Aulne glutineux. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse, limonoargileuse. Profondeur : moyenne à importante (supérieure à 30 cm). Caractéristiques du sous-sol ◆ Cailloutis libres ou encroûtés Couverture spatiale ◆ Peu répandue surtout en dessous de 500 mètres d’altitude et couvre de faibles surfaces car réduite à un linéaire. - Pour être inclus dans cette station, le talweg doit être : soit une vallée principale avec un cours d’eau permanent, soit un ravin situé au-dessus de 500 mètres d’altitude. Les autres ravins qui entaillent les versants à des altitudes inférieures ne sont pas compris dans cette station. - Le lit mineur des rivières (zone graveleuse inondable en cas de crues de moyenne importance) n’est pas compris dans cette station. Les peuplements les plus fréquents Il s’agit essentiellement d’alignements d’arbres, qui se cantonnent au bord du cours d’eau, là où l’influence de l’eau se fait sentir (ripisylve, « forêt-galerie »). En basse altitude (en dessous de 500 mètres), ils sont composés surtout d’Aulne, de Saule, de Peuplier et de Robinier en mélange avec du Chêne vert, du Chêne pubescent et du Chêne-liège. A plus haute altitude, le Châtaignier, le Frêne, le Merisier, des Erables et même du Noyer commun et du Tilleul sont très souvent présents. La qualité des arbres est souvent variable car ils n’ont pas bénéficié d’entretien mais leurs dimensions à l’âge adulte peuvent être importantes (plus de 25 mètres de haut pour des diamètres de 45 à 50 cm). Que faire dans ces peuplements ? (voir page 48) L’objectif principal à assigner à la gestion de ces alignements est la protection contre les crues. En effet, leur entretien joue un rôle prépondérant pour éviter la formation d’embâcles qui, en cédant sous la pression de l’eau, provoquent le déferlement de vagues dévastatrices en aval lors de fortes précipitations. Les objectifs secondaires peuvent être : • la protection du cours d’eau et de son environnement. Le maintien des arbres sur les rives est important pour éviter le creusement des berges. Par ailleurs, un dosage équilibré du couvert permet de préserver la vie dans le cours d’eau. C’est souvent le seul endroit où l’on peut trouver de grands arbres dans ces secteurs de basses montagnes. L’intérêt de cette ripisylve en est d’autant plus important pour l’ensemble de la faune. • la production de bois d’œuvre de qualité dans les secteurs accessibles, en privilégiant les feuillus précieux quand ils sont présents. L’idéal est de pratiquer une gestion qui concilie ces différents objectifs. Que planter sur cette station ? Il s’agit de stations à fortes potentialités qui tirent leur richesse de l’omniprésence de l’eau. Pourtant, dans la plupart des cas, les difficultés d’accès rendront toute plantation difficile. On ne pourra donc envisager de planter qu’aux endroits où les vallées s’ouvrent et deviennent accessibles. Avant de planter, il est judicieux de regarder si de jeunes feuillus précieux ne poussent pas naturellement. Dans ce cas, il peut suffire de les dégager, les dépresser et les tailler pour obtenir un peuplement de qualité. E S S E N C E S U T I L I S A B L E S A MOINS DE 500 MÈTRES D’ALTITUDE : Micocoulier, Chêne pubescent, Frêne oxyphylle A PLUS DE 500 MÈTRES D’ALTITUDE : ◆ Sans réserves ◆ Avec réserves Merisier, Tilleul, Erable Sauf sur roche carboà feuilles d’obier, Peu- natée : Chêne rouge d’Amérique, Châtaiplier, Frêne commun. gnier. ◆ A tester Noyers noir et commun. Erables plane et sycomore. Les contraintes Ripisylve du Boulès entre Bouleternère et Boule d’Amont Il s’agit essentiellement de contraintes d’accès. Si on ne peut pas extraire les bois exploités lors des entretiens indispensables à la protection contre les crues, ils seront débités en petite longueur, rangés et laissés sur les berges. Utiliser le lit du cours d’eau comme accès est déconseillé d’un point de vue environnemental : ceci bouleverse totalement l’écosystème. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 15 Station2 Terrasses ou bas de versant à pente faible immédiatement voisins d’un cours d’eau Les formations les plus fréquentes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Les talwegs sont souvent encaissés mais, localement, les vallées s’ouvrent dégageant des terrasses alluviales ou colluviales d’un ou des deux côtés de la rivière. Parfois, au voisinage des cours d’eau, les pentes s’adoucissent pour donner des bas de versant à pente faible, topographie proche du cas précédent. Altitude ◆ Il s’agit très souvent de cultures (vergers) ou de prairies de fauche. Si les terrasses sont abandonnées par l’agriculture, elles sont reconquises par une végétation différente selon l’altitude : - à basse altitude (moins de 500 mètres), elle est très méditerranéenne : Bruyère arborescente, Salsepareille, Ciste blanc et, dans la strate arborescente, le Chêne pubescent et le Chêne vert auxquels peuvent se mêler le Chêne-liège, le Châtaignier et même le Peuplier et le Tremble, - plus haut (au-dessus de 500 mètres), la sécheresse s’atténue et la végétation reflète les bonnes conditions de végétation. On peut trouver en mélange dans la strate arbustive le Genêt à balais, le Houx, le Noisetier et, dans la strate arborescente, le Frêne commun, le Merisier, l’Erable champêtre, le Châtaignier, le Peuplier et le Chêne pubescent. Il s’agit d’arbres pionniers issus de semis naturels qui n’ont jamais été entretenus. Leur qualité est rarement bonne. Toutes. Position topographique ◆Terrasse ou bas de versant au voisinage immédiat d’un talweg. Pente ◆ Faible à nulle (inférieure à 10%). Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Capillaire des ânes, Germandrée scorodoine, Fougère aigle, Genêt à balais, Ronce, Lierre, Salsepareille, Fragon, Bruyère arborescente, Houx, Eglantier, Noisetier. Chêne vert, Chêne-liège, Chêne pubescent, Frêne commun, Châtaignier, Merisier, Aulne glutineux. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ ◆ ◆ Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse, limono-argileuse. Profondeur : moyenne à importante (supérieure à 30 cm). Pierrosité : généralement faible. Pré de fauche et jeune verger sur des terrasses alluviales du Boulès Couverture spatiale ◆ 16 Peu répandue et peu étendue. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Verger de Pêcher sur une terrasse alluviale dans la basse vallée du Boulès Que faire dans ces formations ? (voir pages 43 et 47) Il s’agit de stations présentant de bonnes potentalités, voire de très bonnes pour les terrasses ou bas de versant qui se trouvent en altitude. L’objectif principal peut être la production de bois d’œuvre de qualité : - soit par amélioration des arbres existants s’il s’agit d’essences intéressantes et s’ils présentent une qualité suffisante, - soit par plantation si les arbres en place ne sont pas améliorables. La bonne solution sera souvent une combinaison entre ces deux techniques : conservation des arbres de qualité et plantation là où ils sont absents. D’autres objectifs peuvent également être choisis par le propriétaire : • le sylvopastoralisme : ces terrasses qui sont intéressantes pour les agriculteurs peuvent être aménagées à des fins sylvopastorales pour produire à la fois du bois et une production agricole. Il s’agit alors de réaliser un débroussaillement pour supprimer la végétation basse, d’éclaircir fortement les boisements naturels existants et/ou de réaliser des plantations à grands espacements. Si la parcelle est pâturée, les plants devront être tous protégés individuellement, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si les terrasses se trouvent près d’un mas. Les interventions à réaliser sont les mêmes que ci-dessus : débroussaillement, éclaircie et éventuellement plantation. Que planter sur cette station ? En général, les sols sont profonds. Le facteur limitant peut être un accès difficile et, en basse altitude, la sécheresse estivale. Celle-ci est en partie compensée par les réserves en eau du sol et par la fraîcheur due à la proximité du talweg, ainsi qu’à la faible exposition au soleil due à la situation topographique. Avant de planter, on étudiera bien les arbres présents pour déterminer ceux qui sont susceptibles d’être conservés et améliorés. E S S E N C E S U T I L I S A B L E S A MOINS DE 600 MÈTRES D’ALTITUDE ◆ Sans réserves Micocoulier, Chêne pubescent. ◆ Avec réserves Sur sols profonds à bonnes réserves en eau et au pied des versants exposés au nord : Merisier, Cèdre de l’Atlas, Chêne rouge d’Amérique, Châtaignier. A PLUS DE 600 MÈTRES D’ALTITUDE ◆ Sans réserves Merisier, Chêne rouge d’Amérique, Erable à feuilles d’obier, Cèdre de l’Atlas ◆ Avec réserves Si présence d’eau marquée : Frêne commun, Noyer noir. Au pied des versants exposés au nord : Châtaignier. ◆ A tester Noyer commun, Erable plane. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 17 Station3 Bas de versant des massifs calcaires à plus de 300 mètres d’altitude Les peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Il s’agit de taillis de Chêne vert parfois en mélange avec le Chêne pubescent et l’Erable de Montpellier. Des clairières sont souvent présentes mais le couvert des taillis les réduit au fur et à mesure que les chênes vieillissent. Ces peuplements comportent en général des arbres vigoureux qui peuvent atteindre une hauteur de 5 à 7 mètres pour des diamètres variant de 15 à 25 cm. Altitude ◆ Supérieure à 300 mètres. Position topographique ◆ bas de versant. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à assez forte (inférieure à 50%). Position géographique ◆ Essentiellement au pied du Mont Hélène et du Montner. Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Garance voyageuse, Daphnée lauréole, Genêt scorpion, Fragon, Genévrier, Aubépine, Houx. Chêne vert. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ Roche mère : calcaire. Texture : sablo-argileuse, limono-argileuse. Profondeur : faible à moyenne (inférieure à 50 cm). Présence de poches plus profondes. Pierrosité : variable (de faible à forte). Roches apparentes : assez rares (inférieure à 10%). Caractéristiques du sous-sol ◆ La présence de fissures à pendage non parallèle au sol, colmatées par de la terre fine, est favorable à l’enracinement des arbres et à leur croissance. Taillis de Chêne vert en bas de versant au pied du Mont Hélène Couverture spatiale ◆ 18 Peu répandue et peu étendue. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Taillis de Chêne vert avec semis de Chêne Pubescent dans une combe au pied du Mont Hélène Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 44, 45 et 47) Les contraintes Il s’agit de stations de fertilité moyenne à bonne. La première contrainte est la grande sensibilité des peuplements à l’incendie. Pour la réalisation de plantations, la principale difficulté est due à la compacité de la roche calcaire : le travail mécanique du sol (rippage) est indispensable pour fissurer cette roche mais il provoquera une remontée importante des blocs de pierre. Une des solutions consiste à les broyer à l’aide d’un concasseur, mais cette opération s’ajoute aux investissements. L’objectif principal peut être : • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne vert, • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement et éventuellement plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous), • la production de truffes, par remise en état d’une ancienne truffière ou par installation de plants mycorhizés pour en créer une. Que planter sur cette station ? Les sols sont très pierreux et les arbres s’enracinent dans les fissures creusées par l’eau dans la roche calcaire. La position topographique en bas de versant et la texture argileuse de la terre meuble permettent de bénéficier d’une certaine fraîcheur. E S S E N ◆ Sans réserves Pin pignon, Pin noir d’Autriche, Pin laricio de Calabre, Pin de Salzmann, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona. C E S U T I L I S ◆ Avec réserves Si sol non compact : Cèdre de l’Atlas. Essences à croissance juvénile lente : Sapin de Céphalonie*, Sapin de Numidie*, Sapin pinsapo* ◆ Avec un objectif paysager Frêne à fleurs, Mûrier, Erable champêtre, Erable de Montpellier A B L E S ◆ A tester Cormier, Aulne à feuilles en cœur ◆ Avec un objectif de création de trufière Plants mycorhizés de Chêne vert et de Chêne pubescent * L’utilisation de Sapins méditerranéens pose ici moins de problèmes de croisement avec le Sapin pectiné qu’en stations 11, 12 et 14 car le sens du vent dominant maintient ces secteurs à l’écart des peuplements semenciers potentiels (Fenouillèdes, Canigou, Vallespir). Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 19 Station4 Pelouses et garrigues basses sur roche calcaire Les formations les plus fréquentes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Bas de versant : inférieure à 300 mètres Autres positions topographiques : toutes altitudes. Il s’agit de pelouses à Brachypode rameux ou de garrigues à Genêt scorpion, Chêne kermès, Nerprun alaterne…. Quelques arbres (Chêne vert) et arbustes (Filaire) sont parfois présents. Le sol est toujours superficiel et la roche peu altérée affleure très souvent. Quelques plantations ont été réalisées sur ces garrigues à base de Pin d’Alep, de Pin pignon et de Cèdre de l’Atlas... La croissance des arbres est faible et leur hauteur à 20 ans ne dépasse pas 2 à 3 mètres. Position topographique ◆ Toutes (sauf les bas de versant à plus de 300 mètres d’altitude qui concernent la station 3). Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à assez forte (inférieure à 50%). Position géographique ◆ Principalement dans les massifs du Mont-Hélène, du Montner, entre Thuir et Castelnou et, plus ponctuellement, à Camélas (Pic Saint-Martin), Corbère-lesCabanes (Moutou), Bouleternère, Oms (Calcines)… Végétation la plus fréquente Brachypode rameux, Thym, Lavande à feuilles larges, Genêt scorpion, Ciste blanc, Chêne kermès, Aubépine, Nerprun alaterne, Filaire à feuilles larges. ◆ Chêne vert. ◆ Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : calcaire. Texture : sablo-argileuse, limonoargileuse. ◆ Profondeur : faible (inférieure à 30 cm). ◆ Pierrosité : forte (supérieure à 50%). ◆ Roches apparentes : variables (jusqu’à 50%). ◆ ◆ Caractéristiques du sous-sol ◆ Peu de fissuration de la roche. Par endroits toutefois, la présence de fissures à pendage non parallèle au sol, colmatées par de la terre fine, permet l’enracinement et la croissance de quelques arbres. Couverture spatiale ◆ 20 Garrigue sur roche calcaire affleurante dans le Mont Hélène Très répandue et très étendue dans les massifs calcaires. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Plantation de Pin pignon sur calcaire Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 44, 45 et 47) Les contraintes Il s’agit de stations très pauvres à faibles potentialités, à cause du sol très superficiel mais aussi à cause des conditions climatiques très chaudes et sèches. Les principales contraintes sont la sensibilité de ces formations à l’incendie et la faible épaisseur de matériaux fins présents au-dessus de la roche qui affleure souvent. L’objectif principal peut être • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. L’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la plantation de quelques arbres si le sol présente quelques poches de terre fine, • la production de truffes par remise en état d’une ancienne truffière ou par installation de plants mycorhizés pour en créer une. Que planter sur cette station ? Les sols sont généralement très pierreux et les arbres s’enracinent dans les fissures creusées par l’eau dans la roche calcaire. Les matériaux fins issus de la décomposition du calcaire forment de rares poches et sont généralement compacts. E S S E N C E S ◆ Avec un objectif paysager Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona, Erable de Montpellier, Olivier, Amandier. Avec réserves : Cèdre de l’Atlas si sol non compact U T I L I S A B L E S ◆ Avec un objectif de création de truffière Plants mycorhizés de Chêne vert. