oui - Université de technologie de Troyes
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Sujet de thèse Optimisation des maintenances préventives des systèmes technologiques en tenant compte de leurs niveaux de performances et de leur dégradation Directeur de thèse : Eric CHÂTELET, UTT, ICD-LM2S Co-directeur de thèse : Nazir CHEBBO, UL, IUT Saïda 1. Sujet de recherche détaillé Introduction et contexte Ce projet de thèse s’inscrit dans la suite de plusieurs travaux effectués depuis plusieurs années sur le problème de la prise en compte des comportements fiabilistes de systèmes industriels pour définir des politiques de maintenance à l’UTT/ICD-LM2S (par exemple, thèse M. Mohamad Samrout, soutenue le 01/12/2006 sur l’optimisation des dates et actions de maintenance préventive [1], thèse financée par l’AUF en collaboration avec l’IUT de Saïda, Liban). La détermination de périodes de maintenance préventive optimales des composants peut permettre une réduction notable des coûts de possession ou d'exploitation d'un système industriel en particulier, réduction des coûts de maintenances curatives et d’indisponibilités fortuites. Celle-ci nécessite l’étude des aléas qui peuvent apparaître au cours de la vie d’un système en connaissant le comportement des composants dans diverses situations (déterministes ou aléatoires), mais aussi celui des activités de maintenance, en particulier préventive. En effet, celle-ci ne sont pas toujours « parfaite » et présentent également des aléas qui peuvent créer des écarts notables entre les états réels des composants et leurs états supposés. Or, une mauvaise estimation de l’état d’un composant peut conduire à des pannes précoces entre deux interventions de maintenance préventive engendrant un surcoût de maintenance et pouvant affaiblir voire mettre à défaut le système entier. Ce cas de figure est non seulement préjudiciable pour la production ou le service rendu par le système (disponibilité) mais aussi pour sa sécurité (fiabilité, gravité). Si la connaissance de cet état peut être améliorée par la maintenance conditionnelle (suivi d’indicateurs de dégradation par exemple), il est utile, dans la mesure du possible, de d’abord s’intéresser à l’optimisation de la maintenance préventive (en prenant en compte les informations qu’elle délivre). En effet, la maintenance conditionnelle est plus efficace que la maintenance préventive systématique, mais plus coûteuse et parfois guère plus efficace qu’une maintenance prévisionnelle (planification d’après un schéma théorique de dégradation) si les modes de dégradation du système sont bien connus dans la pratique ou encore peu dépendants ou sensibles aux variabilités potentielles de l’environnement du système. Elle a néanmoins un intérêt pour les PMI/PME si elle relève d’une démarche globale intégrant tous les aspects de la maintenance (curative, préventive et conditionnelle). Descriptif des objectifs de recherche Le projet proposé s’intéresse à la problématique de l’optimisation de la maintenance préventive ce qui implique, d’une part, le développement d’un modèle d’évaluation de performances de la maintenance préventive (coût, disponibilité, fiabilité), et d’autre part, la formalisation et la résolution d’un problème d’optimisation (construction d’une fonction de coût, spécification des contraintes, détermination du schéma d’optimisation sous contrainte). Il s’agit de contribuer à la modélisation semi-analytique de la maintenance préventive en prenant en compte les autres modes de maintenance (curative, conditionnelle) et à son optimisation grâce à des modèles plus aptes à prendre en compte ce couplage avec l’ensemble des caractéristiques des actions de maintenance. Ainsi, la recherche d’une solution optimale (coût minimal) reste possible en dépassant les limites dues à des hypothèses trop simplificatrices comme l’indépendance des composants ou concernant les actions de maintenance (voire des ressources associées). Cela doit également prendre en compte les contraintes liées à l’activité industrielle (disponibilité, sécurité). Ainsi, l’étude de l’impact des actions de maintenances en termes de performance et de coût permet de l’intégrer dans une démarche d’optimisation [9] (celles déjà développées à l’aide d’algorithmes stochastiques : [1-6]) et donc d’évaluer la contribution de chacune d’elles, pour en déduire la réelle nécessité ou non. Du point de vue théorique, la maintenance conditionnelle pourrait être traitée comme un processus stochastique complexe dont on connaîtrait de multiples réalisations, alors qu’une maintenance prévisionnelle ne s’appuie que sur des comportements moyens, des évaluations de probabilités d’atteinte de niveaux de dégradation et des observations issues de maintenances systématiques, curatives