1h35 amsterdam hop! strasbourg clermont-ferrand

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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE
AMSTERDAM
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EDITION
Directeurs de collection et auteurs :
Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTE
Auteurs : Hélène DEGRYSE, Julia WESTPHAL,
Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS
et alter
Directeur Editorial : Stéphan SZEREMETA
Responsable Editorial Monde :
Patrick MARINGE
Rédaction Monde : Caroline MICHELOT,
Morgane VESLIN, Pierre-Yves SOUCHET
et Leena BRISACQ
Rédaction France : François TOURNIE,
Perrine GALAZKA, Talatah FAVREAU
et Bénédicte PETIT
FABRICATION
Responsable Studio : Sophie LECHERTIER
assistée de Romain AUDREN
Maquette et Montage : Julie BORDES,
Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING,
Delphine PAGANO et Laurie PILLOIS
Iconographie et Cartographie : Audrey LALOY
WEB ET NUMERIQUE
Directeur Web : Louis GENEAU de LAMARLIERE
Directeur technique : Lionel CAZAUMAYOU
Chef de projet et développeurs :
Jean-Marc REYMUND, Cédric MAILLOUX,
Florian FAZER et Anthony GUYOT
Community Manager : Cyprien de CANSON
DIRECTION COMMERCIALE
Directrice des Régies : Caroline CHOLLET
Responsable Régies locales :
Michel GRANSEIGNE
Relation Clientèle : Vimla MEETTOO
et Sandra RUFFIEUX
Chefs de Publicité Régie nationale :
Caroline AUBRY, François BRIANCON-MARJOLLET,
Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline GENTELET,
Florian MEYBERGER et Caroline PREAU
E
METTR R
A JOU
REGIE INTERNATIONALE
Chefs de Publicité : Jean-Marc FARAGUET,
Guillaume LABOUREUR assistés d’Elisa MORLAND
DIFFUSION ET PROMOTION
Directrice des Ventes : Bénédicte MOULET
assistée d’Aissatou DIOP, Alicia FILANKEMBO
Responsable des ventes : Jean-Pierre GHEZ
assisté de Nathalie GONCALVES
Relations Presse-Partenariats :
Jean-Mary MARCHAL
ADMINISTRATION
Président : Jean-Paul LABOURDETTE
Directeur Administratif et Financier :
Gérard BRODIN
Directrice des Ressources Humaines :
Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS
Responsable informatique : Pascal LE GOFF
Responsable Comptabilité :
Valérie DECOTTIGNIES
assistée de Jeannine DEMIRDJIAN, Oumy DIOUF
et Christelle MANEBARD
Recouvrement : Fabien BONNAN
assisté de Sandra BRIJLALL
Standard : Jehanne AOUMEUR
PETIT FUTE AMSTERDAM 2016
Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS.
Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université
18, rue des Volontaires - 75015 Paris.
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Dépôt légal : 18/01/2016
ISBN : 9782746992856
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Pour le courrier des lecteurs : [email protected]
Welkom
in Amsterdam !
Amsterdam, capitale des Pays-Bas en constitue sans
aucun doute son joyau touristique. Ce guide traite
donc d’Amsterdam avant tout mais aussi quelques
autres joyaux qui entourent la capitale batave et que
l’on peut facilement découvrir à partir de la capitale.
Apprendre à connaître Amsterdam c’est, d’une certaine
manière, atteindre la grâce et tomber amoureux.
Il serait en effet impossible de ne pas succomber
au charme de cette capitale posée sur les flots,
enchevêtrement de canaux aux eaux changeantes,
comme autant de veines qui affluent vers son cœur.
Dans la Venise du Nord, le temps varie aussi vite que
les teintes de l’Amstel, le ciel pur succède à la brume,
la tempête arrive sans mot dire.
Ville capricieuse et contrastée, à la fois moderne et
classique, sage et délurée, conservatrice et innovante,
elle saura captiver tout visiteur qui se donne la peine de
vraiment la découvrir, au-delà des clichés et poncifs.
Amsterdam semble actuellement à la croisée des
chemins, tous ses grands musées ont fini par rouvrir
après de longues années de laborieux travaux, son
centre historique n’a jamais été si beau avec le
Rijksmuseum comme symbole de ce renouveau et
de cette opulence retrouvée. La ville semble jouir
d’une prospérité en contraste avec le quotidien parfois
plus difficile de ses habitants. Certains craignent
ainsi que « leur » Amsterdam ne devienne une villemusée, regorgeant de beauté mais dépouillée d’âme.
On note ainsi une montée en puissance de quartiers
périphériques, l’ouest, le nord et l’est feront probablement l’objet d’une section de quartier à part dans
un avenir proche.
Nous osons espérer que ce guide vous donne les clés
pour aller à la rencontre de la ville et de ses habitants et
qu’il vous permette de vraiment découvrir Amsterdam,
la capitale du plus grand des petits pays ou du plus
petit des grands pays !
IMPRIMÉ EN FRANCE
Sommaire
nw
INVITATION AU VOYAGE n
nw
AMSTERDAM n
Les plus d’Amsterdam............................9
Idées de séjour .....................................13
Comment partir ?..................................19
Partir en voyage organisé.....................19
Partir seul ............................................22
Séjourner .............................................27
Quartiers ...............................................76
Se déplacer ...........................................80
L'arrivée ..............................................80
En ville .................................................83
Pratique.................................................91
Se loger .................................................94
Locations .............................................94
Centrales de réservation – Réseaux .....95
Nord, Centre et Quartier Rouge ............95
Grands Canaux ..................................103
Le Jordaan et l’Ouest .........................107
Leidseplein et Vondelpark ..................109
Nieuwmarkt et Waterlooplein .............112
Plantage, Artis et l’Est ........................113
De Pijp et Rivierenbuurt .....................115
Se restaurer ........................................117
Nord, Centre
et Quartier Rouge ...............................118
Grands Canaux ..................................127
Sortir ...................................................146
nw
DÉCOUVERTE n
© AUTHOR’S IMAGE
Amsterdam en 20 mots-clés ................30
Survol d’Amsterdam .............................36
Géographie ..........................................36
Climat ..................................................37
Environnement – Écologie....................38
Parcs nationaux ...................................39
Faune et flore.......................................39
Histoire ..................................................40
Politique et économie ...........................43
Population et langues ...........................46
Mode de vie...........................................48
Arts et culture .......................................51
Festivités ...............................................62
Cuisine néerlandaise ............................65
Jeux, loisirs et sports ...........................68
Enfants du pays ....................................70
Péniche sur l’Amstel.
nw
LES ENVIRONS
D'AMSTERDAM n
Les environs D'Amsterdam ................246
Amstelveen ..................................... 246
Zaanse Schans ................................ 248
Haarlem........................................... 248
Zandvoort ........................................ 256
Ports de pêche sur l’Ijsselmeer ..........258
Monnickendam ............................... 258
Marken ............................................ 260
Volendam ........................................ 261
Edam ............................................... 262
Enkhuizen........................................ 264
Hoorn .............................................. 264
nw
PENSE FUTÉ n
Pense futé ...........................................268
Argent................................................268
© AUTHOR’S IMAGE
Cafés – Bars ......................................146
Clubs et discothèques ........................156
Plantage, Artis et l’Est .....................158
Spectacles .........................................159
Activités entre amis ...........................164
À voir – À faire ....................................165
Visites guidées ...................................165
Nord, Centre et Quartier Rouge ..........169
Grands Canaux ..................................177
Balades ...............................................216
Shopping .............................................227
Bons plans .........................................227
Nord, Centre et Quartier Rouge ..........228
Grands Canaux ..................................232
Sports – Détente – Loisirs ..................242
Des maisons à pignon
sur Egelantiersgracht, dans le Centre.
Bagages ............................................270
Décalage horaire................................270
Électricité, poids et mesures ..............271
Formalités, visa et douanes ................271
Horaires d’ouverture ..........................271
Internet ..............................................271
Jours fériés........................................272
Langues parlées ................................272
Poste .................................................273
Quand partir ? ....................................273
Santé .................................................273
Sécurité et accessibilité .....................275
Téléphone ..........................................276
S’informer ...........................................278
À voir / À lire ......................................278
Avant son départ ................................278
Sur place ...........................................279
Magazines et émissions .....................279
Index ...................................................281
6
Schiermonnikoog
Eemshaven
Les Pays-Bas
ÎL
ES
W
AD
D
EN
Ameland
Delfzijl
Winsum
Te r s c h e l l i n g
GRONIN
GRON
GRO
RONINGUE
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GU
UE
Aduard
MER DU NORD
GRONINGUE
LEEUWARDEN
Vlieland
Appingedam
Burgum
Harlingen
Zuidlaren
Drachten
FRIS
FRISE
F
FR
RISE
Bolsward
Te xe l
Stadskanaal
ASSEN
Sneek
Musselkanaal
Smilde
Workum
Le Helder
Woudsend
Heerenveen
DRENTHE
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Wolwega
Lemmer
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Purmeren
Ijmuiden
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Denekamp
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Olst
Deventer
Putten
Delden
Hengelo
ENSCHEDE
APELDOORN
Aalsmeer
Nijkerk
Hilversum
Soest
Leiden (Leyde)
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Harderwijk
AMSTERDAM
Hillegom
ZWOLLE
Biddinghuizen
Monnickendam
Zaanstad
Kampen
LELYSTAD
Edam
HAARLEM
Heemstede
Klazienaveen
Meppel
Emmeloord
Hoorn
Bergen
Hoogeveen
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Barneveld
Amersfoort
Voorst
Otterlo
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Haaksbergen
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Hoek van Holland
Vianen
Gouda
Delft
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ROTTERDAM
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Zwijndrecht
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Veenendaal
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Gorinchem
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MIDDELBURG
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Stavenisse
Halsteren
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BRABANT-SEPTENTRIONAL
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TILBURG
Zundert
Bergen op Zoom
Kruiningen
Boxmeer
Boxtel
Venray
BREDA
Oirschot
Gilze
Goes
Uden
BOIS-LE-DUC
(St-Hertogenbosch)
Willemstad
BaarleNassau
Hilvarenbeek
Helmond
Arcer
EINDHOVEN
Veldhoven
DUISBOURG
Geldrop
Breskens
Tegelen
Reusel
Terneuzen
Oostburg
Hulst
Valkenswaard
VENLO
ALLEMAGNE
LIMBO
L
LIMB
MBOUR
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BOURG
BOUR
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Swalmen
Weert
Roermond
ANVERS
Echt
BELGIQUE
GAND
PAYS-BAS
Heerlen
BRUXELLES
MAASTRICHT
Capitale
Ville principale
Autre localité
Espace forestier
Vaals
LIÈGE
AACHEN
0 km
15
30
45
60 km
7
Autoroute
Voie rapide
Route nationale
Route secondaire
Valkenburg
© NIKADA – ISTOCKPHOTO
8
© AUTHOR’S IMAGE
© STÉPHANE SAVIGNARD
Vélo sur les canaux d’Amsterdam.
Les Pays-Bas, premier pays
producteur de tulipes.
Fromager et ses excellents goudas.
Musée Van Gogh à Amsterdam.
Les plus dAmsterdam
Le dépaysement
aux portes de la France
Une culture internationale
La culture néerlandaise est très riche et rayonne
encore aujourd’hui grâce au juste équilibre
entre la culture néerlandaise traditionnelle et
les influences de ses nombreuses anciennes
colonies. Amsterdam en est un véritable exposé.
Les Amstellodamois (et d’ailleurs aussi les
Néerlandais en général) sont des voyageurs
dans l’âme et, influencés par leurs périples, ils
sont très souvent curieux et ouverts sur le reste
du monde. Même si le français est de moins
en moins enseigné à l’école, les habitants de la
ville se feront toujours un plaisir de vous aider
dans vos pérégrinations et parfois même dans
la langue de Molière.
Une destination facile à visiter
Amsterdam vous dépaysera certainement, mais
vous n’y serez jamais réellement perdu. Les
infrastructures sont très au point, la ville est
Des possibilités de voyage
pour tous les âges
La capitale batave peut se vivre à plusieurs
vitesses et à plusieurs niveaux. Pour les jeunes,
les auberges de jeunesse et cafés branchés
sont légion dans Amsterdam. Leurs jeunes
étudiants et les créatifs contribuent à faire
jaillir les idées nouvelles et rendent la capitale
très vivante. Les visiteurs en quête de confort
et de tranquillité trouveront facilement des
hôtels à leur goût, les choix ne manquent pas !
La vie culturelle d’Amsterdam est très riche, les
musées, galeries, théâtres-opéras proposent
des programmes de grande qualité, variés et à
la pointe de ce qui se fait de mieux en Europe.
Une visite d’Amsterdam vous permettra de
plonger au cœur d’un patrimoine historique
aussi riche que fascinant.
Une capitale moderne
qui bouge en direct !
On sent que la capitale bouge et qu’elle est
entièrement tournée vers les touristes. Nouveaux
hôtels de luxe, magasins superbes, façades
rénovées : l’opulence frappe le visiteur qui se
rend à Amsterdam. Depuis quelque temps, les
habitants se demandent même si Amsterdam
ne risque pas de devenir un Disneyland sans
saveur. La programmation culturelle est sans
limite, chaque week-end il y a un festival, une
inauguration, chaque semaine de nouvelles
adresses à ne pas manquer, chaque année
un nouveau bâtiment emblématique… La ville
semble évoluer à la vitesse de l’éclair !
repérez les meilleures visites
intéressant
Remarquable
Immanquable
Inoubliable
INVITATION AU VOYAGE
Les Pays-Bas en général et Amsterdam en
particulier assurent un dépaysement certain
après seulement quelques heures de voyage.
Amsterdam, capitale romantique enchante le
voyageur par la beauté de ses canaux aux reflets
changeants. Amsterdam étant considérée comme
l’une des villes les plus colorées d’Europe, vous
ne pourrez résister aux charmes d’un patchwork
de façades chamarrées, d’enseignes scintillantes
et de marchés bariolés aux fleurs odorantes. Le
long des grands canaux, des siècles d’histoire
suintent encore de la pierre des palais. Autre
source de déracinement, l’incroyable aptitude
à unir l’ancien et le neuf. Ainsi, dans la cité aux
mille ponts, s’entremêlent monuments d’architecture du siècle d’or, chefs-d’œuvre hétéroclites
nés du génie des avant-gardistes néerlandais
et expositions de squatters. Un choc des civilisations dont vous pourrez apprécier toute la
mesure en vous accoudant au comptoir d’un
bar ultramoderne tout en dégustant un verre
de genièvre, alcool national distillé selon un
savoir-faire hérité du XVIIe siècle.
très compacte et facile d’accès pour les touristes
français. Les offices de tourismes sont faciles
d’accès aussi, notamment près de la gare.
Ensuite, il suffit de se perdre pour découvrir la
ville à son rythme. Nous vous conseillons de
préparer un minimum votre séjour (avoir un
hôtel avant de partir est obligatoire, réserver les
expositions qui font l’événement), puis de vous
laisser emporter par la ville et ses attractions. A
noter : les Néerlandais sont très polyglottes (ils
adorent parler anglais) et seront souvent ravis de
faire votre connaissance ou de vous renseigner.
Fiche technique
10
Argent
Monnaie
Depuis 2002, l’euro est aussi la monnaie des
Pays-Bas. Le florin a été remplacé par l’euro
après six cents ans de bons et loyaux services.
Idées de budget
© ALEKSANDARGEORGIEV – ISTOCKPHOTO
Le coût de la vie est à peu près comparable à
celui de Paris, même si les hôtels sont globalement plus chers qu’en France. A noter, les
boissons (alcoolisées ou non) sont généralement
plutôt bon marché et les supermarchés sont
moins chers qu’en France.
wwPetit budget. Les petits budgets peuvent
s’en sortir avec environ 60 E par jour, mais
devront dormir dans un dortoir et se nourrir
de bric et de broc, de sandwichs, de kebabs
et s’approvisionner dans les supérettes des
centres-villes. En guise de sortie, une bière en
terrasse le soir.
wwBudget moyen. Le voyageur disposant de
60 E à 150 E peut prétendre à une chambre
correcte, mais sans grand luxe aux alentours
de 70 E la nuit. Le reste servira à se payer un
dîner sympa dans le quartier du Jordaan (25 E
à 30 E par personne) et à la visite d’un musée.
Les musées restent comme partout relativement
chers (au moins 15 E, voire plus par personne
pour les plus prestigieux).
wwGros budget. Les plus gros budgets pourront
séjourner dans un hôtel de catégorie supérieure
à partir de 100 E la nuit et s’offrir un restaurant
plus côté (40 E par personne), un dîner aux
chandelles sur une péniche (environ 100 E) et
Vue aérienne d’Amsterdam.
pourquoi pas un concert au Concertgebouw (à
partir de 30 E mais souvent plus de 60E voire
bien plus lorsque des artistes prestigieux s’y
produisent). Louer une voiture pour parcourir les
environs vous coûtera au moins une vingtaine
d’euros par jour pour les plus petits modèles
sans compter l’essence.
Amsterdam en bref
wwLe pays : Royaume des Pays-Bas
(Nederlands).
wwSuperficie : 41 543 km².
wwRégime : monarchie constitutionnelle.
wwSiège du gouvernement : La Haye (Den
Haag).
wwCapitale : Amsterdam.
wwChef de l’État : le roi Willem Alexander
depuis avril 2013.
wwMinistre-président (Premier ministre) :
Mark Rutte depuis le 14 octobre 2010.
wwLangues officielles : néerlandais, frison
(uniquement parlé en Frise).
La population
wwNombre d’habitants : 16 939 145 habitants
au 5 octobre 2015 (821 702 habitants à
Amsterdam en mars 2015).
wwPopulation étrangère : 4,2 % de la
population.
wwDensité : 402 hab./km².
wwCroissance démographique : 0,29 % en
2011.
11
Drapeau
des Pays-Bas
Il s’agit d’un des plus vieux drapeaux
nationaux encore en vigueur aujourd’hui. Son
origine remonte au règne de William Ier, prince
d’Orange, durant la deuxième moitié du XVIe
siècle lorsque les provinces hollandaises se
sont révoltées contre l’Espagne. Il reprend
les trois couleurs dynastiques de William
I er et se compose de trois bandes égales
horizontales : rouge, blanche et bleue. Le
drapeau, nommé prinsenvlag (la bannière du prince), était à l’origine orange, blanc et bleu,
mais la bande orange est devenue rouge.
Deux raisons expliquent ce changement : tout d’abord, l’orange est difficile à distinguer
en mer et se décolore facilement, mais c’est surtout la marque du désir des Hollandais de
rejeter le pouvoir autocratique des princes d’Orange. Une autre version dit qu’après que la
France eut conquis le pays, l’orange fut interdit afin que les couleurs du drapeau soient les
mêmes que celles du drapeau français. Le drapeau n’a pas été modifié depuis 1796, si ce
n’est la nuance de bleu.
En revanche, la plupart des équipes sportives nationales portent la couleur orange.
A commencer par la plus célèbre d’entre elles, l’équipe de football des Pays-Bas appelée
Oranje. L’équipe est d’ailleurs actuellement dans la tourmente et pas certaine de se qualifier
pour le prochain championnat d’Europe.
wwDelft : 015.
wwDen Bosch : 073.
wwDeventer : 0570.
© SAMOTT
wwPopulation âgée de 65 ans et plus : 14,9 %
de la population.
wwEspérance de vie : homme : 78 ans ; femme :
82,3 ans.
wwReligion (personnes âgées de 18 ans et
plus) : 29 % de catholiques romains, 19 %
de protestants, 5 % de musulmans, 1 %
d’hindouistes, 1 % de bouddhistes. Personnes
non affiliées à une religion : 44 %.
Léconomie
wwPIB : 858 milliards US$.
wwPIB par habitant : 51 410 US$.
wwTaux de chômage en en octobre 2015 :
7,8 %.
wwExportations de marchandises 2014 :
433,405 millards d’euros.
wwImportations de marchandises 2014 :
382,416 milliards d’euros.
Téléphone
Indicatifs régionaux
wwAmsterdam : 020.
wwArnhem : 026.
Vélos et canaux sont indissociables à Amsterdam.
FICHE TECHNIQUE
12
Buienradar ou
le radar des averses
Pour les touristes qui ne veulent prendre
aucun risque avec la météo imprévisible
d’Amsterdam, nous recommandons
le site Internet www.buienradar.nl qui
prévoit et visualise avec une précision
impressionnante, les précipitations sur
les Pays-Bas (bui signifiant averse).
wwEindhoven : 040.
wwGroningen : 050.
wwHaarlem : 023.
wwHilversum : 035.
wwLa Haye (Den Haag) : 070.
wwLeiden : 071.
wwRotterdam : 010.
wwUtrecht : 030.
wwMaastricht : 043.
wwNijmegen : 024.
Comment téléphoner ?
wwDe la France aux Pays-Bas : 00 + 31 +
indicatif de la ville sans le 0 + numéro à
7 chiffres du correspondant. Ex : 00 + 31 +
20 + 589 89 71.
wwDes Pays-Bas vers la France : 00 + 33 +
numéro du correspondant sans le 0 initial. Ex :
00 + 33 + 1 42 36 58 99.
wwDes Pays-Bas aux Pays-Bas dans la
même région : le numéro à 7 chiffres du
correspondant.
wwDes Pays-Bas aux Pays-Bas d’une région
à l’autre : indicatif de la ville avec le 0 + le
numéro à 7 chiffres du correspondant. Ex :
020 + 589 89 71.
Décalage horaire
Il n’y a pas de décalage horaire entre la France
et les Pays-Bas.