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 21 Station5 Pelouses, maquis ou chênaies sur croupes et versants, sur matériaux détritiques du Pliocène Les formations et peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Il peut s’agir de différents stades d’évolution de la végétation, depuis la pelouse à Brachypode jusqu’à la suberaie en passant par le maquis à Bruyère arborescente, Ajonc à petites fleurs et Ciste de Montpellier. Les maquis sont le résultat du passage du feu. Ils peuvent être boisés de chêneslièges disséminés qui ont résisté aux incendies. Les peuplements de Chêne-liège sont relativement clairs. La hauteur des arbres varie entre 5 et 7 mètres pour un diamètre de 20 à 25 cm. Plus rarement, existent aussi des peuplements de Chêne vert. Ponctuellement, des secteurs ont été reboisés à base d’Eucalyptus, de Pin d’Alep… Altitude ◆ Inférieure à 300 mètres. Position topographique ◆ Croupe, haut de versant et versant. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à assez forte (inférieure à 50%). Position géographique ◆ Au sud-est des Aspres (triangle Céret-Nidolères-Fourques) et entre Thuir et le Causse de Castelnou. Végétation la plus fréquente Brachypode rameux, Asperge sauvage, Garance voyageuse, Bruyère arborescente, Ciste de Montpellier, Ajonc à petites fleurs, Chêne kermès. ◆ Chêne-liège, Chêne vert. ◆ Caractéristiques essentielles du sol ◆ Roche mère : matériaux détritiques du Pliocène. ◆ Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, devenant argileuse en profondeur. ◆ Profondeur : faible à moyenne (inférieure à 50 cm). ◆ Pierrosité : importante (supérieure à 50%). Maquis boisé sur matériaux détritiques du Pliocène Caractéristiques du sous-sol La profondeur d’apparition de bancs de cailloutis est souvent faible. Toutefois, elle augmente parfois, permettant aux arbres de mieux se développer. Couverture spatiale ◆ Répandue et étendue sur matériaux détritiques du Pliocène. 22 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Suberaie claire sur matériaux détritiques du Pliocène Que faire dans ces formations ? (voir pages 44, 45, 46 et 47) Il s’agit de stations difficiles à faibles potentialités forestières. Les caractéristiques du sol (compacité, profondeur peu importante, faibles réserves en eau, teneur en aluminium pouvant provoquer une toxicité) sont accentuées par le climat typiquement méditerranéen. L’objectif principal peut être : • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) est la meilleure garantie de protection, • la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol, à maintenir la végétation existante et éventuellement à planter des arbres adaptés (voir ci-dessous), • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. L’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous), • la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables. Les contraintes Les principales contraintes sont la forte sensibilité de ces formations à l’incendie, les caractéristiques des sols très défavorables à la végétation forestière et leur fragilité qui rend indispensable l’utilisation de méthodes douces de préparation pour les plantations (travail en courbes de niveau ou réalisation de potets individuels). Un défoncement ou un rippage général est à proscrire. Que planter sur cette station ? Les sols présentent des contraintes telles qu’il est difficile d’envisager une mise en valeur par plantation. Sableux et caillouteux en surface, ils deviennent argileux en profondeur. Ils sont en général très compacts et deviennent très secs en été, jusqu’à présenter des fentes de sécheresse. Les plantations ne sont pas à envisager dans le cadre de la production de bois. E S S E N C E S ◆ Sans réserve Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves En mélange avec d’autres essences : Chêne-liège, Eucalyptus*. * Utiliser des espèces non gélives : darlympleana, gunii par exemple. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 23 Station6 Chênaies en conditions favorables (vallons, replats et bas de versant) sur matériaux détritiques du Pliocène Les peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Inférieure à 300 mètres. Position topographique ◆ Vallon, bas de versant, rentrant de versant (combe), replat. Il s’agit de peuplements complets de Chêne vert, de Chêne pubescent et de Chêneliège, souvent en mélange. Parfois, d’autres essences (Robinier, Cormier…) sont présentes à l’état disséminé. Dans la plupart des cas, les arbres sont vigoureux. Leur qualité est moyenne : troncs souvent flexueux ou tordus, grosses branches basses. Les plus grands arbres peuvent atteindre une hauteur de 8 à 13 mètres pour un diamètre de 15 à 30 cm à une cinquantaine d’années. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible (inférieure à 10%) ou nulle. Position géographique ◆ Au sud-est des Aspres (triangle Céret-Nidolères-Fourques) et entre Thuir et le Causse de Castelnou. Végétation la plus fréquente ◆ Asperge sauvage, Salsepareille, Lierre, Capillaire des ânes, Brachypode rameux, Ciste de Montpellier, Garance voyageuse, Fragon, Aubépine, Bruyère arborescente, Nerprun alaterne. ◆ Chêne pubescent, Chêne vert, Chêne-liège, Robinier, Cormier. Caractéristiques essentielles du sol ◆ Roche mère : matériaux détritiques du Pliocène. ◆ Texture : sableuse, sablo-limoneuse, limono-sableuse, devenant argileuse en profondeur. ◆ Profondeur : moyenne à importante (supérieure à 30 cm). ◆ Pierrosité : variable mais souvent moyenne à importante (supérieure à 20%). Caractéristiques du sous-sol La profondeur d’apparition de bancs de cailloutis est souvent importante, ce qui permet aux arbres de se développer très correctement. Couverture spatiale ◆ Assez répandue sur matériaux détritiques du Pliocène mais peu étendue. 24 Taillis de Chêne vert dans une combe Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Suberaie en bas de versant Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 44, 45, 46 et 47) Il s’agit de stations difficiles à potentialités forestières moyennes. Les sols présentent des contraintes importantes (compacité, faibles réserves en eau, teneur en aluminium pouvant provoquer une toxicité) même si, du fait de la situation topographique en secteurs d’accumulation, leur profondeur est bonne. Le climat typiquement méditerranéen qui règne à cette altitude accentue ces contraintes. L’objectif principal peut être : • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis. On évitera cependant les coupes à blanc au profit des « éclaircies de taillis » étant donné la forte sensibilité des sols à l’érosion, • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand c’est possible, une gestion sylvopastorale des taillis de Chêne pubescent (« éclaircie » et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) et une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) sont les meilleures garanties de protection, • la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très sensibles à l’érosion. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol, à maintenir toujours un couvert forestier et, éventuellement, à planter des arbres adaptés (voir ci-dessous), • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous), • la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables. Les contraintes En raison de la forte sensibilité des sols à l’érosion, de grandes précautions seront prises lors de la réalisation du travail du sol avant plantation. Celui-ci pourra être localisé (réalisation de potets individuels à l’emplacement de chaque plant) ou effectué en plein parallèlement aux courbes de niveau par exemple. Que planter sur cette station ? Les sols sont souvent compacts et peuvent devenir secs en été même si la position topographique leur évite une sécheresse extrême. De plus, ils sont très sensibles à l’érosion. On évitera donc de les mettre à nu et on préférera toujours conserver un couvert forestier. Les plantations sont à envisager seulement pour la protection des sols, dans le cadre d’un aménagement paysager ou pour la remise en valeur de suberaies. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Chêne-liège, Chêne pubescent, Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona, Frêne à fleurs, Erable de Montpellier. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Sur sol profond restant frais : Micocoulier, Platane. ◆ A tester Aulne à feuilles en cœur, Cormier, Olivier. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 25 Station7 Maquis en conditions défavorables, à moins de 300 mètres d’altitude, sur schistes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Inférieure à 300 mètres. Les formations les plus fréquentes Il s’agit de maquis de Bruyère arborescente, Ajonc à petites fleurs, Ciste de Montpellier et Chêne kermès… Des arbustes sont parfois présents à l’état disséminé (oliviers rabougris qui formaient autrefois des vergers, pistachiers). Localement, des reboisements ont été réalisés (Pin pignon) mais les arbres restent petits (hauteur inférieure à 4 mètres à 20 ans). Il s’agit de maquis dits « stationnels » dus au conditions naturelles très difficiles et non au passage du feu. Position topographique ◆ Crête, haut de versant, versant. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Assez forte à forte (supérieure à 50%). Végétation la plus fréquente ◆ Brachypode rameux, Lavande stéchade, Ciste de Montpellier, Ciste blanc, Ajonc à petites fleurs, Bruyère arborescente, Chêne kermès, Pistachier. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse. Profondeur : faible (inférieure à 30 cm). Pierrosité : importante (supérieure à 50%). Roches apparentes : variables (jusqu’à 50%). Maquis sur versant abrupt et rocheux Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ 26 Répandue en dessous de 300 mètres d’altitude et étendue. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Maquis sur saillant de versant Que faire dans ces formations ? (voir pages 45, 46 et 47) Il s’agit de stations à très faibles potentialités. Les conditions sont très difficiles. Des interventions de gestion ne se justifient généralement pas. L’objectif principal peut être • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion pastorale (débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux dans les secteurs peu pentus) est la meilleure garantie de protection, • la protection des sols qui est importante à prendre en compte car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol et à maintenir la végétation existante, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Si le relief n’est pas accidenté, l’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous) par place, aux endroits où le sol est moins superficiel. Les contraintes Les deux contraintes principales sont la sensibilité de ces formations à l’incendie et leurs positions topographiques en conditions particulièrement défavorables entraînant une très faible épaisseur des sols. Que planter sur cette station ? Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même le plus souvent. Dans ces conditions, le propriétaire ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par place, là où le sol est moins superficiel. E S S E N C E S U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona dans les poches de sol les plus profondes Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 27 Station8 Maquis ou chênaies en conditions favorables, à moins de 300 mètres d’altitude, sur schistes Les formations et peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Il peut s’agir de maquis à Bruyère arborescente, Ajonc et Ciste de Montpellier qui représentent un stade de dégradation dû au passage répété des incendies. Avec le temps, s’ils ne sont pas à nouveau touchés par les incendies, ces maquis seront petit à petit reconquis par les Chênes qui reconstitueront des peuplements forestiers. Il peut aussi s’agir de chênaies dans les parcelles qui ont échappé au passage du feu : Chêne vert, Chêne pubescent et Chêne-liège, purs ou en mélange. Les arbres sont de bonne vigueur en général. La hauteur des chênes verts varie de 4 à 6 mètres à 60 ans pour un diamètre de 15 à 25 cm. Les chênes-lièges, généralement plus âgés, peuvent atteindre 7 à 8 mètres de haut pour des diamètres variant de 35 à 55 cm. Altitude ◆ Inférieure à 300 mètres. Position topographique ◆ Versant, replat, rentrant de versant (combe). Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à moyenne (inférieure à 25%). Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Brachypode rameux, Lavande stéchade, Garance voyageuse, Chèvrefeuille, Ciste de Montpellier, Ciste blanc, Ajonc à petites fleurs, Bruyère arborescente, Fragon, Genévrier. Arbousier, Chêne-liège, Chêne vert, Chêne pubescent. Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse. ◆ Profondeur : faible à moyenne (inférieure à 50 cm). ◆ Pierrosité : moyenne à forte (supérieure à 20%). ◆ Roches apparentes : variables mais généralement peu importantes (inférieure à 20%). ◆ ◆ Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ Peu répandue et peu étendue. Peuplement de Chêne vert, Chêne-liège et Chêne pubescent débroussaillé 28 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Maquis à Bruyère arborescente boisé de Chêne vert et Chêne-liège en bas de versant Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 44, 45 et 47) Il s’agit de stations à potentialités faibles à moyennes. Du fait de la position topographique en secteur d’accumulation, les sols ont un peu de profondeur mais le climat typiquement méditerranéen à cette altitude accentue la sécheresse générale en été. L’objectif principal peut être • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis si une piste permet l’accès à la parcelle, • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (« éclaircie » des taillis de Chêne pubescent ou des suberaies et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous), • la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables. Les contraintes Elles sont principalement dues aux difficultés d’accès, notamment pour les secteurs « protégés » de replats ou de combes qui sont rarement accessibles en raison de leur situation au milieu de versants souvent fortement pentus. Que planter sur cette station ? La profondeur des sols est irrégulière et les secteurs concernés sont souvent limités en surface et parfois d’accès difficile : les plantations auront donc surtout un but paysager. E S S E N C E S U T I L I S A B L E S ◆ Sans réserves Chêne-liège, Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona, Frêne à fleurs, Erable de Montpellier. ◆ Avec réserves Sur les versants exposés au nord, dans les secteurs où le sol est le plus profond : Cormier, Chêne pubescent. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 29 Station9 Maquis boisé ou non, chênaies basses ou plantations sur versant terrassé, entre 300 et 500 mètres d’altitude, sur schistes Les formations et peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Entre 300 et 500 mètres. Position topographique ◆ Toutes mais principalement sur les crêtes étroites, sur les versants à pente moyenne non terrassés ou à pente forte, et sur les hauts de versant à pente moyenne à forte. Il s’agit de maquis bas d’Ajonc, de Cistes et de Bruyère arborescente où des chênes verts et plus rarement des chênes-lièges sont parfois disséminés. Ces formations ont subi les passages répétés du feu, notamment dans le nord-est du massif. Les parcelles qui n’ont pas été touchées par un incendie récent portent des chênaies basses. La hauteur des arbres ne dépasse pas 2 à 3 mètres à l’âge adulte. Des plantations ont parfois été réalisées sur ces stations et sont intégrées à de vastes secteurs de reboisement. Les essences utilisées le plus couramment sont le Pin pignon, le Cèdre de l’Atlas et le Pin maritime. La hauteur des arbres ne dépasse pas 2 mètres à 20 ans. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Moyenne à assez forte (de 20 à 50%). Végétation la plus fréquente Brachypode rameux, Garance voyageuse, Ajonc à petites fleurs, Ciste de Montpellier, Ciste blanc, Chêne kermès, Bruyère arborescente, Filaire à feuilles étroites. ◆ Chêne vert. ◆ Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, à limono-sableuse. ◆ Profondeur : faible à très faible (inférieure à 30 cm). ◆ Pierrosité : forte (supérieure à 50%). ◆ ◆ Maquis boisé sur relief saillant avec roche affleurante Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ 30 Répandue et étendue entre 300 et 500 mètres d’altitude. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Plantation de Pin pignon sur relief saillant Maquis à Bruyère arborescente et Chêne vert sur une crête rocheuse Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 45, 46 et 47) Il s’agit de stations à très faibles potentialités. Les conditions sont très difficiles. Des interventions de gestion ne se justifient généralement pas. L’objectif principal peut être • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion pastorale des maquis (débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux dans les secteurs peu pentus) est la meilleure garantie de protection, • la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants à forte pente car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol et à maintenir la végétation existante, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Si le relief n’est pas trop accidenté, l’intervention à pratiquer sera un débroussaillement suivi éventuellement de la plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous) par place, aux endroits où le sol est moins superficiel. Les contraintes Les principales contraintes sont la forte sensibilité de ces formations à l’incendie et la faible épaisseur des matériaux fins au-dessus de la roche. Que planter sur cette station ? Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même souvent. Dans ces conditions, le propriétaire ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par place, là où le sol est le moins superficiel. E S S E N C E S U T I L I S A B L E S ◆ Sans réserves Pin pignon, Pin d’Alep, Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona. ◆ Avec réserves Chêne-liège dans les poches de sol les plus profondes. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 31 Station10 Chênaies, maquis de dégradation ou plantations récentes en conditions favorables, entre 300 et 500 mètres d’altitude, sur schistes Taillis de Chêne vert sur anciennes terrasses de culture Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Entre 300 et 500 mètres. Position topographique ◆ Versant à pente moyenne terrassé ou à pente faible, replat de versant, rentrant de versant (combe), bas de versant, crête large. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à assez forte (inférieure à 50%). Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Germandrée scorodoine, Capillaire des ânes, Garance voyageuse, Asperge sauvage, Ajonc à petites fleurs, Ciste de Montpellier, Chèvrefeuille, Lierre, Salsepareille, Bruyère arborescente. Chêne vert, Chêne-liège, Chêne pubescent, Châtaignier. Caractéristiques essentielles du sol Les formations et peuplements les plus fréquents Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse, limono-argileuse. ◆ Profondeur : faible à moyenne (inférieure à 50 cm). ◆ Pierrosité : moyenne à forte (supérieure à 20%). ◆ Roches apparentes : assez rares (inférieure à 10%). ◆ ◆ Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Il s’agit de peuplements de Chêne vert, Chêne pubescent, Chêne-liège, purs ou mélangés. Plus rarement, notamment en bas de versant ou sur des replats, on trouve du Châtaignier mélangé aux Chênes ou formant des peuplements purs. La vigueur des arbres est bonne en général. La hauteur des Chênes peut atteindre 10 mètres à l’âge adulte. Plus couramment, elle est de 7 à 8 mètres pour des diamètres variant de 20 à 25 cm. Si ces peuplements ont subi récemment un incendie, les formations présentes sont des maquis d’Ajonc, de Cistes et de Bruyère arborescente. Dans certains secteurs, au nord du massif, des plantations sur terrasses ont été réalisées sur des superficies importantes pour la remise en valeur des propriétés après l’incendie de 1976. Les essences les plus utilisées sont le Cèdre de l’Atlas, le Pin pignon et le Pin maritime. La hauteur des arbres atteint selon les essences : - pour le Pin pignon, 2 à 4 mètres à 15 ans et 12 mètres à 70 ans, - pour le Cèdre de l’Atlas, 4 à 6 mètres à 20 ans, - pour le Pin maritime, 6 à 7 mètres à 15 ans. Couverture spatiale ◆ 32 Répandue mais peu étendue en général. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Plantation de Cèdre de l’Atlas sur pente faible Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 44, 45 et 47) Il s’agit de stations à potentialités moyennes. L’objectif principal peut être • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne, • la production de bois d’œuvre par transformation des taillis de Chêne ou de Châtaignier (exploitation suivie de la plantation d’essences adaptées - voir ci-dessous), par boisement des parcelles à l’état de maquis ou par entretien et éclaircie des plantations existantes, • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale (éclaircie des taillis de Chêne pubescent ou des suberaies et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux dans les peuplements défensables) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous), • la production de liège dans les suberaies existantes qui pourra être couplée avec une gestion sylvopastorale et la protection contre les incendies. Dans la plupart des cas, des interventions de remise en valeur (levée de liège brûlé ou surépais, exploitation d’arbres tarés ou dépérissants et éventuellement plantation de jeunes chênes-lièges) seront indispensables. Que planter sur cette station ? Les sols sont généralement de profondeur irrégulière, faible à moyenne. Avant d’entreprendre une plantation, bien observer le sol pour faire le point sur la présence éventuelle de semis naturels (notamment de Chêne-liège et de Chêne pubescent). Le cas échéant, le propriétaire peut les favoriser et ne planter qu’en complément de cette régénération. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Pin maritime, Pin pignon, Chêne-liège. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Cèdre de l’Atlas à réserver en général aux sols profonds et à éviter particulièrement sur les versants à pente moyenne terrassés. ◆ A tester Cormier. ◆ Avec un objectif paysager seulement Cyprès vert, Cyprès de l’Arizona. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 33 Station11 Maquis ou chênaies vertes en conditions défavorables, entre 500 et 750 mètres d’altitude, sur schistes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Entre 500 et 750 mètres. Position topographique ◆ Toutes mais fréquente sur les versants à pente forte, sur les crêtes étroites et les hauts de versant. Expositions ◆ Toutes. Position géographique ◆ Ouest des Aspres. Végétation la plus fréquente Callune, Ajonc à petites fleurs, Lavande stéchade, Genêt à balais, Genévrier, Bruyère arborescente. ◆ Chêne vert, Pin sylvestre. ◆ Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : schistes. Texture : sablo-limoneuse, limono-sableuse, limoneuse. ◆ Profondeur : faible (inférieure à 30 cm). ◆ Pierrosité : forte (supérieure à 50%). ◆ Roches apparentes : importantes (supérieure à 50%). ◆ ◆ Maquis à Bruyère arborescente sur relief saillant rocheux Les formations et peuplements les plus fréquents Il peut s’agir de maquis à Bruyère arborescente et Genévrier qui représentent un stade de dégradation dû au passage répété des incendies. Avec le temps, s’ils ne sont pas à nouveau touchés par les incendies, les maquis seront petit à petit reconquis par les chênes qui reconstitueront des peuplements forestiers. Il n’est pas rare non plus, sur certains versants, de voir apparaître naturellement des pins sylvestre, disséminés ou par bouquets, qui participent à la recolonisation forestière. Il peut aussi s’agir de chênaies vertes dans les parcelles qui ont échappé au passage du feu ou qui n’ont pas subi d’incendies récents. Les arbres sont de vigueur moyenne et leur hauteur ne dépasse pas 5 à 6 mètres. Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ 34 Répandue entre 500 et 750 mètres d’altitude. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Taille de Chêne vert sur relief saillant Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 45, 46 et 47) Il s’agit de stations à faibles potentialités en raison de la minceur du sol. L’objectif principal peut être • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne vert sur les pentes les moins fortes, quand les parcelles sont accessibles. Sur les versants à forte pente, on évitera les coupes à blanc étant donné la forte sensibilité des sols à l’érosion et on leur préférera les « éclaircies de taillis », • la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants à forte pente car ils sont très souvent érodés. Les principales recommandations consistent à éviter tout bouleversement du sol, à maintenir la végétation existante et éventuellement à planter des arbres adaptés (voir ci-dessous), • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion pastorale des maquis (débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux dans les secteurs peu pentus) ou une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie des chênes verts, débroussaillement, et éventuellement plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous).. Que planter sur cette station ? Les sols sont très superficiels ; la roche affleure même souvent. Dans ces conditions, le propriétaire ne plantera des arbres que s’il a un objectif paysager. Les plants seront installés par place, aux endroits où le sol est le moins superficiel. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Pin laricio de Corse, Pin maritime. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Dans les poches de sol les plus profondes : Cèdre de l’Atlas, Sapin de Céphalonie* (croissance juvénile lente). * Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné, ce qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Pyrénées-Orientales. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 35 Station12 Chênaies, châtaigneraies ou landes en conditions favorables, entre 500 et 750 mètres d’altitude, sur schistes Les formations et peuplements les plus fréquents Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Entre 500 et 750 mètres. Position topographique ◆ Versant, replat, rentrant de versant (combe), crête large, terrasses de culture anciennes sur versant, bas de versant. Expositions ◆ Toutes. Pente ◆ Faible à assez forte (inférieure à 50%). Position géographique ◆ Il peut s’agir de landes à Genêt à balais qui représentent un stade de dégradation dû au passage répété des incendies ou à l’enfrichement de terrains agricoles ou pastoraux abandonnés. Avec le temps, s’ils ne sont pas touchés par le feu, ces landes seront petit à petit reconquises par les chênes qui reconstitueront des peuplements forestiers. Il peut aussi s’agir de peuplements de Chêne vert et de Chêne pubescent, purs ou en mélange, qui n’ont pas subi d’incendies récents ou, plus rarement de suberaies. Quand les chênaies sont claires, il n’est pas rare de trouver en mélange de jeunes frênes communs. Ces derniers n’ont pas d’intérêt pour la production de bois d’œuvre car cette station reste trop sèche pour le Frêne. Sur certaines parties de versants, on observe également des semis naturels de Sapin pectiné installés sous les chênes. Plus rarement, on trouve aussi des taillis de Châtaignier, surtout en bas de versant ou sur les replats. Les arbres sont en général vigoureux et, selon les essences, leur hauteur peut atteindre 10 à 14 mètres pour des diamètres variant de 15 à 30 cm. Enfin, il arrive parfois que des plantations aient été réalisées à base de Cèdre de l’Atlas et de Pin laricio. La vigueur de ces essences est généralement bonne. La hauteur des arbres atteint 12 mètres et leur diamètre 25 cm entre 25 et 30 ans. Au même âge, les pins font 17 mètres de haut pour un diamètre de 30 à 35 cm. Ouest des Aspres. Végétation la plus fréquente ◆ ◆ Canche flexueuse, Germandrée scorodoine, Gaillet maritime, Ronce, Lierre, Clématite, Bruyère arborescente, Genêt à balais, Genévrier, Aubépine, Houx, jeunes frênes communs. Aux altitudes les plus hautes, s’ajoutent Callune et Fougère aigle. Chêne pubescent, Chêne vert, Châtaignier. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ Roche mère : schistes. Texture : limono-sableuse, limoneuse. Profondeur : irrégulière mais le plus souvent moyenne (de 30 à 50 cm). Pierrosité : moyenne à forte (toujours supérieure à 20% et souvent supérieure à 50%). Roches apparentes : rares (inférieures à 5%). Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ Assez répandue mais peu étendue. Peuplement de Chêne pubescent dans une combe 36 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Suberaie en combe sur pente faible Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43, 45 et 47) Il s’agit de stations à potentialités moyennes à bonnes. La position topographique en secteurs d’accumulation favorise la qualité des sols, leur fraîcheur et leur capacité de rétention en eau. L’objectif principal peut être • la production de bois de chauffage par exploitation des taillis de Chêne, • la production de bois d’œuvre par exploitation des taillis de Chêne ou de Châtaignier suivie de la plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous), par boisement des parcelles en landes ou par entretien et éclaircie des plantations existantes. Si des semis naturels de Sapin pectiné sont présents, on peut les préserver et les entretenir dans le cadre d’un mélange avec les feuillus, • la protection contre les incendies qui restera omniprésente dans l’esprit des gestionnaires. Quand elle est possible, une gestion sylvopastorale des landes (débroussaillement suivi de pâturage) et des taillis de Chêne pubescent, de Châtaignier (éclaircie et débroussaillement suivi d’un entretien par les animaux) ou une amélioration des taillis de Chêne vert par « remontée du couvert » (élagage des brins et éclaircie « par le bas » préservant un couvert dense) est la meilleure garantie de protection, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions consisteront en éclaircie, débroussaillement, et éventuellement plantation d’arbres adaptés (voir ci-dessous). Que planter sur cette station ? Les sols sont généralement assez profonds. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Cèdre de l’Atlas, Pin laricio de Corse, Pin maritime. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Sous les peuplements existants ou dans les combes et les bas de versant : Sapin de Céphalonie* (attention : essence à croissance juvénile lente impliquant de nombreux entretiens). A partir de 700 mètres d’altitude : Pin sylvestre. ◆ A tester A partir de 700 mètres d’altitude ou dans les combes et les bas de versant : Merisier, Chêne rouge d’Amérique, Châtaignier, Erable plane, Erable à feuilles d’obier, Erable champêtre, Alisier torminal, Alisier blanc. * Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné, ce qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Pyrénées-Orientales. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 37 Station13 Landes d’altitude sur crête, ou chênaies sur versants à pente forte, à plus de 750 mètres d’altitude, sur schistes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Supérieure à 750 mètres. Position topographique ◆ Toutes mais principalement versant à pente forte, haut de versant, crête étroite, éperons rocheux. Expositions ◆ Toutes. Position géographique ◆ Ouest des Aspres. Végétation la plus fréquente ◆ Les formations les plus fréquentes Sur les crêtes et entre les éperons rocheux, il s’agit de landes d’altitude où les rochers sont très souvent affleurants. Entre eux se développe une végétation basse à base de Callune, de Genêt à balais et de Fougère aigle. Sur les versants à pente forte, le plus souvent le long des ravins dans la partie inférieure des versants où ils ont été épargnés par le feu, subsistent de rares lambeaux de peuplements de chênes (surtout Chêne vert). La hauteur des arbres reste faible et ne dépasse pas 5 à 6 mètres. On trouve aussi des peuplements de Pin sylvestre qui colonisent les sols les plus dégradés (Callune). Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 45 et 46) Il s’agit de stations très pauvres. Les conditions topographiques difficiles ne permettent pas au sol de se développer à cause de l’érosion. L’objectif principal peut être • la protection des sols en évitant tout bouleversement du sol et en maintenant la végétation existante, • la protection contre les incendies qui restera présente à l’esprit des gestionnaires même si, à cette altitude, les risques sont moins élevés. Callune, Genêt à balais, Fougère aigle, Eglantier, Genévrier, Prunellier. Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : schistes. Texture : limono-sableuse, limoneuse. ◆ Profondeur : faible (inférieure à 30 cm). ◆ Pierrosité : forte (supérieure à 50%). ◆ Roches apparentes : importantes. ◆ ◆ Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ 38 Répandue et assez étendue. Lande d’altitude à Genêt à balais, Fougère aigle et Callune sur crête Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Station14 Peuplements de feuillus divers ou landes en conditions favorables, au-dessus de 750 mètres d’altitude, sur schistes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Supérieure à 750 mètres. Position topographique ◆ Bas de versant, tête de vallon, combe et replat de versant frais et humides. Expositions ◆ Les peuplements les plus fréquents Il s’agit de peuplements naturels à base de Frêne commun en mélange avec divers autres feuillus (Chêne pubescent, Aulne, Châtaignier, Merisier) et souvent du Sapin pectiné. Des arbustes (Noisetier, Houx, Erable champêtre…) sont presque toujours présents sur ces stations. Ils sont même parfois prépondérants si la densité du peuplement est encore faible. La qualité des arbres est variable car ils n’ont jamais été entretenus. Leur croissance et leur vigueur sont excellentes. Leur hauteur à l’âge adulte peut dépasser 30 mètres. Il peut aussi s’agir de landes fraîches à Genêt à balais et/ou à Fougère aigle souvent situées en tête de vallon, accessibles aux troupeaux et encore pâturées récemment. Toutes. Pente ◆ Faible à moyenne (inférieure à 25%). Position géographique ◆ Ouest des Aspres. Végétation la plus fréquente - En sous-bois : ◆ Lierre, Lamier, Géranium herbe à robert, Fougère mâle, Clématite, Ronce, Houx, Fusain, Sureau noir, Aubépine, Noisetier, Erable champêtre. ◆ Frêne commun, Chêne pubescent, Châtaignier, Sapin pectiné, Merisier, Aulne. - Dans les landes : ◆ Germandrée scorodoine, Ronce, Eglantier, Fougère aigle, Genêt à balais. ◆ Eventuellement présence de bouleaux, frênes communs, merisiers, aulnes disséminés. Caractéristiques essentielles du sol ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ Roche mère : schistes. Texture : limoneuse. Profondeur : importante (supérieure à 50 cm). Pierrosité : moyenne à forte (supérieure à 20%). Roches apparentes : rares. Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ Très localisée et peu étendue. Mélange de feuillus naturels dans une tête de vallon suite page 40 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 39 Station14 suite de la page 39 Lande à Genêt à balais, Fougère aigle et Ronce avec quelques merisiers et prunelliers dans une combe Que faire dans ces peuplements ? (voir pages 43 et 47) Il s’agit de très bonnes stations. Les conditions sont excellentes pour la forêt. Les seules contraintes sont les faibles surfaces couvertes et leur accès souvent difficile. L’objectif principal peut être • la production de bois d’œuvre de qualité - soit par amélioration des arbres existants s’il s’agit d’essences intéressantes et s’ils présentent une qualité suffisante, - soit par plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous) si les arbres en place ne sont pas améliorables. Dans les landes, il est aussi possible de planter mais ces espaces peuvent localement intéresser des éleveurs. Tout boisement de lande sera donc réalisé dans le cadre d’une réflexion sur un aménagement sylvopastoral de l’espace dans la mesure où une intégration judicieuse forêt-élevage garantit la protection du massif contre les incendies. Dans le cas de boisements naturels incomplets, la bonne solution sera souvent une combinaison entre ces deux techniques : conservation des arbres de qualité et plantation dans les vides pour accélérer la recolonisation forestière, • l’aménagement paysager ou récréatif qui peut être intéressant si la parcelle se trouve près d’un mas. Les interventions à réaliser combinent débroussaillement, éclaircie et éventuellement plantation. Que planter sur cette station ? Les sols sont généralement profonds et frais. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Merisier, Chêne rouge d’Amérique, Erable à feuilles d’obier, Frêne commun, Alisier torminal. U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Sapin de Nordmann*, Sapin de Bornmüller* : croissance juvénile lente imposant de nombreux entretiens. ◆ A tester Noyer noir, Noyer commun, Douglas. * Convient au niveau écologique mais des réserves sont émises au niveau patrimonial car il peut s’hybrider avec le Sapin pectiné, ce qui menacerait l’écotype local de Sapin pectiné, très bien adapté semble-t-il aux conditions particulières des Aspres. 40 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Station15 Landes d’altitude en conditions favorables, sur schistes Êtes-vous vraiment sur cette station ? Altitude ◆ Supérieure à 750 mètres. Position topographique ◆ Versant, rentrant de versant (combe), crête large, bas de versant. Les formations les plus fréquentes Il s’agit de landes d’altitude servant souvent de parcours aux troupeaux. Dans les combes ou sur les replats, la situation protégée et la position topographique (secteurs d’accumulation) permettent de bénéficier de meilleures conditions. On y observe en particulier le développement du Genêt à balais et de la Fougère aigle. Quelques arbustes (Aubépine, Poirier sauvage…) ou même quelques arbres (Bouleau verruqueux) sont souvent disséminés dans ces landes. Par endroit, quelques chênaies (surtout pubescentes) ou châtaigneraies ont échappé aux incendies et subsistent sur des surfaces restreintes. Leur hauteur atteint 10 à 15 mètres. Expositions ◆ Toutes. Pente Faible à moyenne (inférieure à 25%). ◆ Position géographique ◆ Ouest des Aspres. Végétation la plus fréquente Canche flexueuse, Fougère aigle, Ronce, Eglantier, Aubépine, Poirier sauvage. ◆ Bouleau verruqueux. ◆ Caractéristiques essentielles du sol Roche mère : schistes. Texture : limono-sableuse, limoneuse. ◆ Profondeur : faible à moyenne (inférieure à 50 cm). ◆ Pierrosité : forte. ◆ Roches apparentes : rares. ◆ ◆ Lande à Genêt à balais et Fougère aigle sur crête large Caractéristiques du sous-sol Un plan de schistosité non parallèle au sol et des feuillets minces favorisent l’enracinement des arbres et leur croissance. Couverture spatiale ◆ Assez répandue et étendue. suite page 42 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 41 Station15 suite de la page 41 Taillis de Châtaignier et Chêne pubescent sur versant Que faire dans ces formations ? (voir pages 43, 45 et 46) Il s’agit de stations qui peuvent être favorables à la forêt. Il faut toutefois prendre en considération le vent en crête, facteur très défavorable au développement des arbres. Par ailleurs, ces espaces étant très souvent parcourus par les troupeaux, on pourra réfléchir, en concertation avec les éleveurs, à un aménagement global incluant à la fois des aménagements pastoraux (pose de clôture, débroussaillement…) et des opérations de boisement dans la mesure où une intégration judicieuse forêt-élevage garantit la protection du massif contre les incendies. L’objectif principal peut être • la production de bois de chauffage par coupe de taillis dans les chênaies existantes, • la production de bois d’œuvre par plantation d’essences adaptées (voir ci-dessous) après exploitation des chênes ou sur les landes, dans le cadre d’une réflexion sur un aménagement sylvopastoral de l’espace, • la protection contre les incendies qui restera présente à l’esprit des gestionnaires même si, à cette altitude, les risques sont moins élevés, • la protection des sols qui est importante à prendre en compte sur les versants et les crêtes car ils pourraient être érodés. Que planter sur cette station ? Les sols sont généralement de profondeur moyenne. Il faudra tenir compte, avant toute plantation, des contraintes dues au vent en crête et mener une concertation avec les éleveurs dont les troupeaux utilisent ces espaces comme parcours. E S S E N C E S ◆ Sans réserves Pin sylvestre, Cèdre de l’Atlas, Pin laricio de Corse. 42 U T I L I S A B L E S ◆ Avec réserves Sur les versants exposés au nord, dans les secteurs à Genêt à balais et/ou Fougère aigle : Sapin pectiné, Hêtre. ◆ A tester Douglas dans les secteurs abrités du vent et dans les sols les plus profonds. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Mini-Guide de Sylviculture La production de bois Pour la production de bois d’œuvre, le but est de produire des arbres d’au moins 40 cm de diamètre à la fin de la vie du peuplement. Sauf en station 14 qui représente des surfaces restreintes ou dans certains peuplements issus de reboisement, les essences existant dans les Aspres ne permettent pas de produire de bois d’œuvre de qualité. En revanche, les nombreux taillis de chênes méditerranéens permettent souvent de produire du bois de chauffage de qualité, recherché dans le département. Cette production présente un réel intérêt économique pour le propriétaire. Production de bois d’oeuvre avec les essences en place. ■ STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS 10 et 12. Peuplements issus de reboisement INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Dans ces peuplements issus de reboisement, le propriétaire peut espérer produire, à terme, du bois d’œuvre. Les interventions à réaliser consistent : - en éclaircies successives à rotation de 5 à 10 ans selon la vitesse de croissance des arbres, la première de ces éclaircies intervenant quand la hauteur des arbres atteint 10 à 14 mètres, - en élagage jusqu’à 6 mètres des 200 à 300 plus beaux arbres à l’hectare. STATION ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS 14. Peuplements mélangés de divers feuillus INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Dans ces peuplements de superficie restreinte, on essaiera de tirer parti au maximum des feuillus précieux (Merisier, Frêne…) en réalisant des éclaircies à leur profit à condition qu’ils soient de bonne qualité (droits, élancés et vigoureux) et dominants. Les autres arbres de qualité (Châtaignier, Chêne pubescent…) seront également favorisés. Ces interventions ne devront pas être brutales (mieux vaut prélever peu d’arbres plus souvent) et le sous-étage sera conservé autant que possible pour préserver la qualité des arbres. Dans les secteurs où il n’y a pas d’arbres de qualité, on peut mettre en lumière les taches de semis naturels (Frêne, Châtaignier, Sapin pectiné…) et de drageons (Merisier) à condition qu’ils soient vigoureux et que les entretiens ultérieurs puissent être réalisés (dégagements, tailles de formation…). Production de bois d’oeuvre par substitution d’essence ■ STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS 10 et 12. Chênaies et châtaigneraies INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Coupe à blanc et plantation d’essences capables de produire du bois d’oeuvre (voir fiches de station et, page 49, les interventions à réaliser pour reboiser). Attention : dans certaines conditions, des précautions doivent être prises contre l’érosion des sols (voir page 46). Production de bois d’œuvre par plantation sur landes ou maquis ■ STATIONS CONCERNÉES 2, 10, 12 et 15 INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Plantation d’essences capables de produire du bois d’œuvre (voir fiches de station et, page 49, les interventions à réaliser pour reboiser). ■ Production de bois de chauffage Production de brins de 5 à 15 cm de diamètre entre 40 et 60 ans. STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS 3. Chênaies vertes et pubescentes 6 et 8. Chênaies vertes et pubescentes, suberaies 10. Chênaies vertes et pubescentes, suberaies, châtaigneraies 11. Chênaies vertes 12. Chênaies vertes et pubescentes, châtaigneraies 15. Chênaies vertes et pubescentes INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES - Traitement en taillis simple : A maturité, tous les brins sont exploités sans exception : c’est la coupe de taillis. L’année suivante, les souches rejettent pour créer un nouveau taillis. - Traitement par « éclaircie de taillis » : Tous les 15 à 30 ans, une certaine proportion des brins (la moitié au maximum) est exploitée, les arbres prélevés étant choisis parmi les moins vigoureux au profit des plus beaux. Ce type d’intervention est difficilement rentable économiquement. Il sera surtout pratiqué si d’autres objectifs sont poursuivis : protection des sols, préservation du paysage, sylvopastoralisme... Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 43 Sylviculture Les produits autres que le bois : le liège, la truffe La production de liège est possible dans la plupart des suberaies existantes, moyennant certains aménagements si les peuplements ne sont pas dans un parfait état de production. La production de truffe concerne quelques secteurs sur roche carbonatée. ■ Production de liège Les suberaies peuvent être traitées en futaie régulière (réalisation d’éclaircies puis renouvellement des peuplements quand ils sont âgés) ou en futaie irrégulière (dans les mêmes peuplements, à la fois éclaircies et régénération par bouquets). Ce dernier traitement convient particulièrement bien au Chêne-liège : lors du passage pour lever le liège (tous les 12 à 15 ans), une coupe est marquée prélevant les arbres trop vieux et dépérissants, et éclaircissant les bouquets de jeunes tiges pour favoriser les plus belles et les plus vigoureuses. ■ Production de truffes Cet objectif peut être envisagé pour valoriser certaines parcelles sur les roches calcaires, en terrains non argileux. Le principe est de concilier les deux objectifs sylvicole et trufficole par la conduite d’une « sylviculture truffière » pour réhabiliter d’anciennes truffières ou en créer de nouvelles, sachant qu’en forêt, la trufficulture restera extensive. STATIONS CONCERNÉES 3 et 4 INTERVENTIONS POSSIBLES STATIONS CONCERNÉES 5, 6, 8, 10 INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Dans les suberaies en état de production, les levées interviendront généralement à rotation de 12 à 15 ans selon la vitesse de croissance du liège. Mais dans la plupart des cas, une phase de remise en valeur des peuplements, souvent à l’abandon depuis plusieurs dizaines d’années et qui ont parfois subi le passage d’un ou plusieurs incendies, est nécessaire : - débroussaillement suivi, si la parcelle est exposée aux incendies, d’un entretien pastoral, - éclaircie pour prélever les arbres dépérissants, de mauvaise qualité ou en surnombre, - levée du liège, souvent de mauvaise qualité (liège mâle, liège brûlé, liège surépais). Les levées suivantes interviendront à rotation de 12 à 15 ans selon la rapidité de croissance du liège. Si la densité est trop faible pour former un peuplement complet, la plantation de Chêne-liège sera nécessaire sauf si de jeunes semis naturels sont présents et peuvent être préservés et éduqués. Pour réhabiliter d’anciennes truffières - repérer les 50 à 200 meilleurs arbres à l’hectare à conserver et exploiter les autres, - pratiquer ensuite un élagage très brutal et si possible un crochetage du sol ou un labour pour faire réapparaître une production de truffes. Pour créer une truffière de toutes pièces : planter des arbres mycorhizés avec la truffe du Périgord (Tuber melanosporum) - choisir des essences adaptées (voir dans les fiches de station pages 18 et 20), - travailler le terrain soit en plein (labour), soit de façon localisée (réalisation de potets à la pelle mécanique ou à la pioche), - si l’entretien mécanique du sol n’est pas facilement envisageable, il est conseillé d’installer les arbres sur paillage, - la densité à utiliser est de 200 à 400 plants à l’hectare. Quand il est possible, un arrosage raisonné peut être très bénéfique. Vers 20 ou 25 ans, une éclaircie prélevant les arbres non producteurs de truffe est nécessaire, suivie plus tard d’autres interventions pour éviter que le milieu se referme. Stock de planches de liège 44 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Sylviculture La protection contre l’incendie Cet objectif doit être pris en considération partout mais plus particulièrement dans les secteurs de basse altitude qui cumulent les handicaps : - un climat méditerranéen avec de longues périodes de sécheresse et des vents forts, - de vastes espaces délaissés par l’agriculture et l’élevage depuis le début du siècle, et envahis d’une végétation basse hautement combustible présentant le maximum de risques pour le départ d’un feu et pour sa transmission aux peuplements forestiers. Deux types d’intervention sont nécessaires dans les parcelles boisées ou non : ■ Contrôle de la végétation basse dans les parcelles boisées ou non pour limiter les risques de départ et de propagation du feu. ■ Rupture de la continuité verticale dans les peuplements forestiers pour éviter la transmission du feu à l’ensemble de la végétation. STATIONS ET PEUPLEMENTS CONCERNÉS Toutes sauf les stations 1, 2 et 14 qui sont très peu exposées aux incendies étant donné leur situation Dans les chênaies vertes au couvert complet Réaliser le même type d’interventions que ci-dessus (« remontée du couvert ») mais en préservant un couvert très dense qui empêchera un développement de la végétation basse (« autoprotection » du peuplement). Dans les landes et les maquis Si le relief le permet, débroussailler les parcelles puis les entretenir : - en vouant les terrains à une activité agricole : élevage, verger, vigne, etc. - en réalisant une plantation qui sera entretenue jusqu’à ce que le couvert se referme. INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Dans les chênaies pubescentes et les suberaies Réaliser une éclaircie légère ayant pour objectif principal de supprimer les petits brins (« remonter le couvert »). Cette éclaircie peut être suivie d’un élagage des brins restant sur pied, et de pâturage en sous-bois pour éviter un développement de la végétation basse. Si le couvert est clair et le sous-bois très embroussaillé, il est conseillé, quand le relief le permet, de réaliser un débroussaillement mécanique avant de faire pâturer la parcelle. Si cette intervention préalable n’est pas réalisable, il est possible de faire passer des animaux lourds (bovins ou équins) pour entamer un débroussaillement progressif. D’autres aménagements sont réalisables (installation de points d’eau, création de pistes de protection contre l’incendie). Tout projet de ce type doit faire l’objet d’une concertation avec le service forestier de la Direction départementale de l’agriculture et de la forêt car ces aménagements sont réfléchis à l’échelle des massifs dans les schémas départementaux d’aménagement des forêts contre l’incendie (SDAFI), les plans d’aménagement des forêts contre l’incendie (PAFI ou PIDAF) du massif et, à l’avenir, dans les plans de protection contre les risques d’incendie de forêt (PPRIF). Lande boisée de Chêne vert en crête débroussaillée et pâturée Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 45 Sylviculture La protection des sols Cet objectif doit être pris en considération partout où les conditions de relief et de constitution du sol rendent ce dernier sensible à l’érosion en particulier sur les pentes fortes, dans les situations très exposées (relief saillant) et sur les sols légers ou sur les matériaux détritiques du Pliocène. ■ Dans les parcelles non boisées : Maintien de la végétation existante ou boisement si c’est possible. ■ Dans les parcelles boisées : Maintien du couvert forestier STATIONS ET SITUATIONS CONCERNÉES 5 et 6 : partout 7, 9, 11, 13 et 15 : sur les pentes fortes et les reliefs saillants Dans les suberaies Le propriétaire préférera le traitement en futaie irrégulière (voir page 44) qui permet de gérer le peuplement sans jamais mettre le sol à nu. Dans les landes et les maquis Sur les pentes fortes et les reliefs saillants rocheux, la non intervention est la meilleure protection. Dans les stations 5 et 6, les maquis situés sur les pentes peuvent être boisés en prenant de grandes précautions quant au travail du sol avant plantation (voir dans les fiches de station). INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Dans les chênaies vertes et pubescentes La non intervention est le meilleur garant de protection des sols. Toutefois, si le propriétaire souhaite récolter du bois de chauffage, il préférera le traitement par « éclaircies de taillis » en étant très prudent sur le prélèvement de façon à garder un couvert dense. Erosion sur une piste sur matériaux détritiques du Pliocène 46 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Sylviculture La préservation du paysage et l’agrément L’aspect paysager peut avoir de l’importance pour le propriétaire, par exemple pour les parcelles visibles depuis son mas ou qu’il réserve à son agrément. Il peut également prendre cet aspect en considération s’il exerce une activité d’accueil du public (restauration, hébergement…). Le propriétaire peut donc être amené à y réfléchir pour toute station et pour tout peuplement. L’essentiel est de prendre, lors de la réalisation d’interventions sylvicoles, des précautions pour éviter que l’œil d’un observateur extérieur soit choqué. Ces précautions consistent principalement à: • respecter l’échelle du paysage concerné : éviter les coupes à blanc de taille trop importante par rapport au massif mais éviter aussi les coupes rases de trop faible superficie dans un peuplement très étendu et bien en vue, • respecter les lignes dominantes du paysage : par exemple, éviter les coupes aux formes géométriques et préférer des limites qui épousent la topographie du terrain (parallèle aux courbes de niveau, aux crêtes, etc.). De même, sur un versant, éviter si possible les coupes qui forment des bandes dans le sens de la pente, • respecter l’harmonie du paysage : en évitant ce qui peut représenter une rupture brutale entre la partie exploitée et les peuplements voisins restés sur pied. Toutes les lisières existant entre les parcelles exploitées et des peuplements adultes seront traitées de façon progressive sur une bande d’au moins dix mètres de large. A l’intérieur de cette bande, on réalisera une simple éclaircie du peuplement, • éviter, par souci d’esthétique, que les rémanents d’exploitation soient disposés en andains parallèles bien que cette technique reste acceptable en deçà d’une certaine pente si la mise en andains est bien réalisée. Deux autres solutions existent : le broyage (difficile à réaliser dès que le relief est accidenté et le versant rocheux) et le démontage des houppiers suivi d’un éparpillement sur le parterre de coupe. Ces techniques entraînent des surcoûts importants, • éviter la création de plaies importantes dans le paysage par la réalisation sans méthode de routes forestières ou de pistes de débardage. Ces dernières sont indispensables pour sortir le bois de la parcelle. Elles ne devront pas accuser une pente trop forte (ne pas excéder 15%). Leur fermeture après l’exploitation sera prévue. Pour transporter les bois, on essaiera toujours de réutiliser au maximum les plates-formes de chemins préexistants, quitte à les remettre en état (débroussaillement, légers élargissements si nécessaire…). Par ailleurs, il est important de prévoir des places de dépôt pour stocker les bois exploités avant qu’ils soient chargés sur camion. Peuplement de jeunes chênes pubescents, chênes verts et chênes-lièges débroussaillé et entretenu Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 47 Sylviculture Cas particulier des boisements de bord de rivière ou ripisylves Dans presque tous les cas, il s’agit de concilier les différents objectifs énoncés ci-dessous en réalisant des interventions adéquates. Les interventions conseillées concernent la station 1. ■ Production de bois d’œuvre de qualité Objectif : produire des arbres de 50 à 60 cm de diamètre en 50 à 60 ans. INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Préserver les feuillus précieux (Frêne, Merisier, Noyer, Tilleul) bien conformés (tronc droit et unique sur 5 à 6 mètres, élancés et vigoureux), dominants et situés à plus d’un mètre de la rivière. Les entretenir : tailles de formation, élagage ■ Protection contre les crues Objectif : préserver le cours d’eau de la chute de bois morts ou cassés pour éviter la formation de barrages. INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Exploiter les arbres très âgés ou dépérissants, surtout les gros peupliers et les aulnes qui cassent facilement. Prélever également tous les arbres situés dans le lit du cours d’eau ou à moins d’un mètre de celui-ci, surtout en amont des bâtiments. Exploiter tous les arbres penchés vers la rivière. ■ ■ Protection des berges Objectif : éviter le creusement des berges. INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Préserver les jeunes arbres et rejets de souche situés sur la berge car le réseau de leurs radicelles (petites racines) retient la terre contre les assauts de l’eau. Exploiter les gros arbres mûrs ou penchés vers la rivière dont le déracinement provoquerait le creusement de la berge en emportant la terre. ■ Favoriser la vie dans le cours d’eau INTERVENTIONS POSSIBLES ET CONSEILLÉES Eclaircir suffisamment les alignements pour que le cours d’eau reçoive la lumière indispensable à la vie aquatique, mais bien doser le couvert pour ne pas arriver à une mise en lumière complète qui provoquerait le développement d’une ou de quelques espèces au détriment de toutes les autres. Les plantations en bord de rivière Mis à part les soins particuliers que demande toute plantation (choix des plants, choix de l’essence, travail du sol, tailles de formation), la création d’un alignement au bord d’un cours d’eau requiert des précautions spécifiques : - respecter un écartement de 6 mètres entre les arbres, - ne pas planter à moins de 1,50 mètre à 2 mètres du bord de la rivière, - si la parcelle est pâturée, protéger l’alignement à l’aide d’une clôture (2 fils) tendue à 1,50 mètre des arbres, entre des piquets installés tous les 6 mètres (devant les plants), - le collet (partie du tronc entre tige et racines) des arbres doit être protégé contre les rongeurs, - pendant les premières années qui suivent la plantation, le sol doit être maintenu propre au pied des plants. Pour ce type d’alignement, le plus simple est souvent de planter sur un paillage (plastique ou autre). 48 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Sylviculture Les plantations La réussite d’une plantation dépend des soins apportés à sa réalisation. On s’efforcera d’intervenir comme suit. 1. La préparation du terrain 2. Le travail du sol 3. Les précautions à prendre En cas de coupe à blanc, la parcelle sera nettoyée et les branchages seront rangés. Dans le cas de terrains plats ou peu pentus, cette opération peut être mécanisée. Si la pente est trop forte, elle sera effectuée manuellement. On peut aussi demander aux bûcherons de ranger les branches après l’exploitation. Il a pour but d’aérer la terre, de mélanger les horizons du sol et de faciliter la pénétration de l’eau et des racines. Sur terrain plat, il peut être réalisé en plein (sur toute la surface) ou de façon localisée (si la densité de plantation est faible). Dans le premier cas on effectuera d’abord un sous-solage (ou un rippage) pour éclater la terre en profondeur suivi d’un labour ou d’un disquage. Dans le second cas on travaillera la terre à chaque emplacement de plants à l’aide d’une tarière ou d’une pelle mécanique. Sur les pentes, on préférera travailler de façon localisée à la pelle-araignée car la réalisation de bandes terrassées au bulldozer pose des problèmes plus tard lors des exploitations. De plus l’utilisation de la pellearaignée permet de conserver le sol intact en dehors des trous de plantation. Ceci a l’avantage d’éviter l’érosion dans les zones de fortes pentes et de ne pas transformer l’aspect des versants. - Le choix des essences (voir fiches de station). - Le choix des plants : d’une manière générale, on choisira des plants jeunes, sains, au système racinaire bien développé. - Le choix des provenances (voir page 63) garantissant une bonne adaptation au massif, contribuant à la production de bois de qualité et limitant les risques de « pollution génétique » des essences locales. - La réception des plants : les plants à racines nues doivent être mis en jauge dès leur réception pour éviter un dessèchement des racines ; ceux en conteneurs seront conservés à l’abri et arrosés si besoin. - La mise en place des plants : éviter de mettre à l’air les racines des plants (les transporter dans un sac en plastique ou dans un panier couvert d’une toile humide) et soigner la plantation. - Le choix de la densité de plantation : pour les essences forestières classiques installées dans un but de production de bois, elle sera comprise entre 800 et 1000 plants à l’hectare. Avec un objectif paysager ou d’agrément, elle pourra être inférieure. - La réalisation des entretiens : dégagements, tailles de formation. - Si des éleveurs pâturent localement, le boisement des landes pourra faire l’objet d’une concertation avec eux pour étudier les possibilités d’un aménagement sylvopastoral. Un entretien des parcelles voisines par les animaux est favorable à la protection contre les incendies. Un conseil n’est jamais inutile. Consultez un technicien. Plantation de Pin maritime sur versant Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 49 Mini-Flore ➧ Ajonc à petites fleurs (Ulex parviflorus) En catalan : Argelac ou Gatosa Etymologie : du grec ulê = broussaille Arbrisseau très épineux de 30 à 90 cm de haut à tiges dressées, très ramifiées. Dans les Aspres, il est répandu sur les schistes, dans les landes et les maquis situés en dessous de 750 mètres d’altitude. - Rameaux à épines espacées, longues, arquées, prenant naissance à l’aisselle d’un groupe d’épines. - Feuilles persistantes, coriaces, vertes, transformées en épines. - Fleurs jaunes. - Fruits : gousses dressées, courtes, ovales, à graines peu nombreuses. ➧ Aubépine (Crataegus monogyna) En catalan : Espinalb ou Arç blanc Etymologie : du grec cratos = force (allusion à la dureté du bois) et du latin monogynus = à un seul ovaire Arbrisseau ou arbuste de 4 à 10 mètres de haut. Dans les Aspres, on la rencontre dans les landes, les garrigues, les maquis et dans les sous-bois clairs sur roche carbonatée et, à partir de 500 mètres d’altitude, sur schistes. Dans ce dernier cas, elle se trouve plutôt en conditions favorables, accompagnant le Chêne pubescent et le Châtaignier, ou des fruitiers reconquérant des landes. Plante régulatrice des troubles de la tension. Le bois était autrefois utilisé pour la fabrication de pièces mécaniques, pour la tournerie et en petite menuiserie. - Rameaux épineux, lisse, gris. - Feuilles vert clair dessus et glauque dessous, à 3 à 7 lobes bien marqués, dentés, à nervures divergentes. - Fleurs blanches, en bouquets odorants insérés sur des rameaux courts. - Fruits ovoïdes, rouges. ➧ Brachypode rameux (Brachypodium ramosum) En catalan : Llistó Etymologie : du grec brachys = court et podion = petit pied Plante vivace de 20 à 60 cm de haut. Dans les Aspres, elle est très courante dans les pelouses, les garrigues, les maquis et les chênaies claires, à moins de 300 mètres d’altitude. - Tige très ramifiée à la base. - Feuilles sur deux rangs, courtes et enroulées. - Epi court, formé de 1 à 5 épillets rapprochés. 