ou des contrôles. Pour atteindre cet objectif, l’amélioration de la modélisation du comportement des systèmes industriels vis-à-vis des dégradations est nécessaire [11,18,19]. Cela permet donc d’envisager raisonnablement des actions de maintenance prévisionnelle : à partir des connaissances de la maintenance prévisionnelle systématique et de celle des processus de dégradation, on décide de modifier les futurs actions de maintenance (date et type d’action) en essayant tout à la fois de réduire les coûts et d’assurer un niveau de maintenance au moins équivalent [2,3,11,14,16,18,19] ou de respecter des contraintes de productivité [2,3,7,12,15,17] et/ou de ressources disponibles [10]. De plus, l’approfondissement des connaissances des modes de dégradation des systèmes peut être exploité pour la réduction des risques (cas de défaillances à conséquences importantes : risques de dégradations coûteuses, impacts sur les personnes ou l’environnement). Les méthodes envisagées s’appuient sur des modèles à base de processus stochastiques (approches markoviennes, UGF [1-7,12,17], voire des approches dynamiques probabilistes i.e. couplage déterministe-stochastique) prenant en compte les éventuelles dépendances entre composants (des travaux préliminaires sont en cours sur ce dernier aspect [8]). Des développements innovants, en particulier en ce qui concerne les descriptions des processus de dégradation et des dépendances sont ainsi envisagés. Intégrées dans des modèles d’optimisation de la maintenance préventive et conditionnelle, ces méthodes pourront apporter des réponses plus réalistes que celles disponibles à l’heure actuelle. En particulier, les algorithmes stochastiques d’optimisation actuellement développés (méta-heuristiques : algorithmes génétiques, colonies de fourmis [1-6,13,17]) seront adaptés pour prendre en compte les contraintes spécifiquement industrielles et les apports des modèles de dégradations. Une telle approche est originale et peu de publications traitent actuellement cette problématique. Elle est d’un intérêt certain du point de vue industriel mais n’est abordable qu’à condition de bien maîtriser à la fois les méthodes avancées d’optimisation stochastique et de modélisation des processus de dégradation. 2. Programme de recherche prévu pour la thèse et échéancier Programme de recherche prévu Le programme de recherche est divisé en trois parties. La première partie concerne l’approfondissement de l’état de l’art et l’identification plus précise des pistes de recherche relatives à l’exploitation des processus markoviens et de l’UGF (voire d’autres méthodes de couplages déterministes-stochastiques) appliquées à la sûreté de fonctionnement. Les propriétés et performances des modèles utilisés en optimisation de la maintenance préventive seront alors comparées à ces processus. La seconde partie consiste à développer des modèles à base de processus markoviens et de l’UGF (et en s’inspirant des résultats de l’état de l’art) pour les appliquer à des problématiques d’optimisation de maintenance préventive. Une comparaison des résultats obtenus pourra être faite avec ceux issus des modèles développés précédemment (résultats de la thèse de M. Samrout en particulier). Le but est de montrer leur efficacité et d’identifier les améliorations potentielles à réaliser pour s’approcher d’hypothèses réalistes. Au cours de ces travaux, la prise en compte des modes de dégradation des composants et des dépendances sera prioritaire. La troisième partie est dédiée aux applications des modèles développés à des problèmes d’optimisation de maintenance préventive issus de la réalité industrielle. Dans ce cadre, l’extension des modèles à de plus grands nombres de composants pourrait conduire à exploiter la simulation Monte Carlo. L’échéancier ci-dessous présente la planification de l’exécution de ces trois parties ainsi que les « livrables » prévus. Echéancier D’après les recherches proposées ci-dessus, l’échéancier suivant est proposé : Etape 1 : Etat de l’art et identification de pistes de recherche en particulier concernant les processus markoviens et l’UGF appliqués à l’optimisation de la maintenance préventive, et en prenant en compte les dépendances, les dégradations et les contraintes industrielles (en particulier, la productivité). Durée : 6 + 3 mois Livrables : rapport bibliographique, rapport synthétique d’orientation des recherches, premiers développements sur un modèle simplifié. Etape 2 : Développement de modèles à base de processus markoviens et d’UGF (voire avec d’autres aspects), comparaison aux performances d’autres modèles appliqués à l’optimisation de maintenance préventive. Durée : 15 mois (dont 3 mois en parallèle avec l’étape 1) Livrables : rapports intermédiaires pour l’application