Formalités
Les résidents européens de passage aux Pays-Bas
doivent voyager munis d’un passeport ou d’une
carte nationale d’identité même périmés (depuis
moins de cinq ans) tandis que les résidents
canadiens doivent être munis d’un passeport
valide trois mois après la période de séjour prévue.
Climat
Le temps peut varier très rapidement. De manière
générale, Amsterdam a un climat océanique
tempéré sujet à des vents importants et à des
averses aussi courtes qu’imprévisibles. Il y a des
mois de juillet pluvieux où la température n’excède
pas 20° C, mais avec un ciel dégagé on atteint
allègrement 25° C et, comme dans n’importe
quelle ville du sud, les gens se promènent en
bras de chemise. Il faut donc toujours prévoir des
vêtements chauds ainsi qu’un bon imperméable.
L’hiver les températures oscillent entre -1° C et 5° C
en moyenne. Les hivers récents ont été très rudes
avec beaucoup de neige et de gel, si vous visitez
la ville en cette saison, équipez-vous en fonction.
Saisonnalité
wwLe début du printemps (avril et mai) est
indiscutablement le meilleur moment pour visiter
Amsterdam et ses alentours : si l’air peut alors
être frais, c’est habituellement la période la
plus sèche de l’année et la Hollande se pare
de fleurs aux mille couleurs.
wwLa haute saison se situe en été, mais
Amsterdam est une ville qui se visite toute
l’année. Prévoyez donc de réserver vos nuitées
d’hôtel avant de partir ! Revers de la médaille,
vous serez alors très nombreux à visiter la ville
et les files d’attente des musées et attractions
sembleront parfois interminables.
Idées de séjour
Séjour court
Amsterdam pour un week-end
Le but de ce week-end serait de donner une
première impression de la ville dans ce qu’elle
a de plus particulier. Ce serait également vous
donner l’envie de revenir pour un plus long séjour.
wwAprès l’arrivée à l’hôtel, il est conseillé de
faire une balade en bateau et/ou une balade à
pied dans la zone rouge. Autant commencer
par les choses sérieuses, non ? La promenade
en bateau permet de donner une première
impression globale de la ville. Vous pouvez
prendre un bateau sur le Damrak, la rue en
face de la gare ou à de nombreux endroits dans
toute la ville. Renseignez-vous à la réception
de votre hôtel. Selon la durée de la promenade
en bateau, organisez votre dîner (n’oubliez pas
que les cuisines néerlandaises ferment tôt, vers
22h30). Vous pouvez sans problème trouver un
restaurant indonésien, chinois ou thaïlandais
aux abords du Quartier rouge.
Après la promenade en bateau, promenez-vous
dans le Quartier rouge, faites attention aux
pickpockets évidemment. Un conseil : quittez
le coin quand il ne reste que des hommes. Vous
pouvez prendre un verre au Engelbewaarder
(Kloveniersburgwal 59), un café littéraire très
sympathique dans lequel vous pourrez prendre
une collation bien méritée.
S’il vous reste un peu d’énergie, vous pouvez
faire un tour du côté du très touristique
Leidseplein prendre un dernier verre et même
sortir si vous le désirez.
wwLa journée du samedi commencera
idéalement tôt par la visite de la maison d’Anne
Frank (Prinsengracht 263). Il est conseillé
de s’y rendre avant l’ouverture (9h) pour ne
pas se morfondre des heures dans la plus
longue file d’attente d’Amsterdam (sic). Après
la maison d’Anne Frank, continuez votre balade
le long du Prinsengracht et tournez à gauche
au niveau de l’église du Nord (Noorderkerk).
Chaque samedi sur la place de l’église, le
marché bio étale ses marchandises. Il est
très couru et on comprend pourquoi. Admirez
les beaux produits et dégustez ensuite la
fameuse tarte aux pommes du Winkelcafé à
l’angle de la Westerstraat et du Noordermarkt.
Continuez votre balade dans le quartier du
Jordaan, autrefois le quartier prolo de la ville
devenu aujourd’hui un des quartiers les plus en
vogue de la capitale. Revenez vers la maison
d’Anne Frank en suivant un autre canal, le
Keizersgracht par exemple. Rejoignez la place
du Spui où se trouve l’entrée du béguinage
(prenez la ruelle à gauche lorsque vous êtes en
face du Caffé Esprit puis tournez de nouveau à
gauche). Respirez, vous êtes hors du temps !
Si vous le désirez, il est possible de se rendre
au musée historique de la ville d’Amsterdam
(Amsterdam Musem) ou alors passez au
moins par la galerie des Gardes civiques (c’est
gratuit). Le soir, vous pouvez vous rendre au
Melkweg ou au Paradiso deux temples musicaux
d’Amsterdam (vérifiez les programmations
sur Internet à l’avance). Pour les amateurs
de jazz, une visite au Muziekgebouw aan
’t-IJ s’impose. Ce complexe abrite aussi une
salle de jazz (Bimhuis). Les amateurs de
musique classique trouveront leur bonheur
au Concertgebouw réputé pour sa remarquable
acoustique et son exceptionnel orchestre.
Sinon il vous reste toujours la possibilité
de pousser la porte d’un des nombreux
cafés bruns de la ville, réputés pour leur
authenticité.
wwLa journée du dimanche sera culturelle,
il est conseillé de ne faire qu’un grand
musée (Van Gogh ou le Rijksmuseum par
exemple) pour éviter l’indigestion et de le
choisir selon les expositions temporaires
supplémentaires (consultez les programmes
sur Internet). Longtemps en travaux, le
Rijksmuseum a été rouvert en fanfare au
printemps 2013 mais n’est complètement ouvert
(jardins et aile Philips) que depuis quelques mois.
De toute façon, tous les musées sont situés dans
le même quartier. Après la visite, rendez-vous
au Vondelpark, le grand parc de la ville qui
porte le nom d’un célèbre poète. Offrez-vous
des tapas au Eetcafé Vondeltuin, dégustez une
bière fraîche au T’Blauwetheehuis ou profitez
du spectacle en terrasse au Vondelpark 3. S’il
fait vraiment beau, octroyez-vous un moment
de farniente dans le parc. Et s’il fait mauvais
temps ou si vous désirez faire plus culturel,
prenez le chemin qui mène au quartier juif et
visitez la synagogue portugaise (M. Visserplein
3) ouverte jusqu’à 16h. Cette synagogue est la
plus grande du monde et elle fut construite en
1675. Pour terminer en beauté, pourquoi pas un
dîner aux chandelles, dans un décor semblant
tout droit sorti de la palette de Rembrandt, au
d’Vijff Vlieghen, un des établissements les plus
réputés d’Amsterdam ?
14
Les quartiers dAmsterdam
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16 Æ iDÉES DE SÉjOuR
L’adorable village de Marken.
Séjours longs
12 jours à Amsterdam et sa région
Ce programme permet de connaître différents
quartiers de la ville et de donner tout de suite un
aperçu des diversités d’Amsterdam. Grâce aux
quelques jours de visites à l’extérieur, il permet
aussi de donner une impression (succincte,
certes) de la région d’Amsterdam.
wwJour 1. Maison d’Anne Frank. Marché
biologique du Noordermarkt ( samedi
uniquement) – marché d’antiquaires et de
fripes (le lundi). Visite du quartier du Jordaan.
wwJour 2. Visite en bateau de la ville. Palais du
Dam, se promener autour de la gare, visiter la
Bourse de Berlage (pour donner une première
idée de l’architecture d’Amsterdam). Quartier
Rouge, visite de la vieille église.
wwJour 3. Rijksmuseum, Museumplein, soirée
au Concertgebouw.
wwJour 4. Marché aux fleurs du Singel, un
peu de shopping dans la Kalverstraat. Marché
aux livres du Spui (vendredi uniquement). Le
béguinage du Spui. Musée d’Histoire de la ville
d’Amsterdam (Amsterdam Museum).
wwJour 5. Musée Van Gogh. Shopping dans la
PC Hooftstraat et la Leidsestraat.
wwJour 6. Vondelpark avec ses nombreux concerts
et activités en été. Spiegelstraat et Looiersmarkt
quartiers des galeries d’art et des antiquaires.
wwJour 7. Van Loon museum, riche demeure
patricienne. Musée d’Histoire juive et synagogue
portugaise (pas le samedi bien sûr).
wwJour 8. Haarlem ou la petite (oui c’est
possible) Amsterdam. A visiter, le centre-ville,
Saint Bavon, la place du marché. Musée Frans
Hals et/ou le musée Teylers, musée des Sciences
et Techniques.
wwJour 9. Journée farniente et plage à
Zandvoort (en espérant que la météo soit
clémente !).
wwJour 10. Visite de petits villages typiques
au nord d’Amsterdam. Marken (où le temps
s’est arrêté), Volendam, petit port de pêche
malheureusement bien trop touristique.
Enkhuizen pour visiter le splendide musée de
la Zuiderzee. Passez la nuit sur place.
wwJour 11. Journée de farniente à Artis le zoo
d’Amsterdam avec son très bel aquarium et
surtout avec Micropia, le premier musée au
monde (époustouflant) consacré aux microbes !
Le zoo est situé en bordure du quartier juif.
Profitez du Artisplein, une toute nouvelle
place entre le zoo et Micropia inspirée du
jardin du Luxembourg. Promenez-vous aussi
dans le quartier des docks, où d’anciens
entrepôts ont été transformés en lofts
somptueux.
wwJour 12. Pour clore votre séjour en douceur,
faites tout ce que vous n’avez pas eu le temps
de faire ou revenez dans les quartiers que vous
avez particulièrement aimés. Pour les acharnés,
une visite au musée d’Art moderne consacré
au mouvement Cobra d’Amstelveen (à côté
d’Amsterdam) est possible.
Séjours thématiques
Architecture à Amsterdam
Ce séjour d’un week-end dans la capitale
présente les essentiels en matière d’architecture.
iDÉES DE SÉjOuR √ 17
Amsterdam sans se ruiner
Ce parcours prouve que l’on peut découvrir les
trésors d’Amsterdam sans se ruiner.
wwJour 1. Au programme de la matinée : les
classiques d’Amsterdam. Faites une balade à
vélo et imprégnez-vous de l’ambiance de la ville.
Il suffit de suivre les itinéraires thématiques
fournis par les sociétés de location. Posez
ensuite votre vélo (attachez-le !) près de la
gare et découvrez la vue qu’offre l’OBA, la
bibliothèque municipale. Plongez dans le
Quartier Rouge, entrez dans la Vieille Eglise,
îlot de sainteté au cœur d’un univers à la
dérive... Remontez vers le quartier étudiant
et passez par le Oudemanhuispoort, historique
passage couvert accueillant quotidiennement
les bouquinistes. Pour le déjeuner, sustentezvous au restaurant universitaire de la ville
Mensa (Oudezijds Achterburgwal 237). L’aprèsmidi : le tram s’offre à vous. Si Amsterdam est
une ville compacte se prêtant à la marche et au
vélo, son réseau pratique de tramways permet
de couvrir plusieurs quartiers en un temps
record ; c’est un moyen insolite pour connaître
la ville hors des frontières touristiques. Nous
conseillons le 5, du nord au sud de la ville, le
9 du plantage vers l’est et le 4 qui traverse le
quartier De Pijp. Pourquoi ne pas clore cette
première journée par une soirée-sport ?
Rendez-vous au Vondelpark, mangez tout
d’abord chez Hap-hmmm un plat à environ 7 E
et participez ensuite au Friday Night Skating.
Il s’agit d’un parcours en skate de 20 km
environ qui vous emmènera pendant deux
heures environ dans la ville. Débutants, passez
votre chemin.
© AUTHOR’S IMAGE
wwJour 1. Balade en bateau autour et dans
la ville, pour se familiariser avec les grands
monuments, la gare, les musées et surtout
admirer les belles façades le long des canaux.
Balades à pied dans plusieurs quartiers de la
ville. Le Quartier Rouge, le Jordaan, visiter un
hofje (le béguinage du Spui, peut-être ?), traîner
le long des canaux, repérer les différents types
de pignons, etc.
wwJour 2. On commencera la journée par la
découverte de l’architecte Berlage avec la
visite de la Bourse puis on se familiarisera
avec l’école d’Amsterdam en passant par la
Scheepvaarthuis (maison de la Navigation,
aujourd’hui le superbe hôtel de luxe Amrâth
Amsterdam) considérée comme le premier
bâtiment entièrement réalisé selon les règles
de l’école d’Amsterdam. On poursuivra par une
visite du fameux musée Het Schip, à l’ouest de
la ville. Dans la journée, il est recommandé de
boire un verre au café américain du Leidseplein
pour admirer son style Art déco et également
de passer au cinéma Tuschinski et de voir un
film dans la grande salle de ce complexe style
Art déco qui a été remarquablement rénové.
wwJour 3. On peut débuter ce troisième jour
par une traversée en bac de l’autre côté de l’IJ
pour découvrir EYE, la récente cinémathèque
conçue par le cabinet autrichien Delugan-Meissl.
Se faire une toile ou bruncher sur place puis
repartir vers la gare et passer à la bibliothèque
municipale conçue par Jo Coenen et poursuivre
par les îles de l’est et notamment celle de Java
pour voir l’interprétation moderne des canaux
de la ville. Finir la journée par un concert au
Muziekgebouw aan het IJ.
Façades de la Prinsengracht à Amsterdam.
18 Æ iDÉES DE SÉjOuR
© MATTHEW DIXON – ISTOCKPHOTO
wwJour 2. Le matin : shopping. Amsterdam,
ville commerçante par excellence, révèle sa
nature sur ses différents marchés. Celui du
Noordermarkt est très réputé. Les commerçants
y proposent des dégustations de leurs excellents
produits bio. Il est possible de vous restaurer à
bas prix sur les stands de poisson disséminés
à travers la ville (et sur le marché). Goûtez
un hareng, nourrissant et sain pour 2,50 E
seulement ! Le design néerlandais est très
réputé et il y a beaucoup de boutiques
intéressantes. Les trois enseignes suivantes
Frozen Fountain, Droog Design et Moooi
(respectivement dans le quartier des canaux,
centre et Jordaan) sont à la fois magasin et
galerie. Vous y glanerez inspiration et catalogues
gratuits. A midi, reprenez vos esprits dans
un café brun (la place du Spui vous donnera
l’embarras du choix), goûtez aux bittergarnituur,
ces amuse-gueules frits populaires ici avec
une bonne bière, et réfléchissez au reste de
la soirée qui sera musicale. Dès le début de
l’après-midi, on se lance dans un marathon
galeries shopping. Flânez dans le quartier
des 9 Straatjes, le quartier shopping/galerie
du moment, passez aux magasins vintage
Laura Dols (2 enseignes) pour des trouvailles à
bas prix. Entrez dans les nombreuses galeries
d’art. Et pour le soir, une soirée en musique
vous tenterait-elle ? De nombreux concerts
ont lieu chaque jour à Amsterdam. Passez au
Last Minute Shop du Leidseplein qui propose
des billets de concerts à 50 % pour le soir
même. Passez au Café Alto, au Bourbon
Les canaux d’Amsterdam illuminés.
Street sinon au Paradiso, vous y trouverez
votre bonheur.
wwJour 3. Matin : marchés aux fleurs et
béguines. Passez au réputé marché aux
fleurs du canal Singel, la sélection est
impressionnante, même si l’endroit a vendu
son âme aux touristes, et propose également
divers gadgets de plus ou moins mauvais goût.
Les fleurs sont cependant d’excellente qualité.
Poursuivez par la découverte du béguinage sur
la place du Spui, la place littéraire de la ville.
Tous les dimanches, à l’église catholique, la
messe est dite en français à 11h et une fois
par mois, la dynamique chorale africaine met
une ambiance incroyable. Empruntez ensuite la
galerie des Gardes civiques, ou Schuttersgalerij,
et découvrez le genre pictural du plus célèbre
tableau de Rembrandt, La Ronde de nuit.
Rendez-vous pour le déjeuner chez La Place,
sorte de Flunch à la néerlandaise qui fait partie
du V&D, un grand magasin, on y mange des
sandwichs ou des plats simples à bons prix.
Au programme de l’après-midi : passez par le
Spiegelgracht, le quartier des antiquaires, pour
admirer les belles vitrines. Poussez jusqu’à De
Bazel, imposant bâtiment qui abrite les archives
municipales, entrez (c’est gratuit) et rendez-vous
au sous-sol pour découvrir le trésor derrières
d’épaisses portes et sous un sublime plafond.
Arrêtez-vous sur le Museumplein, la place entre
le Rijksmuseum et le musée Van Gogh, admirez
le spectacle des passants touristes et locaux et
la vue sur le Concertgebouw. Prenez une photo
des lettres géantes Iamsterdam.
Comment partir ?
Partir en voyage organisé
Voyagistes
Vous trouverez ici les tour-opérateurs spécialisés dans votre destination. Ils produisent
eux-mêmes leurs voyages et sont généralement
de très bon conseil car ils connaissent la région
sur le bout des doigts. À noter que leurs tarifs
se révèlent souvent un peu plus élevés que ceux
des généralistes.
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AMPLITUDES
60, rue Sainte Anne (2e )
Paris & 05 67 31 70 00
www.amplitudes.com
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Spécialiste du voyage sur mesure depuis plus
de 15 ans, Amplitudes propose de découvrir
Amsterdam parmi ses formules « Séjours
découverte », qui comprennent les vols A/R
sur des compagnies régulières, ainsi que
les nuits d’hôtel dans la catégorie de votre
choix parmi les sélections : pour cette destination, les hébergements proposés vont
du 3 aux 5-étoiles.
wwAutre adresse : 20 rue du Rempart-SaintEtienne – 31000 Toulouse ; & 05 67 31 70 00.
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ARTS ET VIE
251, rue de Vaugirard (15e )
Paris (France) & 01 40 43 20 21
www.artsetvie.com
[email protected]
Autres agences à Grenoble, Lyon, Marseille
et Nice.
Ce spécialiste des séjours culturels propose
un voyage aux Pays-Bas intitulé « Couleurs et
peintures hollandaises » de 7 jours et 6 nuits.
Au programme : La Haye, Delft et Amsterdam
et ses nombreux musées.
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LA BICYCLETTE VERTE
36, route de Saint-Hilaire
Arçais & 05 49 69 14 68
www.bicyclette-verte.com
Des circuits et des séjours à bicyclette en France,
Italie, Espagne, Pays-Bas, Danemark, Autriche,
Irlande, Ecosse, Allemagne... Ces circuits sont
organisés sur des pistes cyclables ou des petites
routes. Pour Amsterdam, La Bicyclette Verte
vous propose un circuit guidé vélo-bateau,
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LE BOAT
BP 1201
Le Grand Bassin
Castelnaudary
& 04 68 94 52 72
www.leboat.fr
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Crown Blue Line, leader du tourisme fluvial et
de la location de petites péniches en Europe,
possède deux bases en Hollande, l’une à Sneek
et l’autre à Strand Horst. Plusieurs croisières
sont suggérées, dont une au départ de Strand
Horst pour continuer vers Amsterdam, Utrecht
et Elburg, soit 180 km et 33 heures de trajet.
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CLIO
34, rue du Hameau (15e )
Paris & 01 53 68 82 82
www.clio.fr
Agence ouverte du lundi au vendredi de 9h à
19h, le samedi de 10h à 18h.
Le tour-opérateur Clio, inspiré par la muse de
l’histoire, propose différents séjours thématiques
aux Pays-Bas, dont un séjour de quatre jours à
la découverte des musées qui retracent le Siècle
d’or hollandais.
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INTERMÈDES
60, rue La Boétie (8e )
Paris & 01 45 61 90 90
www.intermedes.com
[email protected]
Intermèdes propose des voyages d’exception
et des circuits culturels sur des thèmes très
variés : architecture, histoire de l’art, événements musicaux. Intermèdes est à la fois touropérateur et agence de voyages. En Hollande,
le circuit « Peintres et paysages de Hollande »
est notamment disponible. De nombreux séjours
sont également proposés en fonction de l’actualité artistique de Amsterdam, La Haye ou de
Delft… Les voyages proposés sont accompagnés de conférenciers, historiens ou historiens
d’art. Chaque séjour se fait en groupe volontairement restreint pour permettre de rencontrer
d’autres amateurs d’art ou d’histoire. Egalement
des voyages sur mesure.
Spécialistes
« La route du Nord », qui permet de découvrir
Amsterdam en fin de séjour (8 jours). Dans le
même genre, « Le cercle d’or » ou « La route
du Sud » sont également proposés.
20 Æ COMMENT PARTiR ? - Partir en voyage organisé
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VIA NOSTRA
19, allée des Demoiselles
Toulouse
& 05 61 55 24 80
www.vianostra.fr
[email protected]
Via Nostra propose des voyages culturels au
départ de Toulouse et de Paris accompagnés
par des conférenciers. Via Nostra organise
aussi des voyages sur mesure pour individuels et groupes constitués. Aux Pays-Bas,
des échappées culturelles sont prévues, comme
par exemple 8 jours de voyage sur le thème
« L’Europe musicale : les concerts du Printemps
d’Amsterdam à Bruxelles », avec au programme
non seulement des concerts, mais aussi la
visite du Rijskmuseum, du Van Gogh Museum,
du Musée Boijmans Van Beuningen, ou du
Musée Memling. Hébergement en hôtel 4-étoiles
(normes locales).
Généralistes
Vous trouverez ici les tour-opérateurs dits
« généralistes ». Ils produisent des offres et
revendent le plus souvent des produits packagés
par d’autres sur un large panel de destinations.
S’ils délivrent des conseils moins pointus que
les spécialistes, ils proposent des tarifs généralement plus attractifs.