50 Flore Bruyères (Erica et Calluna) Etymologie : - Erica : du grec ereikein = briser (à cause de leurs rameaux cassants) - Calluna : du grec callunein = balayer (à cause de son utilisation pour la confection de balais) Arbrisseaux (4 à 5 mètres de haut maximum) ou sous-arbrisseaux (1 mètre de haut maximum). Dans les Aspres, les bruyères sont souvent la végétation de base des landes sèches, siliceuses, assez pauvres, mais on les trouve également dans les sous bois. Ces plantes sont très mellifères (utilisation par l’apiculture) et d’usage divers (confection de balais, fabrication de pipes, etc.). - Ecorce, de couleur rougeâtre qui se détache en fines lanières. - Rameaux grêles et dressés. - Feuilles simples en aiguilles, très petites (de 1 à 10 mm), coriaces et, la plupart du temps, persistantes. - Fleurs petites, nombreuses, en grelots, roses ou blanches, disposées en grappes au sommet des rameaux, en été. - Fruits : petites capsules entourées par les fleurs desséchées. Bruyère arborescente ➧ (Erica arborea) En catalan : Bruc d’hivern ou Bruc boal Arbrisseau de 1 à 4 mètres de haut, utilisé pour la fabrication des pipes en bruyère, présent dans les Aspres en dessous de 750 mètres d’altitude. Ses rameaux sont velus, hérissés et blanchâtres. Ses feuilles, longues de 4 à 7 mm, sont verticillées par 3 ou 4, vert foncé au-dessus et blanchâtres en dessous. Ses fleurs blanches ou roses, en forme de clochettes, sont petites (2 à 4 mm) et odorantes. Bruyère à balais ou brande (Erica scoparia) En catalan : Bruc ou Bruguera ou Cepell Arbrisseau de 1 à 2 mètres de haut, utilisé pour confectionner des balais et des paillasses, présent dans les Aspres en dessous de 750 mètres d’altitude. Ses rameaux sont glabres (sans poils). Ses feuilles sont longues (4 à 5 mm), verticillées par 3 ou 4, vert clair au-dessus et avec 2 sillons en dessous. Ses fleurs jaune-verdâtre, très petites (1 à 2 mm) et très nombreuses, apparaissent en mai-juin. ➧ Callune ou bruyère (Calluna vulgaris) En catalan : Bruga ou Bruguerola Sous-arbrisseau de 30 cm à 1 mètre de haut, utilisée pour la fabrication de balais, présent dans les Aspres au-dessus de 500 mètres d’altitude. Ses rameaux sont glabres (sans poils). Ses feuilles sont opposées (de part et d’autre du rameau) et très petites (2 à 4 mm). Ses fleurs roses et petites (3 à 4 mm) forment de longues grappes et apparaissent en juillet. 51 Flore ➧ Capillaire des ânes (Asplenium onopteris) En catalan : Falzia negra Etymologie : du grec asplenon = rate (utilisé autrefois contre les maladies attribuées à cet organe) Plante vivace de 10 à 45 cm de haut, présente dans les Aspres sur les roches non carbonatées dans les endroits frais, à moins de 500 mètres d’altitude. - Frondes (feuilles) triangulaires, vert foncé, luisantes. - Pétiole (queue) brun-noir. Cèdre de l’Atlas ➧ (Cedrus atlantica) En catalan : Cedre Etymologie : du grec kedrus (nom de l’arbre) Grand arbre pouvant atteindre 30 à 40 mètres de haut, au tronc droit et au port pyramidal s’étalant nettement avec l’âge (forme de table ou de parasol). Dans les Aspres, il est très souvent présent entre 300 et 500 mètres d’altitude, dans les jeunes plantations réalisées après l’incendie de 1976. En fait, on pourrait l’introduire jusqu’à 1000 mètres d’altitude, en conditions favorables, notamment sur sol de profondeur moyenne à importante, non compact. Produits : son bois, à odeur caractéristique, possède d’excellentes qualités qui en font un très bon bois d’œuvre (charpente, poteaux, menuiserie, ébénisterie, décoration…). - Ecorce gris clair dans le jeune âge. - Rameaux fins, jaunâtres, pubescents. - Aiguilles de 15 à 25 mm de long, raides, vertes ou glauques, isolées en touffes sur des rameaux courts. Persistantes. - Fruits : cônes (« pommes de pin ») de 5 à 8 cm de long, dressés, ovoïdes. Châtaignier ➧ (Castanea sativa) En catalan : Castanyer Etymologie : du latin sativus = cultivé Grand arbre pouvant atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc droit, à la cime ample et aux branches étalées. Dans les Aspres, il pousse à partir de 500 mètres d’altitude sur les schistes, dans les secteurs les plus favorables. Quelques taillis sont issus de plantations réalisées aux 18ème et 19ème siècles. Toutefois, il n’est pas très fréquent dans cette région. Produits : le châtaignier était utilisé autrefois pour le bois de forge puis pour la tonnellerie (cerclières et merrains). Aujourd’hui, les seules utilisations possibles sont la pâte à papier, les panneaux de particules, les piquets ou le bois de chauffage pour les foyers fermés. Dans les Aspres, la qualité n’est jamais suffisante pour espérer des usages plus nobles (menuiserie, parquets, lambris, ébénisterie…). - Ecorce d’abord lisse et rougeâtre puis crevassée et noirâtre. - Jeunes rameaux rougeâtres, anguleux, avec grosses cicatrices foliaires. - Bourgeons globuleux, à 2 écailles. - Feuilles grandes (10 à 20 cm), allongées, très dentées, brillantes sur la face supérieure, avec nervures saillantes sur la face inférieure. Tombent chaque année. - Fruits : 1 à 3 châtaignes enfermées dans une bogue épineuse. 52 Flore ➧ Chêne kermès (Quercus coccifera) En catalan : Garric Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et de Coccus ilicis, cochenille se nourrissant sur le Chêne kermès Arbrisseau de 50 cm à 3 mètres de haut à l’aspect souvent buissonnant. Strictement méditerranéenne, cette espèce se trouve, dans les Aspres, en dessous de 500 mètres d’altitude, sur tous les types de roche, sur les sols superficiels. - Ecorce mince. - Feuilles vert clair, glabres, petites (1 à 2 cm de long), épineuses. Persistantes. - Fruits : glands entourés à la base d’une cupule hérissée de pointes piquantes. ➧ Chêne-liège (Quercus suber) En catalan : Surera Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du latin suber = liège Arbre pouvant atteindre 15 à 20 mètres de haut, au tronc court et flexueux, au houppier peu dense constitué de quelques grosses branches. Dans les Aspres, il est présent sur les terrains non carbonatés en dessous de 500 mètres d’altitude, souvent en mélange avec le Chêne vert. Il peut aussi former des peuplements purs (suberaies). Produits : son écorce fournit le liège utilisé pour la fabrication des bouchons mais également employé dans de nombreux secteurs : aéronautiques, instruments à vent, pêche, isolation, décoration… En outre, débarrassé de son écorce, le Chêne-liège fournit un très bon bois de chauffage. - Ecorce avant levée (liège), épaisse et crevassée. Après levée, l’écorce qui repousse est lisse et se crevasse petit à petit. - Jeunes rameaux d’abord pubescents puis lisses et gris. - Feuilles petites (3 à 5 cm), plus ou moins dentées, vert plus clair sur la face inférieure que sur la face supérieure. Très grande ressemblance avec les feuilles du Chêne vert. Faussement persistantes (les feuilles de l’année tombent au moment de la naissance des nouvelles). - Glands de forme allongée, rouge brique. Chêne pubescent ou Chêne blanc ➧ (Quercus pubescens ou lanuginosa ou humilis) En catalan : Roure Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du latin pubescens = à poils courts et mous (la face inférieure des feuilles est très pubescente) Arbre de 10 à 20 mètres de haut, au tronc souvent tortueux. Dans les Aspres, il est présent, le plus souvent en mélange avec d’autres essences, dès que les sols sont moyennement profonds. Produits : bois de chauffage. - Ecorce crevassée et sombre. - Rameaux de l’année pubescents. - Bourgeons bruns, petits (1 à 1,5 cm), pubescents. - Feuilles de 7 à 10 cm de long, pubescentes sur la face inférieure. Tombent chaque année mais persistent longtemps sur les branches à l’état desséché. - Glands en forme d’obus, agglomérés sur un petit pédoncule à l’extrémité des branches. NB : la pubescence s’observe très nettement au printemps. 53 Flore ➧ Chêne vert ou alzine (Quercus ilex) En catalan : Alzina Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du latin ilex, nom de l’arbre Arbre de 5 à 20 mètres de haut, au tronc souvent tortueux. Dans les Aspres, il est très fréquent quelles que soient les conditions, en dessous de 800 mètres d’altitude. Produit : bois de chauffage. - Ecorce crevassée et noirâtre. - Rameaux de l’année pubescents. - Feuilles plus ou moins dentées et épineuses (ressemblance avec la feuille de houx), entières et nonépineuses sur les vieux rameaux, vert sombre sur la face supérieure, grises sur la face inférieure. Persistantes (2 à 3 ans). - Glands de forme allongée. Ciste blanc, blanchâtre ou cotonneux ➧ (Cistus albidus) En catalan : Argentis ou Estepa bla Etymologie : du grec kistos = boîte, capsule (à cause des fruits) Sous-arbrisseau de 40 cm à 1 mètre de haut, velouté et blanchâtre. Dans les Aspres, il est présent en dessous de 500 mètres d’altitude, dans les garrigues et les maquis. - Feuilles plates, blanchâtres. - Fleurs roses, larges de 4 à 6 cm, en mai-juin. Ciste de Montpellier ➧ (Cistus monspeliensis) En catalan : Estepa negra Etymologie : du grec kistos = boîte, capsule (à cause des fruits) Arbrisseau d’environ 1 mètre de haut, à tiges dressées, souples et lisses, issues souvent de rejets de souche. Dans les Aspres, il est présent en dessous de 500 mètres d’altitude (sauf sur roche carbonatée), quelles que soient les conditions. Il accompagne souvent le Chêne vert dans les maquis sur les sols secs. - Rameaux velus et visqueux. - Feuilles vert foncé, étroites, à bords enroulés, collantes. - Fleurs blanches, en grappes, en mai-juin. - Fruits : capsules arrondies, avec 5 loges à l’intérieur. 54 Flore ➧ Fougère aigle (Pteridium aquilinum) En catalan : Falguera aquilina ou Falguera communa Etymologie : du grec pteris = fougère et pteron = aile, et du latin aquila = aigle Plante vivace de 40 cm à 2 mètres de haut. Dans les Aspres, elle est présente dans les landes, dans les peuplements clairs et dans les trouées des peuplements à couvert plus sombre à partir de 500 mètres d’altitude. Elle devient fréquente à plus de 800 mètres. Elle était autrefois souvent utilisée comme litière pour les animaux. - Frondes (feuilles) triangulaires, 3 ou 4 fois découpées successivement. - Divisions primaires opposées et divisions de dernier ordre velues en dessous et un peu enroulées. ➧ Fragon ou Petit houx (Ruscus aculeatus) En catalan : Brusc ou Galzeran Etymologie : du latin aculeatus = en forme d’aiguille Sous-arbrisseau de 30 à 90 cm de haut. Dans les Aspres, il se trouve en dessous de 400 mètres d’altitude, dans les chênaies situées en conditions favorables. - Tiges dressées, vert foncé, avec des stries longitudinales, formant des touffes (plante buissonnante). - « Feuilles » (qui sont en fait des rameaux transformés) petites (2 à 3 cm), sessiles (sans queue), ovales, rigides, piquantes. - Fleurs verdâtres et violacées, sous la « feuille », en septembre. - Fruits : baies rondes et rouges (comme le fruit du houx), toxiques. Frêne commun ➧ (Fraxinus excelsior) En catalan : Freixe Etymologie : du latin excelsior = élevé Grand arbre pouvant atteindre 35 mètres de haut, au tronc droit, souvent fourchu et à la cime peu ramifiée. Dans les Aspres, il est fréquent dans les ripisylves au bord des cours d’eau, surtout au-dessus de 500 mètres et dans les combes au-dessus de 800 mètres où il reconquiert des terres délaissées. Dans certains cas, des semis naturels s’installent dans des conditions qui ne conviennent pas à la production d’un bois de qualité. Produits : utilisé autrefois en charonnage, carrosserie, pour la fabrication de skis et de raquettes de tennis, le Frêne commun est aujourd’hui employé dans des secteurs aussi divers que la menuiserie, l’ébénisterie, la fabrication d’avirons, de queues de billard, des manches d’outils... - Ecorce d’abord lisse et claire (jaunâtre) puis fissurée gris-beige. - Rameaux gros, opposés 2 à 2, avec nombreuses cicatrices foliaires. - Bourgeons pyramidaux, gros et noirs, opposés 2 à 2. - Feuilles vert tendre, composées de 7 à 15 folioles ovales, pointues et dentées. Tombent chaque année. - Fruits munis d’une aile, groupés en grappes qui restent sur l’arbre jusqu’au printemps. 55 Flore Garance voyageuse ➧ (Rubia peregrina) En catalan : Roja Etymologie : du latin ruber = rouge (à cause de la couleur de sa racine) et peregrinus = voyageur Plante vivace de 30 cm à 1,50 mètre de haut. Dans les Aspres, elle est fréquente en dessous de 500 mètres d’altitude, sur roche carbonatée ou non, dans les chênaies vertes et pubescentes. - Tiges à 4 angles, grimpantes grâce à des petits crochets disposés sur les angles. - Feuilles coriaces, avec des petits crochets sur les bords, verticillées généralement par 4. Persistantes. - Fleurs jaunâtres à l’aisselle des feuilles, en juin. - Fruits : baies noires. ➧ Genêt à balais ou Sarothamne (Cytisus scoparius ou Sarothamnus scoparius) En catalan : Ginesta d’escombres ou Ginestell Etymologie : - Cytisus scoparius : du grec kutisos = luzerne arborescente et du latin scoparius = servant à faire des balais - Sarothamne : du grec saros = balai et thamnos = buisson Arbrisseau de 1 à 3 mètres de haut. Dans les Aspres, il est fréquent sur schistes, au-dessus de 500 mètres d’altitude, dans les landes et en lisière des peuplements forestiers. Il était autrefois utilisé pour confectionner des balais. - Tiges dressées, vertes, anguleuses, glabres (sans poils). - Feuilles inférieures composées de 3 folioles, feuilles supérieures simples. Tombent rapidement. - Fleurs papilionacées, jaunes, grandes, sur les rameaux de l’année précédente, en mai. - Fruits : gousses avec longs poils. Genévrier commun (Juniperus communis) En catalan : Ginebre Etymologie : du celtique juneperus = âpre (à cause de la saveur du fruit) - Arbuste de 2 à 10 mètres de haut, au tronc droit. Dans les Aspres, il pousse dans les garrigues ou sur les pelouses pâturées ainsi que dans les maquis boisés ou non. Dès que le couvert se ferme, il dépérit. Produits : peu ou pas utilisé, son bois se travaille bien (tournerie, marqueterie, sculpture). Ses baies sont utilisées dans la fabrication de liqueur (gin, genièvre). - Aiguilles très piquantes, de 1 à 2 cm de long, avec une bande glauque (vert-bleuâtre) sur la face supérieure. Persistantes. - Fruits : petits (0,5 cm), ronds, glauques la première année, bleu-noir la deuxième. En comparaison le Genévrier oxycèdre ou cade (Juniperus oxycedrus) possède deux bandes glauques sur les aiguilles et son fruit est plus gros et brun. On le trouve également dans les Aspres. 