de chaque modèle, rapport de synthèse comparatif entre modèles, publications dans des revues nationales et internationales à comité de lecture (relatives aux applications des différents modèles et leurs performances) et communications dans des conférences internationales. Etape 3 : Application des modèles développés à des problèmes d’optimisation de la maintenance préventive en s’appuyant sur des cas concrets si possible. Etude d’extensions possibles, en particulier pour traiter des cas à grands nombres de composants (approche semianalytique). Durée : 12 mois (dont 6 mois de rédaction de mémoire de thèse et de finalisation des publications). Livrables : rapport sur l’optimisation de la maintenance préventive à l’aide de méthodes originales (prise en compte des dépendance, des dégradations et des contraintes opérationnelles), mémoire de thèse de doctorat, publications dans des revues nationales et internationales à comité de lecture (relatives aux applications des différents modèles et leurs performances) et communications dans des conférences internationales. 3. Liste de publications les plus significatives [1] M. Samrout, Optimisation de la maintenance préventive des systèmes série-parallèle à l’aide de métaheuristiques, thèse de doctorat de l’Université de technologie de Troyes, décembre 2006, n°0016. [2] M. Samrout, E. Châtelet, R. Kouta, et N. Chebbo, Optimization of maintenance policy using proportional hazard model, Reliability Engineering and System Safety, sous presse, janvier 2009, 94 (1), 44-52. [3] M. Samrout, E. Châtelet, R. Kouta, et N. Chebbo, Decision Making Optimization in Complex System's Maintenance Policy Using Metaheuristics, UGF and Proportional Hazard Model, International Journal of Computational Science, 2007, 1 (1), 40-57. [4] M. Samrout, R. Kouta, F. Yalaoui, E. Châtelet, et N. Chebbo, Parameter's setting of the ant colony algorithm applied in preventive maintenance optimization, Journal of Intelligent Manufacturing, juillet 2007, 18 (6), 663-677. [5] M. Samrout, F. Yalaoui, E. Châtelet et N. Chebbo, New methods to minimize the preventive maintenance cost of series-parallel systems using ant colony optimization, Reliability Engineering and System Safety, 89 (3), septembre 2005, 346-354. [6] R. Bris, E. Châtelet, et F. Yalaoui, New method to minimize the preventive maintenance cost of seriesparallel systems, Reliability Engineering and System Safety, 82 (3), 2003, 247-255. [7] A. Lisnianski, Extended block diagram method for a multi-state system reliability assessment, Reliability Engineering and System Safety, 92 (12), décembre 2007, 1601-1907. [8] H. Yu, C. Chu, E. Châtelet, F. Yalaoui, Reliability optimization of a redundant system with failure dependencies, Reliability Engineering and System Safety, 92 (12), décembre 2007, 1627-1634. [9] R. Dekker, Applications of maintenance optimization models : a review and analysis, Reliability Engineering and System Safety, 1996, 51, 229-240. [10] R. Dekker, F. van der Duyn Schouten, R. Wildman, A review of multi-component maintenance models with economic dependence, Mathematical Model of Operational Research, 1996, 45 (3), 411-435. [11] H. Wang, A survey of maintenance policies of deterioring systems, European Journal of Operational Research, 2002, 139, 469-489. [12] G. Levitin, A. Linianski, Optimisation of imperfect preventive maintenance for multi-state systems, Reliability Engineering and System Safety, 2000, 67, 193-203. [13] C. M. F. Lapa, C. M. Pareira, M. P. De Barros, A model for preventive maintenance planning by genetic algorithms based in cost and reliability, Reliability Engineering and System Safety, 2006, 91 (2), 233-240. [14] S. Sheu, W. S. Grith, T. Nakagawa, Extended optimal replacement model with random minimal repair costs, European Journal of Operational Research, 1995, 85, 636-649. [15] H. Wang, H. Pham, Some maintenance models and availability with imperfect maintenance in production systems, Annals of Operations Research, 1999, 91, 305-218. [16] R. I. Zequeira, C. Bérenguer, Periodic imperfect preventive maintenance with two categories of competing failure modes, Reliability Engineering and System Safety, 2006, 91, 460–468. [17] N. Nahas, A. Khatab, D. Ait-Kadi, M. Nourelfath, Extended great deluge algorithm for the imperfect preventive maintenance optimization of multi-state systems, Reliability Engineering and System Safety 93 (2008) 1658–1672. [18] B. Saassouh, L. Dieulle, A. Grall, Online maintenance policy for a deteriorating system with random change of mode, Reliab Eng Syst Safety 2007, 92, 1677–1685. [19] C.T. Barker, M. J. Newby, Optimal non-periodic inspection for a multivariate degradation model Reliability Engineering & System Safety, 94 (1), sous presse, janvier 2009, 33-43.