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ABCVOYAGE
www.abcvoyage.com
Regroupe les soldes de tous les voyagistes
avec des descriptifs complets pour éviter les
surprises. Les dernières offres saisies sont
accessibles immédiatement à partir des listes
de dernière minute. Le serveur est couplé au site
www.airway.net qui propose des vols réguliers
à prix réduits, ainsi que toutes les promotions et
nouveautés des compagnies aériennes.
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maritimes en France et dans le monde sont sur
le catalogue de Auchan Voyages. Des conseillers
vous conseilleront dans l’une des nombreuses
agences du réseau. Un service de vente en
ligne et un call center sont également mis à
disposition des futurs voyageurs.
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prestataires d’activités avec un bon rapport
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découverte de quartier en Segway, balades à
pied ou en vélo, sorties en bateaux, activités
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pass touristiques pour la visite de villes... Et
surtout des activités auxquelles vous n’auriez
même pas pensé !
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Partir en voyage organisé - COMMENT PARTiR ? √ 21
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Amérique du Nord et Asie) permettent de cibler
davantage les recherches.
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Ce site est un comparateur de prix de voyages,
permettant aux internautes d’avoir une vue
d’ensemble sur les diverses offres de séjours
proposées par des partenaires selon plusieurs
critères (nombre de nuits, catégories d’hôtel,
prix, etc.). Les internautes souhaitant avoir
plus d’informations ou réserver un produit sont
ensuite mis en relation avec le site du partenaire
commercialisant la prestation. Sur Prix des
Voyages, vous trouverez des billets d’avion,
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© THOMAS LAUNOIS
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22 Æ COMMENT PARTiR ? - Partir seul
Partir seul
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Prix moyen d’un vol Paris-Amsterdam entre
120 E et 130 E. A noter que la variation de
prix dépend de la compagnie empruntée mais,
surtout, du délai de réservation. Pour obtenir
des tarifs intéressants, il est indispensable de
vous y prendre très en avance. Pensez à acheter
vos billets à l’avance !
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Avec Air France/KLM, une quinzaine de vols
quotidiens et directs au départ de Paris ;
compter 1h15 à 1h25 de vol.
nw
EASYJET
& 0820 420 315
www.easyjet.com
Entre un et trois vols par jour à destination
d’Amsterdam depuis Genève. Environ 1 heure
30 de vol.
nw
KLM ROYAL DUTCH AIRLINES
& 0 890 710 710
www.klm.com
Au départ de Paris, KLM propose une quinzaine
de vols directs par jour pour Amsterdam,
sur une ligne partagée avec Air France.
De Paris-CDG, la durée du trajet est de
1h25 maximum.
nw
LUFTHANSA
& 08 92 23 16 90 – www.lufthansa.fr
Lufthansa propose des vols avec escale au
départ de Paris pour Amsterdam, via Francfort
(minimum 3h30 de voyage).
nw
TRANSAVIA
& 08 92 05 88 88 – www.transavia.com
Service client joignable également sur Facebook
et Twitter.
A destination de Amsterdam (Schiphol) et au
départ de Nice ou de Paris, Transavia propose
des vols chaque jour.
Aéroports
nw
BEAUVAIS
& 08 92 68 20 66
www.aeroportbeauvais.com
[email protected]
nw
BORDEAUX
& 05 56 34 50 50
www.bordeaux.aeroport.fr
nw
GENÈVE
& +41 22 717 71 11
www.gva.ch
nw
LILLE-LESQUIN
& 0 891 67 32 10 – www.lille.aeroport.fr
nw
LYON SAINT-EXUPÉRY
& 08 26 80 08 26
www.lyonaeroports.com
[email protected]
Surbooking, annulation, retard de vol :
obtenez une indemnisation !
AIR-INDEMNITE.COM
www.air-indemnite.com
[email protected]
Des problèmes d’avion (retard de vol, annulation ou surbooking) gâchent le séjour de
millions de vacanciers chaque année. Bonne nouvelle : selon la réglementation, les
voyageurs ont droit jusqu’à 600 € d’indemnité par passager ! Mauvaise nouvelle :
devant la complexité juridique et les lourdeurs administratives, très peu de passagers
parviennent en réalité à se faire indemniser.
w La solution? air-indemnite.com, pionnier et leader français depuis 2007, simplifiera
toutes les démarches en prenant en charge l’intégralité de la procédure. Analyse et
construction du dossier, échanges avec la compagnie, suivi de la procédure, versement
des indemnités : air-indemnite.com s’occupe de tout et obtient gain de cause dans
9 cas sur 1O. Air-indemnite.com se rémunère uniquement par une commission sur
l’indemnité reçue. Si la réclamation n’aboutit pas, rien ne sera donc déboursé !
1H35
AMSTERDAM
HOP! STRASBOURG
CLERMONT-FERRAND
hop.com ou airfrance.fr
Billets en vente sur nos sites
ou dans votre agence de voyage.
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MARSEILLE-PROVENCE
& 0 820 811 414 / 04 42 14 14 14
www.marseille.aeroport.fr
[email protected]
nw
MONTPELLIER-MÉDITERRANÉE
& 04 67 20 85 00
www.montpellier.aeroport.fr
[email protected]
nw
MONTRÉAL-TRUDEAU
& +1 514 394 7377 / +1 800 465 1213
www.admtl.com
nw
NANTES-ATLANTIQUE
& 0 892 568 800
www.nantes.aeroport.fr
nw
PARIS ORLY
& 39 50 / 0 892 56 39 50
www.aeroportsdeparis.fr
nw
PARIS ROISSY – CHARLES-DE-GAULLE
& 39 50 / +33 1 70 36 39 50
www.aeroportsdeparis.fr
nw
QUÉBEC – JEAN-LESAGE
& +1 418 640 3300 / +1 877 769 2700
www.aeroportdequebec.com
nw
STRASBOURG
& 03 88 64 67 67
www.strasbourg.aeroport.fr
[email protected]
nw
TOULOUSE-BLAGNAC
& 0 825 380 000 / 01 70 467 474
www.toulouse.aeroport.fr
Sites comparateurs
Certains sites vous aideront à trouver des billets
d’avion au meilleur prix. Certains d’entre eux
comparent les prix des compagnies régulières et
low cost. Vous trouverez des vols secs (transport
aérien vendu seul, sans autres prestations) au
meilleur prix.
nw
EASY VOLS
& 08 99 19 98 79 – www.easyvols.fr
Comparaison en temps réel des prix des
billets d’avions chez plus de 500 compagnies
aériennes.
nw
OPTION WAY
1047, route des Dolines
06560 Valbonne & +33 04 22 46 05 23
www.optionway.com
Option Way lance un tout nouveau concept en
ligne de vente de billets d’avion. En proposant
aux voyageurs de poser des options sur les
billets d’avion, elle leur permet de bénéficier
des fluctuations des tarifs des vols. Inaugurée
en octobre 2014, cette jeune agence traque
jour et nuit la tendance et surtout la baisse
des prix afin de d’offrir le plus avantageux à
ses utilisateurs.
nw
SKYPICKER
fr.skypicker.com – [email protected]
Skypicker.com est un comparateur de vols créé
par un investisseur tchèque, JiTí Hlavenk, en
2012. Son interface est révolutionnaire. Grâce
à une carte interactive et en un clic sur la ville de
départ, tous les prix aux quatre coins du globe
s’actualisent, que ce soient les vols low cost
ou les compagnies régulières. L’intérêt de ce
comparateur de vols est qu’il propose des voyages
entre 50 % et 90 % moins chers et ce grâce à
une base de données de plus de 100 compagnies
aériennes référencées, telles que Ryanair, Wizz
Air, Air Asia, Jetstar ou Southwest Airlines.
nw
SKYSCANNER
www.skyscanner.fr
Ce moteur de recherche permet de comparer
les vols bon marché, mais aussi les hôtels et
locations de voiture dans le monde entier. Très
populaire auprès des internautes, il dispose
de sérieux atouts : une très grande rapidité,
l’affichage en un clic de la durée du vol et des
liaisons directes (ou non), la possibilité de
comparer les prix sur un mois… Le site propose
également de recevoir par mail une alerte en
cas de changement de prix. Utile et pratique !
En train
nw
CAPTAIN TRAIN
www.captaintrain.com
Captain Train ? Un bon plan qui facilitera la vie d’un
grand nombre de voyageurs et qui permet d’acheter
un billet de train en moins d’une minute. Il suffit de
créer une première fois son profil de voyageur (nom,
prénom, âge, carte SNCF) qui sera enregistré pour
les recherches suivantes. La recherche/réservation
du billet se fait ensuite très rapidement et regroupe
les offres de la SNCF et d’autres compagnies
européennes (Thalys, Eurostar, IDTGV, Deutsche
Bahn, Renfe, Trenitalia...).
nw
INTERRAIL
www.interrail.net
Réservations et achats des billets dans plus
de 350 gares ferroviaires françaises. Le ticket
Interrail permet de voyager dans 30 pays de
l’Europe et également la Turquie et le Maroc.
Interrail divise l’Europe en 4 groupes. Chaque
zone comprend un certain nombre de pays. Le
ticket est offert sous différentes formes : le Pass
Interrail pour 1 ou 2 zones et le Global-Pass
qui comprend toutes les zones. Les tickets
sont valables 5 jours, 10 jours, 22 jours ou
un mois entier. Vous voyagez uniquement en
seconde classe. Il y a des réductions pour
certains passages en ferry-boat.
Le canal St Nicolas, Amsterdam.
© S-F - SHUTTERSTOCK.COM
nw
KELBILLET
www.kelbillet.com
Trouver un billet de train pas cher ? Acheter
un billet à un autre voyageur ? Revendre un
billet que vous ne pouvez utiliser ou vous faire
rembourser ? KelBillet.com est un très bon
plan. Ce site propose de nombreux billets pour
voyager en France et en Europe.
nw
THALYS – SNCF
& +33 8 25 84 25 97
www.thalys.fr
Thalys propose 10 trains quotidiens de Paris à
Amsterdam. Le trajet dure 3h16. Départ toutes
les heures à partir de 6h du matin.
nw
TROC DES TRAINS
www.trocdestrains.com
Site consacré aux annonces pour l’achat de
billets de train à petits prix, ni échangeables
ni remboursables. Garanti sans enchères, sans
frais et sans commission ! Le site contrôle la
validité des billets de train proposés à la vente
et l’indique par une fiabilité du billet.
nw
ZEPASS
www.zepass.com
Site qui propose à tous d’acheter ou de revendre
des billets de train. L’achat de billet d’occasion
permet de trouver des billets Prem’s à la dernière
minute pas cher. En outre, vous pouvez aussi
revendre un billet de train. Il suffit de déposer
son annonce : le billet est en vente en quelques
minutes. Places de concerts, de théâtre, de
spectacles ou de manifestations sportives sont
également vendues ou déposées sur ce site.
En bus
nw
EUROLINES
& 08 92 89 90 91
www.eurolines.fr
20 agences en France. « Pass » pour voyager
en autocar dans 50 pays européens.
Plusieurs départs par jour de Paris et de Lille.
Comptez 6 heures de trajet depuis Lille, 8 heures
depuis Paris. Possibilité de départ de Tours, de
Nancy et de Lyon. Promotions et réductions
régulières.
nw
FLIXBUS
& 01 76 36 04 12
www.flixbus.fr – [email protected]
L’acteur allemand Flixbus s’est positionné au
départ de Paris, Reims, Metz, Strasbourg,
Bordeaux ou encore Marseille, et propose pas
moins de 400 villes en Europe et 20 000 trajets
quotidiens à prix cassés. Il est possible de se
rendre à Amsterdam : comptez 7 à 8h de trajet
et 19 à 33 E un aller simple (cinq départs
quotidiens depuis Paris). Bus et confort peuvent
être synonymes : vous pouvez emporter trois
bagages avec vous. Les prestations à bord sont
de qualité avec snack et boissons à disposition,
une connexion wi-fi salvatrice et des prises
électriques à côté de chaque siège pour éviter
tout potentiel conflit.
nw
OUIBUS
& 08 92 68 00 68
www.ouibus.com
Réservation aux guichets SNCF des gares de
Paris Bercy et Lille Europe.
Vers Amsterdam, OUIBUS propose plusieurs
allers-retours quotidiens depuis Paris et Lille,
avec une liaison de nuit depuis Paris permettant
d’économiser le coût d’un hôtel. Sur chaque
ligne, voyagez malin avec au moins un bus par
jour à Prix Mini.
Et comme toujours chez OUIBUS, tout est pensé
pour vous : un confort de nuiveau supérieur,
des Capitaines à votr écoute, un temps de
trajet optimisé grâce au wi-fi et aux prises
électriques, des prix annoncés à l’avance qui ne
changent pas à la dernière minute, et enfin un
tarif «Tribu» : réservez 4 places pour le prix de 3 !
Location de voitures
nw
ALAMO
& 08 05 54 25 1
www.alamo.fr
Avec plus de 40 ans d’expérience, Alamo possède
actuellement plus d’1 million de véhicules au
service de 15 millions de voyageurs chaque
année, répartis dans 1 248 agences implantées dans 43 pays. Des tarifs spécifiques sont
proposés, comme Alamo Gold aux États-Unis et
au Canada, le forfait de location de voiture tout
compris incluant le GPS, les assurances, les
taxes, les frais d’aéroport, un plein d’essence et
les conducteurs supplémentaires. Alamo met tout
en œuvre pour une location de voiture sans souci.
nw
AUTO EUROPE
& 08 00 94 05 57
www.autoeurope.fr
[email protected]
Auto Europe négocie toute l’année des tarifs
privilégiés auprès des loueurs internationaux
et locaux afin de proposer à ses clients des
prix compétitifs. Les conditions Auto Europe :
le kilométrage illimité, les assurances et taxes
incluses dans de tout petits prix et des surclassements gratuits pour certaines destinations.
Vous pouvez récupérer ou laisser votre véhicule
à l’aéroport ou en ville.
nw
BSP AUTO
& 01 43 46 20 74
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 21h30 ; le
week-end de 9h à 20h. Location de voitures
sur votre mobile.
Séjourner - COMMENT PARTiR ? √ 27
Il s’agit là d’un prestataire qui vous assure les
meilleurs tarifs de location de véhicules auprès
des grands loueurs dans les gares, aéroports et
centres-villes. Les tarifs comprennent toujours
le kilométrage illimité ainsi que les assurances.
Les bonus BSP : réservez dès maintenant et
payez seulement 5 jours avant la prise de votre
véhicule, pas de frais de dossier ni d’annulation,
la moins chère des options zéro franchise.
Séjourner
Se loger
L’hébergement est de bonne qualité mais, hélas,
pas assez important pour suffire à la demande
croissante. Beaucoup d’hôtels ont ouvert ces
dernières années, surtout dans le secteur luxe
et grand luxe, mais la demande reste forte.
Ainsi, en particulier à Amsterdam, les hôteliers
se déchaînent et pratiquent une spéculation
excessive. Le plus simple est donc de s’y prendre
très à l’avance pour être sûr de ne pas payer deux
fois le prix normal. Les pensions sont parfois moins
chères que les hôtels, mais ce n’est pas toujours
le cas. Les prix sont indiqués généralement pour
une chambre, sauf dans les cas des dortoirs.
Depuis quelques années maintenant, une inflation
a en plus touché le secteur de l’hôtellerie et de
la restauration. Les hôtels aux Pays-Bas sont de
manière générale plus chers qu’en France et il
sera difficile, voire impossible (surtout en été),
de dormir pour moins de 35 E la nuit, même en
auberge de jeunesse.Le camping peut, pour les
budgets très serrés, se révéler une option intéressante, mais vous serez alors bien à l’extérieur de
la ville : on ne peut pas tout avoir.Il faut par ailleurs
signaler que les personnes à mobilité réduite
devront se renseigner à l’avance sur la disposition
de l’hôtel. Les bâtiments authentiques de la ville
n’ont pas la place pour installer d’ascenseur et les
escaliers sont souvent étroits et raides.
nw
AIRBNB
www.airbnb.fr
Créée en Californie en 2008, cette société de
locations saisonnières meublées, de parti-
culier à particulier, a la cote. Ce concept
simple, sorte de réseau social où il faut
s’identifier pour conclure une transaction,
tend à se développer dans le monde entier.
Tout se passe directement sur Internet où
l’on accède aux petites annonces affichant
plusieurs photos et informations pratiques,
fournies par les propriétaires. La recherche
est lancée par géolocalisation, selon les dates
et l’hébergement souhaité (chambre, maison,
villa à la plage, etc.). Hôtes et clients peuvent
se renseigner en ligne, échanger directement
et laisser des commentaires. L’entreprise, qui
possède un bureau à Paris, veille au sérieux
des offres et affiche des tarifs avantageux.
nw
COUCHSURFING
www.couchsurfing.com
Grâce au CouchSurfing, vous voyagez dans
le monde entier en logeant gratuitement chez
l’habitant. Il suffit de s’inscrire sur des sites
Internet spécialisés pour accéder aux offres
des membres prêts à mettre à disposition un
couchage pour quelques nuits. Échange de
bons procédés oblige, vous devez accepter en
contrepartie (en principe) d’accueillir chez vous
celle ou celui qui vous reçoit. Soyez rassuré,
des systèmes de contrôle existent sur les sites :
notation des membres, numéro de passeport
exigé à l’inscription, etc. CouchSurfing est le
service d’hébergement en ligne regroupant le
plus d’adhérents. Les participants ont accès
à des hébergements volontaires dans plus
de 200 pays.
nw
CARIGAMI
& 08 00 73 33 33
www.carigami.fr
Notre coup de cœur, le site compare toutes les
offres de 8 courtiers en location de voitures : des
citadines aux monospaces en passant par les
cabriolets et 4x4, vous avez vraiment le choix.
En plus du prix, l´évaluation de l´assurance et
les avis clients sont affichés pour chacune des
offres. Plus qu´un simple comparateur, vous
pouvez réserver en ligne ou par téléphone. C’est
la garantie du prix et du service !
nw
TRAVELERCAR
7, rue du Docteur Germain Sée (16e )
Paris & 01 73 79 27 21
www.travelercar.com
[email protected]
Service disponible aux aéroports de Roissy-CDG,
Orly, Beauvais et Lyon St-Exupéry.
Agir en éco-responsable tout en mutualisant
l’usage des véhicules durant les vacances, c’est
le principe de cette plateforme d’économie du
partage, qui s’occupe de tout (prise en charge
de votre voiture sur un parking de l’aéroport de
départ, mise en ligne, gestion et location de
celle-ci à un particulier, assurance et remise
du véhicule à l’aéroport le jour de votre retour,
etc.). S’il n’est pas loué, ce service vous permet
de vous rendre à l’aéroport et d’en repartir sans
passer par la case transports en commun ou
taxi, sans payer le parking pour la période
de votre déplacement ! Location de voiture
également, à des tarifs souvent avantageux
par rapport aux loueurs habituels.
28 Æ COMMENT PARTiR ? - Séjourner
Se déplacer
Auto-stop
Peu pratiqué aux Pays-Bas, l’autostop est
interdit sur les autoroutes comme partout en
Europe.
Avion
En ce qui concerne l’avion, les distances sont si
réduites en Hollande que ce mode de transport
s’avère totalement inadapté.
Bateau
© AUTHOR’S IMAGE
Autre mode de transport privilégié, le
bateau. De multiples croisières et circuits en
bateau sont organisés à partir d’Amsterdam,
Rotterdam, Utrecht, Arnhem, Groningue,
Delft, Dordrecht, Maastricht, ainsi que sur
les lacs frisons et les étangs de HollandeMéridionale.
De plus, de nombreux bacs, dont certains sont
équipés pour le transport des voitures, font la
liaison avec les îles de la Waddenzee au nord,
avec quelques îles de la Hollande-Méridionale
ou encore avec la Zélande (il n’existe malheureusement pas de bureau central d’information
pour ce service).
Enfin, la navigation fluviale à bord d’une petite
péniche ou d’un bateau de plaisance peut
constituer un très bon moyen de découvrir
le pays à travers son dédale de canaux et
de lacs (il suffit, pour introduire un bateau
de plaisance aux Pays-Bas, de posséder un
certificat de pavillon).
Bateau de promenade sous le pont Blauwbrug.
Bus
Des autocars confortables assurent de
fréquentes liaisons entre les grandes villes et
les localités de moindre importance. Les gares
routières se trouvent fréquemment à proximité
des gares de chemin de fer, dans les grandes
agglomérations. Nous préférons toutefois le train
à ce mode de transport vite inconfortable dès
que le bus est plein. Pour tous renseignements,
adressez-vous aux offices du tourisme (VVV).
Deux-roues
La Hollande est sans conteste le pays du vélo. Non
seulement les villes, mais aussi les campagnes
sont sillonnées de pistes cyclables, peu fatigantes en raison de la nature du terrain. Les VVV
proposent des itinéraires, ainsi que l’ANWB qui
édite 17 livrets comprenant chacun 20 circuits
différents. Il convient cependant de tenir compte
du vent, qui peut souffler particulièrement fort
et rendre les balades un peu poussives, et de la
pluie fréquente à certaines époques.
Voiture
La voiture est pour beaucoup de Français le
moyen de transport le plus pratique, combinant
rapidité et autonomie. Il faudra cependant sérieusement revoir votre point de vue quant à l’utilité
de la voiture lors d’un séjour aux Pays-Bas. En
effet, le véhicule devient si encombrant dès que
l’on pénètre dans les agglomérations importantes
que son utilisation y reste déconseillée. À prendre
en compte, le coût excessif des parkings, qui sont
payants absolument partout, même là où il y a
de la place. Vous êtes prévenu !