56 ➧ Flore ➧ Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia) En catalan : Escorodonia Etymologie : de Teucer, prince de Troie qui découvrit les propriétés médicinales de la germandrée, et du grec scorodon = ail Plante vivace de 25 à 75 cm de haut, couverte de poils, mellifère. Feuilles et fleurs diurétiques, toniques et antiscorbutiques. Dans les Aspres, elle est fréquente au-dessus de 300 mètres d’altitude, plutôt en conditions favorables. - Tiges dressées. - Feuilles opposées, pétiolées (pourvues d’une queue), ovales, de 3 à 7 cm de long, crénelées, vert pâle en dessous. - Inflorescences blanc-verdâtre, formant des grappes en haut de la plante, en juillet. Subsistent sèches sur la plante pendant l’hiver. ➧ Houx (Ilex aquifolium) En catalan : Greu ou Grevol Etymologie : du latin Ilex désignant le Chêne vert à cause de la ressemblance des feuilles Arbuste ou petit arbre, généralement entre 2 et 10 mètres de haut. Dans les Aspres, il est présent au-dessus de 500 mètres d’altitude dans les sous-bois de peuplements feuillus. Son bois blanc et très dense peut être utilisé en tournerie et en marqueterie, pour la sculpture et la fabrication d’objets divers (cannes, manches de fouet et de cravache, instruments de dessin…). - Ecorce jaune-verdâtre, lisse devenant avec l’âge noirâtre et crevassée. - Jeunes rameaux verts. - Feuilles coriaces, ondulées, souvent épineuses, vert sombre, luisantes sur la face supérieure. Persistantes. - Fleurs blanches en bouquets à l’aisselle des feuilles de l’année précédente. - Fruits : baies rouges, ovoïdes. Toxiques. Merisier (Prunus avium) ➧ En catalan : Cirerer de bosc Etymologie : du latin avis = oiseau (les oiseaux sont de grands consommateurs de merises) Le merisier est le cerisier sauvage. La plupart des caractéristiques sont communes aux deux arbres. Seules la forme de l’arbre et sa hauteur sont vraiment différentes. Le merisier est un arbre pouvant atteindre 20 mètres de haut, au tronc droit, à la forme pyramidale et au couvert clair. Dans les Aspres, il se trouve au-dessus de 500 mètres d’altitude, sur les sols profonds, soit à proximité des cours d’eau (bas de versant, terrasses, fonds de vallon), soit dans les combes à plus de 750 mètres d’altitude. Produits : les gros bois de qualité sont recherchés pour être utilisés en menuiserie, ébénisterie, placage, tournerie, marqueterie ou lutherie. - Ecorce rougeâtre, d’abord lisse puis s’exfoliant en lanières horizontales. - Jeunes rameaux rougeâtres, brillants. - Bourgeons rougeâtres, groupés par 2 à 5 à l’extrémité des rameaux. - Feuilles vert tendre, molles, dentées, avec 2 glandes rougeâtres à la base du limbe (partie verte de la feuille). Tombent chaque année. - Fleurs blanches en avril ou mai selon l’altitude. - Fruits (merises) : petites cerises, noires à maturité. 57 Flore ➧ ➧ Pin maritime (Pinus pinaster) En catalan : Pinastre Etymologie : du latin maritimus = maritime (à cause de son adaptation à un climat doux et humide), et pinaster : nom des pins en général dans l’Italie latine. Le pin maritime est le pin présent dans les landes de Gascogne. C’est un arbre qui peut atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc flexueux et au couvert clair. Dans les Aspres, il a été introduit entre 300 et 500 mètres d’altitude dans les reboisements réalisés après l’incendie de 1976. Parmi les essences utilisées dans ces plantations, c’est actuellement celle qui donne les meilleures croissances. Produits : les petits bois sont employés pour la fabrication de pâte à papier. Les gros bois sont utilisés pour l’emballage et en menuiserie. - Ecorce d’abord crevassée et grise, puis en grandes plaques rougeâtres quand l’arbre vieillit. - Bourgeons allongés, grands (5 cm). - Aiguilles très longues (10 à 20 cm), groupées par 2, rigides et un peu piquantes. Persistantes. - Fruits : cônes (pommes de pin) gros (10 à 18 cm). Pin pignon ou Pin parasol ➧ (Pinus pinea) En catalan : Pi pinyer Etymologie : du latin pinus = pin parasol et pinea = pomme de pin Grand arbre pouvant atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc trapu, parfois flexueux, au port en boule dans le jeune âge, la cime devenant très étalée avec l’âge (d’où le nom de parasol). Dans les Aspres, quelques individus âgés sont présents à l’état isolé mais il est surtout fréquent entre 300 et 500 mètres d’altitude, dans les reboisements réalisés après l’incendie de 1976. Produits : ses graines (pignons) sont utilisées en pâtisserie. Son bois, très résineux, est peu utilisé sauf pour la pâte à papier. Pourtant, ses caractéristiques technologiques permettraient de l’employer en sciage. - Ecorce brun-rouge dans le jeune âge puis crevassée en plaques. - Jeunes rameaux gris-verdâtre, insérés à angle très aigu sur les branches. Pousse terminale dominant peu les latérales (ce qui lui donne ce port caractéristique). - Bourgeons cylindriques, pointus. - Aiguilles groupés par deux, longues (10 à 18 cm), souples. Persistantes (3 à 4 ans). - Fruits : cônes (« pommes de pin ») globuleux, gros (7 à 13 cm). Salsepareille ➧ (Smilax aspera) En catalan : Aritja ou Matavelies Etymologie : du grec smilax, nom de la plante et du latin asper = piquant Plante grimpante aux tiges flexueuses et épineuses. Dans les Aspres, elle se trouve à moins de 500 mètres d’altitude dans les chênaies en conditions plutôt favorables. - Tiges anguleuses, flexueuses, généralement épineuses. Feuilles larges, arrondies en cœur, sans épines. Fleurs verdâtres. Fruits : baies rouges. Pour la petite histoire, la Salsepareille est la base de la nourriture des Schtroumphs dans la bande dessinée de Peyo. 58 Mais qu’est-ce que ça veut dire ? A Amélioration Ensemble des interventions ayant pour but de maintenir la croissance et la vigueur maximale d’un peuplement et d’en sélectionner les arbres sur des critères de qualité. Ces interventions regroupent les dépressages, les éclaircies (appelées aussi « coupes d’amélioration ») ainsi que les opérations de conversion des taillis en futaie. B Bac, bague Versant d’une vallée exposé au nord (synonyme : ubac). Bois de chauffage (ou bois de feu) Ensemble des bois (bois rond, fendu, scié, coupé en bûches, en quartiers, rondins de petite longueur, bois déchiqueté en bûchettes) destinés à être brûlés pour chauffer les habitations ou pour l’agrément, ou utilisés pour le charbonnage (transformation en charbon de bois). Coupes d’amélioration Voir « éclaircies » et « amélioration ». Coupe de furetage Exploitation intervenant dans un taillis fureté. En LanguedocRoussillon, elles sont réalisées presqu’exclusivement dans le Chêne vert : tous les 20 ans, elles prélèvent tous les brins âgés de 40 ans et laissent sur pied tous les brins âgés de 20 ans. Ces coupes, traditionnelles dans certaines régions naturelles, consistent surtout aujourd’hui en un prélèvement de tous les gros arbres. Coupes de jardinage Exploitations intervenant dans une futaie irrégulière ou jardinée répétées régulièrement tous les 8 à 10 ans. Ces coupes consistent à la fois : - à récolter de gros arbres qui ont atteint le diamètre objectif, ce qui permet également de mettre en lumière des taches de semis naturels, - à éclaircir les bouquets d’arbres d’âge moyen, - à dépresser les jeunes arbres, - à récolter les arbres malades ou dépérissants. Coupes de régénération Terme générique couvrant toutes les coupes qui permettent de régénérer naturellement un peuplement (coupes préparatoires, coupe d’ensemencement, coupes secondaires, coupe définitive, coupes en bandes…). La coupe de taillis est également une coupe de régérération. Bois d’industrie Voir bois de trituration. Bois d’œuvre Bois débité à des dimensions (et formes) convenant pour la fabrication d’éléments de construction (charpente), meuble, emballage, aménagements. Le bois d’œuvre est couramment utilisé en sciage, déroulage ou tranchage. Généralement, les arbres utilisés doivent être assez gros (diamètre à 1,30 mètre supérieur à 3035 cm). Bois rond Tous les bois abattus ou façonnés en grumes, billes, rondins ou bûches. Coupe de taillis Exploitation intervenant dans un taillis simple. Elle consiste à couper tous les brins systématiquement tous les 20 à 50 ans. Coupe rase (ou coupe à blanc) Exploitation systématique de tous les arbres présents dans une parcelle. Cette intervention est généralement réalisée pour renouveler un peuplement artificiellement par plantation ou, plus rarement, par semis. Coupe sanitaire Bois de trituration Bois destinés à la fabrication de pâtes de cellulose, par des procédés mécaniques, chimiques ou mi-chimiques, ou encore à la fabrication des panneaux de fibres et des panneaux de particules. Il s’agit généralement de bois de faible diamètre issus de coupe intervenant dans les taillis ou de première éclaircie de futaies. Brin Arbre issu de rejet de souche. C Exploitation intervenant généralement dans les peuplements âgés en attente d’être renouvelés ou ayant subi une attaque parasitaire (ou un accident climatique), qui a pour but de prélever les arbres malades ou dépérissants. Coupure stratégique (ou coupure verte) A l’intérieur d’un massif forestier, grandes zones ouvertes où sont pratiquées des activités agricoles (viticulture, arboriculture, élevage, etc.). Ces coupures cloisonnent le massif boisé en vastes parcelles de plusieurs dizaines d’hectares. Elles ont pour but de canaliser ou de fractionner le feu, et de permettre l’intervention des secours en toute sécurité. Cépée Courbe de niveau Ensemble des brins issus des rejets d’une même souche. Courbe qui réunit tous les points de même altitude. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 59 Glossaire Couvert (forestier) Proportion de la surface couverte par la projection verticale des houppiers de l’ensemble des arbres d’un peuplement. D Débardage Opération d’exploitation forestière consistant à amener les arbres abattus depuis la parcelle jusqu’à une place de dépôt où un camion viendra les chercher. Généralement, le débardage s’effectue avec un « porteur » (tracteur qui porte les bois) sur terrain plat et avec un « skidder » (tracteur qui traîne les bois) sur terrain en pente. (Verbe : débarder). leur qualité et conserver un bon état sanitaire et une bonne stabilité au peuplement. Les arbres exploités sont commercialisés et fournissent un revenu au propriétaire qui est minime lors de la première éclaircie puis va en augmentant. Suivant l’âge des arbres et leur vitesse de croissance, les éclaircies sont réalisées tous les 4 à 10 ans. (Verbe : éclaircir). « Eclaircie de taillis » Expression désignant une intervention consistant à abaisser la densité des brins (ou des cépées) dans un taillis. Elle peut intervenir dans les taillis de chênes méditerranéens et a alors souvent, outre la production de bois de chauffage, un objectif paysager, sylvopastoral ou de protection des sols. Débroussaillement Elagage Intervention consistant à supprimer la végétation arbustive dans une parcelle, un pare-feu ou en bord de piste. Elle peut être complétée par l’élagage des branches basses des arbres. Elle a généralement pour but de prévenir les incendies (réduction de la masse combustible et des risques de départ de feu) ou de reconquérir des pâturages. Ces deux objectifs sont souvent complémentaires. (Verbe : débroussailler). Coupe des branches basses des arbres, notamment : - pour produire un bois sans nœud sur une hauteur de 6 mètres en général : dans ce cas, l’élagage se pratique suivant des règles bien précises (précocement, modérément, progressivement), - dans le cadre d’une « remontée de couvert » dans des chênaies méditerranéennes sensibles au feu pour casser la continuité verticale dans les peuplements. (Verbe : élaguer). Dégagement Intervention consistant à supprimer la végétation qui concurrence des plants ou des semis naturels, les privant de lumière (concurrence aérienne) ou d’eau (concurrence racinaire). Les dégagements peuvent être manuels, mécaniques ou chimiques. (Verbe : dégager) Technique sylvicole permettant d’introduire (ou d’augmenter l’importance) des essences intéressantes compte tenu des objectifs du propriétaire. (Verbe : enrichir). Démasclage Entretiens Récolte du liège de mauvaise qualité (« liège mâle »). En général, il s’agit de la première récolte dans la vie de l’arbre. (Verbe : démascler). Ensemble des interventions réalisées pour favoriser la croissance des jeunes plants ou semis naturels. Les plus courants sont les dégagements, les tailles de formation et la pose de protection contre le gibier. (Verbe : entretenir). Enrichissement Dépressages Travaux d’amélioration intervenant dans des semis naturels (de toutes essences) ou dans un jeune taillis (généralement de Châtaignier), plus rarement dans des plantations. Le dépressage a pour but d’abaisser la densité des jeunes arbres pour maintenir leur croissance et pour les sélectionner d’après leur qualité. Les arbres coupés sont laissés au sol car ils sont trop petits pour être commercialisés (leur hauteur est de 6 mètres maximum). (Verbe : dépresser). Drageon Tige issue du développement d’un bourgeon situé sur la racine d’un arbre. En grandissant, le drageon se crée son propre système racinaire et devient un individu autonome. Le Chêne vert, le Merisier, le Robinier sont des essences utilisant couramment ce mode de reproduction. E Estive Pâturage d’altitude utilisé chaque année par les troupeaux de mai à octobre. Cette période passée en estive est indispensable pour la croissance des jeunes animaux et pour l’état sanitaire du troupeau. Etages d’un peuplement Organisation d’un peuplement dans un plan vertical. On distingue : - l’étage dominant qui rassemble les arbres les plus hauts dont les houppiers forment la strate supérieure, - les étages dominés qui regroupent les arbres plus bas, dominés par les précédents, - le sous-étage qui forme la strate la plus basse, nettement dominée, soit que les arbres soient plus jeunes, soit qu’il s’agisse d’arbustes. Eclaircie Etage de végétation Intervention consistant à abaisser la densité des arbres dans une futaie régulière pour maintenir leur croissance, les sélectionner sur Ensemble des séries de végétation présentes dans une zone bioclimatique donnée. 60 Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Glossaire F H Feuillus précieux Houppier Feuillus qui, s’ils sont de bonne qualité, ont une grande valeur économique due à leur relative rareté et aux qualités technologiques de leur bois. Il s’agit principalement du Merisier, du Frêne commun, des Erables et des Noyers. On peut également classer dans cette catégorie les Tilleuls et les Alisiers. Ensemble des ramifications (tige et branches) d’un arbre situées au-dessus du fût. L Labour Futaie Peuplement forestier composé d’arbres issus de graines. Les arbres sont alors dits « de franc pied ». L’objectif donné à une futaie est généralement la production de bois d’œuvre. En Europe, un peuplement de résineux est toujours une futaie. Par abus de langage, on parlera de « futaie sur souche » lorsqu’un peuplement aura un aspect de futaie, composée de tiges isolées les unes des autres, à la suite de la conversion d’un taillis par vieillissement naturel ou grâce à des travaux d’amélioration. Futaie irrégulière Travail du sol effectué avant plantation, le plus souvent avec une charrue à disques. Le labour retourne la terre et son but est d’aérer le sol, de faciliter la pénétration des racines et de limiter l’évaporation en changeant la structure du sol en superficie. Un labour peut être effectué « en plein » (sur toute la surface) ou en bandes, sur une partie de la surface. Levée Récolte du « liège femelle » (de bonne qualité) dans une suberaie. La première récolte de liège est appelée « démasclage » et fournit un liège de moindre qualité dit « liège mâle » utilisé pour fabriquer de l’aggloméré. (Verbe : lever). Futaie composée d’arbres d’âge et de dimensions très différents. Ce traitement peut s’appliquer à toutes les essences qui se régénèrent bien naturellement. Futaie jardinée Futaie irrégulière qui compte des arbres de toutes les classes d’âge (ou de hauteur), depuis les semis jusqu’aux arbres arrivés à maturité. M Mycorhize Association d’un champignon avec un arbre, dont chacun tire des bénéfices. Elle se fait entre le mycélium et les racines et permet à l’arbre d’améliorer sa nutrition minérale. Mycorhizé (plant) Futaie par bouquets Futaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition de bouquets, peuplements réguliers de quelques ares. Se dit d’un plant sur les racines duquel on a inoculé artificiellement du mycélium pour provoquer la mycorhize. P Futaie par parquets Futaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition de parquets, peuplements réguliers de surface supérieure à plusieurs dizaines d’ares. Futaie régulière Futaie où, dans chaque unité de gestion (parcelle ou groupes de parcelles) les arbres ont approximativement le même âge. Dans le cas idéal, ils auraient aussi la même hauteur et seraient implantés à la même densité. Ce traitement peut s’appliquer à toutes les essences. Futaie mélangée Futaie composée d’arbres de différentes essences, soit uniquement feuillues, soit uniquement résineuses. Futaie mixte Futaie composée d’un mélange de feuillus et de résineux. Pelle-araignée Pelle mécanique pourvue de 2 roues, de 2 pieds et d’un bras télescopique pouvant se déplacer et travailler dans des pentes très fortes. Perchis Jeune peuplement composé d’arbres issus de graines dont les tiges ont un diamètre de 10 à 15 cm en moyenne (ce qui les fait ressembler à des perches). Peuplement Ensemble d’arbres, jeunes et vieux, constituant la végétation ligneuse poussant sur un terrain forestier, à l’exception des arbustes, arbrisseaux et de la végétation herbacée. Potet Emplacement où la terre est travaillée soit manuellement soit par des moyens mécaniques en vue de mettre en place un jeune plant. Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. 61 Glossaire R Station forestière Recépage Etendue de terrain de superficie variable homogène dans ses conditions de topographie, de climat, de sol et donc de végétation. Intervention consistant à couper un arbre le plus près possible du sol. (Verbe : recéper). Suberaie Peuplement de Chêne-liège. Régénération artificielle Renouvellement d’un peuplement par plantation (très rarement par semis) après coupe à blanc et, si nécessaire, travail du sol. Régénération naturelle Renouvellement d’un peuplement à partir des arbres en place, soit à partir de la dissémination de leurs semences, soit à partir de leurs moyens de multiplication végétative : rejets ou drageons. Cette méthode n’a de « naturelle » que l’origine des jeunes arbres car elle est conditionnée par des interventions humaines. Il serait préférable de l’appeler « régénération assistée ». Sylvopastoralisme Technique consistant à faire pâturer des troupeaux dans une parcelle boisée en adaptant la pression du troupeau à la ressource alimentaire disponible de façon que les arbres ne souffrent pas de la présence des animaux. La gestion sylvopastorale doit être réfléchie, dans l’intérêt réciproque de l’éleveur (place de la forêt dans l’utilisation globale des parcours et dans le calendrier de pâturage) et du propriétaire forestier (cohérence avec l’aménagement global de la propriété). La réflexion doit également porter sur les équipements nécessaires dans les deux sens : clôtures et sur-semis d’un côté ; protections des jeunes arbres et opérations de régénération de l’autre. Rejet (de souche) Jeune brin qui se développe sur une souche au printemps suivant la coupe. On dit que la souche rejette. Ce système de reproduction asexuée n’est utilisé que par les feuillus (en Europe). (Verbe : rejeter). Relèvement du couvert Extraction de tout ou partie des arbres dominés. Cette intervention est pratiquée le plus souvent dans les taillis de chênes méditerranéens pour prévenir les départs d’incendie. T Taille de formation Intervention consistant à supprimer les « têtes multiples » (fourches) ou les très grosses branches d’un jeune arbre. Elle a pour but de former un tronc droit et unique sur au moins 6 mètres de haut. (Verbe : tailler). Taillis Réserve Arbre maintenu sur pied lors du passage en coupe. Ce terme est utilisé surtout dans les taillis sous futaie. Peuplement forestier composé par des brins issus de rejets de souche. Seuls les feuillus peuvent constituer des taillis (en Europe). Rotation Taillis fureté Intervalle de temps séparant deux coupes de même nature dans un peuplement (ou deux levées dans une suberaie). Jeune arbre issu d’une graine arrivée au sol sans qu’un homme l’ait semée. Taillis composé de brins d’âge et de dimensions différents. En Languedoc-Roussillon, ce traitement est appliqué presque exclusivement au Chêne vert dans certaines régions naturelles. La coupe a lieu environ tous les 20 ans et exploite les arbres âgés de 40 ans. Ceux qui ont 20 ans restent en place et seront exploités 20 ans plus tard. Dans le même taillis, on a donc des brins de 2 âges, de 20 ans de différence. Actuellement le traitement appliqué n’a souvent qu’une pâle ressemblance avec le taillis fureté et consiste surtout à exploiter tous les brins les plus gros. Soulane Taillis simple Versant d’une vallée exposé au sud (synonyme : « adret »). Taillis composé de brins qui ont tous le même âge. Ils sont tous coupés en même temps et les souches rejettent toutes la même année. S Semis naturel Sous-solage Travail du sol effectué avant plantation avec un outil (soussoleuse) armé d’une ou plusieurs dents qui descendent en profondeur dans le sol (jusqu’à 1 mètre) et le font éclater. Le sous-solage a pour but de faciliter la pénétration de l’eau et des racines des arbres. (Verbe : sous-soler). 62 Transformation Remplacement d’un peuplement composé le plus souvent d’essences mal adaptées de qualité médiocre par une plantation d’essences différentes. (Verbe : transformer). Les termes qui apparaissent en caractères italiques figurent en fin de document dans la flore ou le lexique des termes techniques. Provenances PROVENANCES DES PLANTS ET ZONES DE RÉCOLTE RECOMMANDÉES DANS LES ASPRES Dans les tableaux ci-dessous, les provenances sont présentées dans un ordre de catégorie réglementaire décroissante de la gauche vers la droite (étiquette bleue, verte) et par ordre alphabétique dans chaque catégorie : Catégories Caractéristiques principales Matériel contrôlé ETIQUETTE BLEUE (Peuplements, vergers à graines, clones) - Mise en expérimentation de la graine produite. - Au moins un caractère amélioré par rapport aux témoins. Exemple : Cèdre de l’Atlas, origine « Saumon » : vigueur amélioré Matériel sélectionné ETIQUETTE VERTE (Peuplements, vergers à graines) - Région de provenance connue. - Sélection phénotypique (forme, homogénéité…). Exemple : Cèdre de l’Atlas, RP 01 « Région méditerranénne » Les principes généraux de recommandations peuvent être : - pour les espèces autochtones dans leur aire naturelle, priorité au matériel local de la catégorie réglementaire la plus élevée possible en préfèrant, à catégorie égale, un verger à un peuplement, - pour tous les autres cas, priorité au matériel de catégorie réglementaire la plus élevée possible sous réserve d'une bonne adaptation à la station. NB : les appellations et les conseils donnés dans ces tableaux seront à revoir après la mise en place des textes français d’application de la nouvelle directive européenne au 1er janvier 2003. Ces tableaux ont été établis pour les principales essences de reboisement conseillées dans ce guide, d’après les documents élaborés par les unités de recherche forestières de l’INRA d’Avignon et de l’INRA d’Orléans, le CEMAGREF de Nogent-sur-Vernisson et le Service régional de la forêt et du bois (SRFB) du Languedoc-Roussillon. MATÉRIELS ET PROVENANCES (Essences soumises au code forestier) Matériels et provenances recommandés Etages de végétation (carte Godron 1988) Altitudes Matériels forestiers de reproduction contrôlés (étiquette bleue) Nom du matériel de base Cèdre de l’Atlas Cedrus atlantica Supraméditerranéen et mésoméditerranéen supérieur (300 à 800 m d’altitude) MONT-VENTOUX SAUMON MENERBES (1) Merisier Prunus avium Supraméditerranéen et montagnard méditerranéen (altitude supérieure à 450 m) CLONES : AMELINE BEAUVOIR BONVENT COULONGE GARDELINE HAUTMESNIL MONTEIL PIEVAL Essences Pin d’Alep Pinus halepensis Mésoméditerranéen et thermoméditerranéen (altitude inférieure à 450 m) Matériels forestiers de reproduction sélectionnés (étiquette verte) Nom de la Région de Provenance Autres matériels utilisables Matériels forestiers de reproduction sélectionnés (étiquette verte) Nom de la Région de Provenance 01 - REGION MEDITERRANEENNE (2) 01 - France NEUTROPHILE Observations (1) Ménerbes : certains doutes susbistent sur ce matériel de base ; préférer SAUMON et MONT-VENTOUX. (2) Les peuplements sélectionnés qui ont donné les meilleurs résultats dans les essais INRA en LR sont Rialselsse (01-CA-001) et MARCELY (01-CA-002). Ces clones constituent la variété recommandée par l’INRA (supériorité en vigueur et forme). Ils sont disponibles en quantité limitée en raison d’une faible demande des reboiseurs actuellement : envisager de passer un contrat de culture. Il est conseillé d’utiliser plusieurs clones dans un même chantier. En cas de pénurie, l’utilisation des matériels sélectionnés est toujours possible. 02 - France ACIDIPHILE 01 - LANGUEDOC 02 - PROVENCE Pin laricio de Calabre Pinus nigra ssp Laricio var calabrica Supraméditerranéen et montagnard méditerranéen (altitude supérieure à 450 m) LES BARRES-BOUT-VERGER LES BARRES-BOUTSIVENS-VERGER 01 - France CONTINENTALE Pin laricio de Corse Pinus nigra ssp Laricio var corsicana Supraméditerranéen et montagnard méditerranéen (altitude supérieure à 450 m) 01 - CORSE (*) 02 - SUD-EST MASSIF CENTRAL 03 - BRIVADOIS Pin noir d’Autriche Pinus nigra ssp nigricans Supraméditerranéen (de 450 à 800 m d’altitude) 04 - CORBIERES Pin pignon Pinus pinea Mésoméditerranéen et thermoméditerranéen (altitude inférieure à 450 m) 01 - REGION MEDITERRANEENNE Pin sylvestre Pinus sylvestris Montagnard méditerranéen (altitude supérieure à 800 m) 10 - PYRENEES ORIENTALES (à l’exclusion de toute autre provenance) Sapin pectiné Abies alba Montagnard méditerranéen (altitude supérieure à 800 m) (*) En particulier le verger à graines Corse Haute-Serre Vg. 02 - REGION DE MENDE 05 - SUD-OUEST MARIAILLES 19 - PYRENEES ORIENTALES 63 Provenances ZONES DE RÉCOLTE (Essences soumises à l’arrêté du 28 novembre 1991) Etages de végétation (carte Godron 1988) Altitudes Essences Sapin de Bornmüller Abies bornmülleriana Zones de récolte recommandées Montagnard méditerranéen Supraméditerranéen (altitude supérieure à 450 m) Espèces de substitution FRANCE : Verger de CAYROLS (CANTAL) (10) TURQUIE : ARAC, CANGAL Abies cephalonica : MAINALON et PINDE : PALEOTOURNOS Abies equitrojani : KAZDAG Cedrus atlantica (matériels contrôlés : SAUMON / MONT-VENTOUX / MENERBES) (1) Abies nordmanianna (11) Observations (1) Ménerbes : certains doutes subsistent sur ce matériel de base; préférer SAUMON ET MONT-VENTOUX. (10) Verger de CAYROLS = peuplement d’origine CATAK près d’ARAC. (11) Le sapin de Nordmann est à déconseiller chaque fois que du sapin de Bornmüller est disponible. Attention aux risques d’hybridation avec le Sapin pectiné. Sapin de Céphalonie ou de Grèce Abies cephalonica Supraméditerranéen inférieur Grèce Mainalon et mésoméditerranéen (Vlahica, Kapota, Lagada, Vityna) supérieur (de 400 à 700 m d’altitude) Châtaignier Castanea sativa Montagnard méditerranéen inférieur et supraméditerranéen (de 500 à 900 m d’altitude en versant nord) HERAULT FD des Avants-Monts - Plle 112p PYRENEES-ORIENTALES FC de RABOUILLET - Plle 23p GARD - ALZON Plle Z12b Les MAZELS Cyprès vert horizontal Cupressus sempervirens var horizontalis Mésoméditerranéen et thermoméditerranéen (altitude inférieure à 450 m) sur sol calcaire (non marneux) Origine méditerranéenne française Sensibles au chancre sauf variétés brevetées (*) Abies bornmuelleriana dans le supraméditerranéen. Cedrus atlantica (matériels contrôlés : SAUMON / MONT-VENTOUX / MENERBES) (1) Cupressus arizonica De préférence verger à graines INRA quand disponible (évaluation à partir de l’an 2000) (*) Variétés brevetées de cyprès résistant au chancre de l’écorce Type Sélectionné par : Utilisation Cupressus sempervirens Florentia clone CNR = Consiglio Nationale delle Ricerche (ITALIE) brise-vent Etruria clone CNR brise-vent Agrimed 1 clone CNR (Italie) • INRA (France) • FRI (Grèce) brise-vent • ornement Bolgheri clone CNR ornement Mistral 5 clones INRA brise-vent Sancorey clone Pépinières REY ornement Pegaso clone Cupressus glabra Cyprès de l’Arizona Cupressus arizonica CNR Mésoméditerranéen et thermoméditerranéen (altitude inférieure à 450 m) brise-vent FRANCE - GARD - VALBONNE Zone méditerranéenne (entre 500 et 800 m d’altitude) FRANCE SAINT-GUILHEM-LE-DESERT (HERAULT) FRANCE - BESSEGES (GARD) pour les sols acides (12) Aulne à feuilles en cœur Alnus cordata Montagnard méditerranéen et supraméditerranéen supérieur (altitude supérieure à 500 m) (versant frais et fond de vallée) FRANCE - DROME - SAOU Arboretum du RUSCAS (VAR) 64 Seule la variété “horizontalis” est concernée par l’arrêté du 28 novembre 1991. Forme : En dehors des clones, les variétés de cyprès sont généralement un mélange de forme. Les futures graines issues du verger de PALAYSON devraient produire une vraie variété à port horizontal. Chancre (Seiridium cardinale) : En dehors de quelques clones sélectionnés pour leur forte tolérance, les variétés de cyprès sont sensibles. Toutefois le chancre se développera plus ou moins selon les conditions de milieu. La future variété issue du verger de PALAYSON est en cours de test vis-à-vis du chancre. Utilisation : 1/ Ornemental et brise vent : clones sélectionnés sur la forme et la résistance au chancre. 2/Peuplement forestier : Il semble préférable d’attendre quelques années la variété verger à graines de PALAYSON (tolérance chancre + port horizontal). En attendant, possibilité d’utiliser des variétés commerciales seulement dans les zones climatiquement défavorables au chancre. DFCI : A noter une technique utilisée en TURQUIE - coupure arborés en périphérie des peuplements de Pin brutia. Possibilité de planter un mélange de clones sélectionnés. Les deux espèces d’Afrique du nord (C. atlantica et C. dupreziana) pourraient également être utilisées dans ce cadre. USA - ARIZONA Pin de Salzmann Pinus nigra clusiana (Pinus salzmanni) Cormier Sorbus domestica (1) Ménerbes : certains doutes subsistent sur ce matériel de base ; préférer SAUMON ET MONT-VENTOUX. Les peuplements cités sont proposés au classement mais la soumission du châtaignier aux dispositions du code forestier est pour l’instant suspendue. ▼ Nom Attention aux risques d’hybridation avec le Sapin pectiné. (12) Il est conseillé de ne pas envisager de reboisement artificiel en Pin de Salzmann dans l’immédiat. Attendre notamment les résultats des études de la variabilité génétique du pin de Salzmann. A.subcordata (14) Arboretum du RUSCAS (VAR) - CORSE (14) A.subcordata est un peu plus résistant à la sécheresse. Origine locale En second choix : ITALIE ORIGINE LOCALE (zone méditerranéenne Languedoc-Roussillon et Provence - Alpes - Côte d’Azur) (15) (15) Les plantations tests de descendances de cormier sélectionnés sont trop récentes (1997 à 99) pour des conclusions transférables. Il a été cependant observé : - d’une part la croissance et la reprise exceptionnelles des plants élevés en conteneur 1200 cm3 à la pépinière expérimentale des MILLES; - d’autre part, des différences spectaculaires de croissance entre les plants issus de cormier sélectionnés en PACA ou en Languedoc-Roussillon et ceux issus de graines commerciales; par exemple à la livinière, accroissement 1999 de 14 cm pour les provenances commerciales contre 30 cm pour les meilleures descendances méditerranéennes. Siège : 378, rue de la Galéra - Parc Euromédecine 1 - BP 4228 - 34097 Montpellier Cedex 5 Tél. 04 67 41 68 10 - Fax 04 67 41 68 11 Antenne des Pyrénées-Orientales : Château Cap de Fouste - 66100 Perpignan Tél. 04 68 55 88 02 - Fax 04 68 55 89 21
Documents pareils
Aspres - Site du CRPF Languedoc Roussillon
à la friche qui, en se développant, accentue les
risques d’incendie.
Aujourd’hui, les Aspres sont une région essentiellement agricole et touristique. Au centre du
massif, un élevage extensif se mai...