CHAGALL I DE LA PALETTE AU MÉTIER 24.10.2015 > 31.01.2016
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CHAGALL I DE LA PALETTE AU MÉTIER 24.10.2015 > 31.01.2016
INFORMATIONS PRATIQUES MUba Eugène Leroy 2, RUE PAUL DOUMER 59200 TOURCOING TÉL. I 03 20 28 91 60 FAX I 03 20 76 61 57 MEL I [email protected] HTTP //WWW.MUBA-TOURCOING.FR OUVERT TOUS LES JOURS SAUF LE MARDI ET JOURS FÉRIÉS 13H-18H TARIFS PLEIN 5 € - RÉDUIT 3 € GRATUIT POUR LES MOINS DE 18 ANS, LES TOURQUENNOIS ET POUR TOUS LE PREMIER DIMANCHE DE CHAQUE MOIS ACCÈS HANDICAPÉS Accès PAR LA ROUTE A 22 LILLE-GAND, SORTIE TOURCOING-CENTRE OU N 356 LILLE-TOURCOING CENTRE VILLE. EN TRAMWAY DIRECTION TOURCOING, TERMINUS CENTRE VILLE. En métro Ligne 2 Arrêt Tourcoing centre MUbalibrairie - MUbaboutique ACCÈS AUX HEURES D’OUVERTURE DU MUSÉE ! ! ! TÉL +33 (0)3 20 28 91 60 CATALOGUE !Editions Snoeck 2 édition, 216 p, 28 €. e Cette exposition est organisée en collaboration avec Musée d’art moderne de Troyes l 6 SEPT. 2014 > 11 JANV. 2015 Musée national Marc Chagall de Nice l 21 MARS > 22 JUIN 2015 En en partenariat avec La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie André Diligent, Roubaix en partenariat avec la Cité de la Musique, Paris. MARC CHAGALL LES SOURCES DE LA MUSIQUE 24.10.2015 > 31.01.2016 Et dans le cadre de RENAISSANCE - lille3000 DIRECTION EVELYNE-DOROTHÉE ALLEMAND CONSERVATRICE EN CHEF DIRECTRICE COMMISSARIAT L EXPOSITIONS DONATION EUGÈNE JEAN ET JEAN-JACQUES LEROY YANNICK COURBÈS ! ! ! ! COMMUNICATION QUENTIN RÉVEILLON T +33 (0)3 20 23 33 59 [email protected] SERVICE DES PUBLICS T+33 (0)3 20 28 91 64 CHAGALL I DE LA PALETTE AU MÉTIER 24.10.2015 > 31.01.2016 COMMISSARIAT I OLIVIER LE BIHAN I ULYSSE HECQ-CAUQUIL GUIDE DU VISITEUR CHAGALL I DE LA PALETTE AU MÉTIER, « Quelle que soit la dimension de l’original, la tapisserie doit pouvoir se muer en une surface monumentale égalant la beauté de l’œuvre initiale mais différemment. Cette recréation, cette intimité absolue avec l’œuvre, cette mutation ne peut se faire que dans le silence, la parole n’étant possible que devant l’œuvre accomplie. » Yvette Cauquil-Prince A la recherche de l’authenticité dans la couleur et la matière, Marc Chagall a laissé son imagination de peintre s’étendre progressivement à tous les registres de la création plastique. La puissance expressive et poétique de son œuvre s’est remarquablement adaptée à une grande diversité de langages artistiques et d’échelles d’exécution. À la fin des années 1950, la céramique, le vitrail et la mosaïque inscrivent l’art de Chagall dans la dynamique d’une nouvelle exigence architecturale. L’écran verrier et le décor mural transposent le dialogue intimiste du dessin et de la couleur dans une orchestration synthétique plus audacieuse. L’expérience inaugurale de la décoration de l’église Notre-Dame-de-TouteGrâce du plateau d’Assy est prolongée par l’exécution de diverses commandes publiques et privées, qui nécessitent les compétences de spécialistes confirmés. Chagall fait appel à un couple de verriers rémois, Charles et Brigitte Marq, pour créer les vitraux des cathédrales de Metz (1959) et de Reims, de la synagogue de l’hôpital universitaire Hadassah de Jérusalem (1960), du siège de l’Organisation des Nations Unies (1964) ou de la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg. Il s’entoure de Lino et Heidi Melano, puis de Michel Tharin pour réaliser les mosaïques destinées à la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, aux demeures privées de Georges et Ira Kostelitz à Paris Marc Chagall (d’après) Cirque I, 1970 Maître d’œuvre : Yvette Cauquil-Prince Tapisserie, laine 238 X 200 cm Collection particulière CIRQUE 1 OU L’ECUYÈRE AU CHEVAL ROUGE Lionello Venturi (Marc Chagall, New York 1945) écrivait “chez Chagall les scènes de cirque sont des réalisations adultes de rêves d’enfant “. L’écuyère au cheval rouge, semble se soustraire ainsi aux pâleurs mélancoliques de la nuit pour embraser joyeusement la scène et venir éblouir le spectateur de toute la virtuosité de son numéro de voltige équestre. Son apparition flamboyante dans le faisceau des projecteurs, dissipe brièvement les ténèbres comme pour mieux en souligner la présence obsédante à l’exemple de ce croissant de lune sombre en bas de la composition à droite. Ainsi le sourire de l’écuyère n’efface-t-il pas la tension que sa posture instable suscite dans le regard inquiet d’un clown, à gauche, au second plan. Cette image d’apparence légère et séduisante est cependant remplie de faux-semblants. Lydie Pearl remarque que « l’animal, dessiné en 1957 