DÉCOUVERTE
Façades colorées typiques des Pays-Bas.
© SBORISOV
Amsterdam
en 20 mots-clés
Accent
Le néerlandais, langue indo-européenne très
proche de l’allemand, demeure pourtant pour
la plupart d’entre nous quasiment imprononçable ! Ainsi, si les bases de la prononciation
peuvent nous être connues, nos essais restent
le plus souvent voués à l’incompréhension.
A Amsterdam, il est toujours possible de se
rabattre, avec soulagement, sur l’anglais ou
l’allemand, idiomes que nous maîtrisons tous
plus ou moins (enfin surtout moins car les
Français passent souvent pour des cancres en
langues auprès des Néerlandais). Cependant le
français est également parlé couramment par
nombre d’Amstellodamois. En effet, la pratique
des langues étrangères est à ce point développée dans une forte tradition commerciale
que nous pouvons y prendre de bonnes leçons
de cosmopolitisme appliqué.
Accueil
Les Amstellodamois sont véritablement des
gens charmants, chaleureux sans effusions
excessives. Aussi, on pourra facilement aborder
quelqu’un dans la rue pour demander un renseignement ou dans un café pour discuter. Ce
peuple, qui vit depuis des siècles, le regard
tourné vers l’extérieur, est toujours très curieux
des autres. Il vous arrivera peut-être d’être invité
à dîner ou à loger, mais de cette hospitalité, il ne
faudra pas abuser, d’autant que, généralement,
les Amstellodamois reçoivent assez peu et se
retrouvent plus volontiers au café.
Suivant en cela une longue tradition, la Hollande
est aussi restée une terre d’accueil pour les
étrangers. En ce qui concerne Amsterdam, où
une grande partie de la population est allogène,
180 nationalités différentes y coexistent pacifiquement, ce qui fait de la ville une véritable
cité cosmopolite. Pour gérer la situation et aider
les étrangers installés à s’intégrer, diverses
institutions ont été créées, dont un bureau de
coordination recouvrant plusieurs ministères.
Certes, tout n’est pas rose, et ce petit pays
a des capacités d’absorption limitées qui le
contraignent à rejeter des demandes de naturalisation ou même d’entrée sur son territoire.
Le discours politique, de son côté, a tendance
à se durcir sur le sujet et les problèmes d’intégration à se multiplier depuis quelques années.
Le succès du parti anti-islam PVV de Geert
Wilders a remis depuis plusieurs années en
question ces valeurs.
Ajax
Le football est la vraie religion du pays et le culte
d’Ajax est le plus célébré. La ville d’Amsterdam
s’est totalement identifiée au club légendaire
où brilla notamment Johan Cruijff. Quatre fois
vainqueur de la Ligue des Champions, une
fois vainqueur de la coupe de l’UEFA, une fois
vainqueur de la C2, Ajax est un club brillant. Pour
les cours pratique, rendez-vous au stade ArenA.
Alcools
L’alcool national est, depuis le XVIIe siècle, le
genièvre (jenever), eau-de-vie distillée à partir
de moût de céréales et de baies de genévrier.
D’une forte teneur en alcool (environ 36°), il se
consomme principalement dans les proeflokalen
(maisons de dégustation). Il y a deux sortes de
genièvre, la vieille (oude) et la jeune (jonge).
Mais la différence de goût n’est pas due à la
différence d’âge mais à des techniques de distillation différentes. Les fameux Proeflokalen, pour
la plupart d’anciennes distilleries, offrent une
décoration simple, avec la présence récurrente
de nombreux tonneaux. Le genièvre doit se boire
debout, d’un coup sec. A la fin du XVIe siècle,
la distillerie Bols aux Pays-Bas commence à
produire son genièvre. Dans les pays sans vigne
les eaux-de-vie (et les bières) remplaçaient le
vin. Au XVIe siècle, l’eau-de-vie cesse donc
d’être essentiellement un médicament pour
devenir une boisson de consommation courante.
Mais les Néerlandais restent avant tout de
grands buveurs de bière, exclusivement à la
pression (Pils). Les plus fréquentes sont la
Heineken et l’Amstel, blondes assez légères,
brassées à Amsterdam. A moins d’une précision,
on vous servira une bière pression blonde. Dans
tous les cas, elle se boit fraîche, avec un faux col
de mousse (dont la taille est normalement égale
à deux doigts). Comme dans de nombreux pays,
on peut aussi l’accompagner d’un alcool fort, à
savoir de genièvre, combinaison redoutable qui
porte d’ailleurs le nom significatif de kopstoot
(coup sur la tête). Attention aux lendemains
difficiles ! Pour une véritable leçon de bière
made in Nederland, nous conseillons le café
‘t-Arendsnest, spécialiste en la matière.
Faire Ne pas faire
31
Voici quelques recommandations de ce qu’il faut
absolument faire et ce qu’il ne faut pas faire pour
passer un séjour agréable à Amsterdam et aux
Pays-Bas de manière générale.
Haarlem ou dans les petits villages au nord
de la ville.
Faire
wwMarcher sur les pistes cyclables qui
sont parfois, il est vrai, difficiles à distinguer
du trottoir. Si vous entendez une sonnette,
déguerpissez !
wwFumer un joint dans la rue, cela vous mettra
tout de suite dans la catégorie du touriste loser…
wwEssayer de prendre des photos des
prostituées dans le Quartier Rouge, au risque
de provoquer l’agressivité et de vous faire
confisquer votre appareil.
wwAcheter de la drogue dans la rue.
wwPenser que Van Gogh était un peintre
franco-néerlandais ou français. C’est un enfant
du pays qui a séjourné en France, sans plus.
wwDire que le patinage de vitesse n’est pas
un sport. Ici c’est une religion, alors… On
chausse les patins et on prend des cours au
Jaap Edenbaan.
wwDécrier la famille royale et vanter le
système politique français avec son président.
Tout d’abord, le pays était une république
avant la France et ensuite, le président de
la République française est aux yeux des
Hollandais un monarque bien plus absolu que
le roi Willem-Alexander et toute sa famille, qui
sont très appréciés par les Néerlandais. Certains
habitants se plaisent à dire que la France est
une monarchie avec un président tandis que
les Pays-Bas sont une république avec un roi !
© AUTHOR’S IMAGE
wwCommencer son séjour par une balade en
bateau sur les canaux.
wwPenser à laisser un pourboire dans les
restaurants et les cafés. Même si ce n’est pas
obligatoire, la coutume veut que l’on laisse
environ 10 % de l’addition pour le service,
surtout s’il a été efficace et charmant.
wwDécouvrir les différents quartiers de la ville
et ne pas rester autour de la gare et dans la
zone rouge, cela laisserait une image limitée
et fausse de la ville.
wwConnaître trois mots ou groupes de mots
de néerlandais à savoir dank u wel (merci),
alstublieft (s’il vous plaît) et gezellig.
wwIl est conseillé de louer un vélo et de vous
balader sagement dans la ville, attention aux
trams, aux voitures et aux autres vélos !
wwDu point de vue culinaire il faut au moins
une fois goûter à la cuisine indonésienne et
manger un hareng frais, c’est excellent !
wwOublier la première impression négative
que vous aurez de la ville en arrivant par le
Damrak, la rue poubelle en face de la gare,
avec profusion de mauvais bars, de néons et
d’enseignes criardes.
wwSi vous avez le temps de sor tir
d’Amsterdam, il faut vous rendre à
Ne pas faire
Devanture de magasin.
32 Æ AMSTERDAM EN 20 MOTS-CLÉS
Borrel
Le borrel, c’est à l’origine un verre de liqueur de
genièvre. Il désigne désormais le petit verre, le
petit coup que les Néerlandais boivent après le
travail pour célébrer tout et n’importe quoi, un
nouveau job, un départ en retraite, la fin de la
semaine, le début de la semaine, le départ en
vacances, le retour de vacances, un anniversaire, etc. En fin de journée, si vous voyez un
groupe d’autochtones en costume et tailleur
investir les trottoirs ou la terrasse d’un café brun,
vous saurez que c’est le traditionnel borrel. Il ne
vous reste plus qu’à rejoindre la fête.
Café
Bruin café, eetcafé ou grand café : tous ces mots
désignent des lieux bien différents où l’on se
retrouve pour faire la même chose ou presque :
boire et/ou manger. Le café brun est un vieux,
voire très vieux café, le pub Amstellodamois par
excellence. Le décor est authentique, il y règne
une atmosphère chaleureuse, le bois domine.
Les murs sont colorés par les fumées âcres de
générations de fumeurs. Officieusement, dans
ces cafés seuls les bruits des clients doivent
dominer. Pas de musique ici, ce qui en fait
parfois des lieux hors du temps.
Les eetcafés sont des cafés où l’on peut manger
des plats simples et copieux pour un prix correct.
Les cafés blancs, parfois appelés designers
cafés, sont l’opposé des cafés bruns. Spacieux
et lumineux, ils attirent tout d’abord une clientèle
jeune et branchée ou moins jeune mais toujours
dans le coup !
Drogue
Les Pays-Bas et Amsterdam sont célèbres, en
Europe et dans le monde, pour leur politique
particulièrement libérale en matière de drogue,
alternant tolérance et répression. Si les textes
de lois n’autorisent aucune ambiguïté (la
culture, la vente et la consommation de toute
forme de drogue sont interdites par la loi,
contrairement aux idées reçues), leur mise
en application traduit une certaine souplesse
ainsi qu’une louable ouverture d’esprit. Cette
politique, refusant les amalgames, établit une
distinction claire entre, d’une part, les drogues
douces et les drogues dures et, d’autre part,
les simples consommateurs et les trafiquants.
Le détenteur de drogues dures et, à plus forte
raison le trafiquant, n’est pas vraiment en
sécurité à Amsterdam, mais il n’en va pas de
même pour le simple chaland, qui peut détenir
jusqu’à 5 grammes de haschisch sans risquer
d’être inquiété. Il semble néanmoins que cette
bienveillance des autorités cache quelques
raisons financières bien comprises. En effet,
le commerce de la marijuana est taxé… Les
débats sur les drogues sont toujours vivants et
évolutifs c’est ainsi que la vente de champignons
hallucinogènes est interdite depuis fin 2008.
« Pas de cannabis pour les Français à
Maastricht » est un des titres du journal
Volkskrant daté du 5 août 2011 : les coffeeshops présentent un projet qui ne permettrait
qu’aux nationaux d’acheter du cannabis. En
commençant d’abord par les villes du Sud,
le gouvernement prévoit de progressivement
bloquer l’accès des coffee-shops aux étrangers,
afin de mettre un terme au tourisme de la
drogue, entre autres. La loi interdisant l’accès
des étrangers aux coffee-shops devait être
effective avant la fin de l’année 2012 dans les
provinces de Limbourg, Brabant-Septentrional
et Zélande, puis dans tout le pays. Toutefois les
villes sont libres d’appliquer ou non cette loi et
on observe déjà quelques petites réticences.
Si Maastricht applique cette loi depuis octobre
2011, Amsterdam a choisi de ne pas le faire...
Feux dartifice
Si vous avez la chance d’être aux Pays-Bas
le 31 décembre, vous aurez des histoires
incroyables à raconter à votre retour. Les
Néerlandais sont fous de feux d’artifice et
dépensent des sommes folles avant le nouvel
an. Le pays, décidément toujours aussi pragmatique, a limité la vente des feux d’artifice à
cette date et la télévision est submergée de
spots publicitaires informant les usagers des
consignes de sécurité élémentaires. Il faut le
voir et surtout l’entendre pour le croire.
Fleurs
Parmi les images d’Épinal concernant les
Pays-Bas, les tulipes occupent la place
d’honneur. Mais cette fleur est loin d’être la
seule cultivée et le pays abonde en roses,
dahlias, chrysanthèmes, rhododendrons…
De même, une des plus belles particularités
des Pays-Bas, les hofjes et les béguinages,
sortes de jardins secrets entourés d’anciens
logements sociaux (hospices…), apparaissent
merveilleusement fleuris au printemps, ce qui
ajoute à la photogénie de ces lieux. Les Pays-Bas
sont également réputés, à juste titre, pour
leurs innombrables jardins et parcs où fleurs et
plantes prodiguent généreusement au printemps
une ambiance colorée.
Le pays compte plus de cent jardins botaniques,
à commencer par celui de Leyde (le premier
à avoir été créé, au XVI e siècle, et à ne pas
manquer lors d’une visite de cette ville !) ou par
AMSTERDAM EN 20 MOTS-CLÉS √ 33
Gays
Hofje
Littéralement « petite cour », un hofje est une
ville dans la ville, une cité close située dans
un enclos de verdure accessible par une petite
voûte. Ces hofjes furent construits par des gens
riches pour les plus vieux et les plus démunis.
S’ils furent très longtemps occupés par des
béguines, ils sont maintenant habités par des
personnes âgées. Il reste aujourd’hui 47 hofjes
disséminés dans Amsterdam, le béguinage sur
le Spui en est le plus bel exemple. Ces hofjes
constituent de véritables oasis de paix au sein
de la ville.
DÉCOUVERTE D'AMSTERDAM
Conformément à leur tradition proverbiale de
tolérance, les Hollandais acceptent toutes les
minorités dans leur singularité, à commencer
par les homosexuels. L’homosexualité fut ici
légalement reconnue dès le début du XIXe siècle,
preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de
l’esprit d’ouverture qui règne ici, et ce depuis
des lustres. Aujourd’hui encore, les Pays-Bas
et surtout sa capitale Amsterdam gardent, en
matière de liberté, une belle avance sur les
autres nations dites civilisées. C’est le seul
pays d’Europe où le mariage homosexuel peut
s’accompagner d’une cérémonie religieuse
et où un couple peut élever un enfant sans
risquer le moindre problème juridique. Aussi
Amsterdam est-elle sans conteste la capitale
européenne du mouvement gay. Non seulement
cette ville compte le plus grand nombre de bars
et clubs gays au monde, après San Francisco
(en particulier autour de la Rembrandtplein,
sur la Reguliersdwarsstraat notamment), mais
la communauté y est encadrée par un tissu
associatif très actif.
Elle est également très bien représentée dans la
presse, de nombreux titres lui étant consacrés,
y compris un magazine bimensuel : Winq Gay
Krant. Une journée lui est aussi attribuée dans
le calendrier des fêtes, le jour rose (le dernier
samedi de juillet). Certes, dans les petites
bourgades, l’homosexualité prête encore à de
grasses plaisanteries, néanmoins la communauté est très bien intégrée à tous les échelons
de la société même en politique. Cependant
une tendance anti-gay progresse ces dernières
années aux Pays-Bas (et à Amsterdam en particulier), nation pourtant réputée l’une des plus
tolérantes à l’égard des homosexuels.
sympathique qui bouge, on dira aussi qu’elle est
gezellig. C’est un mot fondamental dans le néerlandais, et si vous l’entendez, c’est bon signe !
Moulin
Les moulins demeurent à jamais le symbole de
la campagne hollandaise ; on en trouve même
encore à l’intérieur des villes. Ils servaient entre
autres au drainage des eaux et à moudre le
mais. Le moulin est présent dans le paysage
au même titre que les canaux depuis le Moyen
Age. Mais ces charmants ouvrages furent
cependant dépassés à partir du XIXe siècle,
quand la révolution industrielle developpa des
techniques plus modernes de drainage des
eaux. Ils en restent environ 1200 aujourd’hui.
Si la plupart se trouvent à Kinderdijk dans le
sud de la Hollande, vous pourrez en voir un de
très près à Amsterdam lors de votre visite de
la brasserie de l’IJ.
© METLION
ceux d’Amsterdam (Hortus, qui regroupe plus
de 6 000 espèces de plantes rapportées des
tropiques par les marins néerlandais, et celui
de la Vrije Universiteit, remarquable pour sa
collection de bonsaïs et de plantes carnivores).
Pour les amoureux des fleurs, le printemps est
ici une saison bénie, particulièrement la seconde
quinzaine de mai, lorsque les tulipes explosent
en de multiples couleurs. Les photographes en
manque de couleurs découvriront à Keukenhof
la plus grande pépinière du monde, des champs
de fleurs à perte de vue.
Gezellig
Prononcez [rezélir]. S’il ne fallait apprendre
qu’un mot, ce serait celui-là ! Sans équivalent
exact en français, gezellig désigne la chaleur
d’une soirée réussie, d’un endroit. D’une fête
Moulin d’Adriaan à Haarlem.
34 Æ AMSTERDAM EN 20 MOTS-CLÉS
Politesse
Aux Pays-Bas et à Amsterdam aussi, toutes
les relations restent généralement d’une
correction absolue, très ritualisées et très
respectueuses, aussi suffit-il de suivre l’usage
pour se trouver accepté. Un usage qui se limite
aux plus élémentaires règles de courtoisie, au
premier rang desquelles les Hollandais placent
la ponctualité. La société étant par ailleurs
très permissive, il n’est pas nécessaire de
s’habiller spécialement pour sortir, de se prêter
à quelque cérémonial pour engager la discussion dans un café ou dans la rue, ni même de
respecter à la lettre les signalisations quand
on roule à vélo dans Amsterdam. En un mot :
soyez courtois et tolérant avec autrui, et on
vous le rendra.
Il est cependant une particularité un peu
surprenante : si vous partagez une table
avec des Hollandais, sachez qu’ici chacun
paie ses propres consommations au verre de
vin près parfois... Il ne saurait être question
de partager l’addition et il serait très malvenu
de le proposer.
Prostitution
La levée de l’interdiction des maisons closes
aux Pays-Bas permet de mieux contrôler et
de canaliser la prostitution volontaire. Les
prostituées sont donc des travailleuses un peu
mais pas tout à fait comme les autres ; elles
paient des impôts et ont le droit à la Sécurité
sociale. Ces dernières années, Amsterdam a
décidé de réduire la prostitution dans toute la
ville et surtout d’assainir le Quartier Rouge.
Ce dernier a en effet tendance à devenir le
quartier poubelle d’Amsterdam diffusant une
image touristique tronquée de la ville et attirant
souvent les populations interlopes. Dans le
quartier rouge, on entrevoit les femmes derrière
des rideaux et le client peut choisir sa favorite.
Une lumière rouge est allumée pour signaler au
passant quand une fille est libre pour vendre
ses charmes. Pour faire connaissance avec
une maison close devenue musée, rendezvous au Yab Yum.
Shopping
Les Pays-Bas sont traditionnellement un
pays de marchands. Dès le XVIIe siècle, des
longs-courriers sillonnaient les océans pour
rapporter d’innombrables marchandises qui se
revendaient à prix d’or dans toutes les cours
d’Europe. Si ils ont perdu depuis longtemps
ce monopole qu’ils avaient en Europe, les
Pays-Bas sont restés attachés à ce passé !
Aussi y trouve-t-on de tout et de toute provenance, particulièrement à Amsterdam qui est le
véritable paradis du chineur. Mais ici le shopping
est un art, et comme tout art, il exige du temps.
Très soucieux de leur intérieur, les Néerlandais
en choisissent chaque élément avec minutie.
Aussi les boutiques, souvent pleines de cachet,
sont de petits lieux fortement ritualisés, où l’on
vient autant pour acheter que pour discuter.
Et pas question de se servir soi-même dans
l’épicerie traditionnelle car vous encourriez
les foudres des commerçants. Ce pays où
l’on n’est jamais pressé, du moins pas au
point de devenir irrespectueux, nous donne à
repenser le prétendu art de vivre français…
Les Néerlandais sont par ailleurs toujours à
la recherche de la bonne affaire et les soldes
sont un sport national pratiqué à un niveau
olympique !
Tabac
Au XVI e siècle, l’Europe fut frappée par une
nouvelle frénésie qui, importée d’Amérique,
allait vite gagner la Hollande tout entière : la
tabagie. Considéré alors comme un produit de
luxe, précieux et rare, le tabac intéressa vite
les marchands hollandais qui le firent cultiver
dans leurs colonies. Dès le début du XVII e
siècle, l’usage du tabac donna naissance à
une industrie inédite : la fabrication de pipes
(des dizaines de marques différentes), dont les
plus célèbres sont les pipes en porcelaine de
Gouda. A cette même époque, certains peintres
hollandais créèrent même un genre spécial,
« l’intérieur de tabagie ». Aujourd’hui encore,
Amsterdam fait partie des capitales mondiales
pour la fabrication de cigares, dont la saveur
est obtenue par la combinaison de multiples
sortes de tabacs de toute provenance (Java,
Cuba, Brésil, Amérique…). En phase avec
la règlementation européenne, l’interdiction
de fumer dans les lieux publics est entrée
en vigueur aux Pays-Bas au 1er juillet 2008.
Même si certains cafés de quartier d’Amsterdam font de la résistance et ont depuis
ressorti les cendriers après une certaine
heure, cette interdiction est bien suivie dans
les restaurants. Depuis cette date, les terrasses
des cafés sont bondées de fumeurs la nuit et
certains habitants regrettent même l’entrée
en vigueur de cette interdiction. On ne peut
pas tout avoir...
Tolérance
Elle est ici proverbiale et c’est bien mérité.
Souvent critiqué par ses voisins pour son
apparent laxisme, ce pays reste très attaché à
AMSTERDAM EN 20 MOTS-CLÉS √ 35
Aux Pays-Bas, et particulièrement à Amsterdam,
le vélo est roi. Selon la légende, il y aurait même
plus de vélos que d’habitants aux Pays-Bas.
C’est le mode de transport privilégié sur de
courtes distances (jusqu’à 40 minutes). Il faut
dire que le relief s’y prête remarquablement bien
et que le pays est équipé d’un très bon réseau
de pistes cyclables. Dans les agglomérations,
les vélos sont même prioritaires sur les voitures,
Vondelpark
Le Vondelpark, c’est le Central Park d’Amsterdam (en bien plus petit, bien sûr) un grand
espace de verdure où l’on peut faire du sport,
promener son chien, ses enfants, pique-niquer,
se rendre au musée du Cinéma, jouer au football,
et aussi en été d’assister à des concerts et
spectacles divers et prendre des cours de tango
ou de roller.
Vélo
qui s’arrêtent pour les laisser passer (mais
attention ! Les trams ont une priorité absolue).
Depuis les années 1980, la ville d’Amsterdam
a pris des mesures draconiennes contre la
pollution automobile (sabots, fourrière…), ce
qui a augmenté la popularité du vélo. Résultat :
faible circulation et un parc de 500 000 vélos
pour 700 000 habitants.
Attention, au début d’un séjour, les pistes
cyclables se distinguent assez mal des trottoirs,
et on se fait souvent rappeler à l’ordre par un
coup de sonnette.
Les vélos utilisés sont les fameux vélos hollandais, très beaux et nobles avec leur cadre
généralement noir et un guidon assez haut.
Sur ces engins, le freinage se fait souvent par
rétropédalage (on s’y fait vite). Comme ces vélos
sont assez lourds, on peut facilement lâcher
le guidon et tenir un sac ou… un parapluie.
A noter la ville d’Amsterdam édite en collaboration avec MacBike un imprimé (en français
s’il vous plaît) bien fait qui explique les règles
élémentaires du vélo à Amsterdam. A lire attentivement....
sa liberté d’agir et à ce libéralisme (une philosophie et une éthique qui n’ont que peu à voir
avec les pratiques économiques du même nom)
dont il a été le berceau au XVIIe siècle. Il suffit
de rappeler la politique, très pragmatique, suivie
en matière de drogues, l’institutionnalisation
de la prostitution (qui est même syndiquée)
pour s’en convaincre. Ici tout et chacun a droit
de vie, ou presque. Car si toutes les minorités
sont reconnues, les excès sont fermement
combattus par une population très engagée
dans la vie politique du pays, et de l’Europe
à laquelle les Hollandais sont tout de même
favorables. Aussi est-il incongru de parler de
laxisme, quand ce n’est pas d’anarchisme, à
propos de ce paisible petit pays.
Dans ce pays, le lien social repose sur une
sorte de confiance mutuelle, une loi morale
intériorisée qui dicte à chacun son devoir de
respect d’autrui et de ses droits fondamentaux.
A quelques heures de Paris, il souffle toujours
un vent de liberté en Europe… et ça met du
baume au cœur.
Vondelpark.
Survol dAmsterdam
Avec une superficie de 41 543 km2 et une population de 16,9 millions d’habitants, les Pays-Bas sont
un petit pays, à l’échelle de la planète. Et pourtant
ils se situent au cinquième rang mondial pour ce
qui est des exportations et des investissements.
Le royaume des Pays-Bas comprend les Pays-Bas
en Europe ainsi que les îles des Caraïbes : Aruba
et les Antilles néerlandaises. Situé au bord de la
mer du Nord et à l’embouchure commune de trois
grands fleuves européens – le Rhin, la Meuse et
l’Escaut – le pays est amené naturellement à
orienter son économie vers l’étranger. Il s’est ainsi
fait une solide réputation de Porte de l’Europe,
avec, comme symboles, Rotterdam, l’un des plus
grands ports du monde, Schiphol, un des plus
grands aéroports européens, et une technologie
des communications parmi les plus modernes du
monde. Bien que relativement proches les unes
des autres, les grandes villes du pays – dont
aucune pourtant ne dépasse le million d’habitants
– ont chacune leur caractère propre. Amsterdam,
avec ses canaux, ses musées, ses centaines de
ponts et ses opulentes maisons aux pignons
variés, attire les touristes du monde entier. Mais
beaucoup d’autres grandes villes – La Haye, Delft,
Haarlem, Utrecht – sont, elles aussi, riches de
culture, sous forme d’architecture, de musées,
et d’urbanisme aquatique. Quant à Rotterdam, la
deuxième ville du pays, elle se caractérise par
une architecture résolument moderne, dont le
pont Erasme surnommé le Cygne, est un des plus
récents et magnifiques exemples. Les Pays-Bas
ont quelques centaines de kilomètres de côtes le
long desquelles s’étendent des plages de sable fin.
Partout dans le pays, l’eau est omniprésente dans
la vie des Hollandais, et le visiteur peut parcourir
une grande partie du pays en voilier, en canot à
moteur ou en canoë. Sans oublier évidemment
le tourisme à vélo, traditionnellement à l’honneur
dans ce pays plat, grâce notamment aux milliers
de kilomètres de pistes cyclables.
Enfin, les Pays-Bas sont avant tout le pays des
fleurs. En avril et en mai, les champs de fleurs –
narcisses, jacinthes et tulipes – des provinces de
Hollande-Méridionale et Hollande-Septentrionale
sont un spectacle que l’on ne peut manquer.
Géographie
Un plat pays travaillé par l’homme. Le pays,
dessiné par les nombreux canaux présente une
superficie totale de 41 543 km2, dont 17 % se
situent en-dessous du niveau de la mer. Limité
vers la mer par un cordon de dunes, discontinu
en Zélande et en Frise, le pays creux à l’ouest,
vaste réseau de plaines fluviomaritimes, ne
dépasse jamais cinq mètres d’altitude ! Il présente
essentiellement des zones de jeune argile marine,
de tourbières basses et d’argile fluviale. L’Est du
pays, avec ses plateaux marécageux et légèrement moutonnés, présente, lui aussi une variété
étonnante de paysages naturels : zone centrale de
sables de couverture, zones de hautes tourbières
et de sable au sud. Les altitudes culminent à une
centaine de mètres dans les moraines glaciaires
de la Veluwe, et connaissent même des pics
jusqu’à 321 m au sud, sur le plateau du Limbourg.
Toutefois ces différences de milieux naturels,
fortement imprégnés par l’homme, ont une
influence limitée sur la géographie des
Pays-Bas, avant tout œuvre séculaire de ses
habitants. « Dieu a créé la Terre, mais il a laissé
aux Néerlandais le soin de créer les Pays-Bas »,
dit un vieux dicton célèbre qui résume bien
l’originalité fondamentale du pays. Près d’un
cinquième des terres ont été gagnées sur les
eaux. La géographie est partout raisonnée et ne
laisse rien au hasard. L’homme a profondément
modifié ces paysages par l’exploitation de la
tourbe, le déblaiement de sable et d’argile,
l’assèchement de lacs et de marais, l’endiguement de fleuves et la construction de polders. Il
y a été contraint par la montée du niveau de la
mer (65 m au cours des dix derniers millénaires),
qui se poursuit aujourd’hui.
Dès le Moyen Age, les premières associations
de propriétaires, chargées de la protection
contre la mer, avaient trouvé dans le moulin à
vent une nouvelle technique pour assécher les
marécages et les lacs intérieurs, ce qui n’allait
pas empêcher, en 1421, la mort tragique de
100 000 habitants, à la suite d’une terrible
inondation. Au XVIIe siècle, la riche bourgeoisie
d’Amsterdam a fait accélérer l’assèchement
des lacs du Nord de la Hollande. La création,
en 1798, du Waterstaat (le ministère des Eaux)
a permis d’envisager des travaux de grande
ampleur au XIXe siècle, dont le polder du lac
de Haarlem. Le XXe siècle s’est accompagné
de deux grands programmes de travaux, aux
dimensions presque pharaoniques : les travaux
d’aménagement de l’ancien golfe marin de
Zuiderzee, au nord, consistant en une grande
digue de 30 km qui ferme l’Ijsselmeer, un
immense réservoir d’eau douce ; l’autre grand
SuRvOL D’AMSTERDAM √ 37
douce. Les multiples ponts, digues, moulins à
vent et stations de pompage donnent ainsi au
paysage néerlandais son aspect si particulier.
Inauguré en 1997, le barrage anti-tempêtes
du Nieuwe Waterweg est constitué de deux
immenses portes en arc de cercle qui peuvent
fermer le chenal de 360 m de largeur en cas
de marée de tempête, ce qui protège un million
de personnes, dans la région de Rotterdam, de
tout danger d’inondation, tout en préservant
l’environnement. Une bonne partie du territoire
des Pays-Bas est située au-dessous du niveau
de la mer : les basses terres se composent
en majeure partie de polders, c’est-à-dire de
terres entourées de digues, où le niveau des
eaux souterraines est régulé artificiellement.
Climat
Du fait de leur situation au croisement de
secteurs atlantiques, nordiques et continentaux,
les Pays-Bas présentent un climat océanique
sujet à de nombreuses variations climatiques
régionales. La côte est soumise aux vents
d’ouest dominants, chargés d’une humidité qui
fait tampon aux influences de l’air continental
(méridional l’été, et polaire l’hiver). Sur la côte,
la température annuelle moyenne varie entre
16 °C en été et 3 °C en hiver. Dans l’intérieur
des terres, elle varie entre 17 °C en été et 2 °C
en hiver. Cela ne signifie pas qu’il n’y a jamais
de températures extrêmes : la température
minimale jamais enregistrée aux Pays-Bas a été
de moins 27,8 °C, la température maximale de
38,6 °C. Les précipitations se répartissent assez
régulièrement sur l’ensemble de l’année, même
si elles sont généralement plus nombreuses
en automne qu’au printemps. Leur moyenne
annuelle atteint près de 800 mm. Comme
toujours, les températures sont plus douces
sur le littoral qu’à l’intérieur des terres.
Amsterdam sous la canicule : se rafraîchir
Même si le climat de la ville n’est pas toujours très clément, il s’est visiblement adouci ces
dernières années et les journées d’été (indien) peuvent parfois être étouffantes. Heureux sera le
visiteur qui trouvera des places avec fontaines où il fera bon se ressourcer avant de poursuivre
sa découverte de la ville ! Nous vous proposons quatre petits conseils très agréables.
ww Frederiksplein, au bout de la commerçante Utrechtsestraat, est très agréable avec sa
fontaine entourée d’arbres. Elle constituera un point de chute agréable lors des journées
torrides (si, si : il y en a !).
ww Haarlemmerplein, au bout de l’axe Haarlemmerstraat/Haarlemmerdijk, sera un havre
de paix lors d’une journée très ensoleillée. La fontaine se compose de 3 rangées et 42 jets
au total qui feront le bonheur des petits et des grands. Le soir, le tout est illuminé, ce qui
constitue un spectacle agréable et rafraîchissant.
ww Les jardins du Rijksmuseum constituent un très agréable lieu de pause. Le labyrinthe
fontaine vaut à lui seul le déplacement.
ww L’énorme terrasse de Nemo, le musée des sciences et techniques de la ville, constitue
un agréable point de chute lorsqu’il fait chaud. Il y a toujours un peu de vent, même au
cœur de l’été ; sa terrasse rénovée devrait faire la part belle à l’eau et son accès, donnant
une vue spectaculaire sur la ville, est gratuit.
w
RIJKSMUSEUMTUINEN (JARDINS DU RIJKSMUSEUM)
Museumstraat 1 – AMSTERDAM & +31 206747000
w
SCIENCE CENTER NEMO
Oosterdok 2 – AMSTERDAM & +31 20 531 32 33
programme, ou plan Delta, faisant suite à la
grande inondation de 1953.
Le gouvernement a décidé alors la mise en
œuvre du grand Delta, destiné à modifier profondément le processus d’écoulement du Rhin, de la
Meuse et de l’Escaut, ainsi que les proportions
d’eau douce et d’eau salée. La dernière partie de
ce plan, le barrage mobile de l’Escaut oriental, a
été réalisée en 1986. Exemple unique au monde
de génie hydraulique, le plan Delta, entièrement
conçu et réalisé sur place, est à juste titre
considéré par les Néerlandais comme la huitième
merveille du monde. Ainsi l’espace néerlandais
est-il aujourd’hui protégé par plus de 1 100 km
de digues, permettant un précieux gain de terres
agricoles et la constitution de réservoirs d’eau
© AUTHOR’S IMAGE
38 Æ SuRvOL D’AMSTERDAM
Amsterdam, la capitale du vélo.
Environnement écologie
Les Pays-Bas ont mis en place une politique
environnementale énergique pour réduire
l’émission ou le rejet de la plupart des substances polluantes. Le troisième programme
national pour l’environnement, lancé en 1998,
se concentre tout particulièrement sur l’amélioration durable de l’environnement dans un
contexte de croissance économique. Trois
problèmes majeurs restent à résoudre : la
pression exercée sur l’environnement par l’agriculture, la circulation routière et les émissions
de CO2. Pour réduire ces dernières et devenir
moins dépendant des énergies fossiles, les
Pays-Bas handicapés par leur faible superficie,
ont installé des parcs éoliens off-shores. Ils
espérent ainsi atteindre les 10% d’énergies
renouvelables produites sur leur sol d’ici 2020.
La géographie parle en leur faveur puisque
sur ce pays sans relief soufflent des vents
puissants. Les Pays-Bas comptent déjà plus de
1 780 éoliennes. La solution des éoliennes offshores à l’avantage de préserver les paysages
et protège les riverains du bruit assourdissant
de ces immenses machines.
Des fervents de lécologie
Les Néerlandais se sentent très concernés par les questions d’environnement et se
montrent très coopératifs à l’égard de mesures comme les économies d’énergie. C’est
ainsi que les émissions de CO2 par habitant comptent parmi les plus faibles d’Europe.
L’aspect le plus frappant de cet état d’esprit est l’attitude de la population dans le domaine
du tri sélectif des ordures ménagères : chacun dépose consciencieusement verre, vieux
journaux, piles, restes de peinture ou encore déchets putrescibles dans les bacs ou les
poubelles spéciales mis à sa disposition.
De même, le secteur agricole se montre, lui aussi, plus réceptif aujourd’hui aux questions
d’environnement, même si sa problématique prioritaire reste la rentabilité. Enfin, un
dernier exemple significatif est l’utilisation relativement limitée de la voiture dans le
pays, en particulier en milieu urbain. Son coût est élevé (parking payant et cher…),
sa liberté réduite en ville, et elle est largement concurrencée par le train pour les longues
distances et, bien sûr, le vélo, roi aux Pays-Bas, pour les courtes et les moyennes
distances.
SuRvOL D’AMSTERDAM √ 39
Parcs nationaux
wwLe parc national De Hoge Veluwe entre
d’Apeldoorn et Arhnem est une zone protégée
qui abrite une faune très diverse et riche (dont
des mouflons) sur 5500 hectares de forêts,
de landes et de plans d’eau. On est autorisé à
sillonner le parc à vélo.
wwLe parc national d’Oostvaardersplassen,
entre Almere et Lelystadt le long de l’Ijsselmeer,
est une étendue humide de roseaux et de saules
où nichent des espèces d’oiseaux protégés.
Cormorans, hérons à spatule, des milliers
oiseaux migrateurs venus de Scandinavie
s’y reposer avant de reprendre leur vol vers
l’Afrique.
wwLes îles des Wadden constituent une des
plus importantes zones ornithologiques du
monde, oiseaux aquatiques et échassiers des
régions arctiques venant annuellement s’y
reproduire. Environ 3 % de la surface du pays est
aujourd’hui occupée par des réserves naturelles
(dont quelques parcs nationaux), qui opposent
à un récent passé de destruction le souci de
préservation des espèces subsistantes, en
particulier grâce à l’opiniâtreté d’organismes de
protection de la nature, dont les premiers datent
du début du siècle. Dans le même esprit de
sauvegarde des espèces, la chasse est soumise,
depuis 1954, à de nombreuses restrictions.
Faune et flore
il se doit, les exigences agricoles (l’agriculture
demeurant jusqu’à la fin du Moyen Age une des
activités principales du pays) ont suscité de
forts mouvements de déboisement qui, rompant
l’équilibre de l’écosystème, ont provoqué sa
mutation en même temps qu’ils multipliaient
les surfaces arables.
Pour les mêmes raisons, de nombreuses
espèces d’animaux ont, sinon disparu, du
moins subi de plein fouet la transformation
de l’écosystème.
© BRAD PICT – FOTOLIA
La flore, autrefois d’une grande diversité malgré
l’exiguïté du territoire, s’est considérablement
appauvrie du fait de la mainmise de l’homme
sur le pays et des techniques modernes, à
commencer par l’abus d’herbicides et d’insecticides. Cette ancienne abondance, dont il
subsiste malgré tout de beaux restes, s’explique
pour une grande partie par la diversité physique
du pays, comprenant aussi bien le vaste delta
de Zélande que de longues dunes côtières ou
encore des terres sablonneuses à l’est. Comme
Les tulipes d’Amsterdam.
Histoire
Amsterdam en
quelques chiffres
Amsterdam compte : 821 702 habitants
(2 332 773 dans la métropole), 180
nationalités, 881 000 vélos, 40 parcs,
216 trams, 12 ferrys, 32 marchés, 1 281
ponts, 6 073 magasins, 165 canaux,
51 musées, 2 500 péniches habitées,
1 palais royal, 206 peintures de Van
Gogh, 22 peintures de Rembrandt,
141 galeries d’art, 9 carillons, 36
discothèques, 1 515 cafés et bars, 140
statues au musée Tussauds, 40 concerts
et pièces de théâtres par jour, 6 moulins,
370 hôtels et 6 100 animaux au zoo Artis.
XIIIe siècle : fondation dAmsterdam
Fondé au XIIe siècle à l’emplacement d’un petit
village de pêcheurs protégé par une digue (ou
dam) des débordements de l’Amstel, Amsterdam
(c’est-à-dire Amstel-Dam) ne semblait pas
l’endroit idéal pour couler des jours heureux
mais sa situation géographique idéale entre le
Zuiderzee, la mer du Nord et les terres arables
du Sud, fera rapidement d’Amsterdam un pôle
commercial déterminant.
XVe et XVIe siècle : affiliation
à la Ligue hanséatique
A la fin du XIVe siècle, la ville s’affilie à la Ligue
hanséatique, ce qui provoque un essor commercial sans précédent. Au XVIe siècle, Amsterdam
assure une grande partie du trafic commercial
entre la Baltique et la mer du Nord, la ville
s’impose comme le centre commercial le plus
actif d’Europe.
XVIIe siècle : le siècle dor
Les Hollandais fondent la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1602 et se
constitue un véritable empire colonial. La
Bourse de la ville devient le centre financier
de la planète, tandis que se développe une
importante activité industrielle. L’expansion
d’Amsterdam ne connaît plus de limites. Mais
le siècle d’or ne mériterait pas ce titre si la
ville n’était aussi devenue un pôle culturel
et artistique de toute première importance.
Rembrandt décide d’y élire domicile, entraînant
à sa suite de nombreux peintres de grand talent.
Spinoza et Descartes, de passage à Amsterdam,
se chargent, pour leur part, d’ouvrir ici de
nouveaux horizons philosophiques. Un vent
de liberté souffle sur la ville. Mais une telle
richesse ne peut qu’attiser les convoitises, et
la nouvelle République se trouve confrontée à
de nombreux ennemis. Les colonies, fragiles,
tombent les unes après les autres, tandis que
l’armée de Louis XIV tente de prendre possession d’Amsterdam en 1672. Elle n’échouera
qu’au prix d’une coûteuse inondation provoquée
par les habitants.
Amsterdam : capitale du royaume
En 1806, Amsterdam devient la capitale du
nouveau royaume de Hollande, celui-ci étant
finalement rattaché, quelques années plus
tard, à la France par Napoléon. Devenue
simple chef-lieu du département du Zuiderzee,
Amsterdam perd rapidement de son influence
et se voit de plus menacée par le Blocus
continental. Amsterdam est la capitale du
royaume depuis 1884, même si La Haye
demeure la résidence royale et le siège du
gouvernement. Elle entreprend donc une série
de grands travaux et de nouveaux édifices
contribueront à faire d’Amsterdam l’un des plus
importants centres architecturaux de l’époque.
Au même moment sont construits les premiers
grands musées, et les premiers parcs voient
le jour.
Le XXe siècle
Les Pays-Bas choisissent de rester neutres
pendant la Première Guerre mondiale, ce
qui permet à Amsterdam de s’embellir au
moyen d’une architecture riche en décorations et motifs de toutes sortes. L’occupation
allemande pendant la Seconde Guerre mondiale
laissera cette architecture intacte. La perte des
dernières colonies renforce le rôle prééminent de
Rotterdam, en raison de sa situation privilégiée
sur le Rhin, et oblige Amsterdam à se rabattre
sur les transports aériens, à partir du grand
aéroport de Schiphol.
Au cours des décennies suivantes, la ville
accueille une forte immigration et adopte au fil
des années un visage de plus en plus cosmopolite et universel. En 1965, le mouvement Provo
HiSTOiRE √ 41
vient déstabiliser l’inertie politique. Propagé par
une jeunesse écolo et anarchiste, soucieuse de
tolérance et d’une vie qui ne soit pas exclusivement définie selon des critères bourgeois,
il marquera en profondeur l’esprit de la ville.
Amsterdam devient alors une capitale multiculturelle, en même temps qu’elle se modernise,
s’ouvrant davantage à la circulation automobile
et aux grands travaux de construction sans
originalité, notamment dans l’ancien quartier
juif, totalement défiguré. D’autres quartiers
connaîtront une réhabilitation plus soucieuse
du respect des traditions, encouragée il est
vrai par une forte pression populaire. La ville
développe considérablement son infrastructure
touristique.