par Chagall dans L’Écuyère au cheval rouge, n’est pas un cheval mais une chèvre ou un bouc, car les deux formes qui surplombent son crâne ressemblent à des cornes ». Cet animal hybride et barbu de surcroît emprunte sa triviale apparence à l’image des satyres qui dans la peinture classique capturaient les jolies nymphes de la pastorale antique. Cette créature rutilante s’apparente aussi à l’une des représentations familières du diable dans la tradition occidentale. La gesticulation de l’acrobate est-elle prémonitoire de sa chute ? Chagall a souvent comparé sa vision profane du cirque à la dramaturgie de ses peintures religieuses : « quand je peins une crucifixion ou un autre tableau religieux, je ressens presque les mêmes sensations que j’éprouvais en peignant les gens du cirque », confiait-il. En 1970, le maître d’œuvre Yvette Cauquil-Prince a choisi de tisser en deux exemplaires le modèle de cette composition de Chagall précédemment connue par une gouache et une lithographie datées toutes deux de 1957. La tapisserie Olivier Le Bihan de John et Evelyn Nef à Georgetown ou au décor de plusieurs édifices publics à Jérusalem (Knesset), à Nice (musée national Marc-Chagall, faculté de droit), à Chicago (First National Bank Plaza)… La réalisation de chacun de ces ouvrages fait l’objet d’une collaboration suivie entre l’artiste et les artisans choisis. Chagall ne se contente pas de déléguer le travail de transposition à des spécialistes de métier. Il assure la direction concertée du travail d’interprétation et prend une part active à l’exécution. Autre exemple contemporain du regain d’adaptation de la peinture à la décoration monumentale, la tapisserie est de toutes les applications expérimentées par Chagall le seul médium qui échappe à sa maîtrise, en raison des contraintes particulières de sa mise en œuvre. En 1962 le gouvernement israélien lui commande une décoration pour le hall de la Knesset. Chagall conçoit alors le triptyque d’une tenture monumentale, qui sera tissée par la Manufacture des Gobelins. En 1964, il fait la connaissance d’Yvette Cauquil-Prince qui avait ouvert à Paris, en 1959, un atelier de tissage rue Saint-Denis, puis l’avait transféré, en 1962, rue des Blancs-Manteaux, Son habilité à traduire les compositions de Chagall en respectant bien les valeurs chromatiques de la palette originale séduit rapidement l’artiste. Yvette Cauquil-Prince devient alors son maître d’œuvre et réalisera toutes ses autres tapisseries, à l’exception de la pièce créée, en 1973, pour l’entrée du musée national du Message biblique Marc Chagall à Nice (aujourd’hui intitulé musée national Marc-Chagall), dont l’exécution sera confiée aux Gobelins. Olivier Le Bihan / Ulysse Hecq-Cauquil LA PAIX Par l’amplification spectaculaire que son travail donne au modèle, Yvette Cauquil-Prince satisfait l’aspiration de Chagall à développer de larges orchestrations murales : « Il faut poursuivre et si possible, avec de grandes pièces » car « nous avons œuvré à de la musique de chambre, à l’expression d’instruments solitaires, nous aurons fait trop peu d’opéras, de symphonies », confiait Chagall à son maître d’œuvre. Ce vœu se réalisera avec le tissage de La Paix (471 x 696 cm), une pièce exécutée pour la Ville de Sarrebourg d’après la maquette du vitrail réalisé pour le siège de l’ONU. Olivier Le Bihan / Ulysse Hecq-Cauquil Marc Chagall (d’après) La Paix, 1993 Maître d’œuvre : Yvette Cauquil-Prince Tapisserie 410 x 620 cm Collection particulière LE GANT NOIR Le motif des gants revient tout au long de l’oeuvre, porteur de la fascination et de l’amour-passion du peintre pour Bella. Le thème des gants noirs apparaît en 1909, l’année où Chagall rencontre Bella, à Vitebsk. Séduit, il fait son portrait (Oeffentliche Kunstsammlung, Bâle) : elle est vêtue d’une robe blanche, les mains gantées de noir posées sur les hanches. Cette attitude dégage une impression de majesté, de force et d’autorité, telle la figure symétrique d’une icône russe. Le couple fut inséparable jusqu’à la mort de Bella, drame qui est évoqué dans les œuvres à travers la présence récurrente de bouquets et de fleurs coupées, de gants noirs ou d’éventails. Le tableau est composé sur un mode duel opposant le blanc et la couleur : une mariée est là, transparente et diaphane. Cette fusion amoureuse est mise en scène dans un ciel d’encre, avec, à droite, la représentation d’une figure à la fois féminine et masculine. Celle-ci ressemble à l’androgyne du début des temps de la Kabbale – celle d’un dieu masculin, couplé avec son propre féminin. Lydie Pearl Marc Chagall (d’après) Le Gant noir, 2004 Maître d’œuvre : Yvette CauquilPrince Tapisserie, basse lice, trame laine, chaîne en coton 166 x 112 cm Collection particulière LES CARTONS D’YVETTE CAUQUIL-PRINCE La Famille d’Arlequin, 1966 Maître d’œuvre : Yvette CauquilPrince Tapisserie basse lisse en laine et coton 205 x 155 cm Collection particulière LA FAMILLE D’ARLEQUIN Chagall fait connaissance d’Yvette Cauquil-Prince, en 1964. Séduit par la sensibilité artistique de son travail de transposition au regard des œuvres qu’elle lui présente, il lui propose la réalisation d’une première pièce : La Famille d’Arlequin, qui prend pour modèle une lithographie originale, sera achevée en 1967. L’habilité d’Yvette Cauquil-Prince à traduire les compositions picturales de l’artiste en respectant les valeurs chromatiques de la palette originale a raison des réticences de Chagall. Yvette Cauquil-Prince devient alors son maître d’œuvre et réalisera toutes ses autres tapisseries, à l’exception de la pièce conçue pour l’entrée du musée national Marc-Chagall, à Nice en 1973, dont l’exécution sera confiée aux Gobelins. Olivier Le Bihan / Ulysse Hecq-Cauquil La tapisserie qu’Yvette Cauquil-Prince conçoit et réalise repose entièrement sur le travail de transposition du maître d’œuvre. Le licier est invité à tisser en suivant très exactement l’interprétation du maître d’œuvre, sans jamais prendre d’initiatives personnelles. À la différence de la plupart des cartons issus de toiles de peintres, ceux d’Yvette Cauquil-Prince ne reproduisent donc pas la surface de l’œuvre, mais explicitent, dans le langage de la tapisserie qu’elle a mis au point, les codes et références que les liciers suivront impérativement lors de l’exécution. Pour répondre à cette nécessité de fixer ses choix définitifs, elle développe un système de carton original : prenant pour base une photographie en noir et blanc de l’œuvre agrandie à la dimension finale de la tapisserie, elle délimite les contours des zones de couleurs et explicite la nature des transitions (dégradés, hachures, etc.). Les couleurs sont associées à des lettres et des numéros, combinés pour définir le nombre et la couleur des fils de laine à utiliser. Ce code, assez simple en apparence mais extensible, lui permet de réaliser une véritable partition minutieuse de la tapisserie, que plusieurs liciers peuvent suivre sans qu’aucune altération stylistique ne soit perceptible au final. La réalisation du carton reste le domaine réservé et exclusif d’Yvette Cauquil-Prince : il ne peut y avoir d’autres intervenants. En effet, si elle s’appuie sur le visuel de l’œuvre pour préciser les détails, ce qu’elle porte sur le carton est en réalité l’image de la tapisserie telle qu’elle l’a interprétée à partir de son analyse et de son ressenti de l’œuvre originale à transposer. Ulysse Hecq-Cauquil LE COQ ROUGE Chagall ne représente pas les animaux de manière réaliste. Leurs apparences approximatives dénotent qu’ils appartiennent à la matière informe du rêve. Ce sont souvent des créatures hybrides qui se rattachent simplement à une espèce animale distincte par quelque trait dominant. Comme les personnages de la fable ces animaux ambigus, et dont l’ambiguïté décuple la valeur équivoque, servent à enrichir les métaphores de la peinture. Le bestiaire de Chagall n’ignore pas l’artifice dialectique et les ressources morales que l’imaginaire médiéval et la tradition humaniste ont largement exploitées à des fins didactiques. Mais il s’affranchit de ce modèle littéraire et des significations ordinaires qui lui sont attachées par la grande liberté poétique de son invention. Omniprésent dans ses allégories profanes ou religieuses, le coq perd dans ce nouveau contexte la qualité d’emblème de vigilance qui avait conduit l’Occident chrétien à en choisir l’image comme ornement privilégié des girouettes de clochers. Le coq de Chagall se distingue par la couleur rouge intense de sa crête, qui finit par gagner le corps tout entier pour en faire un coq rouge. Le coq assimile ainsi l’énergie de la couleur pour devenir littéralement un symbole de vitalité sanguine. Associé au couple des jeunes mariés, ce coq place leur mariage sous le signe de la fertilité. Comme beaucoup de figures analogiques du bestiaire de Chagall, ce coq est aussi l’une des métaphores qu’emprunte le peintre coloriste pour affirmer la vitalité créatrice de sa peinture. Olivier Le Bihan Marc Chagall (d’après) Le Coq rouge, 1991 Maître d’œuvre : Yvette Cauquil-Prince Tapisserie 315 x 380 cm Collection particulière
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