Amsterdam en quelques dates
ww 1275 > fondation d’Amsterdam.
ww 1300 (ou 1306) > la ville obtient son statut officiel par l’évêque de Utrecht.
ww 1380 > les canaux médiévaux sont creusés.
ww 1421 et 1452 > gros incendies dans la ville, interdiction des façades en bois et toitures
en chaumes.
ww 1543 > Charles Quint réunifie les Pays-Bas (équivalant environ au Benelux actuel) avec
Bruxelles pour capitale.
ww 1578 > Coup d’état et déclaration de la république indépendante de Sept provinces unies
en 1579 avec Guillaume d’Orange à sa tête.
ww 1585 > la Chute d’Anvers renforce la place d’Amsterdam comme ville d’échange.
ww Le siècle d’or débutant en 1600 > période de prospérité globale de la ville. La grande
ceinture des canaux est creusée. Essor puis chute de Rembrandt.
ww 1602 > Création de la compagnie des Indes orientales (VOC).
ww 1607 > Création de la bourse d’Amsterdam.
ww 1629 > Installation de Descartes à Amsterdam.
ww 1672 > Angleterre et France en guerre contre la République, début du déclin.
ww 1795 > Les troupes de France occupent les Pays-Bas et instaure la république batave.
ww 1810 > Rattachement à l’empire napoléonien.
ww 1900 > Fondation de l’Ajax d’Amsterdam.
ww 1940 > L’Allemagne envahit les Pays-Bas, Amsterdam est très peu touchée avant la
capitulation.
ww mai 1945 > Libération du pays.
ww 1965-1966 > Essor du mouvement Provo.
ww 1971-1973 > Ajax triple champion d’Europe.
ww 1980 > Beatrix devient reine des Pays-Bas.
ww 2001 > Premier mariage homosexuel célébré le 1er avril à Amsterdam.
ww 2004 > Assassinat de Theo van Gogh.
ww 2005 > Les Pays-Bas votent non à la constitution européenne.
ww 2008 > Début du projet 1012 d’assainissement du quartier rouge dit quartier criminogène.
ww 30 avril 2013 > Intronisation de Willem-Alexander, nouveau roi des Pays-Bas.
ww 2013 > Année festive pour la capitale : tous les musées de la ville sont enfin accessibles
avec la réouverture du Rijksmuseum après plus de 10 ans de travaux. La ceinture des
canaux célèbre ses 400 ans, Artis ses 175 ans, le Concertgebouw ses 125 ans, le musée
Van Gogh ses 40 ans !
ww 2015 > Année incroyable, l’exposition « Late Rembrandt » fait l’événement, le musée
Van Gogh inaugure sa nouvelle entrée avec l’exposition « Van Gogh/Munch », « SAIL 2015 »
est un énorme succès.
42 Æ HiSTOiRE
Amsterdam aujourdhui
Il souffle un air de liberté sur Amsterdam. Le
meilleur symbole aujourd’hui en serait probablement un jeune étudiant faisant anarchiquement
du vélo le long de canaux séculaires bordés de
maisons bourgeoises. A moins que ce ne soit
les façades mêmes de ces demeures à taille
humaine, conjointement marquées par des
blasons ancestraux et de grandes fenêtres que
nul volet ne vient jamais recouvrir. C’est que la
capitale mondiale de la liberté se joue de tous
les clichés qu’on a pu vouloir y apposer. Berceau
du libéralisme (éthique faite de tolérance à
ne pas confondre avec sa dérive moderne et
économiste), Amsterdam protège son million
d’habitants à la manière d’une mère bienveillante. Paradoxale, Amsterdam fut le centre du
calvinisme rigoureux et du mouvement Provo,
une ville de marchands et la capitale des freaks,
conservatrice et souvent pionnière…
Attachée aux traditions, à ses cafés bruns et
à son siècle d’or, au commerce et aux canaux,
Amsterdam n’en est pas moins restée une
capitale dynamique. A la pointe de la politique
sociale dès la fin du XIXe siècle, elle a toujours
gardé cette avance humaniste. Soucieuse de
tolérance et de son environnement, elle fut la
première à prendre des mesures pragmatiques
et de bon augure contre la marginalisation de
couches de la population (légalisation du mariage
homosexuel, syndicalisation de la prostitution,
dépénalisation des drogues douces…) ou contre
la dégradation de l’environnement (mesures
drastiques contre la pollution automobile, tri
sélectif…). Une capitale restée admirablement
jeune à force de prendre un perpétuel bain de
I amsterdam sur le Museumplein.
jouvence dans les canaux qui la traversent ! Car
Amsterdam ne serait pas Amsterdam sans les
canaux qui la baignent, sans l’omniprésence de
l’eau qui coule paisiblement, reliant selon son
gré des quartiers toujours différents…
Le 1er avril 2001, les Pays-Bas autorisent le
mariage gay, et, avec lui, l’adoption. Pour la
première fois au monde, un pays vient de donner
aux homosexuels les mêmes droits qu’aux
hétérosexuels. De fait, le pays a toujours été à
l’avant-garde des droits des homos, et vivre son
homosexualité au grand jour, dans la capitale
comme ailleurs, n’est pas un problème. Cela
étant, la capitale gay européenne des années
1970, 1980 et 1990 est en net déclin aujourd’hui,
au profit de Berlin, Barcelone ou Londres.
L’assassinat de Theo Van Gogh van un extrémiste
religieux à l’est de la capitale en 2004 a ébranlé
les certitudes de la capitale et a posé des limites
au principe de multiculturalisme. Cela dit le
mélange culturel est toujours de mise et un
exemple parfait est le Marché Albert Cuyp où
chalands néerlandais côtoient ceux du monde
entier dans une atmosphère très bon enfant.
Mais pourquoi Amsterdam séduit-elle toujours
autant ? L’ambiance de la ville ? Ses célèbres
canaux, sa riche histoire, les nombreux musées
et théâtres, les belles terrasses ou ses magasins
à foison ? Sans aucun doute ce sentiment de
liberté qui flotte sur la Venise du Nord, sa
tolérance et cette fameuse philosophie du « Vivre
et laisser vivre » … Aujourd’hui, la question que
se pose les habitants est de savoir si la ville ne
va pas devenir un Disneyland sans saveur où le
tourisme semble être la priorité ultime des dirigeants. La colère commence un peu à gronder.
Politique et économie
Politique
Le statut du royaume
Promulgué en 1954, le statut du Royaume
précise que le royaume se compose de trois
partenaires égaux entre eux : les Pays-Bas, les
Antilles néerlandaises (cinq îles des Caraïbes)
et Aruba (également dans les Caraïbes).
Le royaume des Pays-Bas peut donc être
considéré comme une sorte de fédération.
Le roi Willem-Alexander est le chef de l’Etat,
aussi bien du royaume des Pays-Bas dans son
ensemble que de chacune de ses trois parties
constituantes.
Il est représenté aux Antilles néerlandaises
(Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache et
Saint-Martin) et à Aruba par un gouverneur.
La constitution
La Constitution est le texte fondamental de
l’ordre juridique néerlandais. Le gouvernement est constitué formellement par le roi (la
Constitution ne connaît que le masculin) et
les ministres.
Depuis l’importante révision constitutionnelle de
1848, les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire. Monarchie
constitutionnelle, parce que c’est la Constitution
qui fixe les pouvoirs du souverain – transmis par
voie de succession héréditaire – et la répartition
des compétences entre le souverain et les autres
institutions de l’Etat.
Régime parlementaire, parce que les ministres
sont responsables devant le Parlement de
l’action du gouvernement. Le roi n’a pas de
responsabilité politique.
Les 12 provinces néerlandaises
Les Pays-Bas sont divisés en douze provinces, responsables en particulier de questions
relatives à l’environnement, à l’aménagement du territoire, à l’approvisionnement
énergétique, à l’action sociale, aux sports et à la culture. Chaque province est dirigée par
un exécutif (la députation provinciale et le commissaire de la reine) responsable devant
une assemblée (les Etats provinciaux) dont les membres sont élus au suffrage universel
direct par les Néerlandais habitant la province.
ww Provinces. Brabant septentrional – Drenthe – Flevoland – Frise – Groningue –
Gueldre – Hollande-Méridionale – Hollande-Septentrionale – Limbourg – Overijssel –
Utrecht – Zélande.
Les Pays-Bas se différencient de pays comme
la France qui reconnaissent traditionnellement à
l’Etat un rôle fort dans la conception et l’organisation de la société et s’accommodent volontiers
d’un régime très personnalisé.
Même si, formellement, les Pays-Bas sont
une monarchie, leur fondement constitutionnel solidement ancré et les traditions quasi
fédéralistes confèrent au pays un caractère
très républicain. A titre de comparaison, la
France, qui est officiellement une république,
apparaît à l’observateur extérieur, depuis
1958 surtout, sous des traits singulièrement
monarchiques.
Ce qui a fait dire aux Néerlandais, lors de la
conférence des chefs d’Etat et de gouvernement
qui a débouché en 1992 sur la constitution de
l’Union européenne, qu’il n’y avait là qu’un
seul monarque : non pas la reine Béatrix des
Pays-Bas, pourtant bel et bien présente, mais
le président de la République française.
La structure administrative du pays connaît trois
niveaux : l’Etat, la province et la commune. L’Etat
gère les questions d’intérêt national, la province
et la commune constituant des collectivités
locales, décentralisées. Se superposant à cette
structure à trois niveaux, il existe des wateringues, qui ont des compétences spécifiques.
Les Pays-Bas sont divisés en douze provinces
et comptent 393 communes au 1er janvier 2015,
bien moins qu’autrefois, et leur nombre va
continuer à diminuer. En effet, l’Etat entend
rendre l’administration municipale plus efficace
en procédant à de nombreuses fusions de
communes.
44 Æ POLiTiquE ET ÉCONOMiE
wwLe Médiateur national. La fonction de
Médiateur national (ombudsman) a été créée
en 1982 parce que l’on souhaitait établir, à
côté des voies de recours ordinaires, une
instance indépendante pouvant enquêter sur
le comportement de l’administration à l’égard du
citoyen. Tout citoyen peut s’adresser directement
au médiateur pour lui demander d’enquêter dans
un cas particulier.
Le parlement
Palais royal sur le Dam.
Le chef de lÉtat
Le souverain (roi ou reine) ouvre solennellement
la session parlementaire en donnant lecture
devant le Parlement du discours du Trône, qui
expose le programme du gouvernement pour
l’année à venir. Cet événement marquant de la
vie politique du pays a lieu à La Haye le troisième
mardi de septembre, appelé Prinsjesdag (le jour
du prince). Il joue également un rôle important
lors de la formation d’un nouveau cabinet,
terme qui désigne le gouvernement sans le
chef de l’État.
Les grands corps de lÉtat
Outre les trois grands collèges de l’Etat, établis
par la Constitution – le Conseil d’Etat, la Cour
des comptes et le Médiateur national –, le
gouvernement peut également demander l’avis
d’un grand nombre d’autres organes consultatifs, dont le plus connu est le Conseil économique et social (SER), lieu de la concertation
institutionnalisée entre le gouvernement, le
patronat et les syndicats.
wwLe Conseil d’État. Créé en 1531 par Charles
Quint, le Conseil d’Etat est la plus ancienne
institution publique des Pays-Bas et constitue
aujourd’hui encore l’organe consultatif suprême.
Le gouvernement est tenu de le consulter pour
tout projet de loi.
wwLa Cour des comptes. La Cour des comptes
contrôle la gestion des finances de l’Etat.
Tout citoyen néerlandais âgé de 18 ans au moins
a le droit de vote et est éligible. Il peut donc
participer aux élections au suffrage direct de
la Seconde Chambre des états généraux et se
porter candidat pour y être député. Le Parlement
néerlandais, qui a conservé son appellation
historique d’états généraux, se compose de
deux chambres.
La Première Chambre, également appelée Sénat,
compte 75 membres, élus au suffrage indirect
par les membres des Etats provinciaux.
La Seconde Chambre compte 150 députés. Le
Parlement partage le pouvoir législatif avec le
roi et les ministres. Si les députés aussi bien
que le gouvernement peuvent proposer des
lois, c’est au Parlement seul qu’il incombe de
les approuver.
Le pouvoir exécutif est confié au gouvernement,
qui est responsable devant le Parlement. Chaque
ministre doit avoir la confiance du Parlement.
En cas de conflit entre la Seconde Chambre et
le gouvernement, ce dernier peut dissoudre
l’assemblée et organiser de nouvelles élections
législatives.
Enjeux actuels
Conformément à sa tradition (les Pays-Bas
restèrent un pays neutre jusqu’à la Seconde
Guerre mondiale), le pays est l’un des membres
fondateurs de l’Organisation des Nations unies
et se trouve activement représenté au sein de
ses moindres institutions.
La Haye se veut la capitale de la justice
mondiale et c’est dans cette ville que siègent
de nombreuses institutions, à commencer
par la Cour internationale de justice. Ils
furent également l’un des pays à l’origine de
la construction européenne et font partie de
toutes les grandes organisations européennes
ou occidentale.
Malgré quelques points de désaccord, les
Pays-Bas restent un des Etats phares de
l’Union européenne en raison notamment
de leur rayonnement politique. Pour preuve,
Jeroen Dijsselbloem, ministre des Finances
des Pays-Bas, est le second président de
l’Eurogroupe.
POLiTiquE ET ÉCONOMiE √ 45
Économie
inconvénients. La ville est petite et peut être
parcourue à pied. La pollution atmosphérique
est quasiment absente grâce à la limitation de
l’accès aux voitures. Amsterdam est beaucoup
moins fatigante et stressante que d’autres
grandes villes européennes, ses habitants
semblent jouir d’une qualité de vie que bien
des Parisiens envieront !
Le nombre de touristes étrangers qui
visitent le pays est en hausse constante.
En 2000, la capitale accueillait ainsi
chaque année 4,5 millions de touristes, un
chiffre qui avait largement doublé en 2014. Les
Pays-Bas sont une destination très populaire
parmi les Allemands tandis que les Américains,
Britanniques, Belges, Canadiens, Français sont
également nombreux à visiter l’autre pays du
fromage. Depuis une dizaine d’années, le pays
a également attiré de plus en plus de touristes
venus d’Italie et d’Espagne et aussi de nombreux
habitants d’Europe de l’Est notamment les
Tchèques et les Russes ainsi que des Asiatiques.
Ces visiteurs dépensent plus de 10 milliards
d’euros lors de leur séjour. Les touristes passent
des vacances très courtes aux Pays-Bas, le
séjour moyen dure 3,2 nuits et est souvent
limité à une visite d’Amsterdam.
Il faut pour finir signaler que les touristes les
plus enclins à visiter les Pays-Bas sont les
Néerlandais eux-mêmes qui représentent
16,69 millions de touristes.
© AUTHOR’S IMAGE
Les Pays-Bas jouissent, c’est évident, d’une
position géographique privilégiée, sur l’embouchure commune de trois fleuves. Mais cela ne les
a pas empêchés de traverser, comme ailleurs,
une période économique difficile. Comme dans
tous les pays occidentaux, la proportion des
personnes actives dans les divers secteurs
du marché du travail s’est considérablement
modifiée au cours de ce siècle : le secteur
tertiaire, avec son administration et ses services
sociaux notamment, est dominant (74,3 %
de l’activité), même si le secondaire, avec
ses industries et ses mines, concentre encore
23,7 % de l’activité. Le secteur primaire, lui,
s’est effondré à 2 %. Mais l’agriculture tient
une place encore importante : le pays est le
deuxième exportateur agricole européen après
la France.
L’industrie agroalimentaire occupe une place
primordiale dans l’économie néerlandaise. Elle
comprend l’industrie alimentaire et du tabac
(y compris le secteur non-alimentaire) et les
secteurs du commerce et des services agricoles.
Plus de la moitié de la production agricole
et horticole est transformée par l’industrie
alimentaire. A noter qu’Unilever, un des plus
grands groupes mondiaux de l’alimentaire est
néerlandais à 60 % (le reste est anglais). Plus
de la moitié du PIB est générée par le commerce
international, dans une économie tournée vers
l’exportation pour plus de 40% de sa production.
Les Pays-Bas ont été fortement touchés par
la crise économique de 2008-2009, du fait
de leur dépendance au commerce mondial
et de l’importance de leur secteur financier
(7% du PIB). La situation économique s’est
toutefois redressée dès 2010 grâce à la reprise
des exportations et à un redémarrage de la
consommation interne. Bien que les Pays-Bas
soient un petit pays, leur économie occupe une
place importante et solide dans le monde. En
effet, ce pays est le sixième exportateur mondial
(le troisième pour les produits agricoles) et le
sixième investisseur mondial.Enfin, il reste un
fait établi que les Pays-Bas sont la principale
porte d’entrée commerciale de l’Europe grâce
à leur situation géographique. L’Allemagne est
le principal partenaire des Pays-Bas.
Place du tourisme
Les Pays-Bas sont une destination touristique
de plus en plus populaire. Le pays est une
destination accessible avec une richesse de
patrimoine qui semble inépuisable. Amsterdam
présente les avantages culturels et sociaux
d’une capitale sans en connaître vraiment les
L’Homomonument et Westerkerk.
Population et langues
Ce petit pays comptait en 1830 un peu plus
de 2,6 millions d’habitants. Ils sont presque
17 millions aujourd’hui, ce qui représente une
augmentation de la population plus rapide que
celle de nombreux autres pays européens. Ce
plus grand dynamisme démographique des
Néerlandais, évident au début du siècle, tend
cependant à s’atténuer. En effet, si le taux de
mortalité n’a pratiquement pas changé ces
dernières années, en revanche, le taux de natalité
est, comme souvent en Europe, en régression.
Les Pays-Bas n’échappent donc pas à la règle
et voient, eux aussi, leur population vieillir
progressivement, les personnes de plus de
65 ans constituant actuellement presque 15 %
de la population totale.
Cette croissance démographique très forte n’a
pas toujours été sans poser des problèmes,
provoquant parfois d’importantes pressions ou
oppositions régionales sur un espace malgré
tout limité. Aussi, les Pays-Bas connaissent-ils
une des plus fortes densités de population au
monde (488 hab./km²), si l’on ne considère
que le territoire métropolitain. Presque 80 %
des habitants résident dans les grandes villes
de l’ouest (les régions du nord et de l’est ne
pouvant proposer suffisamment d’emplois),
même si les plus importantes d’entre elles
connaissent aujourd’hui un certain exode vers
les communes rurales organisées. La Randstad
(à la rencontre de la façade maritime et de l’axe
rhénan) constitue une gigantesque conurbation
en forme de fer à cheval, qui concentre 42 %
de la population totale du pays. Elle comprend
ainsi Utrecht, Amsterdam, Rotterdam et La
Haye. La périphérie, essentiellement agricole,
présente tout de même quelques villes encore
actives sur le plan économique et culturel
(industrie, artisanat…), et donc démographique,
mais souffre indéniablement de sa situation
excentrée.
Limmigration
Comme dans tout pays au long passé colonialiste, l’immigration contribue largement au
peuplement et à l’activité économique. Le solde
migratoire est toujours resté positif, principalement en raison de l’installation d’une maind’œuvre en provenance des pays méditerranéens
(de Turquie notamment).
Les Pays-Bas connurent par ailleurs une
forte immigration des Antilles néerlandaises (91 000 personnes aujourd’hui sur
le sol néerlandais), du Surinam (environ
190 000 personnes nées au Surinam vivent
aux Pays-Bas). Le pays compte également
35 000 Moluquois, 25 000 Chinois et
1 500 Tsiganes. 700 000 étrangers vivent
aux Pays-Bas, principalement dans les grandes
villes de l’ouest. On pourra ainsi parler français
avec des populations francophones d’origine
marocaine et tunisienne majoritairement,
présentes en grand nombre à Rotterdam. La
croissance de la population sera moins rapide
au cours de ce siècle.
La langue néerlandaise...
L’origine de la langue néerlandaise remonte
au VIIIe siècle. Elle appartient à la famille des
langues germaniques tout comme l’anglais
et l’allemand. Le néerlandais et l’allemand
ont une origine commune. Le néerlandais
est la langue maternelle de 22 millions de
Flamands et de Néerlandais. C’est également
la langue officielle du Suriname (population :
500 000 habitants) et des Antilles néerlandaises
(200 000 habitants environ), qui font partie du
Royaume des Pays-Bas. Le néerlandais joue
encore un rôle important en tant que langue
POPuLATiON ET LANguES √ 47
étrangère en Indonésie, dont la population est
estimée à plus de 230 millions d’habitants. Une
langue très proche du néerlandais, l’Afrikaans,
est pratiquée comme langue maternelle par
plus de 6 millions d’habitants en Afrique du
Sud (population totale : 44 millions) et constitue
la première langue étrangère pour 10 millions
de personnes.
...et la langue frisonne
Dans la province de la Frise, un dialecte est
parlé par les habitants, en plus de la langue
officielle néerlandaise : le frison. Cette langue
n’est usitée que dans la province du nord des
Pays-Bas, la Frise (Fryslân). La majorité des
Néerlandais ne maîtrisent pas cette langue.
Dans la région, le frison s’est imposé comme
langue officielle pour l’administration et l’enseignement. Les autorités frisonnes ont exigé la
traduction des documents officiels en frison,
certains sites internet et les noms de rues sont
bilingues. On compte environ 700 000 frisophones dans le monde.
Une société aux cultures multiples
Il n’y a pas si longtemps encore, la société
néerlandaise se caractérisait par le cloisonnement (« verzuiling »), phénomène typiquement
néerlandais qui faisait que de nombreuses
organisations politiques, sociales ou religieuses
– catholiques, protestantes, socialistes ou
libérales – œuvraient côte à côte en poursuivant
des objectifs sensiblement identiques mais en
s’inspirant de convictions différentes.
Ce phénomène est toujours perceptible à la
télévision, à la radio, dans la presse, dans
l’enseignement et dans la vie associative.
Historiquement, le territoire occupé par les
Pays-Bas a été soumis, bien avant la création de
cet Etat, à diverses influences étrangères. Il se
trouve à la croisée des influences de l’Allemagne
(à laquelle les Néerlandais refusent d’être
apparentés bien que leur langue soit proche de
l’allemand), de l’Espagne (à l’époque de l’appartenance des Provinces-Unies à l’Espagne), de
la France (domination culturelle et politique au
temps de Napoléon, ajoutée aux nombreuses
émigrations dues aux guerres de Religions) et
enfin évidemment anglo-saxonnes (anglaises
autant qu’américaines via l’American Way of
Life).
Les Pays-Bas comptent actuellement un peu
plus de 5 % d’étrangers. Etant un des pays
les plus densément peuplés du monde, ils
mènent aujourd’hui une politique, on ne peut
plus réservée en matière d’admission des
étrangers. Il y a quelques décennies pourtant, le
pays pratiquait une politique d’encouragement
de l’émigration tout comme ses confrères
européens.Depuis quelques années donc,
l’immigration aux Pays-Bas est sélective, ceux
admis en vertu de traités (les ressortissants
de l’Union européenne notamment ou des
anciennes colonies néerlandaises) et ceux dont
l’admission est commandée par des raisons
humanitaires, politiques.
Le gouvernement mène une politique active et
obligatoire d’intégration des étrangers admis à
s’établir aux Pays-Bas.Cependant l’intégration
des Maghrébins et Africains reste ici aussi
problématique qu’en France sinon plus. De
culture et religion différentes, ils sont moins
facilement acceptés par la population locale
et, bien que le LPF (et actuellement par le
PVV de Geert Wilders) ne soit pas tout à fait
comparable au FN français, ce parti politique
fut le premier à les désigner comme victimes
du chômage, et responsables de la délinquance.
Le PVV, lui, se prononce clairement contre
l’Islam qualifié de religion fasciste qui rejette
les femmes et les homosexuels. On n’observe
pas de véritable ghettoïsation, mais certaines
populations immigrées restent néanmoins, au
moins socialement sinon géographiquement,
mises de côté. Les chiffres des étrangers en
incapacité de travail sont notamment très
élevés et leur réintégration reste problématique.
Mode de vie
Aux termes de l’article premier de la Constitution
néerlandaise : « Tous ceux qui se trouvent aux
Pays-Bas sont, dans des cas égaux, traités de façon
égale. Nulle discrimination n’est permise, qu’elle se
fonde sur la religion, les convictions, les opinions
politiques, la race, le sexe ou tout autre motif. » Cela
signifie, par exemple, que tous ceux qui résident
aux Pays-Bas : femmes et hommes, musulmans et
chrétiens ont les mêmes droits. Mais cela signifie
aussi, naturellement, qu’ils ont les mêmes devoirs,
par exemple celui de payer leurs impôts et d’aller
à l’école. C’est ainsi que tous les enfants, garçons
et filles, sont soumis à l’obligation scolaire jusqu’à
l’âge de 16 ans. Il est essentiel pour la société
tout entière que tous ceux qui s’établissent aux
Pays-Bas acceptent leurs responsabilités sociales,
de même que les Néerlandais de souche doivent
accepter les nouveaux arrivants et les respecter.
Vie sociale
Education
Depuis sa création en 1813, l’Etat hollandais
est chargé de dispenser l’enseignement dans
le pays. Cependant, il n’a pas pour autant le
monopole de l’éducation. En effet, la Constitution
de 1848 prévoit la liberté de l’enseignement,
et, plus largement, celle pour tout groupe de
fonder une école sur une base religieuse, philosophique ou pédagogique. Les principes qui
régissent cette liberté de l’enseignement sont
l’obligation pour tout enfant de 5 à 16 ans de
suivre un enseignement et pour les individus
de 16 à 18 ans l’application d’une obligation
scolaire partielle.
Enfin, la loi fixe les matières qui doivent obligatoirement être enseignées dans chaque filière
et les pouvoirs garantissent par la fixation
d’objectifs pédagogiques le niveau des diplômes
des écoles aux Pays-Bas. Les écoles publiques
sont en général fondées par les communes.
Cependant, plus des trois-quarts du total
sont gérés par des institutions privées, qui
reçoivent une aide de l’Etat. Les enseignants
sont ainsi payés selon un barème commun à
l’ensemble du pays. Les Pays-Bas consacrent
un peu plus de 5 % de leur PIB par an à l’enseignement. Des aides sont prévues pour la
famille et les étudiants. Les parents touchent
des allocations familiales pour leurs enfants
âgés de moins de 18 ans, bien que l’école soit
gratuite. Cette situation change à partir de
18 ans. L’enseignement est alors payant. Mais,
chose unique en Europe et peut-être dans le
monde, l’étudiant, quel qu’il soit, reçoit une
allocation d’étude qu’il peut compléter par un
prêt étudiant, afin de subvenir aux coûts de sa
période d’études. En outre, l’étudiant bénéficie
de la gratuité des transports (cette gratuité est
maintenant soumise à certaines règles précises,
par exemple les horaires de train sont définis
pour les étudiants). Autant de nombreuses
mesures qui tardent à être reprises dans l’ensemble de l’Union européenne. La conséquence
est que 15,2 % des jeunes de 18 à 27 ans suivent
un enseignement supérieur à plein-temps, 6,8 %
suivant un enseignement supérieur partiel.
Enfin, la formation professionnelle destinée
aux adultes est, comme dans de nombreux
pays nordiques, très développée, et permet à
n’importe quel employé de reprendre des études
dans la plupart des filières d’enseignement. La
Open Universiteit (université ouverte) propose
ainsi aux adultes des cours du soir dans de
nombreuses disciplines.
Intégration
Les pouvoirs publics appellent toutes les Eglises
et organisations philosophiques ou spirituelles
à participer à la réalisation des objectifs de
la politique d’intégration du gouvernement
néerlandais. Cela n’est pas en contradiction
avec le principe selon lequel l’Etat ne doit pas
s’immiscer dans l’exercice et dans le contenu
des cultes. Bien au contraire. Le gouvernement
considère que certains aspects de la religion et
des principes philosophiques peuvent avoir une
influence particulièrement positive sur l’intégration des minorités. Il existe aux Pays-Bas de
nombreuses organisations islamiques, la plupart
d’obédience sunnite qui coopèrent au sein des
quatre fédérations nationales d’organisations
musulmanes.
De nombreux immigrants ayant une connaissance insuffisante du néerlandais et de la société
néerlandaise et un faible niveau d’instruction, leur
situation sur le marché de l’emploi et plus généralement dans la société est souvent précaire.
C’est ainsi que 20 % des chômeurs appartiennent aux populations immigrées alors que ce
groupe ne représente que 5 % de la population
active. Aussi la politique néerlandaise vise-telle à améliorer la situation de départ de ces
MODE DE viE √ 49
Retraites
Le ministre des Affaires sociales a annoncé fin
2012 que des milliers de pensionnés néerlandais
allaient toucher une retraite amputée de 1 % à
14 %. Le montant des prestations mensuelles
versées à environ 150 000 retraités devrait
donc baisser. Et, sans sortie de crise et au vu de
l’espérance de vie croissante des Néerlandais,
la crainte se fait jour de voir l’ensemble du
secteur concerné.
Santé
Les Pays-Bas ont sans aucun doute l’un des
meilleurs systèmes de santé au monde. Un
nouveau système d’assurance maladie a vu le
jour il y a presque dix ans aux Pays-Bas et offre
aux assurés une couverture sociale solide mais
à des prix qui augmentent sensiblement chaque
année. Toute personne résidant aux Pays-Bas
est tenue de souscrire à une assurance maladie.
Ceci permet de partager les risques tout en
garantissant l’accès aux soins médicaux aux
personnes qui en ont besoin. Une assurance santé
coûte au moins 1 500 E par an en moyenne et
les conditions de souscription sont les mêmes
pour tout le monde, quelle que soit la situation
de chacun, mais les revenus les plus faibles
sont tout de même aidés et peuvent demander
une « allocation soins de santé ». Cette politique
souligne la place donnée par le gouvernement à
la solidarité entre les revenus dans ce nouveau
système. Le fisc verse à plus de 5 millions de
Néerlandais une allocation soins de santé dont le
montant varie en fonction des revenus de l’assuré.
Murs et faits de société
Éducation sexuelle
Fidèles au pragmatisme national, les familles
hollandaises apprennent très tôt à leurs enfants
les notions de base de sexualité. Pas de tabou
concernant la prise de la pilule, très souvent
c’est sur une idée de la mère de famille qu’un
rendez-vous est pris chez le médecin généraliste pour la prescription de la pilule à la
puberté. Il vaut mieux prévenir que guérir,
pense-t-on ici justement. La preuve, le taux
d’IVG est le plus bas du monde avec celui de
la Belgique et la légère augmentation récente
du taux est due aux minorités ethniques moins
bien informées.
Homosexualité
Premier pays au monde à légaliser le mariage
homosexuel en 2001, les Pays-Bas semblent
cependant de moins en moins enclins à la
tolérance. 90 % des Néerlandais acceptent
l’homosexualité, mais elle est beaucoup moins
tolérée parmi les jeunes issus de communautés
étrangères, turques ou marocaines par exemple.
On recense des agressions de plus en plus
fréquentes à Amsterdam. La crise économique
entraîne l’intolérance et exacerbe les tensions
également parmi les Néerlandais de souche
issus des classes moyennes ou paupérisées.
Pourtant, même le parti populiste PVV de Geert
Wilder a inscrit l’homosexualité dans la charte
de ses valeurs. Dernier combat en date, le
gouvernement a du légiférer pour éviter que
des fonctionnaires refusent de célébrer des
mariages gays en invoquant la religion ou des
sources bibliques… Les officiers d’Etat civil
devront désormais repecter la loi. Malgré ces
faits d’intolérance, les Pays-Bas demeurent une
terre de liberté pour les homosexuels.
Place de la femme
Au début du XXe siècle, les femmes néerlandaises étaient relativement peu nombreuses à
travailler. Le travail féminin aux Etats-Unis ou en
Grande-Bretagne était par exemple beaucoup
plus développé. Le rattrapage ne s’est effectué
que dans la seconde moitié du XXe siècle, au
point qu’aujourd’hui aux Pays-Bas la grande
majorité de femmes travaillent, plus peut-être
qu’ailleurs. Plusieurs raisons expliquent cette
tardive émancipation. Tout d’abord, le processus
d’industrialisation, un des premiers facteurs qui
a conduit à l’augmentation du travail féminin,
s’est produit aux Pays-Bas plus tard que dans
les pays anglo-saxons.
groupes et à promouvoir leur intégration. C’est
dans ce contexte qu’a été votée une loi qui doit
encourager les employeurs à embaucher des
étrangers et qu’a été créée en 1998 un groupe
de travail, composé de dirigeants d’entreprises,
de leaders syndicaux et de représentants des
pouvoirs publics, dont l’objectif est d’encourager
l’industrie et le secteur privé à mieux intégrer
les minorités ethniques.
Les communes proposent aux nouveaux
arrivants un programme destiné à les familiariser
avec la société néerlandaise. Ce programme
comprend l’initiation aux règles et coutumes
des Pays-Bas ainsi que des cours de langue
néerlandaise. Depuis le 30 septembre 1998,
la loi sur l’intégration des nouveaux arrivants
oblige ceux qui bénéficient d’une allocation à
participer à ce programme sous peine d’amende.
Il existe aussi des programmes spécifiques
destinés à lutter contre le retard scolaire des
élèves appartenant aux minorités ethniques.
50 Æ MODE DE viE
Mais, la principale cause est que les Pays-Bas ont
été neutres durant la Première Guerre mondiale
et jusqu’à leur invasion lors de la Seconde Guerre
mondiale.Or, le départ des hommes au front
précipite l’émancipation féminine dans la plupart
des pays européens voisins, les femmes restant
seules pour faire marcher les usines. La structure
de la famille néerlandaise est ainsi passée au
cours du siècle de grande, où la femme s’occupait du foyer, à petite où la femme travaille à
l’extérieur de la maison. Ce tournant sociologique a eu véritablement lieu aux Pays-Bas en
1965, donc tardivement par rapport aux autres
pays européens, surtout nordiques. Pendant la
coalition mauve, sur 150 membres de la Seconde
Chambre du Parlement, on compte 54 femmes,
c’est-à-dire plus du tiers, 5 femmes secrétaires
d’Etat sur 14 et 4 ministres sur 15. Cela finit de
montrer la place qu’a pu acquérir la femme au
cours de ces dernières décennies. La manière
dont est considérée la femme aux Pays-Bas, à
des années-lumière de la conception latine, est
d’une modernité qui plonge ses racines dans une
conception traditionnelle de la femme hollandaise
– celle qui tient le ménage, la bourse, et le mari
–, et qui doit beaucoup aux valeurs bourgeoises
et protestantes qui ont été parmi les principaux
facteurs de la singularité et de la force de ce
petit pays. A noter également que le travail à
temps partiel est très largement répandu aux
Pays-Bas. Plus de 70 % des femmes travaillent
à temps partiel ce qui leur permet de concilier
plus souplement leur vie de mère et leur vie de
femme active. Ces derniers temps, un débat
semble se profiler sur l’émancipation de la femme
aux Pays-Bas. Les Néerlandaises, même celles
ayant étudié, choisissent souvent de s’arrêter
complètement de travailler dès la venue du
premier enfant ce qui fait enrager les féministes
qui ont l’impression d’avoir combattu pour rien
et qui parlent de gâchis de potentiel. Seulement
38 % des femmes néerlandaises sont financièrement indépendantes. Le système archaïque
et cher des crèches et garderies est souvent
montrée du doigt pour expliquer ce phénomène.
Certaines mesures récentes tentèrent d’encourager la participation des femmes sur le marché
du travail en les aidant financièrement pour
la garde des enfants. Ces mesures, n’ayant
pas eu l’effet escompté assez rapidement,
sont malheureusement rapidement rendues
moins attrayantes et la situation en 2013 est
très alarmante. Aux dernières nouvelles, le
gouvernement souhaitait en 2016 soutenir les
gardes d’enfants en aidant plus les familles. À
suivre, donc.
Religion
Aux Pays-Bas, la liberté religieuse et la liberté
d’opinion sont inscrites dans la Constitution.
Les Pays-Bas ayant adopté le principe de la
séparation de l’Eglise et de l’Etat, les pouvoirs
publics s’abstiennent de toute ingérence dans les
affaires intérieures des organisations religieuses
ou philosophiques, celles-ci devant à leur tour
s’abstenir d’intervenir dans les affaires de l’Etat.
Contrairement à l’opinion reçue, la Hollande n’est
pas à proprement parler un pays protestant. S’il
est de règle que le ou la souveraine appartienne
à l’Eglise néerlandaise réformée, celle-ci ne fut
jamais officiellement décrétée religion d’Etat,
bien que l’on puisse considérer qu’elle l’ait été
de fait jusqu’à la Révolution française. Depuis la
Réforme, les Pays-Bas étaient traditionnellement
divisés en une partie catholique au sud et une
partie protestante au nord.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les protestants ne sont plus majoritaires aux Pays-Bas où,
aujourd’hui, le catholicisme est le culte le plus
pratiqué. Ainsi, alors qu’un quart des Néerlandais
se disent adeptes des diverses Eglises réformées,
le catholicisme romain regroupe encore un tiers
de la population. Mais, comme le dit l’adage :
« Les Néerlandais, qu’ils soient catholiques, juifs,
libres penseurs, communistes ou agnostiques,
sont tous calvinistes. »
Le XVIIe siècle vit s’implanter aux Pays-Bas
une communauté juive, formée pour l’essentiel des descendants de réfugiés espagnols et
portugais. C’est à cette époque également que
de nombreux huguenots fuirent la France pour
s’établir notamment aux Pays-Bas. Dans la
seconde moitié du XXe siècle, ce furent surtout des
hindouistes et des musulmans qui s’installent aux
Pays-Bas, conséquence de l’accession à l’indépendance des anciennes colonies, l’Indonésie et le
Surinam. Depuis les années 1960, la communauté
musulmane s’est fortement développée, avec des
flux d’immigrés marocains, turcs, indonésiens et
surinamiens. Les Pays-Bas comptent aujourd’hui
environ 1 million de musulmans et 300 mosquées.
Depuis les années 1950, l’influence de l’Eglise
est en déclin. Un mouvement de laïcisation s’est
amorcé, tout d’abord chez les protestants, puis
chez les catholiques.
Ainsi plus de la moitié des Néerlandais se disent
aujourd’hui sans religion. Il n’empêche que les
différentes communautés religieuses restent un
facteur important de cloisonnement dans la vie
de la société néerlandaise.
Arts et culture
Architecture
Le baroque
Au cours des trente premières années du
XVIIe siècle, le baroque prend peu à peu le
pas sur le style Renaissance caractérisé par
la recherche de l’équilibre et des proportions.
Toujours inspirés par les vestiges de l’antiquité
classique, ces nouveaux édifices sont reconnaissables à leur style plus « flamboyant », un
foisonnement de couleurs, une ornementation
parfois « chargée » faite de fresques, de stucs
et d’angelots.
wwJacob van Campen. Né à Haarlem en 1595,
cet architecte est omniprésent en Hollande, où
l’on ne compte plus ses réalisations. Il faut dire
que cet homme très actif devint vite l’architecte
officiel du prince d’Orange, ce qui ne manqua
pas de l’aider. A Amsterdam, on lui doit le palais
royal de la place du Dam, ancien hôtel de ville
ainsi que probablement la maison de Rembrandt.
Son style est représentatif d’une sorte de
classicisme austère, très prisé à l’époque,
mâtiné d’influence baroque. Il peignit également
de nombreux tableaux, plus particulièrement des
natures mortes et des scènes mythologiques
(on peut voir quelques-unes de ses œuvres
au Rijksmuseum), mais rien de véritablement
exceptionnel. Il mourut en pleine gloire en 1657.
Le néo-style
Pendant la première moitié du XIXe siècle,
à Amsterdam, peu d’idées révolutionnaires
germent dans le domaine de l’architecture. Le
style classique tend – comme dans tout le reste
de l’Europe d’ailleurs – à décliner au profit de ce
qu’on appelle communément le « néo-style ».
wwPetrus Josephus Hubertus Cuypers. Né
en 1827, le petit Petrus Josephus Hubertus
fut très jeune déjà attiré par l’architecture.
Disciple de Viollet-le-Duc, il fut l’un des
initiateurs de la Renaissance hollandaise en
Lécole dAmsterdam
A msterdam a son propre st yle
a r chi t e c t ur a l, pr o l o ng emen t d e
l’expressionnisme allemand et cousin
du style Art Déco. Un groupe de jeunes
architectes originaires d’Amsterdam est
à l’origine de la construction au début
du XXe siècle de quartiers entiers dont le
Rivierenbuurt (le quartier de la rivière).
Les bâtiments de l’école d’Amsterdam
ont la particularité d’être abondamment
décorés et imposent un style plus
dynamique qui se veut l’antithèse de
l’architecture statique et massive de
Berlage. Le plus célèbre bâtiment de ce
courant architectural est le Het Schip,
Le Navire), un immeuble résidentiel
et ancien bureau de poste, désormais
devenu musée.
architecture, genre qui mélangeait un certain
classicisme et des influences aussi bien baroque
que Renaissance. On lui doit diverses églises
catholiques de style néogothique, qui furent
parmi les premières rouvertes au culte, au
milieu du XIXe siècle. Ses principaux ouvrages
sont cependant le Rijksmuseum et la Centraal
Station à Amsterdam, vastes édifices en brique
sur pilotis, particulièrement caractéristiques de
son style. Son active participation à la rénovation
d’Amsterdam à la fin du XIXe siècle valut à son
nom de rester associé à celui de Guillaume III,
le roi qui fut le promoteur de la politique de
grands travaux du troisième quart du XIXe siècle.
Cuypers s’éteignit en 1921, après avoir assisté
aux révolutions architecturales suscitées par
Berlage et l’école d’Amsterdam.
Berlage ou la naissance du moderne
wwHendrick Petrus Berlage. Né à Amsterdam,
en 1856, Hendrick Petrus Berlage est très
tôt influencé par les théories rationalistes de
Viollet-le-Duc, qui préconisaient avant l’heure
l’utilisation de structures métalliques et un certain
fonctionnalisme des formes architecturales. En
1897, un voyage à Chicago le met en contact
avec de nouvelles méthodes de construction.
L’histoire architecturale d’Amsterdam se
calque sur celle de ses voisins européens.
Ses constructions ont évolué au gré des modes
et des mouvements architecturaux. Gothique,
renaissance, baroque, neo style, art nouveau,
puis enfin l’architecture contemporaine avec
l’école d’Amsterdam : autant de courants et
d’influences qui ont inspiré bâtisseurs et architectes des grandes villes du royaume.
52 Æ ARTS ET CuLTuRE
La ville, qui avait été ravagée par un incendie,
était en effet devenue un pôle de créativité
architecturale de première importance. De retour
à Amsterdam, Berlage se voit confier le projet de
construction de la Bourse. Achevé en 1903, ce
bâtiment est l’un des premiers édifices de facture
totalement moderne de Hollande. Reposant
sur une construction de brique et de pierre
d’apparence austère, il intègre des matériaux
nouveaux comme le verre et l’acier, ainsi qu’une
structure métallique apparente. Si l’impression
d’ensemble est sobre et fonctionnaliste, certains
traits romans annoncent déjà ce chef-d’œuvre
du maître qu’est le « Burcht van Berlage »,
dans le quartier du Plantage, l’ancien siège du
syndicat des diamantaires d’Amsterdam. Derrière
une façade sévère se dévoile une architecture
d’intérieur qui confine au sublime.
Ici les formes romanes sont plus marquées,
en particulier dans une cage d’escalier faite de
multiples voûtes qui deviennent de plus en plus
lumineuses au fur et à mesure que l’on s’élève.
Une construction où s’opère la rencontre de
la rigueur et du clair-obscur hollandais avec
des formes provençales et les arts décoratifs
naissants, le tout étant mis au service d’une
symbolique ouvrière. Fonctionnaliste convaincu,
Berlage a influencé profondément les architectes
de son pays. Il est mort à La Haye, en 1934.
Larchitecture contemporaine
© AUTHOR’S IMAGE
Dans les années 1970, la rénovation du vieux
centre s’accélère en supprimant parfois des
parties historiques. A Amsterdam, la construction
du métro a notamment défiguré le quartier du
Nieuwstraat avec la construction de nouvelles
habitations d’un goût plus qu’incertain dans des
matériaux pauvres. A partir des années 1980, on
Façades de la rue Rokin.
essaye aussi d’améliorer les conditions de vie
et un nouveau concept de logements populaires
se fait jour : de petites maisons basses mais
avec chacune leur propre style, échappant ainsi
à l’uniformisation. Dans les années 1990, on
essaye de gagner de la place en construisant
sur les anciens docks d’Amsterdam par exemple.
Depuis 1999, les tours IJ de l’architecte Jan
Neutelings impressionnent le visiteur avec ses
20 étages et sa façade et ses coupes horizontales et verticales. C’est sur les presqu’îles de
Sporenburg et de Borneo que l’on peut admirer
les réalisations de la jeune garde hollandaise qui
rompent totalement avec les lignes des constructions traditionnelles. Parmi les réalisations les
plus emblématiques de l’architecture contemporaine, le centre consacré aux sciences et à la
technique, le fameux NEMO conçu par l’italien
Renzo Piano, l’élargissement du musée Van Gogh
réalisé par le japonais Kurokawa ou le flambant
neuf Stedelijk Museum qui trône désormais sur
le Museumplein et dont les plans ont été établis
par le portugais Siza. Les amateurs d’architecture
moderne devront visiter la fondation ARCAM
Architectuurcentrum Amsterdam, un centre
d’information gratuit consacré à l’architecture
moderne. Citons aussi l’architecte hollandais
Jo Coenen créateur de la superbe bibliothèque
de la ville qui a donné le coup de départ d’un
renouveau du quartier proche de la gare centrale.
Pour finir, il convient de mettre à l’honneur la
superbe cinémathèque EYE, conçue par le bureau
autrichien Delugan-Meissl, sorte de vaisseau
spatial posé sur les eaux de l’IJ face à la gare
centrale et qui ouvre la ville d’Amsterdam vers
d’autres horizons dans son quartier nord. Le
prochain bâtiment événement de la ville est
l’Amsterdam Toren, juste à côté d’EYE.
ARTS ET CuLTuRE √ 53
Expressions modernes
Que rapporter
de votre voyage ?
Les cadeaux typiques ont l’avantage
d’être réellement utilisables. Dans la
campagne, vous verrez des gens porter
les sabots typiques : il n’y a rien de mieux
pour travailler dans les champs et dans
votre jardin donc ! Il faudra également
faire un tour sur le marché aux fleurs du
Singel pour voir les bulbes et oignons car
maintenant que vous avez les sabots, il
va falloir jardiner. Un petit gadget qui fait
toujours son effet : les aimants en forme
de sabots ou de tulipes qui sont vendus un
peu partout. La faïence de Delft est, elle
aussi, inévitable mais pas donnée. Parmi
les spécialités gastronomiques du pays,
pensons aux chocolats (et aux copeaux
de chocolat à mettre sur les tartines,
hagelslag ), aux fromages, notamment
l’edam et le gouda, l’anguille fumée
(paling) et aussi le genièvre et certaines
bières brassées localement. Pour finir, les
amateurs de cigares seront comblés.
Cinéma
Les Pays-Bas n’ont jamais développé une grande
industrie du film à l’instar de son puissant voisin
allemand. Le public est en effet trop réduit
pour faire naître de très grandes productions.
Cependant depuis une dizaine d’années, l’industrie cinématographique des Pays-Bas s’efforce
de produire des films 100% néerlandais. La
grande figure du septième art dans ce pays est
Paul Verhoeren, un réalisateur qui aime à mêler
violence et sexe, parfois à outrance.
wwAutre grand provocateur : Theo Van Gogh
qui produit son pamphlet anti-islam Submission
en 2004. Une œuvre contestée qui lui coûtera la
vie, puisqu’il est assassiné cette même année
par un extrémiste. Un nouveau venu sur la scène
cinématographique, Reinout Oerlemans a connu
un beau succès en 2009 avec son drame En
plein cœur. Une jeune génération ambitieuse
et talentueuse a pris le pouvoir.
Johan van der Keuken
Ce cinéaste documentariste originaire d’Amsterdam a réalisé une soixantaine de films,
dont un grand nombre consacrés à son pays.
Citons La Jungle plate (1978), et surtout
Amsterdam Global Village (1996), sa grande
œuvre (plus de 4 heures) sur la capitale du
pays. Atteint d’un cancer, il a filmé sa maladie
dans Vacances prolongées ( 2000), son ultime
film. Il a récemment fait l’objet d’une exposition événement au Foam, le musée de la
Photographie d’Amsterdam.
Paul Verhoeven le provocateur
Né en 1938 à Amsterdam, il travaille très jeune
pour la télévision néerlandaise où il fut documentariste. Mais c’est en 1973 qu’il se fait
connaître avec son second long-métrage, Turkish
Delight, film provocateur (dans la même veine
que Les Valseuses de Blier) qui fit immédiatement
sensation. Commence alors une longue collaboration avec son acteur fétiche, Rutger Hauer,
collaboration qui allait les mener au haut de
l’affiche. Après quelques films de genre tournés
en Hollande, Verhoeven revint à ses thèmes de
prédilection en 1982 et défraie de nouveau la
chronique avec un petit chef-d’œuvre de cruauté
tout en symbolisme, mêlant érotisme, folie,
violence et homosexualité : Le Quatrième Homme.
Déjà célèbre dans le monde entier pour la beauté
de ses musées, Amsterdam compte également
une centaine de galeries indépendantes qu’il
serait dommage d’ignorer. Toutes se font un
devoir d’exposer la fine fleur de la création artistique contemporaine, aussi sont-elles le meilleur
moyen de se familiariser avec la production
actuelle. Les œuvres modernes, souvent très
abstraites, y ont la part belle. On peut toujours
y entrer à l’improviste, à l’occasion d’une balade
dans la ville. Pour visiter ces galeries, on sera
fort bien conseillé par un excellent mensuel,
Alert, disponible dans tous les bons kiosques.
Cette revue, d’assez belle facture, met à votre
disposition le programme de chaque galerie
ainsi qu’une foule de renseignements : adresse,
téléphone, fax, horaires et jours d’ouverture, et
même le nom du galeriste et des cartes détaillées
de la ville. Vous y trouverez également quelques
articles de fond (en néerlandais !) ainsi que la
liste exhaustive de tous les musées et autres
manifestations picturales du moment, accompagnée de tous les renseignements utiles. Une autre
bonne source d’informations est le supplément
hebdomadaire du journal Het Parool du samedi,
ce cahier (appelé PS ) donne un aperçu complet
des activités culturelles de la semaine (concerts,
cinéma, musées, galeries et discothèques).
Désireux de gagner le marché anglo-saxon, il
réalisa en 1985, toujours avec Rutger Hauer, Flesh
and Blood, une aventure médiévale, spectaculaire
et brutale, qui fut une réussite. Si le film ne
devait pas connaître un réel succès auprès du
grand public, il fit une forte impression chez les
professionnels qui lui ouvrirent toutes grandes
les portes d’Hollywood. Il signe alors quelques
films spectaculaires à succès, dont Robocop,
en 1987 et Total Recall (d’après Philip K. Dick)
en 1990. Mais ce n’est qu’en 1992, une fois sa
carrière hollywoodienne assurée, qu’il reprit les
chemins d’un cinéma provocateur avec Basic
Instinct, un thriller érotique parfaitement maîtrisé.
Ses films suivants, Showgirls (1995), puis
Starship Troopers (1997), ont également marqué
les esprits, et pas toujours pour de bonnes
raisons. Le premier, biographie un brin racoleuse
d’une strip-teaseuse de Las Vegas, a été désigné
par des spécialistes « plus mauvais film de tous
les temps », quand le second s’est vu suspecté –
à tort – de sympathies pour le nazisme (alors qu’il
est une satire du décervelage des masses par un
pouvoir qui leur échappe). En 2006, Verhoeven
effectue un retour aux sources avec Zwartboek
(Black Book), un film tourné aux Pays-Bas et
traitant de la Seconde Guerre mondiale. Le
film narre l’histoire d’une juive rejoignant la
Résistance après avoir vu le massacre de toute sa
famille. Ce film a été très bien reçu par la critique
et a révélé au grand public Carice van Houten,
une actrice néerlandaise promise à une grande
carrière. Verhoeven a par ailleurs été décoré de
l’équivalent de la légion d’honneur en 2007. En
2008 est paru son controversé livre sur Jésus
de Nazareth. Adapté du livre de Louis Couperus,
De Stille Kracht (La Force des ténèbres), il est
sorti sur les écrans en 2011. Son dernier film
en date, Elle, est actuellement tourné en France
avec Isabelle Huppert et Charles Berling.
Alex van Warmerdam
Ce réalisateur né en 1952 est probablement le
meilleur d’une génération dont il est parmi les
représentants les plus significatifs. Venu du
milieu du théâtre expérimental d’Amsterdam, il
ne s’engagea que tardivement dans cette carrière
cinématographique qui l’amena à négliger ses
autres activités, au premier rang desquelles
la peinture. A l’opposé d’un cinéma tout en
provocation et brutalité dont Paul Verhoeven
s’est fait le chantre, Alex van Warmerdam signe
des films tout en légèreté, où la nature humaine
est observée avec finesse et humour. Après Les
Habitants (1994), nous avons pu voir sur nos
écrans son excellent troisième film, La Robe
(1996), qui s’intéresse au destin cahotant d’un
vêtement à partir des premières phases de sa
fabrication, et qu’il suit lorsqu’elle passe de main
en main au gré d’événements improbables. A voir
également : Abel, son premier et prometteur
long-métrage (1986). Son dernier succès aux
Pays-Bas est le film Borgman sorti en 2013 et
présenté au festival de Cannes.
Danse
Amsterdam comme toutes les grandes capitales
européennes, offre une programmation unique
en matière de danse et ce, dans des lieux exceptionnels.
La ville abrite le Ballet national néerlandais. Ses
danseurs ont fait leurs classes dans les plus
grandes écoles de ballet du vieux continent et
aux Etats-Unis. Le Ballet national néerlandais
joue deux ou trois ballets classiques par an et
c’est au Muziektheater, un des plus grands
et fastueux théâtres d’Europe, qu’il faut venir
passer une soirée en grande pompe. A noter
également le festival Cinedans (chaque année au
printemps) qui, comme son nom l’indique donc,
célèbre la danse et le cinéma avec une programmation toujours variée et qui fait l’événement.
Littérature
La littérature aux Pays-Bas est restée très
longtemps confidentielle et ses auteurs inconnus
du grand public. Pourtant, ses écrivains sont
prolifiques et ont succombé à la passion de
l’écriture. Depuis les années 1990, la littérature
néerlandaise s’est révélée à elle-même et ce
sont ses auteurs qui recueillent le plus de succès
et « boostent » les ventes.
La légendaire liberté accordée à la presse et
à la liberté d’opinion avait déjà attiré, en son
temps, le philosophe français Descartes vers
la terre hollandaise, tandis que son alter ego
Spinoza, issu d’une famille juive, développa
ses théories à Amsterdam.
Preuve de la tolérance ultime, le fameux
pamphlet anti-colonialiste Max Havelaar écrit
par Multatuli alias Douwes Dekker, critique
acerbe de l’exploitation coloniale dans les
Indes néerlandaises, fut publié aux Pays-Bas
et finit par trouver sa place dans les librairies.
ARTS ET CuLTuRE √ 55
Le Journal dAnne Frank
15 revues littéraires paraissent régulièrement
en Hollande, ce qui est considérable pour un si
petit pays. Il n’est pas étonnant qu’à Amsterdam
beaucoup rêvent de devenir écrivain à succès.
D’ailleurs les plus grands écrivains néerlandais vivent, logiquement, dans la capitale :
Cees Noteboom, Leon de Winter (La faim de
Hoffman) ou Connie Palmen (Tout à vous). Le
Spui est la place littéraire de la ville, avec ses
cafés, 3 libraires, un centre de conférences
(lié à l’université).
Renate Dorrestein
Journaliste, elle publie son premier roman en
1983. Auteur majeure de la littérature néerlandaise, elle décrit souvent les relations familiales
complexes et les souvenirs douloureux. Vices
cachés (Belfond), Un cœur de pierre, Sans merci
et Tant qu’il y a de la vie sont notamment traduits
en français (Belfond et 10/18).
Anna Enquist
Née en 1945, ce n’est qu’à l’âge de 46 ans
qu’Anna Enquist publie son premier recueil de
poésie, Soldatenliederen, alors qu’elle est totalement inconnue de la littérature néerlandaise.
Psychanalyste de formation et pianiste, elle
n’entre en écriture que relativement tard. Son
arrivée sur la scène littéraire est cependant plutôt
bien reçue car son recueil est réédité trois fois et
se voit attribuer le prix C. Buddingh, prix important
pour les ouvrages de langue néerlandaise. Selon
certains, son approche de la poésie serait celle
d’un psychiatre, personnage auquel elle donne
effectivement la parole dans l’un de ses poèmes.
Harry Mulisch
Né en 1927 à Haarlem, cet auteur prolifique
allait, dès les années cinquante, s’imposer
comme l’un des romanciers les plus importants de sa génération. Mais il fallut attendre
1977 pour qu’il reçoive la consécration des
mains de ses pairs : le prix P.-C. Hooft, la
plus haute distinction littéraire néerlandaise.
A travers une prose qui mélange avec bonheur
gaieté et férocité, Harry Mulisch poursuit continuellement sa quête des émotions, en ce qu’elles
ont de plus simple, de plus juste et de plus vraie,
donc de plus humain, face à ces monstres
de rigidité froide que constituent les divers
systèmes moraux, sociaux ou historiques qui
tendent à étouffer la vie. Toutefois cette lutte
qui l’oppose à la tradition n’empêche nullement
son œuvre d’être imprégnée d’une légèreté
toute ludique, lorsqu’elle recourt, par exemple,
aux ressorts du polar comme dans L’Attentat.
Marqué par la Seconde Guerre mondiale,
Mulisch s’est essentiellement tourné depuis
quelques années vers cette époque trouble. Son
roman le plus marquant est probablement Deux
femmes, ouvrage paru en 1975 et qui dépeint
les complexes amours féminines au sein de la
société amstellodamoise contemporaine. Plus
récents, La Découverte du ciel et Siegfried, une
idylle noire (le dernier traduit en France, chez
Gallimard) sont à lire absolument parce qu’ils
vous feront pénétrer des univers inoubliables…
En 2007, son livre La Découverte du ciel a été
sacré meilleur roman néerlandais de tous les
temps ! Harry Mulisch est mort le 30 octobre
2010 à Amsterdam.
Où classer le Journal d’Anne Frank ? Dans la rubrique histoire ? Dans la rubrique littérature ?
Dans la rubrique cinéma ? Difficile de choisir ! Née en 1929, de confession juive, Anne Frank
est devenue, au fil des années, un symbole de la condition juive dans l’Europe occupée par
les Nazis. La raison ? Un journal que Anne Frank, alors adolescente, a tenu de juin 1942 à
août 1944. Dans ce journal, la jeune fille décrit, avec « l’innocence » d’une adolescente de
13-14 ans, deux années passées à se cacher dans un appartement secret : l’Annexe (connu
et ouvert au public sous le nom de Maison de Anne Frank). En août 1944, Anne Frank et
sa famille sont arrêtées et déportées dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.
Le journal, abandonné lors de l’arrestation de la jeune fille, est récupéré et protégé par
Miep Gies, qui avait caché toute la famille. Cette dernière remettra le journal au père
d’Anne Frank, seul survivant de la famille. Conscient du caractère unique de l’œuvre, Otto
Frank le fait publier en 1947.
Traduit dans plus de 70 langues et vendu à des dizaines de millions d’exemplaires,
plusieurs fois repris et adapté au théâtre ou à l’écran, étudié dans des collèges du monde
entier, le Journal d’Anne Frank est rapidement devenu l’une des principales œuvres de la
Littérature de la Shoah.
Sûrement parce que le caractère enfantin de son contenu touche à l’universel...
Multatuli
Multatuli, Edouard Douwes Dekker de son vrai
nom, fut probablement l’écrivain qui provoqua le
plus de remous dans la bonne société hollandaise
du milieu du XIXe siècle. Né en 1820, ce fils de
famille modeste partit dès 1838 pour l’Indonésie
où il devint vite fonctionnaire de l’administration
coloniale. Cependant, son esprit frondeur ne
pouvait pas ne pas protester face au système
d’exclusion et d’esclavage en vigueur à Java, ce
qui lui valut d’être rejeté de l’administration et de
la communauté hollandaise. Il se tourne alors vers
l’écriture et, sous le pseudonyme de Multatuli,
produisit l’un des romans les plus marquants de
son époque : Max Havelaar. A travers l’histoire
d’un personnage qui suit pas à pas le parcours
de l’auteur lui-même, ce livre d’une grande force
dénonce le système en cours dans les colonies
et prend la défense des Javanais. La parution en
1860 de cet ouvrage polémique, dont la facture
naturaliste de grande qualité le place au rang
de ses contemporains Strindberg et Flaubert,
fut suivie d’un scandale, qui permit aux libéraux
de rouvrir le procès du colonialisme hollandais et
partant d’aboutir à diverses réformes.
Baruch Spinoza
Ce fils de commerçants d’origine juive portugaise naît en 1632, à Amsterdam. Tout jeune, se
destinant à la fonction de rabbin, Baruch Spinoza
se nourrit de la lecture de l’Ancien Testament
et du Talmud. Cependant, sa rencontre avec la
cabale et certains philosophes juifs du Moyen
Age, au premier rang desquels Maïmonide,
va l’orienter vers la recherche théorique. A la
suite du décès de son père, en 1654, il reprend
Bibliothèque d’Amsterdam.
l’affaire familiale. C’est à cette époque que,
fréquentant les milieux chrétiens, il rencontre
le médecin Van den Ende, lui-même adepte
de la théosophie alors en vogue, et qui l’initie
aux sciences profanes, particulièrement à la
philosophie de Descartes et à la physique de
Giordano Bruno. Les positions rationalistes de
Spinoza lui valent d’être exclu de la communauté
juive (par les autorités civiles, et non par les
théologiens).Il quitte Amsterdam en 1656 et,
après un passage à Leyde, s’établit à La Haye, où
il va demeurer jusqu’à la fin de ses jours. Vivant
en solitaire, soucieux de son indépendance, il
partage son temps entre la philosophie et son
métier de polisseur de verres d’optique. Très
controversé de son temps, mais admiré de la
société éclairée, il meurt à La Haye, en 1677,
âgé de 44 ans. L’Ethique (1677) est le principal
ouvrage de Spinoza, la véritable somme de sa
pensée. Le contraste est étonnant entre son
aspect formel (au caractère très abstrait puisque
le livre se présente comme une démonstration de
géométrie) et la sensibilité, la profonde humanité
dont témoigne en fait son contenu. En dépit
du fait que sa première partie, consacrée à la
connaissance de Dieu, développe une théorie
de la substance qui doit beaucoup à Descartes,
L’Ethique trouve son véritable point de départ
dans l’épaisseur d’une expérience vécue, et
dans son observation, d’une extraordinaire
acuité. C’est d’ailleurs par la compréhension
rationnelle de cette expérience, du corps qui
la soutient et des accidents qui la composent
que le philosophe deviendra capable d’une
adhésion joyeuse au monde. Pour lui, alors,
l’action succède à la passion ; et la nécessité,
ressentie d’abord comme extérieure et contraignante, devient conforme à sa volonté devenue
raison. En un mot, comme l’écrit Charles Appuhn
en préambule de son édition de L’Ethique
(Classiques Garnier), cet ouvrage « prétend
nous élever de la conscience à la connaissance
de nous-mêmes, connaissance qui enveloppe
celle de Dieu, c’est pourquoi dans une exposition
synthétique, il faut d’abord parler de Dieu. »
Ce n’est pas le lieu ici de résumer ce qu’on a
appelé le panthéisme de la doctrine spinoziste
ni d’entrer dans le détail de cet autre pan de
son œuvre qu’est sa pensée politique exposée
dans le Traité théologico-politique (1670) et
dans le Traité politique (inachevé). Rappelons
simplement, pour finir, l’esprit de tolérance qui
la sous-tend, ainsi que l’étonnante modernité
de nombre de ses propositions comme lorsqu’il
écrit : « Si l’âme a été affectée une fois de deux
affections en même temps, sitôt que plus tard
elle sera affectée de l’une, elle sera affectée
aussi de l’autre. » Une phrase que ne renierait
pas la plus récente psychologie des profondeurs.
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